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injection LES - cerfacs

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Remerciements<br />

Mes remerciements vont en premier lieu à mes encadrants de thèse, à savoir Adlène Benkenida de l’IFP et<br />

Bénédicte Cuenot du CERFACS. L’attention portée à mon encadrement ainsi que leur grande expérience<br />

et leur sérieux ont largement contribué à la réussite de cette thèse.<br />

Je remercie également l’ensemble des membres du jury pour avoir accepté d’évaluer mon travail et pour<br />

avoir interagi avec moi lors de la soutenance. Merci à Jacques Borée pour avoir présidé le Jury, aux<br />

rapporteurs Marc Massot et Julien Réveillon pour avoir pris le temps de décortiquer mon manuscrit, à<br />

Olivier Simonin pour ses questions très pertinentes et Gregory Blokkeel pour avoir accepté de donner un<br />

point de vue industriel à mon travail.<br />

J’adresse également toute ma gratitude à Stéphane Henriot, Directeur de la TAE (Techniques d’Applications<br />

Énergétiques) et Antonio Pires da Cruz, chef du département R102 (Modélisation et Simulation<br />

Système) pour m’avoir accueilli dans leur équipe et pour m’avoir fait confiance à la suite de ma thèse. Je<br />

me suis senti tout de suite très à l’aise dans leur équipe, que je tiens à saluer. J’ai travaillé durant ces trois<br />

années avec des personnes très compétentes et très motivées. Je salue en particulier Stéphane Richard,<br />

Jörg Anderlohr et Jean-Baptiste Michel pour les discussions scientifiques, automobiles et politiques et<br />

leur très bonne humeur. Je salue également les thésardes et thésards de R102 comme Pauline, Guillaume,<br />

Damien, Alessio, Vahid, Yohan et les plus jeunes, pour leur joie de vivre et l’ambiance chaleureuse qu’ils<br />

ont su développer. Je souhaite bon courage à Aymeric qui a repris le flambeau de l’<strong>injection</strong> <strong>LES</strong> et qui va<br />

bientôt terminer son dur labeur. Je voudrais remercier également mes collègues de bureau Olivier, Pierre<br />

et Romain. Il me semble impossible de remercier ici toutes les personnes avec lesquelles j’ai travaillé de<br />

près ou de loin. Qu’elles trouvent ici l’expression de toute ma gratitude.<br />

Je voudrais également remercier l’équipe du CERFACS à Toulouse qui a participé à l’évolution du code<br />

de calcul et de la partie diphasique. Je remercie particulièrement Marlène, Nicolas, Olivier et Gabriel<br />

pour leur aide et leur disponibilité.<br />

Enfin, je remercie de tout mon coeur ma famille et en particulier ma femme pour son soutien sans faille<br />

et sa compréhension pour mes nombreuses heures de travail tardives. Elle a su me redonner de la force<br />

quand il m’en manquait.<br />

3


Simulation aux grandes échelles de l’<strong>injection</strong> de carburant liquide dans<br />

les moteurs à combustion interne<br />

Résumé<br />

Les objectifs ambitieux, fixés aux acteurs du secteur automobile par les pouvoirs publics, en matière<br />

d’émission de polluants et de gaz à effet de serre rendent aujourd’hui indispensable une compréhension<br />

plus fine de la combustion dans les moteurs. La simulation 3D aux grandes échelles (<strong>LES</strong>) représente une<br />

voie prometteuse pour répondre à ces enjeux. Elle permet l’étude de phénomènes transitoires complexes<br />

inaccessibles avec des moyens expérimentaux ou des méthodes de calcul traditionnelles de type RANS.<br />

Ce travail de thèse est une première étape vers la simulation <strong>LES</strong> de l’<strong>injection</strong> de carburant liquide dans<br />

les moteurs à piston. Il a consisté à adapter le code de calcul aux particularités physiques de l’<strong>injection</strong><br />

directe, technologie qui se généralise actuellement à tous les types de moteurs à piston. Dans un<br />

premier temps, et afin de s’affranchir du calcul 3D complexe en sortie d’injecteur, une méthodologie originale,<br />

consistant à initier le calcul en aval de l’injecteur, est proposée et validée sur différents cas. Pour<br />

la simulation 3D, l’approche Eulérienne mésoscopique, à laquelle est ajouté un modèle d’interaction<br />

particules-particules, est utilisée pour simuler le spray. Les simulations ont été validées par comparaison<br />

expérimentale dans des conditions proches de l’<strong>injection</strong> Diesel. De plus, une étude sur la dynamique<br />

du spray a permis de mieux comprendre son évolution et de dégager des points communs avec un jet de<br />

gaz turbulent. Des simulations complémentaires ont également montré la prédictivité de la <strong>LES</strong> sur des<br />

<strong>injection</strong>s Diesel réalistes. Enfin, un premier calcul moteur à <strong>injection</strong> directe a étéréalisé et a permis de<br />

valider les développements réalisés dans le cadre de cette thèse.<br />

Mots clés<br />

Simulation aux grandes échelles, écoulements diphasiques, modélisation Eulérienne mésoscopique, Injection,<br />

Diesel, Spray<br />

5


Large Eddy Simulation of the liquid fuel <strong>injection</strong> in internal combustion<br />

engines<br />

Abstract<br />

Car manufacturers are facing increasingly severe regulations on pollutant emissions and fuel consumption.<br />

To respect these regulations, a better understanding of combustion processes is needed. Large Eddy<br />

Simulation (<strong>LES</strong>) is becoming a promising tool for such issues as it allows the study of complex unsteady<br />

phenomena which can not be analysed with RANS simulations or experiments.<br />

The present work is a step towards the <strong>LES</strong> of liquid <strong>injection</strong> in piston engines. The numerical code has<br />

been adapted to the specifications of Direct Injection which is more and more used in industry.<br />

Firstly, in order to avoid the difficulties linked to the 3D simulation of cavitation, primary break-up and<br />

turbulence in the near-nozzle region, an original methodology, based on an injector model, has been proposed.<br />

The idea is to initiate the spray physics downstream to the injector exit.<br />

Then <strong>LES</strong> 3D simulations of spray have been conducted using the Eulerian Mesoscopic approach extended<br />

to dense dispersed sprays by the addition of a particle-particle interactions model. The simulation results<br />

have been validated by comparison with experimental data in Diesel conditions with a low <strong>injection</strong><br />

pressure. Furthermore a study on the spray dynamics has permitted to better understand its development<br />

and to find similarities with a turbulent gaseous jet. Additional simulations on realistic Diesel <strong>injection</strong><br />

conditions have shown the good predictivity of <strong>LES</strong> in such cases. Finally, a first simulation of a Direct<br />

Injection Engine has been been carried out to assess the developments achieved in this work.<br />

Keywords<br />

Large Eddy Simulation, Two-Phase Flow, Mesoscopic Eulerian Formalism, Injection, Diesel, Spray


Table des matières<br />

Nomenclature 1<br />

Introduction 7<br />

I Modélisation bi-fluide 19<br />

1 Approche volumique 23<br />

1.1 Définitions .......................................... 23<br />

1.2 Méthode de dérivation ................................... 26<br />

1.3 Équation de continuité ................................... 26<br />

1.4 Équation de quantité de mouvement ............................ 27<br />

1.5 Équation de conservation des espèces ........................... 29<br />

1.6 Équation de l’enthalpie sensible .............................. 30<br />

1.7 Équation de l’énergie totale ................................. 33<br />

1.8 Conservation de l’énergie du système ........................... 34<br />

1.9 Bilan des équations par approche volumique ........................ 36<br />

2 Approche statistique 37<br />

2.1 Définitions .......................................... 38<br />

2.2 Formalisme mésoscopique ................................. 42<br />

2.3 Les équations de la phase dispersée ............................. 43<br />

2.3.1 Équations ’standard’ simplifiées d’AVBP ..................... 44<br />

2.3.2 Équations ’standards’ filtrées ............................ 44<br />

2.4 Modélisation ’standard’ utilisée pour la phase dispersée .................. 46<br />

2.4.1 Modélisation des termes décorrélés ........................ 46<br />

7


TABLE DES MATIÈRES<br />

2.4.2 Modélisation des termes de sous-maille ...................... 46<br />

2.4.3 Modélisation des termes d’échanges ....................... 47<br />

Transfert massique ................................. 48<br />

Échange de chaleur ................................. 49<br />

Coefficient de transport : la règle des 2/3 ..................... 50<br />

Traitement numérique de l’ébullition ........................ 50<br />

Valeur de référence pour l’enthalpie liquide .................... 51<br />

2.5 Quelques points d’interrogation sur l’approche mésoscopique ............... 51<br />

2.5.1 Validité du conditionnement sur la réalisation gazeuse .............. 51<br />

2.5.2 Notion d’échelle et remise en cause de l’hypothèse de viscosité ......... 51<br />

2.5.3 Remarque sur le sens de l’opérateur statistique .................. 52<br />

2.6 Equations du gaz filtrées .................................. 52<br />

2.7 Bilan des équations par approche statistique ........................ 54<br />

3 Conclusions sur les équations diphasiques bi-fluides 55<br />

II Développements de AVBP pour le calcul de l’<strong>injection</strong> directe 57<br />

4 Modélisation physique des écoulements diphasiques denses 61<br />

4.1 Classification des régimes diphasiques ........................... 61<br />

4.2 Importance des collisions .................................. 62<br />

4.3 Prise en compte des collisions ............................... 64<br />

4.4 Modélisation des termes collisionnels ........................... 65<br />

4.4.1 Taux de variation collisionnel ........................... 65<br />

4.4.2 Collisions binaires ................................. 65<br />

4.4.3 Fonction de distribution paire ........................... 66<br />

4.4.4 Développement de Grad .............................. 66<br />

4.4.5 Théorie linéaire ................................... 68<br />

4.5 Nouvelles équations bi-fluide pour les écoulements chargés ................ 69<br />

4.5.1 Modélisation de la contribution cinétique ..................... 70<br />

4.5.2 Modélisation de la contribution collisionnelle ................... 70<br />

4.5.3 Équation de quantité de mouvement ........................ 72<br />

4.5.4 Équation de conservation de RUE ......................... 72<br />

8


TABLE DES MATIÈRES<br />

4.6 Influence des termes collisionnels ............................. 74<br />

4.7 Quelques réflexions sur le modèle de collisions ...................... 77<br />

4.8 Quelques réflexions sur les équations du gaz ........................ 78<br />

4.8.1 Différence entre écoulement ’dilué’ et ’dense’ ................... 78<br />

Équations en écoulement dilué ........................... 78<br />

Équations en écoulement dense .......................... 79<br />

4.8.2 Analyse du terme correctif ............................. 79<br />

5 Aspects numériques 81<br />

5.1 Le code AVBP ....................................... 81<br />

5.2 Mouvement de maillage .................................. 83<br />

5.3 Opérateur de diffusion ................................... 85<br />

5.4 Viscosité artificielle pour la phase liquide ......................... 87<br />

5.4.1 Problématique des équations bi-fluides ...................... 87<br />

5.4.2 Comment et où appliquer la viscosité artificielle ? ................. 87<br />

5.4.3 Les différents senseurs de la phase liquide dans AVBP .............. 88<br />

Le senseur ”Jameson-Riber” ............................ 89<br />

Le senseur de ”Colin” ............................... 90<br />

Le senseur de ”Colin-Martinez” .......................... 91<br />

Exemple de résultat obtenu avec le nouveau senseur ............... 92<br />

5.5 Conclusion ......................................... 93<br />

6 Condition limite d’<strong>injection</strong> pour la simulation 3D de spray Diesel. Méthodologie et validation<br />

97<br />

6.1 Introduction ......................................... 97<br />

6.2 FUEL 2009 - A model for the <strong>injection</strong> boundary conditions in the context of 3D Simulation<br />

of Diesel Spray : Methodology and Validation ................... 98<br />

6.3 Complément .........................................109<br />

III Validation 113<br />

6.4 Abstract ...........................................115<br />

6.5 Introduction .........................................115<br />

6.6 Governing equations and modelling ............................117<br />

9


TABLE DES MATIÈRES<br />

6.6.1 Carrier phase ....................................117<br />

6.6.2 Dispersed phase ..................................118<br />

Mesoscopic Eulerian formalism ..........................118<br />

Closure models for Random Uncorrelated Motion .................120<br />

Closure models for subgrid terms .........................121<br />

Extension to dense sprays : collision effects ....................121<br />

Characteristic time scales for sprays and Stokes number .............124<br />

6.7 Numerical Simulation ....................................124<br />

6.7.1 <strong>LES</strong> solver .....................................124<br />

6.7.2 Experimental set-up ................................124<br />

6.7.3 Parameters of the simulation and boundary conditions ..............125<br />

6.7.4 Turbulent boundary conditions ...........................126<br />

6.8 Results and analysis of the spray behaviour ........................128<br />

6.8.1 Effect of drag ....................................128<br />

6.8.2 Effect of the turbulence intensity ..........................130<br />

6.8.3 Effect of the chamber pressure ...........................130<br />

6.8.4 Self-similarity ...................................133<br />

6.8.5 Droplet distribution .................................137<br />

6.8.6 Uncorrelated droplet velocity ...........................137<br />

6.9 Concluding remarks .....................................140<br />

IV Vers la simulation du moteur à <strong>injection</strong> directe 143<br />

7 Calculs en chambre pressurisée 147<br />

7.1 Expérience .........................................147<br />

7.1.1 Dispositif expérimental ...............................147<br />

7.1.2 Cas sans évaporation ................................147<br />

7.1.3 Cas avec évaporation ................................148<br />

7.2 Présentation du calcul 3D ..................................149<br />

7.2.1 Géométrie et maillage ...............................149<br />

7.2.2 Paramètres numériques ...............................155<br />

7.2.3 Condition limite ..................................155<br />

10


TABLE DES MATIÈRES<br />

7.3 Longueur de pénétration ..................................159<br />

7.3.1 Commentaires sur l’analyse des longueurs de pénétration .............159<br />

7.3.2 Cas non évaporants .................................160<br />

7.3.3 Cas avec évaporation ................................163<br />

7.3.4 Influence du maillage ................................165<br />

7.3.5 Conclusions sur l’analyse des longueurs de pénétration ..............166<br />

7.4 Angles de spray .......................................166<br />

7.5 Analyse de l’évolution instationnaire du spray .......................170<br />

7.5.1 Etude des instabilités du spray non-évaporant T4P8 ................170<br />

7.5.2 Étude des trajectoires des gouttes dans le spray non-évaporant T4P8 .......175<br />

7.5.3 Étude du spray évaporant ..............................176<br />

7.6 Conclusion sur les calculs en chambre pressurisée .....................178<br />

8 Calcul d’un moteur à <strong>injection</strong> directe 179<br />

8.1 Choix de la configuration étudiée ..............................179<br />

8.2 Paramètres du calcul 3D ..................................181<br />

8.2.1 Moteur et point de fonctionnement étudié .....................181<br />

8.2.2 Maillage ......................................181<br />

8.2.3 Conditions initiale et aux limites ..........................186<br />

Condition initiale ..................................186<br />

Conditions limites .................................186<br />

8.2.4 Modélisation de la combustion et de l’allumage ..................187<br />

8.3 Résultats de simulation 3D .................................188<br />

8.3.1 Mise en oeuvre de la méthodologie de calcul de l’<strong>injection</strong> directe ........188<br />

8.3.2 Admission .....................................188<br />

8.3.3 Injection ......................................189<br />

8.3.4 Compression ....................................193<br />

8.3.5 Combustion stratifiée ................................196<br />

8.4 Conclusion .........................................203<br />

Conclusion 205<br />

Bibliographie 222<br />

11


TABLE DES MATIÈRES<br />

ANNEXES 223<br />

A Le code de calcul AVBP 225<br />

A.1 Equations de base ......................................225<br />

A.1.1 Equations de Navier-Stokes ............................225<br />

A.1.2 Loi d’état ......................................227<br />

A.1.3 Tabulation des grandeurs thermodynamiques ...................227<br />

A.2 Discrétisation des équations ................................228<br />

A.2.1 Intégration temporelle ...............................228<br />

A.2.2 Intégration spatiale .................................229<br />

Volumes de contrôle ................................229<br />

Méthode cell-vertex ................................230<br />

Schéma de Lax-Wendroff volumes finis ......................230<br />

Schéma TTGC éléments finis ...........................232<br />

A.3 Modèles <strong>LES</strong> ........................................232<br />

A.3.1 Modèles de turbulence ...............................232<br />

12


Table des figures<br />

1 Combustion Diesel et vues de l’<strong>injection</strong> directe dans la chambre de combustion. Source :<br />

auto-innovations.com .................................... 10<br />

2 Physique du spray en sortie d’injecteur ........................... 11<br />

1.1 Volume fermé d’intégration ................................. 35<br />

2.1 Principe de l’approche statistique .............................. 37<br />

2.2 Présentation de la vitesse mésoscopique (ou vitesse moyenne ou corrélée) et de la vitesse<br />

décorrélée en comparaison avec la vitesse particulaire ................... 42<br />

2.3 Goutte isolée à la température T ζ s’évaporant dans un écoulement de gaz à la température<br />

T ∞ et avec une fraction massique de carburant Y F,∞ . .................... 47<br />

4.1 Classification des régimes d’écoulements diphasiques selon Elghobashi (1994) ..... 61<br />

4.2 Rapport des temps caractéristiques de collision et de relaxation .............. 63<br />

4.3 Principe du transfert d’énergie pour la phase liquide ................... 73<br />

4.4 Cas de production d’énergie décorrélée par compression ................. 74<br />

4.5 Evolution de P ratio en fonction de la fraction volumique de liquide pour différentes valeurs<br />

du paramètre α m . ................................... 75<br />

4.6 Evolution de P ratio en fonction de la fraction volumique de liquide pour différentes valeurs<br />

du paramètre α m . Zone dense ............................. 75<br />

4.7 Évolution de ν ratio en fonction de la fraction volumique de liquide pour différentes valeurs<br />

d’énergie RUE. .................................... 76<br />

4.8 Évolution de κ ratio en fonction de la fraction volumique de liquide pour différentes valeurs<br />

d’énergie RUE. .................................... 76<br />

4.9 Mécanismes visqueux par contribution cinétique dans la théorie cinétique des gaz. .... 76<br />

4.10 Régime de collision en fonction du facteur d’impact B et du nombre de Weber W e d’après<br />

Qian and Law (1997). .................................... 77<br />

13


TABLE DES FIGURES<br />

4.11 Régime de collision en fonction du facteur d’impact B et du nombre de Weber W e d’après<br />

Qian and Law (1997). Données numériques. ........................ 77<br />

5.1 Principe de la méthode cell-vertex, en deux étapes : assemblage et distribution. D’après<br />

Moureau (2004). ...................................... 82<br />

5.2 Spectres d’énergie typiques obtenus en DNS de turbulence homogène isotrope avec<br />

l’opérateur de diffusion “4∆”. D’après le Handbook AVBP ................ 86<br />

5.3 Comparaison des champs des senseurs ’Jameson-Riber’ en haut et ’Colin-Martinez’ en<br />

bas sur une <strong>injection</strong> Diesel ................................. 93<br />

6.1 Présentation du cône sur lequel est appliquée DITurBC ..................109<br />

6.2 Cross section of the mesh and view of the cone dedicated to the DITurBC. ........125<br />

6.3 Decrease of mean axial velocity and effects of the inlet gas velocity. ...........128<br />

6.4 Radial distribution at X/D = 100 of mean and rms axial velocity. Comparison on the<br />

effect of the drag force. ...................................129<br />

6.5 Evolution of spray volume and energy exchange between phases with time. .......130<br />

6.6 Instantaneous iso-surface of the liquid volume fraction (left) and the gas vorticity magnitude<br />

(right) for different levels of turbulence at t = 2ms. ..................131<br />

6.7 Decrease of mean axial velocity and effects of the level of turbulence. ..........132<br />

6.8 Radial distribution at X/D = 100 of mean and rms axial velocity. Comparison on the<br />

effect of the level of turbulence. ..............................132<br />

6.9 Instantaneous iso-surface of the liquid volume fraction (left) and the gas vorticity magnitude<br />

(right) for different back pressures at t = 2ms. ....................133<br />

6.10 Decrease of mean axial velocity and effects of the boundary condition parameters. ....134<br />

6.11 Evolution of the turbulence intensity along axis for liquid and gas phase. .........135<br />

6.12 Self-similarity of the mean liquid axial velocity. Comparison with the experiment of<br />

Hussein et al. (1994). ....................................136<br />

6.13 Coefficient of the cross correlation C uv for the gas and liquid phase at X/D=100. Comparison<br />

with the experiments of Wygnansky and Fielder (1969), Gibson (1963) and Panchapakesan<br />

and Lumley (1993) ...............................136<br />

6.14 Cross section view. Instantaneous liquid volume fraction field and gas velocity vectors. . 137<br />

6.15 Partitioning of the particle fluctuating motion along axis. Comparison with the correlation<br />

of Vance et al. (2006). .................................139<br />

6.16 Decomposition of the particle fluctuating motion at 100D. Radial profiles are normalised<br />

by the mean correlated energy on spray axis. ........................139<br />

14


TABLE DES FIGURES<br />

7.1 Schéma de la cellule d’après (Verhoeven et al. 1998) ..................148<br />

7.2 Géométrie du nez mono-trou en millimètres d’après (Verhoeven et al. 1998) .......148<br />

7.3 Vues globales de présentation du maillage .........................150<br />

7.4 Vue en coupe du maillage<br />

(plan de coupe cf. 7.3). ...................................150<br />

7.5 Vue en coupe du maillage (plan de coupe cf. 7.3). Zoom sur la zone d’<strong>injection</strong>. .....150<br />

7.6 Vues en coupe des différents maillages ...........................151<br />

7.7 Vues en coupe de la zone d’<strong>injection</strong> pour les différents maillages ............152<br />

7.8 Vues en coupe de la zone de développement du spray pour les différents maillages ....153<br />

7.9 Cône de décalage de la condition limite ..........................155<br />

7.10 Taux d’introduction expérimental (Vanhemelryck 1996) ..................157<br />

7.11 Taux d’introduction simulé .................................157<br />

7.12 Comparaison des levées d’aiguille en fonction de la pression d’<strong>injection</strong> (Vanhemelryck<br />

1996) ............................................158<br />

7.13 Comparaison des longueurs de pénétration pour le cas T4P4. Influence de la pente du<br />

taux d’introduction. .....................................160<br />

7.14 Comparaison des longueurs de pénétration pour le cas T4P8. Influence de la pente du<br />

taux d’introduction. .....................................161<br />

7.15 Comparaison des longueurs de pénétration pour le cas T4P15. Influence de la pente du<br />

taux d’introduction. .....................................161<br />

7.16 Comparaison des longueurs de pénétration pour le cas T4P4 et deux valeurs de diamètre 162<br />

7.17 Comparaison des longueurs de pénétration pour le cas T8P4. Pente 0.2ms ........163<br />

7.18 Comparaison des longueurs de pénétration pour le cas T8P4. Pente 0.1ms ........164<br />

7.19 Comparaison des longueurs de pénétration pour le cas T8P4. Diamètre divisé par 2 ...164<br />

7.20 Comparaison des longueurs de pénétration pour la cas T4P4. Influence du maillage. ...166<br />

7.21 Comparaison des visualisations du spray T4P8 par iso-surface de diamètre d = 3µm ...168<br />

7.22 Comparaison des visualisations du spray T4P8 par iso-surface de fraction volumique de<br />

liquide α l = 0.007 ......................................169<br />

7.23 Évolution temporelle de l’iso-surface de pression à 10% du minimum. Début de l’<strong>injection</strong>.171<br />

7.24 Évolution temporelle de l’iso-surface de pression à 10% du minimum. Visualisation de<br />

l’appariement et de l’étirement tourbillonnaire .......................173<br />

7.25 Évolution temporelle de l’iso-surface de critère Q avec Q = 3,5.10 8 . Visualisation de<br />

l’appariement et de l’étirement tourbillonnaire .......................174<br />

15


TABLE DES FIGURES<br />

7.26 Trajectoires des gouttelettes coloriées par la vitesse ....................175<br />

7.27 Trajectoires des gouttelettes coloriées par la vitesse. Changement de perspective .....176<br />

7.28 Distribution de fraction massique de n-dodécane. Iso-contours de fraction massique pour<br />

Y Fuel = 0.01, Y Fuel = 0.1 et Y Fuel = 0.2. ..........................177<br />

8.1 Vues de la géométrie du XU10J4 ..............................180<br />

8.2 Vue de la zone d’<strong>injection</strong> .................................180<br />

8.3 Principe de la gestion de maillage en configuration moteur d’après (Richard 2005) ....182<br />

8.4 Adapatation d’un calcul <strong>injection</strong> indirecte à l’<strong>injection</strong> directe. Les encadrés rouges<br />

concernent les phases de calcul monophasiques. Les encadrés bleus concernent les phases<br />

de calcul diphasiques ....................................183<br />

8.5 Vue du maillage .......................................184<br />

8.6 Vues de l’intérieur de la chambre de combustion et de la zone d’<strong>injection</strong> ........184<br />

8.7 Vue globale du maillage ..................................185<br />

8.8 Vue 3D et plans de coupe ..................................185<br />

8.9 Vue des plans en coupe du maillage ............................186<br />

8.10 Champ de vitesse du gaz (gauche) et structures turbulentes (droite) pendant la phase<br />

d’admission. Angle de -205,5˚V ..............................189<br />

8.11 Iso-surface de fraction volumique de liquide (fixée à 0,003) colorée par le diamètre des<br />

gouttes (gauche) et iso-surface de fraction massique de carburant (fixée à 0,4) colorée<br />

par la vorticité du gaz (droite). Angle de -290˚V ......................190<br />

8.12 Iso-surface de fraction volumique de liquide (fixée à 0,003) colorée par le diamètre des<br />

gouttes (gauche) et iso-surface de fraction massique de carburant (fixée à 0,4) colorée<br />

par la vorticité du gaz (droite). Angle de -192,5˚V .....................191<br />

8.13 Iso-surface de fraction volumique de liquide (fixée à 0,003) colorée par le diamètre des<br />

gouttes (gauche) et iso-surface de fraction massique de carburant (fixée à 0,4) colorée<br />

par la vorticité du gaz (droite). Angle de -185˚V ......................192<br />

8.14 Champ de fraction massique de carburant (gauche) et iso-surface de fraction massique<br />

de carburant (fixée à 0,4) colorée par la vorticité du gaz (droite). Angle de -175˚V ....194<br />

8.15 Champ de fraction massique de carburant (gauche) et iso-surface de fraction massique<br />

de carburant (fixée à 0,4) colorée par la vorticité du gaz (droite). Angle de -160˚V ....195<br />

8.16 Champ de fraction massique de carburant (gauche) et iso-surface de fraction massique<br />

de carburant (fixée à 0,4) colorée par la vorticité du gaz (droite). Angle de -120˚V ....195<br />

16


TABLE DES FIGURES<br />

8.17 Champ de fraction massique de carburant par coupe dans l’axe cylindre (gauche) et<br />

champ de la fraction massique de carburant par coupe perpendiculaire à l’axe cylindre<br />

(droite). Angle de -50˚V ..................................196<br />

8.18 Iso-surface d’avancement à 0,3 colorée par la richesse (gauche) et champ en coupe de la<br />

fraction massique de CO (droite). Angle de 11˚V .....................196<br />

8.19 Vue en coupe parallèle au piston, dans la chambre de combustion, des champs de richesse,<br />

de densité de surface de flamme Σ, de fraction massique de CO et d’avancement<br />

c. Angle de 1˚V .......................................198<br />

8.20 Vue en coupe parallèle au piston, dans la chambre de combustion, des champs de richesse,<br />

de densité de surface de flamme Σ , de fraction massique de CO et d’avancement<br />

c. Angle de 7˚V .......................................199<br />

8.21 Vue en coupe parallèle au piston, dans la chambre de combustion, des champs de richesse,<br />

de densité de surface de flamme Σ, de fraction massique de CO et d’avancement<br />

c. Angle de 11˚V ......................................200<br />

8.22 Vue en coupe parallèle au piston, dans la chambre de combustion, des champs de richesse,<br />

de densité de surface de flamme Σ, de fraction massique de CO et d’avancement<br />

c. Angle de 17˚V ......................................201<br />

8.23 Vue en coupe parallèle au piston, dans la chambre de combustion, des champs de richesse,<br />

de densité de surface de flamme Σ, de fraction massique de CO et d’avancement<br />

c. Angle de 25˚V ......................................202<br />

A.1 Notations pour la méthode de discrétisation cell-vertex ..................229<br />

A.2 Principe de la méthode cell-vertex. Elle se déroule en deux étapes : assemblage et distribution.<br />

...........................................230<br />

17


TABLE DES FIGURES<br />

18


Liste des tableaux<br />

6.1 Numerical parameters of the <strong>LES</strong> calculations. ......................125<br />

6.2 Boundary conditions for the reference case. ........................126<br />

6.3 Physical parameters of the simulation for the reference case. ...............126<br />

7.1 Présentation des cas sans évaporation en chambre pressurisée ...............148<br />

7.2 Présentation du cas avec évaporation en chambre pressurisée ...............149<br />

7.3 Composition initiale dans la chambre pour le cas T8P4 ..................149<br />

7.4 Paramètres du maillage de référence ............................154<br />

7.5 Paramètres du maillage fin .................................154<br />

7.6 Paramètres du maillage grossier ..............................154<br />

7.7 Paramètres du calcul dans le cas T4P4 ...........................155<br />

7.8 Conditions aux limites ...................................156<br />

7.9 Valeur des pentes des taux d’introduction en fonction de la pression d’<strong>injection</strong> .....158<br />

8.1 Paramètres géométriques du moteur et point de fonctionnement étudié. Les angles vilebrequin<br />

sont relatifs au point mort haut (PMH) combustion. ................181<br />

8.2 Dimensions du maillage et temps de calcul associés ....................183<br />

8.3 Conditions aux limites adoptées pour les simulations. ...................187<br />

19


Nomenclature<br />

Abréviations<br />

DiTurBC Downstream Inflow Turbulent Boundary Condition<br />

DNS<br />

FDP<br />

<strong>LES</strong><br />

Direct Numerical Simulation<br />

Fonction Densité de Probabilité<br />

Large Eddy Simulation<br />

NSCBC Navier Stokes Characteristic Boundary Condition<br />

PDF<br />

PMB<br />

PMH<br />

Probability Density Function<br />

Point Mort Bas<br />

Point Mort Haut<br />

RANS Reynolds Averaged Navier-Stokes<br />

RMS<br />

RUE<br />

RUM<br />

RUV<br />

SGS<br />

THI<br />

Root Mean Square<br />

Random Uncorrelated Energy<br />

Random Uncorrelated Motion<br />

Random Uncorrelated Velocity<br />

Subgrid Scale<br />

Turbulence Homogène Isotrope<br />

Exposants<br />

′<br />

Fluctuation par rapport à la moyenne de Reynolds<br />

′′<br />

Fluctuation par rapport à la moyenne de Favre<br />

∗<br />

Partie déviatrice<br />

. t Terme de sous-maille<br />

1


LISTE DES TABLEAUX<br />

c<br />

coll<br />

tot<br />

Terme cinématique<br />

Terme collisionnel<br />

Terme total (cinématique+collisionnel)<br />

Lettres grecques<br />

α k<br />

α m<br />

χ k<br />

δθ<br />

δK l,i jk<br />

δq 2 l<br />

δR l,ij<br />

δu k p,i<br />

∆ f<br />

δ I<br />

δ ij<br />

Γ k<br />

ι<br />

κ l,RUV<br />

Λ l<br />

Fraction volumique de la phase k<br />

Fraction volumique maximum<br />

Fonction indicatrice de la phase k<br />

Énergie décorrélée<br />

Tenseur des corrélations triples du mouvement non corrélé<br />

Énergie décorrélée moyenne des particules<br />

Tenseur des corrélations doubles du mouvement non corrélé<br />

Composante décorrélée de la vitesse de la particule k<br />

Taille caractéristique du filtre<br />

Distribution de Dirac associée à l’interface<br />

Symbole de Kronecker<br />

Terme de transferts interfaciaux de masse pour la phase k<br />

Invariant élémentaire de collision<br />

Coefficient de diffusion du mouvement décorrélé<br />

Terme d’échange d’enthalpie sensible par évaporation<br />

µ Viscosité dynamique<br />

ν<br />

ν l,RUV<br />

Ω j<br />

Φ l<br />

Π δθl<br />

Π k<br />

ρ<br />

Σ<br />

Viscosité cinématique<br />

Viscosité du mouvement décorrélé<br />

Cellule de calcul j<br />

Terme d’échange thermique à l’interface par conduction<br />

Prodution de sous maille de mouvement décorrélé<br />

Terme de transfert d’énergie pour la phase k<br />

Masse volumique<br />

Densité de surface de flamme<br />

2


LISTE DES TABLEAUX<br />

σ i, j<br />

Σ l,i, j<br />

τ c<br />

τ i, j<br />

τ p<br />

τ t<br />

ξ<br />

G ∆ f<br />

Composante (i, j) du tenseur des contraintes de la phase gazeuse<br />

Composante (i, j) du tenseur des contraintes de la phase liquide<br />

Temps caractéristique de collision<br />

Composante (i, j) du tenseur des contraintes visqueuses<br />

Temps de relaxation des particules<br />

Temps turbulent relatif à l’échelle intégrale<br />

Bulk viscosity<br />

Noyau du filtre spatial<br />

Lettres latines<br />

B M<br />

ṁ p<br />

C<br />

H f<br />

˜q 2 l<br />

C D<br />

C l<br />

c p<br />

C s<br />

D<br />

d<br />

D φ<br />

d p<br />

e<br />

e t<br />

f<br />

f 2<br />

F D<br />

F extk<br />

Nombre de Spalding<br />

Variation temporelle de masse de la particule<br />

Contribution collisionnelle<br />

Réalisation de la phase fluide ou gazeuse<br />

Énergie cinétique mésoscopique<br />

Coefficient de traînée<br />

Constante du modèle de sous-maille de la phase liquide<br />

Vecteur vitesse de la particule dans l’espace des phases<br />

Constante du modèle de sous-maille de la phase liquide<br />

Diamètre de sortie de l’injecteur<br />

Diamètre des gouttes<br />

Coefficient de diffusion de l’espèce φ<br />

Diamètre des gouttes<br />

Coefficient d’inélasticité<br />

Énergie totale non chimique, somme de l’énergie cinétique et de l’énergie sensible<br />

Fonction de densité de probabilité<br />

Fonction de distribution paire<br />

Force de traînée<br />

Force extérieure appliquée à la phase k<br />

3


LISTE DES TABLEAUX<br />

g 0<br />

h<br />

H n<br />

K n<br />

l δ<br />

l m<br />

m p<br />

n l<br />

n k, j<br />

p<br />

q j<br />

Q l, j<br />

Re<br />

Re d<br />

St<br />

t<br />

S i<br />

S k,ij<br />

S t<br />

Sc F<br />

Sh<br />

T<br />

T eb<br />

T l,ij<br />

u i<br />

Fonction de distibution radiale<br />

Enthalpie<br />

n-ième polynôme d’Hermite<br />

Nombre de Knudsen<br />

Libre parcours moyen<br />

Plus petite échelle du champ de vitesse mésoscopique<br />

Masse de la particule<br />

Densité en nombre de particules<br />

Normale sortante de la phase k projetée sur l’axe normalisé de direction j<br />

Pression<br />

Projection sur l’axe j du flux moléculaire de chaleur<br />

Terme de diffusion de sous maille de mouvement décorrélé<br />

Nombre de Reynolds<br />

Nombre de Reynolds particulaire<br />

Nombre de Stokes basé sur un temps turbulent<br />

Surface de la goutte projetée sur le plan perpendiculaire à l’axe i<br />

Tenseur de déformation du champ de vitesse de la phase k<br />

Nombre de Stokes<br />

Nombre de Schmidt du carburant<br />

Nombre de Sherwood<br />

Température<br />

Température d’ébullition<br />

Tenseur de sous-maille pour la phase liquide<br />

Vitesse projetée sur l’axe i<br />

u (k)<br />

p,i (t) Vitesse Lagrangienne de la particule k à l’instant t<br />

v D,φ, j<br />

V j<br />

x i<br />

Vitesse de diffusion de l’espèce φ<br />

Vitesse de l’interface projetée sur l’axe j<br />

Coordonnées d’un point dans l’espace<br />

4


LISTE DES TABLEAUX<br />

y φ<br />

Fraction massique de l’espèce φ<br />

Opérateurs<br />

l Moyenne statistique pour la phase liquide<br />

¯. Moyenne de Reynolds<br />

ˇ. Quantitémésoscopique<br />

ˆ. Moyenne de Favre pour la phase liquide<br />

˜. Moyenne de Favre pour la phase gazeuse<br />

F k<br />

Quantité relative à la phase k et moyennée au sens du volume<br />

Indices<br />

F<br />

g<br />

I<br />

k<br />

l<br />

v<br />

SGS<br />

Carburant vaporisé (Fuel)<br />

Phase porteuse ou phase gazeuse<br />

Interface gaz-liquide<br />

Phase k<br />

Phase liquide ou dispersée<br />

Carburant vaporisé<br />

Terme de sous-maille<br />

5


Introduction<br />

Contexte industriel<br />

Les constructeurs automobiles sont actuellement confrontés à diverses difficultés. L’utilisation intensive<br />

d’énergie fossile, notamment par les transports, a entraîné une raréfaction des ressources. Ces ressources,<br />

non renouvelables et en quantité limitée, verront leur prix augmenter si les modes de consommation<br />

restent identiques. En plus de la raréfaction des ressources, l’utilisation des énergies fossiles conduit<br />

par les processus de combustion à l’émissions de gaz polluants et de particules. Les autorités limitent<br />

ces émissions par des normes de plus en plus drastiques (par exemple Euro6 en 2014) ainsi que par<br />

des procédés de bonus/malus auxquels les constructeurs doivent s’adapter. Enfin, l’émergence d’une<br />

conscience écologique citoyenne les encourage à s’adapter à leur clientèle.<br />

Ce type d’énergie présente l’énorme avantage d’être facilement transportable, en toute sécurité, et possède<br />

un haut niveau de dégagement d’énergie pour un volume d’encombrement et une masse faibles. Ainsi<br />

les moteurs à combustion ont encore un bel avenir même si l’arrivée prochaine et massive de moteurs<br />

électriques dans le parc automobile ne fait aucun doute. Les avantages des moteurs à combustion devraient<br />

être combinés aux avantages des moteurs électriques pour satisfaire, dans un premier temps, les<br />

contraintes écologiques et technologiques. La recherche sur la diminution des émissions de polluants et<br />

de la consommation des moteurs à combustion interne reste donc d’actualité.<br />

Abaisser la consommation est donc devenu un enjeu industriel et commercial. Cet exercice se révèle<br />

toutefois très délicat puisque, alourdis par des systèmes électroniques embarqués et des dispositifs de<br />

confort et de sécurité de plus en plus nombreux, les véhicules actuels requièrent une énergie croissante<br />

pour avancer. De plus, les normes étant de plus en plus strictes, les temps de développement ainsi que<br />

les coûts associés de plus en plus faibles, on se rapproche d’une consommation physique minimale et le<br />

gain possible en consommation s’amenuise.<br />

L’<strong>injection</strong> directe, qui consiste à injecter le carburant liquide directement dans la chambre de combustion,<br />

entre dans le cadre des technologies primordiales et largement utilisées, en Diesel et maintenant<br />

en essence. Elle permet de diminuer consommation et polluants et représente donc un axe de recherche<br />

important. De nouvelles stratégies de combustion émergent comme celles de type CAI TM pour Controled<br />

Auto Ignition (Duret and Lavy 2000; Jeuland et al. ; Knop et al. ) pour les moteurs essence et HCCI pour<br />

7


Introduction<br />

Homogeneous Charge Compression Ignition (Ryan and Callahan 1996; Lu et al. 2005) pour les moteurs<br />

Diesel. Ces stratégies représentent des voies prometteuses. Elles nécessitent néanmoins un bon contrôle<br />

et une bonne répétabilité de la combustion, ce qui est un exercice délicat.<br />

Le seul moyen d’abaisser la consommation et d’éviter la formation de polluants est de comprendre<br />

précisément les mécanismes prépondérants qui influent sur la combustion. Les chercheurs disposent de<br />

différents moyens pour y arriver. Les essais expérimentaux permettent une analyse ’in situ’ et s’avèrent<br />

dans la pratique indispensables. Néanmoins, le coût induit, en terme de temps et de matériels, limite leur<br />

utilisation. Un constructeur ne peut plus se permettre de réaliser d’innombrables essais, il n’en a plus le<br />

temps et il n’en a plus les moyens. La simulation numérique intervient ainsi comme moyen additionnel<br />

en tant qu’aide au design et à la conception. Son domaine d’application tend à s’étendre rapidement aux<br />

nouvelles technologies moteur.<br />

La simulation numérique intervient ainsi comme un outil additionnel et prédictif. Plusieurs niveaux de<br />

simulation (0D, 1D et 3D) peuvent être utilisés par l’ingénieur suivant l’objectif recherché : dimensionnement,<br />

calibration ou compréhension.<br />

La simulation numérique tridimensionnelle<br />

L’augmentation des capacités de calcul a permis à la simulation tri-dimensionnelle (3D) de démontrer<br />

son potentiel. Les efforts de recherche actuels se concentrent sur une amélioration de la prédictivité par<br />

une meilleure prise en compte de la physique calculée tout en ayant un temps de calcul exploitable au<br />

niveau industriel.<br />

La simulation 3D en mécanique des fluides consiste à calculer sur des points de discrétisation de l’espace,<br />

les équations de la mécanique des fluides réactifs. Il est possible d’effectuer des calculs sur des<br />

géométries complexes en prenant en compte les réactions chimiques. Une bonne prédiction de la turbulence<br />

dans la chambre de combustion est nécessaire pour une bonne prédiction de la combustion, les<br />

deux étant intimement liées. La principale difficulté de la simulation numérique dans les moteurs à piston<br />

provient du couplage important entre divers phénomènes physiques. Ainsi la turbulence, le spray<br />

1 , la combustion et l’acoustique sont intimement liés. De plus ces phénomènes physiques interviennent<br />

sur une large gamme d’échelles spatiales et temporelles. Ainsi, on peut citer quelques grandeurs caractéristiques<br />

intervant dans les moteurs à pistons (Heywood 1988) :<br />

– Alésage du cylindre : 6 à 10cm<br />

– Échelle intégrale de la turbulence : 2 à 10mm<br />

– Diamètre moyen des gouttes dans un spray : ≈ 30µm<br />

– Échelle de Kolmogorov de la turbulence : ≈ 10µm<br />

1 dans ce manuscrit, nous utiliserons le terme anglais ’spray’ pour désigner le nuage de gouttes produit par l’injecteur. Le<br />

terme anglais a été retenu car il est fortement utilisé dans le milieu des ingénieurs motoristes.<br />

8


Cette large gamme d’échelles impose un maillage très important si l’on veut résoudre tous les phénomènes.<br />

Ce type de maillage étant inaccessible à l’heure actuelle, il est nécessaire de modéliser une partie des<br />

phénomènes. Divers niveaux de modélisation existent. Il existe trois types principaux de simulation pour<br />

les écoulements turbulents, qui sont par ordre croissant de prédictivité et de temps de calcul :<br />

– La simulation Reynolds Average Navier Stokes (RANS) (Launder and Spalding 1972) dans laquelle<br />

on modélise toutes les échelles ou structures turbulentes. Les équations résolues sont obtenues par<br />

moyenne statistique des équations de Navier-Stokes. Cette approche est utilisée comme outil courant<br />

dans les applications moteur (Drake and Haworth 2007). Le problème de cette approche est qu’elle ne<br />

fournit que des informations portant sur un cycle moteur ’moyen’ pour un point de fonctionnement<br />

donné et ne permet pas d’analyser ou d’aborder de manière approfondie les variations cycliques. Le<br />

principal intérêt est un temps de calcul faible comparé aux autres approches 3D, grâce notamment aux<br />

maillages ’grossiers’ utilisés (maille de l’ordre du millimètre). Les codes de calcul sont généralement<br />

très robustes et demandent un effort numérique plus faible que pour des approches <strong>LES</strong> ou DNS.<br />

– La simulation aux Grandes Échelles (<strong>LES</strong> pour Large Eddy Simulation) (Sagaut 2005) est une<br />

modélisation à statistique partielle où seuls les petits tourbillons sont traités statistiquement. Les grands<br />

tourbillons qui dépendent fortement de la géométrie sont résolus alors que les petites échelles, qui ont<br />

un caractère plus universel, sont modélisées. Ce type de simulation requiert une puissance de calcul<br />

supérieure aux méthodes RANS. Le temps de calcul plus long s’explique par un maillage plus fin<br />

(maille de l’ordre de la centaine de microns) et des schémas numériques d’ordre plus élevé. Aidée par<br />

des moyens de calculs croissants, la <strong>LES</strong> devient, à l’heure actuelle, une voie envisageable pour le calcul<br />

moteur. Elle permettra en outre de mieux analyser les variations cycles à cycles (Ozdor et al. 1994).<br />

On peut noter aussi une capacité à mieux décrire les rotations, les fortes anisotropies et redistributions,<br />

les taux de déformations importants contrairement aux modèles RANS à deux équations (Chassaing<br />

2000). Toutes ces caractéristiques sont importantes dans les moteurs à piston notamment autour des<br />

soupapes, au niveau de l’impact de jet sur les parois ou pour les mouvements aérodynamiques de<br />

rotation de type Swirl ou Tumble.<br />

La <strong>LES</strong> est très utilisée dans les moteurs aéronautiques ainsi que dans les turbines à gaz (Roux et al.<br />

2005; Selle et al. 2006; James et al. 2006; Moin and Apte 2006; Schmitt et al. 2007) et se développe<br />

fortement dans le cas des moteurs à combustion interne (Moureau et al. 2004; Vermorel et al. 2007;<br />

Richard et al. 2007).<br />

– La simulation Numérique Directe (DNS pour Direct Numerical Simulation) dans laquelle toutes<br />

les échelles de la turbulence sont résolues. Ce type de simulation n’est pas utilisé dans le domaine<br />

industriel. Elle nécessite un temps de calcul prohibitif, et n’est utilisée que sur de très petits domaines<br />

(de l’ordre ou inférieur au centimètre) pour aider au développement et à la validation de modèles.<br />

La simulation globale des écoulements dans les moteurs à piston passe par la mise en place de la simulation<br />

de l’<strong>injection</strong> directe et ce d’autant plus que la compréhension des phénomènes physiques<br />

conduisant à un spray efficace en termes de combustion et de polluants est difficile. De plus, il existe<br />

9


Introduction<br />

différentes stratégies d’<strong>injection</strong> qu’il est coûteux de reproduire de manière expérimentale. La simulation<br />

de l’<strong>injection</strong> directe représente donc un axe d’investigation majeur.<br />

Physique de l’<strong>injection</strong> directe Diesel<br />

L’<strong>injection</strong> directe est une technique majeure largement utilisée sur les moteurs Diesel et maintenant sur<br />

les moteurs à allumage commandé. Elle consiste à mettre du carburant sous pression et à le libérer dans<br />

la chambre de combustion à l’aide de l’ouverture de l’aiguille ou de la soupape de l’injecteur. Son rôle<br />

principal est de propulser un nuage de fines gouttes dans la chambre de combustion. Les gouttes doivent<br />

être suffisament fines et bien réparties pour que l’évaporation soit rapide et homogène. Le but final étant<br />

de limiter la consommation et les polluants.<br />

Les injecteurs sur les moteurs Diesel sont dotés de plusieurs trous (Fig. 1) et produisent des sprays de<br />

type ’cônes pleins’ alors que les injecteurs sur les moteurs à allumage commandé n’ont qu’une seule<br />

section de sortie et produisent un spray de type ’cône creux’.<br />

(a) Vue éclatée de la chambre de combustion d’un moteur<br />

Diesel <strong>injection</strong> directe multi-trous<br />

(b) Visualisation de la combustion dans un moteur Diesel<br />

<strong>injection</strong> directe multi-trous<br />

FIG. 1 – Combustion Diesel et vues de l’<strong>injection</strong> directe dans la chambre de combustion. Source :<br />

auto-innovations.com<br />

Les systèmes d’<strong>injection</strong> directe représentent un coût élevé sur un moteur. Ce coût s’explique par des<br />

limites technologiques sans cesse repoussées. Des ordres de grandeur sont présentés ci-dessous dans le<br />

cas d’une <strong>injection</strong> directe Diesel à rampe commune et permettent de mieux appréhender les conditions<br />

d’<strong>injection</strong> :<br />

10


– Pression d’<strong>injection</strong> : ≈ 150 à 200MPa<br />

– Pression dans la chambre au moment de l’<strong>injection</strong> : 5 à10MPa<br />

– Diamètre de sortie d’un injecteur : 100 à 200µm<br />

– Diamètre moyen des gouttes dans un spray : ≈ 30µm<br />

– Vitesse des ’gouttes’ en sortie d’injecteur : 400m.s −1 à 600m.s −1<br />

– Durée d’<strong>injection</strong> : ≈ 1 − 2ms<br />

La physique du spray est très complexe et fait intervenir une multitude de phénomènes physiques (Sirignano<br />

1999). Selon la géométrie, des phénomènes de cavitation peuvent apparaître dans l’injecteur. La<br />

cavitation a une grande influence sur les caractéristiques du spray en sortie d’injecteur (Saliba et al. 2004)<br />

et indirectement, plus en aval, sur la formation du mélange (Blessing et al. 2003). D’après Baumgarten<br />

et al. (2001), son rôle principal est d’apporter de l’énergie dont une partie servira pour l’atomisation.<br />

FIG. 2 – Physique du spray en sortie d’injecteur<br />

Dans la chambre de combustion, selon la géométrie de l’injecteur, la vitesse de sortie du carburant et le<br />

milieu gazeux dans lequel on injecte, le jet de liquide s’atomise ( Fig. 2), se disperse, apporte de l’énergie<br />

cinétique turbulente au gaz et s’évapore. Différentes structures turbulentes se forment au sein du spray<br />

(Dan et al. 1997). Ces structures répartissent les gouttes dans l’espace selon leur diamètre et vont donc<br />

conditionner la distribution spatiale de vapeur. Deux types d’atomisation apparaissent. L’atomisation<br />

primaire consiste en l’éclatement du jet liquide en de nombreuses structures de grande échelle (ordre<br />

du diamètre du jet). Ce type d’atomisation se déroule en sortie d’injecteur. Une partie de la communauté<br />

scientifique considère actuellement que le jet liquide est complètement atomisé à une distance de<br />

quelques diamètres d’injecteur (Smallwood and Gulder 2000). Ce point de vue se base sur des mesures<br />

récentes par diagnostics laser (Gulder et al. 1992; Siebers 1998).<br />

Le deuxième type d’atomisation est l’atomisation secondaire. Les gouttes les plus grosses se séparent<br />

en gouttes plus petites par interaction avec le gaz. Ce type d’atomisation peut se dérouler dans une zone<br />

proche de l’injecteur mais aussi dans le reste du spray. Une atomisation imparfaite peut entraîner une<br />

11


Introduction<br />

dispersion non uniforme des gouttelettes créant des zones de concentration préférentielle de vapeur. Ceci<br />

a comme conséquence une mauvaise combustion.<br />

Le spray ne s’évapore pas instantanément à la sortie de l’injecteur mais la longueur de pénétration du<br />

liquide, c’est-à-dire la distance maximale à laquelle on peut observer des gouttes, est constante pour<br />

une <strong>injection</strong> de longue durée. Au delà de cette distance, la vapeur de carburant se mélange avec l’air<br />

environnant. La vapeur étant produite à très haute vitesse, le mélange est fortement turbulent et possède<br />

de fortes similitudes avec le mélange dans un jet de gaz (Bruneaux 2002; Bruneaux 2005). Le mélange<br />

ainsi que le niveau d’énergie turbulente ont une influence d’ordre 1 sur la combustion et la formation de<br />

polluants.<br />

Simulation du spray<br />

Simuler un spray dans un moteur à piston est un défi pour les chercheurs. D’une part, le spray évolue,<br />

comme nous l’avons vu, dans un milieu aux conditions hostiles, il est donc très difficile d’y effectuer des<br />

mesures expérimentales pour valider des modèles. D’autre part, les phénomènes physiques sont nombreux<br />

et interviennent sur une large gamme d’échelles spatiales. La simulation complète de l’<strong>injection</strong>,<br />

de la cavitation dans l’injecteur jusqu’à la combustion est donc difficilement réalisable.<br />

La simulation de spray fait partie du domaine plus large de la simulation des écoulements diphasiques<br />

comprenant les suspensions, les écoulements avec bulles ou sédiment ainsi que les écoulements en milieu<br />

poreux. Dans ce manuscrit, on ne s’intéresse qu’au spray, c’est-à-dire qu’à l’écoulement multiphasique<br />

en sortie d’injecteur. Les deux seules phases considérées sont la phase liquide comprenant la colonne<br />

de liquide ainsi que les gouttes et la phase porteuse comprenant le gaz présent dans la chambre de<br />

combustion ainsi que le carburant évaporé. Le problème de la modélisation vient essentiellement de<br />

la prise en compte de l’interface et des échanges à l’interface. Ces interfaces sont des discontinuités de<br />

propriétés physiques. Elles peuvent être de forme complexes et évoluent au cours du temps. Leur nombre<br />

peut être également très important. Si l’on veut résoudre localement toutes ces interfaces et prévoir leur<br />

mouvement, le temps de calcul, pour un spray par exemple, est complètement prohibitif. Pour contourner<br />

ces difficultés, l’idée est donc d’observer l’évolution des deux phases de manière macroscopique sans<br />

s’attacher àdétailler chaque inclusion. Une synthèse détaillée des modèles disponibles est fournie par<br />

(Crowe et al. 1996). Pour la simulation de spray, la phase porteuse (le gaz) est décrite par les équations de<br />

Navier-Stokes et le formalisme est Eulérien. Pour la phase liquide, les gouttes, ou les ligaments, peuvent<br />

être modélisés par différentes approches. Deux grandes familles existent :<br />

– L’approche Lagrangienne est l’approche la plus intuitive puisqu’elle consiste à représenter le spray par<br />

un ensemble de particules, à suivre chaque particule dans son mouvement et à prédire sa dynamique<br />

par un bilan de force (Maxey and Riley 1983). Lorsque le nombre de particules est trop important, les<br />

particules de mêmes propriétés (taille, vitesse et température) sont rassemblées dans des groupes. Ces<br />

12


groupes numériques sont transportés et couplés avec la phase porteuse. L’effet de la turbulence sur les<br />

particules est pris en compte par des approches stochastiques (Dukowicz 1980). Depuis les travaux<br />

de Dukowicz 1980, de nombreuses améliorations ont été apportées pour mieux modéliser la physique<br />

du spray. Ces travaux concernent l’atomisation primaire (Reitz and Bracco 1982), les collisions et<br />

la coalescence (O’Rourke 1981) ainsi que l’atomisation secondaire (Reitz and Diwakar 1986). La<br />

principale difficulté de l’approche Lagrangienne pour la simulation de spray est le nombre important<br />

de particules à transporter pour avoir un bon niveau de résolution statistique. Ce grand nombre de<br />

particules entraîne un temps de calcul très long, ce qui est d’autant plus crucial que les méthodes<br />

Lagrangiennes ne sont pas facilement parallélisables. De plus, le calcul des termes d’échanges entre<br />

phases n’est pas toujours évident du fait de la répartition différente de ces termes dans chaque phase<br />

(point/volume). Comme le soulignent (Abraham 1997; Iyer and Abraham 1997), un maillage très fin<br />

est nécessaire en sortie d’injecteur pour bien reproduire la physique du cisaillement et du mélange<br />

air/carburant. Ce maillage très fin entraîne des fractions volumiques de liquide proches de 1 à la sortie<br />

de l’injecteur, ce que l’approche Lagrangienne ne permet pas. De plus les maillages très fins imposent<br />

un nombre important de particules ce qui alourdit d’autant le temps et la mémoire de calcul. Cette<br />

approche est néanmoins la plus couramment utilisée dans la simulation d’<strong>injection</strong> directe (Iyer and<br />

Abraham 1997; Iyer and Abraham 1998) car elle minimise l’effort de modélisation des phénomènes<br />

physiques.<br />

– L’approche Eulérienne consiste à observer l’évolution des propriétés du fluide à un endroit donné, par<br />

exemple sur un volume de contrôle du maillage. L’approche appelée “Eulérienne bi-fluide” consiste<br />

à appliquer des équations de conservation sur la phase liquide comme si elle était continue et ne<br />

prend donc pas en compte les gouttes dans leur individualité. Elle est a priori plus apte au calcul des<br />

écoulements fortement chargés en liquide. C’est l’approche adoptée dans ce travail. Pour obtenir les<br />

équations Eulériennes (bi-fluide) de la phase liquide, diverses méthodes existent (Ishii 1975; Simonin<br />

1996; Drew and Passman 1999). On peut citer les méthodes de moyenne volumique (Gray and Lee<br />

1977; Drew 1983) qui consistent à moyenner les deux phases considérées comme continues dans un<br />

volume de contrôle. On peut citer également les approches de moyenne d’ensemble pour lesquelles<br />

les propriétés statistiques de la phase dispersée sont décrites par des fonctions densité de probabilité<br />

(fdp) puis dérivées pour obtenir des équations de conservation pour des variables continues. Cette approche<br />

repose sur la forte analogie entre le mouvement aléatoire des gouttes dans un champ turbulent<br />

et le mouvement d’agitation thermique des molécules de gaz décrit par la théorie cinétique des gaz.<br />

Des détails de cette approche peuvent être trouvés dans (Simonin 1996; Fevrier et al. 2005; Kaufmann<br />

et al. 2006). C’est l’approche utilisée dans le cadre de cette thèse. Ces deux approches Eulériennes seront<br />

présentées dans ce manuscrit en partie 1. Il existe également des approches de type “Eulériennes<br />

multi-fluides”, ou sectionnelles, qui consistent à diviser un brouillard de gouttes en différentes sections,<br />

considérées chacune comme un fluide. Une section correspond à un ensemble de gouttes dont la<br />

taille varie dans un intervalle. Chaque section est traitée par un système d’équations de conservation,<br />

13


Introduction<br />

tout comme pour une approche Eulérienne classique, avec des termes additionnels d’échanges entre<br />

sections (Greenberg et al. 1993; Laurent and Massot 2001; Laurent 2002; Laurent et al. 2004; Laurent<br />

2006; Massot 2007). L’approche sectionnelle permet de prendre en compte une dispersion en taille<br />

et de gérer des phénomènes dépendant de la taille des gouttes comme la coalescence. Le principal<br />

problème est le nombre de sections qui peut être contraignant en temps de calcul pour une application<br />

industrielle. Une évolution de ces travaux est proposée par (Dufour and Villedieu 2005; Dufour 2005)<br />

qui combinent les idées des méthodes de moments avec une approche sectionnelle pour obtenir un<br />

modèle multi-fluide nécessitant moins de sections.<br />

Les méthodes multi-fluides ont été évaluées dans le cadre de la thèse de Stéphane de Chaisemartin à<br />

l’EM2C (de Chaisemartin et al. 2009a; de Chaisemartin 2009; de Chaisemartin et al. 2009; de Chaisemartin<br />

et al. 2009b; Fréret et al. 2009).<br />

Les approches de type “méthodes des moments” (par exemple la DQMOM pour Direct Quadrature<br />

Method of Moments) (Marchisio and Fox 2005) consistent à suivre l’évolution d’une distribution à<br />

travers ses différents moments. Les méthodes de type QMOM utilisent des formules de quadratures<br />

pour approcher des termes de type intégral non fermés issus de la méthode des moments. Chaque<br />

quadrature est définie par un ensemble abscisse (la taille) et poids (taux de présence). La méthode<br />

DQMOM permet de suivre les abscisses et les poids au cours de la simulation et ainsi reconstruire<br />

les moments. Ces approches Eulériennes représentent divers degrés de complexité selon que l’on veut<br />

simuler les effets de polydispersion et/ou de croisements de gouttes. Les dernières évolutions ont été<br />

réalisées dans le contexte de la thèse de Damien Kah (EM2C/IFP) en lien avec les travaux de R.O. Fox<br />

(Kah et al. 2009; Kah 2009).<br />

Dans le cadre de cette thèse, nous nous limiterons au cas de sprays monodisperses 2 et l’approche bifluide<br />

a été choisie, d’une part parce que les approches multi-fluide et DQMOM sont toujours en cours<br />

de développement pour le calcul 3D turbulent et d’autre part parce que leur temps de calcul est a priori<br />

très long.<br />

– Afin de combiner les avantages des approches Lagrangiennes et Eulériennes, des méthodes hybrides<br />

Euler-Lagrange existent, par exemple le modèle Eulerian-Lagrangian Spray Atomization (ELSA) (Demoulin<br />

et al. 2007; Lebas et al. 2009) qui utilise un modèle de type Eulérien pour l’atomisation primaire<br />

(avec un modèle de mélange) puis un modèle Lagrangien pour le transport des gouttes.<br />

Pour l’application aux sprays Diesel dans des conditions d’<strong>injection</strong> réalistes, les approches Lagrangiennes<br />

sont beaucoup plus utilisées que l’approche Eulérienne bi-fluide (ou multi-fluides). Les travaux<br />

les plus récents en spray Diesel avec la formulation bi-fluide (Truchot 2005; Iyer and Abraham 2005;<br />

Vessiller 2008) utilisent la simulation RANS. La simulation <strong>LES</strong> de sprays Diesel est encore plus récente<br />

et, tout comme pour la simulation RANS, la majorité des travaux utilisent des approches Lagrangiennes<br />

(Kosaka and Kimura 2006; Hori et al. 2006) mais une forte dépendance au maillage est observée et<br />

les méthodes numériques ne sont pas adaptées à la <strong>LES</strong>. Une synthèse des travaux sur la simulation<br />

2 la notion de monodispersion sera présentée ultérieurement<br />

14


<strong>LES</strong> de sprays, ses enjeux et ses difficultées, est proposée par (Bellan 2000) pour des configurations<br />

académiques. Son constat est qu’il existe peu d’études <strong>LES</strong> 3D de spray traitant des problèmes d’anisotropie,<br />

d’inhomogénéité ou de modélisation de sous-maille.<br />

Ainsi, le travail effectué dans cette thèse est, à notre connaissance, le premier consacré à des simulations<br />

<strong>LES</strong> Eulériennes dans des conditions d’<strong>injection</strong> réalistes.<br />

Objectifs de thèse et organisation du manuscrit<br />

Cette thèse s’inscrit dans le cadre d’un programme, mis en place à l’IFP, de développement de la simulation<br />

aux grandes échelles (<strong>LES</strong>) pour les moteurs à piston avec le code de calcul AVBP 3 . Des travaux<br />

antérieurs à cette thèse ont déjà permis d’adapter le code de calcul AVBP à la simulation des écoulements<br />

réactifs dans les moteurs automobiles :<br />

– Moureau (2004)adéveloppé les modèles numériques <strong>LES</strong> pour le contexte moteur ;<br />

– Richard (2005) a proposé un nouveau modèle de combustion prémélangée adaptée à la <strong>LES</strong> ;<br />

– Galpin (2007) a travaillé sur la prise en compte de la cinétique chimique détaillée afin de mieux prédire<br />

l’auto-inflammation et les polluants (modèle PCM-FPI) ;<br />

– Citons également les travaux de Michel (2008) qui ont en partie porté sur une première approche en<br />

combustion non prémélangée en <strong>LES</strong>.<br />

Une étape importante pour la simulation <strong>LES</strong> des moteurs à piston concerne la prise en compte des<br />

écoulements diphasiques, objet de cette thèse. Des travaux ont déjà été effectués pour la simulation des<br />

écoulements diphasiques avec le code AVBP par Boileau et al. (2008), Kaufmann (2004), Mossa (2005),<br />

Pascaud (2006) et Riber (2007) au CERFACS. Ces travaux étaient axés sur l’application aux moteurs<br />

aéronautiques, caractérisée par :<br />

– Une <strong>injection</strong> qui n’évolue pas en temps ;<br />

– Une faible vitesse d’<strong>injection</strong> ;<br />

– Une faible fraction volumique de liquide (hypothèse d’écoulements dilués) ;<br />

– Une faible interaction des gouttes avec les parois.<br />

Dans les moteurs à piston, l’écoulement diphasique est caractérisé par :<br />

– Une <strong>injection</strong> s’étalant sur une durée limitée du cycle moteur ;<br />

– Des vitesses d’<strong>injection</strong> pouvant atteindre plusieurs centaines de mètres par seconde ;<br />

– Une fraction volumique de liquide très élevée (proche de 1) en zone proche injecteur ;<br />

– Des interactions gouttes-gouttes ;<br />

– Des interactions des gouttes avec les parois.<br />

Il est donc nécessaire d’adapter les méthodes numériques et la modélisation d’AVBP diphasique aux<br />

principaux phénomènes physiques caractéristiques de l’<strong>injection</strong> directe, en particulier dans les moteurs<br />

3 AVBP est un code de calcul <strong>LES</strong> codéveloppé par l’IFP et le CERFACS. C’est le code utilisé dans cette thèse<br />

15


Introduction<br />

Diesel. On se limite néanmoins ici à l’étude de sprays monodisperses sans interaction avec les parois afin<br />

de limiter la complexité du problème. Les effets de polydispersion et de croisement de gouttes seront<br />

traités ultérieurement. L’objectif final est d’offrir les bases de la méthodologie pour la simulation <strong>LES</strong><br />

dans un moteur à <strong>injection</strong> directe.<br />

Les différents points cités plus haut sont donc repris dans ce manuscrit selon l’organisation décrite cidessous<br />

:<br />

– Partie I. La simulation de sprays dans les moteurs automobile nécessite de remettre en question les<br />

équations d’AVBP que l’on notera ’équations standards’. Ainsi, en première partie de ce manuscrit,<br />

un état des lieux est fait sur les équations en écoulements ’denses’, c’est-à-dire fortement chargés<br />

en liquide. Le but de cette partie est d’obtenir les équations bi-fluides en milieu dense par approche<br />

volumique ( chapitre 1) ou par approche statistique ( chapitre 2). Les différentes approches seront<br />

ensuite comparées (chapitre 3) et discutées dans le cadre de l’<strong>injection</strong> directe. Même si l’approche<br />

volumique n’est pas l’approche privilégiée à l’origine pour l’établissement des équations d’AVBP , elle<br />

permet néanmoins d’offrir un point de comparaison intéressant et de comprendre la problématique<br />

du filtrage. Les hypothèses utilisées pour le filtrage volumique sont notamment très différentes des<br />

hypothèses utilisées pour l’approche statistique.<br />

– Partie II. La deuxième partie concerne les adaptations de la modélisation physique et des méthodes<br />

numériques préconisées pour simuler les sprays Diesel. Il s’agit principalement de prendre en compte<br />

les interactions gouttes-gouttes et de mettre en place de nouveaux outils numériques pour réaliser<br />

un calcul moteur ainsi que pour améliorer la robustesse et la précision du code de calcul. Afin de<br />

s’affranchir des problèmes de modélisation de l’atomisation primaire, de résolution du cisaillement et<br />

des difficultés numériques associés au calcul de la zone proche injecteur, une méthodologie originale<br />

est proposée au chapitre 6 pour démarrer le calcul en aval de cette zone proche injecteur. Pour ce faire,<br />

une condition limite prenant en compte la physique à la fois dans l’injecteur et à sa sortie, appelée<br />

DITurBC a été créée.<br />

– Partie III. La troisième partie concerne la validation du code AVBP et des développements des parties<br />

I et II par la simulation du spray en condition quasi-stationnaire sur un cas d’<strong>injection</strong> basse pression<br />

(Chaves et al. 2004). Le principal intérêt est de faire une première validation de la dynamique du spray<br />

en s’affranchissant des phénomènes transitoires. Les caractéristiques du spray sont analysées après<br />

que le jet est pleinement établi. Les propriétés transitoires associées à la fois à la levée de l’aiguille<br />

et à la déstabilisation du spray en jet turbulent ne sont pas traitées ici. De plus, le comportement du<br />

modèle dans le cas d’une <strong>injection</strong> réaliste, pour laquelle la pression d’<strong>injection</strong> peut être dix fois plus<br />

élevée, doit être encore validé.<br />

– Partie IV. C’est l’objet de la dernière partie où les résultats de simulation sont comparés à des mesures<br />

faites en chambres pressurisées pour différentes pressions d’<strong>injection</strong>. Une étude de sensibilité sur les<br />

paramètres importants de la condition limite d’<strong>injection</strong> DITurBC est également présentée. Pour aller<br />

plus loin dans la compréhension des phénomènes de déstabilisation des spray, les premiers instants de<br />

16


l’<strong>injection</strong> sont étudiés à travers l’évolution des structures turbulentes et des champs de basse pression.<br />

Enfin, le chapitre (8) est consacré au premier calcul sur moteur à <strong>injection</strong> directe. L’objectif principal<br />

est de démontrer la faisabilité d’un calcul moteur à <strong>injection</strong> directe avec toutes les modifications<br />

apportées au code AVBP et ainsi de déceler les difficultés et faiblesses potentielles. Cette première<br />

simulation d’un cas moteur permet également d’évaluer la facilité de mise en œuvre de la condition<br />

limite décalée DITurBC présentée au chapitre 6.<br />

17


Introduction<br />

Les différents résultats et apports de cette thèse sont finalement résumés dans le chapitre de conclusion.<br />

Les perspectives et le travail restant à accomplir sont également discutés.<br />

18


Première partie<br />

Modélisation bi-fluide<br />

19


Introduction<br />

Les méthodes multi-fluides ainsi que les méthodes de quadrature de moments sont encore en développement<br />

et posent à la fois des problèmes de temps de calcul trop longs pour des applications industrielles et des<br />

problèmes de fermeture et d’implantation dans un code de calcul 3D en géométrie complexe. Devant ces<br />

limitations et le besoin de converger rapidement vers une méthode de calcul de spray Diesel en configuration<br />

industrielle, une approche bi-fluides est utilisée dans le cadre de cette thèse. Parmi les approches<br />

bi-fluides, de nombreux types de modélisations existent (Ishii 1975; Gray and Lee 1977; Drew 1983;<br />

Drew and Passman 1999). Les moyennes temporelles, à partir d’équations de Navier-Stokes pour chacune<br />

des phases, sont écartées d’emblée pour la simulation <strong>LES</strong>. On se concentre dans cette partie sur la<br />

dérivation des équations eulériennes par :<br />

– approche volumique des équations de Navier-Stokes ;<br />

– approche statistique, par analogie avec la théorie cinétique des gaz.<br />

La modélisation de la phase liquide dans le code AVBP repose sur une approche statistique à partir de<br />

fonctions densité de probabilité développée dans le cadre d’écoulement diphasiques dispersés et fortement<br />

dilués (Kaufmann 2004) pour l’application aux moteurs aéronautiques. Les fractions volumiques<br />

du liquide sont donc très faibles (inférieures à 10 −4 ), les gouttes n’intéragissent pas entre elles et leur<br />

influence sur le gaz est négligeable. Ces conditions sont très différentes des conditions observées en <strong>injection</strong><br />

directe où les fractions volumiques de liquide peuvent atteindre l’unité. La simulation de sprays<br />

dans les moteurs automobiles nécessite donc de remettre en question les équations d’AVBP que l’on<br />

notera ’équations standards’.<br />

Les équations diphasiques bi-fluides en milieu dense sont obtenues d’abord par approche volumique<br />

( chapitre 1) puis par approche statistique ( chapitre 2). Les deux approches sont ensuite comparées<br />

(chapitre 3) et discutées dans le cas de l’<strong>injection</strong> directe.<br />

21


Chapitre 1<br />

Approche volumique<br />

L’approche volumique a été utilisé à l’origine pour les milieux poreux par Whitaker (1966). La méthode<br />

est présentée pour des milieux diphasiques avec changement de phase dans (Whitaker 1999). Cette<br />

méthode est généralement utilisée pour des simulations RANS mais son utilisation dans le cas de la<br />

simulation <strong>LES</strong> de sprays turbulents est proposée et discutée par Sirignano (2005).<br />

L’approche volumique est intéressante pour la simulation <strong>LES</strong> de spray puisqu’elle se rapproche de la<br />

notion de filtre spatial utilisé en <strong>LES</strong>. Elle consiste à appliquer les équations de Navier-Stokes à chaque<br />

phase par l’intermédiaire d’une fonction indicatrice de phase. Ces équations sont ensuite moyennées au<br />

sens du volume sur un volume de contrôle. La principale difficulté dans ce type d’approche est de prendre<br />

en compte correctement les échanges à l’interface gaz/liquide et notamment le mouvement fluctuant.<br />

1.1 Définitions<br />

On considère un milieu diphasique et on écrit les équations de Navier-Stokes pour un élément fluide sans<br />

indiquer dans quelle phase on se trouve.<br />

On note :<br />

– ρ la masse volumique du fluide ;<br />

– u i la vitesse projetée sur l’axe i ;<br />

– σ i, j la composante (i, j) du tenseur des contraintes ;<br />

– τ i, j le tenseur des contraintes visqueuses ;<br />

– y φ la fraction massique de l’espèce φ ;<br />

– q j la projection suivant l’axe j du flux moléculaire de chaleur ;<br />

– D φ le coefficient de diffusion de l’espèce φ ;<br />

– p la pression ;<br />

– h l’enthalpie ;<br />

23


CHAPITRE 1 : Approche volumique<br />

– e t l’énergie totale non chimique, qui est la somme de l’énergie cinétique et de l’énergie sensible.<br />

Les équations de conservation de Navier-Stokes pour un fluide compressible multi-espèces sont (Poinsot<br />

and Veynante 2005):<br />

Conservation de la masse :<br />

Conservation des espèces :<br />

Conservation de la quantité de mouvement :<br />

Conservation de l’enthalpie :<br />

∂<br />

∂t ρ + ∂ (ρu j )=0 (1.1)<br />

∂x j<br />

∂<br />

∂t ρy φ + ∂ (ρu j y φ )= ∂ ( )<br />

∂<br />

ρD φ y φ (1.2)<br />

∂x j ∂x j ∂x j<br />

∂<br />

∂t (ρu i)+ ∂ (ρu i u j )= ∂ σ ij (1.3)<br />

∂x j ∂x j<br />

∂<br />

∂t ρh + ∂ (ρu j h)=− ∂ q j + d ∂x j ∂x j dt p + τ ∂<br />

i, j u i<br />

∂x j<br />

(1.4)<br />

Conservation de l’énergie totale :<br />

∂<br />

∂t ρe t + ∂ (ρu j e t )=− ∂ (pu j ) − ∂ q j<br />

∂x j ∂x j ∂x j<br />

+ ∂<br />

∂x j<br />

(τ i, j u i ) (1.5)<br />

Pour un milieur diphasique, le système d’équations doit être complété par la fonction indicatrice de phase<br />

χ k définie par :<br />

• χ k = 1 , dans la phase k<br />

• χ k = 0 , ailleurs<br />

Elle est régie par une équation de transport (Eq. 1.6) (Gray and Lee 1977; Whitaker 1985; Whitaker<br />

1999) :<br />

∂<br />

∂t χ ∂<br />

k +V j χ k = 0 (1.6)<br />

∂x j<br />

où V j est la vitesse de l’interface. La fonction indicatrice de phase possède les propriétés suivantes :<br />

∂<br />

∂x j<br />

χ k = −n k, j δ k,I<br />

donc<br />

∂<br />

∂t χ k = V j n k, j δ k,I (1.7)<br />

où n k, j représente la normale sortante de la phase k projetée sur l’axe normalisé de direction j et δ k,I<br />

représente la fonction de Dirac sur l’interface du côté de la phase k.<br />

Les équations pour chaque phase sont ensuite obtenues en appliquant un opérateur volumique aux<br />

Eq. (1.1) à Eq. (1.5) multipliées par la fonction indicatrice.<br />

Cet opérateur correspond à l’application d’un filtre spatial noté , basé sur la moyenne sur un volume<br />

fictif de contrôle Ω.<br />

Cet opérateur commute avec les opérateurs de dérivation :<br />

< ∂ f<br />

∂t > = ∂ < f ><br />

∂t<br />

< ∂ f<br />

∂x > = ∂ < f ><br />

∂x<br />

24<br />

(1.8)<br />

(1.9)


1.1 Définitions<br />

Cet opérateur correspond à l’application d’un filtre spatial noté , basé sur la moyenne sur un volume<br />

fictif de contrôle Ω.<br />

Ainsi, la fraction volumique α k de la phase k est définie par :<br />

On obtient la fraction massique α k ρ k :<br />

α k ≡ < χ k >= 1 Ω<br />

α k ρ k ≡ < χ k ρ >= 1 Ω<br />

On note ¯F k la valeur filtrée de toute grandeur f associée à la phase k :<br />

α k ¯F k ≡ < χ k f >= 1 Ω<br />

La fluctutation, notée f ′ , est définie par f ′ χ k = χ k ( f − ¯F k ) et < f ′ χ k >= 0.<br />

Z<br />

Ω<br />

Z<br />

Z<br />

χ k dΩ (1.10)<br />

Ω<br />

Ω<br />

χ k ρdΩ (1.11)<br />

χ k fdΩ (1.12)<br />

On note F k la valeur filtrée pondérée par la masse, de toute grandeur f associée à la phase k. F k est donc<br />

une moyenne de Favre pour la phase k et s’écrit :<br />

F k ≡ < χ kρ f ><br />

< χ k ρ > = < χ kρ f ><br />

α k ρ k<br />

(1.13)<br />

La fluctuation par rapport à F k notée f ′′ de toute grandeur f est définie par f ′′ χ k = χ k ( f − F k ) et<br />

(< f ′′ ρχ k >)=0.<br />

Ainsi pour toutes grandeurs f 1 , f 2 , on peut écrire :<br />

En multipliant Eq. (1.14) par Eq. (1.15) on obtient :<br />

χ k f 1 = F k,1 χ k + f ′′<br />

1 χ k (1.14)<br />

χ k f 2 = F k,2 χ k + f ′′<br />

2 χ k (1.15)<br />

χ k f 1 χ k f 2 = ( F k,1 χ k + f ′′<br />

1 χ k<br />

)(<br />

Fk,2 χ k + f ′′<br />

2 χ k<br />

)<br />

(1.16)<br />

χ k f 1 f 2 = F k,1 F k,2 χ k + F k,2 f ′′<br />

1 χ k + F k,1 f ′′<br />

2 χ k + f ′′<br />

1 f ′′<br />

2 χ k (1.17)<br />

Soit en appliquant le filtre volumique pondéré par la masse :<br />

< χ k ρ f 1 f 2 > = < F k,1 F k,2 ρχ k > +< F k,2 f 1 ′′ ρχ k > +< F k,1 f 2 ′′ ρχ k > + < f 1 ′′ f 2 ′′ ρχ k ><br />

} {{ } } {{ }<br />

=0<br />

=0<br />

(1.18)<br />

On en déduit la relation Eq. (1.19), pour toutes grandeurs f 1 , f 2 , qui sera largement utilisée par la suite :<br />

< χ k ρ f 1 f 2 > = F k,1 F k,2 ρ k α k + < f ′′<br />

1 f ′′<br />

2 ρχ k > (1.19)<br />

25


CHAPITRE 1 : Approche volumique<br />

1.2 Méthode de dérivation<br />

Afin d’obtenir les équations eulériennes diphasiques moyennées à partir des équations de Navier-Stokes<br />

monophasiques, la méthode consiste à:<br />

• multiplier chaque équation monophasique par χ k ;<br />

• appliquer le filtre volumique ;<br />

• utiliser les relations de commutation ;<br />

• modéliser les termes non fermés.<br />

On écrit l’équation générale (Eq. 1.20) de conservation de toute grandeur physique ψ transportée à la<br />

vitesse u j et dans laquelle s i, j désigne les composantes (i, j) d’un tenseur :<br />

En suivant la méthodologie précédente, on obtient :<br />

∂<br />

∂t ρψ + ∂ ρψu j = ∂ s ij (1.20)<br />

∂x j ∂x j<br />

∂<br />

χ k<br />

∂t ρψ + χ ∂<br />

∂<br />

k ρψu j = χ k s ij<br />

∂x j ∂x j<br />

(1.21)<br />

∂<br />

∂t χ kρψ + ∂ χ k ρψu j = ρψ ∂ ∂x j ∂t χ ∂<br />

k + ρψu j χ k + ∂ ∂<br />

χ k s ij − s ij χ k<br />

∂x j ∂x j ∂x j<br />

(1.22)<br />

< ∂ ∂t χ kρψ > + < ∂ χ k ρψu j > = < ρψ(u j −V j ) ∂χ k ∂χ k<br />

> − < s i, j > + < ∂χ ks ij<br />

> (1.23)<br />

∂x j ∂x j ∂x j ∂x j<br />

∂<br />

∂t < χ kρψ > + ∂ < χ k ρψu j > = < (s i, j − ρψ(u j −V j ))n k, j δ k,I > + ∂ < χ k s ij > (1.24)<br />

∂x j ∂x j<br />

∂<br />

∂t α kρ k Ψ k + ∂ α k ρ k Ψ k U k, j = ∂ α k ¯S k,ij + < (s i, j − ρψ(u j −V j ))n k, j δ k,I ><br />

∂x j ∂x j } {{ }<br />

Échange de ρψ et de s i, j à l’interface<br />

− < ∂ χ k ρψ ′′<br />

i u ′′ j ><br />

∂x j<br />

} {{ }<br />

Fluctuation intra-volumique ou sous-maille<br />

(1.25)<br />

1.3 Équation de continuité<br />

A partir de l’équation (1.1) et en utilisant la méthode décrite en section (1.2) avec ψ = 1 et s i, j = 0, on<br />

obtient l’équation de continuité de la phase k :<br />

∂<br />

∂t α kρ k + ∂<br />

∂x j<br />

α k ρ k U k, j = Γ k (1.26)<br />

26


1.4 Équation de quantité de mouvement<br />

Le terme d’échange massique de la phase k est noté Γ k =< −ρ(u j −V j )n k, j δ k,I >.<br />

L’équation de continuité pour la phase k ne fait donc pas intervenir de terme de fluctuations de sousmaille,<br />

seul le terme d’échange massique à l’interface est à modéliser.<br />

1.4 Équation de quantité de mouvement<br />

A partir de l’équation (1.3) et en utilisant la méthode décrite en section (1.2) avec ψ = u i et s i, j = σ ij , et<br />

en notant σ ij = −pδ i, j + τ ij et ¯Σ k,ij =< χ k σ ij >= − ¯P k δ i, j + ¯T k,ij où ¯P k =< χ k p > et ¯T k,ij =< χ k τ ij >, on<br />

obtient :<br />

∂<br />

∂t α kρ k U k,i + ∂ α k ρ k U k,i U k, j = − ∂ α k ¯P k δ i, j + ∂ α k ¯T k,ij<br />

∂x j ∂x j ∂x j<br />

+ < (τ ij − ρu i (u j −V j ))n k, j δ k,I ><br />

+ < −pδ i, j n k, j δ k,I ><br />

− < ∂<br />

∂x j<br />

χ k ρu ′′<br />

i u ′′ j > (1.27)<br />

Pour plus de clarté, on note p I la pression à l’interface, permettant d’écrire :<br />

−pδ i, j n k, j δ k,I = −p I n k,i δ k,I<br />

On partage le terme de pression à l’interface p I en un terme moyen au sens du volume ¯P k,I et un terme<br />

fluctuant p ′ I tels que p I = ¯P k,I + p ′ I , ce qui permet d’obtenir :<br />

< −p I n k,i δ k,I > = < −p ′ In k,i δ k,I > − ¯P k,I < n k,i δ k,I > (1.28)<br />

= < −p ′ ∂<br />

In k,i δ k,I > + ¯P k,I α k<br />

∂x i<br />

(1.29)<br />

d’où :<br />

∂<br />

∂t α kρ k U k,i + ∂ α k ρ k U k,i U k, j = − ∂<br />

∂<br />

α k ¯P k δ i, j + ¯P k,I α k + ∂ α k ¯T k,ij<br />

∂x j ∂x j ∂x i ∂x j<br />

+ < (τ ij − ρu i (u j −V j ))n k, j δ k,I ><br />

+ < −p ′ In k,i δ k,I > − < ∂<br />

∂x j<br />

χ k ρu ′′<br />

i u ′′ j > (1.30)<br />

et après réarrangement :<br />

27


CHAPITRE 1 : Approche volumique<br />

∂<br />

∂t α kρ k U k,i + ∂<br />

∂<br />

α k ρ k U k,i U k, j = −α k<br />

¯P k + ∂ α k ¯T k,ij<br />

∂x j ∂x i ∂x j<br />

+( ¯P k,I − ¯P k ) ∂<br />

∂x i<br />

α k<br />

+ < (τ ij − ρu i (u j −V j ))n k, j δ k,I ><br />

+ < −p ′ In k,i δ k,I > − < ∂<br />

∂x j<br />

χ k ρu ′′<br />

i u ′′ j > (1.31)<br />

L’apparition d’une pression pour la phase dispersée ¯P k peut surprendre. On peut voir cette pression<br />

comme la moyenne sur tout le volume de contrôle des pressions de liquide à l’intérieur de chaque goutte.<br />

Dans le cas d’une phase liquide continue dense, cette pression équivaut à la pression à l’intérieur de la<br />

phase liquide.<br />

L’équation (1.31) fait apparaître différents termes au membre de droite :<br />

– Le terme ( ¯P k,I − ¯P k ) ∂<br />

∂x i<br />

α k peut-être négligé en égalisant, pour chaque phase k, la pression interfaciale<br />

moyenne avec la pression moyenne et en faisant l’hypothèse d’une pression interfaciale unique pour<br />

les deux phases :<br />

¯P g,I = ¯P l,I = ¯P l = ¯P g (1.32)<br />

où les indices g et l désignent le gaz et le liquide.<br />

– Pour la phase dispersée le terme de contrainte visqueuse ¯T l,ij est négligé ici car on ne considère pas<br />

l’écoulement interne de la phase dispersée. Cela n’est en revanche pas correct pour un écoulement<br />

dense comme une colonne de liquide.<br />

– Les termes < (τ ij − ρu i (u j −V j ))n k, j δ k,I > et < −p ′ I n k,iδ k,I > représentent les termes d’échange de<br />

quantité de mouvement à l’interface :<br />

• Le terme F extk,i =< ( τ ij n k, j δ k,I<br />

)<br />

> + < −p<br />

′<br />

I n k,i δ k,I > représente l’action des forces de contact de<br />

la phase porteuse sur la particule, c’est-à-dire la traînée mais pas la force d’Archimède qui est<br />

contenue dans le terme −α k<br />

∂<br />

∂x i<br />

¯P g . Le recours à la pression interfaciale n’est pas obligatoire. Pour<br />

certains auteurs comme Prosperetti and Jones (1984), le terme < ( σ ij − ¯Σ k,ij<br />

)<br />

nk, j δ k,I > représente la<br />

force aérodynamique (due à la pression et à la viscosité) par unité de volume appliquée aux gouttes.<br />

• Le terme < (−ρu i (u j −V j ))n k, j δ k,I > représente l’échange de quantité de mouvement dû à l’évaporation.<br />

D’après Ishii (1975), la vitesse de la phase k à l’interface est égale à la vitesse moyennée de la phase<br />

dispersée U l,i . Faire cette hypothèse revient aussi ànégliger les termes de fluctuation de vitesse à<br />

l’interface. Avec cette hypothèse, on peut écrire le terme d’échange sous la forme :<br />

< (−ρu i (u j −V j ))n k, j δ k,I > = < (−ρU l,i (u j −V j ))n k, j δ k,I > (1.33)<br />

= U l,i Γ k (1.34)<br />

– Le terme < ∂<br />

∂x j<br />

χ k ρu ′′<br />

i u′′ j > est le terme de fluctuation ou d’agitation de sous-maille.<br />

28


1.5 Équation de conservation des espèces<br />

On obtient finalement l’équation suivante :<br />

∂<br />

∂t α kρ k U k,i + ∂<br />

∂<br />

α k ρ k U k,i U k, j = −α k<br />

¯P g + ∂ α k ¯T k,ij<br />

∂x j ∂x i ∂x j<br />

+F extk,i +U l,i Γ k<br />

− < ∂<br />

∂x j<br />

χ k ρu ′′<br />

i u ′′ j > (1.35)<br />

1.5 Équation de conservation des espèces<br />

En notant la vitesse de diffusion de l’espèce φ : v D,φ, j = − D φ<br />

y φ<br />

(<br />

∂<br />

∂x j<br />

y φ<br />

), l’équation (1.2) s’écrit<br />

∂<br />

∂t ρy φ + ∂<br />

∂x j<br />

ρ ( u j + v D,φ, j<br />

)<br />

yφ = 0 (1.36)<br />

En utilisant la même méthode que pour l’équation de quantité de mouvement on obtient :<br />

∂<br />

∂t α kρ k Y φ,k + ∂<br />

∂x j<br />

α k ρ k Y φ,k<br />

(<br />

Uj,k +V D,φ, j,k<br />

)<br />

= < −ρyφ (u j + v D,φ, j −V j )n k, j δ k,I > − ∂<br />

∂x j<br />

< χ g ρy ′′<br />

φu ′′ j ><br />

(1.37)<br />

La vitesse de diffusion moyenne peut être modélisée en supposant qu’elle est égale au produit des valeurs<br />

moyennes D φ,k , Y φ,k et du gradient moyen ∂<br />

∂x j<br />

Y φ,k :<br />

On obtient ainsi :<br />

V D,φ, j,k = − D φ,k<br />

Y φ,k<br />

∂<br />

∂x j<br />

Y φ,k (1.38)<br />

∂<br />

∂t α kρ k Y φ,k + ∂ α k ρ k Y φ,k U k, j = ∂ (<br />

α k ρ k D φ,k<br />

∂x j ∂x j<br />

)<br />

∂<br />

Y φ,k<br />

∂x j<br />

+ < −ρy φ (u j + v D,φ, j −V j )n k, j δ k,I ><br />

} {{ }<br />

Échange massique d’espèce à l’interface<br />

− < ∂<br />

∂x j<br />

χ k ρy ′′<br />

φu ′′ j > (1.39)<br />

La fraction massique Y φ à l’interface vaut 1 si φ est l’espèce de la phase liquide (le carburant) et 0 sinon.<br />

Le terme d’échange massique vaut donc :<br />

< −ρy φ (u j + v D,φ, j −V j )n k, j δ k,I > = δ φ,F < −ρ(u j + v D,φ, j −V j )n k, j δ k,I > (1.40)<br />

où l’indice F indique le carburant.<br />

29


CHAPITRE 1 : Approche volumique<br />

On décompose le terme d’échange en un terme d’échange par évaporation/condensation Γ g et un terme<br />

d’échange par diffusion moléculaire Γ D,g :<br />

< −ρ(u j + v D,φ, j −V j )n k, j δ k,I > = δ φ,F < −ρ(u j −V j )n k, j δ k,I > +δ φ,F < −ρ(v D,φ, j )n k, j δ k,I ><br />

} {{ } } {{ }<br />

Γ g Γ D,g<br />

(1.41)<br />

Les termes Γ g , Γ D,g et < χ g ρy ′′<br />

φ u′′ j > sont à modéliser.<br />

Sous l’hypothèse qu’il n’y a pas de condensation et que la phase dispersée n’est constituée que d’une<br />

seule espèce, l’équation n’est utile que pour la phase gazeuse notée g.<br />

Ainsi :<br />

∂<br />

∂t α gρ g Y φ,g + ∂ α g ρ g Y φ,g U g, j = ∂ ∂<br />

α g ρ g D φ,g Y φ,g + δ φ,F Γ g + δ φ,F Γ D,g<br />

∂x j ∂x j ∂x j<br />

− ∂<br />

∂x j<br />

< χ g ρy ′′<br />

φu ′′ j > (1.42)<br />

Par la suite, on négligera le terme de diffusion moléculaire à l’interface en faisant l’hypothèse que le<br />

terme d’évaporation est prépondérant étant donné les fortes températures dans une chambre de combustion<br />

( Γ D,g + < χ ∂<br />

kτ i, j u i ><br />

∂x j<br />

+ < −ρh s (u j −V j )n k, j δ k,I > − < q j n k, j δ k,I ><br />

− < ∂<br />

∂x j<br />

χ k ρh ′′<br />

s u ′′ j > (1.43)<br />

Le terme de variation de pression peut s’écrire :<br />

30


1.6 Équation de l’enthalpie sensible<br />

d<br />

< χ k<br />

dt p > = < χ ∂<br />

k<br />

∂t p > + < χ ∂<br />

ku j p > (1.44)<br />

∂x j<br />

= < ∂ ∂t pχ k > − < p ∂ ∂t χ k > + < χ k u j<br />

∂<br />

∂x j<br />

p > (1.45)<br />

= ∂ ∂t α k ¯P k − < p ∂ ∂t χ ∂<br />

k > + < χ k u j p ><br />

∂x j<br />

(1.46)<br />

∂<br />

= α l<br />

∂t ¯P ∂<br />

k + ¯P k<br />

∂t α l− < p ∂ ∂t χ ∂<br />

k > + < χ k u j p ><br />

∂x j<br />

(1.47)<br />

∂<br />

= α l<br />

∂t ¯P ∂<br />

k + ¯P k<br />

∂t < χ k > − < p ∂ ∂t χ ∂<br />

k > + < χ k u j p ><br />

∂x j<br />

(1.48)<br />

∂<br />

= α l<br />

∂t ¯P k + < ( ¯P k − p) ∂ ∂t χ ∂<br />

k > + < χ k u j p ><br />

∂x j<br />

(1.49)<br />

∂<br />

= α l<br />

∂t ¯P ∂<br />

k + < ( ¯P k − p)V j n k, j δ k,I > + < χ k u j p ><br />

∂x j<br />

(1.50)<br />

Avec l’hypothèse de pression unique à l’interface, on a < ( ¯P k − p)V j n k, j δ k,I >= 0 et avec l’hypothèse<br />

d’égalité des variations de pression dans chaque phase, à savoir : d dt ¯P k = d dt ¯P g , on obtient donc :<br />

d<br />

< χ k<br />

dt p > = α ∂<br />

l<br />

∂t ¯P ∂<br />

g + < χ k u j p > (1.51)<br />

∂x j<br />

De plus < χ k u j<br />

∂<br />

∂x j<br />

p > peut se réécrire, en éliminant les termes faisant apparaître des fluctuations de<br />

vitesse à l’interface :<br />

∂<br />

∂<br />

< χ k u j p > = α l U l, j<br />

¯P g + < U l, j ((p − ¯P k ))n k, j δ k,I > + < χ k u ′ ∂<br />

j p ′ > (1.52)<br />

∂x j ∂x j } {{ } ∂x j<br />

=0<br />

En rassemblant les termes, on aboutit à l’équation :<br />

∂<br />

∂t α lρ l H sl + ∂ (α l ρ l U l, j H sl ) = − ∂<br />

d<br />

α l ¯Q j,l + α l<br />

∂x j ∂x j dt ¯P ∂<br />

g + < χ k τ i, j u i ><br />

∂x j<br />

+ < −ρh s (u j −V j )n k, j δ k,I > − < q j n k, j δ k,I ><br />

+ < χ k u ′ ∂<br />

j p ′ > − < ∂ χ k ρh ′′<br />

s u ′′ j > (1.53)<br />

∂x j ∂x j<br />

On décompose le terme de dissipation visqueuse de la manière suivante :<br />

31


CHAPITRE 1 : Approche volumique<br />

∂<br />

∂<br />

∂<br />

< χ k τ i, j u i > = < τ i, j χ k u i > − < u i τ i, j χ k > (1.54)<br />

∂x j ∂x j ∂x j<br />

∂<br />

= < τ i, j χ k u i > + < u i τ i, j n k, j δ k,I ><br />

∂x j<br />

(1.55)<br />

∂<br />

∂<br />

= < τ i, j χ k U k,i > + < τ i, j χ k u ′ i > + < u i τ i, j n k, j δ k,I ><br />

∂x j ∂x j<br />

(1.56)<br />

∂<br />

∂<br />

∂<br />

= < χ k τ i, j U l,i > + < U l,i τ i, j χ k > + < χ k τ i, j u ′ i ><br />

∂x j ∂x j ∂x j<br />

+ < u ′ ∂<br />

iτ i, j χ k > + < u i τ i, j n k, j δ k,I > (1.57)<br />

∂x j<br />

∂<br />

∂<br />

= < χ k τ i, j U l,i > + < (u i −U l,i )τ i, j n k, j δ k,I > + < χ k τ i, j u ′ i ><br />

∂x j ∂x j<br />

− < u ′ iτ i, j n k, j δ k,I > (1.58)<br />

De plus :<br />

∂<br />

< χ k τ i, j u ′ ∂<br />

i > = < χ k ¯T l,ij u ′ i > + < χ k τ ′ ∂<br />

i, j u ′ i ><br />

∂x j ∂x j ∂x j<br />

= T l,ij < ∂ χ k u ′ i > + ¯T l,ij < u ′<br />

∂x<br />

in k, j δ k,I ><br />

j<br />

} {{ }<br />

=0<br />

∂<br />

= α l ¯T ij,l U l,i + < (u i −U l,i )τ i, j n k, j δ k,I > +<br />

∂x j<br />

+ < u ′ ( )<br />

i ¯T l,ij − τ i, j nk, j δ k,I > + < χ k τ ′ ∂<br />

i, j u ′ i > (1.59)<br />

∂x j<br />

D’après l’hypothèse (p.28), la vitesse u i à l’interface est équivalente à la vitesse de la phase liquide, les<br />

fluctuations u ′ i à l’interface sont nulles. Ainsi les deux termes < (u i −U l,i )τ i, j n k, j δ k,I >, < u ′ ( )<br />

i ¯T l,ij − τ i, j nk, j δ k,I ><br />

sont nuls. Ceci revient ànégliger l’échauffement par friction à l’interface.<br />

En conclusion pour le terme de dissipation visqueuse :<br />

∂<br />

< χ k τ i, j u i > = α l<br />

¯T ij,l<br />

∂x j }{{}<br />

=0<br />

∂<br />

U l,i +<br />

∂x j<br />

< χ k τ ′ ∂<br />

i, j u ′ i ><br />

∂x j<br />

} {{ }<br />

Dissipation visqueuse de sous-maille<br />

(1.60)<br />

En regroupant les termes et en utilisant la relation (1.7), l’équation devient :<br />

∂<br />

∂t α lρ l H sl + ∂ (α l ρ l U l, j H sl ) = − ∂<br />

d<br />

α l ¯Q j,l + α l<br />

∂x j ∂x j dt ¯P g (1.61)<br />

+ < −ρh s (u j −V j )n k, j δ k,I > − < q j n k, j δ k,I ><br />

+ < χ k u ′ ∂<br />

j p ′ > + < χ k τ ′ ∂<br />

i, j u ′ i > − ∂ < χ k ρh ′′<br />

s u ′′ j ><br />

∂x j ∂x j ∂x j<br />

32


1.7 Équation de l’énergie totale<br />

Enfin, le terme de diffusion de chaleur dans la phase liquide Q j,l est négligé.<br />

On peut regrouper les termes de la façon suivante :<br />

• Les termes d’échanges interfaciaux :<br />

Λ l = < −ρh s (u j −V j )n k, j δ k,I ><br />

} {{ }<br />

Échange d’enthalpie sensible par évaporation<br />

(1.62)<br />

Φ l = − < q j n k, j δ k,I ><br />

} {{ }<br />

Transfert thermique à l’interface (convection/conduction)<br />

(1.63)<br />

• Les termes de fluctuations de sous maille :<br />

SGS k = − ∂ < χ k ρh ′′<br />

s u ′′ j > + < χ k u ′ ∂<br />

j p ′ > + < χ k τ ′ ∂<br />

i, j u ′ i > (1.64)<br />

∂x j ∂x j ∂x j<br />

On néglige les termes contenant les fluctuations de pression en sous-maille ainsi que les fluctuations du<br />

tenseur de viscosité. Les termes < χ k p ′ u ′ j > et < χ kτ ′ i, j u′ i > sont négligeables devant les termes d’échange<br />

d’enthalpie par évaporation qui sont prépondérants en application moteur.<br />

L’équation de l’enthalpie sensible pour la phase dispersée s’exprime alors :<br />

∂<br />

∂t α lρ l H sl + ∂ (α l ρ l U l, j H sl ) = Λ l + Φ l − ∂ < χ k ρh ′′<br />

s u ′′ d<br />

j > +α l<br />

∂x j ∂x j dt ¯P g (1.65)<br />

1.7 Équation de l’énergie totale<br />

On part de l’équation (1.5) et en utilisant la même méthodologie, on obtient :<br />

∂<br />

∂t α kρ k E tk + ∂ α k ρ k U k, j E tk = − ∂ α k ¯P k U k, j − ∂ α k ¯Q k, j + ∂ α k ¯T k,ij U k,i<br />

∂x j ∂x j ∂x j ∂x j<br />

− < ρe t (u j −V j )n k, j δ k,I > + < (−pu j − q j + τ i, j u i )n k, j δ k,I ><br />

− ∂<br />

∂x j<br />

< χ k p ′ u ′ j > − ∂<br />

∂x j<br />

< χ k τ ′ i, ju ′ i > − ∂<br />

∂x j<br />

< χ k ρ k e ′′<br />

t u ′′ j > (1.66)<br />

• Les termes d’échanges interfaciaux se simplifient en utilisant l’hypothèse de pression unique :<br />

Π tot<br />

k = < −ρe t (u j −V j )n k, j δ k,I > + < (−pu j − q j + τ i, j u i )n k, j δ k,I ><br />

= < −ρh s (u j −V j )n k, j δ k,I > + < p(u j −V j )n k, j δ k,I ><br />

+ < −pu j n k, j δ k,I > − < q j n k, j δ k,I ><br />

− 1 2 < ρu2 i (u j −V j )n k, j δ k,I > + < u i τ i, j n k, j δ k,I ><br />

} {{ } } {{ }<br />

Travail des forces de surface<br />

Échange d’énergie cinétique entre phases<br />

(1.67)<br />

33


CHAPITRE 1 : Approche volumique<br />

D’après l’hypothèse (p.28), la vitesse u i à l’interface est équivalente à la vitesse de la phase liquide<br />

U l,i . Ainsi, le transfert d’énergie cinétique entre phases à l’interface devient :<br />

• Les termes turbulents s’écrivent :<br />

1<br />

2 < −ρu2 i (u j −V j )n k, j δ k,I > ≈ 1 2 U 2<br />

l,iΓ k (1.68)<br />

SG t k = − ∂<br />

∂x j<br />

< χ k p ′ u ′ j > − ∂<br />

∂x j<br />

< χ k τ ′ i, ju ′ i > − ∂<br />

∂x j<br />

< χ k ρ k e ′′<br />

t u ′′ j > (1.69)<br />

Pour le travail des forces de surface, on a :<br />

De plus, le terme < pV j n k, j δ k,I > s’écrit ¯P g<br />

∂<br />

∂t α k.<br />

< u i τ i, j n k, j δ k,I > = U l,i < τ i, j n k, j δ k,I > = U l,i F extk,i<br />

} {{ }<br />

(1.70)<br />

Force extérieure<br />

On néglige les termes contenant les fluctuations de pression en sous-maille ainsi que les fluctuations<br />

du tenseur de viscosité. Comme pour l’enthalpie liquide, les termes < χ k p ′ u ′ j > et < χ kτ ′ i, j u′ i > sont<br />

négligeables devant les termes d’échange d’enthalpie par évaporation.<br />

Finalement l’équation de conservation de l’énergie totale est :<br />

∂<br />

∂t α kρ k E tk + ∂<br />

∂<br />

α k ρ k (E tk + P k /ρ k )U k, j = − ¯P g<br />

∂x j ∂t α k − ∂ α k ¯Q k, j + ∂ α k ¯T k,ij U k,i<br />

∂x j ∂x j<br />

+ 1 2 U 2<br />

l,iΓ k +U l,i F extk,i<br />

+Λ k + Φ k − ∂<br />

∂x j<br />

< χ k ρ k e ′′<br />

t u ′′ j > (1.71)<br />

1.8 Conservation de l’énergie du système<br />

Il est nécessaire de vérifier que le système diphasique est bien conservatif pour la masse, la quantité de<br />

mouvement et l’énergie totale du sytème. La conservation de la masse et de la quantité de mouvement<br />

est immédiate. Pour l’énergie, elle est démontrée ci-dessous.<br />

On considère un volume fermé V contenant un mileu diphasique (cf. Fig. 1.1 ) de masse m et de masse<br />

volumique ρ telle que : m = ρV = R V α lρ l + α g ρ g dV<br />

Ce volume est fermé ce qui signifie qu’il n’y a aucun échange de masse, de quantité de mouvement ni<br />

d’énergie avec l’extérieur. De plus, on choisit ce volume tel qu’il soit égal au volume de contrôle Ω sur<br />

lequel les équations ont été filtrées (cf. section §1.1).<br />

Pour qu’il y ait conservation de l’énergie totale E du système, il faut que dE<br />

dt<br />

= 0.<br />

Or,<br />

34


1.8 Conservation de l’énergie du système<br />

FIG. 1.1 – Volume fermé d’intégration<br />

m dE<br />

dt<br />

= dmE<br />

dt<br />

= d dt<br />

Z<br />

=<br />

V<br />

Z<br />

α g ρ g E g dV + d<br />

V dt<br />

Z<br />

∂<br />

∂t α gρ g E g dV +<br />

L’intégrale des flux de toute grandeur Ξ j sur un volume fermé est nul :<br />

V<br />

Z<br />

V<br />

α l ρ l E l dV (1.72)<br />

∂<br />

∂t α lρ l E l dV (1.73)<br />

Z<br />

V<br />

∂<br />

∂x j<br />

Ξ j dV = 0 (1.74)<br />

A partir de l’équation (1.71), en utilisant la remarque sur l’intégrale des flux, et en remarquant que<br />

∂<br />

∂t α g + ∂ ∂t α l = 0 on obtient :<br />

m dE<br />

dt<br />

=<br />

Z<br />

V<br />

Z<br />

+<br />

(( )<br />

1<br />

2 U l,i<br />

)Γ 2 g +U l,i F extg,i + Λ g + Φ g<br />

)<br />

)Γ l +U l,i F extl,i + Λ l + Φ l<br />

V<br />

(( 1<br />

2 U 2<br />

l,i<br />

Comme Γ g = −Γ l et F extg,i = −F extl,i , on obtient :<br />

m dE<br />

dt<br />

La conservation d’énergie implique donc qu’en tout point :<br />

=<br />

Z<br />

V<br />

dV<br />

dV<br />

(1.75)<br />

(Λ g + Φ g + Λ l + Φ l )dV (1.76)<br />

La modélisation de ces termes sera présentée en section 2.4.3.<br />

Λ g + Φ g + Λ l + Φ l = 0 (1.77)<br />

35


CHAPITRE 1 : Approche volumique<br />

1.9 Bilan des équations par approche volumique<br />

Les équations obtenues pour la phase gazeuse, en utilisant la relation d’égalité(1.77) pour la conservation<br />

de l’énergie totale, sont :<br />

∂<br />

∂t α gρ g + ∂ α g ρ g U g, j<br />

∂x j<br />

= Γ g (1.78)<br />

∂<br />

∂t α gρ g U g,i + ∂ α g ρ g U g,i U g, j<br />

∂x j<br />

=<br />

∂<br />

−α g<br />

¯P g + ∂ α g ¯T g,ij + F extg,i +U l,i Γ g<br />

∂x i ∂x j<br />

− < ∂ χ g ρu ′′<br />

i u ′′ j > (1.79)<br />

∂x j<br />

∂<br />

∂t α gρ g Y φ,g + ∂ α g ρ g Y φ,g U g, j = ∂ ∂<br />

α g ρ g D φ,g Y φ,g + δ φ,F Γ g<br />

∂x j ∂x j ∂x j<br />

− ∂ < χ g ρy ′′<br />

∂x<br />

φu ′′ j > (1.80)<br />

j<br />

∂<br />

∂t α gρ g E tg + ∂ ( ) ∂<br />

α g ρ g Etg + P g /ρ g Ug, j = − ¯P g<br />

∂x j ∂t α g − ∂ α g ¯Q g, j + ∂ α g ¯T g,ij U g,i<br />

∂x j ∂x j<br />

( ) 1<br />

+<br />

2 U l,i<br />

2 Γ g +U l,i F extg,i<br />

+Λ g + Φ g − ∂<br />

∂x j<br />

< χ g ρ g e ′′<br />

t u ′′ j > (1.81)<br />

Les équations obtenues pour la phase liquide sont :<br />

∂<br />

∂t α lρ l + ∂ α l ρ l U l, j<br />

∂x j<br />

= Γ l (1.82)<br />

∂<br />

∂t α lρ l U l,i + ∂ α l ρ l U l,i U l, j<br />

∂x j<br />

=<br />

∂<br />

−α l<br />

¯P g + ∂ α l ¯T l,ij + F extl,i +U l,i Γ l<br />

∂x i ∂x j<br />

− < ∂<br />

∂x j<br />

χ l ρu ′′<br />

i u ′′ j > (1.83)<br />

∂<br />

∂t α lρ l H sl + ∂<br />

d ¯P g<br />

(α l ρ l U l, j H sl ) = α l + Λ l + Φ l − ∂ < χ k ρh ′′<br />

s u ′′ j > (1.84)<br />

∂x j dt<br />

∂x j<br />

avec :<br />

Γ l + Γ g = 0 (1.85)<br />

F extl + F extg = 0 (1.86)<br />

Λ g + Φ g + Λ l + Φ l = 0 (1.87)<br />

36


Chapitre 2<br />

Approche statistique<br />

L’approche volumique du chapitre 1 introduit une échelle spatiale qui peut interférer avec le filtre spatial<br />

de la <strong>LES</strong>. L’approche statistique a l’avantage d’être beaucoup plus générale et a été retenue pour AVBP<br />

dans le cadre de la thèse de Kaufmann (2004).<br />

Inspirée de la théorie cinétique des gaz, cette approche consiste à effectuer une moyenne statistique sur<br />

un ensemble de particules afin d’aboutir à des équations de milieu continu. De la même façon que l’on<br />

obtient les équations de Navier-Stokes à partir d’une équation de type Vlasov-Boltzmann, les équations<br />

de la phase dispersée sont obtenues par analogie entre les particules de liquide et les molécules de gaz<br />

(Fig. 2.1). La moyenne est calculée sur un ensemble de réalisations de la phase liquide et conditionnée<br />

par une réalisation de la phase gazeuse Février et al. (2002). Ce formalisme a étédéveloppé par Simonin<br />

(1996) qui y a introduit la notion de mouvement décorrélé (Random Uncorrelated Motion ou RUM)<br />

comme complément de la vitesse d’ensemble (ou vitesse corrélée). Le formalisme présenté ici est le<br />

FIG. 2.1 – Principe de l’approche statistique<br />

formalisme utilisé pour les équations implantées dans le code AVBP . On s’interrogera ensuite sur la<br />

37


CHAPITRE 2 : Approche statistique<br />

validité de cette approche dans le cas des sprays dans les moteurs à piston.<br />

2.1 Définitions<br />

Pour obtenir les équations de la phase dispersée, on part de la fonction de densité de probabilité (FDP) à<br />

un paramètre (la vitesse) conditionnée par une réalisation de la phase gazeuse H f et on écrit les équations<br />

des moments en vitesse.<br />

La fonction de distribution f p (x,c p ,t,H f ) est définie de telle sorte que f p (x,c p ,t,H f )dxdc p représente,<br />

à l’instant t, le nombre de particules de masse m p positionnées entre x et x+dx et ayant des vitesses dans<br />

l’intervalle [c p ;c p + dc p ] pour une réalisation de la phase porteuse. Par souci de simplification, on notera<br />

dorénavant la FDP f p (x,c p ,t), le conditionnement par la phase gazeuse n’étant plus rappelé. La masse<br />

de la particule m p n’apparaît pas dans la FDP car elle n’est pas une variable de l’espace des phases en<br />

monodisperse.<br />

On considère des particules (les gouttes) sur lesquelles s’applique une force extérieure F et on fait l’hypothèse<br />

qu’il n’y a pas de collisions. Dans ce cas, pendant un temps dt, la vitesse c p d’une particule<br />

devient c p + F/m p dt tandis que sa position x devient x + c p dt. Pendant ce même temps dt le nombre de<br />

molécules considérées n’a pas changé, ce qui signifie que :<br />

f p (x + c p dt,c p + F m p<br />

dt,t + dt,H f )dxdc p − f p (x,c p ,t,H f )dxdc p = 0 (2.1)<br />

S’il y a des collisions, des termes sources apparaissent et perturbent l’équilibre. On note :<br />

( ) ∂ fp<br />

Ω coll ( f p )dxdc p dt = dxdc p dt<br />

∂t<br />

coll<br />

le terme source dû aux collisions.<br />

L’équation de conservation (2.1) devient alors :<br />

f p (x + c p dt,c p + F m p<br />

dt,t + dt,H f )dxdc p − f p (x,c p ,t,H f )dxdc p = Ω coll ( f p )dxdc p dt (2.2)<br />

En divisant l’équation (2.2) par dxdc p dt et en faisant tendre dt vers zéro, on obtient l’équation de Boltzmann<br />

classique, qui exprime l’évolution d’une FDP à un seul paramètre :<br />

∂ f p<br />

∂t<br />

+ ∂ [c p,i f p ]+<br />

∂ F i<br />

f p = Ω coll ( f p ) (2.3)<br />

∂x i ∂c p,i m p<br />

Les variables x, c p et t étant indépendantes, c p commute avec<br />

∂x ∂ et ∂ . En utilisant la commutation et<br />

i ∂t<br />

en intégrant sur l’espace des phases (c’est-à-dire par rapport à c p ), on obtient :<br />

Z Z ∂ fp<br />

∂t dc p +<br />

Z<br />

∂<br />

[c p,i f p ]dc p = −<br />

∂x i<br />

[ ] Z ( ∂ Fi<br />

∂ fp<br />

f p dc p +<br />

∂c i m p ∂t<br />

)<br />

dc p<br />

coll<br />

(2.4)<br />

38


2.1 Définitions<br />

Même si l’opérateur de collision est de forme inconnue, on sait que la collision doit conserver la masse,<br />

la quantité de mouvement et l’énergie pour des collisions élastiques. On a donc :<br />

Z ( ) ∂ fp<br />

C(ι k )= ι k dc p = 0 (2.5)<br />

∂t<br />

coll<br />

Le terme ι k est appelé l’invariant élémentaire de collision. On en définit cing : ι 0 = 1, ι k = c p,k avec<br />

k = 1,2,3 et ι 4 = c p 2 .<br />

Dans le cas de collisions inélastiques, la masse est conservée mais ni la quantité de mouvement ni<br />

l’énergie cinétique ne le sont. On a donc C(ι k ) ≠ 0 pour k ≥ 1.<br />

En multipliant (2.3) par m p ψ k ,où ψ k est une fonction dépendant de la vitesse particulaire c p , et en<br />

intégrant, on obtient l’équation générale :<br />

Z Z<br />

Z<br />

∂mp ψ k f p ∂<br />

dc p + [m p ψ k c p,i f p ]dc p = −<br />

∂t<br />

∂x i<br />

ψ k<br />

∂<br />

[F i f p ]dc p + C(m p ψ k ) (2.6)<br />

∂c p,i<br />

Pour obtenir cette équation on fait l’hypothèse que le produit ψ k f p est intégrable. De plus, ψ k ne dépend<br />

pas de l’espace et du temps. Cette hypothèse sera levée par la suite.<br />

F i dépendant de c p à travers la force de traînée, on réécrit le terme R ψ ∂ k [F<br />

∂c i f p ]dc p en :<br />

p,i<br />

Z<br />

ψ k<br />

∂<br />

[F i f p ]dc p =<br />

∂c p,i<br />

Z<br />

Z<br />

∂<br />

[ψ k F i f p ]dc p −<br />

∂c p,i<br />

} {{ }<br />

=0<br />

∂<br />

F i f p [ψ k ]dc p (2.7)<br />

∂c p,i<br />

On suppose que ψ k f p est fini et tend vers zéro quand une des composantes de la vitesse tend vers l’infini.<br />

Le premier terme du membre de droite est donc nul.<br />

Dans le cas des écoulements chargés on considère que les seules forces extérieures qui s’appliquent à<br />

une particule sont (Simonin 1996):<br />

F i = − m p<br />

ρ l<br />

∂<br />

∂x i<br />

P g<br />

} {{ }<br />

Force d’Archimède généralisée<br />

+ F D,i<br />

}{{}<br />

Force de Traînée<br />

(2.8)<br />

La force de traînée projetée sur l’axe i s’exprime dans sa forme générale par :<br />

où |V r | =<br />

F D,i = 1 2 C Dρ g S i |V r |(U g,i − c p,i ) (2.9)<br />

√<br />

(U g,i − c p,i ) 2 est la norme de la vitesse relative entre le gaz et la goutte, S i est la surface de<br />

la goutte projetée sur le plan perpendiculaire à l’axe i, appelée aussi surface efficace, et U g,i est la vitesse<br />

du gaz. Pour des gouttes sphériques de diamètre d et de masse m p , la force de traînée s’écrit :<br />

F D,i = 1 2 C Dρ g<br />

πd 2<br />

39<br />

4 |V r|(U g,i − c p,i ) (2.10)


CHAPITRE 2 : Approche statistique<br />

d’où<br />

F D,i<br />

= 6F D,i<br />

m p ρ l πd 3 = 3 ρ g<br />

C D |V r | (U g,i − c p,i )<br />

4 ρ l d<br />

(2.11)<br />

Le temps de relaxation de la particule, ou temps caractéristique de Stokes τ p est défini par la formule :<br />

τ p = 4 3<br />

ρ l<br />

ρ g<br />

d<br />

C D |V r |<br />

(2.12)<br />

Le coefficient de traînée C D pour une goutte isolée est donné par la corrélation empirique de Schiller and<br />

Nauman (1935) dans le cas turbulent :<br />

C D = 24 ( )<br />

1 + 0.15Re<br />

0.687<br />

d<br />

Re d<br />

(2.13)<br />

avec Re d le nombre de Reynolds particulaire :<br />

Re d = ρ gd|V r |<br />

µ g<br />

(2.14)<br />

où µ g est la viscosité dynamique du gaz. Le temps de relaxation devient donc :<br />

τ p = ρ ld 2<br />

18µ g<br />

(<br />

1 + 0.15Red<br />

0.687 ) −1<br />

(2.15)<br />

Dans le cas d’une goutte non isolée, par exemple dans un écoulement fortement chargé en gouttelettes,<br />

l’écoulement local autour de la goutte est impacté par les gouttes voisines et le coefficient de traînée<br />

devient inapproprié. Dans ce cas, il est plus judicieux d’utiliser le coefficient de traînée suivant :<br />

C D = 24<br />

R e<br />

(<br />

α<br />

−2.65<br />

g + 0.15R 0.687<br />

e α −1.78<br />

g<br />

)<br />

(2.16)<br />

Ce coeffcient de traînée a par exemple été utilisé par O’Rourke (1981, Andrews and O’Rourke (1996)<br />

La dépendance du coefficient de traînée à α g correspond à ce qui a été révélé expérimentalement par<br />

Richardson and Zaki (1954). Dans le cas où α g tend vers 1, on retourve la formulation de Schiller and<br />

Nauman (1935) pour une goutte isolée. Le temps de relaxation devient :<br />

La force de traînée s’exprime alors :<br />

On obtient l’équation finale :<br />

τ p = ρ ld 2<br />

18µ g<br />

(<br />

α<br />

−2.65<br />

g + 0.15R 0.687<br />

e α −1.78<br />

g<br />

) −1<br />

(2.17)<br />

F D,i = m p<br />

τ p<br />

(U g,i − c p,i ) (2.18)<br />

40


2.1 Définitions<br />

Z ∂mp ψ k f p<br />

∂t<br />

Z<br />

dc p +<br />

∂<br />

∂x i<br />

[m p ψ k c p,i f p ]dc p = − m p<br />

ρ l<br />

Z<br />

∂<br />

P g<br />

∂x i<br />

f p<br />

∂<br />

[ψ k ]dc p<br />

∂c p,i<br />

+ m Z<br />

p<br />

∂<br />

(U g,i − c p,i ) f p [ψ k ]dc p<br />

τ p ∂c p,i<br />

+C(m p ψ k ) (2.19)<br />

Dans le cas où ψ k dépend de l’espace et du temps, la permutation de l’intégrale avec les dérivées spatiale<br />

et temporelle n’est par directe. Des termes addditionnels s’ajoutent et on aboutit à l’équation d’Enskog<br />

généralisée :<br />

Z<br />

∂<br />

∂t<br />

m p ψ k f p dc p + ∂ Z<br />

[m p ψ k c p,i f p ]dc p = − m Z<br />

p ∂ ∂<br />

P g f p [ψ k ]dc p<br />

∂x j ρ l ∂x i ∂c p,i<br />

+ m Z<br />

p<br />

∂<br />

(U g,i − c p,i ) f p [ψ k ]dc p<br />

τ p ∂c p,i<br />

Z Z ∂(mp ψ k ) ∂(mp ψ k )<br />

+<br />

f p dc p + c p,i f p dc p<br />

∂t<br />

∂x i<br />

+C(m p ψ k ) (2.20)<br />

On introduit le nombre de particules par unité de volume (ou densité en nombre), défini par :<br />

Z<br />

ň l (x,t) = f p (x,c p ,t,H f )dc p (2.21)<br />

En multipliant par m p on obtient la masse volumique de la phase dispersée :<br />

ˇα l ρ l = m p ň l (x,t)=m p<br />

Z<br />

Z<br />

f p (x,c p ,t,H f )dc p =<br />

m p f p (x,c p ,t,H f )dc p (2.22)<br />

La relation entre la fraction volumique de liquide ˇα l et la densité en nombre ň l est, dans le cadre d’un<br />

sytème diphasique localement monodisperse avec des gouttes de diamètre d :<br />

ˇα l = ňlπd 3<br />

6<br />

(2.23)<br />

La moyenne statistique massique notée ’ l ’, de toute grandeur ψ, est équivalente, dans le cas monodisperse,<br />

à la moyenne statistique notée ’ ľ ’. On a donc :<br />

ˇψ l,i (x,t) = < ψ l,i (x,t) > l = 1<br />

ˇα l ρ l<br />

Z<br />

ψm p f p (x,c p ,t,H f )dc p = 1 ň l<br />

Z<br />

ψ f p (x,c p ,t,H f )dc p (2.24)<br />

On parle de monodispersion locale lorsque toutes les gouttes se trouvant en (x,t) ont le même diamètre,<br />

c’est-à-dire que la FDP de distribution de taille de goutte en chaque point et à chaque instant est un Dirac.<br />

41


CHAPITRE 2 : Approche statistique<br />

Ceci n’empêche pas d’avoir une polydispersion globale, c’est-à-dire une distribution spatiale de diamètre<br />

moyen, qui varie avec le temps. Cependant, il y a une perte d’information, puisque des gouttes de taille<br />

différente ont un comportement inertiel différent, remplacé ici par un comportement moyen.<br />

2.2 Formalisme mésoscopique<br />

On rappelle ici le principe du formalisme mésoscopique ainsi que l’obtention des équations de la phase<br />

dispersée pour un sytème monodisperse. Des informations complémentaires sont fournies dans les thèses<br />

de Kaufmann (2004), Mossa (2005) et Riber (2007).<br />

Le formalisme mésoscopique permet la distinction entre la vitesse d’une particule et la vitesse d’ensemble<br />

d’un nuage de particules. Dans le cas où l’on néglige les intéractions entre gouttes la seule source<br />

de corrélation de vitesse entre les gouttes (en dehors des vitesses initiales) est la traînée car les gouttes<br />

tendent à adopter la vitesse du gaz.<br />

La vitesse mésoscopique est la vitesse locale instantanée moyenne des particules :<br />

Ǔ l,i (x,t) =<br />

Z<br />

1<br />

ň l (x,t)<br />

c p,i f p (x,c p ,t,H f )dc p (2.25)<br />

Chaque particule k située en x (k)<br />

i (t) à l’instant t possède une vitesse instantanée Lagrangienne u (k)<br />

p,i (t). On<br />

peut décomposer cette vitesse en une composante moyenne de l’ensemble des particules et une composante<br />

dîte décorrélee δu k p,i propre à la particule :<br />

u (k)<br />

p,i (t) = Ǔ l,i (x (k)<br />

i (t),t)+δu k p,i(t) (2.26)<br />

Il est utile de rappeler (Kaufmann 2004) que la vitesse mésoscopique Ǔ l,i est la vitesse eulérienne<br />

moyenne de l’ensemble des réalisations alors que la vitesse décorrélée est une vitesse Lagrangienne<br />

propre à la particule pour une réalisation (Fig. 2.2) :<br />

FIG. 2.2 – Présentation de la vitesse mésoscopique (ou vitesse moyenne ou corrélée) et de la vitesse<br />

décorrélée en comparaison avec la vitesse particulaire<br />

42


2.3 Les équations de la phase dispersée<br />

Par analogie avec la théorie cinétique, la moyenne d’ensemble du tenseur de corrélation des vitesses<br />

résiduelles (RUV pour Random Uncorrelated Velocity) est noté :<br />

δŘ l,ij (x,t) = 1 Z (cp,i )( )<br />

−Ǔ l,i cp, j −Ǔ l, j fp dc p (2.27)<br />

ň l<br />

L’énergie du mouvement décorrélé δˇθ l est définie comme la moitié de la trace du tenseur RUV, soit :<br />

δˇθ l = 1 2 δŘ l,ii (2.28)<br />

Le tenseur triple de vitesse décorrélée Ǩ l,i jk est noté :<br />

δǨ l,i jk (x,t) = 1 Z (cp,i )( )( )<br />

−Ǔ l,i cp, j −Ǔ l, j cp,k −Ǔ l,k fp dc p (2.29)<br />

ň l<br />

2.3 Les équations de la phase dispersée<br />

Partant de l’équation générale (2.20), on écrit les équations des moments pour toutes les grandeurs en<br />

choisissant des valeurs adéquates pour ψ k : 1<br />

mp<br />

; 1 ; c p,i ; 1 2 m pδu p, j δu p, j et h p . On obtient respectivement<br />

les équations sur la densité en nombre de particules, la fraction volumique, la quantité de mouvement,<br />

l’énergie décorrélée et l’enthalpie.<br />

Les équations de conservation s’écrivent :<br />

∂<br />

∂t ňl + ∂ ň l Ǔ l,i<br />

∂x i<br />

= 0 (2.30)<br />

∂<br />

∂t ρ l ˇα l + ∂ ρ l ˇα l Ǔ l,i<br />

∂x i<br />

= Γ l (2.31)<br />

∂<br />

∂t ˇα lρ l Ǔ l,i + ∂<br />

∂<br />

ˇα l ρ l Ǔ l,i Ǔ l, j = Ǔ l,i Γ l − ˇα l P g + ˇα lρ l ) ∂<br />

(Ūg,i −Ǔ l,i − ρ l ˇα l δŘ l,ij<br />

∂x j ∂x i τ p<br />

∂x j<br />

+C(m p c p,i ) (2.32)<br />

∂<br />

∂t ˇα lρ l δˇθ l + ∂ ˇα l ρ l δˇθ l Ǔ l,i = δˇθ l Γ l − 2 ˇα lρ l<br />

∂<br />

δˇθ l − ρ l ˇα l δŘ l,ij Ǔ l,i + ∂ ˇα l ρ l δǨ l,ii j<br />

∂x i τ p ∂x j ∂x j<br />

+C( 1 2 m pδu p, j δu p, j ) (2.33)<br />

∂<br />

∂t ˇα lρ l Ȟ l + ∂ ˇα l ρ l Ȟ l Ǔ l,i = T(h” l )+Π l + C( 1 ∂x i 2 m ph p ) (2.34)<br />

Les termes d’évaporation Γ l et Π l apparaissent dans le cas d’une variation de masse et leur modélisation<br />

est présentée en fin de chapitre.<br />

Dans le calcul de la traînée, Ū g est considéré comme constant puisque les statistiques sont conditionnées<br />

à une seule réalisation de l’écoulement gazeux.<br />

Le terme T(h” l ) représente la diffusion d’enthalpie par le mouvement décorrélé. Ce terme est négligeable<br />

comparé au terme d’échange d’enthalpie entre les phases Π l . Dans le cas d’un spray dans une chambre<br />

de combustion dans laquelle les températures sont très élevées, cette hypothèse reste parfaitement valide.<br />

43


CHAPITRE 2 : Approche statistique<br />

2.3.1 Équations ’standard’ simplifiées d’AVBP<br />

Les équations codées dans AVBP au début de cette thèse, appelées équations ’standards’, ne sont pas<br />

exactement les équations présentées ci-dessus. Plusieurs hypothèses supplémentaires ont été faites dans<br />

les travaux de référence (Kaufmann 2004; Riber 2007) pour des d’écoulements dilués. Elles sont résumées<br />

ici :<br />

H1 - Le rapport de densité entre le liquide et le gaz permet de ne prendre en compte que la force de<br />

traînée.<br />

H2 - La phase dispersée est diluée (la fraction volumique de liquide ˇα l < 0.01) et la fraction volumique<br />

de gaz est 1 − ˇα l ≡ 1.<br />

H3 - Les interactions gouttes-gouttes sont négligeables.<br />

Les aspects collisionnels sont donc négligés. Dans le cas de l’application à l’<strong>injection</strong> directe, une<br />

modélisation des termes collisionnels C( 1 2 m pδu p, j δu p, j ) et C(m p c p,i ) est nécessaire et développée au<br />

chapitre 4. La seule force à prendre en compte étant la force de traînée, le terme − ˇα l<br />

∂<br />

∂xi<br />

P g est lui aussi<br />

négligé.<br />

Les équations simplifiées obtenues en utilisant ces hypothèses sont :<br />

ˇα l ρ l δǨ l,ii j<br />

j<br />

∂<br />

∂t ňl + ∂ ň l Ǔ l,i<br />

∂x i<br />

= 0 (2.35)<br />

∂<br />

∂t ρ l ˇα l + ∂ ρ l ˇα l Ǔ l,i<br />

∂x i<br />

= Γ l (2.36)<br />

∂<br />

∂t ˇα lρ l Ǔ l,i + ∂ ˇα l ρ l Ǔ l,i Ǔ l, j = Γ l Ǔ l,i + α lρ l ( ) ∂<br />

Ug,i −Ǔ l,i − ρ l ˇα l δŘ p,ij<br />

∂x j τ p<br />

∂x j<br />

(2.37)<br />

∂<br />

∂t ˇα lρ l δˇθ l + ∂ ˇα l ρ l δˇθ l Ǔ l,i = δˇθ p Γ l − 2 ˇα lρ l<br />

∂<br />

δˇθ l − ρ l ˇα l δŘ l,ij Ǔ l,i + ∂<br />

∂x i τ p ∂x j ∂x<br />

(2.38)<br />

∂<br />

∂t ˇα lρ l Ȟ l + ∂ ˇα l ρ l Ȟ l Ǔ l,i<br />

∂x i<br />

= Π l (2.39)<br />

Les terms δŘ p,ij et δǨ l,ii j doivent être fermés (cf section 2.4.1).<br />

2.3.2 Équations ’standards’ filtrées<br />

Les équations ’standard’ précédentes sont filtrées dans le cadre de la <strong>LES</strong>. Une variable filtrée est obtenue<br />

à partir d’une variable non filtrée par produit de convolution avec un filtre spatial de noyau G ∆ f<br />

de taille<br />

caractéristique ∆ f :<br />

¯f (x) =<br />

Z<br />

f (x)G ∆ f<br />

(x ′ − x)dx ′ (2.40)<br />

44


2.3 Les équations de la phase dispersée<br />

De la même manière que l’on définit une moyenne de Favre pour le gaz, on définit une moyenne de Favre<br />

pondérée par la densité en nombre pour la phase dispersée :<br />

¯n l ̂f (x) =<br />

Z<br />

ň l ˇf (x)G ∆ f<br />

(x ′ − x)dx ′ (2.41)<br />

Ce filtre pondéré par la densité de particules est lié au filtre pondéré par la fraction volumique de liquide<br />

par :<br />

¯n l ̂f = ň l ˇf = 6 ˇα l<br />

d 3 π ˇf (2.42)<br />

Sous l’hypothèse de spray monodisperse à une échelle inférieure à la taille du filtre, les deux filtres sont<br />

équivalents.<br />

Les équations filtrées sont finalement :<br />

∂<br />

∂t ¯n l + ∂ ¯n l Û l,i = 0 (2.43)<br />

∂x i<br />

∂<br />

∂t ρ lᾱ l + ∂ ρ l ᾱ l Û l,i = Γ l (2.44)<br />

∂x i<br />

∂<br />

∂t ᾱlρ l Û l,i + ∂<br />

∂<br />

ᾱ l ρ l Û l,i Û l, j = Û l,i Γ l − ᾱ l<br />

¯P g + ᾱlρ )<br />

l<br />

(Ûg,i −Û l,i − ∂ ᾱ l ρ l ̂δRl,ij − ∂ T l,ij (2.45)<br />

∂x j ∂x i τ p ∂x j ∂x j<br />

∂<br />

∂t ᾱlρ l ̂δθl + ∂ ᾱ l ρ l ̂δθl Û l,i = ̂δθ l Γ l −<br />

∂x 2ᾱlρ l<br />

∂<br />

̂δθl − ᾱ l ρ l ̂δRl,ij Û l,i + ∂ ᾱ l ρ l̂δKl,ii j<br />

i τ p ∂x j ∂x j<br />

+Π δθl − ∂ Q l, j<br />

∂x j<br />

(2.46)<br />

∂<br />

∂t ᾱlρ l Ĥ l + ∂ ᾱ l ρ l Ĥ l Û l,i<br />

∂x i<br />

= Π l (2.47)<br />

Les termes de sous-maille sont :<br />

)<br />

– Le tenseur de contrainte de sous-maille pour la phase dispersée T l,ij = ᾱ l ρ l<br />

(Ûl,i U l,i −Û l,i Û l,i<br />

(<br />

)<br />

̂<br />

– La prodution de sous maille de mouvement décorrélé Π δθl = ᾱ l ρ lδRl,ij<br />

∂ U ∂x l,i − ᾱ l ρ ∂ l ̂δRl,ij Û<br />

j ∂x<br />

l,i<br />

) j<br />

– Le terme de diffusion de sous maille de mouvement décorrélé :Q l, j = ᾱ l ρ l<br />

(Ûl,i δθ l −Û l,i ̂δθl<br />

On néglige la diffusion de sous-maille de l’enthalpie, le terme d’échange d’enthalpie par évaporation<br />

étant prépondérant.<br />

45


CHAPITRE 2 : Approche statistique<br />

2.4 Modélisation ’standard’ utilisée pour la phase dispersée<br />

2.4.1 Modélisation des termes décorrélés<br />

Les termes associés au mouvement décorrélé sont modélisés par une hypothèse d’équilibre (Kaufmann<br />

2004), équivalente à une hypothèse de Boussinesq. On suppose que la modélisation reste valable pour<br />

les termes filtrés :<br />

̂δR l,ij = 2 3<br />

̂δθ l δ ij − 2̂ν RUV<br />

(Ŝ l,ij − Ŝl,mmδ ij<br />

3<br />

)<br />

= 2 3<br />

̂δθ l δ ij − 2̂ν RUV ˆ S ∗ l,ij<br />

(2.48)<br />

̂δK l,ii j = −̂κ RUV<br />

∂ ̂δθ l<br />

∂x j<br />

(2.49)<br />

où Ŝ l,ij est le tenseur filtré des déformations du champ des particules :<br />

(<br />

)<br />

Ŝ l,ij = 1 ∂Û l,i<br />

+ ∂Û l, j<br />

2 ∂x j ∂x i<br />

(2.50)<br />

La viscosité ̂ν RUV et le coefficient de diffusion ̂κ RUV vallent :<br />

̂ν RUV = τ p<br />

3<br />

̂δθ l (2.51)<br />

̂κ RUV = 10<br />

27 τ p ̂δθ l (2.52)<br />

Ces modèles ont été testés a priori par Moreau (2006) à partir de DNS et le modèle a été validé pour<br />

̂δR l,ij . Un effort doit être néanmoins encore porté sur la modélisation des termes de diffusion qui n’est<br />

pas encore satisfaisante.<br />

2.4.2 Modélisation des termes de sous-maille<br />

Moreau et al. (2005, Moreau (2006), Riber et al. (2005) et Riber (2007) ont proposé et testé un modèle<br />

pour le tenseur de sous maille pour la phase dispersée T l,ij . Étant donné la forte compressibilité de<br />

la phase dispersée, le modèle de Smagorinsky compressible (Smagorinsky 1963) est utilisé et couplé<br />

avec un modèle de Yoshizawa (1986) pour l’énergie de sous-maille. Si on note Ŝ l le tenseur filtré des<br />

déformations du champ des particules et tel que |Ŝ l | 2 = 2S l,ij S l,ij , on a :<br />

(<br />

T l,ij = −C s 2∆ 2 f ᾱlρ l |Ŝ l | Ŝ l,ij −− δ )<br />

ij<br />

3 Ŝl,kk +C l 2∆ 2 f ᾱlρ l |Ŝ l | 2 δ ij (2.53)<br />

Les tests a priori de Moreau et al. (2005) ont permis d’obtenir les valeurs suivantes des constantes :<br />

C s = 0.02 et C l = 0.012<br />

46


2.4 Modélisation ’standard’ utilisée pour la phase dispersée<br />

Pour les termes de sous-maille relatifs au mouvement décorrélé, le terme de diffusion Q l, j n’est pas<br />

modélisé ici, sa modélisation posant certaines difficultés (Moreau 2006; Riber 2007). Le terme de production<br />

de sous-maille de RUE filtré Π δθl est obtenu (Riber et al. 2006; Riber 2007) en faisant une<br />

hypothèse d’équilibre sur l’énergie corrélée de sous-maille et en négligeant les termes de diffusion<br />

ainsi que la force de traînée. Ainsi toute l’énergie de sous maille produite par le mouvement corrélé<br />

est intégralement transférée en énergie décorrélée :<br />

Π δθl ≈ −T l,ij<br />

∂<br />

∂x j<br />

Û l,i (2.54)<br />

2.4.3 Modélisation des termes d’échanges<br />

Le taux d’évaporation Γ l s’exprime par le taux Lagrangien de variation de masse ṁ p = dm p<br />

dt<br />

:<br />

Γ l = −ň l < ṁ p > l (2.55)<br />

Le modèle d’évaporation utilisé est un modèle hydrodynamique, écrit sous l’hypothèse de goutte isolée<br />

dans un milieu gazeux sans combustion et de température de la goutte uniforme (Spalding 1953; Abramzon<br />

and Sirignano 1989) (hypothèse d’une conductivité thermique infinie). L’interface liquide/gaz est<br />

supposé en état d’équilibre thermodynamique, ce qui permet d’utiliser la relation de Clausius-Clapeyron :<br />

T<br />

T !<br />

Y<br />

F,!<br />

Y F,<br />

liquid<br />

r<br />

gas<br />

! r<br />

FIG. 2.3 – Goutte isolée à la température T ζ s’évaporant dans un écoulement de gaz à la température T ∞<br />

et avec une fraction massique de carburant Y F,∞ .<br />

La température de la goutte est calculée par l’équation de l’enthalpie de la phase liquide qui prend bien<br />

en compte les phases de réchauffement et d’évaporation.<br />

47


CHAPITRE 2 : Approche statistique<br />

Transfert massique<br />

Le taux de transfert de masse ṁ p dans Eq. 2.55 dépend seulement des variables à r = r ζ et r → ∞ (Kuo<br />

1986) :<br />

ṁ p = −πd Sh[ρD F ]ln(1 + B M ) (2.56)<br />

Sh est le nombre de Sherwood donné par :<br />

Sh = 2 + KRe 1/2<br />

p Sc F<br />

1/3<br />

(2.57)<br />

où le terme KRe 1/2<br />

p Sc 1/3 F prend en compte les effets convectifs liés à la vitesse relative entre les phases.<br />

Dans la litérature, K varie entre 0.552 et 0.6 (Ranz and Marshall 1952). Dans AVBP la valeur K = 0.55 a<br />

été retenue.<br />

Le produit [ρD F ] est obtenu à partir du nombre de Schmidt du carburant Sc F :<br />

[ρD F ]= µ<br />

Sc F<br />

(2.58)<br />

B M est le nombre de Spalding de masse lié à la différence de fraction massique de carburant (indice F)<br />

entre l’interface et l’infini :<br />

où Y F,ζ peut être écrit en fonction de la fraction molaire X F,ζ :<br />

Y F,ζ =<br />

cpEB M = Y F,ζ −Y F,∞<br />

1 −Y F,ζ<br />

(2.59)<br />

X F,ζ W F<br />

X F,ζ W F + ( 1 − X F,ζ<br />

)<br />

W nF,ζ<br />

(2.60)<br />

où W nF,ζ est la masse molaire moyenne du pseudo-mélange constitué de toutes les espèces sauf le carburant.<br />

En faisant l’hypothèse que la composition de ce mélange n’évolue pas entre ζ et ∞, on obtient :<br />

W nF,ζ = W nF,∞ =<br />

où X F,ζ est donnée par la loi de Raoult pour un mélange idéal de gaz parfaits :<br />

X F,ζ = P F,ζ<br />

P<br />

1 −Y F,∞<br />

1 −Y F,∞<br />

W<br />

W F<br />

W (2.61)<br />

(2.62)<br />

où P F,ζ est la pression partielle de carburant gazeux à l’interface donnée par la relation de Clausius-<br />

Clapeyron :<br />

( (<br />

WF L v 1<br />

P F,ζ = P cc exp<br />

− 1 ))<br />

R T cc T ζ<br />

(2.63)<br />

P cc et T cc sont respectivement la pression et la températurede de référence correspondant à un point sur<br />

la courbe de saturation du carburant. L v est la chaleur latente massique d’évaporation représentant la<br />

différence d’enthalpie entre les phases à la température de référence T re f :<br />

L v = ∆h s,F (T re f )=h s,F (T re f ) − h s,p (T re f ) (2.64)<br />

48


2.4 Modélisation ’standard’ utilisée pour la phase dispersée<br />

Dans Eq. 2.63, la température de l’interface T ζ a été supposée égale à la température de la goutte :<br />

T ζ = T p . Dans Eq. 2.59 et 2.61, la condition à l’infini correspond à l’état thermodynamique du gaz non<br />

perturbé par la goutte. Pour des écoulements dilués, la distance entre les gouttes est suffisament grande<br />

pour garantir que les gouttes n’intéragissent pas entre elles. En conséquence l’état infini (∞) correspond<br />

aux valeurs moyennes locales Eulériennes du gaz dans la cellule.<br />

Échange de chaleur<br />

Le flux conductif de gaz à l’interface est approché par l’expression obtenue pour une particule sans<br />

changement de phase :<br />

φ c g = πdNuλ ( T ζ − T ∞<br />

) ln(1 + B T )<br />

B T<br />

(2.65)<br />

où<br />

( )<br />

C p Tζ − T ∞<br />

B T = ( ) (2.66)<br />

∆h s,F Tζ + φ<br />

c<br />

l<br />

/ṁ p<br />

est le nombre de Spalding de température et est évalué par B T = max{ε,(1 + B M ) Sh/(NuLe F ) − 1}, où ε<br />

est un petit nombre utilisé pour éviter les erreurs numériques quand B T tend vers 0 dans Eq. 2.65. φ c l<br />

est<br />

le flux conductif entrant dans la goutte . Nu est le nombre de Nusselt exprimé de manière similaire au<br />

nombre de Sherwood (Eq. 2.57):<br />

Nu = 2 + 0.55Re 1/2<br />

p Pr 1/3 (2.67)<br />

La conductivité thermique du gaz λ est obtenue à partir du nombre de Prandtl Pr :<br />

λ = µC p<br />

Pr<br />

(2.68)<br />

Le bilan d’énergie à l’interface s’écrit :<br />

φ t l + φt g = 0 (2.69)<br />

où φ t k est le flux thermique total pour la phase k. φt k = φev k + φc k<br />

avec φev<br />

k<br />

le flux associé à l’évaporation.<br />

On a donc :<br />

avec :<br />

φ ev<br />

l + φ c l + φev g + φ c g = 0 (2.70)<br />

φ ev<br />

l = ṁ p h s,p (T ζ ) et φ ev<br />

g = −ṁ p h s,F (T ζ ) (2.71)<br />

La somme des flux de chaleur associés au transfert de masse vaut donc :<br />

φ ev = −ṁ p ∆h s,F<br />

(<br />

Tζ<br />

)<br />

= −φ<br />

c<br />

g − φ c l (2.72)<br />

49


CHAPITRE 2 : Approche statistique<br />

Cette relation permet de déterminer le flux inconnu φ c l = −φev − φ c g.<br />

De manière similaire au taux de transfert de masse par évaporation, les taux de variation d’énergie sont<br />

obtenus dans le spray à partir des expressions pour une goutte isolée en prenant la moyenne statistique :<br />

Λ = ň l < φ ev<br />

g > l = Γ l h s,F<br />

(Ťl<br />

)<br />

Λ l = ň l < φ ev<br />

l > l = −Γ l<br />

(ȟl + h s,corr<br />

)<br />

(2.73)<br />

(2.74)<br />

Φ = ň l < φ c g > l (2.75)<br />

Φ l = ň l < φ c l > l = −Γ l ∆h s,F<br />

(Ťl<br />

)<br />

− Φ (2.76)<br />

La signification de h s,corr in Eq. 2.74 est détaillé à la fin de la section.<br />

Les taux de variation d’énergie sont alors obtenus pour les deux phases :<br />

Taux de variation d’énergie pour le gaz pour le liquide<br />

Par changement de phase : Λ Λ l<br />

Par conduction thermique : Φ Φ l<br />

Total : Π = Λ + Φ Π l = Λ l + Φ l<br />

Tout comme pour une seule goutte, le bilan d’enthalpie à l’interface dans le spray s’écrit :<br />

On retrouve bien le bilan énergétique obtenu au chapitre 1.<br />

Π + Π l = Λ + Φ + Λ l + Φ l = 0 (2.77)<br />

Coefficient de transport : la règle des 2/3<br />

Dans Eq. 2.56 et 2.65, les propriétes de transport [ρD F ] et λ sont supposées constantes dans l’intégration<br />

des équations de conservation. En réalité, ces propriétées varient à cause des variations de composition<br />

et de température entre r ζ et l’infini. Cette variation peut être prise en compte si les valeurs de référence<br />

sont judicieusement choisies :<br />

T re f = (1 − a)T ζ + aT ∞ (2.78)<br />

Y k,re f = (1 − a)Y k,ζ + aY k,∞ (2.79)<br />

où a = 1/3 (Hubbard, Denny, and Mills 1975; Versaevel 1996).<br />

Traitement numérique de l’ébullition<br />

Le nombre de Spalding de masse (Eq. 2.59) présente une singularité quand Y F,ζ = 1. Cette valeur est<br />

atteinte quand la température à l’interface atteint la température d’ébullition à la pression considérée<br />

T b (P) donnée par la relation de Clausius-Clapeyron (Eq. 2.63) :<br />

50


2.5 Quelques points d’interrogation sur l’approche mésoscopique<br />

( 1<br />

T b = −<br />

T cc<br />

R ( )) P −1<br />

ln<br />

(2.80)<br />

W F L v P cc<br />

Analytiquement la loi d’évaporation (Eq. 2.56) ne permet pas d’atteindre la température d’ébullition<br />

puisque le flux de chaleur pour le liquide devient nul juste avant. Numériquement, le manque de résolution<br />

spatiale ou temporelle peut conduire à des températures supérieures à T b . Dans ce cas, la température de<br />

liquide est fixée à la température d’ébullition et le flux conductif de liquide est fixé àzéro. A partir de<br />

Eq. 2.72, le taux d’évaporation est alors :<br />

ṁ p<br />

(<br />

Tζ = T b<br />

)<br />

=<br />

φ c g<br />

∆h s,F (T b )<br />

(2.81)<br />

Valeur de référence pour l’enthalpie liquide<br />

( )<br />

L’enthalpie liquide h s,p Tζ est définie à partir d’une valeur de référence différente de celle utilisée<br />

( )<br />

pour l’enthalpie du gaz h s,F Tζ . Il faut donc ajouter un terme additionnel dans l’expression du flux<br />

( )<br />

d’enthalpie de la phase liquide : +ṁ p h s,corr avec h s,corr = h s,F Tl,re f − Lv .<br />

2.5 Quelques points d’interrogation sur l’approche mésoscopique<br />

2.5.1 Validité du conditionnement sur la réalisation gazeuse<br />

Nous avons vu que la moyenne d’ensemble était conditionnée par une réalisation de la phase gazeuse.<br />

Cette hypothèse n’est valide que dans le cas où la phase dispersée n’influe pas ou très peu sur la phase<br />

gazeuse. Dans le cas d’un spray Diesel où l’essentiel de la turbulence dans la chambre de combustion<br />

est généré par l’<strong>injection</strong>, cette hypothèse est donc discutable. On ne peut donc plus considérer que la<br />

vitesse de gaz est constante quelle que soit la réalisation. Or la vitesse de gaz intervient dans la force de<br />

traînée, il faudrait théoriquement prendre en compte une fluctuation par rapport à la moyenne statistique.<br />

Ici l’hypothèse qui est faite est que les statistiques de la phase gazeuse changent peu avec les réalisations<br />

de l’écoulement liquide.<br />

2.5.2 Notion d’échelle et remise en cause de l’hypothèse de viscosité<br />

Les équations de la phase dispersée obtenues par moyenne d’ensemble ont l’avantage de ne pas introduire<br />

de notion d’échelle de longueur. Ces équations sont donc valables à toute échelle.<br />

Elles sont cependant limitées au cas où l’approximation des milieux continus est valide. Les échelles<br />

caractéristiques de la phase dispersée ne sont pas du même ordre de grandeur que pour un gaz. Les<br />

molécules ont une taille de l’ordre de l’Angström alors que les gouttes ont une taille de l’ordre du<br />

51


CHAPITRE 2 : Approche statistique<br />

micromètre. La validité de l’hypothèse des milieux continus et a fortiori le modèle de viscosité pour<br />

le tenseur RUV (Eq. 4.34) n’est donc pas évidente pour la phase dispersée. Pour évaluer cette limite<br />

de validité, il est intéressant de calculer un nombre de Knudsen pour la phase dispersée. L’approche<br />

continue est justifiée pour un nombre de Knudsen inférieur à 1. Le nombre de Knudsen peut être défini<br />

par le rapport entre le libre parcours moyen l δ et la plus petite échelle du champ de vitesse mésoscopique<br />

l m . On peut évaluer le libre parcours moyen l δ à l’aide de l’énergie décorrélée et du temps de relaxation<br />

τ p des particules comme proposé par Moreau (2006) :<br />

l δ =<br />

√<br />

2<br />

3 δθ lτ p (2.82)<br />

La plus petite échelle du champ de vitesse mésoscopique peut être obtenue par l’intermédiaire de l’énergie<br />

cinétique mésoscopique notée ˜q 2 l<br />

avec la formule :<br />

l m =<br />

√<br />

2<br />

3 ˜q2 l<br />

|S l |<br />

(2.83)<br />

avec |S l | 2 = 2S l,ij S l,ij où S l,ij est le tenseur de déformation du champ de vitesse des particules.<br />

Ceci permet de calculer un nombre de Knudsen relatif à la plus petite échelle du champ de vitesse<br />

mésoscopique :<br />

K n =<br />

√<br />

δθ l<br />

˜q 2 τ p |S l | (2.84)<br />

l<br />

Comme le signale Moreau (2006), le nombre de Knudsen est souvent trop élevé pour valider pleinement<br />

l’hypothèse de viscosité. Néanmoins, ce modèle donne de bons résultats si on se réfère aux tests a priori<br />

(Moreau 2006) et a posteriori (Kaufmann, Moreau, Simonin, and Helie 2006).<br />

2.5.3 Remarque sur le sens de l’opérateur statistique<br />

Il est parfois intéressant de rappeler que cette statistique est différente d’une approche de type RANS<br />

puisqu’elle consiste à appliquer une moyenne d’ensemble non pas sur les équations de Navier-Stokes<br />

comme en RANS mais directement sur l’équation de Boltzmann de transport de la FDP.<br />

2.6 Equations du gaz filtrées<br />

On rappelle ici les équations filtrées pour la phase gazeuse. De la même façon que pour les équations du<br />

liquide, les équations du gaz sont filtrées spatialement avec un noyau G ∆ f<br />

de taille caratéristique ∆ f . Dans<br />

la littérature, plusieurs auteurs proposent une dérivation des équations filtrées (Sirignano 2005; Carrara<br />

and DesJardin 2006).<br />

52


2.6 Equations du gaz filtrées<br />

Comme pour le liquide, la quantité f filtrée s’écrit :<br />

¯f (x) =<br />

Z<br />

f (x)G ∆ f<br />

(x ′ − x)dx ′ (2.85)<br />

La moyenne de Favre ˜f (x) est habituellement utilisée pour s’affranchir des fluctuations de densité, elle<br />

est écrite ici à l’aide de la fraction volumique de gaz sous la forme :<br />

α g ρ g ˜f (x) =<br />

Z<br />

α g ρ g f (x)G ∆ f<br />

(x ′ − x)dx ′ (2.86)<br />

où α g ρ g est la densité filtrée rapportée au volume occupé par le gaz.<br />

On obtient alors les équations suvantes :<br />

∂<br />

∂t α gρ g + ∂ α g ρ g Ũ g = Γ g = −Γ l (2.87)<br />

∂x i<br />

∂<br />

∂t α gρ g Ũ g,i + ∂<br />

∂<br />

α g ρ g Ũ g,i Ũ g, j = −α g P g + ∂ (<br />

t τg,i, j + τ ) g,i, j − α lρ l<br />

(U g,i −U l,i )+U l,i Γ<br />

∂x j ∂x i ∂x j τ p<br />

(2.88)<br />

∂<br />

∂t α gρ g Ẽ g + ∂<br />

∂α g<br />

α g ρ g Ũ g, j Ẽ g = −P g +U l,i F drag − ∂ U g,i (Pδ i, j − τ g,i, j ) − ∂ (<br />

t qg, j + q )<br />

g, j<br />

∂x j ∂t<br />

∂x j ∂x j<br />

( ) 1<br />

+Λ g + Φ g +<br />

2 U l,i 2 Γ (2.89)<br />

Le tenseur visqueux laminaire filtré s’écrit :<br />

( )<br />

τ g,i, j = −α g ρ g U ˜g,i<br />

U g, j −Ũ g,i Ũ g, j<br />

(2.90)<br />

Les termes de sous-maille notés “ t ” font intervenir la fraction volumique de gaz puisqu’ils s’écrivent :<br />

τ g,i, j<br />

t<br />

q g, j<br />

t<br />

( )<br />

= −α g ρ g U ˜g,i<br />

U g, j −Ũ g,i Ũ g, j<br />

= −α g ρ g<br />

(Ũg,i E g −Ũ g,i Ẽ g<br />

)<br />

(2.91)<br />

(2.92)<br />

53


CHAPITRE 2 : Approche statistique<br />

2.7 Bilan des équations par approche statistique<br />

Les équations obtenues pour la phase gazeuse sont :<br />

∂<br />

∂t α gρ g + ∂<br />

∂x i<br />

α g ρ g Ũ g = Γ g = −Γ l (2.93)<br />

∂<br />

∂t α gρ g Ũ g,i + ∂<br />

∂<br />

α g ρ g Ũ g,i Ũ g, j = −α g P g + ∂ (<br />

t τg,i, j + τ ) g,i, j − α lρ l<br />

(U g,i −U l,i )+U l,i Γ (2.94)<br />

∂x j ∂x i ∂x j τ p<br />

∂<br />

∂t α gρ g Ẽ g + ∂<br />

∂α g<br />

α g ρ g Ũ g, j Ẽ g = −P g +U l,i F drag − ∂ U g,i (Pδ i, j − τ g,i, j ) − ∂ (<br />

t qg, j + q )<br />

g, j<br />

∂x j ∂t<br />

∂x j ∂x j<br />

( ) 1<br />

+Λ g + Φ g +<br />

2 U l,i 2 Γ (2.95)<br />

Les équations obtenues pour la phase liquide sont :<br />

∂<br />

∂t ¯n l + ∂ ¯n l Û l,i = 0 (2.96)<br />

∂x i<br />

∂<br />

∂t ρ lᾱ l + ∂ ρ l ᾱ l Û l,i = Γ l (2.97)<br />

∂x i<br />

∂<br />

∂t ᾱlρ l Û l,i + ∂<br />

∂<br />

ᾱ l ρ l Û l,i Û l, j = Û l,i Γ l − ᾱ l<br />

¯P g + ᾱlρ )<br />

l<br />

(Ûg,i −Û l,i − ∂ ᾱ l ρ l ̂δRl,ij − ∂ T l,ij (2.98)<br />

∂x j ∂x i τ p ∂x j ∂x j<br />

∂<br />

∂t ᾱlρ l ̂δθl + ∂ ᾱ l ρ l ̂δθl Û l,i = ̂δθ l Γ l −<br />

∂x 2ᾱlρ l<br />

∂<br />

̂δθl − ᾱ l ρ l ̂δRl,ij Û l,i + ∂ ᾱ l ρ l̂δKl,ii j<br />

i τ p ∂x j ∂x j<br />

+Π δθl − ∂ Q l, j<br />

∂x j<br />

(2.99)<br />

∂<br />

∂t ᾱlρ l Ĥ l + ∂ ᾱ l ρ l Ĥ l Û l,i<br />

∂x i<br />

= Π l (2.100)<br />

54


Chapitre 3<br />

Conclusions sur les équations diphasiques<br />

bi-fluides<br />

Dans les deux chapitres précédents les équations du système diphasique ont été obtenues par moyenne<br />

volumique ainsi que par le formalisme mésoscopique. Même si ces équations présentent de fortes similitudes,<br />

il faut néanmoins rappeler que les hypothèses utilisées pour les obtenir sont nettemennt différentes.<br />

Ainsi pour la moyenne volumique, la notion d’échelle est explicite puisqu’elle intervient par l’intermédiaire<br />

du volume de contrôle. Le terme de fluctuation < χ g ρu ′′<br />

i u′′ j > dans l’équation de quantité de mouvement<br />

représente donc une fluctuation à une échelle inférieure à la taille du volume de contrôle. Il contient donc<br />

à la fois une contribution du mouvement corrélé ainsi que du mouvement décorrélé. Dans le formalisme<br />

mésoscopique, la moyenne d’ensemble n’impose pas d’échelle. Le tenseur des vitesses décorrélées δŘ p,ij<br />

ne contient que la contribution décorrélée et ce à toutes les échelles. Bien sûr, l’application d’un filtre<br />

<strong>LES</strong> implique à nouveau une notion d’échelle même avec le mouvement décorrélé. C’est pourquoi des<br />

termes de sous-maille apparaissent. L’avantage de l’approche mésoscopique est de séparer clairement<br />

le mouvement mésoscopique, le mouvement décorrélé et le mouvement de sous-maille. Concrètement<br />

cette séparation et la modélisation de l’énergie décorrélée est particulièrement intéressante dans le cas<br />

des écoulements chargés dans lesquels les gouttes sont susceptibles de se rencontrer. La modélisation de<br />

cette rencontre ne peut se faire que si l’on prend en compte une ’agitation’ des gouttes dans un nuage.<br />

Cette décorrélation pourrait être calculée en transportant différents moments en vitesse comme pour une<br />

approche de type DQMOM. L’approche choisie ici avec un terme d’énergie permet de limiter le temps<br />

de calcul et a montré de bons résultats en THI (Riber 2007; Moreau 2006). Il reste néanmoins à adapter<br />

cette approche pour les <strong>injection</strong>s dans les moteurs à piston.<br />

Une autre différence concerne la nature des inclusions liquides. Dans l’approche volumique, puisque les<br />

équations de Navier-Stokes sont utilisées pour les deux phases, il est possible de traiter des ligaments ou<br />

une colonne de liquide et prendre en compte la physique à l’intérieur de la phase liquide. L’hypothèse de<br />

sphéricité n’apparaît que pour la modélisation de la force de traînée ou de l’évaporation. Cette approche<br />

55


CHAPITRE 3 : Conclusions sur les équations diphasiques bi-fluides<br />

semble donc plus adaptée à la sortie immédiate de l’injecteur dans laquelle l’atomisation primaire est<br />

importante.<br />

Dans l’approche mésoscopique, les inclusions sont considérées comme solides, c’est-à-dire comme des<br />

points matériels avec une propriétée de taille. Conceptuellement, ces deux approches sont donc très<br />

différentes même si certains termes semblent comparables.<br />

Dans le travail de cette thèse, l’approche mésoscopique est choisie pour sa capacité à bien différencier<br />

les types de mouvement de la phase liquide. Elle possède également des propriétées intéressantes de<br />

stabilité par l’ajout d’une ’viscosité’ et d’une ’pression’ dans la phase liquide. Ces points seront discutés<br />

au chapitre 5<br />

56


Deuxième partie<br />

Développements de AVBP pour le calcul de<br />

l’<strong>injection</strong> directe<br />

57


Introduction<br />

Le modèle diphasique eulérien a été initialement développé dans AVBP pour des écoulements diphasiques<br />

très dilués. Comme nous l’avons vu en introduction, cette hypothèse d’écoulement dilué convient<br />

dans le cas d’<strong>injection</strong> dans des chambres aéronautiques mais dans le cas de sprays de type essence ou<br />

Diesel elle n’est plus valable. Le modèle diphasique présenté au chapitre 2 doit donc être adapté aux<br />

cas des fractions volumiques élevées et donc prendre en compte les phénomènes physiques qui y sont<br />

rattachés.<br />

Cette adaptation de la physique doit aussi être complétée d’une adaptation numérique du code AVBP<br />

pour le calcul moteur. Les fortes pressions d’<strong>injection</strong> rencontrées dans le cas de l’<strong>injection</strong> Diesel par<br />

exemple ainsi que les forts gradients de vitesse ou de fraction volumique dans le spray sont très délicats<br />

àgérer numériquement. Une partie du travail de thèse a donc porté sur l’amélioration de la robustesse du<br />

code tout en limitant la diffusivité numérique.<br />

L’interaction des gouttes avec les parois dans les moteurs à combustion interne est une problématique<br />

importante tant d’un point de vue numérique que physique. Nous discuterons de cette problématique en<br />

fin de chapitre.<br />

Enfin, le mouvement de maillage mis en place par Moureau et al. (2004, Moureau (2004) pour la partie<br />

monophasique du code AVBP doit être étendu à la partie liquide, et donc aux équations de conservation<br />

du liquide.<br />

59


Chapitre 4<br />

Modélisation physique des écoulements<br />

diphasiques denses<br />

4.1 Classification des régimes diphasiques<br />

Selon Elghobashi (1991, Elghobashi (1994), on peut classer les écoulements diphasiques en différents<br />

régimes (Fig. 4.1).<br />

FIG. 4.1 – Classification des régimes d’écoulements diphasiques selon Elghobashi (1994)<br />

Ce classement s’organise en fonction de la fraction volumique de liquide α l ainsi que d’un rapport de<br />

temps caractéristiques : τ p est le temps caractéristique de Stokes alors que τ κ = ν/ε,où ε est la dissipation<br />

61


CHAPITRE 4 : Modélisation physique des écoulements diphasiques denses<br />

d’énergie cinétique turbulente, est le temps caractéristique relatif à l’échelle de Kolmogorov. Le nombre<br />

noté S t est le nombre de Stokes défini dans le cas d’un écoulement turbulent par :<br />

S t = τ p<br />

τ t (4.1)<br />

où τ t est le temps caractéristique des plus grands tourbillons de la phase gazeuse.<br />

D’après ce classement, trois grandes régions peuvent être distinguées. Dans la première région, dite de<br />

’one-way couling’, pour α l < 10 −6 , les particules n’ont aucun effet sur la turbulence du fluide, néanmoins<br />

le fluide peut avoir une influence sur la dynamique des particules. Quand la fraction volumique de liquide<br />

augmente jusqu’à α l = 10 −3 , les particules peuvent influencer la turbulence du fluide (’two-way<br />

couling’). Elles peuvent soit dissiper l’énergie turbulente si leur Stokes est faible (zone A), soit contribuer<br />

à l’augmentation de l’énergie cinétique turbulente si leur Stokes est fort (zone B). Dans la zone A,<br />

l’énergie turbulente est dissipée par le travail de la force de traînée qui accélère les particules. Dans la<br />

zone B, la forte inertie des particules provoque un détachement tourbillonnaire qui crée ou augmente<br />

l’énergie turbulente. Ces mécanismes sont les mécanismes prépondérants pour la modulation de la turbulence<br />

gazeuse par des particules solides. Quand la fraction volumique augmente et dépasse α l > 10 −3 ,<br />

la distance entre les particules diminue si bien que les interactions entre les particules entrent en compte<br />

(’four-way couling’). D’après ce classement, dans le cas des sprays, et étant donné la forte charge de<br />

liquide, il semble difficile d’omettre les interactions entre particules. En revanche, l’importance des collisions<br />

par rapport au couplage fluide-particules reste à évaluer. Pour des fractions volumiques de liquide<br />

de l’ordre de α l > 0.1, la turbulence du gaz n’a plus qu’un effet limité sur le mouvement des gouttes.<br />

4.2 Importance des collisions<br />

Comme nous l’avons vu, les principales différences entre une zone fortement chargée en gouttelettes et<br />

une zone très diluée sont les intéractions particules-particules. Pour s’en rendre compte, il est utile de<br />

comparer le temps de relaxation τ p avec le temps caractéristique des collisions τ c .<br />

Le temps de relaxation d’une goutte de diamètre d, de masse volumique ρ l évoluant à un Reynolds Re et<br />

subissant un coefficient de traînée C d ≈ 24/Re s’exprime par :<br />

τ p =<br />

4d 2 ρ l<br />

3µ g C d Re d<br />

≈ d2 ρ l<br />

18µ g<br />

(4.2)<br />

Le temps caractéristique de collision, qui est le temps qui sépare deux collisions pour une goutte, est<br />

exprimé en utilisant la théorie cinétique des gaz (Chapman and Cowling 1970) et en faisant l’analogie<br />

entre l’énergie d’agitation moléculaire et la Random Uncorrelated Energy (RUE = δθ, voir chapitre 2 ).<br />

On obtient :<br />

62


4.2 Importance des collisions<br />

τ c =<br />

√<br />

d 3π<br />

24g 0 α l 2RUE<br />

(4.3)<br />

dans lequel g 0 est un paramètre que l’on explicitera ultérieurement et que l’on calcule par la formule<br />

empirique g 0 =(1 − α l<br />

α m<br />

) −2.5α m<br />

(Lun and Savage 1986) pour laquelle α m est la fraction volumique de<br />

liquide maximum et qui correspondant à un entassement maximum. . Par exemple pour des particules<br />

sphériques rigides, on a α m ≈ 0.64.<br />

Le rapport τ ratio entre ces deux temps de collision est :<br />

τ ratio = τ c<br />

τ p<br />

≈<br />

√<br />

3µ g 3π<br />

4dg 0 ρ l α l 2RUE<br />

Pour des gouttes de 20µm, de masse volumique ρ l = 800kg.m −3 dans une chambre de gaz de viscosité<br />

dynamique µ g = 1.5kg.m −1 .s −1 et en prenant α m = 0.7,la figure 4.2 montre l’évolution de ce rapport<br />

pour différentes valeurs de RUE (en m 2 .s −2 ) en fonction de la fraction volumique de liquide α l .<br />

(4.4)<br />

FIG. 4.2 – Rapport des temps caractéristiques de collision et de relaxation<br />

On remarque que quelle que soit le valeur de RUE (10m 2 .s −2 ; 100m 2 .s −2 ou 1000m 2 .s −2 ), le temps<br />

de collision est inférieur au temps de relaxation pour une fraction volumique de liquide de l’ordre de<br />

63


CHAPITRE 4 : Modélisation physique des écoulements diphasiques denses<br />

10 −3 . Ce qui veut dire que même pour des écoulements qui pourraient être considérés comme ’dilués’,<br />

les phénomènes de collisions ont un rôle important et ne peuvent pas être négligés. Ils sont d’autant plus<br />

importants que la fraction volumique de liquide est élevée et que l’“agitation” (RUE) est élevée. Il est<br />

donc nécessaire de prendre en compte les collisions dans le calcul.<br />

4.3 Prise en compte des collisions<br />

Les collisions peuvent être prises en compte de différentes manières. La nature même des équations diphasiques<br />

bi-fluide obtenues par approche volumique ou par approche statistique ne permet pas d’éviter<br />

les zones de fortes concentration de liquide dans lesquelles la fraction volumique de liquide prend des<br />

valeurs élevées. Pour éviter ces accumulations, certains auteurs ajoutent un terme, dit de ‘pression collisionnelle’<br />

G(α g )∂α g /∂x i , dans l’équation de quantité de mouvement du liquide. Ce terme permet de<br />

stabiliser numériquement le calcul (Massoudi et al. 1992) et agit très fortement lorsque la fraction volumique<br />

de liquide se rapproche d’une valeur limite associée à la fonction G(α g ). Différents modèles pour<br />

G(α g ) peuvent être utilisés (Enwald et al. 1996), citons par exemple : G(α g )=exp(−500(α g − 0.46)).<br />

L’inconvénient de ce type de modèle est que le fondement physique reste àdéterminer et qu’il n’influe<br />

en rien sur le mouvement décorrélé bien que les collisions puissent agir comme terme de production ou<br />

de dissipation.<br />

Pour rappel, le principal phénomène physique contribuant à l’évolution du RUM, en écoulement dilué,<br />

est la traînée : sans traînée l’énergie décorrélée reste constante. Pour des fractions volumiques supérieures<br />

à α l = 10 −3 , le phénomène prépondérant n’est plus la traînée mais les interactions gouttes-gouttes (voir<br />

section 4.2) et il faut adapter l’équation de conservation de RUE pour prendre en compte les collisions.<br />

L’idée principale développée ci-dessous est donc de modéliser le taux de variation collisionnel de chaque<br />

quantité ψ : C(ψ) (cf. Eq. 2.5). Les collisions intervienent dans la modélisation du tenseur de vitesse<br />

décorrélée δŘ l,ij ainsi qu’au niveau des corrélations triples Ǩ l,i jk (voir section 2.2). La modélisation de<br />

la viscosité ̂ν RUV (cf. Eq. 2.51) et du coefficient de diffusion ̂κ RUV (cf. Eq. 2.52) doit donc être adaptée.<br />

Pour cela, on utilise la théorie cinétique des gaz denses développée par Jenkins and Richman (1985).<br />

L’utilisation de cette théorie a fait l’objet de nombreuses études. On citera notamment les travaux de<br />

(Simonin 1991) sur des jets ronds turbulents, de (He and Simonin 1993) pour des écoulements confinés<br />

chargés de particules, de Balzer et al. (1996) et Boelle (1997) pour des lits fluidisés et enfin Boelle et al.<br />

(1995) pour la validation en écoulement cisaillé simple. Une revue complète de la simulation turbulente<br />

en lits fluidisés est proposée par Peirano and Leckner (1998). Le modèle de collision présenté ici ainsi<br />

que la dérivation des équations et des différents termes collisionnels sont très largement inspirés de cette<br />

revue et des travaux de Boelle (1997).<br />

64


4.4 Modélisation des termes collisionnels<br />

4.4 Modélisation des termes collisionnels<br />

En suivant la démarche de Peirano and Leckner (1998) on fait l’analogie entre la température granulaire<br />

et l’énergie décorrélée puisque le formalisme est identique.<br />

4.4.1 Taux de variation collisionnel<br />

Le taux de variation collisionnel de la quantité ψ est :<br />

Z ( ∂ ˇ<br />

)<br />

f p<br />

C(ψ) = ψ dc p (4.5)<br />

∂t<br />

coll<br />

Jenkins and Richman (1985) proposent de décomposer ce terme sous la forme :<br />

C(ψ) = χ(ψ) − ∂ Θ i (ψ) − ∂U ( )<br />

l, j ∂<br />

Θ i ψ<br />

∂x i ∂x i ∂δu p, j<br />

(4.6)<br />

Le calcul de ces termes fait intervenir la fonction de distribution paire f 2 (x A ,x B ,c pA ,c pB ,t) ainsi que<br />

la variation de la quantité ψ durant la collision. La fonction de distribution paire est définie telle que<br />

f 2 (x A ,x B ,c pA ,c pB ,t)dx A dx B dc pA dc pB représente la probabilité de trouver une paire de particules A et<br />

B dans un volume x A + dx A et x B + dx B avec des vitesses comprises entre c pA et c pA + dc pA et c pB et<br />

c pB + dc pB respectivement.<br />

Le terme χ(ψ) est un terme source, il représente la perte de la quantité ψ par collision inélastique :<br />

Z<br />

χ(Ψ)= ((ψ ′ B + ψ ′ A) − (ψ B + ψ A )) f 2 (x A ,x B ,c A ,c B ,t)d 2 p(g.k)dkdc A dc B (4.7)<br />

g.k>0<br />

où g = c pA − c pB est la vitesse relative entre les deux particules et k est le vecteur unité défini par dk =<br />

x B − x A avec g.k > 0. La propriété ψ d’une particule est notée ψ ′ après la collision.<br />

Θ i (ψ) est un terme de flux, il réprésente le transport de ψ durant les collisions :<br />

Z<br />

(<br />

Θ i (Ψ)= (Ψ ′ A − Ψ A )k i 1 − d )<br />

pk j ∂<br />

+ ... f 2 (x A ,x B ,c A ,c B ,t)d 2<br />

g.k>0<br />

2! ∂x<br />

p(g.k)dkdc A dc B (4.8)<br />

j<br />

Le dernier terme de l’Eq. (4.6) doit être inclus lorsque ψ dépend de la fluctuation δu p, j . Ce terme<br />

représente une production de ψ par le gradient de vitesse moyenne.<br />

Pour calculer le terme C(ψ), il faut donc trouver une expression pour f 2 et calculer les termes ∆ψ =<br />

(ψ ′ B + ψ′ A ) − (ψ B + ψ A ) et ψ ′ A − ψ A.<br />

4.4.2 Collisions binaires<br />

On considère une collision binaire inélastique entre deux particules A et B de masse m et de diamètre d p .<br />

La modélisation utilisée ne prend pas en compte la coalescence ni la polydispersion. Tous ces différents<br />

65


CHAPITRE 4 : Modélisation physique des écoulements diphasiques denses<br />

phénomènes physiques modifient significativement les bilans de quantité de mouvement et d’énergie<br />

pendant les collisions et donc les fermetures des termes collisionnels. Dans le travail proposé ici, on se<br />

limite aux effets prépondérants associés aux collisions et on néglige ces phénomènes.<br />

La variation de quantité de mouvement J des particules A et B sont identiques :<br />

J = mc ′ pA − mc pA = mc ′ pB − mc pB (4.9)<br />

De plus :<br />

g ′ .k = −e(g.k) (4.10)<br />

où g ′ = c ′ pA − c′ pB et e est le coefficient d’inélasticité ou coefficient de restitution. Ce coefficient, qui<br />

représente la perte d’énergie pendant la collision, varie entre 0 et 1, et vaut 1 quand la collision est<br />

élastique. A partir des Eq.(4.9) et (4.10), on peut calculer J :<br />

J i = 1 2 m(1 + e)(g jk j )k i (4.11)<br />

A partir des Eqs.(4.9)-(4.11), il est ainsi possible de trouver les variations des moments d’ordre 1, 2 et 3<br />

en vitesse et donc les termes ∆ψ et ψ ′ A − ψ A (Jenkins and Richman 1985).<br />

4.4.3 Fonction de distribution paire<br />

La fonction de distribution paire f 2 peut s’exprimer simplement par le produit des deux fonctions de distribution<br />

f 1 (Chapman and Cowling 1970) de chaque particule corrigé par le facteur g 0 ≥ 1 qui représente<br />

la fonction de distribution radiale :<br />

f 2 (x A ,x B ,c pA ,c pB ,t) = g 0 (x) f 1 (x − 1 2 d p,c pA t) f 1 (x + 1 2 d p,c pB ,t) (4.12)<br />

g 0 prend en compte le fait que les fonctions de distribution des deux particules ne sont pas statistiquement<br />

indépendantes. En pratique, elle prend en compte le fait que le nombre de collisions augmente lorsque<br />

les particules sont très proches. Lun and Savage (1986) proposent la formule empirique suivante : g 0 =<br />

(1 − α l<br />

α m<br />

) −2.5α m<br />

.<br />

Les deux propriétées importantes de la fonction g 0 sont qu’elle doit tendre vers 1 pour des fractions<br />

volumiques faibles et vers l’infini quand la fraction volumique tend vers un compactage maximum (α m ).<br />

La fonction de Lun and Savage (1986) répond à ces deux propriétés et a montré de bons résultats en<br />

écoulements cisaillés fortement chargés en petites particules.<br />

4.4.4 Développement de Grad<br />

Enfin, pour obtenir l’expression finale des termes collisionnels et la modélisation du tenseur des vitesses<br />

décorrélées, il faut faire une hypothèse sur la forme de la fonction de distribution. Pour cela, Grad (1949)<br />

66


4.4 Modélisation des termes collisionnels<br />

propose d’écrire la fonction f 1 comme un développement infini de la distribution de Maxwell f 0 à l’aide<br />

de polynômes d’Hermite H n i (c) :<br />

f 1 (x,c p ,t) = f 0 (x,c p ,t)<br />

( ∞∑<br />

n=0<br />

)<br />

1<br />

n! an i (x,t)Hi n (c p )<br />

(4.13)<br />

où les tenseurs a n i (x,t) sont symétriques pour tous leurs indices et f 0 est la fonction de distribution de<br />

Maxwell :<br />

f 0 (x,c p ,t)=<br />

( )<br />

2<br />

ň l<br />

−3δu p,i<br />

( ) 3/2<br />

exp<br />

2/3πδˇθ l<br />

4δˇθ l<br />

(4.14)<br />

Grad propose de se limiter à une troncature du troisième ordre au lieu d’un développement infini :<br />

(<br />

f 1 (x,c p ,t) = H 0 + a i Hi 1 + 1 2! a ijHij+ 2 1 )<br />

3! a i jmHi 3 jm f 0 (x,c p ,t) (4.15)<br />

Chaque polynôme d’Hermite est défini en fonction des dérivés de f 0 :<br />

(<br />

f 1 ∂<br />

(x,c p ,t) = 1 + a i + 1 ∂c p,i 2! a ∂ 2<br />

ij + 1 ∂c p,i ∂c p, j 3! a ∂ 3 )<br />

i jm<br />

f 0 (x,c p ,t) (4.16)<br />

∂c p,i ∂c p, j ∂c p,m<br />

avec<br />

H 0 = 1 (4.17)<br />

Hi 1 = 1 ∂ f 0<br />

f 0 = − 3δu p,i<br />

∂c p,i 2δˇθ l<br />

(4.18)<br />

H 2 ij = 1 f 0 ∂ 2 f 0<br />

∂c p,i ∂c p, j<br />

= − 3δ ij<br />

2δˇθ l<br />

+ 9δu p,iδu p, j<br />

4δˇθ 2 l<br />

Hi 3 jm = 1 ∂ 3 f 0<br />

f 0 = 9(δu p,iδ jm + δu p, j δ im + δu p,m δ ij )<br />

∂c p,i ∂c p, j ∂c p,m 4δˇθ 2 − 27δu p,iδu p, j δu p,m<br />

l<br />

8δˇθ 3 l<br />

(4.19)<br />

(4.20)<br />

L’approximation à l’ordre 3 dans l’Eq. (4.15) n’est valable que dans le cas où l’écoulement ne varie pas<br />

trop rapidement. De plus, comme souligné par Boelle et al. (1995) par comparaison avec des simulations<br />

numériques lagrangiennes, la fonction de distribution de Grad n’a pas la bonne forme dans le cas d’une<br />

forte anisotropie du champ des vitesses décorrélées et est donc limitée aux cas de faibles anisotropies où<br />

on préfère la forme proposée par Richmann (1989). Cependant, la distribution de Richmann ne permet<br />

pas de dériver les termes collisionnels de manière générale.<br />

A partir des Eq. (2.24) et Eq. (4.16 ) il est possible d’obtenir des relations entres a i ,a ij et a i jm et les<br />

moments en vitesse. Appliquée à ψ = 1 on trouve que a i = 0. De plus, Jenkins and Richman (1985)<br />

montrent que :<br />

δŘ l,ij = 2δˇθ l<br />

3 δ ij+ a ij ⇒ +a ii = 0 (4.21)<br />

δǨ l,i jm = a i jm (4.22)<br />

δ ˇM l,i jmn = 4/3(δˇθ l ) 2 δ (ij δ mn) + 4δˇθ l a (ij δ mn) (4.23)<br />

67


CHAPITRE 4 : Modélisation physique des écoulements diphasiques denses<br />

où δ ˇM p,i jmn =< δu p,i δu p, j δu p,m δu p,n > l est le moment d’ordre 4 en vitesse. D’après Grad, le système de<br />

20 inconnues ( ˇα l , Ǔ l,i ,a ij , a i jm ) peut être réduit en un système de 13 inconnues en utilisant une contraction<br />

du tenseur du troisième ordre :<br />

La distribution f 1 peut donc être réécrite :<br />

(<br />

f 1 (x,c p ,t) =<br />

a i jm = 1 5 (a innδ jm + a jnn δ in + a mnn δ ij ) (4.24)<br />

1 + 9a ij<br />

8(δˇθ l ) 2 δu p,iδu p, j +<br />

9a imm<br />

40(δˇθ l ) 2 (<br />

3δu<br />

2<br />

p,i<br />

2δˇθ l<br />

− 5<br />

)δu p,i<br />

)<br />

f 0 (x,c p ,t) (4.25)<br />

Le système de 13 inconnues peut être résolu avec l’équation de conservation de la masse, de la quantité de<br />

mouvement, de RUE et des équations de transport des a ij = δŘ ∗ l,ij et a imm = δǨ l,imm . L’équations de transport<br />

des a ij est obtenue à partir des Eq. (2.20) avec ψ = δu p,i u p, j , ψ = δu p,i u p,i et des Eq. (4.21), (4.22)<br />

et (4.24). L’équation de transport des a imm est obtenue à partir des Eq. (2.20) avec ψ = δu p,i δu p,m δu p,m<br />

et des Eq. (4.21) à(4.24). Ces équations de transport ne sont pas réécrites dans ce manuscrit mais le<br />

lecteur intéressé pourra lire, par exemple, la revue de Peirano and Leckner (1998).<br />

4.4.5 Théorie linéaire<br />

Il est maintenant nécessaire d’expliciter les termes de collisions en utilisant la fonction de distribution<br />

calculée précédemment à l’Eq. (4.25). Pour cela, Jenkins and Richman (1985) considèrent des faibles<br />

perturbations (domaine linéaire) autour de l’état de Maxwell. Ils arrivent ainsi à exprimer les termes de<br />

collision χ(ψ) de l’Eq. (4.7) et Θ i (ψ) de l’Eq. (4.8) en fonction, notamment, des coefficients a ij et a i j j :<br />

χ(m p u p,i ) = 0 (4.26)<br />

Θ j (m p u p,i ) = 2α 2 l ρ l g 0 (1 + e) 2δˇθ l<br />

3 δ ij<br />

√<br />

− 4 2δˇθ l<br />

5 α2 l ρ l dg 0 (1 + e)<br />

3π (2S l,ij+ S l,mm δ ij )<br />

+ 4 5 α2 l ρ l g 0 (1 + e)a ij (4.27)<br />

√<br />

χ( 1 2 m pδu p, j δu p, j ) = 12<br />

d 2 α2 l ρ l g 0 (e 2 2δˇθ l 2δˇθ l<br />

− 1)<br />

3π 3<br />

+3α 2 l ρ l g 0 (1 − e 2 ) 2δˇθ l<br />

3 S l,mm (4.28)<br />

√ ( )<br />

Θ i ( 1 2 m pδu p, j δu p, j ) = − 6 5 α2 l ρ l g 0 (1 + e)a i j j − 4α 2 2δˇθ l ∂ 2δˇθ l<br />

l dρ l g 0 (1 + e)<br />

(4.29)<br />

3π ∂x i 3<br />

Il reste maintenant à expliciter et faire des hypothèses sur les termes a ij et a i j j qui sont les tenseurs δŘ ∗ l,ij<br />

et δǨ l,imm respectivement. Ces hypothèses ainsi que la modélisation finale retenue sont détaillés dans la<br />

section suivante.<br />

68


4.5 Nouvelles équations bi-fluide pour les écoulements chargés<br />

4.5 Nouvelles équations bi-fluide pour les écoulements chargés<br />

La prise en compte des collisions a deux modifications essentielles sur les équations du modèle bi-fluide.<br />

Premièrement, la contribution cinétique du tenseur de corrélation des vitesses résiduelles est modifiée<br />

par la prise en compte de l’effet des collisions sur le libre parcours moyen des particules. De plus, une<br />

contribution collisionnelle est rajoutée par les termes de type C(ψ). Ici,et afin de respecter le formalisme<br />

mésoscopique, les corrélations en vitesse fluide-particule de type < u ′ g,i δu p,i > l ne sont pas prises en<br />

compte. En effet, u ′ g,i , étant la fluctuation de vitesse de la phase gazeuse vue par la particule, on a u′ g,i = 0<br />

puisque la moyenne d’ensemble sur les réalisations de la phase liquide se fait pour une seule réalisation<br />

de la phase gazeuse.<br />

Les seules équations présentant des modifications sont les équations de conservation de quantité de mouvement<br />

et d’énergie décorrélée. Elles sont rappelées ci-dessous, avec en gras les termes ajoutés par<br />

rapport aux équations sans collision :<br />

∂<br />

∂t ᾱlρ l Û l,i + ∂ ᾱ l ρ l Û l,i Û l, j = ᾱlρ )<br />

l<br />

(Ûg,i −Û l,i − ∂ ̂δRl,ij<br />

∂x j τ p ∂x j<br />

− ∂ P SGS − ∂ T<br />

∂x i ∂x<br />

l,ij+ ∗ C(m p u p,i ) (4.30)<br />

j<br />

∂<br />

∂t ᾱlρ l ̂δθl + ∂ ᾱ l ρ l ̂δθl Û l,i =<br />

∂x −2ᾱlρ l ̂δθl − ∂ ᾱ l ρ l̂δKl,ii j<br />

i τ p ∂x j<br />

∂<br />

−̂δR l,ij Û l,i + ( −P SGS − T ∗ ) ∂<br />

l,ij Û l,i<br />

∂x j ∂x j<br />

+C( 1 2 m pδu p,j δu p,j ) (4.31)<br />

En remplacant les termes collisionnels par leur expression simplifiée (Eq. 4.6) et le terme χ(m p δu p,i )<br />

étant nul, on obtient :<br />

∂<br />

∂t ᾱlρ l Û l,i + ∂ ᾱ l ρ l Û l,i Û l, j = ᾱlρ )<br />

l<br />

(Ûg,i −Û l,i − ∂<br />

)<br />

(̂δRl,ij + Θ j (m p δu p,i )<br />

∂x j τ p ∂x j<br />

− ∂ P SGS − ∂ Tl,ij ∗<br />

(4.32)<br />

∂x i ∂x j<br />

∂<br />

∂t ᾱlρ l ̂δθl + ∂ ᾱ l ρ l ̂δθl Û l,i =<br />

∂x −2ᾱlρ l ̂δθl − ∂ ᾱ l ρ l̂δKl,ii j<br />

i τ p ∂x j<br />

∂<br />

−̂δR l,ij Û l,i + ( −P SGS − T ∗ ) ∂<br />

l,ij Û l,i<br />

∂x j ∂x j<br />

+χ( 1 2 m pδu p,j δu p,j ) − ∂<br />

∂x i<br />

Θ i ( 1 2 m pδu p,j δu p,j )<br />

− ∂U l,i<br />

∂x j<br />

Θ j (m p δu p,i ) (4.33)<br />

Le tenseur ̂δR l,ij représente une contribution cinétique alors que les termes χ et Θ sont des contributions<br />

collisionnelles. On présente dans les sections suivantes la modélisation finale de ces deux contributions.<br />

69


CHAPITRE 4 : Modélisation physique des écoulements diphasiques denses<br />

4.5.1 Modélisation de la contribution cinétique<br />

Le tenseur de corrélation des vitesses résiduelles RUV est modélisé par une hypothèse de Boussinesq<br />

prenant en compte non seulement les effets de traînée comme dans les travaux de Kaufmann (2004) mais<br />

aussi les collisions :<br />

̂δR l,ij = 2 3<br />

̂δθ l δ ij − 2 ̂ν RUVc<br />

(Ŝ l,ij − Ŝl,mmδ ij<br />

3<br />

La viscosité ̂ν RUVc s’écrit dorénavant (Boelle et al. 1995) :<br />

̂ν RUVc = τ p<br />

3<br />

)<br />

2<br />

̂δθ l<br />

(1 + ᾱ l g 0<br />

5 (1 + e)(3e − 1)<br />

)<br />

= ̂P RUV δ ij − 2 ̂ν RUVc Ŝ ∗ l,ij<br />

(4.34)<br />

1<br />

(<br />

1 + τ p (1 + e)(3 − e)<br />

τ c 10<br />

) (4.35)<br />

L’indice c signifie que le terme a été modifié pour prendre en compte le temps collisionnel. Dans le cas<br />

des écoulements très dilués (α l → 0 et τ c → ∞ ) on retrouve ν RUVc = ν RUV . Cette viscosité ’collisionnelle’<br />

apparaît donc comme une extension du coefficient “classique” de Kaufmann (2004) aux cas fortement<br />

chargés, par diminution du libre parcours moyen. Fondamentalement, même dans le cas collisionnel,<br />

l’hypothèse de Boussinesq est toujours utilisée mais on pourrait aussi utiliser une équation de transport<br />

pour le tenseur ̂δR l,ij .<br />

Le coefficient de diffusion ̂κ RUVc évolue également. Il est tel que :<br />

̂δK l,ii j = −̂κ RUVc<br />

∂ ̂δθ l<br />

∂x j<br />

(4.36)<br />

avec (Boelle et al. 1995):<br />

(<br />

3<br />

̂κ RUVc = 2 1 + ᾱ l g 0<br />

̂δθ l (<br />

3 9<br />

+<br />

5τ p<br />

)<br />

5 (1 + e)2 (2e − 1)<br />

(19 − 33e)(1 + e)<br />

100τ c<br />

) (4.37)<br />

De même que pour la viscosité, le coefficient de diffusion présente un bon comportement dans les zones<br />

diluées (α l → 0) où il tend vers la valeur “classique” κ RUV = 10<br />

27 τ pδθ p (Kaufmann 2004).<br />

4.5.2 Modélisation de la contribution collisionnelle<br />

Pour l’équation de quantité de mouvement, un nouveau tenseur ᾱ l ρ l ̂δR<br />

c<br />

p,ij = Θ j (m p δu p,i ) apparaît dans<br />

l’équation de quantité de mouvement. Une hypothèse de Boussinesq est aussi appliquée sur ce tenseur.<br />

Pour cela, la viscosité collisionnelle ̂ν coll ainsi qu’une pression collisionnelle ̂P coll et un terme de type<br />

’bulk viscosity’ ̂ξ c sont introduits.<br />

Le terme collisionnel dans l’équation de quantité de mouvement s’écrit :<br />

70


4.5 Nouvelles équations bi-fluide pour les écoulements chargés<br />

C(m ̂ p u p,i ) = ∂ Θ j (m p δu p,i ) (4.38)<br />

∂x j<br />

avec :<br />

Θ j (m p δu p,i ) = ᾱ l ρ l ̂δR<br />

c<br />

l,ij<br />

=<br />

(<br />

̂P coll − ̂ξ c<br />

∂Û l,k<br />

∂x k<br />

)δ ij − 2ᾱ l ρ l ̂ν RUVcoll Ŝ ∗ l,ij<br />

(4.39)<br />

La partie sphérique du tenseur fait apparaitre un terme de pression dite ’pression collisionnelle’ √<br />

̂P coll =<br />

4 2 ρ 3ᾱl l g 0 (1 + e) ̂δθ l ainsi qu’un terme du type ’bulk viscosity’ ̂ξ c = 4 2 2̂δθ<br />

ρ 3ᾱl l g 0 (1 + e)d p<br />

3π<br />

Pour la partie non-sphérique du tenseur, on peut définir une viscosité collisionnelle ̂ν coll définie par<br />

(Boelle et al. 1995):<br />

⎛<br />

⎛<br />

̂ν coll = ⎝ 4 5ᾱlg 0 (1 + e) ⎝ ̂ν RUVc + d<br />

√<br />

2̂δθ p<br />

3π<br />

⎞⎞<br />

⎠⎠ (4.40)<br />

Pour l’équation d’énergie décorrélée, le terme collisionnel est modélisé par :<br />

̂<br />

C( 1 2 m pδu p, j δu p, j ) = χ( 1 2 m pδu p, j δu p, j ) − ∂ Θ i ( 1 ∂x i 2 m pδu p, j δu p, j ) − ∂U l,i<br />

Θ j (m p δu p,i ) (4.41)<br />

∂x j<br />

1 − e 2<br />

≈ −ᾱ l ρ l<br />

̂δθl + ∂ (<br />

)<br />

∂<br />

ᾱ l ρ l ̂κ coll<br />

̂δθl − ∂U ( )<br />

l,i<br />

ᾱ l ρ l ̂δR<br />

c<br />

3τ<br />

} {{ c ∂x<br />

} j ∂x j ∂x l,ij<br />

(4.42)<br />

j<br />

} {{ } } {{ }<br />

I<br />

II<br />

III<br />

où ̂κ coll est le coefficient de diffusion par collision :<br />

̂κ coll = ᾱ l g 0 (1 + e)<br />

⎛<br />

⎝ 6 5 ̂κ RUV c<br />

+ 4 3 d √2 ̂δθ l<br />

3π<br />

⎞<br />

⎠ (4.43)<br />

Le terme (I) représente la dissipation d’énergie décorrélée par l’inélasticité des collisions. Pour ce terme,<br />

on se contente de l’approximation proposée par Peirano and Leckner (1998). L’hypothèse est que les<br />

termes de type d p U/(L √ δθ), dans lequel U est une vitesse caractéristique et L une longueur caractéristique<br />

sont petits.<br />

Le terme (II) représente la diffusion d’énergie décorrélée par collision. Enfin, le terme (III) représente la<br />

production de RUE par cisaillement et compression à travers les collisions. Les nouvelles équations de<br />

quantité de mouvement et d’énergie décorrélée obtenues sont présentées dans les sections suivantes.<br />

71


CHAPITRE 4 : Modélisation physique des écoulements diphasiques denses<br />

4.5.3 Équation de quantité de mouvement<br />

Le tenseur de contrainte total prenant en compte les contributions cinétique et collisionnelle est :<br />

(<br />

)<br />

̂δΣ tot<br />

p,ij = ̂P RUV + ̂P coll − ̂ξ ∂Û l,k<br />

( )Ŝ∗<br />

c δ i, j − 2ᾱ l ρ l ̂νRUVc + ̂ν coll<br />

∂x l,ij<br />

(4.44)<br />

k<br />

que l’on peut réécrire<br />

donc :<br />

̂δΣtot<br />

p,ij = ̂P tot − 2ᾱ l ρ l ̂ν tot Ŝl,ij ∗ . L’équation de quantité de mouvement filtrée devient<br />

∂<br />

∂t ᾱlρ l Û l,i + ∂ ᾱ l ρ l Û l,i Û l, j = ᾱlρ )<br />

l<br />

(Ûg,i −Û l,i − ∂ ̂P tot + ∂ 2ᾱ l ρ l ̂ν tot Ŝl,ij<br />

∗ ∂x j τ p ∂x i ∂x j<br />

− ∂<br />

∂x i<br />

P SGS − ∂<br />

∂x j<br />

T ∗<br />

l,ij (4.45)<br />

4.5.4 Équation de conservation de RUE<br />

L’équation de conservation de l’énergie décorrélée s’écrit dorénavant :<br />

∂<br />

∂t ᾱlρ l ̂δθl + ∂ ᾱ l ρ l ̂δθl Û l,i =<br />

∂x −2ᾱlρ l 1 − e 2<br />

̂δθl − ᾱ l ρ l<br />

̂δθl<br />

i τ p 3τ c<br />

− ∂ ᾱ l ρ<br />

tot l̂δK<br />

l,ii j<br />

− ̂δΣtot<br />

∂<br />

l,ij<br />

∂x j<br />

∂x j<br />

Û l,i + ( −P SGS − T ∗<br />

) ∂<br />

l,ij Û l,i (4.46)<br />

∂x j<br />

Les deux premiers termes du membre de droite représentent la dissipation d’énergie décorrélée par,<br />

respectivement, recorrélation par la traînée et inélasticité des collisions. Le troisième terme est un terme<br />

de diffusion. Le quatrième terme est le terme de production d’énergie décorrélée par les effets indirects<br />

de la phase porteuse et par les collisions. Il provient du terme diffusif du tenseur RUV dans l’équation<br />

de quantité de mouvement. L’énergie prélevée dans le mouvement corrélé par diffusion est transférée en<br />

énergie décorrélée par ce terme. Cette énergie décorrélée est produite par compression et cisaillement à<br />

travers la corrélation avec la phase porteuse mais aussi par compression et cisaillement par choc entre les<br />

particules. Les échanges d’énergie entre le mouvement corrélé, le mouvement décorrélé et le mouvement<br />

de sous-maille sont résumés sur la figure (4.3)<br />

Comme nous l’avons vu en §2.4.2, l’énergie transférée du mouvement corrélé résolu au mouvement de<br />

sous-maille est intégralement transférée en énergie décorrélée résolue.<br />

Sans les termes de sous-maille, on ne peut produire d’énergie décorrélée puisque tous les termes de<br />

production sont proportionnels à l’énergie décorrélée. Le terme de sous-maille, sous l’influence d’un<br />

gradient de vitesse du champ corrélé contribue donc à la production de RUE dans un champ initialement<br />

totalement corrélé. On comprend alors l’utilité des termes de sous-maille notamment dans le cas où un<br />

72


4.5 Nouvelles équations bi-fluide pour les écoulements chargés<br />

FIG. 4.3 – Principe du transfert d’énergie pour la phase liquide<br />

73


CHAPITRE 4 : Modélisation physique des écoulements diphasiques denses<br />

paquet de gouttes totalement corrélées, ayant une vitesse de déplacement non nulle, rencontre un paquet<br />

de gouttes aux repos (figure 4.4). Chaque paquet de gouttes n’ayant pas d’énergie décorrélée, l’apparition<br />

d’une énergie décorrélée ne se fera que quand les deux paquets seront dans la même maille. Le terme de<br />

production de sous-maille crée alors de la RUE .<br />

FIG. 4.4 – Cas de production d’énergie décorrélée par compression<br />

4.6 Influence des termes collisionnels<br />

Suite à la prise en compte des phénomènes de collisions, de nouvelles fermetures sont apparues dans<br />

les équations de QDM et de conservation de RUE. L’analyse suivante consiste àdéterminer comment<br />

évoluent ces grandeurs par rapport au modèle original d’AVBP qui ne prend pas en compte les collisions.<br />

Pour cela, on redéfinit les termes suivants :<br />

κ tot = κ RUVc + κ coll (4.47)<br />

ν tot = ν RUVc + ν coll (4.48)<br />

P RUV , ν RUV et κ RUV sont issus de la modélisation de Kaufmann (2004) dans le cas très dilué. Afin de<br />

quantifier l’influence des termes de collisions, on trace l’évolution, en fonction de la fraction volumique<br />

de liquide, des rapports P ratio , ν ratio et κ ratio définis par :<br />

P ratio = P coll<br />

P RUV<br />

; ν ratio = ν tot<br />

ν RUV<br />

et κ ratio = κ tot<br />

κ RUV<br />

On se place dans le cas (cf. §4.2) pour lequel on a calculé précédemment τ ratio c’est-à-dire pour des<br />

gouttes de 20µm de masse volumique ρ l = 800kg.m −3 avec un gaz environnant de viscosité cinématique<br />

µ g = 1.5Pa.s, et un coefficient de restitution de 0.8 .<br />

Les figures 4.5 et 4.6 présentent l’évolution de P ratio pour différentes valeurs de la fraction volumique<br />

maximum α m (voir l’expression de g 0 page 63).<br />

74


4.6 Influence des termes collisionnels<br />

P ratio<br />

=P coll<br />

/P RUV<br />

10<br />

1<br />

0.1<br />

α m<br />

=0.5<br />

α m =0.7<br />

α m<br />

=0.9<br />

P ratio<br />

=P coll<br />

/P RUV<br />

100<br />

10<br />

1<br />

α m =0.5<br />

α m =0.7<br />

α m<br />

=0.9<br />

0.01<br />

0.001<br />

0.001 0.01 0.1<br />

α l<br />

0.1<br />

0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9<br />

α l<br />

FIG. 4.5 – Evolution de P ratio en fonction de la<br />

fraction volumique de liquide pour différentes<br />

valeurs du paramètre α m .<br />

FIG. 4.6 – Evolution de P ratio en fonction de la<br />

fraction volumique de liquide pour différentes<br />

valeurs du paramètre α m . Zone dense<br />

On remarque que, d’après la Fig. 4.5, P coll est toujours inférieure à P RUV pour des fractions volumiques<br />

inférieures à 10 −1 et ce quelle que soit la valeur du paramètre α m . La pression de collision devient<br />

même prédominante dans les zones très chargées (Fig. 4.6) avec une croissance exponentielle quand α l<br />

se rapproche de α m . A noter que P ratio est une quantité indépendante de RUE.<br />

Les figures 4.7 et 4.8 montrent l’évolution des rapports ν ratio et κ ratio pour différentes valeurs de δθ =<br />

RUE (en m.s −1 ) en fonction de la fraction volumique de liquide α l . Ces résultats confirment le bon comportement<br />

dans les zones diluées puisque lim ν ratio = 1 et lim κ ratio = 1. La deuxième remarque est<br />

α l →0 α l →0<br />

que, excepté dans les zones très diluées ou très denses (α l ≈ α m ), la viscosité et la diffusivité, dans le cas<br />

collisionnel, diminuent fortement, quand la fraction volumique de liquide augmente, par rapport au cas<br />

sans collisions et ce d’autant plus que RUE est élevée.<br />

Cette diminution de viscosité (et de diffusivité), par rapport au cas sans collision, s’explique par une<br />

diminution de la contribution cinétique inhibée par les effets collisionnels et notamment par une diminution<br />

du libre parcours moyen. Les mécanismes visqueux de la théorie cinétique des gaz ont donc leur<br />

pendant pour la phase dispersée liquide, la seule différence étant les échelles de longueurs qui ne sont<br />

pas comparables.<br />

La figure 4.9 présente le mécanisme de viscosité par contribution cinétique telle qu’expliquée par Grad<br />

(1949) et par Panton (1984). De chaque côté d’un plan A, deux couches ou ensembles de particules<br />

évoluent à des vitesse moyennes différentes. Par mouvement aléatoire particulaire (mouvement d’agitation),<br />

des particules passent d’un côté du plan à un autre contribuant à un échange de quantité de<br />

mouvement à travers le plan A. Cet échange permet d’obtenir un profil de vitesse moyenne et correspond<br />

à une effet de viscosité entre deux couches fluides évoluant à des vitesses différentes. Cette viscosité<br />

75


CHAPITRE 4 : Modélisation physique des écoulements diphasiques denses<br />

10<br />

10<br />

1<br />

RUE =10<br />

RUE=100<br />

RUE=1000<br />

1<br />

RUE =10<br />

RUE=100<br />

RUE=1000<br />

ν ratio<br />

=ν tot<br />

/ν RUV<br />

0.1<br />

0.01<br />

Κ ratio<br />

=Κ tot<br />

/Κ RUV<br />

0.1<br />

0.01<br />

0.001<br />

1e-05 0.0001 0.001 0.01 0.1 1<br />

α l<br />

0.001<br />

1e-05 0.0001 0.001 0.01 0.1 1<br />

α l<br />

FIG. 4.7 – Évolution de ν ratio en fonction de la<br />

fraction volumique de liquide pour différentes<br />

valeurs d’énergie RUE.<br />

FIG. 4.8 – Évolution de κ ratio en fonction de la<br />

fraction volumique de liquide pour différentes<br />

valeurs d’énergie RUE.<br />

FIG. 4.9 – Mécanismes visqueux par contribution cinétique dans la théorie cinétique des gaz.<br />

ν peut s’exprimer comme le produit d’une échelle de longueur caractéristique l égale au libre parcours<br />

moyen transversal et d’une vitesse caractéristique δu :<br />

ν∝lδu<br />

Dans le cas où toutes les particules ont des vitesses corrélées, la vitesse moyenne correspond à la vitesse<br />

de chaque particule et le profil de vitesse moyen obtenu est constitué d’un front au niveau du plan de<br />

séparation entre les couches (Fig. 4.9). Ce cas correspond alors à une viscosité très faible. Lorsque<br />

le nombre de gouttes par volume devient important, l’interpénétration des particules à travers le plan<br />

est freinée par les collisions. Ainsi le profil moyen présente un gradient plus important entre les deux<br />

76


4.7 Quelques réflexions sur le modèle de collisions<br />

couches, preuve d’une viscosité plus faible par diminution de la longueur caractéristique. La viscosité<br />

est donc diminuée dans le cas collisionnel, ce qui explique les résultats des figures 4.7 et 4.8<br />

4.7 Quelques réflexions sur le modèle de collisions<br />

Le modèle de collision présenté est développé par analogie avec la théorie cinétique des gaz et adapté<br />

aux écoulements diphasiques. Ce modèle présente néanmoins deux défauts de réalisme :<br />

– Ce modèle est limité aux écoulements monodisperses ce qui présente dans le cas de spray moteurs un<br />

gros inconvénient. Adapter le modèle au cas des écoulements polydisperses nécessite de prendre en<br />

compte des collisions binaires entre des gouttes de rayon et donc de masses différentes.<br />

– Toutes les collisions dans un spray ne conduisent pas à un rebond. Jiang et al. (1992) ainsi que Qian and<br />

Law (1997) discernent différents régimes de collision pour des gouttes d’hydrocarbures (Fig. 4.10).<br />

Suivant le nombre de Weber ainsi que le critère d’impact B, cinq régimes apparaissent. Le critère<br />

d’impact dénote l’aspect rasant (B=1) ou frontal (B=0) de la collision. Il faut donc adapter le modèle<br />

aux différents régimes de collision ainsi que conditionner la probabilité de collisions rebondissantes<br />

suivant les régimes.<br />

FIG. 4.10 – Régime de collision en fonction du<br />

facteur d’impact B et du nombre de Weber W e<br />

d’après Qian and Law (1997).<br />

FIG. 4.11 – Régime de collision en fonction<br />

du facteur d’impact B et du nombre de Weber<br />

W e d’après Qian and Law (1997). Données<br />

numériques.<br />

A partir de ces cinq régimes, il est intéressant de regrouper trois tendances distinctes :<br />

– les régimes conduisant à une goutte plus grosse, c’est le régime de coalescence ( I, et III);<br />

– les régimes recréant des gouttes de taille identique à l’origine (II);<br />

– les régimes conduisant à l’apparition de gouttes satellites ( IV , et V ).<br />

77


CHAPITRE 4 : Modélisation physique des écoulements diphasiques denses<br />

C’est dans l’optique de ces 3 tendances qu’il faut modifier le modèle de collisions. Les travaux de Qian<br />

and Law (1997) ont montré que le rebond apparaissait quand le film gazeux entre les gouttes qui se<br />

rapprochent ne parvient pas à être expulsé. Pan and Suga (2005) ont retrouvé ce résultat par la simulation<br />

et ont montré que la pression du gaz jouait un rôle majeur. Ainsi dans le cas de l’<strong>injection</strong> dans les<br />

moteurs à piston, la pression dans la chambre de combustion pouvant être très élevée, on peut s’attendre,<br />

a priori, à une augmentation des phénomènes de rebond.<br />

4.8 Quelques réflexions sur les équations du gaz<br />

4.8.1 Différence entre écoulement ’dilué’ et ’dense’<br />

On s’intéresse ici essentiellement aux équations du gaz dans le cas dilué et dans le cas dense.<br />

Pour passer des équations du gaz monophasique aux équations du gaz dans la version ’écoulement dilué’,<br />

on rajoute aux équations du gaz monophasique un terme dû à la force de traînée ainsi qu’un terme<br />

d’évaporation. Le gaz ne subit l’influence du liquide que par ces deux termes. Il n’y a, par exemple,<br />

pas d’effet de compression dû à la présence du liquide. En effet, la fraction volumique de gaz n’est<br />

pas présente dans les équations de conservation et on considère implicitement que le gaz occupe tout le<br />

volume de contrôle, ce qui pose un problème de conservation de masse, de quantité de mouvement et<br />

d’énergie du gaz. Dans les zones denses, ces trois quantités sont surestimées.<br />

On récapitule ci-dessous les équations en écoulement dilué et en écoulement dense, dans le cas sans force<br />

de traînée, évaporation ni filtrage.<br />

Équations en écoulement dilué<br />

Les équations du gaz pour des écoulements diphasiques dilués sans terme d’échange sont :<br />

∂<br />

∂t ρ g + ∂ ρ g U g, j<br />

∂x j<br />

= 0 (4.49)<br />

∂<br />

∂t U g,iρ g + ∂ ρ g U g,i U g, j<br />

∂x j<br />

= − ∂ ¯P g + ∂ T g,ij<br />

∂x j ∂x j<br />

(4.50)<br />

∂<br />

∂t ρ gE tg + ∂ ρ g U g, j E tg<br />

∂x j<br />

= − ∂ ¯P g U g, j + ∂ T g,ij U g,i<br />

∂x j ∂x j<br />

(4.51)<br />

78


4.8 Quelques réflexions sur les équations du gaz<br />

Équations en écoulement dense<br />

Les équations du gaz pour des écoulements diphasiques denses sans terme d’échange entre les phases<br />

sont :<br />

∂<br />

∂t α gρ g + ∂ α g ρ g U g, j = 0 (4.52)<br />

∂x j<br />

∂<br />

∂t α gU g,i ρ g + ∂<br />

∂<br />

α g ρ g U g,i U g, j = −α g<br />

¯P g + ∂ α g T g,ij (4.53)<br />

∂x j ∂x j ∂x j<br />

∂<br />

∂t α gρ g E tg + ∂<br />

∂<br />

α g ρ g U g, j E tg = −P g<br />

∂x j ∂t α g − ∂ α g ¯P g U g, j + ∂ α g T g,ij U g,i (4.54)<br />

∂x j ∂x j<br />

Pour évaluer les différences entre les équations ’denses’ et ’diluées’, on écrit les équations denses sous la<br />

forme d’équations ’diluées’ plus un terme additionnel correctif C orr .<br />

On obtient les équation ’denses’ sous une forme faisant apparaître les équations ’diluées’ par la formule<br />

généralisée (k = 1,..,3) :<br />

avec :<br />

∂<br />

∂t ρ gΨ k + ∂ (ρ g Ψ k U g, j )<br />

∂x j<br />

} {{ }<br />

Équations en ’dilué’<br />

(<br />

= ρ g Ψ k − α l ∂U l, j<br />

+ U )<br />

g, j −U l, j ∂α l<br />

α g ∂x j α g ∂x j<br />

} {{ }<br />

+Σ k /α g (4.55)<br />

C orr<br />

Ψ 1 = 1 ; Σ 1,i, j = 0 (4.56)<br />

Ψ 2 = U g,i ;<br />

∂<br />

Σ 2,i, j = −α g<br />

¯P g + ∂ α g T g,ij<br />

∂x j ∂x j<br />

(4.57)<br />

Ψ 3 = E tg ; Σ 3,i, j = −P g<br />

∂<br />

∂t α g − ∂<br />

∂x j<br />

α g ¯P g U g, j + ∂<br />

∂x j<br />

α g T g,ij U g,i (4.58)<br />

L’évaluation de l’impact de la prise en compte de la fraction volumique du gaz α g dans les équations de<br />

conservation implique l’analyse du terme additionnel correctif C orr .<br />

4.8.2 Analyse du terme correctif<br />

C orr =<br />

(<br />

− α l ∂U l, j<br />

+ U )<br />

g, j −U l, j ∂α g<br />

α g ∂x j α g ∂x j<br />

(4.59)<br />

Dans le cas où α g >> α l , c’est-à-dire dans les zones peu chargées, et où les vitesses de gaz et de liquide<br />

sont comparables ou évoluent spatialement de façon comparable, le terme correctif est négligeable.<br />

Dans le cas où α l >> α g , c’est-à-dire dans les zones chargées, et où les vitesses de gaz et de liquide sont<br />

comparables ou évoluent spatialement de façon comparable, le terme correctif n’est plus négligeable.<br />

Le cas des sprays type Diesel ou essence correspond à un cas ou α l et α g sont du même ordre de grandeur<br />

et où les gradients de fraction volumique et de vitesse sont très importants. Dans ce cas, le terme correctif<br />

ne peut pas être négligé a priori.<br />

79


CHAPITRE 4 : Modélisation physique des écoulements diphasiques denses<br />

Comme nous allons le voir dans le chapitre 6, la méthodologie de calcul proposée dans cette thèse<br />

consiste à initier le calcul non pas à la sortie de l’injecteur mais en peu plus en aval dans une zone<br />

moins dense où il y a au moins un ordre de grandeur entre α g et α l . Ainsi les effets d’une forte fraction<br />

volumique de liquide sont fortement réduits. L’intérêt est multiple. D’une part, cela permet en première<br />

approximation d’éliminer le terme correctif (Eq. 4.59) et ne pas avoir à prendre en compte les effets de<br />

volume sur la phase gazeuse. D’autre part cela évite un couplage acoustique fort entre les deux phases<br />

que la prise en compte de α g ≠ 1 implique. Ceci est crucial, en particulier, pour les conditions limites<br />

de type NSCBC (Poinsot and Lele 1992) utilisées dans AVBP . En effet, le fait de prendre en compte la<br />

fraction volumique de gaz (et donc celle de liquide) dans les équations de conservation change la nature<br />

des ondes caractéristiques dont l’écriture fait alors intervenir des termes couplés.<br />

Ainsi dans toute la suite de ce travail, on utilise les équations diluées. Il a étévérifié que l’erreur associée<br />

en zone proche de la condition limite est négligeable par rapport au volume global de spray.<br />

80


Chapitre 5<br />

Aspects numériques<br />

Un des objectifs de cette thèse est de mettre en place tous les outils numériques indispensables à la<br />

simulation aux grandes échelles des moteurs à <strong>injection</strong> directe. Il faut donc s’attacher à la résolution<br />

numérique (fortes vitesses et forts gradients) en sortie d’injecteur et dans le développement du spray.<br />

Enfin, le spray évoluant dans un volume non constant, il faut également s’intéresser aux aspects de<br />

maillage mobile. Tous ces points ont été abordés dans le cadre de cette thèse permettant d’élaborer<br />

des solutions partielles qui ont permis d’améliorer la robustesse du code et sa précision, et de réaliser<br />

des simulations d’<strong>injection</strong> Diesel dans des conditions réalistes (voir chapitre 8). Ces modifications ont<br />

enfin permis de réaliser un calcul complet admission/<strong>injection</strong>/combustion avec maillage mobile sur une<br />

géométrie industrielle.<br />

Dans ce chapitre, le code de calcul est d’abord brièvement présenté dans le but d’expliciter les adaptations<br />

numériques qui sont développées par la suite.<br />

Les problèmes numériques associés à l’<strong>injection</strong> sont spécifiquement traités au chapitre 6.<br />

5.1 Le code AVBP<br />

AVBP est un code de calcul développé conjointement par le CERFACS 1 et l’IFP 2 . Ce code a étédéveloppé<br />

dans le but de disposer d’un solveur <strong>LES</strong> parallèle haute performance pour le calcul de géométries industrielles.<br />

Il est capable de résoudre les équations de Navier-Stokes sur des maillages non-structurés et<br />

hybrides et donc de simuler des écoulements complexes dans des géométries réelles. Destiné tout d’abord<br />

aux écoulements externes stationnaires non-réactifs, il a évolué pour répondre aux besoins accrus de simulation<br />

d’écoulements internes instationnaires diphasiques réactifs. Une présentation plus détaillée du<br />

code de calcul et des schémas numériques est proposée en Annexe II. Une évalutation détaillée des<br />

méthodes numériques utilisées dans AVBP ainsi que leur intérêt dans une approche <strong>LES</strong> sont proposés<br />

1 Centre Européen de Recherche et de Formation Avancée au Calcul Scientifique - www.<strong>cerfacs</strong>.fr<br />

2 www.ifp.fr<br />

81


CHAPITRE 5 : Aspects numériques<br />

par Lamarque (2007).<br />

Les deux schémas utilisés dans cette thèse sont les schémas de type volumes-finis Lax-Wendroff à une<br />

étape et le schéma éléments finis de type Galerkin à deux étapes spécialement développé pour AVBP<br />

nommé TTGC (Colin and Rudgyard 2000). Le schéma TTGC est d’ordre 3 en espace et en temps et se<br />

caractérise par une faible dissipation des plus petites échelles résolues. Le schéma TTGC a été utilisé<br />

pour tous les calculs de cette thèse sauf pour le calcul complet du cycle moteur (chapitre 8) utilisant le<br />

schéma Lax-Wendroff.<br />

L’intégration temporelle est explicite pour tous les schémas numériques d’AVBP. Tous les schémas<br />

convectifs ont une condition de stabilité de type Courant-Friedrichs-Lewy (CFL) basée sur les ondes<br />

les plus rapides de l’écoulement, c’est-à-dire acoustiques en compressible :<br />

∆t < CFL min(∆x)<br />

max|u| + c<br />

où c est la vitesse du son. La valeur du CFL maximum dépend du type de schéma utilisé. Une limite<br />

sur les pas de temps chimique et diffusif est également introduite dans le cas de simulations réactives<br />

multi-espèces.<br />

Pour l’intégration des termes spatiaux, la méthode cell-vertex est utilisée. Elle consiste à stocker les<br />

variables conervatives aux noeuds et àrésoudre les équations de conservation à la cellule de maillage.<br />

L’intérêt de cette méthode est une compacité maximale et une écriture facilement parallélisable.<br />

(5.1)<br />

(a) Assemblage<br />

(b) Distribution<br />

FIG. 5.1 – Principe de la méthode cell-vertex, en deux étapes : assemblage et distribution. D’après Moureau<br />

(2004) .<br />

Cette méthode consiste en deux étapes illustrées par la figure (5.1) :<br />

– assemblage (ou gather) : les variables conservatives stockées aux nœuds sont stockées à la cellule en<br />

utilisant la connectivité cellule-nœuds.<br />

– distribution (ou scatter) : les résidus calculés sur le volume de contrôle de la cellule sont redistribués<br />

aux volumes de contrôle centrés aux nœuds.<br />

82


5.2 Mouvement de maillage<br />

La méthode cell-vertex permet d’écrire facilement des opérateurs du premier et du second ordre pour des<br />

maillages non-structurés. L’opérateur du premier ordre est obtenu en calculant un gradient à la cellule<br />

après la phase d’assemblage, et la distribution est ensuite effectuée en faisant une moyenne volumique.<br />

Pour obtenir l’opérateur du second ordre, il suffit de remplacer la moyenne volumique de l’opérateur du<br />

premier ordre par une intégration surfacique sur le bord du volume de contrôle au nœud. Les défauts<br />

de cette méthode sont le temps de calcul pour les diverses opérations gather-scatter ainsi que la nondissipation<br />

d’erreur numérique haute fréquence. Dès lors cette méthode implique l’utilisation de termes<br />

de diffusion artificielle appelée viscosité artificielle pour stabiliser les calculs.<br />

5.2 Mouvement de maillage<br />

La simulation dans les moteurs à piston implique la gestion des parois mobiles dues au mouvement du<br />

piston et des soupapes. Le solveur doit donc être capable de prendre en compte ce déplacement. La<br />

solution numérique retenue par Moureau 2004 pendant sa thèse est d’utiliser la méthode ALE (Arbitrary<br />

Lagrangian-Eulerian, Hirt et al. 1974) pour laquelle chaque noeud du maillage a une vitesse de<br />

déplacement propre. La méthode ALE est utilisée dans la plupart des codes moteurs RANS. Un des<br />

intérêts de cette méthode est que les bords du domaine coïncident à chaque instant avec les noeuds du<br />

maillage, ce qui simplifie le traitement des conditions aux limites. En revanche, les schémas convectifs<br />

doivent prendre en compte le déplacement et la déformation des volumes d’intégration (Moureau et al.<br />

2004). La méthode ALE n’ayant été implantée dans AVBP que pour l’aérodynamique, la modification<br />

des schémas numériques n’a été appliquée qu’aux équations du gaz. Dans le but de réaliser la simulation<br />

complète d’un cycle moteur en <strong>injection</strong> directe, il faut étendre cette modification aux équations<br />

du liquide. Il s’agit ici de l’extension à la phase liquide des principes de dérivation des schémas avec<br />

mouvement de maillage utilisés pour le gaz et rappelés ci-dessous.<br />

Dans la méthode ALE, les volumes de contrôle servant à l’intégration et la dérivation des équations de<br />

conservation (du gaz et du liquide), ont une vitesse arbitraire ⃗ Ẋ(x,t). Pour le calcul en moteur à piston,<br />

cette vitesse est soit une vitesse analytique définie par l’utilisateur soit une vitesse recalculée en externe<br />

par un autre solveur à partir de la vitesse du piston et des soupapes. Ce solveur recalcule alors la vitesse<br />

⃗ Ẋk (t) de chaque noeud avec un critère sur l’optimisation de l’uniformité des mailles.<br />

D’après le théorème de Leibniz, la dérivé de l’intégration volumique d’une quantité ψ(x,t) sur un volume<br />

de contrôle V (t) se déplaçant à la vitesse ⃗ Ẋ(x,t) peut s’écrire :<br />

Z<br />

d<br />

ψ(x,t)dV =<br />

dt V (t)<br />

Z<br />

V (t)<br />

( )<br />

∂ψ<br />

∂t + ∇.(⃗ Ẋψ) dV (5.2)<br />

Pour un champ ψ uniforme en espace et en temps, ce théorème conduit à la loi de conservation géométrique<br />

83


CHAPITRE 5 : Aspects numériques<br />

(LCG) entre les surfaces et les volumes :<br />

d<br />

dt<br />

ZV V (t)dV = ∇.( ⃗ Z<br />

Ẋ)dV = ⃗ Ẋ.⃗ndA (5.3)<br />

(t)<br />

∂V (t)<br />

où ⃗n représente la normale extérieure de l’élément de surface dA et ∂V (t) est la surface du volume V (t).<br />

Le non respect de cette loi, tant au niveau continu que discret, peut entrainer l’apparition de pertubations<br />

physiques.<br />

Par exemple pour un schéma de type Lax-Wendroff, l’application de la méthode ALE entraîne les modifications<br />

explicitées ci-dessous :<br />

Les schémas volumes finis à une étape sur maillage fixe se mettent sous la forme :<br />

w n+1<br />

k<br />

− w n k<br />

∆t<br />

= −C k (w n )+D k (w n )+S k (w n ) (5.4)<br />

où w n k est le vecteur des variables conservatives au nœud k et à l’instant tn . Les opérateurs discrets C k ,<br />

D k et S k sont respectivement les opérateurs de convection, de diffusion (moléculaire et turbulente), et les<br />

termes sources. Pour obtenir une expression équivalente sur maillage mobile, il faut repartir des équations<br />

de conservation (du gaz et du liquide) sous forme locale et les intégrer sur les volumes de contrôle aux<br />

noeuds V k (t) pendant le pas de temps ∆t. Comme les volumes se déforment au cours du temps, on ne<br />

peut pas séparer ces deux intégrations. On obtient le schéma convectif discret (en espace et en temps) :<br />

Vk n+1 w n+1<br />

k<br />

V n+1/2<br />

k<br />

∆t<br />

−V n<br />

k wn k<br />

= −C k (w n )+D k (w n )+S k (w n ) (5.5)<br />

où les termes convectifs, diffusifs et les termes sources ne sont pas identiques aux expressions sur<br />

maillage fixe. On note dorénavant le résidu des flux R k = C k (w n ) − D k (w n ). Le vecteur w n+1<br />

k<br />

réécrire :<br />

peut se<br />

k<br />

= w n k − ∆t V n+ 2<br />

1<br />

k<br />

w n+1<br />

V n+1<br />

k<br />

(R k + V n+1<br />

k<br />

−V n<br />

k<br />

w n k<br />

V n+ 1 2<br />

k<br />

∆t<br />

} {{ }<br />

a<br />

)<br />

(5.6)<br />

Pour le résidu des flux R k il faut, par rapport au maillage fixe, prendre en compte le flux induit par le<br />

déplacement des noeuds. On donne ci-dessous l’expression de ce terme dans le cas du schémas Lax-<br />

84


5.3 Opérateur de diffusion<br />

Wendroff volume fini ALE :<br />

D (1)<br />

R k =<br />

1<br />

V n+ 1 2<br />

k<br />

(<br />

[ ])<br />

∑ V n+ 1 2<br />

Ω j<br />

D (1)<br />

k,Ω j<br />

R Ω j<br />

+ D (2)<br />

k,Ω j<br />

R Ω j<br />

+ R c Ω j<br />

j|k∈Ω j<br />

(5.7)<br />

k,Ω j<br />

= 1 (5.8)<br />

n v<br />

]<br />

D (2) 1 ∆t Ω j<br />

k,Ω j<br />

=<br />

⃗A n<br />

2N d<br />

V n+ 1 Ω j<br />

− ⃗ Ẋ Ω j<br />

· ⃗dS n+ 1 2<br />

k (5.9)<br />

2<br />

R Ω j<br />

=<br />

1<br />

N d V n+ 1 2<br />

Ω j<br />

Ω j<br />

[<br />

R c Ω j<br />

= w n Ω j<br />

1<br />

(<br />

∑<br />

k|k∈Ω j<br />

N d V n+ 1 2<br />

Ω j<br />

(<br />

} {{ }<br />

b<br />

)<br />

⃗F k n −wn⃗ kẊ k<br />

} {{ }<br />

c<br />

∑<br />

⃗ Ẋk · ⃗dS n+ 2<br />

1<br />

k<br />

k|k∈Ω j<br />

· ⃗dS n+ 1 2<br />

k (5.10)<br />

)<br />

(5.11)<br />

où n v est le nombre de sommet de l’élément de volume Ω j , N d est le nombre de dimensions et ⃗dS k est<br />

la normale au nœud k. D (1)<br />

k,Ω j<br />

et D (2)<br />

k,Ω j<br />

sont respectivement les matrices de distribution du premier et du<br />

)<br />

deuxième ordre. Les résidus du premier et du deuxième ordre sont respectivement R Ω j<br />

et<br />

(R Ω j<br />

+ R c Ω j<br />

.<br />

⃗F<br />

k n sont les flux et ⃗A n Ω j<br />

les jacobiennes des équations de Navier-Stokes. Comme le schéma est centré,<br />

tous les termes géométriques, c’est-à-dire les normales et les volumes, sont pris au demi pas de temps<br />

n + 1 2 .<br />

Comparé au schéma standard Lax-Wendroff sur maillage fixe, des corrections ALE apparaissent :<br />

1. les termes a et R c Ω j<br />

proviennent de la variation du volume de contrôle au nœud.<br />

2. b et c sont des termes additionnels dus aux mouvements des noeuds. b est un terme du deuxième<br />

ordre correspondant à la jacobienne de translation alors que c est un terme du premier ordre correspondant<br />

au flux de déplacement de grille.<br />

Des termes correctifs de dilatation et de translation sont également présents dans les schémas centrés<br />

éléments-finis comme TTGC. Le lecteur intéressé pourra consulter (Moureau et al. 2004).<br />

5.3 Opérateur de diffusion<br />

Les équations de Navier-Stokes, des espèces ou d’autres grandeurs transportées dans AVBP contiennent<br />

des termes de diffusion qui peuvent s’écrire de manière générale :<br />

∂u<br />

∂t<br />

= ∇ · (ν∇u) (5.12)<br />

Le terme de diffusion sur le membre de droite de l’équation (5.12) peut être discrétisé de différentes<br />

manières. Les opérateurs de discrétisation utilisés dans AVBP pour les termes diffusifs de la phase gazeuse<br />

(diffusivité laminaire et turbulente) sont de type ‘2∆” basé sur la méthode de Galerkin ou “4∆” de<br />

85


CHAPITRE 5 : Aspects numériques<br />

type cell-vertex. Le terme ‘2∆” signifie que l’opérateur au noeud j n’a besoin que des informations aux<br />

noeuds des cellules adjacentes au noeud j. Le stencil est donc de 2∆ où ∆ est la longueur caractéristique<br />

d’une cellule. Même si aucun de ces deux types d’opérateurs ne donne entièrement satisfaction aussi<br />

bien pour le gaz que pour le liquide, l’opérateur “4∆” est jugé le moins satisfaisant pour les simulations<br />

de sprays. D’une part le temps de calcul est long puisque le stencil est de 4∆ et d’autre part ce schéma est<br />

très peu dissipatif en particulier pour les petites échelles. Les instabilités numériques appelées wiggles,<br />

qui sont des oscillations noeud à noeud (longueur d’onde de 2∆) omniprésentes dans une simulation<br />

numérique ne sont pas dissipées. Or ces instabilités numériques peuvent faire diverger les calculs. De<br />

plus, les spectres d’énergie cinétique présentent une accumulation d’énergie non-physique dans les petites<br />

échelles (figure 5.2). L’opérateur “2∆” est plus dissipatif pour les petites échelles que l’opérateur 4∆<br />

et permet des calculs plus stables.<br />

FIG. 5.2 –<br />

Spectres d’énergie typiques obtenus en DNS de turbulence homogène isotrope avec<br />

l’opérateur de diffusion “4∆”. D’après le Handbook AVBP<br />

Étant donnée la forte sensibilité des équations de la phase liquide aux instabilités numériques, notamment<br />

à cause des très forts gradients transportés, l’opérateur de type “2∆” aété implanté pour le liquide.<br />

Cet opérateur s’applique aux termes diffusifs de l’équation de quantité de mouvement que sont la diffusion<br />

par mouvement décorrélé ainsi que la diffusion par la turbulence du liquide. Cet opérateur s’applique<br />

aussi au terme de diffusion dans l’équation de transport de l’énérgie décorrélée. Il sera utilisé pour tous<br />

les calculs présentés dans ce mansucrit.<br />

86


5.4 Viscosité artificielle pour la phase liquide<br />

5.4 Viscosité artificielle pour la phase liquide<br />

Les schémas de convection d’AVBP sont centrés et ont par conséquent des difficultés à transporter des<br />

forts gradients et génèrent des instabilités numériques appelées wiggles. L’utilisation de ce type de<br />

schéma impose l’ajout de diffusion artificielle appelée viscosité artificielle. Afin d’améliorer la prédictivité<br />

de la <strong>LES</strong> de spray ainsi que leur robustesse, un travail sur la viscosité artficielle appliquée à la phase<br />

liquide a été effectué. Ce travail a permis de limiter la dissipation numérique tout en permettant d’assurer<br />

des calculs stables.<br />

5.4.1 Problématique des équations bi-fluides<br />

L’équation de quantité de mouvement pour la phase dispersée dans AVBP sans couplage, ni énergie<br />

décorrélée, ni modélisation de sous-maille ou forces extérieures est réduite à l’équation (5.13) :<br />

∂(α l ρ l U i,l )<br />

∂t<br />

+ ∂(α lρ l U i,l U j,l )<br />

∂x j<br />

= 0 (5.13)<br />

Cette équation est similaire à l’équation de Burgers non visqueuse si U l n’est pas constant et entraîne<br />

par conséquent des problèmes de stabilité avec apparition de discontinuités (onde de chocs) difficiles à<br />

traiter numériquement donc des problèmes numériques. On voit bien ici une différence essentielle avec la<br />

phase porteuse qui possède une pression limitant les chocs ainsi qu’une viscosité laminaire augmentant<br />

le caractère diffusif. Ce type de comportement peut apparaître malgré tout pour la phase gazeuse pour<br />

les écoulements à forts Reynolds où par définition, la diffusion laminaire est faible comparée à l’inertie.<br />

Pour la phase dispersée, la modélisation du tenseur des vitesses décorrélées ainsi que le tenseur de sousmaille<br />

introduit des termes diffusifs dans l’équation (5.13) qui contribuent à stabiliser le calcul. Cependant,<br />

dans certains cas, par exemple quand le mouvement décorrélé est faible, ces termes diffusifs ne sont<br />

pas suffisants et les instabilités apparaissent. La force de traînée peut aussi jouer un rôle pour des faibles<br />

nombres de Stokes puisque les gouttes subissent indirectement les termes diffusifs de la phase gazeuse.<br />

Les propriétés de la phase liquide, les spécificités des schémas de convection d’AVBP ainsi que les<br />

spécificités de l’<strong>injection</strong> directe avec des forts gradients de vitesse, poussent à l’utilisation de viscosité<br />

artificielle pour les simulations de spray.<br />

5.4.2 Comment et où appliquer la viscosité artificielle ?<br />

La viscosité artificielle dans AVBP a été à l’origine introduite pour la phase gazeuse et a étendue à la<br />

phase liquide par Kaufmann (2004) et Riber (2007). Le but de la viscosité artificielle est d’assurer une<br />

convergence du code en utilisant de la dissipation numérique pour limiter les très forts gradients ou bien<br />

les oscillations haute fréquence. L’idée remonte aux travaux de von Neumann and Richtmeyer (1950)<br />

87


CHAPITRE 5 : Aspects numériques<br />

pour le traitement des ondes de choc. Toute la difficulté dans l’ajout de viscosité artificielle consiste à<br />

bien calibrer le niveau de viscosité à appliquer pour ne pas pénaliser la précision du calcul. Il faut aussi<br />

différencier les instabilités physiques et les instabilités numériques pour appliquer la viscosité artificielle<br />

au bon endroit.<br />

Ainsi, l’opérateur de viscosité artificielle n’est jamais appliqué sur tout le domaine mais des senseurs sont<br />

utilisés. Les senseurs sont des variables normées, définies au cellule, comprises entre 0 et 1, indicatrices<br />

des zones de fortes variations locales d’une variable analysée. Le senseur vaut 0 quand aucune viscosité<br />

artificielle n’est nécessaire et 1 dans le cas contraire. La viscosité artificielle s’applique de deux façons,<br />

soit avec un opérateur du deuxième ordre, soit avec un opérateur du quatrième ordre :<br />

– L’opérateur du deuxième ordre agit comme une viscosité classique. Il diffuse les gradients et introduit<br />

de la diffusion artificielle.<br />

– L’opérateur du quatrième ordre agit comme un bi-Laplacien et élimine principalement les hautes<br />

fréquences. On l’appelle opérateur d’hyperdiffusion artificielle. Cet opérateur s’applique lorsque le<br />

premier opérateur ne s’applique pas.<br />

L’idée de combiner ces deux opérateurs revient à Jameson et al. (1981). Le senseur est obtenu par comparaison<br />

des gradients d’une grandeur analysée sur différents stencils. Dans le cas où ces évaluations<br />

sont identiques, la variable est localement linéaire et le senseur vaut 0. Dans le cas contraire, la variable<br />

présente des non-linéarités et le senseur s’active. De cette manière l’ordre de convergence du schéma est<br />

conservé. La principale difficulté consiste à bien calibrer le senseur pour qu’il ne se déclenche pas sur<br />

des instabilités physiques.<br />

5.4.3 Les différents senseurs de la phase liquide dans AVBP<br />

Pour la phase gazeuse les senseurs sont basés sur la pression ou l’énergie totale ainsi que sur les fractions<br />

massiques des espèces. Pour la phase liquide, le problème est plus compliqué puisqu’il n’y a pas de<br />

pression ou d’énergie totale telle que l’on peut en avoir pour le gaz. Certains senseurs analysent donc<br />

toutes les variables transportées de la phase liquide alors que d’autres comme le senseur proposé dans<br />

cette thèse ne se concentrent que sur certaines variables.<br />

Pour la phase liquide, deux types de senseurs sont utilisés :<br />

– Un senseur ζ extr basé sur les extrêma : ce senseur vérifie si les variables de nombre de gouttes, de<br />

fraction volumique de liquide et le diamètre des gouttes ne prennent pas de valeur non physique. Ce<br />

senseur est nécessaire du fait que les schémas ne conservent pas les valeurs extrêmes d’une variable et<br />

qu’il est possible d’avoir par exemple des fractions volumiques négatives ou supérieures à 1.<br />

– Un senseur ζ t p f basé sur l’analyse de gradients et dont le but est de repérer les instabilités numériques.<br />

Chaque senseur est évalué à la cellule Ω j , et le maximum de ces deux senseurs est utilisé.<br />

Différentes formulations du senseur ζ t p f sont utilisées dans AVBP et présentées ci-dessous.<br />

88


5.4 Viscosité artificielle pour la phase liquide<br />

Le senseur ”Jameson-Riber”<br />

Le senseur ‘Jameson’ utilisé sur la phase gazeuse a été adapté à la phase liquide par Riber (2007). Ce<br />

senseur ζt JR<br />

p f ,Ω j<br />

est en fait le maximum de tous les senseurs appliqués aux variables transportées de la<br />

phase liquide. Ainsi :<br />

ζ JR<br />

t p f ,Ω j<br />

= max [ ζ t p f ,Ω j<br />

(α l ),ζ t p f ,Ω j<br />

(u l ),ζ t p f ,Ω j<br />

(δθ l ),ζ t p f ,Ω j<br />

(h l ),ζ t p f ,Ω j<br />

(n l ) ] (5.14)<br />

Pour chaque variable de la phase dispersée S t p f , deux estimations du gradient à la cellule sont utilisées :<br />

∆ k 1 = S t p f ,Ω j<br />

− S t p f ,k et ∆ k 2 =( −→ ∇ S t p f ) k .( −→ x Ω j<br />

− −→ x k ) (5.15)<br />

S t p f ,Ω j<br />

est la valeur à la cellule alors que S t p f ,k est la valeur au noeud. ( −→ ∇ S t p f ) k est le gradient de de S t p f<br />

au noeud k calculé dans AVBP . ∆ k 1 représente la variation de la quantité S t p f dans la cellule alors que ∆ k 2<br />

représente la variation de S t p f sur un stencil plus large puisqu’il utilise les cellules voisines au noeud k.<br />

Ces estimations permettent de définir le senseur de Jameson appliqué à la variable S t p f :<br />

ζ j |∆ k 1<br />

Ω j<br />

(S t p f )=<br />

− ∆k 2 |<br />

|∆ k 1 | + |∆k 2 | + |S t p f ,k|<br />

(5.16)<br />

Le terme |S t p f ,k | au dénominateur est une valeur de référence pour la normalisation. Dans le cas où le<br />

champ de S t p f est constant et que ∆ k 1 et ∆k 2<br />

sont nuls, le senseur est défini. L’adaptation réalisée par Riber<br />

(2007) consiste à utiliser des senseurs de ’Jameson’ pour toutes les variables de la phase liquide avec des<br />

valeurs de normalisation adaptées aux spécificités de la phase liquide.<br />

Les senseurs pour chaque variable sont explicités ci-dessous.<br />

- fraction volumique<br />

- vitesse<br />

ζ t p f ,Ω j<br />

(α l )=max<br />

k∈Ω j<br />

(<br />

|∆ k 1 − ∆k 2 | ) 2<br />

(|∆ k 1 | + |∆k 2 | + |ρ (5.17)<br />

lα l,k |<br />

ζ t p f ,Ω j<br />

(u l )=max<br />

k∈Ω j<br />

(<br />

)<br />

|∆ k 1 − ∆k 2 |<br />

|∆ k 1 | + |∆k 2 | + ρ lc Ω j<br />

(5.18)<br />

où c Ω j<br />

est une mesure locale de la vitesse caractéristique évaluée par : c Ω j<br />

= V 1/3<br />

Ω j<br />

/∆t, où V Ω j<br />

représente<br />

le volume de la cellule. Les fluctuations nœud à nœud sur la vitesse sont faibles par rapport à cette vitesse<br />

locale sauf si de fortes oscillations apparaissent. Par conséquent le senseur ζ t p f ,Ω j<br />

(u l ) reste petit sauf si<br />

de forts gradient locaux de vitesse sont détectés.<br />

89


CHAPITRE 5 : Aspects numériques<br />

- RUE<br />

- enthalpie<br />

ζ t p f ,Ω j<br />

(δθ l )=<br />

|∆ k 1 − ∆k 2 |<br />

|∆ k 1 | + |∆k 2 | + |ρ lα l,k δθ l,k |<br />

(5.19)<br />

- densité en nombre de gouttes<br />

ζ t p f ,Ω j<br />

(h l )=<br />

|∆ k 1 − ∆k 2 |<br />

|∆ k 1 | + |∆k 2 | + |ρ lα l,k h l,k |<br />

(5.20)<br />

(<br />

|∆ k 1<br />

ζ t p f ,Ω j<br />

(n l )=<br />

− ∆k 2 | ) 2<br />

(|∆ k 1 | + |∆k 2 | + n (5.21)<br />

l,k)<br />

Le principal défaut de ce senseur est qu’il s’active très souvent puisqu’il est calculé sur toutes les variables.<br />

De plus le senseur de Jameson a été conçu pour des écoulements aérodynamiques stationnaires<br />

et a tendance à se déclencher beaucoup trop souvent dans des simulations <strong>LES</strong>.<br />

Le senseur de ”Colin”<br />

Devant les limitations du senseur de Jameson, Colin (2000) a proposé un nouveau senseur ne se déclenchant<br />

pas quand l’écoulement est suffisament résolu et se déclenchant fortement pour les zones de fortes nonlinéarités.<br />

Le senseur de Colin pour la phase liquide est identique à la formulation de Colin pour la phase<br />

porteuse. Il s’applique à toutes les variables transportées de la phase liquide. Ce senseur est défini par :<br />

avec :<br />

ζ C t p f ,Ω j<br />

= 1 ( ( )) Ψ − Ψ0<br />

1 + tanh<br />

− 1 ( ( )) −Ψ0<br />

1 + tanh<br />

2<br />

δ 2<br />

δ<br />

(<br />

Ψ = max 0,<br />

k∈Ω j<br />

∆ k<br />

|∆ k | + ε 1 S t p f ,k<br />

ζ J k<br />

)<br />

(5.22)<br />

(5.23)<br />

ζ J k = |∆ k 1 − ∆k 2 |<br />

|∆ k 1 | + |∆k 2 | + S t p f ,k<br />

(5.24)<br />

( )<br />

∆ k = |∆ k 1 − ∆ k 2|− ε k max |∆ k 1|,|∆ k 2|<br />

(5.25)<br />

(<br />

ε k max ( |∆ k 1<br />

= ε 2 1 − ε |,|∆k 2 |)<br />

)<br />

3<br />

|∆ k 1 | + |∆k 2 | + S t p f ,k<br />

(5.26)<br />

90


5.4 Viscosité artificielle pour la phase liquide<br />

Les valeurs numériques utilisées dans AVBP ont été fixées par Colin (2000) :<br />

Ψ 0 = 2.10 −2 δ = 1.10 −2 ε 1 = 1.10 −2 ε 2 = 0.95 ε 3 = 0.5 (5.27)<br />

Le senseur de ”Colin-Martinez”<br />

Ce senseur est adapté de la formulation du senseur Colin. Il a été créé et utilisé dans cette thèse spécialement<br />

pour le cas de l’<strong>injection</strong> directe. La principale différence avec le senseur classique de Colin est qu’au<br />

lieu d’utiliser une valeur au noeud pour la normalisation, on utilise une valeur moyenne à la cellule. De<br />

plus les variables utilisés pour l’identification des instabilités numériques ne sont pas les mêmes. Comme<br />

le senseur détecte un problème déjà existant, donc a posteriori, la valeur de normalisation au noeud peut<br />

être extrême à cause de ce problème numérique. Ainsi, si la valeur est très grande, le senseur est sous<br />

estimé. Inversement si la valeur est petite, le senseur est sur-estimé. De plus une variable comme la fraction<br />

volumique de liquide peut varier de plusieurs ordres de grandeur spatialement : prendre une valeur<br />

moyenne à la cellule permet d’avoir une valeur de normalisation moins locale et plus représentative du<br />

champ. On aurait également pu prendre une valeur encore plus filtrée en augmentant le stencil et en<br />

moyennant sur toutes les cellules adjacentes à la cellule Ω j , mais cela aurait entrainé un temps de calcul<br />

plus long.<br />

Le senseur est calculé à partir de la fraction volumique et du diamètre des gouttes. Le senseur sur la<br />

fraction volumique permet de contrôler la masse de liquide qui subit de forts gradients en simulation de<br />

sprays. Le senseur sur le diamètre est crucial dans AVBP car le diamètre est reconstruit à partir de la<br />

fraction volumique de liquide et de la densité en nombre par la relation :<br />

( ) 1/3 6αl<br />

d =<br />

(5.28)<br />

n l π<br />

Si les champs de fraction volumique et de densité en nombre sont strictement proportionnels, alors l’erreur<br />

numérique est identique pour ces deux variables et le diamètre reste constant. Dans le cas où ces<br />

deux champs ne sont pas proportionnels, ils sont propagés différemment et les erreurs numériques sont<br />

différentes. Par exemple si α l est constant, l’erreur numérique sur n l se répercute directement sur le<br />

diamètre. Pour deux champs non constants, les erreurs sur α l et n l peuvent s’accumuler dans le calcul du<br />

diamètre, qui devient un bon indicateur d’erreur numérique.<br />

De plus, analyser le diamètre est intéressant puisqu’il intervient directement dans le calcul des termes<br />

d’échanges avec la phase porteuse.<br />

Le senseur final est donc le maximum entre le senseur sur le diamètre et le senseur sur la fraction volumique<br />

:<br />

91


CHAPITRE 5 : Aspects numériques<br />

ζ CM<br />

t p f ,Ω j<br />

= [ ζ t p f ,Ω j<br />

(α l ),ζ t p f ,Ω j<br />

(d l ) ] (5.29)<br />

avec :<br />

- fraction volumique de liquide :<br />

ζ t p f ,Ω j<br />

= 1 ( ( Ψ ′ ))<br />

− Ψ 0<br />

1 + tanh<br />

− 1 ( ( )) −Ψ0<br />

1 + tanh<br />

2<br />

δ 2<br />

δ<br />

(<br />

Ψ ′ (α l )=max 0,<br />

k∈Ω j<br />

∆ k<br />

)<br />

|∆ k ζ J k<br />

| + 5ε 1 ρ l α (α l)<br />

l,Ω j<br />

(5.30)<br />

(5.31)<br />

et :<br />

ζ J k (α l)=<br />

|∆ k 1 − ∆k 2 |<br />

|∆ k 1 | + |∆k 2 | + 5ρ lα l,k<br />

(5.32)<br />

- diamètre moyen :<br />

et :<br />

(<br />

Ψ ′ (d l )=max 0,<br />

k∈Ω j<br />

∆ k<br />

)<br />

|∆ k ζ J k<br />

| + 2ε 1 d (d l)<br />

l,Ω j<br />

ζ J k (d |∆ k 1<br />

l)=<br />

− ∆k 2 |<br />

|∆ k 1 | + |∆k 2 | + 2d l,k<br />

(5.33)<br />

(5.34)<br />

Les autres paramètres numériques sont identiques à ceux utilisés pour le senseur de Colin classique.<br />

Exemple de résultat obtenu avec le nouveau senseur<br />

On présente ici les résultats obtenus avec le nouveau senseur ’Colin-Martinez’ sur une <strong>injection</strong> Diesel<br />

basse pression. La pression d’<strong>injection</strong> est de 230 bars avec une pression de 30 bars dans la chambre. Le<br />

diamètre de l’injecteur est de 200µm. Cette <strong>injection</strong> correspond au cas de l’<strong>injection</strong> de Chaves présentée<br />

au chapitre III. Le calcul s’effectue sans <strong>injection</strong> de turbulence afin que les champs se déstabilisent<br />

naturellement. La figure (5.3) présente en haut le champ de senseur ’Jameson-Riber’ et en bas le champ<br />

de senseur ’Colin-Martinez’.<br />

On remarque que le senseur ’Jameson-Riber’ s’applique sur toute la périphérie du spray ainsi que sur<br />

l’axe. Il s’applique même dans des zones situées à l’extérieur du spray. Ce senseur ne vaut jamais 1 et<br />

sature vers 0,75. Globalement sa valeur est comprise entre 0,25 et 0,5. Ce senseur n’est donc pas assez<br />

92


5.5 Conclusion<br />

FIG. 5.3 – Comparaison des champs des senseurs ’Jameson-Riber’ en haut et ’Colin-Martinez’ en bas<br />

sur une <strong>injection</strong> Diesel<br />

ciblé puisqu’il s’active quasiment dans tout le spray et à peu près de la même façon. A l’inverse, le<br />

senseur proposé dans cette thèse prend bien les valeurs extrêmes 0 et 1 et s’active de façon plus ciblée<br />

puisqu’il y a des zones importantes dans le spray où le senseur ne s’active pas du tout.<br />

De plus, il faut bien réaliser que la solution obtenue avec le senseur ’Colin-Martinez’ est beaucoup<br />

plus perturbée que celle obtenue avec ’Jameson-Riber’, du fait de la viscosité artificielle justement. Le<br />

comportement du senseur proposé dans cette thèse est d’autant plus remarquable.<br />

Le nouveau senseur ’Colin-Martinez’ est donc utilisé dans tous les calculs présentés dans ce manuscrit.<br />

5.5 Conclusion<br />

Le code diphasique AVBP a été adapté pour permettre la simulations aux grandes échelles du cycle moteur<br />

à <strong>injection</strong> directe. Ces modification de modèles physiques et numériques ont été utilisées par Vié,<br />

Martinez, Jay, Benkenida, and Cuenot (2009) dans le cas de Turbulence Homogène Isotrope et ont montré<br />

de très bons résultats. Elles ne résolvent cependant pas le problème général de la simulation <strong>LES</strong> diphasique.<br />

Le couplage fort entre physique résolue, précision numérique et stabilité numérique démontré dans<br />

ce chapitre montre l’importance et la nécessité d’une réflexion à mener sur les méthodes numériques à<br />

adopter en <strong>LES</strong>. Même si les travaux effectués dans cette thèse ont permis une nette amélioration de<br />

la stabilité et une nette diminution de la dissipation numérique, des difficultés subsistent encore pour<br />

lesquelles de nouveaux schémas numériques robustes sont nécessaires. Ce point est encore un point dur<br />

93


CHAPITRE 5 : Aspects numériques<br />

pour la simulation de spray. Une évalutation détaillée des méthodes numériques utilisées dans AVBP ainsi<br />

que leur intérêt et performance dans une approche <strong>LES</strong> a été faite par Lamarque (2007). Des travaux sont<br />

actuellement en cours au Cerfacs pour répondre à ce besoin.<br />

94


CHAPITRE 5 : Aspects numériques<br />

96


Chapitre 6<br />

Condition limite d’<strong>injection</strong> pour la<br />

simulation 3D de spray Diesel.<br />

Méthodologie et validation<br />

6.1 Introduction<br />

Ce chapitre est tiré de l’article “A model for the <strong>injection</strong> boundary conditions in the context of 3D<br />

Simulation of Diesel Spray : Methodology and Validation” accepté pour publication dans la revue FUEL<br />

en 2009.<br />

Comme nous l’avons vu en introduction, la physique en sortie d’injecteur est très complexe. L’atomisation<br />

primaire, qui est la fragmentation du jet liquide en ligaments et en gouttes, est très difficile à<br />

modéliser (Beau 2006; Gorokhovski and Herrmann 2008). La forte dépendance à la géométrie interne<br />

de l’injecteur à travers les phénomènes de cavitation ainsi que la forte dépendance aux phénomènes de<br />

viscosité et aux tensions de surface de la colonne de liquide font que les modèles d’atomisation primaire<br />

sont difficiles à valider. Il faut ajouter à cela que faire des mesures expérimentales est très difficile en sortie<br />

d’injecteur. Par conséquent les modèles sont validés a posteriori et de manière indirecte en analysant<br />

des pénétrations de spray ou parfois des distributions de tailles de gouttes.<br />

Étant donnée la forte charge (α l = 1) en sortie d’injecteur et les vitesses très élevées du spray (de l’ordre<br />

de 400m.s −1 à 600m.s −1 en Diesel), le code de calcul doit gérer, en Eulérien, de très forts gradients de<br />

quantité de mouvement pour la phase liquide et sa robustesse est mise à rude épreuve.<br />

Une autre contrainte concerne les échelles mises en jeu à la sortie de l’injecteur. Les injecteurs de type<br />

Diesel actuels ont un diamètre de sortie de l’ordre de 100µm. Pour résoudre convenablement la dynamique<br />

du spray en sortie d’injecteur, il faudrait entre 5 et 10 points dans ce diamètre soit des tailles de<br />

maille de l’ordre de 10µm à 20µm, bien en dessous de la limite raisonnable pour un calcul moteur. Une<br />

97


CHAPITRE 6 : Condition limite d’<strong>injection</strong> pour la simulation 3D de spray Diesel. Méthodologie et<br />

validation<br />

taille de maille trop petite conduit à des temps de calcul prohibitifs d’une part parce que le pas de temps<br />

devient très faible et d’autre part parce que le nombre de mailles augmente.<br />

Devant la limitation intrinsèque du modèle bi-fluide utilisé (hypothèse d’écoulement dilué et de phase<br />

dispersée), la complexité de la physique du spray en sortie d’injecteur ainsi que la difficulté numérique<br />

associée, nous avons choisi de ne pas calculer cette zone et de placer une condition limite décalée de<br />

la sortie de l’injecteur. La principale difficulté consiste à modéliser des profils de vitesse de gouttes, de<br />

fraction volumique de liquide et de taille de gouttes sur cette condition limite. Pour ce faire un modèle<br />

d’injecteur est utilisé et combiné à des bilans de masse et de quantité de mouvement permettant de décrire<br />

ces profils, supposés Gaussiens. La condition limite obtenue appelée DITurBC est ensuite validée sur<br />

diverses données expérimentales en proche injecteur.<br />

L’article est présenté ci-après dans sa version définitive. Il est complété à la fin de ce chapitre par quelques<br />

considérations supplémentaires.<br />

6.2 FUEL 2009 - A model for the <strong>injection</strong> boundary conditions in the<br />

context of 3D Simulation of Diesel Spray : Methodology and Validation<br />

98


Fuel 89 (2010) 219–228<br />

Contents lists available at ScienceDirect<br />

Fuel<br />

journal homepage: www.elsevier.com/locate/fuel<br />

A model for the <strong>injection</strong> boundary conditions in the context of 3D simulation<br />

of Diesel Spray: Methodology and validation<br />

Lionel Martinez a, *, Adlène Benkenida a , Bénédicte Cuenot b<br />

a IFP, 1 et 4 avenue Bois Préau, 92852 Rueil Malmaison Cedex, France<br />

b CERFACS, 4 avenue G. Coriolis, 31055 Toulouse Cedex 01, France<br />

a r t i c l e<br />

i n f o<br />

a b s t r a c t<br />

Article history:<br />

Received 16 May 2008<br />

Received in revised form 19 May 2009<br />

Accepted 11 June 2009<br />

Available online 1 July 2009<br />

Keywords:<br />

Boundary condition<br />

Spray<br />

Large Eddy Simulation (<strong>LES</strong>)<br />

Modelling<br />

Diesel <strong>injection</strong><br />

Downstream Inflow Turbulent Boundary Conditions (DITurBC) are presented for the Eulerian–Eulerian<br />

Large Eddy Simulation (<strong>LES</strong>) or Reynolds Average Navier–Stokes (RANS) simulation of Diesel Sprays.<br />

These boundary conditions initiate the spray physics close to the nozzle exit, which avoids the difficulties<br />

linked to the 3D simulation of cavitation, primary break-up and turbulence in the near-nozzle region. An<br />

injector model is combined with mass and axial momentum conservation equations to obtain mean profiles<br />

of velocity, volume fraction and droplet diameter at a given distance downstream from the nozzle<br />

exit. In order to take into account the unsteadiness of the flow, velocity fluctuations are added to the<br />

mean profile. These boundary conditions are assessed by comparison with existing data on <strong>injection</strong><br />

velocity, spray angle and velocity profiles from numerous experiments.<br />

Ó 2009 Elsevier Ltd. All rights reserved.<br />

1. Introduction<br />

Car manufacturers are facing increasingly severe regulations on<br />

pollutant emissions and fuel consumption. To respect these regulations,<br />

new combustion concepts in Internal Combustion (IC) Engines<br />

are being developed. The HCCI (Homogeneous Charge<br />

Compression Ignition) combustion [1,2] represents one of these<br />

concepts. Although it has shown a great potential, it still requires<br />

a comprehensive work to allow a better understanding, especially<br />

with respect to cyclic variabilities which can appear in some operating<br />

conditions. These variabilities can have a strong effect on fuel<br />

consumption and pollutants as shown by Ozdor et al. [3]. The nondeterministic<br />

character of the turbulence is one of the phenomena<br />

leading to the cyclic variability. It corresponds to the microscopic<br />

events that can influence the instantaneous velocity field and the<br />

local mixture leading to different heat release, pollutant levels<br />

and engine work from cycle to cycle.<br />

Computational Fluid Dynamics (CFD) is a helpful tool for<br />

studying such issues. The RANS (Reynolds Averaged Navier–<br />

Stokes) approach [4] is commonly used in CFD to perform 3D<br />

simulations [5]. However, although it is characterised by reasonable<br />

computational costs, it does not allow the study of the origins<br />

of cyclic variabilities: RANS calculation of a given engine<br />

operation point represents the statistical average of many cycles<br />

at this point.<br />

* Corresponding author. Tel.: +33 1 47 52 5309; fax: +33 1 47 52 7068.<br />

E-mail address: lionel.martinez@ifp.fr (L. Martinez).<br />

Large Eddy Simulation (<strong>LES</strong>) seems to be better adapted for such<br />

studies, as one <strong>LES</strong> of a given engine operation point corresponds to<br />

one individual engine cycle, computing local and instantaneous filtered<br />

properties [6]. <strong>LES</strong> has demonstrated its capabilities in many<br />

configurations [7,8] and in particular in multi-cycle simulation of<br />

IC engine [9,10]. Moreover, due to its potential to resolve large<br />

scale vortices and so to predict the interaction between drops<br />

and air (carrier phase), <strong>LES</strong> is also of great interest for spray simulations.<br />

Indeed, knowing the level of turbulence intensity generated<br />

by the spray as well as the composition of the gas mixture<br />

is of great importance for understanding and modelling combustion<br />

in IC engines.<br />

In this work, an Eulerian method is used for the liquid phase<br />

and preferred to the Lagrangian approaches which are commonly<br />

used in CFD. Among all limitations [11–13], one of the main drawback<br />

of Lagrangian methods is that a high particle number density<br />

is needed to achieve a satisfactory accuracy for <strong>LES</strong>. This leads to a<br />

high computational cost that is not relevant in industrial applications.<br />

This may be overcome by parallelisation but this is still delicate<br />

today, mainly due to load imbalance when particles<br />

concentrate in some sub-domains, i.e. processors.<br />

The main difficulty in the simulation of a Diesel Spray is the<br />

complexity of the physics at the nozzle exit for both the liquid<br />

and gas phases. This complexity leads to important difficulties<br />

for the modelling and the experimental validation.<br />

For example, the physics at the nozzle exit is strongly linked to<br />

the behavior of the liquid flow inside the injector. Cavitation may<br />

occur, depending on the injector geometry [14] and the flow, and<br />

0016-2361/$ - see front matter Ó 2009 Elsevier Ltd. All rights reserved.<br />

doi:10.1016/j.fuel.2009.06.012


220 L. Martinez et al. / Fuel 89 (2010) 219–228<br />

has strong influence on the spray velocity, angle and atomisation<br />

[15–17]. Furthermore, due to the high speed and high density of<br />

the liquid jet, traditional optical methods show limitations for<br />

the measurements in the dense liquid spray region. Therefore the<br />

primary break-up is difficult to observe experimentally and corresponding<br />

models are not easy to validate. In addition, numerical issues<br />

arise linked to the high liquid volume fraction and the high<br />

velocities (between 400 m s 1 and 600 m s 1 ) emphasised by the<br />

very small scales of the physics at the nozzle exit. For instance, typical<br />

Diesel injectors have diameters ðD exit Þ between 100 lm and<br />

200 lm. Consequently, when using <strong>LES</strong> solvers to compute the turbulent<br />

mixing layer at the nozzle exit, one has to increase the spatial<br />

resolution. The resulting simulation cost is then prohibitive for<br />

industrial applications.<br />

As a result of these difficulties, a methodology is proposed for<br />

<strong>injection</strong> boundary conditions to initiate the spray physics at a given<br />

distance, downstream from the nozzle exit. This new Downstream<br />

Inflow Turbulent Boundary Conditions (DITurBC) model is<br />

presented in the following sections. It has been developed in the<br />

context of <strong>LES</strong> but could be used for RANS simulations.<br />

The paper is organised as follows: Section 2 explains the methodology<br />

developed for the initialization of Diesel Sprays in IC engines.<br />

The injector model is presented in Section 3 and the<br />

resulting profiles from the DITurBC model are depicted in Section<br />

4. The model validation is finally described in the last Section.<br />

2. Methodology for the initialisation of sprays in IC engines<br />

2.1. Principle and methodology<br />

The model is based on the main assumptions that the spray<br />

development does not depend on the phenomena occurring very<br />

close to the injector and that all variable profiles can be reconstructed<br />

at a certain distance from the knowledge of the injector<br />

parameters.<br />

In order to initiate the spray physics downstream from the nozzle<br />

exit, an injector model is first used to estimate the properties of<br />

the flow at the nozzle exit such as the liquid velocity, the effective<br />

exit section and the spray angle. Then based on these results and<br />

using conservation equations, the velocities of gas and liquid, the<br />

volume fraction and the droplet size profiles are deduced on a<br />

plane perpendicular to the spray axis, located at a distance Dist<br />

(typically 10D exit ) downstream from the nozzle exit, called the DI-<br />

TurBC plane (see Fig. 1). These profiles represent the Downstream<br />

Inflow Turbulent Boundary Conditions (DITurBC) that may be used<br />

to initiate Eulerian–Eulerian <strong>LES</strong> of sprays.<br />

2.2. Distance to nozzle exit<br />

A review of experimental results concerning the spray structure<br />

and break-up mechanisms has been conducted by Smallwood et al.<br />

[18] for Diesel <strong>injection</strong>. According to [18], the spray seems to be<br />

completely atomised very close to the nozzle tip. This early disintegration<br />

is mainly due to turbulence effects, cavitation and secondary<br />

flow inside the injector nozzle [19]. It is however very<br />

difficult to define the distance from which the spray is always fully<br />

dispersed. Ueki et al. [20] have conducted measurements in the<br />

near-nozzle region and concluded that the droplet disintegration<br />

occured from 2:5D exit to 7:5D exit . Nevertheless, these conclusions<br />

are not established in every case and the distance of disintegration<br />

may depend highly on the injector geometry and on the <strong>injection</strong><br />

conditions.<br />

Based on these studied and even if the complete disintegration<br />

is not established, it is proposed to apply boundary conditions at a<br />

distance of 10 nozzle diameters from the injector tip. At this<br />

distance, the spray is assumed to be dispersed and composed of<br />

spherical droplets. Furthermore, one can suppose following<br />

[20–22] that liquid velocity, volume fraction or droplet size mean<br />

profiles are Gaussian.<br />

Considering the typical near spray angles of Diesel injectors<br />

(5–15°), the spray width, at this distance, is around 0.8 mm. With<br />

about 10 nodes of the computational grid at the inlet, this leads<br />

to a minimum edge length of around 80 lm which represents a<br />

good compromise between accuracy and computational cost for<br />

a <strong>LES</strong> of spray in IC engines. Ten nodes at the inlet is the minimum<br />

to capture the essential physics at the nozzle exit but not sufficient<br />

to capture all the large scales. A greater number of node should be<br />

used for a very good accuracy. Nevertheless, this would increase<br />

dramatically the computational cost and a compromise of 10 nodes<br />

is more suitable.<br />

3. Injector model for Diesel-like <strong>injection</strong><br />

3.1. Principle<br />

Knowing geometrical data of the nozzle, <strong>injection</strong> conditions<br />

and conditions in the combustion chamber, a model is built to predict<br />

first the spray velocity at the nozzle exit as well as the spray<br />

angle. These quantities will be then used to construct the velocity,<br />

volume fraction and droplet size mean profiles at Dist ¼ 10D exit on<br />

the DITurBC plane (see Section 4).<br />

3.2. Determination of the velocity at the nozzle exit and the effective<br />

section area<br />

The velocity of the liquid jet at the nozzle exit, U exit , depends on<br />

whether the flow inside the injector is cavitating or merely turbulent.<br />

To determine the flow regime, the model of Sarre et al. [23] is<br />

used.<br />

It is assumed that only two types of flow regimes can occur inside<br />

the nozzle (see Fig. 2):<br />

If the pressure in the vena contracta, P vena , is larger than the saturation<br />

vapor pressure, P vap , then the flow is merely turbulent;<br />

Otherwise, the flow is turbulent and cavitating.<br />

Fig. 1. Schematic representation of the DITurBC model.<br />

The decrease of pressure in the vena contracta is due to the contraction<br />

of streamlines that creates a negative pressure gradient.<br />

The pressure decreases in some areas and locally falls below the<br />

saturation vapor pressure. In this case cavitating bubbles appear inside<br />

the nozzle and contribute to the unsteadiness of the flow. Cavitation<br />

leads to a decrease of the effective area at the nozzle exit.


L. Martinez et al. / Fuel 89 (2010) 219–228 221<br />

not the geometrical area of the nozzle hole ðD eff < D exit Þ, and a<br />

new discharge coefficient is used:<br />

sffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffi<br />

C d ¼ C c<br />

P inj<br />

P inj<br />

P vap<br />

P ch<br />

ð7Þ<br />

The velocity in the vena contracta becomes:<br />

sffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffi<br />

<br />

2 P inj P vap<br />

U vena ¼<br />

q l<br />

ð8Þ<br />

The conditions of transition to a cavitating flow are strongly<br />

linked to the geometrical parameters of the nozzle such as the curvature<br />

radius R, the nozzle length L and the geometrical diameter<br />

of the nozzle hole D exit (see Fig. 2).<br />

In the case of a cavitating flow the Bernoulli’s equation between<br />

the region upstream from the nozzle and the vena contracta gives:<br />

q<br />

P vena ¼ P l<br />

inj<br />

2 U2 vena<br />

ð1Þ<br />

where P inj is the <strong>injection</strong> pressure, q l<br />

the liquid density and U vena<br />

the velocity at the smallest flow effective area. Following the<br />

expression of Nurick [24] for the contraction coefficient C c and<br />

assuming a flat velocity profile, one obtains U vena ¼ Umean<br />

and<br />

<br />

Cc<br />

C c ¼<br />

pþ2 2<br />

p 11:4R=D exit where p 3:14 and U mean is the mean<br />

velocity corresponding to the mean mass flow rate at the nozzle<br />

exit.<br />

Then:<br />

P vena ¼ P inj<br />

q l<br />

U 2 mean<br />

2 C 2 c<br />

Because of the discharge loss involving a discharge coefficient C d ,<br />

the mean velocity at the nozzle exit is the Bernoulli velocity corresponding<br />

to the pressure drop P inj P ch , multiplied by C d :<br />

sffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffi<br />

<br />

2 P inj P ch<br />

U mean ¼ C d<br />

ð3Þ<br />

q l<br />

|fflfflfflfflfflfflfflfflfflfflffl{zfflfflfflfflfflfflfflfflfflfflffl}<br />

Bernoulli’s velocity<br />

where<br />

1<br />

C d ¼ qffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffi<br />

L<br />

K inlet þ f <br />

D exit<br />

þ 1<br />

in the case of a turbulent flow. K inlet is the inlet loss coefficient tabulated<br />

according to Benedict [25]. f is the Blasius coefficient for the<br />

laminar wall friction: f ¼ maxð0:316R 0:25<br />

e<br />

; 64=R e Þ and K inlet is tabulated<br />

according to Benedict [25].<br />

Then:<br />

P vena ¼ P inj<br />

C 2 d<br />

C 2 c<br />

Fig. 2. Description of the injector geometry.<br />

P inj<br />

P ch<br />

<br />

If P vena > P vap , there is no transition to cavitating flow. In this case<br />

the effective area is the geometrical area of the nozzle hole<br />

ðD eff ¼ D exit Þ.<br />

The exit velocity U exit is then:<br />

sffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffi<br />

<br />

2 P inj P ch<br />

U exit ¼ U mean ¼ C d<br />

ð6Þ<br />

q l<br />

If P vena < P vap , the flow is fully cavitating and cavitation bubbles escape<br />

from the nozzle exit. In this case, the effective section area is<br />

ð2Þ<br />

ð4Þ<br />

ð5Þ<br />

Finally, U exit and the effective exit section A eff are obtained by application<br />

of the conservation equations of mass and momentum between<br />

the vena contracta and the nozzle exit:<br />

<br />

P ch P vap<br />

U exit ¼ U vena ð9Þ<br />

q l<br />

U mean<br />

A eff ¼ A exit<br />

U mean<br />

U exit<br />

ð10Þ<br />

with A exit ¼ pD 2 exit =4.<br />

Once the exit velocity and the effective exit section have been<br />

determined, it is necessary to calculate the spray angle. This is<br />

done below.<br />

3.3. Spray angle at nozzle exit<br />

The determination of the spray angle is done by assuming that<br />

the spray angle at the nozzle exit is limited to the atomisation produced<br />

by the turbulence and the cavitation inside the nozzle. The<br />

atomisation model used in this work is inspired by the primary<br />

break-up model of Nishimura et al. [26]. The liquid jet atomisation<br />

produces droplets with a radial velocity that is due to the turbulent<br />

and cavitation energies which have to be determined. The combination<br />

of the axial and radial components of these velocities gives<br />

the spray angle.<br />

3.3.1. Turbulent kinetic energy due to high velocities<br />

The turbulent kinetic energy k flow of the flow inside the nozzle is<br />

given by the following empirical formula from Huh et al. [27]:<br />

!<br />

k flow ¼<br />

U2 exit<br />

1<br />

K inlet 1<br />

ð11Þ<br />

8L=D exit<br />

C 2 d<br />

This energy is generated by the high velocities inside the nozzle and<br />

the formula is obtained using simple overall mass, momentum, and<br />

energy balances. It is only valid for quasi-steady <strong>injection</strong><br />

conditions.<br />

3.3.2. Cavitation energy<br />

Cavitation energy is defined as the energy created by the collapse<br />

of bubbles or cavitation pockets inside the nozzle. This provides<br />

an increase of turbulent energy of the liquid.<br />

When a cavitation pocket of volume V p collapses, the energy<br />

E cav given to the surrounding flow at static pressure P is then:<br />

E cav <br />

Z V p<br />

0<br />

P dV<br />

ð12Þ<br />

Assuming that the liquid pressure in the nozzle is homogeneous<br />

and close to the pressure in the chamber, one gets:<br />

E cav <br />

Z V p<br />

0<br />

P dV ¼<br />

Z Vp<br />

0<br />

P ch dV ¼ V p P ch<br />

ð13Þ<br />

For a liquid column or ligament of total mass m t , mass density<br />

q t<br />

q l<br />

and total volume V t with n p pockets, the kinetic energy<br />

k cav provided by the cavitation is:


222 L. Martinez et al. / Fuel 89 (2010) 219–228<br />

k cav ¼ 1 m t<br />

X np<br />

k¼0<br />

V pk P ch ¼ P ch<br />

m t<br />

X np<br />

k¼0<br />

V pk<br />

¼ P ch<br />

q l<br />

P np<br />

V k¼0 p k<br />

¼ P ch V g<br />

V t q l<br />

V t<br />

ð14Þ<br />

The gas volume fraction, V g =V t , can be determined from the effective<br />

section area previously calculated, assuming:<br />

V g<br />

V t<br />

<br />

Cavitation area<br />

Total area<br />

¼ A exit<br />

A exit<br />

A eff<br />

Using Eq. (15) in Eq. (14), one obtains:<br />

k cav ¼ P <br />

ch A exit A eff<br />

q l<br />

A exit<br />

ð15Þ<br />

ð16Þ<br />

The main advantage of this method is that it does not require the<br />

calculation of the pocket or bubble size, nor the bubble number,<br />

which are difficult to evaluate.<br />

3.3.3. Determination of the spray angle at nozzle exit<br />

The total fluctuating kinetic energy k tot is the sum of the turbulent<br />

kinetic energy k flow and the energy provided by the cavitation<br />

k cav :<br />

k tot ¼ k flow þ k cav<br />

ð17Þ<br />

This fluctuating kinetic energy provides a fluctuating velocity u 0 , assumed<br />

to be equal to the radial velocity U rad of the liquid flow at the<br />

nozzle exit. The turbulence is considered isotropic so that:<br />

rffiffiffiffiffiffiffiffiffiffi<br />

U rad ¼ u 0 2<br />

¼<br />

3 k tot<br />

ð18Þ<br />

The spray angle / exit at the nozzle exit (see Fig. 3) is then:<br />

tanð/ exit =2Þ ¼ U rad<br />

U exit<br />

ð19Þ<br />

The injector model presented here permits to obtain the effective<br />

section (Eq. (10)), the velocity (Eqs. (6) and (9)), and the spray angle<br />

(Eq. (19)) at the nozzle exit.<br />

4. Modelling for the DITurBC<br />

From the spray characteristics at the nozzle exit, determined in<br />

the previous section, the mean profiles imposed downstream at the<br />

<strong>injection</strong> plane (DITurBC) are now computed. For this purpose,<br />

mass and momentum conservation equations are applied. A velocity<br />

fluctuation is then added to the mean profile in order to take<br />

into account the unsteadiness of the flow.<br />

4.1. Spray angle at 10D exit from nozzle exit<br />

Fig. 3. Determination of the spray angle at distance Dist downstream from the<br />

nozzle exit.<br />

The angle / exit calculated by the injector model differs from the<br />

spray angle / aero far from the nozzle exit (see Fig. 3). Indeed, / exit is<br />

mainly due to the <strong>injection</strong> condition and the shape of the nozzle<br />

whereas / aero is controlled by aerodynamics (gas density and turbulence)<br />

and depends on conditions in the chamber [23]. To estimate<br />

if aerodynamic effects have sufficient time to affect the<br />

spray angle of the DIturBC, the characteristic aerodynamic time<br />

s aero is compared to the convective time s conv ¼ Dist=U exit :<br />

Following [23], the aerodynamic spray angle, based on empirical<br />

considerations, is:<br />

sffiffiffiffiffi<br />

tanð/ aero =2Þ ¼ 4p A<br />

q g<br />

q l<br />

f ðTÞ<br />

Re 2 qg<br />

We<br />

ð20Þ<br />

where A p<br />

and<br />

ffiffiffi<br />

T are parameters set to A ¼ 4:4 and T ¼ q and<br />

l<br />

f ðTÞ ¼ 3 =61 ð expð 10TÞÞ<br />

and We is the Weber number.<br />

According to [23], this equation predicts spray angles in very close<br />

agreement with measured values.<br />

The aerodynamic time is linked to the density ratio and evaluated<br />

with the nozzle diameter and the exit velocity:<br />

sffiffiffiffiffi<br />

Dexit =2<br />

s aero ¼ C<br />

q l<br />

q g<br />

U exit<br />

ð21Þ<br />

where C is an additional constant empirically fixed by [28] at the<br />

value C ¼ 1:73.<br />

If s conv < s aero , aerodynamic effects are negligible and the spray<br />

angle / of the DITurBC is / ¼ / exit .<br />

If s conv P s aero ; / is calculated with a simple geometrical law<br />

(see Fig. 3):<br />

tanð/=2Þ ¼ s aero<br />

s conv<br />

tanð/ exit =2Þþ 1<br />

4.2. Radial profiles<br />

<br />

s aero<br />

s conv<br />

<br />

tanð/ aero =2Þ<br />

ð22Þ<br />

In this section, the radial profiles of liquid volume fraction a l ,<br />

axial velocity U axial , radial velocity U rad and droplet size d are determined.<br />

Experimental measurements from [21] using X-ray absorption<br />

in the near-nozzle region have shown that radial profiles of<br />

liquid volume fraction are well described by a Gaussian profile.<br />

Furthermore, according to Chaves et al. [29], radial profiles of mean<br />

axial velocity are near Gaussian. Lastly, according to Ueki et al.<br />

[20], who measured droplet sizes and velocities near the injector<br />

exit, the radial profiles of axial velocity and droplet diameter are<br />

correlated and Gaussian. Based on these experiments, the radial<br />

profile of liquid volume fraction, axial droplet velocity and droplet<br />

sizes are assumed to be Gaussian:<br />

a l ¼ a l;max e<br />

r 2<br />

2r 2 a<br />

U axial ¼ U l;max e<br />

d ¼ d max e<br />

r 2<br />

2r 2 d<br />

r 2<br />

2r 2 U<br />

ð23Þ<br />

ð24Þ<br />

ð25Þ<br />

where a l;max ; U l;max and d max are the values on the spray axis on the<br />

DITurBC plane, r is the radial coordinate and r 2 a ; r2 U ; r2 d<br />

are the<br />

Gaussian width parameters.<br />

Because of the correlation between the profile of axial velocity<br />

and droplet size, the same Gaussian width are assumed for these<br />

two profiles: r 2 d ¼ r2 U<br />

. Furthermore, due to the high density of liquid<br />

near the nozzle, measurements of droplet sizes are not reliable<br />

and there exists no experimental correlation for d max .<br />

According to Smallwood et al. [18], the droplet size for Diesel <strong>injection</strong><br />

is between 5 lm and 15 lm. Taking into account that the<br />

spray is initialised close to the nozzle exit and that larger diameter<br />

may still be present, an arbitrary maximum droplet size of 20 lm<br />

is supposed. A sensitivity study on the influence of the maximum<br />

diameter has been conducted by Martinez et al. [30] using <strong>LES</strong>.<br />

The conclusion is that the diameter has a weak influence on spray<br />

penetration in the considered test cases and the value 20 lm gives


L. Martinez et al. / Fuel 89 (2010) 219–228 223<br />

the best results. This emphasised that this free parameter is not<br />

critical for the simulation and 20 lm is a good approximation.<br />

The unknown parameters U l;max ; r 2 U ; a l;max; r 2 a are determined<br />

later in Section 4.3.<br />

The radial profile of radial velocity is taken from Eq. (19),<br />

assuming a linear increase with the radial coordinate. Indeed, the<br />

larger droplets remain on the spray axis due to their higher inertia<br />

while smaller droplets are more easily entrained by the gas towards<br />

the periphery of the spray and therefore gain radial velocity.<br />

The formulation is then:<br />

U rad ¼ U axial tanð/=2Þr=W ¼ U max e<br />

where W is the half-width of the spray.<br />

4.3. Determination of gaussian parameters<br />

r 2<br />

2r 2 U tanð/=2Þr=W<br />

ð26Þ<br />

The radial profile of velocity, liquid volume fraction and droplet<br />

diameters presented above require to determine the four unknown<br />

parameters a l;max ; U l;max ; sigma a and r U .<br />

4.3.1. Gaussian width of the liquid volume fraction profile on the<br />

DITurBC plane<br />

The Gaussian width r a represents the spray angle and can be<br />

expressed as Full Width at Half Maximum (FWHM) which corresponds<br />

to the width of half the spray angle 2r HM . This formulation<br />

is traditionally used in experiments [31]. This gives from Eq. (23):<br />

r<br />

a 2 l;max<br />

2 ¼ a HM<br />

2r<br />

l;max e<br />

2 a<br />

ð27Þ<br />

with r HM ¼ tanð/=4ÞDist þ D exit =2, where Dist ¼ 10D exit is the distance<br />

to the nozzle exit. The Gaussian width is then:<br />

r HM<br />

r a ¼ pffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffi<br />

¼ tanð/=4ÞDist pffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffi<br />

þ D exit=2<br />

2 ln 2<br />

2 lnð2Þ<br />

ð28Þ<br />

4.3.2. Velocity on the DITurBC plane<br />

The maximum axial velocity on the DITurBC plane is supposed<br />

to be equal to the axial velocity at the nozzle exit:<br />

U l;max ¼ U Dist U exit<br />

ð29Þ<br />

The assumption of Eq. (29) cannot be strictly correct. Nevertheless,<br />

it is assumed that the energy exchange between gas and liquid does<br />

not affect significantly the maximum axial velocity located on the<br />

spray axis. Furthermore, this assumption applies only on the spray<br />

axis where the density ratio between the two phases is maximum<br />

and the decrease of velocity is then minimum.<br />

Concerning the gas axial velocity, two choices may be<br />

considered:<br />

No gas entrainment: the axial gas velocity is zero on the DITurBC<br />

plane. This hypothesis may prove interesting because it avoids a<br />

gas inflow boundary condition. As demonstrated below, this<br />

case is not physically acceptable but its analysis allows a better<br />

understanding of the influence of some physical phenomena on<br />

the radial profiles.<br />

Gas entrainment: the idea is to calculate the axial gas velocity by<br />

considering the conservation of liquid axial momentum.<br />

These two possibilities are addressed below.<br />

By conservation of the mass flow rate Q between the nozzle exit<br />

and the DITurBC plane and given the spray half-width<br />

W ¼ tanð/=2ÞDist þ D exit =2, one gets:<br />

Z 2p Z W<br />

Q ¼ U exit A eff q l<br />

¼ raðrÞUðrÞq l<br />

dr db<br />

ð30Þ<br />

0<br />

0<br />

Using the Gaussian profiles, one gets:<br />

Z W<br />

Q ¼ 2pq l<br />

raðrÞUðrÞdr<br />

0<br />

Z W<br />

¼ 2pq l<br />

ra l;max U exit exp<br />

0<br />

r 2<br />

2r 2 aexp<br />

r 2<br />

2r 2 U dr<br />

ð31Þ<br />

Simplifying with the parameters r 2 1 ¼ 2r2 ar 2 U<br />

and integrating by parts<br />

r 2 a þr2 U<br />

gives:<br />

Q ¼ q l<br />

a l;max U exit pr 2 1<br />

1 exp<br />

Thus:<br />

A eff<br />

a l;max ¼<br />

pr 2 1<br />

1 exp<br />

!<br />

W 2<br />

r 2 1<br />

ð32Þ<br />

! ð33Þ<br />

W 2<br />

r 2 1<br />

If the gas velocity is zero, the liquid axial momentum is conserved:<br />

Z 2p Z W<br />

U 2 exit A eff q l<br />

¼ raðrÞU 2 ðrÞq l<br />

dr db<br />

ð34Þ<br />

Integrating by parts gives:<br />

0<br />

U 2 exit A eff ¼ pU 2 exita l;max r 2 2<br />

1 exp<br />

with r 2 2 ¼ 2r2 ar 2 U<br />

.<br />

2r 2 a þr2 U<br />

Using Eq. (33) gives:<br />

!<br />

r 2 2<br />

1 exp<br />

W 2<br />

r 2 2<br />

0<br />

¼ r 2 1<br />

1 exp<br />

!<br />

W 2<br />

r 2 1<br />

!<br />

W 2<br />

r 2 2<br />

ð35Þ<br />

ð36Þ<br />

This equality is verified only if 1=r 2 U<br />

¼ 0, that means that the<br />

hypothesis of a Gaussian profile on the velocity is wrong. This is<br />

in contradiction with what is found experimentally [29]. In conclusion,<br />

the Gaussian shape of the liquid axial velocity, observed experimentally,<br />

is due to the exchange of axial momentum via drag force<br />

between the liquid and the gas.<br />

Furthermore, the mass and axial momentum conservation do<br />

not constrain the parameter r 2 a . The Gaussian shape of the liquid<br />

volume fraction is due solely to the spray opening by atomisation.<br />

For practical purposes, the hypothesis of a zero axial gas velocity is<br />

not compatible with the hypothesis of a Gaussian profile of axial<br />

liquid velocity.<br />

For these reasons, the case of no entrainment is discarded and<br />

the gas velocity is given a Gaussian shape supposed similar to that<br />

of the liquid radial profile:<br />

U g ¼ U g;max e<br />

r 2<br />

2r 2 U<br />

ð37Þ<br />

As discussed previously, the gas velocity is the result of drag and so<br />

depends on the liquid velocity. Therefore, the similarity with the liquid<br />

seems justified. This implies that the gas phase and the liquid<br />

phase are rapidly in equilibrium.<br />

Taking into account the decrease of axial liquid velocity by exchange<br />

with the gas phase and using the mass conservation equation,<br />

one obtains:<br />

a l;max ¼<br />

U exit A eff<br />

U l;max pr 2 1<br />

1 exp<br />

! ð38Þ<br />

W 2<br />

r 2 1<br />

Considering a steady spray and neglecting pressure gradient, the<br />

conservation of axial momentum of the system ‘gas + liquid’ between<br />

the nozzle exit and the DITurBC plane, normal to the spray<br />

axis, yields:


224 L. Martinez et al. / Fuel 89 (2010) 219–228<br />

Z 2p<br />

U 2 exit A eff q l<br />

¼<br />

þ<br />

Z W<br />

0 0<br />

Z 2p Z W<br />

Using the equality a g ðrÞ ¼1<br />

0<br />

0<br />

ra l ðrÞU 2 ðrÞq l l<br />

dr db<br />

ra g ðrÞU 2 ðrÞq g g<br />

dr db<br />

ð39Þ<br />

U 2 exit A eff q l<br />

¼ pU 2 l;maxa l;max q l<br />

r 2 2<br />

1 exp<br />

with r 2 2 ¼ 2r2 ar 2 U<br />

.<br />

2r 2 a þr2 U<br />

Using Eq. (38) one gets:<br />

a l ðrÞ, one obtains after integration:<br />

!<br />

W 2<br />

r 2 2<br />

!<br />

W 2<br />

þ pU 2 g;maxq g<br />

r 2 U 1 exp r 2 U<br />

pU 2 g;maxa l;max q g<br />

r 2 2<br />

1 exp<br />

U 2 exit A U<br />

eff q<br />

exit A eff<br />

l<br />

¼ U l;max<br />

r 2 1<br />

1 exp<br />

!<br />

W 2<br />

r 2 2<br />

!q<br />

W 2 l<br />

r 2 2<br />

1 exp<br />

r 2 1<br />

!<br />

W 2<br />

þ pU 2 g;maxq g<br />

r 2 U 1 exp r 2 U<br />

U 2 g;max<br />

U exit A eff<br />

U l;max r 2 1<br />

1 exp<br />

!<br />

W 2<br />

r 2 2<br />

!q<br />

W 2 g<br />

r 2 2<br />

1 exp<br />

r 2 1<br />

ð40Þ<br />

!<br />

W 2<br />

r 2 2<br />

ð41Þ<br />

r 2 a can be expressed in terms of r2 U<br />

by using the parameter K defined<br />

by r 2 a ¼ Kr2 U . Thus, r2 2 ¼ 2<br />

2Kþ1 r2 a and r2 1 ¼ 2<br />

Kþ1 r2 a .<br />

!<br />

ðK þ 1Þ<br />

U exit ¼ U l;max<br />

ð2K þ 1Þ<br />

1 exp<br />

1 exp<br />

ð2Kþ1ÞW 2<br />

2r 2 a<br />

!<br />

ðKþ1ÞW 2<br />

2r 2 a<br />

p<br />

þ U2 g;max r2 a q <br />

g<br />

1 exp<br />

KU exit A eff q l<br />

ðK þ 1Þ<br />

ð2K þ 1Þ<br />

1 exp<br />

U 2 g;maxq g<br />

U l;max q l<br />

1 exp<br />

KW 2<br />

r 2 a<br />

<br />

!<br />

ð2Kþ1ÞW 2<br />

2r 2 a<br />

! ð42Þ<br />

ðKþ1ÞW 2<br />

2r 2 a<br />

The remaining unknown parameters are now K and U g;max .<br />

In order to determine U g;max , it is assumed that the liquid–gas<br />

equilibrium is rapidly achieved. In this case U g;max ¼ U l;max . Let us<br />

consider the characteristic time Dt, which is the time for the gas<br />

to accelerate from zero to the liquid velocity. This time is determined<br />

using the axial momentum equation of the gas phase, considering<br />

only the drag force:<br />

a g q g<br />

U g;max<br />

Dt<br />

a l q l<br />

U l;max<br />

s p<br />

ð43Þ<br />

The time for the gas to accelerate from zero to the liquid velocity is<br />

then:<br />

Dt ¼ a gq g<br />

a l q l<br />

s p<br />

ð44Þ<br />

with s p the relaxation time defined for a droplet of diameter d defined<br />

as:<br />

s p d2 q l<br />

18l g<br />

ð45Þ<br />

Under the assumption of a maximum droplet diameter of d = 20 lm<br />

(see Section 4.2), one obtains:<br />

Dt ¼ 1:6 10 4 s<br />

with l g<br />

¼ 2 10 5 Pa=s; q g<br />

¼ 36 kg=m 3 ; a g ¼ 0:8 and a l ¼ 0:2.<br />

These numerical values correspond to the experiment of Chaves<br />

et al. [29] described in Section 5.3. This time is shorter that the needle<br />

opening time ð 0:2 msÞ. Consequently, it is assumed that the<br />

gas velocity reaches the liquid velocity before the needle has completely<br />

opened.<br />

In addition, during this period, the flow is fully unsteady with a<br />

spray angle varying in time and the model presented here is not<br />

predictive anyway. Therefore, the hypothesis U g;max ¼ U l;max is justified.<br />

Furthermore, a turbulent field will be imposed on the<br />

boundary condition so that the accuracy on U g;max is not crucial.<br />

The most important is to ensure the conservation of the mass<br />

and momentum fluxes.<br />

Finally, in order to find K it is assumed that:<br />

1 exp<br />

1 exp<br />

ðKþ2ÞW 2<br />

2Kr 2 a<br />

!<br />

! 1 ð46Þ<br />

ðKþ1ÞW 2<br />

2Kr 2 a<br />

In the same way it is presumed that:<br />

<br />

<br />

W 2<br />

Kr<br />

1 exp<br />

2 a 1<br />

ð47Þ<br />

This is the same as integrating mass and axial momentum fluxes between<br />

0 and 1 instead of 0 and W. Eq. (42) then becomes a second<br />

order equation in K:<br />

a 2 K 2 þ a 1 K þ a 0 ¼ 0<br />

with:<br />

a 2 ¼ 2U exit<br />

U l;max þ U l;maxq g<br />

q l<br />

2p U 2 g;max<br />

a 1 ¼ U exit U q g r2 a<br />

l;max þ U l;maxq g<br />

U exit A eff q l<br />

q l<br />

p<br />

a 0 ¼<br />

U2 g;max r2 a q g<br />

U exit A eff q l<br />

ð48Þ<br />

ð49Þ<br />

ð50Þ<br />

ð51Þ<br />

p ffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffi<br />

The two solutions of Eq. (48) are: K 1 ¼ a 1þ a 2 1 4a 2a 0<br />

pffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffi<br />

2a 2<br />

and K 2 ¼<br />

a 1 a 2 1 4a 2a 0<br />

. Because a 2 > 0 and a 0 < 0, the only positive solution<br />

2a 2<br />

is K 1 . The negative solution K 2 is discarded because it leads to a<br />

non-Gaussian shape on the velocity profile. Finally, knowing K 1<br />

and r 2 a and using the expression r2 a ¼ Kr2 U , one obtains r2 U<br />

and then<br />

a l;max with Eq. (38).<br />

To resume, the four Gaussian parameters are obtained using Eq.<br />

(27) for r 2 a , Eq. (29) for U l;max, Eq. (48) for r 2 U and Eq. (38) for a l;max.<br />

4.4. Turbulent boundary conditions<br />

The profiles obtained in the previous sections for the boundary<br />

conditions are mean profiles. A drawback of the proposed method<br />

is that the history of the gas and liquid flows between the injector<br />

exit and the DITurBC plane is lost. To compensate, unsteady<br />

boundary conditions are used that reproduce the unsteadiness of<br />

the flow due to the phenomena occurring inside the nozzle and<br />

the turbulence generated between the nozzle exit and the DITurBC<br />

plane.<br />

In order to create a turbulence field with a given statistical profile,<br />

a non-dimensional homogeneous fluctuating velocity field is<br />

first generated. This field is then rescaled and added to the mean


L. Martinez et al. / Fuel 89 (2010) 219–228 225<br />

velocity profile on the DITurBC for both liquid and gas phases. The<br />

method is based on the work of Kraichnan [32] and a similar method<br />

is used by Smirnov et al. [33].<br />

The use of these turbulent boundary conditions as well as their<br />

influence on the spray formation will be described in a future<br />

paper.<br />

5. Validation<br />

The model for the DITurBC is validated in two steps. First, the<br />

nozzle exit velocity and spray angle given by the injector model<br />

are confronted to measurements in Section 3. Then, comparing<br />

the modelled radial profiles of velocities with experimental results<br />

evaluates the construction of the Gaussian profiles of Section 4.<br />

5.1. Injection velocity<br />

The validation of the turbulence–cavitation model is achieved<br />

by comparison with the experimental measurements of Leick<br />

et al. [34] obtained with an <strong>injection</strong> pressure of 22 MPa. Two different<br />

pressures in the chamber are used: 0.1 MPa and 2 MPa, corresponding<br />

to Bernoulli velocity of 230 m/s and 220 m/s<br />

respectively (see Table 1). The velocity measurements are made<br />

at 1:9 mm 12D from the nozzle exit at an <strong>injection</strong> pressure of<br />

22 MPa with a nozzle diameter of 154 lm.<br />

As shown in Table 1, the predicted exit velocities are very close<br />

to the experimental measurements. In the experiment, the velocity<br />

is not constant so that a range of velocity is used for the comparison.<br />

The model gives a mean velocity U dist divided by Bernoulli<br />

velocity U B of U dist =U B ¼ 0:9 which is in the range of measured<br />

velocities ð0:87 < U dist =U B < 1Þ for the chamber pressure of<br />

0.1 MPa. The model gives also good results with the chamber pressure<br />

of 2 MPa which is more relevant in engine applications.<br />

For the three injector nozzles, the model is able to take into account<br />

the impact of the nozzle geometry on cavitation and then on<br />

the spray angle. The relative difference is less than 10% which is<br />

very good for spray angles. The spray angle is an important parameter<br />

in the DITurBC model as it is used to set the Gaussian width<br />

and the radial liquid velocity.<br />

Other spray angle measurements may be found in Saliba et al.<br />

[35], at 2 mm from the nozzle exit and for different backpressures<br />

(from 1 to 4 MPa). Results are depicted on Fig. 4. Model results are<br />

less accurate for these cases but the increase of the angle with the<br />

chamber pressure (backpressure), an effect described by the aerodynamical<br />

spray angle (see Section 4.1), is reproduced. Considering<br />

this effect is important in engine applications because the backpressure<br />

can have very different values depending on the instant<br />

of <strong>injection</strong>.<br />

The maximum difference is about 1° which is of the same order<br />

of magnitude than the variation of the spray angle during <strong>injection</strong>.<br />

As already described, the precision is sufficient.<br />

5.3. Axial velocity profile at 10D exit from nozzle exit<br />

Chaves et al. [29] have measured the radial profile of the spray<br />

axial velocity at x=D exit ¼ 10 from the nozzle exit (see Table 3). This<br />

corresponds to a Diesel-like liquid <strong>injection</strong> without cavitation at a<br />

moderate pressure ðDP ¼ 10 MPaÞ into a quiescent dense air<br />

(3 MPa). The injector nozzle diameter is D = 200 lm. The measurements<br />

are made after the <strong>injection</strong> reaches a quasi-steady state.<br />

The Bernoulli velocity is 154.7 m/s for this case.<br />

A first interesting observation is that the absence of cavitation is<br />

in agreement with the prediction of the injector model (Eq. (5)).<br />

The second interesting observation (see Table 3) is that the discharge<br />

coefficient measured by Chaves et al. [29] ðC d ¼ 0:88Þ is also<br />

well predicted by the model (C d ¼ 0:88 using Eq. (4)).<br />

5.2. Spray angles at nozzle exit<br />

The sub-models for the spray angle are validated by comparison<br />

with the experimental data of Blessing et al. [14], who measured<br />

spray angles for three nozzles denoted 1, 2 and 3 in Table 2. The<br />

nozzles have different conical shape factors leading to different<br />

spray angles due to cavitation. The spray angles are measured at<br />

the nozzle exit. The conical shape factor is taken into account in<br />

the model by changing the curvature radius which is recomputed<br />

from [14].<br />

Table 1<br />

Comparison of spray exit velocity with experimental data of Leick et al. [34].<br />

Case I II<br />

Injection pressure P inj ðMPaÞ 22 22<br />

Chamber pressure P ch ðMPaÞ 0.1 2<br />

Bernoulli velocity U B ðm=sÞ 230 220<br />

Experiment: spray exit velocity divided by U B 0.87–1 0.87–0.96<br />

Model: spray exit velocity divided by U B 0.91 0.9<br />

Fig. 4. Comparison of the spray angle predicted by the model with the experiments<br />

of Saliba et al. [35] at x ¼ 2 mm for different <strong>injection</strong> pressures.<br />

Table 2<br />

Comparison of the spray angle predicted by the model with the experiment of<br />

Blessing et al. [14] for three different nozzles.<br />

Number of the nozzle Spray angle (°) Spray angle (°)<br />

DITurBC<br />

1 5.5 6<br />

2 10 9.6<br />

3 13 13.5<br />

Table 3<br />

Comparison of discharge coefficient and spray angle provided by the model with<br />

experimental data of Chaves et al. [29].<br />

P inj 130<br />

P ch 30<br />

Discharge coefficient via experiment 0.88<br />

Discharge coefficient via model 0.88<br />

Spray angle via experiment (°) 8.5<br />

Spray angle via model (°) 7.5


226 L. Martinez et al. / Fuel 89 (2010) 219–228<br />

Fig. 5. Comparison of radial profile of spray axial velocity with experimental data of<br />

Chaves et al. [29] at x=D exit ¼ 10.<br />

From the shadowgraphy provided by Chaves et al. [29],<br />

the spray angle is measured (8.5°) and compared to the value obtained<br />

with the model (7.5°). Again, the agreement is very good<br />

(see Table 3).<br />

The radial profile of mean axial spray velocity are reported in<br />

Fig. 5. The Gaussian width is very well predicted which confirms<br />

the good accuracy of the model for the mean profiles. Furthermore,<br />

this confirms that Eq. (47) is a good hypothesis as, for this case, the<br />

parameter provided by the model are: r 2 ¼ 7:7 10 8 ; K ¼<br />

<br />

0:48; W ¼ 7 10 4 and then 1 exp<br />

W 2<br />

Kr 2 a<br />

<br />

0:999. The parameter<br />

K ¼ 0:48 means that the Gaussian on the liquid volume fraction<br />

is about two times larger than the Gaussian on the axial liquid<br />

velocity. Therefore, high velocities droplets are concentrated near<br />

the spray axis and there is an important difference of velocity between<br />

the droplets near the spray axis and the droplets localised at<br />

the periphery. In addition, the model gives a l;max ¼ 0:2, revealing<br />

that there is no liquid core but a gas/liquid mixture at 10 nozzle<br />

diameters from the nozzle exit. Nevertheless, the liquid volume<br />

fraction is not small enough to confirm that the spray is fully dispersed<br />

with spherical droplets.<br />

A sensitivity study on the input parameters is proposed. Table 4<br />

sums up the input parameters of the DITurBC model. The experience<br />

of Chaves et al. [29] presented in Section 5.3 is used as the test<br />

case.<br />

The radial profiles of mean axial liquid velocity and liquid volume<br />

fraction, obtained with a variation of the parameters P inj , R<br />

and P ch , are presented in Figs. 6 and 7.<br />

All other parameters remaining constant, an increase of the<br />

<strong>injection</strong> pressure leads to an increase of the <strong>injection</strong> velocity<br />

(Eq. (6)) but the discharge coefficient, depending essentially on<br />

the nozzle geometry (Eq. (4)), remains relatively unchanged.<br />

Therefore, the ratio between axial velocity and Bernoulli’s velocity<br />

is nearly constant. Even with an <strong>injection</strong> pressure of 83 MPa, the<br />

model predicts no cavitation. The spray angle at the nozzle exit calculated<br />

by Eq. (19) can then be simplified because the energy k cav<br />

provided by the cavitation is null. Using Eqs. (11), (17) and (4), one<br />

obtains:<br />

tanð/ exit =2Þ ¼ U rad<br />

U exit<br />

¼<br />

rffiffiffiffiffiffi<br />

f<br />

12<br />

ð52Þ<br />

One can see that the spray angle at the nozzle exit depends only on<br />

the Blasius’ coefficient f. For P inj ¼ 13 MPa, the spray angle at the<br />

nozzle exit is 3.36°. This value is almost equal to the value at<br />

P inj ¼ 83 MPa, which is 2.95°. The spray angle on the DITurBC plane<br />

calculated by Eq. (22) is 7.5° at P inj ¼ 13 MPa and 7.4° at<br />

P inj ¼ 83 MPa.<br />

This shows that, in a non-cavitating regime, the spray angle<br />

does not depend on the <strong>injection</strong> pressure but mainly on the condition<br />

in the chamber via aerodynamic effects. This analysis allows<br />

us to understand why the axial liquid velocity and the liquid volume<br />

fraction profiles are quasi-independent of the <strong>injection</strong> pressure.<br />

But this analysis is only valid if the flow inside the injector<br />

is non-cavitating.<br />

The main parameter that influences the transition to a cavitating<br />

regime is the curvature radius R. A sharp edge at the inlet of<br />

the nozzle contributes to a decrease of the pressure in the vena<br />

contracta which leads to cavitation. If one changes the curvature<br />

radius from 30 lm to 10 lm, with all other parameters remaining<br />

constant, the model predicts a cavitating regime. The spray angle<br />

on the DITurBC changes from 7.5° to 9.0°. Furthermore, the cavitation<br />

regime leads to a change in the discharge coefficient which explains<br />

the discrepancies in the radial profiles in Figs. 6 and 7.<br />

An important parameter that influences the profiles is the<br />

chamber pressure P ch . When increasing the chamber pressure,<br />

the spray is widening. This effect can be seen on the profile of li-<br />

5.4. Sensitivity study on input parameters<br />

Table 4<br />

Summary of the input parameters for the DITurBC model.<br />

Type of input Name Description<br />

Geometry R Curvature radius<br />

D exit Nozzle exit diameter<br />

L Nozzle length<br />

Dist Distance to nozzle exit (location of the DITurBC<br />

plane)<br />

Injection<br />

conditions<br />

P inj<br />

P ch<br />

Injection pressure<br />

Chamber pressure<br />

Physical properties q g Gas density<br />

q l Liquid density<br />

l g Gas viscosity<br />

l l Liquid viscosity<br />

Pvap Saturation vapor pressure Fig. 6. Influence of the input parameters R; P ch and P inj on the radial profile of spray<br />

mean axial velocity.


L. Martinez et al. / Fuel 89 (2010) 219–228 227<br />

In this paper, a model for liquid <strong>injection</strong> boundary conditions,<br />

called DITurBC, has been presented. The model uses characteristic<br />

features of the injector to build an algebraic description of all spray<br />

characteristics and profiles near the nozzle exit.<br />

These profiles can be used as boundary conditions for the Eulerian–Eulerian<br />

simulation of Diesel Sprays especially in Large Eddy<br />

Simulation. By initialising the spray slightly downstream from the<br />

nozzle exit, the DITurBC model allows 3D simulation without solving<br />

the complex spray physics at the nozzle exit. Furthermore, this<br />

methodology avoids to mesh the nozzle exit, a zone requiring very<br />

small mesh size, resulting in a decrease of the computational cost.<br />

The boundary conditions are based on an injector model that<br />

determines whether the flow inside the nozzle is cavitating. Knowing<br />

the flow regime and the intensity of turbulence and cavitation,<br />

the velocity and the spray angle at the nozzle exit are deduced.<br />

Then, by the application of conservation laws, velocity, liquid volume<br />

fraction, and droplet size profiles are calculated at a given distance<br />

downstream from the nozzle exit, which represent the<br />

boundary condition DITurBC. These mean profiles are assumed to<br />

be Gaussian. The Gaussian widths of velocity and liquid volume<br />

fraction are found to be different and the conservation laws of<br />

mass and axial momentum permit to exhibit a relation between<br />

them.<br />

The model has been tested against few experiments and is a<br />

good starting point if one wants to avoid more expensive calculation<br />

of the atomisation process. First, the liquid exit velocity has<br />

been assessed with a very good agreement. Secondly, the influence<br />

on the spray angle of the nozzle geometry and of the chamber pressure<br />

has been validated and has shown good tendencies. Finally,<br />

the physics and hypothesis of the model have been confirmed on<br />

the experiment of Chaves et al. [29]. The concordance on the radial<br />

profile of axial liquid velocity is within the range of measure<br />

uncertainty.<br />

The DITurBC model has been proved to be well adapted for Diesel-like<br />

conditions in real engine applications. Nevertheless, the<br />

model can only be used in quasi-steady <strong>injection</strong>, i.e. when the needle<br />

is fully opened. In addition, the influence of the DITurBC model<br />

on a <strong>LES</strong> of spray has to be checked in a further analysis.<br />

The implementation of DITurBC in the AVBP CFD code [36] has<br />

been done. <strong>LES</strong> of Diesel Sprays using these DITurBC is under preparation<br />

and will be published in a future paper.<br />

References<br />

Fig. 7. Influence of the input parameters R; P ch and P inj on the radial profile of mean<br />

liquid volume fraction.<br />

quid volume fraction on Fig. 7. The profile of axial liquid velocity in<br />

Fig. 6 is narrower because the exchange of energy between the liquid<br />

and the gas phase is higher and then the decrease in liquid<br />

velocity is more important.<br />

6. Concluding remarks<br />

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6.3 Complément<br />

6.3 Complément<br />

Afin de prendre en compte le décalage de la condition limite, un cône est créé dans le maillage. La<br />

condition limite DiTurBC est appliquée sur le cône comme le montre la figure 6.1 : La largeur du cône<br />

FIG. 6.1 – Présentation du cône sur lequel est appliquée DITurBC<br />

devrait dépendre de la largeur du spray mais un cône générique est utilisé pour toutes les simulations<br />

dans ce manuscrit. La largeur a été fixée à2mm afin d’être suffisament importante pour tous les sprays<br />

simulés. De même la distance de la condition limite est de Dist = 2mm avec Dist > 10D exit pour toutes<br />

les <strong>injection</strong>s.<br />

Pour une simulation de moteur à <strong>injection</strong> directe, l’utilisation d’un tel maillage pourrait poser des difficultés<br />

de mise en place. Ce point sera discuté en chapitre 8 dans le cas du calcul moteur.<br />

Un autre problème concerne l’<strong>injection</strong> de gaz. Ce gaz provient en fait de l’entraînement du spray entre<br />

la sortie de l’injecteur et la condition limite mais pas de l’injecteur qui n’injecte que du carburant. Dans<br />

un calcul moteur, une masse de gaz est donc injectée en plus de le masse enfermée. Néanmoins, il<br />

s’avère que cette masse est très faible comparée à une masse enfermée. Par exemple, si l’on prend un<br />

moteur Diesel à <strong>injection</strong> directe à 4000tr/min en pleine charge, la masse enfermée est de l’ordre de<br />

1500mg et la masse de carburant injecté m in j est d’environ 100mg. D’après les hypothèses de DITurBC,<br />

la vitesse du gaz sur la condition limite est la même que le liquide. Ainsi, le débit de gaz est de l’ordre de<br />

109


CHAPITRE 6 : Condition limite d’<strong>injection</strong> pour la simulation 3D de spray Diesel. Méthodologie et<br />

validation<br />

grandeur du débit de liquide corrigé du rapport de densité. La masse de gaz injectée est donc d’environ<br />

m in j ρ g /ρ l = 3.6mg avec ρ l = 830kg.m −3 et ρ g = 30kg.m −3 , soit une variation de 0.25% ce qui est<br />

négligeable. DITurBC est donc parfaitement utilisable en condition réaliste et ne modifie pas la masse<br />

enfermée.<br />

110


CHAPITRE 6 : Condition limite d’<strong>injection</strong> pour la simulation 3D de spray Diesel. Méthodologie et<br />

validation<br />

112


Troisième partie<br />

Validation<br />

113


6.4 Abstract<br />

Introduction - Validation et analyse de la dynamique du spray : comparaison<br />

avec la manipulation de Chaves<br />

Ce chapitre est tiré de l’article “A study of the Diesel spray dynamics using Eulerian-Eulerian Large<br />

Eddy Simulation ” soumis pour publication dans la revue i.e. International Journal of Multiphase Flow.<br />

(Martinez et al. 2010b)<br />

Afin de valider le modèle diphasique Eulérien d’AVBP adapté à l’<strong>injection</strong> Diesel, des calculs 3D sont<br />

réalisés dans des conditions de type Diesel basse pression. Il s’agit de l’expérience de Chaves et al.<br />

(2004) dont les données permettent la comparaison avec le calcul. Ces calculs sont réalisés avec le<br />

modèle de condition limite DITurBC et une étude de sensibilité sur les paramètres importants de DI-<br />

TurBC est proposée. Les données expérimentales disponibles ne permettent pas de valider complétement<br />

le spray simulé. Pour aller plus loin, les résultats de simulation sont également comparés à des données<br />

expérimentales, disponibles dans la littérature, sur des jets turbulents de gaz. La notion d’auto-similarité<br />

dans le spray est notamment étudiée.<br />

L’article est présenté ci-après dans sa version soumise pour publication.<br />

6.4 Abstract<br />

The Large Eddy Simulation (<strong>LES</strong>) of Diesel Spray using an Eulerian-Eulerian approach is conducted<br />

and discussed. A two-fluid model based on the Mesoscopic Eulerian Formalism (MEF) is presented with<br />

the inclusion of collision effects inspired from the kinetic theory. The main objective of this study is<br />

to evaluate the ability of <strong>LES</strong> for Diesel sprays and to analyse the dynamics of both the gas and the<br />

liquid phases. The validation of the model is obtained through comparison with an experiment of Diesel<br />

fuel sprays in dense air. Mean axial spray velocity and its rms fluctuations are analysed for different<br />

pressures in the chamber and a sensitivity study on boundary conditions is discussed. The spray dynamics<br />

is deeply analysed by comparison with experimental results from the literature on turbulent gaseous jets.<br />

The analysis is focused on self-similarity and a comparison between a free gaseous jet and a spray is<br />

suggested.<br />

6.5 Introduction<br />

Nowadays, a better understanding of the combustion instabilities and cyclic variabilities in Internal Combustion<br />

(IC) engine is essential for car manufacturers. The non-deterministic character of the turbulence<br />

is one of the phenomena leading to the cyclic variability. It corresponds to the microscopic events that can<br />

influence the instantaneous velocity field and the local mixture leading to different heat release, pollutant<br />

levels and engine work from cycle to cycle (Ozdor et al. 1994). Computational Fluid Dynamics (CFD) is<br />

115


a helpful tool for studying such issues. The RANS (Reynolds Averaged Navier-Stokes) approach (Launder<br />

and Spalding 1972) is commonly used in CFD to perform 3D simulations (Drake and Haworth 2007).<br />

However, although it is characterised by reasonable computational costs, it does not allow the study of<br />

cyclic variabilities : RANS calculation of a given engine operation point represents the statistical average<br />

of many cycles at this point. Large Eddy Simulation (<strong>LES</strong>) is better adapted for such studies, as one<br />

<strong>LES</strong> of a given engine operation point may be view as one realization of one engine cycle. Computing<br />

local and instantaneous filtered properties (Sagaut 1998), <strong>LES</strong> has demonstrated its capabilities in many<br />

configurations (Selle et al. 2006; Schmitt et al. 2007) and in particular in multi-cycle simulation of IC<br />

engine (Richard et al. 2007; Vermorel et al. 2007; Vermorel et al. 2009).<br />

Due to its potential to resolve large scale vortices and so to predict the interaction between drops and<br />

air (carrier phase), <strong>LES</strong> is also of great interest for spray simulations (Bellan 2000). Indeed, the level of<br />

turbulence intensity generated by the spray as well as the local composition of the gas mixture including<br />

fuel vapour are of critical importance for the combustion and pollutants production in IC engines.<br />

The present study is devoted to the analysis of the spray dynamics using two-fluid Large Eddy Simulation.<br />

The liquid phase is described using an Eulerian approach, preferred to the Lagrangian particle<br />

tracking method for its potential to model complex industrial two-phase flows with high particles load<br />

and high computational efficiency on massively parallel computer. Few publications have been devoted<br />

to the Eulerian-Eulerian simulation of sprays in realistic Diesel <strong>injection</strong> conditions (Iyer and Abraham<br />

1997; Iyer and Abraham 1998; Iyer and Abraham 2005; Truchot and Magnaudet 2005). Furthermore<br />

all these works concern RANS simulation. Therefore, is it of interest to investigate how the Eulerian-<br />

Eulerian <strong>LES</strong> for Diesel sprays compares with existing experimental data.<br />

The Mesoscopic Eulerian Formalism (MEF) (Fevrier et al. 2005) is used here for the liquid phase. The<br />

physics of the Diesel spray imposes to take into account particle-particle interactions which are difficult<br />

to model in an Eulerian approach. Here, based on the work of (Boelle et al. 1995) inspired from the<br />

kinetic theory, binary bouncing collisions are accounted for.<br />

The validation of the model is obtained through comparison with the experimental data of (Chaves et al.<br />

2004). A sensitivity study on the inflow turbulent boundary condition is also discussed as it can highly<br />

impact the development of the spray.<br />

The Diesel spray is a transient, fully turbulent, two-phase flow and is consequently difficult to study<br />

experimentally and theorically. Few detailed experimental data are available in realistic Diesel <strong>injection</strong><br />

conditions. Consequently, it seems worthwhile to study, in addition, <strong>LES</strong> spray results by analogy with<br />

the turbulent gaseous jet. This analogy has been examined by different authors (Dent 1971; Spalding<br />

1979; Kuo and Bracco 1982; Wu et al. 1984) because, contrary to the turbulent statistics of the spray,<br />

those of the jet have been largely investigated. One interesting point in jet flow is the self-similarity<br />

which has been confirmed by experiments (Wygnansky and Fielder 1969; Panchapakesan and Lumley<br />

1993; Hussein et al. 1994). For the spray, the self-similarity is used by different researchers as hypothesis<br />

116


6.6 Governing equations and modelling<br />

in their spray models (Desantes et al. 2006; Desantes et al. 2007; Martinez et al. 2010a) even if the identification<br />

of self-similar regions is not strictly established. With our <strong>LES</strong>, we should be able to investigate<br />

by an analysis of the dynamics of both the gas and the liquid phases, the existence of these regions.<br />

The paper is organised as follows. First, the governing equations for <strong>LES</strong> are presented for both the gas<br />

and the liquid phase. The modelling and closure terms are also defined and discussed in the framework<br />

of Direct Injection. Then, the simulation of the configuration of Chaves et al. (2004) is presented and a<br />

comparison between experimental data and numerical results is done. A sensitivity study on the boundary<br />

conditions is additionally proposed in order to find out the important parameters influencing the development<br />

of the spray. Finally, an extensive analysis of the behaviour of the droplets and the entrained gas is<br />

suggested by means of the turbulent statistics and focusing on self-similarity.<br />

6.6 Governing equations and modelling<br />

Both gas and liquid phases are simulated using an Eulerian formulation (Eulerian-Eulerian approach)<br />

and are two-way coupled through the drag force. No mass nor heat transfer are considered because the<br />

simulations concern only the non vaporising spray. The Eulerian conservation equations for the liquid are<br />

based on the Mesoscopic Eulerian Formalism developed by (Fevrier et al. 2005) and extended to dense<br />

sprays by the addition of collision effects.<br />

6.6.1 Carrier phase<br />

In a <strong>LES</strong> approach, only the large scale eddies are resolved whereas the small scale eddies are modelled.<br />

Differentiation between large and small scale structures is done by filtering, defined as a convolution<br />

product of any variable f with a spatial filter kernel G ∆ f<br />

of characteristic length ∆ f . The filtered quantity<br />

is then written as :<br />

¯f (x) =<br />

Z<br />

f (x)G ∆ f<br />

(x ′ − x)dx ′ (6.1)<br />

The Favre average is commonly used and allows to avoid density fluctuations. The Favre filtered quantity<br />

˜f (x) is written as :<br />

¯ρ ˜f (x) =<br />

Z<br />

ρ f (x)G ∆ f<br />

(x ′ − x)dx ′ (6.2)<br />

where ¯ρ is the filtered density. From now on and for the sake of simplicity the filtered density will be<br />

written ρ in the paper. The subscript g will refer to the gas phase whereas l will refer to the liquid phase.<br />

Applying this filtering on the Navier-Stokes equations leads to the filtered equations of respectively mass,<br />

momentum and energy :<br />

∂<br />

∂t ρ g + ∂<br />

∂x i<br />

ρ g Ũ g,i = 0 (6.3)<br />

117


∂<br />

∂t ρ gŨg,i + ∂ ρ g Ũ g,i Ũ g, j = − ∂ ¯P + ∂ ¯τ g,ij − ¯F drag − ∂ T g,ij (6.4)<br />

∂x j ∂x i ∂x j ∂x j<br />

∂<br />

∂t ρ gẼg + ∂<br />

∂x j<br />

(ρ g Ẽ g + ¯P)Ũ g, j = ∂<br />

∂x j<br />

¯τ g,ij Ũ g, j − ¯F drag Ũ l,i − ∂<br />

∂x j<br />

¯q g, j − ∂<br />

∂x j<br />

Q g, j<br />

(6.5)<br />

where Ũ g,i is the filtered velocity, and Ẽ g is the filtered total non chemical energy. ¯P is the filtered pressure,<br />

¯τ g,ij the filtered viscous stress tensor and T g,ij = 2ρ g µ t<br />

√2 ˜S g,ij ˜S g,ij ˜S g,ij is the subgrid scale tensor or<br />

Reynolds tensor where ˜S g,ij is the strain rate tensor of the carrier phase :<br />

˜S g,ij = 1 2<br />

(<br />

)<br />

∂Ũ g,i<br />

+ ∂Ũ g, j<br />

∂x j ∂x i<br />

The subgrid or eddy viscosity µ t is modelled via the dynamic Smagorinsky model of Germano et al.<br />

(1991). The filtered heat flux is denoted ¯q g, j while the term Q g, j is the subgrid scale heat flux. ¯F drag is the<br />

filtered drag force, detailed in Section 6.6.2.<br />

The set of equations (6.3)-(6.5) is based on the assumption that there is no effect of liquid volume on the<br />

carrier phase behaviour. This hypothesis implies thin spray. Furthermore, another hypothesis is that there<br />

is no modification of the carrier phase Reynolds tensor T g,ij due to the interaction with the liquid phase.<br />

(6.6)<br />

6.6.2 Dispersed phase<br />

The Eulerian conservation equations are presented here for non evaporating sprays and without atomisation<br />

nor coalescence. The collision are nevertheless taken into account (see Section 6.6.2).<br />

Mesoscopic Eulerian formalism<br />

The Mesocopic Eulerian Formalism of Fevrier et al. (2005) accounts for the Random Uncorrelated Motion<br />

(RUM) detailed below and was first developed for diluted two-phase flow.<br />

In a cloud of particles, different velocities may be found at close locations, depending on the particle<br />

histories. The instantaneous velocity V (k) (t) of a particle k located at position X (k) (t) may be decomposed<br />

into a statistical instantaneous Eulerian component shared by all the particles (the correlated velocity<br />

ǔ p (t) or Mesoscopic Eulerian Velocity) and a residual velocity component, specific to the particle (uncorrelated<br />

velocity (RUM) δu (k)<br />

p (t)):<br />

)<br />

V (k) (t)=Ǔ l<br />

(X (k) (t),t + δu (k)<br />

p (t) (6.7)<br />

118


6.6 Governing equations and modelling<br />

The contribution of the RUM is described via a probability density function (pdf) conditioned on one realization<br />

of the carrier phase. The principle for the establishment of the Eulerian liquid transport equation<br />

is similar to the derivation of the Navier-Stokes equations by the kinetic theory (Chapman and Cowling<br />

1939). These equations are obtained by integration over the phase space of the Boltzmann-type equation<br />

of evolution of the pdf (Fevrier et al. 2005; Riber et al. 2006; Moreau et al. 2005).<br />

Then the Favre filter is applied to the transport equations of droplets to obtain the Eulerian filtered<br />

equations used in <strong>LES</strong>. The Favre operator is similar to the one used for the gas, replacing the density ρ g<br />

by the particle number density n l :<br />

¯n l ̂f (x) =<br />

Z<br />

n l f (x)G ∆ f<br />

(x ′ − x)dx ′ (6.8)<br />

where n l is the number density.<br />

Finally, the following conservation equations of number density and mass are obtained :<br />

∂<br />

∂t ¯n l + ∂ ¯n l Û l,i<br />

∂x i<br />

= 0 (6.9)<br />

∂<br />

∂t ᾱlρ l + ∂ ᾱ l ρ l Û l,i<br />

∂x i<br />

= 0 (6.10)<br />

where the filtered liquid volume fraction is defined as ᾱ l = ¯n l πd 3 /6, ρ l is the mass density of the liquid<br />

(considered constant), Û l is the filtered correlated velocity and d is the particle diameter. The filtered<br />

momentum equation is :<br />

∂<br />

∂t ᾱlρ l Û l,i + ∂ ᾱ l ρ l Û l,i Û l, j = ¯F drag − ∂ T l,ij + ∂ ̂δΣl,ij<br />

∂x j ∂x j ∂x j<br />

(6.11)<br />

The drag force is written as :<br />

¯F drag = ᾱlρ l<br />

τ p<br />

(Ũg,i −Û l,i<br />

)<br />

(6.12)<br />

where τ p is the Stokes characteristic time defined from the particle Reynolds number R e and the drag<br />

coefficient C D . The expression of (O’Rourke 1981; Andrews and O’Rourke 1996) is used for C D :<br />

τ p = 4 3<br />

ρ l<br />

ρ g<br />

d<br />

C D |V r | with C D = 24 (<br />

α<br />

−2.65<br />

g + 0.15R 0.687<br />

R e<br />

e α −1.78<br />

g<br />

)<br />

and Re = ρ gd|V r |<br />

(6.13)<br />

µ g<br />

where α g =(1 − α l ) is the gas volume fraction, µ g is the fluid molecular dynamic viscosity, |V r | =<br />

|Ũ g −Û l | is the relative velocity between gas and liquid. The α g -dependance of C D corresponds with that<br />

found in the experiment of (Richardson and Zaki 1954).<br />

119


T l,ij is the particle subgrid stress tensor. The last term of the right hand side (rhs) of Eq. (6.11) is the flux<br />

of the filtered stress tensor ̂δΣ l,ij = − 2 3ᾱlρ l ̂δθl δ ij − ᾱ l ρ l ̂δR<br />

∗<br />

l,ij<br />

. It is based on the deviatoric part of the<br />

Random Uncorrelated Velocity (RUV) tensor ̂δR ∗ l,ij<br />

and the filtered Random Uncorrelated Energy (RUE)<br />

̂δθ l , defined as the half of the RUV tensor trace (Simonin et al. 2002) and (Kaufmann 2004). The term<br />

2/3ᾱ l ρ l ̂δθl = P RUV is a dilatation term that plays a role similar to a pressure term. A transport equation<br />

may be written for RUE as :<br />

∂<br />

∂t ᾱlρ l ̂δθl + ∂ ᾱ l ρ l ̂δθl Û l,i =<br />

∂x −2ᾱlρ l ̂δθl − ∂ ᾱ l ρ l̂δKl,ii j +<br />

i τ p ∂x ̂δΣ ∂<br />

l,ij Û l,i<br />

j ∂x j<br />

+Π δθl (6.14)<br />

The first term of the rhs is the RUE loss by drag force. It means that particles which are submitted to the<br />

carrier phase influence tend to have the same velocity. The second term is a diffusion term while the third<br />

term is a production term by shear and compression. The fourth term is a production term by subgrid<br />

scales.<br />

Closure models for Random Uncorrelated Motion<br />

The RUV tensor ̂δR ∗ l,ij and the term ̂δK l,ij of Eq. (6.14) are modelled, respectively, by a viscous assumption<br />

and by a diffusion term similar to Fick’s law (Kaufmann 2004) :<br />

̂δR ∗ l,ij<br />

= −2̂ν RUV<br />

(Ŝ l,ij − Ŝl,mmδ ij<br />

3<br />

)<br />

= −2̂ν RUV Ŝ ∗ l,ij (6.15)<br />

̂δK l,ii j = −̂κ RUV<br />

∂ ̂δθ l<br />

∂x j<br />

(6.16)<br />

where Ŝ p,ij is the strain-rate tensor defined as :<br />

S l,ij = 1 2<br />

(<br />

)<br />

∂Û l,i<br />

+ ∂Û l, j<br />

∂x j ∂x i<br />

(6.17)<br />

The viscosity ̂ν RUV and the diffusion coefficient ̂κ RUV are modelled as :<br />

̂ν RUV = τ p<br />

3<br />

̂δθ l (6.18)<br />

̂κ RUV = 10<br />

27 τ p ̂δθ l (6.19)<br />

These models have been validated in an a priori study based on gas particle homogeneous isotropic<br />

turbulence (Moreau et al. 2005).<br />

120


6.6 Governing equations and modelling<br />

Closure models for subgrid terms<br />

Models proposed by Moreau et al. (2005) and Riber et al. (2005) for subgrid terms are used for the<br />

computations. Because of the high compressibility of the dispersed liquid phase, the subgrid scale (SGS)<br />

tensor T l,ij is decomposed into two parts. The diagonal part is equivalent to a subgrid pressure P SGS<br />

proportional to the subgrid energy and the non-diagonal part equivalent to a subgrid viscous tensor Tl,ij ∗ :<br />

(<br />

T l,ij = C l 2∆ 2 f ᾱlρ l |Ŝ l | 2 δ ij −C s 2∆ 2 f<br />

} {{ } ᾱlρ l |Ŝ l | Ŝ l,ij − δ )<br />

ij<br />

3 Ŝl,kk<br />

(6.20)<br />

P SGS<br />

} {{ }<br />

with |Ŝ l | 2 = 2Ŝ l,ij Ŝ l,ij . These models have been validated a priori in gas particle homogeneous isotropic<br />

turbulence (Moreau et al. 2005) and the values C s = 0.02 et C l = 0.012 were found.<br />

The RUE production by subgrid scales Π δθl is obtained by assuming that the correlated energy dissipated<br />

by subgrid effect is totally converted into RUE and the drag effect is negligible Riber et al. (2006). This<br />

leads to the relation :<br />

T ∗<br />

l,ij<br />

Extension to dense sprays : collision effects<br />

Π δθl ≈ −T l,ij<br />

∂<br />

∂x j<br />

Û l,i (6.21)<br />

The closure for RUV terms are linked to the drag force. For non-colliding particles, the increase or<br />

decrease of uncorrelated motion is due to the interaction with the carrier phase. For instance, small size<br />

droplets approach the same velocity which is the velocity of the carrier phase. Then, the uncorrelated<br />

energy decreases. On the other hand, the uncorrelated motion can be produced by shear or compression.<br />

Under the influence of vortices, the behaviour of droplets depends on their size and then their trajectories<br />

can be different. This could produce uncorrelated motion.<br />

Thus, the drag force is the predominant effect which is taken into account for the evolution of the RUM.<br />

This hypothesis is only valid when the relaxation time is the minimum relevant time scale. In the dense<br />

zone of the spray, the collision time can be smaller than the relaxation time. It means that the droplet<br />

does not have the time to be influenced by the carrier phase. Therefore one has to adapt the equation<br />

and hypothesis for the closure of the RUV terms in order to take into account the collision effects.<br />

For this purpose an analogy is proposed between the RUE and the granular temperature often used in<br />

fluidized beds simulation. One hypothesis is that the collisions are only binary, slightly inelastic and<br />

purely bouncing. Therefore coalescence is omitted and the model should be improved for this case. This<br />

point is highly questionable in non evaporating sprays. The coalescence can appear far from the nozzle<br />

exit and can lead to an increase in the mean diameter. In evaporating spray, in real IC engines conditions,<br />

the characteristic time of evaporation is so small, compared to a flow through time, that coalescence is<br />

negligible.<br />

121


The model used here has been validated on simple shear dense suspensions (Boelle et al. 1995). The<br />

principles and developments of the model is reviewed by Peirano and Leckner (1998). The collision time<br />

(Chapman and Cowling 1939) reads :<br />

τ c =<br />

√<br />

d<br />

24g 0 ᾱ l<br />

3π<br />

with g 0 =<br />

2̂δθ l<br />

(<br />

1 − ᾱl<br />

α m<br />

) −2.5αm<br />

(6.22)<br />

where g 0 is the radial distribution function (Lun and Savage 1986) with α m = 0.6.<br />

The collision effects change the modelling of the RUV viscosity and diffusion defined in Eq. (6.18) and<br />

Eq. (6.19) to introduce the collisional time. The subscript c is used for the corrected kinematic terms<br />

ν RUVc and κ RUVĉν RUVc = τ p<br />

3<br />

)<br />

2<br />

̂δθ l<br />

(1 + ᾱ l g 0<br />

5 (1 + e)(3e − 1)<br />

(<br />

3<br />

̂κ RUVc = 2 1 + ᾱ l g 0<br />

̂δθ l (<br />

3 9<br />

+<br />

5τ p<br />

1<br />

(<br />

1 + τ p (1 + e)(3 − e)<br />

τ c 10<br />

)<br />

5 (1 + e)2 (2e − 1)<br />

) (6.23)<br />

(19 − 33e)(1 + e)<br />

100τ c<br />

) (6.24)<br />

where e is the restitution coefficient which is set to a fixed arbitrary value e = 0.9. The influence of e<br />

on the stress has already been studied by different authors (Campbell 1989; Hopkins and Louge 1991).<br />

Additional terms, linked to collision effects also appear like the collisional stress tensor and a<br />

collisional diffusion term ̂δKcoll<br />

l,ii j<br />

which are modelled similarly to the kinematic terms ̂δΣ l,ij and ̂δK l,ii j ,<br />

i.e. respectively by a Boussinesq assumption and by a diffusion term similar to Fick’s law :<br />

̂δΣ<br />

coll<br />

l,ij<br />

)<br />

̂δΣ coll<br />

l,ij<br />

= −(<br />

̂P coll −̂ξ c Ŝ l,kk /3 δ ij + 2ᾱ l ρ l ̂ν coll Ŝl,ij ∗ (6.25)<br />

̂δK coll<br />

l,ii j<br />

= −̂κ coll<br />

∂ ̂δθ l<br />

∂x j<br />

(6.26)<br />

where ̂ν coll is the collisional viscosity (Boelle et al. 1995) :<br />

⎛<br />

⎛<br />

̂κ coll is the collisional diffusivity :<br />

̂ν coll = ⎝ 4 5ᾱlg 0 (1 + e) ⎝̂ν RUVc + d<br />

̂κ coll = ᾱ l g 0 (1 + e)<br />

⎛<br />

√<br />

2 ̂δθ l<br />

3π<br />

⎞⎞<br />

⎝ 6 5 κ RUV c<br />

+ 4 3 d √2 ̂δθ l<br />

3π<br />

⎠⎠ (6.27)<br />

⎞<br />

⎠ (6.28)<br />

122


6.6 Governing equations and modelling<br />

̂P coll is the collisional pressure :<br />

̂P coll = 4 3ᾱl 2 ρ l g 0 (1 + e) ̂δθ l (6.29)<br />

̂ξc is the bulk viscosity :<br />

̂ξc = 4 3ᾱl 2 ρ l g 0 (1 + e)d<br />

√<br />

2 ̂δθ l<br />

3π<br />

(6.30)<br />

The new model for stress and diffusive tensors, taking into account collision effects are :<br />

and<br />

)<br />

δΣ tot<br />

l,ij = −(<br />

̂P RUV + ̂P coll −̂ξ c Ŝ l,kk /3 δ i, j + 2ᾱ l ρ l (̂ν RUVc +̂ν coll )Ŝl,ij ∗ (6.31)<br />

Thus Eq. (6.11) and Eq. (6.14) become respectively :<br />

̂δK tot<br />

l,ii j<br />

= −(̂κ RUVc + ̂κ coll ) ∂ ̂δθ l<br />

∂x j<br />

(6.32)<br />

∂<br />

∂t ᾱlρ l Û l,i + ∂ ᾱ l ρ l Û l,i Û l, j = ᾱlρ )<br />

l<br />

(Ûg,i −Û l,i − ∂ T<br />

∂x j τ p ∂x<br />

l,ij− ∗ ∂ P SGS<br />

j ∂x i<br />

− ∂ ̂P RUV − ∂ ̂P coll + ∂ ( )<br />

∂U l,k ̂ξc<br />

∂x i ∂x i ∂x i ∂x k<br />

+ ∂<br />

∂x j<br />

2ᾱ l ρ l (̂ν RUVc +̂ν coll )S ∗ l,ij (6.33)<br />

∂<br />

∂t ᾱlρ l ̂δθl + ∂ ᾱ l ρ l ̂δθl Û l,i =<br />

∂x −2ᾱlρ l 1 − e 2<br />

̂δθl − ᾱ l ρ l<br />

̂δθl<br />

i τ p 3τ c<br />

− ∂ ᾱ l ρ<br />

tot l̂δK<br />

l,ii j<br />

+ ̂δΣtot<br />

∂<br />

l,ij<br />

Û l,i<br />

∂x j ∂x j<br />

+Π δθl (6.34)<br />

This model can be seen as an extension of the diluted model. When the liquid volume fraction tends to<br />

zero, the collisional time tends to infinity and the collisional terms (Eq.(6.27, 6.28, 6.29, 6.30) naturally<br />

tend to zero. Furthermore the kinematic terms from Eq.(6.23,6.24) tend to their value for the diluted<br />

case. This model has been validated in Particle-Charged Homogeneous Isotropic Turbulence (Vié et al.<br />

2009) and has also shown a good agreement for Diesel spray penetration in realistic engine conditions<br />

(Martinez et al. 2009).<br />

123


Characteristic time scales for sprays and Stokes number<br />

The ratio of the relaxation time (Eq. 6.13) and the collision time (Eq. 6.22) allows to evaluate the relative<br />

impact of the drag force and collisions. The Stokes number introduces an additional time scale,<br />

characteristic of the carrier phase, taken here as the characteristic time τ t of the most energetic structures<br />

in a gas jet. The expansion of the jet along its axis is proportional to the distance from the jet exit X.<br />

Moreover, the axial velocity on the jet axis decreases like 1/X. Then the turbulent time scale τ t should<br />

be proportional to :<br />

τ t<br />

∝<br />

X 2<br />

U exit .D<br />

(6.35)<br />

where U exit is the spray velocity at the nozzle exit and D is the injector diameter. The Stokes number now<br />

reads :<br />

St = τ p<br />

τ t ∝ τ pU exit .D<br />

X 2 (6.36)<br />

An interesting point is that, the Stokes number decreases along the spray axis meaning that the droplets<br />

will be more influenced by the turbulence downstream of the jet.<br />

6.7 Numerical Simulation<br />

6.7.1 <strong>LES</strong> solver<br />

The AVBP code, jointly developed and owned by IFP and CERFACS is used for the simulations. It<br />

solves the compressible Navier-Stokes equations for reactive two phase flows (Moureau 2004) with low<br />

dissipation schemes adapted to <strong>LES</strong> (third order in space and time Taylor-Galerkin scheme TTGC (Colin<br />

and Rudgyard 2000)). The abilities of AVBP in reactive two-phase flows have been investigated in gas<br />

turbine configuration (Boileau et al. 2008) and in multi-cycle IC engine simulation (Richard et al. 2007;<br />

Vermorel et al. 2007).<br />

6.7.2 Experimental set-up<br />

The experiment of Chaves et al. (2004) is investigated in this study. It corresponds to a Diesel-like liquid<br />

<strong>injection</strong> without cavitation at a moderate pressure (∆P = 10MPa) into a quiescent dense air (3MPa). The<br />

injector diameter is D = 200µm. The measurements are done when the <strong>injection</strong> reaches a quasi-steady<br />

state. The Bernoulli velocity is 154.7m/s for this case. The mean and fluctuating (rms) axial velocity<br />

profiles are provided at 10D and 100D from the nozzle exit.<br />

124


6.7 Numerical Simulation<br />

6.7.3 Parameters of the simulation and boundary conditions<br />

FIG. 6.2 – Cross section of the mesh and view of the cone dedicated to the DITurBC.<br />

The tetrahedral 3D mesh (See Fig. 6.2) is composed of 350000 nodes, with a minimum edge length of<br />

80µm. The numerical parameters of the calculation are presented in Table (6.1).<br />

Scheme :<br />

Two-step Taylor-Galerkin TTGC*<br />

*(Colin and Rudgyard 2000)<br />

CFL : 0,7<br />

Time step :<br />

5.810 −8 s<br />

Physical time :<br />

2.5ms<br />

CPU time (32 proc. Opteron) :<br />

35h<br />

TAB. 6.1 – Numerical parameters of the <strong>LES</strong> calculations.<br />

The spray is formed by an atomisation process resulting from complex interface phenomena that can<br />

not be reproduced with the present model and are not well understood. Therefore the droplets are di-<br />

125


ectly introduced in the domain, following a procedure described in (Martinez et al. 2010a) and called<br />

Downstream Inflow Turbulent Boundary Conditions (DITurBC).<br />

The strategy consists of initiating the 3D simulation at 10D downstream from the nozzle exit. The mean<br />

radial profiles of axial velocity, liquid volume fraction and droplet diameters are supposed to be gaussian.<br />

The characteristics of the spray at the nozzle exit are calculated using data on nozzle geometry and the<br />

turbulent and the cavitating flow inside the nozzle. Then, additional conservation equations of mass and<br />

momentum between the nozzle exit and the boundary conditions are used to determine the mean profiles.<br />

Gas is also injected to represent the entrainment at the nozzle exit. The gas velocity is supposed to be<br />

equal to the liquid velocity. The application of a boundary condition at 10D downstream from the nozzle<br />

exit is made possible by the addition, in the geometry, of a solid cone that shifts the inlet boundary<br />

condition. The DITurBC model has been validated by comparison with the experiment of Chaves et al.<br />

(2004), affording to recover the profiles at 10D. The parameters of the boundary conditions are presented<br />

in Table (6.2) for what will be referred as the reference case.<br />

Max. drop velocity : 154m/s<br />

Max. gas velocity :<br />

154m/s<br />

Mean drop velocity : 135m/s<br />

Mean gas velocity :<br />

135m/s<br />

Max. liquid volume fraction : 0.2<br />

Max. Droplet diameter : 20µm<br />

Turbulence intensity : 20%<br />

TAB. 6.2 – Boundary conditions for the reference case.<br />

The physical parameters are presented in Table (6.3).<br />

Ratio of density ρ g /ρ l : 0.043<br />

Pressure in the chamber : 30MPa<br />

Injection Pressure :<br />

130MPa<br />

Temperature of the chamber : 293K<br />

TAB. 6.3 – Physical parameters of the simulation for the reference case.<br />

6.7.4 Turbulent boundary conditions<br />

In order to create a turbulent field with a given statistical profile, a non-dimensional homogeneous fluctuating<br />

velocity field is generated. This field is then rescaled and added to the mean velocity profile on<br />

the DITurBC for both liquid and gas phases. The method is based on the work of Kraichnan (1970) and<br />

a similar method is used by Smirnov et al. (2001).<br />

126


6.7 Numerical Simulation<br />

The divergence free, statistically stationary, homogeneous, isotropic, multivariate-normal velocity field,<br />

for N modes, is of the form :<br />

v i (x,t) =<br />

√<br />

2<br />

N<br />

N [<br />

∑<br />

n=1<br />

(<br />

p (n)<br />

i cos<br />

k e λ (n) x j + ω (n)) + q (n)<br />

i<br />

(<br />

sin k e λ (n) x j + ω (n))] (6.37)<br />

where p (n)<br />

i<br />

= ε i jm ξ (n)<br />

j λ (n)<br />

m and q (n)<br />

i<br />

= ε i jm ζ (n)<br />

j λ (n)<br />

m . Here ε i jm is the permutation tensor used in the vector-<br />

, ζ (n)<br />

j and λ (n)<br />

j are random quantities. ξ (n)<br />

j and ζ (n)<br />

j are calculated<br />

product operation. The variables ξ (n)<br />

j<br />

from normal distribution N(0,1), i.e. with a mean of 0 and a standard deviation of 1. λ (n)<br />

j<br />

from a Gaussian distribution G(0,1/2).<br />

For an infinite number of modes, the energy spectrum is of the form :<br />

is calculated<br />

E(k) = 2 3 16 √<br />

2<br />

π<br />

( k<br />

k e<br />

) 4<br />

exp(−2k 2 /k 2 e) (6.38)<br />

with a maximum energy for k = k e and a correlation length of the order L e = 1/k e .<br />

In the paper of Kraichnan (1970), ω (n) is obtained from a Gaussian distribution with standard deviation<br />

ω 0 leading to a time correlation of the form exp(−ω 2 0 t2 /2). Here a different approach is used. Instead<br />

of generating a 2D inlet field varying with time, a 3D field, i.e. 2D inlet + direction perpendicular to the<br />

inlet, is generated. At each time t, the field corresponding to the 2D section located at U conv .t upstream<br />

from the inlet section (in the direction perpendicular to the inlet) is injected, where U conv is the mean<br />

velocity in direction perpendicular to the inlet plane. One can view the turbulent velocity field as velocity<br />

fluctuations in a grid turbulence with mean velocity U conv .<br />

From the homogeneous isotropic turbulent velocity field, an inhomogeneous fluctuating target velocity<br />

is<br />

√<br />

created to reproduce the statistical mean velocity < U i >, the Root-Mean-Square (RMS) fluctuations<br />

< u ′ 2<br />

i > and the cross correlations < u ′ i u′ j >, using the tensor a ij (Klein et al. 2003) :<br />

U T<br />

i<br />

U T<br />

i (x,t) = < U i (x) > +a ij (x)v j (x,t) (6.39)<br />

This allows to obtain an anisotropic field, more relevant for a jet simulation.<br />

The RMS fluctuations u rms , v rms , w rms are set to fit the turbulence intensity of a gas jet in the self-similarity<br />

area according to Hussein et al. (1994), i.e. (u rms /) axis = 0.25 , (v rms /) axis = 0.20 and<br />

(w rms /) axis = 0.20. For the simulation of the experiment of Chaves et al. (2004), in order not to<br />

exceed the Bernoulli velocity and to be in accordance with the experimental results at 10D, the axial<br />

velocity fluctuations are set to (u rms /) axis = 0.2. A questionable point here is how to set the<br />

level of correlation between the gas and the liquid fluctuations. For the sake of simplicity and in a first<br />

approach, no correlation is supposed. This point will be discussed in section 6.8.4.<br />

The amplitude of the velocity fluctuations are supposed equal for the gas and the liquid phase.<br />

127


6.8 Results and analysis of the spray behaviour<br />

The aim of this section is to evaluate the quality of the simulation by comparison with the experimental<br />

results of Chaves et al. (2004). The decrease of the mean axial droplet velocity as well as its mean and<br />

RMS radial profiles at 100D are studied. The mean and rms values are obtained by performing time<br />

averages over more than 10 flow through times in order to have converged statistics.<br />

A sensitivity study on some chosen boundary conditions parameters is proposed. In particular, the influence<br />

of the drag force, the turbulence intensity and the density of the air are addressed.<br />

6.8.1 Effect of drag<br />

The effect of drag is studied by changing either the maximum diameter of the droplets at <strong>injection</strong> or the<br />

inlet gas velocity at the boundary conditions. These effects are illustrated on Fig. (6.3).<br />

Spray axial velocity / Bernoulli velocity<br />

1.0<br />

0.7<br />

0.4<br />

0.3<br />

1/x<br />

1 2 4<br />

X<br />

D<br />

ρ g<br />

ρ l<br />

Experimental envelope<br />

u g<br />

= u l<br />

; d = 20 µm<br />

u g<br />

= u l<br />

/2 ; d = 20 µm<br />

u g<br />

= u l<br />

; d = 10 µm<br />

FIG. 6.3 – Decrease of mean axial velocity and effects of the inlet gas velocity.<br />

For the reference case (u g = u l and d = 20µm), the decrease of the mean axial velocity is within the<br />

experimental envelope or extrema. At a normalised distance of (X/D)(ρ g /ρ l )=2.5 (X/D ≈ 60), the<br />

mean axial velocity decreases like 1/X which corresponds to the decrease in a free jet of gas. This<br />

behaviour is the same with a maximum droplet diameter of 10µm and with a gas velocity equal to half<br />

the injected liquid velocity. The simulation is then insensitive to the droplet diameter and the gas velocity<br />

at <strong>injection</strong>.<br />

The radial profiles are depicted on Fig. (6.4).<br />

128


6.8 Results and analysis of the spray behaviour<br />

spray velocity / Bernoulli velocity<br />

0.6<br />

0.5<br />

0.4<br />

0.3<br />

0.2<br />

0.1<br />

0<br />

-0.1<br />

-8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8<br />

radial distance / nozzle diameter<br />

(a) Axial liquid mean velocity<br />

Experiment<br />

AVBP Reference case<br />

AVBP u g = u l /2<br />

AVBP d = 10µm<br />

RMS velocity fluctuations / Bernoulli velocity<br />

0.2<br />

0.15<br />

0.1<br />

0.05<br />

0<br />

Experiment<br />

AVBP Reference case<br />

AVBP u g = u l /2<br />

AVBP d = 10 µm<br />

-6 -4 -2 0 2 4 6<br />

radial distance / nozzle diameter<br />

(b) Axial liquid rms velocity<br />

FIG. 6.4 – Radial distribution at X/D = 100 of mean and rms axial velocity. Comparison on the effect of<br />

the drag force.<br />

The mean profiles are almost identical for the three cases. The mean axial velocity is under estimated by<br />

the simulation compared to the experimental results, especially near the spray axis. At the periphery the<br />

comparison is very good. The disagreement is probably due to very large droplets which are not included<br />

in our simulation but which could be present in the experiment because they have not been atomised.<br />

Due to their inertia, these droplets conserve high velocities and are concentrated near the spray axis. In<br />

the experiment of Chaves et al. (2004), the <strong>injection</strong> pressure is not realistic compared to the <strong>injection</strong><br />

pressure in real Diesel engine that reach 200MPa and is maybe not high enough to produce small droplets.<br />

Then, the effect of large droplets may be expected less important in real engine conditions.<br />

The RMS values show a good agreement with the experiment for the entire radial profiles excepted at<br />

the center. The reason is probably the same as described for the mean velocity.<br />

In order to better understand these results, the energy exchange term appearing in Eq. (6.5) is averaged<br />

by the spray volume, normalised by its maximum and plotted versus time in Fig. (6.5) together with the<br />

evolution of the spray volume.<br />

The exchange of energy is higher at the beginning of the <strong>injection</strong> when the air begins to be entrained.<br />

Then, the exchange term decreases during the simulation proving an equilibrium between the liquid and<br />

the gas. This equilibrium is reached rapidly, as at t = 2ms the exchange term is about 1% of its maximum.<br />

The equilibrim between liquid and gas was also noticed experimentally by Doudou (2005) in the central<br />

part of the spray.<br />

129


3e-06<br />

1<br />

2.5e-06<br />

Spray volume (m³)<br />

2e-06<br />

1.5e-06<br />

1e-06<br />

Energy exchange<br />

0.1<br />

0.01<br />

5e-07<br />

0<br />

0.000 0.001 0.002 0.003 0.004 0.005<br />

time (s)<br />

(a) Spray volume<br />

0.001<br />

0.000 0.001 0.002 0.003 0.004 0.005<br />

time (s)<br />

(b) Energy exchange<br />

FIG. 6.5 – Evolution of spray volume and energy exchange between phases with time.<br />

6.8.2 Effect of the turbulence intensity<br />

Contrary to drag force which seems to have a small influence on the spray development, the turbulence<br />

intensity is of first order as it controls the spray opening.<br />

Fig. (6.6) shows an iso-surface of the gas vorticity magnitude and an iso-surface of the liquid volume<br />

fraction for different levels of turbulent intensity. With an intensity of u rms /= 1%, the spray<br />

presents small vortices, i.e. small structures on the vorticity field, compared to the case of u rms /=<br />

20%. The development of the turbulent structures is enhanced by the level of intensity. Furthermore the<br />

large scales vortices transport droplets to the periphery of the spray and contribute to the spray opening<br />

as can be seen on the iso-surface of liquid volume fraction.<br />

By conservation of the axial momentum flux, the spray opening is directly linked to the decrease of<br />

the axial velocity (See Fig. (6.7)). As a consequence, the decrease of velocity is less important in the<br />

case of low turbulence. Nevertheless, the profiles remain within the experimental extrema. In the case<br />

of u rms /= 1%, the decrease is not proportional to 1/x and thus the spray has not reached the<br />

behaviour of a free jet.<br />

Surprisingly, the radial profiles on Fig. (6.8) are more in accordance with the experiment for the case<br />

of low turbulence which disagrees with the results on the spray angle. The main reason is probably<br />

again the presence of large droplets which have not been atomised have conserved a high velocity in the<br />

experiment.<br />

6.8.3 Effect of the chamber pressure<br />

The impact of the chamber pressure and consequently of the air density is studied. It has been observed<br />

many times that the decrease of the chamber pressure leads to a decrease of the spray angle and<br />

130


6.8 Results and analysis of the spray behaviour<br />

(a) reference case : u rms /= 20% (b) u rms /= 10%<br />

(c) u rms /= 1%<br />

FIG. 6.6 – Instantaneous iso-surface of the liquid volume fraction (left) and the gas vorticity magnitude<br />

(right) for different levels of turbulence at t = 2ms.<br />

131


Spray axial velocity / Bernoulli velocity<br />

1.0<br />

0.7<br />

0.4<br />

0.3<br />

1/x<br />

1 2 4<br />

X<br />

D<br />

ρ g<br />

ρ l<br />

Experimental envelop<br />

u rms<br />

/ = 20%<br />

u rms<br />

/ = 10 %<br />

u rms<br />

/ = 1 %<br />

FIG. 6.7 – Decrease of mean axial velocity and effects of the level of turbulence.<br />

spray velocity / Bernoulli velocity<br />

0.6<br />

0.5<br />

0.4<br />

0.3<br />

0.2<br />

0.1<br />

0<br />

-0.1<br />

-8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8<br />

radial distance / nozzle diameter<br />

(a) Axial liquid mean velocity<br />

Experiment<br />

AVBP u rms<br />

/ = 20%<br />

AVBP u rms / = 10%<br />

AVBP u rms / = 1 %<br />

RMS velocity fluctuations / Bernoulli velocity<br />

0.2<br />

0.15<br />

0.1<br />

0.05<br />

0<br />

Experiment<br />

AVBP u rms<br />

/ = 20%<br />

AVBP u rms<br />

/=10%<br />

AVBP u rms /=1%<br />

-6 -4 -2 0 2 4 6<br />

radial distance / nozzle diameter<br />

(b) Axial liquid rms velocity<br />

FIG. 6.8 – Radial distribution at X/D = 100 of mean and rms axial velocity. Comparison on the effect of<br />

the level of turbulence.<br />

132


6.8 Results and analysis of the spray behaviour<br />

consequently to an increase of the penetration.<br />

(a) reference case : P = 3MPa<br />

(b) P = 1MPa<br />

FIG. 6.9 – Instantaneous iso-surface of the liquid volume fraction (left) and the gas vorticity magnitude<br />

(right) for different back pressures at t = 2ms.<br />

Fig. (6.9) shows that the calculations are able to capture these well-known phenomena. The decrease of<br />

the axial velocity along the spray axis is presented on Fig. (6.10).<br />

For all the pressures, the liquid velocity descreases like 1/x. According to Chaves et al. (2004), even<br />

with a change of the density, the profiles should remain in the experimental envelope. This is the case<br />

with the pressure of P = 6MPa. For the pressure of P = 1MPa, the decrease is slightly higher than the<br />

experimental measurements but the tendency is well predicted.<br />

6.8.4 Self-similarity<br />

The Diesel spray is a transient, fully turbulent, two-phase flow and is consequently difficult to study<br />

experimentally and theorically. Few detailed experimental data are available in realistic Diesel <strong>injection</strong><br />

conditions. Consequently, it seems worthwhile to study, in addition, <strong>LES</strong> spray results by analogy with<br />

the turbulent gaseous jet. Spalding (1979) was one of the first to consider the Diesel spray as a gaseous<br />

turbulent jet. Ouellette and Hill (2000) have shown that, by comparison between turbulent gas jets and<br />

sprays with the same momentum <strong>injection</strong> rate and chamber pressure, penetration and mixing rates are<br />

closely similar when the spray droplets diameters are small. This result was used by Bruneaux (2002) to<br />

study the mixture in Diesel like <strong>injection</strong> using visualizations in a gaseous fuel jet.<br />

133


Spray axial velocity / Bernoulli velocity<br />

1.0<br />

0.7<br />

0.4<br />

0.3<br />

1/x<br />

Experimental envelope<br />

P ch<br />

= 1 MPa<br />

P ch<br />

= 3 MPa<br />

P ch<br />

= 6 Mpa<br />

0.5 1 2 4<br />

X<br />

D<br />

ρ g<br />

ρ l<br />

FIG. 6.10 – Decrease of mean axial velocity and effects of the boundary condition parameters.<br />

Many authors (Arcoumanis et al. 1989; Naber and Siebers 1996) have noticed experimental similarities<br />

between them or have this property as an assumption in their spray models (Desantes et al. 2006;<br />

Desantes et al. 2007).<br />

Here, the sensitivity study presented in Section 6.8.1 shows that, for the reference case, the decrease of<br />

velocity is proportional to 1/x at about 60D from the nozzle exit, behaving therefore like a free gas jet.<br />

This results was also found by Payri et al. (2008) for higher <strong>injection</strong> pressures.<br />

To go further in the comparison between a gaseous jet and spray self-similarity is studied for both gas<br />

and liquid phases.<br />

To go further, an analogy of behaviour can be deduced by looking at the turbulence intensity. By definition,<br />

in a gas jet, self-similarity is reached when the turbulence intensity stays constant along the spray<br />

axis. The turbulence intensity along the axis and for the three components are depicted on Fig. (6.11)<br />

for the gas phase and the liquid phase. The evolution of the ratio between the turbulent kinetic energy<br />

k and the mean kinetic energy < K > is also presented. The main point is that from X/D = 125, the<br />

turbulence intensity in the axial direction (u rms /) axis is approximately constant for the gas. The<br />

ratio of energy is also approximately constant. The other components reach self-similarity at X/D = 125<br />

for v rms or X/D = 150 for w rms . For the turbulent energy the similarity is reached at X/D = 125. The<br />

same conclusions hold for the liquid phase as both figures look very much the same. The fact that selfsimilarity<br />

is reached sooner for the axial fluctuation was also observed by Wygnansky and Fielder (1969)<br />

for a gaseous jet. Their experimental results give :<br />

134


6.8 Results and analysis of the spray behaviour<br />

0.4<br />

0.3<br />

0.4<br />

0.3<br />

(u rms<br />

/) axis<br />

(v rms<br />

/) axis<br />

(w rms<br />

/) axis<br />

(k/) axis<br />

0.2<br />

0.2<br />

0.1<br />

(u rms<br />

/) axis<br />

(v rms<br />

/) axis<br />

(w rms<br />

/) axis<br />

(k/) axis<br />

0.1<br />

0<br />

0 50 100 150 200<br />

X/D<br />

(a) Gas<br />

0<br />

0 50 100 150 200<br />

X/D<br />

(b) Liquid<br />

FIG. 6.11 – Evolution of the turbulence intensity along axis for liquid and gas phase.<br />

(u rms /) axis ≈ 0.29 to 0.27 for X/D = 40 to 96 (6.40)<br />

(v rms /) axis ≈ 0.24 to 0.25 for X/D = 75 to 96 (6.41)<br />

(w rms /) axis ≈ 0.24 to 0.25 for X/D = 75 to 96 (6.42)<br />

The present simulation results concerning the gas and liquid fluctuations are comparable with this experiment.<br />

Nevertheless, for the simulated spray, self-similarity is reached later and the axial fluctuations<br />

are higher.<br />

One can also observe that the levels are slightly lower for the liquid than for the gas. An explanation is<br />

that the fluctuations for the liquid phase report only the mean correlated fluctuating motion. The mean<br />

uncorrelated part should be added to obtain the total fluctuation. The ratio between the mean uncorrelated<br />

part and the total turbulent kinetic energy is discussed in Section 6.8.6.<br />

Experimentally, Doudou (2005) also found self-similarity for the radial distribution and for the turbulence<br />

intensity. The radial distributions of the mean liquid velocity normalized by the mean liquid velocity on<br />

the axis are presented on Fig.(6.12) for different axial distances. y 0.5 is the radial position where the<br />

velocity is equal to half the velocity on the spray axis. The first comment is that the normalized profiles<br />

are independent of the axial distance. This confirms the self-similarity. Furthermore, the results fit very<br />

well with the experimental results of Hussein et al. (1994) obtained in a free gas jet, arguing again in<br />

favor of same behaviour of a spray and free gas jet. The radial distributions for the gas phase are not<br />

presented here because there are similar to those of the liquid phase.<br />

The cross correlation coefficient C uv defined as :<br />

< u ′ v ′ ><br />

C uv = −√ < u ′2 > √ (6.43)<br />

< v ′2 ><br />

135


axis<br />

1<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

X 0<br />

= 100 D<br />

X 0<br />

= 125 D<br />

X 0<br />

= 150 D<br />

Hussein et al.<br />

0.2<br />

0<br />

0 1 2 3 4<br />

y/ y 0.5<br />

FIG. 6.12 – Self-similarity of the mean liquid axial velocity. Comparison with the experiment of Hussein<br />

et al. (1994).<br />

C uv<br />

1<br />

0.9<br />

0.8<br />

0.7<br />

0.6<br />

0.5<br />

0.4<br />

0.3<br />

0.2<br />

0.1<br />

Simulation : Gas<br />

Simulation : liquid<br />

Wygnanski et al.<br />

Gibson<br />

Panchapakesan et al.<br />

0<br />

0 0.5 1 1.5 2<br />

y/ y 0.5<br />

FIG. 6.13 – Coefficient of the cross correlation C uv for the gas and liquid phase at X/D=100. Comparison<br />

with the experiments of Wygnansky and Fielder (1969), Gibson (1963) and Panchapakesan and Lumley<br />

(1993)<br />

136


6.8 Results and analysis of the spray behaviour<br />

is shown in Fig. (6.13) for the gas phase and the liquid phase at X/D = 100. The results are compared<br />

to the results of Gibson (1963, Wygnansky and Fielder (1969, Panchapakesan and Lumley (1993) for<br />

a free gas jet. The first comment is that the behaviour for the gas and the liquid is the same as the<br />

experiment. Coefficients are increasing with the distance from the spray axis and seem to converge from<br />

y/y 0.5 = 1. The levels are also comparable with the experiment even if they are slightly higher in the<br />

spray simulation.<br />

6.8.5 Droplet distribution<br />

<strong>LES</strong> is able to capture the non homogeneity of the liquid volume fraction. Fig. (6.14) shows the local<br />

liquid volume fraction strongly perturbated by the turbulence. In evaporating sprays this will lead to<br />

locally high concentration of fuel and will impact the combustion and pollutant production.<br />

FIG. 6.14 – Cross section view. Instantaneous liquid volume fraction field and gas velocity vectors.<br />

6.8.6 Uncorrelated droplet velocity<br />

In the mesoscopic formalism, according to Fevrier et al. (2005), the particle fluctuating velocity u ′ l can<br />

be decomposed into a spatially correlated contribution ũ′ l<br />

and a random and spatially uncorrelated contribution<br />

δu ′ l<br />

. Then, the total turbulent kinetic energy of the liquid phase is the sum of the mean kinetic<br />

energy of the fluctuating part of the correlated motion ˜q 2 p and the mean random uncorrelated energy δq 2 p.<br />

Vance et al. (2006) have proposed a correlation that permits to evaluate the ratio δq 2 p/ ˜q 2 p. Compared to<br />

the correlation of Fevrier et al. (2005), Vance’s correlation has a greater range of applicability since it<br />

applies with and without collisions and is especially improved in the near-wall region which is far from<br />

equilibirum. The correlation formulates that the fraction of the velocity variance residing in the correlated<br />

137


motion is reasonably approximated by the square-root of the fluid-particle correlation coefficient :<br />

√ √√√<br />

<<br />

i,l2 ũ′ ><br />

< u ′ 2 i,l<br />

> ≈ < u ′ i,g u′ i,l >2<br />

< u ′ 2 i,g >< u ′ i,l<br />

2 ><br />

(6.44)<br />

where i is the i-th component of the velocity. This expression can be extended to an energy correlation<br />

by observing that < u ′ i,l >=< δu′ i,l > + < ũ′ i,l<br />

>. Then using, the inverse of Eq. (6.44), one gets :<br />

< δu ′ i,l2 ><br />

≈<br />

√ < u′ i,g2 >< u ′ 2 i,l<br />

><br />

2<br />

><br />

< u ′ − 1 (6.45)<br />

i,g u′ i,l >2<br />

< ũ′ i,l<br />

Using again Eq. (6.44) to express < u ′ i,l2 > and substituting in Eq. (6.45) gives :<br />

< δu ′ i,l2 ><br />

≈ < 2 ũ′ i,g >< u<br />

′ 2 i,l<br />

><br />

2<br />

><br />

< u ′ − 1 (6.46)<br />

i,g u′ i,l >2<br />

< ũ′ i,l<br />

According to Fevrier et al. (2005), the fluid-particle correlation can be simplified using the correlated<br />

part of the liquid fluctuation :<br />

< u ′ i,gu ′ i,l > 2 ≈ < u ′ i,gũ′ i,l >2 (6.47)<br />

Then, one gets :<br />

Here, it is interesting to use the correlation in terms of energy :<br />

< δu ′ i,l2 ><br />

≈ < 2 ũ′ i,g >< u<br />

′ 2 i,l<br />

><br />

− 1<br />

(6.48)<br />

2<br />

< ũ′ i,l > < u ′ i,gũ′ i,l<br />

} {{ >2 }<br />

Va i<br />

δq 2 p<br />

˜q 2 p<br />

≈<br />

2<br />

> Vai<br />

(6.49)<br />

∑ 3 i=1 < 2 ũ′ i,l ><br />

∑3 i=1 < ũ′ i,l<br />

This correlation is compared in Fig. (6.15) to the value of δq 2 p/ ˜q 2 p obtained in the simulation, showing<br />

that uncorrelated energy is under-estimated before X/D = 40 in the simulation. This is maybe the consequence<br />

of an underestimation of the uncorrelated part on the boundary condition and maybe because the<br />

Vance’s correlation has been established from a fully developed turbulent flow. Nevertheless, even if the<br />

ratio is not satisfactory near the nozzle exit, it matches very well the correlation after X/D = 40 which<br />

is closer to the free jet area. The decrease of the uncorrelated energy with the distance to the nozzle exit<br />

is very well predicted.<br />

138


~<br />

6.8 Results and analysis of the spray behaviour<br />

1<br />

Vance (2006) Correlation<br />

Simulation<br />

δq p<br />

² / q p<br />

²<br />

0.1<br />

0.01<br />

0 25 50 75 100 125<br />

x/D<br />

FIG. 6.15 – Partitioning of the particle fluctuating motion along axis. Comparison with the correlation of<br />

Vance et al. (2006).<br />

Correlated Turbulent energy<br />

Mean Random uncorrelated energy<br />

Subgrid energy<br />

0.1<br />

0.01<br />

0.001<br />

-6 -4 -2 0 2 4 6<br />

r/D<br />

FIG. 6.16 – Decomposition of the particle fluctuating motion at 100D. Radial profiles are normalised by<br />

the mean correlated energy on spray axis.<br />

139


The decomposition of the fluctuating liquid energy into mean correlated, uncorrelated and subgrid is<br />

shown radially at X/D = 100 on Fig. (6.16). The subgrid energy q SGS is obtained directly from the<br />

expression of the subgrid pressure P SGS defined in Eq. (6.20) because q SGS = P SGS<br />

ᾱ l ρ l<br />

All values are normalised by the mean correlated energy on spray axis. The mean uncorrelated energy<br />

represents about 10% of the correlated turbulent energy while the subgrid energy is about 2%. According<br />

to Pope et al. (2004), the level of subgrid energy compared to the turbulent energy ensures a good quality<br />

of the <strong>LES</strong>.<br />

At the periphery of the spray, the uncorrelated part decreases while the subgrid part increases. Their<br />

values at |r/D| = 7 are almost equal. The decrease of uncorrelated energy shows that the liquid and gas<br />

fluctuations are more correlated at the periphery than at the center. Both uncorrelated and subgrid energy<br />

are about 0.5% of the mean correlated energy.<br />

6.9 Concluding remarks<br />

The Large Eddy Simulation (<strong>LES</strong>) of Diesel Spray using an Eulerian-Eulerian approach has been conducted<br />

and compared to the experiment of Chaves et al. (2004). The two-fluid model based on the Mesoscopic<br />

Eulerian Formalism is presented with the extension to dense flows by the addition of collision effects.<br />

A sensitivity study on boundary conditions parameters has also been treated. In addition, an analysis of<br />

the spray dynamics, by comparison with experimental results from literature on turbulent gaseous jets,<br />

has been carried out. The following conclusions can be deduced from this work :<br />

– The simulation results show a good tendency compared to the experiment in terms of decrease of axial<br />

velocity along axis. Nevertheless, the axial spray velocity is under-estimated in the simulation on the<br />

spray axis. In the simulation, the decrease of velocity is comparable to the decrease of velocity in a free<br />

turbulent gaseous jet. Our calculation does not take into account the non atomized large droplets that<br />

could appear in the experiment and contribute to the high velocity on spray axis. This is confirmed by<br />

the radial profile of axial velocity that shows a good concordance at the spray periphery but not at the<br />

center. The discrepancy will be less significant under high pressure Diesel <strong>injection</strong> where atomization<br />

is enhanced.<br />

– The calculations are insensitive to the maximum droplet diameter injected or the gas velocity at the<br />

boundary conditions. An explanation is that the equilibrium between gas phase and liquid phase is<br />

rapidly reached. The most important parameter is the turbulence intensity at <strong>injection</strong> which highly<br />

influences the spray angle. The level of turbulence can be deduced from the turbulence properties of<br />

the gas jet.<br />

– The <strong>LES</strong> can easily reproduce the impact of the chamber pressure on the spray angle.<br />

– The statistical properties of the gas phase and the liquid phase show a high correlation between them.<br />

Futhermore the properties of the liquid phase look similar to those of the turbulent gaseous jet. Self-<br />

140


6.9 Concluding remarks<br />

similarity for the mean axial liquid velocity is reached at a distance of 125 nozzle diameters. The axial<br />

velocity decreases like the inverse of the distance to the nozzle exit, corresponding to a linear expansion<br />

of the jet with the distance . The self-similarity for the radial fluctuations appear later compared to the<br />

axial fluctuations. This proves the anisotropy of the rms fluctuations.<br />

– The liquid volume fraction inside the spray shows instantaneously high local disparities. This segregation<br />

could lead to high local differences in the equivalence ratio after evaporation and can strongly<br />

impact the combustion and pollutants.<br />

141


142


Quatrième partie<br />

Vers la simulation du moteur à <strong>injection</strong><br />

directe<br />

143


Introduction<br />

La validation présentée dans la partie précédente représente un cas appliqué d’<strong>injection</strong> quasi-stationnaire<br />

à basse pression. Les propriétés du spray dans ce type de conditions ont été analysées après que le spray<br />

était pleinement établi. Les propriétés transitoires dues à la fois à la levée de l’aiguille et à la transition<br />

du spray en jet turbulent n’ont pas été analysées ni validées. De plus, les conditions de fonctionnement<br />

dans le cas de l’expérience Chaves et al. (2004) ne permettent pas de valider le modèle dans le cas d’une<br />

<strong>injection</strong> directe réaliste pour laquelle la pression d’<strong>injection</strong> peut être dix fois plus élevée.<br />

La dernière partie de cette thèse, qui est l’objectif initialement visé, porte sur l’étude de spray en conditions<br />

d’<strong>injection</strong> représentatives des moteurs Diesel industriels. Pour valider les résultats de simulation,<br />

des comparaisons avec des mesures faites en chambres pressurisées sont présentées au chapitre (7)<br />

pour différentes pression d’<strong>injection</strong>. Une étude de sensibilité sur les paramètres importants de la condition<br />

limite d’<strong>injection</strong> DITurBC est également présentée. Pour aller plus loin dans la compréhension<br />

des phénomènes de déstabilisation de spray, les premiers instants de l’<strong>injection</strong> sont étudiés à travers<br />

l’évolution des structures turbulentes et des champs de pression.<br />

Enfin, le chapitre (8) porte sur un premier calcul d’un moteur à <strong>injection</strong> directe. L’objectif principal<br />

de ce calcul est de vérifier la compatibilité de tous les modèles et modifications apportés àAVBP et de<br />

déceler les difficultés et faiblesses éventuelles. Il permet également de statuer sur la facilité de mise en<br />

œuvre de la condition limite décalée DITurBC présentée au chapitre 6.<br />

145


146


Chapitre 7<br />

Calculs en chambre pressurisée<br />

Le but de ce chapitre est de comparer les résultats de la simulation <strong>LES</strong> avec des expériences en chambre<br />

pressurisée pour des pressions d’<strong>injection</strong> plus élevées. Une analyse sur l’évolution instationnaire du<br />

spray est également proposée. Les données expérimentales sont issues d’expériences réalisées à l’IFP<br />

(Verhoeven et al. 1998). Ces données concernent des longueurs de pénétration liquide et gaz dans le cas<br />

de sprays évaporants ou non. Les angles de sprays ainsi que des visualisations par diffusion de Mie sont<br />

également disponibles dans certains cas.<br />

7.1 Expérience<br />

7.1.1 Dispositif expérimental<br />

Le dispositif expérimental ainsi que les résultats sont présentés dans (Verhoeven et al. 1998) et (Vanhemelryck<br />

1996). Les jets expérimentaux étudiés sont produits par les systèmes d’<strong>injection</strong> à pression<br />

constante et à pilotage électronique (”common rail”). La cellule haute pression utilisée a été développée<br />

à l’IFP. Celle-ci est présentée sur la figure (7.1) et l’injecteur sur la figure (7.2).<br />

Le diamètre de l’injecteur mono-trou est de 200µm dans tous les cas étudiés. Le carburant utilisé dans<br />

toutes les expériences est le n-dodécane pur à 99%. Il est injecté à une température de 360K.<br />

7.1.2 Cas sans évaporation<br />

Trois pressions d’<strong>injection</strong> sont testées dans les cas sans évaporation 1 . Ces cas sont considérés comme<br />

non-évaporants puisque la température d’ébullition du n-dodécane est d’environ 500K et que la température<br />

de la chambre est de 387K. Ces cas, notés T4P4, T4P8 et T4P15, sont décrits dans le tableau (7.1).<br />

L’intérêt des trois cas est de pouvoir vérifier l’aptitude de la simulation à reproduire des effets de pres-<br />

1 Les cas sans évaporation sont également appelés cas à froid<br />

147


CHAPITRE 7 : Calculs en chambre pressurisée<br />

FIG. 7.1 – Schéma de la cellule d’après<br />

(Verhoeven et al. 1998)<br />

FIG. 7.2 – Géométrie du nez mono-trou en<br />

millimètres d’après (Verhoeven et al. 1998)<br />

sion sur la longueur de pénétration. Le cas T4P15 est aussi intéressant pour tester la robustesse du code<br />

de calcul pour des pressions d’<strong>injection</strong> extrêmes.<br />

Nom du Cas : T4P4 T4P8 T4P15<br />

Pression d’<strong>injection</strong> : 40MPa 80MPa 150MPa<br />

Masse volumique chambre : 25kg.m −3 25kg.m −3 25kg.m −3<br />

Température chambre : 387K 387K 387K<br />

Durée <strong>injection</strong> : 1.91ms 1.92ms 1.95ms<br />

Masse injectée : 9.8mg 14mg 18mg<br />

Vitesse de Bernoulli : 340m.s −1 480m.s −1 650m.s −1<br />

TAB. 7.1 – Présentation des cas sans évaporation en chambre pressurisée<br />

7.1.3 Cas avec évaporation<br />

Un seul cas d’<strong>injection</strong> dans des conditions de spray évaporant a été étudié. C’est le cas T8P4 présenté<br />

dans le tableau 7.2. La technique de pré-combustion d’un mélange gazeux est utilisée pour obtenir les<br />

conditions initiales à chaud. Elle consiste à brûler un mélange dont la composition est déterminée en<br />

fonction des conditions thermodynamiques souhaitées lors de l’<strong>injection</strong>. La composition est donnée<br />

dans le tableau 7.3.<br />

148


7.2 Présentation du calcul 3D<br />

Nom du Cas :<br />

Pression d’<strong>injection</strong> :<br />

Masse volumique chambre :<br />

Température chambre :<br />

Durée <strong>injection</strong> :<br />

Masse injectée :<br />

T8P4<br />

40MPa<br />

25kg.m −3<br />

800K<br />

1.91ms<br />

9.8mg<br />

TAB. 7.2 – Présentation du cas avec évaporation en chambre pressurisée<br />

Espèce : O 2 N 2 CO 2 H 2 O<br />

Fraction massique : 0.2404 0.6589 0.0267 0.074<br />

TAB. 7.3 – Composition initiale dans la chambre pour le cas T8P4<br />

7.2 Présentation du calcul 3D<br />

7.2.1 Géométrie et maillage<br />

La figure 7.3 présente quelques vues de la géométrie du maillage. Un plan de coupe est présenté dans<br />

la figure 7.5. Cette géométrie est constituée de deux cylindres. Le cylindre le plus gros représente l’atmosphère,<br />

il permet de s’affranchir de conditions limites en sortie du petit cylindre dans lequel est effectuée<br />

l’<strong>injection</strong>. L’<strong>injection</strong> se fait par l’intermédiaire d’une condition limite placée à 10D de la sortie<br />

de l’injecteur comme pour le chapitre III. Afin de décaler cette condition limite, un cône a été créé (cf.<br />

Fig.7.3).<br />

Une sensibilité au maillage a été effectuée pour le cas T 4P4 à l’aide de deux maillages supplémentaires :<br />

un maillage grossier et un maillage fin par rapport au maillage de référence. Si on considère une taille<br />

de maille de 1 dans la région de développement du spray pour le maillage de référence, les maillages fin<br />

et grossier ont respectivement une taille de maille de 0.7 et 1.2. Les maillages sont présentées Fig. (7.6)-<br />

(7.8) et sur Tab. (7.4):<br />

149


CHAPITRE 7 : Calculs en chambre pressurisée<br />

FIG. 7.3 – Vues globales de présentation du maillage<br />

FIG. 7.4 – Vue en coupe du maillage<br />

(plan de coupe cf. 7.3).<br />

FIG. 7.5 – Vue en coupe du maillage (plan de<br />

coupe cf. 7.3). Zoom sur la zone d’<strong>injection</strong>.<br />

150


7.2 Présentation du calcul 3D<br />

(a) Maillage fin<br />

(b) Maillage de référence<br />

(c) Maillage grossier<br />

FIG. 7.6 – Vues en coupe des différents maillages<br />

151


CHAPITRE 7 : Calculs en chambre pressurisée<br />

(a) Maillage fin<br />

(b) Maillage de référence<br />

(c) Maillage grossier<br />

FIG. 7.7 – Vues en coupe de la zone d’<strong>injection</strong> pour les différents maillages<br />

152


7.2 Présentation du calcul 3D<br />

(a) Maillage fin<br />

(b) Maillage de référence<br />

(c) Maillage grossier<br />

FIG. 7.8 – Vues en coupe de la zone de développement du spray pour les différents maillages<br />

153


CHAPITRE 7 : Calculs en chambre pressurisée<br />

Type d’éléments :<br />

Tétraèdre<br />

Nombre total de noeuds : 340940<br />

Nombre total de cellules : 1989823<br />

Taille plus petite maille : 80µm<br />

Taille normalisée d’une arête de référence : 1<br />

TAB. 7.4 – Paramètres du maillage de référence<br />

Type d’éléments :<br />

Tétraèdre<br />

Nombre total de noeuds : 722293<br />

Nombre total de cellules : 4295051<br />

Taille plus petite maille : 80µm<br />

Taille normalisée d’une arête de référence : 0.7<br />

TAB. 7.5 – Paramètres du maillage fin<br />

Type d’éléments :<br />

Tétraèdre<br />

Nombre total de noeuds : 372471<br />

Nombre total de cellules : 2179676<br />

Taille plus petite maille : 80µm<br />

Taille normalisée d’une arête de référence : 1.2<br />

TAB. 7.6 – Paramètres du maillage grossier<br />

La plus petite maille est inchangée afin de garder un nombre de points identique sur la condition limite.<br />

Le maillage grossier présente plus de noeuds que le maillage de référence bien que la taille caractéristique<br />

dans la région du spray soit plus grande. Ceci est du à la répartition des mailles dans tout le domaine qui<br />

n’a pas été optimisée pour le maillage grossier.<br />

154


7.2 Présentation du calcul 3D<br />

7.2.2 Paramètres numériques<br />

Les paramètres numériques sont présentés dans le tableau (7.7).<br />

Schéma : TTGC (Colin and Rudgyard 2000)<br />

CFL : 0,7<br />

Pas de temps :<br />

4.10 −8 s<br />

Temps physique :<br />

2ms<br />

Temps de calcul sur Cluster Opteron 32 proc. :<br />

40h<br />

TAB. 7.7 – Paramètres du calcul dans le cas T4P4<br />

Le temps de calcul est de 40h sur 32 processeurs Opteron. Il faut rappeler que le code AVBP est hautement<br />

parallèle et bénéficie d’un excellent speed-up. Ceci est clairement un avantage pour le calcul<br />

eulérien puisque la charge sur les processeurs est idéalement répartie contrairement au calcul Lagrangien.<br />

En d’autres termes, le temps de calcul n’est limité que par le nombre de processeurs.<br />

7.2.3 Condition limite<br />

Afin de décaler de dix diamètres la condition limite d’<strong>injection</strong>, un cône a été créé (Fig. 7.9). Ce cône<br />

permet aussi de prendre en compte de manière réaliste la portion de spray (sortie de l’injecteur) qui n’est<br />

pas prise en compte dans le calcul. Le modèle d’injecteur (cf. chapitre 6) est utilisé pour obtenir les<br />

conditions limites d’<strong>injection</strong>.<br />

FIG. 7.9 – Cône de décalage de la condition limite<br />

Le modèle d’injecteur est utilisé pour les cas expérimentaux avec les données expérimentales disponibles.<br />

Le modèle ayant été formulé dans un cas quasi-stationnaire, les phases transitoires de levée et de<br />

fermeture de l’aiguille sont obtenues par linéarisation de la phase instationnaire.<br />

155


CHAPITRE 7 : Calculs en chambre pressurisée<br />

Nom<br />

Type condition<br />

INJ<br />

Modèle d’injecteur<br />

Mur<br />

Mur glissant<br />

ATM Sortie, condition de pression (NSCBC) (Poinsot and Lele 1992)<br />

TAB. 7.8 – Conditions aux limites<br />

Pour détailler la méthodologie, les taux d’introduction (ou débit instantané) expérimental et numérique<br />

sont présentés respectivement sur les figures (7.10) et (7.11).<br />

On peut constater que ce taux d’introduction est très instationnaire. On peut néanmoins distinguer trois<br />

périodes principales. La première période correspond au début de l’<strong>injection</strong> avec une augmentation<br />

très rapide du taux d’introduction. Puis, le taux d’introduction est approximativement constant. Enfin il<br />

décroît pendant la période de fermeture de l’aiguille. Pour prendre en compte l’instationnarité du taux,<br />

on procède de la manière suivante (voir figure 7.11) :<br />

• La phase stationnaire 2 est obtenue directement à partir du modèle d’injecteur ;<br />

• Pour la phase 1, on considère que le débit varie linéairement pendant cette phase pour atteindre le<br />

début de la phase stationnaire. Le temps, t li ft , mis pour atteindre la phase stationnaire détermine la<br />

pente ;<br />

• Pour la phase 3 on procède de la même façon que pour la phase 1, mais avec un débit décroissant. Un<br />

temps de fermeture t close est requis pour quantifier la pente.<br />

Les temps t li ft et t close peuvent être déduits du taux d’introduction expérimental lorsque celui-ci est fourni.<br />

Le taux d’introduction dépend de la levée d’aiguille mais la relation entre les deux n’est pas directe et<br />

aucune formule n’est utilisée pour le moment. Pour les cas où le taux d’introduction n’est pas fourni, la<br />

détermination des pentes est difficile et il faut se référer à la levée d’aiguille qui, elle, est généralement<br />

fournie. Comme la levée d’aiguille dépend de la pression d’<strong>injection</strong> (voir figure 7.12), les pentes des<br />

taux d’introduction sont différents pour chaque cas.<br />

Pour les <strong>injection</strong>s de l’expérience de Verhoeven et al. (1998), seul le taux expérimental du T 4P8 est<br />

fourni. A partir de ce taux expérimental on peut en déduire approximativement la pente de la phase 1<br />

c’est-à-dire t li ft ≈ 0.1ms.<br />

Pour les autres pressions, on considère que le taux stationnaire est obtenu pour une levée d’aiguille<br />

minimum. En dessous de cette levée, l’écoulement est ralenti. Cette levée est la levée obtenue au temps<br />

t li ft ≈ 0.1ms sur la figure ( 7.12) pour le cas T 4P8. A partir de cette levée, et en se référant à la figure<br />

(7.12) on trouve approximativement pour les cas T 4P15 et T 4P4 les valeurs t li ft ≈ 0.05ms et t li ft ≈ 0.2ms<br />

respectivement. Les valeurs des pentes sont résumées dans le tableau 7.9.<br />

La fermeture d’aiguille, quant à elle, dépend très peu des conditions de pression. On considère donc la<br />

phase 3 comme indépendante de la pression.<br />

156


7.2 Présentation du calcul 3D<br />

FIG. 7.10 – Taux d’introduction expérimental (Vanhemelryck 1996)<br />

FIG. 7.11 – Taux d’introduction simulé<br />

157


CHAPITRE 7 : Calculs en chambre pressurisée<br />

FIG. 7.12 – Comparaison des levées d’aiguille en fonction de la pression d’<strong>injection</strong> (Vanhemelryck<br />

1996)<br />

Nom du Cas : T4P4 T4P8 T8P8 T4P15<br />

t li ft : 0.2ms 0.1ms 0.1ms 0.05ms<br />

TAB. 7.9 – Valeur des pentes des taux d’introduction en fonction de la pression d’<strong>injection</strong><br />

158


7.3 Longueur de pénétration<br />

L’influence du temps t li ft sur les courbes de pénétration sera étudiée en section (7.3.1).<br />

Le débit instantané n’est pas une valeur d’entrée pour le code AVBP mais il est recalculé à partir des<br />

valeurs de fraction volumique et de vitesse. Pendant la phase 1, on considère que la fraction volumique<br />

est constante et égale à la fraction volumique pendant la phase 2. Pour faire varier le débit, on fait donc<br />

varier la vitesse du liquide de manière linéaire.<br />

La condition d’<strong>injection</strong> étant décalée de la sortie d’injecteur, il faut aussi penser à recaler le temps<br />

d’<strong>injection</strong> en fonction de la distance de décalage et de la vitesse d’<strong>injection</strong> V in j .<br />

Le temps de décalage t dec est défini comme le temps mis par les gouttes pour parcourir la distance 10D<br />

en considérant l’évolution linéaire de la vitesse :<br />

√<br />

10 ∗ D ∗ 2.d0 ∗t li ft<br />

t dec =<br />

(7.1)<br />

V in j<br />

La vitesse des gouttes au temps t dec est notée V dec :<br />

√<br />

V in j ∗ 10 ∗ D ∗ 2.d0<br />

V dec =<br />

(7.2)<br />

t li ft<br />

Les courbes de pénétration présentées dans la section (7.3.1) prennent en compte ce décalage.<br />

7.3 Longueur de pénétration<br />

Les longueurs de pénétration sont comparées à l’expérience. Il est à noter que ces courbes de pénétration<br />

sont directement issues du calcul réalisé avec les conditions limites DITurBC sans aucun recalage. Des<br />

études de sensibilité sont proposées avec notamment une étude sur la pente du taux d’introduction car<br />

c’est un paramètre difficile àdéterminer.<br />

D’autres comparaisons seront effectuées par visualisation des images expérimentales haute-résolution et<br />

des visualisations 3D.<br />

7.3.1 Commentaires sur l’analyse des longueurs de pénétration<br />

D’un point de vue expérimental, les longueurs de pénétration sont mesurées à partir des images haute<br />

résolution obtenues par diffusion de Mie. La longueur de pénétration est définie comme la plus longue<br />

distance entre la sortie de l’injecteur et le nuage de gouttes, ou de vapeur pour le spray évaporant. La<br />

présence de plusieurs points expérimentaux pour une même abscisse s’explique par des incertitudes<br />

expérimentales.Pour la pénétration liquide dans le cas avec évaporation, il faut distinguer les cas où l’on<br />

considère les paquets de gouttes non évaporées ou seulement la partie ’solidaire’ du jet. Dans le cas de<br />

l’expérience de Verhoeven et al. (1998), les paquets de gouttes ne sont pas pris en compte alors qu’ils le<br />

sont pour les résultats de simulations. Plusieurs points de simulation peuvent donc apparaître même si<br />

une seule réalisation a été effectuée.<br />

159


CHAPITRE 7 : Calculs en chambre pressurisée<br />

La pente du taux d’introduction étant difficile àdéterminer, on effectue les simulations pour deux pentes.<br />

Une pente pour un temps t li ft = 0.1ms et une pente pour un temps t li ft = 0.2ms. Pour le cas T4P15, on<br />

ne calcule que pour t li ft = 0.1ms et t li ft = 0.05ms. Ces pentes sont choisies pour être en rapport avec les<br />

pentes déduites des résultats expérimentaux présentés dans le tableau (7.9).<br />

7.3.2 Cas non évaporants<br />

Les résultats pour les cas non-évaporants sont présentés sur les figures (7.13), (7.14) et (7.15).<br />

T4P4<br />

60<br />

50<br />

Pénétration [mm]<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

Expérience<br />

AVBP pente 0.1 ms<br />

AVBP pente 0.2 ms<br />

0<br />

0 0.5 1 1.5 2<br />

Temps [ms]<br />

FIG. 7.13 – Comparaison des longueurs de pénétration pour le cas T4P4. Influence de la pente du taux<br />

d’introduction.<br />

Pour les trois cas, on constate une influence non négligeable de la pente sur les courbes de pénétration.<br />

Cette influence est plus marquée au début de l’<strong>injection</strong>, c’est-à-dire pendant la phase transitoire. Sur<br />

le cas T4P4, l’<strong>injection</strong> étant plus longue, les effets de la phase transitoire se font moins ressentir. Les<br />

meilleurs résultats sont obtenus pour les pentes préconisées dans le tableau (7.9). Dans ces cas, les<br />

résultats de simulation montrent un excellent accord avec l’expérience et ce pour les trois pressions<br />

d’<strong>injection</strong> étudiées. L’<strong>injection</strong> <strong>LES</strong> en formulation Euler-Euler semble donc très bien reproduire les<br />

phénomènes transitoires. La chute de vitesse sur le front du spray est bien prédite, c’est-à-dire que la<br />

déstabilisation du spray, ainsi que son ouverture sont correctement simulées. Nous avons vu dans l’étude<br />

sur l’expérience de Chaves et al. (2004) en partie (III) que la turbulence était à l’origine de la décroissance<br />

de vitesse le long de l’axe et dépendait directement de l’ouverture du spray. Ainsi le développement<br />

160


7.3 Longueur de pénétration<br />

T4P8<br />

70<br />

60<br />

Pénétration [mm]<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

Expérience<br />

AVBP pente 0.1 ms<br />

AVBP pente 0.2 ms<br />

0<br />

0 0.5 1 1.5 2<br />

Temps [ms]<br />

FIG. 7.14 – Comparaison des longueurs de pénétration pour le cas T4P8. Influence de la pente du taux<br />

d’introduction.<br />

60<br />

T4P15<br />

50<br />

Pénétration [mm]<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

Expérience<br />

AVBP pente 0.05ms<br />

AVBP pente 0.1 ms<br />

0<br />

0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7<br />

Temps [ms]<br />

FIG. 7.15 – Comparaison des longueurs de pénétration pour le cas T4P15. Influence de la pente du taux<br />

d’introduction.<br />

161


CHAPITRE 7 : Calculs en chambre pressurisée<br />

turbulent du spray est bien simulé.<br />

Le fait d’obtenir de très bons résultats sans atomisation peut sembler contradictoire avec les études<br />

faites en Lagrangien/RANS. Pour les analyses les plus récentes de Fu-shui et al. (2008) et Jia and Peng<br />

(2008), le modèle d’atomisation joue un rôle important sur le développement du spray et donc sur les<br />

pénétrations.<br />

Dans notre cas, on s’aperçoit que les gouttes suffisament petites (inférieures à 20µm) sont influencées<br />

par la forte énergie turbulente générée par le spray et se comportent comme des traceurs. Ce résultat a<br />

été observé en analysant le champ de vitesse liquide et gaz en partie (III). De plus, le fait d’injecter un<br />

profil spatial gaussien permet de prendre en compte une partie de la physique de l’atomisation même<br />

si des données expérimentales supplémentaires seraient nécessaires pour quantifier son influence. Enfin,<br />

pour compléter cette remarque, un calcul a été effectué dans le cas T4P4 avec un diamètre de gouttes<br />

deux fois plus petit à l’<strong>injection</strong> ( la forme de la gaussienne en diamètre est conservée mais, en chaque<br />

point sur la condition limite, le diamètre est deux fois plus petit que dans le cas de la figure (7.13)). Les<br />

résultats obtenus sont présentés sur la figure (7.16).<br />

T4P4<br />

60<br />

50<br />

Pénétration [mm]<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

Expérience<br />

AVBP Reference d= 20 µm<br />

AVBP d= 10 µm<br />

0<br />

0 0.5 1 1.5 2<br />

Temps [ms]<br />

FIG. 7.16 – Comparaison des longueurs de pénétration pour le cas T4P4 et deux valeurs de diamètre<br />

La première remarque est que le diamètre des gouttes en entrée a une influence sur la longueur de<br />

pénétration. La différence est surtout visible à partir de t = 0,75ms où la pénétration devient plus faible<br />

avec les plus petites gouttes. Ce résultat s’explique par une déstabilisation du spray plus rapide et un angle<br />

plus important ce qui, par bilan de quantité de mouvement, conduit à une vitesse plus lente. Néanmoins,<br />

la différence entre les deux cas n’est pas si importante en comparaison avec l’incertitude expérimentale.<br />

162


7.3 Longueur de pénétration<br />

Ceci prouve que le diamètre en entrée joue un rôle limité. Les résultats obtenus sont meilleurs avec un<br />

diamètre maximum de 20µm. N’ayant aucune donnée expérimentale pour évaluer le diamètre à la sortie<br />

de l’injecteur, choisir un diamètre maximum arbitraire de 20µm semble une bonne solution. Toutefois le<br />

diamètre en entrée pourrait avoir un rôle accru sur les cas évaporants en modifiant les richesses locales<br />

et en influençant la combustion. Le cas avec évaporation T8P4 donne une première réponse à cette<br />

problématique.<br />

7.3.3 Cas avec évaporation<br />

Les courbes de pénétration gaz et liquide sont présentées sur les figures (7.17) et (7.18). Les courbes<br />

de pénétration présentées concernent le cas T8P4, avec une pente de 0.2ms et pour lequel le diamètre<br />

des gouttes en entrée a été divisé par deux. Le maximum de diamètre est donc de 10µm à comparer au<br />

diamètre maximum de 20µm pour la figure (7.17).<br />

60<br />

50<br />

T8P4<br />

Expérience Pénétration Gaz<br />

AVBP Pénétration Gaz<br />

Expérience Pénétration liquide<br />

AVBP Pénétration Liquide<br />

Pénétration [mm]<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

0 0.5 1 1.5 2<br />

Temps [ms]<br />

FIG. 7.17 – Comparaison des longueurs de pénétration pour le cas T8P4. Pente 0.2ms<br />

La même conclusion que précédemment sur l’influence de la pente du taux d’introduction peut être faite.<br />

Une pente pour un temps transitoire de 0.2ms concorde très bien avec les résultats expérimentaux à la<br />

fois pour la pénétration vapeur et la pénétration liquide. Ces résultats indiquent que la la physique du<br />

spray évaporant peut être globalement bien reproduite avec l’<strong>injection</strong> d’un profil gaussien en taille de<br />

gouttes. Les résultats de la figure (7.19) confortent cette idée.<br />

La première remarque est que les résultats sont peu sensibles au diamètre injecté. La plus grande sen-<br />

163


CHAPITRE 7 : Calculs en chambre pressurisée<br />

T8P4<br />

60<br />

50<br />

Pénétration [mm]<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Expérience Pénétration Gaz<br />

AVBP Pénétration Gaz<br />

Expérience Pénétration liquide<br />

AVBP Pénétration Liquide<br />

0 0.5 1 1.5 2<br />

Temps [ms]<br />

FIG. 7.18 – Comparaison des longueurs de pénétration pour le cas T8P4. Pente 0.1ms<br />

60<br />

50<br />

T8P4<br />

Expérience Pénétration Gaz<br />

Expérience Pénétration liquide<br />

AVBP Pénétration Gaz<br />

AVBP Pénétration Liquide<br />

Pénétration [mm]<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

0 0.5 1 1.5 2<br />

Temps [ms]<br />

FIG. 7.19 – Comparaison des longueurs de pénétration pour le cas T8P4. Diamètre divisé par 2<br />

164


7.3 Longueur de pénétration<br />

sibilité apparaît pour la pénétration liquide. Celle obtenue par simulation est inférieure de 3mm à la<br />

pénétration moyenne obtenue dans l’expérience sur toute la plage 0.5ms−1.5ms, soit un écart de l’ordre<br />

de 15%. Le diamètre des gouttes a évidemment un rôle sur la pénétration liquide puisque le modèle<br />

d’évaporation est du type loi du d 2 et donc le temps d’évaporation dépend du carré du diamètre maximum<br />

des gouttes. Néanmoins pour la gamme de diamètres étudiée, il semble que la variation des temps<br />

d’évaporation soit petite par rapport au temps convectif ce qui fait que la variation des pénétrations du<br />

liquide est finalement faible.<br />

Pour le calcul moteur, l’important est de bien prédire le mélange au bon endroit et au bon moment.<br />

La pénétration de gaz doit donc être bien prédite. D’après les résultats obtenus, celle ci dépend très<br />

faiblement du diamètre en entrée : la différence entre les résultats de la figure (7.17) et (7.19) sont<br />

dans l’intervalle d’incertitude expérimentale. Ce résultat est nouveau puisque les calculs Lagrangiens<br />

font état d’une très grande dépendance au diamètre. Ici on constate qu’à partir d’une bonne quantité de<br />

mouvement introduite à l’<strong>injection</strong>, l’expansion du jet bien reproduite dans la simulation permet d’avoir<br />

les bonnes pénétrations de vapeur.<br />

7.3.4 Influence du maillage<br />

Un exercice traditionnel dans la simulation des sprays Diesel consiste àdéterminer l’influence de la<br />

taille de maille sur les longueurs de pénétration. Pour les simulations Lagrangiennes, les pénétrations<br />

dépendent énormément de la taille de maille (Aneja and Abraham 1998; Beard et al. 2000). Dans le<br />

cas de nos simulations Eulériennes, la sensibilité au maillage a été testée. Les résultats sur les maillages<br />

’fin’ et ’grossier’ (voir les figures fig.(7.6) et fig.(7.7) et fig.(7.8) pour la présentation des maillages) sont<br />

présentés pour le cas T4P4 sur la figure (7.20) :<br />

On remarque que les pénétrations dépendent très peu du maillage. La différence maximum de pénétration<br />

est de 4mm, ce qui est à peu près l’ordre de grandeur de l’incertitude expérimentale. On remarque aussi<br />

que le meilleur résultat est obtenu pour le maillage le plus fin.<br />

Cette étude de sensibilité prouve plusieurs choses :<br />

• D’une part, les calculs eulériens présentés sont très peu sensibles au maillage, ce qui est un avantage<br />

certain par rapport au calcul Lagrangien (Abraham 1997; Iyer and Abraham 1997; Subramaniam and<br />

Pope 1998; Barroso et al. 2003);<br />

• D’autre part la convergence en maillage démontre la bonne qualité de la <strong>LES</strong> selon (Pope et al. 2004).<br />

Comme nous l’avons vu sur le cas Chaves en partie (III), l’énergie turbulente de sous-maille pour<br />

la phase liquide, évaluée à partir de la pression de sous-maille, reste petite par rapport à l’énergie<br />

turbulente résolue.<br />

165


CHAPITRE 7 : Calculs en chambre pressurisée<br />

T4P4<br />

60<br />

Pénétration [mm]<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

Expérience<br />

AVBP maillage fin<br />

AVBP maillage référence<br />

AVBP maillage grossier<br />

0<br />

0 0.5 1 1.5 2<br />

Temps [ms]<br />

FIG. 7.20 – Comparaison des longueurs de pénétration pour la cas T4P4. Influence du maillage.<br />

7.3.5 Conclusions sur l’analyse des longueurs de pénétration<br />

Les résultats présentés sur les longueurs de pénétration ont montré une très bonne corrélation avec<br />

l’expérience et ce :<br />

• dans les différentes conditions d’<strong>injection</strong> présentées pour lesquelles le modèle permet de reproduire<br />

l’impact de la pression d’<strong>injection</strong> sur la pénétration du spray ;<br />

• avec une très faible sensibilité au maillage ;<br />

• avec une sensibilité modérée au diamètre des gouttes injectées ;<br />

• sans aucun recalage des modèles.<br />

Pour toutes ces raisons les résultats présentés semblent donc très fiables. Cependant, les courbes de<br />

pénétration seules ne permettent pas de valider la simulation du spray dans sa globalité. Ces résultats devraient<br />

être complétés en toute logique par une analyse de granulométrie ainsi qu’une analyse de l’angle<br />

de spray ou de volume de spray par visusalisation. N’ayant aucune information sur la granulométrie, une<br />

comparaison à partir de visualisations expérimentales est présentée dans la section suivante.<br />

7.4 Angles de spray<br />

L’angle varie en fonction de la distance à l’injecteur, ce qui est dû, comme nous l’avons vu en partie (III)<br />

à une déstabilisation du spray en jet pleinement turbulent. La distance à laquelle cette déstabilisation<br />

166


7.4 Angles de spray<br />

s’opère peut être visible par la ’cassure’ sur l’évolution de l’angle de spray. On peut clairement distinguer<br />

un angle proche injecteur ainsi qu’un angle loin de l’injecteur. Dans cette section, une comparaison est<br />

proposée entre la visualisation du spray expérimental et la simulation sur le cas T4P8 avec une pente de<br />

0.1ms. Les images expérimentales sont obtenues par ombrographie. Il est difficile de trouver un critère<br />

commun de comparaison entre une ombrographie et un calcul 3D. L’idéal aurait été d’intégrer la fraction<br />

volumique de liquide sur toute l’épaisseur du spray et ainsi se ramener à une notion de transmittance. Par<br />

manque de temps et en raison de sa complexité, cette méthode n’a pas été retenue. Deux critères 3D en<br />

iso-surface ont été choisis pour les comparaisons. Une iso-surface de diamètre de 3µm est présentée en<br />

fig.(7.21) et un critère en fraction volumique de liquide (α l = 0.007) en fig.(7.22).<br />

L’iso-surface de diamètre est intéressante car elle permet de voir où se situent les petites gouttes et donne<br />

ainsi une idée sur la périphérie du spray. En effet dans la condition limite d’<strong>injection</strong>, les plus petites<br />

gouttes sont au bord du spray. De plus, dans notre calcul eulérien, la chambre pressurisée est initialisée<br />

avec des gouttes de diamètre 2µm. Prendre un diamètre légèrement supérieur permet de se placer dans le<br />

gradient de diamètre et donc à la périphérie du spray.<br />

Pour le critère en iso-surface de fraction volumique, on regarde, pour une masse donnée, où se trouvent<br />

les cellules contenant cette masse.<br />

Si l’on compare les deux critères on constate que les visualisations semblent équivalentes en terme de<br />

pénétration et d’angle de spray. Néanmoins, proche de la sortie de l’injecteur, l’ouverture du spray est<br />

plus forte dans le cas de l’iso-surface de fraction volumique que pour l’iso-surface de diamètre. Elle<br />

est aussi plus forte que pour l’expérience. La diffusion de masse est donc trop importante proche de<br />

l’injecteur.<br />

Globalement, le spray s’ouvre plus tôt comparé à l’expérience ce qui correspond soit à une déstabilisation<br />

plus rapide soit à un effet de taille des gouttes et donc d’atomisation. Proche de l’injecteur, les gouttes<br />

sont moins atomisées, donc plus grosses. Ces grosses gouttes subiront moins l’effet de la turbulence<br />

et auront donc une trajectoire plus rectiligne. Un modèle d’atomisation pourrait permettre de palier ce<br />

problème en prenant en compte l’évolution du diamètre en fonction de la distance à l’injecteur.<br />

Loin de l’injecteur, l’angle de spray obtenu par la simulation est un peu plus élevé que pour l’expérience<br />

mais l’allure du spray est très comparable. Cette remarque conforte la confiance que l’on peut avoir dans<br />

les résultats de la simulation. Il est à noter que dans la littérature, une telle qualité de comparaison en<br />

spray Diesel n’est pas fréquente. Des comparaisons intéressantes ont été fournies par Kosaka and Kimura<br />

(2006) dans le cas d’une <strong>injection</strong> Lagrangienne en <strong>LES</strong>. Néanmoins dans cette simulation, le volume du<br />

spray était sous-estimé.<br />

Enfin, on peut remarquer une disymétrie du spray sur la visualisation expérimentale. D’après les expérimentateurs,<br />

l’aspect asymétrique du spray est dû à l’éclairage utilisé. Si l’éclairage a une forte influence sur la visualisation,<br />

la qualité des comparaisons est à relativiser. Ces comparaisons permettent néanmoins de se<br />

rassurer sur l’allure et le volume global du spray.<br />

167


CHAPITRE 7 : Calculs en chambre pressurisée<br />

Pour aller plus loin dans l’analyse sur l’évolution de l’angle et donc sur la déstabilisation du spray, une<br />

étude sur l’évolution instationnaire et plus précisément sur l’appariement tourbillonaire est proposée dans<br />

la section suivante.<br />

(a) Expérience t=0.1ms<br />

(b) Simulation t=0.1ms<br />

(c) Expérience t=0.3ms<br />

(d) Simulation t=0.3ms<br />

(e) Expérience t=0.6ms<br />

(f) Simulation t=0.6ms<br />

(g) Expérience t=0.8ms<br />

(h) Simulation t=0.8ms<br />

(i) Expérience t=1.1ms<br />

(j) Simulation t=1.1ms<br />

FIG. 7.21 – Comparaison des visualisations du spray T4P8 par iso-surface de diamètre d = 3µm<br />

168


7.4 Angles de spray<br />

(a) Expérience t=0.1ms<br />

(b) Simulation t=0.1ms<br />

(c) Expérience t=0.3ms<br />

(d) Simulation t=0.3ms<br />

(e) Expérience t=0.6ms<br />

(f) Simulation t=0.6ms<br />

(g) Expérience t=0.8ms<br />

(h) Simulation t=0.8ms<br />

(i) Expérience t=1.1ms<br />

(j) Simulation t=1.1ms<br />

FIG. 7.22 – Comparaison des visualisations du spray T4P8 par iso-surface de fraction volumique de<br />

liquide α l = 0.007<br />

169


CHAPITRE 7 : Calculs en chambre pressurisée<br />

7.5 Analyse de l’évolution instationnaire du spray<br />

La simulation aux grandes échelles d’écoulements compressibles permet d’étudier l’évolution instationnaire<br />

du spray pendant l’<strong>injection</strong> dans des conditions réalistes. L’analyse effectuée sur le cas Chaves en<br />

partie (III) dans un cas quasi-stationnaire est étendue dans cette section au cas transitoire et à forte pression<br />

d’<strong>injection</strong>. L’intérêt ici est de comprendre comment évolue temporellement la déstabilisation du<br />

spray et l’angle de spray. Le spray non-évaporant est d’abord étudié pour la dynamique de la déstabilisation<br />

puis, pour le spray évaporant, la répartition de carburant évaporé est étudiée.<br />

7.5.1 Etude des instabilités du spray non-évaporant T4P8<br />

Pour identifier les structures cohérentes dans le spray les iso-surfaces de basse pression ainsi que du<br />

critère Q sont utilisées. L’iso-surface de basse pression (c’est-à-dire pour une pression inférieure à la<br />

pression ambiante moyenne et paramétrée à 10% du minimum) permet de visualiser le coeur des tourbillons.<br />

On fait l’hypothèse que ces tourbillons ou anneaux sont assimilables aux structures cohérentes<br />

dans le jet. On définit par structures cohérentes des structures dont le mouvement dans le jet peut être<br />

facilement suivi pendant un temps grand devant leur temps de retournement.<br />

Au début de l’<strong>injection</strong> (figure 7.23), un anneau frontal apparaît caractérisant la pénétration du jet dans<br />

un milieu au repos. Ce mécanisme est un mécanisme classique de type Kelvin-Helmholtz, non-visqueux,<br />

qui provient du cisaillement entre deux couches fluides. La succession d’images montre que les anneaux<br />

sont axisymétriques, produits régulièrement dès les premiers instants de l’<strong>injection</strong> et que leur taille<br />

évolue en s’éloignant en aval de la sortie de l’injecteur. On peut noter aussi que la taille des anneaux<br />

croît avec la distance à l’injecteur mais l’expansion radiale n’est pas très marquée dans la zone proche de<br />

l’injecteur. Dans cette zone, jusqu’à une distance de l’injecteur de x/D = 30, les anneaux évoluent ’librement’<br />

sans se chevaucher. La production d’anneaux ou enroulement tourbillonaire résulte de la saturation<br />

de l’instabilité primaire de Kelvin-Helmholtz. Après x/D = 30, les anneaux n’évoluent plus librement,<br />

ils s’enchevêtrent et deviennent moins identifiables. Tous les anneaux n’ayant pas le même voisinage,<br />

ils ne sont pas convectés à la même vitesse. L’anneau en amont du spray, qui évolue dans un milieu<br />

au repos, voit sa taille augmenter par diffusion visqueuse. Il est fortement ralenti par un phénomène<br />

d’auto-induction (Batchelor 1967). L’anneau en aval qui profite de l’entraînement de l’anneau amont<br />

va plus vite et finit par le rattraper. Le résultat est la fusion des deux tourbillons. L’enchevêtrement des<br />

anneaux participe au développement radial du spray puisque un appariement conduit à un doublement<br />

de l’épaisseur effective de la couche de mélange. La zone proche injecteur est donc caractérisée par un<br />

faible angle de spray puisque l’instabilité ne conduit pas encore à l’appariement tourbillonaire. Par contre<br />

l’expansion radiale s’accroit fortement à partir de t = 0.66ms comme on peut le voir sur la figure (7.24).<br />

Sur cette figure, des exemples d’appariements tourbillonaires sont explicités. La première remarque est<br />

que le mode dit variqueux, caractérisé par des structures annulaires et que l’on a pu observer au début de<br />

170


7.5 Analyse de l’évolution instationnaire du spray<br />

l’<strong>injection</strong> a laissé place à un mode sinueux de type hélicoidal avec perte de l’axisymétrie. L’instabilité<br />

FIG. 7.23 – Évolution temporelle de l’iso-surface de pression à 10% du minimum. Début de l’<strong>injection</strong>.<br />

est ici de type 3D rendant compte des effets de turbulence. Sur la figure (7.24) à t = 0.66ms deux structures<br />

inclinées en début d’appariement sont repérées. Cet enchevêtrement de type hélicoïdal et alterné<br />

par rapport à l’axe de l’écoulement (en A sur la figure (7.24)) conduit à la formation d’une seule structure<br />

(en B sur la figure). Cette structure s’allonge radialement (en C sur la figure) pour s’apparier ensuite avec<br />

le tourbillon frontal (en D sur la figure). D’après les figures à t = 0.86ms et t = 0.96ms, l’appariement<br />

avec le tourbillon de front s’effectue par l’intermédiaire de fines structures longitudinales proche de l’axe<br />

de l’injecteur. Le phénomène d’appariement décrit ici se reproduit en A’ faisant part d’une périodicité<br />

du phénomène. La visualisation en critère Q (Hunt and Moin 1988) des structures turbulentes sur la figure<br />

(7.25) permet d’appréhender la complexité du phénomène. On note la présence loin de l’injecteur<br />

de nombreuses structures turbulentes de différentes tailles et enchevêtrées les unes dans les autres avec<br />

171


CHAPITRE 7 : Calculs en chambre pressurisée<br />

un caractère chaotique et participant à un mélange intense. Avec ce critère on repère comme avec les<br />

iso-surfaces de pression les structures longitudinales au début de l’appariement tourbillonnaire.<br />

172


7.5 Analyse de l’évolution instationnaire du spray<br />

173<br />

FIG. 7.24 – Évolution temporelle de l’iso-surface de pression à 10% du minimum. Visualisation de<br />

l’appariement et de l’étirement tourbillonnaire


CHAPITRE 7 : Calculs en chambre pressurisée<br />

174<br />

FIG. 7.25 – Évolution temporelle de l’iso-surface de critère Q avec Q = 3,5.10 8 . Visualisation de l’appariement<br />

et de l’étirement tourbillonnaire


7.5 Analyse de l’évolution instationnaire du spray<br />

7.5.2 Étude des trajectoires des gouttes dans le spray non-évaporant T4P8<br />

Sur les figures (7.26) et (7.27) on peut voir des pseudo-trajectoires de particules fictives émises depuis<br />

la condition limite à intervalles de temps régulier. Le calcul étant eulérien pour la phase liquide,<br />

ces pseudo-trajectoires sont reconstituées par post-traitement et donnent une idée des trajectoires possibles<br />

des gouttelettes. Ces figures révèlent des trajectoires très rectilignes pour les particules proches<br />

de l’injecteur où seules les gouttes en périphérie de spray sont fortement ralenties et perturbées, et ceci<br />

d’autant plus qu’elles s’éloignent de la sortie de l’injecteur. Sur la figure (7.26) on distingue très bien les<br />

deux angles de spray, proche injecteur et loin de l’injecteur. Le changement d’angle apparaît peu après<br />

X/D ≈ 100. L’angle le plus important, comme nous l’avons vu en section 7.5.1, correspond aux premiers<br />

appariements tourbillonaires. Les structures turbulentes deviennent plus grandes et plus énergétiques ce<br />

qui diminue le nombre de Stokes des gouttes. Les gouttes sont donc plus facilement entraînées par la<br />

phase porteuse à la périphérie du spray. Elles sont ralenties et emmenées à la périphérie par un mouvement<br />

d’enroulement bien visible sur la figure (7.27). On remarque aussi que les gouttes au centre du<br />

spray (sur l’axe d’<strong>injection</strong>) sont elles aussi transportées en périphérie du spray. Une fois à la périphérie,<br />

les gouttelettes ont perdu leur comportement inerniel et sont donc en équilibre avec le gaz.<br />

FIG. 7.26 – Trajectoires des gouttelettes coloriées par la vitesse<br />

175


CHAPITRE 7 : Calculs en chambre pressurisée<br />

FIG. 7.27 – Trajectoires des gouttelettes coloriées par la vitesse. Changement de perspective<br />

7.5.3 Étude du spray évaporant<br />

On s’intéresse ici au comportement de la fraction massique de carburant évaporé pour le cas T8P4 de<br />

référence. La figure (7.28) montre l’évolution temporelle de la fraction massique de carburant au cours<br />

du temps. Les lignes représentent les iso-contours de fraction massique pour Y Fuel = 0.01, Y Fuel = 0.1 et<br />

Y Fuel = 0.2. On s’aperçoit que l’angle de spray dépend du temps et que donc la répartition de vapeur n’est<br />

pas la même au début et à la fin de l’<strong>injection</strong>. En début d’<strong>injection</strong>, la vapeur est concentrée (en aval de la<br />

zone de liquide) sur l’axe d’<strong>injection</strong>, de façon symétrique, avec des fraction massique supérieures à0.1.<br />

Au fur et à mesure de l’<strong>injection</strong>, la pénétration de vapeur ralentit car elle s’étend radialement en faisant<br />

baisser les fraction massiques locales. La répartition de vapeur est très inhomogène avec des fractions<br />

massiques qui peuvent varier localement d’un facteur 10. On note la présence après X/D = 100 de<br />

structures périodiques, ’bouffées’ de carburant probablement dues aux instabilités de Kelvin-Helmholtz<br />

discutées en section 7.5.1. On constate aussi qu’en région proche injecteur, seule la périphérie du spray<br />

s’évapore. Cela s’explique vraisemblablement parce que la partie centrale du spray est chauffée moins<br />

rapidement que la périphérie.<br />

176


7.5 Analyse de l’évolution instationnaire du spray<br />

FIG. 7.28 – Distribution de fraction massique de n-dodécane. Iso-contours de fraction massique pour<br />

Y Fuel = 0.01, Y Fuel = 0.1 et Y Fuel = 0.2. 177


CHAPITRE 7 : Calculs en chambre pressurisée<br />

7.6 Conclusion sur les calculs en chambre pressurisée<br />

Des simulations aux grandes échelles de sprays ont été effectuées pour plusieurs pressions d’<strong>injection</strong><br />

dans des configurations réalistes. Les comparaisons des courbes de pénétration ont montré une excellente<br />

concordance avec les résultats expérimentaux en reproduisant bien les effets de variation de pression<br />

d’<strong>injection</strong>. De plus, les résultats de simulation semblent peu sensibles aux maillages et aucun recalage<br />

des modèles n’a dû être utilisé pour obtenir les bonnes longueurs de pénétration, la condition limite<br />

d’<strong>injection</strong> provenant directement du modèle DITurBC présenté au chapitre 6. La sensibilité du calcul<br />

la plus importante est liée au taux d’introduction et notamment à sa pente pendant la levée de l’aiguille.<br />

Des résultats expérimentaux précis fournissant le taux d’introduction pour chaque pression d’<strong>injection</strong><br />

sont donc nécessaires à ce stade pour obtenir de bons résultats de simulation.<br />

Les longueurs de pénétration sont peu sensibles aux diamètres des gouttes injectées ce qui peut paraître<br />

étonnant dans la mesure où ni l’atomisation primaire ni l’atomisation secondaire ne sont pris en compte<br />

dans la simulation 3D. L’<strong>injection</strong> d’un profil Gaussien de diamètre, avec des diamètres de gouttes<br />

représentatifs d’un spray parfaitement atomisé, semble à ce stade suffisant pour reproduire les bonnes<br />

longueurs de pénétration. Néanmoins la dynamique du spray n’est pas totalement validée et il serait<br />

nécessaire de mieux quantifier l’impact de l’atomisation sur le développement du spray et sur l’évaporation.<br />

On pourrait ainsi injecter des gouttes plus grosses et plus réalistes de la zone proche injecteur.<br />

Il serait également intéressant d’affiner le niveau de modélisation pour prendre en compte plusieurs<br />

aspects de la physique des sprays comme la coalescence et la polydispersion. La polydispersion pourrait<br />

être prise en compte par exemple avec une FDP présumée ou bien à l’aide d’une approche sectionnelle.<br />

Un tel travail est actuellement en cours à l’IFP dans la thèse de Vié (2009).<br />

Une partie des résultats présentés dans ce chapitre a fait l’objet d’articles pour des conférences internationales<br />

(Martinez et al. 2008; Martinez et al. 2009).<br />

178


Chapitre 8<br />

Calcul d’un moteur à <strong>injection</strong> directe<br />

Après avoir validé les simulations de spray dans des conditions représentatives du fonctionnement des<br />

moteurs Diesel, on peut se lancer dans un calcul de moteur à <strong>injection</strong> directe. L’objectif principal de ce<br />

calcul est de vérifier la compatibilité de toutes les modifications apportées dans le code AVBP et ainsi<br />

de déceler les difficultés potentielles d’un calcul réaliste prenant en compte à la fois l’aérodynamique,<br />

l’<strong>injection</strong> directe et la combustion. Ce calcul permet aussi de faire un bilan sur la difficulté de mise<br />

en oeuvre de la méthodologie d’<strong>injection</strong> présentée dans ce manuscrit. Cette démonstration représente<br />

l’aboutissement de la thèse puisqu’elle permet de valider les développements mis en place tant d’un point<br />

de vue numérique que physique et ce dans une configuration réaliste. S’agissant d’une démonstration,<br />

aucune comparaison simulation/expérience ne sera présentée.<br />

8.1 Choix de la configuration étudiée<br />

Des premiers calculs validés de cycle moteur en <strong>LES</strong> ayant été réalisés (Richard et al. 2007; Vermorel<br />

et al. 2007) sur le moteur <strong>injection</strong> indirecte essence PSA XU10J4, il a semblé intéressant de repartir<br />

de ces calculs après avoir adapté le moteur à une <strong>injection</strong> directe. Les maillages en <strong>injection</strong> indirecte,<br />

réalisé par (Vermorel et al. 2007) ont été partiellement refaits fin de les adapter à l’<strong>injection</strong> directe et<br />

en particulier à la méthodologie DITurBC. Pour l’<strong>injection</strong>, on a choisi une <strong>injection</strong> Diesel, plus simple<br />

qu’une <strong>injection</strong> directe essence (en cône creux), en position verticale (dans l’axe du cylindre) et centrée.<br />

La pression d’<strong>injection</strong> a été choisie à 400 bars pour limiter au maximum les pénétrations de sprays et<br />

les impacts sur le piston. Pour la même raison, l’<strong>injection</strong> a été choisie volontairement précoce ce qui de<br />

plus laisse le temps au mélange de se faire.Par contre, la principale difficulté d’une <strong>injection</strong> trop précoce<br />

est la faible température des gaz pendant l’<strong>injection</strong> ce qui entraîne une mauvaise évaporation.<br />

La vue globale du cylindre et des tubulures du moteur est présentée en figure (8.1). La position de<br />

l’injecteur ainsi que le décalage de la condition limite d’<strong>injection</strong> sont présentés sur la figure (8.2).<br />

179


CHAPITRE 8 : Calcul d’un moteur à <strong>injection</strong> directe<br />

FIG. 8.1 – Vues de la géométrie du XU10J4<br />

FIG. 8.2 – Vue de la zone d’<strong>injection</strong><br />

180


8.2 Paramètres du calcul 3D<br />

8.2 Paramètres du calcul 3D<br />

8.2.1 Moteur et point de fonctionnement étudié<br />

Le point de fonctionnement est présenté sur le tableau (8.1). La richesse vaut 1. Le carburant est le<br />

n-heptane et l’<strong>injection</strong> s’effectue 217˚V avant le PMH (Point Mort Haut) combustion.<br />

Alésage × Course 86×86 mm Avance à l’allumage -37 deg<br />

Taux de compression 10 Ouverture admission (AOA) -355 deg<br />

Régime moteur (tr/min) 2000 Fermeture admission (RFA) -143 deg<br />

Richesse moyenne 1 (air-n-heptane) Angle d’<strong>injection</strong> -217deg<br />

Rendement volumétrique 0.35 Durée d’<strong>injection</strong> 32 deg<br />

TAB. 8.1 – Paramètres géométriques du moteur et point de fonctionnement étudié. Les angles vilebrequin<br />

sont relatifs au point mort haut (PMH) combustion.<br />

8.2.2 Maillage<br />

L’une des principales difficultés pour le calcul d’un moteur à piston concerne la génération et la gestion<br />

du maillage. Le mouvement des soupapes ainsi que du piston impose la gestion du mouvement<br />

de maillage pendant le calcul. Dans le code AVBP la méthode ALE (Arbitrary Lagrangian-Eulerian,<br />

Hirt et al. 1974) est utilisée. Dans cette méthode, pour chaque phase de calcul, un maillage initial et un<br />

maillage cible de même connectivité sont requis. La position des noeuds est recalculée à chaque pas de<br />

temps par une technique d’interpolation conditionnée (Duclos and Zolver 1998), entre le maillage initial<br />

et le maillage cible.<br />

Une autre difficulté concerne la forte variation de volume pendant la compression ainsi que la fermeture<br />

des soupapes. Par exemple, si on garde la même connectivité donc le même nombre de noeuds pendant<br />

toute la phase d’admission, les mailles seront fortement déformées. Cette déformation implique un<br />

problème d’ordre de convergence des schémas numériques. D’autre part l’hypothèse d’isotropie de la<br />

taille du filtre (taille directement associée au volume de la maille), utilisée pour de nombreux modèles<br />

de sous-maille, n’est plus respectée. Ce problème apparaît aussi au niveau du rideau de soupape. Pour<br />

palier cette difficuté, le calcul est scindé en plusieurs phases, au nombre de 23 ici. Chaque phase possède<br />

un couple de maillage initial/cible et une interpolation permet de faire la transition entre les phases.<br />

Finalement, le déroulement du calcul est résumé sur la figure 8.3.<br />

Comme nous l’avons vu au chapitre 4, le mouvement de maillage a été adapté pendant la thèse aux<br />

équations du liquide. Cette adaptation était indispensable pour ce type de calcul.<br />

La gestion du maillage ayant été expliquée, la procédure d’adaptation du calcul <strong>LES</strong> à l’<strong>injection</strong> directe<br />

181


CHAPITRE 8 : Calcul d’un moteur à <strong>injection</strong> directe<br />

FIG. 8.3 – Principe de la gestion de maillage en configuration moteur d’après (Richard 2005)<br />

est présentée sur la figure (8.4).<br />

Les maillages repris des maillages en Injection Indirecte utilisent des cellules de type hexaédrique. Le<br />

calcul d’admission est issu du calcul de (Richard 2005; Richard et al. 2007; Vermorel et al. 2007) sauf que<br />

l’admission ne contient pas de carburant mélangé à l’air puisqu’il est injecté par la suite. Le carburant<br />

sous forme de vapeur a donc été supprimé dans la phase d’admission pour les besoins de l’<strong>injection</strong><br />

directe (Y f uel = 0). Pour cette phase le calcul est monophasique.<br />

Pendant la phase d’<strong>injection</strong>, les maillages sont refaits pour prendre en compte le décalage de la condition<br />

limite d’<strong>injection</strong> et affiner le maillage proche injecteur. On procède donc à l’interpolation du maillage<br />

sans injecteur vers le maillage avec injecteur. Pour cette phase le calcul est diphasique. Tout le carburant<br />

est évaporé pendant la phase d’<strong>injection</strong> et juste avant la compression. Ainsi pour les phases suivantes,<br />

le calcul est monophasique.<br />

Après l’<strong>injection</strong>, les maillages utilisés sont de nouveau les maillages XU10 IIE. Au niveau du temps de<br />

calcul avec le schéma Lax-Wendroff, on constate que l’<strong>injection</strong> consomme la moitié du temps du cycle<br />

complet. Le nombre de cellules ainsi que le temps de calcul sont présentés sur le tableau (8.2).<br />

Les figures (8.5) et (8.6) présentent le maillage pendant l’<strong>injection</strong>. Au lieu de mailler un cône comme<br />

pour les calculs d’<strong>injection</strong> précedents, le décalage de la condition limite est fait par l’adjonction d’un<br />

cylindre. Ce choix est apparu le plus simple pour un maillage hexahédrique.<br />

182


8.2 Paramètres du calcul 3D<br />

FIG. 8.4 – Adapatation d’un calcul <strong>injection</strong> indirecte à l’<strong>injection</strong> directe. Les encadrés rouges<br />

concernent les phases de calcul monophasiques. Les encadrés bleus concernent les phases de calcul<br />

diphasiques<br />

Nbre de cellules au PMB<br />

609436 hexa<br />

Nbre de cellules au PMH combustion<br />

254274 hexa<br />

Nbre de cellules - phase d’<strong>injection</strong><br />

4178902 hexa<br />

Taille de la plus petite maille - phase d’<strong>injection</strong> 100µm<br />

Tps CPU sur 128 procs. (phase <strong>injection</strong>)<br />

72h<br />

Tps CPU sur 128 procs. (hors <strong>injection</strong>)<br />

100h<br />

TAB. 8.2 – Dimensions du maillage et temps de calcul associés<br />

183


CHAPITRE 8 : Calcul d’un moteur à <strong>injection</strong> directe<br />

FIG. 8.5 – Vue du maillage<br />

(a) Vue de face<br />

(b) Vue de côté<br />

FIG. 8.6 – Vues de l’intérieur de la chambre de combustion et de la zone d’<strong>injection</strong><br />

184


8.2 Paramètres du calcul 3D<br />

Sur les figures (8.7), (8.8) et (8.9), on peut voir le raffinement de maillage dans la zone d’<strong>injection</strong>.<br />

L’arête de maille la plus petite est située sur la condition limite d’<strong>injection</strong> et fait 100µm. La zone de<br />

raffinement est volontairement étendue ce qui explique le nombre élevé de cellules. Avec un maillage de<br />

type tétrahédrique, la zone proche <strong>injection</strong> aurait pu être mieux traitée pour diminuer le nombre global<br />

de mailles ainsi que le temps de calcul.<br />

(a) Vue de face<br />

(b) Vue de côté<br />

FIG. 8.7 – Vue globale du maillage<br />

FIG. 8.8 – Vue 3D et plans de coupe<br />

185


CHAPITRE 8 : Calcul d’un moteur à <strong>injection</strong> directe<br />

(a) Vue en coupe du plan A<br />

(b) Vue en coupe du plan B<br />

FIG. 8.9 – Vue des plans en coupe du maillage<br />

8.2.3 Conditions initiale et aux limites<br />

Condition initiale<br />

Le calcul est initialisé à l’ouverture des soupapes d’admission (-355˚V), soit 5˚V après le point mort<br />

haut (PMH) admission. Le mélange gazeux initialement présent dans la chambre de combustion est<br />

un mélange homogène de gaz brûlés. Leur température est de 813 K et leur pression de 0.7atm. Les<br />

conduits d’admission contiennent de l’air (sans carburant) à une température de 304 K et à une pression<br />

de 0.507atm pour la tubulure droite et 0.511atm (les pressions expérimentales des deux tubulures sont<br />

diffèrentes).<br />

Conditions limites<br />

Les conditions limites utilisées pour le calcul sont résumées sur le tableau 8.3. Elles correspondent aux<br />

conditions limites utilisées par Richard (2005, Richard et al. (2007, Vermorel et al. (2007).<br />

Une loi logarithmique de (Piomelli and Balaras 2002) est utilisée pour l’ensemble des parois du moteur.<br />

Elles sont également isothermes et une loi de paroi thermique analogue à la loi dynamique est utilisée<br />

(Schmitt 2005). La condition limite d’admission est particulière puisqu’elle est à la fois considérée<br />

comme une entrée et une sortie. La raison est qu’un phénomène de refoulement des gaz frais dans les<br />

conduits d’admission peut apparaître au début de l’admission. Ce phénomène physique appelée “backflow”<br />

est dû aux gaz brûlés résiduels qui ont une pression supérieure à la pression des gaz frais. Cette<br />

phase de refoulement est très courte mais peut jouer sur le remplissage du moteur. La condition retenue<br />

186


8.2 Paramètres du calcul 3D<br />

Zone entrée cond. paroi cond. surface paroi paroi surface<br />

admission admission soupape culasse cylindre piston<br />

Conditions entrée/sortie loi log. loi log. loi log. loi log. loi log.<br />

limites non-réfléchissante isotherme isotherme isotherme isotherme isotherme<br />

P e = P expe (t)<br />

Paramètres T e =304 K T=450 K T=450 K T=450 K T=450 K T=500 K<br />

TAB. 8.3 – Conditions aux limites adoptées pour les simulations.<br />

est donc une condition d’entrée/sortie non-réfléchissante (Vermorel et al. 2007). Pendant toute la durée<br />

de l’admission, l’évolution temporelle de la pression expérimentale moyenne (moyenne réalisée sur 300<br />

cycles) est imposée à l’entrée des conduits d’admission. La température et la composition des gaz frais<br />

sont également imposées.<br />

Pour les conditions d’<strong>injection</strong>, le modèle DITurBC est utilisé avec une pression d’<strong>injection</strong> de 400 bars.<br />

Les caractéristiques de l’injecteur sont les mêmes que celles des calculs en chambre pressurisée (cas<br />

T4P4).<br />

8.2.4 Modélisation de la combustion et de l’allumage<br />

Le modèle ECFM-<strong>LES</strong> (Vermorel et al. 2009) qui est une version étendue du modèle CFM-<strong>LES</strong> de<br />

Richard (2005, Richard et al. (2007) est utilisé. CFM-<strong>LES</strong> est une adaptation du modèle original CFM à<br />

la <strong>LES</strong>. Il repose sur l’équation de transport d’une densité de surface de flamme Σ, ou surface de flamme<br />

par unité de volume, en utilisant un filtrage spatial adapté à la <strong>LES</strong>. L’extension vers le modèle ECFM-<br />

<strong>LES</strong> concerne la prise en compte des propriétés du mélange non-homogène à travers une technique de<br />

conditionnement comme proposé par le modèle ECFM RANS (Duclos and Zolver 1998; Colin et al.<br />

2003). Le conditionnement assure une reconstruction précise des propriétés locales des gaz frais et des<br />

gaz brulés même dans des cas très fortement stratifiés.<br />

Pour prendre en compte l’oxydation partiel du carburant en CO dans les zones très riches, une équation<br />

supplémentaire de production de CO et de H 2 est utilisée. Cette adaptation est identique à l’oxydation<br />

partielle utilisée dans le modèle ECFM-3Z (Colin and Benkenida 2004) et représente un première étape<br />

de prise en compte de la combustion dans les zones riches. Contrairement à ECFM-3Z, aucune postoxydation<br />

n’est prise en compte ce qui explique les niveaux élevés de CO obtenus par la simulation (cf.<br />

Section 8.3).<br />

L’allumage s’effectue par le modèle AKTIM Euler (Richard et al. 2007) développé pour la <strong>LES</strong>. De<br />

manière simplifiée, le modèle d’allumage se déroule en trois phases :<br />

– dépot d’un profil sphérique de la variable d’avancement ˜c au moment de l’allumage. Ce dépot correspond<br />

à la formation du noyau initial de gaz brûlés à l’instant d’allumage t ign :<br />

187


CHAPITRE 8 : Calcul d’un moteur à <strong>injection</strong> directe<br />

˜c(x,t ign ) = c ( ( ))<br />

0<br />

||x − xspk ||<br />

1 −tanh<br />

2<br />

δ ign<br />

(8.1)<br />

où δ ign est la valeur moyenne du filtre <strong>LES</strong> de combustion ˆδ à proximité de la bougie. ˆδ = n res δ x où<br />

δ x est la résolution du maillage et n res est un paramètre compris entre 5 et 10. −x spk est la position<br />

vectorielle des électrodes de la bougie et c 0 est un paramètre arbitrairement fixé à une valeur faible.<br />

– évolution du noyau : après t ign , le taux de réaction (ou la densité de surface de flamme σ ign ) est estimé<br />

à partir de la variable d’avancement ˜c en utilisant une expression algébrique (Boger et al. 1998) :<br />

Σ ign (x,t) = α ˜c(x,t)(1 − ˜c(x,t)) (8.2)<br />

où α est un coefficient global déterminé en imposant que l’intégrale de Σ ign sur tout le domaine de<br />

calcul soit égale à la surface totale de la flamme S tot . S tot est évaluée comme le produit d’un facteur<br />

de plissement pendant l’allumage Ξ ign par la surface de flamme moyenne S mean . Le noyau de flamme<br />

moyen est supposée globallement sphérique et est progressivement plissé par la turbulence. Ξ ign est<br />

déterminé à partir d’un modèle 0D (voir (Richard et al. 2007) pour plus de détails). L’équation 8.2<br />

est utilisée jusqu’à ce que ˜c atteigne 1 quelque part dans le domaine. A cet instant, noté t transition , la<br />

transition commence vers le modèle de combustion.<br />

– transition vers le modèle de combustion : à partir de t transition , Σ ign devient Σ et est calculée par<br />

l’équation de transport de ECFM-<strong>LES</strong>. Le modèle d’allumage n’est plus utilisé.<br />

8.3 Résultats de simulation 3D<br />

On présente ici les résulats de la simulation <strong>LES</strong> pour les différentes phases du cycle moteur. Les résultats<br />

particulièrement intéressants concernent la phase d’<strong>injection</strong> et de combustion.<br />

8.3.1 Mise en oeuvre de la méthodologie de calcul de l’<strong>injection</strong> directe<br />

Le premier constat sur la simulation en <strong>injection</strong> directe est que la prise en compte dans le maillage du<br />

décalage de la condition limite du modèle DITurBC n’est pas pénalisante. Ce prolongement de maillage<br />

ne concerne que la phase d’<strong>injection</strong> et ne pose pas de difficulté, grâce à la technique d’interpolation.<br />

8.3.2 Admission<br />

Ce type de moteur présente un mouvement aérodynamique caractéristique de rotation autour de l’axe<br />

z (axe du vilebrequin) appelé tumble. Ce mouvement est visible sur la Figure (8.10) qui présente les<br />

188


8.3 Résultats de simulation 3D<br />

champs de vitesse et les structures turbulentes à un angle de -290˚V. Ce mouvement de tumble est produit<br />

par l’orientation particulière des tubulures d’admission. Il contribue à la création d’une forte énergie<br />

turbulente à petite échelle par sa destruction pendant la compression. Cette énergie turbulente participe<br />

d’une part à la formation d’un meilleur mélange et d’autre part à l’augmentation de la vitesse de combustion<br />

à travers le plissement.<br />

FIG. 8.10 – Champ de vitesse du gaz (gauche) et structures turbulentes (droite) pendant la phase d’admission.<br />

Angle de -205,5˚V<br />

8.3.3 Injection<br />

Comme nous l’avons vu, le choix s’est porté sur une <strong>injection</strong> précoce avec un injecteur en position<br />

verticale centrée. La phase liquide ainsi que la vapeur sont présentées à différents angles vilbrequin sur<br />

les figures (8.11),(8.12) et (8.13):<br />

189


CHAPITRE 8 : Calcul d’un moteur à <strong>injection</strong> directe<br />

FIG. 8.11 – Iso-surface de fraction volumique de liquide (fixée à 0,003) colorée par le diamètre des<br />

gouttes (gauche) et iso-surface de fraction massique de carburant (fixée à 0,4) colorée par la vorticité du<br />

gaz (droite). Angle de -290˚V<br />

190


8.3 Résultats de simulation 3D<br />

FIG. 8.12 – Iso-surface de fraction volumique de liquide (fixée à 0,003) colorée par le diamètre des<br />

gouttes (gauche) et iso-surface de fraction massique de carburant (fixée à 0,4) colorée par la vorticité du<br />

gaz (droite). Angle de -192,5˚V<br />

191


CHAPITRE 8 : Calcul d’un moteur à <strong>injection</strong> directe<br />

FIG. 8.13 – Iso-surface de fraction volumique de liquide (fixée à 0,003) colorée par le diamètre des<br />

gouttes (gauche) et iso-surface de fraction massique de carburant (fixée à 0,4) colorée par la vorticité du<br />

gaz (droite). Angle de -185˚V<br />

192


8.3 Résultats de simulation 3D<br />

On constate que du liquide non évaporé persiste loin de l’injecteur et vient même impacter le piston à<br />

-192,5˚V. Néanmoins, le liquide s’évapore très vite et ne reste pas au contact du piston. Le carburant<br />

est totalement évaporé vers -185˚V. Ce comportement s’explique par les conditions précoces d’<strong>injection</strong><br />

et l’hétérogénéité du mélange avec les gaz brûlés résiduels présents initiallement dans la chambre. Le<br />

carburant évaporé profite d’une forte inertie et vient rencontrer le piston, provoquant un afflux de vapeur<br />

vers la culassse par l’intermédiaire d’une forte zone de recirculation. Le mélange entre carburant évaporé<br />

et air n’est pas optimal puisque le carburant se concentre proche piston et dans le coin piston-culasse.<br />

Le mélange sera amélioré pendant la phase de compression et notamment proche du PMH combustion<br />

par réduction de volume. Le carburant étant totalement évaporé avant la compression, le reste du calcul<br />

(compression, combustion et détente) est monophasique.<br />

8.3.4 Compression<br />

L’impact de la vapeur sur le piston crée un enroulement de vapeur proche de la culasse comme on peut<br />

le voir sur la figure (8.14). La stratification est très forte puisque la fraction massique de n-heptane passe<br />

de 0,4 à 0 sur une distance de l’ordre du 1mm. Pendant la phase de compression la remontée du piston<br />

augmente la taille des enroulements (figures 8.15 et 8.16). Le mélange commence à se faire mais le<br />

carburant est concentré proche de la paroi dans des zones facilement identifiables même à -120˚V. Il faut<br />

attendre la fin de la compression, à -50˚V (figure 8.17) pour avoir un mélange plus homogène. La figure<br />

(8.17) montre que les fractions massiques de carburant ne dépassent plus 0,2 et que la stratification est<br />

fortement anisotrope dans le plan du piston et dans un plan passant par l’axe du cylindre. On s’attend<br />

donc à avoir une combustion fortement hétérogène ainsi que la production de CO dans les zones riches.<br />

193


CHAPITRE 8 : Calcul d’un moteur à <strong>injection</strong> directe<br />

FIG. 8.14 – Champ de fraction massique de carburant (gauche) et iso-surface de fraction massique de<br />

carburant (fixée à 0,4) colorée par la vorticité du gaz (droite). Angle de -175˚V<br />

194


8.3 Résultats de simulation 3D<br />

FIG. 8.15 – Champ de fraction massique de carburant (gauche) et iso-surface de fraction massique de<br />

carburant (fixée à 0,4) colorée par la vorticité du gaz (droite). Angle de -160˚V<br />

FIG. 8.16 – Champ de fraction massique de carburant (gauche) et iso-surface de fraction massique de<br />

carburant (fixée à 0,4) colorée par la vorticité du gaz (droite). Angle de -120˚V<br />

195


CHAPITRE 8 : Calcul d’un moteur à <strong>injection</strong> directe<br />

FIG. 8.17 – Champ de fraction massique de carburant par coupe dans l’axe cylindre (gauche) et champ<br />

de la fraction massique de carburant par coupe perpendiculaire à l’axe cylindre (droite). Angle de -50˚V<br />

8.3.5 Combustion stratifiée<br />

La combustion a lieu pour cette configuration essentiellement dans la détente. La figure (8.18) présente<br />

une iso-surface d’avancemenent colorée par la richesse ainsi que le champ en coupe de la fraction massique<br />

de CO à un angle de 11˚V. La flamme évolue dans des conditions très différentes de richesse<br />

puisque celle-ci s’étale de 0,4 à 1,4. La production de CO est importante avec une fraction massique<br />

maximum de 0,3.<br />

FIG. 8.18 – Iso-surface d’avancement à 0,3 colorée par la richesse (gauche) et champ en coupe de la<br />

fraction massique de CO (droite). Angle de 11˚V<br />

196


8.3 Résultats de simulation 3D<br />

Les figures (8.19) à(8.23) présentent dans un plan parallèle au piston et situé dans la chambre de combustion<br />

l’évolution de la flamme au cours du temps.<br />

197


CHAPITRE 8 : Calcul d’un moteur à <strong>injection</strong> directe<br />

FIG. 8.19 – Vue en coupe parallèle au piston, dans la chambre de combustion, des champs de richesse,<br />

de densité de surface de flamme Σ, de fraction massique de CO et d’avancement c. Angle de 1˚V<br />

198


8.3 Résultats de simulation 3D<br />

FIG. 8.20 – Vue en coupe parallèle au piston, dans la chambre de combustion, des champs de richesse,<br />

de densité de surface de flamme Σ , de fraction massique de CO et d’avancement c. Angle de 7˚V<br />

199


CHAPITRE 8 : Calcul d’un moteur à <strong>injection</strong> directe<br />

FIG. 8.21 – Vue en coupe parallèle au piston, dans la chambre de combustion, des champs de richesse,<br />

de densité de surface de flamme Σ, de fraction massique de CO et d’avancement c. Angle de 11˚V<br />

200


8.3 Résultats de simulation 3D<br />

FIG. 8.22 – Vue en coupe parallèle au piston, dans la chambre de combustion, des champs de richesse,<br />

de densité de surface de flamme Σ, de fraction massique de CO et d’avancement c. Angle de 17˚V<br />

201


CHAPITRE 8 : Calcul d’un moteur à <strong>injection</strong> directe<br />

FIG. 8.23 – Vue en coupe parallèle au piston, dans la chambre de combustion, des champs de richesse,<br />

de densité de surface de flamme Σ, de fraction massique de CO et d’avancement c. Angle de 25˚V<br />

A 1˚V la combustion débute (figure 8.19). L’initiation de l’allumage est donc très lente puisque l’allumage<br />

a lieu à −37˚V . Ceci est probablement dû aux fortes héterogénéités de richesse dans la chambre qui<br />

limite l’évolution du noyau de gaz brûlé. La transition entre le modèle d’allumage et la combustion ne<br />

s’effectue qu’à partir du moment où les conditions de richesses sont favorables, ce qui prend du temps.<br />

On remarque (figure 8.19) que les variations spatiales de richesses sont très importantes. La densité de<br />

surface de flamme (figure 8.20) montre une évolution non sphérique du front de flamme avec un fort plissement.<br />

L’évolution de la densité de surface de flamme montre une propagation dans les zones pauvres<br />

ce qui est révélateur d’un fort impact de la turbulence sur la vitesse de flamme. En effet, la vitesse de<br />

flamme laminaire étant faible dans les zones pauvres, la flamme a moins tendance à s’y propager sauf si<br />

la trubulence est très importante. Au cours de la détente, l’évolution de la densité de surface de flamme<br />

dans les zones pauvres montre un fort ralentissement alors qu’une accélération est constatée dans les<br />

zones proches de la stoechiométrie. Cette évolution pourrait s’expliquer, a contrario, par un effet moins<br />

important de la turbulence sur la vitesse de flamme. La combustion ayant lieu dans la détente, l’énergie<br />

turbulente décroît et perd donc son influence sur la propagation.<br />

Le CO est produit majoritairement dans les zones riches et il est d’autant plus produit que les zones sont<br />

très riches. Les fractions massiques de CO sont très élevées mais comme nous l’avons vu en section<br />

202


8.4 Conclusion<br />

8.2.4, il n’y a pas d’équation de post-oxydation. Le CO produit n’est pas reconsommé.<br />

8.4 Conclusion<br />

Un calcul de faisabilité simulant l’admission, l’<strong>injection</strong> directe ainsi que la combustion stratifiée sur<br />

une géométrie industrielle de moteur à allumage commandé aété présenté. Ce calcul a montré que la<br />

méthodologie utilisée pour l’<strong>injection</strong> est parfaitement utilisable sur une géométrie complexe et valide<br />

l’approche utilisée dans cette thèse, à savoir le modèle d’<strong>injection</strong> DITurBC ainsi que les développements<br />

permettant le calcul 3D moteur à <strong>injection</strong> directe. Les résultats obtenus pour l’<strong>injection</strong> et la combustion<br />

stratifiée sont tout à fait logiques et aucun point dur n’a été relevé. Même si la stratégie d’<strong>injection</strong> n’est<br />

pas représentative d’un moteur du commerce, ce calcul est le premier calcul complet de <strong>LES</strong> en <strong>injection</strong><br />

directe. Il peut donc servir de base aux prochaines investigations de calcul complet et l’expérience acquise<br />

pourra permettre de gagner du temps. Il a aussi permis de montrer que la simulation <strong>LES</strong> s’approchait<br />

à grand pas du calcul de cycle complet avec une <strong>injection</strong> directe. Ce calcul n’est que le premier d’une<br />

longue série étant donné qu’un important effort de modélisation est actuellement en cours à l’IFP. Il<br />

concerne la modélisation de l’<strong>injection</strong> directe essence (IDE) par Vié (2009), le travail sur le modèle de<br />

combustion ECFM-<strong>LES</strong> par Lecocq (2008), le travail sur l’auto-inflammation en diphasique par Bouali<br />

Z., le prolongement du travail de Michel J.B. (Michel et al. 2008b; Michel et al. 2008; Michel et al. 2008a;<br />

Michel 2008) sur l’étude des flammes non-prémélangées, le travail sur les échanges thermiques aux<br />

parois par Baya Toda H. ainsi que celui sur les méthodologies de calcul <strong>LES</strong> en moteur de Parameswaran<br />

G.<br />

203


CHAPITRE 8 : Calcul d’un moteur à <strong>injection</strong> directe<br />

204


Conclusion<br />

Les nouvelles normes de pollution, la raréfaction des énergies fossiles ainsi que la prévisible augmentation<br />

de leur prix sur le long terme imposent un meilleur contrôle de la consommation et des émissions<br />

de gaz polluants des automobiles. Une compréhension plus fine de la combustion est donc indispensable<br />

pour mieux répondre à ces enjeux. Ainsi, des nouvelles méthodes de simulation des écoulements<br />

réactifs sont donc nécessaires pour obtenir une information détaillée. La simulation aux grandes échelles<br />

(<strong>LES</strong>) apparaît comme une méthode prometteuse et devient utilisable, notamment grâce à une évolution<br />

croissante des moyens de calcul.<br />

Les avantages de la <strong>LES</strong>, comparée aux méthodes de simulation classiques utilisées dans l’industrie, sont<br />

nombreux. Le premier avantage, par rapport à des méthodes de moyenne de type RANS, est de simuler<br />

un cycle réel et non une moyenne statistique d’un ensemble de cycles. Ce point est particulièrement<br />

intéressant dans l’étude des variabilités cycliques ainsi que dans l’étude des nouveaux modes de combustion<br />

(CAI TM et HCCI) particulièrement instables.<br />

Elle permet également, comparée aux méthodes RANS à deux équations (k − ε par exemple) de mieux<br />

représenter les rotations, les fortes anisotropies et redistributions, les parois et les taux de déformations<br />

importants. Toutes ces caractéristiques sont importantes dans les moteurs à piston. Les rotations sont,<br />

par exemple, très présentes à travers les phénomènes aérodynamiques de type Tumble ou Swirl. Les<br />

variations de volume dans les moteurs impliquent des taux de déformation importants. L’écoulement<br />

étant confiné, la présence des parois génère de fortes anisotropies et des redistributions importantes.<br />

Enfin les schémas numériques dans les codes <strong>LES</strong> ont une précision supérieure aux codes de calcul<br />

RANS. L’explication est que la diffusion numérique doit être masquée par la viscosité turbulente qui est<br />

beaucoup plus importante en RANS qu’en <strong>LES</strong>. Ainsi une attention toute particulière doit être portée<br />

aux schémas numériques.<br />

Le travail mené dans cette thèse s’inscrit dans une démarche menée à l’IFP depuis quelques années pour<br />

le développement de la <strong>LES</strong> dans les moteurs automobile à l’aide du code de calcul AVBP . Une des<br />

grandes étapes de ce développement, qui est le cadre de cette thèse, concerne la simulation de l’<strong>injection</strong><br />

directe de carburant liquide dans la chambre de combustion. L’<strong>injection</strong> joue un rôle très important<br />

dans les moteurs à piston puisqu’elle apporte de l’énergie turbulente et participe au mélange. Elle influe<br />

notamment sur les émissions de polluants.<br />

205


Conclusion<br />

Le code AVBP est très utilisé et a fait ses preuves pour la simulation dans les turbines à gaz. Pour<br />

l’<strong>injection</strong>, une modélisation diphasique bi-fluide développée au CERFACS sert comme point de départ<br />

du travail présenté dans ce manuscrit. Néanmoins, les conditions d’<strong>injection</strong> dans les turbines sont très<br />

différentes des conditions d’<strong>injection</strong> directe dans les moteurs automobile. En effet l’<strong>injection</strong> dans les<br />

turbines est caractérisée par :<br />

– Une <strong>injection</strong> qui n’évolue pas en temps ;<br />

– Une faible vitesse d’<strong>injection</strong> ;<br />

– Une faible fraction volumique de liquide (hypothèse d’écoulements dilués) ;<br />

– Une faible interaction des gouttes avec les parois.<br />

Alors que l’<strong>injection</strong> dans les moteurs à piston est caractérisée par :<br />

– Une <strong>injection</strong> s’étalant sur une durée limitée du cycle moteur ;<br />

– Des vitesses d’<strong>injection</strong> pouvant atteindre plusieurs centaines de mètres par seconde ;<br />

– Une fraction volumique de liquide très élevée (proche de 1) ;<br />

– Des interactions gouttes-gouttes.<br />

– Des interactions des gouttes avec les parois.<br />

Ainsi, les équations développées ne rendent pas suffisamment compte de la complexité de la physique du<br />

spray en sortie d’injecteur et dans le reste du spray où les interactions entre gouttes ainsi que l’atomisation<br />

sont primordiales.<br />

Un des objectifs principaux de cette thèse est donc d’adapter les méthodes et modèles d’AVBP aux<br />

principaux phénomènes physiques caractéristiques de l’<strong>injection</strong> directe, en particulier, dans les moteurs<br />

Diesel. Ce travail s’est néanmoins limité à l’étude de sprays monodisperses sans interaction avec les<br />

parois. L’objectif connexe est d’offrir les bases de méthodologie pour la simulation <strong>LES</strong> en <strong>injection</strong><br />

directe et de parvenir rapidement à un calcul réaliste de moteur.<br />

La première partie de cette thèse a consisté à choisir une modélisation bi-fluide adaptée à l’<strong>injection</strong><br />

directe. Pour cela, les équations du sytème diphasique ont été réécrites par filtrage volumique ainsi que<br />

dans le formalisme mésoscopique. Les avantages et défauts de ces deux approches ont été explicités.<br />

Le formalisme mésoscopique présente l’avantage de traiter les différences de vitesse entre des gouttes<br />

proches à travers une équation de transport de l’énergie décorrélée. Cette énergie est très utile pour<br />

l’interaction entre gouttes et présente un premier niveau de description pour prendre en compte les effets<br />

de variance locale de vitesse pour les écoulements cisaillés. Le temps de calcul reste tout à fait convenable<br />

puisque seules les équations de fraction volumique de liquide, du nombre de gouttes, de quantité de<br />

mouvement ainsi que d’énergie décorrélée sont utilisées. Cette approche a donc été choisie. Elle fait<br />

néanmoins l’hypothèse de particules rigides et est donc peu adaptée à la simulation du jet liquide en<br />

sortie d’injecteur. De plus cette approche était prévue pour des écoulements très dilués dans lesquels les<br />

interactions gouttes-gouttes sont absentes.<br />

Afin de lever cette limitation, la démarche adoptée dans cette thèse a été de procèder en deux étapes.<br />

206


La première étape consiste à considérer la région proche de l’injecteur comme une région difficile à<br />

modéliser, notamment avec le formalisme mésoscopique, et également très coûteuse en temps de calcul.<br />

Les sorties d’injecteur étant de 100 − 200µm, résoudre la zone de cisaillement en <strong>LES</strong> reviendrait<br />

à avoir des mailles de l’ordre de 10µm. Pour cela, une méthodologie originale a été développée pour<br />

s’affranchir du calcul 3D complexe et difficilement réalisable de manière pratique en sortie d’injecteur.<br />

Cette méthode consiste à initier le calcul 3D à environ dix diamètres d’injecteur grâce à des conditions<br />

limites tenant compte à la fois de la physique dans l’injecteur ainsi que de l’expansion du jet à sa sortie.<br />

Ces conditions limites appelées DITurBC ont été validées sur différentes configurations d’<strong>injection</strong>.<br />

Elles reposent sur des profils gaussiens de vitesse, de fraction volumique et de diamètre et nécessitent<br />

que le spray soit complètement atomisé au sens primaire. Ces profils sont calculés par des bilans de<br />

masse, et de quantité de mouvement à partir des données fournies par un sous-modèle d’injecteur. Ces<br />

conditions limites permettent d’initialiser le spray sous forme de gouttes sur un plan décalé de la sortie<br />

d’injecteur. La principale inconnue de DITurBC est le diamètre maximal des gouttes qui est un paramètre<br />

utilisateur. La deuxième étape concerne le calcul 3D qui simule, à partir de la condition limite décalée,<br />

un nuage de gouttes dans lequel on suppose qu’il n’y a plus d’atomisation primaire. La fraction volumique<br />

peut néanmoins être très importante et il est nécessaire de prendre en compte les interactions entre<br />

gouttes. Pour cela l’approche mésoscopique a été étendue au cas des écoulements fortement chargés.<br />

Des modèles préexistants, issues de la théorie des gaz denses et utilisées par exemple pour les lits fluidisés,<br />

ont été adaptés par analogie entre la température granulaire et l’énergie décorrélée. Les interactions<br />

entres gouttes se limitent aux collisions binaires inélastiques. La coalescence n’est pas prise en compte<br />

ni l’atomisation secondaire.<br />

Dans un souci de robustesse et de faible diffusion numérique, une partie du travail s’est également porté<br />

sur l’amélioration d’opérateur de diffusion pour la phase liquide ainsi que de l’application de la viscosité<br />

artificielle dans le code AVBP . Le mouvement de maillage présent pour les équations du gaz a également<br />

été étendu aux équations de la phase liquide.<br />

Les améliorations numériques ainsi que la méthodologie de conditon limite DITurBC doivent être validées<br />

sur des <strong>injection</strong>s réalistes. Une première étape de validation a consisté à comparer la simulation<br />

avec les données expérimentales de Chaves et al. (2004) pour une <strong>injection</strong> de type Diesel basse pression<br />

et dans des conditions quasi-stationnaires. Les résultats sont satisfaisants, tant au niveau des vitesses<br />

moyennes que des RMS. La <strong>LES</strong> est également capable de reproduire l’impact de la densité du gaz sur<br />

l’angle de spray. Des données expérimentales supplémentaires auraient été nécessaires pour aller plus<br />

loin dans la validation. Une étude sur la dynamique du spray a permis de mieux comprendre l’évolution<br />

du spray et de dégager des points communs avec un jet de gaz turbulent. Les niveaux de turbulence sur<br />

la phase liquide sont du même ordre de grandeur que les niveaux obtenus pour un jet de gaz. L’équilibre<br />

entre le liquide et le gaz est rapidement atteint et l’affinité (ou auto-similarité) sur les profils moyens de<br />

vitesse des gouttes ou de la phase porteuse est constatée loin de l’injecteur. Ces profils ont également été<br />

comparés à des profils expérimentaux en jet de gaz et ont montré de fortes similitudes. Un développement<br />

207


Conclusion<br />

de l’anisotropie est également observé et prouve l’intérêt de la simulation aux grandes échelles. Enfin,<br />

une étude de sensibilité sur les paramètres de la condition limite a montré le peu d’influence du diamètre<br />

des gouttes ainsi que de la vitesse du gaz sur les profils moyens.<br />

Afin de simuler une <strong>injection</strong> directe dans des configurations réalistes, des simulations <strong>LES</strong> ont été comparées<br />

à des résultats expérimentaux en chambre pressurisée avec des pressions d’<strong>injection</strong> utilisées dans<br />

l’industrie. Les données analysées sont les longueurs de pénétration qui sont des données importantes<br />

pour les motoristes ainsi que l’angle de spray par visualisation ombroscopique. Les comparaisons ont<br />

montré que la <strong>LES</strong> reproduit bien l’effet de la pression d’<strong>injection</strong> sur la longueur de pénétration. Les<br />

résultats obtenus concordent très bien avec l’expérience. La variation spatiale et temporelle de l’angle<br />

de spray est également bien reproduite. Une étude de sensibilité aux diamètres des gouttes a permis de<br />

montrer leur faible impact sur les longueurs de pénétration. Le plus fort impact provient de l’intensité de<br />

turbulence injectée qui module l’angle de spray et donc la pénétration. L’approche utilisée avec les conditions<br />

limites DITurBC semble donc être adaptée. Les résultats sont également satisfaisants dans le cas<br />

du spray évaporant à la fois pour la phase liquide et la phase vapeur. Une analyse a également été menée<br />

sur l’évolution instationnaire du spray et a permis de mieux comprendre les processus de transition en<br />

jet pleinement turbulent.<br />

Enfin, un premier calcul de faisabilité sur moteur à <strong>injection</strong> directe a étéréalisé pour valider l’ensemble<br />

de la méthodologie et des développements numériques effectuées dans AVBP . Ce calcul s’est concentré<br />

sur l’<strong>injection</strong> directe, la compression, ainsi que la combustion stratifiée sur une géométrie industrielle<br />

de moteur à allumage commandé. La configuration d’<strong>injection</strong> retenue a été spécialement bâtie pour ce<br />

calcul. Les résultats obtenus pour l’<strong>injection</strong> et la combustion stratifiée sont tout à fait cohérents et aucun<br />

point dur n’a été relevé. La méthode d’<strong>injection</strong> utilisée avec le décalage de la condition limite semble<br />

donc être utilisable sur géométrie complexe.<br />

Le travail réalisé dans cette thèse a permis de mettre en place toute une méthodologie d’<strong>injection</strong> pour les<br />

calculs <strong>LES</strong> de moteurs à <strong>injection</strong> directe. Les simulations <strong>LES</strong> effectuées ont montré leur prédictivité<br />

sur des <strong>injection</strong>s Diesel réalistes. Néanmoins elles ont révélé la nécessité d’analyser plus précisément<br />

l’impact des phénomènes non modélisés jusqu’à présent comme l’atomisation, la coalescence ainsi que<br />

les aspects de polysdispersion. Il a été montré dans ce manuscrit qu’ils pouvaient être omis en première<br />

approximation sans affecter significativement les résultats. Néanmoins les comparaisons effectuées, notamment<br />

sur les longueurs de pénétration, représentent un premier niveau d’analyse et ne valident en<br />

aucun cas finement le spray. Des données plus précises auraient été nécessaires.<br />

Un travail important reste donc à accomplir. Les prochaines étapes consistent à:<br />

– Adapter le modèle d’<strong>injection</strong> au cas des injecteurs piézo-electrique (type cône creux) et investiguer<br />

sur la modélisation diphasique à employer en sortie d’injecteur essence ;<br />

– Prendre en compte les mécanismes d’augmentation (coalescence) et de diminution du diamètre (atomisation<br />

et collision avec génération de gouttes satellites) par l’intermédiaire, par exemple, d’une<br />

208


équation de densité de surface ;<br />

– Analyser les impacts de la coalescence et de l’atomisation secondaire sur la dynamique du spray ;<br />

– Evaluer des modèles polydisperses en terme d’intérêt, de robustesse de calcul et de compatibilité avec<br />

les autres modèles utilisés.<br />

Une partie de ces travaux est en cours dans des thèses à l’IFP et permettra de progresser vers l’application<br />

de la <strong>LES</strong> dans les études moteurs.<br />

209


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220


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221


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222


RÉFÉRENCES<br />

ANNEXES<br />

223


RÉFÉRENCES<br />

224


Annexe A<br />

Le code de calcul AVBP<br />

AVBP est un code de calcul développé conjointement par le CERFACS 1 et l’IFP 2 . AVBP provient de la<br />

volonté de disposer d’un outil de simulation <strong>LES</strong> moderne, modulaire et flexible. Destiné tout d’abord<br />

aux écoulements externes stationnaires non-réactifs, il a évolué pour répondre aux besoins accrus de<br />

simulation d’écoulements internes instationnaires réactifs.<br />

A.1 Equations de base<br />

A.1.1<br />

Equations de Navier-Stokes<br />

Les équations de base de l’aérothermochimie s’écrivent sous forme conservative<br />

∂w<br />

∂t + ∇ · F = s avec w =(ρu 1,ρu 2 ,ρu 3 ,ρE t ,ρ k ,Ψ) T (A.1)<br />

où ρ, u 1 , u 2 , u 3 , E t , ρ k , F et s désignent respectivement la masse volumique, les trois composantes<br />

cartésiennes de la vitesse u, l’énergie totale massique, la masse volumique de l’espèce k avec ρ k = ρY k (où<br />

Y k est la fraction massique de l’espèce k), le tenseur des flux et le vecteur des termes source. Dans le cadre<br />

de ce travail, le code AVBP a également été adapté au transport de variables Ψ dites ”espèces fictives”<br />

(cette dénomination provient du fait que ces variables n’interviennent pas dans le bilan de masse). Ψ<br />

peut correspondre à l’énergie cinétique de sous-maille, la densité de surface de flamme, aux traceurs de<br />

carburant et d’oxygène ou encore à l’enthalpie des gaz frais... Le formalisme adopté est tel qu’on peut a<br />

priori transporter n’importe quelle grandeur.<br />

Le tenseur des flux est généralement décomposé en ses composantes eulériennes et visqueuses :<br />

F = F E (w)+F V (w,∇w)<br />

(A.2)<br />

1 Centre Européen de Recherche et de Formation Avancée au Calcul Scientifique - www.<strong>cerfacs</strong>.fr<br />

2 www.ifp.fr<br />

225


CHAPITRE A : Le code de calcul AVBP<br />

Les trois composantes spatiales du tenseur des flux eulériens sont :<br />

⎛<br />

F E 1 =<br />

⎜<br />

⎝<br />

⎞ ⎛<br />

ρu 2 1 + P<br />

ρu 1 u 2<br />

ρu 1 u 3<br />

, F E 2 =<br />

(ρE + P)u 1<br />

ρ k u 1<br />

⎟ ⎜<br />

⎠ ⎝<br />

⎞ ⎛<br />

ρu 1 u 2<br />

ρu 2 2 + P<br />

ρu 2 u 3<br />

, F E 3 =<br />

(ρE + P)u 2<br />

ρ k u 2<br />

⎟ ⎜<br />

⎠ ⎝<br />

ρu 1 u 3<br />

ρu 2 u 3<br />

ρu 2 3 + P<br />

(ρE + P)u 3<br />

ρ k u 3<br />

⎞<br />

⎟<br />

⎠<br />

(A.3)<br />

ρΨu 1<br />

ρΨu 2<br />

ρΨu 3<br />

où P désigne la pression hydrostatique.<br />

Les composantes du tenseur des flux visqueux sont :<br />

⎛<br />

−τ 11<br />

−τ 12<br />

F V 1 = −τ 13<br />

−(u 1 τ 11 + u 2 τ 12 + u 3 τ 13 )+q 1<br />

⎜<br />

⎝<br />

J k,1<br />

J Ψ,1<br />

−τ 12<br />

−τ 22<br />

−τ 23<br />

⎛<br />

F V 2 = −(u 1 τ 12 + u 2 τ 22 + u 3 τ 23 )+q 2<br />

⎜<br />

⎝<br />

J k,2<br />

J Ψ,2<br />

−τ 13<br />

−τ 23<br />

−τ 33<br />

⎛<br />

F V 3 = −(u 1 τ 13 + u 2 τ 23 + u 3 τ 33 )+q 3<br />

⎜<br />

⎝<br />

J k,3<br />

J Ψ,3<br />

⎞<br />

⎟<br />

⎠<br />

⎞<br />

⎟<br />

⎠<br />

⎞<br />

⎟<br />

⎠<br />

(A.4)<br />

où τ désigne le tenseur des contraintes visqueuses et s’écrit en fonction de la viscosité dynamique µ et<br />

des gradients de vitesse :<br />

( [ 1 ∂ui<br />

τ ij = 2µ + ∂u ]<br />

j<br />

− 1 )<br />

2 ∂x j ∂x i 3 δ ∂u k<br />

ij<br />

∂x k<br />

(A.5)<br />

Les flux diffusifs pour chaque espèce k sont écrits au moyen de l’approximation de Hirschfelder Curtiss<br />

(l’ajout d’une vitesse de correction V c pour assurer la conservation de la masse (<br />

(<br />

)<br />

W k ∂X k<br />

J k,i = −ρ D k<br />

W m +Y k Vi<br />

c<br />

∂x i<br />

226<br />

avec<br />

V c<br />

i<br />

N spec<br />

= −<br />

∑<br />

k=1<br />

D k<br />

W k<br />

W m ∂X k<br />

∂x i<br />

(A.6)


A.1 Equations de base<br />

où X k représente la fraction molaire de l’espèce k, W k est la masse molaire de l’espèce k et W m est la<br />

masse molaire du mélange.<br />

Le flux de chaleur total q est composé du flux de chaleur conductif et du flux de chaleur diffusif :<br />

q i = −λ m ∂T N spec<br />

− ρ<br />

∂x i<br />

∑<br />

k=1<br />

J k,i h s,k<br />

(A.7)<br />

où λ m est le coefficient de conduction du mélange et h s,k est l’enthalpie sensible de l’espèce k.<br />

L’expression des flux J Ψ dépend de la nature de la variable Ψ et de l’équation de transport utilisée.<br />

A.1.2<br />

Loi d’état<br />

La loi des gaz parfaits appliquée au mélange s’écrit :<br />

P = ρr m T<br />

(A.8)<br />

r m est la constante des gaz parfaits pour le mélange et elle dépend de l’espace et du temps. Pour<br />

déterminer cette constante, on définit pour chaque espèce k une capacité calorifique à volume constant<br />

C v,k , une capacité calorifique à pression constante C p,k et une constante de gaz parfait r k = C p,k −C v,k =<br />

R/W k ,où R = 8.3143 J/mol/K est la constante universelle des gaz et W k est la masse molaire de l’espèce.<br />

Ces grandeurs ne dépendent ni de l’espace, ni du temps et elles permettent de définir les variables de<br />

mélange :<br />

N spec<br />

r m =<br />

∑<br />

k=1<br />

Y k r k ,<br />

N spec<br />

m<br />

C p = ∑ Y k C p,k ,<br />

k=1<br />

N spec<br />

m<br />

C v = ∑ Y k C v,k ,<br />

k=1<br />

γ m = C p<br />

m<br />

/Cv<br />

m<br />

(A.9)<br />

A.1.3<br />

Tabulation des grandeurs thermodynamiques<br />

L’énergie massique totale dans les équations de Navier-Stokes est la somme de l’énergie cinétique et de<br />

l’énergie interne :<br />

E t = E c + E int avec E c = 1 2<br />

3<br />

∑ u 2 i<br />

i=1<br />

(A.10)<br />

L’énergie interne est liée à l’enthalpie sensible par la relation E int = H s − P, et cette enthalpie s’écrit en<br />

fonction des enthalpies sensibles de chaque espèce h s,k :<br />

N spec<br />

H s =<br />

∑<br />

k=1<br />

Z T<br />

Y k h s,k avec h s,k (T )= C p,k dT<br />

T 0 =0K<br />

(A.11)<br />

L’enthalpie sensible h s,k de chaque espèce, qui apparaît aussi dans le flux de chaleur total, dépend uniquement<br />

de la température. Cette enthalpie est donc tabulée pour chaque espèce dans AVBP entre 0<br />

et 5000 K avec un pas de 100 K. Entre ces points, l’enthalpie est considérée linéaire et C p,k est alors<br />

constante par morceaux. De même, l’entropie de chaque espèce s k est aussi tabulée car elle intervient<br />

dans le terme source s de l’équation A.1 pour les écoulements réactifs.<br />

227


CHAPITRE A : Le code de calcul AVBP<br />

A.2 Discrétisation des équations<br />

A.2.1<br />

Intégration temporelle<br />

L’intégration temporelle est explicite pour tous les schémas numériques d’AVBP. Les schémas volumes<br />

finis à une étape se mettent alors sous la forme :<br />

w n+1<br />

k<br />

− w n k<br />

∆t<br />

= −C k (w n )+D k (w n )+S k (w n ) (A.12)<br />

où w n k est le vecteur des variables conservatives au nœud k et à l’instant tn . Les opérateurs discrets C k ,<br />

D k et S k sont respectivement les opérateurs de convection, de diffusion (moléculaire et turbulente), et des<br />

termes sources. Certains schémas volumes finis utilisent plusieurs étapes durant un même pas de temps<br />

∆t. Pour un schéma volumes finis à trois étapes, l’intégration temporelle s’écrit :<br />

w (1)<br />

k<br />

− w n k<br />

α 1 ∆t<br />

= −C k (w n ) (A.13)<br />

w (2)<br />

k<br />

− w (1)<br />

k<br />

= −C k (w (1) )<br />

α 2 ∆t<br />

(A.14)<br />

w n+1<br />

k<br />

− w (2)<br />

k<br />

= −C k (w (2) )+D k (w n )+S k (w n )<br />

α 3 ∆t<br />

(A.15)<br />

Pour TTGC (Colin and Rudgyard 2000) qui est un schéma éléments finis de type Galerkin à deux étapes,<br />

l’intégration temporelle est sensiblement différente :<br />

˜W − W n<br />

= −(M) −1 [R(W n )] (A.16)<br />

α∆t<br />

W n+1 − ˜W<br />

[ ]<br />

= −(M) −1 R(˜W) − D(W n ) − S(W n )<br />

(A.17)<br />

∆t<br />

avec W n qui est le vecteur des variables conservatives pour l’ensemble des nœuds :<br />

W n =(w n 1,w n 2,...,w n N) T<br />

et la matrice de masse M est définie à partir des fonctions de base comme suit :<br />

( Z )<br />

M = φ i φ j dV<br />

Ω<br />

ij<br />

(A.18)<br />

(A.19)<br />

Dans le solveur, cette matrice de masse est inversée avec une méthode itérative de type Jacobi.<br />

Tous les schémas convectifs d’AVBP ont une condition de stabilité de type Courant-Friedrichs-Lewy<br />

basée sur les ondes les plus rapides de l’écoulement, c’est-à-dire basée sur l’acoustique :<br />

∆t < CFL min(∆x)<br />

max|u| + c<br />

(A.20)<br />

où c est la vitesse du son. La valeur du CFL maximum dépend du type de schéma utilisé. Une limite<br />

sur les pas de temps chimique et diffusif est également introduite dans le cas de simulations réactives<br />

multi-espèces.<br />

228


A.2 Discrétisation des équations<br />

A.2.2<br />

Intégration spatiale<br />

Volumes de contrôle<br />

Les volumes de contrôle à la cellule et au nœud sont représentés sur la figure A.1. Sur cette figure, on<br />

trouve aussi la définition des vecteurs surface dS aux nœuds. Les volumes de contrôle ainsi construits<br />

satisfont la propriété de conservation du volume et des aires :<br />

∑ dS k,Ω j<br />

= 0 et ∑ dS k,Ω j<br />

= 0<br />

j|k∈Ω j k|k∈Ω j<br />

(A.21)<br />

La valeur des volumes s’exprime en fonction des normales aux nœuds :<br />

V k =<br />

1<br />

∑<br />

n<br />

j|k∈Ω j v (Ω j ) V Ω j<br />

et V Ω j<br />

= 1 ∑<br />

Nd<br />

2 X i · dS i,Ω j<br />

i|i∈Ω j<br />

(A.22)<br />

où n v (Ω j ) est le nombre de nœuds de la cellule Ω j , N d est le nombre de dimensions spatiales du problème<br />

et X i représente le vecteur position au nœud i.<br />

FIG. A.1 – Notations pour la méthode de discrétisation ”cell-vertex”. Les volumes de contrôle aux nœuds<br />

V k (en grisé) sont délimités par le centre des faces (ou le milieu des arêtes en 2D) et par le centre de gravité<br />

des cellules Ω j . Les normales aux nœuds dS k,Ω j<br />

sont égales à la somme des normales des surfaces du<br />

volume de contrôle V k dans la cellule Ω j , multipliée par le nombre de dimensions n d .<br />

229


CHAPITRE A : Le code de calcul AVBP<br />

Méthode cell-vertex<br />

Pour une compacité maximale et une écriture qui soit facilement parallélisable, les schémas numériques<br />

d’AVBP sont basés sur la méthode ”cell-vertex” (Cette méthode consiste en deux étapes illustrées par la<br />

figure A.2 :<br />

– assemblage (ou gather) : les variables conservatives stockées aux nœuds sont stockées à la cellule en<br />

utilisant la connectivité cellule-nœuds.<br />

– distribution (ou scatter) : les résidus calculés sur le volume de contrôle de la cellule sont redistribués<br />

aux volumes de contrôle centrés aux nœuds.<br />

(a) Gather<br />

(b) Scatter<br />

FIG. A.2 – Principe de la méthode cell-vertex. Elle se déroule en deux étapes : assemblage et distribution.<br />

La méthode cell-vertex permet d’écrire facilement des opérateurs du premier et du second ordre pour des<br />

maillages non-structurés. L’opérateur du premier ordre est obtenu en calculant un gradient à la cellule<br />

après la phase d’assemblage, et la distribution est ensuite effectuée en faisant une moyenne volumique.<br />

Pour obtenir l’opérateur du second ordre, il suffit de remplacer la moyenne volumique de l’opérateur du<br />

premier ordre par une intégration surfacique sur le bord du volume de contrôle au nœud.<br />

Schéma de Lax-Wendroff volumes finis<br />

Le schéma de Lax-Wendroff volumes finis est un schéma à une seule étape. Son intégration temporelle<br />

est donc de la forme de l’équation A.12. Dans cette équation, le terme convectif C k (w n ) s’écrit :<br />

C k (w n )= 1 V k<br />

∑<br />

j|k∈Ω j<br />

V Ω j<br />

D k,Ω j<br />

C| Ω j<br />

(w n ) (A.23)<br />

230


A.2 Discrétisation des équations<br />

où D k,Ω j<br />

est une matrice de distribution propre au schéma. Le terme C| Ω j<br />

(w n ) est l’opérateur de gradient<br />

à la cellule appliqué aux flux eulériens :<br />

C| Ω j<br />

(w n )= 1<br />

N d V Ω<br />

∑ F E i · dS i<br />

j i|i∈Ω j<br />

(A.24)<br />

La matrice de distribution permet d’obtenir les termes du premier et du second ordre du schéma :<br />

D k,Ω j<br />

= 1 (<br />

I + n )<br />

v(Ω j ) ∆t<br />

A Ω<br />

n v (Ω j ) 2N d V j · dS i (A.25)<br />

Ω j<br />

Les jacobiennes A = ∂F E /∂w des flux eulériens s’écrivent :<br />

⎛<br />

2u 1 − βu 1 −βu 2 −βu 3 β −u 2 1 + χ 1 ... −u 2 1 + χ ⎞<br />

N 0<br />

u 2 u 1 0 0 −u 1 u 2 ... −u 1 u 2 0<br />

u 3 0 u 1 0 −u 1 u 3 ... −u 1 u 3 0<br />

H s − βu 2 1 −βu 1 u 2 −βu 1 u 3 γ m u 1 −u 1 H s + u 1 χ 1 ... −u 1 H s + u 1 χ N 0<br />

A 1 =<br />

Y 1 0 0 0 u 1 − u 1 Y 1 ... −u 1 Y 1 0<br />

.<br />

.<br />

. . .<br />

. . . ..<br />

. .<br />

. .<br />

⎜<br />

⎟<br />

⎝ Y N 0 0 0 −u 1 Y N ... u 1 − u 1 Y N 0 ⎠<br />

Ψ 0 0 0 −u 1 Ψ ... −u 1 Ψ u 1<br />

⎛<br />

⎞<br />

u 2 u 1 0 0 −u 2 u 1 ... −u 2 u 1 0<br />

−βu 1 2u 2 − βu 2 −βu 3 β −u 2 2 + χ 1 ... −u 2 2 + χ N 0<br />

0 u 3 u 2 0 −u 2 u 3 ... −u 2 u 3 0<br />

−βu 2 u 1 H s − βu 2 2 −βu 2 u 3 γ m u 2 −u 2 H s + u 2 χ 1 ... −u 2 H s + u 2 χ N 0<br />

A 2 =<br />

0 Y 1 0 0 u 2 − u 2 Y 1 ... −u 2 Y 1 0<br />

.<br />

.<br />

. . .<br />

. . . ..<br />

. .<br />

. .<br />

⎜<br />

⎟<br />

⎝ 0 Y N 0 0 −u 2 Y N ... u 2 − u 2 Y N 0 ⎠<br />

Ψ 0 0 0 −u 2 Ψ ... −u 2 Ψ u 2<br />

⎛<br />

⎞<br />

u 3 0 u 1 0 −u 3 u 1 ... −u 3 u 1 0<br />

0 u 3 u 2 0 −u 3 u 2 ... −u 3 u 2 0<br />

−βu 1 −βu 2 2u 3 − βu 3 β −u 2 3 + χ 1 ... −u 2 3 + χ N 0<br />

−βu 3 u 1 −βu 3 u 2 H s − βu 2 3 γ m u 3 −u 3 H s + u 3 χ 1 ... −u 3 H s + u 3 χ N 0<br />

A 3 =<br />

0 0 Y 1 0 u 3 − u 3 Y 1 ... −u 3 Y 1 0<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

. . . ..<br />

. . .<br />

⎜<br />

⎟<br />

⎝ 0 0 Y N 0 −u 3 Y N ... u 3 − u 3 Y N 0 ⎠<br />

Ψ 0 0 0 −u 3 Ψ ... −u 3 Ψ u 3<br />

avec<br />

β = γ m − 1, χ k = r k T + β(E c − e s,k ), E c = 1 2 (u2 1 + u 2 2 + u 2 3)<br />

231


CHAPITRE A : Le code de calcul AVBP<br />

Schéma TTGC éléments finis<br />

TTGC (Colin and Rudgyard 2000) est un schéma éléments finis de type Galerkin à2étapes spécialement<br />

développé pour les simulations <strong>LES</strong>. Son écriture a surtout été focalisée sur la réduction de la dissipation<br />

numérique des plus petites échelles résolues. Les schémas éléments finis d’AVBP utilisent une<br />

décomposition des variables conservatives sur la base des fonctions test φ k :<br />

W n (x)=∑φ k (x)w n k<br />

k<br />

(A.26)<br />

Ces fonctions test sont linéaires pour les triangles et les tétraèdres, et bilinéaires pour tous les autres<br />

éléments : quadrangles, prismes, pyramides et héxaèdres. TTGC s’écrit en fonction de deux opérateurs<br />

du premier et du second ordre, qui sont L(W n ) et LL(W n ) :<br />

˜W n − W n<br />

∆t<br />

W n+1 − ˜W n<br />

∆t<br />

= −M −1[ αL(W n )+β∆t LL(W n ) ] (A.27)<br />

= −M −1[ L( ˜W n )+γ∆t LL(W n ) ] (A.28)<br />

où α = 0.49 , γ = 1/2 − α et β = 1/6<br />

Ces opérateurs éléments finis sont compatibles avec la méthode ”cell-vertex” en s’écrivant à partir de<br />

leurs homologues à la cellule :<br />

L k (W n ) = ∑ L k (W n ∣<br />

)<br />

j|k∈Ω j LL k (W n ) = ∑ LL k (W n ∣<br />

)<br />

j|k∈Ω j<br />

Pour les éléments linéaires, L k et LL k sont semblables aux opérateurs volumes finis du schéma de Lax-<br />

Wendroff. En revanche, pour les éléments bilinéaires, leur expression est beaucoup plus complexe et des<br />

approximations des résidus sont nécessaires<br />

∣<br />

Ω j<br />

∣<br />

Ω j<br />

A.3 Modèles <strong>LES</strong><br />

A.3.1<br />

Modèles de turbulence<br />

Les modèles <strong>LES</strong> de turbulence d’AVBP sont :<br />

– le modèle de Smagorinsky filtré<br />

– le modèle WALE<br />

– le modèle à une équation de transport de k sgs<br />

Le modèle WALE est similaire au modèle de Smagorinsky à la différence près qu’il permet d’obtenir le<br />

bon gradient de vitesse à la paroi. Ce modèle requiert cependant que le voisinage de la paroi soit bien<br />

232


A.3 Modèles <strong>LES</strong><br />

résolu. Il s’écrit en fonction du tenseur des gradients résolus au carré et de sa partie déviatrice :<br />

Θ ij = 1 2<br />

( ) 2 ∂ũi<br />

+ 1 ( ) ∂ũ 2<br />

j<br />

∂x j 2 ∂x i<br />

Θ D ij = Θ ij − 1 3 Θ kkδ ij<br />

(A.29)<br />

(A.30)<br />

et la viscosité turbulente s’exprime :<br />

La constante du modèle vaut C w ≃ 0,49.<br />

( ) 3/2<br />

Θ D<br />

ν t =(C w ∆) 2 ij ΘD ij<br />

5/2 ( ) 5/4<br />

(A.31)<br />

(˜S ij˜S ij) D D + Θ D ij ΘD ij<br />

233

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