3 conseils pour travailler efficacement au Japon
Une bonne connaissance de la culture japonaise est la clef pour entretenir des relations d'affaires fructueuses avec les partenaires nippons. Quelques conseils utiles alors que l'affaire Ghosn suit son cours.
Par Julie Le Bolzer
Dans leur ouvrage consacré à la diversité de la culture, à la vie quotidienne et au monde des affaires au Japon, Michel Dalonneau et Nathalie Lorrain coupent court aux clichés. Ils montrent comment l'histoire de ce pays a façonné les comportements et donnent les clés d'une communication efficace. En voici trois règles fondamentales.
#1 Adopter une communication formelle
Outil incontournable de toute relation d'affaires avec des Japonais, la communication formelle est utilisée à chaque rencontre. « Même lorsque vous connaissez mieux vos interlocuteurs, la rencontre est toujours un moment un peu formel, tout comme celui de la séparation, d'ailleurs », indiquent Michel Dalonneau et Nathalie Lorrain, prévenant que « le passage à une communication informelle prend bien plus de temps que ce ne serait le cas en France ». Malgré cela, il est important de respecter le rythme des partenaires japonais et de ne pas forcer le passage vers un mode plus familier. « Les Japonais savent qu'il est fréquent en France de passer rapidement au tutoiement et peuvent être amenés à le faire pour faciliter la relation, mais ils ne sont pas à l'aise avec ce mode de communication, donc ne les pressez pas ! », expliquent les auteurs.
#2 Respecter les règles de bienséance
Au coeur de la relation entre Japonais, la politesse et le respect constituent les socles de la communication. Ainsi, on ne coupe pas la parole au Japon. « Cette règle est non seulement de bon sens, mais elle est également rendue nécessaire du fait que les verbes sont rejetés en fin de phrase. Une réaction trop précoce peut donc donner à votre interlocuteur la possibilité de modifier la fin de sa phrase en fonction de ce qu'il aura compris que vous attendez de lui », expliquent Michel Dalonneau et Nathalie Lorrain. Autre règle essentielle : être dans la litote plutôt que dans l'exagération. « Si vous avez une voix sonore ou qui porte, essayez de faire attention à ne pas « crier » car vos interlocuteurs pourraient penser que vous n'êtes pas à l'aise avec ce que vous dites et que vous cherchez à le masquer en le disant fort », conseillent les auteurs.
#3 Eviter les pièges de la conversation
La communication avec les Japonais recèle quelques pièges, notamment en matière de oui (hai) et de non (iie). « Lorsque vous donnez une explication ou prenez la parole à l'occasion d'une conversation téléphonique, vous pourrez entendre de petits hai : ils veulent juste dire « nous sommes toujours là, nous vous suivons ». En aucun cas, ils ne représentent un assentiment à ce que vous êtes en train de dire », précisent Michel Dalonneau et Nathalie Lorrain. La notion de peut-être est également délicate. « Si votre interlocuteur japonais vous dit « ce sera peut-être difficile », comprenez que ce n'est même pas la peine d'y compter, et s'il vous dit « c'est peut-être trop tard », c'est que vous n'y pouvez plus rien », traduisent les auteurs. N'hésitez donc pas à demander s'il s'agit d'un peut-être à la japonaise… ou à la française.
« Bien communiquer avec vos interlocuteurs japonais », de Michel Dalonneau et Nathalie Lorrain, Afnor éditions
Julie Le Bolzer