L’armée israélienne “a commencé à déverser de l’eau de mer dans le vaste complexe de tunnels du Hamas à Gaza, selon des responsables américains informés des opérations militaires israéliennes”, rapporte en exclusivité The Wall Street Journal ce mercredi 13 décembre.

L’opération d’“inondation des tunnels avec de l’eau de la Méditerranée, qui n’en est qu’à ses débuts”, est l’une des techniques utilisées par Israël pour “tenter de dégager et de détruire ces tunnels”, dans le cadre d’un effort visant à porter un coup définitif à “l’infrastructure souterraine du Hamas”.

“Un porte-parole du ministre de la Défense israélien a refusé de commenter, affirmant que les opérations d’inondation des tunnels étaient secret-défense”, poursuit le quotidien américain.

Une stratégie à risques

Toujours selon le Wall Street Journal, l’opération pourrait vraisemblablement “prendre des semaines” et avoir des conséquences à long terme, notamment sur les eaux souterraines de la bande de Gaza et donc sur l’approvisionnement en eau potable de la population palestinienne.

L’autre inquiétude porte sur la présence d’otages détenus par le Hamas dans ces tunnels. Interrogé lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche, mardi, le président américain, Joe Biden, ne s’est pas prononcé sur l’efficacité de la stratégie de submersion israélienne, mais plutôt sur le risque que pourraient faire courir ces opérations d’inondation aux plus de 100 otages encore détenus par le Hamas. “Il y a des affirmations selon lesquelles il n’y a aucun otage dans aucun de ces tunnels. Mais je ne le sais pas avec certitude”, a déclaré le président américain, sans développer plus avant.

La question de l’efficacité de l’utilisation de l’eau de mer dans “ce vaste labyrinthe souterrain qui s’étend sur quelque 300 miles [plus de 480 kilomètres] et dont certaines portions sont équipées de portes blindées” fait encore l’objet d’évaluations par l’armée israélienne, explique le quotidien américain. Qui rappelle qu’en 2015 “l’Égypte avait déjà utilisé de l’eau de mer pour inonder les tunnels de contrebande sous le poste-frontière de Rafah”.