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Interview Tekitoi: Sadry Keiser, CMO Roger Dubuis

Temps de lecture : 8 minutes
Sadry Keiser et Amandine pour l'interview Tekitoi

Je m’appelle Amandine et j’ai maintenant 13 ans. Passionnée par l’horlogerie depuis l’âge de 7 ans, quand on me demande quel est le métier que je veux faire, je réponds «horlogère-designer chez Bulgari.» En attendant, j’interviewe des personnalités du secteur…

Par Amandine, la plus jeune chroniqueuse du Swiss Watch Paspport
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Je ne connaissais que la boutique à Genève. Je n’avais jamais osé y rentrer. Pour moi, Roger Dubuis, c’était des montres assez typées et, après la magie du stand Van Cleef & Arpels lors de ma visite au salon Watches & Wonders à Genève en 2023, j’avoue que leur stand m’a fait craquer. Trop cool, ça pulse!

Amandine: « Pour moi, Roger Dubuis, c’était des montres assez typées… Au salon Watches & Wonders 2023, j’avoue que leur stand m’a fait craquer! »

«Donc ça t’intéressait de comprendre un peu mieux ce qui s’est passé dans nos têtes pour faire un stand pareil et ce qu’on fait de manière générale au quotidien chez Roger Dubuis?» me lance Sadry Keiser responsable du marketing. C’est parti, interview.

Qui êtes-vous au bureau?

Je m’appelle Sadry. Je suis le responsable marketing pour Roger Dubuis. Comme tu le sais peut-être, notre siège international est à Genève et ensuite on travaille dans le monde entier. Donc moi je m’occupe de toute l’activité marketing pour la maison Roger Dubuis.

Interview Tekitoi de Sadry Keiser dans le stand Roger Dubuis (W&W2023)
Interview Tekitoi de Sadry Keiser dans le stand Roger Dubuis (W&W2023)

Et dans la vraie vie?

Je suis aussi Sadry. J’ai deux enfants de dix et douze ans qui s’intéressent aussi à ce que je fais, un peu par procuration et probablement aussi parce que je les force un peu.

Vous les forcez? Vous me faites peur.

Bien sûr que non. J’essaye de partager ce que j’aime et je crois qu’ils sont un peu curieux. Ça fait partie de notre nature. La curiosité est vraiment quelque chose de cool. Parfois un défaut mais certainement une grande qualité.

la Curiosité: certainement l'un des plus beaux défauts
Qui a dit que la curiosité était un défaut? Quelqu'un qui avait probablement quelque chose à cacher?

Comment êtes-vous tombé dans l’horlogerie?

Je vivais au Canada à cette époque. J’avais fait des études de commerce en Suisse et, quand tu fais ça, tu as généralement quatre directions professionnelles. La première, c’est le chocolat, la FMGC ou tout ce qui est grande consommation. Les deuxième et troisième seraient la banque et la pharma… Évidemment, l’horlogerie est la quatrième. Un jour, mon téléphone sonne et un inconnu me dit qu’il a eu mon numéro par une personne et qu’il serait intéressé à me rencontrer. Ça a dû attendre un peu puisque je vivais à Montréal. Lors d’un retour pour fêter Noël en famille, on en a profité pour se rencontrer. Il travaillait chez TAG Heuer. J’ai été séduit. C’était au mois de décembre, j’ai débuté chez TAG Heuer en mai. Depuis, je ne suis jamais ressorti de l’horlogerie.

Horloge de table Audemars Piguet - Royal Oak
Horloge de table Audemars Piguet, modèle Royal Oak. Naissance d'une passion.

Quel souvenir avez-vous de votre première montre?

En fait, ce n’était pas une montre bracelet, mais une horloge de table. Audemars Piguet faisait à l’époque des montres de table avec un design de Royal Oak. Je l’avais trouvée dans une petite brocante et je ne suis pas sûr que la personne qui la vendait savait vraiment de quoi elle parlait. J’ai pu l’acheter pour pas grand-chose, je l’ai encore aujourd’hui. C’est comme ça que j’ai commencé à m’intéresser à l’horlogerie de manière générale et à collectionner les montres.

Et quelle montre a aujourd’hui le plus de valeur sentimentale à vos yeux?

Toujours la même.

Est-ce que vous faites des montres pour les jeunes?

Qu’est-ce qu’une montre pour les jeunes? Y a-t-il des montres pour les vieux?

Je veux dire par là un jeune homme ou une jeune fille de quinze à vingt ans qui a bien économisé et qui veut s’acheter une belle montre.

L’horlogerie, c’est un peu comme un processus de découverte. Tu commences avec ta première montre, c’est probablement tes parents ou quelqu’un de ta famille qui te l’offre. Ensuite, tu développes ton propre goût et donc, si tu es curieux et que tu as vraiment envie de découvrir le milieu, tu iras certainement plus vite que les autres. Alors, à quinze, seize ou même 20 ans, tu chercheras quelque chose de très particulier, que tu n’auras jamais vu chez tes amis et qui, en même temps, fera la part belle à la haute horlogerie. Et à ce moment-là, tu trouveras probablement quelque chose d’intéressant chez nous. Parce qu’on aime faire les choses autrement. Mais ça dépendra de ton niveau de curiosité et de tes découvertes.

Wristshot Sadry Keiser en Roger Dubuis et Amandine en Rolex
Wristshot pendant l'interview: grand écart entre l'hyper classique Rolex d'Amandine et la Roger Dubuis à forte personnalité de Sadry

Qu’est-ce que vous auriez envie de dire à un jeune de moins de quinze ans pour qu’il s’intéresse à l’horlogerie mécanique plutôt qu’à son Apple Watch?

Je pense que les deux sont complémentaires. Je lui dirais de bien regarder son Apple Watch et ensuite de chercher des informations sur la haute horlogerie parce que c’est un univers rempli de passions et de gens super intéressants. Toute cette énergie donne naissance à des choses vraiment inattendues. Ensuite, que la montre mécanique est un truc qui ne s’arrête jamais. Tu peux la recevoir à dix, quinze ou vingt ans… Et puis dix, vingt ou trente ans plus tard, elle est toujours avec toi.

Perso, je défie toute Smart Watch de tenir ce défi.

On parle beaucoup «durabilité», qu’est-ce que ça signifie pour vous?

Je relie plutôt la notion de durabilité à celle de savoir-faire. On parle souvent de la durabilité des objets. Parfois d’obsolescence programmée, même si c’est un concept qui n’existe pas chez nous… Ce qui me touche encore plus, ce sont toutes ces compétences et connaissances développées par cette industrie et les gens qui la composent, qu’il faut enrichir et transmettre. Pour moi, c’est donc cette connaissance qui est durable et qu’il faut absolument conserver à travers le temps.

Quels sont les atouts de votre marque pour séduire une jeune comme moi?

Je crois que tu l’as déjà vécu, ce petit truc en plus! Tu vois, tu es là aujourd’hui parce qu’on a su attirer ton attention au point que tu t’es demandée ce qu’on pouvait bien faire ici. Le son, le stand, ça bouge, il y a aussi le chien… Tout d’un coup, tu as été intéressée. Peut-être même une petite pointe de curiosité et le désir qui en découle. Que l’on ait cinq, dix ou cinquante ans, c’est toujours la même chose. La première étape, c’est d’être vu. Et ensuite il faut être compris… Là, tu nous as vu et c’est déjà pas mal. Je suis satisfait. Alors si en plus tu t’intéresses à nous et que tu nous comprends, alors là je serai vraiment très heureux.

Vous êtes plutôt TikTok, Instagram ou LinkedIn?

Les trois!

Amandine et le chien robot Roger Dubuis
Chez Roger Dubuis, c'est un chien robot qui vous accueille devant le stand et invite à l'interaction. De quoi piquer à vif la curiosité des visiteurs de W&W2023
page Linkedin de Sadry Keiser, CMO Roger Dubuis
page Linkedin de Sadry Keiser

Quels conseils me donneriez-vous pour pouvoir vivre ma passion et travailler dans l’horlogerie?

Continue à faire ce que tu fais. Reste curieuse.

Auriez-vous un message à faire passer, quelque chose à ajouter?

Pas vraiment. Je suis ravi d’avoir pu faire ta connaissance et d’interagir avec ta propre communauté. C’est super important que toutes les générations s’intéressent à notre industrie et les personnes passionnées comme toi sont une passerelle pour toucher des générations qui sont potentiellement moins intéressées à ce qu’on fait, ou pas encore intéressées… Donc je te remercie.

On se fait un petit selfie pour mon album?

Selfie Tekitoi avec Amandine et Sadry Keiser, Roger Dubuis
Le traditionnel selfie pour clôturer l'interview Tekitoi
Interview Croisée

Sandry Keiser: A mon tour de de poser des questions: j’avoue que tu piques un peu ma curiosité. Pourquoi es-tu tombée dans cette industrie aussi jeune?

Amandine: En fait, mon père travaillait avec les horlogers et j’ai très vite été contaminée. J’ai des photos de moi à deux ans avec un shoping bag Jaeger-LeCoultre dans le creux du coude. À cinq ou six ans, je dessinais parfois des montres pour papa. Et j’avais sept ans quand il m’a proposé un soir d’aller à un cocktail horloger. J’avais déjà cette curiosité, heureusement que j’ai dit oui car ce soir-là je suis tombée amoureuse des montres et de Bulgari.

Je comprends mieux. C’est un peu la faute de ton papa, mais aussi à cause de ta propre curiosité. Aujourd’hui, tu es qui à la maison? Et à l’école? Parles-tu de cette passion avec tes amis?

À la maison, pour dire la vérité, je suis un peu genre la pré-adolescente râleuse qui reste dans sa chambre, qui va vite à la cuisine se faire un truc à manger ou qui cherche tous les prétextes pour sortir avec des copines… Sinon j’adore écrire et suis souvent un peu dans mon monde. A l’école, je suis dans mon groupe de «best friends» et on rigole tout le temps. Je suis vraiment cette fille qui aime rigoler pour tout et rien. Mais je suis aussi une élève assez sérieuse et je me concentre sur mes études car c’est super important pour la suite.

Quand tu as passé la porte de Watches & Wonders cette année, quel a été ton premier sentiment?

J’ai pleuré. J’étais tellement heureuse que ça m’a arraché une petite larme. En fait, j’ai vu tous ces stands aux décorations incroyables et j’étais tellement émue que j’en avais les larmes aux yeux.

Interview Tekitoi de Sadry Keiser dans le stand Roger Dubuis (W&W2023)
Interview Tekitoi de Sadry Keiser dans le stand Roger Dubuis (W&W2023)

 

Alors, qu’est-ce que tu en retiens? Si tu ne devais retenir qu’une seule montre ou une seule maison, laquelle serait ta favorite cette année?

Je ne sais pas… J’ai vu beaucoup de belles choses et j’en ai encore plusieurs à voir. Mais il y a une chose qui me fait vraiment plaisir, et je ne dis pas ça parce que je suis là, c’est que je ne connaissais pas vraiment Roger Dubuis mais que le stand m’a attiré. C’est probablement le seul où c’est moi qui suis rentrée sans qu’on m’y emmène. Et j’ai très bien fait!

Ravi de l’entendre. Et si tu devais acheter une montre demain, sans limite de budget…?

Une Serpenti Tubogas full sertie. C’est mon tout premier coup de coeur, elle est même sur mes chaussures.

Toi au moins, tu sais ce que tu veux. C’est très bien.

Interview croisée

Sandry Keiser: A mon tour de de poser des questions: j’avoue que tu piques un peu ma curiosité. Pourquoi es-tu tombée dans cette industrie aussi jeune?

Amandine: En fait, mon père travaillait avec les horlogers et j’ai très vite été contaminée. J’ai des photos de moi à deux ans avec un shoping bag Jaeger-LeCoultre dans le creux du coude. À cinq ou six ans, je dessinais parfois des montres pour papa. Et j’avais sept ans quand il m’a proposé un soir d’aller à un cocktail horloger. J’avais déjà cette curiosité, heureusement que j’ai dit oui car ce soir-là je suis tombée amoureuse des montres et de Bulgari.

Je comprends mieux. C’est un peu la faute de ton papa, mais aussi à cause de ta propre curiosité. Aujourd’hui, tu es qui à la maison? Et à l’école? Parles-tu de cette passion avec tes amis?

À la maison, pour dire la vérité, je suis un peu genre la pré-adolescente râleuse qui reste dans sa chambre, qui va vite à la cuisine se faire un truc à manger ou qui cherche tous les prétextes pour sortir avec des copines… Sinon j’adore écrire et suis souvent un peu dans mon monde. A l’école, je suis dans mon groupe de «best friends» et on rigole tout le temps. Je suis vraiment cette fille qui aime rigoler pour tout et rien. Mais je suis aussi une élève assez sérieuse et je me concentre sur mes études car c’est super important pour la suite.

Quand tu as passé la porte de Watches & Wonders cette année, quel a été ton premier sentiment?

J’ai pleuré. J’étais tellement heureuse que ça m’a arraché une petite larme. En fait, j’ai vu tous ces stands aux décorations incroyables et j’étais tellement émue que j’en avais les larmes aux yeux.

Alors, qu’est-ce que tu en retiens? Si tu ne devais retenir qu’une seule montre ou une seule maison, laquelle serait ta favorite cette année?

Je ne sais pas… J’ai vu beaucoup de belles choses et j’en ai encore plusieurs à voir. Mais il y a une chose qui me fait vraiment plaisir, et je ne dis pas ça parce que je suis là, c’est que je ne connaissais pas vraiment Roger Dubuis mais que le stand m’a attiré. C’est probablement le seul où c’est moi qui suis rentrée sans qu’on m’y emmène. Et j’ai très bien fait!

Ravi de l’entendre. Et si tu devais acheter une montre demain, sans limite de budget…?

Une Serpenti Tubogas full sertie. C’est mon tout premier coup de coeur, elle est même sur mes chaussures.

Toi au moins, tu sais ce que tu veux. C’est très bien.

Amandine devient l'interviewée
Quand l'intervieweur devient l'interviewé.

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