Le meilleur casque de réalité virtuelle pour PC

Comparatif « Wirecutter ». Un casque de réalité virtuelle (VR) peut vous immerger de façon spectaculaire dans un jeu, une vidéo 3D, une expérience artistique, narrative ou autre. Nous avons testé les offres d’Oculus, HTC, Samsung ou encore Microsoft afin de déterminer laquelle est la plus adaptée à l’utilisation sur un ordinateur. Voici nos préférés.

Publié le 29 septembre 2019 à 20h00, modifié le 10 mai 2023 à 18h24

Temps de Lecture 21 min.

WIRECUTTER / SIGNE BREWSTER

Ce test a été réalisé aux États-Unis et a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire ici en version originale.

La dernière mise à jour de ce guide remonte au mois de septembre 2019. La plupart des produits conseillés sont en fin de vie, il existe aujourd’hui de meilleurs choix.

La « VR », ou réalité virtuelle, est une technologie récente, encore loin de faire partie des achats courants mais qui offre des possibilités captivantes d’entrer dans de nouveaux mondes. Les casques autonomes sont conseillés pour les joueurs occasionnels, mais si vous possédez déjà un ordinateur « gamer » et souhaitez profiter de l’expérience la plus immersive, avec les meilleurs graphismes et les jeux les plus variés, l’Oculus Rift S est le casque VR qu’il vous faut.

L’Oculus Rift S

Confortable, facile d’emploi, il propose un contenu varié

Le Rift S associe installation rapide et contrôleurs confortables. De plus, il fournit une superbe expérience, tant pour les débutants que pour les joueurs confirmés.

*Au moment de la publication, le prix était de 449,00 €

Vous pouvez bien entendu dépenser des milliers d’euros pour obtenir un casque de réalité virtuelle doté des meilleures caractéristiques mais, selon nous, ce sont le confort et la simplicité d’utilisation qui priment pour la plupart des utilisateurs. Dans ce cadre, l’Oculus Rift S est le meilleur choix. Son poids est réparti autour de la tête, permettant de le porter confortablement pendant plus longtemps que le HTC Vive. Ses contrôleurs sont intuitifs et faciles à prendre en main, et le système gère les applications qui utilisent vos déplacements à l’échelle de la pièce (« room-scale »). Son installation est rapide. En outre, le Rift S propose un large choix de contenus compatibles : vous pouvez télécharger des jeux, des films et d’autres supports, aussi bien sur la boutique Oculus que sur SteamVR.

Le HTC Vive

Une excellente ludothèque et un suivi des mouvements efficace

Bien que le HTC Vive puisse paraître encombrant lors des sessions prolongées, c’est un meilleur choix pour les joueurs plus avancés, avec un excellent suivi des mouvements dans la pièce.

*Produit actuellement indisponible

Si vous acceptez de sacrifier un peu de confort pour une meilleure immersion dans les jeux, le HTC Vive sera votre favori. Ce casque imposant peut paraître lourd au fil d’une session prolongée, et ses contrôleurs ne sont pas aussi compacts que ceux du Rift. En revanche, vous serez moins dérangé par de petits ratés de suivi des mouvements. Plusieurs jeux Vive sont conçus pour profiter de zones de jeu plus étendues que celles utilisées avec le Rift. Il y a également un large choix de jeux accessibles. Le Vive Pro, plus récent, propose un écran, un bandeau et des écouteurs de meilleure qualité, mais nous vous conseillons d’économiser votre argent en optant pour le Vive normal : il est presque aussi bon et moitié moins cher.

Notre sélection des meilleurs casques de réalité virtuelle pour PC

La recherche

Pourquoi nous faire confiance

Pourquoi acheter un casque VR pour PC ?

Nos critères de sélection

Notre méthode d’évaluation

Le meilleur casque de réalité virtuelle pour PC : l’Oculus Rift S

Des défauts non rédhibitoires

Un casque de VR destiné aux joueurs avertis : le HTC Vive

Quid du HTC Vive Pro ?

Se préparer à la VR

Les casques VR pour PC que nous attendons

La concurrence

Sources

Pourquoi nous faire confiance ?

Durant la préparation de ce guide, nous avons interrogé des experts tels que Ben Lang, cofondateur de Road to VR, et Sophia Dominguez, PDG et cofondatrice de SVRF.

Il y a six ans, Oculus publiait son premier kit de développement. Depuis, j’écris sur la réalité virtuelle (VR) et je réalise des tests pour des publications telles que TechCrunch, MIT Technology Review et GigaOm. Je suis en mesure d’identifier les inconvénients qui peuvent accompagner les nouvelles technologies et j’ai testé tous les principaux systèmes de VR, du Cardboard en carton de Google au HTC Vive.

Pourquoi acheter un casque VR ?

Lors de votre premier essai d’un bon système de réalité virtuelle, vous allez prendre une claque. La technologie est suffisamment maîtrisée pour réellement donner l’impression d’être transporté dans un autre monde – ou, tout du moins, de découvrir une technologie merveilleusement nouvelle.

Certains courts-métrages, énigmes, réseaux sociaux et d’autres types de distractions recourent à la VR, mais les jeux sont les seuls supports capables de vous offrir des heures de distraction immersive. Si vous n’aimez pas les jeux vidéo, vous vous lasserez donc assez vite. Aussi est-il important de comprendre que, pour l’instant, seuls les joueurs ou les technophiles relativement riches devraient réellement envisager d’acheter un casque VR.

Souvenez-vous qu’il s’agit d’une technologie très récente : vous faites encore office de cobaye pour les développeurs qui cherchent à déterminer comment utiliser les casques de réalité virtuelle.

Les jeux en réalité virtuelle sont différents de ceux des consoles traditionnelles, telles que la Xbox et la PlayStation. Les contrôleurs à suivi de mouvements, qui intègrent vos mains dans le monde virtuel, sont plus intuitifs pour les débutants : brandir une épée apporte la sensation de brandir une épée, jeter une tasse sur un robot ressemble (plus ou moins) à jeter une tasse, et s’accroupir pour se couvrir exige de se baisser physiquement. L’expérience est ainsi plus immersive et intuitive qu’avec les jeux vidéo traditionnels, où les mouvements du personnage que vous contrôlez dépendent des combinaisons de touches que vous pressez sur une manette. Par exemple, je n’ai jamais été fan de Halo ou de Gears of War, mais les jeux de tir m’ont immédiatement amusée en réalité virtuelle. À l’inverse, un joueur expérimenté (mais découvrant la VR) m’a dit durant les tests qu’il était déçu, ces systèmes demandant toujours un petit apprentissage.

Si vous décidez d’essayer la VR, allez-y l’esprit ouvert, avec un goût pour l’aventure, et souvenez-vous qu’il s’agit encore d’une technologie naissante. Il existe déjà d’excellentes expériences en réalité virtuelle, comme le jeu d’action Raw Data ou le plus stratégique Echo Arena, mais vous êtes toujours un cobaye qui aide les développeurs à déterminer comment utiliser les casques de réalité virtuelle. C’est amusant, mais vous devez vous attendre à des défauts et à des systèmes de contrôle maladroits, au moins dans un premier temps.

Mieux vaut aller en boutique afin de tester quelques systèmes de VR par vous-même. Oculus et HTC proposent des cartes pour localiser les endroits où essayer les casques. Si l’expérience ne vous satisfait pas totalement sur place ou si vous n’êtes pas enthousiaste à l’idée de l’explorer chez vous, ce n’est probablement pas la peine de passer à l’achat. Pensez également au coût : l’Oculus Rift S tourne autour de 450 euros, le HTC Vive approche les 600 €, tandis que le Vive Pro frôle les 900 € pour le casque seul. Un ordinateur neuf prévu pour la VR coûte au moins 700 €.

Si vous ne comptez pas dépenser votre argent dans un ordinateur « gamer », nous pensons que l’Oculus Quest sera plus adapté : c’est un bon modèle pour les joueurs occasionnels, comme vous pourrez le constater dans le guide des casques VR tout-en-un. Le Sony PlayStation VR, qui coûte environ 300 € et fonctionne avec la PlayStation 4 (elle-même autour de 300 €), constitue un autre choix efficace et abordable. Sans bien sûr être au niveau des systèmes Rift ou Vive, c’est un casque étonnamment réussi à un tarif très abordable. Pour un aperçu encore moins coûteux, mais plus limité, il existe également des adaptateurs VR pour téléphone (en anglais) : l’expérience reste loin des possibilités des systèmes pour ordinateur, mais cela permet de vous faire une idée des bases pour moins de 100 €. Cependant, les jeux VR les plus avancés ne fonctionnent qu’avec un casque associé à un ordinateur.

Nos critères de sélection

En cherchant quels systèmes de réalité virtuelle pour ordinateur tester, nous avons fait l’inventaire des tendances du moment sur le marché et étudié les guides comparatifs de PCMag, Wired et CNET (en anglais). Nous avons également questionné des experts afin de savoir que chercher sur un casque VR.

Nous n’avons conservé que les modèles conçus pour une utilisation à domicile, capables de suivre les mouvements des mains et du corps, et disposant de contrôleurs : sans ces éléments, vous perdez l’essentiel de la magie de la VR. Selon nous, les meilleurs casques ont également les caractéristiques suivantes :

Suivi des déplacements à l’échelle de la pièce (« room-scale ») : que les capteurs soient intégrés au casque ou qu’ils s’installent au mur, le système doit être capable de suivre vos mouvements dans le volume d’un salon standard.

Variété des contenus : jeux et applications proposés doivent couvrir des genres divers, et il faut s’assurer que les développeurs continuent à créer des contenus compatibles avec ce modèle.

Confort : le casque doit s’installer confortablement sur le visage, quelle qu’en soit la forme, sans être douloureux ni paraître trop chaud ou trop lourd.

Technologie de pointe : définition de l’écran, capteurs, poids et taille doivent correspondre à ceux des autres bons casques VR. Les caractéristiques de l’affichage, en particulier, sont importantes pour offrir une expérience plus immersive : elles vous aident à oublier que vous regardez un écran et non quelque chose de vrai.

De bons contrôleurs : les manettes doivent être confortables en main et ne doivent pas être couvertes de boutons compliqués à apprendre avant de pouvoir jouer.

Son intégré : la qualité sonore joue sur l’immersion en réalité virtuelle. Les audiophiles disposant déjà d’écouteurs haut de gamme apprécient la présence d’une prise jack, mais la plupart des gens n’ont pas de casques audio adaptés à la VR. Les casques VR avec écouteurs ou haut-parleurs de qualité vous évitent d’avoir à acheter un autre accessoire, et vous laissent la possibilité d’utiliser d’autres écouteurs si vous le préférez.

Notre méthode d’évaluation

De gauche à droite : casques HTC Vive, Oculus Rift et PlayStation VR

Lors d’une première série de tests, en 2016, j’ai installé et testé dans mon salon l’Oculus Rift et le HTC Vive, avant de demander à quatre débutants en VR (qui, en matière de jeux vidéo, allaient du novice à l’expert) de tester ces systèmes. Lors d’un second test en 2018, j’ai comparé le Vive Pro au Rift. Enfin, la dernière série d’essais, en 2019, a opposé le Rift au Rift S.

Pour connaître l’opinion d’experts, j’ai consulté Ben Kang, cofondateur de Road to VR, et Sophia Dominguez, PDG et cofondatrice de SVRF.

J’ai demandé aux experts comme aux débutants de classer le contenu, la qualité de l’immersion, le confort et les contrôleurs de chaque modèle. Je leur ai également demandé qui, selon eux, devrait acheter chaque système.

Le HTC Vive étend le concept de « VR room-scale » (déplacements dans la pièce) : je me suis surprise à rêver d’un salon plus grand et plus vide (Vidéo : Signe Brewster).

Ensuite, j’ai étudié les mêmes critères en passant moi-même au moins trois heures dans chaque système de réalité virtuelle. Le confort est important, surtout pour les débutants. L’objectif de la VR est de fournir une immersion maximale, c’est-à-dire de donner l’impression que vous vous trouvez dans un monde virtuel ; or, l’inconfort constitue l’un des moyens les plus efficaces de briser cette illusion. J’ai noté à quel endroit de ma tête le poids de chaque casque se concentrait et l’évolution de mon niveau de confort au fil d’une longue session.

J’ai également soigneusement évalué les contrôleurs, tenus dans les mains : un toucher intuitif rend les jeux bien plus immersifs. La conception des contrôleurs change un peu d’un modèle à l’autre, avec des boutons différents et une sensation variée dans la main.

Pour mes essais, j’ai branché les trois casques sur mon ordinateur domestique, un système CyberPowerPC conforme aux exigences de chaque modèle.

Le meilleur casque de réalité virtuelle pour PC : l’Oculus Rift S

L’Oculus Rift S

Confortable, facile d’emploi, il propose un contenu varié

Le Rift S associe installation rapide et contrôleurs confortables. De plus, il fournit une superbe expérience, tant pour les débutants que pour les joueurs confirmés.

*Au moment de la publication, le prix était de 449,00 €

L’Oculus Rift S offre une expérience de VR de qualité sans demander beaucoup d’efforts. Il s’agit d’un excellent compromis entre un casque plus accessible comme le PlayStation VR et les modèles orientés jeu « room-scale » comme le HTC Vive et Vive Pro. Oculus a manifestement beaucoup réfléchi à la conception d’un casque capable d’attirer les vétérans du jeu vidéo comme les nouveaux venus, avec un processus d’installation rapide et un large choix de jeux et d’autres applications.

Parmi les principaux systèmes de réalité virtuelle, le Rift S est celui dont l’installation physique est la plus simple : un seul câble le relie à l’ordinateur. Les capteurs intégrés au casque suivent votre position dans la pièce en plus de vos mouvements : aucun capteur externe n’est nécessaire. Le site web d’Oculus dispose de tutoriels pour vous guider dans le processus d’installation.

Beaucoup de vieux jeux d’Oculus sont conçus pour jouer assis : le seul mouvement nécessaire est la rotation de la tête. Les nouveaux jeux et les applications conçus pour les contrôleurs Touch sont toutefois bien plus captivants : ils utilisent la rotation, la marche, ainsi que des mouvements de main plus réalistes afin de créer des expériences plus immersives.

Plus vous pouvez dégager de place pour vos jeux en réalité virtuelle, mieux c’est : beaucoup d’entre eux ne demandent pas plus d’un pas ou deux (toutes directions confondues), mais d’autres vous feront marcher au sein d’un petit espace. J’ai utilisé un tapis dans mon salon pour marquer les limites de ma zone de jeu. Grâce aux capteurs intégrés, vous pouvez vous déplacer aussi loin que le câble vous le permet ; il est d’ailleurs possible d’acheter un câble d’extension recommandé par Oculus. Les développeurs de Vive créent souvent leurs jeux en supposant que les joueurs ont une pièce entière dégagée pour la VR, tandis que les jeux Rift sont plutôt prévus pour un salon classique. Il m’a suffi de déplacer ma table basse dans une autre pièce afin de disposer d’un espace suffisant pour jouer aux titres Rift les plus actifs ; à l’inverse, lorsque je porte le casque Vive, je suis tentée de vider toute la pièce.

Le Rift S dispose de contrôleurs Oculus Touch revus : ce sont toujours nos contrôleurs VR favoris.
De gauche à droite : les contrôleurs Vive, Oculus Touch et PlayStation Move.

Les Oculus Touch sont clairement nos contrôleurs VR favoris. Ils peuvent paraître impressionnants car il faut placer le majeur et l’index sur des gâchettes séparées, tandis que le pouce repose à côté de trois boutons supplémentaires et d’un pavé tactile. Ils sont toutefois bien équilibrés et intuitifs, une fois l’habitude prise : serrez le majeur pour ramasser quelque chose, l’index pour tirer. Adi Robertson, de The Verge, souligne un autre élément intéressant : « un ensemble de capteurs capacitifs qui détectent la façon dont vous les tenez. » Selon lui, « si votre index n’est pas sur la gâchette, par exemple, le Touch devine qu’il est tendu. Il sait exactement où, sur la face supérieure, vous posez le pouce ; et si ce dernier est levé, le Touch peut également lever le pouce de votre main virtuelle. Les possibilités varient un peu selon l’expérience, mais ouvrent un tout nouvel ensemble de gestes très naturels. »

En comparaison, les contrôleurs du Vive et du Vive Pro (qui sont identiques) ressemblent plus à des tiges avec des gâchettes au dos, et possèdent des pavés tactiles pour faire glisser et cliquer.

Le Rift S propose un casque en auréole, qui répartit très bien le poids sur la tête, mais obtenir une installation confortable avec un bon positionnement des yeux n’est pas aussi facile que sur le système de bandeau Velcro de l’ancien Rift de la même marque. En outre, le nouveau Rift S paraît toujours plus léger que les casques Vive, ce qui est particulièrement précieux si vous passez beaucoup de temps dans la réalité virtuelle.

Le support en auréole répartit le poids autour de votre tête.

Le Rift S utilise des haut-parleurs intégrés pour envoyer le son vers vos oreilles. Vous pouvez brancher vos propres écouteurs, mais nous n’en avons pas eu besoin : le son émis par les haut-parleurs ne dérangerait en effet que quelqu’un se tenant dans la zone de jeu.

Des trois systèmes VR, c’est avec le Rift S que vous avez le plus de chances de trouver quelque chose qui vous plaît.

Au-delà du matériel, nous avons apprécié la diversité d’expériences offertes par le Rift S. Par rapport aux autres casques pour ordinateur, il offre plus de manières de regarder des films, de pratiquer des jeux de tir ou d’avancer dans des intrigues énigmatiques. Vous pouvez facilement lancer les jeux du HTC Vive sur le Rift, ce qui étend encore la bibliothèque. Je ne dirais pas que tout le monde y trouvera son bonheur mais s’il y a quelque chose pour vous, vous le trouverez probablement sur la plate-forme Oculus. J’ai passé beaucoup de temps à jouer à Echo Arena, un titre exclusif pour Oculus où vous devrez vous jeter, tel Ender Wiggin, dans une arène en apesanteur ; ainsi qu’à I expect you to die, une série d’énigmes rappelant une « escape room » ; et à Superhot VR, un jeu d’action stylé qui se résume à esquiver les balles et à frapper des gens. Mentionnons aussi Beat Saber, un jeu addictif où vous devez trancher des blocs en rythme, qui est selon nous le premier jeu à acheter pour tous les utilisateurs.

Le Rift S propose également l’interface la plus fluide que nous ayons vue : il vous permet de lancer les jeux depuis l’écran de l’ordinateur ou de l’intérieur du casque, sur un écran d’accueil conçu pour ressembler à un salon moderne.

Des défauts non rédhibitoires

Tous les systèmes de réalité virtuelle haut de gamme actuels partagent certains défauts : ils sont chers, un peu pénibles à utiliser, connectés en permanence à un ordinateur lui aussi coûteux (bien que certains proposent des adaptateurs sans fil), et leur principe même de fonctionnement vous coupe du monde extérieur. Tout cela est inévitable, quel que soit le casque que vous choisirez.

L’inconvénient principal de l’Oculus Rift S, plus précisément, est que le suivi des mouvements à l’échelle d’une pièce entière n’est pas aussi précis que celui des HTC Vive et Vive Pro. Les capteurs étant situés dans le casque (et non ailleurs dans la pièce), le Rift S perd plus facilement de vue vos mains, les faisant vibrer ou dériver dans le jeu.

Nous regrettons également les écouteurs intégrés du premier Rift : le choix d’utiliser des haut-parleurs est plutôt une régression, le son ne paraissant pas aussi clair. Vous pouvez brancher vos propres écouteurs pour une meilleure qualité audio.

Un casque de VR destiné aux joueurs avertis : le HTC Vive

Le HTC Vive

Une excellente ludothèque et un suivi des mouvements efficace

Bien que le HTC Vive puisse paraître encombrant lors des sessions prolongées, c’est un meilleur choix pour les joueurs plus avancés, avec un excellent suivi des mouvements dans la pièce.

*Produit actuellement indisponible

Les joueurs désireux de se mettre très sérieusement à la VR seront sans doute plus attirés par le HTC Vive, voire le Vive Pro. Ces casques offrent la meilleure expérience du moment pour jouer dans à l’échelle d’une pièce (« room-scale ») et proposent plus de contenus conçus pour profiter d’une grande zone de jeu : ils améliorent l’immersion en vous faisant marcher dans l’environnement virtuel. Selon nous, la plupart des utilisateurs devraient se contenter du Vive standard : pour environ la moitié du coût du Vive Pro, il offre déjà une excellente expérience « room-scale ». Cependant, par rapport à l’Oculus Rift S, le Vive souffre d’une installation plus compliquée et d’un port moins confortable. En outre, il est plus difficile d’utiliser du contenu Oculus sur le Vive que l’inverse.

Par rapport au Rift, la mise en place du Vive nécessite quelques étapes supplémentaires, que Michael Nuñez (de Gizmodo) a trouvées franchement pénibles. Cela commence par deux blocs à accrocher aux murs ou à placer sur de grands trépieds : ces « stations de base » utilisent des flashs LED infrarouges et des lasers mobiles pour envoyer des signaux aux capteurs situés dans le casque et les contrôleurs, afin de leur permettre de calculer leur position dans l’espace. En suivant les instructions, je les ai placées dans des coins opposés de mon salon, à un peu plus de 2 mètres du sol. Après les avoir allumées, elles se sont appairées presque immédiatement. Quant au casque, il se branche à une petite boîte, elle-même connectée à plusieurs ports de votre ordinateur et à une alimentation secteur. Ensuite, le logiciel Vive vous guide à travers l’installation de la zone de jeu.

Dans les jeux qui tirent vraiment partie des capacités « room-scale » du Vive, j’ai regretté de ne pas avoir encore plus de place.

L’installation vous incite à réserver un espace d’au moins 2 × 1,5 mètres, ce qui est bien plus que les exigences du Rift. J’ai eu du mal à trouver l’espace demandé par le Vive dans mon salon : j’ai dû déplacer la table basse et les chaises à chaque fois que je voulais jouer.

Malgré tout, dans les jeux qui tirent pleinement partie des capacités « room-scale » du Vive, j’ai regretté de ne pas avoir encore plus de place. Les stations de base peuvent être éloignées de 4,5 mètres maximum, plus que les murs de mon salon ! Je passais mon temps à surveiller le petit vide entre le casque et mon nez afin de vérifier que je n’allais pas me jeter sur ce qui restait du mobilier, une rupture du sentiment d’immersion plutôt gênante. Notez que le Vive dispose d’une caméra afin de pouvoir jeter un œil à l’extérieur sans ôter le casque, mais elle est inactive par défaut et l’allumer n’est pas intuitif.

Le HTC Vive peut paraître encombrant à porter, mais ses capacités de suivi sont impressionnantes.

Malgré l’impressionnante capacité du Vive à suivre les mouvements, l’encombrement du casque a refroidi mon enthousiasme. Comme l’écrivait Devindra Hardawar dans Engadget : « Gros atout pour tout geek qui se respecte : porter le Vive vous fait ressembler à un monstre à la H.R. Giger. Mais cela peut également limiter son attrait pour les utilisateurs normaux. » L’avant du casque paraît lourd, comme s’il tirait votre visage vers le bas. Cette sensation désagréable disparaît durant la première vingtaine de minutes de jeu, mais réapparaît ensuite, le casque paraissant de plus en plus lourd.

Étant donné la quantité de mouvements utiles dans les jeux du Vive, j’ai trouvé trop court le câble des écouteurs fournis (qui se branche sur un mini-jack à l’arrière du casque) : ceux-ci sont souvent sortis de mes oreilles. Pour 120 € de plus, HTC propose le Vive Deluxe Audio Strap, avec des écouteurs extra-auriculaires et un bandeau plus confortable. Si vous préférez, vous pouvez aussi utiliser votre propre casque audio avec le bandeau d’origine.

Comme le casque Vive, les contrôleurs sont un peu lourds de l’avant et moins équilibrés que les Oculus Touch. Ils sont toutefois relativement faciles à utiliser, avec une gâchette, des boutons sur le côté de la poignée et un large pavé tactile cliquable pour votre pouce. Faire glisser celui-ci sur le trackpad vous permet de naviguer rapidement dans les menus et de réaliser d’autres actions dans les jeux. Comme les contrôleurs du Rift, ceux du Vive sont toujours affichés dans la réalité virtuelle, ce qui vous permet de « voir » quelles touches vous pressez et où vous appuyez sur le pavé tactile. De plus, comme les stations de base vous voient où que vous soyez dans la pièce, les contrôleurs sont toujours précis et parfaitement placés, contrairement au système Rift, qui peut perdre vos mains si vous les approchez trop de votre corps.

Les joueurs sur PC apprécieront le téléchargement et le lancement des jeux Vive depuis Steam, la boutique de jeux omniprésente sur cette plate-forme. La version ordinateur de Steam est lourde et mal organisée par rapport à l’interface précise et bien triée du Rift S, mais une fois arrivé à l’écran d’accueil dédié à la réalité virtuelle Vive, l’expérience se rapproche de celle de l’Oculus Store.

La bibliothèque Steam est plutôt impressionnante à explorer ; je vous recommande donc de chercher des listes de jeux à essayer sur le Vive. J’ai pratiqué les jeux de tir Raw Data et Arizona Sunshine, ainsi que l’application de peinture Tilt Brush et l’hilarant jeu multijoueur Keep Talking and Nobody Explodes.

Quid du HTC Vive Pro ?

Vu de face, le Vive Pro ressemble beaucoup au Vive, mais son écran est meilleur et il intègre des capteurs améliorés qui lui permettent de gérer des espaces de jeu plus importants.

Le HTC Vive Pro se base sur les qualités du Vive original et y ajoute un écran nettement meilleur, des écouteurs intégrés et un bandeau plus confortable. Nous ne pensons cependant pas que cela justifie de payer 879 € pour le casque seul ou près de 1 200 € pour bénéficier des indispensables contrôleurs et stations de base.

L’écran constitue l’amélioration la plus visible du Vive Pro, mais nous ne pensons pas qu’il s’agisse d’une avancée suffisante pour justifier le surcoût.

Avec une définition de 2800 × 1600 pixels, l’écran du Vive Pro bat aussi bien celui du Rift S que celui du Vive original. Il est nettement plus précis, mais reste imparfait : vous ne percevez plus une légère grille sur l’image (comme une moustiquaire de fenêtre), mais l’affichage paraît un peu granuleux. J’ai également remarqué régulièrement une étrange réfraction de la lumière en regardant des éléments très contrastés, comme un texte clair sur un fond sombre. L’écran constitue l’amélioration la plus visible du Vive Pro, mais nous ne pensons pas qu’il s’agisse d’une avancée suffisante pour justifier le surcoût.

Au lieu d’une prise jack, le Vive Pro intègre des écouteurs extra-auriculaires, similaires à ceux du Deluxe Audio Strap proposé en option pour le Vive standard. Un son 3D qui se déplace lorsque vous tournez la tête est un élément important de l’immersion dans la réalité virtuelle. Sans avoir directement comparé les écouteurs du Vive Pro à ceux du Deluxe Audio Strap, tous deux nous ont semblé meilleurs que les haut-parleurs du Rift S, avec un son précis et une réduction efficace des bruits extérieurs. Les écouteurs sont intégrés à un nouveau bandeau, qui remplace la courroie élastique à Velcro par un support en plastique reposant bas à l’arrière de votre tête. La bande Velcro supérieure peut être ajustée afin d’offrir confort et stabilité. L’ensemble est conçu pour répartir le poids du casque équitablement autour de votre tête, et le résultat est nettement meilleur qu’avec la face avant trop lourde du Vive. Le Vive Pro dispose également d’un rembourrage amélioré, qui paraît plus luxueux que celui du Rift S et forme un sceau étanche autour de votre nez pour améliorer l’immersion.

Se préparer à la VR

Si vous voulez utiliser l’Oculus Rift ou le HTC Vive, vous aurez besoin d’un ordinateur de jeu performant et, idéalement, d’une pièce vide où l’installer. Oculus et HTC proposent tous deux des pages listant les PC et équipements compatibles avec la réalité virtuelle, ainsi que des configurations minimales et recommandées pour utiliser leurs systèmes (ici pour Oculus, pour HTC). Les deux marques proposent également des outils à télécharger afin de vérifier la compatibilité de votre PC actuel. Les exigences des deux systèmes sont similaires : un ordinateur fonctionnant avec l’un devrait donc marcher avec l’autre. Si vous avez acheté ou assemblé un PC « gamer » correct au cours des trois ou quatre dernières années, vous n’aurez peut-être besoin que d’une nouvelle carte graphique pour le mettre à jour.

Un ordinateur de bureau avec la configuration minimale pour faire fonctionner un casque VR coûte environ 800 €, sans écran, clavier, souris ni haut-parleurs. Si vous le pouvez, il est mieux d’investir une somme supérieure. Si vous préférez assembler votre propre machine, IGN et Logical Increments (en anglais) donnent des listes de composants pour différents budgets.

Les casques VR pour PC que nous attendons

Le Valve Index attire fortement notre attention. Ce casque à 1 079 € a reçu de bons retours, tant des médias que des fans de réalité virtuelle. Produit par la compagnie qui édite Steam, il ressemble aux casques HTC. Nous avons prévu de le tester prochainement.

Nous avons également recherché les autres casques VR pour ordinateurs au salon CES 2019 en janvier ; voici ceux que nous avons trouvés les plus excitants.

Selon nous, la plupart des utilisateurs peuvent se passer du HTC Vive Pro Eye, mais cela reste un ajout intéressant. Nous avons vu une démonstration où vous lisez un faux discours sur un prompteur, et où l’équipement suit vos yeux pour vous apprendre à regarder plus souvent l’auditoire. Une autre démonstration vous fait regarder divers éléments d’un avion afin de le contrôler dans une simulation de vol. Cette technologie serait très utile dans les casques d’entrée de gamme, dépourvus de contrôleurs, qui dépendent de l’orientation de votre tête pour savoir ce que vous observez. Cependant, sur les modèles plus sophistiqués, cela apporte de nouvelles interactions et permet au monde virtuel de paraître plus naturel. Par exemple, dans un jeu, un personnage pourrait attendre que vous le regardiez avant de commencer à interagir avec vous. Le Pro Eye se paie au prix fort : 1 649 euros.

HTC a également présenté son nouveau casque VR, le Vive Cosmos, qu’il n’était pas possible de tester. Selon The Verge, le casque est conçu pour une utilisation à domicile ou ailleurs (il n’a pas besoin de capteurs extérieurs). D’après la vidéo de lancement d’HTC, le Cosmos semble aussi avoir un écran orientable et des caméras de suivi à la fois devant et sur les côtés. Nous ignorons encore si le Cosmos pourra se connecter sans fil au démarrage ou s’il sera relié physiquement à un PC ; là aussi, date et prix de lancement sont encore inconnus.

La concurrence

Selon nous, l’Oculus Rift reste très intéressant. Prédécesseur du Rift S, c’est notre ancien favori. Nous préférons les écouteurs intégrés de l’ancien casque, et son bandeau, à ceux du Rift S, mais nous avons été heureux de voir disparaître les capteurs externes. Si vous trouvez le Rift pour un tarif plus abordable que le Rift S, ce n’est pas un mauvais choix.

Si les casques Windows Mixed Reality vous intéressent, nous pensons que le Samsung Odyssey propose le meilleur écran, le plus grand confort et l’expérience générale la plus agréable. Mais à moins de rechercher un casque pour PC plus mobile que nos favoris, vous pouvez tout simplement ignorer les modèles Windows Mixed Reality. Selon nos tests, tous souffrent d’un suivi moins fiable, d’un contenu plus restreint et de contrôleurs moins pratiques que l’Oculus Rift ou le HTC Vive.

Le Microsoft HoloLens et le Magic Leap proposent la réalité augmentée et non la réalité virtuelle : ils ajoutent des objets virtuels et des informations sur le monde réel, sans couper votre vision de l’extérieur comme les casques VR. Tous deux sont prometteurs, mais ils ne sont pas encore prêts. L’HoloLens n’est proposé que sous la forme d’un kit de développement à plus de 3 000 dollars, le Magic Leap n’est disponible que dans certaines régions (et dépasse les 2 000 dollars). Il est possible que l’avenir soit à la réalité augmentée et que les kits VR comme le Rift et le Vive soient une impasse évolutive, mais il est trop tôt pour le dire…

Pimax a étendu sa gamme de casques avec des modèles 8K et 5K ainsi qu’un suivi de l’œil. Après avoir testé les deux lors des salons CES 2018 et 2019, nous ne les avons pas trouvés suffisamment aboutis pour concurrencer nos favoris. L’écran était effectivement très précis, avec une pixélisation moins visible que sur d’autres modèles, mais l’immersion était moins bonne à cause de problèmes dans les zones périphériques, et le confort perfectible. Seul le modèle 5K propose un prix accessible aux particuliers, et le résultat n’est tout simplement pas au niveau de la concurrence.

Sources

  1. Adi Robertson, Valve Index Review : High-Powered VR at a High-End Price, The Verge, 28 juin 2019

  2. David Heaney, How To Use Your Oculus Rift S On SteamVR, Upload, 20 juin 2019

  3. Ben Lang, Oculus Rift S Review - A Good Choice for VR Newcomers, A Difficult Choice for VR Vets, Road to VR, 21 mai 2019

  4. Devindra Hardawar, Oculus Rift S review : Just another tethered VR headset, Engadget, 4 mai 2019

  5. Jon Martindale, HTC Vive vs. Vive Pro, Digital Trends, 24 janvier 2019

  6. Ben Lang, cofondateur de Road to VR, interview téléphonique, 18 novembre 2016

  7. Bruce Wooden, responsable de l’expérience à AltspaceVR, interview téléphonique, 18 novembre 2016

  8. Gil Baron, CEO de Visionary VR, interview téléphonique, 18 novembre 2016

  9. Sophia Dominguez, CEO et cofondatrice de SVRF, interview téléphonique, 17 novembre 2016
     

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