M. DC. LIX. - Notes du mont Royal

Notes du mont Royal 

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Royal » dans le cadre d’un exposé 

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['. )'•• '.V

T I T I 

LVCRETII 

CARI 

D E 

RERVM NATVRA 

LIBRI S EX. 

Ad pôftrcmam OBERTI GIFANII I. Ç, 

emendationem accuratiflimè 

rcftituti. 

Cum Mterpretatione GallicA 

tVÏETL/E PARISIORVM, 

Àpud GTIILIIMVM BI LVYNI, BibMopolam 

luratum, in Palatio, in Aula Mercatorum , 

fub lîgno luftitix. 

• " M. DC LIX. 

Les Fontmnes 

*0- CHANTILLY ••

^p-.r: 

L V G R E TI VSftimMs rerum 

îsfatnras Jkùmana Li*gu*i*Cflurima 

ab Epicttro, Demecriit, ffiptocrate 

mutmtus efï. 

Hieronytnus Mercumlis. lib. 4. var. lc&. 

/• ./al 

K* : '•:

Î P ^ ' * ' ' 

SIXLIVRES 

LVCRECE 

DELA NATVRE 

DES. CHOSES. 

\ -. • * - < . \ 

Traduits par MICHE^ Dé MAROLLKS 

Abbé ac yilicioin; 

SECaNDE EDITION;' 

Reueuë, corrigée , eir augmentée de Tables 

Cr de Remarques rtecejjairts. 

A qooy fooc adiouftêes les petites Nôtres Latines 

deGiFANivs,&: la Vied'EpicvuE, 

contenant la Doârinede ce Philofophe* 

tirée de DIOG EN£ DE LàUCE, 

A PARIS, 

Chez G-vxtLAvME DE LVVMI,Librairc4uté, 

311 Palais, dans la Gallcrie des Merciers, 

. . à la Iaftice. 

T M. DC. LIX. 

AVEC PRIVILEGE T>V ROTi

Carmina fublimis tune funt 

1 feritura LvCRETl, 

Exitio terras cum dabit*vna 

aies. 

puid. Amor. lib. i. Elcg. 15. 

•' ,•'•'''•--'1

.3|P** 

A MONSEIGNEVR 

DE LAMOIGNON 

PREMIER PRESIDENT 

AV PARLEMENT. 

ONSEIGNErRi 

Lime des Terjonnes dit monde qui 4 

le plus de raifort de prendre part au bon* 

heur de ce Liure ',' a fouhaittê qu'il vous 

fitft dédié , & tay eflé de fin aduis. Le 

Libraire y cherche l'honneur de Vofbe 

Protection ; Et quand il m'en eft vent* 

i n)

EPISTRE. 

X yarlër poUr fés aduaniages•; comme iV 

; *o« /e mejme dejfejn pour les miens propres 

3 $fpour té gloire de cette Tradu~ 

clion y tinta trouué que îauoisdé-ia la 

plume àr la main pour vous en faire quelque 

compliment, 0* vous fumier tresiumblemènï 

de l*auoir agréable. Il s'eft 

dotu: perfuadjiy auff hiert qUè m'oy y. qu'vn 

Nom,fi heureux que levaflrt feroit tresproprèjpôur 

rendre confderahle fon Ouurage^f 

le mien. Sa première Edition 

\ fut dédiée dvfte Reine Scauantcy qui s'efl 

fgnalêe par des actions auffi hctoïques, 

que fan %îme & fa dignité font étcuées 

au" deffus des Perforés vulgaires, le puis 

croire y MotfsElGNEVR, que mon 

Liurefut ajfe^ bien receu de cette Prinçejjèy 

qui fait admirahlcmcntl art dedifcermr 

les çhofts ,quoy que joUf en par-* 

lerfitinement.y l éclat des Cwrorines ç# 

de U Pourpre RqyaUyn'eft que trop fort 

pomyfairt vne iufte proportion : Ètccr^ 

tes pour l'ordinaire, les Liures qui Je don'r

*ent m PltHh feus des tilfres.fi makflHMX& 

fîfublimes, en reçoivent rare* 

fnm'qn4qt{e ifyuçe influence.parce qu'ils 

montent peu fur le Throfne 4/tec eux. 

^WWîjMoNSElGNEVR, qui 

efies né l'vn d'entre nous , permette^ 

moy de vous le dire , Vous de qui la 

Naiffance du fécond Qrdrè de l'Ejlat, 

d'vne Nobleffe; irer*.W®qr àans yrtç 

Ptouince dutj>yaume, dont vn Canton Us A 

s'appelle encore auiourd'huy du nom de mo 'g nc s 

Voftre Famille ; Comme Voftre mérite ««- 

VôUS a éleuépar le propre choix du \oy £J~dc 

à la dignité de Prince du Sénat entre ^TmZ 

tant d'Autres Jtluftres, pourvnftgrand*' 

employ, ie ne crains pas que toute la fiwii.de 

gloire qui vous accompagne , laquelle &TL 

vous deue^ a voftre propre Vertu, vous tSE*. 

empefche de vous abbaïjfer iufques à l ^t e fK 

nous, de promettre a nos Eferits l'hon- fident - r 

neur de voftre bkn-yeillancc & de vos 

feeftrs , & A^greer. l'offre que vous 

fait de çcluy-cyyn9p pal auec dejfein de 

a iiij

EPISTRË. 

corrompre jamais Piptegrité de vos kgè« 

ments , pour quelque fntet que ce puti 

efire ; mais auec tous les refyeép qui, 

vousfont àeuhs, 

MONSEIGNEVR, 

Vdftre trçs-humble, & tter 

pbcïflànt fcruitciir, 

M. DE MAROLI.ES, 1 

A. de Villcloin,

PREFACE 

A Nature qui' çftle fuiçrdu 

Poëme de Lucrece3 çft vn affez 

grand Héros pour luy raetiteç 

le nom de Pdçmc Héroïque. 

Et certes J il feroit bien mal-aisé de s'ima* 

• gtner quelque Héros plus grand , plu$ 

tage,& plus.aduantureux que cette.Natu* 

re Reine de tout Je Monde % .& de qui 1g, 

puiflanec vénérable, fe fait refpeâer au 

deffousde fon diuin Autheur, dé tout ce" 

qui' cft au Ciel, fur la terre, fc-fous les 

Eaux. . ' 

- Ceux qui toucheront à cet Ouuragc 

#'prcs moy. pour en faire vnç traduction, fi • 

celle-cy ne .leur agrée pas, auront trouuc 

fans doute des cfa.ofes dans le fç.ns de FAuT 

fheut que ic n'y ay pas apperceuës, quelquefoin 

quei'ayc pris'defexpliquer,aueç 

foute F élégance & toute la netteté dont 

le fuis capable ,& que ie puiscroirë>fans 

¥anitr, -que i'ay acquis, quelque forte de 

çonnpiflancc un ces fortes-de Lâires, par 

Vnceftude^&zaffiduë. Onm'a dk.qu vu

P.ME FA C E. 

i>ëi'Efprirf en Tait'vhVTràdta'âion cji 

•Vers, dont-i'ay ,vû deux-ou trois Stances, 

'du commencement du fécond Liure, qui 

m'ont femblé\foçç iuftet,- Sf-forr agréables, 

là m*âffeurc:4ufc dcXerboïts Amis 

qjue ic connaisr &c que ÏQ&iip*tf&tX'cmér 

.fiiçnt. «^manqueront pas qp : nou$ cjirè 

cent fois, que le refte eft égal, c$ quei'giir 

ray bien ipoïits ^ç. pejne à croire, que Lé 

Poëtç'n'en doit auoir eu à le compofer^ 

quoy que toutes lesmatiçres ne s'y trouuentpas 

également capables deçmefmcs 

bcautez , fi l'on s'y cft TOUIU ferulr du 

' tnefiqe ftile,& quefonalt eufoin'de n'en 

point altérer le'feqs." . ., / \ 

'. Il y a pires de quatre ira Qu'ayant' eu 

défiein de ré'uoir ma'Traduftion pour lji 

rendre plus iufte & plus correfte qu'elle 

n'eftoit la première fois, îe ptôfitay. des 

bons aduis quem'eq. donna JVn des plus 

Sçauanrs hommes de fop Siçcle, ficïtp 

Gaffcndi, peu : de iours au»nt fa mort. • |I 

111 y marqua de fa propre main tous les 

endroits, ou II crût qu-il -eftoie n&ce(Tai« 

re'de retoucher.; de forte, qu'en .cela 

mefme, il me donna beaucoup de marques 

de fa bien-vciiiance t Et certes le 

ne puis nier que ic ne'luy fols rcdetiabîc 

-de beaucoup de vues 8c de corre&ions

'•f : • 1 - 

ïmfonmm que • i f ay- çmpfoyétft j)tft* 

£«ce . féconde édition., - -, '- - \ -;? ; ' ; •;. :. [ . 

..../Lu- refte- * Ic-'fle'ttlfray'poïflt-i &/i'ay 

fuiec de te.4ireî^é B^W'CSîcdlfcPi 

lïotnroçsr, 'm J .ont;;iclw\%çMp, .difficile d'elle» mefroeyqûepouç 

n*y auQ^.,fi9ploy4:4wr,qnMrA'.«bQis. de 

temps. Il eft vray queie ferois matryd'y 

. en aupjjrîpployé/.qaua^tage^p^riic que 

i'auois 'd'autrès _deu#irs aufquels feffot's 

obligé de fatisfaite :'Et certes,'sllme Fallôit 

relirç ou tranfçrirç toutes les cliofes 

quci'efcds , ie ne crois pas qtte : ie m'y 

peufieîamaîsrefoudre^-' >"v • 

Fay ; -îornt icy'des Remarques" ;&r îles 

Confidcrations PhîIofophique&*que i^y 

faites fur chaque Liùre deLtï.crece,îefquelles 

n'eftoient point dans la première 

Edition,..non plus"que les petites Nettes 

Latines de GifFanius ,' du cofte des

• -f"k 'E'F A CE: 

•Versdo Ppête, & la Vie d'Epicufè ; atice 

les trois Epiftres de ce P'hïlofophe à fc-s 

Amis ) contenant toutefa'Doârine, traduites 

du X. Liure de Diogcne de Laërce, 

pour feruir d'Intelligence à ceux de. 

Lucrçcc* 

t)m»mm;Pêètâmm Lâtinorum qui hodie 

€xtâBf% ' & qui âd mfttâm stâtem fermmr»*t7 

êkgâmifmm & fmifimfts, idemqm 

gtàmpmus & êtmtipnms LVCRETI VS tfi. 

' Lambïny s âd Lcft-orcm tortîae editlonis. . 

LVCRETIVS Lâfmitàm AttBêt êftimml 

Çafaub.not.inPhan.çap.j. 

Cêdtt MM/S tudif feroeà Ern^j \ ^. . 

Et dêBi furor Atduus LVCRITI, 1 " 

Et -qui fit frets- duxit Atgmâtêtm* : 

Fap.Statius Sylu.x.7*

.DXS. DIVERSES .EDITIONS • 

• DE L y GRE CE. 

L 'V c R1 û 1 eflam mort affex. tenue \ çjr 'n'ayant 

pas eu le loifîr de corriger luy-mefme fon Ouurage 

, Ciceroh y mit la mdin ' pour marque de Feflime 

tome particulière qu'il faifsit de cet Autheur * comme 

Mufwe h témoigne dans fa Chronique. Mais long- . 

temps après Ciceron; comme les ' Manufcfipis de cet 

Autheur amient efWfort corrompus, Michel Afarulle 

, qui yiùoit M'y a plus'de deux cens ans, y fit 

plufieurs rejtitutions, dont quelques-vnes , à la yerité, 

ont ejlé heureufes , mais en Beaucoup de lieux elles 

Font efté fi peu 9 qu'au lieu '£en retrancher les fautes 

, on peut dire qu'il les y auoit multipliées? De- v 

puis, lean Baptifte>Pie de Bologne, qui Jy efioit voter 

lu appliquer , ri y auoit gueres mimix remfsi : Mous 

en auons yne Edition in folio mec fes Commentai- 

•réside fan ifi%. 4Paris de f'Imprimerie dfAfcentius 

Cr de lean le Petit Enfin Denys Lambin y-dyant 

marnéUê auec -yne- diligence nompareilU • fur dîners • 

Mamfcripis, en quoy il fut afsiflé. des lumières 'd- A- • 

driah TwmbuS} & de lean Daurat3 il en a fait trois 

'Editions- tres-correéhs quil a enrichies de doêtes Corn-* 

mentaifesjla féconde defquelles efi de Paris .-in quart® 

en- if7Q.. & la troifiefme- de -Francfort chez • 'Us -htri~ 

tiers (f AndréFvechel in oÛauo en xj.83.- -My m a aufsl 

deux d'Obert Gifanius , la dernière defquelles efl 

' deLeyde3 de f Imprimerie de Plannn in oÛauo en if jf. 

auec les petites Annotations , & yne table tres-am- " •,$ 

pU de cet Autheur. Nous auons eu en fuittt tEii-

àon âei>4tùd PartUs auec fef. petites.Nottes *&• fon; 

ample Indice qui font parfaitement utiles, de ¥ Imprimerie 

de Francfort in o&duo en itfji Et la dernière de 

toutes Us Editions considérables de Lucrèce eft celle 

de Florence en 1647- «* q"* rt ° > accompagnée des Animaduerfions 

de Iean Nardi, que i'ay yup. fwrhfm 

de mon Ouùrage , par la courtoifie de Monfieur Patin 

Docteur.en.Médecine>&• Profefeur loyal,qui 

conte entre les meilleures heuret de fa vie , celles 

qu'il employé touûrs fi genereufementpour obliw 

Ces Amis-i foit qu'on k con f ulte aux chofes, de. fon 

Art, foit qu'on implore le fecours de fes belles connoijïances 

en toute forte de literature, ou qu'on ait befoin 

desLiures de fon excellente & nombreuse Biblioteque-, 

de forte qu'en cela mefmes pour marquer 

fon bon-heur t il ne potmoù mieux choiftr que ces pa~_ 

rôles, qu'd a prifes pour fa Deuife, . . . . 

FoELU QJI frOTVITV 

Nous nous femmes mefpris en la page}?* ligne 

té. où nous auons mis Picçolomini au heu de 

Thomas Aldobrandin entre ccqx qui ont traduit 

Diogone de Laerce : & nous âuons mis vn Parenç 

de Papepourvn autre qui Teftoit auffi: car Piccolomim 

eftoit de la Maifon de Pie 11. & de Pie III. 

& Aldobrandin eftoit de la famille de Clément 

VIII. n'ayant vu que par emprunt Ôc pour fortpeu 

de temps le Liure d* Aidobraûdin, de 1 impjeôa 

de Rome en -if?*.

w *9$ 

ExtmiB du-Trmilege du J{oy. 

PAR grâce & Prluilegç.du Ro&en datte du jrf 

ioar de rfecëmbrê i6ç.'Signe pat le" Roy" en 

fon Confèii» G Y I T T "O N I A V. M -ef| pçrmâdl 

GVILXAYMI DE L v Y N E Marchanda ibritre 

en noftee bonne Ville de Paris, de fait e J iWprf- 

'ïûtt, vendre* 6t debïtet p&r'tqa* les lieoi de ûoàie 

obeïflànce, La vétfîoft dû toëCc ' L v c n i c i,-itite 

pW leSiatr dc^Mir©lles,aafec drs-Ndttes.pwJb 

Sàeut Grandi » &_autres Interjiretcsj peftdsrf|t le 

temps de fept années. Et dèffcnces font faites a 

tous autres Libraires -ou Imprimeurs^ de quelques 

quafitez qû*iljfdiént ,'dff.ftirelttopciufer, vendît» 

jiy débiter , d'autre; impreffion que celle dudit 

ExpoCltit ,ny itlefi&é de l'imptittièf Ât l'ancienne 

impreffion qui en auoit efte faite par deflunt 

Touflaint Qoinet fon beaupeftf* peine df tfofe 

itîîl lioces d'amande, & de tous dépens > dqBimf* 

ges, & intetefts » comme il cft" plus au" long-potté 

par Iefàitcs;lettt& • ; •••-•' ïï • - .* 

Achevé $ imprimer pour k première fois 

le i6. Feurier itfyj>. 

Les Eicmpkkcs ont elle fo«rols. n - 

Rê^fbrépir le Lime de L Communauté des LibmU 

+** 9 le 4. Id*uicrmi6fl. Signé, B1 c H 2 'T. Sindic.

les chofes contenues en eétOuuhgn 

L'Epiftre. 

La Préface. „ 

Vn aduertiffcmcnt qui marque les dwer* 

1 

fcs Editions de Lucrèce. _ 

Les fix Liures de Lucrèce, auec laTrai 

duftion fiç les petites Notes de Gifta* 

La Vie d'Epicure, citée de Diogenc de 

Laërce. . ^. , 

Les Remarques fur les fix L«wcs de 

Lucrèce. f 

La Vie de ce Poëte. . 

Vn Difcours Apologétique pôut iulhu 

fier cette Traduction, & la lefturc de 

Lucrèce. . 

Vnc Table des Noms & des Matières* 

Vnc Table des Autheurs citez. 

LES SXX

LES SIX LIVRES 

D E 

DE LA NATVRB 

DES CHOSES. 

tlVRE PREMIER; 

A

11 dtdiefon cuurageà MèmJi.,7 «"-"'ptieh. 

d» quelle chofe de U £ZZT£*t»*fi * rftffe ^ 

l« «me, farte, des corps. '"#"*""/'» «?««.» ft*rW 

^"«M&'rationsfurUXttHrtdel' 

Uo 

L 

* langue Latin* +A+1.. 

ge M 

* ** *» ' - 

^dmir»bU,^Jd:U^f tMnuu »dWUMMtnm %ï$ 

D« ror/u imperceptibles. *Jo 

^fl a f" f c'duvem,A.dudébardr«..^j *7« 

^^^duchau^duZZTri eaUX - *n 

D« ~Jfa«»H déplier Lriboidfï°' X - 

2 >* 

V°l«nne*Hé-des autres îh»r r l f """• JOr 

à'ôrteroHdïUsmZiï f " ***'***-***&. 

B'st'îfinsdéimeesM. Ho 

^cherche fiignmfi de Imvmti. ^ 

Unymfimt 4t tr&ifiim€ mmut$. 

Jjis accidents. 430 

4SI

pe ce qui êftfoiMe^dufrinnfedés. eyfe$ nètunËeh 4Ç7 

DeU Nature mè'Ue s comme l'eœtt* \ i g j 

• De ce qui efttrès-petit. 'c^\ 

Uijpute contre Heraclite qui m*i»tient |**# !« jfeif *jjf i# 

'principe de toutes chofes. , é|f 

,. Crtiftp Empedocle qui veut que tous les Elémentsf0kmkl 

principes de?yniuers. • 714 

Contre Ànkatagore, quiconfondoit Is Naturepsrfisf4ttie$ 

•Jimilaires. ,. ; _. ^ fx^ 

Bêjfêin de parler £vm matière dijfii île. $ ï§ 

VeUfindesco , rpsfilides,&.de.rinfinji< _ j;t 

. g/*/ » j apomtde centre de ? y muer $ % vers lequel tendent, 

touiès les créâthtZj, ïÔCI 

LIBRI PRIM.i CAPlTAf * 

PROOEMîYM, Vcrf. 1* 8cç* 

LâtK inuentons. *^ 

De anima. _ 112,-- 

Nihildenihilogignî. jji 

Niliil ad nihilum interire.. i î§ ' 

iCorporaqux.ooiiïidcânîar, 170 

Pc vcoto. . ' ( .274 

De odore, calore, ftigorc, & vocA Y$i 

Veftes vuefecre & âréfeerc. ' |oj 

De anulo iii digico, §c ccieris» 311 ' 

De înàni. ' $$6 

De piiTcibas in aqua. -. •• . ^ 575 

Corpora & Inane elfe natoranf rerunû 4 iq 

Tertiam naturani nullàm elfe rerijin. 41ci 

De rerum eoentis; 431 

De tempore, 479 

De foltdo, & rérum prsncipïaeffe folidâ. 48^ 

De molli natura, vt aqua. jôf 

De Minime. • ]$£ 

Contra Herâclitum. ' 6'|f 

Contra Empedoclém. 714 

fcontraAoaiagoranî. .: •: 819 

JP.c fine corporam folidorurtt, & Infînltîim, cfTe. 951 

Non zfîe medinqi toxmi, in quod nirantùr omniai to|l

ProœlîliSfîl. 

S*c. f5£ 3*2 J^SSB SfeiSXc 5^! 3^^^ S^c 9E 35z 

X LVCRETII 

C A R I 

DE RERVM NATVRA. 

IBER PRIMVS. 

E NE A D FM* gtmtrix7 bominis, 

diuumque Troluptds3 

.Aima Venus, cdifubter labentidfgna, 

Jg »

L^CREcS 

DE LA N ATVRE 

DESCHOSES. 

LIVRE PREMIER. 

| E R E de la poftetité d'Enée, délices 

! des Hommes Scies Dieux, féconde 

Venus3 qui fous les cooftellations ceieftesarendez 

célèbres la mer qui porte 

des vaiflcaux, & les terres qui produifent 

les moiflbns, puifque ceft par voftre diuia 

• f pouuoir que tous les genres d'Animaux font conceus,& 

qu'en naiflànt ils voyentla lumière du 

ïour ; ô Peeffe , les vents s'écartent deuant 

vous,'les nuages de l'air fe dilfipent en voftre prefence 

» voftre arriuéc leur fait prendre la fuite : la 

terre orn#ée d'vne infinité de varietez , fait naiftre 

fous vos pas les fleurs delicieufes : les plaines de la 

mer vous foûrientrôc le Ciel éclairé , deuient 

lèreio pour l'amour de vous. 

10 ' Si toft que vers le retour du Printemps, la beauté 

des iours fe découure,& que les douces haleines 

dVn zephita fécond reprennent leur vigueur ,• les 

oyfeaux dont les cœurs font atteints de voftre diuin 

poouoir,en expriment bien les effets,& ils an- 

"\ poncent voftre venue.De lâJesBeftes farouches & 

• f riuççs boftdiCcnt parmjr les herbages- délicieux: 

A iij

A LE I. LIVRE DE LvCRECt 

'elles pafleot à la nage les fleuues rapides : £c cha- Zr m 

que chofe vous fuitarnoureufcment, emportée 

iu'cllc eft par les attraits de voftre beauté. Enfin, 

f 

oit dans le fein des Mers profondes , ou fur les 

tQupeaux foûreilleux des montagpes , foit dans 

le courant dés ' Riuiercs impétueuses, ou parmi 

les maifons feuillu es des oyfeaux , ou bien dans 

les champs verdoyants | vous verfez dans le fein 

de tous les Animaux voftre amour charmant, 

& vous faites que les Efpeces font rendues pet- 2.0. 

durables par vn défît extrême quelles ont de - 

(c multiplier. 

Mais dautant que vous gpuuernez toute feule la 

Nature des chofes,& que fans vous,rien ne paroift 

pi iour, & ne deujent agréable, ny ne peut eftrc 

'aime ; ie fouhaicte paflîonnément d'eftre affifté de 

voftre fecours pour écrire les Vers que ic tafeheray *ï • 

de compofer de la Nature des chofes en l'honneur 

de nollre Memmius, de celuy-là mefme que vous 

auez orné de vos dons précieux » dç que vous aucz 

toujours'fait exceller en tout. O IJeelfc donnez 

à ce fu jet à mes paroles vn agréement éternel, 

& faites cependant que les cruels tumultes qui 

naiflènt des querelles s'appaifent dans les eaux Sç 3®. 

par toute la terre : car vous elles feule capable de 

confoler les Mortels par vne paix tranquile ; puis 

que Mar§ qui exerce les pénibles métiers de la 

gûerre,fe repofe fouuent fur voftre (ein,furmontç 

qu'il eft par l'Amour qui lu y fait Vne éternelle 

playe dans le cœur. 11 panche fa tefte en foûpirânt ; 

auprès de vous, & fans cefle, il afibuuit fcs yeux j£ 

fcuides dans la paflîon qu*il a toute entière de vous 

p'ôâèâer» tenant (on âme attachée fur le bord de 

• vos lé vrcs.O j&into Deeflè, quand il eft fur vos ge-

T. LfcRETii CARI, LIB. L 4 

ij. * 2î f rapides ttdmntdmnw : itd cdptd lepore, 

Illecebrifquë tuis omnis ndtura dnimdntum 

Te fequitur cupide, quo h qudmquc inducere pergis. 

Deniqueper mdrid 9 de momeis, fluuiofquc raUaceis9 

€ 

Frondiferafque domos auium^ campofque yirentm » 

lo. Omnibus incutkns bUndum per peâord dmorem, v 

Ejficis, >!• cupide generatim Çtcla propagent, 

^jv^f quaniarn rerum naturamfolagibernas > 

Mec fine te quidquam dias in luminis OTM. 

Exorimr; m fie ftp Utum, necamabile quidqmm : 

. - Te focidm fludeo fcribundis "Verfibus e'jfe , 

%. J^ 

x^ 

0 * «go ^c r#ww ndturd pangere conor 

Memmidddt mftro ; quem tUyDea, tempore in omni 

Omnibus otnatum yoluifli excellere rébus. 

Jijjfo mdffsatermm dd diâis Diua leporem : 

50. Efftce, >r intérêt fera * mœnera militidi 

Per maria, ^c fmw omneuf^fifa quiefcant. 

Ndm tu fola potes tranquilla pace iuuare ——.. _ 

JHortdleis : quoniam belliferd mœnera MaMors 

Armipotens régit : ingremium quifepe tuumfe 

»• 

' Eeficitmemo deuinÛm yolnere amork : 

Atque ha f fufpiciens tereti ceruke repoflay 

Pdfckamore duidos inhians in te, Dea, >i/ÎKf J 

Eque tuopendet reÇupini fpiritus ore. 

«Verfiim ïnîecebrifqtie. induxl.quû&à v.Labeft» Se mctff. non 

eft. * q. v. cumque. cSicv. lq* d'ItSLv.l § Itav. 1 q. & 

yetufttiT. vulg. ceiicit. & m q. deni&us» j Sufpirani» 

r A ïiij

{ T. LVC&BTII CARI! IIB. I. 

fjunc tu, dàMâ , tuo recubdntem corporefdnÛo 

Circumfufd fuperfmm ex ore loqueldS AQ^ 

punie, potens pkciddm Rormnis inclutd pdcem. 

M dm me que nos dgere d hoc pdtriaï temparemiquo 

PoffumM dqm dnimo ; neque Memml cUrdpmpdgo 

Tklibm in rebm > comrmni deeffhpdutu 

JgupdfHper9fl,ydaidsdunw'mihi h Memmim^ (^ te 4f.'* 

femotum d c^rk ddhibe yerdm dd rdtionem^ 

Me mes dona tibifludio diôfldfideli, 

InteUeBd prias qu^mfnt, contemta relïnqum. 

Ndm ùbi defummt ç*li € tddone, Deâmque 

Differere indpidm i gp. ttnm primordid psnddm ; ' j*. 

Fnde omntk mttird creet rts, duÛet, dhttqm : 

* .-^y°^ c eddem rmfum mtwtd peremtd refoluat : 

$jke nos mdteriem, & gem^àmorpôrd rebm 

Meddundd in rdtione yo^^^^femind rerum 

AdpelUre ptéhm^sj^^^fdem yfurpdte ee 

Corpord prifrid^^Ka exflEtfunt omnid primk* 

• Omnis enimperfe Diâum mturd neceffe eft 

ImtmrtdB sm fummd cumpdce frtidMt-, 

Semoîd d noftru rebm %fejun(tdque longé* 

Ndm priudtd dolore omni y priudtd pendu, û, o. 

Jpfd fuis pollens, opibus : nihil indigd noflri % 

Nec bene pmmeritu caphur, nec tdngimr ird. 

liarnsm dnte oculosfœdè cum yitdjdceret 

Laui inventons. 

é Ita îûF. Nos agcte hoc autem. è Ica'o. 1 maîè. Lamb. Mcmmhâz. 

ftûm fiQ vocandl cafu." e Ita v.I. & Seaeca ep. 6$. vuîg. regionc. 

malè. d In Senec Qtioque eadem rorfas, -ci *&*»&* | a«|«f «r• 

t Bi fez ycrfas à v.

I. IIVR1 DK LVORBCE. f 

rJ t r C , f b ° UchedeS P«oI« charnutt. 

tes & demande» luy pour les Romains vne heureule 

paw ; car, ny dans vn temps fi cruel à la Patrie, 

nous n auons pas l'efprit aflez libre pour phi- 

uZ ' ny 1C te,Ctt0n fameux des illuLs 

Memrmcs , ne peut pas en vn tel rencontre manquer 

au bien commun de Tous. 

fi" tCftc ' Mcmm j us > P ret

6 Lî 1 tl-VRE. DI LvCREÇE. 

terré aue£ infamie fqus le fardeau dfc U Supcrftîtion 

qui montroit fa telle d'en haut,& qui iettoit tfj» 

l'effiroy dans le cœur des Mortels par l'horreur de 

^ Ces regârdsiquand vu hQmme GtGC fut le premier 

^ * qui ou leuer fes yeux çontr'elle, & le premier qui 

s'y toulut oppofet:, fans que ny la renommée des 

Dieux,ny le bruit des Tonnerres, ny les murmures 

du Ciel fuflent capables de l'en diflTuader ; mais 

au contraire » ils. y prouoquoient doutant plus la jQvertueufe 

ardeur de fon courage, qu'il eftpit paflîonné 

d'éftre le premier à hrifet les étroites clôtures 

dek portes de la Nature, 

Ainfilaforcédefonefprit emporta le deflùs: 

& s'eftant fait pallàge bien loin au delà des murs 

flamhoyans du Monde , il parcourut en fon entendement 

& en fon deflciu, toute fon immenfè 

grandeur De là,cét cfprit victorieux, nous arap- 7Çpôrtç 

ce qiii peut cftre produit,& ce qui ne le peut 

paseftre,& commequaylapuillancceftlimitée • 

en chaque chofè,ayant des bornes arreftées qu'elle 

lie fçauroit outrepafler. De cette forte % la Superflkion 

foulée aux pieds à (on tour éft anéantie , & 

laVidcqirequi nous en relie nous égale au Ciel, 

l'appréhende toutesfois* que de ce pas, il ne vous gG# 

tienne en l'efprit que vous elles dans lesÈlcments 

dfe l'ûhpteté,&: que vous entrezdans la voy e du criipietmâis. 

c'eft bien au contraire,la Super ftition qui 

lé plus fouuent cft caufe descrimes& desimpietez-, 

QjJàrtd les Capitaine Grecs s'alïèmblerent pour • 

ynèfarrteufe expédition, neibuillerent-ils pas mi- gfèràblettteiit 

au port d'Àulide l'autel de Diane par 

ïé fcàg cPvfié Elle ? Iphigcnie fêntit les atours des 

Viâittie* autour dé ùL tefte» qui tomboient og*rietifeAt 

4e 'chatte CQM do fan vifâge ; elle s'q>pa;-.

T. LVCRETH CARI. f,ii, 1 t 

'7k tenu oppreffd graui fub relligione : 

%• J^?* €d P m * c *k Teponibus oftendebdt, 

Horribilifuperddfpeàu mortdUbus inftdns : 

Primàm Gtd'jus bomo mortdleis * totterecontir* 

Efl ccnlos aufus, primufque. obfîflere contra : 

Jûem neefama Deum 9 née fulmina » net minimum 

'f°t Murmure comprepit calum ;fed eo mdgis dcreM 

Virtutem inritdtdnimi, confringerê yt dtlia 

ïfdturx primmportdtum ckufird b cupiret. ' 

Ergo yiuidd yis animi pèruiàt, & extra 

, Prècefsit longé flammantid mœnid mmndi : 

?f • Âtque omne im$»enfum pemgrduit mente 3 dnimèfie ï 

Vnde referi nobis yiéor quidpofsit oriri, 

Jgjgd nequeat ; finita potefids denique cm que 

e J%j**nd m fît rdtionc ; ytqueaht terminus bdrè'nL 

£jhj>re relligio pedibm fubjeéta yicipim X. 

3Jo. d obteritur-% nos exœqUdtwBond cœlo* ^ 

I-lud in bis rébus yereor, ne forte redrir* 

Impid te rationis inire elementd, yidmqut 

€ Endogredi feeleris ; quodtcontm fiepim olim \ 

Relligio peperiî fcelerofa , dtque impid fdûd : \ 

I j. Aulide qtw bdÊo Triuidi yirginis drma3 

f Iphiandffdi turparunt fdnguine fœdè ' 

Duclores Dandâm deleÛi prima yirorum : 

* Cui fimulinfula yirgineos circûmddtd comtm 

Ex y traque péri malarum parte profufd efl ; 

•s NonitM Iégîs.» re'ndére. h îtâ o.I. PrîCù lib. 10. & Noiiîîll 

e Ira v. 1 & inf. 19. 21.151.111. îi. Vifg. lib. 4. Aen. Et fi fata louif 

louis pofeune » hic terminus herer. 4. exterituri d Ira ex y.I. feinper 

feripn. e Ita o. v. Marull. & vulg. cuiin. / Ita Prifc. Jib. y. pm 

Ipbianafïk, fuit ea Agamemnonis Ilia.Homer. Illad. g. alij ïphigemiam. 

vocanf. ^ Sx kg. es v.l non s qus. talis fyntaxii terè cft 

3n£lib. 2. initia.

k 

7 T. LvcRihi CARI, nu, I. 

Etm^fiumfimuldntedrdSddfidfepdrentem $ 

i c

LE I. tivRB i>fe LVCRSCZT . ? 

ceut de la trillèflè de (on pero qui eftoit deuànt 

jo. I autel : & comme les Mioifkcs qui eftoient au-» 

.tour de luy cachoient le couteau -du faerifice» 

tandis que le peuple verfoit des larmes pour la 

voir en cet eftat déplorable j la crainte luy oftant 

la parole» elle eftoit bien fuppliante les genoux 

en terre 1 mais il ne ferait dé rien à la pauuœ 

'affligée de qualifier en ce temps-là le Roy dm 

•g- nom de père, parce que fc ttouuant enlcuée parles 

mains deshommesêlle fut conduite en tremblant 

au pic des Autels, non point pour eftro jointe en 

quelque royal Hymenec * félon la coutume qui 

(e pratique en de telles (blemnitez : mais afin que 

dans vn temps propre à fe marier , vne chaftt 

hoftie fuft honteufemeôt maflàcrte par la main 

I0a de (on pere-j pour obtenir à Ces vailïeaux vn heureux 

retour. Tant la Superftition a pu perfuadet 

de maux t 

Vous mefmes qui auez efté vaincu de tout 

temps par les tragiques difeours des Poètes* 

lefquek dottnéftt dfc rdfroy , vous cherchez k 

vous défaire de noftre opinion , fur ce que ie 

IOr puis bien auflî vous feirtdsfe comme eux des fonges 

qui foient capables de changer le raifonnâble 

eftat de voftrc Vie , & de troubler par la crainte 

toutes le% douceurs de voftre fortune : & certes à 

bon droiâ: : car fi les hommes voyoient la fin 

allèurée de leurs mi(ères , ils feroient en quelque 

. façon capables de refiftet aux fantaifics de la 

Religion, & aux menaces des Poètes. A cette 

heure toutefois , il n'y a plus de moyen de 

110. refifter , il n'y a plus de raifon, pource qu'il faut 

appréhender Jes peines éternelles dans la mort, 

à caufe quci l'on ignore la " nature de • famé ; on

S II I. LIVRE DB LVCRECÉ. 

hefçait point fi elle-aeftécréée; bu.fi elle s'infîliuë 

venant de dehors dans ceux qiii nalllent,fi 

elle petit auec nous quand la mort la fepare : û uji 

clic s'en va dans les ténèbres de Pluton 3&les 

vaftes marais de fou irifle Empire, ou fi elle fe gliffc 

par vne puiCance dïuine dans le corps des autres 

animaux 1 comme Fa chanté nôftré Ennids le 

premier Poète , qui de ^ la Montagne gratieufe 

d'Helicon a remporté parmy les peuples d'Italie 

la couronne d'vne branche qui ne fleurit iamais, 

comme la plus glorieufe detdutes celles où les 

hommes puiflènt afpirçt,quoy qu'Ennius dansfès 

vers immortels nous dépeigne vne demeure 

fur les bords d'Acheron 9 où toutesfois les âmes 

ne paruiennent iamais non plus que les corps* 

, mais feulement de certains fantofmes paliflants . 

qui fe mdnifeflent- d Vne façon meruîlleuiè. Tels 

que cette image d'Homère qui luy apparut, 

Comme il en fait k conte $ adiouftant quoi© verfa np 

dés larmes juxieres, & qu'elle'entreprit de luy 

expliquer la Nature- de$ çhofes -p^r vn grand & 

fublime difeours; 

Ceft pourquoy il nous faut noix feulement • 

bien examiner les chofes de là haut, & fur tout 

de quelle façon fe fait le mouuement du Soleil 

&dela Lune,& par. quelle vettu toutes chofes 150.* 

.s'engendrent icy bas.,. mais encore rechercher 

auec foin, & par vu xaifonneiriont exquis d'où 

vient 1*Ame , & enquoy çonfifte la nature de 

l'Efprit : quelle choie fe prefentant I nous, 

• effroye nos entendemens quand nous fommes 

cueillez du atteints de quelque maladie , on 

©nfeuelis dans le fommeil , en telle forte qu'il 

nous Çç-mblç bien^ffiiuuent que nous voyons

t\ LVCHîTII Ci ni. Lite. j. f. 

ilf. Ndtd fit ^ an contra, nafcentibus infmuctur : 

Etfimul intereat nobifcum morte dirempta '; 

Au tenebm Orci yifat, yaflapjue lacunes : 

-rf» pecudes alias diuinitm inpnuetfe : 

Ennius yt nofter cecink, qui prima? amœno 

• DetuUt ex tfelicone perenni & fronde coronam 1 : 

•fio. Pergenteis Ital'às b om.ntùto qux dard clucret. 

Etfî pr^tetea tamen effe A chernfia templa 

Ennius œternis exponit yerfîbus cdens \ 

J$up ç neque permanentdnimk 3neque corpora nofhd *} 

d à ed quœdam fmulacra modis pallenfia rtûris. 

. jzj. Vnde Jibi exortam fewper-jflorentis Homeri 

Commémorât•^ètiemÛcrumas •' & fundere falftf, 

Cœ'piffe, CT rcrum naturam f expdndere diÛif, 

£)mpropterbene cmmfuperis de rébus hâbenda 

Nobis efl ratio $ folis lunœque. meatus 

"ïjo. £^ffidntratione% gr qua yi quaàue l gerahttk ' 

In terris: tumcumprimis rationefdgaci, • 

Vnde anima xatqueanimé cùnflet nature, yidenûm i 

Et quz res nobis yigikàlibus obuia\ memeis 

M Iraver.liK h Sfcexv.q.fcipfi. vd!g. jiominum. tfide ind.Omnitj. 

omniU-n & .poiitiùm. e Puxant nonnuîli hos duos verfus effe 

Ënnij. fàlfo. certè _ Maçrobius in ea non fuit opinione lib. €, c. J. , 

d Hic 4. î. a. abe£ maïe. Macrob. e Sic oiim hifc fcript'um didici 

y. c|. m ai. eflrundere. t Exponere c|. -1. / lamb. g.çaantîîr inf. tL 

. Vide ludit. g lm-îè. $€ iticj.

% 

$ T. LVcn.fcT ïi CAèL tii. î- ( 

Terrificent7 morbo ddfeÛis, fomnoqut fepultis : 

Cernere yù yidedmur eos, dudirêque côrim, i|f • 

Morte obitd quorum tellus dmpleétiturofpt+ 

Nec me A animusfdllit § Graiorum obfcura repertd 

D ijficile inltijhrare Ldîinis yerfîbus ejfe : 

JldtdtA notés yerbis pmfertim cum fît dgendum, 

-* Propter egefîdtem lingm:, gr rer*»f nottitdteni. 

f 4** 

Je d m* me Twtw tome», Cr c fperatd yoluptas 

Suduïs dmkhidc qûemuis d efferre Uborem 

Smdet \ & inducit nofles yigikre fertnds, 

J$hfe*entein diâis quibus, ^r quo cdtmine demum 

Ciard tu* pûfsim pr^pdndere lumind menti; I4f f 

Ses quibus occultaspznitus, canuifere pofsisi ' • ' 

Bunc igitur terrorem animi, tenebrdfque neceffe eft 

Mon rddijfolis, neque lucidd teU diei 

Difcutidnt, fei »4wne JjjfreciVf % rdtioque j 

Principium e hinc cuius exordidfumet9 

I î°' 

Nnlldtn remènihilogigni dàuimtusynquaml 

Nihil de jîppe itdformidf) mortateis mntinetomneisÈ 

tûhilo JjjhApdmnltd in terris fîeri ^œlofietuenmr: 

ffgP** Jjjhprum opemm cduffks nulld rationeyidere ^ 

Poffnnt ; 4c jîeri ctinmo numine rentnr* ' I îf*. 

^Mtf ©^ rw, Tî yiderimus, nihilpoffe credri 

De nihilo : tum, quodfeqmmurjam reâius inde 

Perfpiciemus \ f CT Twwfe queatres quntqm credri ? 

« ïca hàbenc v. i manu farmifqoe dcftrijtà. net mtitati defcet, Yi'de 

indic 6 Hoc ettam conqueçitur Manilius & Cic c Ita lego ex v. 

cft autem imkatus Epicurum • qui ad Pythoelem fuumaic sif^îrliv 

J*, &c in yuîg. q. fpeébûa voluntas. qua in le faepc variatum eft» 

lut 44. 8. 4 Sic r. c. vulg. petfeac. # q. c, cuins foûtCs / ? C» 

le

Lnl ttyKt ÙiLyckMcf.' . J 

W« & que ndus entendons ceux de qui la terre enferme 

fes os. 

Mon efprit ne me trompe point quand il me 

perfuade qu'il eftmalîfé d eclaircireji vers La- Vàmu^ 

tins les recherches obfcures des Grecs ; princip»- té de la 

iemcnt quand il faut vfer en beaucoup derert- ,an g u « 

contres des termes inuentez, à caufedelapau-- **"** 

ureté de noftre Langue & de la nouueauté de la 

iào maticrc * Voftre vertu neantmoins, & l'efperanûe 

' «l uc «conçois de ioiiir de la douceur de voftre 

amitié, me perfuade que ie feray capable de fou* 

tenir quelque labeur que cefoit, & me {bllieita 

pour cela de veiller les nuids les plus ferenesife 

pour chercher par quels termes-choùî«, 

« par quel beau tour de vers, ie pourray apporta 

^«««"wewf * voftre efprit pour le rendre 

" «pabie de pénétrer dans l'obfcuritc des fecrett 

de la Nature. 

Ileft donc necenaire de châtier cette erreur 

*ç ces ténèbres de l'efprit» à quoy U ne faut employer 

ny les rayons du Soleil, ny les traits briU 

lantsduIour,maisbien l'image delà Natureanec 

- la raisô feule,doù nous àuros d'ibord ce Principe 

• fo- que, e chofe ne fe fait iamais de rie. La crainte „. - 

seftteileme'temparéedel'efpritdetouslesMor- £'£5! 

tels, que de pluficurs chofes qui fe fôt fur la terra rie* ' 

« qui fe voyet au Cieljpource que les caufes n'en 

Pfuuenteftreconnuëson tient qu'elles prôcedéc 

•Bf. dvnpouuoir diuin. Mais quand nous aurons va 

que nulle chofe ne peut eftre créée du néant, qui 

eltl opinion que nous fuiuons , nous découurfi 

rbns nettement les fuittes , & de quoy Ôc coramenttoutes 

chofes peuuent eftre formées 4w 

qu d toit beloin de recourir au miniftere de»

$o 1ET. IIVJII Di Lv en. se if. 

ÏJieipç. Car fi. eljes pçuupient fe faire de rietij • 

toutes fortes d'efpeces pourraient naiftre de ton- 

4^ chofes» & n'auraient pas fêfinm defêtnence, xtf

Dg ItmvM NAT. tjKjt, 1;: | 

Jft tfm ftétquê mod§ fiant operd fim Smm^t 

NdM fi de niUU fièrent; ex ©mnibm rtbus 

.. Omnegems ndfci poffit : mhilfmim mfft, 

^ Qt Emdnpnmàm twkmes§ èterrd pofffténri • 

Squamigemm gems'igr W#crej', M 

Armtntd, diqkedlimpemdes : genms 

Ifff. Ntç pmêmiidçndtbonbm Conftdre fiJerent9 

Sêd mummtur \ ferre amnes omnid poJfentf 

jjhtippeybi non ejfentgenitdlid corpora aàmt J . 

£$£ ^Jff 1 ^ 4tet re ^ M ? ^ m fijkr^ certd I 

At nuHc'fbnmibm quid cents qmqm crmntwr : 

|70. indeekdfëmri dtqueérdsinluminkexit% 

Mdteries ybi ineficmuffie gr corpmt primai 

Atque. bdc re neÇuçunt ex omnibus omnidgignii 

£h®d cerûs in rébus ineft fecretd fdcultds* • ' 

Pmterèai car y ère mfami frumenu èahre9 

|7j; rîtes .duBumm fmdi d fnddnté yidemés,. 

' ' 'Mém^ceftdfM&quidtemporefemmdremm 

f Çnm cônfiuxûnts pdtefit fiodckmqm credtur^ - 

J)um tempefidtes ddfunt j cr yiuidd ttttm 

Tué réf.. îènerds effçrt in lumims ards ? 

M : ^mdîtn\hûofierem%Çîéemrenétm: 

" ; '• - ImtmfpdWi dtqée dlimspdrtAés : : • 

à tu yef quidam. Se vulg. 9ti4or > (eu Mmm m vàfot mÉtmMif^ : . 

ëbmr^m^ àuâumMê* m ni mkûâmièjmlè. 

B 9

ïî ''T.Xv.cRiTÏî Câiti. LIB.L" 

ûippe ybinmlld forent primordid3 quagenitd$ *~ 

Concilio poffent arceri temport iniquo. 

Necporro augendis rebms, fpatioforetyfus 

Seminis ddcoitum9 çnihiloficrefc ère poffent. . 'fgfi 

Ndmfirent iuuenesfubito ex infdntibuspdmis : 

E terrique exortd repente drbufta filtrent. 

Jguorum nihilfieri mdnifeftum efi : omnid quand® 

PduUdtim crefcunU "W pdf efi, femine certo : 

Crefcendbquegenus ferudnt, yt.nofcere pofisis fja. 

JH^mque fua de nuterid grdndffcere, dlique^ 

Mm àccedit, yrifine certis imbribus ami 

L^nficos nequedtfœtus fummitteretettus: 

Necporro fecretdcibondturd animantum __ - 

Fropagarc genus £ pofsit, yitamquetueri* " ; *9f? 

yipotius multis communid corpêra rébus 

Multdpmeseffe.ytyefbisekmenîdyidemusl . . 

Jûam fine principih ylbm rem exfiflere pojft. 

Denique cur hommes tdntos mtura parare . h 

Nonpotuit * b pedibm quiponmmperydddpofffkt ^GflÈ 

Tiranpre, Cr magnos mdnibus dmeUere montes, 

JlfultiQue yiuendo yitdlid yineere ficela: 

Si non materies quid rébus redditd certd efi 

> CignunSs, è qud confiât quid pofsit o riri? 

'^-îhiligiturfieri de nihikpojfe fatendum *H:t ^ ZQ^ 

U fofftt ê Takf dtainciu; fitffli gIfUfcf. ni* TBimift • in s. 1»%% 

fc PliKt - " . ,

f>- ' IB I. LIVR/B DE LVCRECI? h 

. principes qui portez à s'aflombler pour la gêneration, 

n'en puflênt cftre empefchez'pat quelque 

temps fafchcux, nulle -efpace de durée ne feroic 

i8j. point auflî requife à faire vn'aflèmblage dcfc- 

Y mence pour l'acroiflèment des chofes,fî elles pou-' 

'noient croiftre du néant.- Les jeunes gens fe formeraient 

en vn inftant dés leur enfance , & les 

Atbriflèaux fortiroient bmfquement de la terre: 

ce qui ne fe fait iamais, comme l'expérience le 

150. démontre allez : mais toute$«chofes croilïènt peu 

. ; à peu d'vne femence certaine : & en croiflànt, elles 

gardent leur genre.De fqite, que vous pouuez 

conoilbre corne elles augmentent, '8c comme elles 

font nourries de leur matière propre : Adiouftez 

à cela que fans certaines pluyes de l'année, la 

terre ne peut produire fes germes gracieux-, et 

tpf. que fans la' nourriture, les Animaux ne peuuenÇ 

ni croiftre ni multiplier j en telle forte ^ù*H cfk 

bien plus à propos aeftimer que plufieurscorp^ 

font communs à plulieurs ebofes, comme nous 

voyons dans les mots piufïeurs lettres qui en font 

les elemens , que de s'imaginer qu'il y en ait aucune 

qui puifle exifter fans principes. Enfin pourquoy 

la Nature n*at>eile pu rendre les hommes fi 

grands qu'ils fuflènt capables de palfer la mer à 

200. gué ?û forts ? que de leurs mains ih pûfïènt arracher 

les montagnes f ôc d'vne vie fi longue» qu'ils 

pûflènt aller au de-là de plulîeurs fiecles, fi cen'eft 

qu aux chofes qui doiuent eftte produites, il y a 

vne certaine matière , de laquelle dépend ce qui 

10 j. on peut eftre iflu ? H faut donc cbnfefler qu'il n'.y 

a- rien qui fe puifle faire du néant, puifqu'Vne fe- 

.c- .mence eft neceflaire aux chofes, afin qu'elles 

' puiflcûC cftrc produites! & mifes.au jour» - * 

B iij ,

U ii-I. LIVRE Dp Lvc4isc|. x 

Enfin puifque nous voyons que les lieux cultff 

ne* valent tieapcoup" mjeux que ceux qui ne fer 

font pas, & que |a main 4u laboureur rend k 

pioiflbn beaucoup pluç abondante queÊe ne finit 

f k champ eitoit n egligê t i\ eflt aifc de iuger que dans n ^ 

•fa terre font contenus les principes de^- croies 

guenou^ attirons cfcbors^qii^nd nous yerfqrisles 

guerets auec le foc en labourant I4 plaine,. Que s'il 

B'y en auoit pqint 4u tour,vqus verriez que km 

noftrç labeut toutçf choies viendroïent beaucoup 

tRieqx d'elles-inefme; • A quqy qn ' peut vy 

tfeft* a- • < ^° 1 ^ 9 U 9'h Natuié diflqut 4ececbe£toutes 

Sewtî; " chofes on fe^ premiers cqrps,.& qu'elle n'en redujfc 

• v ' 4 ' ' sucunc ç}ans le(icantf.. Car s'il y auqit quelque 

çbofe qiqrtê Ue 4e tqqt point » il n'y a rien qui ne 

periftM qui ne $ s étuanoiIiften vn inftat deuant les 

|euxipqurçc qu'if ne ferait popit necéfl&ire. qu'il y 

tuft aucune yiolençç pour »ire la feparation des %\% 

parties* ^ pour en qrifer \zs liens. Mais de ce 

l|ue toutes ebofe^ (bqt Cqnftfuitès dyne femenço 

confiante, iuiques à ce qu'yne fore© arriue qui feçouc 

extérieurement, ou qui pénétrant aq dedans 

par les petit? vuides fait 1^ diflolqtiqn, la Nature 

âe foofte ppirit que l'on en ppiflè venir au dernieç 

tneanttlfement. ; v • 

Que'fi tout çequql$ge éloigne, 4 e nous par iif*. 

\z vieille!^ ef| entièrement éteint par l'aneantifïêmente^ 

Umtïerê.i D*qif yicpit que danstoiis- 

|es genres, tjtdmimbk Venus ramqne a fa lupiiere 

toutes les efpeqes d s aqimauxs & que la terre 

Sieré de la 4luemté * lès nourrit & les alimente, 

onnaot à toutes leur arment fçfan leur patate/ 

|> s ou vient qqe lés "fqurçes perénnes maintien- XJQJ 

cent en. cftat la mer & les ftcipcs de Joiif COUB£

î)E RIRVM NAT. tijif i; 

géminé qudndo opms efi rébus, quo qmqae ereau 

Airisin teneurs pofsint pmferrierdùrds^ 

Pêflremo^ quomam incultis pmfidre yidemus 

.} . CUIIA hcd, &> manibus meliures 

niàfltun 

intente 

€ reddierfétus \ 

« xo ^' EJfe yidelicet in terris primordid terum i _ 

jQnt. nosfecundas yertentesyomereglebds, 

Terrdique folum ptbigentes, c/mor ddortus^ 

Jjhepdfi nulU forent/f hofiro fimqudtqm Uborê 

, . S ponte fut multbfitrimeliorayiaeres. 

* ! f • #*c dccedit$ yti qukque infud cetpora rmfnm ^j^ â ^ 

Diffoludînàtura, neqk'e ddnihitum interimdtres% *** ' "^ 

Mamfi quld mortdle 'i cunBwpdrtibm effet} 

Ex ocnlu res qtkeque repente ereptd periret3 

Nulld yi foret yfm d ei3 qux partibm eim 

Zio, Difadium parère, h& nexusexfoluerep-offetl 

•^jpd nunc, aterno quid confiâtfemine quxque | 

Dénec yis € pbitt^ qux res dimrberet iau % 

Aut intus penetretper inanid, dtffohidtque^ 

Nuttius exhium putimr ndturd yideri% ^^^^ 

ilj. Prœtered, qtidttumque yetufidte dmouet a A dS^^ 

Si penims perlmit%confumens mdkriem omnemi 

Vndtdnimdegenus d generàtim- in lumindyïm 

Meduât Venus} aut nduBum dxddld tellus 

4jo. Pnde'dlity dtque augetigenerdtim pdb'uld prjebensl 

Fhde mdre9< € ingenui fontes, exfernk-fie htigè 

t 

vide'i 

êm* Y«- genera^n»" ^ AX> ingénia 

B iiij

Y 

ïf T. LVCR-ITII CAR.£ In. I* 

Tbmimfuppedmnt ? fynde atberfidempdfcit f \ 

Omni A enim S débet* mortdli corpore qudtfmt^ 

Infiniu

IEI LîVRB DE tvcuici; 1% 

:- -Comment la Région etheréeeft-elle capable de 

rcpaiftre les Ailres ? Vne durée infinie dans le 

tcmpF, & les lours paflèz deuroient auoir des-ja 

coniutoé'tojlt ce fau'il y a de mortel Qge û dans 

ce long efpace, & dans les iours partez, les cho~ 

^y. fcsdont cet Vniucrs cil continuellement reparé» 

ont toufioprs fublifté , il faut certainement 

u'elles foient douées dvnc nature immortelle; • ' 

S 

, n'eft donc pas poffible que quoy que ce foit 

retourne iamais dans le néant. 

"_ Enfin il ny a rien qurnefuftdilïbut par vne 

£.0e mefme caufe & vertu , G vne matière éternelle 

n'entretenoit naturellement les liens qui l'attachent 

plus ou moins dans les diuers fiijets : car 

certainement â ne faudrait pour y fuffirequ'va 

. feul trait de la mort, pourec que fi de toutes les 

chofes qui font, il n'y en a aucune qui foit faite 

de corps éternels, quelque violence! que ce foit 

-çn deuroit Incontinent diflbudre la ftruâurcj. 

i4y. Mais parce que les liens des principes font dif- ' 

femblablcseneuxmefmes, & que la matière eft 

éternelle; les chofes demeurent dans l'intégrité 

de leurs corps , iufques à ce qu'il (è trouue vne. 

force proportionnée à chacune pour en dillbudre A . „ 

le tiflu. Ainfi rien ne retourne au néant : mais par y^ tgj} 

la dilfolution toutes chofes retournent aux corps fets de 

de la matière. ' la pluye. 

Les pluyes periflènt- en apparence, quand le, 

ifo. père d© la Région etherée les précipite dans le-, 

leindelaterre, qui c&hmcrc commune. Toutesfois, 

les moiffons en viennent plus abondantes, & 

' les rameaux des arbres en font verdoyans. Les ar-fcres 

mefines en deuiennent grands , &{pchar-r 

gent de fruits* De-là font nourris les hommes 8t,

14 ^ 1E I.ifv^.i DE LvcREcrf ' 

les animaux. De-la f?ous'voyons les villes ïoyeu- *#? 

. fes florir par vu grand nombre d f enfuis»& les fo-,' ' * 

refis épailïcs refonner de toutes parts au bruit d V' 

ne infinité'doifeaux: De-làles belles appefantîes" • 

• par trop degraMTe » tombent auec ioye dans les 

pafeages fertiles, & de leurs mammelles pleines, 

.vne blanche humeur diftile inceffàmtnentXe feu- ^ 

ne troupeau qui veut s'égayer, bondit d'vne jam- " 

be encore fbiblcfelon que fa tantaifie l'emporte 

pannyles herbes tendres après s'eftïreaffbuuyje' 

Iai$. Ainfi toutes les chofes qui fe voyent ne pe^ 

plient donc Jamais, puifque la Nature mefmc re- " 

pare toufiours quelque chofe par vne autre, & 

qu'elle ne permet pas qu'il y ait rien qui s'engendre, 

linon par le fecours d'vne mort eftrangere, 

Or poifque f ay enfeigné quç rien ne peut eftre ; atfç; 

crée du néant, & que les chofes engendrées ny 

font tamais réduites; c}c peur toutcsfoïs que vous/ 

- commenciez à vous défier do mes promefles;de ce 

que les Principes des chofes ne fe peuuent difeer- ' 

ner parles yeux ; écoutez maintenant quels corps" 17a?: 

il eft neceflaire que vous reconnoifliezvoiis même* * 

dans les chofes,& qui ne peuuent eftreveuës Pre-' 

mierement la force du vent frappe la mer auec 

*i-fcw.impetuofité: elle ahbat les grands vaiOfeaux, 8c 

pouffe les nuages. Quelquesfais en parcourant les 

campagnes auec vn tourbillon rapide, elle couche 

les arbres par terre : & auec des fouffesqui zm 

renuerfent les forefts,elle étonne les fommets des 

monts. D-'oà vient aiiffi que la mer en cil tellement 

agitée , qu'elle en cil furieufe parmy les; 

bruits menaçansek fes vagues'émues. Ainfi- le* • 

vents font donc des corps imperceptibles, puis? 

qu'ils baloientlancer, la tçrre, & {es nuées#1

&?R«ft*ttNAffLiB*Ç \ H 

^f9 pinchtdê^fbespmfufiarertyidemisi ^x>\ '" 

* Fmndàftmqm noms dmbus canm undique films* 

fiine h ftjjkpeatdes''pingm perpdbuUltfd . 

Corpwd dep&mm : tir eandtns uB-ms humw • 

. Vbmbm mmdt Sftentis. hme mondprdes- • ' 

* ° m € Anibus infirmés temrdskfàmper herbm 

Luêtjdêewmw menus *'pmcuffk noueëds, 

M^difjmrpmimspfreumipacumûeyidenmr:. 

JjhidnS dlêmd-tx alto nfiàt.ndmmi\nec ipBam 

Mon gignipdMuri nifi morte, e ddiutd dUem* 

iltff. f Nmc dgeps^ quôniam docuimhilpoffi credri 

Bemh[o:n€ijmiiem^mtdddniklmtreMO€4rii. ' * 

MeqmfonetdmmcmptesSffidereSâb: ' 

.J^fod mfimmtomUs rerumprirmréd cermi 

Accipe pmtertd, qmmrpord utte necefe eft ' 

|70j Confinait ifse in rébus nec pofse yidm* C«fpii 

' Principe® yentiyisyerberdtmcàa l parut* 2 • . V*"*> 

Jngemifqmmitmuis^ @r wéihdiffem ' Sîr 11 " 

Jnterdum tdpidoptrcurrens turbine campes ' -De Veajtrbonbusmdgnis 

h ftemh, monttfque fuprmm t©. " " f 

17f- Sikifra^syexdtflabris ; itdperfumdcm • 

• Cumfnmim%fmuitqmminacï murmurepontm] 

Sunîigimryêminîmirumcorpmdotcd: 

J^f fmre ^ f** -terras^ ftt déni fie nubik cxk 

s Xtzyet.hb. Iqalcfam €©d«^fe». cSic&vef. lib. & Scaorofi 

yulg. artubiif: 4 Ita ratiope mocus fcr$Ç. vide indicckn. vulg.perfulfa. 

« lu vcc. lib. quidam tcàè. Lamb. adàttam. etiam reâè. Jè4 

àihil mato-. / la vit. cosUpc quodamjage» tes quoaiatat A acm polie 

fr. D. n. neqee res gunttai ad nihil reHpcaii. & quidam yet. quasd©,. 

g Autitalag.autaIiudlator.nam.vecc.omn. Jubcnc f ©rais. Maniil.poiKum.aif.iuîlg. 

A ÛBfe» MajuJ, *

îf T. Ivc'itïtiï CAkïTXïI.>Î2 

F^tmm , acftAitoyexantid turbine rdpîént. 

>JVk rdrionejluHnt dUd , ftrdgemqmepropdgdnt: 

" iSÇ 

^mm cmn moBsdqUdefenur mmtd repente 

aluminedbunddnri)9 qmdldrgis imbribusdUgtf^ : 

Afontibus ex dltis mdgnm decurfus dqudi, 

Frdffnimà€ûmciemfimdmm9drbufldqfiemtdJ 

. Nec yaUdtpoftuntpontesyenienris dqum 

FlmfsSitdM tolerdre. itd tndgno turbidms im^ri 

Molibus * inœfrens ydUdis cum yiribm émmi x 

Ddtfonituttkumo flrdgcm, yobdtque fub yndis 

Grdn4idtfdXd9Tttitqud' 

**J • 

k quidqmdflvâibm obftdt. 

^$ic iptur debentyenûqmqueflamind ferri; 

JQ&, yehti yMlidumfmmeu, càmprocubuere : 

Jjhtdmlib'et in pdrtem matant res antè, rmntqtte 

Impetibusxrebris : interésm yertice mrto 

19&* 

Conripiunt, rdpidique € rotanti turbine portant. . • 

" ' ' ^mreemm dtquê eëdmfuntyemi corpordc.tca : Z 9Ï« 

J^mndoqtiidem fdÛis, oc d moribus : amuk mdgnh 

Âmnibus inuemuntur, dperto corpùmqui funt. 

De ùèùm e Tumporro yarios remm fentimus adores : 

fc, calo- JVfc tdmen dd ndresyeniêmes cernimus ymquam : 

K 

>g°- Nec cdBdos aftus mimur : necfrigora quimus 

cet " $T UT ;oos 

p**t ocuUs : nec yoces cernere fuewmt : 

JîZê tdmen rnnma corpored confkre ntceffe efi 

Naturai quonidmfenfm impettere-pôffunh 

À Ma vet. quidam tMw 9c preflii». fa al. vct. 8C ©ma. vyîg. 1IMM$ 

m vct. coite*. v. jmnis : Dat. &c b Quidquana. c Ita veti 

l&tyiidamYtt. rapiaôque. lanib. rotantia» comra Mb. vet. d Ita. 

fejrè iïb, vet.In va. guibufdam m®fiH% & i»vulg. f Qum» . . • î

LB & LïVK-ï^D.B Lvcnïcï? îf 

Ciel , ic que par vue sapidité furprcnantè., ils en- 

. ; . traifnent tout ; Et au refte ils ne coulent point & 

r iSo. n augmentent point leur fufio, d'adiré forte que 

l'eau dVn flcuue paifiblc,. quand tout d'vn coup il 

eft augmenté- de pluyes • & dVn débordement 

prodigieux qui delcend des fautes montagaesj 

Elle fait rouller des portions de foiefts & des.mti8y." 

bres tpus entiers j De forte, que les ponts loBdefe ^^ 

ne peuuent foûtenir k violence de l'eau qui abojr- ^Ni 

de; & le flcuue enflé par les grandes pluyes-, Ce. 

Jette auec vn effortnompareiTcontrelcsri^îiilles " ' '' 

obftacles qui s'oppofent à là furie. 11 rauagc: tout; 

en Autant vn brjuit terrible,; jroulk ipus Ces vlgue* 

^les.peïàns rochers, le précipite rudement-, en* 

quelque lieu qu'il Ce- fafle dek. reiîrtançc.à (ba. 

290. impetuofité, C f -eftâinfisdis~j% que -les vents doi- 

•' ueht porter lpips foufle$.r klquels ne plus" ne 

mpips qu'vn- -flfuue rapide, quand.ils s'abbaiflèiifc 

contre terre,iettent çà& là-devant eux Ic?cho(ca, 

qui & rencontrent, & les kncpnt. par des .-effort» 

-redoublez, & quelquefois les enleuentp^r; df^ 

"tourbillons furieux * & les- emportent jutcw-i 

*5f. ûoyant. C'eft.pburquoyvif maintiens .encore^ 

que les vents fonCdes corps qui-ne fe difi»enneaË 

point, veu qu'ils imitent fi parfaitement îcFltlpu-, 

uemens &. les.,rauages quic font les flcuucs d&* 

" bordez, qui fontfnanifefteçienf des Corps», ; ' \ 

Adioâtonsàrcek que nous'fcntons'de%pdcijrs^ Ci 0 - 

diuerfês, lefquellet nous ne voyons kmais i#pço-;-| r$ 

|00. cher du nez ; nos; yeux ne font pas capables; de dif- \ ^°jjj 

cerner ny le chaud, ny k froid.: & nous ne Corn- ,froid fc 

mes point accouftiuiiez de voir k voix :, * tdNuteijde la 

. ces-chofes nmntmoinscQnfî^mtneçel&kcmeiit ¥@ix ! 

in nature c° L T^% 9 P?fiE§? 1 u *^3 •? *S£fRll

if IIILIVRI DB LreftsCt? 

affecter les fens : c* rien ne peut toucher.,, nf 

«lire touché que le corps. Les véHcttlens-qui feint î°fi 

déployer fiir le bord de la met'Jk rempltflenè 

d'humidité i Jt les nifefine* fe delleichent au Sdietl. 

Cependant on-lie toit point comment l*Hdtnidité 

F a pu pénetiMr > tvf comment là chaleur 

l'en a pu chaflèr. Geqiiicft humide fefeparc donc jté} 

en de- petites parties' qiie les yeui ne peuuent 

ia • . nullement àpperceuoir. Et de la mefme forte» 

àteti. a P rcs b reuolution de pluficurs anlnées ,. l'anneau 

1 * qui'eft'tif doigt fé dtrriitiuë par deHotl* àforcedd 

fc pàrttfr i là cheute fréquente d'vnt goutte d'eau 

cane la pierre i te (bfe de la charrue'-} -qui cil: dVii . 

fer aigtiis'âppëtMle dans Ici guereti :• nous soyons- $iQ.. 

les pauei dès rues foùffifir quelque détriiiient par 

les pieds du vulgaire ; & les htatteaux d 9 airaîn qui ' - 

(bntMi portes, de# toaifcns des Grands * font'- 

^féïquevïètà force d'aiioîr fellé tëuehet par ht 

donneur* de bon-ioéè | & (far le* pifltns. Notft 

Soyons donc diniinuèff. tdutes cestrhofes-là i puiè" 

l|u'cltcs : fouflrent-*' éèt détriments Mais les c6rpt£*a-, 

qui s'en retirent en quelque fcrtipiqii© ce foit ; la 

Wattir* enuieufe,"né nous a pas permii dç les yôiit 

8tce-quelle ddniiëiîfeç les fours i aux chofesquî 

troiflfeet peu 1 peu j nulle petfpidkite des yetrit 

m-le'(falîroitàpperéèuQir; ny èe-diiè perd in- $ij2 

{eBÛMmnèntkômthkîtieàlkfkïi^c, ou cequi- 

fe deflfeiche pat là maigreur $ ' n f ce qui fe re^. 

éàntie des rochers peifdans fur la. mer » quand ilf 

• • font rongez par le fel qui aiguife l'appétit. Çeft 

doncitiêc des corpi niipcrtèptibleâ que la Ni-' 

turc fait; toutes chofek 

' • • Aurefte tçutes ' choftk rie fimt point dVnc ffs^ 

tpétwfërcllt enrieraneat compacte* jreàreor

fa. Denitfie ^^Bifm^fm^nJînMtêriês V^ 

_ .inpdrUsmtkrpdftes méptïgimr m$mw *9 ' 

'P®* ^msëcuËmlhpofumtdUpmyidem L . „ 

JÇgnetUM * mMmsfèhs ndtumbns mmi te in di- 

JnulmmênhfMëêmmrhébêMdQ: ' gito,, je 

• ÈtîÏÏki^tiÛpidémmiMiymMSdrmH- «Ç 1 ?!^ " 

Ferrmsôcadtèitmfëtyùmirmdmisi 

'î*î 'Smm^tidm^îptéi0deirmyMfmm • . 

SdX€d€©nffi^mwsîmmp^Mp^krÀm4- • 

«fiÂi m^wtf- " f dçmasQftt'mmit 'émnmn$ • •. ' ?. 

. Sdtpefdktmmmtû^f^î^^^wmk^ .v'.' vr 

Mac igimmmM«*iim. k 'fi4iàdgmid, m mimm\ ' . 

ï*o. Siâft£OÉtpmd^t,idMm^l^^ ftofa,: : 

Jnuidd € pménfk fpmm • m»fé îdmSi '. .., •' '.. 

Pofbràho* epidZ€timfê€ dits, mmmqm nh& • -'• ' V. 

-îi PdMËdMmfrémi3mderdtim-£tefctte càgénii' • ' - 

NulLpQttfl^mîmm4%ks€§làtn$diMin. • ^ 

"3*f• JVec jtam» ftéamfif £êm mammefmtfmnû ^ *, 

JV>c, Hwrr ffee bmpmdmt ytfiopJtftX4penfk] ' 

Jjjwi dfmfieamiitdntin^mfisrejCeTmm ifofdS 

Corporibusctcisigitiirndturd f gerit nu 

Nectdmmyndifêecorp^rtdppdtdtiBenmr j)C j ^ 

3Jo. OmfddndmtdimmfêttfimttbmindMi m. 

f Noni. ftiûlùago. mâtt. # quidam candeftti. îcà èéiam ïfonint» 

à Sic vit. codex, non y «tus, s mulstim. Mardi « Extra** 

é Sic cQtûcûum dattes fcripfi. in lib. ferc « lint. c quidam vct. i£ 

Vulg. piascludtc. il %3£*i»e« t PoUcc. /tcâi» gcrivJWB » f *

S? T. L'vcksf ii CAMI" t.t'a. ïi 

^mdùbi cognojfe in multis erit y$ile rébus : ' 

Mecfîneterrdntemdubkdre 9 &° qudsrete femper 

Defummd rem*! » &*'' iu>fhis Sffidere diéis* 

Jjfmpropter locus eft intâÛus, iridne, iMCdnfquel • - 

JÇupd fi noneffei9mlUrdtfontmqueri ' • jîf» 

M es poffenti %drkqm ofjiçium & tpuïd c^rpùrum exftàt9 

Offîcerê3dtque®bfidrt$ idih'omnitmporeadefset • • ? 

Omnibusj hmd i^mr'quïdqudm prêcêdere pofsetp /. 

trmcipium quonUm '-cedendi nulld ddtet res* 

jttnuncp9r'marUi g

ïgi ? it y a du voide meflé dans les chofes., Ce qu f it 

imus fera très- vtile de fçauoit en-- beaucoup.- defij 

jets-, & vous empefehera délire toufiburs.- douteux 

i> de: enqueranf touchant l'èfliat gehcral-des* 

cEofes,& de vous défier de mcs< dilcoursi* li y-adonc' 

vn v-uide,..tfn- lieu'quï : ne_fè toùche'point,& 

Jjf, qui n'eft-point temply; Qjie s-il : ii-y audit pointdû-tout 

de vuide *• il n'y'a.nullc- raifdn-d'eftimer 

3uè quelque chofe fe pûftmduuoir' :: car'l'officë'ii 

corps- qui. eft d'bccùper. & d empefcler» fo : 

BMcontxeroit:en : touttetnps-&:partoiJtf, Se rien 

iie?pourroit auâncer,-. pource* que , nulle , cEofe:tic 

pouttdtt. donnet aucun; lieu-* da céder;fapa 

. Nous voydnsdeûaiitnos;yeux: plufîeûrs:-chd*- 

£es- qui- fc meuuènt diûetfemieiir pour' des raifbn§; 

différentes i;dani« lefrtn'ers»>fur latcrre-&'au.Ciel». 

IcfqtlelleS' s'il» n'y' auoit point de vuide*,* nç.'fe^ 

rdientpastant'priuéës:d'v-n:mb.iiuementfoijciéux^ 

jj|j>;» quelles; nd'feroient'poiiït du: tout: engendrées:*' 

pourcc'qtlèâlmMtfcrfe!pour:cftre , tout à tait edm^ 

paâierôuiE&te pdiht'eu'dç'mouuemtnt d*àillbuxs:- 

Encoré- 1 que 4 les^ ctrdfes* femblcnt' folides , il* eft: 

gdurtantnettlTaii:equrvo\is4èsconfideriez:com^ 

mf dbu&Sdfyn-cdrpl- qpreft'.'ratc:. 

i Les» eaux: fluides* coulent au: tnuiers' des' retf 

}||jpê etitesiflcdkn^lès*cauern.es> :i lespierres- degou-- 

/ tenCj &" Uâlinlent fê difperfc infenfiblcment par 

touclc^curps^dè? ranimai'': les arbrifleaux- croififcnmatpotwmc 

lèurs^fraits en lèur.fiifon^.pourctP 

quclburndurttiture qu'ils' tirent'par la racinc'r «!&> 

randien^tduteJèùteteiiduë' par- leur trortc'&"paÇ 

Itarmmtaûx.:; la- voix fe glifle entre les lieux 1er*tibz%: 

dt ffetcanfpdrte au trauors des: dbfture* de» 

Saifqp^;. l^ôidl' rigoureux pénètreauffi'iufijput

ït L i I. L i v R i D E L v c R ë c ë7 

dans les os, .ce que vous ne verriez point arrioer JJJ," 

s'il n'y auoit point de vuide, à trauers lequel les * 

corps peuffènt palier, Enfin pourquoy voyonsnous 

que des chofes l'emportent au poids fur les ' ^ 

autres, quoy que leur maflène foit point plus 

grande ? Car fi dans vn amas de laine, il y auoit 36b." 

aidant de corps que dans vne malle de plomb, le ; 

poids de Fvn & de l'autre feroitpareil, pource 

que l'office des corps eft, de porter toute chofe en -g 

bas y au lieu que le propre du vuide eft de n'auoir j 

aucun poids , De forte qu'vne chofe qui n'eft pas ! 

{ >lus grade qu'vne autre & paroift neat moins plus 

egere, fait voir qu'elle contient plus de vuide: & jtfy: j 

au contraire, ce qui eft plus pefiint démontre auilî I 

qu'il a en foy plus de corps, & qu'il contient 

beaucoup moins de vuide au dedans. Il y a donc 

dans les chofes ce que nous appelions le vuide, lequel 

nous y recherchons diligemment. 

le fuis neantmoins contraint de preuenir vne 37 Q *â 

©bie£fcion que quelques-vns font fur ce fuiet^de 

crainte quelle nous détourne de la vérité. Ils difent 

que les eaux cèdent la place aux poiflbns, qui 

dcspoîf- £c mcuuent & leur ouure vn paflàge fluide,pource 

I'CM. a qu'en nageant ils quittent des lieux que fonde 

©beïflante occupe incontinent après, & qu'il en 37c. 

eft ainfi du mouuement Se du changement de 

lieu en toutes les autres chofes, quoy que tout 

•ftit remply. Mais cette opinion eft très fauflè: 

-car'où' eft-ce que les poiflbns pourront auancer 

fi les eaux ne leur donnent de l'efpace 1 Et les eaux 

.où pourront-elles aller, lors que les poiflbns ne 

-pourront plus marcher ? Il faut donc priucr de 380J 

mouucment tous les corps, oubienilfautauoiier 

ûil jr a du vuide dans Içs choies , a la faneur du^

T. LYCHETïï CA&I. LIB.~£' if 

j. Tranfnolitantirigidumpernundt frigm adofsdi *~^ 

d Jhéodsnifi manié fmt$ qudpofsent cùtpord quaquef 

Trdnfire$ hdudylld fieri ratione y idem è 

DeniquecurdlidS dlïu pmfldre yidemus 

Pondère res rthus$ nihilo maiorefgurd ? 

J £o. Ndm fi tdntumdem eâ in Lnœ g-lombre j quan iunt 

ë Corporum in pkmbo èfcuntamdein pendefe pdréflî 

Corporum officitm eft quonidm premtrè omnid deorfurû: 

Contrd dutem mturd mdnet [me pondère, imnis. 

Ergo quodmdçnum e/î aque, leuiufque yidetur , 

|^î- Nimirnm plus efse fibi decldrdt indnis. 

A> contmgrauius9plus infe f Corporum epe 

S Dedicat, (pmulto & Vdcui minus intUshdbéreè 

Eftigiturnimit'um, id qmd mionefdgdd 

Jh*.

tgi t. Lvëkif it CARI. Li»..£' 

* ykdeinitium primum cdpiatres qudtque mouendil 

Poflremo dm de € cùncurfo corpora tata 

- Si cita difsiliààt j mmpe aer ofàne necepe efl $8fl 

ïmter corpora quod d fiât, pofsidat inane t 

Isporro, qudmuis circuM e celcrantibus auris 

Confluât \ hdudpoterittatoe'nyno témpore totum 

f Complere fpatium : nom primum quemq. necepe ej£- 

Occupet ille IûCMM, deinde omnia popideantur.. ï| ; éi 

Jjhwdfi forte dliquis3 cum corpora dipiluere >, 

jTumpMtdt idfieri, quia fe condenfeat aer y 

Errah namyacuum * tùnc fit, quod non fuit antèys 

Et repletur item* yaùtum quod conftitit antè*, 

Mec tdli rdûone potêft dènferier aer *y 

j j£. 

Mecpidm poÇset^fmeinanipopet, opinorf, 

Se ipfe in fe trahere, gr pAïùs ' conducere in ynum.. 

J$h4dpropter qmmuis caupando multamoreris; 

Epein rtbminane9tdmen fateare necepe eft-. 

jifukdque praterea tibipopum coMnemorando-- 4Q€Z. 

Arpmtenta,fidem SÛis h contradere nofiris t 

P'erum anima fatis me yeftigiaparmfagaci 

Sunt, pet qm poÇsis cognofeere cetera tûte* 

Mamque canes yt montiudge perfepe ferai 

titrions inueniunt imeÛas frunde quiètes, 40 J:- 

Cumpmel * infHterunt vefligid certa yiait 

Sic *> aliud ex alto per te tute ipfe yidere 

Talibus in rébus poteris, cacafque latebras 

Infitmareùmnis, %j- yerumprotrahefeindcè 

à lu iretf. qmâim aL vett- Primum fade inltium. quidam vef* Inî* 

tanii fie ita vulg. uulê.videind. e lu leg. puto ex vet. lib. vidsmâ- 

4 quidam vet. faaac. quidam liât, nia le. e denfaaribus vecc* 

îndam. / l£a coaie&ora duù.us feripfî. voîg. compleri. vide lad. 

I mm» kHoc in'vec lib. iaueei. vide md. Lamb. coasjrâdeifj 

i Sic fit «L wjllccciiic. ap^ k YM« ml: D* jvâ§> aM,

'Lx I. LIVRE Di LVCRECE? Ij§ 

•quel chacune ait dequoy commencer à fe mouj8f,-tioir. 

Et puis poféque deux corps plats & polis 

f vu fur l'autre viennent à eftre fouaainement fe-» 

parez, il eft neceflaire que le vuide (bit dans feutre-deux 

auant que l'air y fuccede : car bien que 

Jair 

trouue aux lieux citconuoifins du bord, 5c qu'ea 

fuitte il auance vers le milieu pour occuper le 

tout. 

Que fi quelqu'vn s'imagine que Pair fe çondenfeau 

mefme moment que ces. corps fefepa*. 

rent ; il fe trompe fort : car alors il fe fait vn vui-» 

» de qui n'étoit point auparauant, mais il fe rem- 

-- plittaut-auffi-toft.; .& par- cette" raifon, l'air ne 

" peut fe condenfer : & quand il le pourroit, i'efljme 

encore que fans le vuide, il ne pourroit fe retirer 

de la forte ea foy mefme , ny ramaïlèr toutes 

fes parties enfemble.' C'eft pourquoy quelque 

retardemét -que vous apportiez en cherchât d au- 

. tresraifons, il faut que vous confelBez le vuide,' 

400. I c ^ ous pourrois encore alléguer plufîeurs preuuestres-pertinentesfurcefuiet 

; mais ces chofes; 

ont des-ja efté recherchées d'vn efprit alfez curieux 

, pour vous donner à connoiftre le relie de 

•vous mefines.Car tout ainfi que les Chiens trou- 

40f. uentauecle nez les repofées des Beftes des mon-» 

tagnes dans les forts des bois, quand ils fe (ont 

misvne fais dans les voyes : Ainfi,én de telles ton* 

contres vous pourriez induire affèurément vne 

chofe par vneautre:& mémes,il vous fera facile de 

pénétrer dans les cachettes les plus (ombres, 

.ûren^toeôrnfrUYcritc. Çûe fi vous n'çflftj

ïo LE L LIVRE DE LVCRE-CE 

point pareflèox en la recherche de cette vérité, ô 410? 

mon cher Mcmius,& fi vous ne voulez point vous 

éloigner tant foit peu de là connoiCance, ie vous 

Ja puis promettre bien aifée, & ma langue allez 

dilêrte, verfera d'vn fein fécond de fi grands torrens 

de l'éloquence que i'ay bus à longs traits 

dans les grandes fources3 que i'apprehende que 4 r f» 

la vicllleflc ne fe gliflc pluftoft en no^ membres, 

& qu'elle ne brife pluftoft en nos corps les liens 

de la vie, que toute l'abondance de mes raifons, 

fur quelque fujet que ce foit , puiffe eftre portée 

par mes vers itjfques à vos oreilles. Mais il eft 

•temps de reprendre le fil de noftre dïfcours. 

le corps * Toute la Nature donc qui eft par elIe-meGne, 

&k fui- confifte en deux chofes, le corps & le vuide. Ce 4 2 - 0 - 

de, dernier eft le lieu auquel toutes chofes font logées, 

& dans lequel elles le meuuent : 'Se pour le 

premier qui eft le corps , fon exiftence eft afsez 

prouuée par le Cems commun , fur lequel fi la pre- . 

mierc créance ne fe fonde, il n'y aura rien à quoy 4 z ft 

nous rapportant, nous puiflions prouuer par raifbn 

la moindre des chofes occultes. Au relie s'il 

n'y auoit point en la nature de lieu ny d'efpace, 

qui eft ce que nous appelions le vuide j ny les 

corps ne feraient point du tout, ny quand ils 

feraient , iamais ils ne fe pourraient mouuoir, 

comme nous venons de le montrer cy-defsus. 

Il n'y a point d'ailleurs de troifiefine Nature ^jG; 

imaginable que'vous puillîez dire eftre entièrement 

détachée du corps, ou qui foit feparée du 

vuide : car tout ce qui fera iamais, fera doué de 

quelque quantité foit grande foit petite : & où il 

fera capable d'attouchement , quelque foiblet & 

petit qu'il (bitjcn ce cas là,il accroiftra le nombre „43f *

T. LVCUTII CARI, LïB.T XO 

410. Jjhtod nifipigraris, paullumê a feceffcris ab re\ 

Hoctibi de pianopojfumpromittere Àfemmi, ' 

Ffque adeo largos b baufim defontibus magnk 

Lingua -meofuauis diti depeÛore fundet $ 

Vt yerear3 ne tarda prias per membrafeneâm 

4Tf# Serpat, &> in nobu yitai clauflra refoluat, 

ûàm tibidequautsynareyerfibmomnis 

Argumentormnfit copia mijfa per auris. 

Sed mmc 'tam répétant cœptum pertexere diêisl , • 

Omnis "W efl igiturptr fe natura, duabus 

410. € Confiftit rébus, nam corporafunt; & inane, 

H haud fyfquamfita corporapojfent 

Efse9 ncque omnino S quaquam diuerfa meare : 

la quod iam fuper a tibipaullo ofknSmms ante* 

420. Prdterea mhil efl, quod h pofsis dicere abpmni 

Cor pore feiunÛum, fecretumque efte ab inani > 

J%uodquafitertiafit ê numéro mmtanpertd. 

Namquodcumque erit, efse âliquid debebil idipfum 

Augmine y el grandif yelparuo denique^dnm fit : 

45f. Cuifitaâus erit quamu'u leuk, exiguufqke \ 

a Sic ver. & poftulat fcntentla in aî. fi. quidam ver. abfce(Tcrîi£ 

h Ira malitn eu m vet. & im'preûlonib. intclligit fontes Epicuri.nani 

•quicl effet, hauftis fontibus? Lam6. tâmen ex vet. quodam legk ha»uis 

d. £ amois. Ac ûcLueil. quantum haurirc an 'mut Mulàruni 

c fontibus geftit.& inf pag. 108. 9. e Ira ex ver. .quibufdamfcripfivide 

mf. 3 j. 20- vulg. &alij vet. lib. Çdnftitit in rébus, non m&lè 

vide ind. Conduit, d Cui vel qui. iâ eft» quo. * Sic redè Lamb. et 

«et. lib. vulg. animes. / Quaquam. g quidam vet. quoquam. êc 

lia Marull. h Dicere pofsit, vet. quidajn f. dicier » vej diçi pofsit. 

LVC faprà y. 15. î Ica vet. lib. in viilg. reruin. k AliucL 

C «iii 

Corpus 

& îiianc 

cfle .Mtura 

rc- 

Tertiara 

Qâioram 

nullâcffc

m T. 1-vcR'iTii CARI. XSB/X 

• Çorpomm dugebiî numerum,Jummdmque fequetwa 

S in înmâik crit3 nulla de pdf te quod ylldm 

Mmprohibere quedt per fe trdnpre-medntemi 

Seilicethoc idem, ydcuum quodinane yocdmufl 

ft^ttrtdperfe qmdcumque erit, dut ftciet quid9 .440f 

AutdUufungi debebitdgentibmipfumi 

Jim erit) yt pofsint in, eo tes efse, k gerique* 

. ^jitfdcere grfungifine corpore mlUpotefi tes : 

,-jNfec prœhere lomm porro3 nifiindne3 ydcdnfque» 

Erg® praterindne, fir corpprd, tertidperfe -44ft 

Nulh pote fi rerum in numéro ndturd reUnqui, 

^tc$fUdtfubfenfuscdddtylbtempore.noflrps\ 

JV>c, rdtiane dnimi qmm quifqmm pofslt dpifci. 

Jfdm fmcnmqm cluent, dm hu camunÛd duabm 

Mebus ed inuenies 5 dut horum tuent* yidebis, 4^% 

Coninnâum 'flid3_ quod numqudm fine ptmicidH 

Difcidi 0 potis efifeiungty fequegregari: 

Pondus yti € fdxis9cdlor dignibusJiqMordftdi, 

'Td6hts corporibuscunétifiintdflurindni. 

jSeruitium contra, libertds^ diuitiaqut, 4ffr 

PdupettdS ; bellum9 concordid\ ceterd, quorum 

jidutntu mdnttincohmis ndturd, dbituque ; 

_ Htcfolitifumus, y t pare fi, euentd yocdre, 

Pc tcm- «fempus item perfe nontfi\ fed rébus db ipfis 

" * Confequiturfenfus.trdnfdêumquidfiiindtuo, 4^°- 

Tum qu>t res infiet 5 quid porro deinde fequdturt 

JMfC perfequemqMdmtempus fendre fdtendum % 

•$, Hxe verl£ -'fcfipcurt • rt de fyp. fsepe. .Manilî. corporepm 9 al 

torf#orrs» &c b lia ©mues lib. yp êc in£ res -n quo quxque £erun« 

fur. êc îîioif pcrfpiccre vt pofsls tes geftas. gerl » id cil mouori. Hanc 

îpm îca confirmât laè'rtius : ¥bi ait Epkorum docuifle, «» § *trtp 

§Tt misions f ffrt -»«âii"r J > ûmrm9 ÙKhm x*r/^rir fur»»

Xi X Xtvmi DiXÎF.e'iiwBT. iï' 

& fera mis au rang des corps, ou s'il en eft incapable 

en telle.forte qu'il ne puifse empefcher au* 

xunechoïcdepâfserauttauersdefoy, ce feraco 

•yuide que nous appellons'lieu priué de corps. 

,440. -Au refte, ie diray que tout ce qui eft par foymeftne 

: ou fait quelque chofe, ou fe prefte à 

d'autres pour agir fur foy , ou demeure capable 

de contenir, & de faire mouuoir. Mais de faire 

quelque chofe & de patir, rien ne lo peut fans élire 

corps, & il n'y a que le vuide feul qui puifTe preftçr 

de lieu pour cftré logé ou faire quelque chofe., 

44J. On ne peut donc laiflèr dans le nombre des chofes 

vne troifîorfme Nature qui auec le vuide & les 

corps s exifte pat elle^mefme , ny qui tombe lamais 

fous les lens* ny que la taifbn fe puifTe auornement 

imaginer. Car toutes les chofes qui 

^r0# paroifient, ou font Jointes à ces deux-cy , 011vous 

yerrez qu'elles ne font rien que des accidens.. 

Celles qui font jointes ne peuuent eftre éloi-. 

gnées ny feparées dufujef, fansie ruiner entièrement, 

comme la pefaiïteur au caillou, la chaleur 

au feu, la fluidité a l'eau, l'attouchement à tous 

les corps, l'ipeapacité dcftre touché au neantJ 

4jy. Au contraire, la leruitude, la liberté, lapauuretc, 

lesrichefses, la guerre, la concorde ,& lerautres. 

chofes dont l'approche ou l'éloignement laiflêla 

Nature dans ion intégrité, c'eft ce que forti 

propos nous allons accoutumé d'appeller acci-,. 

dens. 

Quant au Temps, il n'eft point de foy , mais". . 

4^0. c'eft vne fuit te du fentimcnt ou connoiflànce jcsJL^qu'on 

a des chofes , fçauok de ce qui eft- pafté, 

qui eft prefent ou qui eft à venir : Et il ne faut 

point s'Imaginer qu'aucun puiflqlcntk ou çoo»

ïï LE I. LIVRï Di LVCR!CI. 

ceuoir le temps, comme quelque chafe de feparé 

du mouuement ou du repos des choies dont il. 

faut fe donner de garde, que quand on dit qu'He- 4^f. 

lene a cité rauie , ou que les Trôyens ont elle 

vaincus, nous fuyons obligés d'auouer que ces 

chofes fubfïftent d'elles mefmes , là 'où les 

hommes de ce temps là, dont ils ont elle des accidens 

» ontefté emportez par l'aage qui ne re- 47^>* 

nient iamais, eftant a conlîderer que tout ce qui 

cft feit,peut eftre cenfé accident ou des chofes ou 

des lieux. Enfin s'il n'y auoit eu aucune matière 

dans la Nature, ny point de lieu , ny point d*e£ • 

pace dans lequel les chofes fe font ; jamais le feu 

a Alexandre qui s'alluma dans fonfein pour l'amour 

de la belle Helene,n*euft embrafé celuy des '4?ïcombats 

fameux de la cruelle guerre qu'il porta 

dans fon païs : ny le cheual de bois, par vne effuiîon 

de Grecs qui durant la nuiéfc fortirent de (es 

flancs, tr'euft.point bruflé la Ville de Troye, dont 

vous pouuez reconnoiftre que généralement 

toutes les aéHons ne font point chofes qui fubliftent 

d'elles mefmes comme les corps , 8cne(c^ * 

doiuent point auflî conlîderer comme le vutdc, 

mais pluftofl: comme des accidens du corps & du 

lieu dans lequel toutes les chofes fe font. 

Au refte , les corps font en partie les principes 

des chofes, & en partie ceux dont l'exiftence dépend 

de l'aflèmblagc des principes : mais nulle 48c, 

violence ne peut corrompre les corps qui font les 

principes: pource qu'ils font dotiez d'vne folidité 

Inuincible: & à la vérité, il femble.bien difficile 

à Aroire qu'on puifle trouuer dans le monde au* 

cunç çholè d'vne parfaite folidité.: car le tonmut 

en tombant 4u .Ciel » pafle mçfme au m-

T. LvéRB'Tii CARL LIB. I-- ii 

Semotum db rerum motu3 placiddque quiète. 

Déni que Tyndaridem raptam 3 belloque fubdâds 

4

:aç 'T. l'veÏKTii CARI. 11|. T. 

CUmor yt de yoces : fermm mndefàt in iffîe % ÀQ^ 

Difsiliuntque 'feroferuenri fdxd ydpore: 

ê ConldbefdÛdtus rigor émfobnturtflu: 

TumglddêS * dtmpmmd deuiBd liquefck : 

Fermdndt cdlordfgenmm, penetrdlique frigts* 

J^mndo Trttwnque> wdnm retinentes pocula rite, 49{* 

Senfinmsmfufolympbdmm^refuptrnè.. ' 

Ffque ddeû in rebm foBdi nihil effi yidetutl 

. Sedqtdd yera tamen mûo% naturaque rtrum ' 

Corn, ades, pdkck dmm yerfibm expediamm, 

Sotiém Effeeés^ ^€ f@Udù; dtque dtterno cw^m confient î°^« 

^- : Semind qm remm, primorSdque effe docepw i 

Fnde omm rtrum nunc confiéefumma credts. 

Principio quofddm duplex ndtum dudrum 

Difsimiles rtrum Imgè confidre repertd efi , 

4 Cûrpomm, stque loci, res in quo qmqmgifmtMr: joy. 

Effe ytrdmqttefibi perfe, purdmqm necejje efi. 

Ndm quammqm ydcdt ipdrimm M fiod indue Troc4W0.fi 

' Corpus €é mon efi : qud pwro mm fit tenetfe 

Corpus, fi yacusm neqmquém confiât imne* 

5 une îgtturfeUds, dcfim imni corpora primd* fia 

Pmtered qmmidmgemim in rebm indue eflM 

jtfdtenam drcmm foUdam confidre necejfe efi s 

Mec res ylla potefl yera rdtione probdri 

C&rpore imnefuo cehre% dtque intus hdbere, 

Si non, qmd cohibety folidum conftdte reUnqum* fif« . 

Jd porra nibil effep@tefix mfiwmteridï 

'û T»¥.lih.«Ierîffiie.lii qnulem fefo îttmmizs vt in vulg. è Sic optimè 

In ver. quidam in qutbufiU. Cum îâb. quidam yulg. Tum. MaruiL vc 

YUle. Qma lab. malè. e Sic reaè vct. lib. MatulL 9i ?ulg. atli. 

ë lu Yœ, lia feCtmi MamUiC Immh.cQïfom,

- E*E Etvâr i)i:£venici: j$ 

450:. uèrs des maifons fermées „ comme auiîi le .truie 

& la voix : le-; fer rougit, dans» lefeu* t &. les. rochers 

fc bnilfnt pr vne ardente- chaleur., La.' rigueur 

de for fe diflbar » &Ia gkee-de l'airain. Je* 

43ff'.. delïèrre & fe-fbnd : park flamme; Ee chaud;&; lefroid 

pénètrent l'argent „ puis qu'en» tenant va. 

Yafe à la main,-. nous-fèntonsl'vn oui autre a- me*. 

fore qu on y; verfè de;fëau ; : tant; il. femblcque 

parmy les- chofès om nepuifleaflètiKt'qu'il y ait: 

fao;. xim de folide;, Mais pource que; lai raifcn: & 1*1* &&? 

nature des- chofès. nous, contraint: d*idu©iier-lc: dc : 

contraire, foyèx; attentifà.mesditëoutsv, tandis; 

quâuec peu- de» paroles. i& vous; prouuecay/qu'il! 

Jj a des chofes» douces'd'w corps folide &.petpe*< 

Cuel, qui eft ceque- i'àppdle le$> femences ou? les; 

prmcipes,descli'ofes.donttoutcét.VMuers.aicllé; 

oafti, 

Ptemietement^pôutte^ 

ÎPi« dechofes. fortdifTemblables»,celle: dm corps;&: 

celle du lieu? dans Jequel toutesies choies, fe font;," 

il eft: neceflâire:qud:Ëvne: fc l'autre.- exifte- très- 

>ure-par/elle-mefme-: catem quelque-endroit que? 

J 

Hpaee/demeure*dcfcrt, •( coquenousappellons, 

vuidè; là: il.h'y.'a point de-corps-: &:en:quelque* 

endroit quele: corps; foie: contenu- %t Ik à) n'y a 

|f0). point deyuide*. 11 y a. doncdesxhofes folides,'de. 

•dès premiers, corps, qui' font; fans-aucun, vuMej 

Bailleurs,.pourcc que dans-Jes chofes engendrées. 

il* y a:duvuide, ileft*'neceffaire•qu > i^yaitautout• , 

vne matière folide-f, & il n'y a point de raifom 

r 

-{wirprouuer que quelque chofe- que ce foit 

|ifé'puifle cacher le vuide dans fon corps, Se leçon- 

-tenir au dedans*fi vous n accordez que ce qui le 

-contient cil folide*. Or.iUfy a que k foui affin^f

%4 LEI. LIVUBDB LVCRèCê' 

blage de la matière qui puifle contenir le vuide? 

La matière donc qui conlifte en des corps folides, 

peut demeurer éternelle, &,hors d'elle le 

refte Ce.diflbut. Que s'il n'y auoit rien au monde p,o.* 

de vuide, il faudrait que tout fuftfolide, fi d'autre 

codé il n'y auoit des corps folides qui rcmpliflènt 

tous les lieux qu'ils occuperaient, tout 

ne ferait rien qu'vn efpace vuide deflitué de 

corps. Il y a donc vne diftindion réciproque en- f *f • 

tre le corps & le vuide, pource qu'il n'y a rien 

d'ab&lument plein ni d'abfolument yuide. Il y a 

donc des corps folides qui par leur plein peulient 

diftinguer Fefpace vuide. Ceux- cy ne fc 

.peuuent diflbudre par aucun coup dont ils foient 

atteints par dehors, nyeltre aucunement pêne- fjoj 

. trez, & en fuitte refous, ny en aucune autre manière 

élire menacez de ruine, comme nous Pauonsdes-ja 

fait voir cy-deflùs. Car fanslevuidt, 

rien ne fe peut froiflèr ny rompre, ny couper en 

deux, nyreceuoir de l'humidité, nymefmes le 

froid fiibtil, ny le feu pénétrant, par lefquels 

. toutes choies font détruites. Et d autant plus que W w 

le compoféenferme de vuide, d'autant plus auflî 

• tombe-il • dans l'infirmité de la corruption quand 

il eft heurté. Si donc les premiers corps font tellement 

folides qu'ils ne contiennent point de 

yuide, comme iel'aymontré>• il eft neceflàire 

qu'ils foient éternels. 

Au relie, 'fi la Matière n'euft efté de toute 740.' 

éternité, il y a long-temps que le monde ferait 

aneanty, & tout ec-que nous voyons, ferait tiré 

du néant. Mais comme iay enfeigné cy-deflus 

. que rie ne peut élire créé du neât: & ce qui cil eft-' 

- gendre ne fe peut iajnais réduire au néant , il faut

T. LVCRBïX! CARI, IïB, I. 14 

Concilium^ quod inane queat A rermm cohibere* 

Mdtenes igiturfolido qux corpore confiât, 

Effe œterndpotefi, cum ceterd difsoluantun 

ï 1€) * Tum porro fimibilefset, qm&d inane vacant} 

Omne foret folidumznifi contra corpora h cens 

Efsent, qua locd comparent, € quœcumque tenmnt 

d Omne quod efl fpatium, Vacuum confiaret inane* 

Al ternis tgitur nimirum corpus inani 

fif. Diftinélnm '/?•; quoniam nec plénum nauiter exflat}—.^ 

Mec porro Vacuum, funt ergo corpord e certa, ~*"~^ 

jSK net porro penitus penetratd retexi ; 

S3°- Mec rarione queunt dlia tentata labate : 

Idqmod iam fuperà tibi paullo oflendimm anûl 

Mdm neque conlidi fine inani jpofse Videmr 

Jjhtidquam,necfrangi,nèc ffindimbinafecando: 

Mec capere humorem, neque item manabikfrigms9 

fjf. Ntcpenetrdlemignem>quibus omnia conficiuntur: 

Et i quo qmque magis cobibet res intus inane , 

. Tarn magis his rébus penitus tentata labafcit 

Ergofifoliddsac fine inani corpord prima 

Sunt} ita vu docui -, fint bac aterna9 necefse efi* 

J40. Pratcna, nifimateries aternafuifset, 

,Antehdcad nihilum penftus rts qutque redifsent : 

De nihilo h . quoque nataforent, quœcumqm Videmusl 

A t quoniam fuprà docui nibil pofse credri ——~ 

Denihilo; neque quod genitum *fl, ddnihilreuocdri: I 

s Itâ lib. vet. inane sérum, id eft» in quo res gemmer » fup. 14. si 

& ita femper loquicur. yulg. reôutn. pefsinie. 6 Ira ver. lib. fera 

omn. vc & mox. Marell cacca. & itâ quidam iib. & omn. vulg»ferè» 

quod tamen inrepfit ex aliislocis. vide caecus in indic. & inf. hac 

' pag. lin. zx. no. 19. e quacumque vet. quidam, d Hxc veruT. intcrpunûio 

vacuum inane femper rocat. -eexea. /feindi. gLamb. 

quam:contra lib.omn. h Ira reftê quidi îib.mquibufdâ vet. quz natAf 

quac tanta, quse rata» faepè quse pro quoque pofitum cil » ob notas; 

& F.pro a. ace mucandafcciptiira cft:exlocoin£xfc-Siai»vHle inf.£S.

lj; tl tvc-aiTtit CAftiî. tti: E 

.Ejê immortah p rimordid cor pore debent;. 

Diffolui quo' àuseque fiepremo • têmpore popinfo 

JMdteriesrptjuppeditet rebm reparanais- 

SuntigtHrfoiïtUprimor&afunpIicitate ; • 

Wecrdtione qtitUnt'alia fèruatàpet*uum,.. 

.7 f 4^4 

E'&infinito ikm tempore res reparaît* - 

* D inique fi nuÛam finem -nattera paraffet ' 

Trangmdu rébus ; iamtorpora materiai 

|foîfifque- 

k redaàlaforent; éuofamentepriofel, 

tri nihil exillisa'certo tzmporepofjet ' 

Cbnceptwn,ptimnwn-'atatiiperuadere- € fineml* 

JSàrn quiduis ciiius diffolui pope yidemus, 

£fuam ruffûsreficf: quapropter;.làng*'diei' 

infini* €tM 'anteaâi 'temporis omnisfJfi 

^mifri^petadHm'S^rbam^SfsbtitemqMe^ '. 

& îiumqudfnrelliqmrepdmn'timpore.fQpttt. 

Ai nunc nimîrum • frdngendi rêd-dttdfihix-- 

Certa manei, qmmam refcïrtm^qmmqêytdkmtès^ 

Èifinmfîmm^mrdtimtimp'omirebms: 

Store, quibÉspopintdtuit&ntin^rêfioremu 

f£&V 

Boc dccedit, ytï, fblidipima : materiai* 

Corpora quant confiant, poftintïdMenofnnioreddï> 

MolUat qu* 

jj?$ 

e fiantair, aqtu^terra; yapores,, 

^J*o paîio fiant, gr -quaki ' feumquegerantur:: 

jddmiflum quoniam fimuï efl in rébus inane.: 

Ak contra fi molUafintpriwmrSaremm^ • JJçOD. 

m? Perperam MatuIIus huneordiaem cbnta'vdÎi&'Ctaîtijntitai^ 

tat. quod & alij maiè faut IccucL k redaâa. . c.Ica oma>- ftrè.*.vtt. - 

quidam tamen florem. quodcriam re£hiincft»ifedexalus*locisin* 

xepfîlTe vkletur. vide fîmïlia inf. ^7.11. d Ira Y. quidam • la al. quidam 

Réllqmo id aunquam. vulg. Id ounquam lelïquQi •-fiynfy

të I, LivR'ff fti LvCAiei " if > 

f 4f. que les principes loient des corps immortels, au& 

quels fe puiffènt refoudre à la fin tous les conipo* 

kz , dont il demeure vne matière pour réparée 

l'état des chofes* Les Principes font doc fblides cm 

fço # leur (implicite : & ils ne peuuent. autrement 

•qu'en furmontant la^durée de tous les ficelés auok 

elle- capables de réparer les chofes de touto 

eternité.Enfin fi laNatore nYuft point ordôné des 

bornes en la dilleftion des compofez, les corps 8c 

la matière, feroient éteins dés les premiers ficeler 

jyj, qui enflent tout confumé ; De forte qued'eut 

rien n auroit pu cftre fait dés vn certain tempsr 

pour .arnuer a la dernière perfeftion de l'àge,d'autant 

que nous voyons qu*vne chofe Ce peuC 

bien plûtoft diffôiidre, qu'elle nefe peut réparer: 

& la longue du éed'vne infinité de iours des lîecles 

partez 5 agillànt toufiours dans la confufioifla 

& dillbiution dc?ce qu'elle auoit commencé de 

#^0s diuifet, n'auroit ïamaîspu reparer en la fuite des 

temps ce qu'elle aurolt démoly. Mais à prefesit 

• nous fommes contrains cf.aduoiier qu'il y-a de 

certaines bornes à ia diuiflon , puifque nous 

toyonsqu'e âque chofe fe repare, & qu'il y a 

des temps limitez aux chofes pour la génération* 

dans iefquels elles peuuent atteindre à labeur do 

- wg*- . . - " v ' 

ctff. Adjoutons à cela que les corps de la matière 

citant très-folides, toutes chofêi pourront eftr* 

rendues molles»en tehe forte que Tait* I eau» là 

terre &le feu en pourront cftre faits» comme 

aoffi tout ce qui en quelque manière peuteftrt 

engendré» pourec qu'en iiiefine temps» il y actevuidemefléparmi 

les chofes. Que fi aucoeirair* 

§y©. les principes eftoieot mois, l'on ne fçaoroit roi)

ii II I LiVKfc Dé LYCRICé. 

dre laraïfon de la fermeté dont les cailloux & le 

£©r font produits , pource qu'en toute la nature» 

i n'y auroit point de fondement fiable par Icuel 

elle puft commencer, les principes font donc, 

3 

ouez d'vne {implicite folide * & toutes chofès • ; 

peuucnt d'autant plus montrer leur fermeté ëc J7f» 

vigucut. que îafïemblage de leurs principes eft 

plus étroitement prelîc 

• Enfin d'autant qu'il y a dans les chofes vne 

borne pour croiftre, & pour iouyr de la vie,. & 

qu'il eft ordonné de ce qui eft au pôuuoir de chaque 

choie par les alliances" de la Nature, & de ce j8#. 

. qui n'y eft pas*'.(ans que rien fè puiflè changer, attendu 

que les principes demeurent toufiours dans 

leur intégrité-,- d'où vient auffi que les oy féaux de 

dilferens plumages montrent touk des marques 

iffêâées a leurs efpeces ; il. faut pat confequent 

que toutes choies ayent le corps de la matière 

immuable : car fî les principes des choies fe pou- fSfi 

noient changer de quelque façon que ce foit, M 

feroit incertain de dire ratfonnablement ce qui 

' ferait capable deftre. produit, & ce qui ne le fe? 

toit pas, comment la puiflance eft limitée à chaque 

choie, & comment il y a vn terme fixement 

-artefle, fans quoy ny les Animaux en gênerai, ne 

pourroict point fi fouuent reprefcntcr comme ils yp*J 

x fonrdans leurs efpeces, la fucccffion, la nature, 

les moiwemcns, la façon de viure, & les mœurs-de 

leifts-patens. Maisdautant que le délicat fommel 

in premier principe ne le peut dilcerner par nos 

fens, pource qu'il eft fans parties, Se .qu'il Confîftc 

• envne ; naturetres*petite, & n'a iamais efté fepa- j ^ 

Ecmcnt,&à part foy, ny no le pourra iamais eftre, 

-" fttAifie qt* s it«ft i* première Se, extrême partie

Wrnde queant Valida filices 9 ferrumqm credri9. 

Monpôteritrdtio reddi : nam funaimwmw 

Principio fundamenù ndtutd cdrebit. 

Suntigttur fo'lida- polkmid fimpUàtate ; 

Ï7f• jj^wmm condènfn magis omnid canàliatM'- 

Jrtari p offunt i validafque oflènderevirerî 

D eniqùe iam quoniam generdtim reddi fa fne 

Crefcendirébusconfiât 1Vitamqut * tuendh • ' . 

Et quidqmque queantperfœdttd naturaï, ' • . 

j8o. Jjhtid porro nequedt, fdncïmm quândoquidtm exfidti 

Nec commutatur quidquam, k quando omnid confiant^ 

Ffque adeo, Varia Vôlucres Vt in ordint cunÛa; • 

Oftendant maculés x générales-. d - corpor^ in effh • 

Immmabile materiœ- quqjue côrpks haBere 

S%- Dbbent nimirum, nam.fi primérdia, remm,, 

Commuiafi dliqtu poffeht rdtibne e reuiBdt • 

Incermm qmoque iam confier, quid pofsit oriri^ 

Jjhridnequedt, finira potefiàs denique citique. • • 

J2£d nom fit ration&9vtqueabè terminus fficreaiç 

f50; ffec totiesJwjfentgeneratirh fieâld referh 

Natkrami motus i viéum, mort f que parentumï • 

Tum porro9 ëwniam èxtremum tqûoïufqut caametê 

Çorporu efl aliquod^ nofiti quod ctmerefenfus 

Iam neq/Ueunt j id fàmirum fine pdfiibufcxftat'i.f&1* 

h - - Et minime confiât ndturainèc fuit Vmquam '• • 

ferfefecreiumsnequepofibdc^MVdkbit^ - 

g téhendi. i'quiri. ^ Sic Icg. lion, genit*VW& M mox»geiienffai 

4 corpprc. £ ttkm» elle* vc luprà 11. &x. & iutf. £1. 15/ e Isa yec. a}. 

ruriuâia.. fYÎJçfup. pag*}- 11. Acinf.iîi.n« £ E* quoiufcraê ifecc» 

ont Colique ; vt ex quoi* qu©d> fag, f*i|'Uçs£l : ndc 61 iAf. $€» 14. 

104. j.f.,^.D

S? DB RBRVM NAT. LIB.L" m 

* Alrerim quoniam *fi ipfum parsiprimaque gr ima] ^Ê 

Inde dii£, arque aliafimiles ex ordine panes. 

jlgmine condenfo naruram * çorporis expient. 

Jjhm quoniam perfe nequtmt conflarr, necejfe efi ôo#' 

Hère, e ynde queant nulh ratione reueBi. 

Sunt igirurfoUds primordidfimpUàtdie: 

Jê mimmisflipara cohérent panibus arte9 

Mon ex yBamm conuenm conciUdta, 

Sed nmgis tternapollcntid fimpBcirare : éop 

Vndt neque aueUi qmdquam, mpque deminui d iam 

Concedstnatura, referuans femind rébus. 

Pnetereâ ni fi mtmnhmm\pdwijfitmd fMque 

-Ccrpora cqnttabunt ex panibus infinitif. 

Jjîppt ybi dimdàdt pdrtis parsfemper babebit tf 10. 

J)imididmpdrtem, necres tperfinietylla\ 

Ergo remm mterfumnmm^mimmdmque quid fefcitf 

Mon erit9 >f difient, nom qmmmsfmnditus omnis 

Summa fit infinitd'3tdmen3 paruijfuma quafunt, 

EM'infimtis confiabunt panibus aquè. ftf* 

f JÇjfoiqmnidmratioreelamaryera9negatque 

Credere k 'poffe animum: yiêus fdteare neeeffè'fi 

Ejfe ed9 qudt nulUs iam prédira partibus rxfienr, 

Mt mmims confient naruraïqua qmnmmfunt9 

Mis quêque effe ribi foUda arqueaîerna, fdtmdmm. •

LE I. LIVRE 'DE LVCRECE; " ' : 2? 

dPvne autre cbofe5.& que d'autres & autres fcmblablcs 

parties fe fuiuant d'ordre acheuent par 

leur aflèmblage ferré la nature du corps : & pouriçoo 

ce que toutes ces parties ne font point capables 

de Ce maintenir par elles mefmes fepatement, il 

eft neceflaire qu'elles foient jointes enfemble fi 

étroitement qu'elles ne puiflènt aucunement fe 

détacher d'entre elles mefmes. Ainfi les premier! 

corps qui font donc folides dans leur /implicite, 

£0, ont toutes leurs très-petites parties, très étroite* 

ment liées entrc-elles fans qu'ils en ayent iamais 

elle compofez par vn mutuel concours , pour 

eftre accompagnez d'vne éternelle /implicite. 

D'où il ardue que la Nature qui re/èrue tou/ïouri 

les-femencespour la création des cho/ês » ne pet- - 

met iamais qu'il en foit rien arraché, ny rien diminué 

De plus,.s'il n'y auoit rien en la nature de très 

petit* il n'y aurait point de corps fi petit, lequel 

tfio. ne confiftaft on des parties infinies : car d'autant 

que la moitié d'vne partie aura toufîours fa moitié, 

il s'enfuit de-la qu'il n'y auroit iamais de fin: 

& il' feroit impofiîbfe de marquer aucune différence 

entre les plus grandes cfaofes & les plus pe- 

* fîtes: Et certes bien quclâmaflTevniuerfêlledes 

cbofôs foit infinie , elle ne le feroit pourtant pas 

dauantage que les plus petites cfao/ès f pource 

gte qu'elles feraient également compofées de par-' 

tics infinies. Sur quoy, puifque la véritable nuU 

fon y répugne, & qu'elle empe/che que le juge-' 

ment n'en puifle demeurer d'accord » il eft nece£* 

, faire par vne conuiAton violente que vous 

auouïez qu'il y a des principes qui/ans auok 

gtQ milles parties confiftent ca.vne nature ttes~pe^ 

. D iij

fî If .t." ilVRt BE IvG'Jttct? 

titc, maisfolide & éternelle. Que fi h Natufi 

créatrice des chofes n'auoit pas accouftumé de 

|es contraindre toutes à Ce refoudre en de trèspetites 

parties, elle ne (croit point capable d'en 

feparer aucune, parce que les chofes qui ne font 

point alimentées par des parties, ne*fçautoient

,.vT, Lv-cRfcTii Cà'EI. LïB.X"" if 

1dm nihil ex Mis eadem repdrdre yaleret ' • - 

Propteredy quid qupldgdê% ^ *' 

i Concurfus, mo«w : j&ér anje w quzque h gerunfflL 

Porro fi nulld efi frange ndis redditd finis * 

CorpQrtbuSy tamm ex

^j tV t VUR-ITII CARI Lu. I. 

Mxyerofifuntignif puroque créât*. 

Nihil prodefs et cahdum denferier ignem, 

Nep rarefieri, fi partis ignis eandem 

H attirant t quam totus hâbet * fuper ignis, haberent. 

Acrior ardor enim condttélis partibus efset » gm* 

Ldnguidiorporro difieêtis, difque fupatis. 

- Amplius hoc fieri nihil efis quoi pope rearis 

Tdlibus in caufsis : nedum yariantta remm - 

Tanta quedtdenfiii rarifque ex ignibns efsç. 

* ' Atque ht fi fddantamnifium rébus imam, . tfry. 

D enferipotemnt ignés, rarique relinqui : 

Sed.quid multafmi cernunt contraria € éfte, 

: JSt fugium in rébus inanerelinquerepurumi 

Arduadum metumt, amittunt yera yiaL 

fisc rurfnm cernuntexempm reins imni 660 

Omnia denferiy fierique ex omnibus ymtm 

Corpus-> nihil db Çequodpofsit mittere d rdpdm: . 

Aefiifer ignis yti lumen iacit, dtque yaporem: 

Vt yideas non èflipatis partibus efse. 

J^fd fi forte e y lia cre dum rationi potefse. 66$ • - 

Ignis in f cmtuftingui, mutareque corpus: 

S ci lice t ex & y lia fdcere id fi parte h repercent | 

Occidet ad nihilum ntmirum funditm ardur 

Omnis, & ^ nihilo fient quxcumque creantwr* 

fjam qmdtumque fuis mmatum finibus exit, $joï 

Continué hoçmors efiillim, qmd fuit ami* 

s If a vet. lib. .mtau Corinne defcriptl i aî|j vuîg. finis» quod Marullu* 

efl cômmentui. vide incite. Super. 6 vu!g. la quoique, e Sic « 

vet. (cripfi » In quitus erab incite» iroefTe, murfantî mulTe* .mu. vpîg. 

«Iflri. kafup.-ii. xt.corporumciTe.quid corporym ineifc. quidam 

totpotis elfe, d Ita vet. quidam m aï. vet. raptis ; son reôe" » vc ©pi- 

»or. vulg. raptum s &>natura. c quidam lu>. vna. quidam dicenr. 

/ Sic vet. îib. aoftr- mfi quod pro^mufare fetf» mutare. vulg. certm 

Hriiigit nuflèreque. & fup. i$. varlaram. g rna. b Ita ex vet. onip, 

r#«ui. quidam repercent , maljiitt tçfte Pi©. MaculL & vulg» reççycent. 

pc««K quidam vulg. ma&

LB'I. LlVltB Di LVCRB.CB." If 

pitoit.de rien de condenfer le feu, ny de le rarefier 

, Il les parties du feu auoient la mefme n^turq 

4fyo. qu'aie few tout 1 entier: car il eft bien vray que 

l'ardeur du feu ferait beaucoup plus afpre fi toutes 

(es parties eftoiét reîinies,& kroit auflî beaucoup 

plus'lentCy.fi elles feroient feparces. Mais 

hors' cela, il n'y a rien que vous ne deuiez vous 

perfuader qui fe lift, ny qui fe pûft faire en ce 

genre de chofes , tant s'en faut que ces variétés 

qui font au monde, puflènt naiflre des feux c©ng 

denfez & ratefic2, encore faudroit-il pour cela 

levuide. Mais comme ceux qui ne l'admettent 

point rçconnoiflent qu'ils tomberoient en ic, 

grandes abfurditez, ils grommeient, & éuitent 

€€o , _ s „--point 

comment fans le vuide, toutes chofes feroient 

çondenfées, & de toutes il ne s'en feroic 

qu'vn corps, qui feroit impuiflant de pouffer loin 

de foy rapidement aucune çhofe, comme fait -lp 

feu, par exemple, la lumière 8c la chaleur, en telle 

forte quevous reçonnoiflèz-bien qu'il n'eft 

point composé de parties tellement preflees, 

qu'il n'y ait point d'efpace intercepté. 

€6f. QSS. fi d'autre'cofte ils fe perfuadent par quelque 

raifon que les feux puiflènt dansJeuraCfemblage 

s'efteindre & changer de corps. Cela 

veutrfre que s'ils le font en quelque façon que 

cefoit,tout le feu généralement s'en ira au 

néant,'& tout .ce .qui fera" fait, fera fait du 

neantrcar tout ce qui fort des bornes de Ion eftrc 

6JQP par quelque changement, auffi-toft cela mefme 

Iqy cft vne mort dece'qu'il eftoit auparauant.

p • "L ê "1/ Lt fui Dï LvéiEci? 

Et partant il cft neceiîaite que de ces mefmef 

coî:g§, quelque chofe demeure en fon intégrité, 

de peur que toutes chofes ne retournent dans le . -. 

.geant, •& quedu néant l'abondance des chofes fc , 

fenouuelle. 

Maintenant donc, piiis qu'il y a très certaine^

• 

T. Lvcnï.Tiî CAR tu LIB.L ié 

Proinde * aliquid fuperare necefse eflincolume otlis ». 

Ne ùbi resredeantad nihilumfunditus omnts ; 

De nihiloque renatayirefcat copia rtrunu 

'4j\. "Nunc igitur, quoniam certipima corpora qu.tdkm 

Sumf quie conferuant ndtaramfemper eandem : 

J^mrum abiiu dutdditu9mutatoqueordint, mutant * 

tixturamres* & conuertmt corpora fefe : 

S cire licet non efse bac içnea corpora rerum. 

0o. Wihilreferret enim quidam h difcederesabire l 

Atque dêdfdtmbui^ rnutarique ordine qttxdam j 

Si € tdmen ardoris natùram cunBa tenerent•: 

Jgnis enim foret d omnimodis, quodcumque créant* 

Verum^ yt opinor, ira eft : funt quidam corpora, quorm 

I^Sj-, Concmftts motus, Qrdo, pofturd^ figure 

Effiàuntignisi mutatoque ordine mutant 

*N

.|t D i R s & v M N à T. L i B. T.- ' 

J^mo referemus enim ! qtdd mbw cernas ipfif 

Senfbm effi potefl, A qui yerdy ac fdlfa notemus ? 

Pmtered qudre qmfqtmm mages ûtnnia toBat, 

Etyelit drdork ndîumm hnqtterefoldm ; 

Jj^mm neget effi 

7oe • 

k ignh, fummdm tdmen effi relmqudt? 

t/Equsyidemremm 'démentie dicere ytrumtpiç. 

Jjhmpmpttt qui mdteriem rerum effi putd rtmt 

Ignem : d tque ex igni fummdm confîflere foffi: 

7e> 

Mtquiprincipmm gigmndis dird rébus . 

Conftituere : duthamoremqukumfêeputdrunt 

Fingtre m ipfum perfe : terrsmye crèdre 

| 

Onfnia, în rerum ndmrm yenierQmmsi .. 

"«Mdgnapere a yero € longéque erraffe yïdentur. 

Aide etidms qui conduplicantfrimordid rerum f 

Contra Aira tangentes igni, terrdwque liquôri: 

Bmpc- Etqui-4judttuêr ex rébus poffèomnid renmr, y;ç9 

dock». Ex igni, terrd* dtque dnims pmcrefcerê, & imbri : 

^ymm 

â Agrigentinutcumprmis Emptdocles efl: 

Jnfuld quem triquetris terrdrumgefsit in oris: 

J^mmfluiums circàm mdgnis dmfrdâibas

Lfi 1 LXYRI Di LVCRI CI.' ' • • ji 

ifen croit pas de mefîne ,dcs autres chofes qui ne 

font pas moins copnees qiie le feu. Ce qui mena-, 

roift très vain & ridicule : pourec que s il en faut 

700. parler fainement, à quoy nousenraporterdns-» 

nous ? Qu'efc-ee que nous pouuons auoir de plus 

certain, f Au • relie qoelqoVn aymera-il mieux 

ofter tout le relie du monde & n'yiaillcr que le 

feu , pluftoft que de nier qu'il n'y a point.de feu,- 

70 j. ôc laifler tout le relie ? C'eft. pourquoy ceux qui 

ont pense que le feu eft la matière des chofes , & , 

que la maflè du monde tfeft composée que de 

.• feu : ceux qui ont eftably l'Air pour le principede 

toute génération, ou qui ont penfé. que l'eau 

forme toutes chofes par elle mefme : ôc pjulîeurs 

qui fe font perfuadeg que la terre les engendre,& 

710# au'elle fe conuertit en la nature de toutes chofes» 

fcmblcnt bien s'eftre écartez'de la connotllàuœ 

de la vérité. Adjoûtons-y pareillement ceux qui . 

• doublent les principes de rVniuersjoignant l'aie 

' au feu, ôc la terre à l'eau, .ôc ceux encore qui $>i* 

71c. paginent que tout eft compofc de.quatre chofes.- 

• De kterre, du feu, du (buffle, & de kfhyt* . ; 

. Empedoclede laîlled'Agrigenteeftlepremier.d'eritre 

ceuxJà^ celuy que cette Ifleu £u 

ineufe a fait naiftre fur fes bords triangulaires, ÔC 

dont la mer Ionienne quilote tout autour pat 

de grands détours, arrole les riuages de fes vagues 

bleues. Les eaux rapides la diuifent desco-. 

7». Iles d'Italie par vndefttoit fort ferré. O eft lava- 

Ile Caribde, & là le -murmure des fiâmes du. 

mont Etna menace de rainaflèr encore toute & 

" r • furie , pour la reuomirauec violence de fa gorge 

7iç. aïfteufe, & reporter • iufques a^. Ciel. les. éclairs 

" île fes feu*.Quo y que cette Iflé (bit en admirait4

jp 1E I. tivni Di LVdREcà. 

à toutes les Nations de la* terre, comme elle ell 

fort célèbre pour vnc infinité de.belles chofes 

, quelle contient, & pat. la valeur des hommes 

qui l'habitent ;_ fi eft*cc qu'elle n'a rien porté de 

plus éclatant pour fa gloire, ny nièfme de plus -.y." 

lâint, de plus admirable, nf'dc plus précieux que 

ce perfonnage feul. Les Vers qu'il poùfloit dVn 

çîitot»fiafnie diuin $ ont donné de fi belles marques 

de fon fçauoit 3 qu'à peine fc peut- on persuader 

qu'il no Toit venu que d'vne extraâion humaine, 

Celuy-là toutesfois * & ceux dont nous 7jf. 

âuons des-ja parlé qui; luy font inférieurs , & 

beaucoup au deflous dé fuy.biei^que les vns Se les * 

àutres,comme s'ils euflent efté diuinement infpi- 

1res, ou qu'ils aillent rendu des Oracles, ont parlé 

plus (âintément & plus fçauamment des choies 

mal-aiféesàconnoiftrequck Pythie qui profère 

les paroles par l'organe du trepié' & du laurier 

d'Apollon i iî eft-eequ'ils ont fait nauflftage con- j ^ m 

tre recueil des principes : & tous ces grands hommes 

font tombez d'vne grande cheuté fur ce pas 

pial-aiic.. 

Premièrement de ce qu'ils reçdiueiït le mouttement 

en oftant le vuide, & qu'ils font d'accord 

de laifîèr les chofes tares & molles commd . 

fait* le Soleil, le feu, la terre, les aniotiaux, les 

plantes, fins toutesfois admettre de vuide dans 

leurs corps : puis , de ce qu'ils affirment 74$ 

qu'il n'y a point du tout dé fin en là CeSkion des 

corps : qu'il n'y à Jamais de bout en la diuifion:& . 

qu'il n'y a rien de parfaitement petit, puifque . • -, 

nous.voyonsquece qui femble très-petit à nos * * 

fcns, eft l'extrémité de chaque chofe f dont vous 

4mm -inferct que l'extremite aux- chofos q«f

% LvciUrTii-CAiLi. tin.. I. J4 

Genpbus humdnis regÎQ, vifen/taipirfk.nur > 

MebusQpimabonis s multanfunitarVlrâh yi! _ 

Nihil umm l$c habmjfe "viro pnccUrius in fe f • 

f30* Necfanflummagis., tïrrnirum ^cdrumqmyidetur. 

' Cdrmindqmn etidm diuini pe$oris eus 

Focîferdntur 3 & exportant pmcUm repertd : 

Vt yix humant vjdeaturpirpe cfedtus. 

Hic tdmen, grfupra quos diximus^ inferiores 

f) y Pdrtibus egregiè multis , mmltoqm minores* 

£H$mqtidm multahene f de dimmtus inuenientcs 

Ex ddyto- umquam cor dis rtfponfa^ dedère 

Sanêliàsy çjr multo certa r&tione magis, quarn, • 

Pythid qu-t tripode^cx * Phœbi,hûroqueprofatur; 

74°**Principiis tamenin remmfecere ruinés : 

Etgrauiter magni magno cecidêre ibi cdfu : 

Primum jjtàmQtus-ëxpmpto rébus imrni 

Conpituunpi &* m mollis rardfqMe retihquunt $ 

Aërd.ÇolemJfmmiterrm^dmmdlidifrtês: • 

f^. Net t^men dwHifient in eorum c-orpw inane #. ... . . 

Deinde quçd ommnofinem mm effifecandis 

Corporibus faCmnH neqtee pmfdm ftatt-fràgori'} " 

Necpmrfnm in -rébus minimmncmfîftere qmdqmmt 

Cumyidmmus id-extremum miufque cacumen 

7p. Effe, qmd sdfenfus no^ros minimum effe videtnr, i 

C9rucerevtp.ofiistx.h94 b .qmmmnmnqWï-: 

% quidam vtt die. ê-Ut- ©mn. Vtfms fefl; ^mâ Qmnmùrcftum 

-€(t'guidon VK. Mj^ttill. •&¥*%• quo

Il 'DE RIIVM NAîT. LîB. V 

Extnmum quoi- hdbent, minimum confifitre rebut}' 

Hue Mceik item, d quomam prim&rdid renom 

JlfoÊd coHfâtuunt, quât nos mtiud yidwms 

Effe> 0- moridli am cùrpore funditus* dtqui ?f f » 

Dtbtdtddnikiimiamrêrumfummd tmerti* 

I)e nibilùque temtd è yigefcere cepid terum* • 

Quorum ytmmque quid d yeroJdm% diftet> € hdbebdi* 

Dénde inimicdMédismuhisftmt% dtqneymem 

Ipfdfibi interfc* quatre aut congreffd pefibunt : 7 GO* 

: Autitd difugientf yt tempefldte d coaÛd 

Fulmirn dàfftigete, dtqueimbm% yentofqueyidemm^ 

Demqutqudmot ex rébus fi mnâd credntut, . 

Atquein eâS rurfum tes omnid difsoluHntitâ 

Jjhê mdgis itk queunt retum primorêd diti> 

^mm comrd tes ittotum, retroque putdri ? 

Attends gigmnturmim, mtmmque colôrm* 

Ettotom inter fe ndtkrdm tempore db ûtnnL 

Sin itd forte putds, igms> tttmqke cotre. 

Corpus, er dëtidê durée» rortmque * Uquomm % 

Nibil in tondlio naturom y s mutetiorum: 

Nuttd îibi ex illis poterit tes efse ctedtd : 

MùBdnimdnstnon eXdnimo fiMmc@tporeàytdtbou 

JjhdppefudmquidqBein «ccnuydridHtisdcerui 

Mdturdm oftendet : mifhfque yidebitur dër 

' Cum terrd fimul, dtqm dtdorcum mremdnere. 

0 M eft> quckl «?i> Lamfe. quôd iam. * Isa die maki ex quibufdl 

•et. aam virefctfe ( quad in quibufdam lib. cfl)vîde?ur inrepfiflè ex 

loco fup. vide 11.10. c quidam vec noûa,êc Lamf?. quidam, lib. 

hâbcbis. & ita quidam vulg. d Sic te&c onm. Lb. maiè ergo Lamb. 

coorta. c vec. tac lib. liquens. /Itt Libci. iamb. quid* £ quidam 

vet. catiini. 

.VOUS 

7?ô. 

77C ~

u 

; LE 1. LIVRE DE LYCRECI. .. .35 

vous ne Yoyez poîrtt, cfeft à ce qu'il y a de très 

petit -, il fe prefente auffi à dire fur ce fujet qu'ils 

©ftabliflent des principes mois que puifquenous 

v - voyons les choies moles eftre fuiçttes à naiftre fit % 

7îî- ? périr entièrement % lamafledeschofes deuroic 

incontinent retourner dans le néant» &>du neanç 

fcrenouuellef à Teftre : là où vous auez dé-ia vtt 

combien iVn Se l'autre eft efloigne de la vente. 

Apres cela, les quatre Elément? font ennemis' 

^ ^ entr*eux eii.plulîeurs manières & venins lVn| 

760. Fautre. Ceft poutquoy-, ils périront des qu'ils 

feront a(TeaxbIez,-ou bien ils s'écarteront auec 

autant de viftefle que les tonnerres t les pluyes ôc 

les vents , quand ils font pouflèz par la tem^ 

pelle. . > • 

Dâuantage, fi toutes^ les choies font créées de 

quatre principes , & que derechef elles s'y dift 

7tSj. loluent, pourquoy ceux-cy feront-ils appeliez 

plûtoft principes des chofes, que les chofes.au rebour&principes 

de ceux-cy : carlesvns &-lesau« 

très s'cngendrçnt.altçrpàtiueiïient.$ & de.tout 

temps entre cux-mefmès, ils changent de forme; 

auffibienquetQute la nature depuis tous les ficelés: 

Que û peut-effarei vous penfez qpe les corps 

77o. de la terreau feu, de l'air & de l'eau feioignent 

tellement en leur aSemblage^qu'aucuh ne change 

poipt de Nature • _ il àrrhiefa que nulle chofe ne 

• pourra naiftre de-tà» noiipasl'ame, ny lescho- 

.les qui ont corps fans ame, pmme vn arbre : car 

77J. tous ces corps & chacun d'eux feraient paroiftrc 

leur nature , eftans afièmbjcs- dans vu monceau 

diuetfîfîé : Ôc l'air meflangé fe verrait ioint auec 

la terre, & le feu demeurerait enfembleauec 

l'eau. Mais-pour efta&lir les principes dans la g«- 

E

54 LïLLIVIîBDE LvckicÉ* 

neration des choies, il faut mettre vne nature 

ânfimement folidc, afin qu'vn principe n'excelle 

point fur vn autre pour le combattre, & qu'en le 

dcftruifant il n'einpefcho que les chofes qui font 780} 

créées ne le foient pas. On explique lachofe, 

en commençant pat le Ciel & (es feux. On veut 

que le feu fe conuertiflè en air, l'air en eau, l'eau 

en terrée qu'en rebrouffant* les chofcsfe retournent 

de meftne » la terre en eau, Peau en air, Se 

f air en feu fans iamàis cefler de fe changer en- ygy. 

tr'eux, defeendans du Ciel vers la terre , &mon- . 

tans de la terre vers le Ciel, ce que les principes 

• ne Içauroient taire de quelque raçon que ce foitj 

carileft neceflàire qu'il demeure quelque choie 

d'iramuab le.de crainte que toutes choies ne fuf- 7^0; 

fcnt réduites au neaat : Et certes tout ce qui fort 

des bornes de fon eftre, parla il meurt,& celle 

délire ce qu'il eftoit auparauant. Ccft pourquoy, 

d'autant que ces principes, dont Pay parlé 

n f agueresf viennent à le changer, il faut de necefljté 

qu'ils foient eux mefmes compofez d'au-* 

très principes qui ne fe puilïènt changer% de peur 79^ 

que toutes les chofes ne foient obligées de retourner 

au néant. 11 faut bien pluftoft que 

tous admettiez de certains corps munis d'vne 

telle nature » quelîparauanture ilsauoient en* 

gendre du feu, ils puiflent encore par Padition gQo. 

& la fooltradion de quelques-vns d'entre eux, & 

en changeant de fit nation ôc de mouuement engendrer 

de Pair : 3c ainfi des autres choies qui le 

changent communément. Mais, dites vous, il pa~ 

roift clairement que les chofes croiflrnt de la 

terre & s eleuent en 1 air-, & que mefmes elles en 

4ont nourries. Et fi h faîfon uuprablc ne donne

m- t. RUVM NAT. Lit. t. . i4 

À'tprimordia gigmmdis in rébus oportet 

. • MdtmdmcUnd^ndm%cdtckmqutMHbere: 

ySo ********* ne î u ^> 1 m ^ €m *r*pugmt,gr obfteti 

è 4>*p minus efse queat « pmpriè qmdcùmque creat$âJ 

JjMn emmrepetuntà acb> atqmignibus ern t ' - . 

Etpnmàmfdc'mntignemfeyafereinmrm 

Airis ,hincim'bfemigni i terramqmcreari i 

£x imbri, rettoque à terra cunàd rèuefti : 

?^ffmnùremprimâm3poftaërdydeimdecdkremi 

Mec cepare hac interfe h mmare, meare ' 

De œto ad terrain, de terra adfidera mundh 

- • Jôdfacerehmdyîkdebemprimotdk paSàS 

Immutabile enim qmdquamfuperare nectfse eft t 

70. Me res ad nihihm reëganmrfmditus onmes* 

NamqmdcMmque fmsmmatumfinéusexit, >. 

Continue hoc mors tft illius^ qmdfmt ami ^" 

• •• ^^pr9pterqmmdm%qm£pdumémmusantèh 

In commmatumyemum^ confiarenecefse eft 

ffc. Ex aliis ea9 qua neftednt consterner ymquami 

Me ûbi tes redeant ad nihihm pèndims omms î ' " 

Jjhàn potius uli natura pmêtd quidam 

* Corpôrdcànftimds3ignentfi forte creannt^ ' . 

Fofse eademdmpmpaucif, pducifquetributiîl 

Kto. Ordmemmatù,^mom$fdcere•défisdum : 

Sic atias dliis rébus mmarier omniÀ 

Atmdnifeftapa làm tes indicat % inqùis, in aurai 

• • Aëris è terra res omnis erefcere, éique r

. $ DE îlEA và^N AT VR A LXBT 1 • * 

«Éf nifitempeftas induUet tempore faufto 

Imbnbmî 9*dr iabe nimborum atbuâ yacitlent: goc. 

Solquèfuapro parte fouets tribuitque calorém: 

Çrefcere h ne pàfsintfrupes} arbufla, animantes :. 

Scilicit c3" rtifi nos abus aridus, & tener humor 

Adiuuat, àtâifso iam cor pore, yita quoque omnis 

Omnibus è néruis^ atque ofsibus exfoluatur. Ui. 

Aiiuidmur tnîrn dubio pmcul, atque aUmur nés 

CertisA rébus i cents alire,crfonitudiftdrefonamL , Hf^ 

Tantum eièmenta queunt permutato ordinefofà ' 

At remm qmfuntpri?hordid$ plura adhibèrë 

û If a vet. lib. &Prlft. Mb. 7*tù. Sic lof. 85. t. quidam ver. Mafull. 

& vulg. fecillantf quidam vet. vacillantv maie- vide & inf. an. 

ai* b Ita vet. Mb. ne» autem pro»non. id quod icntenfla poftular. 

* Slcômn. vet. fore» & omn. vylg. veGtè : vt inf. 19. 5. quidam' 

f 11» tamep apka umik$ mu mêlé, d Ita-hic wtt. ^Msm

Lj I. • LIVRE DE LYCILS'CJ? J| 

8QJ. point de pluycs, & les Arbtiffeaux ne font point 

agitez par vnc ondée qui tarifleles nuées, & file 

Soleil ne les entretient de tout ïonpoiiupir, Sç 

ne leur diftribuë fa chaleur -f ni les Arbrifleaux ne; 

pourront croiftre , ny les maillons, ny les ani« 

maux. Et certainement fi nous mefmes n'eftiqn^ 

Ibuftenus de f aliment fec, & de la. fraifçEe liqueur, 

nos années ferqient à bout, & toute nofti;q 

ffo. vie fe dépoiiilleroit auffi des os & des nerfs. C%§ 

il ne faut point douter que nous ne foyons aydejç 

& nourris de certaines chofes , & de certain 

nés autres chofes, les autres créatures, d'autant 

qu'il y a plufieurs principes communs,- àpW 

Çlf. fleurs chofes méfiées diuerfement dans les.diuers 

fuiets. De I4 vient que diuerfes chofes fe noiir» 

riflçnt de diuerfes chofes. Et il importe fouuenç 

bjen fort pour la nourriture & la gçneratioA de^ 

chofes, de voir, auec quels principes, & en quelt 

le fituations d'autres {ont contenus : pour ne rien 

dire des mouuemons qu'ils reçoivent & qu*il$ lç 

SIQ. donnent entr'eux : car ce font les mefmes. qui 

font le. Ciel, la Mer, la Terre^ les. Riuieres, lç Sûr 

leil, & les mefmes encore qui donnent l'origine 

aux Bleds, aux. Arbçes, & aux Animaux : maisi(s 

fe meuuent diuerfement en fe méfiant' les vn^ 

auec les autres, Cefttout ainfi que les caraéfceccs 

que vous voyez dans ces lignes,, lefquels font 

gx. communs à plufieurs mots , quoy qu'il failfc 

# auouer que ces lignes & ces mots font différées 

en eux-mefines, & de pronontiation, & de (cm, 

tant le changement, des. carafteres peut faire $p 

variété .* mais les'Elemens qui font les principe? 

des chofes, peuuent bien fe méfier en plus granit 

nombre, & apporter beaucoup plusdçvariée 

E iif

jr m 

'ji. LilLivitiDELvcitBc^ 

pour toutes les produirions de fVniuers. 

Dcfpv- Maintenant examinons thometomme d'Anaw^ 

11 " xagote, comme l'appellent les Grecs, Se que la 

- - pauureté de noftre langue ne nous permet pas de 

nommer autrement, quoy qu'il foit neantmoins S$oJ 

facile d'en exprimer le vray fens. Le principe 

donc des chofes que ce Philofophe appelle ho* 

mçomerie, eft que par exëple les os (bnt'compofez 

de petits & menus os, le vifeere de petits & me- g,- ' 

BUS vifeeres, 1© fang de gootelette3 de fang Jointes 

enfemble. 11 croit de mefme que for eft compofif 

de miettes d*or, la terre de petites terres, le 

fende petits feus, feau de petites eaux. Autant $^ 

en imagine-il de tout le tefte, 8c cela fans admettre 

aucunement le vuide dans les chofes, non plus 

que la fin en la feâion des corps. G'eftpoutquoy g^ 

n me femble qu'il erre de la mefme forte^qu'ea 

fyne & en f autre opinion, ceux que nous auons 

remarquez cy-deflus. Adjoutez qu'il fuppole des 

principes trop foiblçs , fi toutesfoisceux-cyfe 

peuuent appeller principes, lefquels font de pareille 

nature que les chofes qui viennçnt d'eux, 

qui (bufFrent de mefine auec elles,'& qui periflent 

«nfin, fans que rien les puiflfe deflendre de la corruption. 

Car lequel fera-ce qui dans vneoppref- gyo. 

fion violente, pour éuiter la mort, fera capable de 

fefîfter entre les dents mefmes de la mort ? Lcquel; 

dis ie, fera-ce de ceux-là. ? le fang,ou les os? 

Nul, fi ie ne me trompe, puifque'toutes ces chofes 

feront autant mortelles , que ce quçnous-Sffr 

soyons périr de nos propres yeux par quelque 

violence. Mais l'attefte toutes les raifons que i*ay 

.alléguées, pour prouuer qu'il .n'y a rien qui puiffè 

eftreaneanty, nyquipiriffi ctoilke du néant*

De RERVM NAT. LïB.t }6» 

Poffitnt. ynde quean t y aria res qudtme crearL 

Nunc Cr Àmxdgom fcrutemur * homœomeridn, 

gjO J%*dm Gracimcmorant, necnofkd diccre lingua 

• Concedit nobispdtrtjfcrmonis egefias. 

Sed tdmen ipfam rem facile efl exponere yerbk3 

Principium rerum quam dicit bsmœomerianz- 

Offa yidelketèpduxiUts, -dUjut minutis 

Sjf, h OfsibMjjkgrdepdftxiBis9dtqticmnutb 

Fifceribus yifcus gigni.fdnguénque aredri, 

Sançuinis in ter fc mulrifcoiuntibusgums: 

Ex duriqueputdt mkis cpnfifiere pojfe 

Aurum \ ^r de terris terram •concrefcerepdruis ; 

840. € Contra 

Anaxagofam. 

Ignibus exignem\bumortmexhsmoribuseffii 

Cetera conjimiU fingit rdrione^putdtme. 

Nec tamen effi y lia parte idem in 'rébus inane 

Concedit neque corpçribus fi/iem effe fecandis. 

Jj^jure in y traque mibi pdriter ratione yidetur 

84f« Errare9atqueilli9fupra quosdiximus antk 

Adde quod inéecilk nimis primordid fingit: 

Si primordid funt, fimili quœpmditd confiant 

Natara, atque ipfie m funt 1 aqueque laborant, 

Etpenuntintqmab exitio res y lia refrénât 

8)o. Nom quid in opprejfu yalido durabit eorum, 

VtmorumefugidtMifub 

d dendbus ipfisl ( ne os! * 

Ignisy an humor » an aura > quid borum, e fangms.m.. 

Ni h il, yt opinor'- ybi ex aqm resfunditns omnis 

Tammortatis erit, qnàm quœ mamifefiayidêmus 

8fl. Exomlis nofiris aliqua yi yiâaperire. - 

« Sic lib. reç. litteris Lafinis. quod nouum non cft. Sic ïnf. hârmoiila:pag.'i47.îl 

b Ita v.noftri Maruil.yt vulg. Oflibps çtfi de. contr* 

v.l p. c lça ex v,l.fçrip

|7 DE RERVM N A T.'LIB. I. V 

jitneque recidere ddriihilumrespôjje, nequêduîem 

Crefcere de nibib, teftor res antè probatas. 

Fratered quoniâm_ abus duget corpus, dlitque : 

# 

S cire licet nobïs yenm^ cjr pwgugn, ç$* oJp$p ^°; 

Etneruosdlinigemsexpdrtibmeffe: ' > 

Siuecibos omms commijb corpore décent 

E(fe,&° hdbereénfeneruofumcorpordpdmd > 

OjpUjuii& t omnino yends, partéfque entons: 

jFéet, yti abus omnis '&» dridfis, Cr Hquartpfe^ 

Ex dlienigenis rébus confhre put etur, 

Ofsibus, ET neruiSy 

%6 f .' 

h yenifque, çjr fdnguine mijh. 

Pmtered qudtcumque è tend corpora crefcunt3 . 

Sifmtintern$i îertds conftdre necefse eft • 

Ex dUenigenis, qms terris exoriuntun 

Trdnsfer item j totidem yerbis yure lécebiti 

In Hgnisfiflamma Idtet sfumufque9 cinifquer 

870.' 

Ex € dlienigenis confiftdnt lignd^ necefse eft* ' 

Lénqutturhic tenues UHtdndi copid quaddm: , 

Id quodAndXdgordsfibifuynh, yt omnibus ùMutr 

Mes putet immiflds rébus Utitdre \fed éllud, 

Aùpdrere ynum9 cuius fi&tpluréd-mifta 3 

Et mdgis- in promptu ',' primdque in f rente locatdi 

$7f 

^fpd tdmen k yerd longe rdtiûne repulfum *ft 

Conueniebdt enim fruges quoque fpepe d minutdSj 

Mobore cumfdxi frdnguntur, mittere pgnum 

Sdnguinisidutdliquéa, 

880. 

e nofkdqmcorporddluntur, 

Cum fldpidi Idpidem terimus, mdndre & emorem. 

Confimili rdtione herbds quoque fapedecebdt, ' 

a ItareâMTinvetlib. vt & mot. fare licet non eflè>&e. h quidam 

vet &ni(qiie. bine Marull. faaiecjue. f..non malè. e Poil hune 'verfeiîîstJE 

gloC irrepfertat doo verfus> vt&pag. praeecd. qui abfiinc 

à yec. lib. i Sic in vet. lib. noftris.in al ramen minacis, al. -minaci» 

non .malè. e Non dubko quin hsc ût verifll ftripeura, etfi in lib. fit, 

noftro qux corpore. mendo çaeflam dédit noftra. aliquid > f. praeter 

finies.- •/ quidam lib. lapidem in lapidem-• g Icaomn.lib. maîè 

argo La m b. calorem.

LE I. LIVRE DI L V çREXE." J% 

Davantage," puifyuc Miment augmente Se 

nourrit les corps,il faut fçauoir que les veines* le 

g£o. fang, les os, & les nerfs, font faits départies 

eftrangeres : ou fi l'on dit, que les viandes font 

. méfiées de petits corps, de nerfs & d'os, de veines ' 

& de parcelles de ïangjdés là mefméjl faut que 1 Q 

s'imagine que toute nourriture, feiche ou humi- 

8tf y. de, doit cpnfiftcr de chofes eftrangeres, qui font 

des os, des nerfs, des veines,& du fang meflange.. 

D ailleurs, fi tous les corps qui croiflènt de la 

terre font en la terre , ii'eft neceflaire que k terre 

foit compofée de chofes eftrangeres qui forcent 

d'elle. , 

870. Tourne^ à cette heure dVn autre cofté la for-. 

ce de voftre argument', vous pourrez bien vous 

feruir dVn auffi grand nombre de termes que 

yous auez des-ja- fait. Si la flame eft cachée dans 

le Bois -auec la fumée & la cendre, il faut de neceflîté 

que le Bois foit compofé de parties eftrangeres. 

Il refte icy vn petit échapatoite , c'eft 

qu* Anaxagore prend pour fondement que toutes 

Ç chofes font enueloppées dans toutes : mais que 

; ' celle-là apparoift vne ,de la nature de laquelle, il 

y en a plufieurs meflées,en telle forte qu'elles font 

plus euidentes, Se fe montrent comme en la for^ 

face, ce cjui eft neantmoins rejette bien loin par 

laraifon éclairée delà vérité. Car il y a grande 

apparence que bien fouuent les Bleds eftant 

broyez , en de très-petites parcelles fous lapeg8Qi 

fanteur des meules, donrieroient quelquesfois des 

> marques defang , ou de-quelque autre chofe, de 

celles qui font dans-nos corps. Le fang couleroit 

• entre les-pierres quand nous les brifonsl'vne 

contrePautrc Par la mefmc rJifon les herbages

}8 Li I. LIVRB DïLVCRECB.' ' 

f I 

& les eaux pourroient pouffer des goures tout 88c.' 

auflî douces & de la mefme faueur que le laid 

des Brebis, Ainfi en froiflant les guerets, on y 

pourroit fouuent apperceuoir en diuers endroits 

des brins d'herbes de toutes efpçces, des bleds,& 

des branches d'arbres cachées en petites paixel- 

les dans Ja terre.- Enfin dans le bois on verroir de 

\ Ja cendre & de la fomée quand il feroit brifé , & 83a." 

; on y trouueroit de petits teux cachez. Mais pour- 

! ce quela chofe mefine nous enfeigne par cxpe- 

| rience qu'il ne %*j rencontre rien de pareil, 'il cft 

' bien éludent que les chofes ne font point ainfi 

niellées les vnes dans les autres , & qu'il faut demeurer 

d'accord qu'il y a dans les chofes des fcmcnces 

cachées j & directement meflangées qui 

font communes! plufieurs. Mais fouuent furies 

hautes montagnes, ilarriue dites-vous, que les 89^ 

cimes des grands arbres venant a fe choquer rudement 

par les violentes fecouces des.vents de 

i fortd c C5 M %»ii en fort des .étincelles qui allument va 

! lames % ïmd fcu - Ie lt vcux âinfi - Cc n '©ft pas â dire 

[ qui m pourtant que le feu foit enfermé dans le Bois, 

| 

! 

font é- mais il y a beaucoup de femences d'ardeur h£- 

£l ««I«quelless venant à fe ioindre , caufent l'cmicsacuis. 

brafement dans les forefts. Que fi la flame eftQit 9Ù(K 

ainfi enfermée dans les bois, il n'eft pas poflible 

que les feux y demeuraient cachez en quelque 

temps quecefuft : & ils confumeroient par tout 

les arbres 8c les arbriffeaux. Ne voyez vous pas 90^ 

donc, comme nous auons dit vn peu auparauant, 

combien il importe auec quels autres principes 

tels principesfoient méfiez,en quelle pofture? 

quels mouuemons ils fe donnent 8c reçoirent 

entfeux ? 8c comme quoy les mefmes auec vne

Df RER-VM NAT. LXB.'I. Jt 

Et-* lances, dulcis guttds, fhnihque fapore 

8%* M'tterëj Unigera b quali funtyberalaBisz 

€ Scilicet &* glebis terrarum fepe friatis 

Herbarum gênera, ûr frugefjfrundéfque yideri 

Difpertitd, 4c m d terris Utitate minute : 

Poftremo in lignés, cineremfumumque yideri, 

850. Cvmpr*frotta forent, igmfque Idten minntosi 

Jjhtorum nibilfieri quonidm manifefld docet res j 

S cire ticet non efse in reb m res itd mi fias: 

Verum femind multimodis immiftd Idtere 

Mukdtum rerum in rébus communia debent. 

S^y. Ai fepe in mdgnisfit montikus, ( inquis ) yt dûs 

Arboribmyicind cdcumins>fumma ttrdnmr 

lnterfe3 yalidis facere id cogentibms d uflris l 

e Donecftdmmd'ifufermtflorecoorto. 

Scilicet fgj* non efl lignis tdmen infîtus ignis : 

ôeC Feràmfemim fmtdrdoris multd : tercnao 

Jjfvf cmm &confluxere, créantintendid{Huis. 

ûodf tanta foret films abfcondita ftamma 1 

Mon pofsentyllum tempus ceUrier ignés : 

Confièrent yolgo films ; drbufia cremarent. 

JOf• lamne y ides igimr ,'pauUô quod dfximm antè3 

Permagni referre eddtm primordîd fepe, 

Cttrn quibus, gr quali pofitura contineantur : 

Et qms inter fedem• motus\aaipiantque. 

s |atlcls dnîcîs? mafê* è quidam lib. quaîes. in quidam fbere. 

s ÇicliccE. d terrain, fort.reclius. antiq. * lu ex vct. lib. fcripil* 

In al, fol feront flammae folgore çoorto>iii quibufdam 9uxcnmt.siiatè. 

fulfaunsj f. arbores, f. quidam lib. ac. g confliicrc.

| 9 Di RBRVMNAT. LIB. t 

jitqueeddempoullointerfemutdtdcreore 

Igneu è Umis : quo pdûo Herbo quoque ipfo S îQ.. 

Juter fe pmllo mutdw funt. démentis, 

Cum tègna ,. dtque ignis diflinâd yoce notemml 

Denique idm qmcumqm in rébus cemis dpem » 

Si péri non pofse putos y quin mdmridï 

Corpord conpmili ndturd pmditdfingds: !).}%• 

Hdc rdtione ûbipereuntprimordàd rerum: 

* Fiet9ytirifutremuJo. concufsa cochinnent, 

Et Ucrumvsfolfis humeÛent ora,gendfque. 

Nuncdge, quodfuperefl^ cognofce & clortus oudl 

• h Necmednimifouit, qHomfintobfcurdzfeddcri 

Permfsit tbyrfo louais fpes mognd meum cor: 

Et ftmul imufsitfuduem ml inpeÛus omorem 

Mu forum ; qm nuncinpnÛm 9 mente yigend 

*Auid Pieridumperogro kco, nulUm onte 

91®,* 

Tritdfolo : iuuot integros occedere fonds, ç% j;# 

Atque hourire : iuuotque noms decerpere flores s. 

Jnfî^némquemeo copitipetere indecoromm; 

Vnde pfius nulli yelorint temporo Mufti 

Primum quod mdgnis doceo de rébus \ & drtis 

Relhgionum animos nodis exfoluere € porgo:. jjq, 

Deinde qttod obfcurd de re tom lucïdd pongo_ 

Cormino, mufeo contingent cunâd dleport, 

s Ita abrupte fnp. 4.14. & aîibi ûepd. k Hzc repetiuit mi no lib.f. 

€ m ex vet. quidam maloi. in al. vt & vulg. pergo. f. exloL po*. 

4|uid fît exporgos vide indicem. d liquore» quidam vet.

Lé I. LIVRI DE Lvcmcà 1 j^ 

jho~ petite tranfpofirion font du feu de ce qui eftoit 

'du bois ? Tout âinfi que dans les mots en tranCpôfànt 

ou changeât peu de letttes,quaitd nous de- 

«gnons par vne voixdlftinde les bois Se les feux? 

Enfin fi de tout ce que vous voyez diftméfcement 

.dansles chofeS y vous penfez qu'il ne ie puiflè 

rien faire qu'en feignant des corps à la matière ^ 

?if. douez d s vne nature femblable, il faudra auflî que 

vous admettiez Faneantiflcment de tous les pria* 

cipes:& il faudraqifil y en ait de riants & de pleurants, 

puifqué ceux qui rient & qui pleurent eii 

font faitl 

Achcuez maintenant cequliréfte » cdnnoMez 

$ié. diftindfceraent & t%yti attentif. le fuis perfuadé 

que ces matières font difficiles ; mais.vne grande 

efperance a touché mon ccâir dVn grand défit 

de louange, Se en mcfme temps a fait couler dans 

"tnônfein les doux charmes de Famour des Mu- 

. ïès qui me font cdnceuoir vn deffein généreux 

le vay en touileS lieux du elles habitent, par va 

chemin lequel iufqucs icy n'a efté battu de petfonne. 

lime plàift d'approcher de leurs fontaines 

qui font toute! pures i Se d'y boireà leurfourcë. ' 

£ifil meplaift d'y cueillir dés fleurs nouuélles,. & 

d'en façonner pdur ma tefte vne illuftre couronne, 

dont les diuines Sœurs dont iamais drriéle 

. front de pas vn des Mortels; 

Premièrement j pource qi|è ia donne des enfeignemens. 

importons touchant les grandes 

jjo. cho'fcs f ie me propofc de deftacher les efprits 

des liens eftroits de la fupcrftition. Apres pour 

cequeie recite desversôéclatans fur vne matière 

obfcute» parknt de toutes chofesauec les grâces 

des- Mufes,- ihxeinc femble pas que k'Faye

5|0 .LB L LIVRE Di LVCREes? 

entrepris fans raifon. Mais comme aux petits en* 

fans quand les Médecins leur veulent donner de 

1 abfynthe amere , Ils couurent tout autour les j}f» 

bords de la coupe , delà douce liqueur du miel» 

afin que l'âge ïndlfcret folt deceu feulement par 

les lèvres 9 & queles enfans auallent cependant 

la potion amere de f abfynthe/, de forte quêtant 

"defeeus, ils ne font point trompez : & par cette 

inuention eftant foulagcz de quelque mal, ils fe 94 ô * 

portent beaucoup^mieux. Ainii maintenat, pout*ce 

aue ce fujet femble d'ordinaire vn peu trifte 

à plufîeurs qui n'en ont pas ouy parler , & que le 

vulgaire en a mcfmes de l'horreur j i'ay bien voulu 

vous en expliquer mon fentiment en vers, qui 

coulent d'vne veine charmante , & vous le rendre 

fupportable par la douceur du miel des Mu- £4f • 

fes, u aauauture, pour vne telle raifon, ie pouuois 

arrefter voftre efprit fur mes vers, tandis que 

vous vous arreftez à confiderer de quelle forme 

bu figure eft cet vniuers» Mais parce queiay en- 9S®t 

' feigne que les corps do la matière, lefquels font 

.très folides, voltigentinceflamment, fiinseftrc 

deltruits parle temps ; Epluchons maintenant fi 

leur fomme cft finie ou non : Se de mefme exa* 

minons fi tout ce grand vuideque nous auoosap* 

pelle le lieu, Se 1 efpace dans lequel toutes cho- ' 

fe$ fe font,cft fin y, ou s'il cft eflendu fans aucunes 9 y£ 

bornes. . • , 

Certainement le grand Tout n'eft point finy 

de quelque cofté que ce (bit : car il faudrait qu'il 

cuilvne extrémité Unifiante. Or il femble qu'il _ 

n'y en peut auoir,fi ce n'eft que l'on aduouequ'el-» ' 

le pourijoit eftre veuë de par de-Jà, en telle forte 

gué le Cens ne fuftpas'capablede fuiureplus loin, ^tfoj

DB RëRYM NAT. LïB. t 

.Jtf moque enim non ah nuUd ratione yidetur: 

SidyeiMHpHiris dbfintlm terra, medentes 

JJf. Cumdare conanmr, prias oms promUcircum 

* Connngunt meiïis dtdcifiduoque liqmre$ 

" Vt puerortm am impmuida Ikaificetur 

Ldbrorum tenus, interea perpotet dfkamm 

Abfmthi laticem, decepùque non capiatun 

540. Sedpotius talifa&o ticrcdtd yalcfcan 

. Sic egpmnc, quoniam hœc ratio pkrumque y idem 

• Trifiwr ejfe 3 quibm non eft traétatas ê rétro fie 

Volgus âbhormab hac ; yobà Hbifuauiloquenti 

Carminé Pierio rdtionem expontre mfiram9 

«.- Et qudftmuftOy duki contingtrt meê: 

Si tibi forte animumtalitanonetenere 

Verfibmin nofinspojfem: dnntperfpim omnem 

Ndturam rerum3qud conflet compta figura. 

Sed quoniam docui folidifsima materim 

P$Q. Corpora perpetuo "Volitare inuiêdper*uumi 

M une âge fummd quênam fit finis eoram9 

' e Mec fit, moluémus item9 quod inane rcpertmn*fl, 

S eu locm, dc^dtium, tes in qno quaque dgerantur, 

Peruideamm ytmmfinitumfunditus omne 

9tf. Conftetidnirnmenftmpateat * yafieqm profrundum* 

Omne quod efiigitur, nttÏÏa regione yiarum • 

• ' ( 40 

Fimtttm *ft : namque ektremum debedt habere. 

Extremumporronuïïim poffe yidetur 

Ejfe> ni fi yltrafit9 quodfiniat : yt yideatur, • 

960. f J^w non longim hacfmfm naturafequatur. 

j quidam lib. Aspergent » quidam A dffJraac b I» veClib valg. 

Jdçoque* e Sic iib. ver. £ Nccnc. vei, Ntcfiec. dlcalcg. liif. 

€ h& vet. quidam rettè.in al. vec. pateat ad. vfqiie pcof. non mai* 

lamb. vel adufque. /Ità va, Iib. vulg, quod £ kg. quèad. ,vt fie* 

• pe AUM, 

De fine 

corporuin 

io~ 

Uiomm 

IlîfiûltC

4t Dk RER.VM NAT LIB. t 

Mmcêxtrafammam quoniamnihil ejfe fatendum eft, 

Mon bxbét extremumz caret ergofine9 modoque. 

Mec refert-quibm ddfifim regionibm eïm. 

yjqueadeo quem quifqm^ locum *pofseditï in omnu . r . 

Tantundem partis infinitum omné relinquit. 9$ f* 

Praitereà: fitdnt finitum conftituatur _ 

Omne quod eftffdtium :fiquk b procurrdt dd oras 

Vlûmus extremasl idceatque ybùuile telum '-, 

€ Inudlidkytrtimcontormmyiribmire, .. - 

ûùfueritmijfummduul longcqueyoldre, . 97®* 

An prohibere dliquidcenfesl obflanque poffi ? 

Aftemmm fatedris enimlfumafque necejje efl i 

^mmmytrumquetibie^giumpmclumt^ omne, 

Cogit%ytexemptaconcédasfinepdtere. , .. ; 

Ndm fine eflaliquid, qmd dprohibedt$ e offiddtque3 97$jj)m 

minus\ quo néffum eft9 yenidtffinique locetfe; 

Siueforasfertur: non feftea finis profttlo. 

Hoc pa£lo feqfur^dtqueordîybicumqMelocdrk. • ' 

-Extremds3fMrdm3qmitelodeniqnefidL , - ., 

jUot, ytimfqmMpoffktonfîflerê finu; ^*P*. 

Effuglumqutfugât proldtet copid femper! 

PrÀterea âûwmfumwm torins omne 

Vndiquefi imhfum certis confifleretoris, 

Finitumque foret; iam copia material :- • - 

VndiqnepQnderibmfolidkconfiuxetdd imumi ^ ï # . 

Nec res yUd Sgerifub caU termine poffet j 

m Ira conle&ora du£his faipfi. vide indic. id eft> tenet. m lib. poflèdie. 

b quidam lib. ver. & vuJg. pêrcoi raîs f. re&iùs. * Id cft » valdè 

validis. itavet. lib. Lamb. Jd validis. & mox. quod fuerit. cr am 

non malè. à Synacrefîs eflepoteft, vs lit trlfyllabuin.vt in proilium, 

proelium. & Feft. proibiam. * efficiatque vct. quidam maie , vt pu* 

to. vulg. factatque; peffimè. /Ira.quid. lo. Auratus,' vir doâifl SC 

reâè, vepato. in. ub.tamen tûsi fine ptofeâum. e Lamb. geni§ 

Mainte-''

Le I. LIVRI DE LVCRBCI! 4Î*- . 

Maintenant puis qu'il faut confefler qu'il n*y a 

rien au de-li de tout ce quicft terme, il faut auflï ; 

auoiier qu'il n' y a point d 1 extrémité, Se parcon- 

• ' fequent que l'Vniuers n'a point de fin ny délimites, 

fans qu'il importe pour ce regard en quel* 

jifj, les Régions vous habitiez. Quelque lieu que l'onoccupé 

a également de toutes parts vne efptcc • 

infiny. 

Si tout le gftnd efpace de P Vniiiers cftoit finy§ 

fuppofé que quelqu'vn fuft accouru aux bornes de' 

cet cfpace,& que de-là il décochaft vn trait,¥ous 

• imagines -vausqu'eftant poulie d'vne main robu- 

J>7Q. fte,iHroit cù il (croit ïdrefle , ôc s'enuolcroit 

bien .loin, oui! quelque chofe s'y oppofetoit,& 

l'en pourrait empefeher ; car il faut qu© vous 

confeflîcz Pvn des deux,& celuy que vous choifirez 

vous fermera toute iffùë pour la fuite. Ainfi 

vous accorderez de neceUitéque le grand Tout 

n'a point de fin : car foit qu'il y euft quelque 

f 7ç. chofe qui empefehaft le trait de pafïer, & d'at** 

teindre au lieu où il feroit cnuoyé f & qu'il s allait 

planter tout à la fin, foit qui! fuft porté dehors, 

il ne feroit nullement paruenu à la fin. le 

fiourfuiuraydoncen cette forte 2 & en quelque 

ieu que vous pofiez les derniers limites, ie chercheray 

enfin ce qui arriuera au trait qui aura elle 

fBo- tiré. Ainlî iamais il ne s'y pourra trouuer de fin, 

&toufiours l'abondance de refpaceiiî au douant 

de voftre échapatoke. 

' Au refte, fi Pcfpace de P Vnfciers eftoit enfermé 

de toutes parts de certaines bornes, ôc qu'il fuft 

a|y, fioy ; il y a des-ja long-temps que de toutes parts 

l'abondance de la matière feroit ' tombée a bas 

.fous le poids des chofes folldcs»& tien ne fe DOU^

4* t 1 I. LlfRB D E • L V C R 1 C ' ir 

roitbaftit ny détruire foas le Ciel, nylc Ciel 

mefme ,, ' ny le Soleil, ne feroient point du tout: 

car toute la matière amaflèe ferok gifante de tout 

temps, occupant le lieu le plus bas. Maisc'eft vne 9$om 

vérité confiante que nul^ repos n'eft permis aux 

corps des principes, pourcc jju'il n'y a rien de bas 

à leur égard où ils puiflent concurremment aborder 

& y eftablir leur repos. Toutes chofes font 

toujours & par tout en vn continuel mouuement 

,& l'infinie eftenduë de l'Vniuers» fournit 

ïàns ccflè les corps de la matière doikz.d'vne na- ppyj 

tureile vifteflè. On voit bien à l'œil qu'vne chofe ' 

en finit vnc autre : l'air entoure les montagnes, & 

les montagnes enuironnent l'air ; la terre contient 

la mer dans fes limites, & la mer borne toutes 

les terres : mais il n'y a rien au dc-là du Tout 

qui le puiffe terminer. 

. Telle eft donc la Nature du lieu, &l'efpaccde I0Q# 

cette immenlc .profondeur ,• qu'il n'eft pas à 

craindre que les riuieres qui coulent dVne fluidité 

perpétuelle les puiftènt iamais parcourir, ny cmpefcher, 

qu'il leur refte moins de chemin à faire, IOô'ç 

tant 1 eftcnduëdes chofes eft demefurée, comme fi 

les bornes en eftolent leuées de tous 'collez. La 

, Nature ne permet pas que la mafle des chofes fe 

puiftè preferire quelques bornes, pource qu'elle 

termine le corps par le vuide, Se le vuîde par le 

corps, &• ainfi.par 1 altçrnatiue de fvn & de l'autre 

5 dlc rend le Tout infiny. Q^c fi mefmes tous 

îcs deux fie feternriinoient réciproquement , & 

.que l'infiny ne fiift que d'vne fimple nature; fc'eft 

1 > E H é - R - Y M N A T . - L I C t • «H 

Mec foret omnino cœkm, ne fie lumind faits \ 

^mppeybi nuteries omnu cummhtd idcèret 

E x infinito tam tempère fubfidend&i '- • . . 

PJô. Atnuncûïmimmreqmesdatdprincipiornfà . * . 

Corporibus nuÛd eft 5 quia nihil eft fmdims tinum] 

Jjj4 quajï confluère , &fedes Wiponerepofsintt 

SemperQr dfsiduo mûtu res tptaque d gemnmr 

Partibus in cunâis, êternJqùe fièppeditantar 

p$f. 2; # infinito cita corpord materidï. 

Pofifemo dnte oculos rem tes fini** yidetut i 

Aè'r dljpepit cdllif ) atqtie aërd montes : 

Terra mare, 6r centra mare terras terminât oMnisl 

Ornnç quidem vero nihil eft qmdftnidt, extm* • 

IOOO Efl iîtur n f titra loti, Ipatiumque profundi \ 

Jtmd neque cUra fuo percutrere finmna curfm • y 

Pçypetuo b pofsintztti labenîia traûu; 

Mec p rorfum ftcere * y t reflet minus € ite mtandêl 

iooc ^Pl fiê a ^ P a f s ^ m P dtit ingens copia rébus 

'* Finibus exemptés incunûm y ndique partis-. 

Ipfa modum p orro fibi rerum fummaparare. 

Nepofsit, natura tenet : quia corpus inani $ 

• JÊt qmd inane autem 'flffimri corpore, cogit : 

Ftfic alternu inftnita omma reddah 

1010» à jjm eti4m ^ d[têr!4tmm niflttrminatdtterUm ettrUft} 

Simpiice natura pateat * ttomen immoderammi 

Mec martsnec tettus, nec eab luàda ttmpla% 

Mec mùrtdligenm, nec diuâm corporafanBé 

m Lamb. genuntur, contra vet.lib: b PofTunt vec.-Iib. & reâiis ferft, 

c In reméando vet. lib. quidam, c lia vt Vu%o legitur de vet. quidam 

compfobantiTcnçhv'Sententia eft : corpus terminât!» inani» 

if inane corpore, nam fi hoc non fiéret » & immôderatum fèû inanc 

fimplice natura » & impermiita feu corpore mutuo terminata »£antummodo 

pateret ; hinc éfficeretur » cjuodnëc mare > &c. qua de té 

• inf. latius 34- à Sic vec. lib. ré&è vUlg. termihet. Verûinî prox. 

Simpiice * ëCc. omnino adulte linum , & îik'uccnduin puto. minime 

neceflàrius eft, & corrampk cum eJpgantia fementiaih, « Ita yet. Ife. 

tug. & pateat tantum*

•4* DE RERVM NANT, LU. I* 

Exiguumpojfenthordjfifleretetnptts: - -^ 

itfeai êûlfd fmde* cœm nmtmS * 

Cop/* ferretur magnum per inonefbluta : 

S lue adeopotim numqmm concrets creaffet 

FlUm rem, quonidm cogi defieÛa nequiffit. 

Mdm certè ne fie conjîlio primordia rerum 

- Ordine > fe qudtqm, dtquefagdci mente locannn 

Nec qtmquétqm ddreutmotttf pepigere profe&o : 

Sed qmid mukd wmdk multis muuta per omne * ' 

Exmfintm* yexantar percitd pkgk3 

Dmmgenm motus, CT cœtii txptriundo \ 

Tandem deuemmt m tdh dîûfmrm, i^f • 

ûalibm hdtc rê(?M£ con}tftitfummd credtd : 

Et multos eùam magnos feruata per annos , 

Ftfemelinmotusconieêa efk comcmentis, 

Efpcit, yt largis dutdum marefluminis yndis 

d Intègrent amnes •> gr folis tend ydpore I0JQ# 

Fotd nouetfœtuSifummiffdque gens dmmantwn- 

Eloredt, £jr amant Idbentes œtberis ignés* 

£wpd nmlhfdcerent pdâo, nifi mattridi 

Ex infinitofuboriri copia poffèt, 

Fnde amiffkfoUnt repardri in tempore * qmque, 103 j. 

M am yeluti priudtd cibê nature animanmm 

Diffiuk amittens corpus :pc omnia debent 

J)iffolm9fmul oc defecit fuppeditare 

Mdterks fdUqus régions duerfd yiaL 

a quidam vef. hb. coTèu. b Ira Lamb. vct. quidam ft fa© quatrequidam 

vèt. fe fiio neque fag, Maroîî. ordine quzque Juo atque/uo 

jttque Qg. Fôrîaflè » ordine iè fu© a*c]ue iagaci. vide indie. & inrrà 

161. 12. f verfantur v

Liî. LIVRE DILVCRKcl. 4} 

ny les corps des Dieux qui font en vénération 

pour leur (kinâeié, ne poetroient fobfiftervn 

IOIJ moment : car l'abondance de la matière feroit 

difperfée , & portée pat le grand voidefansfe 

pouuoir vnir> ny fans eflrexapable de créer quelque 

chofe, pourco qu'elle ne fe ioindroit iamais 

âpres auoir vue fois efté feparée. Car certainement 

les principes ne fe font point rangez dans les 

»®iQ corps auec confeil, ny par l'entendement éclaire, 

ny n'ont point certainement fait de pa£k entraeux 

fans voir quel feroit le mouucment de chacun 

: mais comme plufieurs font changes en diuerfes 

manières dans Fcfpzcc immenfe , & qu'ils^ • 

font preffez par les coups qui leur viennent du. 

cofté de l'inony, à force - d eprouuef toute forte 

de mouuemcns&d'accouplcmens > ils paroionto2f 

nent enfin aupoinâ: de certaines difpofitioos, 

dont ce monde a efté bafti,, & fubfîfte depuis 

. longues années en l'eftat auquel il. a efté porté, 

par des mouuemens conuenablcs à fa nature : que 

les flcuues conferuent roufiours la mer dans vne 

mefmeprofondeur, par des vagues épanduës de 

leur fein fécond : que la terre échauffée parles 

1050 rayons du Soleil, renouuellefes fruits: que toutes 

les efpeces d'animaux fe perfectionnent : & que 

ks feux gliffàns de la Région ethetéefubfîftont 

en leur eftte : ce qu'ils ne feroient nullement » fi 

l'abôdance de la matière ne venoit des efpaces in- 

10jy finis qui sot au de-Ià de l'infiny.D'oà il arriuc que 

chaque chofe perdue' fe repare continuellement. 

. Car tout ainfi que la nature des Animaux priuez 

d'aliment s'écoule en perdant fon corps', de mek 

me toutes chofes fedomentdiffbudte, auffi-toft 

f|ue la matière détournée d'vn autre cofté man* 

F ijj

$4 ' Lrl LIVRE DE LYCHECE? 

que à prefter du fecours : ny les coups venant de 1040 

dehors ne permettraient point à la maflc qui feroit 

aflemblée de Ce conferuer. pource qu'ils peuuent 

bien fréquemment en - frappant * ^rrefterquelques 

parties en attendant que d'autres viennent 

, & qu ainfi la maflc foit entretenue : mais 

aoflî ils font quelquesfois tellement contraints * Q 4Ï 

de refîfter, qu'ils donnent du lieu Se du temps 

aux Principes de fe détacher & des'enuoleren liberté. 

Ceft pourquoy il faut de neceffité-qu'vne 

grand© quantité de. corps viennent de l'infini, & 

mefmes afin que leurs coups ou imp reliions puiffent 

fuffire, il eft befoin que de toutes parts, il • 

y ait vne quantité infinie de Matiere,ou de Corps. 

En ces rencontres , Memmius, éuitez bien do lofo 

croire que toutes chofes, comme on dit, fe portent 

vers le centre de l a Vniuers, & que par confisquent 

la Nature du monde fubfîfte (ans aucune fêeouflequiluy 

vienne du dehors, & qu'elle n'y a 

point de lieu au dehors vers où elle fe puifle diflSper,d 

s autât que toutes chofes hautes & balles ten* 

dent vers le milieu(fi vous vous imaginezpourtât IOJJ 

qu'il y en ait quelqucs-vnes qui puiflènt fuhiîfter 

d'elles mefmes : ) & que les corps pefans qui font 

fous, la terre s'efforcent démonter en haut, & 

que derechef ils recherchent- leur repos en la terre 

f comme les images que nous voyons dans les 

«aux, c'eft à l'imitation de ces images qu'ils foutiennent 

, qu'il' y a des Animaux qui nous font 

antipodes &fepîlmenent fous nos pieds ; Se de ZO

DE RERVM NAT. LU. I. • .44 

1040 Necplagt * pofjentinmnftcus yndique ptmmam 

Conferuare omnem, qu.rcêwqne efl conciliât*, 

Cudcre enim crebropoffunt, b pdrtemqmemordri'9 

Dum y entant dit* , ac fupplertfumma qmeamn 

Interdum nfilire tamencoguntur > çr y'nà 

W ^*°4î e Principesrerum fpdtimri, tempufqnefugai ' 

Jf*argiri,ytpofsint à co?M libéra ferri. 

JUl^dre etiamMque'etiam fuboriri imita neceffè eft* 

E t tamen "W plaga quoque pofsimfuppetere ipfoc % 

Infinité opm efl yis ymiiquemateriai. ' 

• IO 5°. Ittudin bis rébus longe ftige credert, Memmi^ 

, . ' • In médium fummx quod dlcuntomnia niti, 

jftque ideo mundi namram ftarcjine y Bis 

lÛtbus extemis 5 neque quaquam poffe refilai ' 

Summa atque. ima, quod in médium pnt othnid mxd g 

*°JÏ • ( Jpfumfîquidqudm-poffe in fefîflire créés) 

JE tqua pondéra pmtfub terris, omnia furfu'm 

Nitier9 £ in tertamque rétro requitfterepofia : 

Vtper,aquds qudt nnnc remm fimulacra yidemusi 

Etfmilirdtionednimalid d fubtusyagari 

10 ° Contendunt, ne que poffe è terris in Isca cali 

Mecidere inferiord mégis, qmm corpora nofké 

Spontefua pofsint in cdtli temph yolare: 

g MB ci0n yideant filem, nos fidera mais 

û poJfiinr » tiBà. h partlmque. B»f •»Vtgtg^g4 t Sicvct.quIAmi 

al. ceria. d Lanib. ita egrcîe , rt opisor. nHl in'Iib. fuapia » fuap^ 

euafta 9 tupi s'kaque omn. yulg. e I» ia Y«. lit, antiq. pro UiiÀ 

F «ij

• 4f DE RïRVM NAT. LIB."I. 

' Cernere, &- 'alternis nobifcum tempora ç&U 

Dimdere, tT no&cs pdriUs ogitore A diebus. 

Sed yonm flolidàs bac omniafinxerit ermri 

Ampkxi quid habent peruersè prima yiaï : 

Mam médium nihil ejfe potefl9 ybi imne3 hcufque 

* Infinitd : neque omnino9fiiam médium fit, 

IotfjC 

Fofsit ibi quidquom bdc potim confftere cofêffd, 

J^/*4W quotas .alia longi regione monerem 

Omnis enimlocm, ocJpdÙMm iquod inone yocomus, 

Per médium, per non médium concédât oponet 

ç 

v£qujt ponderibus moto quocumqueferuntur. 

iQJo 

Mec fiifqmom IQCHî efl, qm corporo cum Génère* • 107f. } 

Ponderis amijfa vi pofsint flore in inanu . 

Mec quùdinone ouîem f fl , illis fubpflere débet ; 

Jûtn, fua quod natura petit rconcedere pergtt. 

Moud igimr pojfunt tait ratione teneri • 

Mes in é 

In médium niti, fed f terrarmm, otque Uqmriù 

HvKorm pond, t mognifaue è momibus yndos, 

h Et quofîterreno qm corpore contineonmr : 

Atcontfé tenms exponunt oëris ourosy 

IO 

l0 %* 

EtcaUdospmulimeJUodifferrierignis9 

Atqm idco êotum circumtremere atherafigtis ; 

Et folis flommom per c*U aerulo pafci, 

Jgmdcolor o mediofugiens ibi conligdt içnis : 

Jfymppt cdomyefci i terra mortolidffcùi 

Î050 

•4, 

,7^ % 

's Iti feri vec. lib. manu fçrm|% defçxjptt. in quidam vçt. diefque wc 

Se ~mvuIg.fcr*,5cMaruIÏ. bl infinitus. fîmilcinf §6.16. cSicvet. 

l-k c & & *ï oi ^ am ¥et - Aeqms, son tam telle. Scripfi , mot'a, eîlï* 

«o- ferc ,, motui. vide indic. d cjpidam lib. çonctlium. * Hermolaus in 

Plin. nialit cappedine , oialè » wt pare. / ïta ex vet.lib. reftitui. vulgterrarom 

atque licier uni. polTcs eti*m legi , terrai, g magmfqiic. 

» la vit. ?uluabumrfts dle.Cc qutf 1 eiat ante * Hnmorem.

LilLivRiDiLvcRici." 8 4f 

nous voyons les Aftres de la nuid, & partageans 

ic ^f aucc nous alternatiuement les fai(bhs deJ année, 

aoflî bien que les.iours& lesnuiéh. Mais c'eft 

vue vaine erreur qui a feint toutes ces chofcs 

dans fefprit'des ignorans, parce qu'ils fe font 

fouruoyez dés, le commencement : car il n'y a 

rien qui puifle eftre le milieu deT Vniuets,puifque 

1070 le vuide&le lieu font infinis; & quand il y enauroit 

vn,rien ne fe pourrait arreiter en cet-endroit 

làpluftoft qu'en vn autre : car il faut que 

tout lieu, & que tout efpace, qiïfc nous appelions 

le vuide 9 le cède également à tous les poids en 

quelque _ endroit que leurs mo.uucmens feront. 

portez , (bit par le milieu, (bit parce qui'n'eft 

I©7f pas le milieu : 8c il nya point d'endroit dansle 

vuide, où quand les corps (croient paruenus , ils 

fe puflent atrefter , ayans perdu la force de leur 

• pefanteur: & ce quiett vuide ne fçauroitempef» 

cher que chaque chofe ne s'auaoce où (% nature là 

•porte. Il n'y. a donc point de chofespar ce rai- . 

ip8o (bnoementjelquellespuiïlèntdemeurer ramaflces ' 

en vu, où elles feroient attirées par vne violenté 

inclination. Bailleurs ils ne difent pasmefmes 

., _ que tous les corps tendent au centre, maïs ceuxlà 

feulement qui font de terre & d eau, les va- 

(jues delà mer t & les grandes fources qui découlent 

des montagnes, auec tout ce qui participe 

10% du corps terrefère ; ils espofent au contraire que 

les délicates haleines de l'air, & les ardeurs du feu, 

fe retirent décentre. D'où viennent tant d'émotions 

r tempe(tueufes dans la région etherée, & 

tant de matières fournies aux fiâmes du Soleil 

pour les entretenir , pource que h chaleur en 

1050 fuyant le* centre y forme ces feux : que mefuie*

fyg LEL LrvRiDiLvcmci 

Animaux en tirent leur nourritore,& que les had£ 

. tes branches des arbres ne pourraient pouJïèr des 

•feuilles » fi peu à peu , il ne montoit de la terre, 

quelque chofè pour les nourrir. Que fans cola les 

• termes du monde s euanoiïiroient par le grand 

' vuide après vne defolation fubite, comme les fla- 

• mes qui s'enuolent, & qui fe diflipent en vn in- 

•ftant. Le refte des choies fuiuroic par mcfmc ioyç 

moyen : les Temples celeftes d'où fe forment les 

tonnerres feraient renuerfex: la Terre fe dérobe- 

;roitfous les pas : & les Corps brifez parmy les 

.ruines de la terre & des Cieux & de toutes chofes, 

s'eniroienfautrauersdu vuide profond : fi bien 

qu'en vn moment, il n'en paroiftroit pas la moindre 

relique, horfmis l'efpace defert, & les Princi- IIoa 

pes imperceptibles. Car de quelque partie que 

vous veilles que les corps fe retirent premièrement- 

, cette partie fera la porte de la mort à fou 

fout : Ôc par cette porte, la foule de la matière 

tira dehors. 

. Si mon petit labeur vous fert de guide en la coo- imf 

:iîoiffance. de ces chofes, les vnes fe rendront clai- 

•res par les autrcs,& l'obfcurité de la nuiéfc ne vous 

fera point détourner du chemin pour vous empefcher- 

devoir, gr deconnoifhi les dernièrescaufes 

de la Nature. Ainfi des chofes pteftent des lumictes 

à celles qu'il faut examiner. 

Fin éêprmkrLmn.

Di RERVM NAT. LIB. I. ~4ê 

' Nec prorfum drboribm fummôs frondefc ère rdmos 

Pofe, nifi d terris pdulLtim * quodque cibatur. 

Me yduawm ritu fldmmdrum, mœnié mundi 

DHfugidntfubito magnum per indnefoluta * _ , 

I0 5î* Etneceterdconfimili rdtionefreqmdntur: 

1 Néye ruant mît h tonitrutid temphfuperni, 

Yerrdaue fe pedibus mptim fubducdt , CT omnes 

Interpermtxtd c rerum, cdique ruims 

-Corpofdfoluentes % dbedntper indue pmfundum * 

lioo. Temporis yt punélo nihil exflet relliquidrumi 

Defermm prêterfpdtium , ^7* primordid aecdj * 

. Ndm qmc-umque prim de pdrûcorpord 4 çejfè 

ConfHtues-,"hœc rébus eritpdrsidnMd lati : _ 

Hdcfe turbdfordS ddbït omnis mdterid'h 

Wf.".H r

47 

D V 

ARGVMENT 

SECOND LIVRE 

DE LVCRECE. 

Oudnês de la Sdgeffe. ycrC i 

Les biens de la Fortune ne feruent de 

rien , fi'le cœur nefl purge de ht crainte 

ÇT delàfuperftîtïon. 2y 

Toutes chofes font engendrées parle continuel^ 

dîners mouuement des principes* " 61 

Lemouuemet des premiers corps eftdemotrépar lafimh- 

UtudeAes dtomes quifont agitez dans les rayons dm 

Soleil. " '" no 

Les premiers corps sUmeuuent duec yne promptitude 

merueilleufe. 'H 1 

L e monde, neft point créé comme le penfem tes Stoïciens 

Cr Us Académiciens. ' \Cj 

Tous les cofps font portez en bas de leur nature, & pas 

yn ne s'éleuc en haut par fes propres forces. 184 

Les premiers corps efiant portez par le yuide, déclinent 

tant foit peu. u6 

Si les premiers corps ne decUnoient tant foit peu, il ny 

auroit point de liberté en la' yolonté des hommes , 

• mais toutes chofesfeferoientpar U dejtin gr par U 

necefsité» Ce qui eft faux. ' ici 

Il y d bien de la différence entre le mouuement libre, ^r 

le mouuement necejpUre.-. 272 

Les premiers corps font çjr feront toujours dans le mef- 

me mouuement fi ils ont efiém 

' 2^4 

Il ne faut point s 9 émemeiller que les premiers corps fe 

meuuent toujours , cr me êur mouuement ne fi

pmffeyoir. . *£ 

^k»res des premierscorps font difemhlMes: «, 

De U dijfembUnce des figures qui eft aux premiers 

Trèls ' ttM ^ nt di ^ mbUnc " des M" *»&n- 

^h ur ^f" premiers corps ne fmtpcnntinfini^ '* 

f q quefisHreyne c 

fZb ut 

**** * °? 

Ihtvnerfnitédcpremiers orps, defrels chaque 

chofes font engendrées. 7 y « 

Les mouuemensde mort & de yie combattent cntr'lux 

auecyn pareilfuccet. ** 

Iln'yarienjui conffie £ynfeul genre de prinleJ 

^dediffemblablescrdLefÙnge^. * P 2 

^f^desDieux&deshfmmes :&cf^ 

^^pointdefenHmem,^Co»Hem les princï 

pes de pluftenrs chofes. F m ~ 

^^Monflresnes'engendreJpas or'dinl 

^P'Miertcorpsn'ontpointdecouleur. '" 

w t " f i C W ^ T ^ Payent poinïl 

T?A % ^ ''f? Usc H" engendrées deU y*. 

nete des principes font colorées. % Zt

4* 

Les premiers corps font incapables de douleur & dé 

plaiftn ' 5>£* 

Le Ciel eft le père de tomes chofes, comme h terre en eft 

la mère. ' $6t 

Tous les principes ne fe ioignent pas indifféremment, 

£^r ne gardent pas y ne mefmefttuation. 985* 

Ce monde-cy 3 ny yne infinité d'autres mondes qui font 

• dans fefpace infinyy nom point efté faits par les - 

, Dieuxt&'doiuentpérir* . • loti, 

Les Dieux negouuernentpointle monde.. îo88 

Les hommes ne font point defcendus du.Cid , ny 

yenus de la mer, mais ils. ont efté engendrez de la 

terre* ' . ma 

LIBRl II. 

Pfocèmium.' . -verC t 

De motu principiorum* 61 

Qox in Solis radiis apparent*. 1I4 

- De cclcritatc motus* Ht 

In Stoîcos & Academicos* 16? 

Nihil furfum fcrri corpufculorum , fed prcffa à 

• radicibus exfurgere corpora. 184. & feqq. 

De déclinâtione motus. < ' ii^.&ïèqq. 

Fatum non elle, IJI 

•De figutis atomorum. 359 

De ablinthio. 400 

De ferac ftridoîe. . 410 

De adamante , ferro, ûlice ,grt. . 447 

De fudote falfo. ' 4^4 

De aqua marina, . 470 

Figuiàs cfle mu 1 tas & fînitas. 477 

^Corporaeflcinfimta. \ . j«

4* 

Res omnes conftare tx principiis miitig. • fSi 

In terra (emina elle. • • 789 

De matre magna.. . jpj 

Te jUM^m sy «eÂft^f» &Ca," • 1S4Ç 

Non neccflario » aiba ex âlbis principiis ficri. 

Colores principiis non elle. . 7^4 

De-colore columbarum. 8oo- 

De çauda pauonis. 8of 

De mfenftbili gigni 8^4 

Prima corpora expertia fends cflèj 511. & feqq. 

Paradoxon diâurus, mundos elle innumcrabiles, 

, * ytitur prolherapeufi. 1021 

Oinne infinitum elle in omnes pactes.* 2046

Fî©05- 

T- LVCRETII 

C A R I . 

DE RERVM.NATVRA: 

LIBER" SEçVN'DVS. 

i VA V E, mm mdgno Mrhantibm t. 

œquotd yentis. 

! E tend magnum akerius fpe&dre Lthore. 

j Non . qui* yexdri * quemqmm 9 ft i«- 

! 

cundd yoluptds f 

• Sed > quibus ipfe mdlis cdreds,. quid cemere [taxe 9 ft. 

SméM etidm betti cemmind mdgm weri § 

Percdmpos inflruâd 

. f. 

h tu*fîne'p*rtepericli:. 

Sed nibildukius efl3 € benèqudm munit* tenere 

Editd doârim fdpienmm tmpUfcren*: 

d Defpicere ynde que*s *lios9 pdfsimqmyidere 

Err*re, dtque yiam p*l*nris quarere Twfce, 

Céttdre ingeniû, contendere nobilitdte, 

Nôéles dtqut dits nid prœftdnte Idbore. 

Adfummdsyemifgtf€ opes* rerumqueporiri. 

9 O miferds bominum mentes, opeâor* c£Cd.: 

Jgudhbus in tenebris yitœ , qudntifque periclis 

f Degitur bocdeui , quodcumque eft! nonne Zyidèn, 

.NihiUlwdfiU ndturdm latr*re9 nifi "W h quoi 

10. 

49 

LVCRECE. 

DELANATVRE 

D E S CH OSES. 

tlVRE SéTôNTX 

A peiné d'autrujr fi,r la mer agitée tonànpar 

Ja tcmpefte, éft bien douce à ë« 

• BESHII V ° ir du riua S e où ,,on « ft « feurété fageffe ' 

«B %%$*?* cc ^ vnc ioyfc bien 

i i , ic "" bIc d e regarder qudqnVn dans 

le perd dâufirage, mais%urceV*l " £% 

*. plaùrde & voir hors de diger.Il^ftbLnaS 

faleauffi de contempler dVn lieu feur Z £ 

flneftnendefidoux que d'entrer danslcsPa 

- feiseleuez.oùlaPaixhïbite auecladoSX 

Sages, dou l'on peut regarder en bas lesau«*e! 

to. hommesquierrent çà&là , & quicherchenrS 

tous collez la voye qu'ilsdoiueït fuiured*£k 

Vi^qwdifputentpQurleprixdereloqùencTTui 

conteftentdela nobleflè'de Wenâaï£ïï 

les iours* lesnuiôs s'efforcent par yn l a£ 

I author, edescharges. Omiferablespénféesdes 

ïf. Jammes! o cœurs aueuglezl dans quelles tene! 

breS de la vie, &dans quels périls paîbns-nousîi 

durée de nos,ours ! Ne voyez vous pasqX 

Nature «abboyefinon à téttir là douleur élo^ 

de Ia

:|o LE 11/ LIVRE, D ï Lvcuict: 

• gnée ' du corps • ,* 8c qtfe Tefprit exempt de fotttis "^. 

& de crainte f ioiiiCe des beûx fèntimens? Nous !•? 

voyons donc que la nature corporelle n'a befein 

que de peu de chofe qui luy ofte la douleur r'& » 

quand on n'auroit pas'des délices extraordinaires^ 

on fçait que la Nature ne les exige nullement. 

deîafor- * ^ ^ n%y â P 0lnt ^ anS ^ CS mz ^ om ^ cs fatuë* 

tune ne ^' or 3 deieunes gens qui tiennent en leurs mains *?• 

feruenc des flambeaux allumez pour éclairer aux fcftins 

de rien, qui fc font la nuid, fi les appartenons n'éclattent 

point fous For & fous l'argent , fi les lambris & 

k% palais magnifiques ne'refonnent point parle 

- concert des initrumens & des yoix, il eft aifé de 

s en confoler, quand on eft aflSs fur l'herbe tendre 

au bord des ruiflèaux de quelque viue fburce, }o? 

où fins de grandes richeflès , on traite (buuent 

fon corps delicieufement fous les ramées des arbres 

éleuez: mais fur tout quand lafaifon ycon~ . 

uic, Se que les beaux iours fement de fleurs les 

•herbes verdoyantes. L'ardeur de la fiéure ne YOUS . # 

quittera pas plûtoft fur des tapis de pourpre en 

broderie de figures diuerfes, que fi youseftiez jyj 

couche dans vn vef tetnent ruftique. Puis qu'il eft 

donc vtay que le$ plus grandes richeflès ne feruent 

de rien a nollre corps non plus que la Nobleffè, 

ny la gloire de l'Empire , ce qui relie ne 

doit auifi profiter de rien à l'cfprit, fi dauanture 

quand vous voyez vos légions à la campagne s'al- ^Q; 

lumet pour le combat, ou voftre flote armée s'écarter 

en mer , vous prefentaiit l'image de la 

guerre, les tpprehenfions qu'apporte la religion 

timide & l'horreur delà' mort, ne s éloignent de 

voftre efprit en ces rencontres, pour vous laiHer 

la tefte Se le coeur exempts de peine & de foucys* 4%.

Bi RBRVM HAT- LIBT IL 1 j3 

"" ,Corpore feiunBm dolorabfit, * mentefrmmr 

Jumndô [enfiê, citr* * femom, metuqm ? 

.10. 2? IJO corpoream ad naturam pauca yidemm 

EJp opus omninê, j«« demant € cumque dohrtm 

Diùcùv qmqm yti â nulksfubfternere pofsintî 

Gratins interdum neqm natura ipfa requirit 

Si non aureafunt iuuentum pmulacra perades 

2f« Lampadds igniferas manibus rementia dextm, 

Lumina noBurnw epulisytfuppeditentwfi 

Nec domus argent® t fulget * aurifie renideb\ 

Necf citharis reboant hqueatd, auratkque* tempkl 

h Sjfi^ tamen interfe pmftrati in gramme molli, 

50. Propter aqme riuum, fub remis arboris ahdt 

Non magnis opibus iucundè corpora curant ; 

Pmfertim càm temperas arridet, 0* anni 

Tempora confyergtntyiriddntisfloribfts hetbm^ 

Nec cal{de cititïs decedum corporefebres, 

j j. Textilibus fi in piÛuris, ofîmque mbenti 

laâeris, qu.am fiplebia in yejle cubandtim 3 ffè 

Jj)mpmpter qmnidm nibil mftro in corporegaxê 

1 -Pmficimt, neque nobilitas, nequegloria reî : 

Jjhmdfuperefts anime qnoque nibilpmdejfe putandm 2 

40. S i non forte tuas legionesperlocacampi 

• • Feruere càm yideos ; claffem hé que yagari, 

Ornatamque armis beÛi fimulacra cientem ; 

His tibi *. mm rébus l dmefaBa reUigiones 

- £fitgi m t dnimo pâmée 3'mortifque timorés j 

4f

yï DB-RÏRVÏ NAT: LïBT'II} 

hf c/ir4 ft/i* ; 

jiuddâérque inter reges * rerumque poternes 

• ^ * 

êrfdnttir.nequefulgorem reuerentur db aura j roi! 

Mec^ cUrum yeflis fplendorem purpurëdï | * 

Jhùddubitds, quin * omneftt hoc mionis egefids ? 

Omnis cumin tenebrisprjtfertimyitdkbomf 

-Nom yelutipueri trepiddnty dtque omnUclcis 

In tenebris metuunufic nos in kce timemks 

Inierdum, nikto quœ funimetuentL magis, çfc&n 

^W pum in tenebris pduitdnt, fingunique futur* 

Hune igitur terrorem dnimi, tenebrdfque neceffe eji 

Mon rddtjfoUs, »e*p foaîtf te k *ûei 

ff- 

( Difcutidnt9fed natumfpecies, rdtiûque. Col 

tu mhl Nm€ *& * *° moth g?"*** 1 ** ********* ' 

cipio- "* 

Cor P ordreîydri ^^^ntfgënitdfque 

min, £t quayifdcere id cogdntur ; * quarptfit ollis 

Jtedditd mobilitds magnum per imne meandi, 

Expedialn ; tu te diâis pmbere mémento. tff? 

Nam cette non inter feflipaucoheret ' 

Mdteries : qtioniam minui rem qmmque yidemus j 

J?f f fe*y? knginqm fluere omnid cetnimus «euo, 

£* oculifqm yemftdtemfubducere mflris 

s quidam îib. Tet.©mais fie lac » etiam ïtàè. h quidam vet meus •

LH II. LIVRï BÈ LvcitBC'i? yi 

Que fi nous voyons que ces chofes font ridi- " 

cules & des iouets inutiles , & qu'en effet la 

crainte & les inquiétudes fe ttouuent parmy k$ 

armes. Se parmy les dars cruels, fcfourent hardijo. 

ment parmy les Rois & les PuifTans, & nç reuerent 

pas 1 éclat qui vient de for, ny la fomptueufç 

fplendeur de quelque veftement de pourpre; doutez 

vous encore que tout cela ne foit pas vu 

grand manquement de raifon , veu principalement 

que toute la vie fc paflfe laborieufement 

>)• dans les ténèbres. Car tout aïnfi que les enïkn s 

font effrayez, & ou*ils ont peur de toutes chofes 

dans l'obfcurité, de mefines nous craignons andque,sfois^ 

pendant la lumière des chofes qui font 

• moins à craindre que celles qui font peur aux en- 

Jans, & ijuï leur figurent des fpûftres affreux dans 

les ténèbres. Il eft donc neceflàire de chafTer cette 

terreur de fefprït, à quoy il ne faut employer, 

..nyles rayons dju Soleil, ny les traits btillansdu 

• tour, mais bit l'imageide la Nature auec la raifon. 

le diray maintenant par quel mouuement les Du 

corps de la matière, qui font propres à la gene- moillle " 

wtion, engendrent des chofes diuerfos, & pot- m ? m{|c$ 

tent la corruption "dans celles qui font engen- FiaaFCS 

- drées : par quelle force elles y font contraintes: & 

quelle-faculté leur a efté donnée de femouuoîr 

dans le vuide fpacieux. Souuenez-vous de vous 

jeff. rcs t*6. 

^te attentif a mes difeouts» Certainement la 

matière ne demeure pas-toute vnie Se compafte 

.en elle-mefine, pouree que nous voyons comme 

[chaque chofe diminue , & comme à la longueur 

du temps, toutes chofes s'écoulent" & fe dérobent 

à nos yeux parla yicilleflfc * quoy que d'aii- 

G iij

j£ Ls II. LIVRB Di LVCRïCî; 

leurs nous nous apperceuïons biçn que î Vniuets 70I 

demeure dans fcn intégrité, pource que les corps 

qui fe retirent de quelque part caufent de la diminution 

à l'endroit d'où ils s*en vont » & de l'augmentation 

au lieu ou ils s'addonncnt, laiflsmt icy 

l'imbccilité de la yielleffè, & portant la fleur de / 

la ieuneflè en ce lieu-là, (ànstoutesfois s'y arrefter. 

De forte que la mafle des choies fe renou- 7f • 

uelle inceflàmment, & toutes les créatures mot» 

.telles viuent entr'elles fucceffiuement. 

Il y a des générations qui ctoiflent au mefme ' 

temps qu'il y en a d'autres qui diminuent : & les 

Indiuidus des Animaux fe changent dans vn bref 

efpace : & femblables à ceux qui courent daï^s la 

lice,fe donnent les yns après les autres le flambeau 

de la vie. Que fi pourtant vous vous imaginez 

que les Principes des chofes fe puiflent repofer, 8G," 

& qu'en fe repofànt, ils engendrent denouueaux 

mouuemens, vous elles bien éloigné de la droite 

voye delà raifon. Puifque tous les Principes fe 

jneuuent dans le vuide , il eft nçceflàire qu'ils 

foient portez ou par leur propre pefanteur , ou 

par le heurt de quelqu'autre.principe. Car leur Sf. 

mouuement eftant d'en haut,s'ils viennent à s'entrechoquer, 

ils s'entreflechiflent foudain, & il ne 

faut pas s'en eflonner , puis quils font très dors 

& folides, & qu'il n'y a rien qui leur refifte à dos: 

& afinquevous compreniez que tous les principes 

ou corps de la matière font en continuel 

mouuement, refïouuenez-vous que dans l'eftenduc 

de I*Vniucrs il n'y a point de lieu bas, ny par po?confequent" 

nul endroit ou les premiers corpé fe 

puiflent arrefter, pouixe que l'elpace. infiny -S'QU-, 

urc également de toutes parts &ns bornes & fans

D'-i Rin>« N-AT. Liï.It .£. 

70. Côro fctmen * incolumisyideaturfumma marier* : 

I 1 ropterea, çnô* ipr decedtmt corpota b mm que, 

' FWe *fc* ut, mimunt, quo yenètr 9 £ augninc domnt : 

JUdfenefcere ; at bdc contra florefcere cvgmt : 

*Mec remorantur ibi. fie rçrum fumma nouatur 

7f. Semper y Çrinterfe momies mutuaymunt: . 

Augefçuntalixgentes, dïïœ minuunmr : 

Inqrn breuifpatio mutdntur fzcla aràmantum : ' . 

Et quafi curfores yitaï hmpddd tradunt. 

Si cejfare putas renom primordià poffe, 

Jo. Cejfdndoque noms rerum progignere motus : 

Auius à yera longé rdtione yagdris. 

M dm , quoniam per imne ydgdnmr cunÛd > necejfe eft 

jtutgrauitatefuaferriprimordià rerum, 

Aut iétu d forte dlterius. nom citdfupemè 

*5- Obuia càmftexèrei fit yt dmerfa repente 

Difsilidnt* neque enim mïfum ; durifsima quz fmt 

•Ponderibus fotidis, neque quidqudm a e îergis obfteit 

Et quo idÛdri magiî omnid rmteridï 

Corpord peruideas : reminifeere totius imwm 

9©. Nih'deffe infummd : neque habere, ybi corpord primé 

Conpftant : quonidm fpdtium fine fine y modoque eft : 

- Immenfumquepdtère in cunâasyndiftcf*rtis% 

é quidamlib.ineolonSs. *al. cuique. raugmift*. Jîtavaîg. Tib 8c 

vec. quidam > ftd in quibufdam vct. lib. auferri. & mox, nam conu.a 

fepè Obiiia 1 conflixerc ita Y£i diuerûu t In Y»lg. îergikis. 

m

ff- D i R B R V M N A T . L I B . IL' • 

Phribm oftmdi, cr certa rat:onè frobatum *ft. 

Jôd quonidm confiât^ nimirum nuUd quies ejl . 

Meddiid corporibus ptimis per imne profundum i -9f. 

Sedmsgis afsidm ,yarioaueexercit*motH9 . 

Partim interudllis mdgnu * confuhd refultdnt} 

. ' . 

Pdf s eùdm breuibm ffdtik b nexantur éb i(lu% ' 

Et qnœamque mdgw € contenfo coneilUtu, 

ExigmimerudUis * conneÛd refultdnt, --IOQ. 

Endopeditdfuisperplcxisipfdfiguris. 

Hœcvahihisfaxi.radicefy&'ferdferri 

' 

Corpqrd conjiituunti & cetera dç génère homm 

PdHcuU : qut porro mdgnum per imm yagamur^ 

. '. « 

9 

EtckddifsiliuntlonTè longé qmrecurfdM .Wf. 

Jn mdgnk inîerudllis ih&ç dëm rdrum , .' 

Suffciunî nob'u, & fylendidd fuminafolisl • 

ft / memom, reij pmulacrum, &- imdgo 

^tnte oculos femper nobis yerfdmr j {$> mfidt 

C-mtempldtor en 

HQ, 

; m, ^ttdm folk lumim cumqïiç 

* Infertim fundunt radios per opdca domorum^ •' 

Multd minute modis multis per imne yidebw ' .. ll Corpord mifceri rddiorum lumim in ipfo ; 

Et yclutxtcrno certamine prœlid, pugnafque 

î* 

Edere tùrmdtim certintid,3 nec ddrepdufàm, • 

Conalus % & difcidiis exetcîtd crebris : 

Conicere-ytppfsis. ex hoc; pnmordid rerum 

m Sic antiq.Iibri.in vuIg.q.confulta.MaruH.& Lam.conftiâa.ego Itbrof 

ièquor > licet vix iiuchigam » niil conltlire à falio • & hinc coofuitat 

&vu n-iWat•"!«*.' principia,id cft çoaûe>eIegaçti tralatione & allufionead 

verhunbre&itant. b vexantur.q.ç.vt fup.bis terne, s Sic v.q.& Priicia*» 

nos in q.v. Ôc v. & vulg condenfo» vt fup. 1$.y.îtà vide mepda ûmilii* 

mf.6 f I20J 

.. d Exq.viibfis încripli.q.i.conieâa.conueâatMatuli.connexaj 

lamb.malè. vùie in

Li 1 LIVR-B DE LVCRBC'I; ff 

limites 5 comme nous l'auons fait voir clairement 

5j. par des ràifons inuincibles Ceft-donc vne vttité 

confiante que dans le vuide ptf>£bnl£ïl n'y a point 

do tootde repos pote lerpêmietf corps : mais . . 

qu'eftant • agitez 'de'-ditfërs _ mouuements & venant 

à s'entrecho^ùet'/ils'Ventiféloiznent en 

partie par des* ïiiteruaîes * vK ' peu \^rdnm » & en 

?9

ff LE II. LIVRé D.i LvctïcR 

nmtferuîr d'exemple pour les grandes f & faire 

remarquer lesvoyes pourarriucràla connoillkh 

ce de la vérité. 

les cho ^ Regardez donc dans les rayons du Soîeû ces. m? 

ies 

M£S& 

qui Ç** 

paroiff.. 

Jâns les 

layoos 

duSo- 

M. 

1 * W* 1 ui s > foûleuent en foule : leur gran. " 

dans les dc m « Itltllde agitée de la fuite, marque bien i 

mon ddms, les mouuàmens inuifîbles & cache^de 

la matière. U>plti(ieur!s atteints de playes imper* • - - 

ceptibles -, vous paroiftront fc. deftoumer de .Ieus • 

voye, & retourner en arrière eftanstepouffez ci 

&là, Se rejailliffans de tous collez par yn efm ija 1 

cmtrére. Or ce mouuement vagabond dépend de 

celuy des principes : car les principes fc meuuent 

deux mefmes , & en fuite les premiers petits 

corps qui en font €Ompofcz,& s'éloignent peu de 

leurliaifon, fc meuuent par leur agitation inte- ijfJ 

neure, & de mefme forte les corps compofci Jc£U 

quels font vn peu plus grands. Ainfi tout mouuement 

prend à fon origine des principes,* fe rendl 

peu à peu fcnftble : & c'eft encore de la mefme 

forte que fc meuuent ces petits corps que.nous 

fommes capables de difeetner dans les rayons du 

Soleil : mais il ne nous apparoift nullement par 140$ 

quelles imprcflîons cela fe Fait. 

VUfcffe • Maintenant, ô mon cher Memmius, il vous fera 

despre, facile de connoiftrc en peu de mots quelle mobi- .. 

fuiers 

corps. lité eft jointe aux corps de la matière.. Premièrement 

quand f Aurore répand fon or fur la terre 

auec fa lumière nouueIle,& les oyféaux de diffères 

plumages qui voltigent dans les bois, font refonnet 

les tendres airs, de la douceur de leur chant; 

14Ç. 

c eft vne chofe toute notoire auec quelle promptitude 

le Soleil leuttit a decouftume d'embellir 

toutes chofcs de fa fplendeur, & qu'il fc montre

DE RI a? M NAT, LIB. II. J4 

i&uàlefit magno idÛdri femper induis 

• _ Duntdxatrerummdgndrumparuapoteflres >-. 

ExempUre dare, %? yeftigid notifiai. ^ 

Hoc êtiam Mdgw & héec animum te adtiertere par efl - 

JI f • Corpom3qu in folis qu

ff DE RERYM NAT* LI'B. IIJ 

yft yapor is, quem folmitrit, lumen fteferenumi • 

Non per inane medt ydcuum ; quo urdius ire 

Cogiwr; * dé'reds 

ifo! 

k ' quodfoldiuerberatyndasi 

Mec fmgilUtim corpufcuU qudtque € ydporiî, * 

Sed complexé medm interfe, conque globdtd. 

Jthtdpropterfîmul interfe retmbunîur Cr extm 

" 

Offiduntur, y H cogdntm tdrdims ire. ïff. 1 

A i, y««f funtf&hdd primordidfimplicitate » 

Camper imne medntydcuum, nec restemoramp 

Vlh forts, 4f^«e i/î |KJ j è pdrûbus ynum % • - • • ' ' " 

îfM» i» y«r*? capere foc»w, 4 c&nnixdferuntur : 

JDebentnimirumpraeelleremolHlitdte, 

JEf m#*/f© citiàs ferri,quam lumindfolis : • 

. quafi dam. c Tta in vet. noftr. • 

în âl.& vuïg.vapores. mendosè. i Ita in vet. quibufdâ vulg. connexa.. 

Marull. * Ita ex quidam Yet.fcçipfi>YC & inf.114.13.111 al.Mutiplçxqiie. 

/Hic verfus deèft in quidam vet.noftro. ^perfedari. h Lamb.çenatur 

nulèivide indigeci. t quidam vct-Etiam* k Ita Lamb. reâUl-vulg^ §C 

. An al.vecblaiiduum. I îta vet.îib.Maraî. fîngent » fed in omnibus* videbatur 

ilîi nimis abruptum illud> Omnibus, ego libros fcquor.nam dC 

ita fepè. £ etiam leg. cùm fingunt. -

LEIL LIVRE DE LVCRECE? jf 

atout fhemifphere* Mais cette chaleur & cette 

ijo. lumière fereine que le Soleil-cnuoye, ne s'écoule 

ias au trauers d'vn vuide, qui ne contienne que 

J 

cneant, d'où vient qu'elle eft contrainte d'allée 

Elus lentement, comme citant obligée de frapper 

i foule des airs r.auflî n'eft-ce point feparément 

que .s'écoulent lespetits corps delà chaleur, mais-. 

_ eftaos joints enfemble par des liens étroits. C'eft 

pourquoy ils fe retirent entt'eux dans la mefine 

J-- vnion, & font empefehez par dehors \ de forte 

qu'ils font forcez d'aller plus lentement. Mais les 

,. . Principes, qui font d'vne fimpliciié folide, quand 

ils paflent au trauers du vuide où il n'y a rien, & 

que nulle chofe ne les arrellant par dehors, ils 

viennent dVn lieu, & fuiuent droit la route qu'ils 

t6o. ont prife vers vne autre ; leur agilité doit eftrc 

'non^pateille , & ils doiuent eftrc portez-beaucoup 

plus ville que les rayons du Soleil, & trauerler 

. vn beaucoup plus grand efpace dans le 

. -mefine temps. Car ce n'eft point par confeil que 

*\t £E II LIVRé Dé Lvckscf." __^ 

Élit toutes chofesen faueurde l'homme, en qtioy 

il fcmble qu'ils fe trompent fort, & qu'ils font 

bien éloignez de la droite raifon. Car encore que 

i'ignore quels font les principes du monde ; toutesfois 

foferois bien affirmer par des raifons tirées 

du Ciel & de toutes les autres chofes, quek 

nature du monde qui contient en foy tant de 

manquetnens, n'a iamais cfté diuinement créée %Zo2 

pour nous, ce que ie vous expliqueray clairement 

' cy-apres^ô MemmiuS. 

Acheuons maintenant ce qui nous refte à dire 

des mouuemens. le penfê que voicy le lieu propre I8J; 

à vous confirmer fur ce fit jet par des raifons nouuelles, 

qu'il n'y a rien de corporel qui fepuifle 

porter en haut par fes propres forces. Icy les 

Tous les corps des fiâmes ne vous-doiuent point dcccuoir; 

corps car jjs s'engendrent vers la partie fupericurc » & 

en bas. P rcnncnt

DVRBRV.M -MAT.Xii.lt; |§ 

Jlfdtrnopered'yerd.ldpfirdiioneyidentUK 

Mam qmmuis rerum igmrem primordid fuejwfy 

. Hoctamenexipfisaturationibus dufm 

Confimare, dliifque ex rébus reddere mukis 0. 

xto. Weqmqmm nobis difUnitns effi credtdm 

Ndturdmmundi, qtm tdntdeftprtditd culpd: 

^m tibipofteriàs Mtmmi fdciemusdperus 

Nnncid.fiodfuperejl de monbuftexpcdiemus? 

Nunc locus tft% yt opinor, in his iilud qmfte rém 'NM 

rtp Confitmarettbi,nulkmrem pofefudyi . fcrd^r- 

Côypêredmfurfum ferrisfurfumquemedre-i _ pufiuie- 

Metibident^meêfldmmdmmcorpQrdfrdudêmi ren^M 

Smrfus enim.yùrfus b gigmmmr 0"dwgm'mdfwmnîî P r «*&* 

Etfutfum nitidt frugesdtbufUque arefamt: ' w a " 

tfo. Ponderd^qudnmminfeef^àmieorfumcuî^dfetatur^ £m&a^ 

Nec cumfubfiUmtignis dd teÛd dômùrum, mvfmMm 

Et céleri fkmmd degttftdnt tigm trdbéfque z • 

$ ponte fmfdcere idfme yi c fuhîeâd putdndMm 9 jLt 

^mdgenus è noflrê cum mïjfus c-orporê fdnguis 

f@r Emkdt exfîduns dite, fjtdfgitque crtmrm.. 

Nonneyt/desettdm9qmntéyingnd9trdk]que 

EefpudthmnQtdqu£l m màmmdgis â ytfmusAtè 

Direâtd, tT maffiéM munis- prefsimus agrk 

Sdm cupide furfum * rtmmi mégisè dtqueremimn 

M tta m reM»61trït&rfeJL< -virig- êmtQ* é In wd; fwâ*m ^gnat* 

s Ua. eciara in lib. aoltris» & ahetiam vulg. Lamb.-a wm cod.(ubjgemc.eftprodaâylo. 

vide indic. yerûis. i Ita ret. ouui & ¥U% 

tamb. camca» mifimiu» noaccâè, *l»ypl§.& m-. fkè\ al xejpoucç.

fhs yt parte foras emergant, exfiliantqne. ' ioo 

Néctàmen hdtc3 quantum efiinfe9 dubiumùî.opiâérl 

Jguinyacvumperinane deorfkmcuh&dferantur* ' 

Sic igiturdebtm flamme quoàUe pojfeper auras 

Aëris exprefpt furfum fuccedere, ùuamquam^ 

Fondera, quantum infeefl, deorfUm deducete pngnët iôjj 

Noflurnajquefaces cali fublime yohntis . 

Nonneyides longosflamfmmm ducire trapus à 

In qmfcwmqm dédit partis ndtura meatum ? 

NOê cadere in tetram flelUs, & fidera cernis 1 

- - Sol eiiam fùmmo de yettice déjfupat ùmnis * îr 

" " -. Jîrdorem in partis, ©- lumine conferit arma. 

• Jn terras igitutqmféefoUs yefgiturardon * . 

TranfuerfofqHe yolareptrimb fis fulmina cernist 

De de* Nunc Une, nunc tlUnc db rupti ntéibus ignés , 

clinatio- Concurfant i cadit in tétras yisflammea yolgo. 

ae m©* jf[u£ in his'qkoqne te rébus cùgnofcere ' 

tifT 

b auemusi 

Corpûta cnm deorfum reBum per imM feruntuï 

Ponderibus prùpriisi incerto tempore e CMS. 

firme, . - 

Incerdfque lotis fpatiofe ^petkrtpaulkm, 

Tantum quod * momeû fnutafum Scertpofsisl 

JÛod nifideclinare folerent j omnia deotfum, 

Jmkris ytigtsitdt, cadermt per inane profmdum § 

A2

haut auec d'autant plus de force, en- cache moins 1 

ioo, fur fafucfaee, qu'il n'en parëift dehors: le -penfc* 

toùtesfôis que nous ne devons point douter que 

'toutes-ces chôfes autant qu'il eft en ellcsineten^ 

dent contrebas autraicrs du vuide-qui'n'eft 

pdint-remply. Ainfi les fiâmes parvint certaine 

ittipreflîoni doiuent monter parmy les fë.uffles de' 

i'aîr, quoy que leur poids qui tend aullîcn bas;' 

lôf. y refjlfë de tout fort pëuuëir. Ne voyez-vous pa£ 

ces flambeaux nôâurnès qui s'enuëlent vers le 

Giei i laîflans des. longues traces de fiâmes dé 

qtjetqûe cofté que la. Nature leoc ëuure le che- 

* mïn ? Ne voyez vous pa$ les eftôiles & les feux dii 

•iio. Ciel tomber vers- la terrt ! Le Soleil, du fômmet 

de fa fphete, difperfe de tous cëftez Ion afdeur,& 

embellit dé fa lumière les champs cultiuez. Il eff 

doncvrayquo la chaleur mefme du Soleil s'abbaiflè 

vers la terre, & vous ne pouuez ignorer que 

ilj. les foudres au tràiiers des pluycs,ne volent ci 6c la; 

Se que forçant les obftaclei des nuées s ils ne tombent 

fouuent à terre j péuticas parla violence de 

leur ardeur. . .. i *• 

En cela n'eus fëuhaitons aûffi que vous con- ôrpscféhoiffiez 

que les premiers corps ou principes font clinent 

direâeitient portez en bas de leur prëprb poids tant foik 

au trautrs du vulde, ils fe dtftëurnent tant (bit P cll# 

peu du droit chemin en bas, (ans détermination 

' toutesfeis de tetaps tîy de lieu 5 & vcelâ en telle 

forte que l'onpiuilc feulement dire qu'il y a tn 

léger deiioyement ou declinaifon. Que s'ils n'ai 

uoient peint-cette doclinaifon les Vus vers Ici 

JIQ; autres.- mais tomboient tous a ttâuerslevuide^ 

en égale diftance entre eut s de la mefme forte 

quct nous voyons tomber les grofles goûtes â\né 

H

jl. Li II. LIVUE Dslvcmct* 

forte pluye -, iamais il n'y autoit de rencontre ny 

dïmpreffîoo aux principes , & iamais la Nature 

ne prodairok rien. Si neantmoius quelqu'vn fe %%Ç _ 

petfuadc que les corps foient portez diuerfement 

par le vuide auec d'autant plus de viteflè qu'ils 

font plus pefans, Se par ce moyen peuuent rencontrer 

en leur cheute les corps légers, &ain& 

faire des impreflions qui puiflent donner aujt 

inouuemëns la faculté de produire » celuy-làs'eft 

fort éloigné de la, droite voyedelaraifon. Car 2,0j 

de toutes les chofes qui tombent en bas au traders 

des eaux & des airs, il ell neceffaire que la 

çfaeutefoit précipitée à proportion de leurpclanteur: 

d'autant que les corps de l'eau , & lanature 

tendre de I air, ne les peuuent pas également 

retarder, & que les plus déliez font auui les plus 

' k : promptsàccdcrA ce qoicft pefant. Mais le vuide 2jfc| 

pepeut refifter à aucune chofe , de quelque collé 

• quecefoit, ny en quelque temps que ce piiifle 

çftre, pour l'empefcher do paruenicou fa nature 

le porte 3 Ç'eft pourquoy toutes chofes doiuent 

cftre portées également quby que d'vn poids inégal 

à trauers le vuide. Les ch'ofcs pelantes venant 14° # 

d'enhautne pourront donc iamais fe rencontrer 

auec les légères, ny produire par elles-mefmesces 

coups qui dtueriîfient les idouuemens par lefquels 

la Nature fait tout ; Il faut donc de neceflîté 

, comme ie l'ay des-ja dit , que les 

corps inclinent tant foit peu de quelque cofté: il 

faut, dts-je, de neceffite, qu'ils inclinent d'vne 

manière prefque infenlible » de peur que nous nei4îfemblions 

feindre des mouuemens obliques qui 

répugnent à la vérité. Car il eft facile d'apperceuoir 

1 ôc nous le voyons clakcmcnt^queles poids

!)•£ RIRVM NAT. LIB. ît \è 

Mec font offenfus natrn , necplaga creatd 

Principiis i m nihil ymquam naturd creaffih 

iif. JtiM?^fîf ori * **% «^ créditgrduiotA pouffe 

Corpord > quo ciliés reÛumiperimne ferunmn 

Incidere èfupero Imioribus » atque ita * pldgas- 

Gignere3 qu^pofsimgeniulis reddtremoms\ 

Auius ayeralongt rddone recedît» 

^jQh Ifdmpîrdquds qu£cumquacddunt,dtiluedërd deorfutB* 

•lîacpro ponderibascafus celtrdre neceffe eftt 

Propterea, quia corpus aqmt $ ùdtumque tenais 

Aëris haudpofpmt étijui rem qudtnqut morari : 

Sedciriàsceduntgrduioribus b exfuperate-. 

^* r At contra nulli de nulld parte -3 neque y Ho • 

Tempore inantpoiejl yacumnfiibfiflere reij; 

Jjhiin ,fttd quod naturd petit $ coûcedere pergdh 

Omnid qudproptçc debentper inane quittant 

tÊqui ponderibus non aquis concitd ferrû 

140, & au d igitur powrunt Imioribus incidere ypquhé 

. ' E&fuptrogrduiom > neque i&iteggnerepetfc-, 

Jjhi yarient motus » pçr quos naturd € gerat resm 

Jjhtare etiam atque etiaràpauhmt * dinare neceffe efi 

Corpord t necplus qmm minimum j ne fingere motus 

*4Î» Obliquos yidêamur*» & id res yerd réfute*. 

Mamqut hoc impromptu 3 Manifeflumquv. effe *videmùs] 

û Ita Lamb. vt giguere i&ui inf. 24. hic. in ïib.plagt*. b Contîeriic 

càm viciniore nomine > natura. e ica Qarn, lib. Lamb. goûac. miMi 

â Ita YCC. quidam m al. incUnace, 

H

f^ Dé Rtlv-M NAT: ttï. IL 1 

Pondéra, quantum, infe efl,nonpoJfe obliqua mearê 

Exfupeto cùm précipitant > quodcemetepofsis^ 

Sed nihiï omnino reÛa regione yidï 

. Declïndre, qui efl è 3 qui pofsït cernere %fefe ? ^jg J 

J) eniquè fifemper motus conneBitur omnis ; 

Etyetere eXontmrfeMpetnoum ordine certo t 

* tfecdeclindHdofdciuntprimordid motus 

Principmm qmddam 5 îodfdrifadetd mmpatÈ 

ïatum Ex in^nitù m cdufjdm cduffafequdtur : . ^ Ï$Ç 

noue c j^-têYdp9Tttrrdsundeklnqiiam,ïcl poflu-" 

lati volyptas leg. Marull, voluntas» malè. ita & io6, c Sic conic&u» 

du&us fcripfiïCum in veclib. quidam inucnilTem, reguniur : qua in ré . 

vanatum etiam apud Salluft. & fup. î*. rulg. rigantur. reûè quoque 

quidam vet. vagan|ur. d Sic ver lib. « quidam YCC,& in Non. hâbee» 

vide ind. f In vet.qoidam noftr.& Lamb >conciti vt f.ita lég.fiti conciri 

deber > concîca per artus Omnis i vt s Bec. g Sic ex ve£. quidam 

malui.inal.ceiuicxa.variatiun eli fyp.41.tf. h quifim Yét.ptocudiinu

Li IL LIVRE DE LYCREçV. \J 

iutant qu'il eft en eus ne fçauroiem: aller obliquement, 

quand ils fe précipitent, cfen-haur» ce 

que vous pouuez voir aufli tpenaifément ; mais 

Xxo. quipourroit difcernerqueriexine&deflournede 

: la droite lignegdu bon chemin ? ç 

Enfin fi tout mouuemcnt cft toufiours en- .^ 

chaifncs & quetoufioursvnnouueau naiflèd'vn ait de la 

. ancien par. vn certain ordre : fi les principes en declinai- 

• déclinant 'ne font point vn principe de mouue- fon dans, 

'^JJ. mont qui rompe les lois du deftin , de peur que Ie . s r V ntu 

dans Pinfiny vne caufe ne fuiue toufiours vne au- * r 

trecaufc ,- d'où vient que la volonté demeure H- cmpcfbreauxanimaux 

fur la terre ?

ô LE 11 LIVRE DBLVCRëCL 

. car alors il nous eft éuident que malgré now£ 

toute b matière du corps s'en va, & qu'elle eft 

entraifnée iufques à ce que la volonté la réprime i/f, 1 

dans tous les membres." 

Maintenant donc ne voyez vous pas. quebieti 

qu'vne force extérieure en contraigne fouuént 

plufïeurs d'auancer contre leur propre intention» 

. voire qu'elle les pouffe auec violence, & qu'elle 

les entraifne,il y aneantmoins ienefçayquoy 280J 

dans nous qui peut y refïftet 3 & qui en effet y répugne 

de tout fon pouuoir , & à l'arbitrage do ' 

quoy il arriue auffi-par fois que l'abondance de k 

matière eft forcée d'obéir par tous les membres, 

. & par toutes les parties du corps , & elle fe repris 

me quand elle eft épandue » & fe remet dans fou 

calme. Ceftpourquoy il eft auffi neceflaire que 

vous reconnoiffiez que cela mefme eft dans les ftinences 

ou ^rincipeâ vne caufede mouuements *S£ 

diftinde des impreflîons Se des poids. D'où vient 

que cette faculté sYft formée en nous , -pouree 

que nous voyons que rien ne fe peut faire du 

néant : car le poids cmpcfche que toutes cho (es 

fefàflèntparles impreffions.comme par vne force 

eftrangere. Mais de crainte que la chofe mef-*«& 

me ne contienne point vne neceffîté intérieure 

• pour agir en tout, & qu'en eftant comme vaintes 

pm cufc ' cUencf °it point contrainte de fupporter& 

miers \ dc /? çirî cette petite declinaifon des principes 

corps * e wit 9 non toutesfois dans vn lieu déterminé, ny 

fooEEou- dans vn temps certain. 

J 

dan" le 

A " Icft€ ' rabondance de Ia Matière ne fut iaJ 

mouul ""««kuMtage rellèrrée , 8c ne fut auffi iamais 

{&ent. dilatée auec de plus grands interualles : car il tfv 

3 rien en elle qui augmente ou qui diminua. Les igè

DE RERVM ri A T. LIB.'II. 6* 

Ndm mm materiam totim corporis omnem 

*7f • Perfpicuum 'ft nobw inuins ire, rapijue, 

Donec eam refrénant permembra yolumas. 

Idmne yides igitut q-tamqmm yis * extera multoî 

Pelltt ; £5T inuitos cogit procederefépe : 

Précipitéfque rapit i tamen cjje inpeâore noflro 

i °* J^jdddin, mod csntra pugrnre s obfidreque pofsit: 

Cuius dd arbimum quoque copia materidi 

Cogitur interdnm fli £li per mcmbra, per artus : 

Mtproieâd refrendtur3retriquerefîditî 

j£v4re in feminém fmqne idem fateare necejfe % ft% 

*®S • Ejje dliam pmterplagds;&> pondéra caujfam 

Afotibu*, ynde hac eft h nobis innatd poteflas : 

De nikilo quoniémfieri nihilùojfe yidemus. 

Pondus mim pmhibet, neplagis omnia fdnt9 

Externa quafyr. fedne € resipfa mcefum 

ijo. ImefBnum hdbedtcmÛis in rébus dêndiï ; • 

Et dtuiâa qmfiCôgamr ferre, paiîjue : 

* Idfacit exigkum cU'namen principioru/rf^ 

Mec regèoneïoci certd, nec ttmpore ctrto. 

NecfUpata maris fuit ymquhn fiïate ri'd 

f pç. Copia. nec porri maioribus intéruallis : 

JN;4m neque ddauêfcit quidquam A nec dépérit indel ' 

# Ita omttiso îcg. puto es vet. ïib. Té rites » Etferna quaUVî. Manill. 

expraa , & ita vulg. maJë. 6 Sic vec. quidam ai ollii. c Sic orna. lib. 

lama tamen. mens, vide jndlccm. res. 

H iiij

4ft~ • ©E KiîMMé^-î^'ll 1 

^jfdpropterquonuncinmotuprincipiorum • ' 

Çorpora fan tîn èodem antedétd atate fuere : " - 

Et* ppftbocfemperfîmilirdtionefennmn • • 

J?f qu£ h confueruntgigni, gtgnentartddem \ $®°r. 

Condition* : (p. erunt, Cr creftent, i«^«e- ydlebun t, 

Jgudntum cuique datum eftperfœdera miteras. • ' 

Mèc rerumfummam commmdre y Ils p.ottfl yis : 

Mdm nequc qm pofsitgenus yllum. materiai 

Efftmn ex. omni,quidquam efl: neque rurfmjn omnt S°î- 

Wnde comté quedt noud yis inrumpere, %j* omnem 

Naturdm rerum maure, Cr yertere motut. 

Jllud in bis rebut non efl mirdbile , quare 

Qmnidcùm rerum primordid fint in motu : 

Summd tdmen fmmmd yidedtur jldre quiète^ JKL 

Pneterquàmfiquidp.roprio ddî.corport motutl 

Omnir enim longe nofbris db fenfibut € infra 

Primomm mmm idcet. qudpropterlrbi $ ipfk 

Cernere iam nequeds > moms qkoque furpcre debmt* ' 

_ Pmfertim eum qmpofsimm cernere : estent . | r î« 

S dpe tdmen moms, fpdtio diduBd locorum. 

Ndmftpe in # coiïi mndmtts pdbuh Leta 

Ldnigerz repunt pecudts, qui quamque yocantes 

Jnnitdnthdtrbdtgemnmntts rore recenti : 

- Etfdridti dgni hdunt, bldniéque f conifcdht. % 1Q t. 

Omnid qm nobis longé confufd yidenptr : 

m Ita vet. Iib. reâiffi h quidam vet. confuerinf. £ qua. t «rivwwfc. 

e LamUipfà. d Lamé, iiîa.' vet. quidam'ipfum. quidam illum. MaruO. 

îpfam. # Sic parti , êc f. voci. i'nf IJO. 4.&C. /Ira ex vct.cap, réftitùi. 

ifide iîîd. in quidam veç. coaifcaat quidam 'corufeam * ïnctadosc. coctofGu:e»dlvib^ce- 

' ' ' • ' • .. - •

il II 'Livut D« LvcitcL -#i 

.? prps des Principes font aujonrd'huy • dans I© 

melmemouuement qu'ils eftoient àuparauant,8ç 

ils Ce comporteront tojufiours à Fadoenir de met 

.joo. me façon. Les choies qui ont accouftuméd'eftie 

engendrées le feront encore de h mefme foitq 

_ çlles feront ? & elles croiftront de meftne, & ai»- 

:ronttput autant de vertu qu'il en cft oétroycà 

. chacune par les aisances de la Nature. Nulle force 

au relie n'eft capable de changer, l'Vniuers : CM 

. il n'y a point de lieu au dehors, où aucune chofe 

3°ï- de ce grand Tout puifle aller , ny d'où puilfc 

.arriuer aucune force capable de changer toute là 

• Natpr'e, 8c de periiertir les Mouuemens. _ 

Parmy tont cela , il ne faut point s'iémetueil- u^^" 

. 1er pourquoy tandis que les Principes font dans dcs prejïo. 

lemouuementjilfemblemeantmpinsquelamaflè njms 

de TVniuers iouiflè d*vn (buiieiain repos , esce-^ or P 

()tc fi quelque çhofe vient à fe remuer en particu- *^ 1 

ici d'ellemefme. Car toute la nature o.u grandeur 

des-Principes eft merueïlleufcment aùdeflbusde . 

. nos (èns. •Çeft pourquoy comme il vous-eftimm.. 

pciflîblc de les apperceuoir, il faut bien auflî que 

-leurs mauuementsfedérobent a noftre veue, & 

d'autant plus que bien fo.uuent les chofes niefmes» 

que nous (bromes capables, .de voir ne-nous paloiflènt 

point auec le mouuement qu'elles ont,à 

çaiife de la diftance des lieux. Les'Brebisqui ton- 

•'• dent fur les câlines -les pafeages délicieux s'y 

pronieinent en paillant, ou les herbes les fem- 

• Ment inuiter par les petites .perles de la rofée 

x : itouuçlle, dont elles font parées : & les Agneaux 

- raflàfîez s'y ioiïent au tour des mères, en le cof- 

,lâiit du front. Tout cela neantmoinsnousparoift 

vie-, loin en con&fion .fur le yerdoyant.-Cofiau* 

s m

'éx II II. LivRl Di Lvc.itBeï? 

comme vne blancheur qui eft (ans mouucment? 

Ainlï quand des Légions nombreuses rempliffent 

par leurs marches, des champs fpacieux, en 

ùiÙLnt voir l'image de la guerre : & que la Caua- 325Ï 

lerie qui voltige tout au tour, vient à ttaucrfer 

la pleine en bondiflànt auec beaucoup de vigueur, 

vne lumière étincellante s'efleue parmy l'air , & 

de l'airain qui brille , la terre refplendtt tout au- • 

tour; vnbruit terrible fe faitouirdu battement 

des pieds foos l'effort des Guerriers, & les Mon- -JQJ 

tagnes frappées de la clameur, eniepouflcnt les 

fonsversle Ciel. Il y a cependant fur les Montagnes 

voilînes quelque lieu éleué, d'où cette 

iplefideut paroift fixe & attachée fur le Terrain, 

les fi- Efcoutez maintenant quels font les principes 

gares de toutes choies, & de combien ils font differens 

des prc- en leur forme, & diuerfifiez par le grand nombre 33S% 

mïers ' de leurs figures, non qu'il n'y en ait pas beaucoup 

f°m dît- ^ cme ^ me ^ ortc » raa * s pource que d'ordinaire Içs 

fembla-" chofes ne fo refïemblent point en tout & oar 

blés, tout. Auflî n 9 eft-ce pas merueille : car veu que l'abondance 

de ces principes eft fi grande , que ' 

commeielay monrré , ils font (ans nombre & 

fans fin; auflîne doiuent-ils point eftre tous fa- j ^ 

çonnez de mefmc , ny douez d'vne figure femblable. 

Au relie, pour parler des hommes, des 

poilfons, des arbres, des belles, & desoyfeaux 

de diuers plumages, de ceux qui fréquentent les $4f# 

lieux marefeageux, qui habitent fur les bords des 

fontaines & des lacs, ou qui voltigent dans les 

bois,-& autour des forts inacceffible-s ; mettez! 

part chacune de toutes ces efpcccs, voustrouuerez 

comme elles font entr elles des figures différentes 

j &ns*quoy, nyU race ne connoilfaroit point

Di RmvM NAT. LI,B. I£ VA 

JEtyeluti in yiridi candorconfifiere collL 

Pr^t^rea mtgndt legiones cèm loca curfu 

Camporum complent, h ellifimuLcra cientes 5 

3*f. Et circumuolitantéquités, mediofque repente 

* Tramittunt yalido quatientts impete cdmpos : 

Fulgur ibi dd calum (h toUits totaque circum 

• *ALre renidefcit tellm, fubtérque yirum yi 

Exciturpedibm fonitus, h clamoréque montes 

§30. I£li reieétant yoces ddfîderd € munai : 

Et tdtnen efiquidam hem dltis montibm, ynde 

Stdre yidetur, & in campu confifiere fulgur. 

Munc-dge idm deinceps cunBamm exordia rerMm Pc figu 

Jgytliafint t cr yfciw fo/igr difiantiaformis, 

§$f* Percipe, multigenis quàm fintyariata figum : 

Mon, qmd multa parum fimilifintpmditd forma, 

«$W

JVec rdtione aUd proies cognofcere mdtrem3 

JVfc mater fioffetpmlem : quodpojfe yidemusr $$•* 

Mec minus\dtque hommes interfe nota cluerem. 

Mamftpe ante. deâm yituhts délabra déco ra 

Turicrtmas profiter maétatHf conciditaras, 

Sanguinu exfptrans cdlidum depeBoreflumenl 

At materyirides fétus orbata fieragrans, jff? 

Jjinquuhumipeébus yeftigiapreffa bifukis, 

Omnlâ conuifens oculis loca, fiqueatyfquam 

Confp?cere.dmiJJhm fètum : complétque querelis 

Frundiferum nemus adfifiem ^ er crebrareuijh 

Ad fiahuhmydefîderiofierfxd inuencL ' 3& 

Vf que adm quiddam- firoprium, not êmque reqmritl 

F mterea, teneri tremulis mm yocibus hdtdi 

h Cornigeras noruntmatres * agniquefietulci 

€ Bdlantum pecudes. ita * quod natura repofcip, 

Adfm qutfqueferè decurrunt ybem hBis% 570J 

Foftremo qmduis frumentum, non tamen omm 

^hmdque fuo in génère inter fefimile ejfe yidéis l 

s Ita ex orna. lib. leg. & VitgiL nos moilîa -poffiim. PraUmooerai. 

artimum , & & modo hic , Obîeaâre animum, &c. Lamb. tamen alio. 

ê Ita in ver. & Fefto apad Macrob. corniferas. e îta quidam cap. vet^ 

in quibafd.bala.uni.in quàbufd.pecudis, uulè.vide ind.Lamb.balantes,

' _ Lte If, LivRfe DB LvcÀfecs? 3f- 

£p~ h mère dont elle cft ifliië, ny Ja mère ne poutxoif • 

nullement • connoiftre fon enfant, commc'nous- 

Voyons qu'elle le peut : ny moins encore les Ani- • 

maui, de mefinc que les hommes, ne pourraient • 

ft remarquer cntr'eux par l'vfàge de la vois. 

Il arriiie foueent que le Bouueau immolé de- Le Bott^ 

uant les images des Dieux, tombe au pied des ucau. 

Autels, où Ton fait fumet l'encens, & que de fa 

Sîî* g^ r g e $ poufle vn fleuue de fang qui fume. Ce-. 

pendant, fa- mère qui ne le voit plus, le chercheen 

courant parmy les pafcâgcsvetdoyans , elle 

laifle fur la terre les marques empraf ntes de fos 

ïieds fourchus : elle parcôuttdelâveuetousles 

S 

ieux d'alentour, s'efforce de voir fi elle ne pourra 

point dccouurir ce qu'elle a perdu •* remplit de 

fes plaintes toutes les forefts voifînes ï 3c dans le; 

Jtf«. regret cuifant qui luy traofpercele coeur, elle reoient 

pliifieurs fois à l'eftable, fans que ny latendreffedcsfaules 

, ny les'herbes que la rofée embellit 

, ny les riuietes pleines dVne onde crifta** 

Jïne, (oient capables de luy donner de la ioye, 

ny de chafTer fon foucy t les autres icunes beftes 

qui bondiflènt dans la prairie ne (ont pas mefmef 

|6"y% capables de difttatre fon imagination, ny de guérir 

fon ennuy , tant elle eft en peine de ttouuer 

yne chofe marquée autrement qu'elle ne voit 

tout le refte. Les tendres Cheureaux auecvne Leslre^ 

Voix tremblante , connoillènt leurs mères cor- bis. 

nues» & les Agneaux impatiens fçauent- bien dit 

cerner le beélement des Brebis : ils font ce que la 

l70 Nature demande deux , qui eft que chacun coure 

à la mammelle qui luy eft propre. Enfin.vous verrez 

que toutes les fortes de froment ne font 

point fi femblables en leur genre , qu'il ne s'y

£4 ti ÎI. tfvm Î)E LVCASC*? 

rencontre quelque différence pour la form£ 

Nous voyons par vne raifoo femblable, que.tant 

' de coquilles diuecfesparent le fein de la terre, où fjp 

la mer dVn bord tortueux lauc de fès vagues païfibles 

le fablon quieneft altère. C'eft pourquoy, 

puifqueles Principes des chofesfbnt dVne Na- 

•. turc confiftante 3 & qu'ils ûc font point faits de . 

la main* comme à vn feul & certain moule, il cft 380^ 

pareillement neceflàire qu'il voltige quelquesvns 

de ces Principes entr'eux» qui foient de figure 

différente. 

DUTeftir A cette heure, il nous fera facile de refoudre la 

blanccs difficulté, pourquoy le feudu, toniaereeftbeau 

des cho< 

(es. 

coup plus pénétrant que le noflrequi naift de^' 

torches & des autres matières terreftrds.Car vous 

pouueî dire que le feu colefte du tonnerrej eftant 

plus (ubtil, confifte en des figures très-petites, ée $tf 

qui fait qu'il pénètre en des lieux, où noftre feu 

qui prend fon origine du bois ou des torches ne 

fçauroit pénétrer. La lumière pafïeautraucrsde 

la corne qui refifte à la pluye. D'où vient cela, fi 

ce n'eft que les corps de la lumière font beaucoup 

plus déliez que ceux dont la féconde humi- ô2 

dite de Peau eftcompofée} Le vin pafTe promptement 

àtrauers le couloir, & Phuile plus tardiue 

s'y laiflè aller plus lentement : C'eftà'caufè que 

les elemens de Phuile font olus greffiers que ceux 

du vin , ou poutre qu'ils font plus crochus & repliez 

entr'eux. Ce qui fait que chacun de ces j£?f. 

principes ne fe 'dépêtrant point fi facilement des - 

autres ne peut point fi promptement pafTeram 

trauers de chacun des trous. Les liqueurs du miel 

& du laiâ: font agréables à la bouche » & au contraire, 

la Nature de PabfinÇhe y donne de la-

Di Rik'vM NAT. LU. Il; ' 't£ 

'£hjn intercurrat quidam difiantid formis. 

ConcharâmquegenuspariU ratione yidemm 

§7j* Ptngere tcllurisgfemium, qua mollibusyndis 

LiiofisincuruibibuUm * pauit dtquor arendml 

£jhAn m dm dtque etiam fimili ration e necejfe eft : 

Mdtura quoniam confiant, nequefdÛa manufunt 

Vnius, ddcertamformdm primordid rertnny 

§80. Dîfsimili iriterfe quadam yohtare figura. 

. Perfddh k eft•dnimi ratione exfoluere nobis9 

Quare fulmineus multo penetrdlior ignés , 

JjhtdM mfterftudtè tedis terreftribtts ortus. 

Dicere enimpofsiscœleftemfulmin** fgnem 

5?f • Subtilem mdgis c -iparuis conflarefigurrs ; • 

Atque ideo tranfîre foramina 9 qua neqmit ignis 

• Mofter fnc è Ignis orms, tedaque creatus. 

Ptdcîered lumen per * cornum tmnfît j dtimber 

Mefpuitur. quart! nifi Imninis illammom 

}9°- Corporafuntsquàm de quibus efl liquoralmus afuammf 

EtquantHisfubitopercolum yina yidemus 

Perfluere : at contra tdrdum cunétdtur oliuum : 

Aut quia nimirmn méoribm eft elementis : 

Aut magis hdmdtis interfe, pérque plkdtis* 

. J9Î* Atque ideo fit, yti non tam e diduaa repenti 

Interfe pêfsinîprimordia fingula quntque, 

Singnh per cuiufque fêramina permanare. 

ffocaccedit} yti mells laÛifque liqmres 

iMCHndofenfùlinûatraÛenmrinore. 

4 00 *A't contra terra dbfmthî natura >ferique f^fii** 

s lia in vet. noftris. quidam yeî. lauit. quod deformanim viderai:, etfi 

Bon fie maluoi.Sic Maruî. expauit » quoi in ver. lib. uiuenerat * etiam 

fecera? » lauit. lia & kg.Non sesineri ergo pou-cit peicommodè. è Ita 

pinn- iib. iaiïib. tamczbcftiam animi. mox quidam VCE. & vulg. ïcïè 

omn.pénecraliùi » v? iungatur 1 « fluat. & mox quidam vec. exieftis» 

Bon ma'ê vtxomque. e &. d Ita vet. quidam:in al. cornu, e Ita re&è* 

id eft t diftraâa • quafi dicerec 1 acomi hamacs lune initi©, nec ftatim 

mmm§ àduUsz, vet. quidam deduâa.

£ç DE RER var N ATY LiB; î t! 

C'en W«rî fcèdo pertorquent orafapore. 

Vt facile dgnofcm è kmbus -9 dtque ro'tundis 

È(feea5fidtfenfmiocunditdngerepojfum: 

Àt contra qua amdri, dtque afpera cumque yidentur^ • 

Hdtc magshdmdns intérfe nexa ieneri, ' '^gf J 

Proptermquefotereyiâs * re'fcindere nofiru 

Senfibut % introitnque'fûo perrumpere corpus* 

Omnid poflrémo bomfenfibm, & mala taÛu [ 

Difsimili injer fe pugnant perfiâa figura : 

Deferr* Ne 'tu forte putes•ferra ftridentis dcerb'um. • ^ïc^ 

ftxidptc. Horroremconftare démentis Uuibusa'qwè, 

Àc mufea mêle $ per chordas organici qui 

h Mobilibusidigttis ekpergefdêa figurant : 

Neu fimtU penetrart putes primordia forma 

In nares hommum, càm terra .cadauera torrent i 4 J Ï• 

Etcàm jiâsnacroco Cilici perfufa rrcens eft^ 

A raque Panchms exhalât propier adores. 

Jtiéye bonos remm fimili confiare colores. 

Semine'cônftituas i oculos qui pdfcere poffunt ; _ . 

Et qui compungunt aciem *. kcrumareque cogmà s 4 1 

Autfœda 'êcie € tetri, mrpéfque y idenmr-. 

Omni* enimfenfus qudt d mulcetcauffa i iuuatqùe * • 

HaudfimprincipidU d Uquo lauori creata eft: 

9 At contra quacumque molefla, dtque afpera confiât, 

Non aUqup fine materUfqmkrerepmdtfil • • 4 1 ) 

m quidam vettêftrlagere. vide lad. Quidam NobiîlBus. c gtiidam vef«. 

turp'es olidique. & ha MàruUn qutbfudam cseli.làtet quid. £ kg. cxli. 

là cft » cxrufei. au t f.ieg. corsî. qui duo colores turpes & f cri habentur. 

d omn vct. îib. que mulcer cymque Tidentur. Maralî. & vulg. multat 

caufla iuuacque.vet.lib. iîla cumqoe videnrur » non mteïligo, modo eâ 

pofuerat.48. i6. t Ira vefclib. noftri rùle. Aut. maSè. duos verfus, Ac 

qux » &c deleuimus ; quia à vet.iib. a©ft. abetanc , nati ftilicct ex d^ 

f rauata horura (ctlpcuca. 

1

tji tt tïvâi Ôi iy:c«.B-cI.V é£ 

pertume,comme'k Centaurée puante l'oblige de 

ie tordre pour en dêteHer legouft i ce qui vous 

Fera connoiîlre facilement >f que les chofes qui 

touchent agréablement les fens, font conipofees 

d*atomes polis Se ronds s & que celles qui fonç 

r ameres ou rudes , font tifliiës de principes plue 

4°f # crochus : d ou vient que d'ordinaire -elles dechirendes 

organes de nos fens , 6c quelles ne fon^ 

pointxeceuës du corps (ans qu'il en demeure o£t 

fense. ïoutes les cboleiqui font bonnfcs-àuxlcns» 

6c mauuaifes au toucher ^font différentes entr'i 

îpo. elles par des figures diflèmblables i afin qué.vous 

lie penfiez-pas que. l'afpre horreur de la feye. 

bruyante, confîfle péut-eftre endesatdmesauflî 

polis que ceux des la mélodie de quelque inftrument, 

dont les cor des font touchées auec beau-; 

coup de variété par des doigts diligens. 

î^ïy. ' . Ne fous imaginez point que ce foit àiièc vné 

formé pareille que. les, principes pénètrent dan i . 

les narines des hommes /quand on.brufle les 

corps des olorrs« qui' rendent vne puante odeur* 

& quand la Scene.des Théâtres eft ftaifchemenc 

parftmée de fàffrande Cilicie , ou quand les Au^ 

tels exhalent la douceur des. parfums d'Arabie* 

Ne vous perfuadez pas non plus que les-coulfeuri 

douces qui peuuent réjouir les yeux > viertriënl 

r • * dvné femblable origine que celles qui les bief* 

^ lent & qui les contraignent dé pleurer * ou qui 

. Font d'vne forme hideufe & horrible à voir. Gai! 

toute chofe qui flate les fens 6c qui les recrée, rt'4 

' point ofte faite fans quelque poliffure de Ces principes 

j &a» contraire celle qui eft mal-faifante 84 

'dit. Fachëùïe ùà fe rencontre iamais fans quelque piquante 

inégalité. Il fetroùueauHi de petits coepè

qui ne font point-polis» Se quiaufïï ne font pôîriZ 

crochus, mais font (citiez de petites pointe^ 

tant foit peu e'minentes ; Se ce font ceux qui chatouillent 

pluftoft qu'ils ne blefïènt les fens , tellci ^* 

que font ta fiente Se l'Aulnée. . _ 

Enfin, l'attouchement du feu btuilânt & de là v 

gelée blanche nous eft vu ligne manifefte que ceh 

deux corps pour eftfe armez dépiquerons différents 

» piquent diuetfement nos 'fens : car Tàttouchement, 

l'attouchement dis-ie (&i , e î n'pout- 4|yJ 

fois iurér par les Dieux ) eft vn des (cntfmcns du 

corps qui.ft fait, ou quand vne chofe venant dé 

dehors, s'y infînuë doucement, ou le frappe ru* 

clément, ou quand eftant née au dedans, elle eà 

fort auec douleur owpkifir, ou quand les atomek 

s'y troublent tumultuaitcmcnt 'par'quelque rencontre 

, & que le fens fe confond dans l'émôtibÀ 

2* ui'feTaït entr'elles, tout de mefme qu'e'fi Vous 44b}. 

•appiez vous mefmes de vollrc main quelque 

autre partie de voflre xorps. Ceft pourquoy il 

eft necefEire que "les formes" des Principes foient 

bïî differetes, afin qu'ils puiflènt produire des fens 

diffetës.Et pour les chofesqui nous fen&lét dures. 

Se 'qui font épaifles , il faut de neçeffité qu'elles 

(aient faites de Principes qui s'accrochent facile- 44^ 

inent, Sç lefquels, comme s'ils auoient des rameaux 

, fe tiennent'fort (errez entfeux. Dans ce 

Centre, les pierres de diamant qui mefprifent les 

coups, occupent le premier lieu : puis les cailloux 

durs & folides 9 les barres de fer, & les gonds qui 4j6J., 

gemiflent & reiiften't fous le fardeau tes portes 

qiills foûtiennent. Jvlais pour les chofes fluides, 

elles doiuent eftre compofees de Principes plus 

fojis & plus rbùds : caries petits piottonsqiii

DE. RBUVBI Ni fi" lif. II. " *$ 

SunitHdmquaidMntcUuUïttrtputdnMr 

BJfe, mqm omnino fiexis mmrofdbus ymcd y 

S ta ntdgis * dngeBis pduBàm projhuuil>iujt&' fm 

•TitiÏÏare mugis finfm 9 qudm Ltdtre poffmMt : 

4$°- FacuUidm qmdenmnifiJmêheqttefdports. 

. Denique idm cdlims ignés, gtUdmtqutpmm^m > 

Difsimili dentdtd modo compmtgere ftnfks 

Corporis, inScio nobis efl ufhus yterqm. 

b TdBm tnim, tâÛm ,pr& dmâm mtmmpmâd* 

4îfr Corporis tfi fenfm, yelcmm res extm ftjfi 

Infirmât, yelcèm ledit 9 qu$ in corport mu eft : 

Amiuudt egrtditn*gtmtdUsptr Feneris tes : 

Ant-tx c ojftnfu cèm tutbdntmrport in ipfo 

SmirM,confm4H*tqutinttrftconcitjdftnfufa: 

44° • Ft $ fi forte mdmmmmis idm corporis ipfe 

Tutè tibt pdrtmfertM•,

È RlRVM t$Â¥. tiïT 11 1 

Nec fennentur emim imérfeglomeramlna qmqne j 

Et procnrfms àem * inpmchêe yolubiks exftah 

Omnh poftremo9quapunBo h temporecernis . ^j»?J 

Diffugere ; ytfummn, nebuks, fkmmafqm neceffe *ft, 

Si minus vmnid funt è Uuibus, atque rotundis, 

At non effi tamen perplexis endopedita, 

Pungereyùpopint corpus ipenëtrarr.que faka § 

c 

iVec towen ^frere ihterfe \ quod quifqmyidemus 

Sentib'us effeddtum : facile yt cogwfcerepofsis* 

Mon è petplexis > fed demis ejfe elementis* 

Sed quld amara y ides eadem, qmt fluuidd confiant, 

. 46®* 

Vufo-Sudoryrimamefltminimèidmirabile 

d cuiquam. 

orc fal- j ^ d m quodflunijHfo efl f £ Umbus 3 dtque rotundis 4 ^ 

Eft : at Ituibus, atque rotundis , mixta doloris 

Corpora inte tamen h£C retineri bamata neceffinn] 

SclUcet ejfeghbofa, tamen cim fqualida confient : 

Promlui fimul ytpofsint -, gr Uderefenfus. 

De a fjoa J?f ^»@ mixta putes mdgisjtfpera Uuibus ejje .470] 

narina^ Principiis, >nrfe eft Neptuni corpus acerbum : 

JE]/? ratio (ecernundi, feorfumque yidendij 

Humor J dulch, ybiper terrés ctebrius idem 

Percoktur, ytinfoueémfludt, acmanfmfcat^ 

S Linquitienimfuperàtetriùrimordidyiri • ^j£ 

fleuris ^fp* r * 1 *} m magis in terris herefeere poffunu 

etfe mol- Jiîyd qmniam docui ,pefgam conndtere rem, j»€ 

' diaukUmycc. abeft.Inquib. llb. peftwCn*, amehuncverfatnin'Iï&* 

yylg-Sc vec# quidam hic cil ver fus meo iudicio notbys i Mamqtic papa-' 

écris hauftus isa dl fadlis , quâm aquarooi > in quib. idem ël b Ira 

Jib. yec. ai, temporii. c Inducit hos très yerfas. Lamb.eg© ob ïibrotHin 

confcafuai noA anfîoî.fed pro/enlîbusjex vet. lib. reftjtnij fentibus s ye 

_ jneliorlic fenfus/ i Isa yet. Iib. kaud felo an reûè Marall.& yulg,'habcndum. 

«.admàjcta f. reûàus. fcotutàmi duâus isa fcxipfî. yide indifanwuîgAïàkm* 

g Pfif.lib.f.Iiquit.'ycftigia. qyldani yec umn liqjific,'

- X E l L ï V f£ E D-B L v c 11 EC-ï" J €f 

s enfont,' ne Ce retiennent poipt entr eux mefmes, 

& leur courfe rencontrant vn panchant eft 

toute portée à la volubilité» 

4 jy. Au reftc» il faut que toutes les chofes quevous 

voyez s'éuanoiiir en peu de temps, comme k-fu-. 

tnée, les nuages &laflame fi ©Iles font formée* 

de Principes moins polis & ronds, elles ne font 

46a point toutesfois arreftees par leu-rs ambartas, afin* 

qu'elles Ce puiflet dégager d-u corps Se palier me£ 

mes à trauers les pierresil ne faut point toutesfois 

4^f- qu'elles s'entrei'arteftent comme nous" voyons 

que font les buiflbns , en telle forte- ; que vous 

reconnoilïèz bien qu'elles doiuent eftreconipo-* 

Ces de Principes pointus : mais non pis embarxaflans. 

Créant à ce que vous voye» & qu'il y» 

des chofaifluides qui auec cela font amercs, telle» 

470. queïl Peau de la mer , il ne s'en faut nullement 

emerueiller : car ce qui eft fluide eft bien composé 

de Principes polis &'ronds, neantoioins 

.. m parmy ces polis & ces ronds, il s'y on meïle quelques- 

vns de douloureux, fans qu'il (bit neceflat» 

re qu'il y en ait de crochus : c'eft à dire qu'il y en 

a bien de ronds, mais qui auec cela fontrabo- 

47f• teux , afin que tout enfemble, ils poiflcnt rouler- 

& bleflèr les fens. Et pour faire que vous foyea 

plus porté à vous imaginer qu'il y a

dî LEU, IIVR-HD» LVCRÎCI.' 

Les fi, ' c îoiûdray maintenant à ce que ie viens «feu* 

ores fugner, vnc chofe qui en fera dedukte bien i 

f es pre- propos, (çauoir que les Principes ne font point 

m crs 

' dioerfifiez de figurés infinies. Que s'il en eftoit 4gaT" 

nTfcot ^trement, il deuroit y auoir des Principes dont 

point la grandeur fuft infinie, d'autant que les figures 

tofiûies. ne fepeuuent pas beaucoup varier entr f elles dans 

m me mefme petitefie de corps : car posé que les 4%* 

Principes foient compofez de très petites parties 

, par exemple de trois ou de peu dauantage, 

touroex les parties de l'vn d'entre eux en tout 

fcns» enhaut, en bas » adroite, à gauche ;apres 

que vous aurez remarqué toutes les -fortes de figures 

que chaque pofîtion v.oos donnera, fi vous 450." 

•aulez dauantagediuerfifîer ces figurés, il vous 

faudra adiouter dauantage de parties, & de mefme 

fuitte, il en faudra par la mefme raifonad- 

• jouter dauantage , û vous voulez que le nombre 

de figures en foit datmntage augmenté. VIïC 

nouueile augmentation de figures eft donc fuinie 

d'vne augmentation 4c corps; c'efl: pourquoy* 49f> 

il n'y a point lieu de penfer que les Principes 

puiffent cftrcdiuerfifiet'd'vnc infinité de figures,. 

depeut que VOUS foyez oblige d*en admettre de 

tels qui font dVne grandeur iinmenfe : ce que 

i'ay cy-deua«t démontré eftre contre toute forte 

de preuue. Les fotnptueux veftemens des Babiloniens'j 

1 éclatante pourpre de Melibée , qui.fooj 

porté la precieulê couleur des'coquilles de Theffe'Iie 

y ôc les plumages dores des Paons parfemez, 

des rians atraits de la beauté, feraient bonuufement 

furmootez par vne couleur oouuelle. L'odeur 

de la myrrhe, Se les douceurs du mieldeuïendroient 

contemptibles ; Se pat la mefinc r*î-

Ex hoc aptd fdèm ducdt ^primodia rerum_ 

* Finira yariare figuration ratione. 

4I0.» Jj)upd finon ira fin rmfnmidmfeminaeu^dëM • 

Ejfeinfinito debèbunt corporis aâu, 

Mamqm h im todemynd cuinfuis brmitdte 

Corpcris, intçr'fe muliàm ydridrç figurœ. 

Non pojfunt * foc enim-minimis è panions effi 

4$.]* Corpora prima : tribus, ydpdtdhplurihus angtl 

Nefnpçy'bi ea* partis ymm corporis omnis 

Summa atque imalocans Ktranfmtitans dexîera html 

d Omnimodis expertus tris, quam quifqm détorde 

e Formarum fpeciem tonus corporis dus, 

49°- ^J^dfu'penk, fi forte yoles y ariart figuras; ^ 

Addmdum partis alias erit linde fèquetur. 

Adfimili'ranom, alias yt'poftuletordo, ^ 

S i tu forte voles etiam yariare figuras. 

Erô formarum nouitattm corporis augmen 

49f; : Subfequimr : quare non efl >rcredere pofsk ,\ 

Effi infinkas diftantidfeminaformis: 

Ne quidam cogas immani maxumitdte 

Elfe , fuprà quoi iam docui non pojfe probari* _ 

7am ribi barbarie* yeftes, MeUbadquefulgenf 

po. Purpura TètffaBco conchamm rinQa colore, Ç* 

— Aureapauonumridentiimbutalepore 

• f Sdtcla, nmo terum fuperata wtote iacertnt : ' 

Et contemptus odor i Smyrnœ, meVîfque faports * 

à finîtas, radones. & lu inf. varîetatc figuras, Se ratio Sguraram ntbi*._ 

' cft aliiid., quàm figurz > lucre iano more, vx ra io animi.' & I» ver 

ôinn.Tîb.m.în cadëm non extérieur numeri furif Eoniani;Ciç.de,Orac 

malè vulg. & Laoib. cuius, cuius. c Ita'vet. MaruN.&vulg.face. 

' vide ind. d omnimodè i omiîimçdo. e Ita &'pauîîo Inf, Lamb. formai. 

/Ita & hb. nofci. in quidam. Ssçula nouo vulg. Scduiôqœ%- 

Ecrum : peffimè. g vet. Iib. ita reâifiT. vulg. myrrx. 

1 iiï)

$$. • 1)IHUVIINAT, LIB.'II 

Ftcygned mtle, Phœbedqm daddk çbôrdis 

Cdrmin^ amfimili mtiom oftrejfk filèrent, |Q|, 

Mamque aliis dliud pmfidntius exareremr, 

Cedereitemr^tropùjfem in détériores ' 

Omnid fie partis : yt diximus in meBms i 

Mdmqmdliis dliud mm qmque tetrius effet 

Ndnbm, duribus, dtque oçutis, orifquefdpori, fWi? 

gu* qmnidtn nunfmtm rébus redditd,. s cenéqm 

Finis ytrimque tmetfummdm : fatedre neceffe 'efi. 

Mdteêmqnoquefinmsë'ferre fguris, 

Deniquedb 'ignibus adgeMddï, iiemifqm pruinds, ' 

Finimmy.jemqMepdrimmneremmfMmy; • p|J 

Finitenimcdkr,defrigus; médite tepores 

fnterytrumque ideem exf lentes ardine fummdm. 

JErgp.finita difidnt mtione credtd ; 

Anciphi quoiédm mueront ymmque natdntur, 

Bine flamme 3 ifônç rigidis. * infejfd pminis, \i®« 

ôdfêonidmdQCui.pergdmconneêererem.qua • ' * 

Infinica ^ x hocdptdfidemdu€itzprifmrdidrerum 

^çax-fnterfgfimUqu^pêm-perfeêdfigum, 

fP»- Infinita chère, £ enim diftdntid mm fit . 

^mdrmfinitdinœefeefl^qM^fimilesfim^ . c^ 

F-ffeinfinitds, dut fummdm mdtetm v 

finium confère \ id qm,4 mm effe > préam^ 

* Ira Ie#> omnit!o..ip lib, o.mn.fere , cetta ^.vide yi mû. Verf. Daûyl 

* 1 ta vct. lib. fere m

Il ÏT. LIVRE DE LYCHECI? fc£ 

fof. (on, les charmes de la voix des Cignes,au(fi bien ' 

que la Poëfie 6c tous les tons mélodieux de la 

lyre d'Apollon, (croient condamnez au ïïlence 

perpétuel : car touiïours vn chofe paroiftroic 

plus excellente qiïe les autres , &• toutes paroiîlroient 

aller en diminuant , comme nousauons 

dit.qu'elles feroïent toufîours venues en amendant; 

&toufîours en retournante» arrière, el- 

. f l °* les deuiendroient en plus grande auerfîonà l'odorat, 

à l'ouye, à la veuë , 8c au goufi Mais 

dautantque cecyna point de licq entre les chofes, 

& qu'il y a des bornes çertainçs de grandeur 

& de petitelfe en chaque choie çompofée, il faut 

dencceflîtéf que vous çonfoflïcz, que les différences 

de la matière confîftent auffi en des figu- 

Jif. res finies. Enfin il faut auoiier qu'à paflèr de h 

chaleur de feu à la froidure des gelées de îhyue% 

Se au contraire Je chemin eft borné : car la chaleur 

& la froidure tiennent les deux bouts, & les 

degrés, méfiez des extrêmes occupent tout le 

milieu, 11 eft donc vray que toutes les Créature! 

- ont des-diiFetcnceslimitées, puifoue toutes font' 

bornées de quel que extrémité ceUes-cy arreftées 

fw- par Tardcur des fiâmes, 5c-celles-làpat la rigueuir 

des frimas, 

le ioindray encore à ce-queie viens d'enfei- Infinité 

gner, vnechofe qui en fera commodément de- ^ petits 

duitte > pour faire connoiftre que les Principes cor "* 

qui font figurez eiitr'cux dVne mefm« forte, fe 

montrent dans vne multitude infinie- : fie de fait, 

*f*f- comme la différence des formes cft finie, il faut 

âufli de neceflSté que les formes qui font (èmbUbles 

foient infinies, ou bien la maue de h matière , 

îçi;oit finie, ce que l'ay prouuc qui n*cft point du

70 il II#> LiyRB- CE IvpRlCI 1 

tout. £t puifqueiePay enfeignc de forte qu'il feJ 

roit mal-aifé d'en douter j à cette heure, ie feray 

voir en peu de paroles qui peut-eftre ne feront; 

pas dénuées dç toutes les douceurs de l'éloquence 

5 que les petits corps de la matière font (emez 

partout rVniuers de toute éternité , en çontï- fjo* 

nuant de toutes parts les atteintes de leurs impteffiqns. 

Car bien qu'il vous (bit atfe deconrioiflre 

que quelques Animaux font plus rares & 

moins féconds que beaucoup d'autres , il pçut 

eflxe qu'en'des Régions & des Testeséloignées^ 

beaucoup fe rencontrent de leur efpece, lefquels, 

ou rpmpIUIent le nombre , comme nous voyons 

fur tout entre les Belles, les Elephansapx mains y$f. 

de fer pent, à caufe de h trompe qui m porte la figure, 

#*r qfii leur fende main9 qui font tellemet àiniOter$ 

dans les Indes que leur yuoire fert au pays d'vnç 740, 

forte & impénétrable barrierejà où nous voyons 

rarement de ces Animaux. Mais quand ie vous 

accorderais que dâs toute la terre,il n*y ait qu'ynç 

feule chofed'vne certaine efpece : toutefois fi la 

force de la matière d'où elle peut eftre forpiée 

n'en eftoit infinie , elle ne pourroit auoîr cfté -^ 

cçeçe , ny par confequent feceuoif d'accroillèinent 

& 'de nourriture : car, que les yeux choifjffçflt 

des corps finis patfemez d?ns.!'Vniue?s, lefjuels 

foient propres pour la génération 4'vty£ 

2 

,euje chpfe ; d'où, en quel lieu , -par quelle force, 

& par quel moyen , s'y réuniront-ils enfeipble 

dansvneïï grande Mer, & parmy vne troupe fi 

lombreufe de Natures.eftraiigctes ? Si iene me yj^. 1 

trompe, il n'y a point de raifon de penfer qu'ils 

fepuiflent iamais concilier ou ioindre enfemble. 

Mais ne plus ne. moins que d^ns les grandtnauf-

01 R »R y M N.A T. 11-1. II. • 7f . 

J*hpdqmwam dQCui, nunc fuduilôqUis, dge, pduâs ' 

Ferfihm ofendam, cmpufculd matériel 

JJO. Ex infinité fumnum rerum yffa tenere* 

. Wndiqm protéo pkfdrum continuato. 

M dm quoi rare y ides mifis ejfe ammdid qmdam^ 

Fecundkmqm * minus naturam cernu in illis, 

At regione ,locoque dio, terri fout remotk3 

fjy. Mulu licet b génère ejfe in eo, mmerumque repleri^ 

' Sicuti qmdrupedum cumprimu ejfe yïdemus 

In génère dnguimdnos éefdntos, IndU quorum 

Milibm è nmkis ydUomunimr eburno, 

Vtpenitm nequedt penetrdri •' tdntdferarum 

f40. Wïs^t.qudrumnmperpdMCdexempkyidemwl 

Sedtdmen-tdqmque y ri conçeddtn* qudmlubeteftû 

Vnkd res qudtddm ndriuo corporefok, 

Cuifimilis tototerrdrumnonfitin € orbi 

Infinité tdmen ni fi eût yis mmetm, 

J4J, Fhdeeaprogignipofsit concept*icredn 

Mon poteritl nequesqmdfuperefi3 procrefcere, dliquel 

ûippe etenimjkmdnt ocuU f finitd per omne 

Corpom idâdri yniuf'genita^reS : 

f nde, ybi, qud yi, & quo pdBo congrejfé cdhmt 

fjp. Mdtemtdnmmpek^.tufbdqutdhendf 

• Non(ytôpinor) bdbentrdtionem d concilidndi: 

Sed qudfi ndufrdgm mégnis « mukifqm court® , 

« Sic vrf.noftri.& Lam.TOÎg.œagis. h Ira reaè.vt mox. in genere,ac 

ic pag. feq. EfTe igïtur génère inqvpuisa&c c Ira m vct. quidam quoi 

icâius puto. jn al simcn »orbje. 4 conciliât!,quidam Iib.vet. e Marut 

contra, oom. ¥ec. vernis.

7i DE RIRYM NAT. LIE. II.'.^ 

J)ïfie£tdrefolet magnum mdre trdnflrd, A guberndl. 

ti II. Lirkt Di L véniel -91 

tirages, quand les vents font bien cmusja grande. 

Mer a couftume de ietter à l'abandon fur toutes 

* les coftes, les-lièges des Matelots, le gouuernall, 

les antennes, la prouë, les mats , les aui* : 

rons, les rames, Se les tables flotantes, en telle 

f JJ. forte qu'elles font veuës , Se qu'elles donnent 

aux hommes vn indice de la Mer' infîdelle t ' pour . 

éuitet fesfurptifes , (a violence, & (es trompe-.' • 

ries, & pour ne fe fier kmaïs aux apparences fiaytfo. 

teufes d'vn calme profond. De meftne, û vous 

vous imaginez vne fois des Principes finis, les 

émotions diuerfes de la matière -feront comme 

'•' obligez de les épancher parPimmenfîtedel'Vniucrs, 

en toute ù dure 1 ? desfiecles\ De forte qu'ils 

ne pourront iamais eftre poulies en nulle conci- ' 

liation , ny y demourer^quand ils y auraient efte 

fdf vnis, ny ctoiftreeftant augmentez.' 11 eft toutes* 

foismanifefte que Pvn& l'autre arriue, ie veux 

dire que leschofes peuuent eftre engendrées, '& 

quand elles le (ont, s'accroiftte peu à peu. 

Il eft donc-Guident que les Principes font infi- les 

nis en toutes fortes de genres pour fournir à tout; mouu Gde 

forte que, nyles mouuemensd'ext indienne^ 1 !! ;* 

|7o. les peuuent toujours lurmonter^ ny enfeuclir la^c ¥ic 

vie pour toujours, ny pareillement les mouue-cera-. ^ 

mens de génération & d'augmentation ne peu-battent 

lient toujours conferuer les Créatures. "Ainllde cûtrc 

tout temps , il fèfait vnc guerre entre fcsPrin-^"JS 

f7f..cipés auec vn pareil Tuccez. Icy AclàlesPrinri-facccz. 

pc$ de la vie font tantoft victorieux, Sctantoft * 

vaincus. Les enfans pouffent des cris en venant 

au monde , tandis que d'autres font en. deuil 

pour ceux qui font morts. Ny aucune nuid" n'a 

lùiiiy le iour, ny aucmnc Aurore n'eft venue çA. ' •

fi Lî II. LIVKê DI L*CRICI? 

fuite de k nuid» qui n'ait ouïdes cris aigus cfeî 

àoum'zut-htt txitûtt auec des larmes compa- fSoJ 

gnès de la ftibrt & de la trifte fepulture* 

' Di "" s Oirll faut tenir pour certain, & garder en (on 

JcTWin- fo'iiuenir, qu'il n y arien aa monde que kNatucipcs. 

te faflèconùftet en vn fcul genre de l J rincipçs,ny 

tien qui ne (bit conftruit dVne femence meïLn- î%. 

gée : & doutant plus qu'vne chofe poïïcde de 

facultcz 6c de puiffances, elle contient en foy 

dauâritagè de genres de Principes & de figures diiierfes. 

Pretnietement là Terre enferme en foy les 

premiers cotps, d'où les fontaines qui font nai- ra

DE R&ftfft NàI\ Lti. IIJ fi 

Mec nox ylta diem, neque noBem auroraficuta efi9 K 

£0f mn dxdierit miftos yâgitibus àgris- \ x « . 

|Î0. Pkrams, mor/fV comités » crfumris atriè 

nisco*! 

•Illudin bis obfignatum quoque rébus babere ftare ex 

Conuemt; çj- memori mandatum mehte teneft, ? priaci- 

* j\T/£j/ f/f ^ ai promptu quoimm mtnra ierietut, P iis m h 

Jjhipd génère ix yno confifiat principiorum, "* fs 

| 0 i # iV>c quidquam, ipecf non permifio fèmine confie t 

' k Etquàm juidque magis multàs yispofsidet infe$ • 

A tquepmefiâtes : itapluriaprincipiorum 

In fefegemra > 4C Twrâtf cfocef effi figuras 

€ 

Prihcipio tellus hdbet infe corpora prima, 

S^ 0e Vnde mare immmfum yoluehtesflumina fontes 

Afsidut ten&uent: babetîgnisynS'êrianmr j 

Nom multisfuaenfd locis ardent Jola terra : 

n 

* 

lCîm 

4 

EximisyeïûfumigmbUsimpetMstÀïtmt. 

Tùm porri nitidas fruges, arbufiaque hta, 

SPJ-. Genûbusbùmdnis^bdMet.yndeextoîlerepofikz- 

Vnde eti&m fluidas•frundes, ^pabuhUta 

• j^fc* 

Jlfontimgogminpofsitpmbereferanmt* De ma- 

Jjhtare magna deâm mater ^rkaterque fer arumf 

is t nofirigenitrix 'bac diBa efi corporis yna. 

txe ma 

S 0 ' /74nr *vnerrj Graiâm doBi cecinerepoëtée 

è 

SeSlbus in cutrk bitugés agitare leones i 

Aeris in ïfacio magnam pendère docentes 

** 

N 

UOO. 

TellktéiH, »é^«e poffe in terra fifiere terraml 

Adiunxere feras \ -quld quàmyis effera proies ^-., 

€ oj." • Offidis débet molliri yiÛa parentkm. 

• 'MnràUque caputfunmmm cinxere coréna t 

4 Sic ioteîpunsi Se fcrtpfî. vulg aliter, & poil » videtur. I Ita ex vet# 

libro:vuîg.quo & moxÎurima. in Prifçiaao t Et quàm multacuoi ic- 

' tara vis. niafè , vtïputo. cParecbâïîs ad mylleria Cybdcs. vide hi£ 

Je&or ad mkabile policifllmi poètz ingemum. d Sic va.iib.omn. vid. 

încL Eiimins Marull. ci Virg. lib. 5. fecetac » ex imif » courra ver. lib. 

ê Malè coiîif a pmnis libros i lambt fubl|nçiîi » ftUi faite cinpi » 4s§^ 

ff»tfO&tfaïii¥fliilc|iaciiiiii ""

f| • Le ttttvnÈ DE'Lvcfe.B-cft; 

•* ExiniismunhalocisquodfujUnetyrbes. • • 

Jjhto-nùnc injtgniper magnas pmditd terras 

Horrifiée fertur diuinœ AiaMsimsdgd. x . 

Hanc yarië génies antique mare ftcrorum ' 4tt%£ 

Jdeam yocitdiïttiutrm, Pbrygidfque catefuas 

Dani c&tnïtes iquîaprimum ex illis finibus edunt 

Per terfamm orbemfruges céepiffe crearn 

• Gallos attribuant ; quia numen qui yiolarint 

JUatris > & ingratigenitoribus inuentipnt J £i* 

Sigmjîe4re y ohm indignos ejfepktandos, * 

Vmam progeniem qui in oras luminïs edant 

Yympanatenîàtenantpdlmis\ &cymbdlacireâm 

Concaud>ral4cifon6que minantm cornua cantu \ 

Et Phrygio JUmulat numéro cam tibia mentis : ézé. 

Telaqueprxpoïtant yiolenti figna fitroris : 

Ingratos animes, atqueïmpiapeaora yolgi 

Conterrere metu qUâe pofsint Mmthe diuœ* 

Ergo càmprimàm magnas inueÛa per yrbef 

Mmificaî tacha mortalis muta [aime t % *• H* 

Êj£re atqûeafgentoflerHum * heromne yiarutù] 

Largifica € Jhèpe ditantes i â pinguntque rofartm 

JFloribus', ymbranm Matrem, comitumquetate'ruds. 

Hic afmata manus, Curetas nomine Crai/ :% 

JûosmemorantPhrygios Jnterfe forte e catenm '*f** 

m Siciayef. qaodam reâifl! vid. indi cem Lambé Exïmiîf ; vuîg Ex 

imis s malè. è' Ita vêt. quidam alij ômnia mirùm s reliqiii iter omnie 

ciroioi. vc ettam legi poUit. itéra » fed répugnât Carlins, lib. i. r De 

Hipe oiatris deontm » yide Cic. lib. i. de legib.- i lia ex vfct. cap. qui* 

feofdam malim » qtiàm vincuntqiie. vel , qiiod in al. ninguiitqiie. yide' 

Ccfiip. 47. |o.

~ ' liil/L i v S i D i L vc use il' ^ 

Ijt/elkfouftient tn diuers lieux-, & dont ell.fi cil 

©rnec. De là vient que l'Imago de cette diurne 

Mère pâtée de ces beaux atours* eft' aujourd'huy 

portée auec tant de refpeâ & de vénération pat 

 

font appellée Ideennc , & ilsluy ont dett* 

né-en la compagnie des troupes Phrygiennes, 

{ >oufcc qu'ils tiennent que l'inueiftion decu-lduet 

es. bleds eft venue de ' leur païs. On attribue à fou 

feruice de- certains Eunuques appeliez' Galles* 

rourco qu'ils veulent dite que ceux qui ont perdît 

Ie refped a la diuktité de là Mère, & qui fè-trou*» 

•fj. uent ingrats à-leurs Petes, d'oiuent eftre reputez 

indignes de kifler au -monde quelque pofteriîé* • 

Us font refoènec les Tambours tendus fur vn cerde 

j Se les Cymbales creufes qui font'pendues 

tout autour : ils' eftonnent par le fon enroué dé 

&io. leurs Cornets ,& ils animent ies courages au fon 

des Huiles par yft' ton Phrygien. Us portent auflî 

des datds pour exprimer h violence de leur tran£ 

port j afini d effrayer les âmes ingrates & les cœuri 

impies du vulgaire, par la crainte & le refpeéèdd 

la Deeflèi Mais tandis qu'elle' eft ainfi portée pat 

iÉfzj. foutes les grandes Villes % clic enrichit le* Mortels 

du "bien falutaire qu'elle leur fait eà.fec.rèt. lis 

femettt d'argent & de cuiure le chemin ou elle doit 

paflec t ils font par' tout largëflTe : ils iettçnt les 

• Jrofcs par monceaux : M pour faire de F ombre i -in 

Mère commune* & à ceux qui l'accompagnent; 

ife éleuent dei bouquets de fleurs tout 'autour. ' 

Là , vue ffoupe armée , ( les Grecs rappellent 

ÏQo. troupe des Curetés de Phrygte,; fait vn jeu-qtii'fê 

ftptefcate enfdtme de chaifné t & ceux qurl* 

K

1 

74 V* lï- tïvHi Di Lvc&fecrf 

.Cbmpofêrit faultent de ioye en cadence » potfl 

s'eftre oftez vn peu de (ang. En failànt trembler 

fur leur telle les terribles creftes qu'ils y portent 

pour le refpeâ; de la Deefle,ils teprefentent ces 

3cCrc- Curetés Diéfceens, qui autrcsfois , a cequ'on.dit» 

'ce. cachèrent dans Tille de Crète les cris enfantins de ^ 

Jupiter, quand .les enfans armez autour de Tcnfant **3>* _ 

diuin faifoicntvne dance mefiirée àuec beaucoup 

de difpolition : quand, 4is-ie , ellans armez , ils 

battoient auec mçfure l'airain contre l'airain».de . 

{ >eur que Saturne le prift pour le deuerer , & que 

a Mère en receut vne éternelle'playe dans le 

coeur. Ceft pour cela .qu eftant ainfi armez , ils 

accompagnent cette grande Mère,pour marquer ^4°* 

qu'elle enfeigne qu'il faut deffendre fa patrie , 

par le courage , & par les armes » Se que faifant 

. honneur à les Parens , il ne leur faut 'point dé* 

nier le fecours dont ils .ont befoin. ,Mais bien que 

toutes ces chofes ayent efté inuentées.ingenieufement, 

fi eft-ce qu'elles font fort éloignées de 

la Verit£& de la droite raifcn. Car il eft neceflaire ^4ft 

que toute la Nature des Dieux joiiifle par. elle* 

mefme, d vne durée fans limites* dans vn profond 

& fouuerain repos , eftant feparée & fort éloignée 

des choies qui nous touchent, & qu'eftant 

priuée de toute douleur , exempte de périls, 

parmy l'abondance des richelles qui luy font promptes 

\ fans befoin aucun de nolfre fecours, elle 

ne fe laille point éprandre par ks.mcritcs, ny 6f°i 

toucher par la colère. 

Or la Terre en tout temp^ eft priuée de lênti* 

ment, mais pource qu'elle contient les Principes 

de beaucoup de choies , auflî en met- elle plufieurs 

en beaucoup de . manières à la clarté du iour

D"ï -RknvilNAT. LïB* II; .f| 

.Isndmtjn numerumque exfultant,fknguine*]letii 

Terrificds cdpimm qudûentet numine criftm. 

Diâdtvs referuntCureuu § qui IQMU iïïmm 

Fdgimm in Creta quonddm occultaffi femmwr | 

'*#• ^ Cumpueritircmnpuemm pemicechore* X 

jérmari in numewm pu forent tribut. dtra$ • ' 

i¥> Sdttsmm eum fmbs € mdnddtet ddeptm% 

jietêrnmmqmdaretmatrifkbpeB&reyulnm: 

d Pmpterea mdgmm urmati Mmrtm cmkiumur i) 

^4° AutquUjgnificantdiudmprtditère,ytdrmk.,\ ' 

Ac minute velintpatriam defendere terrain^ 

• < PrtfiMofiepdnn^decoriquepdrentibmeJpC 

Jhtfbene, gr exùrô qmnmb difyouftr*nt*s 

Longi frnttdmenàyerd ratioherepulpt. 

fif» 0mw enîmperfe éuâm mtum neceffe s ft 

/mmortaUtnojumma cumpMefrmtur^ 

Semotd d noflris rebut ifeiun&dquehnri* 

Mdmpriudtd ddore wnnipriMdtdperklit / 

Jpfdfuw pollens opibm> niMindigd nofM, 

tfp. Nêc beneprvmetititcdpitur* nec tdngimrinû 

Terrd quidem "Vern cdret wmni tempore[enfui - . 

" * EtqMUmukdrumpddtîirprimôrdidremm^ l 

Multd moés mmltis effert in kmindjù^ 

û Sic vetlq.vèt. fret* maîè. vide Indis.f. etiam frletf. viJe lnd.vi% 

Jtti. malè\ k Vetftini in ter hos, Cùin pneri ; 5c, Armati, &c* inter* 

teâtitn>

7f /DE RéRITM NAT. IîB. II: 

* fflc fiouls mdte Nepmnmn 9 Cêrerém

Il II LivRf Bp L-ycm.cp. . 7f 

Et c'n cet endroit , fi quelquVn veut donner le 

nom de Neptune à la Mer3 çeluy de.Cerés à la 

i(?ff. Moiflbn , &ccluy deBaçhus m Vin, plûroft que Lt terre 

4'appel.ler toutes ces ebofes de leur propre nom, fansfenaçcordons-luy 

pareillement de dire que Ja Terre Sîme « 

eft la mère .des I)itm , quoy que félon la puro ve- ^"A*"* 

rite, il n en foit rien du tout, ' . Priodl* 

46o. Souueot dan$ yn mefwç champs les Brebis ton-» pcs, 

dent les herbes menuesûjSG bien que les Chenaux 

qui font fi propres à la guerre, &c les Troupeaux 

fie belles à corne viuentlous vu .oiefine Ciel » Se 

pour étancher leur foif, ife boiuent tons .des eaux 

. , 4Vne mefine riuiere,cîr 4vec cela Tous retiennent 

la nature qu'ils ont recçuë de leurs Parents, $c fui- 

66 j. yent les inclinations de -leur genre, tant .il y a de 

différence de matière en chaque forte d'herbe., Se 

tant il yen n dans les mefines eaux d'vne riuiere. 

J5e la vient au refte que les os, le fang , les veines» 

la chaleur, le flegme,. les entrailles., les nerfs com- 

^70. pofènt chaque Animal de toutes ces parties , & 

que toutesfois ces parties font fort diifemblables 

entr'elles pour la figure fpeciale de leurs Principes* 

Toutes les choies qui brûlent au feu lors qu elles 

font allumées, quand elles ne contiendroient 

rien dauantage , à. tout le moins conriennent- 

' elles, dequoy lancer du feii » fufoirer de la-lumière , 

pouller des étincelles, &. faite écarter des cenctees. 

€j^. AinR en parcourant toutes les Créatures, vous y 

trouuerez au dedans .des femeners de .plufieur» 

choies cachées fous les corps parmy .desiigureS' 

«Jiucrlès. Enfin vous.voye^ beaucoup de choies. 

où la couleur, l'odeur & le gouftie rencontrent 

à la fois ; quapd pour appaifer la colère des Dieux*. 

vous offrez diuers preiens, & que voftre efprit eft 

K iij *

je _ Ls II. LIVRé DI LVCRECB; 

touche par la Religion > à eau fe de quelque bientf'SaC 

mal-acquis. Tout cela doit auifi confifter en des 

figures différentes : car/odeur de quelque choie 

que l'on brûle., pénètre où le fuc ne fçauroit pafler: 

SC'tout de meune le fuc, ou le goufi: des chofes 

fegftflfe à part en .dâutres fins,fi bien que 

vous pouuez connoiftre qu'ils différent par les 

figures des Principes. Ainfi des formes diflim- ooç. 

blables fe peuucnt réunir dans yn mefme fiijet, & 

les chofes font compofecs de Principes mélange^ 

• de mefme que les cataéfceres que yous yqyex en ces - 

lignes , lefquels font communs à plufièurs mots, 

quoy qu'il faille auoiïerque ces lignes & ces mots ^Q] 

font compofez d'Elemens différents les yns des 

autres f non qu'vn caraâere commun foit employé 

peu fouuent, ou qu'il n'yaïtjpas des mots compofez 

de lettres tout à fait les mefmes : mais pour- 6gç* 

ce que d'ordinaire elles ne font pas fcmblables 

en tous. Aihfî dans les autres choies, il y a plulîeurs 

Principes communs, dont ncantmoins tout 

l'aflcmblagc cft différent, en telle forte néants 

moins qu'on peut à bon droit dire que les homhommes 

font compofez d'autres Principes quo 

les bleds les plantes,& les AtbrifTeaux. 

11 ne faut pas ncantmoins s'imaginer que tou- 

Tous les tes chofes puiffent élire jointes en toutes manie- 

Priée!- res: car vous verriez qu'il fe feroit. communément 

^coîi€Df C ^ t$ Monftres, des cfpeces d'hommes qui feraientyo£0 

îoiodre dcirçy-bcftes , des rameaux qui naiftroient d'vn 

«fera* corps (eniîble viuant , des membres de nature 

b' c * terteflre qui feroient joints à d'autres maritimes, 

Se finalement des Chimères qui dVne gueule 

affiçufc exhalcroictit desflam©s,&quiparmyles7o^

, 0 i R E R • S N ' A T . l ï V 

1 

1 1 

' f g 

'Mom Re&gionednimum'turpicum * tdngereparmi • 

Hdtc igiturydritsdebentconfidrefigurisî 

Nidor enim pénétrât, qudfmccus non it, in drtus\ 

Smau item feorfum, &• rerumfdpor infinttatttr 

' Senfêus : yt'mfim primis tBfferre figuris. 

iÇSy. Difsimiles igimr formaglomerameninynum 

. ConueniuntiCr respermifio femme confiant*. 

. • 

J^nn etiam pdfsim nofins in yerfibns ipfîs 

Mukd elementd yides multis communia yerbis ; 

Cém tdmen interfe yerfus, de yerba neceffi efi 

'690* Confiteare alia ex dliis eonfidre elemenùs : 

~ Mon qui multapamm communis titteraentrâtv 

AmmdU interfe dm fint ex oninibusifdèmi 

Sed quia non yolgo* paria omnéusomnmconfim£ 

Sic dliis in rébus item communia rmita 

«fpç. Mdtamm remm câmfîntprimordia > longh 

DifsimU tdmen interfe confiftere fumma 

Poffnntiytmmm ex dUis eonfidre ferdnmr 

Humanumgenus, defruges, arbufiaque hetdï. 

* 

Mec tdmen omnimodis conneêipoffe putdndmm *fi 

7ool @ m ^ d • M^M yolgofieri pomma yideres 5. 

~ Semiferds hommum fpecies exfifiere ; gr dltçs. 

Interdum mmo.s egigni 'corport yi-Mo 1' 

Multkqwe conheûi terrefiru membre marinis : 

TMmfldmmdmtttwSfimntis oreCbimdras * 

70J. ^ é f m * natmamper terris qmifdrentiS} 

' IfafcrIpfl€onIeaufadîiaiis.ïîiîib..tpcefe.¥Îd. faut h Itaet.vcf: 

f ib. veftigîis ft:;conieaMra teftirotus eft îoeos, & explanatus. vfcjp É 

inf. 81.10. De aiis fcrigtiuis Uuwrç lûmit efletloogup)| 

s ProCaBgerls.

jj£ JDB R-m.ir¥.NAT.* Lit. IIJ 

Quorum nibilfienmdmfeâum % fi i omntdqudÈ^ 

\J$ minibus cerps certd génitrice cre'dtd 

Conferudre gentts crefcentid poffe yidemus. 

Scilicefid certafieri rdtione necejfe efl. 

M dm [kd cuique cibis ex omnibus intus in drtus* JIQ^ 

Corpord difcedunty connexêque amuenientis 

Efficiunt motus : M cmtrd dliem "ûdemus 

Meicere in ternis mtumm ; muluque cœçis 

Corporibus fugunt è mrpore petcifd pldgs ; 

£** mt i m c^mâi d qmiquam potuere ; neq\ h intrd jnrç. 

Pïulismotusconfentirx laïque € 'imitdrin 

Sed ne forte putes dnihmlU fold temri "' 

Legibus his ; eddefn rmo 4 diftermindt omnid : 

M dm yeluti totd ndturd e&fsimilesfént 

Jnterfêgénkdt res qu^que : itd qudmque necejfe *y?« ji^ 

Difsimili Confldre fûrd prinçipiorum : 

. Non quo mUltapdrumfîmtli fint praditdformk ; 

$$à qm4 *0* yûlgûpdrid mnièms ùmnid confient 

s lu Tet. fib. k vet. ^ySato I#eff . * fcic-'Çflin. lib. d Sit fcrè %» 

f.tt. quidam t«t, omi&« lamk res t«3iMl|ii.ôpijWs : çtiâm noa m$» 

•11. . , ' < •' " " •"• * " ^

•LiIX. Lirai se LVCHIêBT 77 

• 

terres qui engendrent toutes chofes fe paiïlroietit 

de tout* Il eft manifefte qu'il n arriueirieii de (emblable, 

pource que nous voyons quc.foutcs chofes 

qui par de certaines femenecs naiflTeitt d'vne 

•certaine origine , peuuent en croiflant conferucr 

leur efpece , ceft à dire qu'il faut de 

neceflité que cela fe faflr par vne caufe qui me 

* -puifle variçr : car de tous les alimens , il fort des 

{ >etits corps qui fe dtfttibocnt intérieurement fcon 

les propriété! de chaque membre : 8c félon 

qu'ils font conjoints , ils font des tnouuemens 

conuenables Au contraire., nous voyons que- k 

-Nature-xc jette vers la terra les parties de l'aliment 

non conuenables : & plufîeucs tepouffêes 

•del'intérieur du corps, s'échappent a trauersdes 

pores imperceptibles, pour ne s'eftre pu Joindre € 

aucune partie du corps, ny eftre animées en rece- 

7if-tiaiit quelque mouoement de vie au dedans. Mais 

de crainte que vous ne penfiez qu'il n'y a peutcftre 

que les feuls Animaux qui (oient obligez à ces 

loix y certainement la mefme raifon prefent dt 

pareilles bornes a toutes les autres chofes. Com- 

7 m > mn toutes les chofes font diflèmblables entr elles ' 

de'toute leur nature; de mefme, il eft necefTaire 

que chacune foit faite de igutes différentes dès 

-Principes : non qu'il y ait peu de chofes qui fbierit 

•formées de mefme forte : mais pource qu'il n'eft 

pas ordinaire -que toutes chofes fe trouuent- pafilles 

en toutes. Or comme les femences ont de

78 ^ - 1B IL LIVRB' BI Lvcmci 1 

la. différence entr'ellts, il faut pareillement qu'A 

' y en ait dans les interualles , dans les voyes, ytfl 

dans les connexions, dans les poids,dans les imprcfiîons, 

dans le concours» & dans le mourfemcnt,ce 

qui non feulement diftingue les corps de* 

> Animaux , mais encore fait diftinAion-entre la 

Terre & la Mer, le Ciel & la terre. 

Maintenant, écoutez mon raifonnement fur 

•icrf C " ks recherches que ï*J f ait « p« vn doux labeur, 7}d 

corps a ^ n < l ue ¥0us ne penfîez pas que les chofes blann'ont 

c ^ cs que vous _ voyez deuant vos yeux, viennent 

pQincde de Principes blancs, ou que celles qui ont de k 

codeur, noirceur , naiflènt dVne lemence noire ,• & que 

celles qui font enduites de quelqu'autre couleur» 

le foient pource que les corps de la Matière font 

teints d'vne couleur pareille, car il eft certain qu'il j^l 

ny a point du tout de couleur aux corps de la 

Matière, foit pareille foit différente d'auec celles . 

de toutes les chofes que vous voyez. Que s'il vous 

femble qu'il ne fe peut faire aucune application - 

d'efptit fur ces corps-là, vous vous trompez fort: 

car fi les Aueugles naiz qui n'ont Jamais veu les 

rayons du Soleil,ne laiuent pas neantmoins de 740O' 

connoiftre les corps dés leur enfance pat l'attouchement 

9 fans qu'ils fçachent qu'ils foient empraints 

de quelque couleur , il eft facile de com- 

} >rendre que les corps peuuent Tenir a la connoif* 

ance de voftre entendement , quéy qu'ils ne 

foient aucunement colorez : Se nous. mefeies» 

, quand nous touchons quelque chofe dans l'obfcurité 

des ténèbres, nous n'en fentons point du tout 74$2 

la couleur, ce qui eft ai(S à prouuer, & ie m'en vais 

y011$ dire comment. Car toute couleur fe peut .

Ds RERVM NAT.-LIB. II,' . 7S • 

Semina cùm porro diflent 1 differre neçeffum § jff. 

7lf • Interudttd, y tas, connexus, pondéra, plogos, 

ConcurfiiSy motus : qua non animalia folum 

Corpora feiungunt : /èrf terras, oc more totum 

Secernunt, càlumque a terris omne retentant. 

7}0* Nunc ages diÛameodulciqu^fitalabore 

Percipe, ne forte hœc & olbis ex alba rearis Non ne* 

Principiis ejfe % onte oculos quA condido cernis : ccflariô 

Aut ea y qu

79 Di RIRVM NAT. LU. IL 

ûodfdcerehdud tllo.debentprimordidpdBo* 

Jmmuubile enim A qtàdddm Çupetdte neccfje eft: 

Me res dd nibilum redigdntur funditm omnes. 

Ndm quodcumquefuis mui&ttmftnibus exiti 

1{(K 

Continue hoc mors eftillius, quodfuitdntè. 

Colores* Proinde colore cdtie conûngtmfemina remm, 

mon cm* JSJ€ tfa m re^€dm JA fiihilumfundim omhes. 7yyj 

Pmteredf Jinulla coloris principiis eft 

Medditd ndtum : dt ydriis funipmditd formk, •• 

E qtâbm omnigenosgignunt, ydridntque colores* •> 

è 

P ropteredf mdgni quoi refert 5 femind quaque ' ' 

Cum quibus, gr qudli poptum contineantur, 

Et quos interfe dent motus, dccipidntque : 

Perfdcik extemplo rnùonem reddere popis9 

Cur eds qtidt nigro fuerwt pdtdlo antè colorei 

Afarmoreofieri pofsint cdndëre repente. 

7

Li IL LîVKB Ds LvcRicf? ' ~7$ - 

facilement changer, & fe change en effet entie-* 

^l°-rement en toute autre couleur* Ce qui ne peut 

arriuer en aucune façon aux Principe», pource 

qu'il eft neceflàire que quelque chofc demeure 

îoufiours \ Se foit immuable, de crainte que tou^ 

tes chofes ne fuflent réduites au néant, dautant 

que tout ce qui-fort de fes bornes par le changea • 

ment , trouue ea mefme temps fe mort de ce qu'il 

cftoit auparavant* Gardes vous donc biçn vous 

mefme do donner aucune couleur aux femences 

des chofes, de peur que toutes ne fcffent entière* 

?ff • ment anéanties. 

Ox . quoy. qu'on n'attribue point do coitkui? les choZ 

aux Principes, ce font pourtant des corps douez f* s €n " • 

de figares diuerfes, par lefquelies ils engendrent- § CD p r ^ 

& diuerfifient toutes les couleurs, Toutesfcis' J* "]£ 

il faut bien xonfidercr comment fe méfient colorées, 

toutes ces fetftetices , auec quels d'entt'cux , & 

f€o> en quelle fituation- * pout ne rien dire des 

moauemeni qu'ils -reçoîuent & qu'ils fe donnent 

entr'euté Aara-toft il vous fera facile, 

de rendre- k raifon , 'p'oarquoy les choies qui 

cftoient noires-vn peu aupatawant, peuuent en vit 

infUntrecenoirJablanchdurde l'Âlpaftre. Com-^ 

76f> me par exemple 1a Mer qui fait blanchir fes vagues»' 

quand elle eft émeuë par vn vent impétueux : car 

. ' vous- pouuez dire dela ebofe que nous voyons 

noire bien foiraent, que fe matière eftantmélan* 

gée > 1 ordre change en fes Principes, & quelques 

770, vns eftant adiouftez où retranchez, il atriué qu'élu 

Je deuient acsflî-toft claire 3c blanche. Que fi Jet 

eaux de la Met confiaient en des femences 

bleues, elles ncrpourroient aucunement blanchir: 

carde quclquc'-feçoo-que ymm mêleriez des choit»

8e Li tî. LIVU'B' DE LrtKÈéwï 

bleues, iamais elles ne pourroient paflefen la couleur 

de -1* Albaftre. Que fi quelquVn vouloit dire 77$ 

quelesfetncrtces teintes de diuerfes cooleors ,.cn 

reprefentent vne feule , &pure en la Mer9ain(i 

qu'il arriue fouuent que de formes & de figures 

diuerfes, il fe fait quelque chofe de carré , il fau~ 

droit donc que comme nous obferaons au carré les 

diuerfes figures qui le compofent, ainfi nous peuf* 

fions- remarquer en la Mer , ou en quelqu autre 7S0. 

fuietqui foîtd'vne couleur pure» des couleurs 

extrêmement • diuerfes & fort diffemblables 

entr'elles. Et qui plus eft les figures diffemblables 

n'empefehent nullement que Te carré ne foitvne 

figure différente d'elles,mais les couleurs différentes 

empefehent qu'vne chofe ne puiflè eftre y$+; 

dVne feule couleur. Finalement, la caufe qui nous 

induit Se qui nous ameine à donner des couleursaux 

Principes n'eft pas bonne, pource que les choies 

blanches ne font point- créées de celles qui 

font.blanches , -ny celles qui'paroiflcnt noires, 7j>©« 

ne viennent point des noires » mais de diuerfes: 

car les blanches, par exemple, naiftront beaucoup 

• plutoft de rien , que dVne couleur noire, ou dequelqu 

autre qui iuy foie oppofée ,- & qui la c©mbatec. 

Au refte , pôurce que les Couleurs ne peùuent 

eftre fans la lumière , 8c que les Principes n'exi- 79V 

fient point dans la lumière , il eft iirfte de ' tirer la 

confequence qu'il n'y a point du tout de Principes 

qui (oient voilez ou douez de couleur. Et de fait» 

• quelle couleur pourra fe retrouuer dans l'obfcuritc 

• .-des ténèbres puis qu'il n'y en a pas -vne qui ne fe. 

change mefme dans la lumière , à caufe qu'elle 

• n'éclate qu proportion qu'elle en eft frappée &->

DE REE'YM NATT Lii.ïi' i#" 

. Numquam inmarmonum poffiintmigrarecolorm. 

77 *° Si m Mo, dtque dlio fmtfemim tinétd colore : 

û£ maris efficimtynmm, purumque nimrem : • ^ 

Fiftpe ex dïiuformis, ydriifquepguris 

Efficimr quiddam quddmttm, s 'ymquefigUM: 

• . Conntnitbdt% ynin qmdrMocernimus effe 

?.8o. Difsmilis formm\itd cirnere in équoreponti , 

Aut dlio in quouis yno, puroque nitore » • 

Difsimilis longe interfe, yariofique colores^ 

Pmterea nibilofficium, obflantquefifftne 

. • Difsimiles,quo qfiddrdtum minus omne fit h exttdl 

7$ h Atyarij rerum hnpediunt, pmbibentque colores, 

Jhio minus efe yno pofsit tes toîd nimre. • 

Tum porro,- qm ducit, s gr inlicit, yt tnbmmm 

Principiisremm nomurnqmrn>cdMffd>cokns, 

. Occidit : ( ex albis quoniam non dlbd creantur ; 

790. Necqtmnigra cluent, de nigris{ fed ydriis d de). 

J^mpP* et ît% multo procliuius exorientur 

Cdndidd demllo, quarn de nigrdnte colore, 

Aut dUo quouis-, qui contra pugntt\& obfteté 

.Prétend, qmmmn nequeumfine luce colores 

791* Efe, neque in lucem exfiflum primoréd remm : 

S cire licetquamfintnMlloyeldtd colon. 

J^*tisemmc€cispoterit€oloreffetmebris9 

Luminequimutdturinipfo,propîendqmd 

Meêddutobliqua 

g percufmlucenfulgetf 

m Ira vet.orna..rç^è. Similemfrntaxinexplicae Macreb. lib. *.c.8. 

J-ambivnxoucfigura:, ixùè quidem:fedlibresfequàmalim : vulg.fi- " 

gura ft, maie b la lupetncie & ambitu, arque ica v 1. vuig. & Ma- 

ÏT ^'""«««'nillif. cHaxveriC fcripmta etiam ex lib. noftr. 

ï-k *^ * V€reôrssm «? ifte J «u

% • D é R - E ' R V K N à L L u . I V • 

De co- PIum4€ ^^^^^f*opd£iûmfQleyidêmr3 

' fo^j 

lorèco- J^fi^ceruicescÎKtm coltumquecorondt. " — "lumba- 

NamqHeélUsfityH * chfo fît mbm pyropo: 

mm, Interdumqtioddmfenfufit.ynyidedtur 

De eau- I n tociwkwyiridiïmifctrèfmdrdgfa; 

da pauo- Cdudaque pdttonis, krgd cum luce rtpku §ft$ 

ais, C.onfîmili mutât mtione obmrfd calons : 

J§J5?> qUQnidmqmddmgignumurluminis iBu, 

è 

S cire licet fine eo fieri non pojfeputdndum. 

gQ^ 

• ** 

EtquonUmphgt qmddamgenus excipitinfi 

fupuk, càmfentire cûkrem dicimr album ; 

r fi^ 1 

Ëî II; Ltvti Di LV.CRICI.' 'Jî 

1^ feulement ou obliquement ? C'eft ce qui arriue à 

# 

la plume des Colombcs.qui paroift autour de leur 

col, & qui les couronne fur la gorge , quand le 

Soleil luit : car par fois elle dcuient d'vn rouge ColbkiU 

verrneU * comme ccluy de reicarboucle^-par rois tes. 

auflî on diroit que le verd des Emeraudes y eft 

ft> 

mefléauec l'azur. Par la mpfme raifon, quand la 

?°ï* «qupuë du Paon reçoit vne grande lumière , elle 

rond aullî des couleurs iimrftî ; dautant que toutes 

•ces couleurs ne s'engendrent que par de certains 

.coups de la lumierc,c*eft à dire,qu€ifansja lumière* 

il n*y en a pas vne qui fo puiflè faire. Mais poorce 

que l'oeil reçoit en luy-mefixle vne certaine forte 

d ïmpreflion, quand ilappetçoit du blanc , & qu'il 

en reçoit dVnc autre forte quand il difeerne du 

f î0 * noki& ainfî du relie, &. qued ailleurs, il n'importât v 

iiulleiilent que les chofcs que tous touchez (oient " 

accompagnées de quelque couleur * mais bien plûtoit 

de quelque figure conuenable » il eft ai(e de 

comprendra que les couleurs ne font point du .. 

tout neccflàirc* aux Principes j mais que le§ 

r 

attouchement oà feritiments diuers?iennent dç$ 

**f • formes diuerfcs, 

Daiitant que la nature de la couleur n'eft point 

déterminée à de certaines figures, & que toutes Ici 

ligures desPrincipes fe peuuët trouuer en tdute (orte 

de corps coloréipburqtioy les chofes qui viennes 

/t . de ces Principes, ne font-elles pas en tout genre 

*°* parfemées de toute forte de couleurs ? Car il fini* 

droit que fduuent les Corbeaux * à càufe dd Prïn-^ 

cipes blancs, vdtigeaflcrit d'vn plumage' blanc* Si 

que les Cigncs nous patuflènt noirs à caufo des 

Principes noirs,' on de quelqu'autrc couleur fioipte 

m

ou varice. Au refte, plus vue chofe eft coupée en 8ij. 

• parcelles menues , & plus on s'apperçoit que la 

couleur s'en euanoiiic * de s'efteint peu à peu, comme, 

il ardue quand l'or eft diuifé en menues pa§> 

celJes, ou quand la pourpre & f écarlatc fine elcant 8jo* 

arrachées-fil à fil*la couleur s'en perd tout à fait;ea 

telle forte que de là, vous'pouuez conooiftre que 

les parcelles des corps fe dépouillent de toute couleur 

, auant mefmes que d'eftre réduites aux premiers 

'Principes. Enfin comme tous accordez que 

tous les corps ne rendent point de voix n'yd'odeuc, g j* 1 

&.que par ce moyen vousii'attribuëz point à tou*» 

tes chofes les fons & les odeurs} ainii, de ce que 

nous] ne fçaurions difeerner tontes chofes pat les 

yeux,on peut inférer qu'il f en a quelques-vnes qui 

font autant priuées -de couleur, comme il y en a g^ 1 

d'autres qui font priuées d'odeur & de (on. Ce que 

l'efjftit clair-voyant peut auffi bien connoiftre» 

comme il faitles autres chofes qui font priuées des 

lignes , 6c des marques propres à lt% faire rc*» 5 f f' 

connoiftre 

les pre- ; Mais'ne penfez pas que les-premiers corps deniers 

meurent dépouillez feulement de la couleur, û% 

€ r s 

? P fograufli priuez de tiédeur,de froidure de cha- 84J. 

"pénale ^ cur * ^ e ^ on ^ c ^ lte " r * Gomme lots que' vous 

. _n . m '©fi ftiAtit N1 : .T* tïÉ.lH . H'' 

**î # J^ 1 '» etiam.quant® inpams tes fié fie minutée T 

Diflrabmr mdgis j hoc mgïs èfi, m cernere pafst* 

Emnefcere pmlktim $ flinguiqm cototm. ~ .. 

Ptfit, ybi in pâmas partis d'ifeerpimr aurum^ 

Purpura,* pénice^qmcêlôrckt-fsimmmMim] 

$ph Fiktimcum dijkdàmê diiperdimremm: 

Mnfcere yt hihc'pofsis, ptim ùtnnem effare cobreé - 

Particulas, quàm difcedant ad femind remm. 

Pofbrenm, quoniam non omrid CorpoYa yocem 

3itttere concedis9 ne fie odàrem\proptenafit, 

•jf. Fttionqmnibm'attribuâtforints,&adores: ' 

Sicj ûcuhs quoniam non omnid cernere qùimm, 

Sein lket§ quidam um coniare orba colore$ 

.^^mfneodonylbqmtmm,fonimmeremot^ - ' 

• . 'Mec minus hac-animum cogmfcere poffe/fdgacém^ 

840. £!&* f&fàtdvtàuiprùuuat 

k notifque. 

' S ed ne forte putes fob ijpotiàUcobrt • . . 

€ Corpora prima mânetë : ëiidtn fetnta teporii ' 

Sunt% dcfrigoris ommno, cdlidiqm yopèrk: ' " 

' Êtfonitu tffcriUt&futcôi&mAferuntuto • ' 

f 4f» Nec iaciunt ylkm ê proprio de cor pote odorrnt 

S km dM4r4emblandum^ffdâdquelïqmremà . • 

' Et nardiflonm, we&ar qui nàribm hakt 

Càmfdcêrê infirmas t cumprimis quarerepar ejt, 

(Jjhtpad licet% dû tpotis es repetire) inolehtis oliM^ 

%o* ^ dm % rdm ; rtuBam qm mittat naribus durant : 

Jâmfimmèytp^ • ^ 

Concoétofque fuocontaàos petdereyim. ' 

Proptëreademnmdebentprimotdidfetum ' ',' 

ônddhibtrefuumgignundis rebm odûremi " . - 

2fih Uecfonimm% quoniam nihit db femittere pofTmî? 

* Itàommvct.ferf b Sifc malWexyttCâp.yuig. LtLuc. ettXâà 

£ 2 K " Ï T ^ * Mardloionim, hïlJt : pefsimè. ta FeftoToS 

Uotém fetanak. ygd. mi: Flot, j Ira « y ¥LfcriPfimys, valg.jp0%

if , DE RIR-V'M rÏAT. LiiT ÏÏJ 

JStecpmli nttione fdporem demquë quemqmm, 

M'xfrigm,nequê itemcdlidum, 'tepidumque ysportm] 

Cetera : qm cwm ita funt9tandem >f mortalid confient^ 

* MottiaJentdfrdgùfd3pntri€dU4,€@rporerdréi 

Ommdpntdprincipiis feinnÛd neceffe eft, 

• Jmmortdlidftyolumm fubwngere rém 

Fundamentd, quïbm nitdmrfnmmafdluùs: • 

Ne tibi resrededntdd niklumfmdkus omnesl 

8tfo2 

De in- Nunc ea3 qm fendre yidmns cumque,neceffe eft 

feofîbiii- Ex inftnjtfibus tdmen omnia conf.tr.tre • 

bj« fen- primipmconfkre : nequeid manifefta réfutant \ 

. 

8tf$ 

€ 8 1 " Nec contrà.pttgnant9 impromptu cognita quxfunt j 

^ Sed magis ipfa manu dumnt^ credere cogmt, 

£xJnfçnftlibti% auod êco3 animalia gigni. 

g0mppt yidere fketyiMof exfifierêy armes • 

Sterrore d,e titre, * putrorem ï^mfibi naÛa eft 

IntempeftmiseximbribushumiddtiQus. • . 

Pr

Iè H, LTVIïI b* Lvcm e-i? ffj 

. gendrées ( comme en effet , ils ne peuuent s'en 

ieparer,ny les pouffer hors cfeux méfmes) ils doiuenr 

pour la mefme raifon eftre exempts de faneur, 

de froid., de chaud, de-tiédeur, &detoute$ 

ces autres qualitez quife ttouuent aux chofes-» 

lefcjuelles eftant corruptibles , pour ce qu'eftanc 

lentes , molles , & fragiles , elles ont vn corpsfôutnis 

à la pourriture , & eftant fponîeufes, 

. elles ont vn corps laxe, & fuiet à la diilipation, 

11 faut que toutes ces qualités foient- éloignées 

t6&. des Principes, fi nous voulons donner aux chofes 

des fondetnens immortels fur lefquels foit ap* 

puyéela conferoation des Créatures» de cçunte 

que toutes ne s'en aillent dans le néant. 

?^f• Maintenant, il cft neceflaire que vous confet 

fiez que les choses que • nous voyons qui ont du 

fèntiment» viennent ncantmoins de choies infeo- Senfibles 

lîbles, ac|uoy ne répugnent nullement toutçs les ^ CIÎ 7 

. chofes qui nous font connues : mais bien au con- J? ^* 

traire,eQes nous inuitent à croire, & nous con- b|CS# " 

traîgnent de croire en effet, que les Animaux font 

*7o. engendrez de ce qui eft infenfible. Ce qui paroift 

clairement par les vermillèaux lefquels paillent. 

viuants de l'ordure , quand la terre humide a contrarié 

quetqiie infeâ:ion par des pluyes hors dû 

GdCon. Et derechef toutes chofes retournent au 

mefme Principe* Les Eaux des riuieres fe con- 

Sj^m ocrtilïcnt en branches d'arbres , & les Pafcages CSmtlcs 

en Moutons , les Moutons changent leur nature Saules. 

en nos corps-, & fouuent de nos corps s'augipentent 

les forces des Boftes fauuages , & la 

vigueur des Oyfeaux par la nourriture" qu'ils en 

prennent. Ainfi la Nature change les alimens en 

L iij

f$ {rB- 11» Ll? M- Bf LVCRECI.' 

des corps viuans ; & 4c là elle engendre tous les 

fens des Animaux, ïàns que ce foit par vue raifon 88abeaucoup 

différente , qu'elle réduit en 'liâmes le 

fcois lec, & qu'elle conuertit toutes cfrolès en feu. 

Ne voye^ yous donc pas qu'il importe beaucoup 

fii quel ordre les Principes doiuent eftrc fituez, & 

le, ne peuvent aucunement donner vn (entiment 

dévie r-11 faut donçfe fouuenir en cecy que ie %K>n'a 

y paç dit que les choies fênfibles & les fens 

fpient engendrez en vn inftant de toutes fortes 

4e. Principes ; mais qu'il eft fort important de 

con(ideret cobien menus & de quelle forme fontles 

Principes f qui font le'ftnftblei Quels font %J 

leurs mottuemens, leur ordre , & leur utuation, 

dequoy nous ne voyons rien du tout dans les bois» 

ay'dans les guçrets. Encore que ces mefmes cho- • 

fes ayant elle corrompues par k% plu y es , engendrent 

des vermiiTeaux , pource que les corps 

delà matière tranfpofcz de leur ordre ancien par 

vne rencontre nouuellc, fc font conciliez de telle SQ°< 

forte que ces petits 'Animaux en pcuuent élire 

engendrez. 

De dire en (bitte que le fenfible doit eftre crée 

de chofes feiniibles, & celles-cy d'autres qui ayent 

du fentiment ; c'eft autant que d'en venir- iufqu'jT 

idmettre des Principes mois : car toiit fentiment 

eft joint aux entrailles, aux veines t aux nerfs

D i R I R V M N A T . L I B . I l • % . 

* Vtrùtj & hinc fenfm dnimamumprocreétômnisi 

8So. Non *lU longe rd-tione > dtque driddligns 

Explkat inftdmmds,& intgnis ùmnidyerfdt* 

* Idtnneyidcsmtur, mdgni primordid rerum . 

• • Meferre, in qudU fintordine qudtque locdta. 

Et commiftd quibus3 dent motus, dccipiantqueî 

gg.-s Tum porr® quid idefl3 dnimum quod percutii ipfum, 

gupd mouet9 êT ydrios fenfus expromere cogit,. 

• Ex- h infenfdibusnicreddsfcnfilegigni f 

v NimimmjMpides^ Ugnd,& terra quid ynà 

Afifta, tdmen nequeuntyitdlem redderefenfuml 

gô. Ulud in his igitur € fœdus meminiffe decebit3 

Mon ex omnibusomnim quaçumque-crednt&r,"] 

Senfîlid extemplotUr fenfus me dkeregignti 

Sed magni referre eaprimum quantula confient, 

SenfiU quafdciuMjgr qMdfinipmditdfûtmdi 

. g^ç. Monbm% ordinibusspofituris denique qu& fut: 

^mrum nibil rerum in Ugnisà glebiÇqueVidemufl 

• • Et tdmen hf d :debentdnimdlidgigm. 

Dénde* ex fenfUbus qui [enfle pejfe credri 

Confimunty porro ex dliisfenùre * fucus : 

M0IU4 f-mmfdçiunt; ruun fenfus iungjturomnis 

* Vide fup. 59. 30. Proptereâ magni &c à Vûîo- lib. 4. in p enfibili. 

« Vulg-rebusùnq.v.fedusifarclus »reûc id eft:Sit hoc'intcr ni#s conflit 

tunim de pa&ujn. d t*.debeanç>'vid.8- 16.10;.11. & in ind. Refpondea* 

.mus. € ïta l.amb.reûèivc upin«>r.in lib.oiïin.tamch fu&i: /Ita oran. 

. iib.vet.vel quni.Marull. qux.Lamb.ruiii£etum>confaciunt. ' 

t iiij t

fj DE RIRVM NAT. LIS." IIJ 

]Tifteribms neruis, itenù, quammque yidemm 

jMotlid mortali confiflere corpore enta. $%f 

. S ed tamen efbïam pojfe hdecaternamanm: 

jjiïtmpe tamen debent autfenfum partis habeœ 

Aut a fimilia totis animatibm ejfe h putdrim 

Atneqneantperfe pattes fentire, née c ejft\ 

* M dm fée aHosfenfuf. membmmm tes petit marnes: 2 IG Necmanm ànobisp.otU efè fecreta, nequeylta 

e Corpotk omnino fenfum pars Cola tenen. 

^ 

Linqtiitur.,yttatifdtumaUbwadfimuUnturs 

FtMUmpûfsintconfmtireyndiquefenfu. 

' ' • 

£hd potemmigitur renom primordU dici^ 

jEr leti nitare Viat-, ammaha eâm fint, 

Atque'dmmdîbm'fint monatibm ynaêadêmque ?• 

Jjjhpd tamen vtpofsint;ab coim, comili&que 

M thilforient, prêter yottpm, turbomque animdnttm, 

jpîfc 

Scilicetyt fnequeum hommes* armentd, femqm 

I Tnterfefe yttam remgignete conueniunao. 

. J>hêdfî forte fnum Amhtantcorporefenfum^ 

Atqtie dlium copiant \ t quid opm fuit attribut, 

3*0. 

h qttod 

Detrahiturhum *pmterea9 qtiodfugimus éntè* 

Jjh*ttinusin puUos animatis yertier oua 

pemimus alituum, yermifque ^ effèmere terram ^ 

Jntempeftiuo.s quam putror cepit oh imbris y 

fie. 

S cire Ucet fjgni pojfe ex, non-fenjîbtfs ! finfm. 

JQubd fî forte aliquis dicet, duntdmtoriri 

** Pojfe ea nonfenfa fenfus muubilitdte, ^ j ^ 

m Sic reûè» vt potos MatulLo. y.l. fimills. vide & 5S. 11. b Ita in vW. 

petto, e vulgô imlè» neceflcuica QÎîm api|d Fcft. Nec. ex.nec efcit > 4eprauatum 

erat > nocéfcit. iltafnv.q eamque fcripruram hc ordinem 

pon vuleaci tantum libri » fcd fencemia omnino poftolat. cil eriim in 

|oc yeou ratio pùc;cedcntis>niiTiiruni > ex pluribus rein confiftenteni 

ârtibusî earûm omoes fenfus te«juitere. atquc itâ omises pactes inêr 

lecolîigataseflê. ' èq.v. corpbrum;maFè\ / lia cuniefctùrt duSùs (cri-* 

n»vt«int* pag. *f. priacipinm. vulg. nequeaot. În lib feq. verfunt 

' ' 

E 

^ unes Sic itidem qux lènnmusi ftntite necefTe cft 4 vt abfurduin fuftu» 

i.alAim fuppofuit Lamb.Hune-Per Veneris res.exrra hominestarmétà 

eçafqueibonti ijuidéifct ego v.o.l.fsqoors& ca fubintelligo ex przcei. 

,1

li II. LIVRE DaLvcases. Sf 

~ffof, que nous voyons eftre mois, & qui confident par 

confequent en des corps qui font fujets à la mort. 

Mais pofe qu'ils demeurent fans altération, ou if* 

doiuent auoir le fentiment de quelque, partie , ou 

1-on doit eftTmet qu'ils font entièrement fembla- 

JP°* (>Ies aux Animaux. Mais les parties ne font point 

capables ny de fentir,ny d'eftte par elles-mefmes; 

• car le fentiment de J vne A 9 eft point qu'auec celuy 

de toutes les autres, dont nyja nnain feparée du 

corps , ny aucune partie toute feule n'eft point 

capable de fentiment ; H relie donc à dire qu'ils 

font comme des Animaux entitrs,afio que tout 

ce qui eft'requis à vn fentiment vital y puifle 

pij. conîpirer. Comment pourroient-ils eftre Prin- , 

-cipes, & éuiter le chemin de la mort, s'ils eftoient 

Animaux 9 ou s'ils eftoient vnis3& la mcfme chofe 

aoec eux } Mais quand ils pdurroient tout cela, ils 

ne feroient pourtant rien par lexoncours , & par 

conciliation t horlmis vne multitude innombraf 

!?• hle & vne foule d'Animaux, comme les Hommes, 

& les Belles, ne peuuent 1 rien engendrer de conuenable 

ente ebon par les fondions de la génération 

, excepté des Hommes & des Belles. 

Que fi dauanture elles quittent leur fentiment, Les pre- 

& qu'elles en prennent vn autre ; quel befojn y miers l 

auoit-il de leur attribuer ce qui leur eft ofté ? Et col 'P s 

puis, de ce que nous auons obferu4que les œufs ^ks^ê 

pij§ des oyfeaux Ce changent en Pouflîns, & que les douleur 

vermifleaux s'engenc^rent ç|c la corruption de la & de 

•terre » laquelle eft caufée par les pluyes qui ar- pWùrriuent 

hors de faifon ; il eft aifé' de iuger que les 

chofes fenfibles Ce peuuent engendrer de celles 

fjp. qui ne le font pas. ' Que Ci quèlquVn dit que les 

chofes'fenfibles peuuent bien tirer leur origine

%6 LE IL LIVUB si Lvcusës? 

de celles qui ne le font pas, mais que c'eft parquet 

que mutation qui (croit arriuée au commencement 

, comme vne produébion qui efl: faiâr au 

dehors, il nous fuffira de luy expliquer Se de lu y; 

prouuet,qu'il ne fe fait point de produdion , (î ce 

n'eft par le concours des Principes réunis -, & que " 

rien ne fe peut auflî changer fans leur conciliation; 

de forte ,' que les fens'ne peuuent eftre de nul pz£ 

corps, auant que la nature mefme de l'Animal foie 

•engendrée. Dont il ne (è faut pas cftonnet, pource 

que la matière fe trouue difperfée en l'air, dans les 

eaux,fur la terre» s & parmy les Créatures terreflres, 

& fi elle ne fe conioint par des moyens conuenables 

, elle ne peut acquérir des mouuemens de vie, 940J 

par lefquels les fens qui découurent tout ,, efîans 

• cueillez 5 gouvernent tous les Animaux. Puis, 

vne violence plus grande que la Nature ne peut 

porter, abbatrfcu'dainement chaque chofe animée, 

& perfeuere 1 confondre tous les Cens du. 

corps Se de Pefpric : car alors toutes les., fituations. 94j. 

des Principes font renuerfees , & les mouuemens 

tic la vie font entièrement empefehez , iufques à • 

ce que la Matière emeue. par toutes les parties, 

rompe les liens de la vie qui Joignent Mme auec 

Je Corps, & en la difperlant la çhaffe dehors par 

tous les conduits. Car que penfbns-ntius que gr0] 

pourroit faire vne telle violence, (inon de feparer 

& difloudre toutes chofes '} Il arriue auflî 

que la violence du coup n'eftant point fi grande, 

les reliques du mouuement de la-vie'ont acaouftumé 

fbuuent de vaincre , elles ont, dis-ie, 

accouftumé de vaincre & d'appaifet les 'grands tumultes 

de Fimprcflion , de r'appeller derechef * 

chaque chofe à (es conduits , de diflîpcr le mou- "'

AutdUquo tdmqudmpdrtu9quodprodttur extra: , 

ffuic fatis ilhid erit pldnwmfé£ere%dtqut pmbére j 

Monfieripdrtpn5 nifi'confibo dntè OMÛO: 

Ne c qtédqmm commutdri fine cofkjhdtu 

yjf• * Principium : ytnequeunt ylUus corporis ejji 

Senfus dnte ipptmgenitdm ndturam dnimdntis: 

Nimimm quid mdteries difieÛd tenetur 

Aêre9flumimbus, terris* h 'terrkque eredtd: 

Nec côngreffd modo yitdUs çanuenienti 

^40. Contulitinter femotus, quitus € omnituentes 

- ~>Accènfifenfus â dnimdntem qudmqm tumtun 

Pmtered qmmuis dnimdntem grdndior iÛus$ 

*%*&* p^timr ndturd, repente ddftigit, gr omnis 

Corporis , dtque dnimi pergitcônfundere fcnfus* 

jm# Difjoluuntur enimpofimrs principiorum9 

Etpenitus motus yitdles impediunmr9 

Donec mdteries omnis concujfd perdrtus 

Fitdlis dnimdt nodos è corporefokit, 

Difyerfdmque forts per cdulds ekitomnisl 

. f jo. Ndm quidpratered fdcere iBumpojfe redmur 

Obldtum, nifî tUfcutere, de difjêhere, quaque ? 

Fitquoque, ytifikant•minus obUtodcriteriâu, 

e Melliqui, motus yitdles yincerefape, . 

Fincere, & ingentis pldga feddre tumultus: 

9SS* Inque fuos qmdquid rurfus reuoçdre medtus: 

h In q.y.id qood. I pnetereâ cft. K Sic refêitoi ex vet.l ib.ind.ind.Effèroere. 

vulg.efièruere»terram ine.iùm>ièu,vt Lamb.quom:malè omnia. 

I. Ita ex v.q.vt moxs non fenfo. Maxull. & vulg. non fenfile- m îta 

in v.i. noftris.in q. poflè ex» & proditum * fuadcnce eaaoi fcncencia Se 

verfib. fubi°equeiuibiu>quibus icfpoadscur huic obie&toni. 

4 SievJierè.q.principiô.rnaîè. Lâmb. priïnorum. vnde iftod? vidcêt 

• Cbp.60,8. b Ita v.l in q.crcatis.Maruli. & vulg. flâmma. maté.' c Sic 

Y.i.ferè:Lamb.conuefiienter.inq.Lo:-nne tuentes. dq.v. aniniantum. 

f Ita vettiçuiiin v.Iibrisferé. Relliquac m. vitales. fuig. ReHiquiae ifiL 

mpms Ykalit. Vide ind,Reliqui.

$7 ' D* KtKvu UAT.L'tn. IL 

Et qudfî iam leti dominantem in corpore momm 

Difcutere, dcpdtne amiffos accenderefcnfus. 

Nam^ quarepotius leti iam limine db ipfo 

Ad yîtam pofiint û cowe&i mente retient, 

J?«àm, qui decurptmpropèiamfietjre, ç*r dbiréî J^cx? 

Prima' P ratered quonidm dolnr efi, ybi mdteridï 

corpora Corpora yi qudddmper yifcera yiud, pdf artus 

exporta Sollici'dtdfuis trépidant in fedibnsintus: 

t& U$ ^ n€ l Ue locum qmndô rëmigrdn^fit bkndd yoluptas: 

Scire licetj nulloprlmordia poffi dolore " $@f* 

Tentdri, nullkmque yôluptdtem cdperê ex fe; 

Jfrtdndoquidemnonfuntex iliisprincipiorum . 

Corporibu^quorum h 'motus' nouitdte Idborent: 

Aut dUquemfrufium cdpidnt dulcedinis dlmœ* 

Bdud igîtur debent ejfe yllo pmditd fenfum. 970. 

Demique, yti pofsint fendre animaUd quaqtie ; 

Principiisfî etidm *flfenfus tribuendus eorum ; 

jÇjhtidî genus humdmmpmpntim de quibus c auâu *ft 

Scilicetgr rifu tremulo coneuffa cdcbinndnt; 

Et Idcrtmh fpargunt torantibus otd.genkfque: ' 97 f* 

Multdque de rerum miflurd dicere callent; ' 

Et ftbi prôpôpw qux fînt primordid qmrtmtz 

J>h4dndoquidem totis mortalibus ddfmuldta 

, Ipfd quoque ex aliis debent conffdre elementis, ' 

Indedlid ex dlm.nufquam confîflere yt d dufis. . s$o? 

0uippefequar9quodcumque loqm/ideréque e dicts, 

ê Iti ©.I.quod refôndet ment! difre£hr. Lamb. t'amen feoalcôat, 

ê Ki»»#t*c. e Ita omnes lib. in Nonto eft aâum. ma le. Sic fstpe m 

aâum êc mâumzdiûi & âyûor variacuni'fic peccatym fcimos.Lamb. 

faûaoi eft m v.q.ptoprietfm. d q.l.aiiéeas.iion maJc.vid.ti.i6» t duces..

. tl.ll. Ll.VRl DE LvcR-ÈCir S? 

faeritent.de la mort qui domino délia prdqu'cn 

tout le corps , & de rallumer les fens prefque 

• éteints : car pourquoy en fe ramaffant en -elles» 

mefmes, pourroient-ellds plûtoft, du fucil de la 

•mort » retourner à la YîC, que de s'en aller vers oà 

fi£o> elle a défia auancé prcfquc iu£qucsaubut,&s'éuanoiiir? 

Au relie, pourec que la douleur fe rencontre où Le Èfet 

les corps de la matiero foMicitcz par vne certaine P 

crc dc 

force dans les entrailles viuantes , 6c dans la £ ?°^ $ 

membres , tremblent au dedans fur leurs propres £ 

lièges-: & que quand ils retournent en leur place* 

la volupté charmante en cil caufée ; il faut in-* 

- • ferer que ks Principes ne peuucnt cftrc atteints-dc 

" f * douleur, ny conecuoir de la volupté d'eux-mef- 

• mes, pource qu'il n'y a point de corps des Principes 

defquels les tnouuemens foient trauaillez pat 

#70, T nc nouueautéaltérante,ou. qui reçoiuent aucun 

. fruit de la douceur du reftabliflèment. Ces petits 

corps ne doiucnt donc pas eftre accompagnez de 

fcntimehfc. 

Toutesfois , .fi;afin que les Animaux puiflent 

: eflre fenfîbles , il faut attribuer du fentiment à 

leurs Principes , Qupy ? Defquels proprement' le 

f7p genre humain fcrart-ilcpmpofcî. Ceftdoncàdire 

que ces Principes rient d'yn ris tremblotant, 

qu'ils pleurent en arrofant le.vifage de larmes, 

i'ils font capables de beaucoup difeourir du me- 

S 

. nge des chofcs,&.qu'ils, recherchent .qui plus 

cftde quels Principes ils font eux-meftnes compofez_| 

pource .qu'eftant reputez femblables à des 

Slg. Animaux entiers , ils dotuent eftre eux-mefmes 

battis d'autres éléments ou Principes , & ceyx~cy. * 

d'autres encore ôc ainfîiufqu'almfinyiàcaufequc

II L*.-H.- l'HRI B* L-vc&iéx? - ^ 

quoyque vous difiez eftre parlant, riant % Se fagej 

i'aiiray droit de pourfisiure pour vous faire audiief 

qu'il fera fait d'autres Principes qui feront toutes • 

les. mefmes chofes. Que fi nous voyons mani« 

feftement que c'eft vue folie ou mefmes furie 

d'auoiierces chofes- » Se que ce qui n'eft point fait 9$$ 

de Principes riants peut neantmoins rire, & ce 

- qui rfeft point forme |dës fêmtnces (âges ou éloqu'entes 

, eft neantmoins-(âge, Se fait de beaui 

difeours j pourquoy n'en dirons-nous pas bien 

autant des chofes que nous voyons qui ont dit 

fentiment, c'eft à dire quelles font compofees de 

femences qui en font pnuées entièrement ? 

Les Pris. Enfin, nous femmes tous fortis d Vne femenKte 

cipcs fe diuine : celuy~là eft le père de tous,duquel la terre, 9P 9 * 

joignent comme vne mère féconde, reçoit les goûtes d eâu 

îndifte- gUj diftilent:. Eftant deuenuë enceinte, elle enfan- 

9 te les Bleds & les Bocages délicieux, aufiî bien que 

le genre humain , & toutes les cfpeces d'Animaux, 

quand elle -produit fes fruits , dont ils font alimentez 

, Se mènent vne douce vie en continuant ppÇ 

leurs lignées. Ceft pourquoy, la Terre mérite à 

bon droir le nom de mère cemmmne. D'ailleurs ce 1 

qui :eftoit venu d'elle s'y en retourne à la fin, combine 

les '.Régions celeftes reçoiuent auffi ce qu'elles 

auoient enuoyc pour entrer dans le meflange des 

compoiez : Se la mort n'extermine point telle- iooa 

ment les chofes, qu'elle détruife les corps de la 

matière ; mais elle- diflîpe leur vnion : puis elle 

coajoint vne chofe auec vne autre , & fait fi bienque 

toutes changent leurs formes. Se varient' leurs 

couleurs % comme quelqucs-vnes prennenent les 

fens , Se les rendent en vninfftânt, en telle forte 

• que vous poouez connoUtre comme il importe de ioôf

J5i RIïVH NAT. LiiVll ( 8| 

r / Et fdpere etCdliifêademhâscfacienHbusytfit^ 

^ ^ Jî^^fi délira hâte , furiofaque cernimus effe, 

Mtriderepottftnonexridentibus s amBus9 

Mtfdptrè, çjr «fofifix fdtionem reddere diéiis 

Mon ex femmibus fdpientibm,^tque difertis: 

Jûimminus effémeant ed^qu*fendre' yidemm$ ; 

Seminibm permiftd cdrentibus yndique Çenfuf 

Demquê calefli fumus omnes k femine oriundi: 

5^0» Omnibus-ille idempatereft, ynde aima Uquentes 

Humotum gums mdter càm terrd recepit$ 

Fêîd pdrit nmddsfmges, drbuflaque htta $ 

Etgenus humdnum : pdrit omnidfécld feramml 

Pabuh càm pfdébet, quibus omnes corpora pafeunt: 

#9C ^ ê ^ cem ducmtyitam, prokmquepropagent» 

J" 'JÇudproptermeritb maternum nomen ddeptd eflé\ 

Ce dit item rétro, de terra quod fuit ami È ^ 

In terras : •&• quod mijfum efl ex atheris oris * 

Id rurfum caâ felldtmn temph recepUnté 

îooo ^^fit interimitmors res, ytmateriaï v 

••Corpordcmfioat$fedcœtmndijjïipdtollis'? ., 

înde aliis aliud conimgit ; & effeit omnes ; 

Âesytcomertam formas, mutemque colores:.. 

Etcapiantfenfm, &* punêo tempore reddann 

fOOf & nofètu- ttferfe, € eademprimordié rerum 

s Ifafef.tamb.faaui.mall. è ftiipc, qttfd. ]ft. qmi mmê9M§ïCKn%g

If .Di.RËHirM NAT. tif, îî# 

Cnm fitbus, & qudlipofimrd continednturâ 

Et qms içterfe dent motus, dccipidtque: 

Méye putes dtémd * pênes refîdere pouffe 

Corpèrd prima : quoi in fummis ftukdre yidemus 

Meus, er intérim mfc^fubîtoqUeperirè. tcié, 

Jjtujn etum refert nofbris in yerféus ipfir,. 

Cum qmbus, Cr qudli fînttirdine qmque locdtd: 

Mdmque eddem cdhm, mdre, termsiflumim, folem 

Siçnificxnt, eddem frugçs,.arbufld, dnimdntisi 

Si non omniafmt% dt multo maxumd pars eft ioif 

Confimtlis : remm pofitûtd difcrepiidnt res* 

Sic ipfii in rébus item um mdteridï. 

• InterMdlh$Ytd?-f connixusipondtrd,pUg*i 

Concurfusî motus, ordo, pofiturdjfigwr* 

Piraio* ^ m pê rmutdfttur i ^ u ^ r ' % m tf*oqui debenh f 01$ 

xon dU M une animumi hobis ddhibe yerdm dd mtionemi 

auras, . Ndmtibiytbementernoudresïïàoliîàrddduns 

mundos Âccidere i & noHdfe jettes oftendere rerum. 

effe innn-Sed e umfd€iUs resylldeft, quin edpriminà\ ' 

^ltlmkDifJi€àsm • , v *o*î 

psôthesa. Nihilddeo magnum, nec nom mirdbile qmdqtêdm / 

ftùfu Principio* quoi non b mnutfidi mirdbile cunÛis 

Paullétim ' yteali€kmm3pummque càtorem* 

3uemque in fe cohibent paldntid fiderd pdfsim ,' 

Zunaque & folis pmckrd luce nitorem: ïoj0 

Ûmnidqude nuncfiprimwn mortdtibm ddfnt, 

Mx impromfb ceufînt obieêd r?pentti: 

r ûidmd^s ks rébus popemtmirdbiteScii 

é lia o.v.L Matyîî.par iim, 8c If a Vulg. te Lamb. maîè. rcftdece pcfie* 

iteraas {quod profondum alibi vocat ) ' & ia rerum adfpe&iiac fade 

ctftare» oppoiailli viclccur poè'ia. è Isa ex T. 1. fcripfi. in ai & Ytilgé 

fçauoiÉ

Ifc tt Livàt DE Lvcft.se ÎT S| 

tçauoir auec quels Principes, & en quelle poftute 

les mefmes Principes font placez ,& quels mounemens 

ils (c donnent &breçoiuententr s eux f8C 

que TOUS ne fous imaginiez point que les premiers 

corps ne puiflent point durer vne aifez longue 

Eternité *poutce que nous voyons les extrémité* 

•des chofcs changeantes * & que tantoft elles 

Idto. naiflènt,& puis perifïènt incotinétê De mefmc que . 

dans ces lignes,il n'eft pas indiffèrentauecqu'elles 

lettres ny en quel ordre elles foient difpofées: 

car les mefmes lignifient le Ciel, la Mer,la Terre* •-- ,x 

les Riuieres , le Soleil, Ôc fignifient encore Ici 

toîf. Bledsjes Arbres,& les Animaux. Que fi ce ne font 

pas les mefmes, du moins la plufpart font fembla-* - 

- blés > mais elles différent par la fituation. Ainfï 

dans les chofcs qui appartiennent à la Matière» 

quand les interaalles changent ai|ffi bien que les 

voyes, les lnïfons,les poids, lesimpreffions^lç 

concours -, les mouuemens * Tordre., la fituation» 

1-320. & les figures, il faut pareillement que les chofcs 

changent dans la mefme proportion. 

Maintenant appliquez voftre cfprit pour entendre 

vne grande vérité : écoute2-moy : vnt 

opinion nouuelle s'empreflè de venir à vos oreilles, 

& vne ieune Beauté fe découureàvosyed& JfaurJii 

iolf Mais il ny a rien de fi facile* qui ne foit d abord f M ait 

mal-aifé à croire f & rien n*eft fi admirable du € j* @ f iS M 

cômencemcnt,qite tout le mode peu àpeu ne eefft ny - , 

de l'admirée, comme la pure & brillante) couleur * 

du Ciel, & cette fplendeur que k Soleil, la Lune • 

tojo. gç ces Aftres éclatants & routansf par le Ciel * con* 

tiennent eii eux. Qjje fi toutes ces choses cont* Ccttlolmençoient 

deparoiftreaux hommes fans qu'ils y de doit 

euflent penfé » fe pourroit-on faîtaginer qu'il,jrP c3 !^4 

M

§0" LB II. t XVRB DE LycRtcir 

euft rien au mode de fi metueilleuxôu que Ton oferoit 

moins efpèrer î Non en vérité tant cette Beau- lo fï\ 

té auroit efté ttouuée admirable j là où vous voyez 

•que maintenant perfonne pour la grande accoutumance 

de voir ces chofes , & comme en eftant 

faoulée, ne daigne plus leuer les yeux vers le Ciel 

* ï £ y pour le confiderer. * Ainfi, fans vous étonner par 

ffft in ^ nowlC9Ut ^ » abftencz-vous de reietter ia.raifon 

*vcr$ du ^ c v °ft rc entendement : & û elle vous femble 

Laria. vraye » donnés-y les mains : comme fi elle eft 1040 

fauflè » armez-vous à rencontre: carl'efprit cher- 

•ciie la vérité de ce qu'il y a dans f efpace infiny, au 

de là des bornes du monde, & iufques où fe peut KMJ* 

porter l'entendement pour en parcourir tous les 

lieux que bon lu y femble auec vne entière liberté. 

de mi? ' Prcmierclncnt 9 & n 'y a P oint ^ c ^ n ^ ans •'Vnimers 

ïaZ ucrs » ^ c quelque cofté que f on fe tourne : Il n'y en 

fioy. a point, ny au delïbus ny au deffiis, comme ie l'ay 

prouué , & comme la chofe fe fait voir d'ellemefme, 

& que l'immenfité de la Nature paroill 

clairement. Or il n'eft point du tout vray-fem- xofo? 

blable que Fefpace eftant infiny, comme il feft 

de toutes parts, & les femences eftant innombrables 

, qui voltigent en diuetfes manières par vu 

mouuement éternel, dans vn vafte fans limites, il 

ify ait que cette feule Terre, & le Ciel feulement 

qui ayent efté faits , & que tant dé corps de la 

. Matière, qui font au dehors, foicnt fans rien pro- ioçÇ 

duire, principalement ce Monde cy , ayant efté 

• fait pat là Nature 2 & les femences après s'eftre fortuitement 

, & d'elles mefmcs entrechoquées & 

aflèmblées en diuerfes manières inutilement, 8c 

fans effet s'eftant -rencontrées telles , & réunies 

en telle malle , quelle a eu dequojr fournir dei

. m D* Rfefcvu NàTI'Lia.'tL fS 

^ 'Aut^ninus ami quoi* aidèrentfore crederegentest 

#ô lf * 2Wî/T?ropiner, ita bdtc îpecies ¥tfirand*ftdffet% 

^namtibi iam nemo feffusfatiate yidendi 

Suffit ère in cali dignatur lùéda iémpla. _ 

Dêfimqudpropi'êt nouitate exteWitm ipfk 

r- _ . Exfpmreex animordnon&m tfedmagu ae'ri -- 

• 0 *° ludkioperpende î gr, fi tibi fera yidetur, 

Dede manmiaut, fi fut fa efl* accingite -contrai / 

€ M^ T ' lt en * m d ra ^ mè dmmmycum'fimma ÎOcifil 

infinité, foris, hdtc t extra nMnia mundi \ 

^mdfitïbi porto qmpro^kereyfque yeUtrmnsl 

IO 4Î Atque animi ftaétto liber quopermlit i>e\ 

JPfincipio 'nobis in eunéias indique pattes, *v- * 

Et la'ttre ex ytroque^nfr^fupraq'êê, per dMÊi iJjS^ 

Mutta efl finis, yti docui, tes îpfafie perfe in onDtt 

•• Vocïfetdtut,^* èlucetndturapmfundk t u ^h 

m P NUUQ "mm paêo yerifimile effèputandum r fi9 

S indiqué cum yorfum fpaiium yaeet infinimm$ 

Seminaque innumero numéro ^fummaqueptofundà 

Afuhimodis yolitem dttetnoperdta mot* § 

Hune ynum tefrarum ofèem, cœhimqut creatum\ 

. ÏQffNihildgefeitUforU tôt torpora materiez 

. Cum pmfmim bit fit nattera faâus^tT îpf* 

Spontefua forte offènfando fetninà ferum 

Multimodis3temerè3 hcdffum, h fmfiraqùe eùdBi 

' Handem * coierint l ea qtte tonieÛd^ repenti 

* q.Y.âudiren£. * lia ex Y. cod. makUn aî.Nulll,&e. r'Qnfd pétpé* 

. *am contra v.l.hos verfiis 4. deknt.ego eos v.l.emendate conatus fum-. 

iLocwd eftisaftis. 4HocmaluicxqJ.inal.racionefn.Derationeaiii» 

ïaijvide indic.f.racio animi. e qJxïtera-.vide fupXleg. fbris hacc este* 

ta. /Sic ex v.l. reftitui.vulg,traaus mafè.in q.l.pro ire»ipfe. in q.î.pe* 

tuelit.non malè. vide indiccaâiïs. g lia oJ. mirer ewLamlx Cum 

qooquô vorfus. h Ita v.l.in q. tamen fruAraq. iaâa> MarulL & vulg*. < 

îadataque fruftra. fruftra quoque iaûa. i Ira v.q- in ai vet. colqrint* 

coartant>coarcarint.Maruli& vuîg. coierunt.LaBib. coolucrint.eEO T* 

Ixxpfcfsi. vt fit anapacftus i.loc© coctus YOX in hac re Lucietio efl fa* 

taiiiârisxoftliieriîît etiam reciperem » qttis ad Y. i. accedit. & ftb TOTi

$r DE RIRVM MATI LIV 1% 

M*g**rum rerum fièrent exordid femper : ïo

LE II LIVRE Di LVCRBCI.' 51 

10^0 Principes pour la formation, & entretenement d^ 

grandes chofes, telles que font la Terre, la Mer, 

le Ciel, les Animaux. Ceft pourquoy il faut de 

tteceffité que vous confeffiez qu'il y a autre pare 

d'autres concours de la Matière, tel que celuy-ey, 

que la Région etherée enferme dVn vaftean- 

Sraffement. 

x '°*f • Au refte, lors qu'il y a beaucoup de matière préparée^ 

que le lieu eft fuffifant, & qu'il n'y a chofe 

aucune qui caufe du retardement, les ouurages 

ïbnt neceflàiremçnt faits. Que fi dans les femences, 

la multitude en cft fi grande que la vie d'aucun 

-Animal, ne fçauroit fumrepourlanombrer, & 

1070 s'il y a toufiours vnc mefme Nature qui puific 

poufler & affembler les femences des chofes de la 

mefme forte qu'elles Font efté en celuy-cy,ileft 

necefïaire quç vous confeffiez qu'il y a d'autres 

Terres en d'autres lieux » comme auffi d'autres 

tommes dautres plantes, & d'autres Animaux. 

i07f, A quoyVeuient fort bien ce que nous voyons, que 

dans la mafle de f Vniuers il n'y a aucune chofe qui 

naiffe feule de fon efpece,& qui croiffe feule & 

vnique âuflî : car de chaque efpece il y en a toujours 

plufieurs» comme il fe void aux Animaux. 

t©8o Ainfî vous trouuerez que les Belles qui vaquent 

par les montagnes font multipliées* Ainfi la génération 

des hommes cft nombreufe , & l'on en 

peut dire autant des Poiflbns priuez de voix, & dé 

toutes les efpeces d'oyfeaux. D'où , par mefmc 

raifon, il faut inférer , que le Ciel, la Terre , le 

Soleil3la Lune* la Mer, & toutes les autres chofes 

ne font point vniques , mais bien pluftoft en S 

grand nombre, qu'il eft impoflîble de les compter. 

1©%* Vu certain terme de durée ne leur eftant pas moins

fi Li-IÏ. LIVRE »? LVCRSCï' 

prêtent, & n'eftant pas moins fujetàla naifl^nœ 

que toutes ces autres chofes que nous voyons 

multipliées chacune en fon genre. 

%cs • Quand vous ferez bien petfuadc de ces chofes, 

Dkux auflî-toft la Nature comme remife en liberté, 

ne gpn- vous paroiflra. exempte? dç la tyrannie de (es 

vc - n ?J Maiftres orgueilleux , & pourra faire toutes cho- 

^QacjCf fes par elle^mefmq fans auoir befoin du fecours *°9& 

des Dieux : car ( iç vous conjure par le cœur de 

ces mefmes Dieux qui ioiïiflènt dVne profonde 

paix, & qui coulent doucement leur âge, & meilient 

vne vie exempte de trouble ) qui pourrait 

eftre-capable de régir toute fimmenle grandeur 

• de l'Vniuers 3 Qui pourrait tenir çn fa main lès 

jrcfnes pefantes de cette mafle infinie pour les gouuerner 

? Qui pourrait faire mouuoir tous les 10 5>f 

Cieux , ou obliger les Aftres de verfer leurs influences 

fur la terre pour la rendre féconde ? Qui 

ferait capable de fe trouuer en tous .lieuse & en 

': tout temps, pour obfcurçir fait par les Nuages, Se 

ébranler le Ciel par le Ion du tonnerre , pour lancer 

les foudres, &renuerfer fouuent fes propres iroqy 

\ • Temples , pour en fe retirant dans les deferts, y 

rxercçr la fureur de fes coups, qui épargnent fou-- 

• ncnt Içs coupables & tuent les iqnocens > &C ceux 

qui ne méritent rien moins que cela ? 

Ccquifedoitçonfidercr en toutes ces chofes, 

eeft que depuis la création du Monde, & depuis 

le premier iour qui donna la naîflàncd à la Mer, â fiojC 

la Terre,& û Soleil, des corps y ont efté adjoiitez 

de dehors & tout autour, lelquels y ont efte com^ 

me lancez de Timmenfe étendue de l'Vniuers, & 

dont la Mer & la Terre ont pu receuoir leuraçccoiflenient, 

le CipI acquérir le grand efpace qu'il.

LBlLtiv-m Di LvcitEC-i: •$% 

* Tdm manet hac etiam, ndtiuo çjr corpore confiant 

Jîfm tenus omne3 qtmd his generatim rebut dbundab 

Jjhwienecognitdfi teneds, natura yidetur 

Liberd continu® dominis priudta>fupeibisx 

Ï090' TpÇd fudper fê [ponte omnid Ss dgere expert] 

M am* pro fdnâd deâm trdnquilLpeÛom pdce % , 

£H* pUtidum deptntmum, ykémque feremm:r 

Jjhds. regere immenpfummam^quis hdbere profundi 

ê H ndo mants yaUdaspotis efl moderdnter hébenmi 

xopy M3* pdnter cal&s omnis conuertere? & omnes^ 

Iptibus athereis terras fuffire ferdtis ? 

• Omnibus inque lotis effi omni tempore praflo} 

Nubïbus yt tenebrds fdtidt, caliqueferend 

Concutidt fonku ? tum fulmina mittan & adis 

1100 Sape fués difkrbet, gr in deferta recedens 

Sauidt exercens telm9 € qmdfape noeentes 

P ratent, examindtque indignosjnque merentes? 

Afnltdèjue pofl mundi tempus genitdle, diémque 

Primiçenum mdris, & terra, folifque coonum, 

HOf AdStd-corpordfunt exmnfecus, ddSrn circum 

Semim ; qua mdgnum d idculdndo contuUtcmnez 

Fnde mare, e*r terra pojfent dugefcere, & ynde 

e Adpdreret fpdpum caU dmus, altdque teâé. 

0 Ira lit v.q.& feîè vïilg.in ir.q.&tam. b lis. inv.c tfaq.lquo. dit 

hune contra oj-nn.I iciicit Lamb. malè iaculando. v£ fupJa&ata. omne. 

«ri -wàt. ita magnum inafie. fup. $5. 14. e Sic teftitui ex Y.n*€0 q.*4 

ift* adqiiirefçt. in al.aptareti apariret> apparei» aptiireu 

M iiij

fî Di RinvMi^fâT. Lu. IL 

Tofleret à terris procul, & confurgeretdër. 

Mamfud cuique lacis ex omnibus omnia pldgis 

Cofpùtd diflribuuntur, & adfm * ptcla recedunn 

ffumorad hurnarem, terrem corpore terra 

Crefçitj cr ignem ignés pmcudmty atberaque aher: 

* Donicumdd extremum çrefcendi 

nia 

€ perficefinem 

Omnid perduxi t rerum mtura credtrix* 

4 Ftfit, ybi nibilo iém plus*eft9 qmod ddtur intm 

yiwesyendSy quam quod fiait, dtqut recedin 

Omnibus his a tas débit confiflere rébus ; 

* HÎ0 mturdfms réfrénât yiribus auBuml 

IHf • 

Mdm, quéteumqueyides hiLri grandefcere ddauéu, 

fduttdtimqm gmdus atatis fcdndere adulte 

ïwo 

flurdfbiddfumumx quant defecarpora mittunt, 

Dum fdcilè i» yenas çSus amnis deditur, gr dum 

' jVtwi itd funt ktè difperfa* yt multa remettant: 

Et phs difpendi fdtianê, quam yefchur £tas9 

nif 

Mdm certèfluere, atque recéder* corpord rébus 

f MultimaMs^dandum *fî;fedpb*rd accedete debenh 

f Donicumalefcendifummum tetigere cacumem, 

Jnde mimtatim yires^ & h roboradulntm 

Frangit, gr inpartem peiorem Uquituratasl 11 JQ 

JS^tjppe etiam quanta efl res amplior, augmin$ dempt% 

Et qua Utior eft, in cunâas yndique partes* 

* Phria eo difpergit, & afe eorpora mitrit. 

Nec facile in yenas cibus amnis diditur eii :- ' • 

s Hase ell v.iopéima fer if îorâ- I Ira €x v,*Lfcripfî. vulg.denlque. c Sî$ 

Jegocs quodam v.iça & P.Viâ-inueniç in v.îibro." & in Noiuo.q.vetc. 

pcrficâ.vaïg.pcrfpkcpcfsime. yid.ind. rffortJd. e Ita v. c f. his v^ 

tamb. vulgSic. /Ira ia vet.q noftro vulg. Multa minus. qu.od noi^ 

fam placer. ^ Sic m Ytcaoftris vulg. donec, in- }tanio>peniqtie ,ma*; 

Ic.vt&wodô. Npnius etiam •lefcendl viêtor leg.fed m v.o.alefeen- 

A * Ita r.i> YVlg

Il IL LivHi D i LVCRICI. 9i 

contient, éleuceauffi fa voûte bien loin delà 

Terre » & l'Air fe porter vers le Ciel Car tous 

MO. les corps diuerfement pouffez, & veaants de 

toutes parts s'arrangent & fe joignent chacun à fou 

. genre ; de forte que l'humeur Te joint.&acctoilt 

l'humeur : la Terre s'augmente par vn corps tcrreftrc 

: les feux emplificat la maiîè du feu , & les 

Airs font produits de la région ctherée,iufques à . 

mye ce que la Nature créatrice qui embellit toutes 

choies , les porte à leur dernière perfection. Or il 

ârriue, quand il ne fe fait pas plus de nouueau 

fang dans les veines, qu'il s'en écoule , & qu'il en 

fort -, que c'eft là en tous les Animaux l'âge de 

conlîflance , & que la Nature borne là les forces 

pour l'accrotffement : car tous les Animaux que 

1120. vous voyez s'agrandir par vu loyeux accroiucment, 

& qui montent peu à peuauxdegrez de 

de fige perfait,reçoiuent plus de fubftance de, Lcf 

dehors, qu'il n'en renuoyent du dedans , parce-en-£

54 ï-'i II. Liviïs i>i LveRiei"' 

ment dans les veines, &pout grande quefbitlV njf.' 

bondance dont l'aliment aflue,la Nature néant- • 

mois n'a plus de quoy en tirer , & fournir autant 

qu'il en faut, & qui puifle foufFrir pour renouuel* 

1er l'Animal;'en telle forte que-les Animaux pétillent 

, quand ils s'écoulent en fe raréfiant, & 

que d'ailleurs ils fuccombent. fous l'effort des impreffions 

qui viennent du dehors : veu que dans vn 

•âge auancé, l'aliment deuirnt defedueux pour la "4 5 . 

foiblellè de la faculté nutritiue, & que les corps 

eftrangersne celïent point par leur agitation ,& 

par leurs fecouffè de détruire ,& de venir about 

de chaque chofe. 

Ainfi les murailles du grand Monde feront ren- u^ 

uerfées auec infamie, & ferôt voir des ruines infedes. 

La nourriture doit perfectionner toutes chofes 

en les rcnouuellant:mais non paffpour toujous, 

pourcequeny les veines nefontpastoufiours ca- 

^ pables d'en receuoir tant qu'il fuffife, & la Nature 

ne leur en adminiftre point tant qu'ilen faut : Et 

c'eft pour cela que défia Pâgo a tellement vfé tou- nyoJ 

tes chofes, la Terre eft fi fort laflee de porter, qu'à 

peine engendre-t-elle auiourd'huy de petits Animaux, 

au lieu qu'elle enproduifoit autresfois de 

toutes les efpeces, donnant aux Bcftes farouches 

des corps beaucoup plusrobuftes ,& plus grands 

qu'ils ne font à prêtent. Car, fi ic ne me trompe, 

ceneft point vne chaifne dorquinousaenuoyé 

du Gicl icy bas ces genres d'Animaux. La Mer n^r 

ny les flots qui fe brïient contre les rochers, ne 

les ont point auffi produits ; mais c'eft la mefme 

Terre qui les a engengrez, 8c qui les nourrit de fa 

propre fubftance. Elle a auflî pouffé premièrement 

de fon fcin les moiflbns abondantes , & les 

vins délicieux pour l'vfage des Mortels ; elle a

DE RERYM NAT." LXB.' Il* 94 

Xljf Necfktiseft, ^proquam largos ex^fhdtanus, 

: FndequeAttdntumfuboriri,4cfuppcditare> 

* £htmmm opus eft,&* q u@ d fatis e{i3naturd noudre* 

Jure igiturpenunt, càm rarefdâdfluendo 

Sunt i 0* dm externis fuccumbunt omnid p Uns: 

'1140 ^mndùquidemgrdndi cibus £mdeniqm défit* 

L Mec mtidanùa rem ceffant extrinfecus ylUm 

Corpora conficere^ & pUgis infefld dormre. 

Skigiturmdgnt quoqtte circâm mœnidmundi 

Expugndtd dabunt kbem, putrifque minas. 

114c Omnid débet enim cibus integrdre nouando: 

t 

€ Etfulcire cibis, de omnidfuflentare, 

Nequkqudm.qmniam >ec yen* perpetiuntur, 

Jjïtfpd fdtis eflyneque.quantum opus eft,ndMrdmim(ïrdh 

lamqueddeo d frdê4eftatdS3effêtdqueTellus 

11 jo Vixdnimdlia pâma créât, qu^cunÛdcrcduit . 

Sacb, deditqueferdrum ingentia corpora partit. 

Haud ( ytoptnor) enim mortalid fecUfupemè 

Aured de c*lo demjfitfunis in arm: 

Nec mare, nec fluâus pbngentes [axa crearmt: 

Sedgenuit Tellus eadem, quœ nuncdlit, exfe. 

Pmtered nitiddsfruges, Mnetaqué lœta 

ïl 

f f S ponte fud primàm mortalibus ipfa creauiti 

Jpfa dédit 4nlcis fétus, & p^bula Um 

* If a T.î.q. et q.v.ptoqua. q. praquarruaL seftus. proquam aduerb. eft. 

nothutn putat Lamb. b Ita & inox, Qupd fads eft, &ç. opus eft ad 

mijiiftrare ae fuppeditaïe ; fat s eft , ad nouare. vulg. inuerfus hic eft 

ordo. r Hune verfom nothum cum Lamb. putamus. £ intérim* cibus. 

A Itaomn.ferèl.v.q.tamen,fa&ai3e affe&a. ied hoc ex pronuntiationcmanauitivide&inf. 

174-10. illa fiiiiHcudin*& loquendi IOI> 

mulaÀfeminafiiiiiptisincadçaircywntur Virgil. Coluniel.& Salm.

5ff ï>£ RERVM NAT. LU. II.' 

Jp^c nunc yix noftro grdndefcunt auétd Lbore: 

Conterimufque boues, ç*r * yiris dgrkohmm ïi(?o 

h Conficimtis. feris yix druis fuppeditdû 

Vfque ddc@ pereuntftt'ss3 augentque Uhortsl 

Idmque capùt quajfans grandis fufpiratardtorx ~ 

Crebrius in cajfum magnum cecidijfe Idborem: 

. - Etcnm tempord temportbus prafenttd confert -.. ' lUSf 

€ Pr omniapaulUtim tabefcere ; gr ire H79 

Adfcopulumfpario gtatis difejfayemflo. 

4 Hz V.I.îJ eftiâgfkolas. rt VîI equorum pro equîs.yulg.vii:ibiis. b Ici 

ex v.q.I.& ratione fuaciente (cripfi. & ûiterpùnxi q.l» fcrnira»malè. q.S. 

parcunt ttQà f.vt fit abfolutuzn.g.].parium fbrtauèbiâuQ-vcïfmfum 

nothit esniendofapraeced.Fcrfusfcripturainceriedi '• quod & alias 

contigit.vide verfus jstaeced. c Qui hune fequeban:ui; verfui duo » de* 

kmmmûm & incpti imiM i Lo.aoftr.abesam,

' XsII. LIVKB .DB LVCRICS. 9% 

•• 

'donné (es doux fruits & fes pafeages fertiles , le£ 

quels auiourd'huy croiflènt mal-aifément, quoy. 

qu'ils foient cultiuez par vn foin laborieux, en 

fatiguant les bœufs auffi bien que les Laboureurs, # 

¥ La 

de qui les forces & le trauail font furmontezpar «- 

• la ftenlité des champs ingrats* Maintenant le ^ ®Q C 

vieux't-aboureur foûpire en branlant la telle de ce ¥crs. 

, qu'il recueille fouuent fi peu de fruit de fes grands 

îM§> trauaux : & quand il confère les temps prefens auec 

lespaflèz, il loue la fortune & les bonnes années * JJ y t 

de fes Pères : * & fouuent il a dans la bouche, que îcy deux 

comme les Anciens eftoient remplis de pieté, ils vers dâs 

paflbient doucemenr leurs iours auec peu de do- lc *** îm 

* • -1 » • L. qui lonc 

maines : mais il ne s apperçoit pas que toutes eno- •* milcç 

fes fe diffipent &C fe dcflèkhent peu à peu, & que & qui fc 

1170 fe trouuant fatiguées par vn long âge,ellcs fe vont doiucot 

brifer contre le temps,qui eft vn écueil inéuitabie.f e ^ mm

, ARGVMENT 

DV TROISIESME LIVRE 

DE LVCRECE. 

MANDES toiidngês JtEpicurtl t 

Il faut connoïjhre U Nature de tAmes&* 

chaffer la crainte des Enfers» pour 

moir le repos de tefprit. 31 

Les hommes ont horreur de h Mort gr 

des Enfers, ^ ff 

%^f VEfpri* # *ê certaine partie de I homme. 54 

VEfprit ri ep point yne harmonie* ni* 

VAme& lE'{prit font ymefeule NdWft, maistEfprit 

a le deffus 3 &< fon fîege e/l dam le cùtur^ 

Ji~VEfprit er ÎAme font de Nature corporelle! 

'16% 

UEfprh.eflfait de principes tres«>mems eptres-polis* 

La Nature de fEfpritrieppas fmpk, mais confftede 

4. Natures.de yent3d? chaleur3 adr, Cr font y«rftriefmt 

qui ri a point de nom. t}*> 

Comment les quatre Natures diffembldbks de tEf» 

prit, encompûfentynefeute. ^p 

Les'ykes detEfyritnefepeuHent arracher tout a fdit 

par la doÛrine e*r pdr k raifon, mais ilsfepeumnt 

amoindrir. ( - 

Xc Corps9& TEfpritfont tellement conioints, qriih ne

: peukentfidfijkr ny fenûr tyn fans tautre! jif 

Ceux-là fe trompent qui attribuent le fentiment a tÈfprit, 

0* qui tofkntdtt corps. • 33S 

Il eflfaux de dire que les yeux ne yoyent rien, mais que 

c'e01 Ame qui yoit par les yeux, comme pdr desfe~ 

neflres. Jtfo 

Democritefe trompe, qui dttie tellement le Corps a tEfprit, 

que chaque partie de tEfprit répond a chaque 

partie du Corps. 3 71 

La yie tient ptuflofl de tEfprit que de tAme. 397 

Epkure tient que les Efprits font engendre^ ($* quils 

font mortels. 41& 

L'Efprit s 9 engendre &* yieiïïit mec lp corps. 

44tf 

Eleântjt defcription d*yn homme yurel 477 

L*Efj?ritafesmakdies , &> fe fent des infirmité^ du 

corps. yoj 

L*Ejpritfe peut guérir par des certains remèdes. yi 1 

Comme la mainfeparee du corps 3 neft point fenfîble9 

attfsi tEfprit ny les autres parties du corps n ontelles 

point de fentiment après la mort. 149 

Le Corps ne peutjoujfrir'la feparation de t Ame qu'il 

nefe corrompe, 0 e fouuent t'Ame fe fouille dsirahth 

yiede t homme. j8c . 

Plufieurs argument qui fc font d'ordinaire contre 

t immortalité de TAme. l1tf.tff0700.Cr6J 

Il y a ynfentimentyitalpar tout le corps. tffj 

Dénombrement de ce qui peut établir quelque chofeJtetemel 

, 80S 

La Nature de tEfprit n'efl pas êyn corps folide^ 

Su 

La Mort ne nous concerne nuUtmentê 0* nom M h de~ 

uons point appréhender. 8 ji

'Vf ï 

Xes chofes dont les hommes om Imrreut après la m$r$ 

847 

Obieâion tirée des commoditex & des yohbtex de. 

la yie 3 dont les morts font ptiue^ amc la reponfe i 

cette objeêion, po8 

Profopopée de la Nature , aux hommes qui ont trop 

tTamour pour U yie , 0" trop âpprehenfîon de U> 

mort . 94f 

Des peines infernales , gT des peinu des mefcham. 

Confolation contre les frayeurs de la Mort 1038 

Les hommes ignorent la caufede leurs maladies\ (^ de 

triftejfe^pource quils nefçauentpas la Nature des 

chofes* méf 

LIBRI III. 

Pramium. veC t 

Homincs mortem maxime timere. 37 

Deanimi & animas naturafenfuque. 94 

Animuni Se animam coniunda clic. 13? 

Animum elle

—>.-, ' 5? 

' mtenj*. _ _, , . ' 44* 

Natal! aâlmam tiôfii elle prîiïàMtt? yii 

Aiitfeypophor% " 721 

Quar pdffint cflc atentiu " 808 

AnthypophotiL g^g 

PrQfopopoBiânatiirxadPhilobitls & famUfiruf* 

Ht , 

Qa? ad ïftfcros datant > ca vi« vicia qfô» $pi 

N

Proœ» 

inium. 

T LVCRETII 

CAR Ii 

DE RERVM NATVRA3 

LIBER TËRT1VS, 

[TE NE S MIS tamistamcUmmex* 

I tottêre lumen 

lûiprimm potuifli, Inkflrans cofmnodd 

i "VÎftf. 

Tefcquor, è Grdi* getttk dam, inqM 

tuis nmc 

« Fiâapeihmponoprefsis yeftigidfgnis, ' 

Mon itd eehanai cupidus3 quant pmpteramérem, ^ 

Gftmddt b imitdre duee, quid enîtn contendat hirundo 

Cygnis F dut quidmm tremulisfdcere € driibui hedi 

Confinileiteurfupofsint%acfortk equiywf 

Tu pater^ cr ' r§mm inuentor; tu fatria nèhu 

Suppeditas'prxcepta\tuipme ex,ïncfate,chartk, 

-•Fkfifmsytdpesinftltihmothnia d f 

le]' 

hBant, 

Omnid ms iûdem depafcimuraurea diâd § 

Aured, perpétua femper dignipima yita* 

Nam ftmuldc ratio ma cœpit y§àfcrdrif 

Mamram remm * haud diuina mente coortam; 

Biffugimtdmmi terrores: mœfdd mundi 

s Sic o.v.i.optim* MaWlL* vuïg. fea.vid.itid. h Ita reàè Lvrtt. h 

quodameitemvJiabeo. € Ita état m v. L vide indiccm. 4 ItalcgiflÂ 

Yiàtmt Vi*. 4- Geur*. ac Viaorin. » if a impwfti.& noft. v. alij limant, 

quodnlmisdwum.oft tt repufttâi rubo dojofciBW. #%*» 

alio.f.L*YiiIg.p!1

DELANATVRE 

-DES CHOSES. 

LIVRE TAOISIES'ME, ' 

! E vous fui, ô illuftre ornement de la i/cfiaiu 

Grèce * le premier de tous les Hôm- ges a £- 

J me$ ) qui des grandes tençbres où'p icU£t * 

nous iîuions * auez pu. tirer vnc lu- 

'miere brillante pour nous éclairer 

-dans toutes le& néceflitei de ,1a vie. le demeure 

• fermé fut les traces de vos pas * non que ie prétende 

à lagloire de diiputer contre vous j mais 

• " pour la paffion que i*ay de vous ithitencar vne Hi- 

Jrondélle oferdit-elle contefter quelque chofe auec 

ies CignesîOu qu'y a-t-il de séblable pour lacoorfci 

.entre les iambés débiles des cbeurcaux, & la force 

•de quelque cheual généreux ! Vous éftes le Perc 

îoê Se 1 Inuenteur des belles chofts. Vous notis donnez 

des préceptes comme à vos Enfans : Se de Vos " 

Efcrits , ô Perfohnage incomparable, nous tirdns 

des (èotences dorées i comme les Abeilles recueillent 

lé miel des Bocages fleuris. Nous femmes 

rauispatles torrensd'or de-Vôftre éloquence) 

dignes de,dinrer éternellement* Puis q ? uauffi-tofi 

.que la Philofôphie a commencé de publier qtfe la 

• tf. -JNtfurê desehofes aapoint elle produite par v4 

N ij

*p$ Li 11L LïVRS BI Lv£iïzct? " _ t 

entendement diuin. \ les Terreurs de fefprit ouf 

pris Ja fuite * & les Murs du monde ne luy feruçnt 

plus, de barrière. On yoid comme les choies 

fc font dans le vuide immenfe , la condition des 

Dieux nous ell rendue manifefte , & leurs de* 

meures paifibles nous font découuettes , lefquels 

: ny les vents ne fçauroient ébranler, ny les nuages xoj 

! moiiiHer de leurs pluyes , ny la neige blanche 

incommoder fous le froid qui la reflèrre. Vn Ciel 

ferein les enuironne , & il les recrée par vne Iu- 

1 mierc gracieufe qu'il répand de tous collez. La 

Nature adminiftre foigneufement toutes les choies 

necefTaires , & iamais rien n'eft capable de 

- troubler la paix de leur efptit. Bailleurs les Palais *$n 

d f Acheron difparoiffent, & la Terre n'empefche 

point que tout ce qui fe paflê dans levuidçquieft 

Tous nos pieds , ne (bit regardé de haut en bas. 

l'auouc pour moy , quVne certaine volupté diuine 

remplit d'admiration toutes les puxflànces de 

• mon ame, quand ie parle de ces chofes , Se que ie 

voy comment k Nature qui eftoit autresrois fi 3°^ 

; cachée en elle-mcfme, fe découure à cette heure 

manifeftement par voftre vertu.. 

; De la Mais pource que i'ay enfeigné quels font les 

^ erainte Principes de toutes chofes, & combien ils diffe- 

^> * cs En " rent entr'eux par de^figures diuerfès, comme ils 

voltigent d'eux-mefmes par l'agitation dvn mouuement 

éternel'* & par quel moyen toutes cho- • 

les en peuuent tirer leur origine ; après cela il me JJJ 

fomble à propos de difeourir de la Nature de l*Efprit 

& de l'Ame , & de chaiïèr bien loin cette • 

v crainte de l'Enfer , qui trouble iufques dans le 

fonds fa tranquillité de la vie humaine, répancl fuc 

toutes chofes la- noirceur de k mort #&nç nous

Dfi RUVMNAT. LZB. III* s2 

. Dîfcedtmt y totum yideoper indne d geri res : 

Appdret àiuum numeh, fedefque quittai 

Sjfâê neque €oncutiuntymtis nec nubila nimbk 

*0- Adfpetgunt, neque nixacriconcretapruina 

Cand cadens yiolat ; * femperque innubilm £ther 

Jntegit, gr large diffufo lamine * ridiu 

Omnid fuppeditatporro ndturdf neque ylla 

Mes animipacem à delibdt tempore in yllo. 

*f • A t contra nupmam dppdrent Acherupa ttmpUi 

Nec tellus wftdt, quin omnid difpicidntur3 

Sub pedibus quacumque infra per inane gerunturl 

Hu g ybi me rebm qmdwm diuim yoluptas 

^ f Perciky dtque bôrror, quodfîc nattera tua yi 

$°* Tarn manifeftapatens ex omni parte t retond h efi 

Et quoniam docte cunÛarum exordia rerum 

' J%*f>Uafint; 0" quam yariis dijiantiaformis 

S pu nte fia yolitent * altemo percha motu\ 

JlluoqMe modopofsint res ex bis qu$qm crearh 

3f • Hdfcefecun'dum res, animi nattera yidetur, 

Atqttt anima claranda mets iam yerftbm effel 

Etmetus ille feras praceps Acheruntu agendas jy 

Ennditm, humamum quiyitam turbatab imo9 jX. 

Omnid fuffundens mortts nigrore, neque yllam * ^^ 

m Ifa O.Y.C. dicif9 moenibus mundi difparads , yiàttt fc & qœe apnd 

fuperos & qux âpad infères gerontar. h Ita q. yetc.c. in tliis v.fempes 

fine nubibus f. femper innubilus. * Sic vettl Maroî. & vuîg. rider. 

d Ita o.v.l. Lamb. dcîibrati maîè.vidè indic. e Ica v.o.Marullus» tibi. 

. êcûc vulg. al. nule.vid.ind. /Ica in v. q. quodreâius videtiir. in al. 

ptrcipit. etiani feâé. g Sic t% v.quodam malim ; in al vt in vulg.rerefta. 

h Maîè contra v.l.Lanib.es. nam lotus fermo cft ad Çpicurum. 

h Ira vet. more fcriptum oli'm fuifle puto:exeoque pofteà ( vç Ixpe 

in 1. êc contrai coaunutarunt libranj) factom f alterno. vide inf. paç. 

49*4* roi ni valus repcstiucur.ibi dUcrce cil gtano. 

N iij

iô© B* RIRV^NAT. LIB. lift 

HomI- £ ff e ^ M P tdiem liquidam.puramque relinquit. 401nés 

mor- Ndm^quodpipe homines morbos mdgu effè nmendos, 

tan ma- Infdmemque ferunt vitam, quam tartan kti* 

*nni t\- EtÇeÇcircanimndtHrdm>fangtànis ejfe3> 

muc 

° Ncc prorfum qmdquam noftrœ ratiûnk egere.\ 

Hinc liât aduortas animum, magk omma Idudk, 

Aut etiam * vetiri^ fifert ita fera yoluntas^ 

Idâari cauffa, fùm quad res ipfa pmbemn 

Exforres iidem pdtria3 longequefugdti • 

Confpeêu ex hominum, fœdati crimine mrpi> 

4f ^ 

Omn&usdtmmnts h adftâi deniqueviumt^ ' ft 

Et quocumque tamen miferi Vénère, pointant, 

Etnigras maâdntpeaédes, 

€ &mdnibmdmk 

Jnferias mitttiot Jmultoque in rébus- acerbes 

jfcrins aduortunt animas dd relligionem. 

-" Jly md g* s * n dubiis t hafninemfpettart pericHs- -ff• 

Coamnit^ adkorfjpjHt in rébus nofcere quidfit. 

flam Twne Voces t&m demum peélore ab imo 

* Eiicimmr : ($> eripiturperfbçd, msnetres. \ 

Denique dmrith$x er bon&mm c£C4 mpido% 

, Jhf mi feras hommes mgunt tranfcendere finis $q. 

• luris ; & interdum focfa fcéerum, atque.mmftm 

Noàis dtque Ses nid f 'praflante labart 

Adfummas emergere opes ; hœc Volnera Vit* 

Non minimam partem mertis fùrmidine aluntuK 

Turpis enimfèrm'è %> contempîus% & acrisagefim 4£ 

a Ita ex vet.l.vulg.vçnti.5f » fo.îte vetitum laudi, fera vetiçô refpondetopûmè 

: ex numéro mendura. Av.qladfliôi. f quas. rfSico.v. 

Xredè* vt Httnutauo numeri. q tamen » hommes, & mot, qui fin t. 

e Ita pofui.ride indiç.in Hb. çamen eliciuntur. / Ita & fup.~$& 1$. 

q.çamen l.periunte. 'g îta vtt.lib.vulg. raœse contemp. Lamb. fama, 

& con. verum alcerum ré%o.ndet çxçse hpn,oi;um tupidinj » alteruni 

aHaritifc. •

Li Ht LIVRE DI-JLVCRECE. 1 ïoê 

40^ Mfle gouftet aucune volupté parfaite, ny qui foit 

dans Ta pureté. Et quoy que les hommes dient 

fouuent que les maladies leur font plus àxrraindre , 

ôc qu'ils fupportent plus mal-aifément--vue vie 

méprifée que le coup de la mort, Se qu'ils fçauene - 

bien que la Nature de l'Eforit ne confifte c[ûe dan» 

Je faog,& qu'ils n 8 ont pis befoin de nos raifons fuc 

ce.fiijet y remarquez ,s'ii vous plaift, que -c'eft , 

4î* plutoft vn tefmoignage de leur vanité & de la 

louange qu'ils afïèdent 3 que do leur véritable feu-* 

ciment. Ceux-là mefmes font-ils bannis de la 

Patrie, ou fort éloignez de la cottuetfation des 

hommes , eftant fouillez de quelque crime honteux 

: enfin font-ils afflige! de toute forte de cala* 

yo. ••mitez ; ils y viucnt toutesfois, & CE quelque l|ea. 

que leur mifêre les accompagne, ils célèbrent les 

obfeques des morts, immolent des .Brebis noires 

nur glanes, font des facrifices pour appaifer les 

Ombres z & d'autant plus qu'ils font preflez d» 

laduerfité, ils appliquent auflS doutant plus leur 

ff» efptit aux chofes de la Religion. Car c eft dans £-s 

les périls douteux qu'il eft bon de voir vn faommfe, hommes 

pour connoiftre la portée de fon efprit, AuiB eft il ont h ? F " 

certain que Itfs véritables ientimens s expriment famor£ 

en cet eftat, & que la diffimuktion (t retire, & la & ic% * 

fincerité demeure. Enfin, fruance & l'aueugle Enfers. 

loi' 'LJ-III, LIVRE *B LvekicB? 

Joignent des douceurs Se du repos de 1a vk * & 

qu'elles (ont comme languiflantes aux portes du 

trépas. D'où vient que les hommes fe voyans prçffez 

dVne fauflè terreur , afin de s'en retirer oicn 

loin f allument la guerre Ciuile dans la Republi. 70J 

que : & parmy l'étrange auiditérqu'ils ont de s'en* 

richir, jls adjouftet maflacres fur maflacrcs.Ils font 

mefmes aflèz cruels pour fc réjouir dç la trille 

mort de leurs frères , portent enuie à la profperité 

de leurs proches , haïflènt Se redoutent leurs bon- —j* 

Bes tables. Pour vne raifon pareille, fous-pretextc 

d'vne mefme crainte, 1 enuie les déchire, voyant 

celuy-cy éleuc en authotité ,& cet autre comble 

de gloire & d'honneur , tandis qu'ik demeurent 

dans la lie du Peuple , 9c qu'ils fe plaignent de 

leur pauureté. Us periflènt pour la vanité de quelques 

ftatuçs, & d'yn peu de nom, . Souuent ih 

haiffent la vie , pour l'apprehenfion de la mort, 

& fe la donnent eux-melmcs en pleurant, ne fe %Q! 

fouuenant plus que cette crainte eft la caufe de 

leur ennuy. Elle leur fait violer toutt pudeur, 

rompre les nœuds de l'amitié , Se renuerfer la pielé 

iufques aux fondemens : car bien fouuent ils 8j? 

ont liuré leur Patrie, & trahy leurs plus chers parons 

pour éuiter les peines de l'Enfçr. Et comme 

les Enfans qui font effrayer, & qui ont peur de 

tout dans Tobfcurité, de mefîne* nous craignons 

quelquefois dans la lumière, des chofes qui font 

pîoins à craindre que celles qui font peur aux -en- JQ« 

fans , Se qui leur figurent des fpeftres'affreux dans 

les ténèbres. Il eft donc neceflaire de chaflèr cette 

terreur de l'efprit, à quoy il ne faut employer hy 

fes rayons du Soleil, ny les traits brillans du ioui^ ,_ 

piais la feule hçmtt 4c la. Naturç % auçç fo mfoxu

S mata db *dulà yita3 ftdbilique yidenmr i 

^ Et qmfi idm lad portds cunÛdrier dnte. 

Vnde homines, dumfe fdlfo termre codÛi 

* Refugijfe yohm longe, longe'que k remaffr, 

70» Sdnguine ciuili rem confient^ diuitidfque 

Conduplicdntduidi § cadem cœdi dccumul4nîes3 

•Crudeles, gdudmt in triftifunere frdtris; 

- Etconfdnguineum menfds odere, timentque 

• Confimili rdrioni db eodemfepe timoré 

7 * * Afdc-erat ihuidid, dnte oculos illum ejfepotentem, 

lllum ddfpe£i.dri, $ cldro quiincedithonom 

Ipfife in tenebris yolui, conique queruntur. 

- Intereuntpdrtim *ftdtudïs ç$* mminis ergêi 

'Et ftp e yfque ddeo mortis formidine, yim 

?®- Percipit humants odium, lucifqueyidend^l 

Vtfibi confcifcdntmœrmti peBore letum, 

Oblîti fontem mtdtum^ hum effe timorem ; 

Hune yex^re pudorem, hune yincuUamicitidï 

Rumperê'i& in (ummdypietdtem euertere efmnStus, 

8j» Ndm idm pepe homines pdtridm, cdrofque pdrentù Y 

Prodidêrunt, yitdre Achtrufid templapetentes. 

Ndm yelutipueri trepiddnt, dtque omnid cacis ' 

In tenebris metuunt : fie nos in luce timemus ~ • • • 

Interdum, nihik quafunt metuenid mdgis, quam, ' - 

^°' J^5* P Uêf i * n 'tenebris pduitdnt, finguntque futur** 

Hune igitur terrorem dnimi, tenebrdfque neceffe eft 

Non radijfolis, neque lucidd teld diei 

Difcutidnt, fed natum Çpecies,rdtioque. 

m Effii£iue. ma^. b vulg. remolfe. quod qaia agçns eft ; réfugiée 

mttm atfblueiim, non çonuenit hpiç loco, kacjiîe conie&uca duôus 

repofiij verbuiîi Ennianum. e q.v.claio qui lricendit. q. v. claroqoe 

Incedercî etiani benè-incendie ? non admitto. in q.v. etiani incenderet 

malè. i Cùm in q.l. effet ftatux, in al. ftaguariimira aLftatina ; ego 

ftatuaï. qua in te flepe eft peccatom. Se olim Jftatuae honot,dîcebant Se 

Crzcî! èc Lat. ftatuarum. etiam non maîè. e Ita conieaara fcripfi 

vulg. fuadet.in y.I,q. fundett & fundit hinc feci* funditns,vt fit daays 

jw jn fia.qua in re àf ç eft pccçatft.vide indiç.ytf f. J.$b fado.nO matè«

t* 

Jjhêdmuw mukaqmdemfdpientummrbd h putdrit 

• * Senfum animi, certa non ejfe in pdrte lœdttm* 

Feràm'habimmquenddmyitdlemcorporweffè, • ir Harmoniam Grafquam dicunt,quod facidt nos 

Fiuere cumfenfu^ nuttd cum in pdrte pet mens: . 

Vt bonafspe yaUmdo câm dicitureffe 

°?- 

Corporv, & non efl tamen ktc pdrs y Sa ydentw: * . 

Sic animifenfum non certd parte reponunt. 

IO P. 

Magnopere in quo mi dimrfi errare yidentur. 

Sape itdqut mprompm corpus quod cemimr9 agmm */7; 

Cum tamen ex alid latamur perte Utenti: 

Et rétro fit9 e ybi contra fit fepe likefsim , 

Câm mi fer ex dmmof Utdtur corporè toto\ i IOJ 

Non dUopdÛo y quam fipes càm dolet ggri, 

In nulh cdput infères fit forte dohre, 

Frxterea molli cum fomno deditd membrd, 

Effkfumque idcetfine fenfu corpm onuflum\ 

Efl dliudtdmenin nobis, qmdtempore in illo Iij£t 

Afultimodis agitatur, çjr ommsdccipitinfe 

Léetiti* motus > ($* curas cordis induis, 

Nunc animant qmque* yt in membm cognofcerepofsh 

Effe, ntquehdrmonidmc'èrprn rerinerefolere: 

m Tta o.I.v. Marulî.& vulgj quam. b lu v. q. î. in aI-puurct.al.piH 

carunt. ç Sic v. IJQ. & vulg» rc&è. Lamb.vu»

L* III. LIVKV Pi Lvcmcir mi 

le dis premièrement que i'Efprit > qui eft ce que L'Efprifc 

'nous appelions d'ordinaire 1-entendement, dans- cft . Y T 

fff lequel eft placé le confeil & la conduite de la vie,- {-foi*. 

n'eft pas moins vne partie de l'homme , que les mçj 

pieds , l'es mains, & les yeux font parties du corps . 

animé;quoy que plufîours Philofophes ayent creu 

que l'Eipric n'eft point atrefté dans vne certain© 

190. partie, mais que c eft quelque forte d'habitude vitaie 

qui eft çpandue' par tout le corps , que les 

Grecs appellent HARMONIE * pource qu'elle 

nous Élit viure auec fentiment, fans que le fèjouc 

do cet entendement foit déterminé dans aucune 

partie ? adjoâtantique comme Ton dit d'ordinaire 

lo j. que le corps eft en Bonne fanté, quand il fe porte 

bien , Se que toutesfois cette fanté ne fait aucune 

( >artie docorps, de mefme, il nefaut point mettre 

e fens de F Ame en vne partie déterminée. C'eft 

en quoy il me femble qu'ils fe trompent fort, veu 

que bien fouuent , quand nous voyons quo 

le corps eft indifpofé,nous fouîmes refiouis inte- " 

Ixo. rieureiTicnt ; & il arriue au contraire, quel'Efprit 

citant atteint de douleur , le corps ett en bonne 

fanté 5 non autrement que fi le pied eftoit malade, * 

quandlateftefe porte bien, lors que les membres 

font doucement affoupis par le lommeil,&quo 

le corps fatigué fe repofe fans aucun vfage des 

.pj^féns j il y a toutesfois quelqu'autre cliofe dans, 

nous-piefmes en v çe temps-là , qui eft agité en 

diuerfes manières, qui reçoit tantoft tous les mouuetnèns 

de la ioy e % $ç tantoft toutes les vaines inquiétudes 

du caur. V¥f"* 

Maintenant , afin que vous connoiflicz que lî ^. 

•J'Ame eft infufe dans les membrçs du corps , & ^nc ^Mm 

. qu'elle n'ell point ççitc hanwwc dç quelques, morne.

ïoj LE 111. LIVRE DE LVCHECE; 

Philofophes, laquelle retient le corps dansfon intègrité 

-, c'eft qu'il arriuc que pour le- retranche- **Ofi 

tnent de quelque partie, la vie ne laiflè pas de demeurer 

dans les membres qui reftentrau lieu que 

dautresfois » quand vn peu de chaleur s'éuapore, 

& que l'air s 9 exhale'df hors par la bouche.elle nous 

•bandonneaumcfmeinftant, & s'enfuit des os & nj-. 

des veines, fie qui montre que toutes les parties 

du corps ne font pas égales , & ne contribuent pas 

également à la conferuation de leur tout. Celleslà 

feules qui retiennët plus des feméecs du vent & 

de la chaude vapeur, arreftent la vie dans les membres. 

H y a donc dans les corps vne ' chaleur & vn f $ 0 4 

ïbuffle de vie., qui abandonne nos membres quand 

nous. deuons mourir. Or puifque la Nature de 

fEfprit & de -l'Ame a elle reconnue eftre vne partie 

de l'homme , laiffez-la le nom d'Harmonie, 

(bitqu'il, ait cfté apporte de la montagne meiodieufe 

d'Helicon , foit ; que plusieurs l'ayent tiréW*. 

dVne autre origine pour l'appliquer à ce fujet, 

qui manquoit de nom pour le defigner, Qupy 

qu'il en-(bit, il importe peu ,• écoutez feulement la 

fuite de ce dilcours" 

L'Ame le dis donc que l'Ame &l'Efprit font mutuelle- 

& . ^~ ment conjoints , & que de (oy.ils font enfemble 

vne feuîe vnc ^ eu ' c Nature : mais cet aflemblage que nous 

Nature, appelions confeil ou entendement , elfccomme ta i^ 

telle qui domine. fur tout Je corps f 8c demeure 

attaché au milieu delà poidrine, c'eft à dite à la 

région du cœur, veu que là, nous ne pouuons 

douter que la peur ne fe manifefte , quelaioye 

n'en vienne auflî pour flatter par fes douces atteintes 

tous les lieux d'alentour. Là donc eft le iîege de 

rjUprit & de l'Entendement. L'autre partie 4e

î>* REH'VM NAT. tiï. III ïo| 

.410! Principe fit, vti iemêo corpore mulm, 

• S^petdmennobismmembm vitdm&retur: 

A'tque eddêm rut fus càm corpora pducd Cdloris 

Bifugercy forafque par es eptditus dër^ 

• Veferitcxtemplo vends, dtqueojjfrelinquit. 

ilf. Nofcenythincpofsis, nonaquas ommapartif 

Corpord hdbere\ neque ex aquo fulcire fdlutem: 

Sedmjgis hdc^venti quœfuntcalidtquevaporis 

Semtm, curare, in membres vtviumoretur. 

Eft igkur cdlor3 de ventus vitales in ipfi 

H°* Corpôre ; qm nobis moribundos deferitdrms* 

Jjhtdproptery quoniam 'ft dtnmi ndtura repertd, 

Atque anima, quaftpdrs hôminis : redde hdrmonidS 

Momen db orgdnico fdhu deldtum Heticonis, 

S tue aliunde tpfiporrs traxeresCt in iïïdm 

fjf. 4 Trxnfhileruntypropri* qudt mm res mmine egebdt*^^^» 

^mdquid id eft3bdbedW: tu cetera percipe diÛd. 

Munc dnimum^dtque dnimdm dkû h coniunÛà temri 

Interfe \ atqrte Vndm ndturdm conficere exfe: Aeinift 

149. Sed cdput effe quafî, er domifuri in corpore mm & anima 

Confdium, .quQdnQsmimum.mtmemqneVoamusi conion^. - 

Jdqmfuummeédregione inptêorishereh +. 

Hïc exfuhdt enim pduor, ac metusihac loca circum 

Laetitia mutent : Me ergo mens, dnimûfque efl.t 

Ceterd pdrs anima per totum difsitd corpus • 

« q^jûu TnuofuUfc ty.q,;çmiînftfcYt8f.5. 

ôa cffct

:K>4 Di RÈkvM MAT. LIB.' Ut 

JPdret, & ad mmm menus .momenque mouetun ' i^fm 

îdquepbifokmperfefdpit^ gj* fibigdudet^ 

Cûm mque rts animant, mque corpus commotiet * ylU. 

Ëtquafî>càmedput, aùtoculus tentante dobrt 

Laditurinnobisj non omhi coqcfuciamur 

Corpore : fie animas non nùmquam Udmripfei ' î joV 

Latitiaque yiget ; atm cetera pars animal 

Permembtd * atque artks nulld nouitate cietuû 

. Vttum ybi k yementi mdgis efl commota metu mens "i 

Confentite ânimam totam-pet mènera yidemust 

Sudomitaque, (*r patibttm exfifiere totù • *#.' 

Corporel gr infringi HngUdth,yotémque dboriri : 

Cdligare oculoî,fonete auiis, fuccidere .artùs* i • 

r JlA mutti ^ m ^ m coHcidere eXanimi têrrore yidernus 

ëCe cor*- ^*P e kominesifacik >f quitus hinc n&fceré pofsit, • 

ptyrcuœ^ Sj/i dnimdm mm ammo coniMnêdm\ ftœ cum dnimi yi l 6

Lê-III. LîVKE DS tvcRict: fd^ 

l'Amequi fc rcpâd par tout le c«rps obéit àîEfprït 

&(èmeutà(kdifcretion félon le pouuoir qu'élis 

14j. en reçoit ; mais l'Efprit par foy-mcfine feulement 

eft fagc pour foy, & fe réfouit pour foy, tandis 

que rien de femblable n'affeûe l'Ame ny le Corps. 

Et tout ainlî que pour vn maldetefte, ou pouf t 

vne defloétion fur les yeux $ tout noflxe corps n'ea 

Ifol e ^ P^ a ^%^ 5 z ^h noftre E£prit eft quelquesfoii 

" blefle, & quelquefois tranfporté par la ioye s que 

l'autre partie de F Ame qui eft répandue dans k§ 

membres, ne s'en eft point apperceuë. Mais quand 

l'Entendement eft émeu plus fortement par vne 

. crainte véhémente, nous voyons que toute l'Ame 

•f f» y prend part dans tous les membres , ce qu'il eft 

• facile de connoiftre par les futurs , par vue pâleur 

vniuerfelle, par la langue deueouë comme immobile,pâr 

la voix entrecoupée, pat les yeux obfcur* 

- cis , parles oreilles bruyantes , par l'abbatement 

des bras & des ïambes. Et afin que chacun puiflè. 

•|â connoiftre que F Ame eft iointe auec l'E(prit9 ëC 

ê qu'eMe touche viuemerit le corps quand elle fpuffte 

les atteintes violentes d© l'Elprit -T nous voyons £/£fpri£ 

fcuuent que les hommes tombent en défaillance,. & l'Ame' 

& meurent mcfme pour vne terreur inopinée, fon*

fëf LE lîl. iiv'ài 11 LireiiEei" 

ÎEfprit agit & compatit également en nous auecle 

Corps. Si l'horrible violence de la mort, 

pouflee au dedans entre les os & k$ nerfs f n offco* 

iè pas encore tout à fait les Principes de la vfcf 

• tbutesfois ync langueur fuit cette première a©-- 

. teinte, on fe veut coucher par terre, où Ton n'eft • 

• pas fi-toft, que l'Efprit incertaitiement agité, don- tje] 

ne h penfée inconftante de fe releuer. D'où j'in- . • J 

fcre encore qu'il cft neceffàire que la nature de " 

l'Efprit foie corporelle , puis qu elle fouffire des 

coups, & de l'agitation du corps. 

l'Efprit A cctte heure,en continuant mes penféesfur 

p5 . ce fu jet, ie vous feray voir quelle eft la 'nature 

pes très £orp ore ll c de l'Efprit, & d ? où elle prend fon ori* 

menus & gine. le dis donc premièrement que l'Efprit eft 

wcs po- fort fubtil, & qu'il cft fait de corps très-menus. i%oJ 

^ % - Vous remarquerez que ie vous le reprefente de la 

forte, afin que vous les puiffîez connoiftre. llfemble 

qu'il n'y a rien qui fe fafle auec tant de vifteiïè % 

que ce que l'Efprit fe propofe ,^ & qu'il entreprend 

de. faire. L'Efprit ie meut -donc auec plus de jgjj 

promptitude que nulle des chofes qui fe prefenteot 

deuant nos yeux en toute la Nature. Or ce qui fe 

meut fi facilement , doit conlifter de femences 

rondes & menues, afin de fe mouuoir promptement 

pour Ja moindre agitation. A'mfi l'eau fe rpajb 

meut & s'écoule en fort peu de temps , pource 

• quelle a efté formée de figures petites & roulantes 

: au contraire, la nature du miel eft plus pofée, 

& fes ruiflèaux font plus parelïèux, comme Ion 

a&ion cft plys lente : car l'abondance de toute Ci 

matière eft plus adhérente ehtr'elle, à caufe qu'elle ' 

neconfifte pas comme Peau de corps fi polis» fi r^fj 

déliez , ny fi ronds. Vne fort légère haleine eft 

Si minus

,t I)i WkhfM NATI t'ïi. lit io£ 

*Ti * ministf offendit yitam yis horridd b k$i 

Ofsibus ac ne'ruh difclufis intus dddild : 

An amen infeqwturLnguor, termquepetkm 

• Suants, er in terra € mentis quigignitur 4fim j * 

Wh Interdumqke quafi'exfurgendi incerta Plumas. 

Ergocorpoream naturamanimi effe nicejp efi 

Corporels quoniam tells, iétuque laborat. 

Is tibi mntdnïmus quàU fitcorpore, @* ynde 

,. Conftiterit, pergam rdtionem reddere dfêkm 

• ' Principjo effi dio perfubtlem, ktque minutts 

. Perqmm corpéribusfdêum confort, id ha effi ' 

Hinclicetddmrm dnimum, yt pernofcere pofsi£ 

Nihil ddeo fiai cekri ratione yidetur, 

.£>*fafimenffieripnpbnit,& 

|8f. Ocius ergo animas, quam resfepefciet y lia, 

Ame oculos auarwmn promptu natum yidetun 

•Atquodmohiletantopereefi3c6nfore 'tournais • 

. t\rqmm[minibus débet, perqmmqueminutis; ' 

ijjo 

ôrrtimytipdmoçofsmtimpMlftmQfieri. 

Ndmque nOueturaqui, & tantitto nomme 'foéua* 

SSppt yolubiiibus3pdrmfque crtdtdfiguris. ' ' 

Atcontra me/lis confontior eftnatur^ 

- Etpigri -Utîces magis, & amÙantioraBus: 

. ?. ftw enim interfe magis omnis matëridï 

J9 f r Copia ; nimirum quia, non tam Uuibus exfot 

Corpori&*s9 néquetdtnfubïdibusl atque rotmdisl 

Anima 

tffe. 

De mobilîiait 

àniftiï»

ïO? Pi RIRVMNâT." tïj. lit» * 

Monique *pdpduerumdurdpot€fifuipenfd3kmfquè 

Cogtrey yt âb fummo ribi diffiuatdlms acemus. 

Atcontmkpidum k 'conleéum, iîclorumque 

Nenu potefi. igiturpdmiffiumd corpèm € promàm 

Et kmjjkmd funt, ity à mobiUutdftruntur : 

Atcontr'd que quzqûe magis cum pondère marna, 

Aiferdqûe inueniuntur\ eofldbilitd magis fmt 

M une igitur, qmn'mm *ft dnimi namrd reperta 

XùêJ 

'MobiUs egregiè ; perquam confiare necejfe ejt 

Corporibus parais, 0* htuibus, dtque rotundis! 

JjJ«€ tibi cognitd tes, in mnhis, b bone, rebm 

Vuih inutnitmr, & opportund cluebit. 

Hxc quoque m etiam naturam dediedt eius, 

iof; 

' J^*am tznut confier texturd'3qmmque locofe 

Conrinedtparuo, fi fpoffet conglomerdri : 

Jjhtbdfimuldtque hominem letifecurd qui es efl 

Jndeptd : dtque dnimi ndtura, anim^que recefsit: 

Nihilibi libdtum de toto corpore cernés 

ïio± 

Adfpeciém, nihilddp§ndus:mors omnidpr

t'fc'III. Liviife »! Lvckàài» ïof 

Capable de renuerfer $c d'écarter vn grand mon- 

, ceau de graines de Pauot -% Se ne peut nullement 

•agir de" la iriefme forte fur vn monceau de pierre^ 

|o©# ou de jaueldts. D'où ïé tire la confequence que 

d'autant plus que les corps font petits & polis, ils 

I font auffi d'autant plus mobiles : comme au contraire 

,.ik font doutant plus fixes , qu'ils font plu$ 

rudes & plus pefans, - m 

Puis donc que nous auons ttduue que là nature Tifforë 

' m î- de rEfpriteft parfaitement mobile , il cft necef- * ?&* 

laireaufli qu'elle cdnfîfte de corps tres-petics* & priti 

extrêmement fonds & polis s ce qui ne vous fera 

( point connu f ô ttes-cxcellent Amy, (àà* que IV 

uantagè vou'^ en demeure en plufieurs manières^ 

Se que vous n'en teniez la cdnnoiflance bien 

jfeio, auantageufe. Cecy encore fait bien voir comme 

là nature de TEfprit eft formée dyne tiflure fore 

délicate j & cdmrte elle feroit contenue en vit 

très-petit lieu , fîeilefepouuok tamaflet en elle- • 

mcfrrte § puifque le repos âfleuré de la mort né 

s eft point fi-toft iâïfï de l'homme j que la nature 

&f. de l'Ame & l'Efprit Te retire', fans que vous vousapperecuiéz 

qu'il ait efté'rien ofté de tout le çorpsj 

îïJ quant à fa figdre', ny quant à fa pefanteur ; car 

la mort luy laiflè" tout ce qu'il au oit., excepté là 

chaleur Se le fehtimentde la vie. Il faut donc do ' 

Heceflité que toute l'ame foit liée par des femenee^ 

très-petites dans -les veines, les entrailles 3< Se les 

nerfs, pdutee que lors qu'elle fe retire entièrement 

du corps f l'extrémité des membres ,ou Je tout Aà 

corps ne laiffe pas de fe conferuer dans fon inte-s. 

iiô enté, & ne petd" pas yn atome de & pefanteur.' 

II en eft ainfi du vin, quand la fleur on f odeur s cri . 

cft éuanoiiie, ou de quelque doux parfum , quao|

o 

l'elpritistoi eft cabale :,. ou des fruitsqui ont péri? 

leur gouft: caç aucune dç. ces chofes.. n'en.paroift^fl 

poiot pour cela, mojndçe,» ny n'en a point retranche, 

de fa pefantepr,, potirce que c'eft* vne 

grande quantité dç. petites femences. qui. cooftitwenties 

go.ufts.* &• les odeursd$n$ tous les corps. 

Dou ie conclus que la .nature dp l'Ecrit. & dcijo2 

l'Ame eft aulïî formée de très-;petites, femences» 

. puis.qu'en, fe^ retirant-, eUc,n'o(W> rien de la 

p'efanteur* 

2^—^ ' Nous, ne dcuons point tôuterfois eftimer.qoc 

«le f£f- cette»nature.foit fimpte.: car vn'-certain- fowmq 

fût. mcûc de chalçuf-, abandonne les, perfwMtefr; doutantes.: 

cette, chaleur- entcaifne Tait apec ellefc # %fdautantqn'lLn'.ya.patnt; 

dp - tout de.chêup, oà 

Bait ne. foit » point .meflang&* poiircë que la.- narturc 

de. la,chaleurL ruant rare;, il eft- nçeeflàir© 

• quelle' attire, entr'eilci pJuiîegwSi Brindpçs, d'air., 

Ainfi.naus. auons.trouué-vne. triple..-n^çurede'* 

IsBfpric Mais cela ncantmoins ne iuiSt pas enco-. 

re. pour créer Jç (bâtiment, pource que.; l'entende-, 

tuent neLtient.point .quei nulle de ces,trois natures- 

WifTe engendrerdes mouuemensfenfiti^quirou-r 

font de certaines chofes dans l'entendement.CefiH* 

pouxquoyiL eft neceflaire'd'y en ad jouter vne quatrième 

quin'a point de nom, mais telle qu'il n'eft - 

rien de fi mobile, ny défi délié * comme il n'y arien 

qui (bit compofé d'clemens ,û petits & (i polis :*4£ 

queles fiens, Auffi eft-elle la première qui difttioui 

1 dans les membres, les mouuemens fenfitifs,-, 

comme elle eft la. première qui s'émeut, eftant. 

compolee défigures très-petites : Apres,, la. cha-f- 

. leur reçoit du mouuement, en (bitte le vent im«- r 

perceptible , après J'ait_, ôc finalement, wu.t 1%

DE R'E'RYft NXT. ii-B. Ht' tôt 

Sftriws ynguentifuduis diffugitin aufds: 

A m aliqUo cnm iam fuccUs de cofpùre cefsit\ 

W 9 Nihil ocuUsUmm effe miHùrfes ipfd yidêMr 

Proptered$ neqUe detdêum de 'pondère ^qmdqudm: 

Nimirum, quia nuêh&> minUMfêe femina futcës. 

Efficiunt, cr odêrém in têto-corpontïeiMém* 

^mre.enam dtque ëtidtn mentis ndtUfâJh, 'kkiMtqm 

I50. S cire Ucerperquàm pauxiiïis ejfe cfeataW 

Seminibus^ quûnidmfi4gkm Hhll'fbndètistufeft^ 

• Nec tdmm hdec fîmplèxmbh nMûràfMfdk'dà^n 

Tennis inïm qu^dtùn ^fnmibundbs'deféfit dUfU 

AfiJU yapore ? >dpof'porfh 'trahit dë)rb fectoM} 

'*#. Mec cdhr 'ejl quiÛdm% mi §ëh fit mi fins '&. 'det; 

Ram quïd eius èniM conftàïhdtmà, necbffh fff 

Aèris inter emà fnfkordid mUÎu * ^îfuèfL 

1dm triplex animi éfi Igitkï ndtura 'répétât. 

«. Mœtamenbécfdtfmtddfehfîimmnêd&ëm 

Ï4°» NihillwtfmqfJonidM hcipitmemspojjecrëdré 

. 'Senfifms fàôtus quèdath-y qu* meàie Ttottotét. 

Jûdrtd fiùtfUè m igifôr quxddM MtUfÀ riecejfe efl 

Attribudtm. éd eftbfniïihéftomiftisèxpttè: 

. Tertiâm 

animani 

cfTeiBCE- 

QuarrS 

fine HCH 

£^m neqàe- mébilim qmîdjMPn, Wéfie WriSàù toefl'àt% 

anima» 

£4*. Mec mdgis è pdmis, dm Lenibus ex démentis: 

Senjtferos motus quâ didit prima per artus. 

P rima cietur enim paruis perfeêd figuris: 

Inde cëhr môtus, & "Vend "técapétëflM 

Accipit 1 inde dè'rs inde omnia mobilitantun 

4 Quid. Icg. puranti cîc«T» 

O iij

io9 .Dï-RIîîV'M NATT LIS. lit 1 . 

ÇoncuHturtwnfdfiguis%yifctraptrféntifcunt *f*% 

Omtdd. poftremis ddturofsibus, dtqmmedullis 

Sine yoluptds eft, fiue efl conttdrius * drdor. 

Nec $emerè hue doloryfquepoteftpenetrdre ê nequt 

Fermdmre mahm3 quin nmnidpi r.nrbentur. (acre -, 

VÇque ddeo, yitdc * défit locus, dtqm dniméï *ff\ 

Diffuçidnt panes ptrcdstlds corpafps ontms. 

Sedplemmqmfitinfummô quaficorpore finis 

. Afot§bus3 hdnc ob rem yitdm retiriere ydlemms] 

{Soniun- Jfunc çd qàô pdêto interfefe mixtds auibyfque . 

fni°& n '" ^> om f ta m ®dis yigedht, rdtionèm reddert menîtm '\fi** 

dpiima- Jibftrdhkifmtum pdfrijfermonis egeftds : 

mm* Std tdmen9 ytpotero fummdtim dtnwgen% tdngdm 

Intermim curfdntprimardktprivcipiorum 

Afotiburinterftinihilytfectrwtrynum 

Fofsit, nec fpddofiem dimfdpottflds** lfi.%* 

Std-qudfi muhét yis y mus çorporis tx]Unim 

Jjhmdgems in quottiç dninUnfim yifetre yolgh, 

Efl odùTt & quiddm € color^ fdporiy tdmtn, 0 his 

Omnibus efi ynum perfeBum mrporis 'dugntn : 

Siccdhr, dtquedër, gr ytrtticacdpottftds, ' ^? Dl 

Mixtd crtdntymm ndturdm, cr moklisiik • 

1 

s Mxç veriC fcriptisrâ. mât indic. b Sic v. o. 9C quidâfa vuïg, {ç 

al. vulg. délit? & mox> Diffûgiunt i mcndoiè. Lamb. rt défit, Vid. Y t. 

e ItanabebastrquifLlib.yïdefiip.5j. ij. aiijHcs& ibijubebafit» ça-?

LE 11L LIVRB D« LvcAici' T6$ 

• ijo» corps. Alors le fiuig eft agité dans les veines : toutes 

les parties internes deuïennent fenfibles » & 

en dernier lieu les os, & les mouettes , foiç que 

cela arriue auec volupté ou auec douleur. Cependant 

la douleur, ny aucun mal violent ne peut 

}>enetrer importunement iufqu*au fonds de ce méange, 

que toutes choies ne foient tellement trou- 

*f f* blées, qu'il n'y refte plus de. lieu pour la vie, 8C 

que les parties de l'âme ne foient contraintes dç 

s'échapper par tous les endroits du corps. 11 arriue 

' ncantmoinsfouuent que le mal ne pénètre point- - 

£ auant : mais c'eft comme fi fon aârion .s'arreftoit 

en la -fuperficie du corps > & en telle rencontre, 

nous ne laiHbns pas pour cela de retenir en nous 

Maintenant quand ie m'efforce de déclarer mcoï ^ 

comment ces quatre chofes dont l'Ame cil quatre, 

itfo. compofée fe mêlent entre elles, & de quelle ma- Natures 

nier© elles s'entretiennent en vigueur i'ia pauurcté de VEC» 

r,t m 

denoftreLangue m'en interditlepouuoif en dé- P 

pit de moy le le feray neantmoins bricufûemcnt ^ ,^ 

me 

autant qu'il me %a poflible. : car les premiers feule. 

Principes s'entremettent fi bien par leurs mouuemens, 

qu'il n'eft pas poflible qu'aucun foit disztfy. 

joint ou feparé des autres par aucun interualle : 

mais ils font comme la forc%de plufieurs puiflan- - . 

' ces reunies en vn mefme corps. Tout aïniî que 

dans chaque partie des Animaux, il y a vne certaine 

odeur, vne certaine chaleu&# vne certaine 

lenteur : & de toutes ces chofes neantmoins, il 

ne s'en fait quVn aflemblage pour la perfedion da 

tjo. corps ; ainfi la chaleur, Pair, & la puiflànce imper- ' 

ceptible du vent méfie? enfemble , engendrent 

>. ¥ne feule Nature, en y Joignant cette force mo* 

O iiij

lia LE III. LJVRB pi LV-CABCI] 

bile qui donne aux autres le Principe 'du mouuement,& 

d'où eeluy qui eft fcnfitif prend (on origine 

dans les entrailles. Car cette dernière Nature eft 

tout a fait cachée & enueloppée ; de forte que 

comme"dans noftre corps, il n'y'a rien de plus x 7fJ 

intérieur, auflîpeut on dire en quelque façon que 

c eft famé de toute l'Ame. Comme il y a dans 

nos membres » & par tout le corps , vne force cachée, 

meflangée, de f Efprit & de l'Ame, pource 

qu'elle eft créée] de peu d'atomes & qui font fore 

petits. Ainfi cette force qui n'a point de nom,feite-180? 

d'atomes tres-menus, eft cachée, Scûfc peut dirç . 

ipefihc qu'elle eft famé ' de f Ame , & qu'elle domine 

par tout le corps. Par raifon femblable, il 

eft neceftàirc que le vent , f air & la chaleur fe 

^ -fortifient entr'eux, en fe méfiant dansles membres; 

& que tantoft il y en ait quelqu'vn afluietty i8f3 

aux deux autres, & tantoft qu'il en (bit Çiperieur, 

afin que de tous il ne (c feue quVne feule cho(ç 

de peur que fi la chaleur & le vent eftoient (eparez, 

& f air demeurait, le fens ne vient à défaillir. 

• . 

Les vi- Cette chaleur eft attilî dans f Eprit qui s'en ferf 

FEf t P oili: ' a co ^ crc * < l oanc ^ e ^ e s'allume , & que (o^ 2 9°* 

l ' ardeur fe nianifefto par les yeux ctincelans. Le 

vent froid y eft tout de mefme, pour faire compagnie 

à la peur qui ietre l'horreur dans les membres, 

& qui trouble toute Pœconomic du corps. Il y 4 

aum cette douce conftitution d'vrç air paifible, 

qui met vn fi gOLtïd repos dans le (èin, Se qui portç 

tant de ferenité fur le vifage. Mais ceux-là ont 15c.' 

plus de chaleur qui ont plus de rudefic ou d'opiniaftreté 

dans le cœur , & de qui l'efprit furieu; 

s*enfiame aifément oar la colero, La violent^

DE R:E?.y^'.N4T.'-l-ip. Ht n^ 

Vis , ^ initium tyQ.tys abfe qm diuidit allis: # 

Senfîferynde onmrprimum per yifçera mqtusl 

Mampenitusprorfum lêtet hxcnatura, (kbeflque. 

f7f« Necmagishac infra qmdq^^n'ffiin corpmejtoflro, 

Atque anima efl mimt proporrp tonus iffa, 

J^htodgenus in nfflis membres, g? corporetofr 

Mixte latens mmi yis efl, 4ninuequepoteftas9 

Corporibus qim dépends, pauciÇqpe creatd tfl. 

ôo. 'Sic tibi nominis h&c expers yiss faCla minutis 

Corporibus lateî : atque b dnima quaf! totius ipfa 

Propono efl anima, &danùnatHrcorporetoto. 

Confîmili ratione necefje efl yentus, 0> 4ër9 

Et calor interfe.yigeantcomnfiflaperartus, 

^*f • 'Atque dliis aliudfubflt magis, emimatqm» 

Vt qmddamflm yideatur s de.omnibus y mm : 

d Ni calor, acyentttsfeorfum,feorfkmqvepotejlas 

Aëris ïnterimant fmfum3 diduâtique foludnt* 

Efl etiam calor Me animo, quem fumit in ira: 

7^°* Càmferuifcity gr ex octftis mkat acrius drdor. ' Dç vais/? 

& fririda'nûlta cornes fonmdinis aura : . . rsctate 

Jjfaxîet horroretp t in menéris, gr concitat artusl . mum : 

Efl etiam qmqHe-p^dnfl^tus aëris iltty ' ,. 

Peêore tranquillp f fit qui yqkuqUfifertno. 

\9S- Sei cdlidiplus. efl Mis, quibus dcrid corda, 

irdcundaque mens facile efferuifcitin ira: 

Jfhip génère imprimis yis efl.yiolenta konum: 

m Inîtum. b Ita in pfaifque orna. lib. in aî abeft, qoafi. quod tamen 

non eft otiofum. c Ita in v. î. al.Ne. d T« in, aberf al. q.y. t ita y 

l^more iucret. Marull & yulg. qui fit. vide 59.1. • " *

in DE Ri HT M NATILIB. HT 

Peêofd qmtfremim rumpunt pterumquegementes} 

Mec cdpere irarttm fluQus in peâtorg pojjunt. 

AfVentofd magis cerumumfngidd mens efl: joc^J 

Et gclidds citusp er yifcerd concitdt dards : 

^mtremulumfdciuntmembrisexftflere motum? 

At ndtmrd boumphcido mdgis dëre yiuit; 

Mec nimis • ifdi fax ymqmmfubStd percit 

Fumiddyfrffimdens œcœ cdliginis ymbrds : 50 j " 

Mec *gêlidis torpet telis perfixd pduoris: 

Jnter ytrofque ptd efl, cerîios.fmofqueleonesl 

Sichùmmumgenmefl, qudmuis dottrinapolitos ' 

Conftimdtpdriter quofddm, tdmen ittd relinqtm 

Mdtum cuiufque k dnimi yefHgidpnma: i 1 ©* 

Mec tdiicims euetti mdh poffi putdndum *fi« 

Jjhjn prêcUtdus hic iras decurrdtdd dcris: 

Me met* citius pmlb tentetur : dt ille 

Terûm d£cipidt qudeddm clementius aqm: 

Inque dUis rébus multis differre neceffè efl JXJ2 

Mdtum bominum ydridê, môréfquefequdcis: • 

Quorum ego nuncnequeo cscm exponcre cduffds : 

Mec reperirefigsirdrum tôt nomim, qtmtfunt 

Principiiîj ynde hac oritur ydtidntid rerum. 

Ilbtd in Us rébus yideo firmdre potejje, 51a} 

m Gclidi. h Hse ex v. q. malui. loquicur enfin de animo ac mmit* 

alaniase.

* ' • IE 111 LIVRI BI LVCRICII iîf 

furie des Lions.cft fur tout remarquable en ce 

• genre-là En fe plaignant d'ordinaire, ils fe rqm- 

. ' pent l'eftomacb par le frçmiflèment, & ils ne jpeuqçnt 

contenir dans leur poitrine toutes les émo-. 

| 00 * tions de leur dépit. L'ame des Cerfs qui cft plus 

venteufe , a auffi plus de froideur, & par confequent 

elle excite plûtoft des fouilles gelez dans 

•leurs entrailles , qui donnent aux membres vn 

mouvement tremblotant. Mais quant à h Nature 

des Bœufs , laquelle vit par vn air plus tranquille, 

-f • ny elle ne porte point trop le flambeau fam'çux dd 

r ^ la colerp , pour leur caufer les ombres dVne noirceur 

qui éteint toute lumière de difeernement, ny 

elle neft point. a|>bàtuë par les traits de la peur 

glacée i de forte qu'elle tient comme le milieu 

entre là nature des Cerfs timides , & celle des 

Lions cruels. H en cft ainfi du genre des Hommes: 

pus &quoy que la fcicnccen poliflè quelques-vns ,4ï 

cft-ce qu'elle laiffe toufiours les premiers vertiges 

de la nature de chaque Efprit , & il ne faut pas 

s'imaginer que l'on puifTe arracher lï bien tous les 

maux iufques à la racine, que celuy-cy ne fe laifle 

emporter par fon inclination aux mouuemens dd 

la colère ,cét autre à la crainte, & que cetroifiémo 

liait receu quelque chofe de plus doux pour ioiiir 

jif. ^ n tempérament modeté. 11 en eft, dis- ie 3 zinfi 

de toutes les autres chofes, où il eft neceflaire que 

' les Natures diuerfes-foient enclines , & que les 

dpportemens fe fument. Dont ie ne puisdçcounrfr 

ne^ntmoins les caufes fecrettes , ny trOuper 

• jutant de noms de figures qu'il y en a dans les 

Principes, d*ou vient cette différence que nous 

j$0. voyons dans toutes les chofcs. Ce que ie voy qui 

jfrn peut çlire de plus afTeurç, eft qu'il demeure

tri LE 111. Liv&i DE IVCRICI. 

• toufîours de petits veftiees des Natures que le 

• Tiens de marquer, lefqucïs , la raifon pour bien 

inftruite qu'elle fait,ne peut -nullement efEkcer» 

en telle forte qu'on paille mener vue vie digne 

des Dieux, 

le corps Cette Nature de-f Ame oft donc contenue par -2-i 

& . rEf - tout le corps , & il fe peut dire quelle eft elle-. 

JFât&eT^ me ^ c ^ a g^dienne du Corps, Se h caufe de fou 

ment iàluc : car IVn & l'autre font fi -bien iomts etrfeot- 

Ynis." b\e par de^ f acines communes , qu'il eft impoflîblc 

de les (eparer, fans ruiner tous les deur. Comme 

il «'eft pas aile d'arracher l'odeur-des grains de 

l'encens,que leur'nature ne periffe ;auui n'cft-il Jjoj- 

>as facile de tirer de tout le corps, la nature de 

1 'Ame & de l'Efprit,fahs que IVn & l'autre-fe 

diflbluë, pource que dés leur première origine > pat 

Je moyen de l'vnion étroite de leurs Principes, ils 

îouiirentenfemhle d'vne vie commune Jeurpuif- $|f. 

fance ne fe fait point connoiftre feparémënt, Ikns 

le (ecours mutuel de chacun d'eux,mais par des 

mouucmens communs qui s'excitent entr'eui j le * 

. fentiment eft allumé dans noftre intérieur, 

infci)fi- 1£ ^ c cor P s no s'engendre iamais par (by-ftie?fih£„' 

bic " il nc croift point par fcs propres forces : &.après, la 

mort, il ne dure guère Joug-temps. Carcen'eft JJQJ 

pas comme l'eau qui perd la chaleur qui luy a efté 

donnée , & qui n'en eft point détruite pour cela, 

. " mais demeure toute entière. Ce n'eft pas, dis-ie, 

de la forte que les membres abandonnez font câ- * 

patries de fouffrir la diuifion de l'Ame & du Corpi: 

ils periflent entièrement, & fe corrompent eftarrt 

feparoz. Dés lanaiffànce, & mefmesdans le ven- 345-? - 

tre maternel, l'Ame, & le Corps apprennent tël- 

Icroeat à s'eotseeoaimuMquer lés- motraetnefits-cfe

4 TteikTU- rfÂrl Lia. IÎI. ï§ 

rfqtte ddco' naturdmm-yejligid linqui • 

PdmuUy qu&'neqneat ratio depellere * doÛist 

Vt nihil itripediat dignam dits dtgere y nom. 

Hacigttêr natura tmetur corporeab omni : 

fif, Ipfaque corporis eft cujlos, & cdujp,falutis : 

M am communibus interfe radicibus herent : 

Mec fine pernicie diuellipojfe yïdenmr» 

J^hedgemm e-turisgkbis euellere odorem 

.... Hdùdfacileefh qtnniniereat natura quequè eiks: 

• 9&&' Sic anirnii atque anima namram corpore mm 

Extrahère haud facile -efty quim^mniékSffokmtun 

implexis ita principiis ab origineprima 

Interfe fkmtconfortipmditdyita: 

Mec b fibi qmdquefine alterius yi pojje yidetn¥ 

•|jî« Corporis-, atque awmifeorfhm € fmtmpotepasi 

Sed commèêmbm inter em confliaamrymmqm 

Motibus 'accenfus mbàsptr yifcerafenfus. • 

« Prdterea-corpmptrfemcgigniturymquam^ 

Meccrefcit, d nequjepofimortem-durareyidemn _ ' 

!

«I . t)t RIRVM HAT., tiii'l&l 

MutuayitaUs difcnntcontdgia motu, 

Mater nis criant mené ris, altmque repofid ! 

Difàdium >f nequedtfierifinepefie, mdloque! 

f^tyideas, qmniàm coniunÛa eflrcdujfd falutitp 

ConiHn&am quoque naturam œufiftere eotum, 

Défend» Jjhpd fupereft 9 fi quis corpus fendre 

iïî 

Â réfutât* 

eoipo* Atque animant créait permifiam corport toto 

m 

? * Sufcipere hune motum, quemfenfum nommtdmuL ' 

mmh 

ptl tnawfeft* res contra, yerapjue répugnât. 

JDkidjh enim corpus fendre quis adferetymquam, 

Sinon ipf* pddfn qnod res dédit, ac doctdtnos? 

Mt dimtfd anima corpus caret indique [enfin : 

* perdit enim quoâ non proprium fuit eim in auè, 

|ff 

JHukaqne ptdterèd perdit càm expellituf deuoê 

Dicere porro oculos nullam rem cernetepoffi : 

Sedperem animum^ yt foribm fpeâare roclufis j 

€ â 

Defipere eft, contra cumfenfus duedt eorumt • 

' Sinfius enim trahit 3 êtque actes detrudit ai ipfas: 

' $^ 

C t» Fulgidapmfierrimcâmcernerefiep€neqmmmf 

DcmL Luminaluminibm quia nobU pmpeêtmtun ^ jéft 

aïeum, Jhpd forihm non fit* ne que enim, qm cernimm ipfi$ 

de ani- Qjfa fufcipiuntyU?4m reclufa Uborem. [ 

mo & 

Pmterea fipro forihm fimt lumina noflrai • 

' ^JJJ Um magis -exempt» oculû debere yidetur . 

nonffca- Cernere e res animés fubktis pofiibus ipfisl 

_ tire per jUud in bis rébus nequaquamfumere pofsis, 

J?* 

fc ( ne 

} . 

ani aoimi mi 

motu 

Democrid quoi fanâa yiri fententia ponin 

•* 

m KadUamb.remtitat. b HuncXamk exturbae. Vrfetur parentthefîiïicîudctidas. 

c Hoc malui es v. cal. tamen» Difficile. Sic _& 

alibi eot deîitare dicir, imiratus Epicutum.vide Cic lib.i. de mat. 

deor. vbi de ZenOne Epicoreo. d Ita oJ.viUomi tamen leg. dicax. tf 

fiojt. veif. nottws. • rem. f. voté.

ti Ht LffRt *ê Lvciiici,< ïïjl 

la vie, qu'on ne les (çauroit feparer , fans que la 

mortalité interuiene>pour dire que la caufe de leur 

jfjxx conferuation cftant conjointe , leur nature i'eft 

auffi- Au refte, fi quelqu'vn nie que le corps ait 

du fentiment, mais que l'Ame qui cft meflee.par 

•tout le corps , reçoit ce mouuement que nous 

appelions fentiment, il refifteà la vérité, Se comjjjj'. 

bat contre des chofes éuidentes. Car , qui nous 

fera comprendre ce que c'eft que le Corps auoit 

du fentiment, fi la chofe mefine ne nous Je donne 

à connoiftre clairement ,& ne nous l'enCeïgne 

point i Ce qu'il y a à dire » c'eft que l'Ame s'en 

cftant allée,le Corps demeure tout à bit priué 

d'vne chofe qu'il n'a pas toufiours eue, comme il 

la perd bien auHî par parcelles durant le coûts de 

1 âge. 

iâ De dire auifi que les yeux ne peuuent rien voir L'Ame 

dfeux-rnefînes , mais que c'eft lïfptit qui regarde ne . volc 

. parles yeux , comme par des fencllres ouuertcs, p^jes 

c'eft fe tromper de gayeté de cœur , veu que le yen* 

fcns démontre le contraire : car il fe fait au fcns comme 

i£ç. vne contradion , & les yeux rentrent en eux- P âr / cs . 

çiefmes lors pripeipaf etnent que nous, auons de -* cnctrci 5 

la peine a regarder des chofes éclatantes , pourec • 

que la lumière éblouit nos yeux ; ce qui ne feroit 

nullement, fi les yeux n'eftoient'que des feneftrçs:. 

car les portes par lesquelles nous regardons eftans. 

ouuertcs , n'en :rcçoiuent aucune peine.- Que & 

570. nos yeux 'doipepticy palier-pour des fencllres, il. 

femme que les yeux eftans oftez , ïEfprit en doit - ' 

diifceraer les chofes plus clairement, comme fi les 

, portes mefme'seftoientrenuerfées. ' Emmt 

. > En ces matières vous ne fçauriez aucunement ^c De- 

1 

âuoir recours a l'opinion de-Democtite qui veut moccice.

Ît4 îîFltt tivifei DTE L vciiïcîr 

que les Principesda -Coffps-& de l'Efpnt foierit afc 

ternattqementy&vn à:vn oppofez eritt'eux en la _ 

compofition dé vos*membres. Et de fait, cottifrte f/f* 

les élemens de l'Ame feint-beaucoup plus petitsqug^ceùx 

du Gorps • & dû fes parties ; ainiî faut-il 

qu'ils (oient en moindre nombre, & n'occupent 

point comme piu$- clair-femer tant d'endroits 

dans le corps, en telle fotte que' tout ce que vous 

pouuezdire , c'eft que comme'les Principes qui 3Soi 

font introduits en vous, peuoent exciter en vos 

corps des mouuemehts de (èntiment,quôy qu'ils 

fpiéntfort petits yainfi- font très petit*, les interutiles 

que les'Principes de Pvnc occupent dans le 

corps. Ceft pôurqaoy j ny fort fouuent, nou« 

ne fentons • pttint là'pduffierê qtoi s ? attaehe fiir 

noftrecorps,nyles atomes dé exaye que 1© "vent jg* ' 

y a pouffa*, ny durant hmaiEt m'ê goût dette do % * 

bruine ow de rôfét- f ny vn filet délie de toile 

d'airaignée , quand-" nousenfomnies quelquesfois 

ènueloppez en marchant, ny nieftwes fa' caduque 

dépouille, quand elle nous tombe fût la telle, nom 

plus quôJes'plumes'des : oyfeauxrr ny les fleWirs 

Ydlrigqpîtes des chétdoni, qui ; forit' û legéfe*» 

qu'elles fcmblerit auoit mefmes de' la ' peine' à 

tomber» Nous'ne pduuons auffî diftingùer par le jô] 

fentiment, le mâféhttr dès Animaux' qui rampent, 

ny les ùnpreffiotiS'de chaque pied des moucherons, 

oudes autres vfefttiiftes qui 'fe psôfiiéticht 

for nous* Tantileft vtàyqûepîiifiièlitsTctoeftcer 

doiuent cftre cxckècï dahS neuf, pour fe répandre 

itaiismm- f membres * après aàbït réceii*dei m'ôuiiéinens 

fenfîbles du- dehors • aùàtit' que les ' Prï tftipéST 

de rÀmeMem ému pè^dkè'MèMÛtAcM'j & 

qu'en % chômant'paftâyfaêbft^toei^^ > al> fc&s£ 

Coffêrk

ÊM RERVM NAT. LIB.' Ht ii| 

ôrpor'u dtqne dnimi primordia finguk primts 

,-. Adpofitaalterms variâtes ac neâere membra3 

*7f» Namcàmmulto [uni animai élément*minora, 

4 ^ q*tbu$ (r corpus mbis, c5* vifcera confient^ 

Tum numéro quoqueconcedunt,& tara per anus -f 

Difsita'fmt : duntaxdt Vthpcpromitterepofsis, 

r1 

' J^hunmh prima queant nobis initÛa ciere 

$°° # Corpotafen/îfims motus incorpore, tanta 

IntetuaÛatenereexotdiaprima animai. 

Mamneque pulueris interdumfentim'usadhefum 

Corpore, nec membris incuffampdere cretam, 

„. Nec nebukm nùflu, nique aranë tenuiafik 

%*î* Obuiafentimus, quando pbretimureûmes, 

Mec *fupera caput.emfdem ceciiiffe vieum 

. Fefiem3necpkméSduium9p4ppo(queVoUntisi 

' J^jti nima leuitaté cadumplerumquegraudum. 

Nec repentis iturn cuiufuifcumque anïmanm 

I90. 'S intimas : mec prima pedum Vefligiaquaque, 

• Corpore qua in hoflrq culicts, &° cetera ponmti 

Vf que adeo prius eft in nobis multa ciendum 

,. _ Semina, corporibm nùftris immifla perartus, 

& P- Jûàm primordia fenêifcant concuffa animait 

k MtqmMuiMeMdllis Èudi.tdmdpofsim 

£ • I» *ete.i. ' h Sicnâè. o. r. Marttll It quasi mmmllU tmm : fe

ïij D E'RERVM NATTLïB. IIIj 

Concurfare, coïre, Cr diffultareyicifsim. 

Et magis eft animus Vital danfita coërcens, 

E t domtnantior ad yitam, quàm fis animât 

Nam fine mente, dnimoque nequitrefidereper dftus 

Temporis exiguam pdrtem fan yttd dnimaï, 400! 

Sed s eûmes infequitur, facile Cr difctditin duras : 

Etgelidos artus in letifrigore linquin 

At manêt in y ha, eut mens, animufque remanfit: 

Jûdmuis ejl circHmcajîs lacer indique membris: 

Truncus, adempta dnimd circàm, membrifque remotif, 405. 

Viuit> & athen as yitalis fufcipit auras. 

Si non omnimodis, atmagnaparta animai 

Priuatusy tamen in yita cunétawr, er heret] 

Vtlaceratù ocuto circàms fi'pupula manfit 

Incolnmis yftat cernendi yiuata poteftas9 ' 4 IQ] 

Dummodo ne totum corrumpas luminis orbem: 

è Etcircwncidas aeiem^foUmquerelinquas: 

Id quoque enimfine pernicie nonfiet eorunt. 

At fi'tantula pars oculi média iUdperefa efi: 

Incolumis qmmuis alioqni ^lendidus orbis: ' \ r-i 

Occidit extemplo lumen, tenebraque feqummn 

Hoc dnimdy atque animus € yinaifum fœdere femperm 

M une âge, natiuos animanùbuss ©» mortalis 

m Ira v.o. vM.ifid.vuIg. cornes, b lit reftifol hune îoeum es vêts. I. 

Maiull. & o. vulg. Scd circume. Lamb. eciam* confiet, malèomnJa. 

Ail pofc'ta ade non lasfa» vifum mancre ; non tamen iî ka ocalum vndecumque 

corrumpts & circumcidai $ vs pnecer aciem feu pipuian 

mh'û lâmquis, cq.Liunfti,

LitïL LIVRE DE LVCRICIV ïff 

piiffent accourir de toutes parts *fe rencontrer fe 

frapper, & fe rëietter mutuellement 

Cependant FEfprit a plus de force pour conte- .^ ?ï é 

nir-lavie dans (es bornes , fur laquelle il domine ^jfjjj 1- 

^ aulïî beaucoup plus abfolument que ne fait l'Ame: l'Efprie 

Î4.00. car fans PEfprit & l'Entendement, il n'y a pas vne qnt de 

feule partie de l'Ame qui puiflè demeurer vn mo- l'An» 

ment dans le corps, & qui ne le fuiueinfeparabld- 

• ment, puis elle fe diflîpc en Pair, & abandonne les 

membres gelez dans, le froid de la moirt : mais 

celuy-là s'atrefte dans la vie , auquel demeure 

l'Entendement fie PEfprit i quoy que le corps 

foit déchiré tout autour, fes membres citant mu- 

^°5- tile& Ce tronc de qui l'Ame eft retranchée tout 

autour, & de qui les membres font emportez , ne 

laiflè pas de viure &, de irefpirer les haleines de 

fait. S'il n'eft pas jJriué de toute fon Ame, au 

moins Peft-il d'vne grande partie : toutesfoisil 

patiente ertcôrc dans la vie , & il y demeure, 

410! attaché. Comme fi dauanturc , la prunelle de 

l'œil n'eft point ofPenfée , quand l'œil eft déchiré 

à Pentour ; la puiflànce de voir ne laifle pas de demeurer 

en vigueur,poufueu que toute la fphere do 

l'œil ne foit pas entièrement corrompue : Se qu'en 

retranchant tout ce qui eft autour , vous laiflSei 

feulement la prunelle : car cela ne Ce peut pas faire 

4 ! î- fans ruiner Pvn 5c Pautre. Mais fi cette petite partie 

eft tongce>du milieu de l'œil, fans que le reffe foit 

ofFenfé, aufli-toft la lumière s'éteint, & les ténèbres 

fuccedent en la place. Ainfi, à mefme proportion^ 

l'Ame & l'Ëfprit (ont tOufiours liez enfem* 

ble par yn accord mutuel 

A cette heure $ afin que vous puiffiei conûoïÛïèmc Jf tt# 

• que les Efprits des Animaux naiflcnt 8c meurent, d'Jpicn* 

" • . "• ' ?V

ittf LE ItL Ltv&ï DE LvcRici? 

rccofttrc &queleurs Amess'éuapcfrent ; ic continuera^ a 

l'iminor. fairc

DE RuyM 1N(AT. LIBTUC' . ïx injbmnis fopiti ybi cernimusdha 

• Exbdlere yspore altarid^fétriqué fumum ; 

^ Namprotulh^cdubionobisfimuLcra c geruntur\ 

4?f• Nunc igiwr quoniam quaffdtis yndtqne yafs 

Diffluere humorem, gr ûticem difcedere cernis: 

Et nebula de fumus quoniam difeedit in auras: 

Crede animam quoque diffundi, multoque petite 

Ocius, f^ citius dijfohi corpora prima, 

TW°* Cumfêmel ex d omnibus membris ablatd tecefsit 

«Quippe etenim, corpus, quoi y as quafî conflititeiusl 

e Jûpm cobibere nequitconquajfatum ex aliquq re, 

AcrdrefdétumdetraÛQfdnguineyenis: • 

Aëre qui credas pojfe banc cohib erier yBo^ 

Docet plufibus argunientis s qtKbus Flrmlanus refpondef Hb. 7. c.

ni DE RERVMHAT. LIB. III. 

k'*rg&. C° r P ôre ^ u ^°ft ro rdrus ma ff s * amcokibefsit: 4^ 

Anima Pratereagiptti pari ter cum cor/tore, cir >»rf 

& cor- Cnfcere femimm, pariterque fenefcere menton, 

pusII- Namyelutinfirmopueri, teneroqueyagantur 

. * Corpore : fie animi fequimr fentenîm tennis. .- -, 

«cfccrc, J»

LE III. LIVRE DE LVCRïCE. ïij 

%~4f. élire contenue par aucun air, elle qui n'a pu élire 

eftre atreftée par noftre corps, beaucoup moins 

rare que l'air ? 

Nous nous apperceuons que l'Ame eft engen- *• Argudrée 

auec le Corps, qu'elle croift & qu'elle vieillit ""f "£• . 

• auec luy. Comme les Enfans courent dans vn«. JL 

corps infirme & délicat, ainii leurEfpnt cft con-'erdu leur vigueur, le iugement s'affoiblit, la 

angue & FEfprit fe détraquent ,& toutes chofes 

'v diminuent & défaillent tout à coup. Il y a donc 

grande apparence que la nature de l'Ame fe diflîpecomme 

la fumée qui s'éuanoiiit en l'air, puifque 

nous la voyons engendrer, croiftre, & fuccomber 

enfin fous le fardeau de l'âge , comme ie le viens 

démontrer. ! 

400. A cecy om peut adjouter , que comme nousmcn£ 

voyons , que le Corps eft fufceptible de grandes 

maladies & de douleurs cruelles. ; ainfi 

rEfpriteft bien fbuuent accueilly de fbucis çuifans, 

de deuil & de crainte jc'eft pourquoy il eft 

auflS bien conuenable qu'il foit participant de la 

mort. 

Il ardue auflî tres-fouuent , que FEfprit fc dé- 4. Argn-' 

r 

^c uoye dans les maladies du corps : il fe démonte, & menu 

fait proférer des chofes extrauagantes. Quelquesfois 

il eft fubmergé , & tombe dans vn éternel affoupiflèmcnt 

> par quelque Ictargie pefante ,donc 

les yeux & la telle baiflee donnent des figues éui* 

• P Ilij.

2i8 LE ÏH. LIVRX BI LVCRIC£ 

dens, fans qu'il puiflè ny entendre la voix, ny CQI£ 

noiftre le vifàge de ceux qui pour le rappeller , à h 

vie , font tout autour de luy , arrofant de larmes 47^leur 

vifage & leurs ioiîes. C eft pourquoy , il 

faut auffi que vous confeflîez que l'Efprit (c 

difTouc, puifque les peftes de la maladie pénètrent 

dans fon intérieur : car la douleur & la maladie 

font ouuriers de mort, comme nous Pauons appris 

au dommage de plufieurs. Nous voyons auffi 4 7 f* 

JiuePEfprit peut eftreguery comme vn corps mal 

ein, Se que la médecine luy peut profiter. 

Dcfef- Enfin , pourquoy vne peupteur de membres 

ption arriue-t-elleàrhomme, quand la force du vin le 

homme f urmonte >' & ^ uc ^ on ardeur fe diuife dans les 

yure. veinesî Ses ïambes embarraflees le font chanceler: 4?GL 

J. Arga- fa langue dcuicnt pefantes, fon efprit eft noyé, 

menu fcs yCUx nagent dans t humide yapeur , les cris, les 

fanglotSf & les débats s'en enftiiuent:& toutes les 

autres chofes qui accompagnent l'yurefTe, ne font ' 

de Ja forte,que pource que la violence du vin 

• trouble d'ordinaire F Ame dans le corps. Or ce 48 jC 

qui peut eftre troublé & empefché, montre bien 

que fi la caufe en eftoit vn peu plus véhémente, 

celuy feroit vne neceffité de périr, & fâ vie fcroiC 

priuée de ioiiïr dVn âge plus auancé. 

Il nous ardue fouuent de voir que quelqu'vn 

attaqué dVn foudain acœz d'Epilefie eft abbatu 

à terre comme s'il eftoïc frappé du tonnerre ; il 

écume ; Se fait des plaintes , & nous le voyons 45*0." 

trembler de tout fon corps : il eft hors du fens, 

eftend fcs nerfs , fe tourmente, fe met hors d'ha- 

!eine,& fans fe tenir en vne place, il fatigue tous 

fcs membres à force de les agiter , pource que la 

violence de la maladie qui fe gliffe dam fcs mem-

Di RIRVMNAT. LIB. III. nî 

^^# Circuutflant Ucrumis rordntes ora> genafque. 

£>Hd,rt dnimum quoque dijfolui fateare necejfe; 

Jguandoquidem pénétrant in eum contdgid motbK 

Nam dolor9 oc morbms leti fabricator y arque efl\ 

MultommexirioperdoBiqmdfummanîè, 

47f* * Prxtereantentem Canari, corpus vtdegntm, 

' Etpariterflcêti medicinapoffevidetnus. 

Denique curhominem, cum vint vis penetrauii 

Acrk> & in vends difcefsit diditus ardor: 

• Confequiturgrauitdsmembromm? prapediuntur 

* ' Crura yaci ann? tardefcit Ungua ? madet mensf 

Mant oculi f clamer 3 pngultm^ iurgiaglifcunt? 

Et iam cetera dégénère hoc quiccumque fequuntur> 

Cureafuntj nip'quodyehemensvioientiavini 

Conturbare animant confueuit çorpore in ipfo ? 

4 ï # Atqndtcumqueqmuntcontîirhdnjnqmpedàri, 

Simificant, pduUo p durior inpnuarit 

Cauffd, fore vtpereantœuo priuatd futur*. 

G^âneùam fubitdPd morbi pepe codlius 

' Ante oculos aliqnis noflror^ vtfulminis i£iu 

0c% ConciSt ; 0» ûmas agits ingemit, cr tremit artm'i 

Deppitj extentdtneruos, torquemr 3anhetat: 

Jncouftanterij* ** idétando membrafatigdi: 

Mimimm, quid mis morbi diflraétaper anus 

Turbat dgens dnimam: b {pâmantes yt in aquorefalfo 

s Ex cod. Angîic- ho« Interleci. qui eçfi Inf. payllo poft repectntur» 

hic tamen non fmnt aîieni : & illad, Et quoniam > Etc. indicat hot 

vërfus hic iam anceà ftiiflê politos. iifque hic oftendit » morbis obnop2m 

eflc mentem. b ïca ex v. î. refticui. f. littera in, Spumamcs » extrita. 

vide iadic, cuitis rei» ignorât!© mendum crcauit. q. y. ipuinani 

Velutj malè. 

5? ***

ïtj DE RERVM' NAT. LU. III. 

fïntomn ydUdnferuifcuntymbfts vnda. 49 J? 

Exprimimrportogemitm j qttid membra dolore 

jidficiuntur\çr omnino, quodfemindvocis 

* Êiciuntur y cr on forés glomerdtd feruntur9 

* J^$

,LE III. LxvitB ai LvcitzcE.'- ni 

49f. bres trouble fon amc, comme on voit les vagues 

de la mer , qui écument quand elles font bouffies 

par la furie des vents. Les gemiflemens de ce 

patient font exprimez par la douleur dont les 

I parties font affligées : & de ce que des tons de voix 

font pouffez confufçment hors de la bouche , & 

ne fortent point par les organes accouftumez, 

lesquels font bouchez , il _ ne faut pas douter 

foo. qu'il n'y ait de la folie , puifque l'Ame & TEfprït Maïadfo 

font troublez, & que leur vigueur eft abbatuë par de ÏE£Z 

elle-melme, & diuiféc par la force du venin. Mais P*«* 

quand la maladie s'en va, & que Fhumèur noir© 

fe retire dans les cachettes 'du corps infeft, il 

foj-, commence de fe releuer en chancelant, reuient 

peu à peu a Pvfage des fens, & recouuro fon Ame.' 

Puis qu'il eft donc vray que F Ame cil agitée dam 

le corps parmy tant de maux , & qu'elle y eft 

trauaillée en tant de manières mifèrables ; pour- 

«o. quoy penfez vous que fans le corps , elle puiile 

demeurer long-temps à l'air 4 la mercy des vents 

impétueux ? 

Et dautant que nous voyons que FE (prit fepeut , Rcmc - 

guerir comme vn corps malade, &que la Mede- Malacine 

lu y peut profiter, cela mefme nous perfuade dies de 

qu'il eft mortel. Car quiconque entreprend de l'Efprit. 

remettre FEfprit en conualefcence,ileft mfte qu'il 6m ' A r g*: 

y adjoufte des parties , ou qu'il lof pénètre adroite- m R %é • 

f l S• ment, ou qu'il retranché quelque chofe de fa maf- 

"fe. Autant en eft-il de toute autre chofe quand II 

eft queftion de Famandet. Or ce qui eft immortel 

ne fouffre point que Fon by oftedes parties, 

ny que Fon luy en attribue , & rien du tout 

'ne s'en peut écouler. Car tout ce qui fort 

|io.' par quelque changement que ce foit , aqflS-toft

tjo Lx III. LIVRX si Lvc'mcx; 

cela mefmes luy eft vne mort de ce qu'il eftoit 

aoparauant. Ainfi l'Efprit donne dçs lignes éuidens 

qu'il eft mortel, comme ie l'ay défia remai- . 

que, (oit qu'il deuienne malade, foit que la Médecine 

luy redonne la (anté. Tant il eft certain jxcl 

que la Vérité s oppofe au faux raifonnement, que . 

les iffùës pour la fuite luy font fermées , & que la 

conuidion eft donnée toute entière à la faulïètc 

par vne réfutation qui la tranche de tous cortex. 

y.Argu- Enfin, nous voyons fouuent que l'homme déchoit 

peu à peu y & qu'il perd pièce à pièce le fentiment 

de la vie. Premièrement, les angles ôc les 

doigts de Ces pieds deuiennét liuides: puis fes pieds j ;aj 

& fes jambes meurent : & de là, le froid qui fuit les . 

traces de la mort, monte par tous les autres membres* 

Or dautant que la Nature de F Ame fe diuife 

ainfi?s f en allant en parcelles,& qu'elle ne demeure i 

iamais dans (a pureté toute entière, il faut eftimer 

qu'elle eft mortelle., Que fi vous penfez qu'elle .^\ 

fe puifle retirer en dedans à trauers les membres, ' • 

& ramaflèr toutes (es parties enfemble , en retranchant 

par confisquent le fentiment à tous les 

membres ; il femble que le lieu où vne fi grande' 

abondance de l'Ame iera reiinie, aura auflî le fen-v * 

timent beaucoup plus exquis. Ço qui n'eftant 

point du tout, comme nous l'aupns deûa dit > il 

faut donc qu'elle fe diflïpe dehors eftant mife en j^j 

pièces, & qu'elle perifle entièrement» le diray 

oien mefmes que fi,pour plaifir3ie veux concéder 

vne faufleté , Oc demeurer d'accord que l'Ame fe 

puiflè rellèrrer en vne maflè dan^ le corps des 

gens moribonds, qui laiflènt la lumière peu à peu, 

Il faut neantmoins que voua confefliez que l'Ame 

_ cft mortelle, fans qu'il importe fi elle périt dans f4J, 1

Î)E RERîTM NAT. LU. lit ïiaf 

Continua hoc mors efiittius, quodfuitdntè» 

Ergo dnimm fîue nègrefcit, mortatiafigna 

Miitit, s vtidocui, feufle&imrànicdicinai 

Ffque ddeofdlpt rdtioni vttd videiur 

Jif- Mes occurrertj & effugium pmcludefe euhti, 

Ancipinque refutdtu cénuincere falfùm. 

Deniquefœpe hominempaulldtim h cernimm irel T> Àr* 

Et membmtim Yitdkm s deperdere fenfUm : & um t 

Inpedibusprimum digitos liuefcere, (p'ynguiti 

\ }©. Inde pedes £7» crurd mûri : poftindeperdrtus 

Ire altos traltimgelidi vefiigid leH. 

Scinditur d dtque e dnimœ quoniam hatùra * nec ynê 

Tempore fincerd exfiflit; mortdlis kdbendd ejl* 

Jjfuodfi'forteputas ipfdm fe poffe per anm 

îlî- Intror[iim'trdhere9 & partis conducere mlenum* 

Atque fddeo cunflisfenfîtm deducere membri$i 

At hem ille tamen, qub copia tantd dnimm 

Cogiwr, infenfu deb et maiore yideri: 

jjjfm quoniam nufquam efonimirum (yt diximus dniè) 

Ï40. Diltnidtdfords diiperptur : interit ergOi 

j*hdn eûdm ,fiiam Ubeatcoàcederefdlfum3 

Et ddre, poffe dnimdmghmerdri incorpore eorum^ 

LuminÀ qui Unquunt moribundi pdrticuldtimi • 

^Mondlem tdmen ejfe animam fdièdre neceffi efc 

Î4'f. Mec rtftn, ytràmpert'dtéfperfdperdurds: 

•4 Vf edoeuf; b Ma In vet. pleîlfifw. In al. cétnis obire,prSus msiïmi 

Yt antè, Cernimus»'& flefti» 9cc. € Y.ij.difperdei-e.f.dîfpcrgcre. yt mox, 

• 4ifperfa. d Hoc in 'q. L înuenmm malui. vide indicem» * m al animiaonmalè, 

/Et hoc icâii» cft« in «1. idée.

ïiî , DB .RIHVM NAT. LIB. Iilï 

* An cohtraEtdfuis èpartibus obbrutefcat 

Jjtmndo hominem mmm mdgtSydc magis yndiq; fenftâ 

Déficit, &> yita minus, gr minus indique refUu 

Et quoniam mens eft hominis pars vna% locoquû 

S. At- 

Fixa manet certo% velut dures, dtqm oculifunt, 

Atque dhjfenfus, qui yitam cumquembemdnt: f {. Ar- Fingere, qudndoquidem connexus corpus édhere£ 

gnm* : Btnique corporis, étque dnimi viuata pote fiés 

^p 

-I Interfe coniunâd ydlenty yitoque frumtun 

Nec fine cor pore enim yitdlis edere motus 

jtf£ 

4: 

• Soldpoteft dnimi perfe ndturd » necdutem 

Cdffum dnimd corpus durdre, Cr fenfibus ytL 

Scilicet, duolfis radicibusyt mqnitylLm 

Difpiare ipfe oculus rem3feorfum corpore totù\ f 6$ 

Sic dnimd, dtque dnimus perfe nihilpojfe yidenturt 

Mimirum, quidper yendS & vifcerd mixtim, 

Fefneruos dtque offd teûentur corpore db omniî 

Mec mdgnis interudllis primordid poffunt 

Liberd aiffultare : Udto conclufd mouentur fo£ 

* Ira I. & vuîg. & Y€t. Nonius Brutumtan contraâis In fe partibui • 

f. contaâa» fols in p. ita & apud Virg. accidit |. Georg. extremo;confiaûos 

anus» &c. ex v. 1. ceocaôs. fed contraria» refpondec difperfei 

h nequeant. eEchunc cxpungiELamb. 4 fore, liquuntur. e Mardi. 

c©îiiunaius.ai ctonaettiysi non bene. / f* adeô. pulccè haee rtfti* 

mit Uhm lib.vec *

Li 11L LIVRB DI LveRici: îïî 

Pair 5 où elle feroit difpetfée, ou fi en ramaflànt 

toutes fes parties en elle-mefme ,.elle deuiènt 

fuffbquée \ puis qu'il arriue que le fentiment quitte 

l'homme de plus en plus, & qu'il luy refte moins 

de vie, & iufques à ce qu'il ne luy en demeure- 

. point du tout. 

fî 9. Dautant que f Etprit eft vne partie de f homme, j# Aign2 

fituée en vn certain endroit, comme les oreilles ment, 

& les yeux, & tous les autres fens qui gouucrncnt JL'Efprâ 

la vie : tout aïnfi que la main, l'oreille, l'œil Se le & r 

nez, eftant fepatez du corps, ne font point capa- {mfMt% 

blés de nous leruir pour l'vfegedes fens., ny met âpres k 

'mes de fubfifter3 encore qu'ils demeurent vnjpeu morr » 

de temps aùec'leur forme extérieure ; de mefmç, x ' 

fft• ÎEfprit ne peut eftre de foy-mcfmc fans le Corps, , 

ny iubfiftet fans l'Homme, dont le corps, femble 

eftre comme le vailfeau qui le foutient j ou s'il y a 

d'autre chofe que vous puiflîez vous imaginer, 

qui luy foit plus conjointe, veu qu'il eft étroite- 

|ô. ment lié aucc le corps. ^.Argu- 

Le corps Se l'Efpnt qui eft le Principe viuifiant »««•. \ 

cftat joints enfemble fe maintiennent en vigueur» 

&iouiflent de la vie : maisny la feule nature do 

iTfptit fans le Corps, ne peut produire par ellemetmedes 

mouucmens de vie,ny le corps priuc 

jitff. de famé ne peut durer long-temps , ny auoir 

l'vfege des fens.. C'eftldirç , que comme l'œil 

ne peut rien voir fepatément quand il cft arraché: 

de mefme, il femble que l'Ame & FEfprit ne peu-' 

. uent rien d'eux-mefines fens le corps, Carpource 

que leurs Principes eftant meflez parmy les veines, 

les entrailles, les nerfs Se les os, font retenus par 

•-- tout le corps, & n'ont pas 1a liberté de s écarter 

# en de grands interuallcs, ils y excitent les mouiiemens 

fenfiti£%qu ijs ne peuuent nullement pro- 

^

121 Ll III. LtVRÎ Bl LvcKtcil 

duite ie la forte hors du corps , quand après h 

mort % ils font difpcrfez parmy l'air, où rien n'eft 

capable de Jes contenir de la mefmo façon. Car 

l'air deuiendroic vu Corps animé r fi l'Ame' 

fc pouuoit contenir en Iuy & y enfermer les 

mefines mouuemens. qu'elle faifoit dans les nerfs ${* 

& par tout le corps. C'eft pourquoy ie petfifte à 

maintenir que l'enueloppe du corps eftant détruite 

, Se les. fouffles de la vie eftans poulïez dehors 

, il faut de neceflîté que vous confeflîez que 

les fentimens de l'Efprit font diflbusauec l'Ame» 

pource que la caufc eft pareille & conjointe de fSd? 

l'Ame & du Corps. 

xo. Ar- Puifquele Corpsne peut (bufftirle'diuorccdc 

L^corps ^ mc > 4 U '^ nc &corrompe par l'infeârion d'vn* 

fcpâré odeur puante, pourquoy doutez-vous que l'Ain* 

de TA- ne fe répande, & ne forte comme vnc fumée du 

me fc profond du corps * & que le corps changé par vne fij* 

* m ç to f l rame funefte » tombe dans, la pourriture, à caufc 

Mancnt. 5 UC ' cs f° n ^ cnacns ^ l'Ame ébranlez de leur place 

ïont iettez dehors, Se s'écoulent par les membres 

& par tous les conduits obliques do corps ! Ce 

•qui fait connoiftre que la nature de l'Ame fc difperfe 

en diuerfes manières par les membres en 

ibrtant du corps, & qu'elle eft plutoft feparéc en 

elle-mefme dans le corps , qu elle ne le quitte 

pour s euaporer en l'air. 

if. Ar- le diray bien mefmc, que l'Ame durant la pleine jjjb$ 

gomeat. vie eft quelquesfois par certaines caufes tellement 

ébranlée, qu'elle femble s'en aller, 8c 

abandonner entièrement le corps : le vifage témoigne 

la mefmc langueur qu'au momèat de là 

mort,& tous les membres du corps qui blefmit 

«'affairent eftant priuez de vigeer; Tel eft Facci~ 

• . , Senffêns

'&enjifeïos motus\ quos extra corpus indurés 

Aëris hdudpojptnt poft mortcm eïeÛa'moueril 

Froptàrea fà nonfimili ratione tenentun , 

Corpm enim, dtque dnimdns ertt aër3p cobîbere 

17f • Séfe anima, dtque in eospoterit concludere motus; 

Jûosami * inyenu, & in ipfo corporedgefatl 

•Jjhé^re ètiam dtque etiam refoluto corporis omm 

Tegmine^ Çr eie&is extra yitalibus auris y 

DiJfôkifenfusàMmifdtedreheceJfeeJt, ^ : . 

|lo. Âique h dnimamiquoniam coniunaa efl cdu-ffa duobuf* , ^., r ^ 

D'enique càm ccrpufnequeat perferre animal 

ï0 • ^ fm . 

Difàimm^quin id tetro tabefcat adore: * ^ ' 

Jjfnid dubitas, min ex imo, penhûfque coortk 

. (_ Emanant-; ytifwnur, dijfufa anima yis f 

|%. Atque ideo tantamutdtum € pâtre ruina , 

'CoWqderit corpus pènituTj quia mata locofunt 

JFunddmentafordtaninue-, mdnantque perartufl 

Pérque yiarum omnesflexus;, in corpore qui fan f% 

Atque'foramind f muhimodis ytpofcere pofis 

|£o. DiJftrtitam anima naturam exijje per arttts; 

Et prius « eWe§ fibi diftraÛam corpore in ipfo 

.^mmpmldpfa foras enaretjnaëris auras. 

-Jjjhv'n etiamfinis dum yita yertiturintrd9 

"fr. AÎ* 

Sœpealiqud tamen ècauffd labefaBa yidetur ' S u ^ 

fe>Ç. g Ire anima, ^r totofolui de corpore mtmhra\ 

'f Et quafifupremo lânguefcere tempore yolms:,. 

f .Jûod'gemts efi, ansmo malifaâumcumperHijetuf^ 

a Ita in 11b. noftric. viilgl eeruis. c/ood eft Mârull. £ anima?, e q I. 

Vu%.pute.f.UDn malè. vt modtaetry ôdorç. dû iilc, wt mox » It« 

anima. * Sic v.L vu!g'. fcrè. Moiliaque exangul padere omnia corp; 

f f. fpurius eft. i q. 1. abefi yide tameo fup. 87^ 17-

tij Di RSRVM NAT. titéttt] 

jiutanimdmUqmjfe§ybiidm\trepiddtur9 igp omniï 

Extremum captant Vires reprehendere yinclum 

Conqùaffatur enim mm mens^ ammaqm poteftds 

Omni$>& bacipfocunicorpore 

" fcfc 

d cohUhafcuntî 

Vtgraumr pduUo pofsit diffoluete cauffa* 

Jjhyddubitas j tandem qûitt extra proditd corpuî • 

Imbecilla foras, inaperto, termine dempté, 

Mon modo non b omnem pofsit durarepefauttm, . 

Sed minimum quoduis neqtèédt confifl'eré tempus ? 

Mecfibi enim quifqudm moriens fentire yidetur 

Ire jotas animant incotumem de corpore toto, 

Mec prias dd iugulum3 &* fuperas 

{Q£ 

e fuccederé fauceii 

Veràm deficere in certa regione tocatdm: ^ 1 

Vtfenfm alios in pdrti quemquèfua fcit 

Diffolui. quodfi immortdlisneflra foret mens; 

Mon ianife moriens dijfolui conqtèenretur^ 

Sed réagis ire foras, vefiemque rehnqmrt ytangtiis, 

* 

Gauderety prAonga fenex dut cornus teruusé 

Denique curanimi numqmm mens, confiliumque 

Cignitur in capite, autpedibus3 manibufve^ fed ynis 

Sedibus, 0* certis regionibus * omnis heret: 

Si non certa loca ad nafcendum^ reddita cuique 

Sunt 1 & ybi quidquid pofsit dutdte creatum ? . • g^ 

e Atque ita multimodis fpro totis %drtibus ejfe l 

Mcmbrorum ytnumquam exfiftdtpmpofterm ordo* 

m Sic V. noftri. Maruîî. cônîafeefïunC. I Ua 1.1. car ergo mutemîiti 

vel cura Maruîî. omne vt : vel cum Lamb. omoc incolumis » es lïb.f* 

e accede:e. à Sic refticui ratione ductas» io libris ©maibutî nulla 

ienfu. e Ita in v. 1. /pro» fit* inidc % HURç YCr(iim*4iE fe«|. del#C 

iamb. ego minime» 

g^

lï tiî. Ltvkt bs Lv6kEc£ fif 

tient qui arriue quand on dit que quelqu'un â mal 

de cœursou qu'il eft en deffaillance, lors que défia 

onâprehe'ûde pour luy>& chacun fôUhaite que 

IJoo^ le lieu dé la vie reprenne "en luy Ces forces : car 

alors l'Efprit. & "l'Ame s'eftourdiflènt -, & ils font 

lVn&lauttéabbatûsauec le corps , en telle forte 

qu'Vne caufe vn peu plus forte les pouttoit entièrement 

dilîoûdre. Et vous pôuuei croire qu'enfin 

l'Ame pouffee hors du corps toute foible quel- 

. le eft au milieu de Pair , & fans fon enueloppe^ 

tfoj, puiffèfubfifter^ ie ne de pas éternellement k ,mais 

mcftries-le moirts de teinps du monde î 

Ny pétfonne 'eh mourant -3 ne fent point que **\ ^ 

fon Ame forte entière de tout fon corps »ny au* 

s ! 

pafàuàntfà fortie -$ qu'elle arriue premièrement au 

gofie^ & à l'extrémité dé la gorge;mais biê qu'elle 

€ùf défaut en l'endroit * où elle eft logée* comme il 

ïçait que les autres fens pendent tn chaque partie 

où ils font fîtuei* Qne iî nbftre Ame eftoit im- îj. Àrmortelle 

» elle ne fc plaiftdtoit point dé périr com* g" 01 ? 1 *: 

me elle fait en mourant » mais bien plûtoft elle fe 

xcj oiiiroit de fortit, 8t de laiflèr fa depoiiille côm- 

Cif. me le ferpent » Se feroit comme les Cerfs qui dans 

leur, vicilleffe font raiiis de ioye de fe dekhatger 

de -la pefànteur de leur bois. 

Enfiu,pourquoy PEfpirit bon le tugèftieht'jti'eft* f |# 

il iamais engendré dans la tefte ou aux pieds * ou gumciit» 

: aux mains, mais qu'il eft tout entier en vne place 

fit en vue certaine région du corps , fi ce n'eft 

pource qu'il y a des lieux particuliers deftinex pour 

"€to. fetuir à la naiflance de chaque chofc » &t pour 

eftre vtilcs à fa confefuation? De forte que l'ordre 

n'eft iamais renuetfé en la difpofition des membres 

qui 'àoanunûias foat arrangez en : diucrfes 

^

ïi*4 LE tiï. LïvkE DI LvcitEéi?manieres. 

Tant il eft vray que les chofes s'entra 

fuiuent par vn certain enchaînement * & que 

iainais la flame ne tire fon origine de l'Eau, ny le 

tj.Arcm- f roid n%c & P' diet engendré du feu* tf*f3 

menrf Que fi la nature de PÀme eft immortelle-, & fi 

elle peut auoir du fentiment, quand elle eftfep aréeducorpsîlfautfuppoferjfi 

ie ne me trompe» 

*" qu'elle jouit de l'vfage des cinq fens, ou bien nous 

ne pouuons aucunement nous reprefenter que les 

Ames foieut errantes dans les Enfers fut les bords ^ml 

d'Acheron. Auffi rfeft-ccquvne imagination des' 

Peintres & des Efcriuains des fiecles pallcz qui ont 

reprefenté les Ames auec leurs fentimens. Mais . 

comme les yeux,le nez Se la main ne peuucnt 

fubfifter feparément fans Mme : ny encore h 

langue & les oreilles ne peuucnt feruir à l'v&ge 

des /eus , ny fubfifter fans Mme ; ainfi fans les 

ndrines > les mains > les yeux, les oreilles ê ($* U 

hngue, les ne fçauroient aucunement fubfifter. 

féi Ar- Et dautant que nous nous apperceuoiis qu'il y gfè. 

gumenc a yn fcntimcnt vital par tout le corps, & que nouss 

•oyons clairement qu'il eft tout animé ; fi quelque 

violence le feparoit dVn feul coup en vn inftant 

ar le milieu , & que Ton vîft feparément fvne& ^ 

f 

autre partie, certainement la torcede l'Ame (0*6461 

parée de la mefme forte, tomberoit en pièces 

auec le corps. Or il répugne que fcrNature foit 

éternelle de ce qui eft couppé & diuifé en parties*. 

On dit qu'il y a certains chariots de guerre , lesquels 

auec des faulx dont ils font armez ,& tous • 

himànsdu fong qu'ils ont verfé, taillent fouuent ^ 

en pitCes des mëbres auec telle rapidité qu'ils trem- 64$ 

Went encore à terre après qu'ils font couppez9le 

/ mal en cftât fi prompt,que ny l'Efprit ny je Corps,

Di RinvM NA£ Lrï." II1 114 

Pfqueadeàfequitotrres rem; neque flamms creari 

- Flwninibus folita efl9 neque mignigignier slgm 

*~4^ Prxtered, fi immortaUs nature animai efe 

Et fendre poteft, fecretd a corpore noftroi 

* Certè3 ytopin&r%edmfaeiundum 'ftfenfîbus auÛam: 

Net rarione atia nofmttpr&p&nere nobis 

Pofpmm infetms animas Acherume h *Vdgdrh 

$jo. P morts itaque, & fcrip forum facla priora 

Sic dnimasinfroduxerunîfenfibusduBds. 

At3 neque € feorfum ocuk3neque nares.necmanus ipfa 

Ejfepotêfi danima:neque *feorptm lingua,nequeaures 

l Auditum perfe poffuntfendre, nec ejfe* 

éfy Et quoniam toto fentimus corpore ineffe 

Vitdkmpnfum ; gr totum effè animale yèdemus : 

Sifubito médium eeleri pracideriti&u 

Vis aliqud, y t feorfum partemfecernat ytramqm: 

Difpertitaprâculdubio quoqueyw animai, 

^"4° Etdifciffd, fimulcmn corpore dificietur : 

Ai quodfcinditur, gr partis difcedkin yltas-i 

Scilicèt aternamfibi naturam abnuit effe* 

Fdlcifems memorantcurrus dbfcmdtre membfd 

Sdtpe ita de fubito ptrmifla cœdx caleutis , 

$4S*. Vttremere in terra yideaturab artibus id quod 

J)ecidU dbfcijfum\cum mew tamenKdtqm hominis y#* 

'm- lis. m v. î: noft: fn-a!. Qtn, Quand©, Quoique* b If a în vet.LvuIg,. 

Yocari in ai vocafe, vt etiam non malum fit, vagare. s in q.v.verfum 

d Ita omnino leg. eft ; nifi & poecam ineptiz argutre vehmus»fc vtrfus 

aiiquot cteeffe contra v.o.l. Seorfum, ici dh abfque corpore. c in q. 

h. forfum. /lu in vuig. & v. q. ici eft > fonum feu rem auditam. alioqui 

effhnt hic trias feorlum».a&i'que anima» per fc in q. 1. tamen Atfr 

q«.ç anima, uulà. 

Q. ii>.

ïlf (JW 

/«fer e*po.r abftmxç rotas sfalçê[que mpacis: ' 

Nec cecidiffe alias dextram, cumfcandk, cr inflatl 

Inde dliuscontMrtdemptafuTgere entre, 

s Oh» digitos agitât prop termoribundus hum pes; 

Et çdputabfcijfum edido, yiuentéque trunco, $.. 

Semât humiyo.kum yitalem, md&fquepatemis^ 

Doneç relliquias Animai reddidk omnis. 

j£h*in etiam ubifilmgua vib urne mindutk 

Serpentis caudam procero carpore, ytrimqae 

Sit Itèitum in multas partis difeindeteferrro ; ^ Q 

Omniaidmfeorfumçernds * ancif4 recemi • 

Folnere tomri,&i terramcanfpergeretabo: 

Ipft mfeque rétro partent petere ortpriorem, 

Volnerk ardenti yt morfu premdt iéa dolore^ ' 

Omnibus tjfe igkur totar dkemm in Mis ' çg* 

' Pdftkuliî 4nimas ? at ea ration? feq^tur- .. " * 

Vnam animantem animas habuifjein œrpore multas} 

ErgoAiidfaeftea^qu^fmtynapmtdcunt • 

Corpore: quaproptermortale ytrumque pMUndum *ft. 

Ih multas quomam partis difcindimr^què. ^ ç7ù 

Frxterea(îimmortalisnaturaan ; maï , * 

Confiât, & in corpus nafeentibus infnuatut\ 

4 ta tx \r, l fçripfî, k wrnes inçifi^

lïIICLifvM BE Lvcmctf itç 

hVn peuuent fentir la douleur, pource que l'Efprit v 

cil tout à fait porte dans l'ardeur du combat, & 

qu'auec lerefteducorps, celuy qui s'auance dans 

,wj°« la rnçflée, n'a point pris garde parmy les cheuaux, 

que les ro'iïes & les faulx tranchantes luy ont emporté 

le bras gauche auec le bouclier. Vne autre ne • 

fe fouuicnt pejnt que û main droite vient de luy 

cftre coupée comme il mo.ntoit fur quelque rampart, 

ou conyne il ferrait de trop prés l'Ennemy.' 

Vn autre s'efforce de fô leuer fur fa jambe qui vient 

• _ de luy. cftre emportée,tandis que le pied mori? 

• •-)•)"• bond remue fes doigts dans la pouflîere: & la tefte 

de celuy-cy feparée de fon tronc chaud & viuant, 

garde par terre fon vifage animé, & fes yeux ou- 

Ç6o*. uerts, iufqu'au dernier foupir. le diray encore ' 

que fi quelqu'vn peut auec l'efpée découper en 

plufieurs parties la queue dVn grand ferpent qui 

menace de fa langue comme dVn trait aigu i vous 

• les verrez toutes leparéespar vne playe récente • f# 

tortiller à part, & fouiller la terre dVn vilain fang» 

tandis que le ferpent touché dVne cuifânte douleur 

tourne fa bouche, en arrière , comme- pour 

• mordre la partie qui luy appartenoit auparauant. 

«^'•Dirons-nous donc que l'Ame eft toute entière en 

chacune des petites parties? Mais il s'cnfbiuroit de 

cette raisô,qu'vn feul animal auroit plufieurs âmes 

dans vn meune. corps., Celle-là donc a-efté diuir 

fée, qui eftoit vne auec le corps, & ilfâut par con- 

.•2 0- fcquent, que. i'vn. & l'autre foit quelque chofe de 

mortels puis, qu'il y a de la diuifion. 

Que fi l'Ame eft immortelle^&-qu s elle s'infinuë l 7 • Ar - 

au corps de cent qui; riailfènt vpourquoy- n eft-il S umc * u ' 

pas en noftre.popuoirde-nous.fôuucnir des chofes 

guife font pafféfs auant que nous fuîfions nez? 

.0. i"j

'I* in Ht Lîvmï aï IvcRiciJ 

Et comment fe peut-il faire qu'il ne nous en f cft* 

pas les moindres idres'" ? Car fi la puiflinec de^jC 

l'Ame eft tellement changée, que faute la memoi- ; .* 

. rc des chofes foit abolie , ie ne penfe pas qu'elle 

foit maintenant bien éloignée de la -mort. Il 

faut ^donc que vous confeffîez que celle qui fiibfifte 

a preferit eft créée depuis peu. 

^: Ar- Que fi la puiflànce viuante dePEfprîtcftmi&drSd; 

§ u S cot - dans nous quand noftre corps eft parfait ; dés le 

moment que nous fommes engendrez & que nous 

mettons le pied fur le {mil de la vie , îl n'eftoif * 

point necefTaire que nous la viflïons croiftre dans 

le fang auec les membres ôc auec tout le .corps: 

. mais qu'elle y vcfcuft feulement par ellehmefme,tfScJ 

comme vn oyfeau dans fa cage. Ceft pourquoy ' ' * 

ie me perfuade toufiours de plus en plus qu'il ne 

faut point s'imaginer que les Ames foierit fan$ 

Principe, & fans eftre fu jettes à la loy de la mort. 

Car certainement lés Ames ne pourraient fe joindre 

fi étroitement auec nos corps,fi elles y eftoient tya? 

çnuoyées de dehors.Mais ceft bien tout le contrai- " 

re comme la chofe d'elle-mefme nous le fait voir 

clairement > puis qu'elle eft tellement conjointe 

par les veines , par les entrailles, parles nerfs & • 

par les os, que mofmes les dents font capables de 

(intiment comme la maladie , la froidure de feau, 

pu quelque petit caillou preffé , fans y penfer^c? 

sellant trouuç parmy les grains dont le pain a 

eftépaiftri , k démontrent alfez:& il n'y a pas 

d'apparence que les am.es qui font û bien tifluës 

auec les corps,enpuiflent fortir fans- altération, 

ny fe confemet dans leur intégrité , en fc.feparanc 

y. Ar- ftes nerfs , des jointures, & des. ofFemens. ' 

gumeur. Que fi vous vous pejtfuadez que Mme qui vko|

DE RUV'M NAt LïB. Ht «5? 

Cur fuper ante dBdtn atdtem memimjfe nequinfm? 

Nec yeftigidgefldrum rerum y IL tenemm ? 

"0f. Namfiuntopertefldnimi'vitMtdpotefldS, 

* Omnium ytaStanm excédent rennemid rerum} 

Non, ytopinor, ed éh lèto iam € longiter errât. 

Jgudpropter fateare-necejfe eft, q%* fuit éntè, 

Inteniffej &queenunç eft, num effe credtdm. 

£jjq. Pratereafi iamperfc&o corporenobù 

Jnferri folks efl dnimi yiudtd poteftds, 

Tumcàmgignimury &*yitxcàm d lumen ddimm 

Hdui ita cànueniebdt, vu cum corporeâ? vni 

Cum membris videdtur in ipfo fdnguine crejfis 

JfJJy. SedyelutincduedperfefibiviuerefoUm 

e ' Conuenit, vtfenfu corpus tdmen dffludtomnel 

. J>)mre etidm dtque etidm mque origink effifutandu *A 

'Expertes dnimm, nec leti legefôlutds. 

Ndm neque tdntopere ddneai potuiffè puundum yi 

"jfgQ Côrporibm noftris exîrinfecm infmudtmi 

Jjfaodfieritofum contre mdnifeftddocet res. 

Ndmque itd connexd eflper vends, vifcera, nerMos l 

Offkque, vti dentés quàqùe fenfu pdrtictpentur\ 

Motbm m indicdt, &* getiddï flringor dqudi * _ 

'foc Et Upis oppreffus ffubitïs è fruffbus dfpen 

Mec tdm contexte càmftntf exire yidentur 

• Incohtmes pojfè, & * fdhds exfoluere fefe 

Omnibus f neruis, dtqm ofsibus, drticnllfquel 

4 Ita es v. I teftftui. ia al mutât*, k Itt îa vjf .noftrîs. la ai q. W 

Pmnis. c Sic Sofîp. & v..l. d Six e% v. 1. fcripR. ita fnf. 106. 8. der 

$urfo lumine vita, & inf. ioo. 6. data îumina vipt vitlg. limen inifwi.' 

uHancpuçâtUmb,.€ircasthumf / Sic Y. 1? fc rçfè- £ Cote*,

*I7 J>E RIRVM.NAT: lïï. lli; 

Jïmdfi forte putas intrinfecms infinuatam 

Eermanere animam nobispermembra folere ; 

Tanto quœqm magis œm corp^êfufdperibit: 

yoo% 

ûpdf émanât enim, difolumir^ interitergol 

Difpertitur emm per cauLs. corporis omnis : 

Vt abus inmembra, arque dnmcumdiditm omnk', 

Mfptfits4tquidUammturam fufftit-exfe : * 70? 

Sic anima, dtque animus, quamuis intégra recens m • 

Corpus euni, tamen in manando diffokuntur : 

Dumquafiper coulas omn&diduntorin artur 

F articula, quibus bac animi natura creatur, 

j£*a nmc in nojho dominaturcorpore^ nau 

Ex iïïa% qua tum * périraipartitaperarms* 

7IQ4 

Natali MlîfP^P ter m i ue ndtali priuata yidetur. 

animam Efje die natma anima K neçfuneris expert! 

non effc Scminapraterea linquknturxnecneanimai 

pnuarf. corpbre in exanimo t quodftlinquuntur, &* infunt^ 

Haud erit? vt-merità immortalis pofsit haberi9 

Partibus amifsis qmniam 

j\i, 

b Ubata recefsit 

Sin itafmcerismembris ablata profâ&it 5 

Vf nuttas partis in corpore liqueritexfe :', 

Vnde € cadauere rancenti 14m tifcere termes- 

• 'Exfpirant ? atque vnde antmantum copia tdnta 

rift 

• J 

Exos, &• exanguis tumidos perflu&uat atms f 

Jôd fi forte animas extrinfecus infinmri 

Vermibus% ^r priuas in corfera pejfe yenire 

*»«*tMp*. 4 cùm ver Hb.omftes ita hibemt i vuleatum, peëk re- • 

•mère, fed obftat Exfpirant. qiiod verbum mihivalde fiifpeâiiin Si 

MP

In III. tfYÏt» tfï-ivcRïcC lagf 

. • du dehors eft Infinuée dans nous par les membres* 

709. fam dopte , de cç qu'elle y auroit elle répandue de 

h forte, elle periroiç encore d'autant plutoft auec 

le corps ; car ce qui s*infinuë, ou qui pafle 

au trauers, fe dlftbutôc périt auûî. Comme l'ali~ 

ment qui fe difpçrfe dans les membres & dans les 

- veines par tous les conduits du corps » périt & 

^ ** fournit 4 Éwc vne autre nature que luy mefme.' 

. - Ainfï, quoy qu'il nç manque rien à l'Ame & à 

ÎEfprit , quand ils entrent en quelque nouueaii 

corps, fi eft-ce qu'ils n'y entrent point fans fe 

diflbudre ,tandis que les parcelles dont leur nature 

eft compofée> fe dioifent par tous conduits 

pour fe loger dans les membres, en telle forte que 

710. celle qui domine aujourd'huy dansnoftre corps, 

eft née de celle qui périt, eftant diuifée par toutes 

les parties, C'eft pourquoy, il femble que la nature 

de l'Ame à vn premier iourdelànaifiance, 

& qu'elle n'eft point exempte de celuy de (k 

mort. 

71^ Mais demeure«t-il des fcmences de l'Ame dans 20. Ar- 

|e corps inanimé, ou n'y en demeure t-il point du gamctit. 

touç l Que iî quclques-vnes y font laiHees, rien ne 

doit eftre capable de nous perfuader que l'Ame 

(bit immortelle, pource quelle fe retire endommagée 

de h perte de quelques-vncs de fes parties : 

Çç h m contraire , elle fe retire toute entière fans 

auoir rien lâiffédcs chofes qui luy appartiennent, 

"7x0, d'où vient que les Cadavres engendrent les vers 

de leurs entrailles corrompues 1 Et d'où eft- ce que 

fur leurs membres bouffis, on voit crouiller vne fi 

grande abondance dç petits irffeites animez, qui 

n'ont ny fang ny os ? 

.Que fi vous croyez peut-çftre que les].Ames

fiS lit Ml LXVRB DI tire RI ci? ^ 

viennent de dehors pour sinfinuer dans les ver- 7*f* ' 

miflfeaux:fi vous vous petfuadez quelles y peuuent 

vçnir foparçment & que vous ne côprenniez point 

-pQurquoy plufieurs milliers d'Ames s'affemolent 

au lieu d'où vne feule s'eft retirée ; Il faut neantmoios 

chercher & mettre en queftioa fi les Ames 

fe mettant en quefto desfemences de vermilleaux, 

fi elles fe baftlnent des demeures pour y faire fe- 

|our, ou fi elles s'mfinuënt en des corps acheuez. 7J0] 

Or ienepuistrouuer dç*raifon à dire poorquoy 

• leS'Ames fe font des mations , & pourquoy elles 

çrauaillcnt : car puis qu'elles font fans corps, elles 

ne doiuent pÔt«t «lire en foucy de voltiger pout 

trouuer des maladies de froid & de faim, c'eft le 

corps qui a le plus de raport à ces incommodités: 

Se l'Efprit, par fa contagion, eft fujet à fouffrir'75f* 

beaucoup de maux. Toutesfois accordons qu'il 

leur e(Len quelque façon vtile de fe faire vn corps 

au mefme temps qu'elles y doiuent entrer, ; il ne 

paroift point pourtant qu'il y ait aucune voyd par 

où l'accez leur en foit permis. Les Ames ne fe 

font donc point des membres ny des corps. Il 

n'y a point auflï de raifonde dire quelles s'infinuënt 

on des corps parfaits : car ny elles ne pour- -,* * 

roient y eftre lointes par des liens Ci fubtils comme 

ils font , ny elles ne prendroient point de 

part aux chofes qui les touchent d'vn commun 

/ confentement. 

±t. A*- Enfin , pourquoy vne violence impitoyable 

gument- fuit-elle Inceflàmmcnt la trille femence des Lyons? 

Pourquoy la finefle cft-elle donnée aux Renards, 740. 

& la fuite aux Cerfs par les pères qui les ont engendrez 

, & qui ont fait couler la peur-dans leur - 

corps} Pourquoy, dis-ie, toutes chofes font-elles

1)E H-SILVM NA£ Ln.IIfJ ïif 

•7xcl Créais \necreputascur milita multaanimdrunt 

Conueniant-i ynde yna recejferit : hoc tamen eif, yt 

3mnndum yideatur, & in difcrttnen dgendum\ 

Vemm tandem anima mnenmrfemim qâque 

fzrmkuloTwm^ ippeque fibi fdbrkentm, ybi fini}- 

7jo. Aniam corpmbus perfeÛis infinuehtur. 

Ai neque, curfaciant ipfie, quaréve laborent, 

Dicerefffpeditat,nequeenim, finecotporec$êmfuntB . 

Sollicita y olifant morbis * algoque, fame'qut* 

'Corpus enim magis Us yitiis b ad fine laborat, 

73c. Etmakmultaammus € contdgefmgimreim* 

Sed tamen hit efto quamuisfacère ytile œrpus^ 

Càm fubeant j at qua pofsint, via mtk videttit» 

Haud igimrfdciunt anima fibi corpora cr artuf^ 

Mec tamen d eft qui iam perfeÛis infmuentur 

740» Corpmbus. nequeemmpotemntfubriliter.effe • 

' Connexe \ ne fie confenfucontagU fient 

Denique curacris violentiatrifie leonum 

SeminiMmfêquimri 'dolmyulpïbus, &fugacetuiii 

A pattibus datur, CT fatriusfauor incitât artusl 

74e Et iam cetera dégénère hoc, cm omnia membm 

' Ex ineunte amgemrafmnt, f ingénié*qm 

s Itao.l.&Nonius.lamt>.mauult.a!gu. h ïta conkâwfâ duÉnf 

reftitui. vulg. «Cfinc. cUo. v. Maryli concagia. Lamb. contagi. 

i H*c Yeriff. fcriptufa. in quodam v.vt. qUod c gioflâ TJT qtu. vt rt 

ellixiKp(ît.inq.Ttquicuniperf. * Hanc fcripturam m Y. ncfte-ref». 

Mn.in q.l. wipes do us. in q. 1. ceroos. malè. varieras nata eflex verf. 

lof. 175:14. hoc ûcpcdeptehendi. i/f. IJ. &ali» multu loas roluM 

•ftterdum copiam oftcstare pofta.hoc alij tpn obfeuanilK. /Slf Wh 

UQ£.ta/qca»ioqae fwputtifi, malè.

itip Î)ERIRVM WAT. tii. îlfe 

Si non certafuo quia femène5 feminioqué 

Vis animi panier cYefcit cum corpore a totot 

J^md fi immoïidUs foret} Cr mutare foleret 

Corpora i permiftis animantes moribus ejfent: ^jà. 

Effugeret canif Hyrcano defiemihefiepe 

Cornigeriincurfum cerui ; tremefétque perdurai 

•Aëris dccipiterfffpéns êniente coluhéa : 

Uefiperent hommes > fdperentfera ficela ferarumi 

Jlhdemmfatfdferturrdtionê^ quodaiunt f f J*. 

îmmortdlem animant MUtato corpore fletti: 

Jg md mutatur enimy difsoluitur \ interit ergot 

Trdiciuntur enim partis, dtque ordine migrante 

1 Jûdre difisolui -quoque debeHt pofise per anus, 

Denique ytinteredntynà cum corpore cuncta.- ffa 

Sin'animds hominum dkentin corpora femper 

Ire humana ; tamen k qudtram% cm èfitpiend 

Stultd quedtfieri : nieprudensfitpueryBusi ' ' 

Mec tam doâus tquœ pullus^ quam fortis equi >ix; 

Si noncertdfim quiafiemine, femmioqUe m^ 

Vis animi panier crejcit cum oorpote quoque. 

4 

Scilicet in tenero tenerafeere corpore mentem 

f 

Confingent quodfiiamfi^fatearenecefiseefi, 

Mortdlem efise dnimam J quoniam mutataperanus 

Tantopere» smittit yitam > fienfumque priorem» 770$ 

4 îfa v. I. in q. tamen» quoque. & îfa vulg. W nitum eft ex. verf* 

ft'q.pag. vide«5^3.58.5. ^quarres. cita in vet îioftro:vtiig.Coniugmm 

i quod tmlmu ?*4 ma, lambina fcrij*uram» Fou ftjgicasi fa 

f«* . '" " " .

tt III. Lx¥•&-'! BI LvcïtEétf iif 

«ngendtées dans les membres dés le commeficecément 

de lâgo«& le premier inftind., lînon pour 

ce 'que chaque particulière qualité d'ame a vne ietnence 

déterminée qui fait qu'elle croift auec: 

tout le corps 3 Que fî l'Ame éfloit immortelle, & 

qu'elle euft accouftumée de changer de corps,cetyjo. 

tainement les Créatures animées leroient toutes 

mélangées dans leurs mœurs. Le Chien de laracc 

deceuxd'Hyrcanïe cuiteroit fouuent par la fuite 

la pourfuite des'Cerfs qui portent des ramures fur 

le front : FÉpreuier ttembleroit dans l'air aux 

approches de la Colombe : Ici Hommes feraient 

"fans iugement, & les Belles farouches autoient de 

7ff. lafageflc. Car c'eft par vn faux raifonnement que 

Ton s'eft perfuadé que l'Ame immortelle change 

de Nature, 'en changeant de corps , puifque rien 

me fe change qu'il ne fe corrpmpej de forte qu'il 

périt * les parties eftant pénétrées & changeant de 

poftute. C'efl pourquoy elles doiuent élire premièrement 

diflbutes ou diuifécs dans les membres 

7f 0, mcfmcs,'afin deperir finalement toutes .auec le 

le corps. 

Si quçlquVn dît que les Ames des hommes entrent 

toufiours en des corps humains ,iedeman~ 

deray , comment de l'Ame dVnfage,il s'en fait 

celle dVn fou 2 Pourquoy nul enfant neft prudent 

i & pourquoy le poulain d'vne cauale ni 

"7^ point laddrcflè d'vn cheualgénéreux, fice-n'eft 

pource qutyne certaine vigueur de l'Ame qui 

vient du Principe delà femence, croift -auec le 

corps & qu'il ferait mâlaifé de nier que F Ame 

fie ioit délicate dans vncorps dclicat?Mais fi cela fe 

fait ainfi, il faut de neceffité que vous confeflîez 

770. queTAmc-cHmottcllcj pource quelle perd.tant^

ï'î» JLl III; livRI DlLfcREci? 

.- de degtez de vie & de fon premier fentiment i 

il." Ar- mc ^ re W^ c àim^G de membres. 

gnmmu Gomment l'Ame pourra-t-elle atteindre àucp 

le corps a la fleur de Page fouhâittc, fi elfe n 5 éft fa 

compagne infeparable des fâ première origine ? 

Que veut dire qu'elle fe retire des membres accablez 

de yicillefle ? Apprchende-t-clle de demeurer 7 $Q 

tftfermée dans vn corps infeâ: l Ou que la maifoii 

ruinée par le temps, ne vienne à l'accabler ? Il n'y 

a point do périls qui puiffent menacer vnc nature 

immortelle. 

XmttT ? C dkc âuflî quc Ies Amcs ^ ticnneM toutes 

* preftes pour fe renconret à point-nommé aux 

accompliffements & à la naiflance des Animaux, • 

& que toutes immortelles comme elles font, elles 7%à]t 

s'arrefteat en nombre innombrable à prendra 

|arde à la formation des mortels, & fe difputent 

a qui fera la première & la vidorieufe , à s'mfinuer 

dans le nouueau corps, fi dauanture il n y a point 

m accord fi bien fait entr'elles pour empefeher 

toute forte de difputes, que la première accourue gifl • 

en volant foit auflî logée la première. ' 

i* Ar- Etifin,comme vn Arbro ne vient point dansli 

gumenr. féconde région de Pair i comme les nuages ne 

s'arreftent point dans la mer, comme les Poiflbns 

ne peuuent yiure fur la terre, comme il n'y a point 

de fang dans le bois * ny de feue dans les rochers,* 

& qu'il y a vn lieu certain * bien difpofé pour 

chaque chofe, afin qu'elle y croifTe, & qu'elle s'y 

arrefte ; ainfî la nature de P Ame ne peut fubliftet Wrg 

icifle fans le Corps * ny fe tenir éloignée des nerfs ^ 

& du fang. Gat fi elle le pôuuoit, PEfprit feroià 

bien plâtoft à la telle, ou aux épaules , ou a la 

plante des pieds, ou à la partie d'où elle auroie

Di RHVWMAT. EU. lit îjâr 

JQupïe modo pùtenï pdriter cum corpore quoqwt 

•Comfrmdtd aipimm éctdris tdngere florem 

Vis animi, hiperit confors in origine prima? 

J^mdyefords fêiyuhfnemhnsexm *fene£iisi 

77f • jin metuit conclu fd mdnere in corpore putriî 

Et domus €tdtk ïâtio nefejfa yeluflo 

pbruat ? ai non funt b iam immortali yÏÏd perictd. 

Denique connubia ad Vemrk, partufqueferdruni 

Effe animas pmfto deridicukm effè'yiaeturi 

,780. Et iêâdte immoftdUs mortdlid membre 

Innum^ro Êumefo, cettaréquiprapoperanter 

Interfé ûU* prima, poûffumkque infmuetun 

Si non forte itafuntanimarumfœderapaBa^ 

Vtqndtprima yohns dduentrit, inpnuetur 

78)4 Primd, Heque inter fe contenddntyiribus hiluntl 

Denîqw in atbere non drbor^ non aqiiore in dite 

Nubes effe queunt, nec pifces yiuere in aruis\ 

Neccruo'r in lijgnis, necfaxis fuccus ine]fe:t 

Certum ac dtfyofihtm *fi$ ybi qtddquidcrefcai^ info 

fpo* Sic animi natuta nequitfiûe corpore otlri 

Sold, nequi d neruifi gr fdnguine hngius effe. 

.Hocfipoffit enim ; multo prias ipfa animi yis 

In capite, dut humeris, dm imis^cakibm effè 

m la r. q. J. f«ic£tfC, è In q. I mm jnorulj,

ïjt Di RïRVM NàI\ Lt£ lit 1 

Fofet, er *»»*/« fM«ÎJ in parte fôlerefi: 

Tandem in eoS homine,dtf*e in eodeM yafe fnàneref: 7§Q 

Jjjhtod quonïdmân mfhro quoqm confiât corpore ééftùm: 

Dtïfofitumqm yidetunyb* epi & tnfcere pofsit 

Seorfumanima, dtquednimmt tdntomdgis infitiandtm 

Totum pojfe extra corpm durare, *geniquei 

Jhtdrc, corpus ybi iriteriit, periiffe neceffe 'ft 8oo3 

Confiteare dnimam diflraÛdm in côfpote toto» 

3uippe etenim mârtdleatemoiungêre, & y ni 

Confentireputdres&fungimutudpoJfe, 

Defipere eft. fùdenim dimrfius ejfepntandum ft 

Âut magis interfe difiunÛum9difcrepitdnfque; 80 j« 

^mm3 mmtdle quod efl3 immortali, atqueperenni 

lunâum, in confiliofeuas îoletare proceUas} 

Frcetered quaatmque manent aternd, ncctffe 9 (t 

AutqmafuntfoUdocumcûrpore, refpueré ium9 

Mec penetrare patifibi qmdquam', quod qnedt drus tio^ 

Bifociareintus partis lytmaterid 

Co¥porafunt; quorum mturam éftenBmus amèi 

A m idei durare Atatem pofse per ommm j . ; 

fhgdrum qUid funt exptrtid, •ficm.inâne efo 

Jjjhipd manet intaÛum, neque db iflufungtur hikm: gr£» , 

Aut ideo3 qûid nuïïa bel fit copia circum » 

Quo qudfitespofimSfcedem difsoluique- 

Skutifummammfummaeft dtema i neque extm 

Itohfco,UcPrifc.I&-»«»

t.M III, Lîv%i Di L vcmcï. ïjî 

^jl tfccouftumé de prendre fon origine, & demeureïôit 

finalement dans le mefme homme , comme 

"dansve friefme vaiffeau : mais pource. qu'il eft 

certain que dans nbftre Corps il y a des lieux 

difp'ofez leparément pour le fejour de l'Ame & de 

l'E(prit, d'autant plus auffi faut-il nier que IVn 

'& l'autre puiftent e'ftre engendrez, & 'demeurer ,.. 

ïoo. autre part'que daitë le corps. De là vient que le*f\,'Arcorps 

ne peut périr_, qu'il ne 'faille âuoiiet enS ùltt ' tfti; 

knefme temps que l'Ame périt également quand 

elle cri eft feparée. Et de Fait?t eft manquer de 

ïugement , de ioindre vne'chofe. mortelle à quel- 

& penfer 

qu'elles confpirent, & concourent mutuellement 

*à faire-des aifcions commune^: car,que peut on 

^'imaginer de plus différent ou de plusfepâré > Se 

de plus contraire , que ce qui eft mortel, Voit 

*°î e joint à ce qui eft perdurable & immortel, pour 

fupporter en êfme compagnie des tèmpeftei 

cruelles? . . . t. 

Toutes les /ho'fcs qui font éternelles, ou elles l $*. Âr- 

^ . le font pource qi'e'ftant douées dVn. corps folidè & ÙÉlcA ^ 

elles peuuent repoufler les coups , & demeurer 

impénétrables contre les atteintes de qiioy que 

'ce loit qui fuft capable de feparc'r les parties étroitcrtient-Hécs 

par dedans , tels que font les corps dé 

la .Matière » dont nous auons cy-deuant parle : od 

il faut qu'elles poiftent durer toujours, eftârit incapables 

de receuoir. des ïmpreflîons comme lé 

feiç. vuide , qui demeure fans cftr'e touché, 8c ne peut 

eftre aucunement blcfle; ou.parce qu'il n'y a point 

de lieu autour d'elles, où elles fë pùÏÏèrit retirer Se 

fe diflbudre, comme h maflè vnïucrfelle qui eft 

' Eternelle >& hors laquelle ^ il n'y a point de lieu 

R îj

t}ï tilli Lttks Dî Lvc&scS?' * 

•où elle puiife fuir 3 ny de corps qui venant & ZlM 

tombant de dehors la puiflènt diffoudrej>ar k vo 

La nara- hemence d'aucun coup. Or comme ie l'zf enfci* 

turc de gn^ y la nature de l'Efprit n'eft point douée de 

?A nc Corps folide, pource qu'il ya?n vuide meflé en 

5\n ^ toutes chofes , ny il n'eft point toutesfois de la 

€©rps nature du vuide, ny il n'y a point faute de corps g^ 

folide dans Pimmenfité de PVniuers qui puiflènt fe fouleuer, 

& par vn violent tourbillon , abbatre 

cette maflè de l'efprit,ou luy apporter quelqu'autre 

calamité dangereufe , ny la nature du Heu, ny le 

grand efpace du monde ne manquent point aufli 

pour faire que l'Ame s'y puifle épândre, ou.mef> 

mes périr par quelque force que ce (bit. La porte 8p} 

-de la mort n efî donc point fermée à l'Efprit. 

Que fi FAme doit eftre eftimée d'autant plut ' 

ta mort imniortelle, ou pource qu'elle eft prémunie cohue 

BOUS tre les atteintes mortelles , ou pource que ces 

coneer- atteintes ne font pas tout à fait dénuées de falut, %f.' 

re nulle- ou p0urceque celles qui s'en approchent en font 

mmu pluftoft 'repouffées , qu elles ne /ont capables de 

nous nuire j il n'y a rien de plus éloigné de h 

raifon. Car outre que l'Ame fe retient des maladies 

du corps , il luy arriue des penfées qui Pembaraflènt 

des chofes futures ; elle eft malade par 

la crainte, & tourmentée parles foucis : Se les pe- 84^ 

chez commis luy donnent vn remors cuifant. 

Adjouftons-y la fureur propre de l'Efprit , & la 

perte de la mémoire, fans y obmettre qu'elle eft 

noyée dans les eaux fombres de la letargie. ' La 

mort n'eft donc rien à noftre égard , & ne nous 

concerne nullement puifque la nature de PAmo 

%7m £tm eft mortelle. 

guiacntt Comme au temps pafle nous ne fentions point 841^

]>i RIRVMNAT. LZB. III.' îji 

flO ^hàs locm eft9 qm dijfugianr, neque corpordfunt9qu€ 

Pofsint incident £r yaliad difsoluerepldgd. 

* A t neque, ytidocuiyfolidocumcorpore mentis 

Ndtum eft\ quonidm ddmiflum $ ji in rébus indue: 

Mec tdmen efl yt indu e ; neque dutem corfora défunt, 

Ex infinito qu* pofsint forte coortd 

..g2- * Conmerehdncmentisyiolento turbinemolem: 

Aut dlidm qudmuis chdem importdrepericli. 

Mec porto mtum loci5 fpdtiumqueprofundi 

Déficit, exfpergiquopofsityis dnimdï\ 

Aut dlid quduis pofsit yi pulfd k perire* 

9p. MdudiptutlttipYAchfd efiidnudmenti 

Jguodji forte ideo mdgis immortdlis hdhendd eft9 

Jjjluod letdlibus ab rébus munitd tenetur: 

Aut quid non yeniunt omnino £ dUend fdlutis ; 

fjf. Aut quid, qu£ venitmt, dliqud tdûone recédant 

Pulfapriât, qudMf quid nocednt, fendre quedmmz 

Scilicetdyerd longe rntione remotum 'fl. 

d Pmter enim quam quod morbi efl3cu corpori agrè *fk 

Aduenit id, quod edm de rébus ftpefuturis 

Mdcerdt9 inquemetumdlt hdbet, cunfquefdtigdt: 

S40. Pmteritifqm ddmifsd tdnis peccdtd remoraent. 

\ Adde furorem dnimi proprium,dtque obliuid remm r 

Adde qui d in nigtds lethdrgi mergimr yndds. • 

Mibihgimrmorseft, dd nos neque perttnet bilum: 

JQudndoquidem rnturd dnimi mortdlis hdbctun 

f 4m Et y élut dntedêd nihil temporepmfimus £gri9 

ê Itao.I.Lamb pcoroere. h teneri. * Marull. pefsiW contra o.I, 

plena. d Hxc eft vcriffi fcriptura ex. Y. noftris reftituu^ m q. vuîg. 

srgrotac. vt effet creticus 5. loco. vt & alibi, f.cciara, inorbis cum corporisaegret. 

eI(ahunclocumfcripfi.inv.l.maljs» manss. œalcadmiffk* 

anis anjciq. pro anpjs. hinc variatuni. 

R iij

t^f . DE RB&VM NAT. IIB. Ht.- 

Jf rf confiigendum yenitnùbus yndique Pœnui 

Ùmnid cum beUi irepido. concujfa tumulm 

Horrida comtremuere. fub altis atberis * orisi 

Jn dubioque b fuêret3yirtrjm ad régna cadendum 

Omnibus humants effet* termque, manque:. 8jô£ 

Sic ybi n$n erimus : cum corporis, dtque animai 

ÏDifcidium fuerit, quibus è. € fumas yniterapti: 

Scilicet.hdudnobisquidquam, qui non erimus i,tumK 

Accidert omnimpoteritSenfum.que mouerei 

Mon, fi- terra mari mifcebitur, &• mare cala» S j f* 

Mtfi- iam nofirofentit. de corpore, pofiquàm 

i)îflrafla eflammi natura3 animaque pouffas: 

Nihiltamenhocadnos.* qui e coitu, coniugwqm. 

Çorporis, dtque anim* confiftimus yniter aptL ' 

Mec, fi materiam noftram conlegerit a tas 8â 

jPo/î- obitum, rurfumque. redegerit., ytfita nunc efk 

Atqne itemm nobisfmrint data hmina yita: 

Pertinedt qmdquam tdmen ad-nos id quoqm fkflum, 

Intermptdfemélcàm.fit f retinentia noflrh. 

Mtnuncnihiladnos de nobis attinety antè $$& ;^ 

J*kà fuimus : nec iam de oltis nos adficit angârp 

JgMsdemateridnoflranoud.proftnt.aW. • 

i Mamcàmrefpiciasimmenfitcmporisomne. 

i Pr.tteritum fpadum. : mm motus material 

Multimo di quant fint :. facile hoc adcrederepopis, $j^m 

Seminafifpc in eodem9 y t. nunc funty ordînepofla. 

Mec mempn tamen id quimus rçprebendere: ment?* 

m Ita leg. vulg. aurls. b. lu tx v.-1. refliful, qui ¥elfuere, vel faerif» 

fiabeKanr.fuèreteftdïfyllàbi q.v. vttoque,' c Ita v. cod.vulg. hefîmùs. 

verfam adultferinum» Nam fi matenàin &c» quia à Iibrfs vert. 

akrrar, drcui-nfcflpfimus. d cum non ennuis* e In- q Lcompcu in al.' 

co«u. /HJBC efl verifT fcriptura ex vér. îib. depromptâ'. S en ternis 

pet picuaîcù.'n fe.nel dcfîùnus recincxi> elTeinianercvuIg. tepencia.q.y« 

repstentia. âr£i«a;«f«.' ' * ' • ' *

Ll III LlVRB BE LvCHEc'l. ÏJ} vH * 

île mal tandis que les Cartagtnois venant de tou, 

tes parts fondre fur nos Anceftres, quand toutes 

les affaires eftoient fi troublées par les émotions 

de la guerre,que leur face donnoit de l'horreur f & 

?fO. que tous les hommes eftoient en doute , fous le 

règne de quelle Nation ils deupient tomber tant 

par terre que par mer. Ainfî lors que nous ne ferons 

plus , après la feparation du Corps & de 

l ! Ame>delquels nous fommes maintenant compofcz, 

rien ne fera capable de nous approcher, ny de 

|SJJ# toucher noftre fentimêt^non pas mpfmes fila terre 

fe méloit auec la Mer & la Mer auec le CieLQuand 

l 9 Efprit.& l'Ame après leur feparation du corps 

fentiroient quelque chofe, cela mefme$-ne nous 

. - concernèrent point du tout , qui confiftons ~tn 

l'vnion étroite de -l'Ame & du Corps , non plus 

gâ que fi les âges fuiuans ramafïbient toute noftre 

'matière après noftre mort , & qu'ils la pûflènt 

reftablir comme elle çft maintenant, & que derechef 

on nausrendift la lumière de la vie 5 rien 

_ de touf cela ne nous concernerait nullement, 

l'œconomiede noftre conftitution ayant efté va© 

3tff. fois interrompue. Comme nulle chofe ne nous 

touche de ce que nous auons efté autrefois ; aulli 

ne nous tourmentons nous point pour ceux que 

l'âge fuiuant donnera au IQUç de la matière, que 

nous auons.. 

Quand vous regardez toute la cfatcç dp -temps 

immenfequi"eftpaflë,& que vcuis canfiderez en 

f 70. combien de manières les mo.uuemen$ de la magicre 

ont efté v.arioz, vous pourrez facilement., vous 

terlûadec que les (èmences opt fopuent eftç difpa- 

Î 

ées dans le mefme p'rdre .qu'elles font aujpuj;- 

jTiiuy ifans. que ncantmoinsilfpit po0îblç.àrça^ 

v ' R iiîj 

.#**•

îj4 l* T1T. ïrvRi ©i LfcPiïeïl 

tendement de s'en fouuenir : car vne interruption • 

de la vie en a couppé le fil, & tous les mouuemens 

fe font écartez bien loin des fcns. Il faut que celuy 87^ 

qui doit eftre miferable fe rencontre au temps 

que kmifereluy peut arriuer : mais pource que la 

mort l'en déliure , & qu'elle empefche que celuylà 

ait autresfois eftç, fur qui s'aftèmblent les mefmcs 

incommodités dans lefquelles nous fommesf 

â 'prefent, nous apprenons qu'il ne nous refte rien 88QJ 

m craindre en la mort : que celuy-là ne peut cttre 

miferable qui «n'eft plus , & que celuy qui n'eft 

iamais nay ne diffère en rien de celuy à qui la 

mort immortelle a» ofté la vie mortelle. C'eft 

pourquoy quand vous verrez vn homme fe 6Ccher 

de ce qu'après fit -mort fon corps pourrira « •„ • 

dans lafepulturci» ou fera confumé par lès fiâmes* ** 

ou deuoré par les beftes $ il faut fçauoïr que cela 

ne vient pas dVne fuggeftion fincere,& qu'il a 

dans le coeur vn certain aiguillon aueugle , quoy 

qu'il nie de croire qu'il doitte demeurer aucun 

fcntiment après la mort 2 car ie ne penfe pas qu'il g • • 

donne ce qu'il promet affirmatiueriient, ny qu'il 

s'arrache luy-mefme de la vifc , Se qu'il s'en chaC- ' 

fe dehors : mais il fc forge quelque ebofê de foyf 

qu'il ne fçàit point âpres le trépas : & tout homme 

viuant qui fe reprefènte que les oyfeaut & les 

beftes le déchireront après fa mort, a pitié de foy- , 

tnefae , &nc{çauroitny fe vanger, n^ éloigner ^ 

les beftes de fon corps expofé à leur mercy. Il fe 

figure qu'il eft des-ja en cet eftatlâ ,& par fon 

fentitnçnt il fe fouille en la prefence de fbytnefmc. 

De Ià> il s'indigne d eftre nay mortel : Se 

ne reconnoift point fi dans la mort véritable, il 1 

n'y siura poiat d'autre foy-fOicfoc qui ppifiè 1 ^ QQ *

Di RITHYMNAT. LI.B.IH.' 'vjft 

ïntêrenim ie&d eflyitaipdufdjydgjqm 

Deerraruntpafsim motus abfinfibm omneu 

x $7J. Débet enim *mifire cui forte9 œgréque futurum*ftt 

- 

Ipfi quoque effe in eo mm tempore, càm malçpofut 

• Accidere9 ac qupnidm mors eximit b ims pmkbetqm 

llhmty cm pofsint incommoda concilidri, 

Hzc eadem, € quibmemncnosfummântèfmffe: 

S8o. S cire Ucet nobis nihil effe in morte tïmendum; 

Nec mifirum fieri3 qui mn efl ; pojfe, nequt hilum x Differrè, an nutto fueritiam tempore n&tus, 

% 

Afortdlemyitdm mon cuiimmortdlk ddemitl • 

. 

' Proindëybifiyideds bùminem indignarieripfum 

*|8j, Poftmortemfore, ytaut putréfiât corporepoflo, 

Au* flambas interflat, malifve femrumt 

Scire Ucet, non fincerum fonere ; atque fubeffè 

* 

Cdtcum dliquem cordi flimnlum , qtéamuis neget ipfi 

Crederefi quemqudmfîbi fenfum in morte futurum. 

' $ op. Non, ytopinor, enim ddts quod promittit : d & w* dum adfUpuIantes 

habuer© plures libros. b Ita quident Lamb. çum in v. 1. fit, elfe, in %\m 

efle iode. Marulî. êc vulg. id proîiibetque. mihi aqua hetec. e ex V£t. 

lib.qui pattim kas partira,& nuoc,habent;8£, quibps nunc i reftttui.vr» 

haxcadem»rcfcracurad»fuiflc. Marull. tamen s quibus xgti nosfumus. 

Sicfup.59. 18. quibus è fumus » &c vbi etiam mendum irrepfe-. 

rat. à In quibuf.fcripc.lib. eft,& indexée radin q.& vnde. staqueattt 

yga çfl opa fcîptiira * m* flW* 4litts latte errp'r. iïfc » pro, mn vulg.

fjf Di RîRVM'NAT. LIB'. lit 1 ' 

Stanfque ïdcenteni : nec Idcerari, W>f, dotere. 

Nom pin morte mdlum K fl9mdfc-> morfuque feramm 

Trdédri : non inuenio qui non pidcerhum 

Jgnibus impoptum calidis torrefcere fldmmis: 

Autin é -melk ptum fuffdcdTh atque rigere 56^ 

Frigore, càminfummôgelidicubdt.aquorefmxi: 

Vrgerme fupernè obtrimmpondère terrât. 

* At idm non domm accipiet te Utd, neqm yxor- 

ÇptMmd3nec dukes occurrent ofcuU nati 

Pmripere, gT tacitdpeâus dukeSne tangent: . JïQJ 

€ Non potemfdêis florentibus ejfe mis 

Trxpdio : d mi fera miferè diunt, omnia admit 

Vnd dm infeftd tibi totpmmia Twfte. 

Jllud in bis rébus non addunt: née tibi eamm 

Idmdepderium rerumfuperinpdetvna* gijj 

Jjhtpdb.cni.jiwdedntdnimoi diëifque fequ4nmry 

DiffoludM dnimi mdgnofe angore, metuque: 

Tu quidem9 "W es leto fophus, pc eris dtui 

JQydfupertfo ctmêis priuatus doloribusœgris : 

At nos barrifico cinefâêum tepropè bujh $I0# 

InfdtidbiliterdefkbimuSy œternumque 

NuUa die$ nobis marorem èpè&ore démet 

Illud t'dh hocigitur qudmridum'fo quidptamari 

Tantopere, ad jbmnum p res redit, dtque quietemi 

Cur qmifqmm aterno pofsit tabefiert hBur 

abonde Nec radic&c. e ipftu. /vulg. diuidfr i m ferip. vitUdanib. 

vindicte, nos propiss ad vet.lib.f.etiam» fc vidic hilutti* 

,1 

3Hs 

m De hoc fepulturae génère Xenoph.v. lu»»». & de lapide farcephago 

Plin. îik j a. cap. 7. b Y idecur pot'ta hic exprimere przficarum vd- * " 

' ces. ita enim & hodie in Kifpanià feruat eas eânnive. c Hicvariatiiai 

eftmirificè 1 credo,obnumérosraripres. vide ind. verfus Diphiliof: 

v.î.q. fa$i fi.e. tuifquc.q. faâi ti forctibus. al. r>a« flprenti. elle culquani. 

alij aîirer.q pnefidium.vu.Ig.faais fl.e.tulfqw przfidium.Lamb. 

fadis tibi forribus e. tuifquc Prxfîdio. ego ex veftiglis ita reftitui. quid 

enim hic fibi vellet, tib l vide&'fup. tf.% d Ita hiè vulg.&inycù 

iQ^.mifcro>mifec.nQnmalè. #ub.

V 

LB III. LIVRE BI LVCRBCï? î|| 

çftant viuant, fe plaindre mort>& citant debout, fe 

fegatder gifant, ny fe condouloit d'eftre déchiré 

©u bruflé. Car fi c'eft vn mal dans la mort d'eftre 

broyé entre les dents des belles iauuages, le ne 

*' trouue point pourquoy il ne fera point aoûï amer, 

o0r foit d'eftre grillé dans les fiâmes, (bit d'eftte fuffoqoé 

dans le miel, ou d'eftre gelé par le froid, gl«fant 

fur le marbre d'yn tombeau, ou d'eftre acca-. 

blé fous le poids de la terre. 

Mais alors, à yoftre compte voftre famille ne «°^ c " 

vous receura point auec ioye. Voftre chère fera- • J'°" 

r 

r' • ii • - t . des comme, 

ny vos enfrans aimableç ne viendront point mmàitzz 

JIO, audeuantdeVous,& ne toucheront point voftre &yoîopcoeur 

par vue douceur fecrette : vous ne pourrez lc . 2 ^ c 1* 

eftre vtile à vous-melmes, ny aux voftres > "par vos Hlm^l 

grandes aâions. Le pauuret, dira-t-on , le pau-_fon£p£^ 

tiret, vn feul iour malheureux vous a enleué'i la uez. ' 

fois toutes les délices de la viclls n'ajoutent point 

f if. a cela ; mais aullî vous n'eftes point touché du deiîc 

de toutes ces choies. Que fi les hommes com- 

{ >re.nnent bien cecy en leur entendement, Sç que 

'effet fuiue leurs paroles \ qu'ils fe déliurent auflî 

4 vn grand foucy, & d'vne crainte inutile. Vous 

elles doncalïbupi dulbmmeil de la mort , vous 

le ferez encore aux ficelés fuiuans priué de l'amertume 

de toutes les douleurs. Mais pour nous 

?*®° autres3nous yerferos inceffàmment des larmes fut 

vos cendres,auprés de voftre fepulchre funefte, & 

nul iour n'arrachera de noftre lèin, noftre éternel 

ennuy. I| faut donc demander à cet homme., 

quel grand mal y a-t-il, Ci la mort n'eft rien qu vn 

retour au fommeil & au repos., & comment on fe 

'$iy peut dellèicher comme on a fait par vn deuil eter- 

' tcrneL Plufieurs font cela mefmc^ quand ils font

ïjtf La AI. Lxvai oï Lvcnie»? 

à table, & qu'ils tiennent le verre à la main en fe 

cooronnant le front De forte "qu'ils difent tout " 

de bon ; c'eft icy le fruit de la vie des panures mor- 

tels» lequel palîc en bien peu de temps, & ce qui 

arriue présentement, ne retournera iamais : comme 

fi ces gens-là dans leur mort deuenoiçnt fi mal- s>$o. 

'heureux » que la foif les dûft brufler, ou que le 

defir leur dûft demeurer de quelque chofe que ce 

fuit Car perfoùneen cet eftat ne fe cherche foymefme, 

& n'a plus de foin de fa propre vie, tandis 

• que FEfprit & le Corps font aflbupis dans le repos. 

Car nous n'empefebons point; que cet afloupifle- -9Sf2 

ment ne foit éternel, & nul defir de nous mefmcs • 

ne nous touche aucunement ; & toutesfois les 

'" ' Principes dont noftre Efprit cft compofé, ne font 

pas bien fort éloignez des mouuemens fenfitifs 

qui n'ont pas encore abandonné tout à fait nos 

membres, & font que l'homme endormy fe reueille 

luy-mefine. Or il faut croire que la mort 540* 

nous concerne encore moins que tout cela , fi 

quelque chofè peut eftre moindre que ce que nous 

voyons, qui 11'eft rien du tout. Car dans la mort, 

'{ il fe fait vne bien plus grande dilfipation de la 

: matière qu'au fommeil, êc iamais on n'en reuientF 

quand vne fois eft arriuée la froide cefiation de 

la vie. 

Profo- £ngn 9 £ la'Nature pouflbit brufqoement cette j+p 

U Nara- v0 *' x * & ^cllc ^ œ rc P roc be à quelqu'un de 

ie aux nous. O mortel, pourquoy es-tu fi facile à te perhommes 

mettre-dfcs regrets fi cuifans? Pourquoy te plains-* 

qui ont tu $c \z mort 3 & pourquoy pleures-tu ? Car fi la 

moui " vic P afKc c ' a cfté agréable, & fi tant de commodi- 9 S®] 

pour la tcs ^ c ' a ¥ * c nc ^ c ^" ont point écoulées, & vainefie. 

ment perdues, comme fi elles auoiçnt efté iettéçi . 

x

Di RcyivM NAT. LïI." III ïfâ 

M oc etiam fdciunt, vbi difmbuhe, tenentque. 

FocuUptpèhontines, & immbmnt omcotonis'l^ 

Ex dnimo >f dkdnt, breuis hic efifruêm homulUsi 

Jdmfum^ neqmpoftymquam remcatelkebitm 

ffO. Tdmqmm in motte mdli cumprimis fmc fit eorum , 

Jguodfins éxurdt miferos, aime dridd * mrredt: 

Aut dlia cuius defiderium infideat b ni: 

• Necfibi enim quifqudm tumfe$ vitdmque requirkp 

Câmpdritermens, (fr corpus fopitd quiefcmt: 

Wf. Nam licetsternumpernosfie effe foporem, 

Mêc defiderium mflri nos £ ddigit yllmn : 

Et tdmen hdud qudqudm noflros mne UU perdrmi 

Longe abfenfiferis primordid motibus errant : 

94°i rt 

Si minus effe potefi, qmm quod nihil effe ' 

JUdior enim turbd difieÛus materidï 

-Cûnfefdmr leto : nec quifqudm expefgims exftdtM 

- Frigidd quemfemel efl ymipdnfd fecutd. 

,?4f Benique fi Vûcemrerumndturd repente 

Mbtdt* (T hoc dlicui nofirum ficincrepetipfd:. 

Jjhnd tibi tdntopere eftmortdlis, quod nimis agris 

Luêibus indulges ? quid mortem congemis, aeflest 

' Ndmfi grdtd fuit tibi yitd dnteaÛd, priorque : 

jjo* -Et mn^mnkpemfumwngefidqmfimvm' 

m Vttlg. tottxt v. q. ferrât q.-tttfa. * Ita-o.-v.-fcrc. 'm q.ttmen m* 

ttiam benc. vide indic. e Ira v.l. in q.v. ïdigic. rette etiam. Maryll. êC 

•PÎg. aidgit. Lamk adfîcit.nimrs longé. Tyrncb.adlicic lUmu «frj

îj7 ï> E RikvM NAT. tïï. uig 

Vommodaperfluxerejdtqueingrdtaintenerê: . f f 

Cur non, ytplenm "Wfce tonmua, recedist 

kASqUo dnimoque capis fecuram finite quietem f 

S in ed qktzftuûns cumque es, periere profufa; 

Vitaque in & offtnfo cfi § cur amplim addefe quœrk, 9jfC 

Mtirfum quodpereatmali, &« ingratum occiddt omnef 

Mon potiès vitœfinonfdcû > atque Idbom? 

Nam tibipmierea quoa machiner, inueniamque 

' Jjhwd placeàt, nihil eft: eddemfuni ômhiafemper* 

Si îibi non annis corpus iam marcet^ anus $ià 

Vonfeéli tanguent j eadem tamenomnia refiant, 

Omma fiperges viuendo yincerefoc lai 

Atque etiam potiàs 3 fi numquam fis moriturm. . • 

• ®hàd h refpondemus, ni fi iufiam intendere litem 

Maturam, ç*r yeram verbis ekponere catdjfam f $£$ 

Aty qui obttum lamentetur mi fer amplius nqm\ 

•Monmerito inclametmags » & yoce increpet acri: 

Aufer ab hinc lacrumas € barde, gT compefce quereUs: 

'Crandior hic vero fiiam3 feniorque queratun 

Omma perfunétus yitaïprémia, d marces: #-^y 

Sed quiafemperaues, quod abefi : pmfmùa temnk: 

JmpêrfeÛa tibi eUpfa eft3 ingrataque yita, 

Et nec opinanti mors ad caput adfiitit antè, 

é Sico.v.re£tô. tfortrdpoiuleamus. vtfup. ioi.ri. s Iutiiv.: 

hoftris. in q. v. Baratte» Barttre» baratro. ex maia pronuntiationc. vr 

ex de librof delibero. ex nigro, nigero êcc. Barde, ftulce. vt modà. ftulte 

c|uiaem. f. etiam batathre. vid. ind. d f. leg. mxxei !

tl III, LÏVR1 BI LvcElci. ^ 137/ 

dans vn vafe percé ; pourquoy ne te retirestu 

point de la vie f comme du. feftin , citant 

» " iremply } 6c pourquoy, ô infenfé , ne prens-tu 

I . pas auec vne ame égale la feureté du repos ? Que 

jj: ; _ _ fi les chofes dont tu as joiiy font perics % fans 

;.- JPÎÎ* qu'elles ayent pu te contenter , & fi la vie te 

femble fafcheufe, pourquoy cherches-tu à h 

prolonger ? Eft-ce afin qu'elle periflè encore malheureulement', 

& qu'elle foit accueillie de toute 

ii ' forte de difgrace ? Ne te vaudroit-il^ pas bien 

miqjx acheuer tes iours Se tes peines > Il n'y a plus 

rien dont ie me puiflè auifer , ny que ie puiile in- 

. . ' uenter pour te plaire., toutes chofes font toufiours 

- tftf o' ' cs mc f racs - Si ton corps n'eft point encçre.char- 

>; •, ' ' *gé d'années , & fi tes membres ne font point encore 

languilfans » tu verras ncantmoins que 

toutes ces chofes demeurent toufiours les meûnes* 

quand en continuant de viure tu furmonterois 

la durée du plufieursfiecles, ou pluftdft mefmes fi 

tu ne dcuois iamais mourir. Que refpondtons- 

: • nous à cela , finon que la Nature intente vne 

-pgt aéèion iufte,& qu'elle eipofe par des paroles la 

vérité de fa- caufe . 3 ,011e fi quelqu'vn furchargé de 

- . miferefe lamente * n'eft-il pas digne que la meP 

I me Nature Je reprenne encore dauantage , ôc 

I ainfi- à l'égard de ce Vieillard qui bien qu« 

'• chargé dannées fe plaint neantmoins qu'elle le • 

\ tance d'vne voix menaçante } Eflùye tes larmes* 

'' JP70. ® homme infenfé , & cefTe tes doléances -, après 

auoir iouy de toutes les douceurs de la vie , 

.".• tu te deflèiches : mais pource que tu.fouhaites, 

j toufiours ce qui cft abfent, tu méprife le pre- 

• _ ' fent : ta vie s'eft écoulée d'vne courfe imparfaite 

,&fansagreéracnt, & la mort s'eft appro*

•-1 

ï$8 LE III. LîVRï »i Ltcliei : 

cfaée de ta tefto pour te foire périr à l'heure 

que tu y pcnfois le înoins ., auant que tu fufies 

âffbuuy des commodités de la vie» Main* Sffa 

tenant, quitte tout ce qui n'eft point déformais à 

toy , & permets franchement fans deshondref 

ta generofîté , que d'autres le poflèdent : auflî 

bien cft-ce vne 'neceflké, il n'y a point de doute 

que la Nature n'agifle de droit contre toy i qu'elle 

te reprenne iuftement, & qu'elle* te donne de 

la peine. LavieillcflèchaflSe eft contraintetou-» 

iïouifs de courir à la nouueauté.Vne chofè fe réparé 

neceflaircment par vne autre , & rien ne tombe 

entièrement dans fabyfme , ny dans le fombre 580J 

néant, La pofterité a befoin de la matière pour 

croiftre , & pour fe multiplier 3 laquelle ïteantmoins 

tefuiura , ayant accomply la durée dû 

ÛL vie. ' Ce qui eft i prefent & ce qui viendra, 

tombera également comme ce qui nous a précédé. 

Ainfi vne chofe ne manquera iamais de tirer (on 

origined'vneautre, & la vie neft point donnée 5>8f3 

en propre à perfonne du monde, mais à tous en 

• vfage feulement. 

Des pci- Regarde auflî corhthe l'éternelle durée du 

ncsmfcr- temps deuant que nous fuflsons nais, ne nous con- 

X* celles ceriie P oint ^ utouts ^ Nature nous la reptefènte 

ou endu- Gomme vn Miroir des fîecles qui viendront après 

xenr les noftre-mort. Nous apparoift-il quelque choie 

Médiats, d'horrible en cette longue fuite du tcmpspaflè ? Y 

voyons-nous quelque chofe d'affreux î N'cft-elle p9d^ 

pas plus feure oc plus, mnquillc que toute forte de 

îbmmeil } Et défait, toutes les choies que Pon a 

contées de l'Enfer, nous appartiennent feulement 

; • en cette vie. Ny le miferabk Tantakn'cft point 99$ 

effroyé, comme on dit, pai: -vue Qraiûïc vaine du

'Di A s* vu MîT. trt, lit" t-jl ' 

g^v* ^5^* /f wr > rfC pknuspofsis èfeêdere rerum i - 

5- )• Mune dliem tus tamen *Ute-omniâ mitte: 

. tMqm àmmoque^dgtdum.îsm diiis eoncedet tieceffe èfti 

lun^têpmmr^dgdtîuteinaiptînàUtque. - 

• Ceditmimnrmnnômtdtèixtrtàfd-yemftdi - , 

^ Semper, ^r e* rfto *6W tefdrdre mcejp ejh 

^80» NeètjuidqHdMin bstdàm^neetdrtàtd * dedimr'mél 

Mmetks Bpus efliVtcfefcantpofierdpKla * 

^ûmm'omnidîeyitdpetfmédfequentuK 

Mec è miMmerô dntêMcqmmtéciderêsCddenqmi . 

: Jic rfibrf ex «&> numqudm defîflet oririi 

£*fc Fltâque wwiciuio nulli dam, nmnibm vfuk 

Refyice item quàm nibil dd ms mte dMd vemftm ' - 

Temporis aterni ftterit > qmm -mfcimm, 4nrà 

"HôC igitwr fptctdum nobis natwrdfuturi 

TemporwexpQhinpûftmortem-demqréé.mfimm^ ' " . 

fc *0, #*»* fWrf ;&*' horribile apparettnum trifle videtut 

^mdqmmfûninmwnni fmrnQfemrimexftM}e 

AtmtedmmirmnqM£CBmqMAchtmntepmfm^ àcj 

• . fmmtdfmtejfe, inMtafuntùmnid mbt§» . . rf j ^ 0 $ 

Ntcmfmmpeniensmdgnummmîdërifdûm- • '. dueânr* 

59j.4 TMHIKS,yifm*efttmfdfotmànemrptnsï . " ... *?.rit* 

" : " effc* 

« Y.q.Hecidie; l§icir. nofttf, ôptîaà. Mtrûii. tyiam fct.l'lif.-^ 

quam tune» in atq.v. quam aime, in ai quam tu.«mnia malè. Ûmn 

mmxn^mttffs^ c le a ©.r.MaoïlJ. «cûi* «ç le* Y»lg. maté, . ;;%

m Dt lU-SSi NAT. lin; nv 

êdmégumviHdiuâm metus vrgttirunis 

Marul^çûetimm, quemamf4eferatfo^ 

M.c, FotfàmtwCcmunmrpeâoreaHidaium 

^P^^tem^pojfentrepeHreprofeho^^ 

^wibetimmaniproieaitcorporbexfteti ** 

' 

,0

tï lit •trv.iiï 5k LV^èB ci: ' Ïj3 

^tand rocher qui pend en l'air fur fa tefte. Mai£ 

rc'eftbien plulioft la crainte que les Mortels conjçoiucnt 

vainement des Dieux , qui,les inquiète 

durant cette vie: & ils appréhendent tous les ac~ 

cidens' funefteS que-la fortune apporte. Ny les 

oyfeaux ne vçlent point fut Titye étendu fur Ici 

ÎO€% bords d'Acherontny* pour en dire la vérité, ils rie 

pourraient inceflamment trouner quelque chofe 

a ronger dans fa grande poitrine j quelque vafte 

qu'elle fuft: & quand fori corps demefuré , de fèi 

•membres diffus, n'occuperoit pas feulement neuf 

arpents déterre 9 mais fa terre toute entière ; il 

ne feiroitpas capable de fouffrir vne douleur eter» 

IoSf nelle;&. de fa-proprefubftancè, ikluy, feroit.irxvpoflîblede 

fournir toufioursde1 allaient. Maii 

celuy-là eli noftre Titye ^qut les oyfeaui deuorent, 

quand il eft tranfi d'amour * & qui'il cflt 

rongé par des fducis cùifans, ou par l'ardeur vehetnente 

' de • quelqu'autre paflïon. Nous voyons 

imo celuy-là eftre auflî noftre Sifyphe; qui semprefle 

dç demander au peuple l'honneur des faifeeaux 

& des haches feùeres, & qui toufiours s'en retdurne 

mélancolique d'auoir elle refufé : car dahanner 

après la pbùrluitte d'vn vain Empire qu'en n'obtient 

iathais, & d'en fouffrir cbntinuelleihent vnc 

' fa* çxtréme peine i c eft proprement i f efforcer en vaîii 

- de.porter vn grand cocher fur vne montagne malaifée 

» d 9 oi\ il roule du fommet en bas , & tombe 

dans la plaine'd'vnë .chute précipitée^ Enfin, 

, donner toufiours à vne Nature ingrate , & la com^ 

bler de biens j fans iamais l'aflbuuir , ce qui noui 

arriuedans la fuitte des années, quand elles retour-* 

toio ncnt ^ ^ oullcnt > ^ qu'elles nous apportent Jcurî 

fruits & leurs beautez diuerfes , fans que iamai$ 

/• 

" ":"" "" "• "" " - Si ; '""

ï4o LE lit Livutm Lvckiefc 

nousÇoyottstzSkûtz des biens de la vie ; Cela', fi 

ie ne me trôpe, eft ce que Ton dit de ces filles dans 

vn âge floriflant, qui vcrfcnt de l'eau en des 

•vaifleaux percez qu'elles ne fçautoient emplir 

' • quelque foin qu'elles en prennent. Au refte le Cerbère, 

les Furies, & le Tartare indigent de clarté, zoij - 

qui de fa gorge • âffreufe , poulie vne ardeur 

excellîue , ne furent iamais que dans l'imagî- 

; " nation, & ne peuuent eftre aflèutcment. Mais la 

crainte des peines que 1-on v a méritées dans la 

vie, pour les mauuaifes aâiotas , feft vn notable 

• chaftimcnt des crimes, vne précipitation horrible Ia î^ 

de quelque haut rocher>des fouets, des bourreaux* ' 

des tortures,de la poix* des lames de . feu, des tor- 

% ches, toutes choies quibien qu'elles foient abfentes, 

la confeience coupable, ne laifïè pas d'en élire 

tourmentée, & brufle dVn feu deuorant » fins ap- . _ 

percevoir de terme à fc$ miferes, ny voir quelle IO Jf3 

fin fera donnée• à fes peines,.qu'elle appréhende 

tnefme qui s'augmentent dans la mort. • Dont il 

arriue enfin que la vie des Sots cft rendue va 

véritable Enfer. 

Confo. j u p0urî:j|s dire auflS auec vérité à toy-ttiefme? 

UmmT ° In Juftef le bon Ancus ne jouit plus de la la- 

• " * micre, bien qu'en plulîcurs chofes,/! fiift beau-X04ç| 

coup meilleur que tu n'es pas. Depuis hiy', vu 

grand nombre d'autres Roys & de perfonnages 

célèbres qui ont exercé la foiueraine puiflanc* 

H entre les grandes Nations, font tombez dans fa 

fepulchre. Celuy qui fe fit autresfois vn chemin • ' 

fcr la grande Mer, pour donner paflage à toutes 

fes Légions s qui enfeigna de fouler aux pieds les iô2i 

•byfmes falez , & qui marchant furies eaux, 

gneljprifa les murmures de l'Htllcfpont ,.a elle prjy

. DE RBRVM if AT. IcfiT III ' Ï4* 

Nec umen explemuryitdï fruÛibusymqmm: 

Hoc, >t opinoTy id eft9 ^MoflorêntepmeBm 

Jjïupdmemordntldticem pertufumeongereum yas\ 

Jjhiodpdmen expkri nuïïd rdtione potefttm 

loiy (Terberus gr Furkc iamVero> ç*r lucis egemts 

Tartdrus horriferos eruÛans fducibus œftm, 

s Mac nequefunt vfqudm,neque poffunt ejfepmftBil 

Sed metus in yitd_ pœndrtmpro-mdlefdiiis 

JEft infignibus infîgnis3fcelerifqMe *lueU 

I030 Cdrcer> er horribéhs defaxe idétu € deorfuml 

Ferberd) cdmifices robur, pix9 hmind, teda : 

JÇtidctdmen etfdbfunt : dtmemfibiconfcidfdâi^ 

Pntmetuens, ddkibetfîimMhs, 'mrrétquefldgdhsi '%. 

Nec yidet intered, qui terminus ejjemdlorum 

l°3ï Pofsit, nec qua ptpmndtum deniquefnis:: 

• Atqueeddemmeiuitmdgishdcnein mortegrduefëJnti 

HincAcherufid fit ftuliomm déniée yita. 

HQC etidtn9 tibi mît interdum dicerepofsis: 

Lumind e fs omlis emm bonus Anai reliquat} " • • 

.940 ^^fmebùrmuhis^dm mfuitmpmbe^rébus^ 

Inde dlij mulû reges% mmmque patentes' / 

Occedemnt3 mégnis quigentibus imperitdruniï 

lïïe quôque ipfe, yiam qui qmndamper tmre magnum 

• Strduit, iterque dédit legonibns ire per-dltum, 

lf4f Ac pedibus fdifds dêcuitffuperire ldcmds9 

Et cûnienffît, t eqfêis mfultms^ mmmumpûnti:- 

m Qui. h Ita ïeg. vide Sndicem. fo q.y. nupiçla. vel vt in al. numçiï^ 

€ Ita nos. Lamb.es Lquodam» In qyo eratadeorurfbfeçits deprfum. ftçpçrïpro 

f.vf jg*. u.&c. d Ita v.l. & vulg. • t Ita o. v. fctiam noftri. 

Maruiius hoc deformarat: in, fie quod & alibi aççidit. /-Ita vJ.in al. 

î foperâre. g Sic lib.o. non igitur admirto 9 aqyis, Lamb. Virg. Culiçe; 

JÏ0» tfcllefpoiuus yedibes jniliatus etjuoïum.q.I.contiiiit equàs. 

4 M ."' ' S ii|

14* DE 'RERYM NATI LIB.' 1112 

Lumine ddempto dnimam moribundo corpore fudit 

Scipiddes bellifukncn, Cdrthdginis horror, 

Ojfic dédit terra proinde dcfdm.ul infumus effet. 

Aide repermres doârindrum.dtque lepo mm: lOfG| 

Aide Helicowddumcomitesxquotum ynus Homerus 

SceptrdpotitHS) eddem dliisfopitus quiète eft> 

Denique JXemtKrittimpoflqudmmdturd yetuflds 

Admonuhy * memores motus languefcère mentist 

Sfàntefud letot cdput obuius obtutitipfe* 

Jpfe Epimrns obît 

ipçç 

h decurfo lumne y ita, 

. Jjhi ç-enus humdnum ingénia fuperduit, gr omnif 

* Fr&jbrinxit flettds. exomisytiathereus foL 

Tu veto dubiubis^ gr indigndbere obires 

Mortud cui ym eftpropè idm yiuo, dtque yidentif 

10 $q, 

Jjjhti fomnopArtem mdiorem contées aui ? 

Et yigildnsfkrris, net fomnid c'ernere cejps2 

Sollicitamquegms cdffkformuHê mentem ?• 

Mec repente pûtes, quidpt tibifape mdlij càm 

Ebriusyrgerismuttis mifirvnaiquecuris, 1°6$ 

Atque d. dnimi incerto fluimns errore ydgd^s ?> 

Si poffent hommes, proinde açfcntire yi'denmr 

Pondus ineffz dnima, quodjîgrduitdtefdrigefy 

Et qutbus idfidt cdups *cognofhere, fT ynde 

TdntdMdli tdmqudm moles inpefhre conflit: Û>7& 

JÇEdudita vitdm agerénti yt nunc plemmque yidemus* 

s Ita ft.Lopttaid. memores motus mençis» ii eft» mentem* 5ic & inf. 

jy 1.6 peftime Lamb.niemoftem.' mentis motos ¥©cat membres poeta;' 

(îorporis, fenfifcros. b vide ft1p.94.15. e Itâ in v.l. in q.v.ieftnnxit>vt 

Âctopud Luétac. ièd hac in m ûepc variatum eft.fup. 16.14. maîè etiani 

hicvulg. iacerpunétum eft. d Ita yulg. & y.«|. aaimo.malâ» e lu c* 

y.^. leg.yuîg.çioqycnofccrç* • •' ' •

9 LE III. LIVRB il. LVC.RI.CI; ^£x 

te: de là lumière, & la mort a fepaté fon ame de 

ion corps. Scipion , ce foudre de Ja guerre ,& 

l'horreur de Ja-fiere Carthage.a lailTéfts os. à la 

.tciw,coiimioIcinoindrcdc$homines.Adioùftes* 

|o,0, ylcslimçntcms des. Sciences 6ç,dc$ Grâces;n'y 

pbmets point les Amis des Mufes ; defqueis le 

frmce quieft Homère, eft enfeuely parmy vne 

infinité d'hommes f dans lVdTôupiflcment cl va" • 

mefine repos.- Democrite, qui après vne longue 

vieilleffe ,• qui Fauertit quefon cfprit auffî bien 

que &-mémoire , ne feroient plus qua languir, 

fdfj. prefenta librement fa tefte à la mort. Epicure 

tnefme » de qui l'efptit fut aà deffus de tout le 

genre humain ,8c qui obfcurçit la lumière des 

autres Philofophes , comme vn Soleil leuant fait 

^ .difpatoiftre la (plendeur des Eftoiles, acheoa ainfi 

^ ° Ja brillante courfe de fa vie. Et toy , à qui cftant 

-viuant,Ia vie eft prefque morte Atu douteras de 

mourir ? Et tu en'feras indigné , quoy que tu 

confumes dans le fommeil la plus grande partie 

de ton âge,. &«que tu ronfles mefme en- baillant 

tout cueille } que tu ne celfes point d'auoir des 

fonges, » que ton ame eft toufio,urs inquiétée par 

-vne vtine apprehenfîon , que tu ne fçaurois 

. »^5^;connoiftre ton mai,. quand pour eftre étourdjç 

dans femifore,tues preffé.de tous coftez par vne 

infinité de foucis , & que ta extrauagues. par les 

.erreurs flotantçs qui deçoiuent ton efpric 

irrefolu 3 

l 

Ï07 Si les hommes pouuoient auffi bien connoiftre Les 

*-7®Jcs caufes des inquiétudes & des'en.nuis de*leurs hcïm mcs 

âmes, comme ils en fentent le poids s ils ne mené,- jg norent 

raient pas vne vie telle ,que pour l'ordinaire nous |c ^ 

Ja Y-ojron; ^four^huy. .De forte que chacun maladie 

S. iiij

le cfefeut igaote ce qu'il veut , & cherche toufiours àcfwttî 

fliftcfle. gçr j e place> comtBe; fi par ce- moyen, il pouuoit 

le deftharger de fou fardeau. Celuy-là s'ennuyant 

de demeurer à la maifon-, fort .bien-louuent de 

fc% grands Palais, & foudain il y retourne, voyant f °7î§ 

qu'il n'y a rien de meilleur pour luy plaire dehors • 

que dedans. Celùy-cy.. poufle les(cheuaux aoec 

précipitation vers fa métairie, -comme s'il vouloit 

porter du {ecours: aux toiéb defamaifon • embrantafez: 

& dés le. moment qu'il a touché le fued 

de fa grange, itfouhaite autre choie, Se voudroit 

eft-re autre part ,ou il fe retire pour dormit, eftant ip84 

appefanty par le fommeil, & cherche des lieux diuertiflâns 

pour luy faire perdre le fouuenir de 

tout ce qui eft fafcheax, ou méfiées* il fe haftedesja 

de retourner à la ville &- de reuofc (on logis.' 

JUnfî chacun fe fuit foy-mefme J mais comme il 

ne peut fe fuir, il hefite contre fon gré, &.fe tourroente,pource,qu'eftant(malade, 

il ne fçait point la 

caufe de fou mal, que ïïchacurt fe pouuoit biê voir, xoSf 

après auoit quitté le foucy de toute autre affaire, 

il s'eltudieroit premièrement à connoiftre la Nature 

des chofes, parce-que l'on eft en peine , non 

' deï eftat d'vne heure feulement, mais .du temp« 

iiifiny f dans lequel toute h durée .;qui .refte aux- ' 

mortels après la mort, fe doit paffer.. 

• Eofia, quel fi grand,& pernicieux défît de la 109a 

vie nous a contrains de trembler fi fort dans les 

périls douteux ?.La fin de la vie eft certaine aux 

Mortels, & il n'eft pas poffible' d'éuiter-la mort-, 

que nous deuons lubir. Nous allons roulant,& • : 

nous famines toufiours dans le mefmetrain, & la 

*rie ne nous fournit plus aucune nouuelle forte de I0 ^f 

plaifir. Mus quand nous n'auons pas ce que nout 

:

Di Ri RVM NAT. Xï». HE tj» 

^mifèiquifqm^tlit^nefiire.&ftdnnfmpef» 

Comrmtdre locum, qudfiémus deponert pofsit 

Exit fitpiforés mdgnis ex adib^s ilk3 

ï 07 * >EJfe dômi quempertofum 9 fl, fubhoque munit} 

Jçùpp* fofb nihik meUns qmfentidt efft. 

Currit agens mmms sd yilLmpmcipitdntef, 

Auxilium îeêis qudft ferre dtdentibm inftmsi 

Ofcitdt extempla tetigitcutm limina viB^ 

*** 'JuêébiimfQmmmgrdttk, dtqm obtenu quant} 

Am eddm propemm yrbem petit; dtqne rmifif. 

Hoc fe quifqme modofugit : « at, qmm fcilket, ytpf, 

' " EfuêbdudpQtiseîngrmsharet^Çj* dngit9 

. Pmptered, morbi quid cdujfam non tenet dtfer : 

*o8f j£2P*benèfivïde4t, idm rébus quifque reMh 

Ndturdmprifkmnftudedt€ûgnofceriremm9 

Temporis étt&mi qumidm, non ynius hor* 9 

Ambigmrfidtm* in qmfitmortdUbusomnis 

vtîtdspofl monem, fia refka cumque, * wunendél 

1050 Dtnique tdnmpere in dubiis trepiddre periclis 

^m mdld nos fubigk yfaB 'tanta cupido? 

€ Cette equidém finis yita mortdlibm ddjkt9 

Mec d demuri letton pote quin obedmusn f ' - 

Pmtered yerfamur ibidem, dtqm infumus yfque : 

lop j Nêc mm yiuendo pwcuditur y-Ud yoluptds. 

Sed dmdbeftsqtmddttemusJdexfMpêrdre- yidnuf- 

s Ita ex v. noffr.refiitui.Ui q.v. ad quem.ad pro aftqua In fê fîepe va« 

riatum eft Marull. & vuig quod. b vulg. ma*endo. s Sic m vct. U 

q,vulg.al. Certaeqmdem isq.Certè qoidem. d Ica interpung.' letum 

obiredizit. &inf.lib.5. « In q. 1. delibrare quod êc probaE isfcnb. m 

€j.dç!ibaâïe. oinnla mcndosè. vidç indiç.

iïfi tif* RE'RVM 'J$AT. LII. nu 

Ceterdipojtdliud, cùm contigkillud3 dutmm\ 

Et fins aqtm tenet, yitdïfemperhidntis: 

foflerdque in dubio eft3 formndm qudm ychdtdttM» 

J*hùdve'ferdtnobiscdfus3quïyeexitusinfk-L - 'Hjfâ 

Mec prorfum yitam ducenio, demimus hilum - r 

Tempore de mords, nec * deUbdre ydlemm ; 

Jguo minus ejfe ditipofsimus morte peremptii 

Proinde licet quoïyis viuendo condere pecU, 

'.Morsdtèrnd tdmen nihilo minus iïïd manebiti %îoj 

Mec minus iUe Su idm non erit, ex hodiérno 

Lumine quifimm yitdïfecit, gr ilK 

Jdenfibus^ atqne émis qui multis occidit dMe* 

s in q. 1. deîibrare qmd '&probaf Lamb. in q. dçlibtgare. emm 

incadosc. vide Adic.

tï Ht LÏVHB DX tvCRlcï! 141 

fbuhaftons, il nous femble que c'eft vue chofê qui 

excelle fur toutes celles que nous auons: & quand 

nousauqnscelle-là, nousçn fouhaitons vneautre 

incontinent après, Vne femf de Ja vie tourmente 

touiîours également ceux qui-en-font auides f 8c 

l'QO-on eft en doute quelle fortune amenera-l'âge fuiuaot, 

ce que le hazard nous apportera, & quefle 

lin nous doit arriuer. En continuant de viure » 

nous ne diminuons rien du temps de noftre mort» 

& nous ne fçauriqns rien auancer pour eftre motfls 

morts pourtoefîquts quand nous le femmes. %œ 

£oi$ , c'eft pQurquoy bien qu'il vous fiift p&mk 

de viure autant de fieclcs que vous voudriez^ ert* 

ce que la mort qui ces fiecles fuiurok n'en (doit 

hoc. p as moins éternelle. Et ceiuy de qui ce io.ur (croie 

le dernier de fa vie , ne feroit pas moins * longtemps 

éloigné de h lumière, que celuy qui feroit 

mort pluiîeurs anâées; & pfaificurs ficela aupvauant.

ARGVMENT 

DV QVATRIESME LIVRE 

DE ^VCRECE. 

E Poète émue su fejmr des Mufes pat 

des routes inaccefsibks» ' i 

De toutes les chofes créées il fort de cer~ 

Mines limages. || 

Les Images font $Vm nature tres*Jéliéez 

x«p. 

Outre ces Images qui fortent des chôfes, il y en à Sdu~ 

très qui d* elles-mefmes fe forment dans tdir* • 117 

Elles fe meuuent tres-promptement. 14} 

Lacdufedelsveuë eftddns les Imdges : fir d?autant 

plus quvne chofe eftobfente 9 d? autant plus la Voyos* 

nous par les Images, gP pourquoy cela je fait. 2 30 

Des Images diuerfes qui fe représentent dans les Mi~ 

roirs,gr des chôfes lui famés qui bleffent les yéux.169 

Pourquoy fi nous fommes dans tobfcuritê, nous voyons 

celles qui font dans la lumière % ç$* mie delà lumière 

'nous nepouuSs voir celles qui font das tobfcurité.^j 

Des Tours quarrées quiparoiffent rondes. 3 j$ 

De t ombre elfe hommes £r des autres chofes quife 

meuuent 3^4 

Les feus fênt véritables Ç? certains, gT leurfaujfetene 

Vient que de l opinion, 580 

Des Neutres, des Efloilesydes Montdgnes, çjr deplt**. 

fieurç autres chofes ^mreprefentçnt différemment les

,..._. _ . . _ m 

H)à Ëamfs cr des Juirèns qui pdmljfenï rompus. 

dans teau\ • • • ' 4^ 

Dipwte Contre ks Académiciens qui mdinttmkm que 

'Ton nepotntoit rimfcauoir, gr ftt les fins fini tourna 

peurs. . . 470 

De tome ^dek teix fit eft corporelle* jij 

Des Images de la yoixf & de techo. ^g^ 

^m k yeuë ne peut meindre, oAUvoixpeutpenetrtr. 

19* 

Dugouft,0*.delafimeun . éi£ 

Ponrquoy yne. mefme yUtnde efi douce aux vns, (*r 

amere aux autres. '* ^34 

De todorat & des odeurs, & pourqmy il y eus êa~ 

greabks gr defafcbeufis. ! 674. 

Du monument de tefjfrit % er pourquey fans î émotion 

- des ImagesÛ'ne peut rien penfir* • 723' 

Pourqucy mus penfinsaufsi^mfi tout ce quemmvou- 

'•. Ions. 780 

Lesyewe* U langue* lesaureilles^ Us.dMtres membres* 

font pluflofi nais que leur y fige. 811 

Les confis, de la faim & de lafiif* 8 f6 

Delà faculté de marcher^ tjf 

Dmfimneil9 er comment il fi fait* poç 

Comment tameeft. en partie cbafsée dehors, gr tnparûe 

retenue dans le corps.. $27 

Dtsfinges.. / 5Î0 

Des imaginations amoweufis,'0>despkifirs de tarnu** 

. chmeni, • ' 1*14 

'Il fautfuirf amour des chofis desbomefles â ^rompre 

fis tiens. . w m\£ 

les Amans meugles tUminuënt toujbur* ks hnperfim 

Ûions des femmes qu'ils aiment* IIJO 

Ce fui fait que les enfam refanbkm mx pmsouaux 

• -. mères. . • " - liai -

%4è . - ... . • . .. • , 

Mdifom de Lfleritite & de h fécondité! ïiïf 

Comme on doit y fer defes flaijîrs en tiifijeti iî j S 

tlBER IV;, ' '• 

Proœmiûm. . _ IrcrC i 

De iîmulacris, (eu imâginibttâ JJ 

Simulacra quàra fint minuta. 108 

Quemâdmodum gignantur fîmulacta; i 43 

De cclcri fitnuïacroruiii môtii. tfS 

Devifu. , i}6 

Vitra fpeculum cur videatut imàgb. 26> 

Cur dextta qux funt in fpeculis videantUr Ixua ; & 

; contra. . ^ *9* 

Ex tenebris, quà funt in iucc vïdetl 337 

De quibufdam vifus captionibus. 7fi 

JDcturribus. 3îî 

De vmbra bominûm i & aliorum mobilium.- 

• 364 , 

Scn'fus eflè certos ac veros, eotuni fallacias nafcï 

• ab animi opinatu. 3ô 

Denaui * ftellis, mdntibus , Se aliis quibufdam.. 

.-587 - ... 

De temorum obliquitate in aquis. ^ 4)9 

In Âcadcmicos,qui aiunt nihil fîSn pofla 470 

Hadenusde vifû,nuncde aliisfcniibus. - 523. 

DeAuditu. _ " . î 1 ! 

CorporeamefTevocem. t ^ fi? 

De vocis imaginibus, & écho; j*£ 

Qoa vifus tranet>voccm non tranerc; f$tf 

Defapore. . ? ^ 

QuarealiaaUi-s contraria fm* . *£4 : 

Dcodore, " • ' g ^ê

_. . __.' _ ut 

Pc âniihi môtu i hihilqiié fine motù Imaginum 

cogkari pofle. 7i| 

Quarc quod libuerit, ftatim cogitemus. f$® 

Prius dculos, linguam, aurcs» reliqua mcmbra eflè 

nata, quàm eorum vfum. Sir 

De cauffi famis & fîtis. 8; i 

De motu meinbroruni,hoc eft , de ambulando*. 

De fomno quemadmodum fiât. " 90c 

Cur anima partim foras cici, partim in altum 

fubici,permembradifpergipo0ît. .; 527 

De fomnis. • . ... S?ô 

De rébus VenereiSj & feminis profufione fpon-r 

tanea. • 1014 

ÎPrxclara admonitib de amorci iojtf 

De lîmilitadine parentum.. 1104 

De ratione fterilitatis & 'feuendîtâtû ac conceptioaisé 

" 1x28 

De modis Ytendi rébus Veneteis.. n\4t

T. LVCRETII 

C A R I j 

JDE RERVM NATVRA] 

LIBER' QVARTVS* 

VIA Pieridum perdgm tocs, nuBm 

dntè 

Trmfohduudt intégras dccederêfontek^ 

Atme hmrire$ iuuatfie nouos decerpen 

florès, 

Jnpffiemque meo cdpinpeten inde cotûmM, 

yhdeùtiHfnulbveUrinttempord Mufe, 

Frimant quod mdgnk doceo de rebrn, 0* *W 

MelBgiwmm 'dnimum nodk * exfobterepergpi 

' Demde, quod obfcurd de re tdm htciddpdnge 

Cdrmind, mufeo contipgens cunÛa k lepore» 

Id qtmqm enim nonab nulh rdtione mdetur: jr^ 

Ndm yekti9 pmru dbfmtbid tetrd medenies " 

' Cumdérecùmntur, prias ords pocuhcirmm 

Contingent mellis-duki, flduoque liqmre9 

Vtpuemmm dttds impr§uidd ludificetar 

Zdbmrum tenus : intertd perpotet dmamm 

Abpmblj Udcem, decêptafie non cdpidtari 

i Vyefup.jije. flifiofÇf , 

I.VCRECE 

û

LVCRECE 

t>ELANATVRË 

DES CHOSES. 

. LIVRE QJATRIESME. 

¥ feË^j-SJBk me ptooiçne dans Vn fejoiir des GrinàlS 

. Mufes où nul cfiemin .rie conduit, & J??*?*^ 

I qui iulqttes à prêtent ti'aefté frequen- tc ^ ICU ^ 

jtéde perfdrine» Il mé plàift d'âpprocher 

de leurs fontaines qui font tou- . 

tci pures, &d*y boire à letif fource.il me plaift d'y '** 

, cueillir des fleurs nouuelles, & d'en façonner pour ' 

|. ràa tefte vne illullre couronne-j dont les diuines 

Sœurs- n'ont iâmaii Orné le ftdnt de pas vu feul des 

. Mortels; J?remierementîpotsrcë que ie donne de^ 

fenfeigoemeni intpottans touchant lés grandes ' 

fcjhofes, & ie.me prdpofe de dèftacher les jdgtiti 

des liens étroits de la Fuperïtition; i Secondement 

pource qtie ie fais des fers écktàns fur vue matière 

obfciire* parlât de toutes chofesauec les grâces de* 

* & • ' Mufes,& il he tod feirtble pas que ie l'ajre entreprit 

fans raifon.. Car, tout ainii qu'aux petits enfansj 

quand les Médecins leur veulent donner de l*abfinthe 

àmcrt§ili coùureht tout autour les bcjrds dé 

la coupe de la douce liquetit: du rilièl i afin quo 

l'âge indiferet (bit deceu par lés lèvres , & «|ii s ii 

ij• anale cependant la potion amere de l'abfintkc 14ë 

T

Î48 LE IV. LIVRE DILVCRECïI 

forte qu eftant deceu, il n'cft point trompe:M 

contraire? par cette inuention, eftant foulage de' 

fon mal,it fe porte beaucoup nlieux. Ainfî maintenant 

, pource que ce fuiet fetnble d'ordinaire vn 

peu trifte à plusieurs qui n'en ont pas oîïy parler, w * 

& que le vulgaire en amefmes de l'auerlion * i ay 

bien voulu vous en expliquer mon fentiment en 

vers qui coulent dVne veine charmante , & la 

rendre fupportable parla douceuir'du miel des 

Mutes, pour voir fi dauantureen cette manière* 

io pourrois- atrefter voftrc efprit par ma Poëfie, iÇ? 

tandis que vous regardez la Nature ornée de tou-. 

tes fes beautez , & que vous connoiflèz tout .\ 

l'auantage qui en reuient. Mais pource que i ay 

enfeigné. quels font les Principes de toutes les 

chofes , de combien ils font différais en leurs for- • 

mes diuçrfes $ voltigeans de leur bon gré par l'agitation 

d'vn mouuement éternel , & pair quel 

moyen toutes chofes en peuuent tirer leur origi- 'J0>. 

ne, que iej?ous ai fait voir .en fuite ce que c'eft 

que h : Nature dei'amc , comment elle eft jointe' 

auec le corps, & de quelle forte eftant feparée, elle 

De ton-retourne en^fes Principes. Maintenant l'entretes 

les prendray de vous parler d f vn r fujet,quiatantde 

C ^°? S -f r *P ort * ces chofes, fçauoir eft. qu'il y a dans la 

Cbrt de Nature ce que nous appelions les Images. des chocercaines 

^ cs > lefquelles voltigent çà& làparmy l'air, com- ffi . 

images, me de petites membranes tirées delà fuperficie des. 

corps. Elles nous donnentmefines.de l'cffroy" 

quand'elles fe prefentent deuant nous ,.eftant ' 

eucillez,'auffi bien que'durant le fommeil ,• lors 

que nous voyons des figures merueilleufes & des" 

images des Trépaflèz, qui nous réueillent fou- 40J 

ucfnt auec horreur , & nous font reùenir de Fat •

êdpotiustaU'fadorecreatayalefcat ' 4? 

Tnfrorefe, guenon efltr^lata étriqué Ut - . 

Carminé Pierto rationm exponére noflram 

Ettquafimufeo dulci comïngere méfie : 

Si-tibiforteanimùmtait ratbnetenere 

' 

%W"i"»oJhùpofem,rd«m>perfpiçifomnm 

if. Naturam remm, *c < p^fenti, ytitiutem 

^quomàmdoç^cunaarutnexordiàrerum 

^taftnt.^qukmyamdiflantiaformii 

_ . 

* ponte fuayolitentœternopemtamotu- - 

^ ôqittnodopofnntres exhh qu^creath 

|0w AtqueanimimQnUmdocHiMtura quid effet •' 

EtqutbHsèrebMscùrkiiorporeiomptayiJret* 

êmododifhâreâireHnàrdiàpriml- 

• "» 

^ -4W, e/e, *4

^Mffugere, dut ymbm inter yims ydimei 

M (m dliqm'i nofiripofl mortempôjji relinqui, 

Cum corpmfimkL 'àtque énimi mmtd perempu 

-> Jn [MA dtfcejfum * dedetum priôrdidfê^que. 4#> 

Dko igitur remm h èffgids, tmulfque figurd? 

AfmierdbrebuspiMmo.de 'cortice mmm: 

J>>udtquafidmembrdtid*itelconexMominitdnddefl: . 

JjhihiJfytdmï dcf&rmdmfîmilemgentems imdgo, 

CmufcumquecketdeempôfefiifdVdgdrii ^ jo* 

JdUcetbiacqtêdmuisheaeticogmfcmmrdel • 

PrincipÏQ* fiQuum miâiintin. rébus dpertis 

Corpora res muln ypdrûm Mffufdfoluti, 

Mobordceuf^mummittunif igmfque Vdparemt 

• £tpdrtiM£mtextemgiSs€®âdenfdqMe9yt@liM ffU 

Cum e veteris ponunt-tunkds tfldie cfedd* ; 

Etyituli cum membrdnds de corportfimma- 

Mdfcentes rmttuMî & te» € àm JubtkaferpertS 

JExùitinfpinis yeftemimm fîepeyidemus 

Jllorum fpoliis vêpres yoMumbm dUÛds* fa 

. H*c qmnidmfuntj ternis f Moque débet imago 

jlb rébus mtèifumm® de corpore edrum: 

M dm s curilk cddsm maris, db rebufqùe receddnt, 

• ^f/ m q%* tenuidfmt, foftmdi eft nulk poteftéf* 

fmferùm càmfmt infummis corpom rébus g* 

Mulm rnimad, idci qMttpQfsimordim « codent* 

ê -lta eonieftuta duftiH emendaui. in al.dederint.itaêclnt 15S. if. 

è Ira I.v. vulg. effigies, e Sic u.v.fere. vulg. corpore. d Ita icripir 

« Nooio» Cortex, in Ub. membranx. e ïtretcs s & ka etiam inf. 27J. 

18. /Ita in v. n©fk.& al. v»ex vno c#d. Lamb. faiCeendi, ïulg. ofteadit, 

g rcrum.

LE- IV. LivRi DE LVCRSCI. i\p 

feopilïcment où nous languiflions. Gela noos * „ 

cmpcfchera de pedfêr que les Ames teuicnnent I / 

des Enfers, ou qu'il y ait des ombres qui Voltigent \ 

parmy les viuans t ny que de noos autres, il puifle.' 

demeurer quelque phote après noftre mort, quancf' 

le Corps detroit, & la Nature de l'Ame extermi-' 

4f- née , retournent aux Principes dont Hi eftoicnf • 

venus. - 

le dis donc que des Images & des .figures déliées* 

(brtent de la fdperôcie des corps, lefquelles fc peuuent 

appellet membranes , -ou écorces légères* 

pourçe qu elles portent Tapparçliçe & la forme 

jo. icmblâble de ce dont l'Image fe répand hors du 

corps. Ce qui fera reconnu facilement par lé plul 

imbécile Efprit. Premièrement, poutee qu'il y 4bien 

des chofes qui enuoyent vifiblement descorps 

feparez de leur malle , en - partie d'éttche* 

comme le bois qui pouffe la fumée , & le feu 'quî 

îf- cnuoye la chaleur, en partie plus tifliis Se vni% 

comme il arriue en Efté quand les Cigales quittent 

, leur vieille peau r6c comme nous voyons que le* 

veaux naUfias pouffent certaines membranes de 

la fopeificie de leurs corps, ou eèmme le Serpent, • 

quand en fe gliiant parmy les êfpfncs , il fe de-' 

'Uo. poiiiile de fi robe ( car nous voyons bien fouuent 

les Buillons enrichis de leurs dépouilles voltir 

géantes. ) Or dautant que toutes ces chofes-ià le 

font, if faut âuffi qû'vne tendre image foit en*noyée 

de la fuperfleie des corps ; car on ne fçauroie 

alléguer aucune ràifon pourquoy ces choies fc dç- 

• tachent ,& éloignent des corps plûtoft que celles: 

6f. qui font plus fubtiks, veu principalement qui! 

y a plofieors petits, corps aux extrémités des cW>- ' 

fes^kfqtfcls peuueat eftre pouffe* dans le meftnç.

f 'lfq tl IV. LfVRt DE LvCRBCl' 

ordre qu'ils eft.oient fîtuez, & garder leur ancienne 

figure. Et doutant plutoft- qu'ils peuuent moins* 

eftre empêchez paur- clhc peu en nombre, & air 

premier- rang, e'eft à dire en ta fuperficie mefme* 70^ 

Car certainement nous en voyons fortir qui font 

.pouflez. non feulement du fond , comme nous 

âuons ditcy-deffus, mais encore qui font cnuoyez 

de la fuperficie, comme la couleur. Ce qui fe fait 

ordinairement parles toiles jaunes & rouges, ou 

de couleur de pourpre , lefquelles fe tendent au 

deflus des Théâtres, quand elles voltigent entre 7fc 

les poutres , & .les grandes perches oà elles font 

attachées : car alors toute la décoration du 

Théâtre, auflï. bien que tout le Parterre, & les veftemens 

des Princes , des Dames & des Dieux ,ea 

reçoivent quelque forte d'impreflion, & ferablentçftre 

contraints de flotter comme elles , en pre- ^ 

jQant la mefnie. couleur. Et d'autant plus que les °* 

murailles'du Théâtre " font bien-xlautes tout autour, 

d'autant plus auflStout ce qu'elles enferment 

qclàte~t-il agréablement aux yeux par la fplendeut 

du iourqui paffe au trauers* Orcomme les toiles 

donnent quelque teinture de la (îipérficie.de leurcorps. 

, il faut auflî que chaque choie enuo'ye 

delle-mefme des images légères, pource que les 

vnes & les autres de ces chofes en pouflent de 

leur fuperficie continuellement. Il y a donc de-8(3 

certains indices qu'il y a des images,lefquelfcs font 

tifluës d'vn fil délié , & qui voltigent de toutes . 

parts, fans qu'on Içs puifle voie feparément, ou 

yne à vne. 

Quant à l'odeur , à la fumée , à la vapeur , & -à 

toute autre chofè femblable, elles s'épandent en 

feule Çç çn canfufion, pource qu'elles s'ençreççu? g.cv

. DE RIRVM NATT tu. 1VJ ïjd 

Jjjteofuerint, *& conformafcrttdre figurant,- 

EtmultQ atlas, quanto minus endopediri 

Paucaqueunt, b vtfuntinprima fronte locatai 

jo. Nam certè f iacier ac tergeri multa vidtmus . 

Non folàm ex alto, penitufque, *W diximus anti\ 

Feràm'de fummis ipfum quoqtte ftpe colorem: 

Et yolgo faciunt id luted, d rujfaque yela3 

Etfcrrugined, cum magnis l ntmta théâtres 

7y. Pêrmdlos volgdtd, trabifque trementid e fiukant 

Mamque ik-i confefjùm caueaï fubter, & omnem 

l Sœnli fpeciem patrum, matmmqmy Dcorumque 

Inficiunt, coguntque fuofiuitare colore: • 

Etq'idnto circummage fuminclufd theatri 

So- Mœnia, -tarn magis hâc intus perfufa le porc 

' Omnia conrident h conrepta luce dki, 

Efgo Unted de fummo cum corporefuckm 

% • Atittunt) effigidf quoque debent mittere tenues 

Mes quœque 5 ex fummo quoniam ïdculanturytmqiiel 

« • Sumigimriam formation vefligid i cerm9 

J%0* yolgayolitdntfubùlipmdkdfilo, 

Mec fingilktim poffuntfecreta yideri. 

Pmtered omnis ôdos, fumus, ydpory dtque ali* res 

Confinâtes, ideo diffuft rébus abundant, 

90* Ex alto qtdd dum yeniuntintrinfecus ort*9 

s Sic ve*. Iib.tn aï v.cum forma, etîam bcne, ita pag.feq. ibi. Quan- 

«loquict&c. & ibi, Sunt igitur iam for.&> Sant igitur tenues, vulg. tb- 

Jitam & formas. Lamb. yetef em. k Ita nialtm ex v.l.quàm » &. c la 

v.Liacereac mergiri, corgeri* iergûri.vu.lg. uculan.iacier reûuin eft.dc 

tergeri dubitQ. Umb. emçrgere.vide iad.& fup. 7.1c. d Ita v.l. vulg. 

-«ira. « v.l.q.fluau«.q.circum.al.aliïcr. vulg.pendent, ego ex v. 1. vciti- 

X»iSï & ratipne dodus, flu«ant>t€pofui. numéros hic aptifsimus peperlc 

errorem. vide & fup. 73. 6. /Ita v. 1. in q..Scaaiali. vuîg Scarnâ- 

Jem. Sic & inf. 1^. 18. £ concept, h Czca q. vulg. ita yariaimn faf* 

?7.17.11. i Ita yct. lib. & Nonius. 

T lilj -

yi E|i RIRVM NAT. LU'."* IVJ- 

Scindunpurperiterflixum, me reÛayidrum 

Oflidfunt, qm œntendmt exire côortœ. 

*tttcontr4 ternis fummi tmembmm colons 

Cum idcitury nihil efl $ quoi esm difeerpere pofiit; 

* In pr%ompw quomdm *ft9t in prima fromte locdta. J?.f* 

Pofiremo infpeçuliss int dqm, fpkndoreqm in omni 

^Hfzcumqm.dppérent nobis fhnulacra, neceffh efl-., 

Jguandoquidem fimiU fpmefunt• pradit4 rmm* 

* Effe imdginibus mifsts canfijtere torum. 

Nam, cur. illd eddant nugis, db rebmfque receddns, ^9-°^ 

vç 

J^dmqi4£. lenuUfunt, 4 ojknii eft nuU-d potefidSm 

Suntigitur tenues formdrttm, confimiléfqm, 

Mffigiœ^ fingilUtim quds cernere, nemo 

Çumpofsitj tdmen dfiiduo, crebroque npulfm 

Reieït* reddunt fpectttorum ex Aquore yifmm : *PJ« 

Nec rdiione atidferudri poffè yidtnmr 

Tdntopere, vtfimiks rtdddnîur cmqtte figum; 

Nunc.dgesqudm tenté ndturdconftet imago 

cra^qul ^ er€ ¥ e l & % i^primisqumidmprim^rdidtdntum 

fint mi- Suntinfrd nofiros fenfus, unmque minord, lioj 

p'ura* jStym qti&prinmn oculi cceptdnt non poffè tuetL 

Ni*nc tdmen idqw>q#eyti confirment, exordU rertm 

ÇunÛdwmqu^mfintfiSnlidypêfcipe pducis^ 

Primum. dmmdHdfuntidmpdtfim mmmk.mmm 

Tertid pdts nulU yt pofiit; rdtione yideri ; 

ll fe 

s Jta înçerpungenro>Exi

Li IV. tivm 11 LVCRHC». ffi 

peut par des chemin* tottus en venant du fond, 

& que lesifiuësdes voyes par où elles s efforcent 

4c (ortir ne font pas. droites. Mais au contraire» 

quand la délicate membrane de 1 extrémité de h 

coulent cft pouflee, il n'y a rien qaU* puifie entrepjs 

couper de mefme ^pource qu'elfe eft jfituée an 

premier rang. Au refte , poutee que toutes les 

, représentations qui nous apparoiflènt dans les ' 

miroirs, dans l'eau > 9c. dans tout ce qui reluit, 

font femblahles auxebofes qu'elles reprefentent, 

il eft necefiake que leur eftènee confifte à eftre des 

images émanées des corps : car on -ne fçauroit 

"foo. alléguer de ratfon pourquoy d'autres chefes plus 

groffieres fe puiflènt (épater* & éloigner des corps 

que celles-cy qui font plus fubtilesu II y a donc 

des images naïues & délicates / lefquelles ne pou-, 

uant eftre veuës dé perfanne feparçsnent, ou vne 

-?°î* à- vne,(e recèdent neantmoins. vtfibles dans la glace 

des miroirs, eftant tejettées par vue continuelle 

& fréquente reperculfion. Sans quoy il femblo 

qu'elles-ne pourraient fe confertfcr fi long-temps 

qu'elles font, pour repr^fenter 4et figures fem- 

Mablea à chaque chofe, ' 

Regardez, maintenant combien eft déliée Ia. I,es Jl nia * 

Nature de fknage,premierementpourcequclcs^ €S nc°^ 

Principes dont elle cftîiffiië, font au défions de^^t^ 

p.o, nos fens & incomparablement plus petits qu© lesécliée. 

moindres chofes y qui pour leur petitefiè commencent 

à fe dérober à noftre vue. Efcoutezdonc, 

afin que ie vous, confirme en peu de paroles* 

comme les Principes de toute chofe foftt extrêmement 

fubrik II y a des Animaux qui font deïïa lï 

petits, que quand ils fetolent diuifez, leur troifif. 

fîcma. partie m fe pouuojt niiUcmant difjceniet*

ïf* LE IV. Lxvm DE LVCRBCB? 

Quels donc faut-il s'imaginer que foient leurs 

inteftins.Quoy? Leur cœur leurs yeux, leurs membres 

, leurs iointures fe pourront-elles difeerner 3 • 

Que dirois-ie encore de chaquos Principes 5 dont 

il eft neceflaire que l'Ame & I'EfpriC confiftent ? 

Ne voyez-vous pas combien ils font déliez} I1Q ». 

Combien ils font menus î Au refte, fi vous excitez 

légèrement l'afpre odeur que pouffent le Panacc,. 

l'Abfinthe forte , l'Auronne amer , & la trifte 

Centaurée , vous -connoiftrez d'abord que fans uç. 

• nullo violence , & -fans aucun fentiirïenc, il en 

fbrtira pluiîeurs fimukchtes en plufieurs manières 

: &de pas vn d'eux, il n'y a perfonne qui puifle 

dire combien l'image en eft vne petite partie.. 

Mais afin que vous ne penfiez pas qu'il n'y ait que 

les feuls ïîmulacres émanez des chofes qui aillent IJQ,' 

fà&là;il y en a au (fi qui s'engendrent de leur 

propre mouuement , & qui fe rangent dans ce 

Ciel que nous appelions air. Ceux-cy formez de 

plufieurs manières s'éleuent en haut : & comme 

ils font fluides , ils changent inceflàmment leur 

apparence , & prennent le vifage de toute forte x 5ïde 

formes. Comme nous voyons par,fois les 

nuées fe former en l'air, & troubler ta beauté fereine 

de PVniuers : car on diroit tantoft que Vies 

Géants s'y promènent, & qu'ils y portent leur 

ombrefortloin : tantoft que do grandes Monta- t .0~i 

gnes, & des Rochers arrachez des Montagnes, y 

gagnent le deuant,& le Soleil marche en fuitte : 

& tantoft quVneefpece de Befte puife , & après 

yetfe vne on9ée de pluye. 

Images Fexpliqueray maintenant comme ces images 

qui fc font engendrées auec vne facilité & promptitude 

moiucat mcnicillcufe : comme elles s'écoulent de toute

: Di RIHVMNAT, LïH. IV.' -if* 

* Hammimeflinum quoduis qudîe b eJfeputdndum 9 Hf 

Jguid cordis gkbmidut 'oculifquid mëbrd ? qtiid drtus? 

- - JguantuU funtï quidpr*teredprimor&d quoique, ' 

Furfe dnimd^dtquè ammi conftêtmturd, neeejfum 'ftf 

jj.0. iVoftpcyides,qt£4M fintfubttUd.qmmqueminutdi 

Pratered, quocumque- fuo de corpore odorem 

Exfpirtntacremjdnaces, dbfimbid tetra, 

^brotçmquegrdues, ç*r triflia centaurid,: 

HotumymmquQdmskukerfiforte € ciebis, 

' IH* ^^mpfimmn nofcds rerumfimuldcra ydgdri 

Multd modk multis, nulh >/, caffkqueftnfu. 

J^mmqmntfdldpdrs'fitiMdgo, Mcen'nmo ejl- 

^m pofcity neque edm rationem reddere Métis. 

Sed ne forte putes ed demumfola ydgdre, • • 

Ifa JÇufcumque ah reèus rerumfimuldctd recedunt^ 

Suntettdm^qua [ponte'fudgignunturyîpft 

ConfHtumtur in hoc c*h , qui Mcitur dé'r: 

£lu* multisfarmdtd modis fublimefemnmri 

Necfpeckm mutdrefudm liquentid cejfdnt » 

. IJî» ^ t€ ^fqêmodiformdmmyertere inora.. 

Ft nubesfdcilè interdum concrefcere in dko 

Cemimus;^ mundifpeciem yioUreferemm, 

Aëtd fmulgentes motum. mm fapegigantum 

Or* yokre yidentur, %r vmbrdm ducere Idta ' 

Î40. hterdummôntés imdgni^duolfdquefdXd 

Montibus dnteire* & folem fuccedere pratcr9 

Jndedli©strahere9 dtque inducere beltud nimbos. 

s Sxrcftituicxomnibus vctt. vid. ind. Gencrismur. vuïg. horum. 

* Nomus, «s vtendum eft.in v.l.quo cjuis volet effe putandum. c v i 

duobui. faîne Lamb.ciebw..MaruIl. mouébts, d q.ç. Quando potis 

lîoftas. c non eft g In lft. ferè mulcentcs. in. q. etiàm motu. vide 

.mplgeo, m ind. g. mutarunt Iibtari j farpe in c vcl s. ex pronuntiatio- 

»e i gero, fero &c. $ Sic in îib. noftris : placer lucrcdp hiatus in q.v. 

ft m yalg^magni montes .q.ljnonus magpçs malè.

îfjr D I R I R V M MAT. LIé. IV.' 

Nimc ed qudmfdcili, er céleri rdrionegerantur. ' ' 

Perpemoquefluant db rebm, Upfdqne ceddnt. 

adteU Semperenimfummum * quîdquidde rébus dbundd% j^j^ 

goantof ^^^ idculentur : er hoc dUds cèm peruenitin m» 

iïm uia. Tmnfîtf yt imprimw yeftem : fed ybi dfperdfdXd, 

â- ^«f m mdteriem tigni peruenit',- /Ai / redris fj0% 

« ïnq.l.quidquam. h Sic In iret.nottr.reÊHfsImè . vt inf. fclndituf. 

excidium indicans. $c moi oppooit faluceni. aî. ac idit. quod efl Maraîîs. 

eqv. êc vulg. redundent. in q.l refultent. d Un in hb. nofttif, 

retiiC * Hoc ab m depraoattlm foie, contra v. i. qui partkulx quafi, " • 

Y film non cenebaat. / Sic v.l. q. ramen quo» q. a»ris> non malê. vid. 

Ind. Speculum.q.il)iic.q.adumimus.videinind.obuertere. r Itaferè 

T.L q. Achemine rçte&avc fie Grac.vti Iiquifle : M. Marull. rcamur.

il iv. iivti Bt ivcjtiêir iff'.cWè 

:& comme dkss'échappenc proippteinent. très- 

Hî- H y atoufiours fuffifamment dequoy en k fopcr- p*omficic 

des chofcs pour cftrc pouflc aa loin. Et cccy P tcmcné# 

rencontrai krefte des choies leurpaflè au trauets, 

fi elles font poreufes comme f eftoffe dVn vefte- 

. menr ; mais fi elles font folides & brutes comme 

dos pierres & des bois, elles s'y brifent en telle 

(btto qu'aucune image n 8 eft renuoyée. Ce qui 

îp« n'arriue point quand-1rs chofcs ©ppofces fonc 

condenfes & polies comme les miroirs : car il ne 

peut paffer outre, comme au trauers du vertement 

délié, ny iy brifer plutoft que k gkee du miroir • 

le reç oiue & relccbifc tout entier : ce qui fait que 

-fcs images nous en font reprefentces au ec tant de 

ïfy. naxuctct De quelque chofe que vous présentiez an 

miroir, & aucc quelque promptitude que ce foit> 

il s'en reprefente auffi-toft vne image. D'où il 

vous fera facile de cannoiftre que de k fupetficie 

. dès corps , il fort toufioursdes tMFures délices- Ôc 

des figures légères. Plufieurs images-s'engendrent ' 

donc en fi peu de-tc!taps9 que l'origine s'en peut-; 

l£o. appcller tres-pfonppte. Et comme lé Soleil doit - 

au»* cnuoycr beaucoup de lumière en peu de 

temps-, afin-que toutes chofcs- en (oient'remplies* - 

ainirileft necefïaife- qu'en vn moment pluficurs 

' images d«' y chofes fokmt portées de toutes- parts 

en pluficurs manières; ^puisque de quelque codé 

içy. que nous tournions le miroir, kschofes nous, y 

mmm sceprefeocées aucc vne' pareille forme'&' 

couleur qu'elles ont,, Au, refte % quand par vu 

tetïipsftrain § & lorsque la Ciel (e-tJÉtble fi fort' : 

170. en vn inftmt, que l'on diroit que toutes ks tene- ' 

btm^hm forties-ck l'Enfer, pour"venir occuper • 

Coutle*giwd*fpito*qi* k Gieic&fa:me;Iraui§, '

Îf4- t'BlV; lïf Rfi VttvàUlCi? 

que forment fi promptement des nuages épàîsj- 

Verfe d'enhaut des (peâres affreux,dont il n'y à 

perfonne qui puille dire combien l'image en eft 

vne petite partie -, ny qui en puille donner la 

raifon. 

• .Difons à cette heure par quel "prompt tnouue-^7fi 

jment les images, font pouflees, '& de quelle étrange 

vitèffe elles fe portent dan? les airs , de forte 

qu'en peu de momens elles expédient beaucoup 

de chemin* de quelque cofté quelle viient, fuiuant 

la diuerfc (ituation de corps d'où elles partent. 5 

Et comme le .petit chant du Cygne.eft beaucoup 

plus mélodieux que le cry des Grues, qui s'épand 

auec les nuag&pouflèz par les vents, ïy employé* *8. 

ray des vers qui -feront beaucoup plus doux à • " 

l'oreille, qu'ils oc feront en grand nombre., Nous 

voyons en premier lieu que les choies légères qui 

font compoféel do corps fort déliez ,-fbnt auflî extrêmement 

viftes ; & dans ce genre-là.,, on paît l *i« 

mettre la lumière & la chaleur, du Soleil ^pource 

qu elles font compofées de Principes ttes-mcnus* 

Jdtquels eftant comme.pouffez par vne impulfion 

qui leur donne à dos, ne heûtent point à trauerfer 

l'interualle de l'Ait: car vne •lumière eft inconti-. 

nent fuiuie dVne autre lumière » & vne fplendeuî » 

eft comme incitée perpétuellement par vne rustre *0

Jbs.-ftE&vM NâT: ttil 1% ï|# 

Liquijfe & magnds cdli complejfe cauernas* 

_ VÇqut ddei îerrd nimbomm notre coortd, 

' Jmpendentatraformidinisorafupemè: 

Jjjhmrum qmntuld fats ft imago $ dicere nemo eji 

I 7f- Jjjhn poftit, nequeedm rdtionem reddere diBis. 

M une dge> qudm céleri motu fimuhcm ferantur$ 

•£ t qudt mobilitds olUs tranantibus duras 

Jtedditdfitj long® ytfpdtio breuis hors & terdturl 

In h qutm quaque locum diuerfo numine tendmt§ 

*So. SuduidkiÊ.potins, quam multis verfibus eddtn : 

Pdrtms M eficygni melior canors illegmmn quam 

Clamorin € -

•ijft: i > * R i f t v i t N A T . I ï I L ï I ^ 

j&x alto in terrds mitmnmr, folis yti lux, 

Ac yapor -3 hac pmBo cernunmr Idpfd diei 

Per totum cdifpètmm diftmderefefe% 

Perqut yàUrt mare, de te'ftds^ cœlumque rigdfe j> 

jQ ^ 

* ûpdfuperd eftii/bitdmyolucri h*c leuitéte ftrutun 

JjhàdftzfnMtgiïur 

â inpHmdfrontepdrdta^ 

Cum idciuntur, tT wtijjumtesnuUdMûrdtur, ^# 

Nonne yidestitius âebere j & longiks ire? 

' c MultipUcifqmlotifpdtiumtrdnfcurftreeûdem 

Tempore* qm folisperuolgdnt hmim éditant 

Hoc êtiammpfimisfjictimen à Vemm ejfe yidémrl 

^Mdm céleri mom terum fhnuUcrd fbrdnmr§ 

ïIQ} 

jjhjdfîmul AC primùm fub Smfplendor dqmï 

Ponitut; extempl® caloflelUnte, ferend 

Sidcrd refpondent indqUd tddidnûd mMndL 

limne y ides igimr > qulm pânéo tempère imagé • ti j# 

tMthîtis ex êris dd tèrréfum € dcciddtordsj 

^mre etidm àtque etidfminimd hœc fdièdre ntceffe efi 

Corpordy quttferidntoculot, yifuMque Ucejfânti 

Perpétué'que fixant cetfis db rtbus lodores: 

Frigus vt Jftmàisj cdlori/o/c,aftmdbynM'i% 

ks£quoris, -exefor mœromm litotd circuM. iië\ 

Necydtuexejfant yoces Vùlitdreper h dmnsl 

Deniqueinôsfdlfiyenithfmfërpêpefdporis, • 

Cumnidre yerftmur profiter ; dilutdque contre 

Cum wifâur mifeeri dbfimbid., tangit dmdron 

M Hicverfusmv.q.^fiiciitroppoftiIliifflb£ihptocuIi S Iti ëmtâàë 

leg.cx v. vulg. iam. c Ita in lib* noft Manill. & vulg. mulciplcxquc 

vide $c fup. d v,q.veri. g Sic v.jioilrK iti inf. hic. ita in Eikhlj vcifii- 

Cxfa accidiflee abiegna ad terr. &c. vuîg. cccidilTeE. / Ita o. 1. Lanib. 

8ûcti.fortè»imna» velpotiùs» rein v.îibto* mira, glts, o. 1. £tâ MacuL 

lamb. oboitu.malc > commémorât poëta elle cqrpora primùm qast 

ocalos*deiade rares, yt font odoresideiade taûum.vt frigus; aores, vt 

ioni»linguam»vtfaj>oresferiant. Jbltaomnmoleg.pMto» etiamnoii 

confencientibJib.fcio» Ilb.4.terfquatervt> aéras, in q.l. elfe |>ro autres. 

fententiam vide in adnoc. ad verf.paoilo ante pofitûm * PérpetuoqueS 

&videinf.2.i*.ii.itad.cir poè'ta volitare & cranfuolitarc » manare» 

ti'aîiiiîiictcra.pciicïcafc, peruolisatci traafire» mcarcifiaittrt*

ti ÏV.'LWRB »* IrcA'iùÈ: IJJ> 

*dè l'Air. Au refte, fi tant de petits corps qui font 

cnuoyez de haut en bas-, comme la lumière & 

àtôo. fardcûr du Soleil, s'épandent en vn moment parmy 

tout le grand efpâce de l'Air, volent fut là 

Terre & fur là Mer , & ëmbelliflent le Ciel ' 

du cofté de la partie fupeoeure : fi dis-je , ces 

chofcs font portées àuec vne fi grande légèreté 

; né voyez vous pas que celles qui font 

ioy. cn ^ a fiipcrficie quand elle* font pouflees , & qu'il 

n'y a rien qui lesarrefte , doiuent aller plus-ville 

& beaucoup de fois plus lôiii que n'eft l'efpacc ' 

que parcourent en mefme temps les rayons da 

Soleil î-Voicy entr'autres * vn exemple bienfpccieux 

, pour montrer que les images le portent 

iîo. d'vn inouuement tres-ptecipité. Si on expolè 

quelquesfois à l'air la fplendeur de l'eau, aufli-toft 

les Aftres fçreins qui rayonnent dans le Ciel quand 

il eft étoile, s'y réprefentènt hautement. Ainfi ne 

voyet vous pas que l'image fe porté cn vn in (tant ' 

de la fupetfîcie du Ciel fur la furfice de la Terre* ' 

iiç. C'eft poutquo y ie dis encore , qu'il faut que vous 

'confefïiezque ces corps qui frappent les yeux, 8c 

qui follicitent la vèuc nous font enuoyés dés' 

objets. Comme les odeurs coulent perpétuelle-' 

firent de certaines chofcs , le frais fort des riukrcs, 

la chaleur procède du Soleil, le flus & reflus 

420. vient de la Mer qui ronge tout ats tour les Baftimens 

qui font fur fes Toiles, & des voix diuerfes 

ne cèdent point de voltiger parmy l'Air. Enfin,' 

quand nous fortmes aflîs au bord de la Mer, fouùent 

n'ôus y fcntons le gouft cf vne humeur filée: 

& quand nous voyons piler l'Abfinthe , quelque 

u, amertume nous touche te palais. Tant il eft vraj| 

" • • qu'il fe fait toiifioûrs quelque écoulement de clui-«

tjtf LB IV. LIVR.I. DE Lvcnïct 

• que chofe & qui s'en va de tous codez. Il n'y a iàmais 

de repos ny de delay en toutes ces émana- 

. nons, puifque nous en auons le fentiment, & que 

toufiours il nous eft permis de voir vne infinité de 

chofes, de fentir les odeurs, Se d'otiir les fons. 

Bc là Au refte, pource quVne figure touchée de la ^50? 

ycu& main dans l'obfcurité , fe remarque cftre toute la 

mefme figure que celle qui fe voit dans la clarté; 

il eft neceflàire que la veuc & le toucher foient 

emûs par Vne femblable caufè. Si nous touchons 

donc vu carré, & que par noftre attouchement 1 j j# 

nous leconnoiffions dans les tenebres^quelle chofe 

reuiendra le mieux à & reflèmblance dans Ja lumière^ 

que fon image carrée? C'eft pourquoyil 

femble que la caufe du difeernement confifte dans 

les images, & que rien ne fe peut voir fans leur 

fecours. Âuflî eft-il vray que ces images-11 que ie 

dis fe portent der tous coftez,& qu elles font jettées 240J 

de toutes parts.- Mais pource que nous-ne pouuons. 

regarder que par les ye%ux, il arriue que du codé . 

que nous tournons le vjfage, toutes lesidhofès s'yprefêntent 

par leur forme, Se par leur couleur : Se 

autant qu'vne chofe eft abfente de nous , l'image^^ 

fait que nous la voyons, &nousmetenfoucyde. 

làconnoiftreentièrement.-Car au mefme temps, 

qu'elle eft enuoyée, elle pouffe l'Air qui eft entr'clle 

& nos yeux , Se tout cet Air coule legereinent*& 

continue de palTerfur nos prunelles ; & 

de-là vient que nous voyons combien vne chofe * 

tft éloignée : & que d'autant plus qu'il y a de l'air. * * 

qui s'agite entr , elle& nos yeux qui en fbot légèrement 

touchez, d'autant plus auflî vne chofe pafoiftteculée 

: & cp la auec vne fi grande promptif 

udç, çic nous voyons en mefme t^nips h chofe ifl}

lie Vfquead o omnibus db nbm res qm^-efluenter 

Fertur, £jr in cunÛM dimittitutyndtque partis* 

Mec mpra9ncc requies mer daturvllaflumcli : 

Perpétua quoniam fentimus \ & omniafemper > 

Cernerez odorari hcet * cjr fentire fonare 

ijo* Prxterea qtiôniam mahïbks traélati figurd 

In tenebris qu colore>* 

• < • Etqumtum quzque a hobis res abfit, imdgo 

Î4y. Efficit, yiyideamù'i, '& internofeere curdt. . 

Mdmcummmhury extemp'lo b proâucit, agttquè 

jîëm, quUnterfe cumque efl> 'àculofque loc4tus r 

Jfque itd per nèflràs dàe* perlabitur omnis ; 

- : Et qudfi'pertergetpupilles > dtque itd trdhfit, 

\rQm Propfered fit > yti yideamus quant procul abfît 

Resqudsque : &-qûdntoplus dëris ante dgitdîut l 

. Et no'ftros ôculos perterget longior aura j 

Tarn procul effètnagis res qtmque rtmotavidetuti 

S'cilicethdecfummè 'céleri rdtiûne geruntur, 

iff.- *^5 4 ' f fit vt yideamus$& y naquàm procul abfitl 

. M Ita y et quidam vylg. fonorem. Lamb. êxaudire fonorem. peifimç 

, tempus Gali. icmp lis.J femixe » fentire. à 3. y. ptotradàs. fi de 114.5*,

*Jf^ JJ-ï RI4?MNAT,LIB. ÏV; 

JJW in bis rébus minime mirabile bdbendutm'fl, 

' : Cur ed $ quœferidnt oculos fimuldcrd, yideri 

•Singuldcàmnequednt^resipptperfpicidnmr: 

Ventus enim quoqmdeatur jôdgenus illd, forts quœ yerè tranfpiciuntur î 

imago, fanua camperfe tranfpeÛumpmbetdpertum, 

jMukdfddtqueforis ex adibus vt yideanmn 

9 

Jpfo etenim dufUci , geminoqueft aè're yifusl 

Primus enim eft, citrapoflis f qmm cernitur dër. 

A Inde fores ippe dextra, hmaque fequuntur. 

Poftextraria lux oculos perterget, &* dër 

7f* 

Alter, er Hld, forts qm mère tranfpiciunturl 

Sic ybife primum fpeculiproiecit imago^ ' .. 

Dum yenit ddnoflras acies, procudit, dgitque 

Aëra, çni interfe cumque efl, oculofque kcatus : 

*&>* 

Etfacitfptprias hune omnemfentire queamm, 

Jjhumfpeculu ^fedybifpeculMqMoquefenfîmtèsipfèm; 

Continuo S bac in id, i »oèif qtktfçrtur imago, 

Peruenit, cr «o/few ocufo* m>^4 ma/fr # , . *8f • 

|i Ira exy.tf.id ell finguîâm. fequifur enim» Sed magis rnSuorfum. Sic 

_ fetiam fup.8f i4.q.c.habem> prima» pro priua»mendosè. b Ita lçg.vtfic 

«recicus. vcl liai contraôio. vt Inf. 117. i. e Ita rede » cft aotem verfas 

j^fiurus.iiraS.aSiqyje.aiij aliter, d Ita nielius ex r.q.in alJTem©ta.malè, 

|ridc ft s in indic êc inf. pcmtufque remota. pâgXe^.

Il IVT ïlV'AB »ï ivCRlCA îpj* 

que c'eft, & combien elle eft éloignée deoqus^ 

Il ne faut point admirer en eecy pourquoy.le»images 

qui frappent nos yeux ,_ ne pouuanteftrer 

veuësvne à vne,& fepatement , nous, voyons . 

^tfo. toutcsfois les chofesrcar tout de mefme que quancfv 

Je vent fouffle peu à peu^ & que le froid aigu pe-, _ 

netre, nous ne fentons- point, d ordinaire chaque . 

premiçreparcelleduventou du froid § mais plu-'.., 

ftoft nous les fentons elèant accumulez, &• nous, 

voyons qu'alors il fe fait quelque impreffion en 

noftre corps , comme fi- quelque chofe frappoii 

extérieurement , qui fift appcrceuçir-ce que c'efti^y. 

par le fentiment. Et quand nous touchons vne 

pierre du bout du doigt, nous touchons la couleui? 

auec la fuperfîcie de la pierre : cependant nous no 

difeernons point cette couleur par l'attouchement, 

mais.bien h durçté de k pierre qui pénètre 

tufqties dans le fond^ 

'%jol Efcoutez., maintenant pourquoy l'image fë $€s j^y. 

voitatrde-là du miroir : car il eft certain qu'elle roirs. 

s'y voit fort éloignée, cVft de mefixie que lors que 

les choies qui font dans, vn. bafti-ment fe découurent 

du dehors- par -vne porte ouuerte > la veuë fe . 

*-. fait là par vne reduplication de fair , tant de ce*' 

* # lu y qui fe difcerne au décade la porte, & qui part 

de la porte mefme, & de iVn & de l'autre de fe» 

coftez--, que de la clarté/de dehors qui fe prefente 

aux yeux âuec le fécond air, qui fait k premier^ 

& vient-depuis les. chofes qui fe voyent dans ré-» 

i^Jo. loignement» Ainfi, quand l'image propre du mi-» 

roir eftant epuoyée le prefente à- nos yeux , elle 

jtouflè l'air- qui. fe rencontre .entre le miroir. '8â 

nous, & fait que nous pouuens pluftoft fentir céc . 

2$j* air que le miroir. Mais lors que nous fentons aulS;;

#8- Li IV.-LTVUE- BI-tycHEci. 1 

jLç miroir, aufli tort l'image émanée de mus y ac-i 

riuc s & renient à nos yeux eftant repouïlce , & fc 

fait en pondant vn fécond air par le melme chemin 

, fi bien qi»e nos yeux l'apperçoiuent de »ant 

elle':. & cette image nous femble élire autant éloignée 

a-i de- là du miroir que nous le fouîmes en 

deçà, le dis donc qu'il ne fe faut point du tout 

émcrueiller, que les vilions. ie réfléchirent de la *?

DE RERVM NAT. Lu. IV. ijS 

Atque dliumprœ fe proptliens dè'ra volait 

Et fâchât prias hune, quamfe yideamm : coque 

- Diftdreàfpcculotdntàm* remotdyidetur. 

h J^2* re ****** 4t f 4 * ******* minime £ mirdripdt efl 

W°» Jllis, qudt reddunt fpeculorum ex dcquore yifum 

d Aëribus binis, quonidm tes confit € y traque. 

Munc îd , qudt nobis membrorum dextetd pdrs efl 3 

In fpeculis fit f yt lœud yideatur, eb qubd 

Pldnkiem ddfpeculi yeniens càm ofendit imago x 

» Cor de** 

*??• Non conuertitur incolumis \fed reâta retrorfum J5 a *l ux 

Sic eliditur, ytfiquis prias raridd quant fit. ' Mailte* 

* Cretea pet fond, alliddtf itxvetrdbtyci, . > ' . ¥idean- 

Atque ed continua reBdm fifronte figurant tur Ixuâ; 

Seruet > & elifam retrb fefe exprimât ipfd\ 

|00. Eiety yt ami oculusfuerit qui dexter > hic idem 

Nunc fit heuus, er è hem fit mutua dexter. 

h Fit quoque > de fpecuto infpeculum yt traddtur imago;- 

J^nqm etiam * fex ytfieri fimuldcra fuerint. 

NàMqudecumque rétro parte interiore latebunt \ 

î°ï ' Inde tamen, qûdmuis tortè, penïtufque remota 

. Omnid, perflexos dditus eduÛd Ucebit 

Flnribus hacfpeculis yidednîur in œdibus effe. 

Vfqm adeb è fpeculo infpeculum ttdhcet imago : 

* Itaeï v. noftr. lego. in ai izmtn > Is quoque «îki : duriùs. fl% 

ftrè in c. Y. vuîg. qui. £ vuîg. à nobis in cum. 

* temota > vuîg. h Hos très yt pucrlos i contra omn.-fsb. delet.Lamb. 

perpêram. cum bonus fit fenfus. c al. mirari eff par. d Aeicbus. e Ita 

in vet vulg.vtroquc. Marall. vtriufque. /Vulgt vt in lseua. fed barbaxum 

efl. £ vulg. Cerca. h Hic melior eft ordo q^m qui in aliis quibufdam. 

i Ita ex quibufdam lib. vet. maliou vc icx fejptcm. Horac. ep. & 

jifx x. êC Tcrcnc. £nnoch.in ai. fexve. 

V iiij 

& % con - 

tra "

Ïf9 % Bi RERVHNAT." LI*. I.VJ 

Etcum Uud âdH eft, y& r«r/»m, >f dextera fiât : 

* Inde retrorfum reddit, ^7* conuertit eodem. $t(X 

ûimtidm_ quœmmque htufada fumfpecubrkm 

jtffiniliLterisflexurapraditdnoJlrii 

Tiexterdedpropternobis fimuldcrdremittunt^ • 

ût quid defpeculo infpeculum tramfenur imdgo; 

Jndet ad nos elifa bis aduoldt : dut ettam quod Jif J f 

Çircumagimr, c»w yenit imago iproptetea quod 

F lexa figura docetfpeculi cqnuertier ad nos, 

Endogredi porrqpdriterfimuldçrd, pedémqtie 

Fonete nobifcum credas, gefiumque imitari j 

Froptered quid, defpeçuli qudpdrte recédas, J*o3 

Continu® nèqmunt Minefimulacrdnmni^ 

Omnid quaridoquidem cogitnatura referri, 

Ac refîlire.dk rebm ddèquos reddkdfiexus. 

• Splendidaporro oculifuguant, mtantque tueri : 

Sol etidm cacat, contra fi. h cernere pergas \ • $ift 

Froptered.quîayis magna efi iffius 5 ^r */f £ '* - 

Aërapa pHmmgrduimfimuldcrdfemntur K 

Etfmtmt oculos turbdntia compofitum. 

Fratered fplendor 9quicHmque efiacer, adurit 

S.œpe oculos, ideo qubdfemindj>qfsïdet ignis 

Jkfultd s dolorem oculis qutegignunt infinudndol t JjOu 

Luridd pratered fiunt qu&cumque tuentur 

Arqtêatiy quia favoris de- corpore eorum 

Semin4 multafiuunt fimulacris obuia rerum ; 

Multkquefum oculis m eorum denûpe mijçta >, • 3 jf.' 

* Ira vrt. lib. nifî «jnod antiq. more» d-^quo Picrius 1 habebane tc&lt. 

£amb. addidit, fe. redè for. vt olim fucriçis , & ego Vti', fcri£turani 

repofui. îiara & , reddit » vt » cotiucrtk $ abfolutc accipipoffit. &-in» 

feddit, chorcus pro fpondto. inf. eciam 128. u. vtitur, reddit». b It*. 

fX vt:> malin 1. vuig. & in al. tenders.

il IV, LlfRl 11 LVCRECAÏ IJf^ 

oû elle patoift à gauche, clic fe représente a droi- 

•Îcx te eo celuy-là : puis elle fe reproduit au contraire^ 

v # & fc reftablit derechef en fa première conftitu- 

' tion. Toutes les facettes qui font aux collez des 

mirpirs nous renyoyent les images du mefmc 

cofté qu'elles leur font prefençées, ou parce qu elles 

font portées comme d'vn miroir versyn autre» 

jfy#&que 4e-là elles retiennent à nous , ayant eftç 

. ' deux fois repoulïeçs , ou parce qu'elles tournent 

' cnvenant,àcaufequc la figure biaifce du miroir 

les oblige de reuenir vers nous. 

On diroit que • les. images entrent , & que -re* 

muant Içs pied.sell.es marchent auec nous dans le 

310. miroir, & qu'elles imitent noftre adion: pourcç 

que de la partie du'miroir de laquelle vous vous 

retirezjles images-qui en reuenoicntjn'enpeuuent 

plusreuenir,àcaule||iie la Nature les, oblige a ne 

pouuoit eftre réfléchies 8ç rapportées qu'à des aa- 

.glescgau^. 

.Les yeux qui ne peuuent fouffrir vne trop 

3 iy. grande fp tendeur, éuitenc de la regarder : le Soleil 

auflî les aueugle, lî vous vous opiniaftrez à les 

arrefter fixes fur ion corps lumineux , pource quç 

fa force eft. puiflànte, 6ç que fes images qui fc por«p 

. tent àfprement par la prpfondeur, &' pafmy la ferenité 

de l'air, bleflènt les yeux en troublant toute 

l'œconomie de leur conftitution. Joint que 

toute fplendeur qui eft picquante, brufle d'ordi- 

550. naire les yeux ,_ pourçe qu'elle poiïède plusieurs 

fcmences'de feu , Icfquellcs ne s'y portent point 

fans leur caufer delà douleur. Toutes chofcs paroiflènt 

jaunes à ceux qui ont la jauniflè , 'pource 

que de leur corps fortent pluficurs femenecs de la 

jjy. mefmc couleur J qui fc prefentent au deuant des 

^

*ïtfo li IV. LIVRE DE LVCRECBT I ' 

Images qui viennent des objets , & qu'enfin if y 

en a plufieurs mélangées dans leors yeux , lesquelles 

par leur contagion feignent toutes choies 

de taches liuides. - * 

Nous • Q^nd nous femmes dans 1 obfcurité, nous 

dVnheu ¥ °y° ns hkn $ lcs chofes qui font dans la lumière 

obfcur. P our ^ que lairfombrc eftant le plus proche de 

nos yeux qui en font enuironnez, lair éclairé le J40? 

fuit aeffi-toft, & purifiant nos yeuxcn quelque • 

façon, ïi en écarte les ombres noires du premier: 

car il eft beaucoup plus mobile» beaucoup plus délié 

& plus agïflànt , lequel aumefme inftant qu'il 

aremplyde clatté toutes, les voyes des yeux, & 

qu'il a ouaerrcelles que lair obfcur auoit bou- 34^ 

chéesâuffi-toft les images le fuiuent à découuert '" 

dans la lumière ou les chofes font fituées, & obli- ' 

gent nos yeux à les voir. Ce fbe nous qe pouuons 

faireau contraire de la lumière dans les ténèbres» 

poureeque le dernier air du lieu obfcur qui fuit jcos 

auec plus d'epaifleur, remplit tous les conduits, Se 

• Bouche toutes les auenuës des yeux, en telle forte 

que les images des chofes cachées n'y puiffent 

aborder* 

Ws ,Q uand nous ^gardons de loin des Tours car- " 

ca°riécs lées de 1 w h w Vl ' lc > il arriue d'ordinaire qu'elles . 

paroif. m m f em blent rondes, poureequé de loin tout jjj.' 

_ fait ron- angle parôift obtus, ou pluftoft ne fe voit point du 

des. ' tout | d'autant que lavigueur defon coup, perit5& 

fôn'âttainte ne peut donner iufques à' nos yeux m 

îràuersdebeaucoppi'air : car tandis que les images 

en font portées , çét air par des impreffions 

refterées, le contraint de s'émoufTcr. De-là vient 

que comme tout angle fe dérobe aux fens,il paroift 

$6o. 

aux yeux de loin en Forme dvnc mafle ronde COA-

DE RERYI* NATJ LIB.'IV. .M> 

J^* contdgefud pélloribus omnid pingunt* 

E tenebris autem , q%dtfuntin lue 9 , îuemur^ 

Propterea, ^w*4 cumpropiot caliginis aër 

At T inir oc« W prior* * & pofsidit apertos j - 

J4°* Infequimr candens confeflim lucidus aër, 

Jjhfi qudppurgdt eos, de nigras difeutit ymbras 

Aêm illius : mm multis pdttibus hic efl 

' • Afobilior9multifqu€minuticr9 fumage pollen f m 

j®ui fimul dtque yids oculorum luce repleuh ; 

Î4S- Atquepdtefecit, qtusdntè ôbfédérât dter*9 

Cmùnuo remm (tmuldCTd adapertafequuntur^ 

Jjhi* (îtafunt in hce, Ucefptntque "W yideamus. 

quLipojlcriorcatiçinis aër 

5î°î CrafsiorinfeqHitur\ qui ometn fnramina complet \ 

Obfiditque vids oculorum, nepmulacra 

Pofsint yllarum rerum € ConieBd moueri. 

J&jddratdfqueproculturriscum cernimm ytbis* 

Propterea fit% yti yideantur Cape rotundé, 

| j f. Angulus ob tu fus quid lonrè cernitur omnis % 

Sine etiam potius non cernitur $ ac périt tius 

Pkgd 3 me adnoftras actes d bertabitur iâus ; 

Aëmp^rmultum quia dum Jîmulacra feruntur, 

Cogit hebeCccre eum crebris offenpbus'aër : 

jtfo. Hincvbi fuffâtft fenfum fimul angulus omnis, " 

Fit3 quafîyt ad e tornum faxorum firufr'4'wantnry 

Mon tamen yteoram qu£funt,yerejue rotnnda, 

m Ita malim a petenfe ià fementia. lirlik'fxsl&dif. lu fîepe •arlato^ 

.f .In aî. à. c Sic leg.ex omn. vet MarnalL & vulg. conicïla. d Ita ex 

veftigiis vc Iib. m quibus hic crat deriuab. & deriabimr refticoi. vn%. 

dclabitur, inlabitur. al. axlibitur. t lu M v«, in quibuhtam tuninu 

£ainb. quafi cornata vc. ' ""• 

Ex me* 

b v is quas 

font n 

luce, fi* 

été* 

De. qnïbofiiîîi 

YI< us 

captio- ' 

sibus. 

Df'coriu 

'bus.

&i DB RERVM NAX. LIBTIV. 

Sêd qudfiddumbrdtim paullum fimulatd yidentuiï y$f* 

Pc TBI- Ymbrd yideturitem nobis in foie moueri, 

mhmm ~ Et ^fig** noflrdfequi, gefinmque imitdri* 

Ci alie- Aëtd fi creddspnuatum lumine poffe , 

rum mo- Endogredi3 motus hominum, * gcjhfque fequentenu 

îlfiim. Ndm nihil ejfe potifl aliud ni fi lumine cdffus 

jâër3 id quoi nos ymbrdm.perbibete fuëmus. 

Mùnirum, quidterrd lotis ex ôrdinecertis i7®\ 

Lumine priudturfolis, quœcumque medntes 

Officimus j rtpletur item, qmd liquimus eiusm 

FropteredJ(i9 y H yidedntur, qme fuitwnbrd 

Corporis, e régime eddem nofyfquefecutd. ' 

Semper enim noudferddforum lumindfundunt% 

J7fl 

Frimoque difpermnt, h qudfi in ignem hm trdbdtun 

Propteredfttile er fpolidtur lumine tend \ 

" Scnfas Et n f^ eîur ' mm » nègtdfquefihi dbluit vmbrosl 

cffc ccr- ^ €€ Www ^ € oculosfdlU concedimus hilum. 

tp$ icrc-Ndm quoiumque locofitlux* dtqueymbrd, tueri 380? 

ros,, co- Jllorum *(l. eddem yersfimlumind, né cm § 

lumqsc prmyTjLUe Û£ fuifhi€ eddem num. trdnfedt Mac : 

tallacias A 1% „* J st , ,. . ' ' \ 

' safei ab -Anfotiuspdt, pdulio qmd dixinws dnte : 

aoimi ' Hoc dnimi demum ratio difeernere débet,: 

cpinatti. Mec pofjunt oculi ndturdm nofcererermn, j3J. 

. Froinde dnimi yitium hoc oculis adfingere nolK 

fteîlis *&

I.I.IV. LIVRE DE LveRicl: têt 

ftruite de pierres, non toutesfois fi parfaitement 

ronde que celle qui Je feroit en effet, mais qui eft 

approche en quelque, façon. 

Il nous femble auflî que 1 ombre fe meut au So^ t ~* ^ . 

J^f* leil, & qu'elle fuit nos pas & imite noftte adion, ° ^ 

£ vous péfez que l'air priué de la lumière puiflc entrer 

en concurrence aucc le mouuement des hommes, 

& imiter.leur gefte : car cela ne peut eftrc 

autre chofequ'vh air vuide de lumière , ce que 

37°* nous auons accouftumé d'appeller ombre. Comme 

la terre en'certains lieux > cftpriuéc de la clarté 

du Soleil y en quelque endroit que nous luy 

fôyons oppofez en marchant : de mefme, elle en 

cft remplie auflî toft que nous nous retirons.De-ia 

vient qu'il femble que celle mefme qui eftoit 

J'ombre-du corps,. nous a fuiuy, fe tenant inceC' 

J7f- famment proche de nous : car ce font toulîours 

des clartez nouJteUcs des rayons qui fe répandent,* 

tandis que les premières periffènt : comme fi de la' 

laine eftoit filée contre le feu. Ainfi la terre eft facilement 

dépouillée.de la lumière, & fe remplit 

tout auflS facilement pour fe laucrdcla noirceur 

de fes ombres. Ce qui ne trompe aucunement nos Les -fa» 

5I0. yCux: car c'eftàeùx de voir en-quel lieu il y ade*? n !\ ¥C% 

. la lumière, ou de l'ombifc ; mais de difccrncr £ n£â ' c$ * 

c eft la mefme lumière ou la mefme ombre qui 

eftoit icy, laquelle paffe là, oà non, ou fi la chofe 

fe fait comme nous fauons'dit vn peu auparauant: 

jgr cela appartient à l'efprit, pource que les yeux ne 

peuuent connçiftre la Nature des chofes.- N'attribuez 

donc point aux yeux le vice de l'efprit. • • 

.- Le -Nature qui nous porte fè. meut quand il nous^cs Mu 

femble arrefté , ôc celuy qui eft-ancré au port 1 " 1 * 8 *. , 

tous femble voguer ; & l'on dirou: ,quc les coliacr

t$t Lx IV. Lt'ykx Di LVCRECB; 

& les champs prennent la fuite en arrière , oudd 

collé de la poupe , quoy que nous les quittions 39®* 

nous mefmes, Ôc que nos voiles nous faflent voler 

fcP cs ' en quelque façon deuant eux. Toutes les Eftoiles 

attachées aux voûtes Ccleftes, nous paroifleut immobiles 

: cependant elles font toutes dans vn 

perpot'jel mouuement ., puis qu'elles ne font pas 

pliiiloftleuéesfur l 9 borifon , qu'en .parcourantle 

Ciel de leurs corps lumineux , elles recherchent 

leur couchant Par vnc ratfpn pareille, on diroit $9f. 

que le Soleil & la Lune rie bougent d'vne place, 

quoy que la chofe mefoi6 nous apprenne qu'ils 

ÎVs iont tranfportez. Des Montagnes qui fe décou- 

Mooia- ureni de loindu milieu delà Meri entre lefquelles 

^ QCS# il y a vn pallige libre pour les vaifleaux, = apparoiffent 

n'eflxe quVne feu-lé Montagne : Se quoy 

qo elles foicnt fort feparées, on diroit neantmoinS400» 

• qu'elles ne font quVne Ifle fpacieufe. Pour auôir 

long temps tourné dans vnc (aie y il femble auje 

Enbuis que les murailles de la fale, & toute la maifon 

tournent pareillement : fi bien qu'aptes mefme 

qu'ils fe font arreftés, ils ont peine à . croire 

qu'elles n'aillent ppint fondre fur eux pour les accabler 

de leur ruine* t • w 

Quand la Nature auec des feux tremblotans 4G& 

commence d eleuer en haut le flambeau do ; . jour, 

elle le faitparoiftrefurla pointe des Montagnes.- 

On diroit que le Soleil ainfî éleuéau deuus des 

Monts* les touche de fi prés de l'ardeur de fes feiixj 

qu'ils font à peine loin de nous de deux mille 410* 

traits d arc, ou de cinq cens jets de petit jauelot» 

quoy qu f ehtre ces Monts & le Soleil, il y ait des 

Mersimmenfes, qui ont le Ciel au-deflus d'elles* 

& qu'il X aie aufli piuiieurs milliers de Taxes oà

DE RêRVMNAT. LXB. IV. ï&% 

I90 • ^3 ÙS agimus prêter muim, yelifque Volamuiï 

Sidéra cejfdre œtkereis ddfix* cdueruis 

Cunêd yidentur, ©* afiiduo funt omnid d motu : 

jândêquidem longos obi tus exortd reuifunt, 

Càmpermenfdfmfuntœlum csrpore ckro. 

' 59> • Solque péri ratione manere, & hma yidetur 

Jnftdtione ; ed quœferri tes indicat ipfa. 

Exftantifque prqml medio degurgite montes^ 

C 'kfsïbus inier quo$ liberpatet exitus ; h ijdem 

., apparent.; er longé Muolfilstct, ingens 

400. jnjufo coniunêii tdmen ex Us yna yideturl 

Atrid verfari, gr circumcurfare columna 

Vfque ddeofit ytipueris yideantur % vbi ipfi 

Defierunt-verti ,vixytidmcrederepopint9 

Nonfupmfefe mère omnid teâla minari.- 

4Of* lamque rubmm tremulis,iubdr ignibus erigere dite 

Cum cœput nature ; fupraque extottm montes : 

Jgups € tumfuprafolmontis ejfe videtur, 

Comminus ipfefuo contingent feruidmjgni j • • • •. - \ 

Vix abfunt nobk miffus bis .mille fdgitt* i 7 * > . \\ 

4V*- Vix etidmcurfm quingentospepeyeruà. . 

Inter eos, folémque iacentimmaniaponti- ••;• •. . .K * 

*j£qu©ra, fubftrdta dtthereïs ingentibm oris : 

fnterieâdquefunt terrarum millid multa ; % 

J$Uf ydria rainentgentes, (r fœckferdmml ' ? 

* quidam lib.mota. h Hase, iidem Ap.e.Ld.Iicet, abfiint à vet.quïbuÂ' 

dam lib. € In ûibafdam ret rbl cum. in quibufdani ybi rum.

ÏJf bî 'kÉiTM MAt. tïB. IV. 

A.t * cpnleltus aquât dighum non altior vnum, ' 4*^ ' 

gui lapides interfjtitperfiratd yiarum, 

J}eifeBum pmbetfub. terras impete tdnto* 

A terris quantum cali patet dltus hiatus i 

Nubila defpkere9 gr cœlum yt yideare yidère, gr 

Corpôra 3 k mirandè, fub terras ab dira calo. 41'oi 

Deniqut 9 ybi in medio nobu equus acer € obhefît 

Flumine, & in rapides dmnis deiêximts yndas : 

Stantu eqùi corpus tranfmrfum ferre yidetur 

Fî$3&inddverfumfluinencontrudererdptimi 

Et qmcumquè dculos traîecimus, omniaferri, .'' 4*îs 

Etfluere aafimili nobis ratione yidenturm 

Pêrùcns œquati quamùïs ejl deniqut duÛu, 

Stanfquitnptrpttuufn paribus fuffultd cokmniî : 

d -Longe tamen parte ah fumma cum totd yidetur, r •« 

Pdulldtim trahit MnguJU faJUgia coni, ^ * 

TeBafolo inngens, atque omnia dextera lauisz 

'Dônec in obfcurum coni conduxit acumen. 

InpeUgondurisexyndisortus%invndis 

Sol fit yti yi'de'dtur obire, &° condere lumen : 

Jûjppe vbi nihil aliud nipaquam, calùmqùe tuentm: 4îf ; 

• Ne leuiiercredas hhefaÛan vndiquefenfus* 

û ÎCâ malim in aî. yet couleâus.ln qpibiifilam vulg. çommiâtif. h lut 

•et. in quibufd& ver. mirands-Marali &" vulg. mirando malè. *Ita 

reâè Lamkeï vet.lib.vulg. adhefît. vt & in vet-quibufclâ. d Sic reftituf 

conieÛura dnûus » vt fup. 119. 9. procul. & • u. longe , yt hîc. vulg% 

loaga 9 naMo fcnfu. vid. & ind. £. « Ici m YCC. lib. vulg. Mec malèi 

foui

, li lV.;:Xivài Bt tvcàiec*r iff| 

_ . ^ -font contenues tant de Nations diuerfès, & tant • 

f' '4ïJ-. de genres d'Animaux. Vn • amas* d'eau qui n'a paà 

> ; vn doigt de profondeur entre les pauez des rues, x 

donne vn regard àuffi- enfoncé À deflbus de Ja ' 

Terre , compie il feuiblequ'vnabyfine profond 

s'entr ouure de la Terre au Ciel, pourcïe que 1 on 

y voit les nuages & le Ciel de haut en bas, & 'que 

1 on diroit queles corps font cachet fous la Terre 

410. par vn Ciel merueilleux. . : 

Quand nous fommes à cheual au milieu dVne • • 

riuiere, ou le Cheual ferme s'arrefte contre le fil 

de l'eau -y & que'nous regardons fixement le courant 

de larioiere, il nous fetnble que le Cheuaî 

trauerfe, '& que la riuiere va- rapidement contré 

• mont, quoy que le- Cheuai ne.bôuge dVne place? .4 ; 

417. & de quelque collé que nous tournions nos yeux» 

toutes chofeft nous âppatoiïlçi^t de mefme que 

fi elles eftoient emportées , Se s'écouloienf: par là 

• force de l'eatr. . • 

:.- • Vne Galerie fquftenuë également par Vne Ion* 

•gue fuite de. côlomites d'égale hauteur,fï vous ta 

*•/ • conlîdecez la longueur dvn bout i l'autre, elle 

• vous femblefà fe reïlerrer peu à peu vers la fin, M 

; _ ^jo. nc vous fera paroiftrequ*vne ïflTuë fort étroïtte* 

Joignant preïque le haut au bas; & les murs dit 

coité droit à ceux du cofté gauche, iulques à ce 

•que là veut' s'arrefte dans fobfcunté du point de 

: i'amortiflêmenr.. » .. 

Dans la Mer,- il paroift aux Naucliers quéife ï>està* 

Soleil naifledes eaux, & qu'il y cache fa lumière, T cs .^ 

V)5- P ot,rcé qu'ils n'y découurent rien autre chofe que ^ ^ " 

» ^ • la Mer & le Ciel ; & en toutes ces rencontres, n t 

•> I croyez point légèrement que ce foiênt fes-ytas, • 

\ qui fe font tràau>e& ' ' "'"

4^4 XE-IV. LIVJI'I D ' E Lv'cVlBcV 

vLès ta- ^ ccux V* ^°. nt *g norans ^ c '' a Mer, il femblc 

/ffic$ & que les Nauitesfcnferaiez dans le port* vont contes 

aui- tre les vagues, voyant les images de leurs orne-' 

';ronsaqni ments y eftre brifées '•: la partie des rames & du tw_ 

fom U u Ct mon jP n ' e ^. PO"* tpBft^pce dans le fei humide 440 

--dans S paroiredroiteîSc-cclIe'quieft dans, fcau , pardift 

i'eau. t recourbée d'où elle femblc au defEis des vagues 

'remonter vers la furface, & flotter à fleur d'eau. 

Lors que durant la nuiâ* les Vents portent par- 

.my-{'air des nuages clak-fcmez'j les Àfttes ecla^^k 

tans fembleat marcher audefTus v , &fe couler par 

vnc route bien op.pofôe à celle où leur moûue- 

• _ . ment naturel leVemporte. Si quclqu'vn de fa main 

îbeûbles preflè par deHôus vn de les yeux, il ardue qu'çn 

ïomic- Vn certain. fens%'tou tes les chofes qu'il void, luy^ra 

# "feiablent àoublesï la clarté des chandelles brille 

doublement par l'éclat de fon feu ; toute la chambre 

lu y fournie yn double eipmeublement, & les 

¥iïàges& les corps des perfo'nnes ;ky paroiflent 

doubles par ce moyeA. • , , : . ' • 

Enfin quand le fommeil rend les membres immobiles 

par vn gracieux âflbupiCement, & que 4^." 

tout le corps ioiiit dans le lid dVn fôuuerain repos 

-, ïï eft-ce que par fois en cet eftat, il nous (eni- 

Me que nous lommes éueillez, & que nous remuons 

nos membres, voire mefme pendant la 

jplusfortibre ébfcuritédela nuiâ: , nous penfons - 

• Voir le Soleil, & la lumière du iour : nous nous 

- jjierfuadons dans vnjieù fermée que nç)us/,chan-. 

|jebns de Ciel, de îvler, de Riuiçrçs, Se de Monts, 

îquenoustrauerfonsà pïed les Campagnes : que4^

. *• ' Di RBRVM NAT. LIB- IV; i4'' .... 

AîmsmigndrisJnpottucUud^yidemut, ' ' -dercftio-. 

NdmgidSpUufbrisJtaâis, ûbnitkf 0 ^ WiY.' • «M» ©Mi* 

,. > i\T 

440. Jîemon^, *&* f/?vfir reÙapépérnè* guberna : ' îû ****c 

Jjê

• Cetera dégénère hoc mirando mukd videmus: 

^myiolartfidemqudfi-fenfibm omnia quœrunti 

Neqmdqùdik\ qmniam pars hommméximafdUit AS%1 

Prof ter opinants animi, quo s dddimus ipfi, . . ; 

fdpertas 

tsqudtabfeprorinus k abdit 

offc Déni que f nihil fciri fiquis putal, M qmqut nefcït, ' j^j(£ 

An fciri pofsit> € quomfeàihilfiirefatetfir. 

Hdncigitmcontmmittam conmderecauffami, 

Jgjti capite ipfe fm infHtuit yeftigm ntm. 

Ettamenhocquoque vu concédant fcirt : : atidipfum ' 

J^mram , cum in rébus yen nihil

• |i m LrirAfe *i Lvfcmcii iè|: 

M )r a beaucoup-d'autrès-' choies de ce gerite-là» 

dignes d'admiration que nousvoyohs, lèfiqûcltâ 

cherchent prefque à violer entièrement la iof 

~Afcm qu'il faut donner aux fens; miisen vain, pëurcè 

qw là plufpatt de ces chofès nous trompe, à cauft 

des opinions ou logement de l'efprit que nous f. 

àdj'oiitons , en telle forte que nous tenons dei 

chofës pour nues qui tputesfbis ne le fontpointt 

car il n'eft rien de fi excellent que de pouuoir dit 

cerner les chofes qui font euidentes par les fènS 

470» j|»ail6c |cs douteufcs.que Telprit y ' adjoute de lnybiéGhc.' 

Enfin, fi quelquVn penfe que Ton ne fçait rien Difoute 

du tout, il ne fçait pas mefine? fi on peut fçau oir contre 

te qu'il confefïé de ne rien fçauoir. le ne diïpute- lfS Aearay 

donc point contre celuy-là, qui va à rebours . ** 

du bien qu'il envifàge. Pour plaifir neantmoins, clCas * 

47f. 'quand ie iuy accorderay qu'il fçait cela, ie lu y demanderay, 

puis qu'il-n'a rien veu de vray, d'où il 

fçait ce que c'eft de fçauoir, & de ne pas fçauoir: 

ccquidonbc-laconnôiflanccchi vray & du fàiiié, 

Se ce qui fait voir la différence de ce qui eft dbVtcux 

a auée ce .qui eft certaip. Vous trouuerez qua 

, 480. la connoiflance du vray eft engendrée des premières 

fondions des fens3& que les fens ne fe peuuent 

réfuter : car il faut demeurer d'accord qu© 

rien n'eft plus digne de foy, que ce qui de foy 

mefine peut conuaincrp ie faux par Péuidencedu 

vray. Or qui -peut eftre plus digne de foy que le 

fens?Laraifon fondée lut vn fens trompé, fera- 

4?f • t'elle capable de dire quelque chofè contre lesfen$, 

elle qui tire toute fon origine des fens, & qui ne 

'peut rien (ansie*Ctris f 8c lefquels par confequent 

Vils ne font point vrais, il faut auffi que tqçto. 

X iij:

ft^ . Li IV. Lî.YRB DE Lvcpci; 

tes fess faîfon foit faufle? Les oreilles pçurrbnt-elles corricfoht 

figer les yeux \ L attouchement reprendre les 

point oreilles ? le gouft reprimer le difçernement de 

w* 01 * 1 - celuy-cy î Çt les narines & les yeux confondre 

Î CIVS ' , legooft ? !l» s eiieft,pâs ainfi commeiecray : la 4^0? 

puiHàncç dechacun-çfl: diuifée, & chacun a fa 'propre 

forccJ De forte qu'il fgut dç^neceflstçquc ce 

qui.eftmol ou dur, froid ou chaud;> fe juge fèpar 

tement mol ou dur, fçoidou chaud; Ç'eft aueç 45^.' 

vn&pateillé neccifité; qu'il faut çonnoiftrc feparér 

nient les couleurs cjiuerfes , & toutes leschofes 

qui font jointes auec les couleurs. Ainfi le gouft 

a ùf, force diftinde : ainfi les odeurs fe çonfide-rent • 

• foparçment % Se aiafi les. fpns.; & de cette forte nul 

desfcnsne peut eftre repris par vn autre >t & ne 

fçauroit fc corriger fc^y 'mefme , pource qu'il faut y 00.* 

toufiouts également croire à chacun -deux ; & ce 

qui leur a femblç bon en tout temps cft vray. Que 

|i la raifon ne peut d|re la caufe-pourquay les choies 

carrées paroiflènt rondes eft^nt veucs de loin; 

if,vaut mieux-en manquant' dç raifon, difeourir foyj 

mal descaufesde1Vne&-del'autre figure, que de 

laifïèt échapper à fçs mains tout ce qu'il y a de 

imnifefte, de violer la première créance, & d'arracher 

tous les fondemens fur lefquels ;font ap- 

{>uyez la vie & iç fajut. Car non feulement toute 

a raifon s'en iroit par'terre % mais, encore la vie 

mefme ferait éteintç, fi l'on • n'ofojt fe fiçr à fes elo^ 

fons qui nous font éuiter les lieux dangereux, fuir 

tout le refte des chofejs mauuaifçs,, &fuiurecelles 

qui leur font contraires. Toute l'abondance des 

paroles cft donc vainc,qui fait tant de préparatifs 

contre Fauthorité deviens Enfin , comme dans 

_ l'Architeâure, fi. la première règle cft fajutiuç,. ^C 

• ' 

5

'jfnpotcrunf ocùlos dures reptehendere ? 4» rfunV • 

Itdëm fdntoticpùrrotd£hmpipQrdrguet orisT* 

. Anconftttabuntnam rocsiI£yereuinceni? ' '• . 

4f 0 *..Non , ytopinor, itdejh'namféorfumcmquepoteflas-' 

Dirifaefi\fuayis trique efl.ideo'quenecejfeefl, 

# .-^5°^ molkydmt dmmm cftsgclidùm fèruénfye,feorfurn\ 

Id motle94Ut dumm sgeUdum^'fcruénfyg yideri :. ' 

Etfeorfumyariosrerumfçntirecplôrts, 

ipfr'Et quœcumque cotoribus fmt -çoMUnéta neceffetifé- 

Seoffùsit&nfaporqrishêtyhn;feorfu$odùres * 

Ndfcmtur s fe§rfum forints : ideome necejfe eil 

Nonpofsint atios dlij tonuincere-fenfus. 

- Necpgrro poteruntipfireprehenderefèfe *> 

f^°* t&qudfidexquonidmdêb'ebitfemperhdberi* 

- Proindefquodin quoqêflhis yifum tempore j verum *fl+ 

Et fi non poterit ratio diffohterf €dujfàmr 

Cm ed j quat fîierint mxtim. quadmta sproculpm - 

Vifdrotunddi tdmenpmfldfrdriomsegentem' 

5©j. Redderemndosècaujpis y triufque figura,. 

Jthtam tnanibus mamfèfld fms-emittere h _ -quœqm S}, 

EtyioUrefidemprimam^&rxonuelleretota ., 

Funddmêntdyfdbmnbcdturyitdjjdimfqîfe. ' 

Non modo tnim rdtio rudt omnis > yitd qtwqueipfa-, " " ' 

5-10. Contidatexttmplojnificredere.fenfîbusaufc, 

PrecipitifquefocoriHtarç.,&reter49qu*fmt 

In génère hoefugienda ; fequi y contraria yu* fint^ 

~ € IlUttbiefimmryerbèmm copia cdjfdi - 

•3emqutytmfd)rkdr§praMdefir^d^primdy.... 

* Ita Lamb*reftèi vt puto. vulg. .aliter muko. Mfa In veî.opttmè. Id •• 

aKquaedam. in yûlg. 3c Inquibufdam vee. quomiâm. -fc Verfom llîtim qui in vulg. quide JI ;i 

«plac» à vjejCrf lib. autein aberat 1 atque ideà ineptums^&on âdmifi** '

W %***** 1*4* x«; ivft 

Momdfiipfalkx redis regmnibmexii; ' . ^CIf' 

EtBelUdliqudfiexpdmchiêcmkkmi . - 

Gmni4miBdasè,ferè9dtf4e * obftipdnecefMm 9 ft, 

if r4%*, cxifoftfû, pmm,fupim, dique Mmd fttf*; 

i4W ruereiptqmddm yideanmryttk ,tumtqmy 

Proditd iuëàis fdlLdbus omnm, primis • "• 

• -Tic /jp/»r r^/iQ «fci reiswo ^ »«c^ e/ï, 

flOp 

¥ifn>n5c *^fW> ^dfâàmTdtiofcrMfmfdnliêd eff. 

dcaîiis p ^nciph40idimrpmtixf!rinxommsrin4Mmt . .fi.f 

feofibus. Infnudufmpepulmybico^Mêfenfmi, 

Igaii- CorporeamqHo^ 

jYtfoninm ^ h fmfddmpQJfummpdkrtfmÇm. 

êaX • ' 

'foçcm. M lf mom e fonsgmdiemdrtma cUmor* : fi% 

JîP^permgMfttiM turbd mion cmm t • 

. IrefordsvbicœptmmfrimrdMyoïMm; 

*. Jd//cf r e^te ftaçrç M«M mêmrwis, 

Bdvdigitur ééium % qmn yaces* ^édféemnflemi' 

Côrporeis è pémipiis, \tUderfipofsint* 

Mec tffkllitUem9.qtddcorporis. duferdt, & quid 

D'etrdhdtexhmimimmrMk^dfyiribus ipfis. 

Perpétuas fermo nigtm %®Ûis ddymbfdm, 

Aumm perduâm db exorieme mtort; 

Pr*fertim/iamfMmm®€ficl^ . ç * 

ErgpcorpQreatovocemcvnjtm-nKffîefo ' * 

Mukdb^mns.fmm4^4mtu$-^ £orpQrep4r$em 

«çmxari,iiuiuUc tlaaoâ. Ace. Ub.io.can.i6L quantum..mendoft ' 

«^t»ab ope, vet..lib.eûlciib non admi.fi. 

SJfc

X'B IV. Livit"?* EycKicirJ ' ï*£* 

. . fèfqoierre ttoropcufe : & fi pour la conduite d'yn 

$f* -ouurage, le niueau fe détourne tant foitpeude 

- • la ligne qu'il doit tenir, il faut que tout fe rafle de k 

trauecs : l'édifice ptitct pris fera ridicule, il n'aura, 

j20* point de (ymetrie* fcnlenacera -deraine. Ainlî 

ceft vne neçtfEtéqttelamfonfoit corrompue, 

quîtire fon origine desfens falfifîez. 

Il ne relie plus maintenant de difficulté à es- s De 

pliquet comme lesâutrcs fens font touchez des fooy«& 

fiy. chofesqui leur font propres.Premieremeht,bn en- C £ a •- 

• tendlefon» & toute forte ée^ voix lors qu'elle fe 

-. porte dansies, oreilles, '&-fhu>pe ce fens par f orancquiluy 

cft propre; car il-'faut confeflèrque 

S 

î fou fit la ¥ok font "corporels , puis qu'ils peu- 

uent toucher les fens. La voix racle'- fouuent la 

|jo. E m SP o"ù elle paflè, • & le haut cry fait en fortant 

que la mchtactere s'irrite, -pource que les petks 

• • corps qui font les principes de la-voix fe pteifant 

en foule de foctir par va lieu étroit, les conduits 

en font bleficz. Ceft amfi- qu vne porte qui cft 

trop joignante eft raclée & svfe : la voix aufli qui 

eftrauque , bleflêle chemin par où elle fort dehors* 

11 ne faut -donc point clouter que les voix & 

Pf les paroles ne confiftent en des principes corpo- ' . 

reb, puis quelles font capables d'offeocet: Et vu 

difeouc* continue-depuis la pointe du*fout iufques 

i la nuiâ,ne vous laiiè point ignorer ce qu'il 

- - emporte dti

10. LE IV.. % i Y * * M L.v e R.E CE,' 

n Fort &gqind murmure, .,, 

ou que les Cornets recourbez, tetentiflènt dVn54î # 

ton enroué., 8ç-. quantités Cigoes quinaiflent dans 

les vallées ftaifches du ngopt Helieoo , pouffent 

vne do|ice plainte d f vn lugubre accent. iSfous es-' 

primons donc ces voix de itoltre corps, & nous Ici 

pouflbns dehprs dVne bouche, droite-.,^ &, |a lan- 5 f °v 

gtse mobile, qui eft l'ouunere dès mots.» articule 

& figure les paroles, en partie auec les lèvres, qui. 

par leur conformation acheuent de les former. 

Or comme l'efpace n'eft, pas. long du lieu d'oùla.f .f? 

voixeft proférée, "ilêft neceflàûeauiRquelespa- ^r 

rôles fpient entendues diftinétement,, poîtcp que 

la voix, garde Ja formation êç. la figure de fon.ori- ' 

eine^ Que lU'efpaçe efl-. plus étendu qu'il ne faut,* 

J^S paroles fe .copfondept dans le.grand air, &la • 

voixfe.trouble en s'éuaporant. Il te fait donc vnïè^ 

(on , de forte que vous le, potiuez.bien. entendre, 

mais vous ne pouuez nullement, .difeernei quçl cil 

le fens des paroles., t?nt k.vQtx arriue aux of cilles 

confufément, ' ''..>. 

I}e i f E-_ Yn Edit proclamé par le Cricur publk, frap* 

f} 10, perafouuent les oreilles de tout.vn peuple.; def^f* 

forte quîl faut donc bieji qu'une feule voix foit 

diuifée enplufieurs, pqi$ quelle (e fepare dans les 

oreilles dç chacun , marquant k forme, de* paroles 

auec la .ckrtç du fo.n. Mais k partie de k voix^qui ^0t 

ne vient point aux oreilles, pérît inutilement tat*- " 

dis quelle s'epuole de s'éuanouit en J'ak. Et la 

partie qui, donne en des lieux folide?, rend vn fou 

. quand elle en eft re jettée, & déçoit quelquefois 

par l'image de k parole. Ce que reconnoiflànt 

vous pourriez bien rendre l^riifai^àvotts. mefap .

" DM .R E R TU Nyâ T^ X i »\ 1V*. s.6% 

-^ Met fîmili pénétrant aurts primordia forma, "• 

Càm titka'depreffogrduiterfrtb murmure mugit, 

*$f 1 * Et reboatraucum retmcitd barbara hombum ; 

Vattibut&> çygnt b 'nece iôrti cxHelicQnis ; •, - 

C#w liquidant t-Munthgubriyoce queretam. 

H-afceigiturpenitùs**ùcesAi n?m longum fpatium *fi, yndeillafyofe£l&t ._ 

ç y ;. Pemmidï yox quxque \ neceffe efl ytrbd quoque if fa. • 

P A* ?» exaud&i, difcemîqm artktâatim ;_•-." 

' Sematmimf&mMmmmsfem4tqmfgiirdm.. 

Atfîinterpofîtumfpatium € fît longius xquo y * 

Aim permutmnconfundi yerba neceffe eftx'-- 

• 5# Et€ont*rbariyocem9dumtranft4olataurar. 

Etgo~fît, fonitum ytpofsis audire, »ey»e * i//4i 

JntémofcèresverbarMmfementiaqt4£fît, • 

P r fqueddçocênfhfayenityoxJnquepeditdl" 

Pmterea ediBum fape y mm perciez aurts ' 

-£- Omnibus'-inpo-pztqmiffumpraxonisabore0 

\ In muttas igtur voces-yoxyna repente^ , . . . 

Diffagit, in /?ri »^f -quoniam fe. diuidit aurts ; 

• Obfîgnans fùrmamyerbis,. clarumquefonorem* 

AK qu£ pars yocum non amis inédit ipfas9 

|7o. PrMerkfd périt fruflrà Sffufaper auras:- ' ^ 

') Mtrs e folid's adlifa locis reieéta'fonorem ' imagina 4 

• Meddit r &merdumfr^rdmrimâ^mtmrbK ûu 

. - Jp^c -f éeuf c?#»i yideas,3 rationem reddère fofis ' 

m îca parfim conieûura duâus.partim à vet.Iib.adiutus reftitui: ita & 

CaCttll.de nupt.PeI.Laoib.hunc lolliMnalè.in v. q. & vulg. reuocat.in 

q.barbita.malè. h Hanc puto verifiT. ftriptur&ni : cygm nece torti. i. 

jpîosti viçjiïi.v.l.ê tuitis» ae>£©m,Bete > nece tortis. q. rulg. nece de-

7#fr ftfo, 4f^»e 4&'&> y uo pdBo per loca foU, 

Sdxa paris formés verbomm ex otdine reddant, ' JTJJ 

FaUnriscomites cum montes interopdcos 

Jêrimus, ($* mdgna difperfos yoce ciemus. 

S ex * etiâmfeptemlocdyidireddcrcyoces, 

Vmm ami idteres : itd collés coltibus ipfîs 

Ferbd h repulfdntesitirdbdnîdiêd € referrel ' jSa 

HdtclocdcdpripedesSdtyroSy nymphdfque tenere 

Fimtimi fingmt, 0» Pdums ejje loquunturi 

Quorum noêiu^go ftrepitu y luioqus iocdnû 

Adfirmdnt yulgi tdcitnrna ftentid rumpi -t 

Çhordarumquefonos péri, dukéfque querelds^ f% 

Tibid qtidsfundït digitw pulfdtd cdncntum\ \ 

Etgenm dgricolâm latèftntifcere, mm Pdû 

Fined femlferi cdpitis yeldmind qmffkns, 

Fhco fepe Idbro cdlamospercurrit bidntu\ ' 

FfjbitdfHuefhrem ne cejfetfunderemuptm. _ ' S9 a * 

Ceterd dégénère hoc monftra,dcportent* loquumur, 

Ne loc* defertd âb diuisquoque forte putentur 

. Sotd tenere \ ideo idÛdnt miraculd diftis; 

jg^@a" Autdâiqudrdtione dliddncunturfvt omm : 

traner, Hmndnum genm eftdtddnm nimu durkuhruml S 9% •* 

voccm jQnpdfuperefi, non efi mirdndum, qua rdtione 

«ranaïc* ., A 6}%$ l0CAper neqmunt oculi res cernere dpmês% ' 

forti. In plepf. vulg. & gcîida cygnt ; nece forti ex antr© Hclic quod 

Mamîl commentes eft. Lamb gelidis orti es Helic.q.v.etiam» Et validis 

nece tords ex Hel. memiouir. i. licteia in verbo torci » ménd» 

caiiflam dedir. e fit. reûiàs> vt puto. i Sic omnino leg. ex vett.cg»ve£. 

' êc vuig. iilamî non malê. /Inq.fobs.f. non maleï 

*i.*IV. ti-v.Rt ©i Lvc'iïct? • ik| 

& à d'autres > d'où vient que parmy les lieux foli- 

|7f. faires » les rochers rendent en fuite les meftnes 

• mots que nous proférons* quand parmy les l^lonts 

çouuertsde bocages nous cherchons noscompa- ' 

gnons fepatez, & que nous les appelions à pleine 

voix. Tay veu aoffi des lieux, qui pour vne parole • 

quo fou prononce diftindementâ rendent jûx ou , 

fcpt fois. Ainû des mefmes mots le. rapportent 

•jSo.'dVnecolineà Feutre, qui felcs rendent alterna^ 

.tiueinent. 

les gens' du pais ont feint que ces lieux font 

habitcàs par les Satyres, aux pieds de chéui e, & p v 

les Nymphes, & que Içs Faunes y habitent. llsa£» 

'forment auflt que d'ordinaire le Mence taciturne 

y çft interrompu par le Emit qu'ils font la nuî& 

' en coura»t»& fblaftrant dans le jeu. : qu'il s'y rend 

f 8f. des fans harmonieux : & qu'il s'y fait de dotjyççs 

plaintes qui fort cet de la Suite touchée par î%$ 

doigts des chanteurs : que les Villageois sappesrçoiuent 

de loin quand. Pan qui £aic branfler les 

branches

•$K> LE IW"L I V R fe î> à L vc k £ ck . », 

" voix qui vient frapper à nos oreilles : comme nous 

voyons fouuentque Tonfeparled'vn lieu feparé • •, 

par des portes Fermées, à : caufe que la voix peut fe ^ oa 

'gliflêr par des conduits finueux, St que les images 

ne le pebûent'nullement : car elles font"entrecoupées 

, fi. elles ne trouuènt. des ôuùertùre's droites 

comme'dans le Verre , dont toute la glace eft 

"facilement pénétrée. Qiiant à la voix', eilefedi-^ 

ûifë & va de tous coftez, pource que fes parties tfô'f. 

s'engendrent les vnes des autres , depuis quVne 

•ïeuleVeft partagée en plaGëurs, comme vrie étin- 

'cèllcde'fea s'éparpille îbuuènt aux parcelles dont 

'elle eft composée. Les lieux qui font à dos & tout 

"alentour font remplis de la voix Se frapp,ez du (on. *. 

Maïs toutes les images fe portent en droite ligne, *>K>.; 

comme elles font vue fois pouffêes. Ceft pour- 

,quoy il n'y a perforine qui ayant les yeuxtournefc 

en auant puifle riçn voir au defltis defoy : Mats 

la voixfe peut entendre de toutes parts :' elle s'émouflè' 

toutesfois , &penetre cônfuféntent aiix 

oreilles, quand elle païïe en des lient fermée. De ^*fc 

forte qu'il nbus femble'd'entendre bien pluftoft 

: m (on que des paroles ' • " 

Du • -La langue & kpaîais, qui font lès âfties par 

gouft. ïëfquellçs nous difeernons les faucon, en contiennent 

des faifonsplus difficiles à • connoiftre , ^quç • 

toutes celles qufc nous auons recherchées de la 

veue&desfons. Premièrement, nousfentons la 

(aueur • dans la bouche , quand noiis preflbns la 

viande, & que nous la broyons entre les dents, 

comme fi quëlqu'vn preiïbit Jela main vne épon- " . > 

.. gè pleine d'eau, & qu'il entteprift de k deffèicher. ^ 2a . 

De là, tout ce quç nous auons exprimé, fe difperfe 

-par les porcs du palais, & par les cbncauitei oblU

. • J5'E RiàyM NATJ Lii.lV. iy*. 

Hœc loça per voces yenidnt, attrsfque Ucejftntl 

- g, 

& Conloquium ckufisforibus quoquefepe tenemm:. 

•^ 00 Nimirum,qttidyoxrpcrflexafontminarerum 

IncQlkmktranfirepoteftifîmuldcmrenmdnt - - 

• Përfondmwr mim\ nifi reâd fommina tranank 

JjhuUdftiM vhri, fymes qu'a h ttdme&t mmi* 

PmteredpdrtismcmBiidmiditury&x: 

( ' > ' 

v £ 

tfoj. Exdtiti-àUétquoniarnggnuritur, vbiynd' 

Difsiùikfmdïn mtdids exort* ; qmfifnis 

. SxpefoletfcintilUfuos fe fyargmin igni^m. 

Ergo replentur locd yocibus, dbditd rétro • 

Omnid quxcitCHmfuerint .fonitêque çientfiï. 

*«o. Atfinulacra yits mreêk omnid tendant', 

FtfuntmiffdfemelqudpnptefcemeremmQ • 

Se fKprxpàtveft;at.iH>cesaceipere extra. 

Et tamen ipfd qmq.bœc dum tranfit ckufd marné 

Vox%obmndàmr^dtqmaum.mnfufd pénétrât: * - 

taf» Et[onkHmpatimi.quàmyerbâiduditeyid?murm fie5*. 

d or€ 

H î ' 

Pkfculvm habentinfè mtiom, 'plus opcrdique. 

Prinàpiofuccum fennmus in'ore^ cibum càm 

J4dndendoexprimimm:œ^plendmfpôhfidmdùmï • 

6io* Si qvisforte manu premere, f exficcaréque.capit. ' - 

Inde, quodexprimimm, per cmim omhe pàkti ' 

M lia ex T.1 reftittiîmus.iiï q.yidemos. b Ica txv l.q. feripfî.m q.t.tra- 

«olat.viJe iad. g. vulg. trauiat pefsîmé.q.v.qua. vi .le inf.zo? 5.

•ITT 1>E RlâvM NAT." LIB. IV; 

Diditur, gr mm * perplexafordmind lingu*. 

Hdtc ybi Leuidfmnt manmas corpordfucci ; 

Su4uiterattingknt9 &* fuduiter ommd trdâidnt 

Jtumidd UiïguS circmm fuddntid temph : ~^H* 

At contra pungunt fenfum, Ucerdntquc coorta 3 

Jguanto qusque mdgm funt dfpetitdte repletd. 

Deindt volupta eft iptçco infime pdLti : 

Cumyeto deorfmmperfducespmcipitduitf ' • . . 

Nulh yolupus eft, dum diêmr omnis in artufj ^°* 

Mec refert quidqukm, qm yifiu corpus dldtur, 

Dummodo, qmdcapids, concoBum'diderepûfsis 

Artibns, gr ftomdchi humeâumfemdre tenorem. 

QMre Nunc dliis dm cm fit cibm, yt mdeamm, • 

ilta âliis JÊxpedidmyqudréy^ dliis qmd ttifte3gr dMdtum % ft% (ÉJf.' 

coarraoa fjQ€ t4mm eJJ*e dm s pQÇsit b pmdmke videri 

tm Tdntkque in bis rébus Sftdndd, différaifque eft\ 

Ftftod £ dbis abus eft, dliis [mi dm venemum* 

d Eftynque ytferpens hominis qmt ùâU/klmif 

Difperit, de fêfemdndendo confiâtipfd.* %ÇA® 

Prdterm nobis perdirmn 'ftdcre "Penenum; 

Atxdpris ddipes, & mtufmcibus duget. 

Id quibus ytfidt rébus cogmfcerepoftis^ 

• Principiomeminiffe decet, qu* dixmm dnte, 

Semind multirmdis in rébus mixta * ttnere. • • #4f • 

Porto omms^qtidtcumqmxibum cdpiuntmirâdÊt'ts, 

VtÇunt difsimiles extrinficus, &gentrdûm 

Extimd membtomm i' circumtextum coërcei% 

*Inq.l.perp1exi. 6Inv.al. eft perdulccxtiam rcûc. c Ifa leg.-ifOA 

alla, vide indic e Ica vulg. & noftJ. iamb. isefcio cur mutaric, Szpc 

tx enioî fer k contacta fal. d Sic es v. q. malui. ai. teneri. « lu ex v. 

noft. maîioi,£Ùm & raox fequatur* texcura coeï-cec. in al.camen, cii> 

«nnoeftpra. 

(jucs

.4 • Li IV.. LIVRA ©i L.ycRici? - -1# 

: ;, quei de If langue. molcQuand les.- Eléments dû fuc 

iffij. coulant, foat déliez .&.,poUs..» ib-touchant agréai 

« ( blement les palais hâmid^ dç- la langue *• qpt foitt 

/fuans.toat autour. Au'-ç0^traim,ccux-M:ptq6«aSt 

le £èns & k.bkflènt d'aixtaiit-.plûs^ quils -font ..plus 

rudes & plus afpresi. Enfin ;j-le., plajiir qu| ittiftdtt 

gouft, & fipît> fçiitïrfur.f extrémité |nte»eufttala|s ; & quand le fuc. s'clb précipité.;eo bar-pâi: 

1 

es conduits de la gorge * poor ; ie..difti:ibi|icr par fes 

tfjo. qaembresf k plaifir.n>n.; ;eft .plus. icafiblc* .-Sans 

.qu'il Importe de quel aliment le coepç (bi't'nouv» 

iy » pounieu .qoe vous puiifiez digérer & diftrjbueg 

par les membres,.ce qujevousaurezauiillé., 8c don? 

ieruer y ne humidité vmforme dans k$ membranes 

de reftamaçhf. ,. . :,,-.•/ • • • • •. 

i; ; -, le diray maintenant pôùrquoy m vne mçfitte vi an* Vmie 

vj'f • de n'eft pas. propre a tous. les Animaux : & poup- dmte : * 

cjtioy .ce qui eft des-igreabk & amer aux vnsjfem- î u * r 

& / j • k & ' '-i r • &amcî 

pie tort douxanx autrcsxaquoy il y a vipe fi gwn- re aux ' 

de différence.,, que ce qurctt aliment aux vnsyeftanacf» 

.-. • 'dangereuxpoifon-aux autres. 4 .'Ainïï, lr ferment 

.*:. . périt àç fe tue Coy-mefmeà force defemordre, 

^40 quand àlcft mouillé de lafaHue de l'homme ; The* 

lebore quitus eft vn venin prefenc, • : eft- • propre 

aux cbcùres & aux cailks;pour. les, engraUIbr, Afin 

. % que vous puiiïîez connoiftre pourqpoy cela fe feitj 

I '^45. çeflbuuenez-yo.us d'abord de ce que i'ay"-disque kl 

ïêmence? font méfiées dans les chafesen'plulieurs 

paanieres;, & que comme tous les Animaux qui 

.virent* font diffembkbks extérieurement , 5Ç 

Î 

iu ils font proportionnez félon leur cfpcce d'tuer* 

e \ aufllî leurs principes font-ils fort diflèiriblâbkf 

t _ • les vnsdes autres, & leurs i^gqres fonr bien diffe^. 

Ç jjjo. rentes. Or cbanekur* principes fontlortdw«|

ê/i ' Xf IV. LïvRB'b'i L?ck'-iti; • ... 

lesvns des autres pour la xeflemblance ,-il £aiit 

auffi qu'il y ait'viie grande différence-entre leurs 

interualles, leurs voyes»'& les pores que nous teconnoilTons 

en tous les membres, & particulière- 

-ment dans la bouche & au palais. Il y en a donc 

quëlques-yns qui dèiuetit eftre«plus petits,d'autres 

plus granàs :. ceux-cy les ayant en triangle 9 & 

ceux-là en éarré; plufîeutstohds,& quelques-vns *ff« 

d'angles multipliez en beaucoup de manières: car 

•la raifon des Agirais, & le mouaement, requièrent 

qu'il y ait vne auffi grande diuerfité dans les po- 

«es^.danslesvoyes:9commeilyacn1àtiffiireex

• ' * ' D ; E- RE à" v¥ NA*Yv L*>\ IV. 1 , ffî 

s\- • * Pjoinde & ftminibus diftdht, variant que fîguris* 

tffO. Semmcàmporro difient y differre necejfe efl 

ImerudUd'y yiafque,fordmindqu'£ pemibemus / 

. 'Omnibus in memb ris3 gr in: orè3 ipfoquep*Uto. : 

Effe minord-igimr qtfaddm, mdotdqm deb ent-f 

Effe triqmtra obis, kliis quddrdta neccffeefo • • 

^îî* Afultdrotondd9modismtdtis'multdnguUqu4ddm: 

Ndmqm • ftgkrarum yt ratio, mmufque repofcunt9 

Proindeforaminibusdèbent differre'figurai *- 

'Et ydridreyia'y proinde ac textûrd coërcet. 

k Hinc, ybi quodfudue efl dliis, dtiisfit amarumï 

**°* IIHs, quelsfmue efl, Uuiffyma corpord debent. 

Contreltahitiier cduUs intrare pdiati : 

Jltcontrd, quibus efl eddem tesintus dcerba*9 

• *Afperd nimirum pénétrant\ hdmdtdquc faucer» 

Nunc facile ex bis efl rébus cognofcere quxqué? 

&&%• J%PP e > ^bi cmfebris bilifùperdhte coortd eft, 

AutdUd rdtibne dliqm eft W ëxcitd morbi ; 

*PerturbdWribî totwn idm corpus, ($••• ormes 

Commutdntur'ibipofitumprinàp'wrum: • ' " 

^ •" Fit prias ddfeûfumvtqhdztotforatonuenkbdnt 

€yo N^ncnonconummntj^teterdftmmdpsdptdf, 

Jiïù t pinetrdtd queuntfinfum progighere 'dcerbuûl 

ytrdque enim funt in metlis -commifldfdpore, . .-"**" - 

Id quod idm G fupem ribi fiepe o'Hendimm dntel ^ c odo£ 

: y Nuncdge;, tpiopdÛçndrisddieÛus/odoris' 'V -fê. 

^7f Tdngdt, âgdm. primùm m multds effe neceffe*eff 1 

s Sk ex r.I. reftituï pofklanteid otftnino feaccntia * & verbis'ptoifîîïfs 

id cooiprôbantib. vulg. ex» confiant*' fîgwra. k Isa in ?, laal»: 

. àoe «tib.i. 

% *

30} DE RIRVM NAT.. LIé. 1VJ- t 

Fndefluens'yoluatyaritv fefluêm odorum* ' . 

•Mdm flmre, & mitdê^ fdrgtqm putdndum 9 fi ' 

rtmm dliis dlitu magk efl animamibus apmr-3 

JDifsimilis propter formés, ideoque per dum 

Mêttk dpes qmmùk h longe ducuntur odorr7 • tlol 

Fohurilque cadaueribus : mm fi fa ferdmm 

'Fnguk qm mkriigrefum, € promifa cdnum y'w 

Ducit : cir " humdnum tohgèïprtfentit odorem 

•MomuUddTum arck (eruator candidus an fer* 

'Sic dliis alius nidor dams, adfua quemque ^jLj 

Tabula ducit ^&a tetrè référé yemno. 

Vogh, eoquemodùferudnmrfackftrdrumi 

Bêcodoripfeigitwr, maris quicumqm lacefshl ' 

Efly alto ytpofsit € permim kngiàs aher. 

Sed tamen hdudfquifqudm tam longé fenureomm]

ïï IVi tiyki i,i t vckl e ï? I7J: 

ie. qu'il y ait beaucoup déchoies d'où s'écoule fa-" 

bondance diuçrfe des odeurs : car il ne fautpaé 

douter qu elle ne. coule, & qu'elle ne Toit enuoyée 

& difpersée de tous collez. Mais il y en a plufîeurs 

* lesquelles font beaucoup plus propres à certains 

Animaux qu'à d'autres., à. eau le des formes diffe- 

480. rentes, Ceft pourquoy, le$. Abeilles font attirées 

de R loin parmy fait à L'odeur du miel , Se les 

. t Vautours à celle des Cadavres. Le nez des Chiens 

• ks attire fur les voyesdes Beftes qu'ils pourfui-*. 

• uent : Se l'O'ye au-..plumage blanc, gardienne de laf 

forterefle de Romulé,(ent de fart loin f odeur des 

d?f. hommjps. Ainfi les odeurs font diuerfement par-' 

tagées aux Animaux r poutjes -attirer aux nourri-; 

turcs qui leur font propres,. ^C pour les détourner 

de ce qui leur eft contraire / d ? oàvient qu'ils font 

conferuezen leur efpece.. H y a donc quelques- 

. vnes de ces odeurs qoipeuuent eftre envoyées de 

plus loin que les autres » pour toucher le nez. lfc 

€$o. n'y en a tautcsfois. pas vn© d'elles qui fe porte fi 

loin que le fon ou la.voix/ans rieadire des chofes : 

qui frappent la veut" » & de qui les images.atteignent 

de loin la/prunelle de l'œil Car l'odeur eft; 

tardiue à venir, & périt facilement peu àpeu,par- 

4$ j. my lesdiflxa&ions de Pair y pource qu'elle eft en-, 

uoyéeauec peine du fond de la chofe qui-la produit. 

Et pour preuue que les odeurs viennent du 

fond , c'eft qu'elles fortentbien plus grandes de. 

tout ce qui. eft brifé, ou pilé, ou détruit par le feu. 

Il appacoïft auflî que l'odeur eft formée de prm- 

700. cipes plus grands que ceux de la voix, pource que 

"" l'odeur ne pénètre point au trauers des murs de' 

pierre, comme la voix & les fons y peuuent pene- 

. trer. Ceft pourquoy, tl ne vous fera pas fi facile • 

I H "" "

Ï7£ L i IV* L r T R i B i ty c n i ex} 

D&llûvx NàT." Lm:W%: ' ggj 

îmeJUgdreinqudfîtregionelocdmm: •'- 

Mefrigefcitenim cun&dndopldgdperdurdéiy 

Ntc cd lidd ddfenfus 

'• 

â decurrit nunûd rmmR . 

7^1- Etrdntfgpecdnes itdquey çjr mftigid qmtruntl 

Nec tdmen hocfolis in edoribm, dtquefdporum, 

In génère'efl:fcd item fpeciesrehm/dtque colores. 

Non. itd conmmmt ddfenfus omnibus omnes3 

VtnonfintAhis qu&ddinmdgps.dcrid'ïifu. 

'" ' .* 

yi«.* ^jnetidmgdUum no&o* expldudemibms alis^ 

Aurprdm cUrd confuetum yoce yocdre>. 

* Nenu qmunt rapidi contra confldre leones, 

, Inqœtuerij itd continue meminercfugdi: 

Nitnirumy quUfuntgdUarumincorporequ&ddrik. 

71$. Semind3 qudt^càm funtoculis immiffk leontttn, 

PupilUsinHrfodiunt9dcvémque&lorem " ' 

Pmbent^ytnequedntcontrd-durdre féroces: ' • 

Cum tdmén btec nofbm dcies nihil hderepofsint ; v 

Aut quid non penetrdnt, dut qubdpenetrdntibus iÏHs? ' 

j£Ù9 Exims ex omês liber ddtur, inremtdndo.. 

Ltdtre n^pofsint ex yUd. lumdm pdrte, 

Nunc dge, qmémoMednt dnimumteîdccipe^ ynde^ De mïl 

û^yeniuntyyenidntmmentem,perdpepdudsz 

Principio hoc dico , nrum fimulacm ydgdri 

" mi.iftotuu 

yij. MMltdmodismultismcunââsynSfiepdnk 

m Ira lamb.efi libri habeanr* decurrun^ yt nuntî** iungaAir cum* 

plaga. kEgregiè tamk es v.l. vulg.HuiK neûeunt. al. Qmmin q.ym 

Nec nequeunt. luâenus docuk une imagimb. fencki & cerni non 

jmflc i -aune» Bcquidnn cogîtari. Yî4@ Ci&ad Ciffiy.fs*lib.i$.ep Mi, 

%, m

Çrfs tU % « »vi -HAT. t ri. IV% ' 

7'mMid,quàfd£Ïlè''interfè imgunturinduris, 

Ùbuid cent yeniunt, y,t araned, brdBeaqme aurij 

J^ppe eèenim mulmmdgis Ltcfunt 'tenu'm textu, 

ûpm qmt é permûum ocuîos, yifumque hceffunn 7 JP?> 

Corporis hœc qmnidm pénétrant per mm ; eientque 

ITenuem snimi ndtmam intus,fenfumque Uceffunt 

Centduros i'tdqtie3&, ScylLmm membrd yidemus, 

Cerbereafque cdnumfdciesjhnuldcriq*e eorum 

Quorum-morte obitd tetlus dmpkBimr'offa:' 73fc 

h Omnegenus quonidm pdfsim fimuLtard femntur^ 

Pdrtim fpôntefuk -quajhint dire m ipfo : 

Pdttint qu.t Hariis dk rébus cumque receémt : 

£tqm € confiant exbôrumfdcldfiffiris. 

Ndm certè ex yitm Cmtdtiri non fit imagù; . 740* 

Nulld fuit qmnidm tdlit mtnrd idnimsnûsl 

Verum vbi equi, 4tqme bominis Cdfh *> concurrit intdgpl 

HerefihfdcitèextemplojqmddixintMSdmè, ' ' 

Pjopîerfubtilemndmrdm, (jr tenùidtextd. 

Ceterd dégénéré hoc tadem tdtione credntur. 74J. 

J%i*& càm mobihter fumma léuitate feruntur^ 

Ft prias ofkndi ;fdiilïyno comniouet i£bi • i 

J&udihet ym dnimmn nobisfubùlis imdgo: 

Tennis eni'm mens efi3 gj* miremobilif ipfd* 

Hdtcfierîi'yt memom, fdcilè hinc cognofcertpofsis f 

Jgudtinus* hôcfimile eft foadisy qmdmente videmus, 

Atqmùculis S finili.fieri. ratione necejje eftt 

«Tta-v. reâi. Sic fup. fettanf!'t19.18.vnlg. percipfom ocuîos» aî. ocull. 

è Oinnigenutn c Sic v.q.re&è.vndepofteâ fa&umi confîciunci& confiftunt. 

ita CIîîIîî etiam in q.l eft. d Ita v. noftr.in al.animantuny.vulg. 

animai, malè. e Hoc reftius ex v. I. *juim in aî.conuenit. q.v. accief- 

OL filll g ita in vet .icàè vul$. fimàlis. 

7 f°*

î iyt Livki DE LvcRici? ï7£ 

les, lefquelles fe joignent facilement dans les airs,* 

quand elles viennent à fe Rencontrer, comme les' 

toiles d'araignée, & les papillotes d'or : czi ces' 

. Images-là font'- encore beaucoup plus délicates' 

7p. que celles-cy qui touchent les yeux & qui bief-' 

• > fent la treuë; pource qu'elles pénètrent par les pores 

du corps, Se prouoquent au dedans-la Nature 

délicate de t'Efprit ',' & foh feneiment. Nous 

voyons donc des Centaures,' & dès membres de' 

Scy Iles» clés faces de Cerbères, & des fancofmes de 

jjr ceux de'-qui la terre ,'depui$ k'inort qu'ils ont 

' •'* (bufèfte* enferme les o% : pource que des itaages 

* de tout genre, fe portent de tous codez', lefquelles 

en partie fe figurent d'elles-mefines en Pair, en 

partie fortent des choies dhierfes,& en partie font 

740* formées du mefiange de ces figures. Car certaine- 

/ ,'^ment Pimage dVn Centaure' nefe retire point de 

quelque chpfe de viuant," pource ''qu'il n'y en eut 

iaibais. Mais quand par hazard les images d'vn ' 

homme Se dVn chenal'(ont jointes enfemble, 

elles adhèrent auflî-tofl. ,"& facilement Pvne à 

Pautre ,'à caufe-dëleur nature fubtîle formée 

jj* d'vne contexture délicate. Les autres de cette 

*- / efpece s'engendrent par mefme raifon, & pour ce 

quelles font portées par vne extrême légèreté,ainfî 

que iel'ay montré cy-defliis.' Quelque image que 

ce foit peut tout dvn coup & facilement attein- 

* dre & mouuok noftre efprit : car PEfprit eft d'vne 

nature fort déliée , & merueilleufement facile 1 

7C0 émouuoir Ce que ie dis donc qui fe fait de la forte, 

vous le pourrez aifement connoiftre fi vousprenez 

garde, que ce que nous voyons de f efprit, 

eft femblable à ce que nous voyons des yeux , & 

• qti'il eft neceflàire que la veue de l'of pf U-(e forme 

•'^2

Xfâ M, IV. L*VIL1I DE L.VCRICÏ 

tomme celle des yeux. Et pour ce que ie viens, 

eenfeigner quefiie voy des Lyonsç'eftpat des 

.images qui me frappent lesjreux,an ne peuf ignorer 

par la mefine raifon, que mon Ejprit nefoit j ^ 

émeu par des images de Lyonç 8c des autres choies 

qu'il difcerne de mçfme &Ç non moins, que les 

yeux, finôn qu'il les voit beaucoup plus, déliées^ 

*&. ïî elles agitent leurs bras 8c leurs autres JJ0] 

membres, auec propottionômme il femble qu'ei~ . ^ 

. -, les fallènt; cela dans Je fommeil : car là oulapre-J 

I -£^rpiïerepérit, vne féconde s'eftantforméeincon- 

3?u§rs dm tinent après dansyn aiitrecftat, il fembje que la 

Ists*. .première ait change fapofture & fort gefte, ce qui 

Pour- £ç fait tres-promptement : * en quoy, fi. nous 77^ 

nou'* voulons tout expliquer, nous ât^pns beaucoup de 

pcnroiJf .chofes à rechercher ,& beaucoup à éclairçir. 

•nfR-cofty On demande en premier-lieu, pourqppy quand 7*°* 

qeeaoui 'la volonté te forme dVoe choie,* l'Esprit y penfc 

levoiu_ 'ûffi-toft ? Eft-ce que les images regardent noftre 

0as * Ai .volonté?JJç. vnc a gÇ fc. ptçfenfç-t-ellc ajt n\ef-

Eî R,ERVM N.àT\ Li*. iy$ ïj$^: 

Mmcigiturdocui quoniammeforte & Uones '••""* 

Cernerê per fimulacra, QCUIQS qUdtcumqm Ucejftmf..: 

7}î • S cire licet mentémjtmili ratione moueri 

' Perfîmuldcrd leonum cetera , quœ viàetdtquè, 

Mec minu$iàtqueoçuli 5 nifiqmd mage terni* ternit} 

Mec rdtione *liasmtn fomnus membre profitait „ 

yf/ew *nhni yifil*t> nijî quod fimulacra Ucejptntr 

"jfo Hac eadem noflros dnimos3quœ,cùm yigilamus^ 

Vfqueadeov certèyfyideamurcernereteumyqtèeni 

Medditd mitai um mors, & terra potita eflm '- 

HocMeofiericoçitnatura, quodomnes_ 

'Corporis 

* 

b ojfeài fenfus per'membra quiefcunt] 

7

""7. B,E Rm'vM NAT, LîBT IV. 

f tfîmuldcvokmus, nobis* ôbcurrit imago ? 

Si mare, y? fernm cwrf* e$ /î deniquê calum, 

Çonuentus hominum, pompdm, conuiuia, pugnas ; 

Omni4 /*£ yerbone credt ndturd, pdmtque ? 

Cumpmfertim aliis eddtm in regiom, locoque 

Longe difsimilis 'dnimus res cogitet omnis ? 

?%• 

JÇjpdppni^ in numenm procédera càmfimuldctd 

Çernimm injbmnis , gr? mollèd.membrd mouere, 

MùlUd mobilker cum dlternts brachia mittunt ? 

Et répétant omlisgeflumpede conuenienti ?% 

Scilicetarte 

799> 

b madcni/îmuUcrd, & doBdVdmntuf9 

NoÛurmfdœrevt popntin tempore ludos ?° 

jinmdûMîidnityerum^quid tempore in € VBQ - 79 j? 

d 

Confentùnmr, id tft, cum Vax, emimmr vnd \ 

Tempord multd Idtem, mio qm comperit effi: 

F i ropteredfit,3ytiqmuk in tempore qudtqut • 

Prafto fintfimifldcrd lotis in queifqmpardt^ 

e Tdntd efl mobilitds% ($*. remmxopid tant*. 'po» 

Etqmdtenuidfuntfnipfqu.acontendit>dcml- " 

^Cernere non potis eftanimus. proinde mwid>qu

Li IV. LIVRE BiLvckici. t?? 

me temps que nous le voulons l Si nous defironi 

v, voir la Mer, ou la Terre, file Ciel, fi les Affèm- 

*i$î• blées, fi la Pompe, fi les Feftios, fi les Combats; 

la Nature crée-t'elle» & apprefte*felle les images 

- de toutes ces chofes à noltre moindre commandement 

} veu principalement que dans vne mefme 

Prouince, & au mefmc lieu, il y en a d'autres 

)Spnt rEfprit foûge à des chofes entièrement dif- 

'femblables l Que dirops-nous de ce que nous' 

voyons en fonge marcher des images en cadance 

Jfëo. & auec mefure', & leurs membres aifez s'agiter 

tandis queleurs br^s fouples fe mpuuent alternativement 

'? Qu'elles font voityp mouuement des< 

v pieds adjuûé à ecluy des mains! Eft-ce que ces imav, 

. gps ont de l'art, êf £om aCEe? inftrtiittes pour faite 

59f • voir les fpedaclps des jeux durant la nui&Ou bien 

n'eft-œ point pluftoft que comme il yaplufieurs 

infiansdans celyy qu'on employé à proférer vne 

voit, atnfi que la raifon npu? l'apprend, de inefnte 

'en vn (cul temps auquel tant 4e chofes -nous pa- 

. roiflent, il y a^plufieurs temps cgchgz » Se qu'il 

,. arriue qu'en tout temps , il y a en tops liepxdes 

Itoo. images préparées^Tant leur .mobilité cft fopdainc, 

. & tant leur abondance eft merneilleufe. Ec pojirce 

quelles font fort déliées, l'Efpritn'eftpas capable 

'jlç les difeerner, s'il n'a fbift df s'y appliquer. De 

forte que toutes les autres pepilènt, fi l'Efpritne 

••• . . fe prépare à les voir de k mefme façon. -Or il fe 

»°îv 'prépare à voir, & il efpere de voir tout ce qui fuit 

quelque chofe que ce foit. En effet cela ardue 

•aiofi. Ne voyons nous pas mefmes les yeijx qui fe 

• préparent * & qui font vn effort, quanêl ils entreprennent 

de voir quelque chofe de delié,fàîi$ quoy 

ileftimpqffiblcque nous en puillîpns yoir aucune

*fifc •< Lfe

J>*E RERVM Uâ'T. LIB.' IV." fjrf 

|îO; Si si non dduwtés dnimum, proinde effe qmfi omni 

Temporé * femotumfuerit, longé que remomm. 

, Cur igitUT mirum *ft', animMsficeterdpèrdit, 

• * P rater, qmm quibm efiin rébus Hèditus ipfe f 

Deinde adopinaniur de fighis maxlmaparuis ; 

lîj. Acnosfraudemindumus, ffrufirâmuridipfi. 

'•fit f toque, ytinterdum honpippeditetur imd£o2 

. Eiufdemgeneris s fedfemina quafuitantè, 

In manibm yir mm faétus yideaturadejfe: 

AutaUaexaUafàdes\atkf(jnefequamri 

Sior Jjjhodne miremur ,'fopor, atqueobtiuia curant 

Jttmdin hit rebt{S vit'mm yehementerinefl&>3 

Êff^gereiUommqueermrem g pmmeStemur9 

Lumind quifacium ombrum clara creata9. 

Profpicerevtpofsimus'y Cr3y't proferre yiM 

Skj* Proceros pàjpis , ideo fdftigia pojft 

Surarum3 acfeminum pedibusfundataplicari\ 

< Brdchïd tumpbrmydlidk exaptd Ucertis 

' " Effèymanufjue datas ytraque a parte miniflrasi \ 

Vt fdcere ad yitam pofsimtis, qua foret y fus: 

%o. Cetera de génère hoc imerquacumquepretantur j 

Omnid peruerfaprapofterafunt ratione : 

Nihil * ideo qnohidm natum J .fc Prias 

oeolos, 

Jiogiiâin» 

'aure*c(lf 

-nata qri 

.eorqm 

•fuifi. 

fl in cbrpqre y 'vt'yii 

- Pojfemus ifeéqttod nànén */?, id procreatyfum\ 

Necfuitantevidereoculorum lumind nata: 

'fcj. Neç diÛis ordre prias, qukm Ungua aeata efh * 

Sedpotins ïongè Ungua fpracefsit origo 

179. D¥ RIRVMNAL LU. IV, 

Sermonem : mulmque credtafuntprim dures, 

'Jguàmfonus eftdudims : er omaû denique membrd 

Antèfuere, ytopinor, eorum quam foret y fus* $ >, 

!£&* « tgimrpQtuen ytendi çrefcere cauffa. ? 49* 

*A Montra conferre. manu certdmindpugnœ. 

Et Idcemre drtus\'fœddtéque membrd cruore 'l 

Antefnitmulm.3 quam lucïdd teU yokrent: 

Etyolmsiritarepriaspdturtcoëffti .>..,.. jî., r . 

'Jgtuim ddret. obiétum parmd htud, per drtem ?4f 1 

^ciUcet Cr /i^«w cor^«y mdndare quieti, . 

uA/0/to dntiquius eft\ qu^m leÛi mBtifhatat • . 

Et Çeddre fttim prias efl, qudmpocïtU i mtum* 

Hde€i^mrpoJfumytendicogmtd€4uffd \'-.r^ 

CreSer, exyfuqudfum\ yiuqut repertd] •. ?î°i 

/ffi* quidem.feorfumfunt omnid* qm prias ipfd ' 

Ndté^dederefuapoftmtkidmmHkdtiî^ • * 

^jtQtenereimprimisfenfus^^ membrd yidemus\ ' 

De ûdreetidm.dtqMeetidmpmculeflJyt€redertpofsis * • 

ternCa Fttlit4tisobpfficiMmpotMiJfecredri. %f« 

famis & /SW i*rà w» e/? mirdndum 1 corporis ipfd f.. 

ficis» Jjhwd mturd cibum qutritcuiufque dnimanHsl • ., 

Jjhdpp* etenimfluere, * dtqm recêdere corpom rébus 

Mulns modis docui ; /«/ pkrima debent • f. -> 

J?x dmrmkbus Us, qu£ funt exercitd mom '; ftfoj 

tes

Ls IV. Livm DE LviREci. 175 

' Les oreilles ont eftépluftoft faites que Icfon n'eft 

deuend l'objet de Fouye: «Se tous les membres, fi 

S^.of ic ne me trompe , ont deuanec leur vfàge. Ils 

n'ont donc pu croiftre pour&ruir à vn yfage qui 

fuftplus ancien qu'eux-mefmes. Tout au contraire, 

de méfier fcs mains au combat, de s'entre déchirer 

les membres, & de les fouiller de (àng, a eftç 

long-temps auparauant que l'on aitveu voler 4c 

loin les dars étincelans : &la Nature a bien plifftoft 

appris à éuiter amplement les coups, que la 

f^j.main gauche n'a employé le couuert du bouclier ]•**** 

pour s en garantir.Abandonner au repos fesmem- * 

fcres fatiguez , eft beaucoup plus ancien que la 

couche d'vn lift bien mollet : & on a trouuc 

moyen d'ettneher fa loif auant que les pots faflent 

inuentez. On peut donc croire facilement que cm 

chofes ont efté engendrées pour l'vfage , & trou« 

0-o uéespour lesneceffitez de la vie. Mais pour toutes 

'"•ces autres chofes là elles font premièrement ôC 

feparement nées, & ont donné en fuite la çon-P 

noiflance de leur vtilitc , tels que nous voyon? 

eftre les fens Se lus membres. C'eft pourquoy vouf 

gry, deuez eftre bien éloigné de croire qu'ils ouf p*t 

eftre créés pour la feule vtilité. 

Il ne faut point d'autre part s'émeraeiller de cç tes eau* 

que la Nature de chaque Anima! cherche Ion ait-£s 4e ta ' 

'ment •: car pluâeurs petits corps s'écoulent & Çç &» 11 * 

retirent des chofes en diuerfcs manières , comme ? ê .}* 

. 1, . . r • ' • • - 1 -i f 0, w 

•ggQ jelaydes-jacnletgne: mats principalement .il en. 

# doit iortir en grande quantité des Animaux qui 

font agitez par le mouuemcnt. Il y en a beaucoup 

•qui font portez dehors par la fucur ; 6c plufiûrf 

fortent par la bouche durait le trauai) de quelquf 

langueur. Par ce moyen fonc h OQïps fe rarefif >, âC

• îSO LE IV. LIVRE DI Lvcuscfc? . 

toute la Nature fe détruit :"cc qui cft fuiuyde la 

douleur. .Ceft pourquoy on prend de la nourri- tàf] 

turc quand on y eft coBuié par la faim pour fortifier 

fe$ membres, -& pour recréer fes forces abbatues» 

tandis que l'aliment eft intérieurement 

diftribué par les veines &c tous les membres du 

corps. Le Breuuage aufli le diftribue en toutes les 

partierqui en ont befoin â & difîîpe à fon arriuéc 

plufieurs atomes de chaleur amaflèz dans Fefto- ®7dtnach, 

qui luy caufoient vn embrafement, que la 

douce liqueur efteint comme vn feu , pour l'empefcher 

de deuoret. Ainfî donc, la foifpantelante 

cft étanchée de noftre corps, & fa faim déuorante 

cftaflbuuie. 

De la le diray riiaintenant de quelle forte nous pou- 8/fJ 

facuk uons auancer nos pas , quand nous le voulons: 

f m r " comment il nous eftoâroyéde remuer diuerfc- 

* ! menç nos bras.; & quelle chofe nous a accouflumé 

de remuer vne fi lourde maffè qu'eft celle 

de noftre corps. Efcoutez mon rationnement fur 

ce fujet. le dis donc que premièrement » il fe prefente 

à noftre efprit des images de démarches qui 8Sml 

Je frappent, comme nousl'auons cy~deuant-remarqué. 

De là, fe forme la volonté : car il n'y a 

perfonne qui entreprenne de faire quelque choie 

que ce foit, que l'entendement n'ait preueu auparauât 

ce qu'il veut. Or de ce qu'il preuoit il faut 

qu'il y ait neceflairement vne image. Quand donc ggrj 

l'Efprit s'émeut pour aller en quelque part, auiEtoft 

il frappe l'Ame , dont la force eft épandue 

par toutes les parties du corps : ce qui fe fait bien 

aifément,pource qu'elle eft conjointe auec l'Esprit, 

Puis elle follicite le Corps : & ainfi peu à peu 

•toute la malle eftcbrag|cc &fjmcut. lointquc Sj'ofr

DS RïfcVM NAîT? Ltîk IV.' ïîè 

.• jlfultdqtieperfudorem exaltaprejjkferuntury 

Mulîd ptr os txbdhntut, cum langui dd anheldntl 

His igitur rebùs rdrefcit corpus ; çjr omnis 

Subruïtur natura : aolor qmm confequitur renc 

S 6f • Propterea capimrcibus, ytfujfulcidt artus% 

Et recreet vires interdatus ; atque patentem 

Permembrd de yenàs ytamorem d obturet edendii 

Humor item dïfcedit in omnid, qu$ locd cumque 

. Pofcunt humorem : glomerdtdque imita ydpotis 

lyo; Corpord, quxflortiachoprxbent incendia noflro, 

Dijfupdt ddueniens liquor, de reflinguit, yt ignem $ 

Frère nepofsitcdlordmpUàs aridus diffus. 

Sic igitur tibianhelafitis de corpore noflro 

\ _ Abluimr; fcexplemrieiund cupide. 

|7ï« Nunc qui pat, ytipdffus proferre quedmùsl 

Cum volumus .ydrieque ddtum fitmimbra mouire^ 

Et qudt res tdntum hoc oneris protrudere noftri 

Corporis infuerit x De motumertîbrorum^ 

9 dkdm : tupercipe difid* 

hoc cft> 

deanU 

DkûdniMo noflro primumfimulàcra medndi 

bulâd«» 

I jo." Accidere, dtque dnimumpmlfdre, yt diximm antK 

Inde yoluntds fit neque enim facere incipit ylUm 

Mem quiÇqudm^qudmmens prouidit, quidyelit,antQ 

At, fiod prouidet, iïïius rei conftdt imago» 

Ergû dnimus câmfefeitd çommoûetà ytyelitire, 

t%. . Inquegredi iferit extemplo, qm in corpore toto 

Per membrdydtàuè drbus > dninldï difsita vis ejk 

Et facile eflfdèJu, quoniam coniunSta teneur ï 

Inde ed p roporro cqfpus feirit. dtque itd Ma 

Paullatim mêles protruaitur, atque mouetur. 

jgrt0# Praterea tum rdrefcit quoque corpus ; ($* aëf] 

M ïta lego ev vef. voî. obdmtt. ex vefti^. eîlam f et, 1 jb« fort. dl|j 

•êhâu* ûod congruic Yeib©,paf ewtita. 

Z ij

ifr• DE RIRVM NàT. LU, ÏVJ 

Scilicetyt débet, quifemper mobiles exftat-, 

Perpdtefaétavenit9penetritqueforaminaUfgtif : ' 

Et difyergitur ad partis iu qudfqut minutas 

Corpons. Une igitur rébus fit ytrimque dudhus3 

€ Corporis yt kœc muts y élis, t Uent6quefetdtuu $$fi • 

Mec tamen iUud in bis rébus mirdbik confiât* 

Taniuk quodtdntum corpufcuU poffunt 

Contorquere, &* onês totum'eonuertere nofimni, 

J^ppe 'etenim yentm fubîili corpore tennis 

Trudit dgens magnam magno molimim muim: $oo. 

Et minus ym régit qudntouk impete euntem; 

AîqUeguberndcuhmcontorqmî quolibet h yndi 

JHultkquepertmcbleâSy & tympdnd pondère mdgno 

Commouety dtque leuifuflollit mdchind nifu* 

Dtfom- Nuncquibus'iUemodùifomnus'permembrdqutetem 5>°f* 

no que- JnrigSt9 4tqUe animi curas tpeÛore foluat; 

a mo- Suduidim potiis, quom multis yerfîbm edam l 

gât# 

Pdf uns yt eficygni meUor canor, illegruum quant 

Chmor inatbereis difyerfus nubibus duftri* 

Tu mibidd tennis dnris^dnimumquefdgdcemi ' 9 lm * 

Mefieri ntgites, qu£ dicam, pofje \ rétro que 

Verê repulfdnti c difeedds peâore diâd $ 

Internet in culpa càmfîs, ne cernere pofsisl 

Principiofomnusfit9 vbi eft diftraéld per mus . 

Fis anima, pdrtimque foras eieétd recefsit » 5 T J • 

Etpdrtim contrufd magis concept in altum. 

m Sic ex v. noftris fcripfi.ln q.v.ac:q.v.de. q.v.Jhac s. litteraabfumitutin> 

corporis, Msryîl feceratt Corposi vc ac. b Ica y. 1 ao%. meliài» 

£uânal.YAUflaiYs{vniiS| ç dUccdaju,Yulg.q.

Il IV.'LIVRE DI LVCJEICIL îtr • 

le Corps fe raréfie, & fair.qoide ùL Nature eft toijh' 

fours mobile , vient par les lieux qui ky font ou*-. 

uerts, pénètre copieufemenf dans les pores', ' &s'épandiufquesau^ 

moindres parties du Corps, Il 

. arriue donc que le Corps fe fcrt de deux, choies* 

%f» comme le Nauirefefert de voiles & de vent pour 

cftre porté fur la Mer8> Ce n'eft -pas toutesfois vno 

metueille que des corps fi petits en puiflènt émou- 

•uoir vn fi grand,' ôc qu'ils en portent tout le faodeau. 

Le vent compofé de parties fort déliées,, 

500 poufle bien vn erand Nauiçe par vn grand effort; 

& quoy qu'il aille bien wfte , fi eft-ce qu'vnc feulo 

tnainle régit, & vn, fcul gouuernail le fait tourner 

facilement de tous codez. Et par le moyen Ap 

certaines poulies & de certains tours , vne Machine 

euleue auec vn léger effort des fardeaux, très* 

pefans. ' 

9°h le diray maintenant par quel moyen-le fonv m "yj^ 

mcil répand le Repos dans les membres, & oftè commet 

du cœur les foucis de ÎEIprit : &. comme le petit il fe fai't.t 

chant du Cigne cil beaucoup plus mélodieux que 

le cry véhément des Grues qui s'épand auec les. 

nuages poullèz par.les vents de Midyj. i'y employeray 

des vers qui feront beaucoup plus doux • 

51p. _ a J'oreille, qu'ils ne feront eaçramLnombrc. Cependant, 

preftez..moy vue attention fauorablc,. 

afin que vous ne m'ailliez- point nier que les cho-. 

fes que ie vous diray, ne fe puiflènt faire , & que 

vous ne rejettiez point la vérité, ne pouuant cotv 

noiftre que vous, foyez vous mefme daps l'erreur 

j?if. Premierementjle fommeil fe fait quand la force de 

l'Ame eft diuifée par les membres, & qu'en partie 

elle eft rejettée & périt au dedans , &,cn partie 

cllexft.repoufTée ôc fe renferme dans les ficgesle#, 

~"~ Z iij

%fi Xi IV. LxvRÏ Bt Xvcmci. 

- plus cacheztlu cœur. Alors les membres tomberif 

dans yne certaine nonchalance t comme s'il* 

• eftoient deuenus perclus : car il ne faut pas douter 

que le fcns ne demeure en nous par le bénéfice do 

l'Ame, de telle forte que le fbmmeil l'çoipefchaiit 

d'agir il cft bien croyable qu'en ce temps-là, no- ^xoj 

ftre ame cft troublée, & mefmes jettée dehors, 

encore que ce ne foit pas entièrement : ou bien il 

faudroit que le corps fiift faifî du froid éternel de 

la mort •, pource que fi aucune partie de famé ne 

-demeuroit point cachée dans les membres, comme 

le feu cft fouuent caché fous beaucoup de 

cendre, elle ne pourrait s'y reparer comme elle 5 2 î-1 

fait pour l'vfage des fens : de mefme que la flame 

renaift dVn feu qui cft demeuré caché. Mais il faut 

expliquer par quel moyen tout cela fe renouuelle: 

d'où vient que famé fe trouble : & comment le , - 

corps peut deuenir languiflant, Efcoûtez la fuite 

de mon difeours, & ne permettez point que mes 

paroles foient jettées au vent. 

t'Ame^ ' Premièrement, il eft neceflàire que le corps93®* 

e j?P^ lc foit frappé de Fair, &-go'ilenreçoiuçdesâttem- 

&cn par- tcs fréquentes en fa partie extérieure, puis qu'elle 

tieietc- en eft trçs proche , &en eft mefme touchée : Et 

nue dans c'eft pour cela qu'il y a fort peu de chofesqui ne 

le Corps. f0îcnt couvertes ou de cuir, ou de foye, ou de coquille 

, ou de cartilage , ou d'écorce. L'Air aux 95f? 

Animaux qui refpirent, les touche par dedans, 

quand il eft attiré & qu'il eft repouffé. C'eft pour- 

' quoy quand le corps eft auffi extérieurement Se 

intérieurement frappé, & que les impulfions pénètrent 

dans nous par les pores, iufques aux premières 

parties & aux premierselèmens du corps, 340 

f ne ruine de toutes la maffe fe glifle peu à peu dans

DE R'IRVM NAT. EIB. IV. il* 

Diffolumtur enim tum demum membrd ,fluuntque* 

Nom dubiumnon ejl, dnimaï quin fferafit 

Senfus bicin nobis : quem càmfopor'ihSpediteJfe; 

$ 10 * Tum nobisdnirnamperturbatdmejfeputandum*ftr 

. E ie£tdmque foras ; non omnem \ namque iachet 

i/£terno corpusperfufum frigore leti : , 

Jîùppevbi nuïïd Utens animât pars rémanent 

In membris j cinere yt d multa latet obrutus ignisy 

9H< Vnde reconflari fenfusper membra repente. 

Pvfsit, yt exigni c

îl| Dt RER>M NAî. 1,II. IV. * i 

Conturbantur enim pofitum prindpiorum 

Corporis9dtquednimi fie, yt pars inde animai 

.JEiiciatur, &- introrfumpars abditdceddt : 

fars etidm diftraSlaperartus, no» gf«c quafi quodfujfuldatartus; 

Débile fiteorpus 3 Unguefcunt omnid membrd \ 

£tj,chid f pdlpebrœquz cddun?3 poplitefqm b procubant 550? 

Deinde dbum fequhur fomnus$quta qua fteit aè'r, 

Hdtc eadem abus, in yenas dum didimr omnis3 

Mfficity & multofopor illegrduifsimus exfidt, 

Jttuem faturaut lajjits captas : quidplurimd tumfe 

CorpQrd conturbant tndgno € conçufd hborc. £ffj 

Fit ratione eadem conieâtus porro dnimdi 

é Alîiôr | dtqmfotds eieÛus largior eius ; 

^ Et diuifior interfe, de diflraBbr intus. 

5. 0lli ~ Et,quoiquifqueferèftudiodeuin6lusadhcrett 1 

Aut quitus m nous mukum fumus dnte mordit ; y® *>• 

Aîque in qrta ranonefuit contentd magis mens ; 

In fomnis eadem plerumque yidemurobire : 

Caufsidid cduffds dgere, &- componere leges : 

Endoperatores pugndte, de prœlid obire : 

MdUtje contraClum cum ventis fdegererebellum, $6f* 

Nos dgere hoc dutem j & ûdturdm quxrere remm 

* îca o.î.q. cocfiîs guod idem efcmalé ergo Lamb. aditus ? Marull. 

fxpms. èln sx vefeig. v. 1. m q. erat procubanci vt fit luxatus vertus, 

optitné congruensluxatis popiitibus. verfum feq. Sxpe eciam. . 

fiîmmicruntur » virefque refoluuiu; vt incptuin&prorfurnuthuin. 

delcuLi i liece lit ia v. 1. •a>xftpC

ii IV. LIVRE DE LVCRECE; iJj- 

!e« membres : cartoutesles fi tuations des principes 

du Corps &del'£fprit font tellement trou-> 

bfées 3 qu vne partie de l'Ame en eft chaflee , la • 

partie qui eft cachée au dedans fe retire ,& l'autre • 

partie qui eit difperfée dans les membres, ne peut 

54j. eftre jointe en elle-mefme, ny s'acquitér mutuel- .* 

lement de fafonéfekm par le mouuement : eu h- 

Nature leur bouche les auenuës & les paflages. Le 

fentiment fe retire donc dans le fonds,les mouuemens 

eAant change z. Et pource qu'il ne relie plus 

rien pour fbuftenir les membres en quelque-façon, 

fe corps deuient débile, & toutes les parties 

$f©. tombent en langueur, les bras, les paupières & 

les jarrets. Le fommeil fuit auflî la nourriture,. ^" * 

pource que U nourriture, quand elle fe difperfe Tn vers ' 

dans les veines, fait la mefme chofe que f air. Et fi du Lacia» 

vous prenez le fommeil eftant ral&fié ou las, il fera 

plus profond à caufe quVne plus grande quan- . . 

50. tité de principes font alors émus par vn grand tra» 

uail ; dont par la mefme raifcn que nousauons 

touchée' cy-deuant, il arriue que renfoncement 

de .f Ame deuient beaucoup plus profond : feu 

eiedion plus diffufe f & fa diuilion entr'elle-mcf^ - 

me plus grande. 

Selon que chacun de nous fe trouuc attaché 

â quelque exercice , ou que nous nous fommes 

gg fort arreftez à vne chofe , & que noftre efprit s'y 

eft occupé auec vne grande contention, il nous 

femble îouuent quenous faifons la mefme chofe 

dans le fommeil/ Les Aduocats y plaident des. 

caufes : & y concilient les loix : les Empereurs y 

rangent des Armées en,bataille, & donnent des 

^g combats 2 les Nautonniers y demeflent des que-. 

içcl^çs auec les vents ; & pour nous autce%nous jr.

•«4 li IV, LTV&I PI Ivcnicir 

faifôs cecy mcftnes que vous voyez: nous y recher* 

chons auecfoinla Nature des chofes , & nous y 

cxpofons fur le papier en langue de la Patrie , ce 

que nous auons trouué. Aïnfï, les autres inclinations 

& les Arts où l'on s'applique d'ordinaire, 

* , 

tiennent vainement les cfprits des hommes occu- 

Eez dans le fommeil : & fi nous auons employé 97^ 

eaucoup de temps & de loifir aux fpeftacles des 

ieux, quoy que nos fcns bie^ fouuent en demetif 

cnt templis,mefmes après qiMls ontcefle,fï eft-ce , 

que les voyes ne laiflènt pas d'en cftre ouucrtes en 

l'efprit, pat lefquelles les mefmes images y peignent 

encore aborder. Ces chofes ft conferuent 57^ 

plulîeurs iours de la forte deuant les yeux, mefmes 

cftant cueillez» De forte qu'il femble que Ton voit 

- encore les Danceurs, & ceux qui ont les ïambes 

Dcsfon-fi fouples. On s'imagine d'entendre des récits 

. gcs. chantez fur la Guitarre, dont les cordes font parlantes, 

auecvn concert mélodieux, 8c on fe per- 98O5 

. fuade de voir encore la mefme aflcmblée éclater 

fur la Scène de beautez diudrfes. Tant l'occupation 

affiduë, l'affeltion&l'accouftumanccàfairc 

quelque chofe , eft confîdettable pour ce regard, 

nop feulement aux hommes , mais encore à tous - 

les Aoimauxicomme il vous fera facile de le remarquer 

aux Cheuaux généreux , qui durant le fom- ^sjj 

meîi deuiennent pleins de fueur & d'émotion, 

comme s'ils auoient à dlfputer le prix de la viâ;oire 

pour la force , quand les* Barrières leur femblent 

ouucrtes "j pour courir dans la lice , quoy 99®1 

qu'ils foientaflbupîs. Les Chiens des Chaleurs, 

au milieu de leur repos, étendent quelquesfois 

leurs ïambes auecvne promptitude mcrueiileufc» 

& pouffent des abboîs , attirans du nez des ha- 

/

- Di RîRVM NAT." Lifï; iv: ii| 

Semper,^* inuentam patriis exponereckdrtis. 

Cetera fîcfludia , afqm artelplerumqueyidentut 

. In fomnis animos hominum fruflrata tenere. 

^ / * Et quicumque dies multos ex ordine ludis 

Afsiduas A dederunt opéras 5 plerumqueyidemus3 

• Càm idm defliterunt eafenfibas yfurpare, 

At h relliquids tdmenefjeyidsinmente pdtenHsn 

£l^f pofsint eddem rcrum fimulacra y entre m 

^' f • Permultos itdque illa dies eddem ebuerfantur 

Ante oculos ; etiam vigilantes yt yidedntur 

_ Cernere faltdntis, £jr mollid membra mouentis; 

. Et cithdra liquidum carmen, chordafque loquentif 

" « Auribu* dccipere\ & confejjum cernere eundem, 

J * Scendique pmulydrios fplendore décores, 

•Fjqueadeo mdgnircfertfludium, atque voluntas, 

Et quibus in rébus confuerint effe operdîi 

Mon bominesfolàm ,jed yero animalia cunÛa : 

« o JQuippeyidebis equos fortes, cummembraiacebuntl 

*'f' In fomnis fudare tamen, fpirarêque c fepe*y 

Et qudfi de d pdlmd fummas contendere y ires, 

* Tune quafi earceribus pdtefd£iis, fepe quiète. 

Fenantumque canes in molli fepe quiète - 

IdBdnt crttra tamenfubito, yocéfque repente 

990. Mittunt , &* ferebras reducunt naribus auras, • 

s Ira în v. 1. reâiChac in re peccatqm fepiff ell.'y uîg. devienne» deftiterint. 

6Itaomninoleg:exv.l vsl yt in q. viai*. viaï pro viar. Ac» 

hcet inicio fît pofitum ( vt aîiis fa?pe ) iungi tamen débet in raetiendoicum 

verbo vfurpare. hxc ignorâra pepererunt mendum> & in verfu,- 

& in fententia. Icgi etiam police, At reliquas » vt in q.L c fempec 

v.q. dpâhnis* e Hic £ nothus eft > idquod etiam Lpmb. exiftimat* 

/ crebro. # 

l\

ff DI RiiivMNiT. Lu. IV. 

Vt yeftigid fiteneantinuentdfemrum. 

ExpergefdÛique fequuntuf inanidfiepe 

Ceruorum fimuldcrd9 fug* qudfidedhd cermnti 

Douce difeufsis redednt s terroribus adfe. 

jit confuetd demi cdtulorum bUndd propago 

h 

Degercyppe leuem ex oculis9 Tpolucrenique/bporem 

Difcmere s & corpus de êerrd conripere inftdnt, 

Proinde qudfi ignotds fdeies, disque otd tudntur : 

Et 

99$ 

€ quo quaque mdgis funt dfpem àfeminiorùnr, 

Tkm magis in fomnis eddempeuire neceffum *ft9 

I0OO 

jitydridt fugiuntwlums, i pinnifque repente 

SolHcitdntdiuum noBurno tempore kcos, 

Acciphres fomno in lenifiprœUd, pugnafque 

Edere funtpetfeéldntes, yi/iqueVoUntes. 

Porto bominum mentes magnis qua motibm edunt. looj 

Jkfdgm etenim pepe in fomnis y fdciuntquegeruntque 

lièges expugndnt » cdpiuntur, prœlid mifeent; 

7°olknt ckmores, qmfîfi' iugulenturibidem: 

Multi depugndnt 3gemitûfque doloribus edtmty 

Et, qudfipéntbem morfu3 (kuiye leonk ÏO iox 

3fdnddnturs magnk chmonbus omnid comptent] 

f Multi de mdgnis perfomnum rébus hquuntur; 

Jndicioquefuifdéli perfiepefuere. 

Multi mortem obeunt : multi, de montibm dltk 

'm tamb.errorib. es conieélurâ Turncb. ego nihi! mut®, nam & fup. 

Jib.i.& Inf. lib.6. animi cerrorcm difcureie>dixic poè'ta* b Hune rctC 

lamb. interfuit, in nofLlnon erati& haud fcio» an reâiùs abeffe pof- 

£t. c Lamb. quàm. ego à lib. non difccdo. nam êC quo & «juanto & 

«juàm magis.re&è dicitur. d Ita o. ferè y. 1. optimè. quxcjue feminionimpro 

qaieque feminiâ.Marull. & yul femiaâ eoium. e Ita y. 1. in 

pi. pennis. / Hic vei£a v.q.abeft.

IE IT. L'ivRi DE Lvciici. 'i% 

leines fréquentes > comme s'ils eftoient dans lei 

voyes des Belles qu'ils s'imaginent chaf!èr;& met 

mes quand ils font réueillez, ils fuiuent bienfouuent 

les vaines images des Cerfs , comme s'ils 

prenoient la fuite deuant eux, & qu'ils s'en fuflènt 

bien, appé'rccu^ , iufques à ce qu'ils retournent 

£?y. àeox-mcfmes',ayantdiflîpé leur erreur. Mais la 

race careflànte des Chiens domeftiques , éflàye 

^ quelquesfois de châflcr de fes yeux fâllbupiflfement 

prompt Se léger, dont ils font faifîss& s'efforce 

de le ioufléuer de terre , pour abboyér après 

des vifages inconnus. Et dautant plus que les fe 

• mences font rudes en chacun d'eu*,- d'autant plus; 

IOOO auflîeft-il ncceflàire que leur dépit (bit plus grand 

danslefommeil Diuers'Oyfeaux s'enuolent de 

nuiék, & troublent brufquement de leurs ailles le , 

jfilence des bois facrez. On'a veu prendre l'eflbr 

à des£peruiers au milieu de la douceur du (bmmcil 

5 croyant pourfuiure d'autres oyfeiux pour 

les combattre en l'air, 

joof Mais les grandes chofes que 'font les Elprits 

des hommes par de grands mouueaieris, lesmefmes 

leur arriueqt fouuent dans le fommeil. Ils 

font la guerre à des Rois puillàns : ils deuiertrienc 

prifonniers, & donnent des combats : ils font des 

cris comme (î on les vouloit égorger. Plufîeurs 

s'eftiment vaincus : quelques-vns fe plaignent! 

caufe des douleurs qu'ils s'imaginent de fouffrir: 

ô & comme s'ils eftoient froilïez entre les dents de* 

Panterres & des Lions furieux , ils remploient 

tout le logis de leur clameur. Plufîeurs parlent en 

dormant d affaires importantes, Se reuelent fouuent 

le fecret de quelque adion qu'ils voudroient 

acheft II y en a beaucoup qui te perfuadent 4g

JÉ^ Lft IV. Lxv&i DE LVCRIC £ 

jnourit: & vn grand nombre croyaat fe precf-xôtf 

piter de quelque haute montagne, s'eftonnent de 

fe voir par terre : & comme s'ils auoient perdu le 

logement, quand ils font réueiliez, ils reuienneut 

à peine à eux-mefmes du tranfport dont leur 

corps a efté fi fort agité. Cetuy qui eit altère s ? imagine 

d'eftte proche d'vne riuiere, ou de quelque 

fontaine agréable, & fe perfuade qu'il en auale 

toute l'eau. Les Enfàns liez d'vn profond fom- lc * IC *, 

, meil , croyent bien fouuent qu'ils fe trouflètft douant 

vne cuuette ou quelque petit Bachot, pour 

y tomber de l'eau , quand ils mouillent des robes 

éclatantes de couleurs diuerfes, apportées de Babylone. 

n 

Mais à ceux à qui l'ardeur deia ieunelïè corn- 1 

^ CSI ^*" mence de fc manifefter, quand vn âge meur a enam©u- 

S gendre dans leurs membres, vne certaine humeur loi j 

teufes. qui les fait aimer, des images -leur viennent de de- 

1 hors, lesquelles leuf prefententde beaux vifages 

auecvn teint aimable qui émeut les parties bouffies 

de .l'abondance de Phumeur;dé forte qu'ayant 

prefque accomply toutes fhofes, ils en verfent I0j§ 

bien fouuent vne grande riuiere j Se fouillent tout 

leur vefte'ment. Cette humeur que ie viens de dire, 

eft prouoquée en nous quand Page de Padolefcence 

commence à fortifier nos membres: cat 

vne chofe en émeut vne autre , & la prouoque fi 

bien, que cette humeur eft excitée du corps humain 

par la vigueur qui ky eft naturelle. ' Apflî-to3| 

toft quelle fort de fon fiege d ? où elle eft jettée, 

elle fe retire de tout le corps par les artères Se par 

les membres , s'aflemble en certains lieux, & 

prouoque tout incontinent les parties du corps 

gui font propres à la génération : elles en deuieng

DE RëRTM NAT. L'ïB. 1T. fcminis, aut flcauoisi.fcd à Jjjk non auiîm f ffCtoeic., ^ m»m 

vaiiauua c& 1*7.19*

*8y . D'tL R'EUVM NAT. LIBT IV. 

~^-~-*J r nritdtdtumentlocd.fimine, fitqueyoluntas 

* Eiicerê id, qub fe contenait dira lubido: , io.46 

" Idque peut corpus menss ynde eftfaucia amorel 

& 

Mdm'que omnes plerumque cddunt in volnus, ($* ilhm 

Emitdt in pdttemfdnguis,ynde icimur idu, 

Etftcomminusefl, 'hoflemruber occupât humor. 

Sic igitur, Veneris qui telis accipit iBum3 

1 ©4c 

S tue puer membris muliebribus huneidcuUtur, 

- T- S eu mulier toto idEîdns è corpore amorem ; 

yhdeferitufy eu tendit, geflltque coire, 

, Et iacere humorem in corpus de corporê diÛuml 

• --- y Ndmquêyoluptdtempmfdgittmultdcupido. « rof^ 

HœcVenuseflnobisihincdHtemeflnomendlnoris: 

Hincf illdprimnm Veneris dulcedinisin cor 

' SttlUuitgittâjjfif fkccefsit zfrigidd cumè 

* Ndmfidbefb'qubd dmes ; pmftofîmukcm tdmenfmt 

Illius, ($• nomen 'Ûûke obuerfdturad duris. locf 

Pràsda- Sedfugitdre decètjmuLcrd, & pdbuUdmoris \ 

ira ad- % jibflerrere fîbL dtque dUb conuertere mentemi \ 

de aftio- ldéen humorem Kconkttum m torpora qu^que: 

le Mec retinerê femel l conuerfum vnius dfnore ; 

Etferudrefbicurdm yCertumque dolorem: " • I0/r« 

, Viens enim yiuefcit, Ç$> inueterafeit dlendo;^. 

Inquê diesgbfàtfurorf dtque dtrumndgrduefcit^ 

Si nonprimd noms conturbesyolnerdpUgis9 

Volgiudgaque yagu^Femre dntè mentid cures, 

js verfym feq. Incitai înritans &c Vf fpurium ( nam $c à v. ftoft.abè- 

?at» & aiieno loco inculcâtus erat ) ablegaui. £ Très hos yerfus eradie 

JLamb.pdfimè. c Ica v.noftr. & al. vuîg.os tunvmalè. à In q.l.Iamque» 

muta, iamque probo.vc inf- 142.19. « q. 1. muta. /' Sic omnino lego 

£% vec.à iong.ob PR.vuîg. illa'ta. La;nb.iila», contra v. Iib. q.v. illaoi, 

tnsAè.g Feruida q.l.& Marull. h In v.q. Nainque. i Hoc ex y. Iib. re~ 

pofui.vt& inf. 146.29.174.19. reûMhmè. vulg. abfêerrçre. k Itav» 

f -in alv.vt in vulg. conie&mxi. / Sic ï.l.fsrc ©#ôc vulg. fed MuuU* * 

_iwb. çx q.c conceptum». 

mm

! 

•fof O'ficirtt plus, groflè* que dQcouftupic ». & la volonté 

fe forme de poufièr debors.ce. cpii-allmncj'àrdeur - - -, 

.4e ftpafEon. Lafafitaifie.dciîiandeJecorpi.,qiiiJ^|' 7 aa ff 

jbleflée. d'amour. ,Çar prenne toupies, hommes.^rJl 

tombent, fiur leur playe.,.& le fang-pàrçift çn -la péta'* 

mefme partie, o'ànous m®n$ rjçccii. le coup,,, io£- 

»._ qiîcs-là,.quç fî c'jsft de.ptés > l'Ennemy tpefine .e» 

'045 cft tout rougy.. Ainfi donc, ;celuy.qpi a.jreflenty 

quelques acteïntes.des traits de l'Amour» fett qu'il 

aiteffé:Meflçde--quçlqùç .Beauté rauiflàjnfç, par 

des membres délicats è foit quVne. Femme .l'ait 

touché par les âttr.aits de. fa bçau(c:, il afpire à. ce 

.qui l'a bielle, Il s etfarcà de. s'en approcher, ,, .^ •.- A-, r 

. Mais, il faut prendre Ja ,fijite deuahf; ces image% ' II faut 

j& fe débairrafler de tpus Jes allçchcmcns dç TA- f* 21 "*^ 

mour ? il faut tourner Ja;pepféçûl;re.part : fadeG? "^"Jfdci 

charger en,tout corps

il8 • Li IV. LIVJIS »fe Lvc-RftcE. 

•mal pat vnplailïr volage, ou que vous nepuiffiez ioê\ 

transporter autre part les émotions de vofttc eC 

prit. Celuy-la n'elt point auffi priué du fruit de 

les plailîrs qui cuite l'amour : mais bien pluftofl: il 

prend les diuertiflèmens qui font fans peine. Car 

aux perfonnes faines, la volupté eft beaucoup plus 

-aflèurée , Se plus pure qu'elle n'eft à ceux qui font 

.malades. L'ardeur des Amans au point de leur 1070 

joiiiflâtice» eft agitée par des erreurs incertaines. 

Ils ne fçauent point ce qu'ils doiuent mettre plu- 

'ftoftenvfagedesyeuxoudck main. Ils prellent 

étroitement ce qu'ils ont recherché *rfbnt fentir 

- de la douleur au corps qu'ils aiment , impriment 

fouuent des morfurcs aiti lèvres, & donnent de 

rudes baifers, pource que leur volupté n'eft pas 

pure, & qu'il y a des piqûeures qui incitent les i@7f 

Amans àbleflet, ce qui a donné la naiflànce & 

l'accroiflement aux germes de leur fureur. Toutesfois 

, le plaifir de l'amour modère pour bien 

peu de temps ces peines, & la volupté charmante 

quis'ymdîe, tempère pour bien peu de temps 

auffi la douleur des morfures. Car l'efpcrance Ce 

conçoit d'où Tardeui 4 a pris Con origine d'en pou- ioto 

- uoir encore éteindre la fîame par le mefme corps, 

aquoy ncantmoins répugne la Nature, pource 

que lachofeeft telle, que plus nous enauonsde 

jotiiflànce, & plus noftre coeur s'allume d'vne ardente 

paflton. La viande & le breuuage fontreceus 

dans le corps, & ils y occupent de certaines 

parties, d'où vient que le defir de boire & de man- xolj 

{ jer eft facilement aubuuy : Maisjii n'atriue rien de 

a beauté d'vn- vifage » & dVn tciiit vermeil, que 

des images vaines , • quvne efperance deccuë tait 

Jfouuent difparoiflrc en l'air; Cammo celuy : qui wjé

, Ï>E RB-Kvik NàTT.LI-B. IVJ iSl 

fôSc Aut alto pops animi traducere motus. 

Nec Venais fruBu caret u> qui yitat anmrem; \ 

Sedpoûàs, qm funtfmepmnd, commodafumiù\ 

Ndm* certeputd efljanis maguinde yoluptds\ 

£jyuhn mifem etenimpotiundi tempore in ipfo 

I070 Fkêudt b incunis tfrorihm ardor kmantum. 

' Nec confiât quïdprifnum oculis, mdnibufque frudntnrl v 

ûod petiere, premuntarts, fdciuntque dolorem 

Corporis , gr demis inliduntfkpe labeÙisf 

OfculaqHe c adfgunt > jaia non eflpiura tïoluptiis : • 

to?î Etftimulifubfunt , ^ni inftigdni Ledere icUpjhn, 

^mdcumque efl.rabies ynde ' â ilLe hacgermindfurgut^ 

$ed leutter pends frangit Venus inter amorem $ 

B Unddque refrénai morfm_ ddmixtd volupm. 

Namquè in eu sfes efl^ ynde efl ardoris origo, 

Io8o Reftingui qnùquepojfe db eodem corporeflammam} 

J>Hndferi contra coram natura repugnah 

Vnkque res hac efl, cuius e quant pluria habemm * < 

Tdm magis drdefcit 'dira cupp edine peBus* y 

Nom ciblés, atque humer membris adfumimr intusi 

108 y J%H* qmnidm certds pojfunt 'obfîdere partes, 

Hoc facile explûar laticum, frugimque cupido: 

Ex hominïs yerofacie ,pulcr6qve colore, 

Mihil datUrin corpus prêter fimulacrafruendttm 

fTenuia,quœ yento fyes captâtpepemifella. . 

to*o ^ ^ êTe infomnis ftiens càm quœrit, %j* humer 

a Hare eft v.l.fcripfura. NfatalLcerta & pUra cîl. b q. incetttt*. c q.àcf* 

fligunc. iltavJioftri.inq.me'OïilIe.malè. ficita ferc Lamb. e Icaiii 

•v.l. vulg. quo dira eciam eft in v.I. Sic iup.î4©. 14. dira lubido. vuîgilîa. 

fin lie. qoidem raptat : fed captât ego fcripfi. vento f. pro fruïtrà,id 

eftttjuae non ta m iibi» qnàm vent® ; yt sa ille diicractCapCat.il» 

mott fruftraquc labttrat» 

là Ij

»5 Bk RitfMNAt.tiB. IV. ^ ^ 

Non ddtur% drd&rem in membris qui flinmerepofsiti 1 

•Sed Idticumfimukcrdpetit, frùflrique kbordt9 

ïn mediique fût * tdtrenti flumine péans. 

• Sic in amore 'Venusfimnkcris ludiimdMisz 

Necfdndnqmuntfftêdndocorpotdcûrdm^ ^ 109% 

Necmdnibus quidftdm tenéris Àmdere membris 

Pbjfunt, errdntes incerti corporetom. 

Dmique càm membris çonldùs flore b ytuntnt 

tMtdm l * dum idà pmfdgit gdudid corpus, Httmuliebrik conférât Àrud : * K>* 

- AdfigûMduidi corpus, iunffintque fdiims 

Gris -, & infpirdût ftreffdntes dèàtibks ora, . 

Nequiqudmiqmnidm nihilindedbrkderepojfuht, 

MecpeMeïrdre, Cr dbire th corpus cotpore tôt®. _ 

' M dm fdcere interdum id y elle i & iertdre videnhr: ilof 

Vf que ddeo cupide Femris compdgïbus hetent, 

^Membm yoluptons dum yi IdbefkBd € liqmfcùnt. 

'Tandem ybife i erupit neruis* conleBd cùpido; \ 

Pdrmfitdrdôrisyiolentipdtifdpdrumper: \ 

Indereditrdbieseddm, &fùrorille nuifit\ \ ÏUO 

Càmfibi, juod mpidntipfî, cèntingere qmruht ; 

Mecrêpèrire^mdlum idpojjuntqk^mdchihdymcdt.. 

s q.c.T. torrentîs. Mta ex v.l fcrîpfi in q. y. tuuntur. în al. luuntur. 

eux ex» vwnturs deprauaia funt.in vulg. & v .q fourni or • eciam non 

maiè. fol gloflàm fapit. * ita oi. Sk foè fup. 141. 2. vuîg. iaia tuin. _ 

q.v. iam dum. c liquefcanc i Ita reûc. vide indicem. t yu\$xùmt&z~ 

vide incb conieâys.

Li IV. Livif ni LyoRleii 1% 

voudrait boire quand il cft altéré dans le Ibm* 

Çtcil, fans ^rauuer de l 9 ezu qui pvifïè çtancher fi| 

ibif : il cherche des images de ruifleaux * ou il (q 

trauaille inutilement, pui;s qu'il a toufiours foif en 

beuuant à longs traits au milieu 4'vne riuiere imagïoaire. 

Ainfi daps, fanôur > Venus, fe. joue des 

ïpSfî Amans pas; des fantofmes-vains : Se ces piuures, 

gen.| ne fe peuuent raflàfier par la veuë de ce qu'ils 

t aiment* ny fe guérir par l'attouchement de -la 

main, demeurans toufiours, incertaine de.çe qt^Til^ 

4oiuent faire. ' 

Enfin , qpjançt ih feietuent dans lesembraflemens 

de lutteur dp leur âge \ fur le poin&quelç 

corps Ce prépare à (êntir vne grande ipye , aecom-f 

îyço. pagp© qu'il eft.de la Deeflp.dcs charmes *pour en- DcVe 

iemençet les champs fcttilçs., ils fe fettmt ajrdem? sus * 

ment, le donnent des.bfdferswhumides, 8c fepreC» % 

fens les lèvres dçleurs. 4en,ts,» & s'ipfpijrent vnç. 

qiutuelje ardeniç :. mais en vain % pource qu'ils n'm 

peuuent rien emporter , & ne peuuent ny penqrtrer 

plus auant, ny entrer entièrement dans le lujet 

qui caufe leur paffipn véhémente ;tl?ien qu'ijl 

Mm 

• ' l femb|ç qu'ils y.efiayoot ; 8c' s? y efforcent; parfois 

de tout teur poiuuoÎTif ftairç ferre^de fi près par les 

liés df JeÉf amqur,que jqs membres _perda$ leur vigueur, 

feipblcnt fe fondre. pat. la force de la volupté. 

' Enfin, qpand fâfppetueufe ûpieiv cft fortfe 

des vaiilçaux nerveux oi> elle cftoit amaiïce, il fç 

. y10 feitvnepdtitepaufeàla violence 4è l'ardeur JPuis 

*Ja%mefineragpretoprpeau0îItofl, &vne pircillp 

fuigur reuient s,'quand ils cherchent eux mefixigs 

ce qp'âs fouhaitent qui leur arriue,.,. &. qu'ils nf 

peuuent£rouiier par quelle machine, ils pourront 

ijufflaogjtçr' ce qui refifte à raccompliflemçgt de

i$6. £1 IV. IIVRB'DE' LTGXB ce. 

IçUï defir. Telle eft l'incertitude dont ils deuien* 

nentlanguiflans par f impreflian dyne playe inv 

perceptible. 

Dépcn- Adioutez à cela qu'ils confument leur force, & 

ces à qu'ils periflent pat le ttauaiL Adioutez-y* dis-ic, Hijj? 

% uo J que leur âge le paflè fous le ioug. d'vn Empire 

c i^c r étranger :. que les affaires dômeftiquess fe ruinent: 

'•** * * qu'il faut foufttirdes contraintes importunes des 

. Créanciers : & que tandis que les bons offices font 

négligez,'& que la -réputation diminue, les parfums 

font mis en vfage : les ch^flùrcs à la Sîcyo- • 

niennefont pâroiftre les jambes belles ; les grandes 

emeraudcs'qui reluifent d'yne lumière verte, 

font enchaflees dans for ; la robe de couleur ma- IIIQ 

rine eft foulée d'ordinaire , & toute mouillée de 

la fueur que l'exercice a caufée : & les biens paternels 

font, changez en bijoux & çn guirlandes liées 

Rubans. •

Dt RERVïC NâTT Lïi.lV. . «p; 

Vfaueddeo incerti tdbefcuntVolnere mm. • • •", 

AddeqModdbfumMntyiris.pereuntqtfekb&rel' '• • 

1 %% A ait quod dkerim fui nutu degimr km. 

Itdbiwr intena res, & yadimonid fiant : 

Ldnguent officia ; dtque agr&tatfdmd ydciiïdmi 

fnguentd > &>pulara inpedibm Sicyoma rident^ 

Stitiçet(^ grandes yiridicàmlme'fmdrdgdi ' \ • 

Ifio AUTO includumur} teritêrque thakfsina veflis 

Afsiduè9& Ftnerisfudoremexemtdpotdt:- ' . '•' 

Etbtnepana pâtrmmfinnt•dnademata, mitta: 

Jnterium in pdlkm, * Melitenfia, Clique yertuntl 

EximidyefieJ^r'yiBiêConumid9ludi, 

f 1*5 Poculd crebra, ynguentds cërondt, ftrta pauntur: • 

b Nequimam; qu&nidmmediodefonte•lepomm' v x 

Surgit dmdridUquid% qmdin ipfîsfioribusangati X 

Autcàm cmfcim ipfe animmfeforte- remordet9% • 

Defidiosè.dgere£td$em, btflrîfque périrez " ~ { 

i ijo " A m qmd in ambigmyetbum iamldtd reliquit *9 

J^dcupidoddftxumc&rdÈ'yiftefdt, ytignisz 

Aut nimium idÛart mulot % aliumyt. tueri 

s Hanc venin put© fçtîfimzm. vide &Sndic. ?, ^ toca^âlMeif^ 

:chiaû8 Jutent* 9c•^.Y.atq. alidçnfia. b Ira v ^ 

A a M

hm,dpHtdt3 inyohuquevidctyefligidrifus. ' 

Atq* in dWfare mdld hzcproprio9 fummeque fecmd® 

JmemuntUr : m.ddmrfo vero,, dtque inopj fënh il£f . 

Pjenderequ&pofsisoçftlarmiiJaninedptm- '" ' ]' %l 

Innumembilld. >l meUus yigiUre fitdMe9 * 

j^5* açcui.rdttone, colérique, ne hUciaris» 

^ '- JVttm w^rr, pldgds in ornons ne * hcidmur, 

Nmitd difficile eft9 quant Cdptup retiens ipfis 1140 

Exire,^ ydkdosFmerisperrûmperenodos.' 

Ettdmtn impUçitiâsquoquepofsis, inquepedims 

Efug^rtïnfeftum3ni(îàmetibiobmmobflesi • ; 

Etpmiermiitds anim* yiti4 omnid primàm : ' 

Tum qu$ corporis funt eius, quam Kpmpetis, de vis. 114^ 

' c ( Ndm hécftufiHnthoinin's plemmque cupidine cac/j l "'' 

Et tribmmted, qm non fmt bis conhnod* verè.) 

??? « ^ u ^^9^m^^prdUds,mmfqueyidKmus 

deîecror r?/r • ' J i-' •• r • ' v v • V /T 

intteniC ^J^ 111 * e " CIIJ * ftwmoquem honore yigere: 

3c de." d Atque4liosdlfjnriâents Vçneremquèfmdmt iJjp 

fbçwe. '''NecfmrefpicMntmfçri'W0>U 

r JVfyu Melkhrus efl : immmdd çjr fœtidd, dcofmos;^ 

Çtftdt.Pjtflddiûp i/nemofé, &* lîgned, Qptctst 

fdtuuh* pumilio £chariton mid % mmmmmfdk* • U|| 

Md?nd% dîque immmis j cdtdpkxts.plendque bpnoris: ' V: 

Édlhdj toquinonquitj trduli%i ; mutd% pudens efl: 

AtfUçtanSy odiofd, hqudculd y Ldmpddipnft " : 

*. Ifchnon eromenion tum fit, cùfo y mère non qtdi 

Prœ mdcie, rbddine >eri cfl> idm mortudtufsi, '" ' H£Q 

Terentiauum. s Ita Lambin v.iaciamùr. b Ira v. 1 Sic prxdiiîcis I. «. ' * '* : 

perperls. « -Hanç adianxi patcpchefios -notam, vi Luccetius rcttius'» 

inteMigattir.

LE IV. LXV.&B PI LVCRBCJÇ UM 

quelques traces d'vn petit foûrisfur fon' viGige/ 

Or ce font là les maux qui fe rencontrent'en 

1 amour fkisfait ÔC parfaitement heureux : mais 

iijf ceux qui accompagnent d'ordinaire l'amour iii.- : • 

fortuné , font.innombrables en compapifcn, &' 

vous voulez ouurir tant foit peu les yeux pour les 

coniîderer. De forte qije comme iel'ay dit aupaxauant, 

il vous fera beaucoup plui avantageux de^ 

veiller., & de prendre garde a ne tomber point 

ft^0 dans cek filets ; car il n'eft pas fi difficile d'éuitet- 

1 • • d'eftte pris dans les liens de l'amour, que d'en for* 

tir quand, on y eft y ne (oh embarrafle, & de rompre 

les Fortes étraintes de là volupté. Vous en ' 

pourrez tortir» neantmoins, quoy que.vous fbyei 

captif5 û vous n'y apportez point vous mcfme' 

de rcfîftatice, ou que vous ne youliez.poîn.t confî-derer 

les vices de tefprit & du coçps"de la femme 

H4f qMc,Vcius aimez, Se que vous dclîrcz. p.oflcder. Ce Imper? "* 

•' '* que &ht d'ordinaire' tous les hommes qui font J*? 1 ^ 

aueuglcz dîamour. Ils leur attribuent mefme "des *?•" 

P , . , . « . • . « -T '•; nuées* 

auaptages qui n y font point du tout. Nous en 

voyons donc plufieurs démefehante? & de vilailies* 

qui. font nèantmoins"daes leurs délices., & 

ixço 3 u **k vcs $ c|il: cleuer au faille de l'honneur. La ^*^- 

- ribite,dtfent-ils, eft.yne'bellc brune :' la maI«*pro- if^tt 

pre&.làfàleeflFn peu négligée : la louche izî-im$h\ 

fembleà Pallas:*celle.qui eft'nerveufp Se feiche, Lëtim. ' 

eftvne Cheurjcttc : laba'fletteoula naine eft vne 

petite .Carite, elle eft tout efprit : " la grande & h 

•

ïpl LEIV. tlVRl BE tvCRlC'i; 

maigre qu'elle a meikies de la peine à viure,eft api 

pillée délicates amourettes, & on nomme la tcndrelette 

celle qui eft prefque morte de la toux. Mais 

la.grofie & iamammeluë n'eft autre que cette diuine 

Cerés,qui eft fi chctic de Bacchu^La capiufe eft 

de la race des Silènes 8c des Satires, c eft à dire des 

Demidieux , & n'eft pas de plus mauuaife grâce 

>oureftre vn peu fatyrique, La lippue aux groflès" 

I 

évres eft appcllée le doux baifer. Enfin, ic 

feroistrop long fi ie voulais dire toutes les autres 

choies de cette Nature. 

Mais pose que le vifage de voftre maiftteffe,euft 

desbeautez qui la fiflènt admirer, 8c qu'elle peuft uég$ 

efttq mife, iî vous voulez, en compataifon de Venus 

, il s'en rencontre encore bien d'autres qui 

font auifi belles» &nou$ n'auons paslailïc deviure 

auparauant celle-cy, qui ïffefe difpeniè point 

défaire, & que nous (çauonsûf .fiât touteslesi 

mefmes choies que la Couttifane.' 'du monde la 

plus infâme. Elle s'enduit tous les iours d'vn'fârd 

fi puant, que les fémes qui l'habillent s'en détournent 

le vifage, & s'en bouchent le nez. Cepcn- 1170 

dant, le panure Amant qui languit & foupire dehors, 

enrichit fa porte do fleurs 8c de bouquets: 

.il parfume d , amaranthe& de marjolaine le ièiiil - 

de fafiere maiftrefle, & luy donne des baifets. Que 

fi par fois quand il eft le bien venu dans fa chambre, 

quelque mauuaife haleine f offenfe tant foit 

peu i qu'il cherche vue bonnette oxeufe pour fe're-. 

tirer, 8c que les plaintes qu'il auoit préméditées de H7f 

fi long temps, luy échappent tout dVn coup : 8c 

que là mefmts, il iècondane franchement pour fa 

iottife, de luy auoir attribué plus de perfections 

Se de louanges qu'il n'en eft deub à -vne • Çrcjfe 

:

DE RBUVM NAT. LIB. IV. fax 

At A gemina, gr mammofa, Ceres eft ipfa ab Idccho. 

Simula, Silend ac Satura eft : labi&fa, philema. 

Cetera dégénère hoc longum 'ftjfi dicere concr. 

Sed ii&men efto iam quantouis oris honore, 

|i tf$ Cui yeneris membris vis omnibus exoriatur: 

Nempe aUdt quojue funt § nempe hac fine yiximm antb 

Nempe eademfacit gr fcimusfacere omnia turgi; 

Etmiferdm terris fe fuffit odoribus ipfi : 

JShtdmfdmuhz longefugitdnt.furdmque Cdcbinmntl 

1170 At lacrumans exe lu fus amator liminaftpe 

Floribm gr fertis operit.foftifquepperbos 

. Vnguit amaricino^ Cr foribus mi fer 0feula pgin 

^mmftiam admiffum h yenientem offendmt aura 

Vna modo, causas ab eundi quœrdt honeftas: 

117j Et meditata diu caddt abifumpta qmrekê 

Stubitiœque ibife damnet, tribuijfe quod iOi 

Plusvideat3 quam mortali concederepdr eft* 

Nec Ventres noftras hocfalbtquù maffsipf* 

s Ha Lan*b.v.!«lamia» yid ind* k ifa îibri aoftri & alij yet. ¥MÎg» h* 

j&yeniçns.

ISIJ ^ RE 1ÛT,H NAT. In. IV. 

Çmniafummopere hos yiu * pofl fcani^ calant 3 

Jtfopsretinere yolunt, ddftritiopjue ejfe in amorti Iî8.0 

$ftquicqmm, eptoniam tuaninto 'tamen omniapofsis 

Pmtrdherein 'lucem, atque&mnis dnquirere h nifus^ 

EtpbeBo animo efl, Cr non odiofaykifsim^ 

JPratermittet te humants concéder* rtbus. 

- M£C,mulierfemperfiBofufpirdtmnon> ' ' I#J 

J^ff cornplexa yiri corpus çunf.corporeiungk^ ' '' 

Et tenet e adfùBis humeêdns ofcuk labris. 

Mam facit ex animo [ape ; &* communia quarens 

Gaudia, foUkitdt (patium decurrere amoris. 

Mec mione aba yplmres, arment* 3 femqm ijjft ' 

Etfemdessp* equamanbus [ubfiderepojpnti 

Si non ipfd quod illorum A.fubatx ardetaètuntbtns, 

Notera; & Fenertm fdlienmm ''Uta retraébwt, 

Nonne y ides etidm 'quo r mutua fepe yohpm 

Vinxh, 114. JI.&c 

vcl etiami vfm. vid.ind. Nilus ; vulg.in vfos. c lis. v.I. vulg. adfuetif, 

mendosd. rfaMîibit.in vuig. fabico quod Marull. commenças 

crat. *Itav. 1. reâè. efè cnlm exemplum Yerliiutn illotunu Nônna' 

¥idess Ôco vuîg. quin. maie, ' * .-.••••. -J

L4 IV. Livâi »! lvckic£ V^j 

. 'tore mortelle. Nos filles s'cmpefchent bien de 

faillir de la forte : elles cachent derrière la tapifle* 

rie toutes les avions ïècretes de leur vie à ceiit 

ki8o qu'elles Veulent retenir dans lès liens de leur 

amôùr. "Ce fera héahtmôins Inutilement fi vous 

Voulez, puis qu'il ne tient qu'à vous dedécouurir s 

toutes ces chofes par v'oftro efprit, & mettre au 

iour toutes lè$ rufes qui font ëmpîoyécs pour 

tous rendre captif. Et méfmes fi elle eft de belle 

humeur, & qu'elle né fe croye point digne de voftre 

haihé , die ne fe défendra pas beaucoup de 

péribéttre que vous fcachïez tout,fe tenant comnie 

tout afleutee que vous exeuferez facilement 

toutes fes Infirmitez. 

ïi8f La femme ne foâpire pas toulîours d'vn amour 

feinte. Quelqtiésfois elle embraïle de tout foii 

cœur l'Amant qbî en cil pafifonn'é : elle attaché 

(es leures contre les lîënnes : & cherchant auec 

luy les plaifirs réciproques, elle 's'efforce de courir 

conjointement dans là taefme carrière d'amoor. 

iiô P our ^ a mefmc raifon, les Oyfeaux, les Belles (àiiuages 

& priuées, lfes Troupeaux champefttésî& les 

Cauàlci ; né potiriroiët fe tertir foumifes aux malles 

deleurëfpete , fi de leur nature, elles ne conceuofcnt 

pour eux vue pareille ardeur, & qu'elles ne 

fuflent Bien ailes de receuôir leurs? cateiles. Né 

Voyez vous pas, Coitte ceux qui Tôt épris mutuellekïpS 

ment dVne pareille Volupté, font auflitourmen» 

fcez dans vne géhenne commune î Ne voyezyous 

pas fouuent dans les carrefours, comme les 

Chiens, voulant fe feparer, s'efforcent de tirer de 

dtuets collez, tandis qu'ils font attachez énlèmblé 

par les liens de l'amour ? Ce qu'ils no férofent iatataii 

s'ils n'y eftoient induits par vndiutuelplai^

194 Lfc IV. Liviti DB LvcRfcci?ïïr. 

Ceft pourquoy Pay dit, & le le redis encore, iido 

que la volupté eft commune. 

Ce qui Au refte, quand dans le meflange qui fe fait par 

fait que l'accouplement» la matière de PHomme fetrouue 

les En- mQim abondante que celle de la Femme qui 1 enfcmblct 

uc '°Pp c > ^ es Enfans qui fc font de la femence de la 

à leurs Merc, deuiennent femblables aux Mères , comme uoj 

parents, ceux qui viennent de la femence du Père , font 

femblables aux Pères, Mais ceux que vous voyez 

méfiez de la reflèmblance du Perc&delaMere, 

croiflent indubitablement du fang de tous les 

deux également proportionné , quand vne mutuelle 

ardeur qui confpire à vne tnefme fin, fait Ii!0 j 

rencontrer Pvne & l'autre femence excitée des | 

membres par les éguillons de la volupté. Il arriue 

• aufli par fois que les Enfans peuuent reflembler \ 

aux Ayeuls, & tenir beaucoup de leurs Anceftres» 

• pourco que les Pères & les Mères tiennent fouuent 

plufieurs principes meflangez , dans leurs 

corps , lesquels ils tranfmettent.depère en fils, Ii! f | 

Delà, paryneconftitution diuerfe, la Nature pro- \ 

duit des figures différentes, & rapporte quelquesfois 

le vifage, la voix, & la chetielure de ceoi de 

qui nous femmes defeendus. Pource queceschoies-là 

ne fe font pas moins dVne femence certaine 

que le vifege, le corps, & tous les autres membres. 

Lefexe féminin prend fon origine en partie de mo 

la femence du Pore, Se les Mafies font tirez principalement 

du corps de là Mère» Car PEnfant qui 

vient au monde confîfte tonfîours d 1 vne double 

Raifons femence, mais il tient datjantage de celuy des 

m Illf 

riûtî OT dcux dont il a lc P Ius * foit ^ u " û foit fils * 

fecoadi. qu'il foit fiUci. ^ 

té. " Les Dieux â'oftent point à perfqnne la puiffanec

Du .RBR»M NàT. Lit. IV.' 154 

Jj^dfdcerentnumquam>nifîmutt4dgaudianojftnt3 

1 

J%u** lacère in fraudent posent, yinâofquetenere. • n f ... 

Jîljare eûam atque etiam,ytdico,eflcomHnisyolHptdSè licudtoe" 

' JE* commifcendo, càm femen forte virile libeio- 

* Femina immulfit, fuoita >i conripuitque ; mm ci 

7»/» /ÎOTî/M Yftatfam ntaterno femine fiunt : 

lioy ytpatribnspatrio. fedquosy'triufquefigurée 

Effe y ides 

pacenti- 

bus* 

c iuxtirà à mifcernes yoltaparentum% 

Corporè de patrio, gr maternû fanguine crefcunî, 

Semina càm Veneris flimulfa excita per anus 

Obûia confli£itconff>irans mutims ardor: 

1110 Et 9 nequey'trùm fuperauit eomm3 necfuperdtum 9 fl* 

Fit quoque 5 "W imerdum pniles exfîllere auorum 

Pofiint, {y référant proauorumfapefiguras9 

Propterea, quia mnlnmodk primoriUa multis 

Mixta Çuo calant in torporefkpe parentes 3 

1 lI 

f M2f pttribuspatres tradunt à Hirpe profeâal * 

Inde Venus f y aria producit forte fuiras : - - - ^ ^ 

Maiorumque refert y ohm, yocifqne, coma f fie] 

^mndoqmdem nihilo l magis hac de femme certo - 

Fiunts quam fades, &• corpùrd%membraque nobis. 

1210 Etmuliebre oriturpatrio de feminepeclumi 

Maternoque mares êxfftunt corpore creti, 

Semper enim partus duplici de femine confiât: 

Atque y tri f mile eft magis id3 quodcumque creatur, 

Eius habetpbis parte aqua^ quod cernJere pofsis9 

1115 Siutvirâmfuboles, pue eflmuliebris origo* 

Mec diuina fatum genitalem numina cuiquam ' 

s v.l. Se YUÎg. lacère, b Itaex v. qui hibebant} femioa vimulcif.Yu//r. 

fcminciim muifîtt imè inantiq. femina immulcic. c Ica v. plerique. 

ai.miftinat

!** 

i»f D* RêRVM NAT. Lift. IV! 

* /ibflergent, pdttr a ndtis ntiukibm ymqmm 

Appellemr9^r ytfkrili Fenete exigdtamm ; 

-Jjhtpd pleriquefutdnt § & multpfanguinetnafli 

Comfperguntdms\ddoléntqmedhdriddoms\ tijg 

Vt grduidas reddant y Scores femme ^ Lrgo. 

'Mequiquam Muum numen3 forte'fquefddgdnh^ 

Jfdmfteriles nimium crdffofuntfeminepdrtim: 

JBt Uqnidofmteriuftum 9 termque vicifsbn. 

Tenue*lotisquidnonpmiseft h ddfigiddhefuw, kijj 

Liquiturextempto,&' reudcdtum cedit db orm; 

'Crdfsius hoc porto, quoniam concretius *qm 

Afittitur | dut non tdmprolixofrouoldtiétu § 

Aut ptnttmre locès œquè acquit l 3 dut € ptnetràtum 

Aegrè' ddmifcemtmuliebri jernine femèn* . 1149 

Ndm multum harmonie Feheris differre yidentttr: 

Atque dlids dlij comptent mdgis, ex dliifque 

Sufqpiumàlidtpondusmdgts, inquegrduefcunt'.- • 

Btmultdt petites hymenâdsdnêfmrunt . , 

Pluribus : '&> tuft* d poftfunt tameh^ndepueths i*4J 

'ûftipere, gr pdrtu pojfem S'tefcére dulci. 

Et, fiibus dnte domi *fecu*d*pepe hiquifpàt 

Vxores parère, inuentd eflillis qmqujt compdr 

Ndturd, ytpoffentmtismumrefenëÛdm'. 

0 l(t v.I.vu!g. abftèrrcîir. vide ihd. b Sic rèftitui conle&ura duâus, 

vld.fup.7.if.6cind. Adfigere. vtihîcvulg. élu. o. v. fcrô. tcÔtin. 

Lamb. penetratis. d egregiè Lamb. vulg. pofTunt lamen indie. ita infr 

ferè.131.1;, «Itao.I. malè Lamb. infecundae. ïa^pefit vctecunda vxor 

ei ahqùo non conctpiat » quia non cil compar nacura. 

genitàTè*

It IV. Irvki bi LVc~£i ci! • 'ï$j 

> génitale > {tour Fempefcher d'eftrc 'appelle "perc 

'âtfesctiéts enfant ,,& pour l'obliger àèpaflërû 

WîC dans Vn eftat ftetitb, cpmîne plufieurs Ce l'tmafeinent, 

qui s'ifflïgearit de ne le voir point de 

113a ;poftërité; font rougir les Autels 5efeeaucoi|p,df 

lang; & les chargent do pteTens, afin que d vsie fe* • 

factice abondante ils tendent leurs femmes .cn-r 

ceintes. Ma& t'eft eil^m que par leurs oâTràndëf 

& par leurs prières, ils fatiguent les Dieux & ïç 

• .Sort. Car les perfonnes fteriles,le font ï emie g 

délice, La. trop'déliée, quahà ne pbùuant s'attacher 

î elfe s'étoïliè en vh ihftàht, Ce ' defplacé,- ^C 

lijf reflort fans effet. . Là trop épaîfle, pource iju'cll.^ 

cft enuoyée plusFerrement qu'il ne faût,6u qu ejl^ . 

~ - àdTe porte pas d'À moùuemeiit quiaillç. aflei 

x .anant , ou qofcllt fie peut allez tien pénétrer les 

^ . lieux difpofez à la receuoïr, ou que les ayant peoçi 

1240 trea, elle Ce meûe difficilement. auéc celle de 1^ 

femme. Car il Importé fort en ce fuict J'auoiç. 

iégard à la faitepréportion des.parties. Dettes ^ 

Hommes Te rapportent mieux a dé certaines £em? 

, mes, èc d'autres Femmes a dé .certains Homme?» 

• ; de §iÀ elles reçoiilënt bien pluftqft ici marques 4e 

leur fécondité,, & deuiennènt enceintes.. Qgel-' 

{ 

ij(*és-vnes ont éfté .fterilés en dès premiers mâ«f 

li4| riâges, qui s'eftant alliées en fécondes hppees, ont 

mis au. monde des Ènfans, & ont ehriefty: leur fa~ 

mille cfvne douce pofterité. It il f a eu fopùènfc 

dés Maris 1 qui leurs Fëmirfè's d ailleurs fçc6nde% 

payant pâ donner des Enfans , ont depuis . trpii* 

• * • lié im autre compagnie proportionnée :a leur 

tepipérâmèntjpourfe dtonnet vnàppuy calcul 

^fmdSL .•-•••.-.'••

ï$6 XlIV. Ll?RB Dl.Lfct-ict'. 

Comme ' 'M importe donc grandement , ,qt*>oe femme fifi 

©a doit (bit jointe auec vn homme qui foit proportionne 

•fer des à fon tempérament", pour'les'myfteres dont nous 

délices ycnôns de parler, 4611 que daiis le méflangejes fegjjj^" 

qiences deuiennent propres à la generattoit.

: ' Semimbm CQmmifcerigênkdliter-éptd È- • • . . . «; 

* Craflfopie .cônmnïdm'liquidk it& liqmdd

3*7 Bt R«R ; ¥M'NAT:Xii?lv: 

Mm^fqMem@di£9^mufut® m €ûrporis-adw9 

Ft facile infuefidtfècum yirdegefe 'mtïm. • " njy 

. ^^dftfereft^mfmudoœncinndtdmorem: ' 

Mdmkumrmamms ^qmdcnbmmhdmt ïàu'È. 

Fimkmr * in tmgofpdêo tamen, dtque bbafcit. 

' Nonne aides etidmgmus infaxaxâdmfis '• '• 

Humons, longo in fpatio penundere faxa } ^g 

s Iura « Y J, wfl$giff.!a q. «rat c4Ûtip.vutoeo»bfe '&fo

LBIV.LïVRB DBtvcUBctr. ïf#:" 

Cjsur cllç flic-bien fouuent.pai fe conduite ~dt tesaftïons 

'» par Y.ne douceur obligeante,. & pat-I*- 

J2JFJ propreté de fa. perfore, qa'yivhqmme s'engage 

paiement à païfct fa vie au'ec "elle. Du tefte, f accoutiipiafîCf 

aflafç*iiie FaftiptiQ. 144 àù qui, d& 

touché légèrement, poumçugue.çefoît par des 

coups plupeu0 fois, tëdoubîe^kfl: vAnca à la longue 

, & fe lâiflè enfin tomber, Ne voyez vous pas 

auiî comnac'-les gantes d'èaà qui tombent fur les 

1180 toehcr, le petcerftfo.ut dç mçfme * J?ar vne longuçj 

fuite de tcnipslt •''•••'• ' 1 

•%h ; iij.

' 4RGyMENT 

DV CINQTIESME LIVRS 

l? Ê>Ë LVCRECË.' ' 

VInventeur.de lafeieneede bienvmn, *jf ^Jn» 

I, . *£»* */# louanges queCifés* Macebm.S 

y Hercule; \; - -' - _ 5 • ; \ >c l r 

I Vtetypmndn chefis qui Âsmémêpi traitées ' 

j dans.ft Lime. _ .. _ ^ 

. LétJetréM Mer,hCkÏM*Ml, fu/ot. >"'''•• % * -'° i " : ''' ^ - 

DsHiJtm deI4Terre,.efrfesClimats différents» \ toi 

1rs pmnm-dm Monde dêimmt"périr._.-4 

VïFeu&dti Sêîeil. 1j t • 

pk'l4 datte des flmmbe,m% £ ge ta ehandeïïi. ^ * 

Comme Us édifices tombent en .ruine.. . . \. ' 30W 

Autres Argumens de ïorigim 4»

Comment fs.Tjtrrgfi* fepof%m milkttdi fsm 535 

J}i.l4grahfiiurduSpki[. ' :'' v ' { ' " ". . j-éc 

D*f*-'^buteur. '••/-• ' \ \ • • - ; j9| 

Xfueomri.du XoleH 4 j+ 

Dé i'origme delm Poefte,dois Usuïgaà'B* dàUfmm$m9 fr ' 

*dt$smi$Am* 144 J. 

. Bb' mij ' •

• w 

r ? "-i-lB EU- -V:- • • , .. : 

Plusfaominibusprofuiflo qui fapieutiam inuene* 

,' >.rit, qoàmCcrcrcm,Llbcr'iiiîi,Hcrculem.vcrCi 

Argumenta libri. • $àt 

Prothetapeufis demimdi interitif.. . £ 

Scnfu diuino non eflc pradita, marc, tenant, car* 

v Jum&c. . , . J17- 

Cauum non elle fcdcm ac domicilium dçotiinx. 147. 

'Mundum non clic à diis hominumr cauflà creatum 

, .5 7 '""" ' v 

Alla argumenta, qulbus docetnoneïÇ: creatiun 

mundum hominum CêRS*a diis. "196' 

Diutâo.& zona? terra?, . 10i 

Partes mundiintenre,ergo& mundumJ • ajtf 

Cuïus pars natiua fit, totum natiuum elle. ' 241 

|>5 terra. . - ' / ; • ' • ' '' .. ^ 

DcajujL _ .1^1- 

De aère fiue. anima, 1 •" * 274 

D'cigni&fole. '\ -^ 

pckmpade&lucernar ;: .^j 

Bczdificii^quemadipodumin^rcanr. *' 307'- 

Àlia argumenta de*"origine &interittfmundi. ' jff 

Quacres tandem poflïnt cflè xtcrnx. j|x 

_ Orïgo mpndi-& omnium rerum'ex atomis.. 417 : 

Teçrxortiis.- • ' " : '* ' '< " ~"'' MO 

jpcôlis «fcXunx'ortu. 472'' 

Demari,ao:e,&a:thcte. . . 4559 

Demotufidcrum/ * ' pQ 

Quomodô terra in'mçdio quiefeat. : j3j 

jDcSoIïsmagmtudinc. * * • fâ 

Deçalore SoJis. '• çcy 

Do Solis curfu & fiera. 1 ' ' Vi j' 

Çc^crid de _Splç ftiitçntJ». ' tfzi

Àfll 

DeLunscutfii^ • ^ • • -tfif 

JDediei : &noâiscauffii^ - *~4g 

De Ida. • • • tf£ç 

De die longo & noéte r breui v v - - 67$ 

De iun^vario lamine. . " _ . • j6\ 

jArgpmeftui^dbaijnltaïifiôrlbiSë •.. • * $$£ 

De Salis. $çLuii»defedione. ' ' yy@ 

Élegaiis anacephalaeiQ'/is. ' ^ fjo 

Redit ad mûdi inltiCSc, Quar- prima fiai; oat». 77$; 

Pekerbis. r .- ;.- -; /\-,:" ' \{ r .î£ 

pëanimàntibtis»* ". ' * 789 

Dfi'tnonftris.- _ "' 8jf" 

Pc Centaurïs»^ : "- — l • ?•>- 87^ 

DeScylla. % '• •. - r • • 85a • 

peChioixw. ' ; 905 

De pripiis hominibiis. ; 52} 

Pc- origine fermonis. .. , • 102*7 

In Platonem.' . . . '1040 

Ignis viide interras dektus fit.' • .. 

J 99 0i 

. Pe regum, magîflTatuuQi^ legumqiic origine.1107 

Vnde nata fit rdigio. ' ' ' ' iiâ • 

Qucmadmodume leftrum, aurum* argentum,fi^nim,&plumbum,(intreperta. 

' 1249 

Pe.bellôrum,origin.e?modo?&:prc>greiru. . ^ lipg 

Texcilisyeftispoftferrumreporta. ' ' " *H? 

Origo.&tionis» & infitiqnis. 

K i$$p 

De origine moficx. ' > ' , .137$. 

Primos, homino rdbsexigçis.çontentos vixilfô» 

ijJ5 _ . ' . \ ; 

De cupiditatïs faum^nx & opun» orîginp. ' 142^.. 

Pc beilo & rébus gefîis* "• " . 14J4 

Dcoriginç poëmatum, nauipç, piâurarum, et 

a&nun omnium, -artïtim. •••/- r " • • ' " 144g

Mot ||@. 

lÉïiifbus 

qm fa- 

|>icmia 

U1U€0C« 

riV-:uàm 

T. LVCRETll 

ME I 

DE R ER VM NAT V RÀ. T 

UBER f^ ••••< 

Dtcendumèfîi di^îpfefufêusjnçl^ Afemmi, .' 

Nnnc «pp>>Utur[>p.-niia ïqmcjueperJrtem 

fWibusëtdntùvit^rkntifyueienehris* 

In tdm tranquiBo, &• ta/m tlara luce lôcduït. 

Cmferenim diuinadliorutnantiaudrepert* '- 

^^CeTTsrermrrru^s.iibéraHeUauorU 

rtHgemUtkmmwdibwinflimijfe: 

«ùnnk„V ° " if f. re '

DELÀNATVRE 

'DES CH OSES. ' 

"f-- 1 -" 1 - - -"' ; J - — -** :—:—; "— l ' •-£—•— ^, 

IIVRE; O^QVIES-ME .. ;.- 

Var.QVvjt pourrait-ij 'faire 'des 

l'Vers'dVn etuhoûfiafftfe aflcz puï£< 

lânt'i pour eftrê Ulgtfes' de répondre 

' à la' .Majefté del Belles, iiiuéhrions ! 

^dont ' ie parle*'? ' Et qui fera capable l dé • 

peindre" ! dti ; louanges allée dés paroles aflez difer* * 

tes. pour honorer lç$%erite£'de'£eluy\)uinou£ 

â|aiflë'ta'nrde chofel recherchées-parvrt foin très • 

f. laborieux •' Perfohne,-fiie : tte me ttota jp^qùi tieiï- 1 - 

\ ne d'voceit Âroirmottelle$ -car, .pour en parler 

digneTOenr;celuy-làeft0âvîi'Dko?illyftreMem^ 

niiqs rqyi trpuiia le premier cette' Doârine de la 

vie,'quoft4p{>elleaujbÙrdhuy JaSagcflTë: Celoy-; 

là, dis:|e; eftoit vri .Difcù.,

7 

Mortel* f qttoy que la vie lepouuoit maintenir 

fans toutes ces chofes-la , comme elle fe main- ' 

fient encore aujourd'hui patmy quelques Nations,s'ilen 

Eut croire l'opinion commune. 'Mais, 

U&f vmc Bonne 'çonfcience ', il eft impolfible "'de ' 

hieh wime. Ce qui nous doit i autant plus obliger 

de'tenir ceîuy-cy pour vç Dieu, que ces Preœ- IOL 1 

ptesfont maintenant épandus partny les grandes 

. Nations, • pour adoucir les' Efprits dans tôuteffles.' 

lieccflîtez. de la vie.- Si" vous p.cnfez que les ex-* 

ploits d'Hercule luy doiuent eftre préférez, yous 

cftcsfort éloigné de la yraye raifon. Car la.g'uëuîo^ 

ûffireufedu iÀort' de Ntmée % fetoit-efleâ cette 2c. 1 

heure«apaUe.de nous faire'du mal, non plus que - 

B Arc»- lôrrible Sanglier ' d'Eriraanthe l Qjjeue' peur. 

nous feroit à prefent le Taureau de Crète, & la 

pelle deLernë, cette Hydre apnée do ferpens en-" 

uenimez } Que feroit contre nous la triple force . 

cfe Gerionauec Tes trois corps , & les cheuauxdc 

Qiomede qui refpiroient le feu par les narines, fui: 

J©s confins 4e la Thrace, auprés-du mont lfpiarë,& 30J 

de I*eftang de Btftone, où, tant de cruautez furent 

çxercées î Ces oyfeaux'd'Ârcadie au*; ongles û 

crochus, qui'habitent le long des bords des. mar 

relis Stymphalides, feroient-ib'encore à craindre! ' 

Et cet énorme'Serpent au.regatd impitoyable, 

veillant inçeflamment a .la garde des pommes 

cTor des Hefperides, s'eqtoftjiMant autour de Par- ^ 

Breqplles porte, feroit-il encore aujourdhuy ca- • 

iable de nous nuire fur les puages de la mer Af> 

f 

antique,, où nul des noftrés .it&eftéiufgtjèsicyV 

Qunul Barbara.n'oferoit mefines aller?' Si tousi 

les autres Monftres de ce gç.urç-là, qui ont efté exterminez 

, eftofent encore pleins de fie, .comment

• Càmumm hk pcjjetjme rebm iriH fmnm: 

Vtfmd efldUquàs etUm mm irimettgetim. 

At bmi mm pottmt.fimpMm peBm yh$h N. • ' L 

^Qmd^hkmtriêfûdtmtffiyideimt^ . ' .. 

10. Ex qm nm'c tridm per magnm did$tdgeniis , 

• D vicia perm$iktntédkimôsfûktid ymm 

Herculismrifldremtemfifdêdputdhui 

Zongiâfsêrdtmlmmùûmfefim *' ' ' • "'+ 

^miNfm^mmm.h^nnmmmèÊMdîÈ ' 

ij. IlkleomobtffhÎmnrensÀrtdmmfkiî ' }} 

.. DemfêeqniiCrttde'fdmm^ Lemtdfte peflk ' ' "^ 

Hyârdyenmdth•pcjffhtyattàt*t^bémi • • • •'" •- 

^mdye'iripiâm^ttfîniywGéf^mii\ • -\ • / l 

Et Diometm efd ifîmnm naribm'ightni '• • :••- "' 

3°« Thracen, BiftoniàfqMepldgM, dffit ïfmmd pmpkt : - 

• * Tontopere'ifpcerentn&biss mdfjuè'timtàdê ' ' v - 

Fngmbm~Art4

jfëï B i R ix.y M N A4& L-i B> V2 

M'iUl,Wopinor. m adfttatem terrs fcruf^m '. 40? 

'.itfîuic Humfcdiit, er mp/'c/p #r • ©re repfef 1 ejî 

Per nemord ac mmtu fnagnasj fîkdfqueprofmdm: 

' £M* locd-yiundf fUnmque eft rioftraf méfiés, 

--.A* Mfîpurgdmwt^peêmrqmptœUd nùbw* v* 

Atq^pfrimk é }eflinirétkinfmmndfim! • • * . 4f£ 

.Jjhdnmconfcinduntïùminem cuppeçUmt dçres 

SoBcitnm cur* ! (judmique pmndt nmores. ! ;** 

^g »id W fsferbU, ûrcittd.dc pemlént,id9 qudntâê 

Effdmtckd£SlfMliiXUs%delîdiéffitp\' ' V^" 

Jf^c mmr qui curMd[Mbegarit* *x dnimofa , f% 

, £xpm€ritdiâis'-3nendrmu;:ninnede€ebit ? . 

Hmt homfam mmpro Mu*m*dig*dfifrejji l 

Çum bene pmfertim muhd, de dminims ipfis 

IwmQTt^bms dt.dims>tkrediëd fmrjt 1 ' '"• t , " !I; 

Ataue ûmmcm rémm ndiurdmMnd&e.diflb*. ff • 

Cùm^^ôinffeffksyëfliîd,} mm ràtoones-^ • 

Pafequèt 1 dt ibceo'kièis, qm qp'âjpe citât* 

J^denfint9mmqMm-fîtJur4remufumi _ ; 

Mec Vfliddi mtd Hdleént nfcmdtre leges : •'• •* '* 

'jQp génère imprimi'î dnïmi tutum-repem efl. . £0 

^dîïmpfimàmconfjfkrecQrporecretdï-- : . 

iVrc ppffeincobtmh m§ n W dwtrt perauttmz • 

StdJÛcrâfoieninJinmu . . .. • 

giiàm ii alrduîn.

L i V. LIVRI pi LfjtEBeir ,mi 

.nousiçrpieni;-ii$nuiiib|es à'prdcnfc* ; c. ne-crof 

. 4°* pas qul-s le furent , -puis que la Terre cil encore 

• aujourd'hui y allez pktne 4c Bdtçs farouches r8s 

4_quc patmy les grandes montagnes, âc iesprafoor 

'des torcftsêllc eft-rcmpliç4c.caipt.decho(c*qtit 

_ donnent de ferfrojr,. & cependant -QQJJS les pou- " 

.uonsbien cuiter» M lis fi pote, n'ayons .ta co% 

fcienœ nette «, quels combats i.'auoiis-nons point 

' j|j. à rendre dans nons-mçfines.en dépit de,-.nous } Et 

qpelsvperils ne deuotfS: nous, point nous efforcer 

d'éuiter? Quels foucis.cui.(an$ 4^ la.contjottife-ne 

dluifent point iliomtyeinquief-i .Celles foijtiès 

.craintes, j8ç qui pourrait çxpjripief les ipaMieitfs 

..qui luy font causez pat 1 , ftfn orgueil,; (es ordures» 

J# ton effronterie^ fon -luxe, &'fa parefle I Cchijf 

' donc qui.aur* dapipié. toutes ces chofes » $c qui ' • 

les aura chafleesdç l'fëfprit de? Homtpes, non-pàr 

.içfc armes, mais paries diteoprs-, fie feca-t- il pas di~ . 

- -gne d'eftre mis au nombre des Dieux ? Et principalenxent,puis 

qu'il a dit tant de .belles, choies, & 

qu'il a parlé fi djuinement des Dieux ..mvfm.es» 

ff. .yfentde paroles,.capables de dçcouuric tous les fécreis 

delà Nature l Voylapt dope marcher fur le* 

jias de.cçt excellent homme. ie pourfui (es rations, 

& fenleigneence-difcours de quelle alliance font 

çoniointes toutes les, cbqfc% créées * & combien 

Jonguemét elles peuuent eftre obligées à demeurer • 

ensemble, (ans auoir la force de rompre les ïnuio- ?^«? 

£~- bles.Ioûcdu temps _ En. ce gepte~l* dabord, nous 

• 'auons.rrquué.la Nature de TEfprit qui tire ion 

origine du Corps au poind de fa nailïancc , fans 

pouuoir neantmoms demeurer bipa Joug- temps 

incorruptible , Se que ce font les images ou fan* 

. toimes qui ont ;acçouftumé dans le fommeil de'

'tromper noftw'entendement V quand "noaspèBh . ^ 

fous voir celuy qui ti'feft p lus. Pour ce qui fuit/or- *f • 

Ulre -do (a jet m'a iofenfîbf ement amené à faire voit 

••commele MondeeftcomposédNra.corpsmortel, 

y- • cpitiiheil a efté'cree *, & par quel moyen le conf 

r^ m " * c ^ rr ^ e ^ •àiàfcfcifc a produit la Terre , le Ciel, h 

• Mûr,lçs Ëftoiies', lé Soleil, Se le globe de la Lune. 

?Ie dimy quelles forces d'animaux ont elle pro- 70J 

•-duftsde là Terré, Se qiliéht'éftéifânsqu'aupata-- •*' 

"liant il y en ettft eu dont "ils .peuvent. naiftre : par 

•quelle manière les Hommes en diuerfifiant leurs 

•.-langages* ont commencé dé vioreen'fccïetépâr- 

• ; tny tant do .noms différents qu'ils ont donné a 

-toutes les diôlèk- : & comment, tette-crainte des 

'JDiéux qui s'eft ;gltffée dans les ctturs, cOnferuc - 

»'jfiir la Terre des Temples ftints, des Lacs, des Bois 7f• 

4àicrez, ié$ Autels, & des' fimtilachres de^ Dieux. 

âipres iVxpliquefây auec quelle neteïfité la Nature 

qui géuuerne toutes cho'fès modère, le coitrs du , - % 

. ",Soleil,& les motiuetnents delà Lune , afin qub 80J 

nous ne penfions point, que par Vne intimation 

libre, le Soleil & les Âftres.,tournent ïnceÉamsnent 

eptré le Çîel & la Terre ,_ pour 4ohner de 

îaccroiffertentaut Plantes êc aux Ahiihauj;, on 

qu'ils y foient obligez par aucun ordre des Dieux. 

Car ceux mefmës4 qui. ont bien appris que les > 

Dieux mènent Vne Vie tranquille, &tadmirent 

coifimënttoutes chofeifepëuuent faire; '" 

. .principalement à l'égard de celles qui fe èonfîde- # 

Sent au deffiis de nos telles , & dans les -Cieux* 

Us retournent derechef à leur, ancienne fiiperftilion 

, ib ont recours à des Maifttes fiers qu'ils 

elèiment pouuoir toutes choies , ignorent ce qui* 

ffeut eftrt produit >• & ce qui ne le peut pas -eftttr, 

"'""• '. Cemerf foJ

t>k m$iwM ,MâT. LIé'. V. * *ô} 

, Cernent & cum videamur eum, quemykd reliquit. 

ï: Jjhfpdfuperefl-', nunc b hue ratiènis détitlit ordo » 

Ft mihi mohdli 'cohfîfteri càrpbre mundum \ 

Natiuumque fîmul ratio feddmda fît * ejje : 

A r ? t! • 

•" Et qmbus iUemodis œnjrrtjfnsindt&Ui fh 

Fmdaritte&dm.c^lum, mdre.fîdera.folem; " lM • 

7°- Lumiqueglobum : mm qu% tellure animante* 

E'xfHtërint i & v

i©4 DE RERVM. M A t. Lia: V* 

Jjhdnam fît ratione ,* ytque dite terminus benaî^ - 

v ^mdfuperefl f ne te in promifiispluramoremui, 

Prmc'pio, maria, acteïras, c&lumquc tueni 

%

Lk.V.'LivRE DE LVCRèCI; %fâ 

'& ne comprennentpas enfin, comme h puiij^p^ç 

c{i lirpitéecn ph^quçschofesl& çoiçifie pljgs pnç 

des bornes ârrefléeis qu'elle! ne ({auroient putrepaflcr; 

: • , . 

. Afin que vous n'attendiez pas plus Jong-fçifipi 

l'effet dé nos promeffesj regardez preiriiqreftiçpt; 

la Met 3 la Terre & le Ciel : vnfeuliour, Metp- 

^y# mius, fera pcrir h triple,Nature de ces ehofçs. jÇçi 

trois corps de forme différente tomberont pp tpi-» 

lie 3& leur triple cpntexturp fera defaitq ; ^tpjjte 

la malle &c< Machine du monde fpuftenup 4 C PHÎ4 

tant de fîecles, s'en ira en déroute. le n'?gji.çrçi 

point.que ce ne (bit tnechofebieti nouuejjfe! & 

bien étonnante à l'Efprit* de., dire qu'il yûrayne 

defttuétion du Ciel ce de la Terre, & que ie n aye 

100. bien de la peine à le prouuer par la fuite de moi* 

difei. *rs : comme il arriue, _qpand on rapport^ aux 

orèiijbs vne chofe extraordinaire,, laquelle iJ.eft 

iiiippffiblcde (bumbttre au jugement dclamaipi 

dit des yeux, qui font ks voy.es les plus fçures ppup 

admettre la creaqce en l'edtpndepiçnt jbumain, fie' 

IOJ# "lux lïegps de l'efprit. le le dit^y .pourtant, & pppt 

eftreque kcjipfc ificfme fetaqiie Ton ad|piffjçr^ 

foy à mon taifpnnementj& que dans peu de temps 

vous verrez par lesfecoufïès qtic teceura là Terrp, < 

toutes chofes ébranlées : Ce que h fortune qui 

gouuerne toutes cfipfes veuille éloigner de natif, 

Se que ce foit la raj (on pluftoft que la ctipfc m%(j 

me ? qui noi|s perfwade qu'il nj à nm au mpnde 

quinefoitvn,ipur4çtrît ppr yn (£*cas horribléf 

iio. ,â pW m ® : * c ^ yainicii|Wtç terô&- ' \ 

Ayant qi|e dôcrqpp^nj^rç j$£ faire le Prophète 

tu predifant ces choses mtc beaucoup plus de lin-? 

tpiité de 4e ceffitudeque ne fait la PitHye qui 

Ce ij

iôf Li V. LivitB Dï LvcRickï 

profère fcs proies de deflos le trépied & par IVîàgedu 

laurier d'Apollon, ie Vous donnerâyplufieurs 

moyens par la fuite de mon difcours, pour 

mettre voftree.lprit en repos î depeurquefivous up 

éfkicz géhenne par la fupcrftition, vous ne cruflîdz 

que la Terre => le Soleil, le Ciel, la Mer, les Eftoiles, 

6c la Lune doitl'ent demeurer éternellement, 

comme fi leur Corps eftoit diuin, de qu'à ce fu jet 

vous ne foflîez perfuadé que ceui-là pour leur impiété 

font dignes du metme chaftîment que fouffrirent 

autresfois les Géants, qui rcnùerifent les lié. 

_^ cs murailles du Monde par leur raisonnement» & qui 

cs# veulent éteindre dans le Ciel ks clartez •. du Soleil, 

appellant mortel ce qui cil immortel. Cependant 

toutes ceschofes font fi fort éloignées deladiuinité, 

& femblent tellement indignes d'eftre c^m- 

% ptées au nombre des Dieux, qu'elles nous font nj. 

pluftoft connoiftre que tout ce qui cft en elles cft 

éloigné du mouuemcftt & du fentiment vital : Car 

il n'y a point d'apparence que la nature de l'Ame 

& Je fiege du Confeii & de la Raifon fûbfifte en 

toute forte de Corps : comme vn arbre rte vient 

point en lâ haute région de l'Air, les hùàgcsnc IJô* 

Carrellent point dans la Mer, les poiffons ne peuuent 

vïure fur la Terre : il n'y a point de fang dans 

le bois,ny de feue dans les rochers j & il y a vn lieu 

certain fc bien difpofé pour 'chaque chofe , afitî 

qu'elle y croifïe, & qu'elle s'y arréfte, Aiofi la Nature 

de i'Amfc ne peut fubfifter feule fans le Corp% 

hy fe tenir éloignée-des nerfs & du fang : car fi tjj; 

elle le pouuoit , TEfprit pourrait bien pfuftoftfe 

trouuet en la Telle, ou àuxEfpàulés, ou aux Ta- 

Jons, & il aurait âccouftùmé de tiaiftre indiffe- 

• tournent en toute forte de parties , & pourrait

DB îR.yM NAT. LIBJ V. '205 

fythia qudt tripode è Phœbi^ kumqueprofatur y 

Afulta tibi expédiant doâiis folatia SBis :. 

Iiy. ReBigione refrénants ne•forte rearis 

Terras, ^rfolem, er œ/wn, wjrf3 /Wmf, /wf4f» 

Corpore diuino debere aternd matière : 

Prf^rekque putes ritii par ejfegigantum ~ - 

Pendere eospœnas immanipro fcetere omnis, 

11.0. ^îrationefudSfkfbentmœniamUndi; - 

Praclarumque velint c 

Uy- Notitiam potiàspnepere ytpojjèputentur, 

J^jdfit yitali mom %ftnfufm- mnotum* 

.Jjhiippeetenimnonefl, cumquouis corporeyt effe • 

PofJè4Mminaturaputetur,confiliumque. 

S km in œtbere mtyi arbor, non aquore fàlfo 

130. Nubes ejfe qneunt, nequepifces-yiuere in amis, 

Nec cruorin lignis, nec faxis fuccus ineffe. 

' Cêrtum, oc difpofitum 'fl, ybi qttidquidxrefcdtXT *»/&• • 

Sic animi nattera nequhfm corpëre oriri 

SoL, neqmeIneruis%&* fanguine h hngiterejpJ 

Uf • Hoc ppojfet enim ; mu ho priùs ipfa ammiyis 

Qua? & oMçî pofTeiît & deferere Memmium t quâm ad •quzftfonem. 

przcipuamf Munduni Interiîoram » ventât, vide etiam ^facrob. lib.t,# 

in Som. Scip. quiâ ne quideni fenfs uni prœdica yllo. b ha VX vuîg. 

. iongius. * - ' • " • • -^ 

&ï $ 

Seefn 

diuino" : 

IîGIî efft 

predita,* 

marc, - 

terrain,' 

cxlum; •

%o4 DE RERVM NAT. LIB. % 

In cdpite s dkt humeris, dUtimis caldbus effe • 

Poffct, O* innàfci qumis ïn parte fokret: 

Tandem in eodem hômine, &tq\ in eodem Hafe manere£ 

J^Jfpd qfibnidfh kofho quoque confiât corpore ccrttim; • 

Dïfpofîtumqne yidet%r> ybi effe, & crcfcer?pofiit 

Seorfum animd>dtq\ animusnanto magh infitiandftm, 

T-otumpoffe êxtrd corpus, formkmquè dnimalem 

Putribus inglebis terrdwm, dutfolis in igni9 

. .dutin dqud durdre, dut dltis atheris oris. 

14a 

Haudigimr confiant dàuinoprjzditdfenfu, 

Jjhandoquidem nequcunt yitdtiteteffeanimutd. 

1 ^ j# 

^ ffc ^"^ ' mm nùn *P 3 ^ È P°f :is cndere, fedes ' . 

& iimzc Effe deâwfdnétds in mundipdrtibus yltis. 

rfomici- %muis enim natiérd dcâ/n, longéqne remotd 

lm de© • Senfibus à nofirif dnimi yix mente y>idctur. 1 fa 

fitia. $}y> quoniam rmnmm tafium frffùgît & i£tum*% 

Tddile nihil nobis qmdfît, contingefe débet, 

jTatfgere enim non nmd tangi non Itcct ipfum. 

J^mn etiam fedes quoque nofiris fhdibtis effe, 

Difsimiles debentf tenues de corpore eorum : 

x .îï* 

jQvf tibi pofieriàs 'largo femme ptvbabo. 

Moadu D.kereporro, hominum cauffa yoluiffèparure, 

»oo effe Praclaram mundfïïdturam, proptereuaue 

'a diit^ Jù Uuddtileppus* diuùm laudare àecere, 

^. îolî Êternunujtîe'putarc^dtque immortale futurum »• 1 dcâm qnodfit rdtione yetufid. 

(jfntibus humants fundatum perpétua œuo, 

Sollicitdrefuif b vllum ex fedibus vmquam^ 

é q.y. diûm» à Ira T. i rc#è, vid. lînindt

Li V. LIVRE DE LVCRECE? lotf 

enfin demeurer tQufîoyrs dans le mefmc homme» 

&dansvn mefme vaiffeau. Mais pource qu'il eft 

certain &xeglé en quels endroits de noftre Corps, 

l'Ame ou l'Éfptit pçuuent feparément eftre & 

H°* prendre açcroifièment, d'autant plus auffi faut-il 

nier que l'afièmblagc des deux puifle fobfîftet hors 

du Corps & de la forme animale, & fe tenir dans 

les gazons pourras de la Terre, ny dans les feux du 

Soieil, ny dans la fîmple Nature de l'Air ou de 

14". l'Eau. Tantes ces chofes-li ne font donc point 

doiiées d'vn (entiment diuin, pots quelles ne peuvent 

eftre animées pour ioiiir de la vie. 

De là, vou$ pottuez croire que les fieges vene- le Ciel 

râbles des Dieux, ne font en nulle part du monde: n ' c ^ 

car la Nature des • Dieux, qui cil extrêmement de- t° m J® 

îfo. liée, eft auffi fort éloignée de nos fensjde forte JD^* 

qu'à peine e& elle perceptible à l'intelligence de 

«oftte Efptit, Pource qu'elle échappe aux coups & 

'à l'attouchement de la main, elle rie doit pouuoir 

lien toucher- de ce qui tombe fous noilrc attouthetwont 

: car ce qui ne peut eftre touché» ne peut 

xfj. *u(fi toucher. Ceft pourquoy le$ fieges des Dieux 

fort dïflferëts des noitres5ifont proportionnez à la 

Nature très déliée de leurs Corps. Ce que ie vous. ^ 

juroiiueray cy- après par vu grand difeouts. 

' Or de dire que les Dieux ont voulu pour l'amour 

des Hommes, préparer la belle demeure du- 

-monde, Se qu'il nous eu bienfeaftt delotkrcét 

i

lof t* V. I*ivm : M • Lveftfreï.' 

ques aux fondemens toute la marte-de PVniuers»" 

&fe fçindrc plufieuts autres, chofes de cette N.a-r i£f,' 

tute>y adio.uftant des coodderacio.ns diuerfes; ic 

çroy» Memmius* que ç'eft manquer 4c iugement. 

Caj; quel àuantage peut apporter no.ftte rcco.nfioiiïançe 

à ceux qui font immortels & bien-heu- • 

Veux j» pour les obliger d'entreprendre Se de faire 

quelque choie en noftrefaueur? Quelle nouueautc 

les a puincitçr depuis fi long-temps qu'ils demeu- 

Voient çn repos ) à fouhaiter de changer leur pre- 170. 

iîieteviç \ Car il fcrnhle que celuy-là fe doit réjouir 

des chofes np.uuelle^ à qui les vieilles font 

' unifiées; Mais à celuy auquel il n*c.ft pojnt arfiuç 

d'ennuy, ayant employé fon âge dans Içs délices* 

durant tout le temps qu'il a pailç -, qu'eft-eequi 

pourroit i'auoir çmeu à conceuqir'vue fi grande 

affection pour la no.uueautél Croipy-ie que la iTjr 

via des Dieux eftoit gifante dans les ténèbres, 8c - 

{Uns la triftefte » iufqu'au iout que parut l'origine 

de toutes les Créatures ?.Qu quel mal-nous cull-cc 

filé de n'eftre pas créez } Car quiconque eft aay 

doit bien auoit la volonté de demeurer dans la - 

vie,( tandis qu'il- y fera retenu par les charmes du 

plaifir. Mais pour celuy qui n'a Jamais goufté.lV 180, 

moût de lavie*& n'a iamaiseftédu. noymbtedes vivants, 

quel n\al luj eft-ce de n'erre point venu 

m monde ? Mais, d'où eft-ce que feroient venus 

premièrement dans l'cfpritdes Djeux l'exemplaire 

$ç la connoiffance des Hommes, pour fçauoit

J?i RUVMNAT. LII.-V.' ïi^ 

Nec yerbis yexare \ gr ab imo euertere *fmmm; • 

igj. Cetera, h de génère hoc ddfingere , CT dddtre, Memm, 

Defpèreeftm qmdmimimmorulibm> atquebeaus, 

•Gratta t\oftra queat largirieremobimmii, 

Vt noftra quidqtidm caujfagerete aggrediantur? 

^jùdê muipomt tanto pofldntè quittas 

i?o Inticerc^ yt cuperent vitam mutare priorem ? 

Kfamgaudtre noms rébus deberemdemr9 

Cui y étires objunt : fed, tui nihil accidit dgri, 

Tempore c ina'ntt aBo cumpukri iegeretmuumi 

^mdpomit nouimis 4 amorem aceendere tali ?< 

ijç. € Ah credo, in penebns y ta, oc fmrore iacebdt, 

Honte diluxit. remmgemîalis otigo ? ' 

Jhfidye matiffutrtt nobis nen efft crédits l 

Ndtus, mim débet quicumque efls yelk manere 

Invita, donecretintbitblindayoluptds. 

180. jgui numquam yero yiu.guftauitamortm f 

Mec fuit in numéro \qmd obefinon tjft % creatmn \ 

Exemplum portogignundis rébus ,0* ipfa 

Notifies hôminum Suis ynde infita primèm, 

Jûid ytlltntfactrt ytfcirentanimoque yidennt ? 

ifc. Jjjhtpyt modo eftvmquamyis cognitaprincipiorum^ 

Jjjhddndm inttr ftfi.ptrmutdto orwnçfofjint ? 

Si non ipfa dedit h fptchntn namm crtandi ? 

4 Sic. o. v. & vuîg. ©pjÉuml* Samma.î. cstlum refpoîidee rf îmo.q.r.' 

fymmam. &v.q

%Q8 Dï.RIîHVM'NAT. LXB. V. 

Ndmque Ha * mnltimodis muhisptimotdtd rerum 

Mx.infinité iam tempore percimpk^ 

' PQnderibêfquefms cùnfmruntmnâtd ferrl, 19a 

Omnimedifque coire> dtqtte omnid pertentare, 

• ^mcumque interfepafiintcongrefdcredret * 

VtnQnfiimirum.fi mtdlis diffiofitums 

Décideront qmqm ^&r in t&lis venere mcdtm, 

I. jjjhulibm h*c rerum b geritur umncfumms ngudndo* If)'*: 

iniMziC\^j>df(Um ttrum ignorent pr.imordU fkefint, 

ra,çjiii- Hoc umen ex.ip.fis cddi rdtionibus aufim 

bus do-Confimdre> dliifque exrebus rcdderemnlùs, 

cet non Nequdqudm mbis diuimtus effe pstratam 

a eatum ^dtUfdm f€ftm \ f ^»« ftdtpntdzîd arlpd. . 200. 

mundiî Prinàpio^ qmntum c^li tcgU impetm ivgens-, 

hominu' Inde s auiddmpdttem montes xfiiu^que femirum 

i-;auiîa à Poffedére 3 tenenttupesy vajheqftc pdludcs, 

C} 1*; Etmdre .qméidtitetrdrumdiiinetùrm. 

letra? * n ® € duasporro prope pdrtis fermons xrdor, 10r # 

Afsiduufquegeli cafta fnortdbbus aufert. 

Jjhmdfuperefimtii, tamen id ndtur&fua >i 

Sehtibm obthtcdti-niyis httmdnd nfffi.it, 

Vitdicdujfd ydlido confite td bêdtnm 

Ingemere -% & terrant prefsis prvftindere dratri^ ' x:o. 

Jï nonfecundds Vertentes. y ornera ghbds., 

• Tirrdiquefolum fubigentes cimus ddortus'y • 

s ïtaopdinè v.l. vt& aîibi.vuîg. mulça modia. h Lamb.genituï..ma-

Ll V, L'XVRB DI LVCRICI." 3L0? 

délie de la Création ? Car les Principes ont éftç 

tellement agitez de tout temps en plufieurs mafêo. 

nieres par leurs impulsons : ils fc portent fi bie^ 

dordinake-par leur propre poid^ , fe joignent en 

tant de fortes, & efôycnt en tant de façons toutes 

les chofes qui peuuenf: eftrfe engendrées parle 

concours de la Matière, que ce n'eft point m'erueiile, 

fi enfiiiiUfë fqrtt rencontrez eh dételles 

jos. conionâ:urcs, & s'ils ont eflé amenez à yne tella 

* : difpofition 5 que cette maffe qui renoiiuelle encore 

auioord'huy toutes chofes ,#n a tiré fort origine. 

Mais quand meftnes f ignorerois quels, font Jé^ 

Principes des chôfe^» i'oftroîs pmiîmt bien affir- . 

met par des raifons tirées du Ciel &de toutes les' 

100. autres chofes , que la Nature du itioride n % a lamais 

" eftédiuinement préparée pour «©us, tant il y a de 

chofes qui font thaï faites, & digrtes de reprehen- 

Premièrement * de tetot ce qûb le Ciel enferme LcS c p 

« . • /**/.' • • -î.n^ -j mâts du 

d vn circuit auffi îpâcttitt comme il fit rapide, vne Moû{jc< 

très-grartde partie tû occupée pair d'es Montagnes " ' J 

& par des Fotéfts où fe retirent les Beftes farouches 

:. les Roches incultes, les yaftes Marelle, auffi 

bien que la Merquiprefcritde fi longues bornes, 

2oj. à la Terre, y font également compris. JDauantage,, 

l'ardeur brullante, & le froid continuel de la gelée, 

en oftent prefque deux parties aux Hommes. Cç 

qtsiy réftede champ, la Nature de fon propre 

mouuément lé couske de chardons & d'çfpines, fi 

l'injduftrie humaine ne s'y oppofoit pourconferxio. 

uw h vie âccouftumée à gémir par le tràuail en bé~ 

xkant h Terre, & la découpant en filions. Si nous 

. m vétfîons les gdetetsauéele foc en labourant la 

plaitte-, pour attirer au dehors les jnojUJbns 2 U n'y.

if f t B . V. LIVRBDELVCRBCB. 

en a aucune qui pûft venir d'cile-mefme : & tontesfois 

après auoir cftç.fouuentcultiuées par vn 

g-rand tntuailj fuçle point que toutes chofes ver- *'!•. 

doyent, & que toutes les plantes font fleuries ; il 

arriue que le S.ojeil les bruiepar vn chaud vche-? 

ment, ou que des.pluyes ç*ceuuies les battent, ou, 

que des frimas les font pepi\ ou des vents les renverfçpç 

par des tourbillons, furieux. Au refte^pourquoy 

la Nature nourrit-elle , 6ç . fait-elle croiftre 

tant d'efpçces d'Animaux fa,uuages, qui font û |ia' 

contraires ap gençe Ipmain , & par terre & pac 

jpier} Pourquoy les Savons dje l'année apportentelles 

tant de maladies > D'où vient que la Mort ea 

Curprend vn fi grand nombre aiiant l'âge de'maturité? 

l'Enfant qui vient au monde y entre delà 

mefme forte qu'va pauurq .matelot: eft, iettç fur le 

bord parles vagues impitoyables de h mec quand iifJ 

la Nature le poulie auec effort du vétre maternel,, 

il eft gifant rpd fur latente , (km auoir Fvfage d & h$ Animaux 

fauuages, fans qu'il foit necelïâire d'eux- *J0. 

ployer le bruit des fonnettes & des cymbales 

pour les faire iouer, ny les douces. care(Iesi& les 

paroles imparfaites des Nourrices: & quand elles 

font grandes, elles ne cherchent point de vertemens 

différents félon les diuerfes. faifons : elles. 

n'ont pas befoin d'eftre armées, .ny de fe renfèr- 

' met dans de hautes murailles pour fe confemer: 

car la Terre leur donne à tqutes libealoment tou« ij{.

DE RBkvtf NAt.-LiiB^V. tt>$ 

Spontefua nequean? liquidas exfîflerein durdsl 

Ettdmen interdurfi mdgno quœfîtd hbore. 

iiy. Chin idmperieffds. frondent, dtqùeomnidfièrent} 

AM nimiis torret feruùribus mbenmfùly 

Àatfubitiperimunt imbris; gèlidaque pruika\ 

Flibrdqne yento*um yiolenfo turbine yexdnt. 

Pr^teredgenus borrifem^, ndtutd ferdrum, '• 

li09Hr4mdn*genriïnfèftumïterrdque>mdrique 

Cm dlh, dtque àuget't ûttànni témpom morhùi * 

Adpofmm ? qudre Mors immdturd'k/dgdfur? 

Tàmporro fuer^ iftpt Mis ptoie&us db yndîs 

Nduitd± nudus bumi idcei, infdns, indigos orànï 

lij/ Vttdi duxilio i cumprimèm in luMnis ofm 

Niîbùs ex àluo mdtris ndturdprùfkdk : 

Fkgituque lomm lugubri Complet, yt aquum h ^ ' '. • 

Cui tdnmm in 'vit* reflet trdnfre malorum. 

At yaria crefcunt fecudesydrmentd^ferdtque : . , • • 

àjp. Nec h crepitdcÉld eis dpus funhnec miqudm ddhibendd 

Almdt nutriàsbUnddi dtque infraBd loqueU: • (èjl 

Nec ydridâ quarunt vefHs pro tempote calik ' Pàftgs 

Demque non drmis opus tfo non mmnibus dkis', mundi 

x . JjhtfisfÊdmtenmrïqudndo omnibus omnid Idïgè: iaterire, 

ijy.Tettusîpfdpâtit, mmtdqUeêeddkmUnt* ' ' ' cr S°.^ 

s Hoc omninô pkcct cffi libri iHHèntlant.iiam» yt likhabeBft vitali 

auxil.Lac.iion dicicur. Sicfup. ne. n. inf. 195.10. ijo. ix. £ If a cfiferré 

in I.nofcopcimc.iia & Lâmb. Macull. $C vulg. crepitaciUis opus* 

• tidcindiCb •

Principio quoniam terrai corpus, & humor, 

Jdurdrumque leuesdnimt, calidique yapores, 

£ quibus -Lee rerum confifterefummd yidetur, 

Omnia ndttuo, de mortali corpore confiant ; • 

Débet * eotfo» ôfiwiV mundi naturaptmri : 246. 

J%Htppe etenim quorum partis 3 er membra yidemtts 

Corpore natiuo 9 %$* mortalibus ejfe figuris'3 

Cmm Hœc eddem ferme mortdlia cemimus ejfe, 

pars na- Etnatinafimul amproptermaxima mundi ' 

totum m yideam rnembrd,ac parus, confumptd regigni: *4f. 

tiatiuuin S are licets edi qmqueidem, terrât que fuijfe 

, fcflc.. Princlpiale dliqmd tempus, ckdémque futuram. 

Jtlud in Us nbus h ne drripuijfe redris • 

Memmi, quldt'erfdmy dtqueignem mottdlidfum Ê' 

Ejfe, neque humorem dubitaui, durafque perire 5 2 co. 

Atqùe eddem gigni, rurfufqueaugefcere'dixi. 

fee terra* Principiopdrs terrai non nullaperufla 

Solibus dfsiduis* multapulfatd pedum yi 

Puluerïs exhdldtneb.MldmsnMbéfquevoldntifs • 

Jjhtds yatidi toto difpergnnt -dè're yenti. 2 % c 

Pars etiam glebarum ad diltmiem reuocdtur 

Imbtibus, gr ripas radentiaflumma mdunt. 

Prdtterea ypr@ parte fua quodcumqut € dUtau^t,. 

Èoditur : gr quonidm dubioprocul ejfe yidetur 

Ommpdre'âs, eadem rerum communefepukhrumz ItfoL 

à Ira nollr. te£fô.eodem» fi corpore. y u!g. & in q.L omnia eadem. 

lamb. malè, toEaeadera. k Itaq.l.inal. corripaiflê. Lamb. ne me arrip. 

malè. hiatus ell Ennianus & iMcretianus. e Ita libri YMlg. o. §L 

Tifioftri^reâè.mukiilocisea coniunglc pof'ta.Lamb.ali&

Lfe..V. Livfei Dé Lv.c-R.kcB." 21e 

tes choies , Se h Nature dans fon abondance w Se 

dans fa variété , ne les laiflc manquer de rien. 

Puifque la Teçre, l'Eau » les légères haleines • 

de l'Air, & les çhaudç$ vapeurs du Feu , dont il • 

fcmblc que la imlTç de cç pipndp fait formée/ont 

140. ehof s composes dVjiiclorps ihortel; il faut faire . 

le niefme jugement de toute la Machine do Monde 

: car nous ne pouupqs ignorer que les choies ' 

dont nous voyons lps parties, Se Ifss'racmbres font 

baftisd'vn Corps fpjetàpaidre et. à mourir, ae 

foient fu jet tes à la piprt» & quelles n'ayent'eit'? 

i^j, naiflàncc*. C'eft pourquoy quand ievpyplulîeurs. 

parties .du mpndp -•?ftre produites.- vue. fécond© 

fois, après auoir etté détruites ,. il. eft aile de fe perfuader 

qu'il y a eu qpelqpe Wmps auquel la Terre 

& le Ciel ont eftécrée^ .-& qu'il- -arriuera vn iour T Dr|a 

auquel Ms fcrppt ane^nj^js, Ep-cda^Memtnius ,.nc Terre, 

vous perfuficlcz ppipf qiiç i'auMte témérairement 

iyo. que la Terre & le FeU'îpRtdViiepfttiife mortelle, ' 

Se queie ne puis aac-unwicnt .dotatar ,que l'îc éc ' 

l'Eau ne pétillent quelque iotif* A que derechef" 

ils doiuentcfttc ç&Çpjtfk&y&f rendra vn nouuel • 

açctoiflemeat. 11 y A VRfe partie deia Tcrfe qu r cft • 

bruflée p4rJe&ttyoftB

an . JLs -Y. LiVni »i LVCRBCE: .. , 

fed'Eau.l ll,c U c ' c ^ iro,, g* c en partie , & qu'en partie elle 

* croift. Au refte^ fa Mer, les Riuieres, & les Fontaines 

abondent tôufiours en des eaux nouvelles, 

& leurs ruiflèaux coulent inceflàmment. Il ne fau t 

point de paroles peur protluer cette vérité, la 

grande abondance d'eaui la rend' aflèis manifefte 

de tous coftez : mais principalement celle qui eft 26^ 

enleuée& qui fait qufe dans la-Mer, les vagues ne ' 

furmontent point Ici bords k en partie,pource que 

les vents qui.les efluyent, les diminuent 'aufl^comime 

le Soleil qui de fes rayons en attire beaucoup . 

d'humidité r &'en partie pôurcequé par des câhfeiux 

(bhftenains-, • elle fe communique par tout: 27^ 

car l'eau qui.eft&léèfe filtre en paflant, rétourne 

en arrière * fe ralFemble à la telle des Riuieres, & 

puis coule fur la terre d'vneluidité graciéu'levpôut 

porter fes bouillons pat la vûye, qu'elle s 9 cft ou* 

. s % iierte vne fois elle-mefine dVn pied humide. 

Del Air. j| ccttc heure 1 ie parlera^ de l'Air \ qui dans 

toute fôn efteftdtfë fe- change à tous moments cri {j£ 

tant de maniçréS', qû'oh ne peut -pas les nombren 

car tout ce qui s'écoute de^ choies, fe porté inédntinent 

dans le vafte ofccan de l'Ait 9 lequel au con- 

• traire, s'il ne tredonnoit ; *tei -chofes les petits* 

; corps qui eu p'touiennent, -8ç 's'il ne reparoit celx 

les qui s'écoulent, tout s'&i irëif en raihé»-&: fé 

conuertiroitenak, L'Aie ne celle donc point d'é- 1801 

fixe engendré do âiûérfês choies, & de' fe rechanger 

en elles* puifqué toiitesehofësfont'dansvn 

écoulement perpétuel*' & qu'il n'y en à aucune' 

ton feu; qui ne j'écoule peu à peu. Le Soleil $ foiircc abondante 

de la lumière , arrofe inceflàmment k Ciel 

d'vne ieune fplendeur,& fe hàftè de faire viure vné 

clarté par vng clarté nouùclle : car la premier* pé-'^);.

DE RERVM NAT. .LIé. V.' ijà-: 

j^rç® fera* ft'fci * Ubdtur, gr

.*«* ' D* RIRVM NAT/LJ*. V; 

^mcumquedeciditi ïdlkei bine comofcm tofit* 

giffd •fmuUcprimèm nubesfuccederefoli 

Cœpere, & radios interq*ajirumpere lacis ; 

Extemplè infmot pars borum difyeritamnis* 

•*ferr4qmm$i¥nbrdtHr3 quànimbicumqueferuntur: i«p, 

!^ mjcmfplendore nom res fetâpér egere 5 

Etprimum idêumfulgoris quemque perire § 

2Vec rvf(îo»f 4/14 respojfeinfoleyideri, 

Ferpemo nifupptdim bc'k otputipfum. 

'De lâm- J^P e® 4 * 1 noâmnd tib^ terreflrid qm funt-, 4 «r 

pidc & Lumim, prudentes fychni^cldrèquexorufcis 

Incarna. Fulguribmpinces nmltd'CdUgine teda9 

. *Confîmili properant ratione, drdort miniflro, 

Suppeditdrt muum lumen, tremere ignibm infldnt j 

Injtent, nec loca lux inter qmfi mpu relinquih «00: 

:# 

Vfqueddû propemnter db omnibus eim 

jExitium céleri tolerdtur origine flomm*. 

Sic intur, folemy lunâm-y fkBapptc putdndêm 

Ex alto, dtque dlm heem ioÛare fuborîu ; 

Etprimumqmdquid * fldmmai'pèrderejbnpen 

Inuiolahihd bdtc ne endos forte yigere* 

W &&• Deniqme nonhpides qmque vinci cemis db 

ficus jfon dhds mrris ruerez putrtfcerefdxd î - 

admol Mbndekbrddeâm9fimuldcriquefefdfdîifci} 

dum IIî- 

30^ 

!

Li V, LIVRE DE LvëRfeci. 1 *iï 

rît toufiours à fon égard en quelque lieu qu'elle 

arrioe. Gc qui vous fera facile à connpiftre de ce 

qti'auflï-toft qu'vn nuage coutire le Soleil, & qu'il 

• entrecoupe les rayons de fa lumière, (es rayonr 

• periflènt incontinent en là partie d'en bas.» SclL 

îpo. Terre eft ombragée des nuages en quelque endroit 

qu'ils foient portez : par ou vous connoilirez 

qu'vne choie a toufiours befoin d'eftte celaijréc 

par vne lumière eouuelle i & que les coups de 

la (plendeur pendent auflïtoft qu'ils font donnez. 

Auilîn'eft-ce point pour autre raifon qu'vne cho 

. 

ie ne peut cftre veuë fansdifcontinuationau So- pî* 

leil> fi la fource de- là lumière n'y fournit incef-^ 1 ^^ 

^ne fàmmeat. Il en eft de mefme des clartez noâurnes beaux. ' 

que nous donnent fur la Terre les lampes fu(pendues 

& les flambeaux de Refîne qui ietect comme 

des éclairs parmi diuers. ombrages, quand f ardeur 

offidetjfe.y prette toufièofs quelque-nouuellelumière 

3 & prefle la matière vilqueufe de fe fondre 

500. au feu » & la lumière n'abandonne point les lieux 

où elle eft prefque entrecoupée * iùfques-là. que 

>ar la précipitation de tops les feux, cllefouftieût 

Î 

c dommage de "fa -flame qui vient dVne prompte 

origine. Ainfi donc il faut croire que le Soleil* 

la kutiCy Se les Eftoiles, iettent la lumière confecu* 

jb j. tiuement du principe d'où elle tire fon origine*& 

que tout ce qui eft de premier en la flamme fe perd 

continuellement -, afin que vous ne pendez pas 

que ces chofes-là demeurent toufiours intiiola,*» 

«blés. . Dc$'ci- 

Ne voyez-vous pas que les pierres mefmes font gce$ qui 

Vaincues par le temps? Que les'àâutes Tours tom* tofo&cac 

bent parterre, & que les cailloux fe confument? 

ïïJ II V* LIVKS DBLVCRïCI. 

pas accablez de vieillefle? Là puiflance vénérable 3/0? 

.. du deftin peut-elle prolonger les bornes .de la vie » 

tlrcn & s'efforcer contre les alliances de la Nature 3 Ne 

inutile* voyons-nous pas les monuments des Hooimesilluftrcs 

âbbatus ? Les Rochers arrachez , tomber 

des hautes Montagnes, & ne pouuoir fouftenir 

. . F effort d'vn temps borné ? Car ils ne fe détache- jif.' 

roient pas & ne tomberoient point en vn moment 

, fi de tout temps exempts dvn tel fracas, 

ils auoient enduré tous les tourmens de l'âge. Enfin 

regardez ce qui dVn vafte embraflement enueloppe 

la Terre par deflus , &tout autour, & }*o. 

comme il engendre, ainfi que l'on dit, toutes chofes 

de foy, & reçoit le débris de celles qui font détruites. 

Il eft compofé neantmoins d'vn corps 

mortel, puis qu'il a efté luy-mefme engendré. Car 

il faut- que tout ce qui nourrit des chofes & les 

mugmente de foy, fe diminue de neceflîté, & qu'il 

fc repare quand il en reçoit d'autres.Qjie fi la Ter- jif J 

re & Je Ciel n'ont point eu de commencement, & 

s'ils font éternels ; pourquoy les Poètes n'ont-ils 

lien chanté au deflus de la guerre de Thebes & 

des funérailles de Troye ? Où font tombées les 

aâions mémorables de tant de perfonnes.illuftres, 

puis qu'elles ne Jloriflcnt point dans les éternels |0 

monuments de la Renommée ? Mais, fi ie ne me 

.trompe, F Vniuers a beaucoup de nouueauté, & fa 

nature eft jeune, & il n'y a pas long-temps que le 

monde a commencé. Ceft pourquoy il y a des 

. arts qui fc poliflent encore tous les iours, & qui 

• • augmentent à prêtent. On a depuis peu adjoufté 

plufieurs chofes à la. Niuigation : & les Mulicicns jjyj 

ont n'agueres inuenté des accords mélodieux. 

£nfin , cet ouurage de la PJailoiophie naturelle ÔC

DE RIRVM NAL LIB" VJ £I$ 

jio.' NecfdnBumnumenfdd * protollcre finis 

Poffe* neque dduerfus ndtumfœdem nid ? 

Deniqut non monumenta yirâm dilapfd yidemÊst 

h Quxrere proporrbfibi cumqutfenefcere credâs\ 

jif. Non ruere duolfosfilices a mo'ndbm altts ? 

Nec VdUdés dtui yiresperferre9 pddqm. 

Finiti? neque enim cédèrent duolfd repente, 

Ex infinité qu

fU • DE RëRVM NAT!' LU: V; 

jtfuper, gr hancprimus cumpritnis ipfe rtpertm 

fi une e\(ro /«m ; /« patries quipofsim yertere yocesi 

Jûèdfi forte fwfftantehac eadem omnia credisi 

Sedpemffe * hominum torrenti-fecla,yapore -f J40J 

Autcecidijfiyrbis magno y examine mundi ; 

Aut ex imbribus- dfs iduis exijje rapaces 

Per terras amnes, atque oppida cooperuiffe 1 

Tanto quippemagis y iêus f dièdre-necejji efl, 

v ^xitium qtmqtit termrum % c* liqne futurum t jfâl 

N-am càm res tamis morbif, tantifqttepcricks 

Tentdrentur\ ibi fî triftiorincubuijfèt 

Cduffd, darent lattcladem, magnafquc minas* 

Mec ratione alia momies effi yidemur 

, Inter nos j nifîqttod morbis agrefiimus ifdem, 55°*. 

ç*nx fCS Atque ilU, qmsa vit* natura remouit* 

tandem Prœtered qu^çumqim mamntatetna, neceffe eff 

pofTiQt Aut, quia fimtfolido cum corpore •, nfpuere iBus, 

• c Necpmetrdfêpdiipbi quidquam quoi queatartas 

'• • ^** DijpKtan intus-partis j:yt matériau .XS? 

Corporafknt, quomm naturam oftendimus antH 

Aut4deo durare ttatem pofse per omnem, 

Phgammquiafum expertia ificutinaneeft, 

^mdmdnemintdûumy mqueab iÛufungitur hilum: 

Aut etidm, quia nulla locifit copia circum, • ' j ^ 

Jgufc quafîres pofsint difeedere, difsolmmeS}

. Il V. LlVRl Î>1 IvCRE-CB? 1I4 

"dtes caufeide toute la Nature, ne. Eut que de paroiftreaaiouc 

t & ic fpis.lepitmier>qui entre feai 

1 premiers..quiont traité de cette matière, i'ay tradoit 

en noftre langue» Que fi vous voyez peutcftrç 

que-toutes les méfiées çhofes ont elle long- 

*.j0s temps aupatauant,. mais que lestnemoiteren font 

perôaueclefeu9,ou que les Villes font tombées 

. par des émotions qui ont fait trembler tout 1*Yniuers, 

ou? que des torrents.ragides fe font former 

de pluyes continuelles qui ont enfeudy tous. 

les édifices.; il faut que dés là mefmp vous foyoz 

j4^ conuatnçu-, Se que vous confelfiez d'autant pluftoft 

que la Terre & lé Ciel feront détruits :. çu: 

fi lots que les chofesont efté éprouuéés par tant 

de maux, &-pardes.petiIs fi considérables » vnc 

caufe plus dangereufe fùft fiiruenuë, elles euflfcnt 

efte iettées dans la dernière defolation, & fe fë- 

m 

m 

roient enfèueliesdans leurs ruines. Auflî ne nous, 

apperceuons-nous- point d'eftre mortels pour autre 

raifon , que pource que nous fommes atteints, 

des- mefmes- maladies que ceujc que. la (feturoa.re- • 

tirez-de cette vie. 

Il faut que toutcequi'eft'eternel/oufbitdVri Des 

corps fofidepour refiftcràtpus les coups» & qu'il ehofes 

ne iouffte-point qu'il y ait rien qui le pénètre , ny « tcrl1 efqpi 

: foit capabl'e-de fèparer par dedans fès parties cs# 

ïerréc-s entr*eUès> tels que font tes corps de la matière, 

dont nous auons montré qr- deuant la nature, 

ou que pour pouuoir furmonter tous.les Àges, 

il (bit exempt de tout ce qui'peut choquer* 

comme le vuide* quidemeure impalpable & n'eft 

point fii jet aux coups,, ou qu'il n'ait point d'efpaœ 

^fo. autour 4e foy dans lequel if fe puilfè retirer &. fe 

«Mflbudre-, comme 1* mafle de rvinkersquicft 

Pd. iiij

lïf 11 V.LîVRB DI LVCRIC I.' 

éternelle » pourçe qu elle n'a point de lieu hors 

d'elle, .où les corps fe iepatent, ny où puiflent arriuer 

aucuns corps capables de ladiflbudre par v.ne 

violente impreffion. Or, ny la nature du monde $&%l 

n'eft point d'vn corps folide , comme ie lay enleigné, 

pource que le yuide eft-meflé dans les cho~ 

fes: ny auflî elle n'eft point comme le vuide, ny 

les Corps ne défaillent point % lefquels venant de 

Fimmeniité puifTent par vn violent effoct détruire 

cette maffè des chofes, ou faire quelqu'autre raua- 370, 

.gequi la mette en danger: ny la eature r du lieu & 

Fefpace de Fitnmenfe profondeur, n'y manque 

nullement f où les murailles du monde fe puiflent 

.dejetter ou périr, y eftant renuerfées , par quelqu'autre 

effort, La porte de la Mort' n'efl: donc 

.point fermée au Ciel, ny au Soleil, ny à la Terre, 37^ 

ny • aux vagues profondes de la* Mer : mais elle de» 

meureouuerteà tousd'vne énorme & vafte ouuerture. 

C'eft pourquoy il faut que vous confet 

liez que ces chofes ont eu commencement, puis 

qu'efiant faites d'vn Corps mortel, elles nVuiroient 

pu fubfifter de toute éternité, ny refîfter 380* 

aux efforts inu incibles du temps. 

Enfin , puifque les principaux membres du 

Monde combatent fi fort entr eux, eftant excitez 

les vns contre les autres parvne guerre impie} ne 

voyes vous pas que quelque fin peuteftre impo*fée 

a leur longue difpute ? Et que la chofe pourra 

par exemple arriuer* lors que lo Soleil & la chaleur igf 

ayant beu toutes les eaux, fe feront rendus les . 

Maiftres, à quoy ils s'efforcent de paruenir,& n'en 

font point-encore venus à bout; les fleuucs Ce renforcent 

d'autant plus., Se s écoulant du feindel^ 

mer, ils menacent de çonurij: toutes chofes du de- '

DE REEVM NAT. LîïT V. ïïf 

S'ïcuîfummdrumfummd eftœterm, neque exirà 

j>hùs locus efl, quo difsilidnt ; neque corporafunt, qti€ 

Pofsintincidere, & VdUdd dijfomerephgd. 

f 6 f. ^ w^«e, >ft folido cum cor pore mundi 

Ndturd efl, quoniam ddmixtum 'fl in rébus indue: 

Mec tamen efl yt indue : neque dutem corpora défunt* 

Ex infinito au* pofsint forte cmrtd 

* Conruere mm rerum violenta turbine fummdm, 

J7°« Autdlidm qumnuis cldSem importdre periclim 

Necparro naturd-Ioci, f^dtiumque profundi 

Déficit, exjpdrgi quopofsint mm nid mundi9 

Autdlid qudMwpofsintyipulfdperire» 

Hdud intur leiipmclufd efl idnm aelo, 

Î75* NecfoH, termque, nec dltis *quork yndki 

Sed pdtet immdni, ©* ydflû refpeBdt hidtu* 

£htdte etiam natma néceffum ftconfitedre 

H*c eddem.neque enim mortdli corpore qu*funt} 

Ex infinito idm tempore ddbucpotuijfent 

}8o. Immenfî ydUdds *ui contemnere y ires, 

D.enique, tantopere interfe cèm maximd mundi 

Pugnent membra, pro nequdquam coneiu betto; 

Nonne vides dliqBdm hngi certamink ollv- 

Poffe dap finem}yelcumfoli er vdporomnk 

j$es Omnibus)eporis bumoribmexfuperàrint: 

JQuodfdcere intendunt, neque ddbuc condtd pdtrdntuf* 

Tdnmm (uppeditdnt dmnes, yltroqm mimntur

ni ^ Di RIRVM NAT. £ÎB-. VJ 

Omnid dilumare ex altogurgiteponti : • 

Mequidqmm 3 qmnidm yerrtnies, deqpord vend . 

Diminuant, radàfoueretexens athereusfot: j«^ 

Etficcare prias confiduntomniapcfse-, 

J$mm Uquor incepti popit-contingerefinem^ 

Tanmm fpitdntës aquo -certamine beUum 

Magnis de rébus interfe cernere tenant, 

• Càmfemdin terra fueritfuperpntior ignis y r W 

Etfemel} vtfama cft^ hwnor remaris-in aruisl 

Ignis cnimfuperauit, &*• * ambens multa perufsit È 

jiuid càm JPhaëthonta>rapax yisfolis equorum 

Sthereraptauitmto, terrafqueper omnis. 

Atpater omnipotens ira tum percitus dcri 'jp< 

Mugmnimum Phdëthonu. repenti fulmims i&u 

D eturbduh equis in terrain-; Solfie cddênë 

. Obuius, aternamfufcepit lampaét tmtndi ;. 

Jîfieâfofqueredegheftos, iunxkque wementis, 

fndefùumperiier recreauit eunëa gtêbermnsi 40f 

Scilicet vt y itères Graiûm cednere poët*. 

Jjhtodpromla vera k nimis eflranone repulfitm* 

Ignis enimfuperaxe potefi,; ybi materiai 

Exinpnitufuntcorporaplura coorta y- 

Inde cddunt yires atiqua ratione méétœ y- 410 

Autpereuntres exufttsc torrentibus auris. 

Hwnor item quondam cmpitfuperdre coortufy 

Vt c fdma eflr hominummuuosquando obmityndis* 

Inde ybi yis diqua ratione auerfa recepit, 

s q.Lamblens. b Sîcv. I. Maryîl; vera eftanimi. & i ta vulg. 5tf.11? 

€ Hanc fcripturâm êc interpunaioncm agnofcunt 0.1. lamb. ie&io, 

Aonp]accbefti)oiQixuixnivcbc|. '

Il V» LIVRI BI LvcRiei! 2îtf 

luge de leurs eaux : mais c f eft inutilement,poutce 

que lest Vents quiles effuyent les diminuent,auec 

jgo, le Soleil, qui de (bs-ntyons en attire beaucoup, 

d'humidité^. & fèmblent fe petfttader qu'ils det 

fçicforontplultofrtouteschofes, que les eaux ne 

feront capables d'arriuer à leur fin. De telle forte 

les vus & les autres également glorieux par le fuccés 

des combats s'efforcent enfin do décider leurs 

-querelles pour des chofes de grande importance, 

JJJJ le Feu ayant vne fois emporte ledeiïus, & l'Eau, 

comme on dît, s'eftant vne fois débordée fur les 

champs : car le Feu emporta le dcfltis , & brufla 

beaucoup de lieux où il sepandit, quand la force 

rapide des cheuaux du Soleil , entraifna Phaeton 

hors du (entier accouftumédans la région etheréo 

400, & fur toute la Terre, Mais le Perc tout puiflànt 

qui s'en mit en colère, renueifô d'vn coup de foudre 

1-e magnanime Phaëton, & le Soleil en la place 

de celuy qui venoit de tomber , reprit la conduite 

de l'éternel flambeau du monde, remit fous 

la bride (es cheuaux difperfeajes rejoignit enlembje, 

quoy que dans la frayeur qui les furprit, ils 

4©j. fuflent encore tout tremblans, & refioiiit toutes 

chofes,quand il les eut remis au boh chemin,comme 

Font chanté les vieux Poètes Grecs. Mais à • 

n'en point mentir , tout cela cil trop éloigné de 

• la vérité : car le Feu peut furmonter, où plusieurs 

corps de la matière s'efleuent de l'immenfité des 

Ma* efpaces, puis fes forces diminuent, ou bien les 

chofes pétillent eftant bradées par des (buffles ardents, 

L'Eau & rendit auffi autrefois kmaiftrcfic 

du Monde, comme e*eft le bruit commun % quand 

elle couurit plufieurs Villes de fes débordement 

*}7 tiV. LIVRE DïLVCRECI. 

lurucnuë des Efpaccs Infinis fc fut retirée, les 

pluyes ceOerent, & les Fleuues quittèrent leur 4*1v 

extraordinaire impetuofité. 

Del 1 ©. A ccttc ûre , le traiteray ënfon ordre par 

riginc ^llcs manières le concours de la Matière a fondu 

Mon* «le Ciel, la Terre, les abyfmes des Mers , êcks 

de mouuemens du Soleil & de la Lune ; car certaine- 4*a 

'ment les Principes ne fe font point placez auec • 

. conleil, ny par aucun entendement éclairé , ny 

n'ont point à la vérité conuenu entre eux quels 

mouuemens les vns &lcs autres donnent : mais 

poureeque de tout temps ces Principes en trèsgrand 

nombre citant d ordinaire agitez, tant par 4Mleur 

propre poids , quepardiuers contrecoups fc 

joignent diuerfement, & eflày eut en vne infinité 

de façons toutes les chofes qui peuuent eftre engendrées 

d'eux, il eft arriuéqueces Principes roulants 

dans la longueur des Siècles, ont éprouué 

tant de fortes d'aflcmblages & do mouuemens, 4}o: 

Qu'enfin ils fe font joints vne telle quantité enfemble,que 

d'abord, ils fontdeuenus les corn- -. *" 

mencemcns des grandes chofcs de la Terre, delà 

Mer, du Ciel, &du genre des Animaux. Alors-ne 

fe pouuoient encore difeerner , ny la roue voltigeante 

du Soleil , quiépand vne lumière fi brillante, 

ny ks Eftoiles du grand Monde, ny la Mer, 

ny le Ciel, ny la Terre, ny l'Air, ny chofe aucu- 4Jf. 

ne qui puft reflfembler k celles qui nous font familières. 

Il n'y auoit qu vne certaine confulîon nouuelle 

auec vne malTequinafalfoitquede naiftre* 

de laquelle les parties commencèrent à fa mettre 

en leur place : ks chpfes pareilles fe Joignirent cnfêmble 

; le Monde fut diftingué : les membres fe A -Qi 

' diuiferent : 3c ks grandes parties fe rangèrent di-

DE RfUY^M NAT.' LIB.. V. ^7 

4 I 5 < Ex infinitofuerdtquœcumquecoortd: 

Confiiterunt imbres % çjr fluminayim minueruni} 

Sedquibusitte modis comeéiusmdteridï 

Etendant c & dificludere mundum 1 

440» jMembmque diuidere, çjr mdgnm diônerepartis 

m Sic vX q.pïures v.So^s Lunae. hfnc Marull.& vulg. Solifque & Ln2 ^ 

Hz.f.leg.Soîis & Lunx. vid.verf. de la. b Ita v.L noftr. difertè. in al* 

qaz conuenere. nos maiè. vulg. maie , m quas conuenta. coniun&at ' 

ctiam mm* 161.14. c Ita rcûè y.l.& Macroo. lu al. Âlu roiaû* • 

< Origo 

munit 

•&omfiiwnr&J 

ru m ex t 

atomis. '

meus* 

Sït ^ DB REAVM NAT. tïi. f. 

Omnigenis è principiis : difeordid quorum, 

ImerudUa

•1-1 V. LlVRl DE LwtRÈC I* £lft 

tfêtfement formées qu'elles eftolent de toutes 

fortes de principes, dont la discorde troubloit les 

mteruallés, les ?ôyes> lesJtaifonSylcspoids,lesimuiUîons, 

le concours, & le ntQuuetaent, lestnef-/ 

Î 

antdans les combats àcaufe d*f formes dUTem* 

4+5 e blables & des figures diuerfes : pour ce que toutes 

chofes lie pouuoient demeurer aïnô conjointes, 

ny Ce donner : entt elles des mouuemens conuenables, 

c'eft à dire en telle forte que le Giel fut éloigné 

de la Terre, la Mer fut logée à part, &lcs 

Feux furent fèparez en la Région etherée. 

4jo. ' Premièrement % les corps des Principes de la Codimi 

Terre pour élire plus pefans & plus encxeMcz i Tcrrc 

que les autres, s semblèrent au milieu , Se s'a- duite!°* 

rangèrent en la partie la plus baflè : ôc d'autant * 

plus qu'ils Ce (èrroient entt'eux, ils exprimèrent 

aufli d'autant plus fortement ceux qui compofe- 

4jf, rentIaMef,lesAftres> le Soleil» la Lune'j &le ' 

, Firmament. Car toutes ces chofès- là font compo- 

* fées d'Atomes beaucoup plus polis & plus ronds,& 

d'Eléments bien plus petits que la Terre. Be forte 

que le Ciel étoile» sefleua le premier des parties 

de la Terre par fes conduits quieftoient rares : et 

4^0. dans fa légèreté % il enleua plufieurs feux celeftes 

a fa faite, non autrement qtse quand nous Voyons 

fouuent les clattez marinières d'vn Soleil radieux* 

briller fur les herbes enrichies d'vne rofée d'ori les 

lieux marefeageux , & les riuieres exhalent' des 

4tf J. ftroiiiilarls, Se la Terre mefme femble pouffer des 

fumées, toutes chofes qui s'efbpt âffèmblées 

tu deflùs de nous , forment des images qui couurent 

la face du Ciel Ainïî donc le Ciel léger & 

fluide, eftant f enfotcé cri fa circonférence eom- 

47° • medVn corps plue ferutt"^ deuient comme vnt

Iî? ' t'fi'V. LivkÏDÏLvcuict. 

les 

1 

enceinte entière, fut épandu de tout collez , Si 

enuelopa toutes les autres cfiofes d'vn vafte cm- • 

•. btaflêment. Les-Principes du Soleil & de la Lune 

P? «J fuïuirent ceux du Ciel, lefquels ny la Terre , ny 

la Lune. * c ^ lc ' nc s approprièrent point pour n cftre 

J2S fipefansnyfï ferres , "qu'ils defcendiffènt en 47f• 

bas, ny fi légers qu'ils pûflènt monter iufqu au 

jlm haut : & toutesfois * ils font tellement entre 

les deux, qu'ils y tiennent comme rang de Corps 

viuaets » & font des parties les plus confîderables 

du Monde, de la melme forte que tandis qu'il y a 480» 

en nous de certains membres qui fe repotent, il 

y en a d'autres , comme le cceurjqui nc iaiflent pas 

defe mouuoir. 

. Apres que ces cfiofes eurent elle feparées de la 

forte, la Terre fe retira, pteftant à la Mer vne fort ' 

rande étendue de païs, & cauant des foflès prof 

>ndes pour contenir toutes les eaux,. Et dautant • 

filus que de iour en iour la chlleur etherée qui 

'enuironnoit, & les rayons du Soleil la contrai- 48^ 

gnoient de tous codez par des coups redoublez, 

toute entreouuerte qu'elle eftoit en la furface, de 

le réunir autour de fon centre, d'autant plusaufli 

la fueur falée qui eftoit exprimée de fon Corps* 

donnoit-elle d accroifTement à la Mer, & à toutes ,,, ^ 

les Campagnes humides, 8c • dautant plus encore, 4^0 

plufïeurs Corps de chaleur & d'air qui s'échappoient 

dehors, s'enuoloient en haut, 8c renforçoient 

bien loin de la Terre les Palais lumineux 

du Ciel Les Champs s'abbaifîèront, & les Monts 

s'efleuerent en rochers fourcilleux, lefquels nefe 

urent abbaiflèr, ny toutes leurs parties fuccom- 4?î*. 

f er également. Ainfi le poids de fa Terre fut fait 

d'vn corps epai® : 8c comme f excrément du

. Di RiâvM NAT, Lu. V, 'tt$ 

Vmniaficauido complexu cetera fiepfit. * < De foîîi 

Hune exordia funtfoiis, lunaquefecuta.: & |mlg • 

* Inter ytrofque globi quorum vertuntur in dàris: o*tu» • 

J%u& neque terra fibi ddfciuit^ nec ihdxunîks dtther: - 

4?f* Sj 1 ®^ nefUmfmrim grauid^yt depreffk fédèrent} 

Nec leuidl "Vf posent perfummas tdbier oras* 

Et tdmen interytrofme itd fttnt % Vf corpora h yiua 

Vtrfent, 0* parles "Vf mtmdi tonus exflenh 

Jjûêdgenus in nobis qUadam tmtinftatione 

400 Membta s manere, tdmencàmfînted.quamoueanmn 

Hisigimrrebus retraétis, terra repenti, . .' 

Maxuma qua nuncfe pontiplaga Ctzrula tendit > 

' ' Suttiditi(F falfofkjfeMtgurfftefoJpts* 

• Inque dies quanto ciYcum magis ttheris deflus-, ' • 

Htf.EtradijfotistogebàntyndiqHeterram ' : 

Verberibus crebris txtrema ad limina i dpertam^ \ ;"' 

Inmedioytpropulfafuocondcnfacoïreti " :: V 

• Tarn magis exprefjus falfusde c&rporefudor ' ' 

Augebat mare fnanandQ>campbfque natantisi • 

4)y» Nec pariter tanmmdem omnes fuccumbere parteî* 

• Sic tgitur terra concret® corpôre pondus 

Conftim, atque ©mnis mundi quaf limus in imum 

s Hune ptttat èfle notham Lamb. fti «J-. vÉfcafifue ; auras * vldêtûr vcl 

cîrcuinfcribendus hic verfus» vcî potiusnota patenta, includendos* 

s îta o.l. Lasubv bina, d voîg. manere tarneà» c. f.e.

km DE RIRVH NAT, LU.*" V.' 

Conpxitgrduis, er fubfeditfunditus, ytfax. 

Seoiaii, / ^ n^re, iWf

LE V. Livii Dî LvckB'c'4." %ii 

Monde, il dcfcendït aux fond* par fa pefanteur -f ôc 

s'arrefta tout au bas comme la lie. De là, furent 

laiffez aoec touteleuir poreté, la Mer % l'Ait •& le 

Joô. Ciel étoile» dont les Corps font fluides *.les vni 

pluslcgersquc les autres, & le Ciel j dontla matière 

eft là plus fluide, & la plus légère de toutes fe 

répand au deflus de l'Air fans méfier foh- mouuementpâifibleauecfesfoufïles 

impétueux.' Il pettact 

à cette Région d'eftre agitée die fes violens 

•jfèj. tourbillons: il la laiflc troubler par l'incbnftancè 

de les tempdteSrpour luy, il coule, 8c conduit fes. 

feufc d'Vn mouuémerit certain «Se réglé. Or que le 

Ciel puiffe couler dVn puiffint effort, mais' nean^ 

smoins d'vne thefitte teneur; la Mer en peut feriiit 

de preuiic * elle qui coule d'vne façon fi certaine,**: 

dont le flus & le reflus fefait par vn mouvement 

lî réglé. _ ; .-..:> 

o0# Difons maintenant quelle eft là caufe dntriou^ . toi ""' 

'uément des Altres. Premièrement, fî h grand mouuéJ 

•Orbe dû Ciel fe tourne y nôu* clouons dire que *fT ï

iiï li V. LïVRE DE LVCRECE? 

uement, foit qu'eux-mefmes puiflèntfê porter oà 

leur aliment les ieuite ,• pour paiftre dans le Ciel 

leur Corps flamboyants : car décela, il eft difficile 

en ce monde de pofer quelque .chofc de certain. 

Mais ieraifbnne de ce qui peut élire, ôc de ce qui 5)0. 

le fait en diuers Mondes diuerfement formez, ôc 

i'eflaye de chercher des caufes diuerfes du mouuement 

des Aftres dans le grand Tout : entre lesquelles 

toutesfois il eft neceflàire d'en admettre 

vnequidonïiè ce mouuement : mais'il n'eft pas 

"la Terre ^cile d en atteindre la connoiflànce à quiconque 

fe repo- ne peut y arriuer que fort lentement. 

fc. • • Or afin que la Terre foit en repos au milieu du fjf 

Monde, fon propre fardeau luy doit diminuer'& 

decroiftre peu à peu :" & elle doit élire par Je deffous 

d'vne autre Nature, qu'elle ait eue des lie 

commencement proportionnée aux parties aë-. . 

ricane^ du Moade fur qui elle fe repofê. De là f 40.' 

vient qu'elle ne leur eft point à charge, & qu'elle' 

ne foule point les Airs, comme les membres nç 

Ibnt point pefansl chaque •petfonne, la telle ne 

pefc point, fur le col,. & nous ne (entons point,fur 

nos piçds le fardeau de noftre Corps. Mais toutes CAC* 

les pe(ânteurs qui nous viennent de dehors, nous • 

bleflcnj: fouuent quelques petites qu'elles (oient. 

Tant il importe qu'elle chofe foit appofée à vu® 

autre. Ainlî donc la Terre n'a point elle importée 

en (on lieu comme vne cho(è étranger^ ny n'eft 

point venue do dehors pour élire jointe à des 

Airs étrangers : mais ayant elle conceuë & formée 

conioindement dés l'origine du Monde, il cm. 

femble qu'elle en foit vne partie certaine,comme 

nos membres font parties de noftre Corps. Au* 

. ïefte i la Terre emeue. par k$ grands Tonnerres,

Di REH-TM NAT; LïB. Y* 2» 

Fhunmeaperç&lumpafcentis corpordpafsim. - 

•* M dm quid. in hoc mundo fit tomm% ponere certnm* 

Difficile ejlifedquid'pofsit, fi&tqtte per omne 

In "Vdriis mundis varit ration^ credtisT 

f JO* Id doceoj phrifque feqmr difponere cduffks, 

Afotibus dfirorum ; quapopim ejfeptr omne. % 

E qmbus v.m ramenfit & kec qmq. eauffa neceffe 9 fi» 

J§W * yegeat mommfignis i feaqutejit earum, • 

Pmciperex hdudftdqudm *'fl peaetentim progrediennsZ 

J}f% Terraque y tin'média mundi reghne quiefcdt» 

Eudnefcerepdulisnmyf^ dêcrefcere pondus• - • • Qjv*. 

Conuenit* dtque dlïdm naturdmfubter bubere • modo 

Exineunte Mo comnrMdm^dtqntymter aptdm- ' • terra m 

_ Partibus aërits mundi \quibus infiiayimt. ' • mc - £* 

S4°* Propterea-noh eft oneriynequedèprimitauras r • •• 2M^ 

• Fifuacuiquehomininuïïôfuntpondèremembra^:" '•''." 

Née Cdput eft oneri'coBo, nec deni'que totum * 

_ Corpons in peSbut pondus ftntimus rnejjè. • 

Atqudtcwmqm forh yeniunty ihipofiaqtte nobis - ' .•-' 

Î4f # Pondéra fîmt%l

xtiv DE E.-I.H^M :NAT- &IB- V. 

ûodfdcere hdudvlld poffit ratiom3 nifî effet 

Pdttibus dëriis mundif aeloque reuinltd, - • 

Ndm communibus interfe mdkibus h*reni • Jf ft 

Ex ineunte *uo commit*, ^«e yniterdptd. 

Nonne vides etiam, ^/4*Mf HI^çIIô pondère nobis 

t SufHnedt corpus tenuifsima yis animal, 

Propterea qui4 tam cmiunBd s atque ynmrdptd efl? 

Dent que idmfdlm permet toBere corpus •. *f 60.' 

Jjhtis potis efl, nifiyisdnim^, quœ membrdgubemdt? 

Ikmne yides, qudmum tenais ndturd yalere ' . 

JPofsit) vbi eftconiun&dgrdui cum corpore, yt dçr 

Coniunllus terris > gr nobis 0 animi yis? 

Mec nimio folis mdior rotet nec minor *ardor r^> 

Ejfepotefl, noflris qudmfenfèus effeyidemr: 

Bc lotis jq'dM qUiku$l fpdtiis cumque ignés lumiHd poffunt 

tpdiûC*

LB V. Liv&i ni LYCHBCV X ^* 

ébranle par fon mouuement toutes les choies qui 

fontaueteflus d'elle : ce qui ne'fe pouiroit faire 

aucunement, fi elle n'çftoit ©traitement liée lùec 

. $Sf* l'Air & le Gel i car toutes cts parties-là de i'Vniuers 

font jointes entr elles dés le commencement 

par des racines communes, Se font étroitement 

vnies. Ncvoyexvous pasauflî comme vnèchofe 

auflî tenue que l'Ame lbuftient en nous la pefante 

maflè du Corps, pource qu'elle eft jointe Se patjdo.. 

faïtementvnieaueeluy! Enfin,- quipourroitéieuer 

le Corps par vn fault précipité , fînonia 

force de l'Ame qui regit'le-s membres î Ainlîne 

¥oyez vous pas ce que peut vae Nature tenue & 

délicate quand elle eft vnie à vn Corps pelant, 

comme l'Air qui eft joint à la-Terre, & comme I» 

force de noftre Ame qui eft vnie auec nous} 

f6.^é Le EHfque du Soleil ne peut eftre guère* phs. Çu Sa? 

grand ny gueres moindre qull paroift à nos feus, ^h 

Car de quelque efpace que ce foit que les feux ' 

puilïent ietter leur lumière* & pouflèr leur chaude l 

vapeur iolques à (* faire fentir à nos membres» 

tous les interualles qui fe rencontrent entre les. 

-j0^ deux ne retranchent rien de l'apparente grandeur 

des flammes, & le feu ne paroift pas moindre 

qu'il eft :• En telle forte, que puis, quû la chaleur & 

la lumière diitife du Soleil viennent iulques. à nos. 

. fens,fic régnent en ces lieux de noftre demeure* 8c. 

• la forme ou grandeur du Soleil, 8C la lueur nous. 

doiuent icy paroiftre de forte % que vous riy fçauriex 

gueres plus ou- gueres moins ajouter pour lac 

Ce reprefenter telle qu'elle eft au vray. Et la tune, ' 

" '.foit qu'elle éclaire les lieux par vne lumière éttan- 

ere , foit- qu'elle tire fa clarté de foa propre 

f^ îorps, quoy que c'en (pitjcUc ne Ce montre poing 

le iiijL

aïj* ti V. IIVRI DïLVCRIC*: 

j)c\t 

d'vne figure plus grande qu'elle paroift à nos yeuxcar 

toutes les choies qve nous regardons de fort 

lo'in-, -nous paroiflent. pluftoft dVne manière con- j8a 

fiife 3 que nous ne fouîmes capables d'en difçerner 

Jes lineatncns. C'cft pourquoy puifquc la Lune reprefente 

clairement fa figure, & qu'elle en donna 

vne connoiflance bien cettaine, il bot que comme 

elle cft difeetoée en toutes fes extrémité! , elle 

nous appatoifle aufli grande comme elle elt au 

Ciel. Enfin, puisque tous les feux que nous voyons j8y, 

en terre, tandis.qu'ils font éloignez paroiflent fer- • 

mes& Ae tremblent de part ou d'autre

Di RIRVM. N'A T. LIBV *VJ il} 

Jjhàdquidideft, nèhiloferturfnaiore figura* 

^mm, noftris ocnlis quam cemimus effe yidetun 

Nam prias omnid qu£ longe * remota tuemur 

j8G. Aëra per multumjpecie confufa yidentur9 

£hd¥B minimumifilum, quapropter km nectffe eft, 

Jgmndaquidem claram îpeciêm,cettMmque figurant 

Prabet* yt eft oris extremis cumquenotatd), 

h 

Dum tremoreftclaruS) dum cermtur ardor eorum, 

Perparuum quiddam interdum mutare yidentut 

Alterutram in partemfilum, € quo bngiès abfit) 

JJO, S cire liât ,perqU4m.pauxMopoffe minores 

Effe, yel exigée maiores parte, h reuiquem 

Illud item nom eft mirandmn, qm ratione 

Tdntulm ille quedt tanîum fol mimre lumen, : Dc ^** 

Jjhtpd maria, ac terras omnis9calumque rigando . J? rc °~ 

59£ Compleai, er calido perfunddt cunêa yapow* 

Nam licet bine mundi patefa&um tonus vnum '. . 

Ldr^fiuumfontemfcatere, dtque erumpereiftumen 

Ex omni mundo, qui fie elementa * yaporw 

- Vndique- feonuenian t9 gr fie conieèfm eorum 

éQQ Conftuats ex ym capite hic ytprofluat ardor. 

Nonne yides eriam quàm hteparum- aqum • 

Prata rigetfons interdum^ campifque redundet} 

Eftetiam. quoque, >ff nonmagm folk ah igni 

Aërapempiatcalidisferuoribus ardor \-. *• • 

€Q\9 Opportunus ita*ft fi forte, &* idoneus dër, . •. 

Vt quedt accendi paruis ardoribus iâlus. 

* I& v.l.vulg, feoiota. vide indie. lemoca. êc fsp. n&ii. £vnlg„ 

Quanta quoque eft, tanta hinc nobis vid. in v .q. Quanta quoq. baç 

fnat.nos hinc reftitpimus. Lamb-cum «nie. £ rcâifi. e.lta vulg.q êc v. 

qaoq. loagiys abfîc.al.cum l.abfint. dlumen.f. tc&è. #Icav.noftr.ii* * 

Tapofes, vaîg. Ytôra* fty*vtn*fyi ffôiC yulg. çoauenimit. cou» 

Hoir*

. 5*4 .DE RERYM HAT. ii^-'V 1 . 

Jgupdgenus interdumfegetes, fipulamque yidemus- 

* jiccendere ex ynafcintilla incenSa pdfsirn* 

Forfttdn gr rofea fol ait? lampdde kcens • 

Pofsideat mukum c&cis fenior&us ignem g5» 

çtiffu, Canceris € ytyertdtmetdSddfolfitidlis:: 

Lundqpe-menfibus idfpdtium yideatur obitzx 

. Annua fol in quo eonfitmittempora curfu: 

JJons inquam} ftmplex Us rébus rcddita cauffk e/h 

Mdmfieri yelcumprimis idpàjje yidetur, g^ 

Dcmo- 2> emôcriti quodfanêtd yirifententia ponit:criti 

de Jjhtdnto quaque magisfint terramfieraptopîcr^ 

(oie. ' Tanto poffe minus cum cœli turbine ferrie 

Euanefcere enim rdpidas ûiïus, & acris- 

Jmminuifubtnmns, ideoque retinqm fa* 

Pdulhtimfolemcumpofterioribusftgnisx 

Inferior fmulto quodft.quamfemida'fignd:- • 

Etmagïshoc lunam, & quanto demi/dormit 

De lun* Curfusdbéflproculicalo%terrtfquepropinquaty 

çurfii. Tdnîo pojfe minus cum fgnis tendere-curfums 0-yx 

Fldccïdioreêti : dM.qMdMoidmmrbine fertur- 

Inferior\ quant foly tanto magis omnia fîgna 

Hdnc ddipîfcunturiCircàm} pmtêrquefefmïMrl:. " 

froptereafts vt bœc ddfgnum quodque reuerti 

Mobilim yideatur, ddhanc quaftgna reuifmu 4}p. 

A Itav.l.&vUlg.!i£fi(mo()aQcederéq.&:acceii(lî.Florenf. I.YuTg.Ac 

cipcre.quod Lamb. procat ego.v.c. feqoor.ex nomeris manaiîit mendolà 

varieras. Sic & alibi.accipete, MamlLfuppofuit. b Acfllfcr. t lut 

& noft-y.& Lamb.vulg.exaudiat. i ac recta. * Ita uâè o.l.fere Lamb. 

vt metas vertat fe ad. /Ita I. v.ncftri vulg. miiltùm. g la q.y. rulg. 

quamo &.Lamb. & quanto.

LB V. LivuB »* LVCRICL 214 

nous voyons d'ordinaire les Bleds & le chaulme 

jreceuoir vn grand feu par vne petite étificcllbV 

ï'eut-eftre auflî que le Soleil éclairant là haip: d* vije 

lumière vermeille, poffede autour de foy beau* 

coup de feux imperceptibles pour n'auok point defplendeur, 

& que dc-là il rçnforce - fadeur qu'il 

£IQ. nous fait fentir en Çftç. 

Nous n'auons pas vnelîmple & certaine raifbq Du 

- 'pourqaoy le Solpil ya des parties de l'ffté aux fri- cours du 

mas du Capricorne, & que retournant de là, il Solc ^ 

•$iy. reprend fon chemin vers les bornes du folflïce^ 

de Cancer qui luy eft opposé : Se pourquoy h 

Lune femble acheuer tous les moiss le mefine cC- 

ace auquelle Soleil employé toutes les Saifons do 

^nnée. Nous n'en fçaerions, dis-iey • rendre vne- 

f 

^20 raifqn (impie; Il femble toutesfois ea premier lieur 

que félon Vopinion de Democrite ,.il fe peut faire 

que d'autant plus, que les Aflxes font proches de.' 

la Terre-, d'autant moins peuucnf ils eftre entrais '" 

\ nez par le iqauuefhent du Ciel, dont la rapidité fe : 

£2. ralieetit vers le bas, en telle forteque le Soleil ef|' 

peu à peu kïffé en arrière auecles derniers .lignes, 

pource qu'il cft beaucoup plus bas que les Eftoiles: - De la 

& la Xunc çncore- qui eft fort au deffous du S'o** Lusc ' 

leiljj d'autant plus que 'Ion cours*" eft éloigné -dur 

£|o. Ciel ôc proche delà Teire, d'autant moins peut* 

elle égaler fon mouucment à- celuy. des Aftrçs luperieur*.. 

£t de fait Âutant quçibn mouucment, • 

{ mm e&re plus baiFo, eft plus 'lent que celuy du Soi* 

eil, d autant piluftoft les lignes ceièftes l'attei-» • 

gnent, $ç pafl&àt auprès, luy pgptitt le deuant* • 

dont il;femble .-qu'elle s'en tetournè'yetscux, a». 

€|f* li«i que ce font eux qui s'en v©stvcrs: cMe. Il peut• " • ' ' 

wflî arriuer îiç dçippAir^ contraires! Jbufflant aL•

»if . L'i V. LivRiDBLfCRici^ 

ternatiuement .des deux parties oppofées du 

w Monde, Fvn en certain temps , challe le Soleil 

des lignes de FEfté rvers le Tropique d'Hyuer, 8c 

la Région des frimas* & qu'après vn autre 1ère- £40 

poufic du pays des longues & froides nuits vers les 

Régions chaudes de FEfté. Il faut s'imaginer la 

mefme chofe de la Lune & des Eftoiles qui font 

fouler les grandes années fur leurs gratids cercles, 

touchant l'alternatif repouflement de deux Airs 

oppofez. Ne voyez vous pas aufli que par des vents ^4Îcontraires, 

les nuages vont en- des partiesdiuerfês, 

ceux qui font au deffbus à Foppoïke décerne 

qui font au defius} Pourquay les Eftoiles ne pourroient-eîles 

pas eftre portées tout de mefme par' 

des émotions'diuerfes parmy les grandes fpheres 

de la Région etherée * 

Caufes Or lanuiéfc-couurela Terre d'Vne grande obaulonr 

Icùrité, ou quand le Soleil après vue longue cour- ^fQ> : 

•l* a le, eft venuiufques aux dernières extremitezdu • 

Ciel» Se qu'il a-efteint fis feux affoiblis par les agitations 

de l'Air, ou pource que la-mefme force qui 

porte fou globe lumineux fur ht Terre, le-fait auiE 

courir par deflbus. Ceft de la tnefmefofte que h g^ 

• • • Deefic du matin-porte en certaînitemps F Aurore 

atteint de rofe fur iesiicofitiercs de la Région 

etherée, '& -qu'elle ouureies portes du iôur -: - ou • 

parce que les Soleil «montant de l'autre hemifpherc, 

fait .comme vn premier eilày d'éclairer le 

Cieldekfplendeurde 2e? ttyonsr ; ou parc© que 

diuers feuxsàl&mbleât^&que plufieurs-fcnieb- gg0 

ces de.chaleur:pirt accoutumé défis tenoofitrec. 

àvne certaine-heure & de fourairtoufîours àà Soda 

Mot lûiicles cistes'AQuiieUes»-. comme ©n dit que dtr 

- Mi ' fommet du mont • Ida , on voit des k^M^cdkz •

DE RIXVM NAT!' LIS. V. 

ffîtquoque, ytèmuhdi tranfuerfis pdrtibus dè't 

Altermt certofuerealter tempore pofsit> 

^m queat afliuisfolem detruiiere fignh, 

B rumalis-yffue ddfiexus, gelidâmque rigèrem : 

*4 # Et qui ràôdtgeUdu àfrigorw Vmbris3 

*s£fliferas yfque in partis, & ftruida fignaj 

Etrationeparï kmm^ ftettdfque putandum *ff, 

Jûf yohunt magnos in magnk ùrbibus annos, 

Aër&uspoffh atternis-àpartibut ire. 

Mf Nonne yides etiam diuerfis nubih Sentis 

Diuerfas ire in partis* infernd fupernis î 

£hù m-inus ittd queamper magnos mhtris orbiîM • 

^Mûibus interfe diuerps fîderaferrsi 

. At nox obruitingenti mligine terras"; 

*î° 8 Mf 

Aut vbi de longo curfufd * yltima cœB 

Impulït > dtquefuoseffldmhUngmdmigms 

ConmJJûs itère, & IdbefaBos aëreûko ; 

Aut quidfmb terras mrfum conuertere cogit 

^ Fis eadem3 fuperé qme terras permlit orbeml 

*[$• Tempore item certùrùfiamMatuta péroras 

%Mtheris dwmram defert, &> lumina pandit: 

Aut quia fol idem fub terras itte reuenens ' 

Anticipât calum radiis accendere tentans: 

Aut quia- conueniunt ignés, er feminamulta 

®€n Confluere ardorisconfiterunt tempore certo, 

^mfaciunt folis nouafemper ktminagiç-m : 

b 

Jôdgenus Idaisfama eft è montihuïakis 

' «c Sic ex r. 1. fcripfi s in q.c. Y. vûlmi8 yerima. Mue Mafiilf» mima» 

pocadisi vt & vulg. k Piod. lib. 17. 

J&edfcî 

caaffis. 

De Ida.

|i* Di RitvM MâT. lit. Y. 

i)ifpçrfos ignis orienté lumim cerni 

Inde coinghbumqmfi in yûum^confcerëêtbemi 

Mec tdmmilludin Usrébusmimbiledébet &èj. 

Elfe»

LE V. Lïvitfc fta LvcRici; tàê 

par l'Aube'duiour » Jefquels fe réunifient en maflà 

. tffrj* & font:vn globe lumineux. On ne fe doit pas 

- neantmoins trop émerueiller de ce que ces femenccs 

de feu peuûent s'aflèmbler -dû là forte en vu 

• certain temps, .8c reparer par ce moyen les clarteâ 

del'Aftre du iour. Pluiîeurs chofes fe font ainlî 

par vn ordre limité en tout ce que-nous voyons* 

^70. Les plantes fe rcueftent de'fleurs, & s €n dépottillentjenleurfaifon, 

L* Aage n'impofe pas moins dé 

nccelîïté aux dents de tomber* quand l'heure en eft 

Vtnuë, qu'il fe rend foigneus de couurkd'vn yc- 

• ftement* la pudeur de l'Adokfcence, & d abbatee 

des loties le tendre duuet. Enfin, les Tonnerres, h 

*7f• ncige^les pliiyes,les nuagcs,& les vets/c font afleaft 

règlement en certaines Saifons de Tannée. Car dés 

que les caufes ont commencé d'agir de telle façon, 

& à proportion du train que toutes les choies 

du Monde ont pris en fuite de leur première 

origine, la Nature s'eft accouftumédefuisire'.vrt 

•ordre certain. 

680. Les lours croiÛent quand les Nniûs diminuent*' 

& au'contraire, quand les Nuids s'allongent, les 

loursdeuiennentcourts, ou parce que Te Soleil 

courant par des. voyes inégales au deflus & au 

défions de la Terre, partage les deux Hemifpheres» 

f 8r 8c diuife le tour de fa courte en parties inégales; Se 

ce qu'il ofte d* vu codé * il le remet de l'autre en 

s'yauâncant d'autant plus qu'il s'en eftoit plus reculé, 

iniques à ce qu'il loit puruenu à ce figue Ce- 

Jette, oà le naudde la ceinture de l'Année rend 

les ombres de h Nuid égales aux clartez du Iour, 

Car au milieu de la courfe dep fouffles d'Aquilon 

& de Midy, le Ciel taet des bornes égales,à caufe 

$$Q dçk IkuatioB oblique du Zodiac » oà le Soleil

21/ LBV. LiVkB D 1 t YC A M C È. 

marque les Saifons de l'Année , parcourant Ici 

iTerres&le Ciel dVnelumière oblique ; comme 

le fait voir le raisonnement de ceux qui ont remarqué 

tous les lieux Celeftes ornez de diuers fi- 

. gnes. En quoy il femble qu'ils parlent félon la trente* 

Ou bien c'e A parce que l'Air eA plus épais en éyp 

de certaines parties, 6e qui fait que le flambeau du 

four hefîte comme en tremblant fous la Terre, & 

ht peut pénétrer -fi facilement les obAacles qu'il 

Rencontre, & remonter icy haut : Et c*eA pour 

cela que les Nuiârs de l'Hyuer font longues & re- 

• tardées iufques à ce que le Flambeau du iour forty j O Ù 

de ces lieux, recouure fes rayons, ou parce que félon 

les diuerfés Saifons de 1"Apflée » les feux font 

ÎJus lents ou plus prompts à s'vnir pour faire que 

e Soleil fe leue pluftoA dVn cofté que d'autre. 

Diuet- La Lune peut luire , pôurce qu'elle eA frappée 

fCS 1*1 P ar ' cs ra y° ns ^ u Soleil*& peut ainfî nous découluae. 

:UJC * r ^ ^ caut ^ & nom ^ rc paroiAre plus de lumière 

de iour en iour à proportion qu'elle s éloigne 

•duglobe du Soleil» iufques à ce quelle luy foit jûp 

entièrement oppofée, lors que nous la voyons en 

fon plein» & qu'elle fè leue au mefine temps qu'il 

fe couche. De là» en retournant peu à peu en arrière 

, elle doit cacher fa clarté à proportion qu'elle 

approche des feux du Soleil » & qu'elle pourfuit 710. 

facoutfe par l'autre moitié du Cercle des Agnes, 

comme le fuppofênt ceux qui feignent que la Luae 

eA comme vne balle, Se qu'elle marche fous le 

Soleil : enquoy il femble qu'ils parlent félon fa 

vérité*- II- y a auffî des rations pour maintenir 

qu'elle peut tourner dans le Ciel auec fa propre 7if. 

lumière » & reprefentet des formes diuerfes de fi 

fplendcut ; Car il. fe peut faire qu'vn autre Corps 

AnnuÀ

, • Di.RERvik NàT. LIB. V. ïift 

'Jtnnud fol in quo contunâit tempvm ferpens, 

Obliqua terras, 'p* calurn lamine lufiransi 

Vt ratio déclarât çorum, qui loca tx/i 

Omnia difpofiêis fignis ornata notarunt: 

%£y# Ant, quia crafsior efl certis'inpartibus aè'rl 

Sub unis idcè tremulum iubarbefttat ignisj 

Mec penetrare pote fifacile,atq. emergere ad ortùï. 

Propterea. no fies hiberno tcmpore longdc 

Cejfanti dum Ventât radiatum infigne dieh 

y'àm A ut etiam, quia fie alternis partibus anni 

Tardius & citiùs confuerunt confinere îgnes\ 

* £>**} faciant folcm certa de furgere parte. 

Lunappteft folis radiis pereuffa n'itère, 

Inquc dies mains lumen conuertere nobh 

y0fm Adfpeciem ; quantum folis fecedit ab orbe ; 

h Donicum eùm contra pleno bene lumine fulfit'i 

Atque orient, obitus\ eius fuperedita Vidit. 

Inde minutatim rétro quafteondere lumen. 

c D chef item, "quanto propiàs iam folis ad, igneû 

jtù. Labitur exaliafignoruwparte perorbm: . . 2>eîun* 

ytfdciunt%hmm quifingunteffefildï x . -Variolu* 

Çonfimilem;, eurfufque viamfub foie tenerel \ • mine 

Propterea fit3 Vti videamur dicere Verum* 

•• E'fi enamquoqueVtipropriomm luminepofsii 

7ff Pbluier, gr variasfplendoris reddere formas : ... 

Corpus d enim licet effi atiud, quodfermr^ vnâ 

a Verfom prox. propterea ût vil videamur dic?re. verom ; cjiifa In q. 

yulg.nonerat, & in vet. partim hic, partira pauilo antè* poil iilum. 

• Omnia difp. ell poficus : & quia meptè videtur inculcâtus : ( niox 

ciiini fequicur ) & fententiam viciât : propterea inqùsro non adnufi. 

% Itav. lib. noft. vulg. Donec. c Pius ait in v.l. elle. Dcbeat * ic» 

quanto. iInnoll.v.-Kem>inali»ninfairôr4 

Ff

Si* DERERVM NàïC Lit. V.' 

Ldhiîut omnimodis occurfans, officienfqm, 

Mec potis efl terni, quid cajfum faminefertun 

Vetfdrique poteft, globus yt, fi forte, pilai - 

' Dimididex pdrti cdndenti famine tinéttéf, 710» 

Verfandoque globum yaridntis ede'reforma* 

Denique edmpdrtemf qu^cumque efiignibusduBdi 

Ad sfeciem yertit nobis, oculofqm paVtntïs, 

Inde minutdtim rétro contorquet, &- dufert - 

Luciferdm partem glomeraminis dtque pilai: Ji\. 

Vt Babybnké * Chdldmm doBrind réfutant 

Afirologomm dftem contra conuincere tendit* 

Proinde quafifieri nequedt5 qUod pugndt Dterqm \ 

- Aut minus hôcitto fit cUrampleâietaufis^ 

Denique , cm nequedtfemper TIQUA hmd creari • 7jo* 

OrdineformArum certo^ certifqtte figuris j 

' " Inque dieSprims b dborifci quaque credta, 

Atquedliéillius repatari in pdrte$ facoque, 

Difficile efirdtione docere^ £T yincere yerbis\ 

Ordine cum yideAS tam certo multe credri. 7îî • 

' '^S 1 ' ItVer3 er Venus,çjr Veneris prtnuntius dntè 

TbaLn? P^ndmsgridimZephyrusyefiîgiapmpter: 

ttmmûm Flord qnwm materprasfdfgensdntè yidï 

bns. ' ' CunÛd cobribus egregiis, ty odoribus opplen 

Jnde4odfequiturCabraridus> &° cmesyna 74°' 

Polmrulentd Cens, & Mtefiaflabra Aquibnwm: 

Jnde AuBumnus adit igraditurfimul Emus Muant 

Inde dUa tempeftates, êntiquefequunmr, 

m Hoc rcâius tX v.q. pûtû, auàm quoi in al. Châldxam. b v. q. ita» 

auhabocifcique. hinc Matull. abolcfci. alij abonri. iambabokfcete»

lie V. LIVRI DE Lvcâkci; . ii|- 

Çpueïtemporté & qui toule aocc elk, fe prefâftâ 

audenant , '& ia/coùuire de toutes "les manières^- 

* fans qu'il piiifle cftie vet^ pour "ce «qu'il eft ptiué de 

* IO# lumière. Bailleurs* elle fe peut tourner coriffthë' 

Vue boule my-pârtie de lumière & d'oblVurité, 'éc 

ainïï nous reprefenfét des figures diirei¥e$, iufquéS' 

à ce qu'elle tourne toute 'fa moitié lumiAebfe 

tomme fi c'eftoit (à face & 'fis yeux de hoftré' 

xoÛê. 'De là, elle retourné pru a peu en arrière; & 

dérobe à nioftrê veut cette mefme partie 4e fort 

725. globe ,. félon que lâ^doârine Babilônique des 

Ohaldeens, en réfutant l'Art ' des AftrologoeS 

Grecs, s'efforce de le prouuet • ; 'comme fi iVn '& ; 

l'autre eftant oppofez,ne fe pouuoientpas faire»•> 

ou qu'il y euft moins deiaifonà fuirtre cette opfc 

f}om niôn-Ià que celle-'cy. Enfin, il -ferbit difficile d'en* 

.* feigact & de toiiuainctc par des paroles, .pourque 

y vne noùùelle Lune ne fepeut pas ' toufioutr 

'engendrefc patine ordre eertain déformes ,'&d6- 

..figures y & s abolir de fe réparer, chaque iour ert 

" 'diuerfes parties,.d'elle-mefnie y en-des lieux-, deyir 

termibei \ puisqii'atïec vnordrefi-«fleure-, FOUS: 

Voyez tous les ioute tjo'il y à tant dtcàofesqut 

font engendrées; ..',.' • !- "'•'•" 

Le Printemps matcke» & Vernis à fes côfteztât tek fei- 1 

' déuânt k betle • Venus j pour annoncera venues p m ^ 

Zephiré bafte • fcs pas*, & déployé Tes grandes ades;. Q °** 

Flore mere des fleurs * prépaie les chemins deuaqt . 

; eux, &lèsremplitdècoùleucsdtuerfes'&depar- : 

740, fumseiquis; Apres vient le chaudraride accompagné 

de Gérés-toute eouudtte de poudré, a'uèeles - 

fotjffles qui font les/Vmtsd^âqàiîon, L'Automne 

tnarche cû fuite : & aucc l'Àuttrimtelebôn-Bac* 

fcjius': puis d'autres ' Teintes &^ d'autres Vent*

i%9- 11 V, L-ïvai 11 Lvc"R'EC ï; 

iqueles premiers, Vulturne ,- & le vent de Midy 

tqui excite les Tonnerres, Enfin > après les petits 74^ 

iours qui nous apportent les neiges & lefroid paifcfleux 

> rHyucr fuit 'auêc la gelée qui fait trembler. 

Il y a donc bien moins de Ci jet de s*émeriieiller 

fi la 'Lune "s'engendre'&fe détruit enceritfn 

temps., puilqueplufieurs cbôfesle pettuçnt 

faire également. en vn temps déterminé. 

Édipfes ' ^ u re ^ e * ^ ^ âut croirc que-les Eclipfes du So- fjfc 

en Soleil fcil & de la tune pcuucnt artiuer par plufieurs 

&dela eaufes diiietfes : car pôurquôy.la Lunepôurroit- 

Lmt. cllc interdire à la Terre la lumière du Soleil par 

l ! intéi:pofition de.fop corps opaque, & qu'au méfiée 

temps, vn autre- Corps roulant toufiours de jet. 

mefme, eftant auffi ôpaqùe priué dé, clarté n'en 

pûft faire autant ?. Pourquoy là Soleil en certain 

temps-ayant moins de vigueur que de coutume, ne 

pourrait-il point éteindre fes feux^ & reprendre 

M lumiete^quand'-il au coït paffe dans les Airs, des 

lieux contraires à fes -flamtnes^ où elles auroient _>^ 

cfté. contraintcs.de périr ?.Et pourquoy là Terre-,' • * 

à-fon,-tour, potjrroitrcile auffi dépouiller là Loue . . 

de ùL lumière , & tenir leaSoleu.caché fur-elle, 

tandis que tous les Mois elle pafîè à muets le cono 

de f ombre froide de la Terre, & qu'au mefme 

temps.vn autre' Corps ne fe puifïêietérpoferala' 

Lune, ou paffer au deuant du globcdu-'Soleil -, • de ^ 

forte que fes rayons & fa lumière 'en (oient in- * k 

terrompus > Et toutesfois fi lâ-Lune éclaire par fa 

|>fopre fplôndeur » pourquoy ne ponrroit-ëlle pas , 

aufli deoenir languiflante en -quelque partie du • 

De IV* M° B ^ e » iufques à ce qu ello euftpaffé les lieux epriîncdaûemisdelà 

clarté V V "« / .'* • -: •. 

Monde. , Or pourcc que i'ajy 'cîécrit pat quel ihbyeiii 77S

Abimnans Vdmrnus, gr Aufler fulmine pollens. 

T^f. Tdndèm Bruma mues adfért, pigmmque rigorem * 

Bxdditi Hiems fëquimr3crepitaw * 4f dentibm Alger? 

Jjhw minus eft mrum, ficerto tempore fan*. 

Gignitur, c*r cem dUetur tempore mrfits s; 

Cimfterifofsinttamcerto-tempôremulta. P c ^* ô % 

JJ o# ^ 0 & êm quoque dèféâu£5 lm

*$* Di.RB:'R.TM.NATMIB! 1K ' 

El ûaferi quidqMidpûffetratione ,refôlui: 

• ' • " i$*o fo vft Wio* c»r/«i", lunaque meams 

^•ùfterepojfemm j- qudt yis * &* cauffa ckret •%• 

J&uoye.modofoleaniôffeÛo,lummeabire% - 

• 

E'tnequeopin^nùs,tînebrisûbdmere^rras-%. 

. Càm- oudfi conniuent i ($* aperto. lumine rurfum 

_ 77fx 

%tikOmnid conufpmti chmhcacandida lucei • 

rnâ IBOQ. Nunc redeo ad mundi nouitatentx ny-moBid ferm . 

«îiinititi. Aûd.nùmfeîuqtdiprimum in luminkoras.- 

*5 UX Toftere3 çjr imetks h tentant credere mentis. 7$°* 

ImT-iia- Principionnusherbarum syiridém.que nkorem 

ts. Terra deSkcircumcollis%campofqueper-omnis- 1 • 

Pc k#fr Florida fulfetunt viridanti prata colère. 

îis.', " Arboribufqtieddwm'ftvdnhmndeperduras- . , 

• Crefcendi magnum immifsis certamw. habenis» 

Vtphma, rffj»ep'àipnmm%fe%dtqne creamur 

7*5*. 

ûadrupeduminmèmbris% &• corporepennipotenHm. 

Sic noua tum tettns herbas, yirgtdtsque primàm 

.Do asi. Sujhilit: inde locimortaHafaclacreouit 

tnaoci- ^ç/w/ftj ?wiij ww/nV -wri* reloue roofl*. 7§p* 

^ ls * i^4w ncque-jk- càlû cecidiffe ammalia pojptnn 

jV?c terreftrid defalfs exijfe lacunes., 

"•: Linquimr >ytmerit®mdtemumwmenddepî4 

*T rra fit, c terra quomam fun t cunBa crtdU* 

Multaque nunc- etiam exfijktnt ammalia terris x 

Jmbribus, gr C4&ïfo /ofix cqncreM mapëre* 

j9»à minus eft mirum, fi tumfmtplura cwn*y 

èmztmietwm* * B*e perfpkiiè vera fçdptufâ es v.k * Mira. Lamb.. 

tuftpchafia. in yJ. tendant communCîç.&* Cfcduntcommi.tte^c.uulç;. 

(çndant çom. 

yy£ ^

- LE Y. L.IVUB DE LVCRICI. IJO 

chaque chofe fe peut faire dans la voûte azurée 

du grand Moade, afin que nous puiffions con- . 

noiftre les diuers. mouueatens du Soleil & de la 

, lune, quelle-ea eft la caufê, & qu'elle force les y 

oblige , comment leur lumière s'efteint> & la 

77c. Terre, tandis qu'ils ferment comme les yeux, €o 

trouue tout 'dVn coup, & comme fans y penfèr 

cotuierte de ténèbres % Se puis derechef», en te- 

{ > tenant leur clarté-, Us. «découuteot toutes cho^ 

.es., Maintenant, ie-retourne a lanouueauté du. 

Monde ,. & "aux Campagnes molles de la Terre,, 

pour dire ce que dVn germe récent, elle s'efforça 

'780. ^ c pouŒc* âU i aor > Se àc confier aux vents incertains. 

Premièrement, k Terre mit autour des colines 

toute Xorte d'herbes verdoyantes :. les .Prairies 

enrichies.de fleurs,éclatèrent fur toutes,les-. 

73^ Campagnes. ; Se la Nature permit aux Arbres. 

de croiftrQ fans aucun empefenement,. de la mefr' Des 

me forte qucl&plume >. le poil, &lafoye,.vien- Am ~ 

nentfur les corps des Belles.&-desÔyfeaux. Ainfi maUXf 

la Terre nouuelle porta premièrement les herbes 

Se les a-rhriflèaiix • puis elle créa diuerfes fortes 

7^0. d'Animaux qui naquirent en. plufieurs façons &• 

manières diuerfes. Car ny les Animaux ne peûuent 

eftre venus du, Ciel* ny les Belles terreftres 

« ne (ont point forties des Etangs falez. On lai fieà 

bon droit à la Terre le nom, de mère commune 

qu'elle a vne fois pris, poutee que de la Terre, , 

7g|# toutes chofes font crées. Il y a auffi-maintenant - 

plufieurs Anim.attx.Xur la Terre ,. lefquels font engendrez 

de la pluye & de la chaleur du Soleil. Cequi 

fait connoiftre- qu'il èft. beaucoup moins admirable, 

fi des le commencement,!! y çn eut plufieurs 

qui furent créez, plus grands & plusbca^ 

Ff iiij

ijf* LE V. LIVRE DE LVCHECî,' 

de la Terre nouuelle& du grand Ciel dans fa première 

vigueur. Premièrement les O y féaux de" 

toutes les espèces laiflcrent leurs œufs eftantéclos 

au Printemps, comme les Cigales laiflènt main- 800». 

tenant en Efté leur petit eftuy, pour chercher 

d cllcs-mcfmcs leur vie Se leur nourriture. Alors • 

la Terre commença 4c produire les Hommes, 

pource qu'il f audit par toutes les Campagnes 

beaucoup de chaleur & d'humidité, & felouque Soç. 

chaque Région fe.trouuoit difpo/ee ,if fe formoit 

& croiflbit'des matrices attachées par des racines 

à la Terre, lefquelles s'enttouurantà médire que 

les embrions cftoîent paruenus à maturité, & ennuyez 

des eaux qui y eftoient contenues, demandoientàioiïyrde 

l'Air, la Natureouuro.it en ces 

endroits là les pores de la Terre., >Ôc les preflbit a 810. 

verfer vn fuc fembLble à du laitt, comme les femmes 

qui ont enfanté, fe.rempliffen.t dVne pareille 

humeur, pource que toute la force de l'aliment fc 

tourne du cofté des mammelLcs. Ainii la Terre 

donnoit la nourriture aux Enfans : la chaleur leur 

feruoit de vertement :. & l'herbe auecfon mol du- 8xj. 

uetjeur preftoit des Ji£ts pourferepofer. La nouveauté 

du monde, n apportait point de. froidures 

importunes , n.y de chaleurs excelfîues , nyde. 

fouffles impétueux : Se toutes chofes croifloient & 

fcfortifioient en mefme,temps. C'eft pourquoy 

i'ay dit, & ie le répète encore , que la Terre porte 

à bon droiâ: le nom de Mère, puis qu'elle a créé le gô* 

genre humain , & que prefqueen mefme temps 

elle a produit les Beftes qui errent; parmy les Montagnes 

, & les Oyfeaux de diuefs plumages. Mais 

parce que fa fécondité ne deuoit pas toufiours durer 

, elle cclfa d'enfanter tofpmo vne. femme gi^

Pi RUVM MAT. LI-B. V. i|i 

2?f maiora^ noua tellure , rff^«e * fferre adulte^ 

Principiogenus dltiuum, ydriaquevôkcres^ 

foo. Oud relinquebdntexclufetemporeyerm:. 

* Folliculos yt nunc tereies dilate ckdddt 

Linguunt, [ponte fua viÛum 9 yitamque petentesl 

1 Tum tibi terra dtdttprimàm mortdliafdtcldi 

Mulms enimcalor., atque h^mor fuperabat indruis. 

aoy. € Hincybi qudeque toci regio opportun* dabatur, 

Crefcebant yteri terrée rddicibus. dptk 

JOl^psybi temporematuro patefeceratatds 

Infâmum § ifugiem humorem, durdfque *fetijjins}% 

Conuertebdt ibi ndtura foramina terne , 

r i0 * Etfuccumytniscogebdtfunderedpertis 

Confimilem Létis \pcut nuncfemina quaque. 

Cumpeperit9 duki repletur USte\ qmdomms 

Impetus in mammas conuertitur iue alimenti. 

Terra cibumpueris, yeftemyapor$ htrbdmbile 

W* Priebebdt9multa&r moUiknugme abmndans. 

At nouitas mundi me frigora dura ciebdt, 

Mec nimios œflus, nec magnis yiribus auras. 

Omnia enim patitercrefcunt, & robom fimunt? 

jÇyudre etiam dtqme etiam matannm nomen adepta 

'?&• Terra tenet mémo : quonidmgenus ipfacreauit 

Humamtm y atque animal propè. certo tempore fudit . - 

Omne, quodt in magnis baccbatur montibus pdfsim\ 

Aëriafque Çimul yaluçres yarianttbms fonms*% 

Sed quidfnem aliquam parienS débet habereM 

• ? 2 f Deftitit, fyt muUerfpatio defejJdVetuflo. 

• s Sup,ie9. ji. éln q. TUîîC ibi. s Ita la v. I. noftr. in ai- hecee.fa aî. 

ecccï vc êc vulg. d Sic o.l.Lamb. tâmcn fligens. perpera. loquicur de 

humote# de quo 4. ab Mac verfu» ibii Uwlim &c. f I» aoftr. lib.ie- 

*£•/!*% 71.4- ••••••-•- 

l

ijpL Di RIRVM NAT. In, YL 

Muîdt etdm mundi ndttitdm mius atas, 

Ex aliofue dUmsftdms excipere omnid débet,. 

Mec mènentylldpdfimilis res :• omnid ê migtdntl - 

Omnid commutdt natum, & yertere cogih 

M am fie dliwdputrefcit> & am debtk hngutt : 

Porro aliudconcrefcit, %r ècontemptibm eoàt. 

Sic igiturmunS ndtumm totem œtds 

Mutdt^j^* ex dlioterrdm-ftdtus extipétdlien 

Jthêpdpotuit, nequedtïpofiit qmènon tulit-dntê*, 

fjpj 

mm®m« j^£UluÛ€ mmunmztidmpQttentd credre jw* 

Cornu eft himfdcie, membnfqm coorto. 

h 

Androginû imervtrds^ntc ytrdq^ ytrimque remotum^ 

Orbd pedum pt$mm3 mhnmm mdudUmcifsimi: 

€ 

Mukdfme me eiidm, fine yoltu-cœcd repertd.. 

VinÛdqm membrorumpertotum corpus ddheftry 

Necfdcereytpaffènt quidqudm.nec céder* quoquam,. 

Mec vttdre malum, nec fumere^qmd 

84% 

d foret y fus 

Ceterd dégénère hoc monftrd, se portenu credbdt* 

Mequiquam, quoniam ndturd * dbfterguit duêhm^ 

Mec potuere cupitum dtdmtdngerefiwem, S4$* % 

Mec repente cèbam % nec iungiper Vtmris rer*. 

Atultd yidemus enim rébus concurrere dtbere, - 

Vtpropdgdndo pofsintprocudere fecld: 

Pâbulsprimàm y tfini îgenitdîd deinde per artus- 

é Dulcius & eleganùus effît, migraf. fcegôcîim Lamb. hune puto. 

90thinn.ita tamen in v.q.legirar.in âî. lib..aliter, c q- i. Muta d $,gregiè 

Lamb. vulg. volet, in v.q.fouct.f.fuac. « Ica ex v.'l.iejlityi fujj- 

14i.51.Yyig. abUciruir.

i . ^ Li-V. Livm si Lyc&EcïT • zjî 

quand elle n'eft plus en âge de porter des en&m : 

car il n'y a rien à quoy le temps n'apporte du 

changement. Vn eftat des chofes doit eftre fuiui 

dVn *utre : &t il n'y en a aucune qui demeure 

toujours femblablc à elle-mcfme. Tout s'en va» 

la Nature change, & contraint les Créatures de fe 

9jo. transformer. Vnc chofe fe corrompt &deuient 

languiflànte par Page débile, tandis qutvne autre 

s'aectoift, & qu'elle fort dVne matière informe. 

Ajnfî donc l'âge change la nature du Monde : & 

Feftat ou la Terre eft à prefent, eft i^nu d'vn autre 

eftat 014 elle eftoit, de forte qu elle ne peut plus 

• ce qu'elle pouuôit : & maintenant elle eft capable 

de porter % ce qu'elle n eftpit point capable de 

porter auparauanr. • 

ju- La Terre s'efforça auflî de créer des Monflres ©es 

.de forme étrange ôc de membres prodigieux% des ^ OUm 

. Androgioes neutres entrePvn & l'autre (exe, & EC$ * 

• qui font également éloignez de tous les deux: 

* . . cçux-cy fans pieds, ceux-là (ans mains : plufieurs 

priucz de bouche : quclques-vns aueugles: & d'auv 

840. trcs ^ c *l u * ^ membres embarraflèz par Padheren- " 

• ce dont ils eftoient colle? à tout le Corps , ne 

pouuoient rien faice du tout » ny auancer vers aucun 

lieu ,ny cuiter le mal parla fuite, ny prendre 

• les neceflîtez de la vie.- La Terre créa donc des * 

Monflres & des prodiges de ce genre-là. Toutes - 

foiscefut inutilement, parce que la Nature ne 

leur donna- pas le moyen de prendre de leur ac- 

• crolflèment, & ils ne peurent atteindre à la fleur 

'* del'agefouhaitable, ny prendre leur nourriture, 

ny fc joindre enfemble pour le bien de la pofteritéxar 

nous voyons que beaucoup de chofes doi- 

' yçnt xoncourîr ain que les efpcçes pwiflent mul-

• 

$# Il V. LIVRE B.B LVCRICBI 

tiplier, premièrement, l'alimeftit,, en fécond lieu %a 

la ïèmence génitale qui Ce répand par tous les., 

membres : Et afin que les malles 8c les femelles fe 

|oignent enfemble, il feutquc quelque çhofe yattache 

¥n plaifir mutuel, en telle forte, qu'il faut 

de neceflké qu'vn grand nombre d'animaux ait 

pery du commencement, ne pouuant fc procurer 

aucune fuite par les charmes de la, volupté. Au ifo 

relie, tous ceux que vous voyez*viure fe font dp 

fout temps maintenus ou par la rufe ou parla force 

, ou, par la légèreté f. & pluiîeu ts,dçs le premier 

âge, ont cité- recommandez à nos foins pour leur ' 

vtilité. La force a conferué la féroce engeance des 

Lions,larufeaptefcruéles Renards., & la. fuite Mol 

m défendu les Cerfs* Mais les Chiens fidèles qui 

dorment d Vn fomne léger, les Brebis &• les B.peufs, 

Qc toutes les, Beftes.de fetuice font nufes en la profession 

des Hommes. Elles prennens la fuite de- 8tfj. 

. nanties Animauxfàuuages, ^cherchent amener 

vne douce vie parmy les pafeages., & par les aliments, 

qui par noftre libéralité, leur font acquis 

lans beaucoup de peine, pour le profit que nous ea. 

ïeceuons. Les autres à qui la Nature n'àuoit rien 

donné de femblable pour vïure de leur induftrie,& . 

qui ne.pouuoientnous apporter d'vtilité-, pour 870, 

nous obliger à prendre foin de les nourrir , èc dç 

les deffendre furent en proye aux beftes farouches, 

9c Ce trouuerent çmbarraffées de -tous coftez dans 

les liens de la-mort, iufques a ce que la Nature les 8?J> 

çuft entièrement exterminées. 

Maisiln'yeutiamais de Centaurç, ny aucun 

?f*n- tll * m ^ n€ ^ ut ** m ^ compofé" dVne double na 

CentaU' 

res. 

ture, 6c d'vn corps meflé. de membres d'efceccs. 

différentes, pouroe que la force en euft elle diJP-

ton kfekvfc MAT.XÎ. V; ' i|| 

%o. Semina é quapofsinx membres manare remifsis: 

Femlmqm yx mdribus coniùngi-fofsix, h babere 

Mu%îm quels neBant Inierfeg4Udid,îrterqUe. 

• Afabaque mm iriteriiffe animanxum fecla necefft ep* 

Mec pàxuijp propagande procudereprolemh 

% S* Namqutzcumque y ides véfci ylxaUbus auns^ 

Aux 4olùs3 aux yirtus, dm denique mobibxas eft 

Ex ineunte dtu&gemts id xuxaxa refermons. • 

Muhaque funx, nébis ex yxilixaxefua qmt 

Commendaxa manenX xùteU xradita hoftrdc. 

StfO. Principiù € genusacre leonunrypeuaquefecU 

Tutdtd efl y inus, yulpes dolus>&* fugd cernée 

ê Ax ïeuifomna canum'fido cum peÛore corda, 

Êtgenusomnè, quoâeftyeterino femineparxumi 

Ldnigemqmpwmlpecudes^ & bucera pecla, 

%f. Omniafunt homimm 'xtxxeû xradita, Memmï. 

Ndm cupide fugére ferds > pacémquefecum 

Sunx, çr hrgdfuo pne'pabula parxd labore: 

J^m.cLmus vtilïutis. eommpramiacaujp-J 

Àt quels nibil borum mhùi'x futurs, nec ipfa 

* îjo. -Sponxefuafpffèht yi ymere \ nec dare nabis 

ftilitaxem dliqmm \ quart pammmreomrà 

Pmfîdionofbopdfcigenusieffiqmmtûmï 

Scilketbsecdliisprëds, Hcroque lâcebanx, • 

Êndopedita fuis fdutîbu§.ommd

E)4 DB HimvM NAT. ti'il t. 

fd Bcet Une qmmuis hebeû Côgnofcere tarde. lia 1 

. frinâpio ciraak tribus aBis impigèr dnnis 

Phrêquus.puerhdudqmfêdmûmfizpeétiâm à 'tune 

ffierd mdmwumm in fomnu UB&nûà qmtrih 

Piftvhi e'quum yaliddt yires àtdtefeneâd, 

Membrkque defltimtfugkmti languida vit* i 88fJ 

"Tumdemmn k putris^mflôrente^ iuuentâs 

0càpi't3 cr molU ytjBt hmgine mdhs : 

Me forte ex bêmine ($* yéterinofemine eqmrâiÉ 

Confieri creSs Centauresp'oiïe, neque effe : 

Autrdpidistdnibusfuccinadsfemimdrinis «50. 

DeScyî* Corporibus ScylUs, çjr ceterd depnere homm § 

Us* ïnterfe quorum difcofdid memb rd mdemus : 

J%*»i> %j• 

Conuenimt, nequeftmt èddtm iucundd per dffuh 

Jjfmppe yidere Ucet, pingmfcefe fitpe cîmts 

Èdrbigetds pecudes % homimqndt ejldcreVenehum 

9 Pldmmdqmdemyemcâmcorpordfukdleônum 

TdmfoUdt iorrere, dtque yrere, qusngenus êmne £oe» 

De Cl& Vifcms in terris quodmmque (T fdnguinis exflet: • 

tSMera# jûffieripotuit, triplici cum corpme vtwm 

Primd ko, pojhemd drdco% medu ipfd Chimère 

Ôrefords derem d effldtetcorporeflimmdm f 

J^reetidM tellure noMd3€£lêqueïeceMti $Qfé 

à ïu 4. viilg. rpâ2.al.nunc. k hoc reâius esc vfetîaoi îib. àofcqîiàst 

|lal.fnecili. $ q« Ligna Itaima quidera. i fiaieCt in atlik

Ll V. L-ÏFRlE DïLvCRÏCl!. ij| 

Sfco." proportionnée •: ce qui peut eftre facilement re» 

' connu pai les efpritsles ftiéin's éclaira-. A trois 

ans le Gheùal feft à la fleur de fon âge i JLù lieu que 

l'Enfant eftà peine févre de la mammeie, de forte 

, û f il cherche mefmesàtctter encore dans lefôoimeil. 

Et quand par fâ vicillcflc > les forces comjgr 

mencént i mander au Che'ual -, & que £ê's membres 

deuiettnent languiflàits ; làïeùneflè accompa- ^ 

* gnée-de l'âge flûfiflanc-r (ùccedè à fenfance de 

Fhomme » & couute les -iolies d>n tendre duuet. 

Nepenfezdonc pas qu'il y akiàmaiseu de Centaures 

, ûj qu'il fe puifle faire que des Ânimaut 

(oient compofet de (emence d'homme & de 

• 8^0. cheual s non plus qu'il n'y a ïà'maïs 'eu de Scylles &«* 

demy femmes Se demy poiflons, environnées dé Sqrto• 

chiens enragei, & toutes les autres chofds dé ce 

genre-là ,_où nous voyons tant d'inégalité comment Ce pourroit-il , 

faire qu'vne Chimère compofée dVn triple corps, DC jâ 

de lion en la première partie^de Dragon en la de*- Chi me- 

• niere, & de Chèvre en celle du milieu, iettâft des «• 

$oj. flammes ardentes jfvnc gueule afteafe t Ccft '

5$jf. tk-V. LIVRE DE LvcRtcfc.' 

.^ 

•pourquoyçeluy-quiâ feint que tels Animaux btifc 

pu naiftre d'vnc Terre oouuclle & d'vn îcune Cieli 

ae s'eft authorifé en cela que du vain prétexte de 

|a nôuueauté, dont il peut * Jî bon Jûy lemble* débiter 

bien d'autres contes de pareille force: 

comme de dire que les Fleuues dorez ont coulé ^jg 

fur la Terre, &quedesAtbriffeaux ont porté des 

jperles,ôii que l'homme eft né auec des membres fi 

' '* trobuftes & fi énormes, qu'il pouuoit trâuçrfer les 

Mers en pofant vn pied lui* vn bord, & faut re fur 

• l'autre, & quç de les mains il pouuoit ébranler lo • 

Ciel & le faire tourner autour de foy. Quoy qu'il jtj; 

y euft en la Terre vne infinité de femencesdiuetfès 

au temps que les Animaux en furent produits» 

fi eft-ce que l'on n'en peut tirer de preuuje qu'il y 

• tnft alors des befteis meflangées de diuerïès natures,, 

ny que des membres d'efpeces différentes 

teuflènt efté joints indiferetement ,• veu mcfmei 

que toute fotte d'Herbes i les bleds, &lesàrbrei 

l|ui font encore auiôutd'huy en fi grande abondance 

fur la Terre, ne pcuuent-ncantoioins y ve- ^^ 

iiîr dans vn pareil, mélange. Ainfi chaque chofe 

téiïflit félon ion vfage, & toutes gardent leur différence 

félon les alliances inuiôlables de là Nakure. 

^ , , 

D s k- ^ genre humain cftoit alors beaucoup plus duc 

tarife» * à la campagne qu'il n f eft à prefent : aulîîlaTerro 

Mômes, duroi'àuoit-éllecréé: & comme il eftoit bafty fur -i 

des os beaucoup plus grands & plus folides que 

néusne lesauons 'àuiourd'huy \ duffi eftoit-il affbrty 

dé nerfs & de mufcles beaucoup plus cohufte& 

De forte qu'il n'eftoit pas facilement accablé 

} >ar le chaud,ny tranfi par le froid, ny ofFenfé pair 

anéuuoaiitc des viandes, ny frappé do quelque 

•'•"•" " .""""" ' ' Tdii

D fe RiAiiiK AT. L i £ V. tjf: 

7tf//4 qui fingit.potuijji animait* gigni, 

M'îXMSinhocyno muimUs nomme inani j 

Muhd UcetfimiU rationt effuûâtore : 

Aurtd tum ditdt per 'terras fhfnind yohb 

j io. Fluxiffe y 'gr gcmmisfiorere ÀvbttfUftteffh : • 

Authorninem. tânto membrormn effe impetf ndtiàn. 

-• TmmmdnddltMprdmnmfmytpmerepofpti 

Et mmibw totàm circumfe yertere cklton. . 

Namqubdnmitdfnere in terris femina remm* 

jiy. Tempore qtmprimàm tettus ommdlid fudit: 

Nibiltdmen ejlpgni, mixtéfpotmffecreari 

Interfe pecudcs-\ comùaÛdqiït memhtd ammdnmm; 

Proptered^quid qfm de tefns mnc qttoâkedèundmï 

Hetèdmmgmerd > dcfrttger, stèuftdqwe ldtu% 

pïo. Non tdmenifiterfppoffiintcomplexe crèdrL '• 

. d S ed fie quicquefuo tint procéda i& omnis 

'Fœdere ndtura cirw diferimina ferudnh 

Ètgenmhumanum tnuko fuitiÛndin drus 

Burins\ ytdecêm tettm qtmd 'dura crtaffett 

fif, Etmdionbufy&jôhcltsmagisûjsibunnttts ' • • ra;nJv 

Fundatum, ^vakdk- dp'tum per yifttm mtm: - bus. 

• . Mecfdciîèêx £ftti,necfrigùm qu&dcMpemnr3 

Nec nomtdti'dbi$ nec tdbi cùrpmk yïïa-9 

M Katefttcui. m ycc.fuxqm ùmMt*K vide ||.«'. £4.1*. igo.ij. ' 

Gg 

p f 1- .

ajô D-E RUVM NAT. LI». Y.' 

Afultaqueperctlumfolisvobientidluflrd. ' 

Folgiudgo vitam mBabant morefcrarum. 020 

. Necrobujhtserdtcumimoderatordrutri' 

gmfquam ; necfcédtferm « molirier dritd ; 

Mec noua defodere in terrain yirgulta j nequedltk 

jirboribus y'êteres decidm fdlcibus mmos, 

Jôdfol, arme imbres-dederam, qmd terra cveirdt ojc 

Spontefkd y fuis id k pUcabdt peflardJonum. 

GUndiferds inter curabdnt corpord qitercus 

Flerumque : gr qm nunc hiberno îemport cernk 

Arbutd € pœniceofierimdmrd colore 1 

Flurimd tum teUm etiam mdiordfercbdt. 540 

Multdque pratered nouitas tum flûrida mundi 

Pdbuh * did mUt, mifem morfalibus dmpla. 

* jitfeddrefmmfltmè], fontéfque yocabant: 

'Ft nunc montibus i mtgnis decurfm dquaï 

f Cidre citât adfe fîtientidfitcUferdrum. . 9^. 

:Benique noffiudgijUveflrid templd tmebdnt 

• Nympbdmm, quibm exibdnt humôrtfluema 

.Lubricd, pmkuie Lrgd hutre bumtddfsxd \ 

HumiddfdXd fuperviridiflittdntid wrnfç* ; 

£tpdriim.pUnofcdtere9dtfteerumperecdmpo^ ' $50. 

Mec dum resignifcibdnttrd&dre, neqUeyti 

Pettibm, cir fyoUiscorpusyeflireferdrum: 

Sed nemora, dtqu* cduos. moniis, fîluafqut colebdnt, 

Mtfruikes intercondcbdnt ffidlidd mêmbra, 

* l C y.' m f} k '^- m ^^ * 1» Mâcr placera*, s lia VJ. i tu v.màt 

t€ttiIIaaaIdura.Lâmkdiîîa.mendosè , diua ira n©n vrioiur. eTa 

Macrob. Ad. f lu ex •. J. qui habebant vel> Claricicatiate &i vel.CÏaiîtatiàie,yelsClancirafC.Yiilg.clariof 

aecitat, abfonè, natncito 

priorem nabet breaem femper. excirc, & tanien excito âirïmu CesetUBb 

clâisôas ai fe» £ rcâUi», M ?ett>um illud aufquani îegi

LE- V.- L-1 v R •- D * L-v to R~I -c il 43? 

•tnaladiejque ce foit. La vie des Hommes eftoit 

longue, & ils.paflbient leurs iours à la facondes 

^30. beftes qui font errantes de toutes parts. Il n'y. 

.auoit point «lors de tobofte conduâeurdechar- 

,. .\.ntë aui timonsrecourbez^nyquelqu ? vn quifçeafl: 

.. aii.ee.le feramenuifer les guerets^ny qeieuft-îin- 

-duftrie dVnfo'ûîr en terre de ieunes plantes, 011 

. . -. -qui euft trouué l'iniiention d'émonder les arbres* 

935, Ce que le Soleil & icspluyes auoient donnée ce 

-.que là Terre, auoit 'produit de (on mouuement, 

fuïfifbit pour'aflbuuk l'appétit. ' Les Hommes fç 

,raflafioient d'ordinaire partp y les c.hefDesquip'or& 

jô, ta/Betre le& portoit en bien plus grande quantité. 

•Xanouueautéflpriflàate du Monde, donnoiten* 

•rcore (ànspcinç plufieurs autres aliments qui venaient 

de leur bon gré pour les milerables- Moi> 

• tels : & les Riuietes 6c les Fontaines les inuitoienc 

94c.. à .venir étancher leur foif, comme le courant qui 

,• .. defeend maintenant des hautes Montagnes fçnu* 

blefyne voix claire appeller à fes- cuilleaux lea 

Animaux altères. Enfin, ceux qui s'égaroient dç 

nuiâ, occupôient les Autres (àuuages des Nym* 

f >hes>. d'oùfortoient des veines d'eau qui lauoienc 

. es cailloux, puis couloient for des pierres humipjo# 

^ cs côuuertes de moufle: Se de là, feiettoient dans 

• la plaine -3 &•• 1-tr-ofoient le champ. Ils ne fçauoient 

point encore Comme il falloir apprefter beaucoup 

- de chofes auec le feu , ny comme il falloir vfer des 

.. .peaux & des dépouilles des beftes pour s'habiller: 

• tîiiis ils habitoient les bois9les montagnes creofc%

m i}f Lu V.'LitrR* tt LvcHiùt. 1 

& les forcfts, Se fe cachoient entre les arbres pour 

fe défendre des injures du vent & de la pluye. Ils

DB RIRVM.NAT? LU." V- ï$jfr 

jyj. PerberdVentorunfyitare,imbrêfquecod£ti. 

Nec commune bonumpoterdntfpeétdre, neqm yOk 

Mmbms interfe (cibdnt, me kgibus >#, 

Jjjtmd cuique obtulerdtpned* fortuna, fertbdt l 

Spontefud tfibi quifque Hdlere, gr Vtuere ddlml~ 

$$o E t Venus in filmu h inckbdtcorpordé*h4ntumm 

Conciliabdt enim yelmutm qudmque cupido; 

Vel yioUntd yiri yk% dtque impenfa libido ; • 

Felpretiumgldndes, dtquedrbutd, yclpim leÛd^ 

Etmdnuwnmïrdfretiyirtute,pedumque, 

$6f. ConfeÛdbdnturfiluefiridfdccUferarum 

Mifsilibus fdxis, & magno pondère ckm • 

MulUqne yincebdnt9 yitdbdnt pmcd latebrîsi 

Setigerifque pdresfuibus b filmftrib'm membrs 

Nudd dâbdni terrât noBurno tempare capti, 

970. Circàmfefètm de c fmndibm inmhentes : 

Necpldngote diemmdgno % fo^mque per dgros 

guprebdnt pduidi, pdUntes n§£lis in ymb ris j 

Sed tdciti reffce&dbdnt, fomnique fepêlti% 

Dum rafed face fol inferret hmim cdlo: 

j7|# Afdruis quodenimconfuerdnt cernere femper 

Alterno tenebrds, gr btcemtemporegignir 

Nonerdt%ytfieri pojfet^mimrierymqudmj. 

Nec diffidere3 m terras stternd teneret 

s Sic rcftitui. v.q. Iucebafs lugébat» &c. tqlg. iurigefat. b leaefc ve

JSfôx m ptrpettmnî, detrdâô hmine folis : 

Sed màgis ittud erdt curdt^ quodftcla ferarum - 9 80. 

Jnfeftdm miferis fdckbdnt fope quietem § 

Biekiqm'domofugiebdntfdxedteêd . 

Spurnigerifuis dduentu, yolidlque leonisi 

jttqueintcntpefldcedebdntnà£te pduentes 

£tofpitibus fouis infiroto cubilia frunde. ?%, 

JVec nimiq tum plus, quom nunc, mortdlid fechç 

J)ulàd Hnquebdnt & tdbentis htmina tit*. 

Vnus enim tum quifque mogis deprenfus eonm 

fdbuld Vmd feris prabcbot\ dcntibus hauflus 2 

^tnemord de montis gemitu, filuafque repkbat, 990, 

Viud yidens vïuofcpeliri yifeerd èuflo* 

At, qum efugiumfemardt; corporeddefô 

foftcriis mmuldsfuptr ylcerd tetra tenentes 

Palmés* horriferif dtàhdnt vocibm Orcum: 

* DonicumeofVita priu&rdépyermin*peua 99i* 

Expmis épis s ignoras quid yolnero Mettent. 

At non mtdtoyirâm fui jignis mi/lia duéto 

'Vnd dits ddbdt*mitio\mc mrbiddponti 

%Mquom tàt debmt notas ad fdxo, yirofque : 

geatemerè, in caffitm more € fluêibusfope coorri* 1000 

Sauibdt, lekitêrque minos d mifcebotinànis. 

Mec poterdt quemquam plocidi pellacia ponti 

Jubdolopelliccre in frdudem ridentibus yndis. 

Jwproha.nauigif roda tum ckcoiocebot. • 

Tum ftnurid dtinde cibi, longumno leto ' ïoo j 

a Hoc ex comeftuta rfcpofuî » cùm in lit». fie* Jamentis. Flagitat illud 

phraiis & fenccntia. nam yak tantâm poeca, tum etiam mort borni^ 

nés, foiiti|ai| dcmoilo J^p«i?/««»ÛT«i«. iça edam aptld Liniumlib.4. 

fommluanq. inter fc &c. kg. poto, çombinatique, ka olura ex glu> 

\*o9 gluina. Feft. b Ita v noftr.q. vulg. Denique, Mardi. Doqcç.ina,« 

Jçf ; c In cj.vulg. ftuftras fepe eoorçum. 4 al. jonebat. 

'"• ;.~>

. LB V. LIVRI BI LVCRECBV 'ijt 

de la Terre , venant d'éteindre les'clartez du Soleil 

: mais leur plus grand foucy eftoit que les 

j>?o. Beftcs farouches troubloient leur repos : & chaïïèz 

de leur gifte, ils fuyoient les antres des rochers 

à farrioee dc$ Sangliers écumeux, ou des Lions 

cruels, & cedoient leurs liées de feuillages à des 

^jjSy. hoftes furieux , quand la crainte de ces Animaux 

les auoit ùàùs aux heures indues de la nuiâ. Toutesfois 

les Hommes de ce temps-là ne quittoient 

point beaucoup pluftoft qu'ils font à'prêtent 1s 

douce lumière de la vie, qui s écoule infenfiblement. 

Si quclqu'vn d'entr eux eftoit furpris pai 

les Beftcs ; tandis qu'il leur donnoit vnc chaude 

JJO. pallorc, il templiflok de (es gemiflèmens, les forefts 

& les monts, voyant eofeuelir fes entrailles 

viuesdans vn fopulchrcvïuant. Mais ceux que la 

fuite auoit gatentis, après auoit efté atteints de 

quelque coup datent, tenoient-leurs mains tremblantes 

fiir la bleff'ureenueniméc: & dans la dou- 

H Jcur qui les prefloit, ils appclloient la mort auec 

des cris lamentables, iufques à ce que la pourritupj>y. 

rc & la veratâne impitoyable les euft entièrement 

priuczdc vie , pour eftre tout à fait ignorans des 

remèdes propres à guérir leur mal.£n recompenfe, - 

vnc feule iournée n'abbatoit point plufieurs milliers 

d'hommes fous les étendars de la guerre, ny 

la mer agitée par la tempefte', ne faifoit point bri- 

; fer les Nauires, & périr les hcfmmes contre les roieoo 

chers ,. mais elle fe troubloit inutilement, & fes 

vagues émues y mefloient fans danger des vaines' 

menaces : & iamais vn calme trompeur nedecc- 

. uoit perfonne par l'apparence d'vnc ferenité extraordinaire. 

La feience obfcure de la Nauigation 

iooja'eftoit point encore en vfage: la difetteppïtoit 

G g ' iiîj "

Â39 tt V. Livai DB LYCEICI. 

alars^fans les membres la mcfme langueur qu*apportç 

au jourd'huy l'abondance : & plufîeurs aual* 

loient (buucnt fans y pcofèr lepoilon, que Fou 

a donné depuis à quelques vns pat vn foin efhidié. 

Quelque temps après* les Hommes battirent 

4e petites maifoos : ils s'habillèrent de peaux»& fijrent 

du feu ; la femme fut jointe auec le mary ww 

pour habiter enfemble : les innocens plaifirs furent 

alors connus dans la chafteté du mariage, & on euç 

lie h ioye de Ce voir père do famille- Ainfi donc le 

genre humain commença d'amollir ù. dureté. Le 

feu deuint vn bon remède contre le froid, pour en 

garantir les Corps tranfis, qui nettoient plusca- IOI î 

pablcs de refïfter, n'ayant point d'autres couuetturcs 

que le ÇielXes forces furent auflî diminuées 

par la volupté, & les enfans adoucirent facilement 

par leurs carefles le rude naturel des parens. Alors 

ils commencèrent de nouer des amidez entt'eux, 

& les voifins auec les ' voifins Ce promirent les vns 

aux autres de ne s'entrefaire point de tort. Ils té-- ioxjp 

moignerent prendre vn foin particulier des enfans 

• & des femmes , quand en bégayant encore, ils 

voulurent marquer par leur voi* & par leur gefte, 

qu'il eftoit iufte d'auoit pitié de toutes les personnes 

foibies. On ne pûcneantinoins fi bien faite, 

que la concorde fiift gardée de tout, poinéè : mais 

neantmoïns vnebonnepartie fut foigneufe d'obferuer 

les loix aucc àMez de pureté: {ans. quoy peut* ioaj 

cftre tout le genre humain feroitpery , & lapa- . 

ûerité n'en feroit pas venue iufques icy. 

De i on-, La Nature a contraint la langue de former de$ 

fcw ^ c fom differens : & la commodité qui en reuenoit 

2c F °" a exprimé la noms des chofes , non autrement 

qm h puérilité de la langue femhlç attirer les, en- iojq

DE RERVM NAT. LIB. V." ij| 

Membre, hbat; contra nunc retum copia merfat: 

Mi imprudentes ipfi fibifkpe Itenenum 

Percevant ; nunc dam aUis fatlertius ipfî, 

Inde cafés poftqmàm, ac pellis, ignémque pararunti 

lOio Etmulicrcomunéla Tviro concefsit in l^mm ; 

Cafta fie priuam Vemris comubia Uu 

CognitafuntyproUmqueexfeviderf'creatdm: 

Tumgenus humanum primàm mollefç ère cmpit* 

Ignis enim curauit, "W * alfa corpora friguf 

JOIJ Non itaiampoffenicali fub tegmineferre;. 

Et Venus imminuit yires ,• pmriqmparentum 

•Blanditiis facile ingenium fregete fuperbum. 

Time gr amicitiem cœperum mngere b habmtes 

Finitima interfe, née Udere3 necvioUre ; 

IO20 Etpueroscommendarunti mulwbréquefmdwm\ 

Focibus, er geftis càm balbifgmficarem, 

Imbecillorum effe dtcjuum mifererier s omnium 

Mon tamen omnimodis poterat concordid gigni: 

' Sedbona^ magnaque pars feruabantfmdem cafth 

KHf d Autgemu humanum iam mm foret omneperempmmi 

Mec potuiffet # adhuc perducerefccU pmpago. 

At yarios lingue fonitus mtura fubefft pc 

Mittere j & ytilitas exprefsit nomina remmi ^m fcf * 

Non alia longe ratione > a,tque if fa yidetur • monis. 

10 jo Protrahereadgeftumpuerosinfantia lingual 

s H^c veriff. fcriptura ex y. Lin q vaîg. âîgicia. h In q.apcyjÉes. qeod 

& Marallus voîcbat : & legebât#f iiiicimi & Pies. * Sic lcg.com vulg. 

#c v.o. fed ita «Jeprauari conûicsunt verfui da&yliçji. 4 la v. q, & inv». 

fiçfFA^«f. adhec.

*4& ï>i RB'UVMNAT. LIB." V. 

Cumfacit, yt digito, quafintpmfentid, monftrent 

Senritenimyim qtiifquefudm^ s qmmpofsit dbuth 

Cornud natd priés yitulo quam frontibus exftent, 

lllis, irdtus petit, dtque in f en fus inurget. 

At cdtuli pdntherarum3 fcymniqne leonum icjf 

Vngnibus ; dcpedibus idm tum, morfnque répugnant, 

Vix h etidm cumfunt dentés, ynguefque creati. 

A'iiwumporrogenusdlisomne midemus 

Fidere, & apennis tremulumpetere anxiliatum. 

In PI JU Proindepmdrealiquem tum nomina diftribuifje I0 4° 

toncm. Rtbrn ; &> inde homines didiciffe vocdbula primai 

Defipere eft. nam curhïcpoffet cunEba notare 

Voc&us j &> yarios fonitus emittere lingut § 

Tempore eodem alij (dette id non qtiifjc putenmr ? 

Pmterea, fi non alij qmque yocibus y fi 1047 

Jnterfe € fueram ; ynde infita notities efl 

VtiUtdûs ? & vnde data eft huic prima pote fias, 

Sjjid y elle t, faeere y t [cirent, dnimoque yiderentf 

Cogère item plurif vnus 3yi£lofque domare 

Mon poterdt f ret.um yt perdifeere nomina yellent\ • lOf0 

Mec ratione d&cere y lia, fudderique perdis, 

J^dfitopusfdÛo : faciles neque enim patetentur\ 

• Mec ratione y lia fibi ferrent amplius auris 

. , . Vocis maudites fonittis ûbmndete fmfka. 

s Keââ Lamb.exv.q.&ieainftoftr.v.inal.quàd. h Ira vulg. Florent. 

& Ma mil. in Y..viana cùm finit, in al. yk cùm iiint. in vais, vix 

dtim cùmîpfisfunE. êc Umb. cfuerejit.

L E V. LivRi oi Lvcnîcf? 146 

• _ .fansà'faire des geftes pour s'expliquer , comme 

lorsqu'ils montrent au doigt ce qui leureftpte- 

' font ; car chacun fent les forces dont il Ce peut 1eruir. 

Les cornes font pluftoft nées au jeune Bonvillon, 

qu'elles ne luy paroiffbnt (or le front:il 

s'en fert quand il eft-en colère, & à force de s'eflojf&yerjlles 

prefle de forcir. Les Lionceaux & les 

petits des Panthères f refiftent-des ongles & des 

pieds aoflî bien que de la mâchoire , quoy qu'à 

peine leurs dents & leurs ongles commencent de 

paroiftre. Nous voyons auffi les Oy(baux'(efier 

fur leurs ailles , Se chercher de leurs plumes naiC- 

I040fantes vn fecours tremblotant. Or d'eftimef que CûB£re 

quelqu'vna donné les noms aux choies , & que 

de là les Hommes ont appris les premiers mots, 

. c'eftauoir perdu Je jugement. Car comment ce-luy 

là pourrait-il marquer toutes chofes par des 

voix., &poufïèr de la bouche desfons différents, 

& penfer que d'autres ne fcuflbnt pu* faire aufli 

Î04J bien que luy- ea mefîne temps 2 Que fi ces autres là 

ne s'eftoient pas (bruis de la voix entr'eux , d'où 

eft-cc que la connoiflànce de fon vfage en (broievenue- 

àceluy-cy ? & d'où eft-ce que luy auroit 

efté acquifela premiere.puiflance de faire ce qu*il 

•auroit voulu pour en rendre les autres capables, &•• 

pour leur en faire comprendre le Ccmî Bailleurs, 

vn feul ne pourrait contraindre plulîeurs à le fui- 

1050 ore : Et quand mefmcsil les auroit Vaincus, il ne 

;. feroit point qu'ils appriflent volontairement les 

noms des chofes, ny iamais il ne - pourrait leur 

tnfeigner ce qu'il faudrait faire, non plus que s'il 

auoit à parler aux fourds : car ils .ne pourraient 

. mefmes foutfrir patiemment à leurs oreilles des 

fous inouïs* . ' • %

ity? L^V. LiyRi DE LVCREQE. 

• Enfin, y a-t-il rien qu'il faille admirer extraor-ioj g 

dmaircmenf» .fi h$ hommes qui ont la langue & 

k voûc expriment des chofçs diuerfes par Pvn & 

•par l'autre, félon ic^ diuers fentimens, puifquo les 

leftes muettes^ $6 tantes les espèces d'Animaux 

(auuages rendent:' des voix différentes , quand ils 10^9 

fontfaifîsdeewtnte ou touchez de douleur, o.u< 

quand ils (entent kiayedjins le cœur, comme il 

çfî bien aifé 4® h connoiftre pat beaucoup de .cho- 

(es qui fe prefentent d'ordinaire deuant nousi 

Quand les babtnes molles des Chiens d'Epyre fe 

retirent de colère vers la gorge, & qu'elles paroiffont 

tremblotantes en découurant vnc rangée de 

dents aiguës , ces Chiens menacent d'vn ton bien 

éloigné de oeluy de leurs abois, & des cris dont iotfç 

ils rcmplîflèjat Se font retentit l'Air : mais quand 

ils s'efforcent de lécher tendrement leurs petits* 

ou qu'ils les rcpouflênt auec les pieds, & qu'çn les 

imchotant ils imitent les tendre^ morfures des 

Bières quand elles les. foufttennent de leurs dents^ 

ç'-eft auec vnc voix pareille à celle qu'ils pouffent 

à diuerfes reprtfes en flattant quclqu'vn » laquelle 

eft bien différente du bruit qu'ils-font, quand ils 

jappent en quelque lieu ouils font enfermez, OE 1070 

quand en baillant keorps, & s'enfuïaiit ils fe pkU 

gnent pour des coups receus. Le hanniffèraent du 

jeune Chenal qui eft parmy les Caoales, ptefledes 

éperons de l'amour, n'e(l-il pas fort différent du 

fremiflement qu'il pouffe de Ce*. narines quand il g0jj 

encre au combat* ou quand il hannit en fe preHànt 

les flancs pour quelqu ? autre fujet 1 Entre vne in-» 

fiaitéd oyfeaujc-, les Epreuicis, les Orfrayes, les 

Mangeons qui cherchent leur pafture & leur vie 

dans les flots marins,ont de temos à autre des voix

DE R-EAviyt MA*. L*B> f: 44! 

tojf Pofkemo qmdin hàcïnirabtlètdntoperteflte, 

Sigenus humamtn, cul* >o#, ejr kngka yigeret, 

Pro ydriofcnfu ysrids res yoce netàret^ 

Càmpecudes muU, càm dent'que fktldftmtûfn 

Difîimilisfoled»tVùce$,'1rdriip]teciitfë, ' ' 

1060 CàmMituSy dMtdêlorefl^&tàfÈidM gdûdidgUfcmé 

^wppeefênimidiket^ètebks'eognûfcère apèrtiù " 

. InntdtdcdnumtàmfnmnmfkdgnàJiiêhfsBM -\ . 

AfûUid riÛa k pmkunt 'duros nmdàntm dentés^ 

' Lon?e dlio fmim mhie deflnêé fhîmnmr: • ' v 

lotfy Et cûm idm Liront, et* yocifas ^fÈtiio ctmpkht? • • .' I 

c ^f r orift/o; è/^wcft? dm #*£** kmêm tentant, "» ; l 

Autybi m à Idétantpedtbus, myrféqae pètentes- • ~- 

Sufpenjts tenems immûturdent^ks mnfus ; 

' Lon^èdlio pdÉo 'çamitoi yociî ddklâkt: • . • ' v 

«370 Et£âmdefemQkh'dmùrmaSbm9dmiMm * •' "*' •» 

PlQTdntisfmgîmt'fwnmijJûœ^rè^dgM-. " '••'•'«•'••'«. 

Demipienon^mnkmitèmdiffrrrèyidemry ' 

Inter equas vbi e^ttHs fiorm ti œtaie iu^èlKHS •'•"••**. 

• • Pinnigeri'fittétcdkdriimiihsdffimis: • •''._'/, 

107c .Eî fremknm patulbfié ftoribm edkôd èffna ! ' 

JE f cwn /jffc */w cônatfsis attifas hinhît ? • ' • ' • - ; * 

PofhemûgenmîtmrÈ.ttdn^qfte'yàhcrefy 

A • 

jtœipitres,dfqtièofsifrdga.mef^Mîtemdfi'ÉîS • . ^ 

• • ; FlwBibus 4n fatps yibtum, yiûmttne 'petefttof, ' " : > • '- 

1080 Longe dlidsaÈ&idciuBt in tetwpoîtyocts} * ' " ' •"* 

4 In q. c. eeenlm lîcet ici rébiii. & lia l.v.& vu|g. in q. vulg. fremanf. 

œNoo-o* ffcniiiÈt,'1ll>r€îî€fof€i|*>£«îiï^y;Qiiîiatiir, c Itay.,Likè» 

YUÎÇ. Auc & prôs. vCcf. tAft>. W M cft » tnhuat. âçque ica -n. J v ma-È 

C opioor ) lamb- îaôans. « Ica ¥.«§ Aacuic. /Lamb. lie « aeVc » toi 

conita vetc. libroi.

Et càm de'vi&u cernant, pfadaque répugnant ; 

Et pdf dm mutent cum tempefldtém ypa 

Mducifoms cantm : cornicum ytfiecU yetuftd, 

Ceruorumquefgrèges, ybi dqêam dicuntur, 0- imbris 

Pofi'ere, & imetdumyentos » aMrdfque "Voc^fr* 10% 

Mrgofî ydtiffmfm ammalia cogum* 

Muté tdmen cum fint> varias emittete yocess 

ûontomoftaHs^tnagis aqmm 'ft tumpotuiffh 

Difsimilis alid, atque dm res Voce notare? 

j . Ittnd in bis rébus tdtims'Heforte requiraêi ' loj« 

•sJeJfi fubnendttutit-interrasnumalibusignem 

terras Primitus 1 inie &mtàfiammantm é mditus'drd&n . 

delatus JMultoyidmurenimtaleJ&basindtaflatnmfc ' 

— Fulgere, mm czli dénotât pUga yapsres. 

Et tdmofd tamen cùrpytmis pulfa yacilkns to^J 

*j£fludt in ramos incumbéhs arbûriê arbor, 

ExprimturyaUdb-extritusviribungms: • - • 

* Emkdt interdum flamma'ifemidus ordoh 

.Mmudduminterfeâmi^fiirpifqueteruntur. • ; 

Jjjtmmmyînwifiedêdiffe poiefimùrtalibus ignem* - tiod 

Inde cibum coquere, ac flamme wmttite yapm » 

Soldocuit, quomatomitefceremukayidtbdnt 

De te- Verberibus rddiomm, atque aftu yiÛdperagrùs: 

gpm, JnquediesmdgMhiyiÛUfHyyitamqmpriorem 

S 88 *"-- CommutarenoMis-mQnftrddmrebMSg & igni3 ' , HOf 

legum-* Itgtotofdprtflatrdat* & corde yigebanté _ • 

que ©r- Comdere empirant € mm yrbû, arcémqm tocare 

ëm. • . . • • • ; . • • . 

il lu « V.l. reftitoi. In tî. diditur s nos (un reSè. I Hoc in r.q. éi* 

' Hacia al l't mfcaC. s Hoc « v* Uanritd. «b al. «j.abeft.

LE Vi- LiVurDilvcnicf. ^j> • 

différentes qu'ils dioeriîfient félon leurs diùers bcfoins, 

& quand ils conteftent pour leur paftute, &• ' 

quand ilss'opiniaftrent.à défendre leut.proye. Us 

changent auflî leurs chants félonies fàifons : comme 

on dit

de fortifier des places pour fe tenir en feurete. Iffe 

partagèrent le* Trotipeaux,diui(erent les Champs, 

&lesdîfttibuërentàptôpôitiQii delabeaaté % de$i«© 

• Forces, & de l'efprit de chacun : car la beauté & h 

force du Corps eftoiefit en grande confîderation. 

Apres, lés Riehertès furent ttouôées , Se on mit 

toutes chofe au prit de i 9 ot,qui ofta l'honneur 

à h vaillance &T à là bonne minci de forte que met ni f 

mes les Vaîllafis Si céui-qui feint nez auec toute 

la beauté imaginable* («tuent d ordinaire le partjr 

des plus riches* -Que fi qtielqu Vn te conduisit félon 

fa vecitablQ'twon , fes grandes rkhertèsfe^ 

roient de viure fobtetaefït auec vu efprit réglé, 

^ puis qu'if^f'àîamais de-difktede peu. Mais le$ 

Hommes wç voulu-effare èhûet en dignité & en 

puiiTancc ï afin que leur fortune fefouffantforvn lllù 

fondement fôlide » 8t qu'ils pMent mener v ne vie 

douce dans l'opulence. jCelânereiflfitpas toutesfofe 

» parce que'voulant atteindre au fupréme honneur 

, ifs fe (one-engageâi danstn chemin maUaifcc 

& cependant l'Emile apiieft-fes anoir frappez com-^. 

me vn coup de tonneizev les a'precipite» dVn lieu 

éleuéau fond des. abyfmes» *Dc forte cpj'ii yau- in$ 

droit beaucoup mieux obe&ifc demeurer en paix* 

que de prétendre à commander fooaeraittectient* 

&

• î)i RiâvM NâT. LïB. tl Ï4I 

. Prœfîiium reges ipfi fibi *' perfugiumque : 

Êtpecudes, (*r àgros diuifere, dtqut dedefé 

tti©' Profacie cuiufque, gr yiribm$ ingenroquè. 

Nsmfddes méltàm "ïdluit, yiréfque yigebdnh 

Poflorins res huenu eft, dutiimque repermmt 

J^jod fdtili cr >*/cftrfe dêmpflthnûnnï) 

Dmitions ènimfe&amplertanquefequHntAr 

JsZupdfiqtusyemvitdm rdttoneg'féernet; t ^^ - 

Dmimgrdndes'hèmihifunt^ymere'pdrcè -V; 

\Mqm dnimo : neque énim *ft ymqmm pécntiWpdrisK; 

jitcUroàfehomine's\oluére effe, dfque.poternes\ ' 

Btf> ^ funddmerifofldUU fortuné moneret ; 

ÊtpUddampoffeniopiilenH * défère mtdm: 

Ntûiquém.quûnidM ddjummumfuccedcfehonorim 

Ccrtanta, iterînfeflkmfecere vidl. 

Et tmimifumfhoqmffulmmdédtiêm 

'• li*J Jm'idid iMtrdûm * cùntemptim in tdrtdfà terrdl 

ftfàtws mulm idm fit pdére qtdemkt, 

JÇudm fegere impètito tes Vette, Cr re'gnd ïcntrë'. ^ ' - 

Pmindt 'fiât in cdjfufn dèfefsi fdnguinè fudenè 

Ânguflum ptf iter métdfttes dmbîtionis: 

tif-Jb în'Mdid.qttomidM, ceufulmine,fummd''\dpoTdm x ' 

PUmmquc,Cr qum funt 4 dbis Widgis èStd CuMqùe I ^ 

^mnm^midmfdpimtdiiemencore\pmm^m. ' , 

* Bocwc. i Inq.v--conteinpj:us. ifutl* cpmeoipcittii. f. rootemprâfc 

Vc.s etfdarur. #ïiiq. v. todtta114l.fi dt> 1 lu 'la f. ncftr. ir tkui* 

V%akii. 

Hh

144 /©% fc.*.*VH N4i LIE: V. 

Mes exdudimpotiès, quam ftnfèus ipfis.' 

Mec magisid.mnç ejkneque t»ritmox9 quant fmtdntè. 

JErgo regbus oqcifis, fubmfa idçédt, ' #i|| 

PrifUna waicftdsfotionifa & fceptra fuperbdi 

Et capitis fummipmchfum mpgne cmentum 

$Mb pedibus ydgt. magnum kgebdt bonorem. 

Mam cupide concnkatHf nimis. anit mmtum. 

Mes itaque adfmmamf^ccm. > mrUfque redibat, jô 

Imperiumfêi mm* MfummdtMM : • ' 

Inde mdgiflrdmm pdftim doc-ogre crtart : 

Mm que conftipiere9yfvettent legibusyti. 

Mamêmshmmmmdtfë^^yicplemîum, 

Ex immicitiis hnguebdVqm. fjgrçgp ipfsm ' , UM 

Spmte fm cecidk[ub leges, ; «îur^ 

jicrius ex ira quM;enimfe qHifqufparabat 

ylcifci} quam nunc conçeffkm. *fi legibus

il V. tivkfe ni t-vcutei; JU^ 

' jft'bnt d'application à les voir euxnmelmes pfciur ie$ 

connoiftre pârfaitetaent:ce qui n*eft pas aptefentj 

& ne fera pas ihifeux dcfdripais qu'il a cité cy-de* 

liant, 

tu Qjjpd les Roys ont cfté tuez, l'ancienne tnaje* 

** ttcdesTrofnesacftéâbbatuc , & les Sceptres fuperbes 

ont elle brifez. L'enfeigne illuftre de h 

feuueraine dignité eftoit enfanglântée , & fembtoit 

pleurer fous les pieds du vulgaire , te grand 

honneur qu'elle audit perdu : tar elle efteiic foulée 

auec d'autant plus d'indignation qu'elle auoir 

tiô'efté trop redoutée. Le-Gouuernemeht doncrctournoit 

à la lie du Peuple, & aux Aflèmblée* tumukuairës, 

lors que chacun dèmandoit pour foy 

l'Empire & faiithoritç Souueratne. De là ils en* 

feignerent à créer lés Magiftrats* & firent dès Or~ 

donnâncei, afin qu'ils euffènt? à fc feruir des LoitJ 

Il Car k genre humain qui languiûbït pat les inisni- x 

' liez reciprclques * & qui efïoit ennuyé de paffèt 

la vie ptrmy les troubles de h violence * tombât 

volontairement fous le joug des Ediéb : Se de ce 

que chacun fe preparok à k vengeance par- eôferë 

àoec plus cfanimôfité qu'il n'eft maintenant pestais 

par les équitables Lois; lés Hommes fe font 

ennuyez de mener vee vie (ï turbulente : mais h 

j w crainte des peines en a ttoablé depuis toutes les 

• douceurs. Car la violence & l'injure que fait quel- 

.-quVfi l'émbatraflent luy-aiefnag-, & retournant 

fouuentau lieudôû elles ont pris leur origine. Dé 

forte qu'il n'crftpctfnt du tout facile de mener vnc 

tiiédoii ce àquicênque viole pafffes avions les aljl-, 

Iknces dekpii.Ques'ilpenfetiamperqîielqucs- 

' fois lesHommes-& les Pieux,il P« (çauroît néant-* 

moins titre aCeoftqutk ehofe demeurecaehJë 

Hb i;

%4i 11 V. LtvRB Bl tïfC'llECiJ 

pour toofiours : car quand il n'y âuroit autra 

choie à craindre, il y en a plufieurs qui parlent en 

dormant , & qui dans les réueries dVne maladie* 

découureot fouucnt des péchez qui auroient efté 

long-temps cachez, 

rOrigî. Maintenant il n'eft pas fort difficile de rendre i %go 

fie de la la raifon pourquoy les Dieux ont.efté reconnus 

fccili- parmy les Nations > 8c pourquoy les Villes leur 

S 100 ' ont drefle tant d'Autels, & inftitué tant de cérémonies 

facrées , et qui Ce pratique auioutd'huy en 

vno infinité de lieux, La crainte qui aeftécon* 

- çeuë dans le cœur-des Mortels , a efte caufe que par 

toute la Terre, on leur éleue des Temples, & 'que ntff 

l'on célèbre des Feftes en leur honneur. Car alors 

les Hommes confïderoient dVn efprit vigilant» & 

voyoient mefmes en dormant la beauté des Diem 

qui leur paroiflbient d'vne taille .merueilleufe-1170 

. ment àuantageufe. Ils leur attribuèrent donc IVïàge 

des fens , pource qu'il leur fembloit qu'ils • 

auoient du mouuement, & qu'ils proféraient des 

paroles graues, à proportion de ce qu'ils auoient 

vii vifage éclatant & des forces muincibles. Ils , 

efbmerent aufli que leur vie eftoit éternelle, pource 

qu vn mefme vifage Se vue mefme ferme Ce re- 117J 

-prefentoient toufiours à leur imagination, accompagnez 

d'ailleurs de fi grandes forces» qu'ils 

nepenfoientpas que iamais ilspûflênt eftrc furmontez 

: qu au refte ils eftoient heureux en cela^ 

que, la crainte de la mort ne les inquietoit nullement 

, & que rien n eftoit capable de leur donner 

de la peine , s'eftant perfuadez en dormant qu'ils ufo 

leur voyoïent faire vne infinité de choies meroeilleufes. 

Dauantage, comme ils confideroient 

. - < l'cgali té dit mouuement des Cieux » & les Saifons

DB RB&VM NAT. LI'B. V. 

A ut morbo delirdntes * prograxeferantur, 

EtaeLtd diu m médium peccdtd dediffi. 

' 24J 

1160 NuncûMéCdufddeâmpermdgmsnumiBdgentis ^ s * 5 

Permtgàrit, & dmrtm compleuerit vrbis ; • m ** f lt " 

Siifcipienddquêcumrit fôUêmmafdcrd9 

- ICi ^ 0 * 

J$i** mm m mdgnis flortnt h [dcm rébus happe; 

Vnde eûdm nmc eftmortdlibm infîms hormr, >XÂA^ • 

1 ! ^î J^- àthbté dmm noud mo fufcitdt orbi 

Terrdmm, &* feftis cogt celebrare diebus; 

Non m difficile efl rdtionem reddere yetbîs. " 

Jûippe etenim idm mm diuûm mortdlidfecL 

EçregidfdrUmo fdcicsVigildnteyidebant, 

Uja Etmdgis infomnis, mirdndo corporis € auBu: 

His ifiturfenfum tribuebdnt pxoptertd, qmd - ' 

Membrdmouereyidebdnturyécéfquëfuperbds 

Afitterepmfdciepmcldrd^ yinms amplis. 

*s£termmtjMe ddbdnt yitdm, quid femper eomm S 

«7î Stippeditdbdiurfdcies, Cr formd mdnebdt; 

Etdtdmenômnim.fi&ftdntisyiribmauâoî 

Mon temeri y IL >i conuincipQJfe putdbant. 

ForiHnifjue ideo longe pmfldre putdbdnt, 

'jS^noi muftis timor hmd quemqudm Vfxdret eotumï- ' 

lïioE tftmul in fomnis quid multd% & mim yidebdnt 

Effcere s & nulkm cdpere ipfos inde Ubarem. • 

Prxtered atli tdtimes ordim cma, 

s Ita v.î.inaL v-procraie. VHÎg. profraxe.maîè. $ HxcwetKT.St eîeganti

t4? ^ DE RERVMNAT. t'i*: V. 

£tyarid dnmrmm cerntkant temporx yerti 

Mec poterant quibus idfieretcogmfcere caufsif. 

. Ergo perfugium jibi hdbtb+nt omnia diuls iiftf 

Tradere, &•. iUomm nmufdcm omnia flcéti. 

In colique dcâm fedes, ,'eîr templd locamnt, 

Perc^mm wlui qui* fol, ^r lum yidetm\ 

JL und diès 3 @* nox, & noltis fiçnd feutra,. • 

^toÛiudgdtqm faces c*ti, fiamfnzqtte volantes, ' I J5&Q 

Nubila, w^ iwi^rej, niç, ten/^ fulmina, grand® ; 

Et rapidifremitus, '&> murmura magna minamm* 

Ogenus infelix humanum, tdlid diuis 

CàmtribuitfaÛa, atque iras déunxiiacerba.'l • 

^mntos tumgemims ipfifibi, quantiquenobis • |ij>f 

Fblnera $ «p

LB V. LXVRI Bï LvèR-icir ^ kftf 

île Tannée qui ont leurs vkiflîwdes auee vri ordre 

'" ii réglé ,• ils n'en porent-connôiire les ctufcsj 

P% Geft pourquoy ils-tes rapportèrent tqwtes • amc 

Dteox t 8c furent aifément perfutdes que rien ne 

ie&ifôit aotiioode fans leur volonté. Ertin, liseftablircnt 

dans le Ciel des Trofnes -9 & des Palais 

pour les Dieux, voyant que le Soleil & la Lune 

y font rouiez, $ç que dececoftélà l'on voitpa~ 

roiftre les changemens de la Lune, le- loar , Im 

jii^cr Nuiéè > les Eftôiles , les Flambeaux noftornes, les; 

" Feux volages, les Nuées, la Ro/ce, les Pluyes, Iz 

Neige, les Vents, les Foudres, la Gtcilt, les Tem~ 

peftes, &les Tonnerres menaçatrt. ; 

O genre humain tnal-heurfeux, qui attribues t&&? 

tes ct$ chofes aux Dieux, fie qui adjouftes à leur 

h ijf eiptit l'amertume du courroux ! Combien par ce 

moyen ont-ils engendré de plamteieneusc-toieCiftes» 

dfc foliititades pour nous, & de larmes pour 

la.potferité l Ce tt'eft paslaauoirdela pietequô 

• d'eflre vee fouirent ayant la telle vbiléti tourné© 

dû cofté d'vné-pierre,& de s'approcher de tous le» 

Autels, ïiy dé & ptoftemer pat tbiit* & d'étendre! 

xioo ^ s mains deUant les Temples des Dieux, n'y d'ârroftr 

les Autels du fatig de beaucoup d 1 Animaux^ 

ny de faite plufîeuirs-vttux* mais bien pluftoftdô 

pouuoir confidtrér toutes çhofe^ d'vne âme tnuu» 

• quile. Cat lors que riOûs regardons en haut les ceïeftés 

Palais du grand Monde , & le Firmament 

noj fetrié d'Eftoiles ériricellantes § & que nous corifîdferons 

les mouiieltiens du Soleil & de laLiine; 

Vùé aftiéfcidn feofîble ne nous vient pas plu doit 

. ftrter le cœur, due le foticy en mefme temps noui 

oblige dfe Itmt la tefte en haut pour chercher s'i| 

n'y a point ptSur news quttyue puiflance iùpçEtaij 

Hh iiîj

Ï47' .L'I V. livm DE LVCRICI." 

te, qui par vn mouuement imprimé tourne Ici 

Afttes lumineux. Car fignorance des caufes agite m® 

I5efprit douteux, pour fçauoir quelle a elle l'origine 

du Mande, -quelles lont (es bornes, & iufqoes 

a quand fes enceintes font capables de rapporter le 

trauaild'vn fi grand mouuement, ou fi ellesfont uif 

incorruptibles pour durer éternellement * Se pour 

mefprifet tous les efforts du temps immortel Davantage» 

de qui eft-ce que l'efprit n'eft point ému 

par la crainte des Dieux ? De qui eft-cç que les • 

membres ne font point fiifis par la peur du Ton- * • 

«erre affreux, lors que la Terre etnbrafée tremble' 

fous fes coups » & que ces murmures parcourent îIZQ. 

tout le Ciel? txs Peuples Se les Nations n'en (ên-> 

tont-ils point l'effet ? Et les Roys iuperbes n'en 

. font ils point épauuantez, comme fi le Temps • . 

cftoit venu de receuoir le chaftimeqt qu'ils ont 

mérité pour quelque mefehante aîion, ou pour 

quelque parole arrogante? Q^sand la violente fii- iiif 

fie du vent pouflè fur la Mer agitée, le General d© • 

quelque Armée nauale auec toutes (es Légions & 

les Elcphans, ne fait-il pas des vœux pour fe mettre 

en la bonne grâce des Dieux ? Et la crainte ne 

{'oblige-t-elle pas à chercher la paix 4ueç les vents» 

pour fêles rendre fauo.nbles ï Inutilement, tou- nja 

tesfois, paurco que bien fouucnt w violent tourbillon 

ne h jette pas' moins contre les écueils. 

Tant ie ne f§ay quelle puifiàncç occulte fait auorter 

les deflèins des Hommes, & fémble mefprifer 

Se fouler aux'pieds les faifeeaux .illuftres Se le* 

bâches féueres. Enfin y quand la Tftre tremble, ëû ii|j 

que les Villes fe renuerfent, ou qu elles menacent 

je ruine ; quelle meruetlle, fi les. hommes fe défrQtd'çux-oiçfîiies, 

& recopnoiflei^t feuieniept: 

V

DE REUVIC'NAT.'LïBT V- Ï4f 

Sit9 Vdrio motu qu£ candidafiderd verfeti ' 

>iUO Tmtdt mim dubidm memem rdiimis egefim j ^ 

Ecfu nam fremmumS giniidbs nfigo ; ^ 

• Etfimnl ecqudt fit finis; quodd mmnia nanuU, 

E t idciti nptus hum pofsintferre Ubmrmz 

Andiuinitus stems domtdfdlute, 

•ia*ç Perpetuo pofsint mi tdbentia traCht, 

Immenfi "Pélidds £uicontemncr*yiresm 

Pratered cm non dnimm f&rmidim diunm \ 

Conmbitur j ad mn amnpunmembm pmortK 

Fulminis tmrribili càm pUgd torridd telbis " . 

i ito Contremh,y mdgntym percummt murmura Cdthmî \ 

Non populi, gentefque tremunthegéfque fupv/bi \ 

Conripiunt diuu m *perculfi membrn timore9 / \ 

Ne quoi ob ddmiffum fioedè, diBumyefupetbe \ 

P œmmm grdm fit foluendi tempus. dddBum 1 

1215 Summd etiam càm yis yiolentipernure y end 

Endoperdtorêm cLtfiisfuper k èquor* yerrit 

Cum ydlidis pdriter legionibus, étque elepbdntis | 

Nondimmpdcemwtkddit,dcpreceqmfit • 

Ventorum pduidus pdces, dnimkfqm fecunddSÎ 

•îtjO Ntquiqudm, quanêdm vident® turbine fiepe • 

Conreptus nihilo fertur minus dd ysda leiL 

' yfqueddeo res humçms yis abditd qudtdém 

Obtmty cr pmlcms fdfcis ^fdtuifqueftmns 

Procukdre, oc luSbrio fibi bdbert yideturn 

k|f "Deniquefub pedibus tettus cum t&td yaciUat ; 

Concufpequecaduntyrbes, dubiaqueminanturi 

£jhdd mirum, fife tenmuntmortdlUftcU-ï 

• Atqutpotejldtes magms, mirdfque relinqmnt 

• 1 

f q.l.v.percuIfi.-Sup.i.M. A In 4. ImpetC schcc* nald. 

.

*4> ©* RI.H-VM NAT. LI#; v. * . 

Qoem - I* re ^ m vi *** Sïïâm^ fit tntâdgd^rnm? 

mdmodfi J%w>d fupeftfow xtfttêfumk > fyfmçkt fèferftim % tl$ 

aoruin^ Rtjimul urgente pméis ^ ftmètftèfbïëjlàs} 

Wm lÛ * ^ nisy ^ i ^ mitî fi lms trdmcreïtoâtot 

aplani- 

Monti ^ usin *«&***s/**tètifuikmèfaiflo} 

bum re^

la V. LIVBL-B ©H LrCKict.\ 14S 

dans le Monde la gnmde4eincsiicitliiê.pîiiffiaicâ ' 

• ' dfcs Dieux, quigpuueraetouteschofes l 

U40 . Pour le furplus on tropua le cuiurc * for Se le DesMt 

. fer, auflî bien que l'argent & le plomb, après que taux, 

le feu eut brûle de grandes fbitftsfiif des Monta* 

gncs.de longue étendue ; foit qu'il y. fuft tômb^ 

par le Tonnerre : foit qu'il y euft efté mis par de* 

12 4ç gens fauuagcs quife fiufoien t la guerre pour épouuânter 

leurs Ennemis :.foit que les Habitansda 

|ieu induits par la bonté du terroir collent deflein 

d'aectoiftre par ce moyen leurs champs fertiles, Se 

de rendre leurs pafeages plus abondans:foit qu'ils, 

voulurent tuer des Belles par cette inuention , Si 

s'enrichir de leur proyeicar au commencement on 

fe ieruit pluftoft de fefles & de fcu.pout k chafle* 

|j{P que d'encein(esautour desBois'&de Chiens courante 

Tant y a que h flamme ayant deuoré lt$ 

Bois iufques dans la racine, d'vne horrible ûtipetuofité, 

Se la Terre ayan t efté bruflée > & comme 

coi tte for le braïîer, fortirent de fes veines en quel* 

ques endroits vu peu enfoncez des ruiflèaux'd'or* 

ujf d'argent, de cuiurc, & de plomb, kfquels ayant 

veo reluire par après d'vne couleur viue, comme 

• • ils eftoient coagulez 1 ils furent épris de leur beauté 

polie v & les ramifièrent, prenant garde qu'ils 

1160 cfioient formez d'vne figure lembkble aux 6IçUK 

dans iefquels chacun auoit elle recueilli Puis il 

leur vint en penfée qu'ils les -poutttk&t fondre 

par la chaleur ; qu'ils leur donneraient telle forme 

qu'ils pourraient fcohaiter ,- & qu'à forte de les 

battre , ih k& tourneroient en pointei aiguës, & 

utfj en tranchans déliez » afin de le faut des dards ic 

• des outils polir couper les forcftl, âttenuet k matière, 

la polir, Ççtmtfct les poutres, Us percer,

Î4f. Li-V. LrvRi BB LvcREcir 

les-ttoiier, & les creufër. Ils ne ¥©ulurent pas ; 

. moins prcpatettoutesces'chofesparlefecoursde ' 

for & de l'tfgttÉb qu'ils aooient fait d'abord par '. 

- - les violentesf||M ae l'airain : Mais ce fut inuti-1170 

lement, patce'que la puiflance foible de l'or & de 

l'argent fut contrainte de céder, & ne pût (apporter 

la dureté du labeur Auffi 1 airain fut-il • 

beaucoup plus eftimé, & for fut mefprifé, parce 

qu'il eftoic inutile , ne pôuuanc refifter .auec les 

pointes que l'on y. auoitformées, lefquelles fe re- ' 

ooychoient incontinent. Maintenant l'airain eftii7f ' 

mefprifé, & For honoré fouuetainement. Ainfi 

Page mtbiie change IVfage des chofes, & fait que 

ce qui eftoit en eftime deuient fans honneur : puis 

vne autre fuit, & fort du mefpns , & fe fait fou-' 

haiter de iour en iout, florit par k$ louanges qu'on ' 

luy donne, ôc eft en admiration à tout le Monde* 

Du F r Maintenant, ô mon cher Memniius, il vous fe- u8o 

* ra facile de connoiftre de vous mçfme par quel 

moyen le fer a elle trou ué. Les anciennes armes 

.eftoient les mains, les ongles, les dentr, les pierres» 

le débris des Bois , des branches d'arbres, des 

flammes & des feux depuis.qu'ils furent connus. 

Long-temps depuis, la force du 1er & de l'airain 11% 

lut découucrte : mais l'airain fut pluftoft en vfâge 

que le fer, pource que la matière en eft plus (oupie, 

& qu'il s'en trouue en plus grande quantité r car 

.onmanioit la terre-aucc l'airain : les armures pour 

la guerre cftoient de ce metail : il- feraok à femor 

des playes., & on l'employoit pour cnlcucr desUa0 

Troupeaux, & gagner des Champs :• ctr on cedoit 

• facilement ce qui eftoit deniié de force & de de- 

. fenfe a ceux qui cftoient armez. Aproi on vint peu 

ri peu à «lettre le foc en yfijgc pour, en faire dm

Di RIRVM NAT. LIBT V.' ' xijjt 

Et terAran etiam, d£ pertundere 3 pérque fordre. • 

Nec minus drgentofMm hê€,dmroqmpdrébdnt% 

Jgmm ydlidtprimàm violtnris yirifmjÊeris, 

1170 Neqmqudm \ qmnkm ctiebdî yUti^Èmftds, 

Necpoterdtfdriter durum fujfem kmrem* 

Nom fuit in pretio mdp$ £s, dunmqueidtebdt 

Propterinutilimm hém mucmm-nttifum. 

NimcidcetétSydumminfnmmnmfmêpkhûnûrtml 

U7f Sic voluendd atds commuîdt tempord rerum. 

'guod fuit in pretio ,ft nnïïo deniqm honore: 

Porro dlmdfuccedit, O* i contempribus exit; 

Inqm dits magis dppetitur j fîorétque repertum 

. Ldudibur>Crmiroeftmortdbsinterhonore* "• ^t^Sm 

lilo NttncnbiqHùpââoferrindturdrepertd ^ KQ$ ' 

Sit, fdcile efl-lpf perte cognofcere, MemmL 

Jrmd dntiqud mdnut, yngues, dentéfque fmrunt% 

' 'Et ïdpides, & itemfikdmmfrégmind tdmy ^ • 

Et fldmmdt, dtque ignés ypoftfidmfunt cognkd primuml 

ttSç Pojkriùsferri yis eft, &eopUmdiùr. 

JErefoluMtmttmêdbdnttétrêqnebelli . ; 

Mifcebdntfluêus.eryokerdydfidferebdnn ^ 

ï*9° Etpems, dtque dgros dêmebdnt : mmfddle ollu 

Omnîd cidebdntdrmdtis nudd, £r inerrnd. 

IndemimtdùmprocefsitfemUsenfis^ '"'*'.

ïfd : ÎS i H lit y M MA t. 11 ». t. 

Verfdqut im * ôppmbrium fpecies eflfakis dhenœ, 

Ètfetm €mfim[ôlum pwfcindere terne, 

Ëxdtqudmquefunt creperi certdMind belli: _ ii$j 

Et prias k eft drmatumjn equi confcendere coilds^ 

Et modtrdrier hmcfrehis, dextrdfie e vegere, 

J@HfM Uinge €ûrm helh teniarepericU \ 

Etbiitigoprius eft, qmm bis coniungere Hnos, 

Et mam féltifems, innmttm, ddfcendere cutms* 

tnae boues -L mm turrim eorpore tetros 

jinguimdms-beUi docmmnt vohwd Pmni 

Sufferre > & mmm Mdtris turbdre cdterudf* 

Sic dliud ex dtb peperit difcordid triais, 

*}ûd 

fforribile humants qmdgentibus effet in drmis : 9 

ijOç 

^ fnque dies belli terwribus dddidit ategmen. 

'TenûmntetidM tmms in A munere belli i 

MxpmtMe ffses féeuos fmtmhterein hêftis: 

£tydliiôs * Ëdnhipmfemifere leones 

Cumf'4*&*ribus drnêam, fieuipjuc mdgifbris$ ijto 

Jgui mùderdriet JE Us poffent, yinclifqne tenere^ • 

NeqMcqmmiqmmdmpermxUCdcdecdiênm • . 

ûwabdntfdtuinutUdêfcrinAnemrnids, 

7errificds cdpitum qmtientes indique criâdSi 

Mec potefdnt eqùiies fremim pemrritu iqmrum 1 jif 

PêÛord mnhtte, gr ffefiis cûnmrtete in boftisf 

à Âptîc! Macrdb. oMçmmm, In q. oblcâiitiîîi. b Ita ferè* a, 1. manu 

forrtîifijue defcnpti in q v. reppertiim. quod probat Lanib. arceflcadum 

cil autem hue verfitim, inuëntHm* qiiod mox fequiEnri vbi in q J. 

ètiam état armatum. e Ira leg. vel. regere > vt luxatas fir verf. yulg. 

vigere. Pins ait in y. 1. viere:Matull.ciere, reponebar. d almunéra. 

* iBq.I.partuflumal&i /In T.q.doftoribiîs. vcrumq.reâd. g îios i im 

t*q.

. • On. commença clçs.iais, à fc fe mûr du fer pauirfc* 

*ij?i bourcr les C.h^ppps., & paw d§çi«tef fm *Aves,d* 

la guerre% dont |*q eiieoemeas. font £domeu je» le* 

diuers Partis $>* feiulfew çgdeeMac 

Oo inuçatapluftpA de »QHteç fur Yn'CàeiiaJ, *?**'*** 

4elqçQii4u»W w^kb^-» * încitqrde Ji jf^ 

mm i que # fente? les peirik aiee ?n chariot epau3| eft p(i& *i£tea qm Cflkf de dewt-çoui 

îjoo piesdeÇtatims, l'y que de monter fui* .djenefat* 

rioçs. nrqieaj 4ë ftUik*.Df k,lft* Cv thaginai&appâ* 

feAtauxBqcijfede Lucanic- * c f eft à dire auxEfc 

pbanr.afffQivt»qui- potteat des Tours fur ls dos,4r 

«k qpi k tr#ippi3.:eft voc raAJa de Serpent, à fa&. 

hit ém Uz$mm> & àmettreles Ennemis'en rou* • 

-ijof IceulcwrciQiy^fildtl'firoy. âinfi, k trifte Bill 

cc*rd0 engendre contûtneHoinont entre lm hh>mï> 

. mm quelque chqfo cthpniblc à l'égaré ctea aioie* 

& ji %1 jauAe de 'icuM eo- iqii& vn furcroift d© mîfti. 

'fes^tix formats kguefre. • '; 

• - ,,' Cta e^yà aûffi-Ie&TauireattzpmMrlesexploîti 

godlcners- « & on- voulut Sûre {'«(prenne deis San* 

gliera cfuek contre les Ênnemi*. Les. Partfet^fti 

.' f eut. marcher des. Lion^ à lepr ftiaot-garde , (om 

JJIO k GOikkiite de certains Homme» armea , A? de 

Maiftres. fôuçtes qui .poiiaoîeM - les modérer • &le* 

contenir dans Ips liens 2 m^kcefot inutilement 

. • pource que dit» h. chaleur du, coiiibtt, ffe- coo- 

•fe|ndàicnt lis maflàcrt% 4e me«jokiit« k defcrdre 

4fkconfuiion^ pafmy touvt&les troupe» , fàtiant 

scjiigeî de part âff d'autre fcfftoyaWe critiiere'dfc 

ijij'kwrçpl.La Gtualofiene pouwoit ramener le eot*«

Sçî Li V. Livni Dfe LféRici. 

de ces fieres Belles »& la bride n'eftoit pas câpà-* 

Me de les faire tourner du collé des Ennemis. Les 

Lionnes furieufcs s'elknçoient dt tous collez, (autoient 

au vi&ge de ceux qui venoicnt au deuanc 

d'elles, furprenoient ceux-là par derriete,& fe Tentant 

décliaifnées * elles abbatoient ceux-cy par j. i d 

Terre, & les déchiroient auec les angles & les 

dents. Les Taureaux fenuerfoieot les Sangliers* 

lesfouloient aux pieds, & de leurs cotnes, ils enfonçoient 

les colles & le centre des Cheuaut : & 

dvn regard menaçant, ils leur faifoient donner 

du nez enterre , tandis que d'autres Sangliers IJIJ 

tuoient auec leurs defenfes des Hommes de 1 vn $£ 

Ile l'autre patty,quoy que ces dars dont ils eftoiet|t 

percez,rougiflioiét de leur fâog. Ayant mis la coït* 

. tiifion dans la Caualerie & {Infanterie » ils on fat- 

Ibient vn grand degaft : car c'eftoit on vain que les 

Cheuaux fe tournoient de collé pdur éuiter les 

cruelles atteintes de la dent, ou qu'ils s'efleuoient t}p 

©n Pair des quatre pieds, poureeque vous les eut- -, 

fiez veu tomber par la rupture de leurs nerfs , & 

t'abbatre contre terre dVne lourde cheute. Ainfi, 

ceux que Ton croyoit auolr elle allez bien dom* 

• ptezi lamaifon, cAoientdansPaâion embraies 

de rage te de colère par les blelTeures , les cris, k f* ** 

fuite, la terreur, le tumulte : & dVn grand nom- 

. broquel'ony auoitmenci, onn'enpoutioitteti- ' 

rer aucun, pourœ qu'ils s'échappoient tous'cm 

«'écartant ça & là, comme les Bœufs s'échappent t^ 

Ibuuent des Temples, quand les Sacrificateurs qui 

les veulent immoler, ont manqué leur coup e non 

pas uns y auoit bien lait du rauagc £t de &it» h 

choie s'eft pu palier de .la forte. Mais f ay peine 

à croit® que ces Hommes n*euicnt point preueti 

InritMé

Le VI. Lfv-ni BI L*Fek.tcË? -'xgf 

• dans les foumaifes cauées par dedans, tufquesà ce jj y à 

qu'elle éclate ptrjes endroits où la Nue s'entt'ou* dans lia 

tire. A caùfe de cela > il arriuc que cette couleur Nuées " - 

dorée du feu gliflaot* laquelle èft & mobile, s'ciir dcs lfc - 

àoy. role par terre » pource qu'il faut de heceffitéque ^ € f CC * 

les Nuées contiennent beaucoup de (emeneçs de 

ce. Feu : & comme elles font fam atfotne fauoiidi* 

te, auflî d'ordinaire leur couleur eft elle éclatante^ 

& brille comme la lame. 'Elles doluent auflî teçe* 

noir beaucoup de ces femeiices; de k-Jumiefe-dt 

-Soleil * en telle forte quelles en rougiflent & en 

gÎOm -répandent des feux. ' Quand le Vent a donc, ramafr 

fé toutes ces Nuées % Se qu'il les a reffèreées en y.m 

ï .mefihe lieu, alors'elles, expriment & répandent 

Ces femences qui font reluire les couleurs de in 

•flâme* 11 éclaire auflî lors que les Nuéçsfe raréfient: 

ca#au mefine temps quo le vent les pouflè légère*- 

;^x* mont, & qu'il les feparc » il faut que les femencm 

qui font leclair tombent de ne.cemté, & c eft alois 

que le Ciel éclaire fans faire de bruit , & fans don* 

-.netdeJeffîrojf. 

. ' Aureftef"lés coups & les marquas bradées par t>e |â 

• la vapeur » auflî bien que la forte, odeur du fdutfh? Nature 

qui le répand dans, les Airs, déclarent aflèa.de des Fou* 

w o -qiiollenature font les foudres:, (.car ce fbét-là tous drc$ * 

".lignes de Feu , & nullement de Pluyes ou, de 

: Vent. ) Daiiantage, ils embrafent par eux-mtfmts 

vies toiéfa des maifons ou ils exercent leur tyrantlr 

- me dVneflame prompte* La Natute a rendu .le 

,, .feu fubtil par des petits atomes de feu 9 • $c par dçs 

. Corps très agiles.,' i ; q«oy rien ne (çauroit refi lier* 

• De forte que. la foudre pénètre auffï facilement If s 

. clôturés des. mti(btis,comme la vois & la clament 

. H paflè au tratjeo des pierres & du btooie ;

tttt LîE Vt iivâia oV'Lvcifcfcce.' 

va «moment M a £niJl'le r cii4vie&4W. MiétmfÈeh ijd." 

yfi-irfftaiitelle fuitwraim*. 

pïgaâe'dVne wiaurité hnjflttfte,xaat *H ©Il vmy 

•^tsfc*kferee du «oMnepienipkis-dkgilitié finie ipmi. 

ttoirque'lttchatairdii 'SoutiL 

: -Maimefiài^fanB-vwuâfce ««endre >{flsjs fcmg- 

«empJ ! eflfec*dc-Éci8 fmmeRès, '-«s vous '-diaypar 

: qoel moyen >let'TantutâGs ftflt39agenAte&, À: 

-comment îk €&m léimis -parynetf gntidç ûupfr. 

Suofîté ,'que dVntfedicoiçikpeouisiiîC«rttr s #tMii!ir 4^* 

ém^éffŒ^mms'zybmciu'mmkéstlonoof&nlos ' 

-tibevwtis dcs'*I4]agtsé|Mtsii{iiiiticeiezdis 

î)i RéHVM MAI. Lu.-Vf.- 

Mû, Curât item yt yafis miegm y ma repente 

Diffugum-i -fêU mimitum facile mmia mçàm 

atfi 

Conlakat, rdreûefacit & lakramina wfi, 

Âduemens coter ëm9 ytinfinu+tur in ipfums 0* 

Mobilier fêlions dijjfertprimordidyini: 

if c. J^3 

. • 

0 d [°h* ^dpor mtatem nomf$0t yidetur 

£ffçere% yfqmadeh h mïïm$ fermremmfcôl 

Tantomobiùoryis, 0" dêmimmmrèseefl* 

Nuncèdqkop*£to gignanmr,^ impete.tmt® 

Fiant, ytpoÇsmti.Êudifdudemmrns% k - ^ ? l 

140 1Xfbtd>*re cLnios, dUeUerê £ tigna, tmbéffêe$ 

Et monument* yimm g cmmmmlm 3 atqUê ame * 

Exammam-hmmnes, pecudes-pr*fècrn&e pafsm* 

Cetera dégénère -hoc^Ha yifdcetimmniapéfmts 

m * 

Expédiant, 'mqutteinprmdfùspbu-m^r^n • 

±„ Fulminagignierècraf§ês.,défiepmanéêm 9 ^ ' " Fulmini 

. NubibmsfeKfkuêm.nmcekmkaf^rem, demU 

'MeclemerdtnfismiimMurnubêm ymqmmi . f^"^ 

Mamdubiôpmculhm:ferimdmfeftédo£etress - bibus * 

Jjhwd tune per mmm .cmcrefamt.dëm nubts ' S*S 0l 'i 

MO» ^dique ^dteMbrasimm Ajchmmtdmmm' 

Liquiffe, & magnat.cœli tompieîwuemdé* • 

Ffqueadeo îetrd.nimàorMm noÛg m0rt.a ' 

l ' 

Impendent atmformiiim om fkpemè, 

m lis. v.l. reâi£& Marrian. luj. valg. lacera Qmtm MUS> i |tawi*, 

q> tolîeas. vt fup. protolîêcc. q. ptotolkce.lainb.facitpollcns.vuig. 

tandenj. flhv.o. L vt & fup. 41.11 in vuîg. ligna, d Ita v.L ferè*- • 

•fup» al. eKpaOis..exqujjc. roJp* • 

11

ÏSp Dé RERVM NàIC'LIB. VI.' 

. Cum commoliri tempeftas fulmina cœptat. 

Pmtered perfepe niger quoque per mare nimbus È 

2f §• 

Vtpkh è cœlo dcmijjnm s fiumens in ynddê 

Sic cddih»0* fertuttenebrispwcml^ & trahit dtram 

Fubninibus grauidam tempefldtems atque proceltis % 

Ignibus, de venus cumprimû ipfe repktm ; 

In terré quoque Vf horrefcdnt $ de teita requitant, l6o* 

Sic igiturfupera -nojlmm caput effe putandum *ft • 

Yempefldtem aham. neqê enim Cdligine tanta 

Obruerent terras, nifi inœdificdtd fupernè 

JHultdfotent multU exempta nubild foie : 

Mec tdntopoffent h "Venientu opprimere imbfi, • itffj 

Flumina abundart ytfacerent, campbfque natdrê i 

. Si non exfkuétis foret dite nubibmathen 

Hu igituryentts 9atque ignibus omnidplena 

Sunt : ideopdfsim frémitm, ç*r fulgttra fiunh 

Jûjppe etenim fupera docui per muhd Vdpork 

Semina hdbere CAUM nubes \ ©* muhd neceffe efi 

Concipere ex folis fadiis, drdotéque eorum, 

* . Hicybi yentus eas idem qui cogit in vnum 

Forte heum quemuis,

LE VI. LIVRI DB Lv.€RÊcir ïgf 

que la Tempefte commence de préparer les Fou- 

2ff. dres. Dauantage, vne ondée noire comme de la 

pohc,oup!uftoft vnfleuue entier , tombent fouuent 

du Ciel dans la Mer, fe porte parmi vn Ciel 

* qui eft ailleurs fetem, & loin des tenebres,& attire 

la Tempefte groflè d'orages , de Tonnerres, de 

Vents, de Feux & d'éclairs , qui eflroyent mefmes 

Mo. les Hommes for la Terre » & les obligent à fe retirer 

dans les Maifons. Il faut donc croire que la 

Tempefte qui fe forme fur nos telles, eft d'vne 

haute profondeur : car la Terre ne (croit point 

couuertequelauesfois d'vne grande noirceur , s'il 

a'yauoic plufieurs Nuages édifiez les vns fur les 

autres qui nous dérobent les clartez du Soleil : Se - 

%6f. de fî grandes Pluyes ne pourroient venir fur nous 

auec tant de furie, les Riuieres n'en deuiendroient 

point fi enflées , ny les Champs n'en fèroicnt 

point fubmergez, fi l'air n'eftoit point remply en 

hauteur des Nuages amoncelez. 

Tousles lieux font donc remplis de ces Vents 8c 

de ces Feux. D'où vient que de toutes parts, il fe 

" *7- fait des Tonnerres & des éclairs dans l'Air : car les 

.Nuées concaues contiennent - plufieurs fcmences 

de chaleur, commeiel'ay défia dit : & il eft.noceflàtre 

qu'elles en .concourent plufieurs de l'ardeur 

des rayons du SoleiL Que (Lie vent fait af- ^ om ~ 

fembler les Nuages en quelque lieu que ce foit, fî/ 

où il exprime plufieurs femences de chaleur, & fe Toa- 

*7f • mefle auffi loy-mefme auec le Feu | le Tourbillon nerre» 

qui s'y eft infinué s'agitte & roule dans toute l'étendue 

de £f profondeur, & prépare la foudre au . 

milieu des fournaifes ardentes t car ce tourbillpn 

s'y enftame par vn double moyen, Se de fa mobilité 

qui l'échauffé » & de la contagion du feu3 f 

. L i a i

%7& L* VI. Livm DI L.VCILE.CI.' 

J>efà, quand la force du Veots'cfî«:hayffœ.,'©èz8o. 

vu- puiftainf feu adonnédefltis, auflt-toft le foudre. 

eftantcommeacbeorentc'ouure la nuée, & fan 

.ardeur animée s'échappe» parcourt de. fon édal 

t0us les iicjix voi!îns,& eftfoioy dVn fi graawi * , 

brait % qtf'il femble que les auguftes Palais, du ^ 

.Oelfe renuerfent.--Toutes les Créatures fur la 

Terre en font faifies de frayeur » Se Jes murrouces 

Ccfontotiir par tout le Ciel, -pource que toute 

cette grande maffè de Tetnpefte en tremble, % les 

fremiffements font excitez. Enfin ,de ce tremble* 

ment 8c de cet orage* il arriue voe grolïe pluye, en 

telle forte que la région ethereé -auec fon (cm fe- z 9°\ 

cond^ïcmble (ecoouertiren torrents, & rappel - 

1er en tombant auec furie te déluge fur -la Terre, 

Tant eft grand le bruit porté par l'ardeur d>n 

coup furieux, lors que la Nuée- créue ,. &C que le 

'Vent cfl; impétueux. 

Quelquesfoîs le vmt donne extérieurement fur 

le nuageirobuflre » quand le foudre y eft acheué de l 9î* 

fouiner ? &. des le moment qu'il a faitentr'ouufh; 

le nuage f le tortis de feu que nous appelions Je 

foudre s tombe par terre» & va de tous eoitez , oft 

• & violente furie l'emporte» Il aarrioe aoflï par fois 

que le vent pouffé fans eftrejointauec le feu , ncï 00 .' 

Jaifie pas de s'enflamer «fans-vn long efpace, pource 

qu'il prend en chemin faMant certains Corps, 

Jefquels à caofè de leur grandeur nepeuucnt paflèr 

de mefme au trauers de l'Air, & qw'il y ce a d'autres 

petits qu'il tire de l'Air , içfqoçlsenvolant & • • 

fe méfiant aucc les fieas, font h feti y tout ainfî 

qu'vne baie de plomb cm s'échauffe eftaot pouflee jof .' 

rudement, quand en te dépouillant depfufieurs . 

'.corps de &oicfeire , cUe- en conçoit'Je r^rdeurm

D - » R i * v M , N I A - * . " ; L u i • - V V x j j j ^ 

j,g0. 7mie, >4* penedlm- Tis-Vmti, mlgrduwignk 

Itmpêm-mcefsmi mwumwm fufifiilmm 

PerfcindkfÀimnuàmm^fenêrque omfck 

OmniA lumnibm hpmn$- bmpe^ckm mhrl 

JÇvem gt4m. mfefâmrfomtm ; dUjftoÇi- repmtà 

28 J* OpprimemiRtœlimdednmtempkjhfmi. 

Inde tremrtwm gummpnentdX* & fwmimfipe, tmmnmrl 

J^JM de mm*fn Çefmutgtdm imker.,0t nktT* 

190. Omm yti lùfam.in imbrem-ymtr %l& im%èm^m yk wi$4.fm.e igm*. 

500. Ignéfcat tdtmm m $*ti* xtoagiqpe mem* 

' Bum ymt, émimw m mfk cprpm. qpœdaw. 

Grandi* ïfê& mfêmm pdrim pm®r4m pât êum ? 

Atqm 4Â4 m ipjk €(mmdfim dë*e pomt 

Pdmuld, ffm fa&wt igmm commbu mlm-dp] 

joj. Non 4U4 loiû0tkN**4ç•]&&&& (kp* 

Feruidd fit gkns, in cutfu 3 cum mutu rigom 

Corpom dimi$tcm>ig**i* conçoit in éuris. 

s

ffi % Di RïRVM NAT. LIB. V|.' 

Fitquoque, yt ipfius pldgœ yis excitet ignem, «* 

JFrigida càm yenti pepulit yis mi fia fine igni : 

Mimitam quia càm yehementi perculit iétu, JlG? 

Confliéçre ex ipfo pojfunt elementa yaponsi 

Etfimnl ex iBa, qua tum tes excipit iÛum : 

Vt. Upidemferro cum tœdimus, euoUt ignis\ 

Mec quoi frigidd yis fit ferri y hoc fecius îlts 

Semina mncurmnt calidi ful^ôtis ad iétum. p^ 

Sic igitur quoqne tes accendi fulmine débet, 

Opportuna fuit fi forte, #- idonea flxmmif, 

JVec temerè omnino plane vis frifida venu 

JEffe potefryex quotanta >i immijfd fupemè efl\ 

JjlMn prius in curfu fi n&n accenditur igni 5 JIQ. 

At tepefaBa tamen yenidt commixtd calore. 

Démo- Mohilitas antem pt fulminis, &*frrauis i$m § 

h h tare gf ff/fr/ ferm} pergum fie fulmina lapfu ; 

fa aums. jfuyiyus ipfiA ^ ^ omnino pr^$ * incîu fe yir 

Conligiti cr magnum conamen fumit eundi* ' j^jj 

Jnde.ybi non pQtuit nuées cdpere impetis auâum; 

Exprimitur yis , dtque ideo yolat impete mim : 

Vt yalidis qua de tormentis miffa feruntm, 

j4dde quod è pdrnis , ac Uuibtts eft elementis 5 ' 

Mec faale efè tait ndtura obfifiere quidpiam 1 „^ 

Jnter enim fugit* de pénétrât fer rara yiarum, 

Mon igitur multis .ojfenfibus in remorando 

Jiœfitat* banc ob rem-céleri yoUt impete labem* 

ê Içav.J.vBlg. q-lnfitJk

Li VI. Livm-Di LVCHICE. 1 17Ï 

milieu de l'Air. Il peut auflî arrioer que la violence 

des coups «cite le feu quand la force du vent eft 

pouflee auec-fa froideur fans qu'il y ait du feui . 

JIO ppurce qu'au mefmc temps que le vent frappe 

rudement, il peut fortit de lu y des principes dechaleur, 

auflî bien que de la chofe mefmc qui reçoit 

fes coups. Comme lors que mous froifïbns vu 

caillou contre le fer , il en fort du feu, fans que la 

froide qualité du fer empefche que les femeoces de 

jiy. la chaude fplendeur ne fe" prefentent incontinent 

fous les coups. Ainfidoncvne chofe le doit em« 

brafer par le foudre, fi elle eft d'vne matière pro- . * 

pre à receuoir la flâme. Et ce n'eft point tout à fait 

fans caufc, que fi le vent froid qui eft ennoyé d'enhautauectant 

de violence, ne s'allume point en 

J20. tombant par l'ardeur du feu , au moins arriue-t-il 

en bas tempéré du chaud & du froid. 

Or pource que dans les Nuées la force du Foudre 

a efté entièrement ramaflee en clic- mefine, Se DC ^ 

qu'elle en tire pour lacourfe vn auantagemerueil- -memcil* 

leuxjfe mobilité en procède auflî bien que lape- leufe 

3 l f # fanteur de fes coups, & le Tonnerre tombe d'vne P r ® m j 

cheute précipitée* Delà, comme la Nuéen'aptï ^xV 

receuoir de furcroift d'impetuofité, celle-cy s'ex- ncnc. 

prime & s*envole d'vne roideur fi merueilleufe, 

que la vitefle des traits qui font poulïèi par quelforte 

machine de guerre, ne peut eftre mite en 

comparaifon. âdjoulte^ à cela que le foudre eft 

compofé de principes qui font petits & polis, & 

qu'il n'y a rieo qui luy puiflè facilement refifter: 

110. car *' ^*enfijlt 8c pénètre aifémept au ttauers des 

chofes rares- -Une hefite donc point en retardant, 

àcaufedesobftaclesquife prefententdeuantloy. 

Ce qui fait qu'il vole touiiours d'vne grande roi-

**t Li VI Lxv m i Lilch « es 

*kt§c Efpïés».d«m tpcttciuf«s kspâ&oteuflts!cft 

forci»! itfttvcJIfiiiiCÀt d'aJkrcnto' * quand: nus îiî% 

^ iwpulfioe.yci memt adjwflfia » I* mebfttîiQ fe 

fedcwfek:,. & rinputHofiié s'mgineote-j car mfie 

fcri^tfcatic&.ptadiwhtnaracfcfic cfe pcflanptttU'* • 

db- %iï~ firit & couifc». Où wnmnfk par.fes. ectapa c© 

Wttsfo&rà f* acmeoati» nom kaeçafdiei?. Enâs* 

ilfe ceq^c'Cicméeuvofi iwcfede-£ Iqitîl doit pnca^ H®* 

dre vm mktffè qiti -croiflfe e». Hù&burt* à: 911 

attg.mc»çefcsfefcîféitties, fie mtdfr fes ccuipt 

plus ccrtaèia 1 cSijr cÛe Ë»i£qMftittu&ks. atomes-di 

tcuidfclc nufadbleiK 4b tamria pp|> pcnn Kmk« ' • 

TOi»çfet©eff^^ Hf« 

cftifcaailî que te feutèie en defcqidaat; cfwttPaiftw 

4k l'air certain* coips •* kff*#k anînctntAM û 

tiiobifec pat kir inîptilfîiaik U paflfe m ttajitji* 4a 

{ >fufieurs cho&a ôws»lescôoamagfer Pour- 

% ponce* qpt 

et&u&entioti par ks. Pof es dilata» : 5< ii entvife 

plufteurs % quand-lca. coips, êmfomka tombent fit 

cfautrea corps tus eidroita qui font éircikelittfltt Jj«. 

ik». Aiceftt» il dïflo»! Caeikwiettt l'Ainrâv fit pm 

£mn *rdciw retenante, il fond FOc en vu «Haut, 

poitfec qu'A oft composé de cocp$ tres-petita * fié 

, ck principes polis qui a eftant iifijiiiei 4w& sm 

jàttaux » rompent tous k$ »QW4& qui JQigjBftifi 3ff* 

cnfcmbk ». fit detoctett ton* kuri 1km, 

^* e ^ m l'Automne fie w Prijifcetttpa qiwvft kf 

quoylcs fow* CQtninenccnjtèfs'ipaiiQUk^yiç- IgÇfcl fie-la 

Tonner- Terce font pks foutant ébranle* par l'éclat dc^ 

resfc fondre» qu'aux aMtcaa Saifbiii «k l'Année: cat: e* 

Pib. âa Hyi,ff iesFc * 1 « «angle»* » fie caEfték*. Yeafc* 

temfV *^^fe»€ » & k* Nuée* ne font parfaite* dVn cor§^ 

&c ' â condenfc • : mm qwn4 les Sàifens tiaerofu; k 5ga;

Du Ri A ¥-M NAT. it i? -YC 17%. 

Deinde, quodmimino- natura pondéra * d^mfim 

Omnid .nitmtm : cèm fi legs fit sdém yem, 

Mobilités dupUcamtô* impetus îbkgmmfifai . 

Vt vebementims, gp c/fMâS",. fmcum^pe mowmmw 

Obuid dtfcutiot fikgis, iùïmrfêe fetjmtm. - 

Deniqne ,.qmd /#*ig@ "V«ii*- imptte,fînmere débet 

Mobiliutem^ eùomatfut etidm qme crefck emdê, 

Et ydïidds augtt tires x&* mbowat éflum* 

Ndm fdcit-, vt fm fîm HUms femim Oêmfte, 

E renom l^cum'qttdfi in ynum cunUd fenmtmM 

Omnid conifckns m eum- tolmmid eurfum 

Forfan çjr ex ipfo ymiems imhdi dëre s/méém 

Corpora-,. qm pUgis intendant fmbÛitdtem. 

Imêlumifqm ênit perres9 éàtjmmîêgm $mnfk 

Multd 7fQTdmimhm hfndts fim k irémtdi igém: 

Multkqm perfringit 9cim eêrfiws fténinis tpfs 

Corponbus remm imiderm, ma texte $enmiurM • 

Dijfobàt porto fécili ms, mmmfêt repenti 

Conferuefocit, e pawfo féd fééld mmoi 

Corpùribus TMS eft, & ImAm ex ekmtmk ; 

gudt fdciti mfnmntM¥%($* mftnmm repenti 

Diffoluunt nodos omms, & yincld mkmtA 

AuBummfêe mdgis /telles fulgemAm oha 

Coneutitur oeti domus y nai^ffe, totale tettus\ 

Et cèm tempord fe veris fiorenûé pandunt* 

Frigore entm * défunt ignés 9yentifêe €dhm 

jtfo. 1 m 

Î4°< 

Î4Î- 

J5o, 

fîf Cut au- 

•Hmmno 

'&YC£C 

eiagis 

fulmina 

Deficiunt3neque funt tdm denfo corpore nubesï & toni- 

Inter vtrumque igitur cèm oeli tempors confiant:* * 

créa liât. 

s Sic v. hïc&èi vulg. deorfutn. qtsld, yet.deofiim.fîc &tof- 14. 

k lu fcripfî, cèm vsi ferc haberent cronfuiac » nrauiat. vulg. fcié» 

iranfaoUt. vide fup. pag. 127. |. tf.dcftiac.

"«75 ^~ E R»RVM-HAT, LIB". VI. 

Tum ydria cdufpt concurrent fulminis omncs. 

M dm fretus tpfe dnni ptrmifcet frigus, gr aftwnl 

J^hêprum ytmmque opus eft fabricdndd dd fulminé m- 

Vt di/cerdid fit rerum, mdgtmûe tumulm ( bis, &$•> 

Igtâbus cjr sentis furibundus ftuÛuet drf* 

Pnmd Cdloris mim pdf s, CT poftremd rigoris, 

Tempus * id eft yernttmm qudfe pugndre necejfe eft 

Difsimilis inter fe res , turbdreqme mixtes. 

Et cdlor extremis primé cum frigore mixtus J7 0 * 

Yoluimr % duélumni qmd fertur nomme tempm. 

Hîc quoqm confligknt hiemes • aftdtébus dcm. • 

Proptered funt hdtc belh dnni mminitdndd* 

Nec k mirum eft ,ineo fi tempore plurimd fiant 

puhûm, temptftafque cieturturbidd cœl® : -jjp 

jincrpiri qmnidm belh turbdtur ytrimqm 

Hinc fldmmis, iÈnc y émis, hêmortque mixtoi • 

In eos Hoc eft igniferi ndturdm fulminis ipfdm 

qui foui Per/picere, & *i m Vl " fàddt rem qudmque yidere : 

tribount Non Tytrhens retm yoluentem cdrmim fmftrd • jg. 

caiittâm € jM€[i€i4 0€€ifli£ diuumperqumrt mentis i 

ois; & în ^* yoldms ignis peruenentyduttn y mm fe 

Awfpi- Veturit hic pdttem ; quo pdÛê per t&cd ftpta 

w. Infinmrit3& hinc mmimtus yt exmtetit fe :• 

s q. I. adeft mâle. ^ Ita v. I. manu formaqtie deferipti. c Ita tt q. T* 

Ac vulg* matai al. snéios*

LfeVI. LIV&B DIIVCIBCK. xft 

milieu entre le froid & le chaud , toytes les eaufes 

concourent à la fois pour engendrer le Tonnerre 

: pource que le paflage dVne extrême faifon 

de l'année à l'autre, fait vn meilange du froid & du 

chaud également neceflàite pour forger les foujtf 

y. dres, afin que par le difeord des quafitez con* 

traires & par vn grand tumulte , l'air deuienne 

comme furieux, Se Éotcdvne émotion extraordinaire 

par les vents & parles feux. Car lors que. 

nous fêntons les premiers traits de la chaleur, Se 

les derniers de la froidure, c'eft la Je Printemps 

C'eft pourquoy il eft neceffàirc que des chofès diffemblables 

combattententr'elles ,.&-qu'elles fê 

j70. troublent eftantmefkngées. Et quand la dernière 

chaleur fè confond auec le premier froid, nous difons 

que c'eft l'Automne : comme auflï eft-ce la 

faifon que les rigueurs de l'Hyuer commencent à 

" combatre contre les ardeurs de l'Efté. Et c'eft pouc 

cela que nous ladeuons appelleraufli bien que-lë 

Printemps, la faifon des guerres de; l'année. Il ne 

faut donc point s'efmerueiller, fi alors s il fefait « 

tant de Tonnerres, & fi plufieurs Tempeftes font 

J7y. -excitées dans l'Air, puiique départ & d'antre le 

• Giel fe trouble par vn« guerre ambiguë, deçà^par 

' les fiâmes » & de-là, par les Vents meflangez auec - 

l'eau. 

Cela s'appelle rechercher la Nature des Fou- ïg f l p. r 

380. dres fie voir de prés leurs effets merueilleux,& non °* ^ [e 

pas eto feuilletant les vers des vieux Tofcans, s'en- Tonner- 

•quérir inutilement.des fignes qui'peuuenteftre rc. 

' donnez de l'obfcure volonté des Dieux, pour voir 

de quel cofté fera venu le feu volant -par l'air, 8c 

en quel endroit il fera porté : comment il aura pe- 

< netré, Se j ayant exercé fa tymonte s'en fera vole

ifï t i V'î. tivAE Bfc Lyc&ftd*. 

- aJHcutscfifeii* & comment kf'Coups qu'il poulîo |Sf* 

4a Cidpctmont eftre nnifiMes. Qetlï lii.pii;er& 

les «utc es Otessx elbranlcnt les Valais Cdeftes par 

ta ferait cftoyftble* Se quelesfeuiToâont lances 

en tous lieux oà leur --volonté ks dcftine * .pourquoyoefiint-ib 

pas que 'ks Impies «qui ne le font 39®* 

point -défendus cks criâtes deteflâbles f £xhaleat 

lesétmes -du TotMCHe

Bë .Tt.ÉJif M. NAt. Ct*. Vf. I74 

^ârf fiiupkw \ wfèe^dMj pdgemm dm 

TemficQ qudtinm '«fonitu t&fbfK* fe^L3 

3510, Mm fdcium, gif fawmds vt fulgrts* rdmt - 

Peâore petfmè docmnm mmmmm *am ? 

£t potins mt* retj,. 

Vduimrmfëmms immim^mquëfeâmt^ . . ' 

Turbine càl^ fd&to>eomtp&î s^rimif . 

-rf» tumbrâdiMeônpêfctmt; .fmâmêhcermï ? '• -, 

«7» ter&fie fmmêmr^hmfm'pmèmmr 

Obtndi ? c»r Vp/t^dr, .ftrç*t fmmmIrtft&f - - 

B enique mrftm^m^kidùk^p£i^ fmïù 

4#o luppi$er'èn'4mmffémi .fmitéffit pwp?$âk^ •'--• 

^f» fmdmwà&fuïeêgim,-*fpfe.mttèmm 

Dépendit sfrèj?è K-fànat&êètmninevKhes* 

In mdTê^m f^^mimt^dtimef^md^ndm • • - , • -1 

ifoy; Pmtered J$\*k fênekmm fiitnrhns 'i&ttm ; 

Orr , In al. aduerfaSle non 

Mm rcdè. c Jfca ex v. 1. fcripfi. in al. Y. î. & vulg. kileîlc. ^ q. yUu 

mu. d Hanc tx v. 1. veftigiis feripturam pptç vertfî, yylg. „ul]a «,„* 

£ t. fn.fe. hïT. q. DalftrfbMottfcld**. Affcgttâttfe^x^ftutï-rfk

• Ï7f ^ B RIRVM MAT. IIBJ -ft 

Et fimul in multds partis qui crederepofsis $îùï 

Jjfittere ? an hoc aufif nunquam comendere fdÛum, 

Vt fièrent iêtusimo fub tefnpere pluresl 

At fape eft numéro fdBum , fierique mecejje efl, 

Vt pmere in mukis regionibus, & -cddere imbris, • : 

Fulmina..(icyno-fierifub tempère muèa* 4tfi 

Poftremo car fan£ia dmm debtbra^fuafqOe 

iDifcatit infeflo pmçlaras fulmim fedes î " 

Etbene faftadeum frangit fîmuldcraîfuifque 

1) émit imaginibus y io lento yolntrehonoremï • 

Akdqmecur plertmquepetitlocal phrimaque * plus' 4*

ito 

if- 

£*&• 

DE LA NÀTVRE 

DES CHOSES. " 

LIVRÉ SIXIESM'E 

Hà 

| L eft vray qu'Athènes qui porte Vn ÎLo " ao - : 

nom célèbre, fut autresfois la rfremie» g L s d ' A ~ 

re qui donna lès bleds aux Hommes &

x€ô Ls VI. LIVRE DE Lvcitic!. 1 

rompt par fou infedion tout ce que. Ton pour-20? 

xoit mettre dedans. Il purgea donc les cœurs par 

fes véritables difcpwrs, & donna* des bornes au 

défît infatiabfe, &. à la craint.e de périr, expliqo? 

en quoy coofîftc le fouuerain bien où nous e£-if.' 

layons tous de paruenir : il en montra le chemin 

par des (entiers courts & atfez. Il expliqua auffi 

quelle forte de miferes, il y auoit parîny les Hommes 

qui dépendent de la Nature , aufquelles ilsjoJ 

cftoient diuerfemetit fuiets,(bit que la Nature les y 

engageaft,ou que ce fuit par hasard ou parle cours 

neceflàire des chofès: & môtra enfemble par quelle^ 

voyes il falloit aller au deuant dé' tous ces* 

maux. Il fit voir d'ailleurs que le plus fouuentle 

genre humain fe tourmente inutilement l'efpric 

par vne infinité de foucis. Car tout ainlî queles 

Enfans font effrayez, & qu'ils ont peur de toutes JÇ.' 

cho(e.s dans l*obfcurité c de mefme, nous craignons 

quelquesfois pendant la lumière, des chofes 

qui font moins à craindre, que celles qui font peur 

aux Enfans, & qu'ils fe figurent deuoir arriucr. 

Il eft donc neceïîàire de chaffer de FEfprit cette 

terreur Se toutes ces ténèbres : à quoy il ne faut 

employer ny les rayons du Soleil,'ny les traits 

btillansdulour, mais bien l'image de la Nature 40. 

auec la raifon 5 Apres quoy ie m'en vais pourfui- 

«te pour tafeher d'acheùer 1'Ouuiage que i'ay entrepris. 

. 

Orpôurcequei'aycnlcigné queles Cteuxfonc 

corruptibles, que le Monde a eu commencement, 

• & qu'il eft neceflàire que toutes les chofes qui s'y 

font & qui s'y feront déformais , foient fujettes 

à h corruption ; écoutez ce qu'il nous relie a dire 45.' 

fur ce fujet , puifque Tefperàace de vaincre. nous '

D B R E R t te N A t. L i fe. VI. ïffd 

i04 Vt nulld poffet muons explerier ymqtidm : 

PdrtimqHodtetrb-qHdficonfyurcdrefdporc 

Omnid eernebdt, qUdtcUmque * rtcèperdt infw* ' 

Feridkisigitur purgduitfeÛord diitis ; 

Etpnemfldtuitcuppedinis 9 dtque timoris : 

£- Êxpofmtq. bonum fûmmum, quo lendimus 'cnméf > 

Jjhùd foret; dtque yiam monflfdm h trdmite ptonoi 

J*hid poffimns âd id reSto contendere curfu\ 

JjïuidTre ffuli foret in rébus mortalibm pdfsim^ ' 

£ 

J%Hpdfiueret ndturai, vartique toUret} 

MQm Seu-cdfu, feuvi quod fit ndturdpdTdffet: 

Et quibus e partis occurri cuidUt de'cereh 

Etgenus humdnumfrkftrd pletUmque pfobdUÏÉ 

Foluere cut&rùm trifiis in peétore flu&ur. 

Ndm yekti pueri trepiddnt > dtque 'omnid cdtcis 

jr In tenebris mttuunfi fie nos in luce 'timemm- 

Interdum^ nihilo qn±funtmetmnAd Mégis, qu^m 

£jhte pueri in tenebris pdàitant ^finguntqne futwa? 

Hune igitur ierrofem dnïfni, tènebrkfque neceffe efl 

Non rsdij folis » net lu'cidd teld diei 

*0ê Difci4tidnt,fedmtUrdtfpecies3rdti'êqMe: \ 

ûo MMîs inceptum pergdmpertexere diBis» • 

Et qmnidm docui mundi niortdltd lémpïs - 

' £ffe9

tift DE KER?M NAT. LU, Vf.' 

* FentorumTjçhortdntur if es \ atque obuid rurfum 

Jtûœ 

k fuemntf[uniphmtoconuerfdfduore. 

Ceterd qu^fierim terris, caloque'tuentur 

Mortdles, pduidu càm pendent menîibus fepe* 

Effiàunt animos bumiùs fomidine diuâm; 

Depreffofque fremunt dd terrdm^propiered qubd 

Igmtdnnd cduffdmm confetre de&rum 

Cogitddimperium w, & concederettgnunt» 

' jo. 

JjhtprMm operam cdttffa nuUa rdtipne yidere 

Poffunt, de fieri diurne nttmine rentur* ' 

f ç, 

Mdjn, bene qui' didicere deosfccurum dgete autm § 

Si tdmen intered mitdniur, qud mtiont 

Jjhféequtgeripojiint, pmfertim rébus, in ïïïis, 

Jgtuefuprd cdput&thereis cernttnrurin orisi 

Murfus in dntiquds referuntur tdligi§M$% 

Et dominos acrit ddfcifamt § omnid poffè 

Jgupsmifericredunti igndri3 qUidquedteffè, 

JShtid nequeét -, finita fmieftm denique miqut 

6ol 

^njj,mm fit rdtione, € ytqUe dite terminus heré&ti é'f»' 

J^Jfô mdgis errantes d c€€d ratibne ferunhtr* 

\£$u* niprefpms exanimo, bngêque mtnittïs l 

Dêis indigHd 

' 

e putdndo, dUemiquepécis êorum § 

f Delibdtddeâmperte tibi nkmnid fdnÛd 

Sape dderunt. non qm Ytohnfummd dtûm yis 

Tofsit, y$ ex itd pstnmpetire imbibdtdtris: 

j ^ r 

Sed quid tute tibi pldcids a$m pace qkkt&s 

Conftimes pmgmos immm yoluere flu£tus\ 

' 

s Ifao.fevdl. v. Manille &vulg. voeorum. lamb. vincendi. inq.l. 

(xfiftftt. vènterum»eoiiîm qux confequetiiî. b in q. fketiîit f. fberene. 

9 fop.f.n. Jltaq.î. al.pleriq. tora La.vb. tffgienc e vilJg. putare. 

jf Itao.LLainb.dciibraca.maié.q. 1. dclibenKa* malè. delibataj de^ 

filouta» Ylolasa. YX près. Ytri*.

LE VI LIVRE DE LVCRSC*?! ïtf! 

a vne fois engages à monter fur le Char pouçcourir 

vrte noble coprfe, & quedé,a tout ce-qui-s'yr 

pouuoit rencontrer de plus rude, fe trouue aplani' 

Pour le relie des chofes que les Hommes voyét 

5°» qui fe font fur la Terre Se au Ciel, elles étonnent 

fcuuent leurs Efprits, Se les abballïent merueilleufement 

par la crainte qu'ils ont des Dieux,' 

ïarce que l'ignorance des caufes les contraint de 

Î 

es rapporter toutes à'leur Empire , ÔC dcleuç 

jy. oâxoyer l'authorité (buueraine. Ce qu'ils nefçaiw 

. roient connoiftre du collé du principe , ils ellimenc 

qu'il procède dVo pouuotr diuin. Car-ceux' 

mefmes qui ont bien appris que les Dieux mènent 

" vne vie tranquille» fi toutefois ils admirent cornée 

«ment toutes chofes fe penuent faire, principalement 

celles qui font au deflus de nos teftes, ils re* 

tournent deretfiefà leurs anciennes fu perditions^ 

ic ont recours à des.Maiftnss fiers qu'ils eftiment 

pouuoir toutes choses § pour ne (çauoir pascom* • 

prendre cequi peut eftre pmduit, Se ce qui ne le 

tf j. peut pas eftrc, Se par quelle raifibn la puiflEance eft 

limitée en chaque chofe, & comme elle a des bornes 

arreftées quelle ne ^çauroit outrepafler.- D'où 

vient quel'aucogle raifoo qtri les emporte-,.Ies fait 

errer de plus en plus. Qê fi voui ne mettes bien 

loin de voftre penlce les opinions indignes delà 

majefté des Dieux, $c contraires à k tranquillité, 

leur puiflinec vénérable fera fotpent déshonoré? 

70* par voftre-raifonEemét,ttofiqu€ m {buuerainopetr 

lefèïon des Dieux puïflfe cfkc violée » de forte queleur 

colère s'allume pour ck îker quelque veniçeance 

j mais poucce que vous feras perfoadé en 

wons mefines que ceux qui ioni&nt des douceurs 

Je la paix*,' roulent dans leur cœur les EotsdVnc 

Kfciîj • '

i'gt LE VI. L IVRE si LVCRECIÏ' 

grande animofîté , -pource, dis-je, que d'vhefpric- 

- - tranquiIle>vous n'irez plus vîfiter leurs Temples,&que 

vous ne pourrez plus receuoir dVne arae paifi-; 7'Y 

ble les images d'vne beauté dîuinejefquellesfcportent 

dVn-Corps fccré,dans fentendemét bu main «. 

Delà, il eft aisé de iuger, à quelle forte dévie Ton. 

s'engage : & afin qu'vne iblide raifon la puiflè 

éloigner de nous, il eft bien vray que pour ex fujet? 

nous auonsdéja dit beaucoup de chofes :• mais g0* 

û êft-ce pourtant qu'il en refte-encore plufieurs 

à décrire, qu'il faut orner de vers polis, & faire ' 

vu iu-fte raifonnement tiré du Ciel & des hautes 

Régions de l'Air, Xes Tem pelles & les Tonner^ 

xes éclatons feront le fujet de noftrc difeours; nous 

parlerons de leurs effets & des caufes qui lespro- • 

duifent. Iê tremblez point comme vn infcnfé, gc. 

ayant diuifé le Ciel à la façon des Augures en-plu-, 

fleurs parties , pour voir de quel cofté viendra le 

feu qui vole en fair , ou en quel endroit il fc portera 

3 comment il pénètre en des lieux fermez, Se 

'4Q quelle forte il y exerce fa tyrannie : mais com- , 

meo'nnc peut voir lescaufes de leurs effets, on j>ow 

cftime qu'ils procèdent dvn pouuoir diuin.O Mu* 

fe feauante, Çalliop© lé repos des Hommes,&.les 

délices des Dieux, enfeignez-moy.la route que ie 

doy tenir pour arriuer à la fin de ma courfe : & faites 

que fous voftre conduite, ie puiflo atteindre au 

•butde la gloire, où iereceurayUcouronncauec 

des louanges immortelles, 

©n L'Azur des Cieux eft ébranlé parle Tonnerre, jç. 

Tnîi- pource que les nuages fc choquent dans la féconde 

ncirç. région de l'Air où ils font agitez par la furie des 

•Vêts catraircs, La preuue,c s eft qu'il nefe fait point 

dé bruit du collé que le Ciel cft fcraitr: mais aA

DB RERVM NA£ LIB7 VE 

Nec delubra deum pUeido cum peâore adibis, • 

7f. iVec, aelàquetenendd: 

' «nentum 

libri. 

f S MM tempeftdtes^ fulmina clara canenda, 

Jjhùdfaciant, gr ?#* ^ cauffa cumqueferanturi 

8j. Ne trépides cali diuifis partibus amens, 

Vnde volans igfds petuenerit» aut in vframfe 

Vtrterit binepartem ; quopdÛo per Ivcafepta 

Infînuarit, gr bine dominatus vt exmleritfe* 

J^Hùrum opérant caujjds nulla ratione yidere- 

90. P°ffunt> aeferi diuim numine-rentur. \ 

Tu mibifupremdt pr&fcripta b adeandida calcis- 

Currenti fpdtium pramonftra calhdamufi*, 

CdlBope, rtquies hominum % dàmmqne yoluptd$i 

Te duce yt infigm capiam cum huidt cotonam. 

9- Principiotonitm qttAtiwitur cdtmla cali • 

Propterea* quia € conairmntfublimeyokntes. . 

*s£tkeredt nubes contra puguntibus ventis* 

Nec fit enimfonims caU départe ferena: 

De t@nitru. 

V.eruty, ybkumqm pagis denfofuntagmimmbesl 

s ltav.l. î. ytiîg. ratio oeU fpede%ie rt alibi' Geoe fario nafune fpc- 

ciefque cieiqm b Es de, fecUcfeu aci.pro caicls q. L caJIis. malc. Prcfcripu 

caîcis pro fine curriculi. eareef es piûos dicit Enniîis: cakem andidum 

Varro.No«iiis, Cak.& Clci-dc diuinat* * In Appulcio, ccnairrane,

«a pi &-ERVM NAI. in. vi. 10 « 

3fiw» W4^w Âinc magna fremitm-fit murmureftpe. 

Fr.tterea mque tam condenfo corpore nubes 

Effe queunt3qtùm,funt lapides s aç tigna$ neq. autem 

Tam tenues, qudmfmt mbulétfamique yoUntëst 

Nam aut coder* * abrupto achètent pondère preffi, 

Vt lapides i dut, vtfumns^confidtemquirmtj, . ' îOf. 

Mec cohibrre muesgelidds, & gfdndims mires m 

• Bant etiam (ènimmpdtulifupersquord mundi \ 

Cdrbafus vt tptonddm magnus intenta thmtris 

Ddtcrepktm h malps inter iaâata trabtfque: 

Interdmn perfcijfd furit petuLntibus € 'euris3 . y^ 

Etfrdfflis fonitus chartarum ccmmeditatur. 

Id quoque enimgenur in tomitru cognofccre. pofsis, 

Aurvbi fufpenfamycftem, chdrtkfqutôhntis 

Vçrberibus verni verfani, pldnguntque pet auras. • 

Fit quoquetnim interdum^ vt non tam concurme tuées iff. 

Frontibus dduerfispofsint, qstarn df Utere irt 

Diuerfarnotu rademes corporis e taênm: - 

Aridus^ndedtmstergetfomsiëë.diûqm. • . • - • 

Bucnur3 exierit donec reghmbus anhl f • 

Hoc etiampdEkotomtruconcuffayidentur- ' "" ,. 

. Omniapepegram trtmere, gr dmolfa repente "• - 

Mdxtmddffsihifecapdcism^mdmundii • •'-' ' 

M ï^&m.v.iioftds.viîfg.namcâciereaiîtbnitç.perpeam. b fta q.t." 

seâura duâiis. vide quxfo fup. sg.xg.hac in re fepifll variaium eft. 

^ ' e ? ^ 1 ' ? ^ ^ " - ^ " * - vuIg.flcinJilKfert. waams

LE VI. livii DELVCABCE. aij 

ïoo. les Nues font amaflces eopltisgrande foule, là 

d'otdûiaire le fremiflement j fe Eut entendre auec 

v-n murmure plus violent. D'ailleurs, les'Nues né 

jcuuent eftre -compofécsd'vn Corps fi épais' que» 

f 

ebois& les pierres 2 auffi ne font-elles pointa 

délices que les btouiUars ou les fumées qui s*éusi- 

J0- porent : car fi cela eftoit, ou il faudroit qu'elles' 

tombaient comme lespierres eftant prelïécspar 

leur propre poids, ou h elles eftàient comme If 

fumée,ctles ne feroient pas cap^bles-die fe fimltènif 

en l'air comme elles font »/&'ne pûrtoièntpas-; 

renfermer la Neige & la Greffe. - il fe peut faire 

auflî qu'elles reforment dans les plaines de l'Ait,. 

comme les toiles''faiit piiir vn certain fremifle-* 

ment- for les théâtres , où elles font tendues entre' 

lîo. les Tringles & les -Chevron fr.-

1^4 ^ E VI.-LIVRE DI LVCRECE/ 

Ce çatoaflànt en foy-mefme,s'cnueloppe dans les 

Nuces, ôc quand il fe renferme auecvn tourbillon tt£ 

véhément, par lequel agitant, la Nuée-de toutes 

patts,il la contraint de lu-y pretter vn efpace erçux 

air milieu de fon: corps épaiffi tout autour: Se 

après que fa violence, l'a ému, &qued'vne impe-i 

çuofîtç opiniaûre, il a ébranlé cette enceinte, elle 

créueen faifant vn bruit épouuantablc, fans que 

tôutesfois pn-VeQ:.doiue émetueiller j puifque IJA. 

qpus voyons 'mefmes bien Ibuuent^cpmmç vne 

petite veffie pleine de vent » fait vn grand bruit 

quand:oii la créue en lapreflaot rudement. 

p -, Il y a auffivne, raifon. pourquoy les. Vents teforent 

quand ils pouffent les Nuages :• car nous 

voyons fouuent que -des Nuages raboteux & en 

forme de rameau ç,* fpnt partez de toutes parts en . - 

diuetfes manières , & qu'ils font de mefme quç^ 

quapd les Vents de Bife venant à fouffier dans vne 

forcit épaiflç , les* feuilles des arbfe&fremi(fcntv&icqrs 

branches mènent vn grand.-bruit en fecho-jj.;* 

qu^nt. Il arriueaufiiquelquesfoisque la viplënfô. 

dtj. Vent diuife la Nuée en la feparant dVoe grande 

roideur par le milieu» Car la chofe. montre .^flè* 

d'elle-mefine, ce que le fouflfle a de pouuoirjçfi ci 

lieu là : puifque fur la Terre ou il eft beauçpjjft '" 

moins véhément * il arrache le? plants d'arbre*eih 

tiers v & les renuerfe iufqu'aux plus.profondesjaîô* 

çinesL H y a auflî des flots parmy tes Nuées ht kù\ 

qujçh murmurent en fe brifant les. vn& coatre-Jc| 

autjces y comme U fe-voit d*ordipaire aux Ruuçre* ' 

prpfondes, & en ja grande Mer, ;quand cllp; fe 

îiauflè par le flus._ Au relie, il ardue; auffi-que; " ' 

me l'ardente force-de la foudrc: -tombe-.dyne; 

Nuée, dans vue autre f ficeEe-cy cflut rcBipUc^f*

DE RmvM NAT. LIB." VI. £64 

Cum fubito Valida yenti conleâa pmeelh 

iiç. Nnbibus intorfitfefe, conclufaque ibidem 

Turbine yerfanû mdgis de mégis ynSque mhem 

Cegit9 ytifiatfpijfa caua corpore circum. 

Pofl ybi commouit yis eim% gr impetus acer9 

Tum perterricrepofonitu ddt miffa frdgorem: 

I50. Nec mimm ; cum plend mim* yeficuu fdrua 

S*pe itdddtpariter fomtwn-difplofâ repente* 

Eft etiam ratio càm yenti nuhih perfiamt > 

Vt fonitusfaciant* etenim ramofa yidemus 

Nubile fape médis mulîis, atque afpera, ferriî 

1 j y. Scilicet yt crebramfiluam cùmflamina cauri 

Perflant, dantfonitvm d frmdes3, mimiquefmgoreml- 

Fit quoque3 yt interdum yaUdi yis incita yenti 

Perfcmddtnubemperfringins impete reâo- : 

Nom quid pofsit ibifUtusy mdnifefia dêcst ns: 

Hic, ybi lenior eft, in terra cum tamen nlm 

140. -Arbufid emluens radicibus haurit ab mis. . * 

Sunt eiiam fluBus per nubiU, qui qudfi murmur 

Dantinfringendo gratéter \ quod item fit in allés m\ 

Flumimibus, magnifie mari, càm frangitur mftu. *•. ^ 

Fit.qmqut, è vtiè nubemmibemyêsimiditardens 

t4j. Fulminis, hoc multo fi forte hwnorerecepfa- • 

Ignem, conùnm magno çhmott trucider 

4 Içavl. 6 Ira v.l.yulg. Ybi ' •'•'

*tff " DIRIIVMNAI. LIB.VI. 

Vt cdUdis candens fertum èfomacibuf olim 

Stridit, ybi tngflidum proféré demerfmus imbremi 

Aridiorporrofi nubes dccipit ignenr, 

Vrituringentifonitufucctnfd repente: 

Ldurkomm ytfîpermontis fldmma ydêtur» 

Turbine y'entorum comburens impete magno* 

15c* 

Mec res W& magf, quim Pbmbi Deiptkd kurm 

TerribihfohkujUmm* crepitdnte crtmdtur. 

Deniquefepegtti multus frdgor, dtque ruind 

GmnMnh, in mdgnis fmitnnt dat nubibus dhk 

Ventus emm-cmt cçnfercit 3frdngunmrindrtum 

1 jç. 

Concreii montes nimborum 

Dcflil- 

% (ygrdndme mixîL 

gq/c" 1 " * % Futgit item a mbes ignjs câm-Jimind mulîd 

Éxcuf[trefî40€matrfu9cemkpidemfi . itfoj 

Percutidt tapis', dmferrmn ; ndm mm quoque lumen 

Exility fir etdrds fcimittds difupdt ignis. 

Sedtonitrwnfieytipbftduribus dccipiamus, 

Fulgere quàm ctrndntomît ; 9MÂ*/mêr 44!

Xi ATI.LiviUB-fc*. Lv.cvtcy; %6f 

de beaucoup d'humidité reçoit le-feq dç h foudre^ 

aufli?toft elle s'effocce, de l'étoufer en bruy?i»fi 

comme vn fétchaud tirede la fcutnaife -ardente* 

quand il eftiettédans l'eau» Q»e fi Vne-Nuéefet* 

*ï°' che reçoit le feu^ elle s s em|)rafe-auffi-toft,& bf ufld 

en faifant vn bruit pareil à celuy de la flâme agitée 

par vn tourbillon de vent qui courtier y ne Mon-% 

tagnecouucrte de lauriers : car il n'y a rien qui 

éclate dans le feu auec vn bruit plus terrible.* que 

le Laurier de Delphe confacré en fhonfieur.d f A4 

»5J. pollon. Enfin, bien -fouuentvn grand fracas de 

Gelée ou de Grefle > murmure d'vne étrange forte 

dans les Nuages épais. Car le vent les ayant ama£* 

fez eofemble , les ondées de pluy.es éleuées en 

Montagnes fe créuent auec forage méfié de 

grefle. • . • • - . 

. 11 éclaire lors que les Nues en fe rencontrant Delà 

tOo, excitent plufîeurs femenCes de Feu ,comm€¥H^^ 

caillou quaiid il frappe vn autre caillou-, ou qu'il 

èft heurté parle Fer :. car il en fort.au/fi--de la -lu* 

. miere, & les étincelles du Feu rejaillirent de ton* 

tes parts. Mais le bruit du Tonnerre ne vient à nos 

oreilles qu'après que nous en auons -.veu l'éclair* 

itfç. f> arc e que les objets de fouie agiffent toufiours ' 

auec beaucoup plus de lenteur que ceux de la-veuë; 

Ce qu'il vous fera facile de reconnôiftreeDcoreit 

vous voyez quelqu'vn de loin qui coupe vn arbre 

auec la coignée: car vous apperceurez bien plu* 

ftoft le coup que le bruit n'en viendrai vos oreil* 

170. les. Ainfi nous voyons l'éclair auaftt que d'oiiir le 

Tonnerre', quoy qu'ils partent tous deux d'vn# 

Biefme çaufe,

lèi L-t VI. tiykt &* Ltcitic i; 

pelle éclate' d'vne iropetuofïté tremblante quand 

le'Vont s'empare de ,1a Nuée, & qu'il la rendcoh- 17c* 

Câue -, en failànt épsiflir fes4>otds, comme ie l'ay 

montré cy-defliis. Il ' fembrafe par la vitefle de 

(on mouuement, comme fous voyez qu'il n'y à 

rien qui ne s échauffe parvne prompte agitation, 

&mefmes vne-balle de plomb fe fond en roulant 

dansvne'lônguecourfe, quand elle eft pouffëe viuement. 

Apres donc que ce Vent a brifé le Nuage 

fombre, il diflîpc les femences de feu exprimées xSo. 

par fa violence}d'où naiffent les éclairs qui ébloiïiCfent 

la veuë. Le fon vient en fuite, qui eft plus tardif 

à frapper nos oreilles, que la clarté n eft pafelïeufe 

à fe découurir à nos yeux. Cclafe fait dans fgf# 

les Nuages épais amoncelez les vus fur les autres 

par vnc étrange impetuofité. Aurefte, ne foyez 

peint abufë, dece qu'ils nous femblent plus larges 

en les voyant d'en bas , que nous ne lesiu- 

{;eonséleuez* &• épais. Conliderez vn peu quand 

es Vents portent parmy TAir, des Nuées qui re£ 

(èmblétàdes Montagnesrou quand vous les verrez *9°» 

amoncelées les vnes fur les autres, & les plus hautes 

preflant les plus baffes, lors que les Vents font 

aflbupis, vous pourrez bien remarquer leurs greffes 

mafles, & difeerner leurs profondes câûetnes 

comme fous des Rochers pendans, d'oè les Vents 

y eftant enfermez, quand la Tempefte fe Icue menacent 

dvn murmure furieux, & femblent élire t^t. 

indignez do fe voir en prifon, comme des Beftes 

farouches qui font dans leurs cachots. Us pouifent 

dans les Nuages leur fremiïïèment çà& là, cherchent 

quelque ifluë en fe tournant de tous collez* XOQU 

attirent tes femences de feu des parties agitées, en 

amaffentplufîcuaen&mble, &. roulent la flâme

- DE RE-AVMNAT. LI-B. V1 attf 

Pêntus ybi inttdfit nubem, c*r yerfdtus ibidem • * '" 

ï7f. FecitytdntècdUdmdocuifpiJfefcerenubem: 

. Mobiliuttfud feruifcit, yt omnid mùtu 

Percdlefd&dyides dtdefcere : pbtûtbeayero "•'"'• - 

G Uns etiam longé tutfu "yoluenda liquefcit. • 

Ë rgo feruidm hic nnbemcumperfcidit dtrdm; "^ • - 

180. DiJJkpdt dtdoris'ejudft'-per•yim exprejfa repenti ' ' ' : 

Semindy qtaz facinnt niÛdntidfulgurdfiamma: • • 

Indefûnusfîqtiiïur squitdrdiusàdhdtduris, , -.."" • 

J^mPn qwt perueniunt * êculos dd lumind noftrôf* • : * 

Scilicet hoc denfisfit mbibus > & fimnl dite 

.jgr. Exfhrultis'dlii* alias fuperimpetemiroi 

Mec tibi fit frdudi, qmd nos k infernè:yidefftu$3 • 

Jguàmfint Uu mdgis, quàmfurfum exflruBd quid ' ' " 

ContempUtor enim cum montibm ddfimnUtd ( exflent» ' 

NubïUpQttdbuntyenntmnfnerfd perdttrdst • - • 

îô, AutybipernugnosmontiscumuUtayidebis 

Infuper effe àltis alid, dtqm € vrgere fuperna 

InfldHone locdtafepultisvndiqueycntis: • • ' 

Tum poteris mdgnds moles cogmfcere eorum; 

Speluncdfqm yeht faxis penâentibus-ftru£lds 

t^f, Cernere;qudsyenîicàmtempeftdtecoôrtd 

Complétant, magno ïndigndntur murmure cldufi» 

Nubibus, in cdueifaue ferdtum more minanttir. ' ' - ; 

Nunc hinc, nunc ilUncfrtmitus per nubih mimmtï • • '• 

Jjymrentefque yidm circttmuerfanturi & ignis 

2JOO. Semindconmluuntènubibm m 3dtqmitd€ogunt 

Multd, rotantque cduis fkmmam formcéus intusr • •• 

s In al. oeuîorum ai lumixurnoftn. nuld» vti puto. è "In g. U iiiferna. 

c I» v. 1. , • * . . • .

Notiiirasfé* 

misa 

fgnita 

tacffft 

SefiiU 

ttiiais 

satura, 

elofqtie 

fobrilL 

tate. 

iif ' fil RE'RVU MAT. LIE. VL 

Donec dtuolfdfulferuntnubecoru/cï. 

Mac etiamfit y H de edttjfd mobilis ille 

Deuolci in îerrdm UqUidi colùr dêreus fgnif \ 

Semindfiûdmbes ipfas permuhd neeejfèeft 

ïgnis hdbere. etenim cmmfunt hùmorèfine yllo-^ 

Fkmmeus eftpkrumquêeolos-% &* fplendidùs-'ollis. 

jHhgp'pe etenim foUs de laminemulu neceffe eft 

Condpere^ytfà&ito mbeant* ignéfque profundanh 

Hdfce tgiturcàm yent**agens càhtrufitin ynum, 

Comprefsitque hcum cogens y expreffdpmfundunt 

$emina9qua faciuntflammé fulgirecûlores. 

Fmlgit itefH | càm rarefcmtqmque nubild cètit, • 

Mdm càm y émus eas leuiterdidtcit euntis^ 

Difjvhdtque j cddant ingratis illd necejfe eft 

Stnûnd,quéfacinhtfmgûrem^ tumfînetetrà 

Yerrore » grfonita, fulgit, nulloqm tumultu. 

JSïmd fupereftt qudh natura prédits confient 

Fubnind, déclarant i&us, %r initjta yaporè 

Signa 3 notdiquegrdkis * hâtantes fulfuris auras: 

ïgnis enim fum fuec, non yentifîgnd, neque imbrisî 

Pmterea perfe aCcehdunt quoque teêta domommi 

Et céleri ftamma domimntur in œdibus ipfis. 

Hunctibifubîilèm cumprimis ignibus ignem 

Conftituit nature mimtis, Môbilibnfqm 

Corporibus, cui nihil ûmmno obfîfkrepofsitk 

Tranftt enim yaUdèfulmen perfeptd domorum y 

è Clamot vti, de y&ces : ïranfti petfaxa, peréra: 

Et UquidumpunÛefacit as in € tempore9& aurtm. 

* q JL halatcii * Y f refertar ad auras* ê In ai. Ckmor ¥ ti vocts. fu f • 

16,17 . t Ita i|X alij temporisûn q v. païuo facit. 

dans 

lof. 

tid. 

ii*. 

iid. 

lij.

Î)ê A s a rit NIT. Life f, ifr 

ïnrit&td-lèaitciebantcorpor* fdim 

Pudique, £7- àduorÇum ymitmbm ûTA à pdttbàntt 

. Et ncc-opinantisatergo diripiebant: 

fcj io ' Déplexaque dahantin termm îlnere k yitios 

MùrfibMSjidfkt ydlidis, dtqmynguibus yndsi • ' 

îdâdbdntfiefuestdnn.fidîbû^fqmterSdmi 

Et UterA, ac yentres hduribdBtfubter equomm • 

r -'i^Qrmbm9-dàmTrâmqMemindnn mente mebdnp: ' ' 

tjâf jttydUSsfècioîcœdtbâMtdenïéMidpriï *' ' 

, € TêkmfrdÛdfm t'intentesfûiMê peut: r ' 

Infefrdè'idfuQmgmntesfdngBmetiléi • ;. 

Pêrmixmfqueddbdût equïnm^ peémmjue tmmtsl 

";• MdmtrdBfàerfdfereî£xibMntdsmkdddâtês ' ' '•. 

tjjo Tummtd'jdûtpeâibmyéntBSifêÛa.pêêebdm: -• 

Nequiqudfà \ quôrnsm db mmu fuccift yidereî . , 

Côncidere, âtquegrdui tertdMzènftemtré càfnh 

4 Sic epiàs dntèdomi dom$t®§ fdtis cjppmdbanti 

•>" ^ÈêrMifcêféccfnebmtinrsb'têsd^nm, 

tyjç Vohetêm^chmisre.fu^mfûrê, tumulm. ' 

Nec potefAntyUam pdttent reductre mrmm ' • \ 

BiffuêbàttMmMdémi^n'm^mniférAnmt . 

Vt riunc jfcèpe b

îjï- D.è Rik?M 19 A Ti. Lit. VI 

Et mégis idpofsisfdÛum contenderein omni3 

Jn ydriis'mmdw, ydria ratione credtis, 

f 

J^m certo9 dtque yno terrarum quolibet otbi \ 'Â 

Sedfacerê id non tam vimendi ff?e yùhterunt, 

.Jjfudm ddte quodgemerent hofles, ipftque perire, 

Ghà numéro diffiaebaHt, armtfque yacdbdnt* 

Textilis Mexilisdntèfmtyefk,qudm textile tegmen : 

*cftis Tçxtilep^èfermm f ft j quidfetrotek «pdrdtm tjjo 

poft fer- tfec rdtione 

dliépùjfum tam heuid^gm 

ismrc, h jnfi^^^r^fç^qiiefanantes. 

|cita. JJ tfacgre ante yiros kmm ndturd coègit, 

J^mmmuliebregeBm: mm longe pneflatinarteï 

Etfolkftius eft muhogenus omne virile: i}5J 

Agricole donec y it'my ertert feueri,, 

Vt mulkbribus id mdnibns concedereVellentl 

,Atqmipfifotiàsdmwmfuffemkborem: 

Atqtêe opère in dUro € dmtdrmtmewérd^mdnufîi. 

latiosis Ipfd fuit rerumprimàm ndturd credtrix. 

tcsnfi- Afboribus qmnidmbd££de,gkndéfqut£ddm* • . 

ôoais» „ TempefBMdddbdntpMllommexdmimfubter: 

d Inde etidm lubimm *ÉfBrpes ammittere ranùsi 

Et mm defodere in terram yirgultd perdgroSé t§é( 

Inde dUaé,dtfie dlidMcnlmtâmdulœdgelB • . - 

j§ ïtt o;i iHalèergo 'ail}, fuzntml & vide incite!*, b Sic o. I. cùr ergo 

lamb. ceponÎE Infubula « maxime eùm êc infub.( fyllaba fècunda fit 

iommî c la m clararust*

t k W.' Lfvki »Hv6aïd'à» ifi 

â'upafrauant combien le mal-heur (croît commun» 

:6c combien il feroit indigne : ee-que tous pourre* 

concéder auôir efté pluftoft fait par tout FVniueri 

: 

ëc en diuers Mondes diuerfement -créez $ que oott 

l|4f -pas en vn certain endroit de la Terre. -Mais ceux 

qui fe défièrent de leur petit nombre, & qui d*ailleurs 

n'auoient pas -des armes -9 ' ne voulurent paè 

taht fairecefa pour Tefperancc de vainire , -que 

our rendre laVfâfcoire-funefte à leurs Enneniisi 

E 

ien qu'ils y d'éuflent périr ont msfmèïi 

tfjo '•• L'habillement- noué cftoit plus ancien que le . **j ff * 

vertement tiflb -, & le vertement tiflu eft depuis §j|yw! 

rinuentîoh du fer * pource que les outils qui ion* 

' propret à les fabriquer » font • préparez auec le Fer* • 

comme ce n'eft point par autre moyen , que lel - • 

marches, les fuleaux, les nauettes', & les lames ont - .' 

efté formées : & la Nature a preffé les-'Hommes 

' pluftoft que les Femmes à trauatlier àla;iairte,pour* 

ï|ff ce -qu'ils font beaucoup plus adroits-& plus inge* 

• • • Aieu* : mais enfin les Laboureurs» par vne leuetité 

afFeftée, en tournèrent f exercice à fUefpris * & I* 

. laiffetrent aux femmes' pour fe refecuct vn labeur 

plus pénible, & endurcir leurs mains au trauad. * 

i$So Pour l'inuention de planter f 8c de faire des En* Vettgï* 

tes » la Nature elle-tnefme créatrice de toutes cho^ nc «te 6* 

fes* y en â premièrement donné lemôdôlle-, quand 9 e ? f* r 

les graines des arbres, ôt les glands citant tombez** EC* ^ â ®* 

* "firent naiftre des fetons par deflbus » en leur fiiibtK , ' r ' ' : 

~D*ou vint aufli que l'on s'auifa par après de join* , ' 

H&S dre auec les rameaux, dés brins de fêjeâ;, de d'ett^- ;. 

Foiîir "en terre par les champs de nouueâuï arbri£- 

(èau*. De là, ils eflayerent yne forte de bbdu&gc*, 

-& puis vne autre rôt à forcé demander làTétfe 8c 

tklacultiuerauecfoiti) ils virent qu'elle cendoit

tjt I-*- F. Ll.vX* Dï .lvCR#bt> 

J«s. fraiâb doux, de fauuages qu'ils eftoient«up^ 

.xauant. De jour à .autre en defnfcfaanr les forcfts, ijjfo 

ils fêmbloîent-les faire reculer yers le haut des 

Montagnes , & laifferent les lieux bas pour eftrc 

cultiuez, afis d auoir des Prairies, de*Lacs, des 

Kuiflèaux, des Bleds, des Vignobles qui aiment 

les Colliœs 9 le tout diftingué par le verd brun 

dVpç grande fuite d'Oliuiew épandus le long des 

lofons & des petits tertres, & patin y les champs 

comme vous voyez que toutes ces choies fopt ?j7j 

maintenant ornées d'vne agréable diuerfité., où 

les.pommiers & les jeunes arbres qui portent4c 

bons fruits f ne font point oubliez tout autour. 

De la ll.afklu imiter de la bouche les douces voix des 

Mai- pyfeaux long-temps auaot que les Hommes pût 

5«c fent charmer les oreilles, Se rendre confideraoles I#ga 

les .beaux vers par sachant harmonieux. Les Ze- * 

phirs enfeignereiït premièrement aux Hommes 

champeftresi fonner de h Aude faite d'vn tuyau 

de Ciguë quand ils firent palier leurs fouffles parmy 

les chalumeaux des Blecis. Delà, les Bergers 

ont appris peu à. peu de douces plaintes qui fortent 

de la nulle touchée par les doigts des fon- 

• • oeurs., après qu'elleaeftetrouuéeparmyfesboc-ïigi 

cages & les Forcfts en des lieux raboteux & foli- 

Ics' pre- ttircs, auniilieudes innocens plaifirs. Ainlî ; le 

tai«s ' jemps fait auancer chaque chofe peu à peu, & la 

Hosl " raifon l'expofe au iour. Ces petits concerts flattent» 

de -ttweat ^ cs ^ cm ^ cs premiers hommes, & leur donpeu, 

noient de-la joye en prenant leur repas , lors que l-o0 

toutes choies font agréables à l'efprit. Ils eftoient 

donc fondent aflîs enfemble.fiir l'herbe tendre, 8t 

. contents de peu de ficheflès • ils fe coyeboient 

agréablement au bord des ruiflèaux de quelque

D'E Rsuyst- NAT. tri. V. • |H 

Tetitdbdnt , fruÛufque feras manfuefcere, terré 

Cernebdtnindutgcndo, bUndeqmc'dèndqL ' •- 

/«70e iiej OT4Ç» i» montent fuccederefilkds* v • * '- ; '-" 

^7° Cogebdnt,infraqw* bcum concéder* cuttk: ^ y 

Prdtd, hcm3 riuos, fegeteîf mneuque tetd ' \ '; 

Collibm, gr «nfj^v "Vf 'hdbermt: dtque'okdWtnê ' ~ J % '- 

'C^ruhdiftïnguemmerpldgdcurtere poffer' 

v ."• - 

Pertumulos, ^ conudÉs% cdmpefque prôfufa: - • / 

971 Vt nunc effe y ides yario'diflïn&a lepêre "' ' " 

Omnid, qu£ pomù interjhd dulcïbm érndnr} " 

Arbuflifque temntfèttcibm obftd cbrcwn* ; 

At liquidas dumm yoces imitarierore ' 

Anti fait multa, 904^ £e«w C4rmtnk t'dnm • 

** Concelebrdre fmmihespùffent ,'aurifjiii iéudrel 

Et xfiphyrixdUdpercdUmommfXiUfrtmiim'- :x 

AgrefhsdocuerccdUdS'inûdretitt&tà'' z ' " 

• "-/«Je mmutdtïm du feu dtdicere qnçpetds ; ' 

TibidqumfténM-digimptdfdtdcdmntum, 

J J^5 Auidpernemord, dcjîludssfdimfquerepertd, 

Fer locd paflontm defertd, dtfiè ètid dtd* • 

J/c >»0»i quidqmdpdulldttmprùîrmii^m 

• k Im médium .rdtwque in lurmnweruîtordê^ , '"• 

/•fac dnmtos oÊsmnkebant, • dtqnrmùdbdnt " ' 

l|9® CumfdîidteciU'.hÉm-tmBfmmtimmdeQrêtS •"- 

Sape itdque inter fe pmfbrdti ingrdmine molli 

Pmpterdqu^ripumûb umk fitbyrif élue.,. 

Nonmdgm opibm imm.dèçorpQmidbtbdmi ï . 

ê In qAMmsL 

U «ï 

; l

y| Di RiayM NAT. LU. V; 

Prdtfenim^àfà temperas ridebat\ânni' "*" ' ;. 

Tempera pingeban* yiriddntis fioribm herbdr, . f JJJ 

y«wj iùcd y twp fermo » tum dulces effe cachinni ' . • • . - 

Confuerunt; 4greflis enim tum mufa vigebat: . 

Tum caput, dtqm humeras pdexk redimire * côroBis» 

Floribuf, gr foliU Ufciuia Leta monebdt s • 

jttque extra.numerum.procedere membjd moumms >ï4ûQ 

JJuriter, qp dura terram pedepeUere mdtrem: 

Fhde oriebahturrifuf%diik/fque cachinni; . < ~ .. 

Omnid quod mua tum magk h

LE V. Livm »i LVCRICL '1^4 

îriue fburcc 9 A: fous les ramces des arbres éleuez, 

I}5f mais fur tout quand lafàifon y conuioit, & que 

les beaux lours (êmoient de fleurs les herbes verdoayntes. 

C'eAoit alors que les ieux, les bofts contes, 

& les douces railleries eftoient mis envfagei 

laMufechampeftrey faifoit partie de laconuei*- 

(àtion : la gayeté enjoiiée dônnoit aduis d'enuirpiiriet 

fa telle de couronnes de fleurs _, & de & . 

î^00 faire des écharês de feiii liages verds, de matchec 

hors..de cadence, & de faulter dVn pied pelant. 

. D'où s'efleuoient des rifées & des moqueries *plai- 

• làntes; pourcè que toutes ces chofes proiflbient 

alors, nouuelles & rares, & qu'cflant cueillez elles 

leurs attîroient la douceur du fommeil , tandis 

1405 qu'ils conduisent en diuerfes manières leurs 

voix, recitoient des chanfons, ou parcouraient dV» 

ne lèvre crochue les trous des chalumeaux. P'oô 

vient qu'à prefcnt, ceux qui ne peuuent dormir 

dbfèruent ces chofes r Se fcaoent mefmes beaucoup 

mieux les cadances nombreûfes y mais ifs 

n'en recoiuent pas plus de (atisfaâiôn, que faifoit 

autresfois le genre fauuage des Hommes prfc- 

1410 mierement nez de la Terre': cafee qui fe prêtante 

de foy- mefine fans peine» fi., ce n'eifcqu aupafguant 

nous ayons reconnu quelque chofe de plus plafcfànt, 

nouspkift d abord, & nousiauit. Il efI vray 

que-les dernièresrhofès quiarriuent -nous ïém* - 

blent prefque touftours les meilleures, elles anean- . > 

tiflènt les premières: & parce quelles • font pafUes, 

on n'en iugo pas fî fauorablement qu'il faudrait. • De l'orU 

X4if Ainfi commença la haine do 'gland : ainfi tes p nc * 

lias defeiillages'& d'herbes menues furent aban- qJtifciç 

donnez. Les pelifles tombèrent, &les veftemens ^ RJ. 

'de peaux de belles furent mépeifo?,. lefquels ^ fi iç ckflcs* 

IL ' iiij

,pç m% f rompt ^tticerent yne fi graine enuio GtthË 

•freœjuyqui les audit -iquèntéss »• quiïlfut titépat : . • 

d'auU'çç qui ne pouuoient foutfiir cela,. & qui en* 14^0 

,fi*l . lç déchirèrent toute, enlâaglantçe qifttlie 

rcftoit. de telle forte, que depuis elle ne,put 

xftre d'aucun vfage. . •• •"• ' ' 

4lor^donc, quelques peaux de ..belles, & main* 

•tenant for & la pourpre2exercentJa vie des Hom« 

jîies pat desfo'.ucis, & les affligent p^r la guerre. .. • 

.Çn quoy îe penfeque nous fomipes beaucoup-plus 

.coupables que les premiers Hommes, pource-que HM 

•h froid eftoit incommode aux enfens de la Terre 

;qui eftplent nuds fans les peaux des Belles : mais à 

nous autres* ce n'eft.pas ?në grande peine délicejmpez 

de robes de pourpre tifliiësaucc de l'or, & 

ijiuerfifiées de figures , puis qu'vn: ¥cllemcnt du ' 

;petiplenous peut couurir également. Ainii, les x^q 

Hommes fe donnent touGoors dç la peine en vain* 

& pafïènt leur vie en des lotos inutiles, parce qu'ils . 

.ne fçauent pas quelle eft la vraye méfore des biens 

.qu'il fuffic depofledor» Se iufquçs-aà fc doiuent 

étendre les véritables délices' De forte que peu à 

peu ils le retirent en haute mer,-oà ils exciteàc ; 

çux-miefmes des* ©rages, furieux pat vne guerre 

continuelle. •.'••: 

les ci. Cependant le Soleil Çc la-Lune parcourant le j^* 

«ucr- S ^* c ' ^ C ^ cm l 11 ^ 0 ^ *F*i &** incoflamment Je tour 

i-iers & du. Monde, cnfeïgncrent aiii Hommes que ies-'&i- 

J^sgran- forts de Pannéc : vèî|t &s reutennent de la- mcfmo % " 

de? •*- • forte, 6c que toutes chesfes (è font par vn ordre 

$ ipqs. ccrtaj|î# {ê$ Hammcs s f cnCecnccDOt dans les for- 

""( tercfïès pour fe garder de leurs Ennemis, partageront 

la Terre pour h cuJtiuer. Us- chargèrent-la _ Q 

Mçr de vaiUcaux^ reçurent dos troupes au jpjiairçs,

Di RBRYMNATT tiiC VJ . ïjS 

J^w reorinuidia tait tmc effe repertam, ' 

Ft letum infidiis, qui gefskprimés, obiret; ' 

1440 £> tandem inter e&s é diflraBmmfanguine mulm • 

* Difperfijft, ne fie mfruëim conmerterê quiffe. 

Tune igiturpelles. : mm aunm-, &* purpura ctèk' 

Exercent hominum Ynam% bMoqutfatigant 

Jgm magisinnobis, vt opinor, m/pa refidit{ 

J-ftf Fngiiç enimmdosfimfellibus excmdabat 

Tetrigenas ; at nos nihil kdit yefk cartre 

Purpurid^dtque aum, fîgnifqm ingenùbns aptai 

Dumpkbeté tamtn fit, qudt defènderepofsit, 

Ergo bominum genus in cajfum, fmfka^m kborat 

14jo Semper, & in curis corifumh inanibus aunm; 

Nimirum, quia non cognôtùt, qmefit hakenS- - 

Finis,cr ownfw quoadcnfcatyera yohpm% 

Idque minutdtim yitamprouexk in dltum*3 

Et belli magnos commouitfunditus dtfius. 

HJ5 Atyigilesmmdimagnum & yerfatile temphm 

Sol gr lunafm hfirames lamine cireâm 

Penkcuerëhmimsdnmmmtempm'ayerdi • 

Et certa rdtionegeri rtms atque mène eerm 

lamyalidisffptidegebamrnrribmammi . 

1440 Et diMifacôlebamr, € deferiptafie ielksn 

Tum mare ^yeliuolkflùrebatmuibMs *ponti: 

Auxilia, ©» foclos îàmpaéo fûedere babebant: 

m InaL diftra&am. h Ita v. I. in t!. Pifpcfliffe. e Ita rdfticutmiit ad- 

|oti à vetr. cod.in ouibus fcrè diftingaque vulg. difcrefaquc. yid. indie. 

d Sic ©main© kg. puf © ex yX & Scruio ad lib.j. AEneidos. # q. 

J.pandis.

àjtf _ DE RSîLVK N-ATT LXB. YJ 

\Cdrmnibus càm resgeflos cvperepoët* • 

Trddere : necfmUoprimfumelementd• repertdl 

Proptered, quidfit prias dBum, refpkete atds ' ' Ï44f 

JVo/fr* »ef»#>» «fjï yni roiio ytfbgi* menflraK 

Nduigid, dtque dgri cultuwm, HMPHM * %fx, 

.yffUfctj W, *t/fcf, er «fer* dégénère horum 

Promit ; jeBçUr fêofie ymfunéîus omms, 

Comind,pi£tHrds,&d*daldfign*potire9 . Ï4fë 

Ffm3& impignefinulejcperièntia menti? . ' 

Pddkum dotait pidetemimprogredientift 

Sic ymm quidquidpdùlldtimpmtrdhitatds 

Jnmeûm^rdtmqueinhmmseruitords^ 

Ndmque aUud ex alio clarefcere corde videbdnt ' 14ff 

Jtrtibm, ^dfummum doneç y encre cacumem

LE V. LïVRB DB LTCRICB? _ ifi- 

&fe firent des alliez. Quand les Poètes commen- gçiv 

ceftnt de célébrer en vers hs aftidns mémorables; rigue 

il n'y auoït pas iong-tenips qtiQ-Jes caractères de h 

I44f aooient efté inucntcz. Cerf pourquoy. noftrç ûQT P 0 ^* 

cle ne peut rien fçtuoir de ce qui -s % eft fait aupaak 

uant, finon par quelques traces que.oous en montre 

la raifon. ï/vfige & l'expérience des efprits diligents 

nous ont enfeigné en auançant peu à peu, 

la Nauigation, 1*Agriculture, f Ardiiteéfcute,Ici 

14p Lo'ix, les Armes» les Chemins, les 'Habits,Sc autres 

chofes (cmblables, les recompenfcs, les délices de 

la' vie, les vers, la peinture, Se la fcufpture. Ainfi, 

le Temps fait aoancer chaque choie 'intenable*' 

ment: &la raïfonfespofe au iout. : &l'on a rcconnu 

qu'vne induftrie éclatoit par vn'e autre dans 

|j.^ lesarts t iufques à ce que l'on erf enfin arriuç à % 

dçtnierc pero&oo; '-. • •' - .

-. 'A'RGVMLE'Nr 

P-Y; SIXIESME LIVRE 

:••'" D E L V C I E C E . 

Ù VA NG- R S de Urillè iAétnei 

epèt. Phéhfopke Epkute, fd tjbii 

Athénien 

i 

I £,*fitfetde ce dernier lime* - Si 

if^'Tomem* 

Jljédm^ks- nmmdmfememes:.difm^ 

n 

î)e U fora &

H?- 

De tÀueme % & dès keux tfd ehmêHt 'de mmusifes • 

odeursè • . 738 • 

PourqmytEdM des f uns eflfwide m Efte$ gr thande 

en Itymn • 84O 

De k Fontaine iAmmm fil*JichdudeUtiuiâ,& 

froide le tour. '. - 848 

Comment des Torche f fe pesmeàt-éBmn^ddns deter^ 

mines edux* 881 • 

Des Fontaines douces ddns h Mer* ' 890 

Delà pierre d'Airndn* • $o£ 

Attention renonutllée pont parler de ce fujet tres-mal- ' 

aifé. . 9iy 

Plufeurs chofes fonifdites de corps rares. ^jtf.. 

Dt dîners Pores et conduits dt mm les compofeK*' 

9§î 

Mdifons pourqmy k pierre iAitmm dtâre k fm 

9S% • • • •:• 

D ê f origine des màlddits &* de kp ep. ' 10 81 

Befcriptlon de NtrdngePefte^quidefok tout, le-puis 

des Athéniens * au ttmps de k guerre du P-ekpmufk -

EX LVCRETIO. 

Lt-pÈk VI 

Roœtniiim de Athënarum Se Epictiri 

laudibus. - |f,i 

ÀrguœentalibïL -» 8f 

De tonitru. • 9 j 

Dcfulgure. ( i^ 

Nubibes femina ignita inerte ; ' io| 

De fulminis natuta, èiufque fubtilitate» " 218 

De yi & viofentia fulminis. i jg 

Fulmina de craffioribus nubibus gigni • ^4j 

Quemadmodumfiilmen eziftac. ijH 

_;Demobilitatefiilminis.. j ^ 

Cttr Automiu».&- Véremagisftilminaà: tonitroà" 

••fiant y4 

Ineos qui loui tribuunt cauCam fulminis j & m 

Arufpices; • . ^g 

Depreliete* . k 4li 

De nubibus. ^ " 4^ 

Defmbribusacpîuuiis. ' % 4^4 

De ârcu. r^* 

De niue,grandine, ventis, 8cc p6 

De terra* motu, varia? cauflà*. , jj 4 

Quare marc maius non fiât. £0/ 

De i£tna* ^ 

De Nilo. 7It 

De aucrnis s acpellilentibus, grâuibufque in locis 

quibufdami odoribu& 73g 

Cur aqua in puteis aeftate fit frigida» 84a

i>e£btiteâdAmmoniï.' ''. " '848 

In aquà tedam ardere. ggt 

De fonte dulci in mari • JLA 

De lapide magnete. j£g 

Jtothcrapeofis. ^ _ mJ 

Multas res eflè raro cdrpore? . 9*g 

De variis. rcrum f^raminibus, & vUs ac mcatibns 

981 1 . • 

Ratio cur magnes fetrum trahat ^g 

De origine morborum & peftilentîc. 1 . i0gg 

Defcriptio peftilcntuc Athcnlcnlîom, temporc 

belliPcJoponciîj. " "~~.~ '"mit

T LVCRETII 

CARI 

DE RËRVM NATVRA: 

„L • !^-t^ 1 " 

L'ÏBER S-EXTVS. 

RI MAE «frHgtferosfêtÊsMêmlibuf*gris% 

Dididerunt qmnddm pnecLtro nominè 

Athemt : 

Etrecredmmniyiumskgtfqm wmrunt: 

Etprimd dederuntfoldtia dulcia ym\ 

CèmgtnkereyiHtm tdli mm corde nperturà, 

Omnid yeridko qui qmnddm ex oreprofuditt 

Cnius^ exflmBi pwpterdiuind repend 

Dimlgdtdyetm idmddcalumghridfettun 

M dm cum vidit hic, dd yiÛum quafldgim y fus* 

è Et, ptr qm. poffint vitdm conpftere îutdm, 

Omnid idm fermé mortdlibm ejfepdmtd \ 

t)iuiùk hommes, ET honore, gr ùudcpotenfts 

Affuere^ dtquebondgmtorumexcelïerefdmdi 

Mec minas ejje domi cuiqUdm tdmen dnxid cordd > 

* Attjue dnimum infejtis cogi feruire quetelk : 

Intettexitjbiyitiumyàs effcere ipfum % 

Omnmfée ilUus yitio corrumpierintm, 

Ou* conldtd forts* & commodd cumque yenirent : 

Pdvtim mmdpixumfiermfumqm effè yidebdt, 

à q v.ftûgiparos. éQuidâ hune delent.malè. ride indictôfîft. c ÉgréfelîLamb.conica«ra.iîi 

lib.T.itâ legictir; Atque animi ingratis vicam 

VeMre querdisCaul&ra.q«s mfeftis cogic feruire qnexelis. v.q» Pay fil 

f 

»4 

gtqHC infeftis.

î/i Vt LIVRé nk' tvcà.ici? ajjf 

|iô. murmures? £t,cômment poutrez-vous 'croiïre qu'il 

le iette en mefme temps en plulîeurs endroits? On 

bien 6 ferez- vous conteftef• qui! no s'ett iartiais fait . 

que plufieurs coupi âyent eft'ë lancez tout à la fois 

de dîuers côftei ? Gela pourtant cft arrké bieii 

î|if. fouuent, & il eft necenaire que plufieurs foudres 

tombent encore en mefme temps en dtuers lieux» 

comme les orages & ïcï pluyes. Enfin, pourquôy 

renuetlè-t-il de (on foudroies Temple^ des Dieux 

immortels, fans efpargnêc fes belles maifons & les 

fimulatrcs des Ûïeux, -qui font fi bien trauailkzl 

Et pourquôy par vne violente playe , desbonore*- 

îo.t-il fes.propres images! Pour'quoy voyons-^nous 

àulfi qu'il attaqué le plus ïbuuént .les lieux éleuez* 

&que d'ordinaire l'es traces de fon feu paroiflenc 

ïîir les - hautes montagnes ? 

Pour ce qui nous feftcl dire fur ce fuiét, il eft ifo #re£ 

tàcUeà conncJiftre de toutes ces ctiofe's» par quel ftere «Dittaoyen 

tombe dani la mer9ce que les Grecs appel- «^Tourlent 

Freftetes* d vn nom tiré de (on effet : car il Wton * J 

'îj. arriue pat fois qu'vnë eipece de colomne defccnd 

du Ciel dans la Mer, autour de laquelle s'enflent 

comme 'en, bouillonnant les vagues agité*' par. lé 

Vent ; de forte que fi les Nauires s'y trouudient 

furprifes » elles (eroient en grand danger de périr; 

àjo. Cela fc fait quelquesfoià * quand le vent n*a pas air 

fez de force pduf diifoudre la nuée à laquelle il s'ert 

attaché: mais il Tabbat de forte qu'elle dénient 

fen forme de colomne qui tombe peu I peu du Ciel 

dans la Met, comme fi quelque ckdfe e&ote précipitée 

de haut-en bas par vti effort de la main & dit 

bras, Se qu'elle s'ëftendtt fur les éaui. Quand cette ' 

42c m ^ c vient à fc compte'» kfarîedu vent fe iette fur 

la Mer 1 & trouble méniciiléufanè&c fes flots» Car 

Mai

'276 L B VI LlVRB DE LVCRICI]! 

le tourbillon defcenden pirouettant» &enttaifrte 

auec foy la nuée qui fe meut lentementrmaïs auflîtoft,que 

toute grofïe qu'elle eft: des fouffles qu'elle 

enferme»il l'a plongée dans la Mcr,il fe répand par-* 440 

my l'eau, &C h contraint de bouillonner auec vn 

. eftrange mugifïèmcnt. U arriue auflî qu'vil tourbillon 

deyent s'enueloppe dans les nuées, dont il 

ramaflè les femenccs recueillies de f air, & qu'il 

imite ptefoue le Preftere-qui eft enuoyé du Qel44f. 

en bas, Celuy- cy tombant & fe diflîpat fur la terre, 

il y refpand l'eftrange furie dVne tempeltc 

tournoyante: mais pource que cela fe fait rarement 

, & qu'il eft neceflaire que fur la Terre, les 

montagnes y faflènt de l'empefcbement > - on le 

voit beaucoup plus fouuent en pleine Mer,où rien 

necouurele Ciel. 

Bcs Les nuées s'amaftènt* quand il y a plu'fîeurs ato-4f o. 1 

Nuages. mç$ ru£jcs qUi YO!cnt & qui s'affemblent foudai- 

Bement dans le grand efpace du Ciel,-lelquelsne 

s'eftraignent pas forteftroitement,quAy qu'ils fe 

prennent entrêuz. De là, fe forment d'abord les 

•petites nuées lefquelles fe ioignent enfemble : & 

•quand elles font deuenucs groflès, elles font por-^îfc: 

tées par les vents : puis la Teriipefte s'efleue Se exftrime 

fa colere.D'autant plus que les fommets des 

monts font efleuez, d'autant plus auflî font-ils fu- 4^0» 

^ - mans de broiiillars efpais des fom^res nuées, pource 

que les nuages ne forit pas pluftoft formez que 

les vents les tranfportent à la pointe des montagnesjtuant 

que nos yeuxfoient capables de les dik 

- cerner,pour cftre encore ttop deliez.

Dï RsfcvM NAT. LIB. VI. 

Werfdbundus enim turbo defcendit ; 0 

17& 

e ilUm 

Deducit pdriter lento cum corpore nubem* 

£hdfimtâ degrduiddm dùrufitdd œquord ponth 

4 40 Me in dqudm fttbifb totutn fe immktit * & '°^ nè 

Ë xcitdt ingenti fonitumdre feruere togens. 

Fit qftoque 9 ytintiotudt*yenti fehubibusipfe 

Fortex conradens ex dè're femind nabis * 

Ëtqtidfidemïfjiim cxlo h prefiera imitemr. 

44f. Hic ybi fe in terrds demi fît, difjbluitque ï 

Tnrbinis immanemyim promouit,"dtque procelhe^ 

Std quid fit rdrb omnino 9 montifque necejje efl 

Officere in terris » dpfaretcrebrms idem 

ProfpeBu mdris in mdpto , colique pdtentk 

4jo. N-Mbildœncrefcfmt.yvbic&rpôrdmultdyoldndê Dfc Ntt. 

Hoc fuper in cali fpdtio coiere repente • 

lbu jUfenord -3 modis qu&pojjent endopediu 

Ëxiguis 3 tdmen inter fe 

** 

€ comprenfd tenem 

Hétc facmnt primàm pdruds confjlire nubes : 

4$f» Inde ed comprendunt inter fe ^ conque gre'gdntùrl 

• ,. Etconiunrendoctefcfmt^yentifque feruntur 

Vf que ddel > donec tempeflas ftm cootta efi* 

Fit quoque vti montis vicind cdcumtndcAo 

j^mm fïnt qudtque mdgisjdntomdgis editd fument 

4€o Afsiduè fulu&nubisCdliginecrdffd\ 

Proptered, quid d emm confîjhtnt nubild primum* 

Amt yïdere oculi qmm pofsint tenuià , >enti 

Pôrtdnm cogunt ddfnmmd edeumind montis* 

Htcdemum fit.ytimrbdmshrecQQm, . . 

4(fj» € Ëtcondenfd dtque drtddppdreft >& ftmul ipfù 

Fertice de montis yidednmr furgete in xthram* 

f Ndtn locd dectardt furfum yentofd pdtere 

Mes ipfd , er fenfus » montis càm dfcendimUs dltôs* 

m f. verni vor'tex.in vuïg. vends è nub. intelligit fcyfhonà. b pvtûêiâ. 

t In q* cômjprtffa, d lu Macul. fie Lib. yulg» tum.« ïE* in v*& vu%. ' 

Mm ij

177 ï^ 1 •'Rïkvlfc'NAt. li». VL 

Pmterêd permuka mari qmque tollere Mo 

'Corpord Hdtfirdm qudmque repente 

Immemorabile perfpdtium tranfre folerenu- 

Hdud igitut mimm e(t3fi paruo tempore fœpé 

Tdmmagms mentis tempeflds, atq'tie tenebrœ 

Cooperiant maria fac terras impenfa pipernè : ' • 49®* 

JZhdiqHe qudndoquideM per caulds atheris omnis l 

Mt quafper Mdgni ciftUm fpiracula mundi 

• Exims, mtfoitufque démentis redditus ëxflat. 

Muncage9quê pdBo phmius contrefcatin dltis 

biibtts* Ntéibus humor» gr w* terras £ dimiffàs yt imber 49f* ! 

OeÛH* 

ac plu- Décidât 9 expédiant*primant idm femina aquai 

nui. JHuka pmut yintam cènfmrgere nubibus ipfis 

Omnibus ex rébus fpdritérque ta £refcereytrumque9 

Mtnubis ,@réqmm > fiacumqUe in nubibus exftdt; v 

ferè.Lamb. iaduclf. /Hoè «tinta tollit. tâtab. ego non mûm« 

m Ici relie in v.I. la g* nomiae.quod ex nomine défrayas fi cil. vt ftp. 

72.5. h Hune verfum rciicît.Lamb. In q.l. ad hum.incon&nguinea i* 

anwribtQiniub.Manill.tft fegtm abeftin al.adcft»€ lia le fup.

fefpace eft ouucrtfquand nous fbmmes.eïleueêa 

- quçlque haute fîtuation. D'ailleurs, les veflemens, 

* •"' * eftendus. fui le bord dç la Mer, lelqucls. attirent 

beaucoup d'humidité, montrent, que la Nature en 

attire auffi, vne infinité de petits corps. Il fctabla 

à plus forte raifon qo!il s*çn, efleue plafieurs.de l'agitation 

de la Mer pour accroiftre- les. nuées : &• 

Mjr nms voyons quede toutes les.riuictcs,& de la ter-. 

re-mefinc, il fc-fouflfcuc dts nuages & des vapeurs P» Vtrs-. 

qui montent en haut, comme des haleines cou- f M t if P t * 

urent le Ciel, de leur obfcurité"-, Se. forment les 

nuées enTair ea Ce reflèrrant enfemblo peu à peu; 

480. ^ ar ' â choeur de la région çtherée les. preflê par 

* delfiis,& ks vapeurs à force de s s épaiflîr, dérobent, 

par deflfous l'azur, Celçfte. Il arrieç auflî que les 

corps qui font les noces & les broiîillars, viennent 

de dehors en la-compagnic des autres. Car i!ay en- 

' feigne que le nombre des Principes cft innombra- 

485.. Me ,& que l'eftendu&db l'Vniue&eft infinie, Fajj. 

montré auec- quelle mobilité fe ptomptitudë lès 

premiers corps ou Atomes font tnmlportez Oc traversent 

des efpaces immenfes. Ce m cft donc pas 

merueilfo,fi en peu de temps laTempefte & lesTe- 

49° nebres répandues d'en haut , couurcnt tant do. 

Montagnes, de Terres & de Mers : pource que dé 

tous, coftez il y a vue entrée-& vne tbrtie pour les 

"principe*par toutes le&concawcez & tous les fouÇpkaux 

du gland. Monde. 

Aaj# À cette heure iedûray comme Peau de faplisye Des 

Ce forme dans les Nues, & comme, la plu y e tombe ? lu J* % 

fur la Terre. Premièrement, ie prouueray par des §[ „£* 

• tailbns invincibles que plusieurs .femences d'eau nngj. - 

t'aflemblent de- toutes parts, auec les nuées , & 

û'akû le.* nuées Oc l'eau çroiflènt IVne auec l'ai*- 

M m ii|-

'33* Li.-VI. LIVRE-DI L.VçRE'CI»" 

tre^comme noftre corps s'augmente auec le fông, .çooj 

la fueur,& toute l'humidité quî eft dans nous. Les 

nuages conçoiuent auffi beaucoup d'eau de la Mer, 

quand les vents les portent fur les plaines humi~ • 

des,cominedestoifonsde laine fufpendues. Parla r0^ 

tnefme raifon , il s*efleuc de toutes -les ri u t'êtes 

beaucoup d'eau qui monte aux nues : & là, quand • 

plufîeurs femences d'humidité fe font affemblées 

de toutes parts en plulïeurs manières, eftant amaf- 

(ees par la force cft vent,ellcs eflayent doublement. " 

à le defcharger de leur fardeau. Car dVncoftéle S*°* 

Vent les prefle, & d'autre part la quantité des 

broilillars amaflfcz les prefle auflî & les reflèrre 

• d'en haut ,• & fait couler les plujes. D'ailleurs» 

quand les nuages fe rareftejit par les vents,ou qu'ils 

le dilToluent eftant frappez par les rayons du Sa-leil,ils 

enuoyent voe humidité pluuieufe, Se fe di- • 

ftilentxromme la cire qui fe folid à la chaleur du Pf* 

feu. Maislagrofîè pluye fe fait, quand les nuages 

amoncelez fe prelfent par leur propre amas* & par 

rimpetuofité du vent. Or les pluyes ont accouftume 

de retenir long-tempis les hommes enfermez à 

la maifon, quand il y a beaucoup de femences J2*>. 

d'eau,qu'il y a des brouillars Se des.nuages difttlans 

Niês qî for-uiçnnent les vns fur les autres»qu'il en arriuo 

diftilâs. de tous les collez, & que la terre fumante exhale 

derechef la mefme humeur. Delà5 quand le Soleil 

reluit d'vne lumière qui fe répand fur le nuage oppofe 

parmy lobfcurité de la terapefte, alors fe 

De'.'Arc forment fur fan époilTeur-, les couleurs de Tare jiçJ' 

eu Ciel,, en Ciel. Les autres ehofes qui v4ennent>& qui font 

produites au deffusd© nous, & toutes celles qui 

font dans les nues, la neige , les vents, la greffe, ie& 

bruines, fraidos, & la grande foxeç de la gelée qui

DE RERVM.NAT.\LIï: VI. 1 j.78 

-p0^. JPf pdriternobis corpus cum fanguine crefcit : 

Sudor item, dtque humor qukumque eft denique.mebns') 

Concifiunt etidm multum quoque ftpe mdrinum 

Humorem, yelmi pmimtid yeïïerd Un*, 

Càm fuperà magnum yenti mdre nubild portant 

;Q*m Conpmili ratione ex omnibus dmnibus humor 

TotUrurin nubes : quo càm bene femind dquarum 

Multd modk multis conuenere yndique adau£ld -f 

Confetti nubes >i yenti miitere cerunt , 

Duplkker : ndm vis yenri conîrudit ; '&* ipfa 

f 10. Copia nimborum turba maton coorta 

Vrget, CT* è fupero premit, de facit effluere imbris 

fratered càm rarefeunt quoque nubild y émis> 

Aut diffoluuntur jolis fuper Uta ' cabre ; } 

Mittuntbumortm pluuium * fHUantia, quafi ignî 

nj. Cera fuper calidotabefcens multd liquéfiât. 

Sedyehemens imber fit,.ybiychementtr, b vtroqt4e^ 

Mubila yi cnmuhm premUntur\ & impete yenti* 

At retinere diu pluma, longumque morari 

Çonfuerunt, ybi multd fuerunt font m aquatum j # 

jio, 1 Atqne aliis alm nubes, nimbiqm rigantes, 

Infuper atque omniyolgo de pdrte feruntur: 

Terraquè càm fumant humorem tota rehalat. 

Hinc ybi fol radiis tempeflatem interopacam .. De trcuJ 

A duerfa fulfit nimborum afpergine contra, 

fiy# 7um color in nigris exfîftit nubibus € arcuL 

Cetera qu$ furfum crefeunt, Çurfumque creantur 5 

Et qum cancrefeunt in nubibus omnia, prorfnm 

Omnia, nix, *V«if/ 3grando, gelidaque- pruintl 

Et yis magna geli, magnum dut amen aqttarum? 

s Sic reftitui. ami v. J. hâtèrent i (tillanfe. ici fup. Semine oriundî.' 

Marull. fececat ftillando. Laaib. lUUaatqite. b In q. ytiimque. s lu 

Noniiis. vulg. arcù 

Mm iiij

xjï Bi RIRVîI NAT. Ln/VK 

'Et mord, y«« jfenioi pafim refrénât- * euntis : f 39J 

Ferfddle eft tamen ktc reperire, animqque mitre. 

Omniaquo. paÛo fiant t qu^réuecreentur, 

Càm bent cognons, elementis réédita qum h fint. 

Munc âge, y« w . J/ 1. ' î *' 

•ariâs '$ubter i»em3yt jupera est{pennsydtque vndiqm prenant 

aelfert Spduncis | multofque lacus , multdfque lacunes 

H u C as ! /» gremm. genre ^ ç^r ra^cx * deruptaque fkxa : 

JMLuluque fub tergo terrai fluminaîtBa 

JKoluere yi fallut ^fubmerfaqm faxa pmandum ej?, f 4C^' 

Wndîque enim. fimilem ejfe fuis res poflulat ipfa. 

His igitut rébus fubiunëis ^fuppoptîfque^ 

Werra fupernç. iremit magnis cancujfa ruinis 

S téter 1 ybiingenris fpèluncas fubruit dtus% 

ûippe cadunt toti montes • magnoqm repente. 141. 

Concuflu latê differpunt inde tremaris ; 

JE-tmeriti ^ quoniam phuftris cêncuffattermfamt 

Telia yiam propternon magno pondère tota. 

Mec minfis € exultantes, quam ybi fortis equmm yis 

ferratos vtrimque mtarum fucemit orbes. ' fJ%. 

Fitquoque > ybi d in magnas aqm yafiafque. lacunaf, 

Glebd vetuftate è terra prouolmtur ingens , 

* Vt iaêetm, aqmt fallu quoque terra yaciiïet : 

Vt y as in terra non quit conftaré, nifihftmor- 

D ejtitit in dutio fluêù f UÛariir intus. Jff; 

Pratereaventuscâm perioes pdcaua terra 

Çonkfhis parti exyna procumbit, cîr * yrge% 

Obnixds magnis jpeluncas yirihus altas 1 ' . 

s aouantis. # Jn q.funt. c lu proximd accédais ad vet.lib. (criptuun^ 

edidi mimeri congruentes exultant. yulg. Ieâio» exulcanti ybi currtj» 

cuniiftje equirura.yi? MaruUi eH.d îw y. 1. Marall. xquè. non reôèj 

à

LE VI Livm DI Lvciic-iJ iys 

o@^ cndorcit les eauxs & arrcftc fifouuent le courant D ^ 

9 des riuieres, font faciles à examiner t& nous pou- Neige ^ 

lions voir bleu aisément comme toutes ces chofes- de la 

là fe font,&pourqgoy eMes font produites» quand! GÔfo 

nom connoiftrons à quels Principes elles fe do% 

pent rapporter. 

Efcoqtez maintenant quelles raifons il y a du . Pf» . 

yjy. moiipçment de laTerre. Suppofez en prenlier lieu ^ % 

que delltis & deïïbuss&de toutes parts elle cil plei- âtç. ' 

ne de vents Se de cauernes,- qu'elle contient en CQU 

feinp loueurs lacs & beaucoup de fondrières par* 

my des rochers brifez, Se que fous terre, il y a vu 

140. grand nombre de fleuues cachez qui roulent leiic* - 

eaux entré des pierres febmcrgéesxaril ell croyar* 

ble que de tous coftez elle eft fcmbkble à ellopiefme. 

Cela donc fuppofé, la ' Terre tremble an 

dellus, quand elle eft eîbranlée au deilbus par dç 

grandes ruines que l'âge renuerfe au fonds des. caj4f. 

uçrnçs fpacieufes : car il y tombe des montagaos 

entières, Se par cette cliente foudaine* le tremblement 

en coûtt de tous coftez,& cela tres-natureLleipent, 

puifque les maifons bafties liir les rues 

tremblent bi^p par le bruit des charrettes qui ne 

font pas chargées d'yn grand fardeau s Se ne tref» 

îî°» ftillentpas moins quand les cheuaux généreux çn* 

traifnent les roues ferrées des chariots. Il arriuç 

aulli que le temps ayant feparé de fâ place vne 

gtoffè motte de -terre qui tombe dans ? ne mare 

fpacieufe , l'eau rejaillit, Se le terrait) preœbk tout 

autour : demefme qu 9 ?ne tonne pleine d'eau, ne 

î|f. ©eut demeurer ferme fur la terce»li la liqueur qu'elle 

-contient ne celle d'eftre agitée au dedans par 

vn flottement incertain. De plus,quand parai y les 

S^Ç^S! 1 ^? êî hT^ Kt ^ k-veçt *£ ramaffé & fe

ïîé LE "VI. LIVRI DB LVCRECIL 

portant vers quelque collé, prefle la cauernes pro*fondes 

auec beaucoup de violence j la Terre incline 

ou la force do vent la porte : & d'autant plus 

que les édifices font éleuez fur fa furfaceâuffi EIC- f^>» 

nacent-ils dVnc plus grande cheute, 8c les poutres 

panchent, & font entraifnées du mefine collé. Et 

après celajes Hommes doiuent-ils ne pas croire 

que le Monde fera quelque iour détruit , voyant la 

maflè de la Terre tellement efbranléc, que fi les f^f* 

vents ne fe relafchoientdeleuf violence , rien ne 

la pourroit empefeher de périr? Mais pource que 

ces vents fe relafchent & fc renfermét alternatiuementjils 

reuienncht aufli par fois comme en foule, 

& parfois fe retirent, eftant repouflezjla Terre à f?0^ 

caufede cela, menace plus fouucnt de ruine, qu'elle 

n'en fait. Car elle incline & retourne en arrière: 

& puis en fe laiflànt aller fur fonpropre poids, clic 

fc remet en (à place. Pour cette raifbn donc tous 

• les édifices tremblent, les plus éleuez plus que les . 

médiocres, ceux-cy plus que les plus bas,& l'es plus £yçj 

bas fort peu. 4 . 

Voicy encore vne caufe de ce grand tremblement 

, quand le vent tuec vne cerîne force puiCiante 

des fouffles qui viennent de dehors, pu qui 

•naiflent de la Trrrc , fe ictte dans les lieux eauer- 580.' 

neox,& frémit irapetueufement parroy les Antres • 

fpadeux. Puis quand la force du vent s'eft portées - 

de tous collez, elle eft contrainte de fortir dehors, 

& £ut vne grande oeuerture, en foparant la Terre 

d'vne énorme profondeur. Ce qui arriua autrçsfois 

en la ville de Sidon baftic mûries Tyriens, Se en \2p 

celle d'Egire dans le Peloponefe, lcfquclles villes 

. ont cfté renuerfies, par ces violentes forties de 

vents, ôc ces trejublepiens de .terre Inopioçz : plu-

DE RBRVM NâT. LÎB^Vt ïU: 

IncumbitteUus, quo yenti prona premit yis : 

f tfo. Tum 5 fupard terram quœ funt exftrnûd domorum3 

Ai calumque mdgis quanto funt édita qudtque, 

Inclinata a minent in eandem prodita partemy 

Protr^Û^que trabes impendent in patate\ 

Et me\uunt magni naturam credere mundi 

5^î- Exitiakaliquod tempus, cladémque manere, 

Cum yi'^cant tantam terrarum incumbere molem : 

€0uod. nïfi refpirent yenti ; non ylU refremet ** . ' 

Mes 3 nequeab exitto pofsitreprebendere k emtem\ 

Nunc quia refpirant altemis > inque grauefmnt, 

f70. EtquaficonleÛircdeuntceduntquerepulfii 

Sœpius hdnc ob rem minitatur terra ruinas, 

J^hum facit : inclindtur enim, retroque-rtcellit, 

Et recipit proUpfa fuas fe in pondère fedes. 

Hac igitur ratione yacilhnt omnia teBd3 • 

Î7h Summa mdgis mediis, média imis, ima per hilunfl 

Eft hdtc eiufdem quo fie magni cauffa trem.oris ; 

Fentus ybi 3 atque anima fubito yis maxima qmdatn 

Autexmnfecus 3amipfa € ab tellure coorta 

In loca fe caua terrai conitcit, ikiqut 

j8of Speluncasinter magnas frémit ante Miwhui . \ 

Verfabundkque portatur poftincita câmyis 

Exagitata foras emmpitur, gr ftmuldtam . 

Diffindens-terram i magnum condnmt hiammZ 

In Tyria Sidone. qmd accidit, gr fuit %Mgis 

jJf. In Pehponnefo.qmstxitus hic animai '• 

. d Dtflurbat yrbes, & terramotus obortus ? 

Multaque pmtereacecièemntmmniémagnk 

ê Uxc venlT. fcripf àra.în q>l.famen»minant»miiunttmaiienf.. I Ifa *# 

$$Lamb. ex Yj.jn yulg.ciuucf. § Hoc çx r. I. maîai. iA *j. al* |»

iii D*' R-EJIVM NATI LIB. VI. 

Afotitus in terris ? çjr multis permare A pejfum 

S ubfédère fiés pariter cum ciuibus wbes. 

Jjhtpdnifi pr&rmnpit 9 tamen ùnfetus ipfd anima* JJJKV 

Et ferayisyenti pertrétd foraminaterne 

J)ifpertitur, yt hormr ; g? mentit inde Èremonm : 

Frigus yti noftms pmitrn cùm vênii in drms \ 

Cancutitinuitos cogens tremere, atque mouert\ 

Anciphi trépidant igitur terrore per vrbis : p^. 

Teâd b fupemetiment^memunt infemè ,c4uemas- 

Terrai ne diffohtdt natura repente ; 

Neu dOtraBd fimm tatl difpemddt hkitum ; 

Idque fuis amfufa y élit camphre ruinis% 

Fromde Hcet fmmuts attum, tetfdmque remmr gQ^ 

Jncormpts fore atema man data fol mi :jâmmeninterdum 

pnefins vis ipfit pericli 

Subditathunc flimukm quddam de parte timorisl 

Me pedibmraptim telhs fubtraBa fèratur 

In barathmm. renmque fèquatur proditd fummd g ^ 

£&** Ftmditm }^r fidtmundiconfufd rama,, 

paias ' Nunc mt * @ ftddmdd * augnen cm nefeiat aqmrl 

confiât Principio- mdre mitmtut mn redderi- meus 

Ndttimm, qui € pàt tdntm decmfm aquamm :: 

Omnid que yeniam ex muni flumina parte% 

4io^ 

Adde ydgos imbris, tempefidféfqme volantes : 

Omnid qfmwurid, ac terras fpdfgmtque rigantque :- 

Adde fuos fmms % tamen ad maris omnid fwmmm 

CnttS vix infldr §mmi y mus ad' mgmen : 

Jjhiû.mmàs efiminm.mare mnaMgefcerewktffmml Çi£ 

^ * If a •.I.mmu fermîfqoe deferiprî. vulg.cliftusbaïue tes diftiu&ans»di*~ 

' ftprbasqie.v.q.1. palGro. b œl.fiipcrna. U» iafçtna. c Hic vesfus à q. y. 

manu fornufqua defciiptis abeft. dlu ci T. 1. fcrip/L nasi §c moz>qm 

variant. Mg, fie. * "

LE Vf, Li'v&k t>i LvcAfecfe. i|f 

îîeurs murailles en font tombées de mefme, & 

plufieurs Villes en ont efté abyfimées dans la Met 

çpo. auec leurs Citoyens. Que ïî les fouffles ne fortent 

point de furie » ils fe difperfent par les fréquentes 

ouuerturès de la Terre% & iuy caufcnc-.viieefpecc 

de friflbn & de ttemblementômme lefroid de h 

fièvre lequel (c gliflè dans nos membres par les pores 

, leur Caufe le fremiflèmnent s 8cles. contraint 

jpy. de trembler* Les Villes font donc cfioyées par 

vne terreur incertainexles Hommes craignent d ? ett 

haut la cheute des toi£h , Se d'en bas ilsapprehetv 

• dent que la Nature ne faffe ouurir en vn inftant les 

profondes cauernesdela Terre, Se qu'elle ne diW* 

te vne gueule béante pour engloutir confufément 

les hommes auec les ruines des mailbtis»C'cft pour*-' 

^00 quoy bien qu'ils eftiment que le Ciel 6c h Terre 

u>nt tellement incorruptibles* qu*ils doiueiît toô£jours 

durer: toutesfois» le grand peril qu'ils ont inceffâmment 

deuant les yeux, les incke mefmesi 

craindre que la Terre ne fe dérobe fous leurs pas, 

tfej. pour tomber dens l'abyfîne auec toute kmafiède 

F Vniuers qui ne feroit plus qu'une ruine confofe. ' 

Mainte nant il faut fendre la raifon pourqtioy la Potlr * 

Mer n'a point d'accroiflement, Premietemetit?on 2i cl ne 

s f eftonne que la Nature ne l'augmente point,ptiiscr6ift 

ffio. qu'il y a vn fi mcrueilleux concours de toutes les point* 

eaux,&.que tous les Fleuues du Monde y abordent 

de toutes parts. Adioufteas-y les playes Ôc les tempeftes 

errantes qui fe répandent fur toutes las 

Mers , & arroufent la Terre : adiouftez-y les fontaines 

• » fi toutesfois, vous comparez toutes ces 

chofes auec le grand corps de la Mer ,£. êine feront-elles 

plus capables de 'faugmenrer^que feroit 

6if. *ne feule goule d'eau, Cen*eftdancpas?ncchofe

iSi LE -VI. LIV^B BI LvcHiël".' 

! tnerueilieufe, que la Mer n'en reçoiue point d*aé* 

•croiflèment. Dauantage, le Soleil en difttait vne 

grande partie par fa chaleur : comme nous voyons 

que des veftemens mouillez fe deflèichent à fes 

rayons. Or nous voyons que les Mers qui font en 

grand nombre , ont vne étendue merueillcuCê. 

C cft pourquoy encore que le Soleil n'en attire 610. 

quVne fort petite partie dVn feul endroit,!! eft-ce 

que l'on peut dire que dans vn fi grand efpace il en 

•ofte beaucoup : ioint^que les vents qui bafoyent 

les plaines humides en peuuent enleuer vne bonne 

quantité-: puifque dans vne feule nuiâ nous Cif» 

•voyons fort fouucnt les chemins defïèichez, Se des 

' : croûtes fe former fur la boue, qui eftoit molle au- 

-parauant. Au reftefi'ay enfeigne que les nuées peu- 

; 

-tient emporter bien des eaux de la furfacc de Ja • 

; -Mer, pour les aller épandre en fuite par toute la 

•; -Terre quand il pleut, & quand les vents portent 6*30. 

les nuages. Enfin, poujxe que la Terre eft compo- 

£éc dVn corps poreux , & que de toutes parts* elle 

enceint la Mer de riuages, comme l'eau vient de la 

Terre pour fe ietter dans la Mer, auflî faut-il que 

laMer,falée quelle eft? s'infinuë dans laTerre^ 6$cm 

qu'en fe coulant elle y dépofe fa faleure , 8c que 

l'humeur qui demeure courante & fe raflemble 

eftanc deuenuë eau douce à la telle des riuieress 

coule en fîjitte fur la Terre d'vne fluidité gracieufe 

-pour porter fes bouillons dVn pied humide par la 

voye qu'elle s'eft ouuerte vne fois elle-mefme. 

Bu Mot le diray maintenant pourquoy les feux fortent 

Etn& . ûelquesfois en iî grande abondance "de la gorge 540 

affireufe du mont Etna : car ce n f eft pas vn orage de 

-feu qui ait rauagé les campagnes de Sicile, & attiré 

l'eftonnetnent des peuples voifins, comme iî elle

t> E R E K V M N A T» L I B. V L zSi 

Pr&terea magnam fol pdrttm dctrdhitaflu : 

Jjhàpf e videmus tnim vefies bumorc madeniis 

Exficcdre- fuis rddiis drdentibus folem* 

At * feldgi mnkd, gr Idtè fubfttdtd yidenutsl 

fa©. Pînde licet qudmuis ex ym quoqm loto fol 

• Humoris paruam delibetdb œqmre pdrttm , 

Ldrgirer in îdntê fpdtio umm dufertt yndis. 

Tum porri y end mdgndm qmque tollere pdrttm 

Humoris poffuntyerrentes dcqmm ponti : 

faf. Vnd noBeyids qmnidm perftpe yidemus 

Siccuri 3 mollifque luri concrefcere cmftds. • 

• . Pratercddocuimultumquoque tollere nubes 

Humorem mdgno conceptum ex aquore ponti \ 

Et pdfsim toîo tertdrum fpargere in orbe, 

£jo. Cum pluit in terris, çjr y end nubild portent. 

Poflremo> quonidm rdro cum corpore tellus 

Efl, gr coniunBd iflotds mdris yndique cingens : 

Débet, yt in mère de terris yenit humor squat, 

In terrds iëdèm mdndre ex œquore falfo. 

*3 J - Percobmr tnim virus > retroque remdndt 

Mdteries humoris-9 & ad caput omnibus omnis 

Confiait: indt fuperterrds reditdgmine dulci $ 

J^Jfd vid feÛd femel liquida pede detulit yndosl 

Nuncrdtioquœ fit 9per fduces mentis ytzs£tua JQS *- 

£40, Exfpirent ignés interdum turbine tdnto, na§ 

Expediom. neque enim medid de clade coortd • 

Flomma tempepdsSicuImm domimtd per agros 

Finitimis ad fe conuertitgentibus om, 

s lia y .l.fcre. in vuîg. pîerifqie pelage. Lamb. pelage, etiam re£tè.

l t $ J Û E R E è V M M A T . L i f c è V î . • 

Fumidd cum c&li fcintilkn omnid tempU 

Cémentes, pdùidd complebdni pe&ora mrd » . ^4(: 

^mdmoliremr remm mturd noudrumi 

H^ce tibi in rébus ktè efl * dite fie yidendum, 

JEt longe mnÛdS in pdrtis difpwhêdum^ 

Vt wninifcàris fufàmdm rtrufà effe ptûfunddm i 

'Etvideds.céelum fummdi mtimynum érfû;' 

J%Hém fit pdràuld pars, @* qmm mdtefimd confkt$ 

? Et quotd pars homo fit ttrrdï tonus vnusi 

$uoa bene propofitum fi plmè Cohtueàre, 

Ac yideds ;pidhe mimri mukd reUnqudsi 

Num quis enim noftrâm mirâtur.fi quis in drtûs êjJ.' 

Accepitcdliiû febrim feruore coortdm $ 

AutdU'um quemuis morbi permembm dokrem î 

Obturgefcit enim fubito pes : àrripkdcer 

Sdpe dôlor dettes 5 omlôs inuddit in ipfos : 

Mxfîftit 'fdeer ignis, gr y rit cèrpore ferpens gg£ 

^mmc^mque dmpuit pdrtem j wpltque pet drtûs ; 

Nimirum, qnid fuhtkiultdtum femind remm. 

Et fdtis ntc teïlùs h morbi, c&lùmqne mdli fcrtf 

Pndcquedtyis immenft précrefcere morbiï 

Sic igttur toti œlo, terneque pWdndutn efi^ gg+ 

Ex infnito fdtis omnid r fuppeditdre^ 

yhde repenti quedt hlhts concUffd moueri ; 

Perque btdrè, %r tends tdpidus percufrere turbo §• 

îgnis dbunddretMtmms ^fldmmefcere cdtlum : 

ïdqmqm enim fit, fir drdefmnt calefBd templd. $jQ, 

P'ttempefidtes ptùuue grduiore ceoftu 

Smt, vbi forte im fe retulemnt femind dqmmm, 

AtmmiseflingemincendifmrbidHsdrdoK 

m ïca v.ty.Lin ç.v. hoc. f.Ieg. Ac vî & Marull.& Yoîg.Nec. b Ita v. U 

Marull.tamen» nmbis. qood & Florencini & Lamb. font fecuti. ego v; 

iféi]tiôr,erii mos fequatur,procrefcere morbi. ç vulç. ferèifuppcditaci.

Li¥t iivk-î it Lirfekfce*;' Éf 

s'cftoit engendrée tandis que voyant tout l'ait ert- ' 

%\y flammé d'éclairs * ils eftoiëot tranfis de frayeur ' 

pour ne pouuoit comprendre qu'elle innouation ' 

des chofes la Nature: pouuoit machiner. Envoûtes 

ces chofes» regardez de touffes parts , & conïîderez 

en pfofdn&ur,en largeur,& en longueur, afin que 

vous vous reilbouchiez que la maffè vniucrfêllecIE 

èjo. infiniment eftenduë^& que vous confideriei com- ' 

Mtn tout • ce monde mefme eft vne tres-petitè 

partie du grand Tout, & quelle petite parcelle dfc 

toute la Terre eft vn ttomme feul. Que fi vous ' 

conceuez bien ma proposition, & que vous la regardiez 

âttentiuetiient, vous ceilètei d'admirer 

èjf; Beaucoup de choies qui vous furprennent Car qui 

s'eftonne parmy- nous s'il y a qoèlqoVn qui fente 

dans fés membres l'ardeur de la fièvre, ou quel- ' 

qu'autre maladie* Les pieds fe débilitent en tm in-, 

liant-,vric douleur aiguë attaque ies-dents.ôu fâifit 

Sô les j?eux : Il y avn feu malin qui brafle fecrettemenr 

-, Se qui fe gliflè dans quelque partie, poiircë 

que les femences de plufiewrs choies s'y recon-'' 

trente que la Terre & le Ciel nous apportent at 

fez de Maladies i dont la force croift en nous* II* 

^%. faut donc croire que toutes chôfes font àdthiniftrées 

fulSfamment de Ijinfiny à la Terre & ail 

CieI,d'où la Terre ébranlée > puifïe trembler enr vil 

inftaot, d*où les tourbillons rapides parcourent les* ' 

Terres èc la Mer i'Ic feu forte àuec abondance des ' 

entrailles du mont Etna,& le Ciel s'allutne d'vné' 

^70; infinité de clartez. De là' vient aulfi que les Palai? 

Celeftès font quelquésfois embrafez : & les pluyes 

tombent à proportion desfqpences d'eaux qui (ê 

font amafïees dans les nues. Mais dira-1-on la violente 

ardeur de céc embrafemètit eft exceilïuèi 

r * " Nn

'xi'ï LB VI. LIVRE DE LVCRECS.* 

Ceftde la mefme forte qu'vn fieuucqùi'n'eftpàjr 

grade chofe,& paroift neanttnoins fort grand à ce- 

^ JU v qui n'en a point veu d'autre plis grand : & vu 6 7S• 

v 

arbre., vn homme, & toutes autres choies fembla- 

Wes paroifTent très-grandes a celuy qui n'en aiaroais 

veu de fi grandes: quoy que toutes ces chdfes, 

; compris mefme le Cielja Terre,& la Mer,ne font 

.rien a l'égard de toute la mafle de P Vniuers. • 

le dùray maintenant tôutesfois par quelle ma- 680.' 

niere la iamme animée du mont Etna s exhale 

tuec furie de fes fo'urneaux fpacieux. Premièrement 

toute la montagne eft cqncaue,(bu(ienuë de 

pilaftres de cailloux taillez parles mains de la Nature 

.11 y a du vent & de Pair dans toutes les cauernes. 

Carie vent fe fait en tous les lieux oùFaircft 6Ep 

agité. Quand il a conceu la chaleur,il échauffe tous 

les rochers qui font autour : & de la Terre, & de 

ces rochers echauffez,il poulie le feu auec fes flamnies 

promptes : Il s'éf cue,& s'élance fort haut, ré- * 

pand fon ardeur bien loin, fait écarter la cen- ty+l 

dre» roule Vne fumée qui s'enueloppe-d'vne é- 

-paille obfcurité, & pouflè hors,des pierres d'vne 

mctrueilleufè pefariteur : afin que vous ne doutiez 

>oint que toutes ces chofes ne fe faflènt par la vio- 

i 

ence du vent. En plufieurs endroits, la Mer va bri- 

(êr fes flots aux racines de cette Montagne, d'où 69fî 

elle fe rehume elle-mefme 5 & d'où il y a des concauite? 

qiife communiquent pardeflbus,& montent 

iufqu'aux derniers foupiraux qui entr ouurcnt 

les fommets du Mont, Il faut confeflèt que le vent 

?m$ii> fe peut glifTcr par là, Se que la Mer qui s'ouure * en 

bas, le contraint de pénétrer &.de s'exhalef dehors,d*éleuer 

des flammes,d élancer des rochers,& 700 

• île former é* ••-*- i ftiïvM NAT. LIB." VI' % isf 

SciUcet ET flmim , ^»i non fj? * mdximus eilejl ', ' • 

•7f J^ non dntidUquemnidiùrmyiditi& ingens 

Arbor, bomûquemdefur : ç*r 0^1114 dcgeheri omnî- 

Mdximd qm vidit qtiifque -9 bac ingmrid fingiè : 

Càm tdmtn omnid cnm calo | termque -, mdrImeÈ 

Nihil fint dd fmmndm fummdi totim emnem* 

#So. Nmt tdmmiUdrnodb quibus intitdU repenti 

Fhmtmd foras yaflis bStme furnaàlus effiet, 

Expediam. primum totim fubcdm montés 

Eft noMrd y fere fîliam fuffultd cduerw. 

Omnibus eft porta in fpeluncu "tentas, {$* aer? 

tfSf. Fentmenim ftrybieftdgkdndo pemtus-dirm 

Hic yb{ .percdlm, cdkfedtqm omnid circàm . 

Saxa fut ens qiïà contingit, terrdmque \ & db oit 

Excufsit•cdliattm fldmmis yelocibusimem : 

ToÈtkfe > de reétti itd fmcihm eiicitjltè, 

%o, Fmdùquedrdorem longe, longéque fmBdM" 

Differt, &- crdffk yotuitcdligine fumum ; 

• • Extmdstque fimulmirando pondère fdxd\ 

Me dub'ùes 4 quin bac dnimul mrbidd fiyfài 

Pfœtercd mdgni ex s pdrfi mdre mmtis dd eiui 

fyj„ Eddices frdngitfluBm .aflmmquerefûrbet. 

Êx hocyfque h nUreM fpeluncM monm dd dltds 

Pemenmnt fubter fduces, bac ire fdtendmm ejfà ' ' 

Et penetfdre € mdri penims res cogit dperm 

Atque efflare fords ; idée que extollere fldmmdi § 

>ÔO SdxkqUt fubieêdre, & arena tottere nimbos. 

In fnnmo funt d yentigeni crdteres, yt ipjî 

M q.I.farté. blia fut v.î.YUÏg.mân.fup.ij.i|i&inf.^-rf.ii. c Itâfcrè 

©Xv .marie formifquedercripcl.Marull.tamen mare S( p. (h cogur arto.Sc 

Isa vuîg.ferèjte Lamb.miiîi minime placet. agit de vehed p -.eu. 

d Isa ex q.vetJego cutn A

h% DE Rst VJé NAC LIé. Vf: 

Nominkant9 nos qum fiances perhibemus, &• ord. 

Sumaliqmt quoque ress qmmm y mm dtcere tduffkfâ 

Non puise fi s yerâm pluru, ynde yna tamen fin 

CotpMs yt exdnimum, fi quoi procul ipfe idcère fof 

Contactas hominu \ fityt.omnis dicere caujfds 

Conuenijttktiidicdturytilliitfyna. 

Nam neque eum ferro > me frigore yincere pofsis 

Interrijffy ne fie a morbo > neque forte, Ueneno. : 

* Verùm aliquid génère ejfeexhoc , quod confia dicdt j 7N& 

iScimm : item in multis hoc rébus dicere habemuSi 

ttcNilo* Nilus in h - afiate crefett ; campifque redunddt 

Fhicm in terris tMgypû toiius amnu t 

-Js. rigdttSgypwm médium per ptpe calorem t • 

Aut quia funt aftatc aquihnes ofiia centra fif* 

Anni tempore eo 3 fm £ etefia fiabrd feruntur i 

Et centra ftwkiwm fiantes remorantur, çjr ynddg 

Cogentes furfm repleut È coguntque mdnere. 

Ndm dubio:procul bac aduerfo flabra feruntuf 

Fhmine 9qud* gelidkafiettudm dguntur. f*#è] 

Me ex ajufera parti yenit amnu ab dufim. 

Inter nigra yirum, • petcoBkqm pecla cdhre, 

Èxoriens penitus média ab regione dieu 

Efi moque, yti popitmagnits conieêtus éreh* 

Elua$Ms oduerfis opptkre ofiid contra, f 2j? 

Cum marepermommyenm ruitintusarenam* 

Jthrn fit yti paBo liber mimés exims amni i 

{ Etf proclims item fatminus impetus yndiSè 

« lia ex v.l. noftr.& al.îeftitoi. vulg. & lamb. ereckt. q. v. îtef. ko. 

ê ïta Jeg.qJ.xftatcm.malè.Lamb.aeftati.fHp.Ycrf.5. c Ita & in v.noll-f.' 

d f.geîîdi. e Sic Lamkvf la iaf.in fin.valg.ptico&o f. coLfywlg pracliuiscoQtnTctuftatem. 

#

El V-I. LIVRE-DE LvcRi-ct: 'Z9$ 

Montagne, il y a donc des coupes qui varient le 

vent, comme quelques-vos les nomment, lefquel«# 

% les nous-appelions les gueules & les gofîets. Certainement 

il y a bien des choies dont ce n cft pas 

allez de dite vne feule raifcn : mais il en faut aile* 

foc. S ucr plufîeurs* quoy qu'il n'y en ait qtiVne de cer- 

. taine, comme u vous voyet de loin le corps gifànt 

.rfvn homme mort, il fe prefente a propos 1 dç dire 

toutes les caufes jde la mort, au lieu d vne feule qui 

cft la veritabtede ccluy-là. Car Vous n© (çuiez pa« 

. s'il a pery pat le fer au par le fedid % ou par la mal 

die, ou par le poifcn. Nous fçauons pourtant que 

.IOw de toutes ces caufes,que nous auons nommées dans 

la multitude, il y en a quelqu'vne de vriye: & cela 

• nous peut feruir en diuerfes rencontres. 

Le Nil qui croift enElié, eft l'vniqtiefieuuede DuNii 

l'Egypte, lequel fe déborde fur les champs : il arroufe 

d'ordinaire l'Egypte vers le milieu de la fei« 

i,c fondu chaud: parce que les (buffles ethefîens qui 

viennent du coftç du Nord, fe portent cnEfté 

contre les emboucheures de cette riuiere, où ik 

empefchent Je dégorgement de fes eaux , & les 

contraignent de remonter,ou de s'arreft^: de forte 

qu'elles s'enflent prodigieufement. Car il cft 

720. certain que ces haleines qui viennent du coïté des - 

- froides conftellatiôns du Pole,font pouffées à l'op-* 

pofite du fleuuc qui defeend des parties auftraljes» 

entre, les peuples Noirs qui font bradez par la ' 

chaleproxceffiue, ayant pris fa fource dans les régions 

du Midy, H peut eftte auffi quVn grand amas 

7*f • de fable, empefche, le courant du fleuue à fou cm-» 

boucheure, quand la Mer queue par les ventsle re- 

E 

ouffc dans les çanaux:d*où vient que fa cheute eft 

eaucoup moins libre, & fbn écoulement xnoin& 

Nn iij

%t6 -li VI Livki DI LycuEeÎL 

rapide. Ioint qu'il n'eft pas impcrffîble -qu'en ce 

temps-ILil Ce faflè beaucoup de pluyes du collé de 

fa fource,quand les foufïlesEthefiens qui viennent 7JQ," 

du Septentrion y pouflent toutes les nuées, leC~ 

quelles n'y font pas pluftoft allèmblées , vers le 

fommet des hautes montagnes qu'elles s'y defchargent 

par la force de leur pefanteur. Enfin, ilpeut 

arriuer que le Nil $*enfle des neiges fondues» 75f , 

fur les hautes montagnes des ithiopiçns, par la 

force des rayons du Soleil 

pçf A* 1* VQm diray maintenant quels font les lacs & 

licriifc les lieui de TAueme, & quel eu leur naturel. Premièrement, 

ils font appcllca Aucrncs du nom qui 740* 

leur a cfté donné, pour cftre contraires à tous les 

• Oyfeaux, lefquels arriuant en ces lieux-là furies 

auirons de leurs aifles'dont ils perdent le foimenir, 

qu'ils abbaiffènt les voiles de leurs plumes : & dV- 

IîC tefte appefantie Ce laiffent tomber par terre, fi" 

la nature des lieux le porte de la forte, ou dans 74fc 

Peau, Ci dauanture le lac eft au dellbus, tel que celuy 

qui eft auprès deCumes&dumont Vcfuue, 

r-emply de fontaines chaudes qui fument inceflam-» 

ment, H y aauflivn lieu dans la ville d'Athènes 

fur le haut de la fortereflè , Joignant le Temple de 7fo* 

Pallas Tritoniennc, où les Corneilles ne viennent 

iamais , non pas mefmes quand les Autels fument 

de prefens:noq de ce qu'elles fuyent la colère opiniaftre 

de Pallas, pour auoir trop veillé, comme 

l ! ont chanté les Poètes Grecs ; mais pourec que, la 

nature du lieu fait cela mcfme par fa propre fox- 7ff* 

ce. On dit auflS qu'il y a vu lieu à voir en Syrie, 

duquel les Animaux a quatre pieds n'approchent 

iamais , qu'vne certaine force ne les contraigne de 

fomber par terre , comme, s'ils venaient d'eftrç

DE RIE Y M NAT. LU. Vfc if£ 

Fit qnoque, y ri pltmm forfan magis dd eafm Sus 

730. Temport eo fiant, quo etefia flébmaquilônum 

Nubile comcitmt in m lune omnia perds : 

Seilicet dd mediam regionem eieftd diei 

Cum conuenerunt, ibi ad dltos dtniqutmontk 

Contrupe niées coguntur9ytqut premuntur^ - 

7•- * Forfitcr tMthiopumpenitus demontibusdlm 

b 

Crefmt f ybi in campos albas € decedere nihgmes. 

Tdbifiàs fubigit radèis fol omnid lufirans.. 

Nuncdge, atiernatibi qna fintltcacumquey hem faut, DcjmcP 

Expedidm^qudlindmra pmdita confient . . mS lT y 

740. Principio s quodauerna yocanmr, nomenid'db re ' ^g,^ 

Impofimm efi3 quid funt duibus contraria cun&U I * grani- 

E regione edquodloedcum ventre yohntes * oufque 

Memigij oblitdt ptmarum y eh rmitwnt, 

is î^ï 

PmciphéfqmcddMMmolUmrmtê pmfufk- J^ ^ 

74|# In terram, fi forte ha fert natura tocorum ? doçba* 

Aut in dqmm, fi forte hem fubfimtus duerm efil ' ' 7 

Is d hem efi Cumm apud, &> Vefuui per montis* 

Oppteti caiidis ybi- fumant fontibus duâm* 

Efi gr Athenais in mœnibus, dreis in ipfo 

7co# ^ rft ' Cf » PaUadis dd temphm Tritonidbs athucl 

.Jjho numquam pennis appettunt corporamuat 

Comices, • non , càm fumant altarid eknis* 

• Vf que ddeo fugitant non iras Pattadù acris 

Peruigilijcduffa % Graimm yicecinere poète j 

7yj. Sed namm locif hoc opus effichipfdf fudpte 

In Syrhquof$e f mur hem hem effe k videri» 

Jgujidmptdes quoqm qm fimuldeyeftigia primàm 

Intulerint igrauiïtr yk cogat coneidtre ipfa , 

Manibus yt fi fint diuis maâdtd repente. 

M lea re&è.lâmb.ex y.l.vulg.forficaiiieeiain non malt, k la tl.l.etitfîî 

v. Crefcit. c Lamb-defcendece. d lea v.l is»id eft»elus gmummonmM 

eft»niomof .vt inf. ng. 31. montes Helîconis.viilg. faste pet feiolos de* 

f ratwa funcf• pi®j>e kg. pro per. cercè bois pofui pr# toew, « ajgj 

Nn iiij

*487 P.f R>H¥M-N4^ Lu. VI; 

Omniaquosnaturalirationegerunturi ' • jéQ 

Et quibm f caufsis fiant, afpirctorigo : 

lanuane *forius bis O-rci regionibus effe 

Credatur b pofia. Une animas Acberuntis in oraç 

D.ucere forte J) cm manis infime reamur\ 

Nartbus dip.edes yt cerui fiepe putantur f6x. 

Ducete de Utebris ferpemia fada firarum. 

JÇjfod proml 4 êra quant fit ratione repulfum s> 

'jPercipe : namque ipfa de re nunc dicere comor. 

Prinapio bac dico , qtmd dijçi fepe quoque aritt, 

Jn terra cumfque modi rerum effe figuras j ' 7701» 

jMulta, bomini

LE VI. LïVAB 01 LVCRICB?-' ISJI 

jtfo. immolez aux Dieux des Enfers. Tout cccy néant-' 

moins fe fait par des raifons naturelles » & nous en 

çqnnoiflons les caufes & l'origine* afin que l'on no 

fe perfuade pas que la porte de l'Enfer foit plyllpft ' 

niife en ces quartiers-là qu'autre, part, d'où nous 

penfons que les Dieux infernaux retirent d'en basles 

ames verç les bords d'Acheron : comme on dit; 

y

ïti Li VL'Liviii DI LVCRECE; 

fleur eft fi peraideofe à l'homme, qu elle eft capable 

de le tuer ; car toutes ces chofes croiiïent fur 

la terre, pource que la Terre contient plufieurs fe- • 

mences de plufieurs chofes méfiées en plufieurs 790? 

manieres,& les produit (eparément. L'odeur d'vne 

chandelle que l'on vient déteindre bleflè le cetueau, 

& alïbupitd'vne puanteur pelante, comme 

. celle de la Caftorée qui fait tomber les femmes en 

pafmoifoiî : de forte que le fufcau échappe de leurs 79%. • 

mains delicates,fi elles en ont efté frappées au met' 

me temps qu'elles ont leurs maladies ordinaires 

Ainfi beaucoup d'autres chofes rendent les parties - 

. débiles, & offcnfent interieuremeni famé dans fcs 

iropres fîcges. Enfin, fi vous demeurez trop dans 

Î 

e bain, & fi vous y prenez l'eau trop grande & 

trop chaude, combien de fois aues-vous éprouuc^ oa 

qu'il eftaifé d'y tomber en défaillance? Auec quelle 

facilité l'odeur & la .pelante force du charbon 

monte-t-elle au cerueau, fi auparauant nous n'auonsbûde 

l'eau} Quand la fièvre sert gliflëe dans . 

les membres de quclqu'vn, Todcur du vin luy fait 8of. 

beaucoup de mal. Ne'voyez-vous pas auflî que le 

Soulfre s'engédre dans la terre* Et que le Bitume y 

croift dVne fort mauuaife odeur ? Enfin, quand on 

cherche dans la terre les veines d*or *& d'argent 

que Ton fuit auec le fer après les auoirtrouuées, 

quelles puanteurs ne fortent point quelquesfois Sio* 

des mines! Et combien arriue-t-it de mal pour leur 

faire exhaler l'odeur des veines d'ortQeels viftges 

donnent-elles aux hommes ? Quelles couleurs à 

leur teint! Nauez-vous point veu & oîiy dire tres- 

Ibuuent, que ceux qui font condamnez à vn ouur^ 

. ge fi pénible, pertffent en peu de temps,& que leur gf*; 

vie eft bien courte?Il eft cfoncnecofiairequela

DE RJERVM NAT. LIB? VI. iM 

SciUcethac ideo terris ex omma furgunt » 

Aiukamodismultismukarum femma rêrmm 

yjo. Jôd permifia gerittettus, difcrttaquetmSt 

Nodurnumque recens exftinâum lumen > vbiacris 

Nidore offendit mares, confopit ibidem : • 

* Deiicere vt priuos qui morbus fipe fueuit : 

Caftoreoque graui mulier fopita recumbit, 

, 73 f. Et manibus nitidum temeris opns effinit et), 

.. Tempore eo fi odorata efi, qm menfima fohïf! 

Mtdtaqm pmterea languentia membra per anus 

I Sohtunt s dtqne animam labefaBant fedibm intàs* 

f* Déni que fîcalidis etiam cunBere k louacm, 

' 800. Plenïorçg* fueris folio in feruentis a fiai • 

I • J^feà» facile in medio fit vti des fipe ruinas ? 

! 

Carbonumque gtauis vis, dtque odor infinmtur 

i Jî^àm facile in cerebrum^ nifiaqnampmcepimus antè ; 

! 

€ A m fi fi membra prias pertexit frigidd femus § 

f **°S» Am fit ôdês vint, plagie manabilis moral 

• Nonne vides etiam terra quoque fmlfur in ipfa 

Gigniers cr tetro concrefcere odore bitumen ? 

Denique, vbi argenti venas, aurique fequmum 

k 

Terrai penitus fermantes abdita ferro, - 

• ^°* ^flisexfpiret d feaptenfuk fubterodores? 

! ' j^dve malt • )îf "W exhalent amraid metalla } 

£}ms bominûm reddunt faciès ? qnaUfqm colores ? 

Nonne vides, andifve perïrein tempore paruo 

l » £**** f oit ont l gr 9»iw *Wfc*ï CO^M C rf^wf, 

i * ! î s *ne/« tali coUbet Vis magna } f necejfe efi 

' îf os igitur teUus omnis exdtfiuet œftus 5 

s Ita « v.l.opdmè i nobk reftitotas hîc cft loçnsf In mule. v. Concîdere 

vt pnmos qui raoîbus miîtcre fieulCq. pronos vt Marpli&vafg. 

q.morbo.q.& vide inf. iif .29. à lia lfg.etiam ex Aoftris. c îtâ ex v. 1.' 

Krip(îmus>rcâifr.(eatentia perfpicua. ^îsa o.I& Feft.male.Lamb.Scapcefula. 

t lia conicâyra diiftus'iciip&iJii, dc.fîs. in q. défit./Maral^ 

yaçafe#peffl&îès

. iSs DE RBRVM NAT. Lib. Vf, 

Redit ad Exfpiréique foras in aperta, promptaque c&b. 

ïtiiçritt» Skçâuernalocaaiiribns fnmmiîten debent^ 

' Afottiferam yim, rfe terra qmt fkrgk m auras, 

Fi fpatium cdtli quadam de parte yenmet : **Q 

£hip fîmul ac primèm ptnnis éclata fît aies. | 

Inipediaturibic&co conteptavenem § - 

Et cadat ç regione loci > qua & derigitœfîus 

£UQ cum connut ; fcec eadem yis Ulius œfîus i 

Melhquias yitœ membris ex omnibus aufert% 

. 8*f • 

jahâppe etenim primo quafî quendam cùnciet aflum : 

Pofîêriàs ft% yti, 'cum iam ceciderei ytmni 

Jn fonris ipfos, ibi fît moque yitayomenda ; 

Proptereaq&bdmdgna'mau fîtcopia circnm. 

fitqmque, ytinterdum yis hœc, atquc mfîusauemî ?j^ 

jtëra y qui inter mis cumque ejl, terramqfie locatus, 

. Difcnnat ,pmpi yti hem htm Unqumur imanis ; . 

Cuius ybi è région* loci yenêre yolantes \ - 

CLadkat extemplb pmndrmmnifmimms: 

Et conamen ytrimque ahmm h proditur omne% 

Hk sybi € nixari nequeunt,infîfîertqmalis; 

• Scilicet in à terris déldbi pondère cogit 

Namrd : gr yaamm propè iam fer inaneiacentes, 

Difpergum•animas per cauhs corporis omnis. 

Car a- Frigidiot porto, in puttis aftate fît humor j I4 0 »' 

putrisL e Sdre f € ^^ d terrd c d ^ » fSr fouina fîqua 

ftatefri- Forteyaporis habetStproperè dmittit in auras. 

gida fit. Jgup magis efî igimrtetius f afeûa cabre : 

Hoc fit frigidiùr, qui terra efi ahditus x humor0 

Frigore cum premitur porto omnis terra, coitqne* &4f% 

• s lia tx v..q.malui.i& aidiriglç. h Ita v.Lûlg.perdiçur. e Sic o. I.Feft 

tameni^âari. fed yide Ind^cSc fop. 114.4. à Sic îcgo tx y.LMâralî. & 

vulg. in terram. 4 Jça leg.ex v.& iaF.Et rarcfecic&c. /Ita re&c Laxnb* 

«g v. a$ it caim de.xftate. in al. cita : lia variât um fup. 

tjf•

LteVÎ. Liviti Dt tvckiëi. a$J> 

terre exhale toutes ces vapeurs, & qu'elle les pout 

fe dehors pour les écarter & les diiiper en l'air. 

Ainfî5les lieux que nous appelions Auemes,dot' 

uent pouffer vu Venin mortel de bas en fcaut,pour 

Ito. -infeâer vne 'partie de l'air dans vn certain efpace, 

en telle forte,que des le moment qu'vn oyfcau**?. 

porte fur fes ailles , il fait faifi d've veisin imperceptible, 

& felailfe aller vers l'endroit d'où fort h 

vapeur, où il n'eft pas pluftoft tombé, que l'a forcé 

lij, de cette horrible vapeur luy cnleue ce qui luy relie 

de vie dans fes membres.. Car d'abord il n'en 

auoit conceu qu'vn certain efldurdillement : mais 

depuis eftant tombé dans les fontaines enoefti- 

" mecs, il eft contraint d'y vomit k vie à caufe iê 

BjOh l'abondance du mal qui renuirottne.lt fe peut faire 

splfi que cette force & cette vapeur de FAuenie* 

écarte 1 air qui eftentte les Oyfcaux & la Terreidè 

forte que le lieu demeure prefquë vuicfej & que dés 

Finftant que les Oyfcaux y ont pris leur vof5 FeP- 

H jf* fort de leurs plumes deuierit inutile » & h pouuoit: 

de leurs ailles cl trahy* Comme ils ne peuuent 

donc plus s'appuyer ; fur Fair, ny fe fouflenir foif 

leurs âifles,k nature les contraint de fe laifler tomber 

par leur propre poids j 8t perdant k moejuement 

dans vn efpace prefqoe vutde ,leur ame 

fe diflipe par tous les conduits 'de leur corps. 

§40. ' • I-*cau des puits deuient froide en Efté3 pourcë 

que la Terre fe raréfie par la chaleur: &ft" elle à 

pour lors des femenecs de chaleur renfermées, cttk 

fe hafte de les pçuïfer dehors, Àinfi d autant plus 

que la Teire eft affeékée de cbafeuren&ftrfafcé, 

Feau qu'elle renferme deuifent plus froide i"pn>- 

, I4J. portion: comme au contraire, quand elle eft preClec 

par fe fret ià , fi elle feifetf e quelque cltaleur,elfa

• cft contrainte de l'exprimer du collé des puits. 

* .' a 11 y a vue fontaine auprès du Temple de lupiter 

d'Ain* Ammon*qu€ l'on tient qui eft froide leiour. & 

mon. ' chaudelanuiâXesHommess'eftonnent merueil gjô; 

feufementde cette fontaine: & quclques-vns s'imaginent 

qu'vn Soleil véhément •échauffe-en vn 

inftant la Terre par defïbus en ce lieu là , quand la 

nuiûcouure toutes chofes de l'horreur de fon obfeurité. 

Ce qui eft ttes-éloigné de la véritable rai- 

Ion, Gar comment le Soleil» qui touchant l'eau de %f * 

fes rayons f quand ils font en leur plus grande ferticur 

au deflus de nous § ne la peotneantmoins échaufïèr 

» feroit-il capable de lu y communiquer 

fou ardeur,veu Fintcrpofîtion du corps folidc de la 

Terre, & qu'il pénètre à peine*lesclofturcsdes 8

Di RERYMNAT. Lï%. VL' ïfô 

Et quafi conm fcit : fit fcilket, >f coëundo . - 

Exprimât in put eos, fi quem gerit ipfa cdlorem m 

* Efje dfni Amwfonis fanum fons htce dimrna 

Frigidus , m cdlidus nofhrno tempore fertun 

8jO. Hune hommes fontem nimis admitantur% ($> deri 

Sole putant fubttr terres feruifeere raptim, 

Nox ybi terribiU terras ca bgine texit. 

Jûpd nimis à vera efl longé ratione remotwnl 

^jàppeybi fol b nudum contreHanscorpus dqudià 

8 j j. Non qmeritcalidum fnpera de reddere parte* 

Ctm fuperum lumen tanto feruore fruamr § - 

Jjhii queat hic fubter tam € crajf© corpore terrant 

Percoqucre humorem c$r calido i foudre yapori t 

Pmfertim am vixpofsit pet fiepta domorum 

8^0. Infinmrt fuum radiés ardentibus dftum ? : 

Jjj}vf ratio efl igimr ? nimirum terra mégis quoi 

9 Rara teneteircum hune fontemJ quam eaterd telhs «• 

Multaque fmt ignis prope femina corpus aquë. 

Hénc ~\bi roriferis terram nox ©bruit imbris j 

Jtfç, Extempl© fut tus frigefeit terra, coitque» 

Hocratione fit9yt, îamqftamcompreffamanu fit, 

Exprimât in fontem* quœ femina mmque habet ignis, 

Jjhf-calidum fdciunt f Lacis tdÛum * dtque faporem*. 

Inde ybi fol radiis terram dimouit* ebortis, 

870. ^t rarefecit calido mi fiente yapore : 

Rmtfumn antiquas redeunt primordià fedes 

Ignis, er in terram cedhcalorcmnis aqmà. - 

Frigidus banc ob rem fit font in kce Sutnal 

Praterea foUs radiis ioÛaturaquai 

8/5* Mumor> 0* in h luce tremulo rare fcit ab affu : 

Proptertd fit, yti fié femina mm fée habet ignés] 

M In q.I.Eft,vt fubintelligatiir>qui»ibi»Iiice. b a rulg.vdum>itiale. c Itt '. 

etiam in noftclib.yi al.craflï corporis. d v.q.Lfaciare vapore.&,vaporem 

§ Sic Lamb prxckre : quoi le Hb.aoftr. confirmant!:./ Ita o. v~ 

Bedasâqiti&vid. Aqua in inclÎta v.o. Marutl. obdksiii» yt vulg. cvii 

De fonce 

adAmoaoais.

Ijï fil itutvk NAT. LU. ,Vt. 

Dimittdt : * qudfi fepe gelunf, quoi confinât in fe> 

MittityCr cxfoluit glddem, * neruofque relaxât. 

Erigidus eft itiam fons î fupra qmm ftd fkpe 

... Stuppa idcitfldmmd* conceptû promus igni$ 880;' 

v a fl ua Ttddque fonfimili fdtione dcccnfa per yndas 

ârdeic. Conlucet * quaeUmque natdns ïmpdliiur duris : 

Mimirum quia fùmïnàqud'ptrmuluydporis 

Semiàd $ ne terraque necejft- eft- fundkus ipfk 

Jgnis corpord per totum-confurgere foutent* 8

Li VL Livai DELvcasçiT i9t 

comme d'auttesfotSjellefe dépouille de la gelée 6t 

de la glace qu'elle contenoit , & relafcfae de la 

froideur. 

880. U y a aoffi vne fontaine froide,, fur laquelle fi. on 

iette des étoupes, elles pourront des flammes â 

caufe du feu qu'elles en reçoiuent : & par mcfm€ 

raifon, les torches s'y allument de quelque cofte 

qu'elles foient agitées fur l'eau par le vent, pource 

qu'il y a dans l'eau pfufieurs femenecs de. chaleur, 

& il eft neceflGpre qu'au trauers de la.fontaine, des, 

Wy- -atomes de feu s'éleuent de la terre qui eft'au fonds, ' 

& qu'ils s'exhalent dehors, non toutesfojs aiuee 

tant de viuacité , que la fontaine en puiiîe eftre 

chaude. Dauantage, fa force contraint ce*atocne* 

de palier promptement au trauers de l'eau, & de 

Ce reiinir eftant montez : de mefme quViie footai- 

8510. ne d'eau douce qui rejaillit au milieu de laMcr, «Se 

fepare les eaux falées qui l'enùironnent: car la Mer 

- apporte en diuers climats, vne pareille vtilitépour 

les Matelots altérez , quand elle entrecoupe des 

eaux douces entre les flots falez. Ainli dotpc des fe- 

Sjy. mences de feu petnient bien.paflèr au trauers de. 

cette fontaine, & fortir dans l'étauoe, ou-.lors 

qu'elles fe /ont aflèmblées,ou qu'elles Ce font attachées 

à la meche de la torche » elles baillent facilement, 

pource que les étoupes & les torches ont 

elles-nielmes beaucoup de lemences de feu. Ne 

900. voyez-vous pas aoffi que quand vne mèche -ne 

vient que de déteindre, lîvous l'approchez d'vn 

ilatnbeaii,clle fe r'allumeta pkftoft qu'elle ne tou- • 

ebera la flamme ? La torche fera tout de mefme î 

Et comme il yaplulîeurscholèsqui s'allument de 

loin eftant touchées parlafimple chaleur, auanc 

poç. que de prés, elles ayent elle touchées du feu ; 011 fe 

Oo • .

%$i Xè VI. LIVRE Dé LircâÉeiL 

peot aifément petfuader la mefina chofe de la fou* 

laine dont nous venons de parler. 

; 

Be 1 Ai* Pour ce qui nous refte à traiter, ie patleray cfe 

maa, ma 

" l'Aiman ,&ie diray par quelle loy de la nature, cette 

pierre que les Grecs appellent Magnétique, à 

-caufe du pais des Magnefiens des frontières duquel 

elle emprunte fon origine, peut attirer le fer. 

Les hommes l'admirent pource qu'elle attacha ^ : °plufieurs 

anneaux enfemble fufpendus les vnsaux 

autres, qui forment vne chaifne par fa feule vertu: 

car on en peut voir quelquesfois iufques à cinq de 

fuite, &mefinesdauantage fouftenus en l'air, F vu 

adhérant à Fautre par défions, & ccluy-cy con- 5»f. 

noiflant la force de la pierre par celuy-là qui Fy 

attache;de forte que cette force fubfiftc par communication 

depuis le premier iufqu'au dernier. 

Auant que de pouuoïr rendre la vraye raifon, en 

ce genre dechofes5 il faut en-eftablir beaucoup 

d'autres's &nous auancer en matière pat de longs 

dtfcQurs.C'eft pourqooy ievous côiure de m'écou- 9 1 ®1 

îer,& que voftre efprit (bit attentif. Preniietemêtj 

il faut que vous confeffiei de neceflité que de toutes 

les choies que nous voyons, il s'écoule inceffàmment 

des corps qui frappent les yeux ? & qui 

follicitent la veuë:comme aufli les odeurs coulent 

pertuellement de certaines chofes, le frais fort des cjir; 

RiuiereSjla chaleur naift du Soleil, vn tas de petits 

corps vient do la Mer qui ronge les murailles des 

-Baftiments qui font fur fes coftes,& des fons diflferens 

ne ceflent point de sînfînuer parrtiy l'air. 

Enfin,quand nous fommes affis au bord de la Mer, 

louuent nous y fêntons le gouft d'vne humeur falée:& 

quand nous voyons piler l'Abfirithe>quel- $JO* 

.que amertume "nous touche le palais t tant il eft

l)f RiiviiNAT. Liï.VE i^î 

Jjhfpdpipcrefl, rff ère incipiam, *p© fmdere fdt • * • • ~ 

Ndtum f kpis kicyt ferrum ducere pofsit, - ' ? e ? 

Jgueni mdgnetd yocant pdtrm ae nofntne ùrdif 3 £ncc«. 

Afagnemm quid fit pdtrik in finibus ûrtus% 

910. //«ne hoMines Idpidem mimntur : qnippe cdtendM 

Sape ex ancllis ttddit pendentibus ex feh 

Jjhdnque etenim lictt interdum, pluréfque yiderê 

Otdine d demijjm leuibns ïaûdrier h duris \ 

Vnus ybi ex y no dépendit fui ter adherens 5 

J if. JÉ5c dliique alius Idpidts yim ^yincUque nofcit? 

PJqueadco permdnanter "Viï perudleteius. 

Hoc gmm in tebus frmandum êflnmltdprim, qmm 

îpftus reij rdùonem reddere pcfsû : . 

Ètnimèmiôngisdmbd^bus eflddeunduw* 

'• 10# «f^5° w *p* attentas duris % dnimumqne repoÇcol • 

Principio omnibus à rébus qudfcumque videmusà " ' 

Perpétua fiuere, *cc toitt* fdteare nvceffe efi 

Cor para, ^œ feridnt ocklos * yifumque lacejfant ! ' • • 

; Perpefuoque fludM cettis db rébus s odêres : 

P 1 J.' Frigm yt afiumiis, àt fer i /o/e, «/fagr 4& >»ii# 

sMquùris, exefor d mOromm /iront pmpten 

Necydrijcefjknt fonitus manare fer* mures i 

Denique in or fdlfiyenit humor f&pe fdporis^ 

Càmmdreyetfkmur prop ter 1 dilutique centra' * " *' 

9|Oê C/)w tuimttr mifceri dbfïnthia, tdngit dMdroré 

. Ffqueddeo ' omnibus db rébus res quaque fluentèt ' ' - 

« q. L demifib. b q. 1. v.hàmis t etûkm tedc.vï mox.vincîaqùé àdfcff * 

r. Mar»Il& Lamb oborttiicontra o.Lmaït.vide fyp. iif • i. i ira v* L 

e In lib.auras.ictl yidefujp.iîf. f* 

Oo ij

%PJ: ^ Pi R-iiivjf MAT. Lis.'VI. 

Multâs 

tes 

taro 

1 

Fertur* o* incmBas dimiititurVndèque partis» 

Mec mord, nec requies inter ddtur ylla fimendi : 

ferpetukqmniam fentimus, cîT omnid femper 

* Cernere , odorari licet, çjr /ènrfff fondre. 5?f f. 

iV/wtc, o»f «ei, repêtdm 3 quant raro carpore put ml - 

"ffe 5 Commemorare, quod in primo quoque carminé claret. 

» J^Jiippe fttWj», qmmqmm multas hoc permet ad tes 

«orp©re. Mofcere \ cum primis banc ad rem frotinus ipfam3 

Jj)m de dijferere dggredior $firmare neceffe efl3 

Nihil ejfe impromptu 3mifi 

5H° 

b corpus mixtum inanL 

Prinàpio fit, y tin fpélundî fixa fuperna 

Sudenthumore, &* guttis manantibus fiittent* x 

Manat item nobis. ètoto corpore fudor ; 

- Crefcit barba, pilique par omnia membrd € per arms : 

* Didimr in yenm abus omnis, 4flger, alitque 

Corporis extremas qmque partis^ vnguicttlofque.* 

Jtrigusitemtranfire per us ,caUdumqueysporein 

Sentimus ; fentimus item tranfire fer amum, 

94Î- 

Atque per argentum, cum pocuh plena tenemusy ?î a » 

D eniqm per diffipta domomm faxea yoces # 

Peruditant 3permanat â odos 3frigufque f vapofque 

Jgnis : quin farri quoque yim penetrare fuëuits 

indique qua circèm c coli lorka coërcet^ 

Morlidaf yis, qmccumque extrinfecus infinuatuf. $S f • 

Et tempeflates terra , cxloque coortdt - 

i In cihm terrafque remotét iure faceflunt> 

J*htandoquidem nihil efi non raro carpore nexuml 

d vide fup. ixy. 23. h Ira cxq. v.fcripfl pofcente eflatxi eum ordinem 

fententia. in aï. miffcum corpus, c f. leg. Diditus. d lu in v. noftris. $C 

Nonius. e Ita fcrè v.in q.v. czli. q. cori). vulg. colli. mihi aqua béret. 

lanib.corpus./Ita id î.noftr,voîg.& in q.v. vifqoe fimul cum. Lamb. 

fefli(iqiuKunque.etiam itûè.g Isa ftrè o.l. manu foimifquc dejaipti. 

tmib, fpc nwuuic. mn wétis

LE VI LIT RI »I LTCRICC 'ajj 

vtay que de tout ce qui efl, s'écoule inceffammenc 

'quelque choie' qui fe renuoyc de tbus collez,, ' & 

il n'y a point de repos ny de irelafche en toutes ces 

émanations, putfque continuellement nous en auons 

le fendaient, & que toufiours il nous eft per- 

9. em mis de voir vne infinité de chofcs', dô fentir les ô-] 

deurs f&d s oiir les Ions. - 

le me rciïôuuiendray maintenant de ce que i'ày Plafieors 

dit en mon premier Liure , combien toutes cho- c l* ofes ., 

fes, inclines les plus comparées, font doiiées'tfvn * 0O ' fal " 

corps rare : car encore que cecy appartienne a plu- corpS mj 

940 ficu».chofes,-'& principalement, au fuiet que io xes. 

traite ,11 efl neceffàire de prouuer que rien m fe 

prcfcnteànous que le corps méfié auec le vuide. 

Premièrement,!! arriue,que dans les cauernes, les 

pierres fbnrhuroides-parléhaut, &diftilçnt des 

goutes d'eau: la fuetir nous rend quelquefois tout 

çA* moites par le cdtpsji barbe naift au menton, & de 

petifs poils viennent'par' tous les mtinbres : la x 

viande dilperfée par toutes les veines fait croiftre 

•les partiws du corps * & les nourrit iufques au* onglefrflr 

an* autres ettfémitez. Le froid & le chaud • 

p*0% pénètrent l'airain f & nous fc-fentons au trauers de 

• For & -de-l'argent, quand nous tenons quelque 

vafe plein d'eau froide a la main. Enfin, la voix 

afTe au trauers des murs de pierre:l*odeur,le froid, 

Î 

1 chaleur du feu, y partent tout de.mefme. La 

'M9 maladie qui nous vtenrde dehors, pénètre bien 

ttilffi d'ordinaire la dureté du fer par les endroits 

que lacuitaflè couure:les Tempeftes qui naiflent de 

la .Terre 3c du Ciel-,enfediffipantieréinfihuenc 

•dans le Ciel & dans la Terre ;pourcc qu'il n'y a 

•rien de compofé qui ne le (bit de corps rares, lc& ' 

quels fe peuuent aifément pénétrer. 

Oo uj

ip*4 Li--VI. LfVUE DB LVCàBCI* 

. . 

Adfouftom à' cela que tpus les corps qui s'écou~ 

lent (les mixtes, ne font pas-dotiez dVnemefme^rfQ.* 

qualité, ;ny propres! toute forte de nature. Pour 

Je montrer çn premier ji.çu -j le Soleil on cuifànt la 

Tef re la deflèkhe ; mais il diflbut la glace t Se con- 

• trâfcit la neige de s'écouler des hautes montagnes. 

6à elle eftoit amoncelée. £nfiii>,Ja cire fe fondpâ^ 

. quand elle eftçxpofée à (a>chahtyftLe feu rend Pai- 

, ra'in liquide,& fond For :.mlrâii&it retirer le cuir 

Ce. la. chair, Se les ramalfe*t»>|)élotOQ,. Au refte, 

l'eau endurcit le fer dans le feu., 3e amollit.-la chair 

' * : ' &les cuirs endurcis par la chaleur., L'Oliuier ré- . 

joiiit tellement les chèvres barbues, qu'il eft teint 97®* 

4e Nedar en leur faueur, Se fait coulerpQur .elles 

Jes douceurs de P Ambrofie. Cependant il n y a rien 

defi.amerau gouft de l'homme que Içs feuilles cte 

cet arbre, te Pourceau, fuit la marjoUioe % Se 

, craint toute forte 4e : parfums : car.ç©. qui nQug eft 97$l 

fbpuent tres-âgredbtk,eft aux Fourcçatix vh pernicieux 

poifon :Sc au contraire Iç Bourbier quinous 

çft ordure, eft délicieux à ces yilains animaux. De 

forte qu'ils nç font iamais ennuyez de s'y. rouler* 

m 

' Diocrs Cecynous refte encore à dire-» autft que nous 

ports & entreprenions de parler de la chofè dont • nous ^bf 

toimts. auQns,à jifeourir. Comme il yaplufieuts pores» 

ou ouuertures dans leschofes diuerfes, aultl doiuent-elfes 

eftre douées de nature dtflemblable » fie - 

chacune a la fienc propre Se fçs voyes côuenables. 

m Car en toutes les chofes animées, il yadesfens 

• .diffcrens,, dont chacun reçoit & apprehêdeiachor ^%J 

fcqui luy eft propre. Auffï voyons-nous que. par 

.autres organes pénètrent les fons, par autres les &ueurs, 

par autres les odeurs. Do plus, vne çhofçs'o* 

coule par les rochers,yne autre pat Iç boisj YPç au**

DE RERVM NAT. LîB.' Vf. tj% . 

Hue dccédit, vti non omnid, qum miuntur 

96a. Corpomcumquedb rébus» eodem pmditd fenfu, 

Atque eodem pâBortbm fiât omnibus apta. 

Principio terntm fol excoquit, &* * facit are : 

Aï gùciem dtffohk , gr dus montibus dite 

Exfkuétds ningues rddijs tdbefcere cogih 

P^f* Demquecerd h liqmfdt in eius poftdVdpore? 

Ignis item liquicmm fdcittts > dwtumque refohit : 

At corid, ET cdrn&È tndm 9 &» condmit in ynum^ 

Humor dqus porA-- -femm condurat db igni : 

At corid, CT cdmemmêÊt durât* cabre, 

pjo. Bdrbigcrds oleafter eo imtdt y [que cdpeUasy 

e 

Diffiudtambrofîd qudjïyeri 3 (jr neBdre tinBus : 

At nihil eft homini, d quod amdrius frunde bdc exftet}. 

D tnique dmardeinum fugitdt fus, gr timet omne . 

Vngutntum ; nam fetigeris fmbms dereyenenum efl& 

97î» Jjtuod nos interdum tdmqudm recredrevidetur. 

At contra nohis cœnum -tetenrimd làm fît 

Spurcities, eddem fubtus bœc * imundd yidetur, 

Infdûdbilmr mi yt yolmntur ibidem. 

Hoc eùdm fupereft3 ipfd quàm dicere de re 

. •. 

3 80. Agpredèor, quod dktndum prias ejfe yideïur : , . De van !s 

Multd fordmind eàm ydrifs fmt reflditd rébus $ 

rm \ *? ~ 

Difsimili inter fe mturd pmdiid dtbenî ^m^ 

Effe, (y bdbere fudm ndtamm qudtque, yidfqm.. ¥ijs, 

Jûjppe etenim yarij (enfus dnimantibus infunt* 

^ M^ mm f*ifq U€ Judm proprii rem percipitin fe2 l 

'Nom penetrdre dlio fanirus , alioque fdporem ' • 

Cemimus è fuccis, dlio tûdoris odores. ; 

Fratered mdmre dliud per fdXd videtur ; 

m Ita fcrè.Tibul.î. eîcg.ponfîur antc.pro înteponitup. b v. q. liqurft. 

ica & ii?.i4.variatum. c vulg.Effluat. malç. d Ica en v. noftris fcripfî. 

yolg.hominiiqued amarum fronieaczquê. « Ica io l.noilr. & Maruli. 

tpîj*.

ipj: Dî REUVM NAT. LIB. VI. 

Atque dliud per lignd, dliud trmfire per 4tnrum> 

Argentoque fords dliud, yitroque meare : *9é 

Mdm fiuere kdc fpecies, HIdc cator ire vidttur $ 

Atque dlijs dUud citiàs trdnfmiterz eddem, 

Scilicet id fieri cogif mturd lâdrum 

J4ultimodisydridm3 yt pdttHoofkndimus dntè3 

Propter difsimilem mtm-dm, textique rtrum. 

Jûdproptêr * boni ybi hœc confirmât**, dtque locdtd 

Omniœconfliterint nabis pmpoftd 9pdraM- 

Jjhwd fuperefl, fddlè hincrdtw reddemr, & omnis 

Cdujjd pdtefiet, tjHdc ferri peUicidt yim. 

9%l 

. "I e _ j" Principio s fiuere è Idpide hoc permukd neccjfe efl lOQO 

j i £ ra- Semind 9pueaflum9qm y difeutit de VA pLgis: 

tîonem, Inter qui Upidtm, ferrumque efl cumque locatus. 

cm ma- Hocybiindnitur• fpdiium3mkltufqne c vacefit 

gnesfer- j n fnetlio lœus ; extemplo primomid ferri 

rum tra, j n yaamm pm[dpjd d €dJdni comme A, fit, ytqm IOOy 

Anulus ipfe fequdtttr, edtque itd corpore toto. 

Mec res ylùt mdgis prim&ribus ex elemenùs 

Endopeditd fuis drtè connexA coheret > 

3u4m ydlidi ferrimmm frifidus horror* 

j9^0 minus eflmirum, qmd pduïïo diximus ântè3 

Corpord fi ncqueUfltde ferro plurdcoortd 

In ydcuum ferri, quin dnulus ipfe feqmmr : 

•JJluod fdeit, & feqmmr donec peruènitddipfum 

Idm Idpidem, cacifque in eo compdgibits hœfit. 

Hoc fit e item cunctds in pdrtis $ vnde ydcefii 

• Çumque Iqcns, pue ex trdnfuerfo, fine fupeme\ 

Corpord continuh in ydcuum yicind feruntur : 

m Ita q.vi h q.l.vulg.deftinat. c q.v.v.Sc vuîg.Tacefcir. vide & 224. iS* 

4 lu tx q. I.& cuni Maruiîo malim.in al.lib.cadunt>etiam bene, * v.q% 

dc:n.tc*vacefce. 

101 ° 

IOl S*

LE VL LIVRé DE LTCRICIJ îjf 

590 tre pat l'or, & d'autres pat l'argent & pat le verre: 

car les images paient au trauers de celuy-cy, la 

chaleur tu trauers de ceux-là, & vne cfaofo fe tranfmet 

pluftoft parvn endroit que par l'autre. Ce 

que la nature des conduits diuerfifiée en plafîcars 

manieres,eft contrainte de faire de la ferte,coi»ûïe 

«p f nous I'auons montré vn peu auparauint à caufe de 

ladiuerfité des natures &desliaifons. C'cft pourquoy 

lors que nous aurons toutes ces ctiofes bien 

aflbrties,bien arraogées,& bien prepatées;la raifon 

fera facile à rendre de ce qui nous refte à dire, & la 

caufe fera éuidente de la puiflànce qui attire le fer. 

1000 Premièrement, il eft neceflàire que de la pierre Pourri* 

Aiman il s'écoule plufieursfeœenccs, ouvntasqôy 

de petits corps, qui pat leur iropulfion,écartent & l ,A . IIB ? n 

chaflent l'air qui eft entre la pierre & le fer. Ot£c" trc ° 

quand cette efpace eft vuide,& qu'vne grande partic 

du lieu qui eft entre-deux ne fe trouue point 

occupée, auffi-toft les premiers principes du fçr 

ioqy tombent conjointement dans l'efpace ?uide 9Scil 

arriue que l'anneau fuit, & qu'il s'y porte tout entiencar 

il n'y arien de qui les parties fuient plus 

étroitement liées par les premiers principes, que 

la froide horreftr ou tiflure de la nature du fer. 

KHO' C'eft pourquoy il ne fe'faut point émeroeiller, 

comme nous l'auons dit vn peu auparauant, fi piufieurs 

corps ne pêuuent fortir du fer pour eftre 

mrtez dans le vuide, fans que l'anneau fuioe de 

J 

uy-mefme, comme en effet, il s'y porte brefque- 

ment,& fuit l'efpace,iufques à ce qu'il foit paruenu 

àl'Aimau , auquel il s'attache- par des liens imperloif. 

ceptibfes. Il arriue de là, que vers toutes les parties 

• où le lieu fe vuide, foit de haut-foit de trauers, les 

corps du fer qui font voifins s'y portent inconti-

Xjtf II VI. LlVR» BB LVCRECI) 

nent, pource qu'ils font agitez d'ailleurs par des 

impullîons, fans quoy ils ne pourraient nullement 

s'efleuet etil'air d'eux~me(mes.Ictiensàce propos I0l ° 

qu'il eft bon de fçauoir pourquoy il arriue pluftoft. 

(& la choie mefme y eft £uioraMe,eftant aidée par 

le mouuemèntjLque dés que l'air s'eft raréfié au 

front de l'anneau, & que le lieu eft deuenu vuide, t 

âuflî-roft fair qui cft placé derriere.poufTe l'anneau ioif 

en que ! que façon, de le fait auancer. Car Pair qui 

enuironne vne chofe , la frappe inceflàmment. 

Mais il arriue principalement en ce temps-là* qu'il 

poulie le fer d'autant plus vifte que l'efpace eft 

vuide de f autre cofté, 8c qu'il le reçoit auidement. 

Quand cet air dont ie parle s'eft infinué par les pores 

du fer dans fcs premières ou plus prochaines ioja 

parties, il le poulie & le chafle viuement, comme 

vn vent pou île le Nauire en donnant dans les voiles. 

Enfin, toutes les choies doiuent auoir de l'air 

dans leurs corps, puis qu elles (bnt'toutes composes 

de corps raréfiez, & que fair eft placé autour 

.des choies. Cet air qui eft donc cache dans Iç fer, m >ï* 

eft touiîours agité par vn mouuement.inquiet, & 

frappe indubitablement l'anneau , & l'émeut par 

dedans,en -le portant vers vn mefifieltcu,oà il s'eft 

delîa vne foisprccipité,& en tous les endroits d'où 

ilatiré lonîmpullion. . 

Il arriue auflî que le fer fe retire quelquesfois de 1040 

l'Aiman: car il çft accouftumé tantoft de le foïr, 8c 

tantoft delefuiurei&defaitji'ay veudes anneaux 

apportez de Samotrace, & des limeures de fer s'émouuoir 

d'vne façon _merueillcu(c dans des baffins 

d'airain^quand on mettoif de l'Aiman par deflbus. • 

Tant il femble que le fer s'efforce de s'éloigner de 1045 

la pierrç par l'mterpo(ition dç l'airain, qui fpt naî*

Di RERVM NÀT." LIBT VU 196 

J^tjppe dgitdntur enim plagis aliunde, ntc ipfa 

S ponte fud furfum pojfuntconfurgereindurds. 

loxo Hue decedit item , quart quedt id magis ejp9 

Hac quoque res adiumento l moîuque iuuatur, 

Jjhipd fimul *fronte efl aneUi rarior aër 

Fathîs , inanitufque locus mdgis, ac yacuatus jj 

Continu® fit,yti qui pofteftcumqueloçatus 

lozy Aër, a tergo quafi prouehat, dtque pmpeïïat] 

Semper enim circumpofitus res verberat dih 

Stdtdli fit yti propeUat tempore fermm9 

Farteqmdexyndipdtiumyd€dt,&'€dpitm fel © • 

Hicym, quem memom, per crebra fordmina ferri e/t 

10jo h Friuas aà partis fubtilittr infinuatus ; 

j Trudk 9 gr impettit, quafi nauim, yeLque yentusl 

D enique res omnes dwent in corpore baben 

) Aëra, quandoquidem raro funt corpore, £*r aër 

, Omnibus efl rébus circumdams, ddpofitufquem 

'/ iojr. Hicigttur 3penimsquiin ferro eftdbdims dër, 

: Sollicité motm femperi*£tatur% eoque 

\ Verberat dnelkm dubio procul $ & ciet intus 

Scilicet : atque eèdem fertur, que pmcipitauit-. 

> . _ lam femel; %r € pariem yacuam cenamina fumpfit* 

| 1040 Fit quoque, ma Idpide hêc ferri natura receddt, 

i Interdmn fugere , ^rgwe /Jjnî confueta yicifsim, 

Exfultdre etiam Samathracia ferrça yidi9 • 

J?f tamentd fimul ferri furere intus ahenis 

In fcdphip, k|?fV Aie magnes càm fubditus effet} 

\ 104 y Ffqueadeo fugere a faxo geftire yidetur 

•tAEre mterpofito, dr difcordta tanta creatur:. 

1 

! « Sic & y.noflf. vulg. ac. & Ita fçripfi , cùm ifi lib. eflèt preuas, pmuâSs 

i paruas : MatulI.pronas»& ira yulg.yide fup.x;f -7M 119.6. € Ita o.fefe 

lib.manu formil^ne defcripti.qiiid.caepe yicne. f. qmmqut m p«ton. 

£amûamâm in parçcm, "'•"

197 ^ Ë ^ E R¥M ^ AT - LII. Vf. 

Proptered quia nimirum prias dtfius ybi ans 

* Pmcepit, ferriqueyios pojfedit dpertds j 

Pofierfor Upidis yenitœfins ; er omnia plend 

Inuenkin ferws ne fie hdbet qua trdnet, T?f dntè : 

Cogitur offenptre igitur, pulfarique fiuÛu 

Ferrêd textd fm : quo pd£h requit dh fe9 

Atme pet AS agitât s fine eu quôd fîepe reforbetl 

'Illud in his rebtis mirari mette, quodœfius ' 

10 jû 

Mon valet è -lapide hoc dlids impellere item res : 

Pmdere enim frétée pdriim fiants fêod genus dumm \ 

yffrpdrtim, mro quia funtcum corpore, vtœftm 

ioçf. 

Peruôktmtaêhsneqmuntimpellier yfquam; 

L tgned mdteries in quo génère ejje yidetur. 

Inter-vtrafque igitur ferri nattera locatd 3 - ÎQ $@ 

*Mris vU dccepiî qudtdam corpufcula 5 tum ft3 

Impellant yt eam Magnefif * fiumina faxL 

Nec tdmen hdtcita funtdlidmm rerumaliéna^ 

Vt mihi multd parum génère ex hoc fuppeditenmr, 

Jjïm memorare qfieam inter fe e finguùrifer aptâr 

' • lotfç 

Saxa yides primàm fêla i coalefcere cake : 

G lutine mdteries taurine èungitur yna3 

Vt yitio yendt tabnldrum fœpius hifcant, 

Jïhiàm hxare queant compages taurea vinctd. 

ytiiymi latices in aqudi fontibm dudent I070 

Mifceri y cum pi* mqueat grauis 3 &> leuè OBMMWL 

s Ita fcre o.Y.vtiîg.fcre pcrcçpir. b Sic ex r.Lfcrip&flomina dicitsqtMd 

modo>cftu &fiuâum.in q.v.femina.videfup 14o.14.hoc Lamb.vuîg. 

Magnefia flumiae faxa.etiam non male.q.l.flamiae. c Ira et y.ifcribo. 

vt & fup.n*. 24.6c inf.nS. 11. d Ita o. f. cur erg@ iamb.coolefetre*

LE VL Lxvfti DI Lvc-Mcz; 197 

lire cntr'eux vri étrange dîfcprd : ponrœ que là oà 

les petits corps qui fottent de 1 airain fçlontcm* 

parez des voyes, ouuccces du fer,ceuxdePAimaa 

viennent après: & tiennent tous k$ lieux remplis 

10jo dans le fer. De forte qu'ils n'y ont plus de. place, 

pour s'iofinuër comme auparauant. Le fer eft donc 

contraint par fou agitation de frapper Tonnent le 

fcaffifV& de repoofler la vertu del'Aînxati, qui le 

•reictte auffi par mefine moyen : il lu y donne de lt 

peine par l'interpofition de l'airain, fans lequel 

bien fou lient, il fenible qu'il le voudrait aoaJIer.Eo 

ïojf.cecy abftenes-voûs d'admirer que les corps qui 

fortent de PAiman ne font pas capables d'éouwuoir 

d'autres choies q«e le fer. Car en partie, ces 

autres xho(ês.-là fe tiennent former-pât faut propre 

poids, comme Por,& en partie* pouf et qu'elles 

font dVn corps fi rare, que ces petits coip paflèot 

au muets fans les toucher, elles n'en pcunent ia~ 

mais eftre ébranlées : comme il fctnble que la mato6o 

tiere du boiseft de ce genrc-tt. Quand d©nc le fer 

placé entre l'airain & PAiman, a recru de cettains_ 

petits corps de Painûn, il ardue que ceux qui tournent 

de la pierre Magnétique l'agitent oacrweiileufement. 

iotff Beaucoup d'autres ckofesiqui ont du rapport 

entr'eUes > peuuent eftre mi(èsencomparaiionde 

ctlks-cy. Vous voyez que les pierre* le lient cnfemble 

par la chaux ; le bois fe ioiat fi bien auec êo 

h cole de boeuf, que les tables s'entfouiirent bkn 

»luftoft par le vice de quelque veine de bois»qu'el- 

f 

es ne pourront fe rekfcbcr par les liens de kuis 

1970 jointures collées. Le tin ne craint- point de fe mé* 

• 1er dans Peau, tandis'qtie la poix: ne le peurra nullement 

aucc fapefanteu-r, ny l'huîleauce fa légèreté.

£9& ^ E ' VI. Lïvki DI Ltclîdi. 1 

La couleur'pourprée qui fe tire de certaines cd* 

quilles de mer,s'imprime fi bien dans la laine qu'el^ 

le ne s'en peut iamais feparer f non pas niefmes fi 

vous eflaïez de l'effacer auec toute l'eau de la Mer. io/f 

. *' Enfin,vne certaine chofe allie l'argent auec l'or, & 

le cuiure fe ioint facilement auec l'eftaing. N'en 

pourrais*ie pas trouuer vne infinité d'autres femblables 

} Qupy donc ?Vous n'auez pas befoin que 

nous prenions de fi longs détours,& ie ne doy pas 

y employer trop de loifiri mais il faut que ie com-1080 

prenne beaucoup de chofes en peu de paroles. Là 

Sifliire de plufieurs corps eft fi bien faite , que les 

concaues font bien appropriez auec les pleins, 8c 

les pleins auec les concaues, Se leur liaifon eft excellente. 

Il y âauflîdes chofes quife peuuencatta- io9f 

cher enfemble comme par de petits anneaux & de 

certains crochets , ; ce qui (êmble fe rencontrer 

.principalement au fer & en la pierre d* Aiman. 

JDclori- le diray maintenant quelles font les caufes des 

giiie det maladies, & d'où celles qui font contfgieufes -peumaladies 

ucnt procéder pour attirer fur le genre humam & 

& la ur tous cs animaillx ¥n m rte 

ft ^ * o l tauage. Fay enfei- K>5>O 

p€ C§ 

. gne cy-deffus qu'il y a des femenees de plufieurs 

choies, qui nous font falutaircs , & au contraire 

qu'il faut qu'il en voltige par cy par là beaucoup^ 

de celles qui font capables de former les maladies 

& donner la mort. Comme celles-cyfettouuent 

éleuées& qu'elles ont troublé le CieM'air deuient 10 ^î 

maladif : ainfi toute la puiflànce des maladies & la 

efte,viennent ou extérieurement &du coftéde 

f 

air comme les nuées &c les brouillards, ou fe leuêt 

de la terre car la corruption qui s'y eft formée de 

l'humidité que les pluyes hors de faifon ont eau- noo 

fée$ eftant battues par les rayons'du Soleil,comme

D.i RsfcvM NAT. LIé. VI. 

Purpureufque colas concbilij 

29?' 

& mergitur ym 

Cor pore cum Lme,- dirimi qui non quedtymqmm, 

Non , fiNepntni fluftu renoudréoperam des$ 

t07j Non s mdre fitowm yeliteluere omnibus yndts* 

D inique tes 

. , 

b aura drgentum copuldt yna> 

€ 

Aërtdqueres plumbo fitytiiungdturab dlkol 

Ceters idm quam multd licet reperire ! qmd. ergo } , 

Nec tibi tam hngis opu$ eft ambdgibm yfqudm : 

1080 Nec me um mulum hic opersm confumerepar eft: 

Sed breuiter pducis teftdt comprenaere multd. 

Jjjhêorum itd textum cecideruntmutud contra* 

Vt cdud conuenidnt pknis b.tc HUus $ illd 

Muiufque : inter fe iunÛurd borum oftïmd conftdt* 

IO8J Eft etidm, qudfivt 

t 

d dnellis, bdmifqm plkdtd 

Inter fe quœddm pofsint e copulatd teneri : 

Jjfrodmdgis in Idpide hoc fieri %ferroque yidetun 

Mme, rdtio qm fitmorbis, dutvnde repente. • DC orj. 

Mordferdm pofsit cLtdem confidre coortd - gioe 

foô Morbidd yis hominum generi, pecudumque cdteruif, morbo- 

£ °î?. , & 

Expedidm. primàm mulumm femind rerum 

peftilen^ 

•r^/r r * 1 « r • f f- pcittfen. 

Ejje fuprd doern, ê fmtyium noms : J^ 

Et contra, ^#*t fintmorbo i mortique ntceffe eft 

Mulu yoldre* ed cum cdfu fmt forte coortd, 

109 î f f penurbdrumtddum ifitmorbidut aër* 

Atque ed vis omnis morborum > peftititdfque 

Aut extrinfecus 9 yt m l es, nebnLeque, fupernè 

Fer c&lumveniunt'jdutipfd fiepe coortd 

De tend furgunt, ybi f putorem hmmidd ndêid eft9 

zioo Intempepuis pluuijfque gr folibusiéd* 

Nonne vides etidm c*li nouitdie 3 c2T dqudrum 

û Ita v.noftri.in al.q.Hc YUÎg.iuîîgiîîir.Iîi q.vso. h Sic v.ferein q. aurutn.Lamb.& 

Maruli.concopuîac. c Sic vl. fere.vulg.Afc'raque nec. q. 

Aè's xque Lamb Aërique xs. d Ita v.noftrii& vnîg.o.maie.lamb. an- 

,. gellis.inq.v.ancilIis.qiiod deprayatem eft ex aneliis.vidè iup. xxz- iS« 

f Ita v.Luip*ii7.a2.vuIg.côpaâ./Iu in v.LSe vuîgXarnJb.jpiistoreii*. 

vt fup.tfj.14.fcd ibiputtor» bic putor magis quadraie videcat.

ïf9 Dfc' RE^TM N'A T. Lu. VI. 

Tentdti 3procul k p'atrid qukumque, domoqut 

Aduenimt } ideo quia longé * difcnpim res. 

Ndm h quid Briunis Cétlum diflerre putdmm, 

Et quod in tAïgypto eft, qua nmndi claudicat dtcis : 

J>Mdve quod in Ponto tfi, dijferreà Gddibus^ dtqut 

PJque dd mgrd yirûm3ê perasBaque ftcla calme} 

Jjhj£ càm qmttmtinter fe diuerfd yidemus 

^mtmoràymtis.^rcdlipdftibusefft? 

KOj. 

Tum €@ht, Cr fddés bominum diftdre vidcntur 

î m • 

Largiter^ & morbi gintratim pecla tenere. 

Bâ elepbds morbus, qui pfopter flumina MU 

Gignitur ts£gypto inmedid, nequepmtertd yfquam» 

Attbide tentantùr greffus ; oculïqm in Acbxis 

F imbus :ïnde dlijs dlius locus eft inimkus iiif. 

fdrùbus, de m&nbris : Vârius coneinnat id dïn 

Pmindevbi fe cabmt, quod méis forte dlknum, 

Cûwmouet, dtqm dît inimicus ferpere ccepit ; 

ft nebuld, de fmbesfpduUdtm répit, er omne 

Jjj)m gmStur, œnmbdt, & imrmêtdre codÛdt ; 1120 

Fitquoque>ytsinnèftmm dtmvènitdeniquec*Um> 

Cormmpdt, redddtqme fui fîmile, atque dkntm. 

Hdtc igimr pêbitê cùdeî mm > peftilhaffte 

Aut indqms cdditf dut fmges perfditm ipfts. - 

A m dlios d hominmm pdftm, ptcndumque cibatm ; 11 if. 

Aut etidm fufpenfd mÀnet vis dire in ipfo : 

Etcum Cirantes mxtas hinc ducimus auras > 

m Sicv.noftrMn q.v.difcrepît acres-tn q difcrepaf acres, vulg. difcrepîtant 

rcs.PiuSsdifcrepat aèr. vt mox, varias coHsiamc id ae'r.ego à lib. 

non aufîm cecedercica êc fyp. vfos eft rei verb© «»fîr«f 67'}* b lta in 

v.l.repperi. maîe ergo alij Britannnm. MarulL Namque Britanis quicl 

czhun.contra'v,l.f.lcg.id quod la Aeg. c q.l.percofto. i q. 1. hominL 

il ardue

JLi VL Liviti Dé Lveàfct. 19^ 

il arttue fouuent. Ne voyez*vous pas mefmor 

comme ceux qui font éloigriez de leurmaifondc 

de leur pais, fontcprouûez parie changement du 

Ciei&des eaux } Ùdk. pourceque l'aie efttânger 

cft fort différent de l'air natal. Combien penfoo*nous 

que.le Ciel Britannique diffère de .celuy «te 

îiôf. l'Egypte y où l'aixieu du Monde paroift fertabatffé} 

Et quelle différence n'y a-t-il pas en eeluy qui 

couore le Pont Eiixin, & celuy qui s'éleue au defc 

• . fus de Galis, & iufqucs à ces Peuples noirs qui font 

brûliez parla véhémente chaleur} Commenôu« 

voyons qjue ' ces quatre Régions font diuetfes ' entf 

elles par les quatre vents oc par les quatre parties 

iii^du Gicl, la couleur & le viiàgedes hommes femblent 

aufli fort différents ,. & les maladies-font différentes 

tout de mefme félon les diu'ers climats»! 

La leprô vient en Egypte le long des bords dit 

Nil, Si ne fe connoift point autre part. Dans FAt- 

*iî}» tique les pieds font trauaillez de la goutc : fur le* 

frontières de ï Achaïe?la douleur des yctix'eft com^ 

roune. Ainfi, vn lieu cfk ennemy de certaines par*' 

tics. & de certains membres du corps humain t ce 

qui eft caufé par la diuerfîté de l'air. Si dclnc va. 

Ciel effranger s'émeut exttaordinairement * & 

que 1 air ennemy vienne à s'y gliffer * il" y rampe 

1210 peu à peu comme vn .nuage & vn broûillats : 8c m 

quelque liai qu'il s'auance i til le t rouble & leçon-* * 

traint de fe changer. Il cdrrdmpt auffi noftre Ciel» 

. & le rend femblable à foy, quand il en âpproch©» 

Ce tâuage prompt,& cette Pefte nouuelk * tombe 

donc dans les eaux, ou fe ict te fur les mûiflbns, on 

tHf. fur les autres chofes quiferuent à k nourriture ded 

hommes, & à la pafture des Belles, ou fe tient fut 

pendue -ta lair. De forte que comme 'tifruiptcH

joo L-t yi. LtvKt DI LVektenions 

rcfpirer, il faut de neccfiïtc qu'elle entie dans 

lioftre corps. Pat mefme raifo» les Boeufs font bien 

-fouuent frappez de la pelle, & les Brebis font at- njp. 

teintes d'vne pareille lâgueur : & c'eft la raefîne,c!i 

ce rencontre, ou que. nous allions en des lieux qui 

ncus'(bnt contraires, & que nous changions d air, 

cmquele train des chdfes naturelles ameine; fans 

"quenous 1 allions chercher, vnair corrompu,ou 

quelque chofe hors de nolbre vfagequi nous puiflè 

.eprouuerpar vne nauuelle auantere Ô£ tout à fait HjfJ 

extraordinaire. 

HOïIî- .. Cette caufe des maladies & ce débord mortel 

bk pefte venu d'ailleurs, épandi't autrefoislamortpar tout 

dansja j c ^§ j M Athènes ? defolatous les paflages, Se . 

ce d'A- ^«peupla la ville dt Citoyens. Eftant venue des 

chênes. Prouinces voifïnes de l'Egypte » d'oà elle auoit 

pris fon origine , après auoit. paffé bien de l'air & 1140 

.des eaux, enfin elle tomba fur le peuple d'Athènes 

qui en fuît frappé»& mourut en foule. D'abord» la 

telle, fetfouuoit embrafée d Vne grande-chaleur. 

Se les yeux eftoient flamboyans dVne rougeur 

etineelante. La gorge eftoit fuante par ' dedans 

dVn .fâng noitaftre , & le conduid de la parole 

eftoit bouché par les vlccres. La langue interprète 1*45. 

de l'Amcj'qui fottoit de la bouche auec l'abondance 

du fang corr'ompu,deuint pefante a Ce mouuoir, 

• & rude au toucher. Quand la .maladie eftoit descendue 

de la gorge dans la poitrine, & qu'elle s'eiloit 

refpanduc autour du cœur laoguiflant » toutes I!fCX' 

les Jiaifans de la vie s'en alloienten ruine. L'hâleine 

fe corrompoit tellement 3 qu'elle fentoit auffi 

mauuais que les charongnes humides des. corps à 

demy pourris. L'efprit ptitdoit lès forces .auffi bien IîJJ. 

quek corps qui eftoit débile aux portes de la

CE R'ëIITï»-N'A+: Lii.-Vf5 F .jotf- 

ÏBd quoque in corpus 'pâmer forbere nçceffrèfK 

. ConjimiuratioHeyenitbkbusTquoquë ftpè 

t ijo PefhUtés 3 etiam*peœbm bdlsritibm degron : -- '-'"'' Ddciï* 

NecrefertvtràmnosinlocadeUehUmus '• ptio pc* 

Nôbk k aduerfd, & cdimutemus amiâum : •'••'- ' "• • • J*^ 111 "* 

An CétAtm tàhis ïkro ndwra è cormptum - • '• • - • ^ J&g*mê 

Déférât igmaliqmd^ 4 qtiodnonronfuHibntâWl ' ? - 

tïjf. Jjûodnosaduentu- pofsit tentareretenti,' •~-^-* • • • v 

i/tfc rji#d quondam morborum ", çjr* mortifer **'iftiùl ' y 

Finibm Cecropijs funeflosreddiditagrosy !r- '• •*-**' - 

Fâflauitqueyiàê^txhdUftctuibmvrbem'-. . '•'•.•'-•• • ' 

JViw pènitusveniëhsi%/Eg)pti è fmbmf'ortà^ • 

H4Ô êr4 petmenfm mùlmm 3 campofqîfé naUntis ^ ' ' - * 

Jnmbuit tendent populo' Pdndionis ibmnts '*. '•" * 

JW*, £dterï4dtimmorbo% m&rtuptë dabdfitur. •'• 

Principiocaputincenjum fefuore gerebant'*'- \ 

Et duplicis oculos fufftifa héceru&entes, • ' • • 

IX 4Î Suddbdntetidm fautes intrinfetus atro \ '•' ; : 

Sanguine-fi^ykeribÊsyècisyidfâptdcmbdt*'^ 

Atquednimilhterprèsntohdbhtlitigitdértort,' . 

Debilitdtd MdUs , motii grauir, affréta tdâu. * ; '' 

JWr >&i êr faucts • |?e£fw complerdt, ér >£/w£ ' 

tïp. Morbidd yis in cor mèfbtm conftuxeraf tegns $ • 

Ontnid tkm yero t Yitdï ctdufkd labàbant ' 

Spintus ore foras têtrum yoluebat odorem, 

Mancidd t}uo pemlent proie&d tadauëra ritul 

Atque animi ptotfufn "vires totim, CT owne ' • 

*ff* LangUebat corpus, leti iam lïmine in ipfo* 

Intolerdbilibufquemailserd'tanxmsangor'•" ' ' • 

M îca è* v. L hume locutn reflitui, vùlg. pecodam baïatikts àgûs. bôc 

KiarulLaouauit contra v.I.vide iûdicem. b lia v. 1. vulg.ditîena. c K* 

o.Lv.vt (îc crêticus in ^.îôco.vidc ind.Verfiis. d Sic 1.v. Marulî. muta- 

-tiit in > quo. expieffâ ad veibum è Thucydide lib. i, videat Me îeéldc' 

admirabilem poëcx doârinam & oricioniscopiam. lmicafiis eft Virg. 

|.Geor,&ali). e Isa Macrob.& Maruîl.& v.q.in plerif

api,. Di-RiKyH Nât.-Xii. VI 

jifsiduè> cornes •, ty.gtqvtu commixtd qwereld. 

Singtktfque fréquent noÛem perftpe, dtemfte 

4Jonripere sfsidm nerUos , Çr membre, coaÛans, 

pijfoluebdteos defejfos antè , fdtigdnu 1160 

Wec nimio CmqudM pojfes ^rdore tmri 

'* Corporis in fwmm fumndmfeîfcert pdrtem j 

JW f oft w tepiium mmihm proponere taaum : 

Et pmulykeribm qmpimpis'omne rubere 

'Corpuri TV efty per membra facercàm diditurignis. u6Ç 

Intima pdrs bomini yero fidgrdbdt h ddefd y 

e Fldfrdbdt flomdcho- fUmmd, T?t forndcibus > intus : 

Nihilddeà c pojfet cuiqudmleue » tmuéque membns 

FermeinyûUtdtem*'adxentmt&-frigord fempery . 

Jn fimms pdrtim gelidas drdtnûdnmrbo . 117® 

JMembrd ddbmtr , nudttm iackntçs corpus in mndés ; 

jMnlti pmàpitesiymphis. putedjibus'dite 

Incidertêntipfoyenientes.ore patente. : 

Jnfeddbiliter pus aridd corpora merfdns 

ïs£qudbdtmtdtum parais bumoribus imbrem* * *7f 

Kec requies-.erdfyBdmdliz.defeffdidcebdnt 

Corpotd : muffdbdî tddto medicind timoré. 

jShtjfpe pdtenti4 cum totas drdmtid, mBes-, 

Lumind yerfarent oculorwn expertU fomnop 

Multaque pmtered ntortis tum, pgna.ddbdntut: • lûp 

Perturbdtd dnimi mens in mœrore, metmque $ 

Tri fie fuperdBum ifuriofus yoltus, (y dcer : 

Solicita porta,plenaqtte fonoribus dures ; 

éïtUglU êc fup, lit». î. q. c. vkalîa. vide & fup. 155*1$, 

7. *fr

Lé VI. Liv'Hi M LVOULICB? JôIî 

mort. La dctreile prellce pat des douleurs îlfupportables, 

eftoit l'ordinaire compagne de ceux' qui 

faifoknt des plaintes continuelles mefléc's de ge* 

rtiiflèmens. Les fanglots'redouble* iour'&r-nuiâ: 

leur caufoiant dos cottuulfions cftraogcs: , -&,'à : forcé 

%i6o de les lafler, ils les faifoient tomber en pafîriolfôii.' 

A la vérité on n'euft point veu aux extf emitez dû 

corps, les parties alluméesdVne ardeur ciceffioei 

on fentoit de la main vn attouchement tempéré* 

&. tout Je corps neantmoins rougifloit d'vlceres 

bruflées, comme il arriue, quand le feu qu'on ap^ 

ntfj, pelle facré,fe glifle dans les membressen reuanefaë Nout - 

toutes les parties du dedans, eltoient ëmbraféei l'appeliufquesdans 

les os :1a flamme faifdit agk fonar- l ô$ kloc 

deur dans l'eftomach, Comme éim des tournâmes, i ^ R " 

Ils féntoient vn feu--fi êuifiuit dans' les 'entrailles^ 

qu'il-' n'y auoit point d'habit fi léger, ny d étoffe d 

deliée,qui pôft leur élire commode. Ht s'expofoient 

1170 toiilïoorsaufroid-& auvent ,fcplongeoient danl 

' les riuieres pour fe rafraifehir, à caufe du feu cuisant 

de la maladie qui les deuoroit. Fluiïcurt fe ballant 

de venir dyne-bouche haletante aux eaux des 

puits, fe precipiteteiife dedans. Leur

f& I» ? y-hjL fvnJ -o ? LY.cRt k ci. r ; 

jatiofi fifèqt&nte., QU -gtande,& qui fe fatfdit fare^ 

jrientc.*gne>e(peçede fueut luifantç autour du. eol: 1 ^. 

Jafaliue tacjiuë. ,teint.C de-couleur de fâfran ,.& 

falée-, qui fi? çirpit à peine d'yne gorge enrouée pat 

Jàtoux^Jes nerfs qui fç retiroiçnt aux" mains :1e 

tremblement; aux membres,' & le froid quicompiençoit 

à gagner depuis les pieds peu àpeu.£nfinâpproehant 

de la dernière.heure, ils auoicnt les 115*0 

narines (criées, Iç bout du nez aigu, les yçux enfoncez 

, les tempes eteufes, la peau froide Se dure, 

l'ouuerture de la bouche qui faifoit peur, le fronf 

tendu qui fe lai/Toit aller, ;& peu dç temps aprésj ils 

cftoient eftendus de leur long. , endurcis par les 

glaces dç h mort.- Comme ils approchoient du 11 ^?* 

Euiâielme tour ,ou quand ils cftoient dans-le nçe-*. 

fiefme3ils-rend oient rame. Que il quelqu'vn d'en'-* 

fr'eux efukoit la mort par des vlceres putrides, & 

paryn. fius'de ventre de matières noires,comme, 

cela fut'en effet, (ieft-çequebien-toft après ,1a- . 

pqurriturc,& la caufe de la,-mort, ne laiftôien.t-pas ; 

de luy demeurer, ou benucoup-deiang corrompu -uo^ 

Juy defcendpit.(puuent duceruèau par Je .nez aueçdcio 

Jeut de- tefte : & par là toutes les forces s'eirÎ* • 

Joient, & (on ^ corps fuccomboit. Celuy quiiai^qic-. 

cuite le j|us. -de fan g corrompu-, ne fe pouuoit de-;' 

fendre que la maladie ne couruft dans les nerfs. _, Sç-Wt 

_ ar tous Ces -membres, iufques aux parties .geqitan, 

ï es. Plusieurs qui cftoient dans vne grande apprç-. 

fienfîon le 

de la mort, viuoient-çn partie, priuez:pat. 

Je fer de I3 partie yirile:& plufieurs domeurdiét eu 

yie/ans mains & fans pieds , & en partie ils per-. 

doient les yeux; Tant la crainte, de.la mort lesino* 

Auoit cruellement faifis. Quelques-vus reuenjuit, 

mcpnualefcçncre perdirçnt B bien Iç fçuuçpif 4$;

DB RUYM NAT. ti'il VI.- *oj. 

Creber fpïrms, * de ingens t rarique cmrms ; ' ' '• 

îijc. SudorifqmmddenS pet coUum Jplendidus humor : 

} 

Tenuid fputd, mînutd, rrod * contd&a colon, 

Sdlfaque, J?r r f4«crJ nt #c4f >ix e dite tu/si. 

In mdnibm veto e trahier nerui, gr tremete arms : 

^ pedibufque minutdtim Jkccedere frigus 

î ; 5>o iV© n dubiîdbdî : item dd fupremum denique tempos 

Compreffk nares mdfi primons acumem 

Tenue, oiiwfi de»//, ou** tempors, frigidd pettis, 

Durique. * inhorrtbdtriÛum : fronstentd medbat. 

Nec nimio rigidd 

'- 

e pbfl firdti morte ideebant r*. 

OPj. OÙ dm que feri cdndenti lamine foUs9 

A ut etidm nond reddebdnt Umpdde yitdm. 

Jguprum fi quis ,vtefi3 yitdtdt funera leti • • * 

Vkeribus tetris, & nigra prohuiedlui j " ••••«: 

Pofleriâs tamm hum tabos 3 lemmque mdnebdt : 

uoo ^W" *#

|o|. ^ ï>a R iRVM.NAT. LI«..Vla 

'Àduluque hum cum inJtumata tachent corp&ra fupra 

Corporibus:tamenalituumgmns»atfke femmm 

Aut proculabfdiebat, yt acrem * exirei odorem : 

Aut ^ ybi guftaratiUnguebdt morte propinqua, ' . ' 

Mec tamen omnino temerèiûû 

mj. 

b folibus ylU* • " 

Compdrebdt auis, nec € noâi fiecU femmm 

Exilant, fîluk. languebant pleraque morbo9 

Et moriebantur. çumprimis fida canum yis 

Strata yiit animant ponebat in omnibus 4gramt 

Extorquebat enim yitam "Vis morbida membris. 

Jncomitata rapi certabant funera ydftd* 

N Mec raiiô remedij communis certd dabamr ; 

. nia 

Nam qmd ahk dederat yitalis aè'ris auras 

Voluere in ore licen , 0- cAitempk ttieri 5 • 

Hoc aliu erat exitio, letfimque parabaL 

j1Xe 

lïïud in his rébus miferdndum, Cr magncpere ynum 

tMrumnabih erat, qmd ybi fe quifque yidebat 

Implkitum morbo, mont damnams yt effet* 

Defâens anima mtflo cum corde iacebat, 

Funera rcfpe£tans animam ejr mittebat ibidem. 

Jdque yelimprimis cummLbat fmere funus. 

Jîppe etenimnuttoc-effabanttemporeapifci. 

t% *Q 

Exaliisaliosanidi contacta morbL . * # 

**iî - 

Mam quicumque fuos fugitdbam 4 viferead4gros, 

Viui nimium cupidi, rmrtifque limentes j 

e Pœnibat paullo pofttttrpi monemakqm- 

Defertos, opis expenis incurie maBms, • • 

Lamgtras tamquam pecudes, ©- butera fzcldl iijQ 

Jjhd fuerant autem prajlo, contagibms (front, 

I. fcrip£ vt & fup. f. jy. 19. vuîg. expîerîs.in q.l.plcnls.f.etiâm pîerls. 

£ Sic reftitui,cùm in m. lib.fît veMnculTerafcveltincnftira^Yiâe indic. 

Vulg. inçuilcrat» vt v. q. Lamt». inçeflerar. ' 

«Ira huneîoeura reftttîîeram,vt &alia înulta: cumin eadem fentenfia 

poftcrîùs Lambinum etum comperi.vulg.exciret. b Sic v.o.î. Maf 

H?l.fc yulg.fçrcm # in Macrob.ftdibtrs. * Iç^ fefiîiîi.m vct.ferè,no- -

|*i VI. LIVRI Dilvcjtici; 3Ôf 

toutes chofcs,-qu'ils ne fe purçnt rccônnoiftr.e. 

- e.ux-4nefinesP 

Comme plulïeers corps eftoicnt gHàns par terre 

les yns furies autres, fans.elke inhumez', ks; 

tfïf. oyfeaux 5c k$ belles làunages s'en retiroient pour 

éuïter vne exécrable odeur, ou fi elles en appro-, 

choient pour en goufter, elles tjomboient auflïtoftdans 

les - langueurs dVne mort prochaine, A 

peine aufli voyoit-on des Oyfeaux.parûiftre du*, 

rantle iour,oudes Belles ûuuages.fortir des fin 

Uio re ft $ durant Ja nuift. Plufieurs languiflbient ,d'e 

maladie, & mourraient : mais fur tout les Chiens 

fidelks abandonnoient par toutes lesxucs vne vie» 

douloureufe , qui cftoit arrachée de-kurs membres 

par la violence du mai Les vaftes funérailles des 

hommes eftoiênt- rauies., & nVftoifnt pointîdu 

tout accompagnées. Il n'y auoit point de raifon 

i certaine pour donner des remèdes qui.pûflfent pco- 

; |i2j fîtcrà tous.. Car ce qui auoit elle fûtairç ai>3(,vps 

j en leur donnant le moyen de- rcfjpirer l'aire dq 

| • iouir de l'afpeâ du. Ciel, cftoit -pernicieux.., aux ai*? 

[ très, & leur préparait la mort. -Çety ciojt tout à 

f fktt déplorable, -que dés le moment quel oo fe 

! Up voyoitfrappédemaladie,auiîî-toftpefécondant 

t noit à mourir. On perdoit courage? : & regardant 

fes funérailles proches, o^poùffoit -fon ame.de? 

hors 5 & vne mort eftoit toujours adioqftéeftyne 

" - - autre. La contagion de l'impitoyable- iBaladieâ- 

' ii}jm uoit ' aucun. interualle de temps pour prendra les." 

vns ou les autres.. Car tous ceux qui pour eftfe 

trop amateurs-de ia-vie, & trop apprehenfifis de Ja? 

mort* s'enfuyaient de pofc-cU voir leurs Amis 

malades, eftoiênt bien-toit après punis d'vne.mQit 

1140 hontcufeâç miCeabk, en.êîJsfftQienr.çpx-

3Ô4 Li'VILIVRE DI LVCRECII 

mefmcs'abandonnais &prsuezde toute affiftance» 

comme fi c'euflent efté des Moutons ou des Bœufs. • 

Ceux qui fe haftoientde venir voir les malades, 

êftoient incontinent-frappez: la honte & la voix 

càteflànte des infirmes^ méfiée aoec les plaintes pi-' 

toyablesjes concraignoient à s'impofer ce labeur. 

. Tousies gens de bien s'erfpofoient donc à ce gen-> 1241 

ré de mort:"& Es crduuant fatiguez par les larmes- 

Se par le deuil qu'ils 'aùôicnt mené, ils s'en retour-" 

noient àla maifod,s'eftant efforcez les vus après les 

autres d enfeuelit leurmonde.De là,pfufieurs accablez 

de trifteffè Se de douleur,fe mettoient au lia; 

Di RIRVM NAT. -LïB. Vt 1 ' j§? 

Atque Idboteipudorquemtumcûgeàdt obère, 

Bknddqm Uffhrum y ex mma Voce querel^ ' 

Optimus hoc leri genus- «g» oui f que (ttbibdt. 

1241 Inque aliu aUum populum fepeUre fuorwm 

Certantes, kcmmis Ltfsi, luÔuqutredibént : 

Inde * &otwi pdïtem in leilum mœmre débânturl 

Née poterdtquifqUdm reperiri9quem mqm mêtbml 

Net mors.-y mcluâus. tcntarep-tempère tdli* . 

Ujo Pmttred mm féftor, çjr ormentàrim omnif, > 

-El- rekuflus item curm moderatoraratri, • • 

Ldngmbdnt i pmmfque cdfîs çontrufa idceb'dm 

CorpoT+yp4Hpett*te&'morbi> dedità mené. - 

Exdtàmu puem-piper eÉdmmdtdfarenmm . . 

Ufj. Corpmdmn/numqmmpoffis^fêtroqueyidefè ,.. • • 

Mdtnbus, ET potribus -notes fuper edere -y nom! • - 

iVec * mjmnom partem ex • ogHs dgrotis m.yrbe . 

-Confluxit ; kngums qmem mntMUtdgnœhmm-. • • '• " 

Cty/4, conumiem, ex omni motbid* parte.V 

Itô Omnid* condebdntloeay.êfiâdqMe: qm-.mage d msmm 

Confertef, ita •acemaum mers âccmmukbdt* . .. » 

J4uttdfîti.prêPrdt4yïdmper9-prôqMêyùkM% -.•.•.•.• • . 

Corpord fîldms dd aquamm ftrato iacebmi 

âis 9 Lamb. fttôibus. Marall. & vufg. nec triftia faeîirrf'Kâ-wâiflV 

Lamb. qaod 3e noftris lib.confitmatur expreffe. vulg.'v'* : fït. -rSic-T»» • 

u#b. lurt^tt«r«. Matull-.& viiîg. poeftitet- &«in v. fttô. •Pœnibuiat.-.' : • 

s Ita v.î. reûifT. yulg.bona ex parte in lefum. k Ita v.l.vt fu antlptcn 

Us. malc Marull.minima par$»|k Lamb.mi|îîmùm paniin.in q.î.etiam 

meeroris» quod ex glofla iarepfit. e îta 1. v. & vnlg. Lamb. compie^ 

bant. vide incite, i Ita lanik ia-y*1. fnagif xftiis. yulg> & Maiulli 

jdhis. Sic ftfiip. a»;.**. .Cl ^.n 'î ' ¥ ''

jttf: Ufi« r RiavH NAT. tfi. VI." 

Jmerckfd dmmd wmid db dukeénedfm'L 

^ % » ^ \i6\ 

Ldngtdda [emimim® mm mrpûtemembrd vident, 

Hortidd pttikre, fir fdnms cêopem peme • 

Corporis mkme : pelh fupetofiibus vm, . 

s 

Vifctribmcmcb pmpèidm$ fards'ftefepulm, 

Ommd dmifêe fmëa dêâm dtlubrd replefdt * 

Corpôribus mars exmimif , merdtdfie pdfsim • 

Ctmêd€dd4U€fAm€defimmtmpkmdmbmt3 • • - 

• 1*70 

v - 

Hofpiribus loca fm cùmplerdntétikuentes.- 

Mec idm-reÊgm. éuum, m^mmÈnd magni • . 

h 

Pendebdnmr: enim pnë[enî-4dm eMfuper

LiVI. ii?M DI L verni ci. JOJ 

( >ar la ftaifche douceur de Peau. En beaucoup de 

ieux poblics, & par toutes les rues, on voyoit des 

perfonnes demy-mottes f Se des corps affreux de 

mifeic , enueloppez de haillons, périr dans 1 ordure 

auec la (impie jteau fur les os, toutecouuer|e 

1170 de vilaines vlçeres&.de faleté. EnfinJuMort auoit 

rcmply de corps tous les lieux Saints., ôc les Tem* 

pJes_ des Dieux furent ionchez de corps morts 

pour la quantité des Hottes que les Portiez -y 

auoient receus. Car alors la Religion n'efioit pi» 

en grande venetatiop , & on ne £uibit gueres.d'c? 

117c ftat du fouucrain pouuoir des Dicuy, pourçe queip 

douleur eftoie la maiftreflè. La couftume -dont le 

peuple pieux auoit toulîours vfé pour kfepulture» 

nc.fift plus obferuée dans la Ville , tant-les Ci-' 

toyens furent troublez : & chacun» félon Ion pouvoir» 

enfeueliflbk en pleurant fon amy -ou louai* 

1180 Hé : ôc vne violence furprenantc, iointc à vue hor* 

rIble pauureté,confeilla bien des chofcs çxtratrdi* 

naires : car en faifant de grands cris, ils appoj> 

toient leurs Proches fût k$ bûchers d'autruv , Se 

mettoient le feu par defTous,ayant verfe quelquesfois 

.beaucoup de fang _dans les querelles qui s y; 

pafToieot, auant que de quitter les corps» 

F m du FL Cr dernier Liure de Lucrèce

'$M 

Î 

PETIT ADFERTÎSSËMENT* 

L euftpëût-eftte cfté vtile de mettre icy cet in^ 

dicede-Giiknius, qui fc trouue cité en quel 

ques-endroits des petites nattes Latines du mefme 

Autbeur, que nousauons inférées dans cette Edition 

du collé des Vers'du Poète, mais comme il 

_ eft remply de.plufîeurs anciens mots Latins, !fe 

façons ' de'. parler élégantes tirées de diuers Livres 

: il eft d'ailleurs 11 long, qu'il auroit occupé la 

plus grande partie de ce volume , ne le pouuant réduire 

à moins qu'à dix feuilles de petit texte, c'eft 

à dire^ à quatre-vingts feuillets. Npus tuons dontf, 

iugé plus a propos de conferuer cétefpace pour y 

placer vue Traduction du dixîefme Liure de Dio* 

gène de'Laërce, contenant la Vie & la'Doftrine 

cl'Epicure, après la verfioh Latine de feu Monfieuc 

Gaflehdi, fur le texte Grec , qu'il auoit ixie(me 

corrigé, & pour y mettre auffi en fuittequelques 

confîderations Philofophiques &' nos rematquesi 

fur plufieurs lieux difficiles, & importants de no-; 

lire Poète. • 

4 v 

•

î»7 

LE X LIVRE 

DE DIOCESE DE LAËRCE; 

Contenant la Vie {0 la Doftrine [ 

dEpieuré. ; i 

\LA VIE" D'EPICVRE/ "': 

. * ' PB CTl'O M • z;- 4 ;. ; • y 

P f c y R-I Athénien 'fits de Nooclés Origine 

| & de Chereftfaterprit naiflince àyrii d'Epi, 

[.petite Bourgade auprès d'Athènes, curc * 

appelle Gargete:!! eftoit dç la famille 

des Pfailaïdes , commele raconte • 

Metrodore,en fonLiure de la Noblefle, Quelquesvns 

neantmoins ont.efcrit,& entre autite,He'ra-* 

clide en fon Epitomc for les Vjp de Sotion., que 

les Athéniens s'eftant partagez le territoire dcSamos 

y qu'ils peuplèrent de nouueaux habitans, entre 

lefquels le trouua le père d ? Epkore,ii y fut éleué 

enfaieuneflTe , & qu'a l'aage de dix*huit ans » il 

tàft à Athènes, au mefme temps que Xenocrate . 

effoit dans l'Académie , & qu'Àtiftote demeurait . ' 

en Chalcis t qu'après la mort d'Alexandre de Macédoine, 

les Athéniens ayant efté fubiuguez par 

Pcrdicas, il fe rendit à Colophon auprès de ion 

pere > où il demewf a.quelque temps, fequ'en fuit*

|d8 Li Vu D'ËPICVRè." 

ayant aflèmblé plofieurs Difciples iis'en retourna 

derechef à Athènes, fousl'Archontat, ou Id 

gouuernement d'Anaxicrater qu'il s'y appliquai 

1*eftude de la Philofophie auec tousles autres Phïlofophes,iufques 

à ce quel'occaiîon fe prefentade 

drefîèr feparcjrcnt vue Sede, qui de fon nom d Epicure 

futappellée. Epicurienne. 

Son a- £c tncCmcHerdelidetcCtrioigne, que des la»quâ~ 

m!fcanx trie ^ mc mn *® ^ c ^ on aa g e * M- eftudia en Philofo- 

Eftndes, phie,ayant méprife ks Grammairiens depuis qu'ils 

ne Iuy purent expliquer les choies qui font écrites 

du Chaos dans le Poète Hefîode. Toutesfois Her^ 

mtppus eferit qu'il fut luy-mefme Précepteur de: 

• Grammaire, &-que depuis eftanttombé fur les Li* 

urej de Democrite, il fe porta entièrement à feftude 

de la Philofophie ; C'eftpourquoy Timon 

Authcur des Silles , ou des inueétiues contre les - 

Pfailofoph'es, auoit dit de luy. ; 

Vn marnais Philofôphe effronté, Pédant* trai/he* 

Le dernier des humains ; de Samos "vientparmfke. 

Ses fie- Trois frères qu'il eut, Neocles * Cbcredcme, 8è 

tcs * Arîftobule.eftudicrcnt auec luy en Philofophie* 

àquoyil hs auoit exhortez, comme le tetmoigné 

Philodeme Epicurien , au, dixiefme Liure de la 

Syntaxe des Philofophes. Autant en fit fon feruiteur 

appelle Mus, comme le dit Myronian dans fes 

chapitres Historiques. 

. - Au refte Diotime Stoïcien^ efte li fort emiem fà 

!*o« ca- d'Epicure f que pour le diffamer par vne maliglité 

lomniê. ûfts exemple, il a mis en auant fous fon nom cinquante 

Epiftres lafciuesjcomme s'il les euft écrites, 

auec pluneurs autres, lefquelles fe doiucnt pluftoft 

. attribuer à Chrylîppc qu'à Epicute. 1 ay ttouué 

iNm» aifli, qu'ont eftç émeus à'rm pauccillc mïmoûté 

: " è ~ ~" " ' contre

LÀ Vis î^ËPicvài. . £04 

fttotré lu y Pofidoaiws Stoïcien, Niçoï#, fie Sçu 

«on: mais fiir tout ce dernier f qui en |>arle d'vnë 

teftrange forte dans le douwtfmc m fcs fcttiirôr qu| 

porte pour tiltrc* Les reptaheiifioRS de DIoclée (il. 

y en auoit enuirem vingt-quatre jftn$ par!** dé 

Denys d'Halicàriiafle. Ils difertt donc qu'Interne 

s'en allait par les matfdns des petites gens iuçç ft 

Merc, pour en oettoy et les ërditres pm h fct-cc de 

certaines paroles putgatiucs, 8ç q% attec fdnPeré 

il appreooit à lire aux Enfani pour .Vne fort petite 

tecompërife : qu'vn de feà frères fit le nieftigrdé 

Maqûereau,& que pour luy, il mena vne vie Itcea^ 

tieuîèaiiec vne femme perdue, apêlléc Ledntie: 

qu'il s*atttibua les Liures que Démocrate auoit ©6 

trits des Atomes, & ceux qu'Ariftippé auditcontn . 

pofeî dd k Volupté s Qu'il n'eftoit pas befn Ck 

toyen,$*il en fallait croire Timoctate^ & 11er dden 

te$ dans fou tiure de la Puberté d'Epicure : qu'il 

auoit flatté indignement Mithtas lieutenant dé 

lyûmzihÊi Se qu'il l'audit appelle dansfes Epilires 

ApêUsn gr Roy: k qu'il auoit également flatté 

Iddnlenée>Hcrodottc»& Timocrate . de ce qtt'i!| 

auoient publia fes Ouuîâges qui eftoient tapant* 

liant incon.mis. Ils difent auffiqu'ily màit mué 

autres chofes dans ks Epiftres à Lectotië : Ô M&f 

jfpoUom ma petite Leontieg mon petit mur ! quetti 

uccUmatiên nom àuez-Vous donné fuiet de faire 

mec appUudiffèmènt,. hn que mus smni Im tioflné 

petite Êpiftre ! Et iTBemilk femme de Ledâtécî 

J'en fais tedmt À tel peint, .que fi 1mm ne me Tw* 

nez trQuùit , k fuis çdpaèle de me Làffer empmer 

eh très umrs, en quelque Bm%> 7hermflé\ que yauè 

fdordomiiz d'dier. Et à Pithocks. s qui eltûit vti 

fort beau ituneWfnmo) le mmn, êkrâ, dam tm*

)ïO ' LA Vu tfE*zcvm. 

patience de vous voir, ç2r-

L-A VIE >' è EPicviC ,.. |rî 

èftoit -porte : qu'il auoit neantmoins accéufttirhé 

de depcneer chaque ioor poor fa tablé, vne txtffi& ^nmirèB 

de monnoyc Attiquc, comme luy-ntefmé fa të- j$, /;*>•*£ 

tnoigtié dans vne lettre à Leohtius, & da.nsicrëlle? de n&Hté 

qu'il auoit eferites aux Philofophes de Mit^îénef m * m P* 

que plufieurs Courtifanes auoient eu de grandes 

priuaute'2 auec luy3& auec Metrodore,.Dutré > Mat-' 

marie,Hedie, Erotie, & Nicidie :'qu'il àu.ôitrtfpet^ 

Juy-mefme plufieurs de ces chofès dans l'es*trente 

fept Liuies de la Nature qu'il auoit compd&2, 8ù 

particulièrement dans ceux qu'il auoit eferits 'contre 

Naufiphanes qui auoit' dit de luy ; Mali il 

quelqu'vn eut iamais dans Je fein Vne vanité 

de Sophifte pour fenfantei: de fa bouche, ce fut - - 

luy fans doute, de qui toutes les paroles eftoient ' " • * 

comme des Efclaiies de la faueur populaire; 11$ * 

difènt auffi quTpicure auoit parlé de Naufiphanes 

en cette forte. Ces chofes luy. auoient tellefmnt•démonté 

U ceruelle, qu'il me chargeait incefpmfntnt 

d'àpfrohres , @r fe yantoit d! auoit effc mort 

Jkfaiflrei qu*il l'appelloit PôUIMOB, comme s'il eut! 

Voulu dire , fans iugement, & maintenoir qu'il 

eftoit ignorant*impofteur» & efféminé: qu'il nom* 

moit les Seéhteurs' 1 de Platon * Dionyfocolaijuesg 

c'eft à dire ,-Flateurs de Dcnys ou de SdCchus, Sc : 

que Platonmefihe , l'appelloît dore, comme s'il" 

euft voulu dite , fajiueux: qu'il auoit des-honoré 

Ariftof e*& parlé de luyôitimad'vn homme perdu 

dans le luxe, & qui après âuoir deuoré tout fort 

bien > s eftoit enroole dans la milice pourauoir la 

paye dVn Soldat de fortune, & qu'il s'eftoit mis 4 

vendre des Médicaments : que c'eftoit ainfi qu'il 

appelloit Protagoras, Phormophofe , c'eft à dire ,' 

Porteur"dé Mancquins, .&fcribedeDemocritc*

3 gp'iLftonwBoit auflî Heraclite. Cycœ : comme* îf 

fuft.$it :.'Perturbateur & brouillon , à caufe de 

Po^Cosrité de Ton difeourt f qu'il weficrtt dans 

t.opte;s lc$ choies dont il 'auait i parler : qu'il 

àoipmoit Democote 3 Ltmocritê 3 ceft à dire* 

Çhopieux 3 à caufe de l'otbfcurité -qtfÛ affcâbit : & 

qp'il appeïioit encore Antidore Sdmdore, c'eft 3 

4ire,îw4

E.Â Vi*-.Vïrrc'**r. . Ï4 

fcien-fetllance ï l'égard dé tpm t iuftïfîent ~aflo& 

le contraire. 

Et certes Ton ne fçauroit exprimer la retiereûce s* née* 

qu'il auoit pour les Dieux, & l'amour qu'ilporftHt renée 

à fa Patrie; de forte que pour fon extrême mode- t* k» 

ftiejl ne s eu iamais cmpreflS d'aiioir part au Gôu- D * cuxv 

uernement de la République, & les temps les plus 

difficiles qui ont affligé fa Grèce, n*ont auflj iaiHais 

elle capables de lu y kire abandonner le païs ôâ il 

a voulu paflèr le cours dç fa vie, excepté deux ou 

trois voyages qu'il" fit en lonic pour voir les ~Aitîis, 

qui -(Tailleurs accotirôfent vers lu y ; de toutes 

parts, pour viure en fa compagnie, comme dit 1 Apollodore, 

danscelardin ou'ilauoit achèptepôuç 

fe-prix de quatre-vingts 1 mmès. 

Diodes JButmentton'au j. Dure dé foiVMeW- 

-cion 1 , qu ? ils viuoient en ce lieu~là fort fobtëtttente 

(car ,~dit-il, ils s'y contentoient de peu du vfii; & 

pour V ordinaire, ils ne beuuoient que'de Vcàù0Èt 

adioufte, qu'Epicure ne vouloit point qulls' biffent 

leurs biens en commun , comme - PythagÔM, 

quitenoit que toutes cEofes dénotent eUrç'communes 

entre'les Amis, parce que des geiià'dëfiâttts' 

endoiuent pluftoft'vferde la forte, qiie des'Amis: 

H-efcritluy-mefme dans lVne de fes Épiftrcs, qu f if 

fe contentoit pour fon ordinaire d'âuoir du pain* 

£c de l'eau. Puis il adioufte, Enuoyex.-mûy, ie y OUï 

prie, y n peu de fromage Cytheridien, afin que faye le 

fâoyen de faire yn peu meilleure chère que de' coufiume 

9 quand ie youiray. Voilà dequellç forte yiuoie 

celuy, de qui l'opinion eftoit que l^âri : de tous les 

biens eftoit la volupté 4 , d'où" vient qu'Athénée IV 

ooit lotie en cettcfijrtc dans vue Epigraihmei 

|74 LA V i-J5- i> ? E *i cY R B? 

;. D*oit.ykm$dUum jMortels^qHe d'ynt ame infenfiel 

four vu gain ~ des-Monnefk > indigne de yos foins % 

Troublant yojke repos •.accroiffant vos befoins-9 

'. Des,plaifirs de U Pdix-yms[perdez.lapenfée? 

. D s qâ yient, que des combats-U glotre deuance\ 

. , • pou/"porte.à les chercher* fans, f&ours9fans timçinsl 

. -jfca'nature'çUfcrete abhorre pour le moins . 

.L'opulence excefsiue,.& .s'en frouue offcncéc, ' 

• • ( Ne vous y trompez. $m 9.c\efl yneillfifiofa . 

\ ''Mut bien neftyeritable mec tambitian: . 

" IJL'a âttire y preferit des limites étrettes, 

D,e cçfage propos, les Neuf diurnes' Sœurs . . 

• Z*es Trépieds d*Apollon /fes fiantes Bandelettes* 

"J¥U fils, de, Neaclce, 'apprirent les• douceurs n 

Maïs cela s'entendra bien :plus au long Se pluj; 

fccileinçftt dç fes propres paroles &detes.cnj(ei-» 

Sss Mai- f nçrpçqtV*. 1} faifoit cftat principaletnçnt de L'ank 

iUcs. ciep Ânaxajgoc©, au rappoxt de Dioç!es,bienqu'ea 

çert&hcs cliofçstil ne tuft pas-de Ton auis,& tenqic; 

en '(ïnguliereeflimç Archehuis Maiftre de So.crate, 

H "dit ai»fli, qu'il exerçoit fcs Difcipics à retenir do 

mémoire les chofes qu'il auoic diâéesÂpolIodore 

écrit-dans fe$ Chroniques., qu'il fut Auditeur de 

JLyfiphaties & de Praxiphanes s toutes fois-ie nq 

troiiue rien décela dans les Epiftres mefines d'Epicurç 

àEurydicus; mais bien au contraire-, il y 

dit n'auojr elle auditeur que de foy-mefme;Et certes, 

ny luy, ny Hermachus ne font point mention 

qu'il y ait eu quelque Philofophe appelle Jêucippe 

Jcquel neantmoins quelques autres, & Apollodore 

mcfnie £picurien>ont raconté qu'il aooit eftet 

Précepteur de Democnte. Et. D.emctnus Magne-» 

lîen'efcrit qu'Epiçyrç mmi çfltc auditeur de Xçi 

nocratc.-

• LA. .Vu D'EPICVHC ^ 

• Pour le regard de fon ; fttkr Se des termes qu'il * 

met eB vfâge j il les accommode aux chofes dont 

û parle i toutesfois le Grammairien Ariftoplianè 

les reprend comme eftant trop vulgaires. Cependant 

il a*efté fi claie , & fa phrafe-a tant de.netteté 

que. dans fou Liure de l'Art Oratoire, il n'y a rien 

qu'il recommande dauantage, que la clarté Se'là 

pureté du langage. Dans fesEpiftres au lieu de ces 

façons-de parler , conferutz. vofire- fdnte , foyez £4/7lard 

, faites. bonne chère, pajfex. bien woftre temps 3 il 

recommande de viurc honneftement. Il y en a 

qui dans jes Liutes de la vie d'Epicure, ont eferic 

qu'il auoït compofé vn Liure intitulé Cdnon-, c'eft 

à dire Hegie, lur le modelle d'vn Liure' de Naufîpfaânes 

intitulé le Trepié, & qu'il auoit elle Difcipie 

de ce Nàufiphan^s , auflî bien que de Pamphile - 

Platonicien dans rifle de Samos-: Et adiouftent, 

qu'il commença de s'adonner à la Pitilofbphie dés 

l'aage de douze ans» Se qu'il en auoit trente-deux^ 

quand il commença de prefider à l'EfchoIc. . 

Aurefte Apollodore » dit dans fes Chroniques, Sasaif- 

qu'il nafouit cn-la troifîefme année de la cent-neu- ^ 

aECC & 

fiefme Olympiade, Solîgëne eftant Archonte,le" â morc ' 

feptipfme iour du mois Gamclion, fept ans depuis c ' g fi 

la mort de Platon. Eftant aagé de trente-deux ans, lmMefm 

iiinftitùa fou Efchole premièrement à Mytîlene,' 

& à Lamp(àquc,où il feiourna cinq ans : & de là, il 

fe vint retirer à Aihenes, où il mourut la féconde ' 

aanée de la cent vingt-feptiefme Olympiade, Pytharatuseftant 

Archonte,-aprésauoir velcù jz.aas, 

&-lai(Té (on Efchole aHçrmachus fils d'Agemar- • 

che de Mitylenc. Or il mourut d'vne rétention,., 

dvrinc caufée par la pierre , comme le dit Herniachus 

dansfes Epiftres, après auoir fouifett de gran-

ptf IA VXP t>''£txcY&E* 

îles douleurs quatonoo iotits durant 9 au oic& 

fne tonaps , dit Hermippe, que s'eUant fait met-? 

Ire -dmi vile Cime 4'aitain pleine d'eau chaude 

pour modérer fa douleur, il prit vn peu de vin & 

#chaua&$ SOIIC$ 9 comme il cïhortcttt fes A mis à 

Je foiiuenirfje garder fes préceptes, fiirquojr fây 

Jueii voulu corapofer cette Epitapbe. 

Vqicy les dernières paroles que dit Epicureeti 

pourantàfesAmis} RefioHiCez-vous, & gardez 

Toigncqfement mei précepte? Il fe mit dans vue 

f une d'airain pleine d'eau chaude : & des qu'il cuÇ 

pris du fia, il aualla auffî-toft des eaux gelées de 

plittQn. * 

- Dans k béing fit de & doux ; que cecy yous confite 

'(Sardes mus mes Çonfeils9vous me Paueç. promis, ' 

Fiun,, yiuez ionients, difoit À [es Amis 

Mpicme m mmmm ; qu4nd perdant U pdrote, 

Il prit >n peu de yin * gr fon ame s 9 -enml^ 

Telle fiit la Vie , & la Mort de ce PerfcmnaM, 

gui fit fon Téftament en cette forte. 

? 

1-E" TES TARENT D'EPICVRE, 

SECTION II. 

IE donne tous mc'% bien$ à Amynomache ûk 

de Philocrîite, &Batithe,à Timoctate fils de 

pemeirius,& a Potamtits ( fuiuant Ja donation laquelle 

a défia elle faite a chacun d'eux, & dont 1$ 

minutte ie gatde au Mfethroc j à condition pouctantqu'ils-donnerontla 

ioiiilïànce de mon Jardin^ 

qui leur doit appartenir-, à Hermache fils d'Agemarche 

de Mitylene , à ceux qui s'appliqueront 

zmç Juy aux Efludesde- Philofophic j'aux fuçcef-

• L A V i t D ' E F ï C T B L B : _ p y 

|feocs d'Hetmache dans la méfiée eftude,& aux So- 

Itateucs de noftte Poftrine, afin qu'ils y ayent î 

perpétuité vue Echoie de Philo&phie- le recoin* 

mande à Amynomache & à Timoctate,que le plu-, 

ftoft qu'il leur fera poffiblc, ils réparent cette Ef*. 

choie qui eft dans le latdin, qu'ils l'entretiennent; 

qu'ils en ayent foin : &

. yi /LA-Vu D'EPÏCVRI. 1 

-lofopltes qu'Hermache logera le plus digne, à cori- 

.ditionneantmoins quelle fera modefte, & obéit- 

•fante à Hermache. 

- Pout'le regard de leur nourriture, Amynomache 

"ôcTimocratcleut feront tous les.aos vne penfioa 

jde. noftrc teueou, félon qu'Hermache & eux aduiferont. 

eftre'Je .plus eiefedient', i'entens auflî 

qu'Hermache ioiïiflc auec eux do.reuenudémon 

bien, & que rien ne fe faflè fans fon confeil,. cbnir 

me de celuy qui a'pafle fes iours auec les miens,& a 

mérité par .fa vertu ,• d'eftre -chef de cette Efchole 

après moy. O.r pour la dot de cette fille, quid il feia 

temps «de la marier, Amynomache & Timocrate 

prendront, de. mes biens autant qu'il en faudra 

pour cela>spar laduis d'Hermache. 

. - le délire qu'ils-prennent lé mefme foin de Nicanor 

-, que nous en auons pris nous-mefmes:, & 

qu'ils donnent leur affiftance à tous ceux qui' ont 

philofopbé auec nous /& qui-n'ôiit rien négligé 

pour maintenir noftre charge aueC'. honneur; Ôc 

îoye,comine ili onrfait, afin- que chacun ne man- 

' que point des 'chofcs neceilaires pour (îibfifter. 

. l'ordonne! d'ailleurs que tous les Liures que i'ay 

foient donnez i Hermache.- ' 

. -Que &dauanture iiarriiîo quelque accidenta. 

Hermache.deuantque les Enfants de Metrodore 

(oient en aage-, iedefîre qu'Amynomache &Ti- 

• mocrate les prennent en charge pour les éleuer da 

nos biens en tout ce qui fera nëcellaire. le leur tecômande 

pareillement de metttç-en effet tout ce 

que nous auos ordôné en particulier & en gênerai. 

A M refte d'entre mes feruitcurs , ie YCUX que 

(oient affranchis, Mus; Nicias, &Lycon , & j'ordonne 

encore que Phcdrie reçoiue' la liberté.

l'A -Vîi D'EFïCVRII 1 ji^ 

Lettre. cTEpicurc, fcs Difciples, & 

"Tes Liurcs. . , 

SECTION m . 

OR comme il eftoit-proche defa fin, il écriuir 

. . . cette Lettre à Idbmcnéa 

le vous cfcris cette Lettre fur le point de mou- 1 

fit, .ç'ejft à dire, au plus heureux iour de-ma vie. La 

maladie dont i'eftois accueilly eftoit-fi grande 

dans mçs inteftins.. autour delaveflieque lien ne 

pQuupit approcher : de l'extrême douleur-que ie 

Ibûffirois. le me confolois neantmains de toutes 

çesebofe^ pat la. ioyc- d efprit que ie receitois du 

(buufcmï? des difeours., .&des veritez .qijie i'auois 

trouuéps :,roais vous, mon cher Amy,. feloacetto 

îça-veillancequeypusauejB toufiouiseuë'dés noftre 

ieunellè pour moy & pour la Phitqfopfue, ie 

vous prie d*auoir • foin- des Enfants de Metrodore, 

Voilà pour ainfi dire ,.la conclufionde fâ demie- 

_ re volonté. 

; Au"refte.ila: eu pluftcurs Difciples: mais le plus Ses Difcelebreçrttte'âutfes 

fut !V|etrodorede-Lampfaque, cl P lcs - 

qui depuis qu'il .eut cçnft ce Pcrfonnagc ne faban- ^f 0 " 

donna i?mais que 'pendant ftx mois,; pour aHtr-en 

fî>n païs,à ia'fin defquçk ilvs]en reuint. a luy>Celuyçj, 

commf _ Epicurc L'elcrit luy-mcfme dans -fou 

traité, des

m 

ft.9 h A Vfl ù*Efl4v**' 

Metrodore eftoit intrépide contre toutes fortes 

Epicure le raconte dans ùm premier -Liure intitulé 

Metrodore. On dît qtfcttafit àagé de f j. ans,il 

mourut fept ans douane Epkttre. Et de fait Epicure 

fait metation de luydans fon teftament, comme 

'd'vue perforant qui fi eftoit pfais au- monde» 

lors qu'il rccomancb&f Eafiuitt atec tant de foin, 

MctitodoRreot vn frère appelle Tinocrite, celuy 

qot foceiioka. contre fort Maiftre9comAfe n©u^ 

Uimm fauons remarque cyêwant, Vojcy (es Libres. It 

4c Me- cm aooit efcrit troiscowtre les- Médecins 1 -» vn dei 

crodote. Scntiniewt%vw aune de IaMagnantiiiité,vn tiu're 

ifela-msladiedfEpitfiife» vn autre Liure-contre le» 

DSaleâôcieasyiieof Liiffes contrôles Sopiiftes. Va 

traité dev chemin à h Sagd&jfVii Outirage db ctautgeinent 

f m-de h viciffitude* desebofes -, vn autres 

des Rfchdfes , vn autre contre- Democfife y&rvn 

Liure. delà Nbbltfflepolycae. 

Polyene fîls> tf fîermO'doIfe , de la ville de Lanp&qie,P«rfonnage#v#e 

humeur douce,&'parfiû*. 

tement aimable, comme le témoigne PModemev 

6s peut- atfflï conter mtte les illail're^ Dïfciples - 

d ? Epicore, auffibfen-tfii'flbMiache'fib d'Agetmrche-de 

Mitylene qui- my- foceédfr. Son pere-efterit 

pauitre : usais, il ne failli pas' de s'appliquer détonne 

htme à fdtudef «te la- ftetftioriqtie,? oicy tes Etrare* 

quef on-dif qu'il âotrftcotopofezj ttafg^deife. 

EpiAtes touchant ïmpedbcte » vn traité contre 

FnlteB,fcvn aaiïeconti!t i Arift

i l Vu D'Erttv'itf: _ in 

te auoit eferit quelques Lettres que mmm mmm 

encore JEn.ce npwbee-là furent w® Cafofces ât 

Idoinenée qui cftoiont auffi 4c la méfait ville do 

Lampfaque. Et ie-croy que voilà 4^ plus eonfîde» 

lablcs Difciplçs. Adiaàai$-yPiilf8ï»l»Iicrd& 

feur d'Henmche, & §diU4cfuçcsûmi tdr.DeiiyjL 

Entre les Se&ateurs d'Epicure ,Âp dlorfofc .fot 

jiluftte : Qti l'aupk fuenommé Cepot y tan, comme 

fi 1 oo .euft voulu 4w CpuuesneiffdosJtaplins ,â$ 

auoit eferit: pJbs de emfsfrceat volumes, ûcra 

P tokouées 1 ' vn appelle le No«r, & l'autre Je Blao^ 

qui furent mIcbresjtic fc doiuent pis oublier, non 

plus que Zenon Si4of|ipn agdtteut d'Apollodore* 

fie Aitfheur d'vn grand nombre de iiuscs : Deme» 

trios fur nommé tacon * & ce Dipgene de Tsiifc, 

qui acoippofcvtïioitlidesEïicoles plus femaifcst 

OdpB>&-plufienr$,tp.trcssque les vomaMes Eféo». 

tiens appellent SopbtA^ 

On fait «entipti de trois autres EpkufwôwJ 

treceluy donc npp*parlons, IVndefqtti^ fut fils 

àc Lepntée & de Tshetnîfte » kfecond Magacfien, 

& le dernier Hoplomacbe > c'eft idiffe 9 de race .do 

Gladiateurs. 

Pour le regard d'Epiouce, il * eftxtr vn £ granJ J^ mcÉ 

>l£Snombre 

de volumes qu'il a furraonté en cela tons F 

- les. autres Philofopbcs ; car .M s'en trouve iufqttcs a 

trois cent ; dans lefquels il n'y a point .de dotions 

d'aucun autre Limt :.mats tout: y dtdrhiy. Ton* 

tesfois Çkryâppe en a eferit pluficufs à l'enny 

d'Epicure, comme Fa remarqué Carnetdes ymé 

ppureek mefine luj adonné knom de Patente 

d'Epicure, ayant atfcâéde faire des Ltutes lut le» 

mclmes matières qu'Epîcute en auoit compoff> 

c'fiH pouf quojril y a taatde xopetitktns,.& cqnfi*

\i% -Là Vil' D*E#ic'vAÉ'r • ' 

gnoit fur fc papier -tout ce qui la y venoit en Veù 

rit i de forte qtie pour s'eftre trop hafté, il y auoiÉ 

Eeaucoup de chofes à Corriger > fictous.fcs efcrits 

cftoientlîfcrt embarâflèide ptêuues eftntngeres* 

qu'il femble que Ces Liures n en font pas moins 

remplis que ceux de Zenon & d'Af iftote , comme 

il cil aise de voir. • : • 

Au refte les.Liufcs d'Epicure font fôttconfi* 

"derables, & en grand nombre i mais les plus cxcel^ 

lents ,-entre autres, fondes 37. qu'il a efcrits'de la 

Nature , 6c ceu-x-qu'il a compofex des Atomes, dû 

yuide Scàc l'Amour:Vn Epitome des chofes qu'il 

a «ferites contre les Phyficiefis ; quelques doutes 

contre ceux de Megare : vn traité des opinions refoIuës:vn 

autre des chofes qu'il faut choifir, & de 

celles qu'il faut éuiter: vn autre de la Fin : & diuers 

Liures de la Critique,ou de l'Art de iuget* qu'il ap* 

pelloitla Règle: Cheredeme* ou des Dieux : de li 

Sainteté 'ou Regefinax îde dîuerfes manières'de 

vies,& des moyens de les bien régler : de ce qù'oti 

appelle,faire desaâions iuïles : fon Neoclesad^drefle 

à Themifta : fon Banquet : fon Eurylogue à 

Metrodore : fes traitez de la Vifîon,del'Angle, oti 

de ce qui eft très-petit dans l'Atome : du toucher, 

dont le vuide eft incapable: du Deftin: des Pallions 

ou des AfFeftions derAmeàTimocrate: fon Prognoftique 

ou fon Liure des Prcfages: fon Exhortatoirc: 

les traitez des Simulacres ou des Images, & 

des apparences diuerfes de l'Imagination , &'dcçe 

qu'elle reçoit des ' chofes qui luy apparoiflent : fon 

Ariftobule vCes Liures de la Mufique, de la luftk'è,. 

&' des autres vertus : des dons •& de la Grâce : fon 

Polymedes. Trois. Liures intitulez Timocratess 

cinq qu'il appelle Metrodore ;-deux Ançidore : les

LA Vu B'EPICV-RI? # 317/ 

opinions fur-diuerfes maladies à Mithtfcm : fou 

Calliftolas : fon. traité de la Royautc; fou Anaiîmencs,&fes£piftres. 

• . • • 

Abbrcgc de toute la Philofophic • 

d'Epicure. - 

• • • SE CTIO'N* IF.' 

OR ie m'efforecray, fi ie puis , de réduire en. 

abbrege tout ce qui eft contenu'dans fes Li-> 

«res que ie vien&de nommer, pair le moyen de 

trois do fes' Epiftres» dans Icfqûellesil a briefiiement 

compris le fommaire de: toute Ïâ-Philofophie. 

• l'y rappôrreray (es plus belles opinions do 

Philo(bphie,& s'il y a quelque autre ch'ofequime 

femble digne• d*eftre conferué,ic le- mettray à part, 1 

afin-que vous connoiffiez, ô Dame illuftre/-auî- t§n§m 

vous appliquez inceffamment à de bonnes chotesy^t am 

quel-Perfonnage II a 'cfté /& fi ie fuis capable d 7 cw^ Mmee fi 

porter quelque iugemcnt. La première de fes:trois ,IMIW * #i# 

Epiftres s'addrefle à Hérodote, dans laquelle il parle 

des choies Naturelles : il cicrit la.fecondcàPythocles-,-touchant 

les matières eleuces au deffus de 

la terre3 & les chofes Celeftes: la troifiefmeà Menecce 

, des chofes qui appartiennent à la ne & aux 

mœurs. H faut ' donc commencer par la première, 

. après que nous aurons fait vne petitq diuifion de fi 

Philofophic (clon fa penfée. 

La Philofophic d'Epicure fe diuife donc en trois DloiHon 

parties ; en la Canonique ou Régulier©, Phyfique dc lâPhi " 

ou Naturelle, Ethique ou Morale. Sa Canonique. ^£^ 

contient les introductions pour bien comprendre. fc/ " . 

fon Ouuragcou-le Cours de toutefa Pfailofophici

|i4 LÀ Vu fi'ËfïcviC 

dont.il afraité ttnpfemeDt dans fon Liure qu'il api 

ieUc Camn^dAàdit%i?ef/e : Sa Phyfique embra^ 

Îc toute la confideratidn de la Nature , & fa corn* 

ftite en j/.Xïprcs de la Nature,& mçfmcs dans (es 

£piftres § aulfi bien que dans quelqtJes^tns de (es 

Principes ou Rudiments. Son Ethique regarde les 

chofes qui appartiennent à leleâion ou à la fuite* 

Se te trouue dans les Liipres qu'il a faits de cettetaatietCjdans 

ceux dâ il traite des dîners genres dé 

lri©,dans(es EpMkcs » Se dans Ion Luire de 1a Fin» 

Geu& qiti fukent Ces Sentiments ne (épatent point 

4'ordinaire la Canonique de (à Phylique * Ior§ 

qu'ils awpellcnt cette partie qui concerne la Critique 

on Ion art de. iuger des chofes, la preliminai-, 

te ,& la primordiale : ils appellent Phyfique celle 

qui traite delà génération & de la corruption, oii 

4e l'origine ic et h fin des chofes, & qui parlé 

«le coûte la fiztmeiôç l'Ethique cfl cette partielle 

la PiltLofophie quicnfdgnè les chofes qu'il faut 

rechercher , Se cefles qu'il tout fuir: il y parle de h 

fie& de$mdsnaf8c cOnfidcre là fin. Pout ce qui 

regarde la Dialectique, ilskreietterit comme vné 

choie fiiperflue, d'autant que fans elle les Phylïciens 

petiuent au©ir allez de termes pour exprimer 

leurs penféesi 

txs fins: ' Epicurc dk danc dans fon Canon, que les Sens* 

# 

les Anticipations, & les Pallions font les iuges sic 

lavetitc, ou les taftnuhentspàr lcfquels font iugé p 

de quelque chofe, les Epicuriens, y adiouftent leû 

ÀppiicatiiHis & les Notions de f Ame .vers les cho^fcs 

aufque lies elle eft attendue* c'tj? i dire* en mm 

mm non ftukmmt k$ feus :_ma$f dtêfsi tefyrit meftm 

fegdrde m prefencê les chofes fmfêks &* appdrchtts* 

Ce qu'iLdit dans fim Epit0mei.Hcrçdote»& dans 

fon

tdmZmfàM point! pfïtteipsfXYlo &¥ht)of oy -ne.pcufc pafrdknt !éinAro^-ap*\ 

t «y ,adâpaAer ou dièimtièr que%ie cbfrfttifcbe tguit 

la. pcefcfiîxu . . Et'aiUeucs ,/iLn'y a iciroçiiii^MttiJbbusi I 

jmndkcJcftfens-t cac Bafcfislwî^cmc##.do«nf

pfr .^ L'A- VIE ©'JEFICVRIC 

tombent par elles mefmes fur les, fens comme

LA VïB A'EPïCVRBJ -jtr 

ici Notions-de l'Ame-que le nom delà chôfetricfme 

» elle fera auAî plus manifefte & plot datte "' 

qu'aucun -dilcours : car nous ne demanderions- îà** - 

mais aucune'Ghofe , fi nous n'en auions p'f ctttieré* : 

ment la connaiflanGOb Comme par exempï^qûanâ - 

nous voyons quelque chofe deloin*noùs depiaii» 1 

donsfî-c'eft vn Bœuf > où vn'Cheûalt ctt-il'éàùf 

que nous ayons eu premièrement la conftoîffanée' 

dVaBœtifen dVn Chcual pftï antidpation ", on - 

bien nous h'eapourrïons parier,ptris qu'il fait que ' 

la forme de quelque chofc (bit premièrement ïih» - 

primée-par les yeux dans l'imagination. 'Gon* J 

chtonsdont que les Anticipations font plus efrif* • 

dentés que le difcours-,'& que l'opinion que mous : 

auons dépend -de quelque chofe qui ndûs-eftoitcuidente 

auparauant, à laquelle nous rapportons » 

noftrc attention-& noftrc pen(ée>lors «que-flous* 

prononçons ou que mous dipmsqu'vne tellechofgefè* 

amfî9ou qu*elkn % eflfMdinfi\ tille par exemple *quejtt*>> 

première mtion -que nous auons etyn homme * f-nèWpyforions, 

nofke- t&nfidefdtéon comme a lent chofe ékiden-ie 

tandis que ton demande, fi ce que Ton voîdefi vn : 

homtpe* ow fi ce tfejipm yn homme ; alors nous conceuons 

l'opinion, ou bien nous prononçons effé-âriucment 

que c'eft vn homme , ou que Ce n'en eft 

pas yn. Us appellent encore l'opinion d'vn autre 

nom,comc lbupçon,ouiugemët*laquelleils'tien*' 

acnt autant vraye que faulfe, iufques à-ce qu'on y 

adioufteou-qu'on en ofte quelque 'chofe, & ; qtje 

l'obiet (e confronte de prés,ou qu'il fe confidere de 

loin. Comme par exemple, vne Tour-quarrée qui 

de loin paroift ronde à fœil, le (ens qui nous la rtP 

prefente delà forte eft véritable, -ponree qn'-èa et» 

fet clic paroift rondc,& il y a rçifooy poutquûy ci- 

' • " " Rr ij

& & • t h - V - m • » * E p t c v K t . : 

le paroift telle de ncccflfcé dans vue certaine di-ftapee, 

JL^fens ne trompe donc paa quand il deter* 

mimqw. laTour eft de. la force t maia cdafculcment 

Qt iàit pa(fiH9mtn£-y rcesuant'l'image de la 

cfeolTç telle qu'ctlfe appaioift i & il n'y a-, que l'opinjpn^ôu 

l'efptit & le ipgenient jk TOUS Toulcx^qiii. 

£pilfe ftflfcgnfr que çr qui apptffoift an 6ns> eft.vnè 

Tqpt, &. mie c'eft :vne Tnuc ronde :• car il n'y a que 

l'opinîop îcule* qui puiflè eftre vraye mm CatiÉeL Et 

«Mrtçsi m dUcnt-ib » elle cft bien vraye fi l'Euidtaiicè' 

luy "vignt au fecouts,oit fi elle n'y vient pas: Ac.eHcrï 

cft fa^flcy fi la mefiue Enidencc Itiy contfedit /ou 

ne vient point à fou (econrl I/Eoïdencc ». difeie, • 

tçlle que dans l'exemple propotë, fi* elle fep&ut 

approcher. Et cela mefiBe ptend fon iorigule de ce 

qu'ils appellent Profimmo9itmqn3 commeS yens diuez 

vue chofe attendue^ ^pa'il {autmafine attÀn* 

4rci atiant que 4e prononces tcaicffaimeKnt^&de 

c|en detiefauncf -» comme' ce qu'ils difenfe qu'il faut 

attendre que Ton toit prés dela Tour four làcon- 

- fideter, de voir fi elle cft telle dç prés » qu'elle paxpiflbit 

dejfoin, •'••..-. 

Ici fat . Pour Içregard des Paffion.s, ils tiennent' qprâ j 

fiew* en a deux -,1a Volupté & la DOukot,dcfqqelles tout- 

Aswati\ fetcouuecapabk; h première Amm,êe h 

fecoiîâç Ennemie, par Iciquciks, il cft. faciledciupr 

ce quj fedoit defirer, & ce qui fe doit fuir. - 

- Quant aux quçftions diuertes , ils eofeigoent 

que tes vnes font des chofes' incfmes, les autres de 

• Ja- feule parole. 

. Voilà ceque ie m e(toi$ obligé de dite-en particulier 

de la didifiontle h PkMofopliie d'£ficurcsâc 

d^ fa Critiqucon de fkpact*e Canonique. Venant 

natntenafitàibiiifâftiç... - - '"' V •

l~ LIT TRI 'D*E"pTctii. T . /-jt| 

. . . . SE CTIOH K- ••• •..:.:•- 

Lettre cL'Ëpicurc a Hérodote. •. ' 

* :• : ••' Salut." ' r , 

D " A ¥T A M T, ilfe/îrr' Hérodote j que pltsfieurt 

' tit fçmtoitàt connoiftte exaftemfnt toutes 

les choth q«fc îKMJS auoes écrites de k Nature, 'ttf 

fù dohaèt- taeftnes' la peine de feuilleter tous le* 

&ures-qùe-fiouscnaiK>tiscompo(è£, afin d'aideï 

leur memoffepôur en retenir au moins les chofèft 

principales & générales * nous ations fait cet atre*gé 

de ftqs, opinions for ce firiet, -qui regarde toute 

la (cimccl de It Nature : ''fitfefpere mefmcs 4mt 

ceux qut : ©ne "parcouru foutes mes Getntres neû 

feroht'pa$'pèù-(bulagez ,-potrr ïê rcflôueenif de cà 

• cfuef ay 'Ht amplement (m chaque pûirit. Ei'cer* 

tes, ïlhàtméditer les principaux endroits &'lei 

recueillir, éti (a mémoire, par le.fecouss de laquelle 

DOtiS'puiflSdriS céntemplet chaque chofe, tant eit 

particulier qé'en général^quatid il nous plaira,- puis 

qu'il n'y a point- de moyen, plus propre pour con* 

noîftre lescttofés qtied'en àuoit-lesefpeces'&les 

• tieçs imprimées en là-mémoire, pour fe les repre* 

(buter à toutes heures en fori efprit,& en difeourif 

quand l'ocdfcâotf't'en offireà prapos. EtcçrtcJôh 

acriroif -tnceffiânment,(ion ne pbuuoit réduite 

en peu dé ptfrofcs cfc qui s'eft ttàité ailleurs plus 

amplemferit*- ; -- , " -"/ ' 

le fuis dofie .'d'tuis que ceux! tjui vèuAront s'appliquer 

• à ïeftudb'-des chofes Naturelles, fuirent fa 

route queieieuray enfeighée., s'ils veulentauoirf 

Frfprit libt&St en repos - de : beaucoup déchoies 

""Jlriij

#i L. LITTRI - B'EFICVHI? 

fk&heules qui fc prcfentcnt en cetre vie, les exhortant 

d'aillêuxs d'apprendre par coeur cet abrégé 

qui eftle fommaire de t optes les opinions qui 

Fo!it^)âhduës.cbtis'toés Libres. ./..>.'L 

Règle U faut donc,HerodQtc, prendre bien garde «fapourcé- 

bor ^ e di&Quts. » m ce que les paroles "figgjifieni. 

fcswu tafin

I. LITT-HI *'£vtftvni. . . m f$x 

aération des chofes' qui ne (QM poitt euldctrtes en 

cette forte. '• - - ; ' • • '-• * - ''•• *' 

- • • II fetnble en -premier lie» > me c'eft 'tnechofe Pour c©-» 

*iiidubtable^]ue rien fieft: peut: faire de-tièir; cap fi soiUre ^ 

quelque'-choie (e-fiulbit 'de rien , chaque cftdfcjf* ^}°~ 

aqurrbit naiftre de chaque fieu 8c de chaquecofté, f^cs§ °* 

fans aiîoir^befêin de femenees;- : Et -ficéqâipèrît 

.fomboit'clans le neahty imites-c-hofes frirtfirient 

^bfoltiHicnt, s'il-ne demeuroit rien -dc-lewr dM@lution. 

Mais iVniucrCitité des choies partout ce 

qui eft -dans la Mature a toufiours efte • tel qu'il eft. . •. •. 

maintenant, ôc tel qu'il eft-maintenant, il l'a toù& 

-foursefté, pource qu'il n'y a' rien qui çeCè d ? eftré 

dans : la -Nature vniuerfeffe''-pour fcuifrit dùchstà- 

-gement ,& au de là de, l*Viuiiétfalit£ Jqnï çoaijrffend 

toutes chofes,- il n'y ;a rien qui-feruinf ,r èli luymefitîe, 

luyfciteaiifrdb changement?.^/ ; -'* ^ • ' 

•; r ' : ll dit cela meûttc^âu'-cOâfimenc'êftîënt'de îbù 

gtand'Epitomei&aar. tiiàrtfde laNatiîfè."-'••.- ^ 

— »0c tout cequi &;f>eut'îmagitfi£f l eft cdl^ôàTout eft 

vridfe : ,~bv tout ce-qûiêirouueenJTnïu^,- : ëft co 5P s » @11 

ciftpsow-'vuidc-: & certes % le ;ftns ttous_tcfiiiôfgnë wWc * • 

aflez » qu'il y a des cofps', -d'oùil eft needlaiife'què 

tféu*-tirions la -cohfequettce-'de ce qurçéttt;ei(lre, . • i 

ce quin'eft point 'du tout-manifeftô i Comme' nous 

cn-'àuon^ défia pairie Cy-defTus. 'QueVil-n-yâiioîC 

" >oiii?-'dti vuide i 8c'éc- Région ou d'efpacé, 8c do 

Î 

îéu-, ny de Naturelmpalpable, &-iflOorporelIe9Jes 

corps A'âutoient point déplace _, ny pout 1 y feiour^ 

ner- *'n-y; pour s'y tnotitioir, bien quenoUfî foyons 

àffèWkz que les vaitffonten leur platt?; parce^qtitf 

nous Vèyons, >que lervnslbnt en lêm jUace 9-tic les 

autres fe changent de lieu en heu* -Or'efcil-dué 

l'ôfrtie peut comprendre• aucune' chofeeiœpte le 

•Rr iiîj*

fcnfible,foic par manière d'apprehenfion iftteHig»- 

ififedtif fatfHtr Idfqpeli ibkfiihfiftcai, , ,....;.{. • •-•;_•; 

-.- •. • .'llffilf Hfq& h mdm.c^k^k4km^ çmtnieB* 

.qpKtPWWflte & qMH*k&»fe tiutcs^c -k Médian 

mes, ^M^Bmidd^k'Ûi ftmfc les.-comptai)»* 

J}fi§ty§lteg4fif de ^ c wxjdcfi|iicrtS'|ç font les'«oiop€ê 

Ju#l*S^»lifi©îriceu rAu «e^» li©asr ies-fepfff^qpu* 

font de la Mtucede 4§ï*f>^f «puent:* fwlî&tr 

jtffféifji sWfolMiiefli. 4mm^ê€ùmfo£m jtifbfUrao 

n*âyant§îfiîj||iii:lfe%pi*iîlîèjifl^ 

iioc^./:oi fl§e?fe%iôfst^:^fti|liçît kf cm ps-lïwpics ^Mv 

6 i^tavfptoi» a* pu ife itiiftqrf;. -ççiBprf fflfrf 

ipjbfei ¥aiw|:s;fi>!p0iiit.4 frt^pM.i îlfl'a pw« 

ifit) fôlt% Wk thk vttide oA i&ftiy

ftflloftflgfe *ce mç femble clairement que kit- At© - 

jttc?/&.;4e;vuide font infinis enfendble ; car € les ' - 

$ofps&-lçf. Atomes eftoient finis datit îe.vwidc infmjr 

çGêmc(n$c$ €,à poûrroient-il* de» 

tuetareri •..';.. •:'•/• 

: •, -Les (Atomes on- €orp$ indwtfibles., • Se. pleins ©u La fîgu* 

folidcj?-, ddfqucls fe fak la.cdmpoéitîoii dc^bofes, rc dcsA ~ 

& aufqueb ces fticfract choies -le r-! J •• ; • 

^-Â^M^kÂmmmJmtr.Mm. «a^rfer^l Le mou* 

piouopmailA ( -çdriilijïtf^épm IffflfMmî^Pi ecmeot 

4* *w é^^rcêê mmtfmnîtfét h**&itâ ff& ^ $ AiQ r 

Cr lm \>*$>ef^ '^ %*fr irfçiftte'il tife tcouwf qç ftirt ' 

^mm^mBfpBmnd^ tf"tq?e esbafe : ârJa Na^ 

ti*R4P yflMfc, $*tt Jf* ftpaffcdf MM* qu'ils fe- &w>t 

Cangey^fégnlilc^tit îçeff^ncinemt eisdiffurç! 

f 4^3)y .«uxf pftés fci&çQqgBHjeiice en. l>flrmWage| 

î^tffc^«ejnQ«i«aww^ v wipiM; qu'élit ne M

^ }J"4 # l LlTTRE D'EPICVKI. 

" peut pas arrefter en leurcoûrfé, ny vnir entière- 

*«ierit'en la composition--des autres corps. 'Voilà 

pôitfqiiay-les'Atomes ou corps fcltdes yenaAtà 

s'entre-choquet par le caue du vuide, font en perpétuelle 

agitation. Autant en' font-ils- en4acompoïîtiondes 

autres chofes-, pou rueii que leur trop 

grande-connexion en l'ailèmblagc ne les empefche 

point de fe tourner ,de piroueter,& de s'entre-cho* 

• : - .'• '• " quef/Ôrilh'ya autre principedecemouuement 

* que" le vuide, puis qu'ii n'y a aucune caufe par def- 

" fus luy ny par defliis les Atomes, ( // dit plus amant 

a'm tes A f tomes 'nom point 'de qualité hormis leur figuré, 

grmdeur^r poids: cariacouleur, -dit-il, au douziefmeLiurè 

de fes Institutions, riejt pas tirée delà nature 

des, Atomes en la compofmon des chofes naturelles ; nuis 

ptufîoft de -leèr'-fituatiom 'D'ailleurs les Atomes mèrepimnt 

pMMme fine de'grandeur -, puis qu'il ne s'en 

mnue pmht ••fèi foit de grandeur yifibk, OHlfaùfremdrquer^qÈe'quandilpatk 

des figures .poids, ^-gran^ 

deur^^.oniesdoitplufiofi comprendre delà fenfi'e& 

de t imagination \ comme en f kit les antres chofes natu* 

relies ; fjtiè'fèn iuger pertes fens. ) Voilà- Comtrievft 

abbregé de toutes les ebëferque iiou^'ùôttrdîtci 

. — - iwfcjùçs itf'f om donlièr* quelque cbttricriffluiceou 

qUeltiueiîlée , èerVriliiér(witédcfchofefr'' : -; " : ; ' 

DesMo. - A qiloy ië'vèiï* bien adtouftcr que dans cette 

des itffi-. Veiuerfaîité; ou dans cette nature des chofe* fil -f 

nî$ > a" dès* Mondes infims,Ies'-vni femblables ^èelnf-cf 

•qiiirH"èws ; liatitons, le#'*Httfcs qui ttc'W^féiiittibléht'-nullement 

- :• tar "fi les Awm'cs fënt' Mhis; 

àà'ttiihe nous l'auoh's défît demenftré, ê Étudia nece&fiteihent 

que leur *vÀ'gè "••s , eftendê--forï: , - ) îoilip

• t-LiTTRi D'EPICVRB; }Jf 

..Mondes, ne fe peuuent épuifet, pource qu'ils (ont 

înfinis. Il tant donc conclure qu'il n'y arien qui 

empcfche que le nombre des Mondes' nefoit in- 

'finy. 

Cependant il y a certaines figura ou images Combië 

qui fe reprefentent à la tiiîon., letquelles ayant 4n j! 7 a * 

rapport aux corps folides par leur delincation, fur- $^2^ 

paflènt de bien Ioin,pat leur ténuité, tout ce qui fe acs, " 

peut voir ; car il n 9 y a point de répugnance que de 

.telles contextures, ne fe puiflènt. former aumii 

lieu de l'air» & dansvn efpace épandu tout autour, 

_ comme auflî n'ya-t-il point de répugnance qu'il . 

n'y ait dans les chofes mefme5,.& -fur tout dans les 

Atomes certaines difpofitions,pour faire défais 

_ fpeétresqui font comme des concauitez pures & 

. vaines,& des fuperficies légères fans-nulle (bliditp9 

& il ne répugne point auffi que des corps les plus 

. çiiueloppez, il ne fe (ÎTc de, certaines efiu(io.qs, 

. des Atomes qui sfetiuolent de fuke,dans lefquels te 

trouuent la mefme pofîtion & le snefrae ordre 

. qu'ils obfcruoient dans les corps folides, & fuçleur.., T : 

fuperficie , afin que telles effufians foient comme-' • .-•• 

des formes, ou des effigies Se des-images des ..corps 

que nous auons accouftusiié d'appeller Idoles.oii". -" 

/Simulacres. ;.'.'.. - \ • • .'.'•' 

Il faut concevoir, le mouaeaieqt des A-tomçs Lésiondansl'efpace 

yuide. r où il neletcouue rieaquile ucment 

. deftournç en cho.quant, qu'ilcfijde.f elle prompt^- dcs . 

tude»-qu'U pénètre en va mofnènt.fpute diftançe crcs#" 

;comprehenfiblç:-çarfoit qupJe$.Àtpaierqui spt 

coylçnt inccflamnient do prototype pour la prçduéfcion 

dos Simulacres, fe rencontrent ou ne le 

rencontrent: point, toutesfois .la. Xjeflêaiblançe eft ^. 

toujours nuinteque par la fpited'autf es Atomes, . •>

?||f t t Ji -Lit * K « ^"fi *f cru i. 

" : tfttèf qffti-tfe'&tUc pas s'faiàgkter qoVfttneAne 

-'ti&tysfditÇMté crtincffî^'ta»p$ de-diuers coitek, 

-MiMfie Ife'-ftûfcHi aide fajeti i lccé«tptendre: car 

on ne peut pas mcfmc fe figurer qu'vn corps P«îï- 

- """ -- ; ? ftéh i 'Vil : taefiteftC élite porcé'dVnê fiftanecinfinie 

:'.'.;;. \ '^quelque part. -11-(«fie 'çfofïc'ffeftimer que le 

„.--.'.,.' -'tkibuu«ment.defl ; Shnûiait;fes ft'eft'ttofti plus retardé 

.':.r; 3 piÉf ia'itofieittrtiftt* ep{toféèée&aatresiqtreii-àn 

'ôteftfie -tém^r il '- flV atioit :: anctiti "rencontre, ny 

- ëmfoàrfts des Atomes' pour empefeher leur vitefft. 

: -Vfeil» poftt^fwôy ie fecomtmnde fort 3 celuy qui* 

-«'applique k TéÊMtic h Nature', de faire cette 

* ttbfimatfph-, quand il ne lu y en viendrok rien aà- 

7 ? 

ttfe'chëfe que de croire qu'il' n y a rîcn déplus fiib- 

^M que làmttiré 'des' Simulacres % de forte qtr*H effi 

e'feéife de -edtfptefrdte que rien-tfempefebe que 

îèfi>r-vifteffe ! rteiôk'i|icômparâbfe ,.potttoeu que le 

cpâATage foit fkbre; à leurs Atomes '9 St que latfçsto 

- grande tmikkérde .ou infinité des autres ne les faîte 

''îht'-ftÉëëhff;. ' • f - " 

Lagene^ - -' : Adi^(tehfraii(d«?tintttbtttotttcînti!es Simularation 

&: cres'fem? ptopre génération ,k|tti ! Tef»t en moins 

€onU 'j ' %,; W&£y pettfetîrar bien que k nus''dès Atomes qui 

Siwuk- & * orttIît tntefl&iritetînt éWn corps £poîs,ne foit plds 

ères; facile à remarquer ,& qu'yn autre flus s*oppofea 

*• ,T ? îîy-cy,ifsÀé1ât|I^ 

"'•; J : J -lông^tetapiletiè -fîfi^ efrt 

^ " '" (otîrôdté :'ma^tib^lEp , t^ 

: -, 'véâril|bhdént 'au bov/c d f Vn temps-', 8C\$û*il s'en £afl& 

vh- foudain-àiréfeft- fca l'ai*, dWtaint qu'il n'eft pis 

".ràifônniè'fc qurl^ftits dfes Sfmtiïacrfes fe confonde 

;j>ltjs haut:. ' ' ; v ' •''/;•' . : • r - • 

La£op- : ' - "W «Y* p&iîi^%'douter qu'il le feït beaucoup 

uAncct^cftittrès prëdu€Hdrii ftmhlabfei: ft-certes fi l'on 

l ;

I. iBTJAt-- D'EPICT*.!*? #t* 

y prend bien go? de , H f© crotiuoraquc rioa &'«»-. qll-y ? a 

pefebe qyeclû#rçn(imcKiic4ofKnececuiinfé*'entre le* 

moigpagc ^.qpotef Sfnpktcrcs uppoctott §dcJIo*i images 

n&tf 4e4char4e&Aai*a fctcoiiitfiftajw2e,des oèiett{ 

& lcs 

an ec eux » & qsiuiiispf:Y0jrotS: Oi contemplons bat yC03S ' 

mcTons* fecm*is,qpfifctit au firita- AatrcnMiii le» 

ebofes cxtcrimwcft tiepattfffQtonfi-naaéfiDAcr faar 

nairpre & Içattott Irnf couleur, âf-Jourfiguna» 

trimai 4e l'air qui occupe -Fefptoe do. iraiJifii en** 

UfiteUes & aoitf, (oit par omiffioiMiji «tcteption^lï 

les ûmn kacs a'eftbicDt .es mclme nature ., an po* 

tek & mobiles. Atofi eftut exprimez dacertainc* 

ebofes tu(qudte$ ik œttrenc en canfaucâe ligue 

auee vue proportion conuenaUr à fcpr gfaadeot» 

ils s'couolcat d'Ynoiviftcfic incroyable,-oui pœ 

y*ux»ouànofaepBQfée. De làwiptqueJe ânait» 

laccc d'vjic mef«*e cfeafe eft»t pottrJncdlam* ' 

ilieoti CB k fantatiie 9 imprime fertÉuantvu antttf 

Sifnitbcreparle moyen des Atome&qorositcaa* 

udutics aucc le ûùet qui les reçoit Arçanfenoécrtf 

meraeot ; de forte. quclcfantofine, ioijde Jafetw 

me,foit des accidens>q«« nous r€ceo€»»Lqua»d iiife. 

prcfintieon ànotfca%0ttàn0ftccpenfte,n'cÉ'pas - 

quMM.iolide,.ny-inotn9 cetisply de. corps qii s'y 

fi&t infinuez par Je moyen de la. fréquent© appre** . ' 

he&irbfi^qiwian'pcococype.- :• • v ' •••"'> ..... 

' Au «Ile, M eït -too-fiours. au poouoir de. celop Les ifcns 

qaio'piiwdcdîCbonier le feux ôl'h metîfongc§de> BC ** e „ 

uracontcaîresîl fe veut .-anefter aïs- nKuuueinent.' ^ ^ 

dorfèns '& drs conaeptions tmmoaiblef qui Couette 

îses dfeJ4majriqarîonpar lembyen delà *eitë'f au^ 

ttomew: 'il te trompera *}itoy qu'il nede? euo'ku 

fcmblâwco dw vifiotii£intaftiqiic v le£|iidl*£lèin~ 

Mehtauoitofté arrimées fefîièl^tU»^

|j8 I. LETTRE D'EPICVHë. 1 

en dormant,ou veiliant,pu-raifbnnant,ou fur quel* 

- N que autre forte de iugement > ne ferôit iamais att 

mng des chofes effèntielles, s'il- n'y auoit quelque 

prototype, fur lequel nous addteflons première-" 

ment noitre veue. Il n'y auroit point pareillement • 

de menibnge ou de fauffèté, fi nous ne donnions* 

autre mbinicment aux conceptions de noftre pen-fée 

que ceiuy qui* eft réglé des fentiments > ce -qui* 

n'aduient d'ailleurs que de fintermifiion de conférer 

au prototype les Simulacres en partie commencez 

, mais qui font imparfaits. Âiofï certainement 

ilfc peut faire-que telles conceptions receues 

en- partie en l'imagination, & en partie interrompues 

, foient tantoft vray es & tantoft faut 

Ces, félon qu'il femblera bon de les afleurer ou de 

les nier à celuy qui en doute, lifaot donc faire di-' 

' ftinâion des opinions qui doiuent eftro tenues 

fermement; & des autres qui font imparfaites» 

afin que nous ne renuerfions pas le iugement de 

nos adions ».& que cependant que Ton fouftienc 

le menfbnge comme le vray-, on ne trouble point 

aufli tour le repos de cette vie* "' 

Propor- L'ouye ne le fait pas moins par les Simulacres ' 

don des que la veuë: car foit qu'on parle, ou qu'on!fonne, 

Simula- @u q„»on £UIè-quelque bruit, ou qu'on excite 4r 

I'OOTC. quelque façon que ce foit 1 organe de louye,vn- 

*• certain écoulement s'infinuë aufli-toft aux f orfail- 

9 lcs,lequel s'épand pat les Simulacres' qui ont leurs* 

parties égales les vnes aux autres & vile-grande 

conuenance entre-elles» fi bien qu'il fembk.'que 

ce nefoit quVne feule vnité laquelle n'eft pasmoins 

propre au fensqui reçoit qu'à Tobtet met 

me qui enuoye. Or cet écoulement doit eftre 

abondant, ou bien* il m feroic que.- mamfeftcr. feu-;.

I; LB TTR.B - DMÏPICV*. 1*7 JJ> 

fanent l'obiet intérieur fans en donnet ample 

connoiflànce :car, pour dire le vray5 le fcns del'ouye 

ne fe parfera Jamais fins le confenteracntde 

iVn.& de l'autre; Il ne faut donc paspcn&r quece 

(bit l'air qui fe.transfbrmecBYoix, bu.ÇucIque' 

autre.chofe de fembkbJë nature : car cela. Itiy fi>. 

roit-vne grande imperfection, s'il&• -cfongtoit fi 

romptementcn la forme d'vnautre. Difoo&plu-- 

S 

oft quedés-que nous auons lafcbéla voix, le .coup. 

qui atteint le.fens.de:.. fou y e,cft de telle nature,» 

qu'il frappé les oreilles de certains Simulacres ac- • 

compagnes dVn petit ?ent coulis.,.lequel venant às-'inlinucr 

fait agir en nous la faculté d'oiiir. • • 

- -On en peut dire autant de l'Odorat'que de- Auec 

louye:: car. il eftémpoffible qu'aucune împreffion- 1 ' 0 ^*fe 

puifle faire, fi quelques Simulacres ne font portez 

auec mefurc conuenable pour émouuoij:: ce fm~> 

timeat ; puis que nous voyons

|4d 1- IzxfRÉ B^Éî-cvil 

£jeuC8âffèmbkges* 11 faut donc' que les diofes qui 

ne. reçoiuent -point de changement en. elles -de-» 

mcweni incomtpt iblcs, 8c c|u*«iles fuient entievepietic 

exemptes de la • nature muable des autres. 

Telletcbofe* -ne-fent pas pourtant exemptes cfa* 

ttok-des. angles & dter figuees qui leur font puaprès 

3& qui Joiaentneal&ÛBBmèiitfubfifter.vcaïf 

îps autces^qul fe transforment icj: pânny nqib ref 

çpiq&ni; despreniieres' la conftancrde kur formé 

dans raçcrotffcincnt • & k dimmution.' Au' rtftey 

puis que ke'qualités -desxorps 'compade* ne foné 

point' incitez, s'il faut ainfrdire, il ne tant -pasdoo* 

ter que dit aufll-toft qu'ils fe'chaflgent,elles m pë* v 

- ' 'rifient entièrement: Concluons icme que JrsAtCM 

- 'mes ou corps foiides qui reftertiaprés krdtlïoffri 

tîon des autre» ont vit-grand poiiuoirtffe ; irifettfe8 

ditfftrence partrfy les cho^qui s'engendrent s càtï 

à dke wmy, ilelt neceâàire «que qurtqpc^qcMbrèÉ 

' demeurent , Se q«© «fauttet s'éutnAiiU&râ? -étt et» 

qui n'eu point, > '"' ' - r • -':.•'. • •

I> LiTTli: B'-EPICVRÎT M|4* 

t*eptîMei& vue grandcut .terminée dç la voiras 

qu'il eft-impoUible de-readre râifonpourqu'oy cet-* 

te grandeur, ne s eftend.pas. plus outre que de poo4 

uoir eftrc-.appetceuc des yeux», D'ailleurs* il. ne faut 

p^speiffer qu'il y aie aucun cpjrps fiay duqiiçMct 

parcelles foienc infinies. Voila- pourquoy nous né 

deuons pus feulement reiettér. la diuifion imagi*» 

naire d'vn corps en tant de parcelles quVfi puifla 

atteindre la-plus, petite < de peut quen0ws. qu'on la puiflè produire à, l'infiny* 

J?^(çin$ : .le'c#.que quelqu'un vouluft fouftenit qtra 

P|if:1lç,.tti0yjjpJde cetto diuiiîon perpetuçliê, il y 

.e^l|.y^.JLii|î|iite de parcellesen vnogtandeur. finiçi 

4gfm^'lW-pourjoit-il tarit ftirpqu'il n'enccndUf 

4equel|€çftfr|€,fçroit chacune d'elles, &pacîp

I4i I. Littui tflfrcvktf 

ireantmoîns cette gtahdeôt eft telleftwif fefifi* 

Me,qu'on nefy ptutappcrceuoir aucune partie. ' 

Mais d'autant que fions penfons apperoeuoit-quel* 

2uechofe de l'Atome p« la conucnancequ'ilaeit 

î communiquant tantoft à cecy * & tantoft à cela* 

il-nè faut pas douter qu'il n'ait quelque proportion 

aucc noftte imagination,par laquelle nous voyons 

toetes'ces dîffert'ftcwômmènçant «le la première 

à là dernière, fans tootesÉois s'atrefter ta vût feule 

on aux parcelles de fcs parcelles » mais bien a là , 

propriété en mefurant toutes-fortes dt grandeurs* 

tâetoft les plus grandes 'parl'excès. Se-tantoft le* 

plus petites par le défaut. Voilà comment* il faut 

comprendre' la différence des Atomes du plus petit 

iufques au plus grand: car il eft certain que cet* 

te différence eft compâfe du plus petit imrompfehenfible 

& du plus grand coiftprohenfible félon 

IK« fens y &

i-tffTCÉ D?£ prévint ^ p| 

tétlrs ch#fos tnoibies » «liant JitintfcKitifc gffteii* 

mtmoimmuâik$..(JlM*mwi pm têHfeSfms'-qutk* 

dmms foiem ieUamm éffênmm gmni4ur:ç$*[figi^ 

m » tpfilnesenptàffk point Monnet d'^ne-Mépié gr'dk^ 

dmr-^r d>yne mu fine figure •: -tarit "Vêtit fuè 'dt éeMê 

gràndêwgr' di cette figmr-i *ilym dit y H mmbtë thfi* 

mjtyfte leur diuers .toefUngï & nmb¥ë ^foù-eéifi 

lia UmH&ê de mm de vnofos $ €émme le dtu&s tâmtfrè 

des lettres QT de leurs figures ieft cduft'4éid ! ék€ffité 

de mm' de paroles s tefmmre. ) » ' '• ; 

. Pour le regard de lecfrmouiietfieHr5itêftiMpd&'ten3dd.- 

(tbfeque nom en puiflBcios ; àuoic eôtiiktâlàtiâe * éft ucmcfi: ' 

le comparant i ccnity- des cferè&s fistfibtes:clf 4À-M 

petirpitrier 4Vn trfpace infiny cotiittrë'd'viifiny, 

êo difaqpipicxelle cfaofe fe ntait deffos oll dêttâug* 

puifiptti. nous ne pondons en aucufifr feëëriS 'tty tte* 

ipclcpste part q« r noo« ''fbyon*, itMjjïftëf qti'Wtè 

dtofcfr-iiiBUoe ; ityptf deffiis iîotoc irftê, >âf pSr 

deflexus. Jiarpkds 'd>â 'tâ&tfflemcnriAliày pàt Va 

c fpaoé ioikjr, cmnmé •Créons fftiëos leâat'te dé 

œt cflpoçe. Oc fbftcf qt/M vaut bëain^ïup tôieil 

imagiiier -iqn quelque p«f€ que ce foif càivilideif** 

fint ,;W fapevictfr efpsice' qui (bit infifiyptitft te 

continéd mcmuancwcdes- Atomestfi hilrt* Artfti 

ântrodeinefine etifea^ >ielontes diuerfes jpdîttôfïi 

.^citôus£ci*onsdespied$& de la télteéM'tèntef 

lestait* du- Monde y que de- dcrtiliét V# : iri€feii 

moHeemerit à chacun dVne-fettlé part: &rles Até* 

wnès mû tMconetpreiftft mmm de ctttt forte.41 

fiuitdonc dise que" te motWtâaént'AS Atcmés'ft 

ioîi'Mtisiidve • opforf ,-tittt en feint «ftfîett tes ,i*ti 

tboifesfoitts 4*pttfittft'&cfeak)mfiM^ 

* Mais cift-es $ il cft-netdffaire que tes Atomes tcpoi^. 

-Jetait toi» tf f 11 dj&|l : BWwieinenf, piâtyiétften JR 

Sf i|

144 ^3

*-• 

tfto&éeîtc couife5&'iès exéiWptef dé" (âtoeîffiiè :s* jr 

fatt'-pas'foîidcr : car if n'y a point' éb'cqmiiMt eu 

te%s'o|>itii0B^ finon en taiirqii'ellc^fdiit tdfldûir 

tes-pacleinôtion^tîèéàidêifièns. ^ n -' fc4 / 3C 3 jpy 

• -Certcs.-ftous dtàékfràppàïtcr né^ïcHb^éàcni De la 

âbf :fçfts'& : ati»aàcAiôAstâtitèslesô%^&tftiuS ***!"? 

dffpùcon* des chofes cacîtcès ; &'déti!b^«Tmùî ^c - 

BepûufriMis-'failIIr, que ffoâs nStyjtâf dês ; iyfbj)s 

euidcntes-pour prëuiïèr -èfiéTAtïVç] eft y Vii cfîpl 

composé -de parties" fort? -ftbtiléSv '&-'{ëbSèirp^t 

toûtQ k'-maiTe de.l'Atfiiiiii.Âo \cËël%fnè ittyi 

corprs'diJdiael le témpéfMÊàât êft fort fmBkÇleï 

vnc mafe tf ait & dé fcto*é($MttoMt#în? eiitertaincschofts 

plus' femWable àl'airj"& îçn tfauttjei 

euieu; Ou'bien i'Àniè%f| Vné partie de ti:mâfl&?le 

FAoimal4jfqtielle'eft'ffsî€ttea beaucoupidë cbanget»cns5à;caufede 

la fobfitiiêde Ces Atonies, Sç qui 

a.beauco«p" : de èonuefianceûec-tcwrlë tefté de 

l , affeinbkga

ï 4f | JU.x^fr %\f?î-etRI 

jE»$î^{ic$4& deuant & yenue,09 qu'il ©p.ftiffcpf* 

ficippç après qu'elle lu y eft-conjoint*» Mais .ta* 

ffMq^plôll.ççcycae^tîiç i'ujéit» deerip-'e* 

jïhnt' produits ehteoiible, iU.Çp- préparent A krc»+ 

de. ï:m 4; rççpjoir les forces 4e ç»& y rcy JRc l'autre 

I iro^t|i^ffr.fçs veçfiif A crlyy-ià» pat lagcaod© 

fy nipaîç, 4^ ccmrenaiftg.qy'ib ont enfimblft ; cii 

fcum inîQcvs. Voila poçirqyoy tAxoc ne peut 

efirepçjjjée de£bntifuçn£>çftfin$ vne fois vnteâueo 

fa çfaçte.moifie, MqM& 4 « qu'elle fe difloot ->-oa 

felofi. (QQ fqut ». ou; fcjpp-quelques parties »4'oà 

fiqn£;qvCclîcoû pçut cwifioiiEt demeurer eoyno 

fne&nç vigiiAUtf Au icfte, • des lors quel l'Ame $ en 

eff fyût di|.çorps, le tefc de- !* malle qui yinotr» de* 

picufççp(|ejs»& fcIon,les partie%ôç (èloh (cm tour, 

fans qu'il y .aitaucqne appW?peede fontùiienr» ny 

efyetançe 4ç h cecouwts -tonais par le- moycude 

quelque fcree des Atomcn .pour lny fournit de 

pouuefles Ames: car k-preiwi^fe.seftco'iiÉaiiduH 

deslacUâoItttion de IWfîpblsge enec les Atome% 

p ayant plu* les tiaçfp*es tMuucmeiif qu'aupara* 

.uapt^y -Jes mefines-fo^çesi de forte qu'elle n'aploi 

lie fentiipçpt^Câf i o« qe peitjpcempreodre qu'el* 

le puiflç aqoif aucun ônlîmwtt ny suçunmoiiae* 

Jneot., fuioapar le «ayea de tout cet affcmfelage 

£luiUcontienf>& loy donne vigoeuc&eoipelchc* 

.ta&di^ qu'elle y e(ï eontcrifite qu'elle -ne f 

mdis fm iffinMékhr àjtttks

L"LitTRE" 'DÏI icfiti. ' |4jr 

Staufslqm k fommëlne Trient fënt dbàUeuh, çnr «&i 

tklmlemem des parcelles de (Ame qui font fmées par 

tmm k moffi JM corps, & h mille par le mukeau oc* 

c«c dt autres qui s'infinuentpar ks pores. Dauama^ 

fu 9 il faut entendre qm la femence découle ds toutes les 

parties du corps 9 il vfe de ce mot parlant de am U+ 

• futur merueitteufe qui fertàla génération > en sUctomnmdéntd 

la commune façon de parler: car smmmem 

ce font les Atomes qui s* appellent proprement femence^) 

Enfin nous ne pouuons conceuoir qu'il y ait autre 

choie incorporelle que le vuide, & que le mefmc? 

vuide lie peut faire ny fouffirir aucune choie, inais 

feulement donner' partage aux corps qui fe otccinrae. 

AtnfijC'eft i-mon auis,vne faute de logement 

de dire que l'Ame cft incorporelle : car cHe ne 

pourroic rien faire ny pâtir de cette forte, On 

peut donc entendre clairement par plufieurs' accidents 

de l'Ame » qu'elle-n'eft pas moins corporelle 

quincorporelle,c'eft à dire, compofêe de la nature 

des Atomes que du vuide; Si quelqu'vn rapporte 

telles ratiocinattons de l'Ame aux pallions &lêntiments,& 

tient en la mémoire cequenousauons 

dit au commencement , il entendra allez par ce 

Commute ce que nous taons elcrit ailleurs parti* 

culierçmenc & auec telle diligence, qu'il n'y défaut 

rien pourvnc trcs-ample & tres-folidc expofituxi* 

• Il'fâiit eftitner auffi, félon ma penfée# que les fi-*- H. n 'y â 

guees, couleprs, grandeurs6c poids, & tous les au- P 01 

très accidents qui s'attribuent aux corps, foit à vn, ~ue jc 

loit i plufieurs, ou foit d'eux-mefines, ou paraa- vuide & 

tfùjr,vifiMesou inuifibles,conn«$ par les feus, ou lcsAto- 

^trement, ne mériter de foy-êlme d'eftre in-fe- mes - 

rez au nombre de$ natures : car il n cft pas .poffiblc 

S f iiij

If8 I. ..LBTTRB B'EPIOVRB. . 

'de les poutioif comprendre au rang des citofes def? 

' «quelles la nature eft immuable telle que du vuide 

& des Atomes, ny de trquuer vue tierce nature 

qmfûitfeparée de ces deuxicy ; puis que tout-co 

quife fait,ou endure,doit cftre corps^âc. qu'it n'y % 

v point de corps fans le voide qui fp contient \ De 

forte qu'il faut conclure que tout ce que «oui 

trouuonsaux -predicaments, borfmiç le vuideY& 

les Atot»es,eit vn accident conioint ou accellbire. 

Nous appelions accident conioint, celuyquinofe 

peut iamais fèparçr des natures précédentes .(ans là 

xuîne &fâ decadancccomme parexemple,l?rgran-~ 

. âeurja figure, & le poids aux Atomes', l'efface en 

bnguepr,(argeur, & profondeur û voide, |a dureté 

aux pierres Ja chaleur au feu,& h liqueur à l'eau. 

Au contraire , l'accident qui peut furuenir & fe retirer 

des-cHofes, fans machiner leur ruine,s'appellc - 

acceflbire,CQmme la -feruitude & la liberté, les ricbeflès 

& la pauureté, la guerre & la paix, attelle* 

•autres ckofes»dcfque!les l'accès endppart,n'apportc 

point-de décadence à h nature du lieu-& du. 

oopps. 

|.e Tépi . .Le Temps de foy-mefmo n'eft rien5& nous n*en 

*d yn pouuons auoir aucun fentiment qpe pat h moyen 

^SfWS*- deschofes naturelles,commc quand nous- penfotis 

àce qui s'eft paffé, ou bien à la cbofe.prefentç 9pu 

bien à ce qui doit arriuer. Ainfi le temps fera dç 

dette forte vn acceCoire,'tant des ebofes qui exiftent, 

que de celles qu fe font en chaque Région;c«u:lesIours& 

les Nuiâisne font pas moins en ce* 

çy accidents, qu'à-nous autfeç les franquiUkçz& 

les paffions,& aux chofe^ naturelles le mouuemcnt 

fie le repos. (Il fmt remarquer qu'il dit dp feçmd, 

Limt de id Nature, c*r ddm fan gmnd EjdtowK * Çp

I. L-BT-TAI; D'Ericvài.' J4f 

tn^plufieurf entres Litres _9 defquelt nms âuans fait 

mention cy-deudnt'> qm les Mmdef ,-

pos de croire ,• que la nature (c foie rendue ph»*ex-' 

perte & p!as polie pourlaproduéKon des chofcs 

naturelles qu'elle n'eftoit an commencement. I>« 

fnefme en dft-il des Arts & des Sciences,defquelles 

les principes ont elle fort greffiers} mais enfin elles 

le font polies & perfectionnées, outre que les 

•«âges diuers qui fe font écoulez de toute éternité, 

n'ont pas moins fait paroiftre- de nouuelles productions 

en la Nature, que le Temps a donné de connoiflanees 

de nouueaux Arts parmy les hommes. 

Lsparo- Ccft pour la mefme ration qu'il ne faut point 

le. penfer que la parole ait efté dés aufli-toft formée 

en la bouche des hommes qu'ils curent vu chaque 

chofe poof l'appeller de ïon propre nom , puis 

qu'il eft meilleur de croire que les diuers efprits 

des hommes égaras par toutes les contrées du 

monde ; ne pouuant déclarer leurs conceptions , 

commencèrent de découwrir leurs paflîons en 

criant,& iettant en fait des voix fans articulation, 

afin que ceux qu'ils rencontroient fiiflènt atteints 

ou de mefine ioye, ou de mefme douleur. De là 

• vint, qu'ils fe retiroient enfemble en certaines 

contrés, fans auoir tn plus grand vfage delà voir. 

Puis voyant que l'ambiguïté de leur iargon ne 

petmettoit pas vne libre focieté de leur vie, ils 

imposèrent à chaque chofe fon propre nom,& formèrent 

des paroles conuenables- pour les traiter, 

afin qu'aucc moins de peine, & plus brièvement, 

ils fe fiflènt entendre,5c que les autres3à leug exemple, 

fiflènt de mefme. Voilà comme ©natrouué 

par le moyen de la raifon, fart de pouuoir parier 

de toutes choies. 

I! nefaut Pour le regard des ehofes foblimes,. comme le 

P as P cr - mouucment, le lesier 6c lexoucher des Allres, les

ï.-liTTJil. B'EPICvk'B? Jff 

Iclypfe. du Soleil & die la Loue*& tels auttfes Me- *jrc jc rc - 

t-cores- >nous-dcuotii pcttfet qu'ils ne & font'point fpc&aox 

par te ptiniUcre d s aactm,B]r mefîne de ceky qu'on Dieux, 

tient dtfpofer {cgoanerner toutes chofes^ citant 

ttc$-heureux & immortel ; car il ne conoietiî 

point à la rie dVn- bîcfrhcurax-cks'einbaiiifiu 

décadaires qui pourraient troubler fou reposa fz 

fclkitl,comine d'aaoir foucy de quelque chofc, & 

de fe fafcher » ou de le refioiiif de fon pon ïuccez# 

parce que telles pstflGaos fer oient capables -"dé lu y 

nprocher>cofimic à nom, h % crainte, l'indigence, 

Se i s ûifirmité. Derechef, ilne-fâutpaspeRfer* que 

toutes los fois que nous voyons des Eclairs en l'air* 

$€ que nous entendons k tonnerre, que ce (oient 

les Dieux qui déchargent leur colete fut la terre: 

car 1* Diutaité n'a-pas acaroftuftié derecenoir.de 

tels-mou*ieiïicfit& Toatesfois ietronue bon de 

pirierde ces chofesaooe île* paroles choilïes, d« 

telle foi te qu'eues n'o&ncent perfonne, Se que 

par mefine moyen ,• elles ne répugnent point à ce 

qu i eft dc ; la raifort : car autrement nos • Ames ne fe* 

soient taeraûs exemptes des paffions qaeleor pour* 

foit apporter la contrtticté des opinions ftrr cette ' ' . 

difpwte, • ' ' ' - 

Àinfi on fe doit-contenter de.fçauotr que les ^ % 

mouuepientsdes- Aftres dépendent de fei première *' ^ ie ~ 

génération du Monde, & qu'il falloitpour fa pet- turelîes. 

firftkm qu'il fbft faut à cette atcefiaé, & qu'il 

rottk ordifiatrement. On peut entendre par ccçy, 

que" la philofopfaic naturelle n'ëftpas peo àeceflaî- 

$û pour chercher -la cauft de chaque chofe, afin 

qu 'ayant h cmmxSmcG dcscbofesceleftes, nous 

cm ' tirions tel' avantage que nous (ôyoBideliotciJ 

d*l»Cf ajnte ^â aowcipj^cbç donençr ym fie

}^, 1? JLïTTll T «''l>ÊTî-CtrfFj 

y,\, ;. nous VjQyèol :ordMaketrieiitpntny .nous 'auec lbtf* 

.A :- ;. Méteoçes; notas-connorfaons^^ 

icS'vncçauecJcs autres-, l&'.natarede toutes , non*' 

pas:pooc mettre ooftrë foMienin'< bien- "en éettfe' 

connoiflàncer'imis pouf croire- ïïmpJemîty 

Raifoos • Voila pourquoy : ie nie «'fois ; auifé -de rapporte^ 

d'fpicu- jcsapparences...quenous-voyons-à plofittirs caiifes 

? too r tant des chofes vniuerfelles que particulières. De 

chant Ips |V . . tJ u * ,. r ., 

chô.flV * a ' on P**** entendre quelle peine -1 ay pnie ' pour 

n'arurcl- tirer quelque vfkgedcs.fciences naturelles» lequel 

* cs » ' n'eftautrc; finotî. de: nous dépouiller des- paffions, 

.& de nous cdnduire à vne vie hetiteufe, Ainfi toutes 

les fois qu'iijûous -but dîfputer de chofes fubli* 

mes ,&.'de tontes Ifes autres qui font pleinçsiftii* 

certitudes nous deuotts regarder à-ce qui' nous 1 t©u* 

diede prés. & fàirccomparaifondes -.chofes- fupe- 

•rieurfes:auxinferieures,fans suoic égard aux raifoms 

doccu? .qui neiiapjtôrtent.pas plus- d'vnc ca«fe i

L: LIT.ï.AI ^>Ê.FJcf.Ili. , .§ff\ 

-c&aque effet, &qiii|«itfmtjq«fetrflaijcfi0fo/fc 

&ntd!yae fiiôplc-niifQft'. nbjfen.qu'ils foimtibtt: ft* 

Joignez, de k vraf fittUàrArij! nentir^ynciifUe:iiiâ« 

Jiiçre)déiâifoiiiicctii!w;ipî exemftte de ftaffion; 

•Tout esfink {jrrofcpob&na -{gatiairla cattlc logiti# 

«c :p*rJbqtfojle;i^béc^ -iinîy m 

pedat de maln»,piaôf uôcque. nous- a ijîaaontyâs.on 

combien dàfacm telle €k®&(k peut Éikc teu? rktt 

tt'épigçfclie fjpst 'mm$ J ne leycns - d# cette fërec . 

exempts de puâSon* • .'. . •• v :•':.• •- r-.'.--! 

IMçAtJoj^ dcTafo- 

ieiit qw» k$i CW&sjjf stQitf cecy•• foicitfiMWiiQrtel^ rion. 

J#t,&qî-tefleii si? fin»: ^(cabeii ititt&B&dVbciiètb 

««ft «iofikmi^pltàmçdeè foppii^rs'ftnx Bqfcrsî 

.féKrfWr/Wtfitc hioîfKâ^ri&epfltii^dedÛntte 

jn©og! £it Jamorî /les ttâible de igUt Jefe* * que 

t'élftrfteît ^skiq«edii&fcj.jpres cette?. AoftqM: lus 

mm^pÂk JLQW -détœ.: 'mmde hy* Méis. .,-jtoiif; en - . 

;^t^c tetàemcitl;or.tfcftiiftne Yieftt'jpotnci tenir . '• : " - : 

,ifl|fipcjtiç.- ^pour : moii die&hc- • les icâret-s* de * la j . ' : 

-JÈtowr» ornais posit aiipir'crude legisar.aiii.vwiies " . ] 

iftfr-fiiifiws. De' &,idfci)ti, qu'ils .ne'uMt pas moins 

Jftifc.de'doulew appiffhfiBdafîtdç'tek fuppiicesj 

l£eflg:ib 

•tiens.qu!û n*f r a-point'dcjocttlcw rome&ipoift 

.^'exempter., de ,tcll«f>:a|fions y.qp^.da; fc&an&râl 

.touapeopos des pimmp4mMm^nÀlpmMq^Bt% 

. non» Àùpns; tuftiné le. cjquifâirc. Et. e ellçobrifloy 

• içttouireboh que çtiaçilP .• vfe dèsxhpfes'prefcntQS 

3c fenfibles, fans s'mtâfiï^fomep-ÂZ'M felfigir

Jf4 , i •''•L-irirfci fc'Ê.rxciriit.' 

bieî } ^tiioir, ' des communes m commun * Ôcdeé 

parcicisiieres-' en '-paccsoiliar, âpportant la an de 

chacnotiàû propre «glc pont-an bien iugtr. Que 

iî nônavâmi de oéc expédient, nous chaffiarons de 

- nafoc '«me soute xiaiutê Aepatison, & nous rendrons 

caiib%àGm'ImiIaiiâût4e-diaqiie cfatofe mais 

«flî de-toutcait* apparence^ etkfm^mi ont cour. 

famé d'épottûenfier dlrjÉifsititnc^'aiitre». 

Voila-en abrogé, cket Hefodote, ce que i'ay; 

bien_ voulu vous eferire fomnfatrentent de la nafuse 

«te toutes ckrfw^Jpiielfc £ voiis eiayea de 

£Of»pfendi% y •.emplopmc totvte la diligence qu'il 

. - nous fora p^flibW, félon la capacité de voftre 'cf- 

•• < : priti ie itàffôufcf .fi 

fionde youi* tepadon» amttwwsiemètit ces préceptes- m 

certe ^ .ygfoa ttieniKiife* Catife Jonc de telle forte qu% 

Hcro- 1 F cai,eM beaucoup feww à-eewx quione compris 

ôtCs mon invention de quelque point que ce fait foik 

leur f afcaitfhkJauemoûe, & aufli a ceux qui -s'en 

voïKbont&rttfc, comme de iieiix commun* *-«fe 

difputànt4e h -nature v mmûddk. Four le flegml 

de quelques qtseftioiis qui --ne fe pftuuenc f&mttic: 

en cet Epitome,'comfifce eti km lieu cotrimUA-, *iles 

fcpt de telle {bettûe^^-ofiles conçoit,

II. LETiXJt! » 9 £f ICVJl*.-' |ff 

( Son Epifke a mnÉmm 1 ïmfquts ky-de*- dmfis m-* 

uniUts mmmmhEn y&kj im§.sme pM përmmbmy 

en laquelle il parle des Météores en cette forte.) : ' • 

IL ' LETT1E WÈP1CVRE. 

. . " DES: : METE01li.i. \ 

S'Ë'C'TÎGN ri:.." 

- Epkmre i Pythodts. Sainte ; . 

CLtoH m'a'tenckivoftftfLtttte^ârïaqiteffë 

ie connoisqaeVOHS me confeniez *etrvoffre 

amitié, & que -yous fi'elles point ttigmdaibacy, 

que i'ay devons; Màfr cequi me todtefltekpfti 

eft de vous Yoir-*ffeôiôimé i-eootorétolre'lë 

ittoyeti pour pafoenir a vneyfeheiirettfe. Vousitie 

^riezque ie vdtisfetHioye'yn traite concis fitfaâfe 

des Météores, tfià qtfe YOIB j^fliézihîbas 'impftjmef-en 

voftte mémoire k cô'mië^fihcé'

'#é ÎS -.LETT'IL'B D.'£^XCVRE; 

i'efcmdâns-ce •petit traité, & ce âutce : -;fin en la fcïentc'des corps celeftesi. 

bit à leur égard, foit au noftre, fînpn de nous rendre 

libres-le*' paffions ,-&•& faire-que nous né 

foyons pas moins affeurez de Jeur connoiflàncd 

particulière, que nous le fommes des principes des 

cttofes naturelles; càrilni^npusèftpf^lusitfipofiîble 

d'entreprendre ce traité que cefuy des Vies* 

ou les- autres -des r queâions - naturelles , aufquek 

uous éclaitciâbns ce doute, à f§auoir, fi tout corpï 

cft impalpable de fa nature , fi les £Iemens font indlnifibies, 

.& plufïcurs autres ' doutes.-lemblables* 

qpin'ont qu'vne feule conuenanec auec ce qui 

nous apparqift. Tout es fois quand nous douton» 

des Météores» on nefe doit pas contenter d'vna 

feule raifon:carîl&onttantde caufesimpliquées^ 

les vnçs dans les ajitrès,. qu'il .eu jpippil]blede:iu~ 

Deqiel-gerfWpleo^ ' ^ 

le forte 'Ht certes il ferait mal-feant de dHputer. pluftofi; 

Uen faut ê ^ nûre par .des decifioi^s pleines, de vanité* 

ipner. ç^nt fodinifcs-àdes loix importunes que paileùidepce.des 

chofes qui appatoiffent : car iioftre.vie 

ne j(e fatisfait pas de ces fieres &' impertinentes. 

perfuafipns;-mais d'vne-douceur & tranquillitéd'c(prit 

tirée de l'analogie desfensauec les ebofes^ 

intelligibles. Certes ilçfteuident.que toutes chou 

(es n'agiflcnt point ,r'nyne patiâènt.point de meffrie 

façon,ent re.. elles

II. L*Tt'H£' -D'Ë*t4vkl. 'if? 

elles pour eçnbcaflèr Se fouftenk l'autre >-' qttf nfc 

lujr *ft pas plus maoifefte que la première , il fetn- 

-bIeroit,à dire vîay5qu s il fer'oit Cotty 4c% limites de 

h- raifon pour courir aptes ks fablfes. Il y à deft 

marques par lefquciles nouar comprenons que tes 

-ch'oFes qui fe font en haut font lesmefoies que certaines 

chofes qui fe voyent en bas i bitù 'qu'il foie 

plus facile dt comprendre les chofes qui font de*. 

liant nos yeux, que telles-qui appareillent au Ciel. 

Toûtesfois > quoy que les vues & kl«(tte$ fefkf* 

feftt appatoifîteen plufieurs fortes *-ii titt faut pal 

pourtant -moins•obfetutr tout ce qui emdp^krèift, 

Se diftiaguer leurs fign'es eqtiiuoqUeS, dës'vnhio^ 

ques,cn telle forte,que petfonhe à'y-pmflè can* 

• tredire faute de rafifon; tirée de la cofiuenilice que 

les chofes ont icy en'plaiicur* mattifcrtfrBbccles 

iiiperiey-tts. •...•• . . • 

Le Monde eftvne certaine càpâtité-duGielquî ta Naïfcontient 

les Efcoiles, & la Tçtre * * toutes ïê& "au- ûnee du 

très chofes que nous y voyons, ou bien • Vfac par- Mouée, 

celle'retranchée-de l'itifihy-, laquelle èft limitée dé - 

toutes parts %Cok dVtiè matière rate,du. dV ne rtiâtiere 

épatfler & quittant à fe diffbudf e-, fera que ' • ' 

toutes chofes quiy fotitcontenuiijïercjnttédutA 

tes èti" -confulîoiii'Le mtùào fe petô terinfncf eu 

figure 'fonde ou triangulaire* ou eu quelque autre 

circonfetiption » &< par riiefme" tnéyéh peut auoît 

mouuemtnt en tond* ou bien petffitér tn'rep'osi 

Car rien n'empefche que ce monde ne puHIè auoii: 

ouJfi-tôflf lVnc de CtÉ iôtt& tfc ftgutci que fautre, " 

VU- mefoies --que : nè#i ho fijauritins comprendre 

l'extrémité de foft étendue. Or tduchaÀt le-

îfS II. LBïTRH B'EPICVIï. 

•leurs, rien n'empefche qu'il ne s'en puilïeencdre 

faire quelqu'vn en la place, ou auroit elle vn autre, 

pu-bien en f'efpace qui eft entre fcs autres Mondes,attendu 

que le lieu & la matière font de fi amr 

>le étendue qu'ils n'ont iamais pu eftre confumez, 

i 

Vn à receuoir, Se l'autre à remplir, & meâne(ainfi 

quequelquès-vnsdifent)lafemence d'vn nouueau 

Monde s'écoule peu à peu de la décadence d'vn ou 

de plusieurs Mondes en cet cfpaco qui eft entredeux 

y iufques à ce qu'il aye receu fa perfeârton fiir 

les fonderpents qui en ont elle icttez, tellement 

ju'il n'eft pas neceflàire que f amas d^s membres 

îc ce nouueau Monde fe fafle iufques à ce qu'il 

-" touche l'autre de fon extrémité, comme dit quel- 

[ue Phyfîcien ( car cela répugne à l'analogie que 

S 

es chofes intelligibles ont auec les fen fîmes ) ny 

fon tournoyement fe faire en ce vuide auquel il fç 

pourrait môuuoir. 

LaNaif- Le Soleil, la Lune, & les autres Aflres ont tous 

fance diiçfté f^ fepafement » puis après lo Monde les a 

desû- compris en fa capacité, & toutes les autres chofes, 

très A- quieftant Çoudainement fermées , font paroenuës 

ftics. peu a peu à leur iulle grandeur* De mefme,la Terreja 

Mer, & les autres natures de l'air & du feu, fe 

font produites par l'application f & les contours 

de quelques parcelles, desquelles Jc$ vnes fbjitfubtiles 

3c faobiles, & les;autres font êpmffts\Sc confiantes, 

comme on peut Remarquer par le (entiment. 

• .. • /. 

Lagrâo. Au refte, la-grandeur du Spleil 8c dps,.autres 

deur da corps Celeftes, eft » à mçq auis, telle qu'elle appar 

Soleil & fpj^ j* Il dit la mefmes paroles *H tonijcfme Lmrede 

î'rcs A- '* ^ amre • • c * r fi. k Soleil duoit.perdu' fa grande*?'* 

ftics & caufe de fa difituce ^fathakuK:f$ femti fins fat*

H. LlTTRÏ D'Epici^&fe? 359 

mîfon, perdue pour h mefmecauf.è. D'ailleurs il dit, Aani-" 

qu'il ne faut pas penfer que la diflance du Soleil fcit bcâa * 

plus grande wi plus petite qu'elle dpparoijk .] Mais 

quoy qu'il en foit , il ne peut eftre gueres plus 

grand, ny plus petit t s'il n'eft tel qu'il appatoifti 

car nos flambeaux nous dQnnent,alïèz à connoi*ftre 

quelle différence peut faire ladi/fcfacede»lcur 

grandeur à nos fentiments; Aurcfte, iin'yapoiàt 

de raifon li forte centre les miennes,qui ne Ce pui£ 

fe difloudre > fi Ton prend la peine de lire ce' que 

l'en ay eferit aux Liures de la Nature. 

• Le leuer & le coucher du Soleil, de la tune & Leur Wdes'âutres 

Aftres, fc peut faire par Fextindion 9 Se Mtî& 

ralumement de leur clarté: ou bien par Faccés & le 

départ de quelques parcelles lumïneufcs , félon les 

diucrfcs-rirconftanccs & polirions des liens de ce 

monde,à feauoir, comme F ay dit ailleurs,dcflîis la 

terre,quand il eft iour,& dc(Ibus,quand il cil nuidfc: 

car la certitude du fait,, ne répugne pointa nos 

raifons. 

' Il n'eft pis ctoyable àuffi que leur mouuement Lcùr , 

e rafle par le moyen du tournoyement conti^ 

nucl que le Giel fait autour de fon centre* ou bien 

par leur propre courfe tandis que le Giel fe repofc, 

ainfi que la neceffîté les a dés le commencement 

du monde 3 inclinez à fe porter d'Orient en Occident. 

D'ailleurs * il fe peut faire que le Soleil &la . 

Lune, &• les autres Flambeaux Celefles fe deftournent 

d'vn collé en- l'autre pat le Zodiaque, a caulè 

de la chaleur du feu, quieftahtenclofe dans là ca>paeïté 

dp Giel des Aftres, félon qu'elle éft diftribuée,tantoft 

deçà, tantoft deU.comtnc la neeeflîtc 

du tenips le requiert: ou bien à caufe de la refîffc mcç 

de l'air, ou de la matière, qui allèche fa flaiume, 

Ttij

)6o II. LETTRE D'EPICVRB 

ou peut-eftre qui luy défaut, fi tant eft que ce de 

tourneront ne leur ait pa, efté dés le commence 

ment imprime pour fe tourner en rond. 

r JT t e l CCS diUCTfcS f ° ltcs de f P«ulation$ ne 

ïïn, S TV aUCuncme « C »°y àlaraifon, ny à l'cuidence 

des fentiments! veu qu'elles font poffiblescar 

autrement il ne feroit point raifonnable que 

«juclqu vn s'arreftaft aux fpeculations qui n'ont 

pomtdeconucnanceàcequiapparoift 

Jfr *" r D f CCtte forte ' on ne craindra pas les inuenti, 

*-* dEËf? Aft 3 J W ? d -larerla n caUfcrs 

laLunc. dluc £ cs facc * & 1» Lune en fon plein , en fon 

Sa lu. 

mierc. 

S S î "r* 0dCCUn ' &Cnf ° n d ^«: c«tou- 

£L£? J ?: Z P euucntaducnir ^di«crfcscon. 

figuratxons de a.r ou par acce2)& dépare de qneU 

mère, femblable aux chofes que nous voyons oarmy 

nous fe changer en telles formes queKne 

?ollT na c 

laqUC . Ue * oe «o»'voudrons d; 

toutes ces fortes,pouruû que nous ne méprifions 

pomt les autres:car,ln»eftpasfaCllcàrhommedT 

voir des yeux corporels les chofes quenousconjcmplons 

en I'ame pour mettre dSference entre 

hautes 0 "^ P ° im pofliblcs des chofes 

I „ïï ant r ?e ' a fc PCU ^ £ airc "ï ue ,a ,um «rc de h 

1 emprunte du Soleil:car nous voyons plïfieun 

chofes parmy nous, lefquellesont pleine iouil&n 

ce de certames proprietez, & d'autres qui n'en ont 

que la feule communication par empruntée forte 

quenen n'empefche en la fpeculation des chl 

*ucrlcs, & de rechercher touteslcs caufes & hy-

potbefes qui ont confequence aucc l'effet* ©à 

pottcce que l'vnc d'entre-elles, ou l'vnc aptesPau* 

tie»ou routes enfemblc» tirçnt la certitude-du dit 

en- confequence. Touchant l'apparition de la 

Nouuelle Lunc,elle fe peut faire , ou par tiaqlpofi* 

tion,ou par vn accès nouueau de fes parties : car cri 

quelque forte que ce (bit de ces deux icy, on ai 

trouueca • rien impertinent à ce que -nous"0ft 

voyons. Il ne faut pas pourtant eftinter que ce-qui 

conuient à la Lune ,doiue pareillement conucnir[i ' 

tous les autres Météores : car nous ne pourrions 

iamais ioiiic d'vne vtaye tranquillité, s*il nous feloit 

répugner à quelques euidcnces,d'autant qu'elles 

ne font point générales. 

Les Eclipfesdu Soleil & de la Lune fepeuoent LctEcK 

auflî faire maintenant par l'oxtindion, âenduitit- U^^ 

ment de leur feu,comme nous voyons plufiettrs 4e]a 

chofcsparmy nous, & maintenant par Tintcrpo^ Loue? 

tionde quelques corps, comme on diroit-du Ciel 

me.fme * ou de la terre , ou de Quelque autre cfaoft 

(êmblable. On peut de mefine tonfîderer patthy 

les eau fes do leurs Eclïpfes , quelque manière qui 

leur foit propre, comme de fe cachet IV n f autre» 

ou bicnaamafler.au tour do leurs corps quelque 

époifleur qui les obfcorcit. ( // dit au douzième Liure 

de U Nature, que le Soleil défaut lors que là-Lune 

luy fait ombrage : gr U Lune quand elle fdjfe-part ombre 

de h terre: mais que tout ceU 'fe- fais en fe retirant 

du, lieu ûà ils font empefehex. à tefeart. ) •"•;"' 

D'ailleurs 9 Tordre qu'ils tiennent à faire-leur L'ordre 

courfcjft'eft pas plus réglé de la nature diuine, que & j c ôt- 

. celuy de pliffieurs chofes-parmy nous. C'eft popr- 

cult cs 

• J • » •- î- a- • i €0r P s 

quoy îe voudrois qu on n appliquait iamais le poucc|cftcs# 

uoir des Dieux a vn minïftere indigne de leur feli- 

Tt ii)

ftfi II. IETTRï cTyçvni.' 

ptéa autrement, ce ne nous fera pas moindre vini-* 

tc de difputer des chofes celeftes en les rapport 

tant à leur conduite, qu'à .quelques- vns, lefquets 

n'ayant recherché toutes le$ fortes qui font poflibles> 

pour déclarer telles apparences , fe font laiffez 

emporter à la vanité de- ceux quipenfent que 

telles chofes, qui ne peuuent eftre apperceucs, ny 

entendues, fe fontainiî -, & non pas d'autre façon. 

ï-es fi- . .Pour le regard des lignes & apparences des 

gnes qui cJio(çs.qûo nous ne pouoons comprendre, il les 

Kï Va" ^ tut k*"* r * ' a garde des Dieux,comme le change-r 

cours ment 4e la longueur & brieueté des iours& des 

des A- xiui^s^ nous ne les voulons rapporter au cours du 

ft? e §* Soleil, tantoft plus vifte, & tantoft plus lent fur la 

•-' " " teff:efQuàcaufedelalongueurducliemin,Qu d'aurant. 

qu'il va plus--vifte par'vne contrée que par 

l'autre* comme nous voyons certaines chofes par- 

: - • my nous, defquelles la nature a conuenance auec 

fes chofes fublimes: car quivoudroit sarrefterà 

vue feule raifon, fans auoirégard aux autres,il 

iaudfoit qu'il foutint vnc opinion qu'il luy (eroit 

impoifible de demonftrer : Et puis nous pouuons 

iugcrde.leurt cours & du changement de l'air, en 

comparant vn temps à l'autre , comme* de celuy 

des Animaux qui viucnt parmy nousxat ny lanaturc 

des Aftre's , ny celle des Animaux ne répugne 

point à l'euidence de nos fpeculations, 

Rcs . Qijaptauy chofes qui fe font -félon le change- 

Y l \ x r & ment de certaines qoalitez , il faut'fcàuoir que 

-\ Jeurs caules te rapportent tantoft a çecy.» &tanfoft 

à ceja,& qu'il eft difficile de coniafturer com-r 

ment fe peuqcnt; faire,& maintenir Ies*produâions 

en l'air, les impreffîohs des -Vents, le flus & affemfehgç 

dçs £apx, tmi amercs.que douces. $fmûn fwç

IL LITTRI D'EPICVRèJ _ féf 

l'implication des atomes qui s'accrochent les vn* 

aux autres, & de ce qui a concurrence mecenrpour 

cet effet. Car ces atomes venant en partie às'entre-choquer, 

ou bien à fe tranfporter, produifont 

la nature de l'eau, les mefines changeant encore 

de place, & s élançant iufquesà ce qu'ifs fe. 

foient amaffez en quelque lieu conuenable à leur 

départ* font le rauage violent en l'air, lequel nous • 

appellans Vent. 

Le Tonnerre fc peut faire par l'impetuofité du Le Toavent 

dans kconcauité des Nues , comme le bruit 'ncrre. 

qui fe fait quand on (buffle dans quelque vaifleau 

cteox*, ou bien vn tel fon fe peut faire par l'cxtinéèion 

du feu attiré

1^4 H.-liTT*'t •'£**€* m?: 

ners les wd%% 01* par l'affèmblage de certaicies nue*" 

qtdnefont p#iot dVne lumière fort fubtile» foit 

qo'ellc VîMIM du feu quifc conçoit aiiec le Tau*. 

nerco dans leur intérieur, on de quelque onoançmcotôii 

de quelque inflammation de vent qui 

s échauffe de fon contiouel moralement j & de fa 

cotitfe intpetueufe. On peut auflîdire que l'Elclair 

neft autre cb.ofe que la cheute de .quelques Atomes 

de la nature du feujors que les Nues viennent, 

à s'cclaftter par f effort des Vents. "De mefme' il ne 

fera pas difficile de trouuet quelques autres •caufès»poiu 

.fatfO'Connoiftre cette 'matière, fi Ton conûderebion 

la nature de ce qui apparoifl aux cfeofeg 

fçnfiblet, pour le rapporter aiix intelligibles. Or 

il fiiut remarquer» que l'Eclair précède le Tonner* 

zt, bien que lVn & l'autre foient enfemble produits 

dans la circonférence des Nues. Mais lc(ou£fle 

ou e%rit qui en dcpart,enuironné du Tonnerre 

'& de l'Eckirîous reprefente ploftqft lo Simulacre 

du feu que du fon» à caufc que l'Eclair vient plus 

" foudainque le Tonnerre, comme on peut retintquer 

en beaucoup de chofes que nous regardons deloin, 

quaadon les ftappe. • 

La Ton* La Foudre fe peut faire parla concurrence do 

dr * plufieurs..vents roulez enfemble, & tellement en*» 

flammez en ce mouuement,qu f ils produifentqncîl* 

que corps, duquel la cheute çft fi véhémente con-t 

tre bas* qu'elle meine vn bruit accompagac-defeii, 

qui fend tout deuant foy/ans trouuer aucune mica 

qui luj -puiflè refifter de fon : épaiflêur. tQuc fi dan 

uanture,iladuient quVn feu plus ample que lèpre-* 

cèdent fe foit ïnfinué par infpiration dans quelque 

nuë,.& que (à foijce venant à s'eftendte, ne la puifio 

dilater en dehors à caufe defon épailjcur, ilk fera

II. LlTTRE D'EPICVRt: J*f ' 

quelque amas,lcquel enfin par le moyen du fat , fe 

fait ouuertiire en creuant les Nues, de telle forte! 

que le bruit n'eft pas feulement épouuentable i 

mais le coup très-violent, principalement contrq 

lefcmmetde certaines montagnes, oulesfoudteô 

ont accouftumé de tomber* Il y a bien d'autres 

conlîdcrations qui fe peuuent faire fiir les caufes 

naturelles de la production des foudres, fans y me* 

1er des fables. On fe-donnerà donc bien garde d'y 

en mêler, fi on rapporte les doutes des chbfes obfeures 

fur la règle desfenfibles. 

Le Tourbillon fe fait do.plu.fieurs fortes, dçf-lttmtquelles 

chacune a fes caùfcs particulières : car fvne biHon. 

cft-de la nature du feû ,appellée Prefler^ &fcfait 

par le moyen d* vne n ^laquelle venant à rfenflammer-3 

à catsfe de fa matière combuftibie, eftportée 

foùdaincment par quelque .vent contre bas. Ceçndant 

que d'autres, la fortifient à collé, & qu'ils 

E 

a font tourner en tond. L'iutte forte de-Tour 

billon fe fait d'vn fie fubtît»pou(Icen -bas par la ' 

force de plufieurs Vents qui s'entre-luittent -, tandis 

quVn air gr.oflSer-& épais> empefcfae que Icfûbfil,ne 

le difiïpe -à cofté , lequel s'eftaot vue'fois 

donné branle en rond,, mpctSk point, qu'il ne foit 

defeendu vers la terre, fur laquelle il pirouette, La> 

troifiéroe forte.de Tourbillon.- fe (m de-feaupar 

Vélancement des vagues fut quelque lieu-profond» 

Les deuxpeemieres fortesoefe-fontpastooiiB fur 

la mer, que fur literie, • • ."•...- 

Le Tf«mbJeme»t deTcvcfe- peut, famqnand yc J^T 

le Yeot fe fourre daroico alternes, on quandil .fe

%ëé II LETTRE D'EMCVRE? 

par quelque ébtanlement»ou quand ce mefme vent 

trappe rudement contre fi fuperficie, (bit en s*infinuant, 

ou bien en fe changeant dans Ces caùernes 

profondes en 'nature d'eau. D'ailleurs, il eft poflîble', 

qu'vri tel tremblement' fe farte, à caufe de la 

fuine de quelques parties abftru&saux concaiiitez 

de la terre, lors principalement qu'elle s'épaiffiten 

certains endroits, & qu'elle fe raréfie en'd'autres: 

ou qu'elle reçoit noûuclle charge dVn collé, '& 

s'allège de l'autre. Toiitesfoîs ce mouuement peut 

bien encore venir d'autres caufes. Quant mt 

' Vents,' il ••me femble'q« J ils s'engendrent feulement 

en certain temps^quoy qu'à dire le vray, ils fe produifent 

continuellement, iufques à ce-que-peu-a' 

peu,'ils fe'foient augmentez , comme l'eau d'vo 

ruiffèau dans vn Eftang : mais cette preduâiànf eft 

(î (iibtile* qu s elle eft imperceptible a nos (m$> De 

mefme en eft-il des Venr*qui s'amafïent peu à peu 

dans les caoernes de la terre, iufques à ce que chacun 

fefoit fait ouuertarc pour venter cndiuetfts 

parties du monde. 

La Grcf- : *- a Greffe (e fait par vne forte congélation, lors 

|c# 

qu'auec certaine circon (tance des parcelles ventêo- 

(es s'infinuent dans vne matière qui reflemble à la 

nature de l'eau, pour la modérer & diftingueren 

petites boules, en la b'rtfant & remuant toufiouts, 

iufques à ce quelle ait receu fa dureté-& 

fa congélation conueftable; Pour le regard de (a 

'rondeur ou circonférence , elle ne vient d'ailleurs, 

' ' finoa que "les extrémités dés parties aquetifes fe 

viennent à reflerrer de toutes parts contre leur 

centre: ou bien que feur-iflconibnce fes-a-aro'ndies 

de «toutes parts -en fe froiffant les vnes 

contre les autres ,'dans le confisque les par-

II. LETTHB D'EprcVni; 'jëj 

celles venteufes auoient auec les aqueufes. 

La Neige fe peut faire par le moyen d'vneeau La **d* 

fub'tilc qui découle des Nues diuerfcs en propor* ^* 

tibn, telle.neantmoins qu'elles font capables de 

s'cntrcbattre par l'élancement des. Vents qui.fe - • 

iittent au trtuets |de forte que cette eau vient à 

receuoir en ce moment quelque fermeté, à cauft 

de ie ne fçay quelle véhémente circonftançe du 

lefroidiflèment des Nues en la plus baflê région de 

l'aîr;ou bien la Neige fe peut engendrer à caufe de 

la congélation quife fait aux Nues, par -le moyen 

de quelque difpofition d'vne légère rareté , lors 

que les parties aqueufes fe viennent -entrelaflèr 

guecles voifinesde l'air refroidy. Mais.fi dauantu-* 

re leur dureté eft telle, qu'elles fe puiffent repouC 

fer du pafiàge l'vne de 1*autre.fans s'vnic enfemblc, 

elles fe convertiront en .Grcfle, laquelle exprime , 

affez ce qui fe fait en l'ainou bien la Neige fe peut 

faire parla collifîon des Nues qui ont receu quelque 

légère congélation. Mais il y a bien d'autres 

caufes qui peeuent produire la Neige. 

• La Rofée fe fait ou par la mutuelle concurrence 7 

de certaines natures en I air5 qui peuwent eltre caufe 

ou effet de cette humeur : ou par lès vapeurs des 

lieux humides, quand elles changent de place » Se 

fe tranf portent de bas' en haut, pour derechef defjeendre 

for la terre5comme ilârriue à plufiçurs chofesparmy 

nous. Mais fi dauanture cette Rofée reçoit 

quelque jcoiigcllation de fk qualité, à çaufe de 

•la froidure.de l'air qui lenuironne,la' terre fera 

£oituerte de bruine en façon de glace , excepté 

«Qu'elle fera réduite en parcelles rondésscopime des 

goûtes d s eau?.ou- éleuées en artgle?aigus & fuperfiçies 

.triangulaires, à caufe de l'agitation de l'eau cp 

a Ro

^ leur production, on bien à caufc delà collifion extérieure, 

quand elles : fcgefoient, qui eft caufe que 

leur rondeur s'eft changée en d'autres formes. 

L'Arc L'Arccn Giel paroift quand le Soleil frappe de 

en Ciel, fà laeur contre vn air humide, oit bien par quelque 

comienance qui n'eft pas moins familière à. 

ftûc qu'à la lumière, dont il aduient que telles couleurs 

fis mantfeftent auec beaucoup de propriétés 

foit que tout cela, fe falfe dvne forte, ou de plufieurs. 

De là vient que la partie de. l'air illumine 

derechef.fi plus-proche partie, & celle-cy derechef 

vue autre, iufques à ce que nous les voyons 

toutes reluire de diuerfês couleurs. Quant à ce que 

& circonfcrencft eft égale, cela ne vient d'ailleurs, 

finon que la lumière eft également diftante de 

t'eûtes parts-s ou peut-eftre, dautant que Fair on 

les Nuages'fe font tellement diuifez, qu'ils pcouent 

rendre vne-telle réflexion-dans leur noire 

concauité. 'Quelque circonférence pareille à ceïk 

de 1*Arc en Ciel, fe peut faire autour de la Lun% 

. . tant par le moyen'cfvn air épfiîs, que de certains 

Atomes qui font réfléchis contre elle. Autrement 

cette circonfenence fe pdut fetreautoilrde la Lutte 

,• lors qu'elle •repouHè doucement du flux de fet 

Atomes, lait hurttiie qui fe retire de toutes parti 

vers elle, & qui l'enferré dans (on eftcnduë'à là 

reinde, fans toutcsfok oflufqu'er du tout fa clarté* 

nubien, lors : quelle attire également de toutes 

parts Fair qui Fenûironne autour de&circohfo* 

rence, eh le*cnfbntpk» épais : ce qui fe peut faite 

>ar certaines partie»» foit quelles• procèdent de 

1 

'impulfion de quetyue-fluar «teneur, du foit de la 

chaleur qui troutie -des pofcs-conu^njibles pour cet 

effet.

IL LETTRE D'Erievki. jt% 

Les Cornettes ou EftoilesptodigieuIes,fe font, » g 

ou pat le moyen du feu qui s'cleuè en haut en pk^ mtetes." 

lîçurs lieuxj en certain temps>fe!on l'occurrence de 

cet euenempnt ; ou par la propriété 4e quelque 

mouuement, que le Ciel a deffus nous poor foire 

apparoir telles Êftolles:oii par ?ne ce*raine cirepn* 

iknee qui les oceafïonne de fe mounoir cDes-mcf»» 

mes, & de s'approcher de nous t pour apparoilk ea 

-chacun'.On peut iuger du défaut âmmtumm Eftoi- 

Jes par les çaafes opposées aux railons précédente». 

•Toutesfois ie petite que les principales coulis de 

leur défaut ne fe;dotuent pas feulement rapporter 

à ce que la partie de ce monde, autour de hquelle 

•ie fait le mouuement de tout Je reûe( ainfi que 

quelques-vns aficur ent ) cft immobile : mais auiï à 

•cequelle empefcheTair qui i'enuiconne, d'auoit ' • r 

-Ion mouuement libre pour faire couler ks Com«- • • ; - ;î 

'.tes autour çTeHe 5 comme ks .Gkux font rouler les 

-autres Eâoiks. Adioudons aux- railbns précèdent 

- tes la matière de ces Météores, qui ne leur «H pal 

• toulîours cooucnabkb Au relie 5 il ne fera pashots 

de propos de croire que les Comètes -priment faire 

leur mouuement & apparence au lieu ou l'oit fe* 

•void, aUèc-beaucoup pue de cau&Sfque nousn'anous 

pas dit, & qûelqaVn veut prendre la peine de 

ies rechercher'en la conucttattc-e^que les chofm 

lèafibles- ont aaecics iotettigiblcs,» comme certains 

Aftres defqsaels- Je mouaeenent cft aux Y», 

vague,&aux autrcrifcable. Gcftpourqnoy iln'di 

•pas impoffiblc que les Cantates fbtenc dii-nombre 

des chofes qui fe nieuuent en saurai, eûsmts cou* 

traxnts dés leur première origine ,'de h tourna:de 

telleforte,quc les vnsiuiiient Y©ilourspèusme& 

•ré > Se h$ autees pius-iwgal : ce qui. Hç-VICïW: d'aii-

k 

.$yo IL LETTRE D*EPICVIIê. 

leurs , que des lieux par où ils pailcnt plus proches 

ou plus diftans de F air, qui cft épais en queiques- 

¥ûCS de fes parties, & en d'autres fubtil i bien que 

fa confiftence ne'(bit pas tant inegale,qu s elle puit 

fe dccafionner tous les changements que nous 

¥oyons. Puis donc que les chofes vifibles nous 

feorniflènt vn grand nombre de taiibn$.pout affigner 

toutes les caufes qui peuuent produire vn efîetsic 

penfe que ceux qui font protellîon do la va- 

• nitédes raifons'Aftrologiques, font grandement 

dépourueus d'entendement de fe ranger pluftoft â 

vue feule,qu 5 à pliiiïeurs.nc fe monftrant pas moins 

iniques en cela qu'ils font impies i l'égard de la 

Nature des Dieux, laquelle ils ne deliurent kmais 

des mini Itères de leurs folles curioïîtez. 

LcsEf- Nous Yoyons ordinairement certains Afttes 

toiles, defquels ou la grandeur eft plus petite, ou le mouvement 

plus lent que les autres , bien qu'ils faflent 

leurs cours par vn mefme cercle » à Toppofite 

neantmoins du plus grand nombre des Eftoiles: 

Mais cecy ne procède d'ailleurs que de ce qu'ils fe 

font retirez du chemin & du cours des autres, en 

fe faifànt porter les vnes en plus haut, les autres en 

plus bas lieu, afin de pouriuiure d* vn accord mu* 

tuel vne mefme courfe autour de la terre. Au relie 

, il cft permis à ceux qui feignent d'ordinaire 

des prodiges, de parler Amplement & abfolument 

de telles chofes, quant à moy, ic cherche vne certaine 

tranquillité dans les caufes diuerfes. 

Les fa- Que s'il faut parler des Eftoiles qui tombent ou 

séce ou qui s'échappent, elles fe peuuent faire, ou des par- 

Eftoilcs t|e$ j c $ autrc$ Eftoiles » ou bien de leur emouflèft 

l Si m " ment quand elles s'entre-choquent : ou bien de 

quelque expiration.qui les attire en bas » comme

IL LitiRE D*ÈPrcV*.*'.' |7i ' 

Aousauons dit des Eftrlairs. Les mefiiies le peuuent 

au-ffi faire parla concurrence des Atomes du feu, 

qui d'vn commun accord produi&nt IcMeteorc: 

ou bien par leur propre mouuement,qui leur a elle 

imprime dés leur première origine, pour s'élancer 

impetueufement en quelque part que ce puiHc 

eftre: ou par la colleâion dVn certain eiprit vaporeux 

fcmolable à vne Nue» lequel venant à s enflammer 

par là contrainte du lieu qui l'enuironne» 

s'élance en -quelque part que (on impetuolîté le 

conduit. Il y avn grand nombre d autres caufes 

par lefquelles cela fe peut faire. 

Au relie, nous ne pouuons tirer aucune confc- ta Ntquence 

des Animaux (ènfibles pour iuger des An.i- turc dimaux 

intelltgibles,c ? cft à -dire.des Dieux. Car tout mne ^ m 

ainfi qu'il n'y a point d'Animal parmy nous, qui |£* . 

puiflè faire venir ou retirer l'Hyuer outre (à (ai- fafchcux 

(on, de mefme, il n'y-a * u ^ûe Nature diuine qui 

(e fbucie dcdifpofct les ïîgnes & les mouuements 

des Cieux'pour la conduite des Animaux, puis 

qu'il eft certain qu'il nj.z aucun animal qui fe 

vouluft affuiettir avn tel minifteresà plus forte 

raifon la Nature diuine, laqudle ioiiit pleinement 

de lafclicité. • ' • • 

C'eft pourquoy, mon cher Pythocles, ie vous 

coniurede bien retenir toutes ces chofes, dautant 

que'par leur moyen, voûte pourrez échapper de 

toutes parts les laffets des narrations fabuleufes, & 

vous 'pourrez auffi difeemer les autres points qui 

ont quelque affinité aoec nos fpeculations. Mais 

addonnez-vous fur tout à contempler les principes 

des diofes naturelles,!'infinité de PVhiuets , 6c 

autres chofes femblables» dont nous auons amplement 

difeouru » afîn'd'atioir quelque règle qcmiiYO

'pt IL LETïRè B'EPîCVRI. 

pour iuget.tant des chofes fenfîbles que des intelligibles, 

&pour ettre exempt des paffions que l'ignorance 

de telles chofes nous pourroit apporter. 

D'ailleurs, la conlîderation de toutes ces chofes 

vous mènera à la connoiiïance facile des caufes 

particulicras. Quant à ceux qui ne fe contentent 

pas des confideiations fondées fur de tels principes 

, ils n'en ont pas fans doute regardé la force de 

prés, ny compris l'intention par laquelle on les 

doit contempler. ( FoilÀ ce qu'il sefl imaginé des 

mtps Celifks.) 

Ëpitome de laMorale d*Epicure. 

SECTION FIL 

TOircHA'NT les. choies, qui appartiennent 

à la conduite de cattevie,& comment il faut 

clirc les YHCS*& reietter les.autres.Voicy.de quelle 

forte Epicure en a écrit.Nous commencerons, donc 

par fes opinions touchant la vie du Sage. 

Il penfc.premièrement- que le -Sage peut'fur* 

monter par la raifon toui les. ennuies & toutes les 

incommodités que luy peuuent apporter les au* 

très hommes * 'foit par hawacû par enuie , foitpar 

quelques mépris qu'ils faflent de fa perfonne: & 

ue ccluyj'ui s'eft vue fois rangé fous.k,difcipline 

3 

e bUâgefle» ne-s'en pesât iamais retirer pour palier 

a des habitudes contraires : & que celuy Jà tAefine 

noie méprendra iamats pourfe laiflec tranfoorter 

aux paffions^nabû'il s'abftiendra tant' qu'il pour-» 

fa des chofes. qui Fcmpefchentde paruebir à vnc 

parfaite iàgeflè. M tfciittoalteifots que njr toutes 

fortes de complcxiafis.n y toutes fortes de Mations 

• "' ne font

MîtAti D'Ericvn-iC . §7J 

ne Font pas capablesdu-natureldu Sag#, Aûvèflci- 

Il tient, que bien que le Sage fuft mis en piw«fc* r 

que néanmoins il fera ttjuudurs heureuic-tn;- cet 

eftat 9 bien queplraiy fcs toNroîeiitsiliàie Ac'ge& 

miffe piaf l'effort des doulebcs,- fiôqu'iilè sponrivr*: 

autant honnefte à fendrait de fcs nantis aWftQS qpe r 

préfet»., .. ... , .. ••', ;. ' ' \ .'•; 

,. Que le SagèneiVcoofteniaihdsdVnefetniiiei' 

> Idc laquelle les loix ; Meïfendent de. prendre des- fîta 

àïeurs, particulières j comme le recite Biogene fE-pkutien,en 

l'abbregé des préceptes moraux d'Epi- 

'clscc's & qu'il ne tciuniientcràiimais'lesîertikciprsi < 

inais qu'il .aura pitié deux* Se leur fera indulgent» 

pour excofer leurs'fautes. Il nie pourtanrque Je Sa*. 

gedoiue auokfoucy des gens de bien*nyctefaieÀ 

pultûré j ny croire .-que famour fôtt cnuoyé'icé 

Dieux, commeteeitcie-mefme Didgene,: &*qu5b 

kve s'addqnnera pas à fart 0ratoire,jp0iir ceqtfn ctr 

rotjieiïtfrius dHncoâqmodtcez que de-profit.IllÈowr 

feflfepourtant qu'il: 4.peut .marier Sr-procurét de» 

ictifens § conime il en fait làentiemett; tmmt% im* 

faigus -dan$ fes Limes de la -.Nature? psai^ qtwrce-* 

iale doit faire pour, quelle confidçrationxlê ce»c 

te vie; , . • \ . .. •./ , • • :.,;> ;....- r«-> 

• 'Que le Sagd pôufta-éfErè adiktfaireàqtwlc|Bcà 

*uttes>& qu ilfe donnera biendègarde-d eike mm 

pris-en yurognerie'.iau rapport d'Epkpïretm &A 

Banquet ,& qu'il nte $ empefchbca point des affalâtes 

d'Effet i -comme dit :1b niefinecn foni; tiure 

tics yies è & qu'il n'àftçâera point la tyrannie ^nf, 

Me fitiu-ia point la, Seâe- Cynique * comme it. dit 

toffim Liùredës VieSj&qu 1 !! n'aura aùàtneite* 

cefiîté qui le contraigne de mendier,, quand'èie^ 

Incline on loy auroit asxachéiei yeuj^ny àc£éiç+. 

" ' Vu

P4 MfMii MÊFICVHI. 

tfcetcb tettevife * félon cr ^pL'ilén cfcrit an meïnïf 

.- Que-le Sage ne le • conttifterii point poor Htn»* 

jiejAofc du Imomk 9 eomiile'dîc.Diogene TEpécutxea 

air p: Liiitepdë fas.EpilcileSs ny ne chicaner* 

oint» s^îné feiranuera ipoîwt &ux.(bfcmnittz -Pu- 

E 

liques,ny n'aura point do fcucy ny de pretrayan-*' 

ê tfac^ttefîldtf.fctèn pâtarl'adoemr , rtyneëBerchèmpotritl'amittc 

de petfonnerniais il s'afkfoai* 

nêrâ èeferim /pour laïicr la mémoire à la pofteti* 

te* II a'aâeâera pat la gloire plus autnt que potnr 

fc garder 2a• taépris dcsauiiress-tl reëeura plu&ds 

ttnténtcmeniàTEftticb & il» contemplation* 

ûë 4'aupes- n'en (çâuioimt>>ikcmmt dam tontes 

.ioksdelîç'es,"''- • -.-,'^ •• .. •• • • • •• 

- ' llttcntijurles pecfie2:font-inegaûx:qae hfzttté 

eftjpercJjBureà quelque^vâsi >paais indifférente' à 

plantants* que la magnanimité ne nous eA pas na^ 

twodlebient empreinte.mtisplttlloftacqaiie pouf 

ceîtaine'ipsiifidersiti0]i Je- quelques conunotfitaz! 

ôfil fauraaqperitdftt 'Amis fj0nt. quelque ¥fege Ai' 

asmtiioditv^mais en cotnttianpnt pat no©s*me§» 

ttos^d'aacantipkc jwustnfapençonsb tenrëpént 

es recueillit en fuite les firuiâs. % .• 

- • 1{ lient qtiéJ'Ao»iti£fe« maintient par h

MÔRÂik D'EPI fcirftE; 1 jj$| 

iiàîs qu'autrement il lu y fera indifFcrënt d ert 

àuÇinqué fciàeimc cft fetth;ap*ble des Mcjrrtelicl| 

bien traiter tn Poëmc,_ ou àrefler v'ne Mufique: 

qu'il fyùpjpùeiittf qjcieiqiif fc^ft fùic| ffyfTVri . 

Poème* & non pas des fictions fàbuleufcs; 

Epkûrcflmfl.qil.'illic&feiilppiïtt cfoahir, fi 

quelqù'vn cf|cftiaié plus fage qu'yn autre, pour* 

iià que celjiy-çy n'ait pas Fapte de fligefli. ' 

Enfin il tient que Je Sage portera reuererice eti 

tesipp • * • Um à km Priace ^ & qrfil cârçflèf a qui** 

€

III. LETTRE DïPICVM; 

TOYCHANT SA MORALE, 

S-ECTION VI1L 

Epicure a Mcnœcée* 

- V i L Qj i ieune du vieux que (bit vn hdnS 

Q me, il ne fe doit iamais Mer de saddonnetf 

iIaPhilofophie:car l'homme n'a pomt'

IIL LVTTlîl VEtlOT&l? f77 

. En premier lieu «vous deuez penfer que Dieu Dekfc; 

fil vne Ame immortelle & bienJicureufe (ainfi ikkédc*' 

que la commune opinion nous le p€rfuâde).& qu'il Dw» 

fe faut bien donner de garde de luy. attribuer au- 

-pin? qualité qui fott indigne de fon immortalité 

âc de fa béatitude. Ainfilî n'y a point de danger 

que vous penfiei de luy ce quevous voudtez,poutm 

que vous n'offênçiei point foftiipmorUuté& 

|â fuptéme félicita - 

- Il e(t certain qu'il y a des Dieux: mais non pas 

tels que plu Heurs fe l'imaginent. Or il faut remarquer 

que celuy-ià n'eft point profane ou impie qui 

.m reçoit point toute cette foule de Pieux que la 

plufparf des homfpes çroyent : mais pluftoft çeluy 

qui applique k leur nature les folles opinions de 

Chaque, particulier : Car la plus grande partie ne 

iarle point d'eux par anticipacion^'eft à dire, pont 

m I esauoir veus; mais plufiofi par feuflès imagina- 

. {jons. De la vient qpp les Dieux enuoycnt à telles 

pnç b^pcoup de mal-heurs , Se au contraire 

f 

eaùcoupd© commoditez aux gens de bien. .Car 

. ces derniers fe réçrcans aux avions vertueufes çheridênt 

iperueiîleufpment leurs femblables, & tien* 

mnt que ce qui n 9 ç(k pas conforme i la vertu , n'eft 

pasauiÇ conuenahle à leur nature, 

Accottftumez-vous de bonne heure à penfer Bu »

• ffeifey&quYH^ 

' - ' iiëfir .de continuer 'îhcéli&mi^ht^ë çéttëfbitç: 

garl^viédc: çeluj qtil comprendqri'fl n'y à ; pôint 

de" ittàl en'fa ptiuatfon de k fie elt èxefbpte de 

$tiftl» Çeïtiy-l&eft ônpmérueilleiiifemeht pléiti dfc 

'V&ité qui confcfle atioir crainte de-kfnoît,tîOf| 

J>ks I caufe qu'il tèçôiuc dc-ta les fnefmes angoif- 

|es-;tttie çIBIIX qui meurent, maisdautant qu'il fé 

fqntrifte attendant vn fembfablc tnal-heur/Què 

% là mort prefente ne nous apporte point de 

Troubles, comme iefaydé-ia ditjCqmmentpertaèttent-ils 

qu'elfe les tourmente eftant'-abfehte! 

Il eftdonçbqh de (çauoîr, que la mort mfîk tiêirtient 

le plus eftrange » ic le plus horrible de tous 

les maux.nje nous touche de rien, parce que tandis 

que nous fômmesja mort n'eft poinr-àu contraire, 

quand la mort eft prcftnçe , nous ne ibnunês plu$. 

Tellement que la mort ne touche : de rjèn, n'y àtnç 

Vidants-9ny aux Morts 9f puis qu'elle n'a point de" 

proportion auec ceux qui font, & fceu$ qui ne font 

plus, n'en ont point auflî auec elle,.' 

Plusieurs fuyent quelquesfais la tirait comme k 

comble de tous les maux,& quclquesfoïsifefa défirent 

comme le repos de tops les Jabettrs. Qe là, oq 

peut eqtendre que quelques-vns' n'ortt|ias crainte 

de ne plus viure : car le défit de viure ne leur commande 

points &"ils ne pcnfait'point au f& qu'il y 

frit du n\zl à ne plus viure. De forte, qii4I 'ftuteftir 

iner^qu'il effrdu temps, comme de quelque Viande^ 

' pn ne'choifît pas celle qui eft m plus grande quantité; 

mais quixil la pjusfououreufe. : î>e ntefmfe, 

nous nedeuonspaschofârviïe vie dëîotûc'dà- 

?ee;maisi>ien vne vie pà noustrpuuions'delà ioyÇ 

Htaf fç du contentement. • • - • : -"'•'. •

-• ^Mtiyqpi-'eiiîOftewieune hbmmëlffienvîi- nm1m 

briey 8£vti vieillard ibien'inir, &-àfôrtit'de cette Tktegnk 

yie etilidimefte homme', le montre-jièb- iodiriëur* 

noU" feulement a caufe do féîn & du' défit BtilIV^ 

v-hice ittiais aoffi de ce qu'il'ne compfôfrdpàs ;qufe 

c'eft vnc-mefme méditation quede'bièïmtït€& 

débite mourir ; mais certes' xéèy-ty patle'encô.rc 

beaucoup plus mal que lautre , qui d^qn^îl feroit 

bondenauoitiamai$ , 'ef|é' : : : •'"•.'".'''.' 

~"Ou -bien des ie mélnêkt'qkt nous venons mi km • 

• N 9 dïïms~n@Ms pkrbieïï'îtïfk m tmtbrmx ftipufi 

- • Cars-'M a dit cecy comme il le croyott, iè taffeftoitne 

comme il nëchércboiç point le moytri : 4c 

partïr.de cette vie, puis 'qu iî ne % y -'eftbït pisp Idifjfc 

ctEeden fortir , s'il cft^yrayqu'iifuftâutantp.etfttâdé 

de fon opinion, qu'il s'effotçoîtdelà pérfuicterauxatittes. 

• QJJC fi dauanture il ditte.cypâr'ma~ 

tifttrc detlifçours,tl ï^"monftrçimpm^mt/-pdufcé 

qti ! it triet en -auant' ync -opinion qui : ne' : ic peut 

fèûftenir, • •; "; — r! " : ' ' • '''"•' :~ : ^ •' 

; H faut- aufli 'blfen prendre garde,' & fe foùuèni£ Desefioque 

' les tjhoferfutiirés nie font ny'eritieile tfeiii ho- f« fiun~ 

ftres, ny entièrement aliénées de nou^, afin qût rcs * 

nous n'attendions 'point' ce qyi doit àtfuèhircbm-. " -\ 

mecîiofeâiïèuréèiburipusd^ '••'"' : "J' 

comme dé cho(è impoffibte. - * ''/' '. '" 4 V ,'. ^ 

• Ilfautpenftr qu'il yz'àëùifrites gBnèraîesdc ^cs, -."i 

pfaufitt tedecohvéïtifës * ftk'hattirëllës \{& fcs tion moy a» 

»acsffelles. L^natmrèllêjrTé ; difbibuent ; iénc6reen qu'illaut 

celles qui-font ne

.. mc$m chape3u.dc flcurç rtçlfcmeiit qu'il fimtâ£ 

;' ' ' V {jpA^K!)!*? ÇÇtta dplribjiiriçtn aii'il n'y a qpp lo^ 

^le$;g$turçlle$ & necçflààreç» îefquellef puiflcn| 

içrmrçn patrie 3 % félicité, en paçtiç à I4 tnqqtûl? 

Jitç du cqtps, & en partie pour pafler cette vie. E$ 

fertes .fcctçe fpçculatiqn descqiicupifçepçes, n'eft 

point impertinente pourççinnqi(|re,cc quiconT 

içn| &. .tje contient pas à CQnfetner le corps en 

Ï 

t onne (anté, & â tenir faniç en repqs. 

yoili la fin que npus cherchons pour yiutc heufeulement: 

cat ôut ce quç qous faifons n'eft à au*: 

%m intention,quepoutn'efttepoint iwJadçs, Se 

ope nous (ayons ciefppfs des pafljonç de famé. 

Ce forte que fi quefqu'yii seft ynç fois acquis Cô 

picuÎ çlqig.nçra de fan ejfprif toutes les tçtppefteg 

* qui. lerûagentjpuuqu'il eft impoflîbie qu'aucun 

animal piift drefer Ion chemin à yn but plus pço* 

. çhç que çeîuy-cy, QU chercher autre part yn bien. 

gutcqmprift mieqx la félicité du fQrp^ & de J'ame^ 

que ecluy-cy, hormis la volupté: car nousauon^ 

alof 5. faute d-çlle $ quandil noun £aut iuger du hieq 

. ' •& du .,p^l, aqtrepient nopç nous m pQuupnf 

pafiec. ; 

I5r |a , JKous aflfeuçonç donc que la Volupté çft le conx? 

Vpjuptë piçncemen.t & la f\n de bien viute : cacnou$k| 

çprpiiie xonnoirtons aflèz -élire le fbuuerain bien des Anir*i* 

n ^° ^ au3t » % V*ï\ fa^cqmmcncef par çlle à iuger fies 

fopae- niîa 

'bî#j rfwfea que qpus deuans çboifir ou éuitçc, $c à k- 

ipA 

' quçllç nous rapportqns naftre iugenpentjcoqimc k 

|a vraye çegle, quand nous voulons difcernçr par-; 

•in y nç>s paffïq^s. quelgne Jqrtç fk bien que cp. (bit: 

Mais fautant que le delif dp ipific çju fonuefain 

b.ien nous, eft naturellement imprimé, il aduiepf 

^/cÇf.fojiuent • quç.qoirç n'c^lifops pqiqç t$ii(çf fgç-» 

1

III. LBTT&B B'EFICVRI. }S| 

f es de voluptez : mais nous les laMdns en arrière, 

lots principalement que nous croyons qo elles 

^ ppus pourroieot apporter que}qpp déplaifîr en fuite. 

Mous penfons auffi que certaines douleurs dot-* 

pent eUre préférées aux volupte^comme lors qu'il 

pous arriup vn grand plaiïîr après auoit long* 

temps fwppcirté les fâfcheries. Akiî toute volupté 

rft bpniie d'ellertncfinêtmais pourtant cUene. doit 

>as élire toufioun choiBc:$c de mefine toute doii- 

1 

.eut- ell bien mauuaife de fa nature, toutçsfbts eMe 

ne doit pas cftre toujours reiettée. 

Il faut' donc iuger des voluptez & des dqulcutl L'vtiléfc 

pat rvtilitc, & par les cfaofes aplquelleç elles ne l'iimcile. 

içpupnt feruir de rien comme par vne règle infail- , 

f 

iblc: car, nous vfons quelquesfbis 4ubiencoinme 

#lu mal, ôc du tml cpmmç du bien. 

NQUS eftimemi que la frugalité ell vn grand ^^ 

biçn., non pas qu'il nous faille ordinairement vfer ^pBtfe 

peu, mais afin que fi l'occafîon s'en oifroit, noms f 

fupons pontens'de' peu de choie $%m le befoin; 

l*r, lanscfppntir» ceux-là ioutffent d'f » grade marpificenjre 

qui le peuuent palier de cep. Railleurs 

Î 

.. e* .4cfîrs qatuiejs m fopt pas difficiles à maintenir 

comme lt$ autres, qui ont plus de-nouveauté 8ç 

d'artifice 9 que le contentement :car lp$ |îtpplcf 

y.ûtifles apportent mtmt ip plaifir quand elles 

ont abbatu la fîm^que pourroient fapre celles dVit 

Çopiptueui: & iplçii4ide fellin, te pain & l'eau 

peuuent de cette forte dcpipçt vn grand plaifir | 

'çtkfft qui en difnc ayant bon appétit. Ainfî c eft vn 

(mmmn %f mede àquelquVn 4P s'acfrpuftumer à 

fnanger Çpf «iandes ïimplepient , fans les préparer 

{Miec tant .d'artifices, putrequ'vn homme fe rend 

§int\ plus gay pour fe frçpiiff en foufes foitçs^f

)l$ HI.--LET*'JIB-»'£xiievàfc 

compagnies, tt pottr's'accoittmodor pavoitçriidel 

ijfescfbfes fomptucfiies; ifequoy qu il fritte aufQ 

.d'ailleurs, 4e cefiffec aux çwtps 'de la fortune, 

Quand notait fofts

Mi LS'TT'&I irt&F-iovai: îfi 

fXceotezlapai

k 

•|l4 IIL LITTUI D'EficvI^ 

aAtont , que d'en attribua k$ louanges k h 

fortune.' ' 

Ce que Si vous penfei donc bien a ces émfc$,8c i d'au* 

c'eft que très fèmMaWes » 'il adoiendra que vous, n» fcre? îa« ' 

rcrdcs* Im * s /°* cctl Vtillant»foiten d0rmantfaiteint d'au* 

MGOM. m m ^ c ^ c « c : *»*fe M contraire » vous femblerei 

* élire quelque Dieu, en viuant parmy les hommes^ 

jcar l'homme qoi s'elt exercé aux biens de l'immor-r 

t4ltté f n f a rien de commun, bien qu'il foit Animal 

mtç- ks autres Animaux. 

( Il abolit entre mtreschofes3 tomes fortesdeDiuix 

nations 9 comme il fepem voir en fin petit Epitome^ 

m il dk, que h Diuination n*é përâ dfeffince: car bien 

quelle en eufl, adioufie*t~il, il nefmdrok pas pourtant 

que imm ejkmafsiez f quelle nous muchafi. Il diurne em 

ftfff forte de œcy gr de pkfieurs mms chofc t tant 

iey qu*dMtre part*) ^ 

pioçeno Iin 9 tftpm êaccord touchant la FohptidMeç les Cy* 

cipîiqnc pudiques;: car ik «f. tiennent point qu*eBe fih if M* 

icy fQ0i« ^y ^ ny m npQ$. m4is pfapQfi m mmuement: ky 

points de 4 * Wtoraire9 tient que la Volupté efi amant de tome 

h do- ' que du cwps % gr f «'fit peut, fi bien efhre en repos qu 9 en 

ôrise mmuementf comme UkMfimofmedM Lime du Choix* 

il s } 

ipktt- 0. ^ Mépris 9 su Lime de la Fin , au t. Luire des 

Wm^êntEpifireàfesAmisdeMitylene. Pareil*. 

lement Diogeneau té. Livre de fis Epile£tes,&* Mer 

tmdore fn fin Tiwmcrate, affeurentqéil faut entendra 

m décret iEpiœre de telle fine, qdon tienne* que h 

fokptiefi mfsi bien an repos qu'au monument: gr 

mefme Epieure parle de cette forte au Liure- des Hère* 

fies : car tindolence qui efi *me exemption des dûulemrs 

Cr des fafcheries efiyne Volupté- confiante, Cr dmrnw.^ 

en repos : -mais h ioye (y t-aHegreffe me femblent eftrt 

des aStims fit fe rapportent au mouuemem. Il dit

III. LETTRE fr'E'Vtôviti; jlf 

ptefqm tes mefmes pamks au traité centre les Cyrènai*» 

ques : céf ceux-cy tenaient que lès douleurs et corpt 

épient plus difficiles à [apporter que celles de téàme* 

comme il fe yoit m çafx qu'on murmntè dm fupplkêz 

Mpimrem contraire tient que c'eft les dmlrnrs de Pd^ 

me, ddutam que leâùrps n appréhende point dedm~ - 

leurs | excepte les prefenteï : mais famé dpprehendê 

èufsi hlen les paffifet , que les futures & les prefenies.^ 

gr que parmefme réfm les imluptet detame efléimt 

bmucoup plus grandes que celles dk corps* Au reflet «'( 

monftre fie la Volupté eft la fin ou- nofire félicité doit 

tendre * de ce que les Animaux, ne font pm fi.tofi. nais, 

qu*ik cherchent naturellement la ibfapti; & firent h 

douleur^ ftoy que d'ailleurs * ils n'ayent aucun yfagi 

dé raifom Nous fuyons dam les • dmlrnrs pbtflofi par 

quelque mftinê- naturel, fie par ml^fage de taifëÊ; 

comme.on peut remarquer en ce mêles Poètes feignent 

. et Hercule, qui eflant embrasé du yemn de la chemife 

qdon luy amit ermoyée9 f écriait do toute fa force a . • : 

demy defetyerê. . . ' ' J ~* ' "i'-- 

Tant que les durs, rochers ,iet montagnes pleiM J 5 ^ 1 ^* 

A Locrcs font (ôir-fttpbifitfe* doulourcufe& chinas. 

> • // fient aufsi qu'on fait ileman des Pïrtus -, non pd$ 

i caufe

cmckdm cet Oumàge de k Ftp i qm c/î le commmkè* 

mm- di toute fehiti tT beétimde. ) • 

Gfc it» ^ • Çc qui efft bten-lieuraiir & immortel, ne $ % oc* 

Dte?* ^P° P oiat * fnin *'* cr ! B d'aucune chofe,ny ne per* 

IJI^J met -point '.que- rien s'cmploye pour foy. De 11 

hcttxcwi. vicht que fa félicité ne s'émeut pbMt>ny par cour-* 

roux,ny par douceur: car telles pallions, conuaiiM 

qpent IpcelïafBmetit de quelque, infirmité du fuiet 

Auquel elles' font. ( II dit mm péart qu'on peut corn* 

f rendre teJUt des Diwk pdr U force de là rdifm, & 

que les y ns fonïdiêinÛs mnêmtrf\i teséteins en-efpece* 

parlé Moyen dujfttàc continuel de leurs Simulacres, qui 

fe font confhrmex. à-h fembknce-hmmâmei mes 'akec 

kusKokpplvs de perfeÛiom) 

• ' La Mort -nt-.liâuft concerna point i Câî ce qui fi 

'diflbiit, fe ^dépoUille de fentitnent.jOr ce qui n'û 

point de femitiiejtt, né nous concerne point du 

tour» . ..,.•; \, ". y aura r * cn ^ u * ^ e do^cir j ou 

ï . # - qui .oootrîÀcL LA dutileitf dtt.coqta n'êft-pas dé fengue 

durée : &jplûs elle cft. violenté, .& moins, elle 

•ftoreicomme japotopté. k plus exquife du corps nâ 

peut pasd'ùretkrïg-tetnps. Mais û '-dàutfitiifé il ar** 

tibequela-itelllcwr ou «.volupté -(aient fofèks* 

el%s. dureront datàatitage. Voila pohnjttoy quefe 

• qurs nMldlîet^tJlfagiics', pcm&e qu'elles partie 

cifStent. paisselaid}o(ê qutdràne f kifif ,

• lit. Lit t ai- »'£i>icy &:*;;• 0f 

mltlea nie -font accoirijiagiictsdViieioytttlivié* a la va- 

ÎislieeluyquMic'meute poûttrioyeufi! yje»n'eft lu 2 lé * 

toy ItoiiiifÂe^nypf bdctofiîpy iuftw-coniitif Ai mtf* 

mo -,• ctarlu y A'cft potat bonnette * f rudonç 4*11 ip ftei 

qui m mime point-vue v» idyeûfe. Voila .-ppur^ 

qttây : #» & trompeforS on lafkliçki dkpln6ct*% 

idquel* éftknt depctoïucits .de ce* .trots, quilitf% 

lèmbtQi^ncafifi^Qia^ :f»r.cè 

n'eft pas à dire, qu c fi quelque v kimm s aflenw ûû 

certaine fcoiftmesi à eaifeÛUft Pfîa&eUltoy, • 

q u*il fe piùfiè de -mefine affeuref de k JUeiwetfe • . » 

licsfi^dacfciifisqf&ll£»fren&^ _ ' " ;;: 

tBeitt-alTcurer {nurmy-Ie»nobiciie»>^-aau(e.4eleiMr . 7 ; 

prendre Ékrcui:nla|t-€eïtèS|.«'ilsïÎMit e»femtelé# 

ikjont cerictintsé U bien; que nous chef êbdûs 9«H 

tremenc * ^s (ont mâlradai&f » dfaueîf y triple 

pîtidpb delà fottdiî(èqtte.b.iifttiife.ftii

|IS . 111; LitTki Êptcvftï. 1 _ 

fe rapportoient à autre fin qu'à Jeur ioiilTandéi 

iioils n'aurions point occafion de reprendre ceux 

lefqtiels eflant exempta dé douleurs * tafcheroient 

tteantmoins de s'afféuuiràii eotobfe dci toluptez 

pour parueiiïr a Ifeur but. Mais certes telles vcàurp- • 

tez ne font pas boiinés fi nous ne fommesdefîlirez 

dit feupçdrf que les prodiges des" êieux noo^ 

donnent du courroux des Dieux.,; du que:- h mort 

efttres-maùûâifc. 

£6aoi& Voila pdùtqtioy il éft bon dette fe point atttf* 

fimcedcs fter aux Voluptez fenfîbles : mais de chercher leur , 

tho&s tcttrtc plus haut è s*addonnant à la connoiflance 

ks tS ftile dcschafes naturelle*, fans laquelle rions nc-pou*- 

I noftre ttons iouir purement des vtàyes voluptés, comme 

feàdté. délire abfous de la craint© des choies fkbtiletffesi 

qui fe font comme iisdifciit,-dcl!bus Scdeflosla 

terre, il faut donc pour nous garantir de tout cecy 

j que nous bandions noftre f ertu , & que nouspenetrtorts 

par fon moyen danslcfeioùrdel'iiifi* 

nitépour trouuer là noftre repos, fans s*arrefter 

aux contes qu'dn «dus fait de ce qui fe pafiè cri 

certaines parts de ce monde .'••.'-• .' 

iananu ^ ùm ^ c *epkd de ce qui ndui touche de presi' 

ie lin- il faut-fçauotr que les rlchéCes 'de .noftre nature 

maioe font finies & faciles à recouurer : mais celles" de 

conteme f ambition tfdnr point de fin nf de mefbtci; Voila 

pCÎI# pourqtioy k Sage fc doit contenter de fa fortune^ 

quelque petite" qu'elle (bit •: cat par le moyen de la 

raifon3 il peut difpofer d'virie plus grande, comme 

il J'a pu, & le pourra, tnefmes tout le temps de (a 

vie. Et certes la riçheflè dVn'homme de bien eft 

ti'cftre exfcmpt de pliions t au contraire les Met 

chants ne font iamais exempts de pauoretéjà cmfé 

des pallions -qui les rendait infatiabies. 

i

\ " LtlVolup-té du corps-ûe peut p^tuenirplus haut Eoqnoy 

-i}ue-défe-feârerdela ; càofe qui luy faifoit dou- ^ £°i^ 

.leur, toucestois-dlo fc petit bien varier d'efpece eu "laprci 

, efpece:mâis la volupté de J'attife ne c6fîftç f>as feu- de l'Ame 

lementlkfeparationjjelaeliofequi luy déplaift* & Ja 

.d'autant qu'elle m cefleiaihais 4e. cherchât quel- c0 ^ Sî 

.quefin .enfcaiûnteleéli^n.tantoftdçcecy, & tan* 

'.toff de cela,, ce qui. cilcàùfe qu'elle .-tombe bien 

(bu'uent en des coin tes qu'elle ne voudront pas.. Si 

.•quelquVn veut mefurefjcs bornes de la Volupté 

pa~ laraifoBril trouiitfa'ûè la volupté'qâi-tfous 

.atteint eti vn temps finy,eft égale à. l'autre, qd'on 

.pourrait defirer en vn,temps-infiny-:: car no%c 

• corps peut bien teceuok (aeçeffiuement vneinfî- 

• nite de voluptez, terminées ïvnc après l'autre ta 

vu temps infiny i mais non pas toutes enfemble. 

Au refte, il faut conclure que lame rend la vie ac- 

• emplie de toutes parts de félicité, lors qû'éh rè- 

•cherchant les bornes & la fin de la volupté cbrpo^ 

• relie » elle fe dépouille de la .crainte des fopplices 

• éternels ; de forte.qu'il ne Itiy eft point beibin de 

.quelque temps infiny pour plus grande petfeéîoà 

.de cette iouiflàncc,-ayant obtenu -au'temps fioy 

. tout ce qu'elle pourrait defirer à l'infiny.. • . .. f>,., .£. 

.. De forte » que celiiy qui a trouué vne fois les li- 'jj.j^ 

.mites de la.voluptécorporelle^& qui s'eft dépoitil- xLoitdé 

lé de la crainte des ténèbres infernales * ne pourri coanoi- 

• faire- que la volupté ne l'accompagne iulqyes. au ft ffe £. 

.tombeau,quand mefmef lestrjftéflè* & lesfafche* ^ n i^ c 

ries le contraindraient dé partir de cette vie *dâu* jaiîtc 1 : 

tant qu'il ne defire plus de félicité en la.vie qu'il • 

connoift prendre fin «n'ignorant pas plus fa félicité 

éit ce qtiï le peut feparer de. 1k douleur que là riatuic 

de ce qui lu y maintenait Ja vie cri fon intqgckc\ • • • 

• X x ' '

pQ 1l'L "L 1 T TU 1 /B*£ PI C Vil fc." • 

tt faut fc Ainfi •,' il- n*cft pas ' bcfoin de • Ce rompre la iclti 

.tenir an^ en jcs-entreprîtespiaf-âiftesfil-nousfoffitdecôce* 

da^fois uo * r CIÎ no % e efprif vribtjt; aflèuté.ou-'vnecuidëce 

• • • • •* vniuerfelfè a laquelle ttotfs puiflîons rapporter nos 

opinions , autrement toutes nos af&ires "auront 

' ' ' faute cte l'a'ddtedè du logement, 6c feront pleines 

if vn difcord tttmultneiiï-: car' fi vous répugnez à 

tous les Cens » Vous n'en aurez aucun autre pour les 

coeuaincre de^ltienfonge., îiy 'auquel vous puiffici 

irapporref-Voftre iugetiiefit fur quelque affaire •: 

mais 'fi. ytfas» reiette2 la crtance d*vn 

feul d'enr-mix, fans intereflet la foydes autres* 

tous vous tftteuetés rfièriieilleufement€»ipcfchéf 

quand il vous faudra- isgor du fuiet.qui feprefente 

. I fbn office , tellement que vous confondrez de 

Vaines opinions s âuffi bien parce feul défaut vos 

paffîons, 8ties conceptions imaginaires de voftre 

penfée, 8f tout le refte de vos autres fcntiments, 

que fi vous reiettiez toute forte de iugement. De 

tnefme fi vous voulez confirmer la certitude de 

quelque firiet » dont il eft queftion, par' des raiforts 

impreueuës, & fi vous ne vous abftenez de traiter 

des doutes'qui nefepetiuent vérifier par aucune 

euidence3 vous ferez "fembfable à quclqu'vn qui 

voudrait difputer de ce qui Ce peut, Se ne fepeut 

Icâuôir, & qui fe rapporte autant à vn faux lugetnerit 

qu ? â vn véritable. Dcmefme , û vous ne 

. rapportez toutes vos "avions durant le temps de 

. voftrevie à la fin , où la nature vous conuie, ou 

fi' vous ne-biaifèz eft fuyant cecy 3éu fuinant 

cela , vos'allions'n'auront point de cbnucûanoc 

. auec vos paroles. ' . • 

Quelle Toute forte de Volupté, 4e laquelle facauifivolupté 

tîpft apporte frâhtt^ mm

ncîèn 

t^nt qu'on p si ipîixt pleinement : c^r fe rfiefir n * é ^ 

qu'on a d'en ioûir , fe refroidit toute* les fo*f p ^ï£ 

qu'on penfpqu'il eft difficile de l^cqueriôu qp'çl- C 

le nous peut apporter quelque dommage. 

L'acquiiîtioi}des Amis eft la pluç bçllp jcf)0- ^. Ami " 

fe de toutes celles que la &geflp ppturpit acquérir 

pour la félicité de cette vie, JJ fe £|u$ . 

pourtant affeûrer , que s'il n'y a tien de plu^ 

beau quç lapittié, il n'y a sien %u(B qui (oit 

moins éternel , ou dp pioipdrç durée , &-qp*il 

n'y a point de plus grande fe.ruitude que dç fo 

hiaintenit en l'afleurance dVne parfaite amitié. 

Il y a deux fortes de. Voluptés, le? yiies n&- Diuerfcs 

.turçlifs., ôç Us nôtres q,yi ne font pas natu- *" ol * cs d * 

telle?. Lç5 naturelles feclioifept pneoreefi deux* ^ ^ 

les volwptez peceffaites', Se les volupjtcz qui ne 

font point neceffakéj. Celles qui ne foptpaspatutelles 

, lie font pas au(H peceflàtres : car elles; 

pe profitent, de rien qu'au. vain defîr ic$ 0pi* 

hiops. [ Èpicure tient que les Voluptex, naturelles} 

£3* necejfdres^ font celles qui appaifent les douleurs* 

rommi le boire, la foif: ù manger> la faim : mais 

que les yoluptex. naturelles & non necejfiUrcs , font 

telles qui diuerfifmt les pUifîrs, comme la friandife 

du boire, ou la fomptyofifiT des yiandes^ Poyr le regard 

des autres mi ne font neceffaires 3 'ny naturelles 

, elles font telles qtion fwrroit dire, le pLufïrreceu 

des chapeaux de fleurs,. ou bien des Statues. J 

Toute forte de volupté naturelle , de laquelle 

facqoifition n'apporte point, d.e fafeherie, attiré 

. meçueiUcuCêiiieQt noftre p*ture pouf 1rs «uoir, 

Iniques à ce que nous en iogiflion$ plciiitfmentitoutefois 

il aduientque leur nouu.eauçé les mot» 

tifieplaque kmnuuf§9.4autant que l'opinion 

' "" " "~ Xx i)

J$l III. LBTTÀB D'yÊPlCVfttf. 

des hommes s'atrelle plus à leur nouucauté, qu*l 

feor vifiige. 

. L'Equité eft le fymbofe de PVtile par tout l'ordre 

de ia nature 9 à fçauoir de ne fç point offencet 

Jei vns les autres, & de ne & laifler point iniurier 

v. J offcncer.Dc li vient que nous ne fommes point 

obligez d'aucune ioftice à fendrait des Animaux 

defquels la nature eft fi farouche, qu'ils ne veulent 

"faire aucune alliance aucc nous «afin qu'ils ne 

nous nuifcnt point, & qu'on ne leur nuiCc point 

aufll II faut penfer le mefme touchant les Peuples 

& les Nations $ Icfquelles ne veulent ny ne 

pçuuent s allier auec nous de telle forte qu'ils ne 

nuifcnt point , & qu'on ne leur nuife point 

âuflî : car autrement la iuftice ne ferait rien d'ellemefine 

, fi l'on n'auoit contrade cette alliance 

de ne s'ofïcncer point les vns les autres, Ainfi 

finiure n'eft pas mauuaife. de foy-mefme , fi • ce 

n'eft pour railoft de la crainte & du foupf on qu'on 

a qu'il fe trouue quelqu'un pour en prendre vengeance, 

H ne faut donc pas que pertonne fe fafle 

à croire de fe pouuoir tellement cacher, ayant 

fiut quelque chofe contre les alliances des hommes 

, de ne s'offencer point les vns les autres, 

qu'elle ne foit découuerte auec le temps : car bien 

d'elle fe fuft cachée mille fois de Ces Muret, 

3 

eft pourtant incertain, fi elle pourra, éuiter , 

Qu'elle ne foit découuerte durant le refte de 

i vie. 

De Ton- fl y a ^m% fort€$ j c jfojt . fvn Commi]n j 

ine du r t ' tf »-•• 

f 

ïteitit. toutcs f° rt cs de gens , d autant qu il rapporte 

quelque commodité à la focieté commune des 

hommes : l'autre priué , doutant qu'il n'ell pas 

. permis à chacun d'en Mur 9 comme des champs* St

III. LlTTRl D'EFICVIU* |5f 

des pofTeflîons particulières. On reçoit icy du 

contentement de tous vne troUîefmc forte de 

droit, laquelle' eft necefliire àlVfage delà çomtnune 

focietc des hommes, toochânt -ce qui cft 

raifonnable, foit qu'il s eftendc a IVtilitc publique 

, ou bien à la priuée. Au relie f fi quelquVn en ' 

jnet en auant quelque autre forte , outre les précédentes 

, de laquelle la focietc humaine ne puiflç 

tirer quelque commodité, elle ne retiendra pas 1* 

pâture du droit î car bien qu'on euft tiré d'elle autresfois 

les mefmes comoioditez que du droit, Ôt 

qu'elle euft eu quelque conuenance -auec, les' anticipations 

: neantmoins en ce temps-là,'telle forte 

Je pouuoit dire équitable par ceuicqui nefeconfondoient 

point en vaines paroles : mais comr 

prenoîent claicqfnênt la différence de plufieurs 

çhofe. S'il fe trouuoit neantmoins que les, choies 

circonftantejtfuflent vaincs,. & quelles n'euffènt 

point de. conuenance'auec l'anticipation, c© 

qu'on auoit trouué maintenant équitable en telles 

ehofes, fe trouuoit iniufte dans pfcu de temps. 

. Au contraire , s'il nrriuoit que les affaires ne 

•fucçedaflcnt pas à leur gré , ils ne trouuoient 

plus vtfie le Droit , qu'on leur auoit propofé à 

fuiure : tellement que ce qui eftoit îcy iufte, 

parce qu'il eftoit fortablc* la focieté commune 

des hommes, fe trouuoit après en autre part Ink- 

Ile, pource qu'il ne leur eftoit point vtile. 

Celuy qui le premier propofa qu'il ne falloit 

point.(ê icr aux, ehofes externes , a mis vn de» 

çrot en auant, qui eftpbifible,& fort ordinaire, 

comme de ne rien entreprendra par dclfus fes 

forces, ny de s'allier des Eftrangers, ny de fe marier 

hotsdcfafemiUeipeut-eftre dautantquclujr* 

X* iij

39% . :"flï- tiTUtÊhcvni 

tyefiife y vtmlant jpàrtiêqit, fut repouITc de fort 

'tftttfepirifê , ce qui : luy .dofltta octafîon d'exclure 

^ iikiom humairics3 beaucoup do cbofes qui h't- 

•ftôjènt pâsillicites. Delà vint que tous ceux qui 

3ùoïèht (liiujr fonconfeil,de ne\fe fier qu'aux choies 

qui font proches &fàmilieres, vefqukent ttesloyéufettiénç, 

ayant entré eux vne Foy inuiolabfe 

'$€ yhe alliance certaine;de forte qtic lemefmé 

Venant à mourir, ne leur donna point dpctafîoA 

%fè piéurtr fon dece£, comme d\u homme de qui 

îa yîé n'euft p^s efté heureqfc. 

- .• Fin de U Vie n & des. Lettres • d x Bficmre^ 

«çmttBMM U do0r$m de ce fhilofifhe 3 tra'r 

dwifes du X. Livre dt Diûê'nç de Laçrce% 

'à'^ês : ks traductions Latine-sde Èrognolns% 

Je 'Henry Mftienne, de ficçolomini % & de 

..fi erre Gajfendi % &U Françoiji de François 

de FoHgerolles biffenr -cm Médecine^ em 

f -année itfoi* dtfqueMçs nfus WOBS fommU 

ferais , ' aufi bien que des Obftmtmni 

' grammaticales de lunius^ 4 e Cujkubon.

m 

QVILQVES REMARQJTSS 

DE LVCRECE 

- _, v , , • _—•• •- • •- — ... ». ^ 

;• .Rmdrfêts fit h L Lùtrt*. 

| E Poème de Xacrare , -admire. pm 

j quelques-¥ii£,& -Wafraé par quelques 

I auttc9îiiaisprdE|ue vivueiidlbinetit- 

' cftûné de tous ceux qui'PênCeàdenr^ 

I actté coûfeme lufqoes â nous pair le* 

Ch«fl»o5 mefam ? qtji ik'otir point crû- que J* 

(kintete ctè .leur doâaficrc » y fuftdaMMtageijlefréo* 

que par les" ^fcrits d*Âci(loee, de* Qceroir ^de Se* 

neque^Homerc*de Virgile, d'Horace, & défaut 

uwPkdofbphes J&Raoïps; IcCquek fonDûop-feu-* 

letiMfltl'vae des plus^qaiifideial?ks. parties denosif 

Blbti0Cttqii9S.x da&teq£ûi4dnr kus àiçc' autant de 

fttftf y» ^p'ik'- "&ût * utiles ': pour l^fteusétion dcâ 

mœurs ,& pour la conna»âàncedts/'belles chofesJ 

Gë^ft'pas* à la'vcricéîjU'ceB forteâde Llures, où 

ntiii#ohèKîOBSle£oiiididffla pieté» dont chacun efe 

it#iiîC)ic-Mre ; ^priBciipaieeftisde| miis'k tiiûm* 

ncMéticdèrFiiilû£DplB»yle$ recherches ctorieufêe 

cb-kttafl»lS->&4e& peintures agréables des chofei 

qui p«liï& tomber fousies lèns, "auec da rcieuontf 

, mociio^ qu^lcu^Àodieurs' éloquents,, tels que 

Luptéàeriàûbkm% quclqaesfois auec tant dejpeP* 

Xx liij

fua|îon? popçyainçrt les paffîqns çurbulentes, éf% 

net lejjçfprits à l'amour des vertus, & fe défaire 

des craintes mal-fondées qui troublent noftre repos 

yfic- qi|i nous empeu&ent dcfcehetiçeux,' 

pour et qu'elles nou.s oftent la prudence & Je "Courage, 

fans quoy il ne faut point efperer, quenu| 

de nous puiffe faire iaqiw des aétip» 4e iultice Se 

de valeur. 

De k Ndture des chofes, ou des choies de la Nature: 

car c'eft prefque la mefme chofe, pour le deA 

fein de Lucrcceflcfojî la domine d'Epicu te, & félon 

les connoiflànces qu'il s'en eftoït acquifes par* 

vie longue médication. '.•••"•. * • 

i. Mere.de Lp.ofterite êEmt3 c'eft à dire, Venus 

merc d'Enée , qu'elle aiioit conceu des çaçeflè* 

cf Anchife Prince Troyen : & dautant que les Romains 

Ce croyoient delcendos de cet Enée fi fa- 

. meus., dans les, eferits des • Poètes, c'eft d'eu* auflî 

que Lucrèce a voulu parler, les appcllânf kôfte-: 

rite àEiniei car ie ne pouuois-mjienx traduire f 4 

monaduis, le terme, v£n€*4um+ pour dire-les Ro-r 

mainsj&canfcnicr la propre lignification du mo.t. 

Or par Venus,, & par Mars, dont le Poète touche 

içy h Fable, il entend fans doutela gcoepacioii Sô 

h corruption *. qui font les viciffitudes.perpe|uqlT 

fades chofa/de la Nature. - . . . . • ..?•...• T 

•I.. Délices-des h&mmesi : '0T des- Dieux*. Volupté,' 

n*cuft pas ellç C\ bien dans, la traduûion : Se coHai- - 

nement c'eft delà génération- quela.-Niturc conçoit 

toutes fes délices s comtée -elle prendront .{on 

deuil de h corruption-,-quoy q u ©pQ«r?en-parlée 

.fàinément, rien ne fe corrompe dans, les primipt^ > 

4c la Nature: mais feoImnenif\dans:fc»îxfesQn; 

çGitnpqfez : xar d'entre «ccm-là ; il Êiutûpiw.qpç

. S V R 11 1. IL I V R E." p7 

tt corruption db l'vn cfltoufiours la génération 

de l'autre, fans qu'il en faille rien excepter. 

t. Féconde Fenm, ou nourricière, Ahm% mais il 

n'euft pas çffé fi beau » 6ç- tay eu çgatd a l'effet dq 

la bonne nourriture 

4. J%w rendez célèbres, le'fçay bicp que hconce* 

hbrm du'Latin Ce pouuoit, interpréter qui peuplez 

dhdbkans f mais fay crû que c eftoit la mefinç 

çfaofe, m difânt qui rendez célèbres, la mer9 k terre 9 

$cc. car c'eft principalement par la fécondité dç 

leurs habitans, quelles font célèbres , & puis fay, 

youlu conferuèr 1a propre lignification du mot 

wnceleb'm ,'qpi sVmploye'ca Cet endroit dans vu 

fens figuré. Concélébras ^'interprète aoffi par celé* 

bres% &quefquesfois par culm reddis% colis, frequenT 

m$. Au refté» en tout cecy, le Poëc'e fait biçn voir, 

que par Venus, il entend la génération. 

7. Lé terre .ornée d'yée infime de ydrietez 9cmf 

ç'eft l peu prés de la forte qu'il faut entendre ZW 

ddk telbts t çompie au iz8. vets/Surquoy Feflus a 

femarquç Daddlam a yarietdte remm, drtificiommfie 

diâdM -dpud léUcreùtm terréfn :_ (Ufalum mitf 

Vdrium dkimr. ' 

.. 8. Les phùnes de h mer yms fourient^ cette ex?' 

preffion eft-.aflè?iiifteautant quelle eftagréable, 

ppur marquer la tranquillité Sç le calme des eaux. 

. 10. Si toft que yen le retour du Printemps. Cecy 

çft YQç excellente defeription de cette belle (ai? 

ibn, que Virgile a fort enrichie dans (oui 1. i def 

Georgiques, §c Catule dans fbn Poçme intitulé 

PemiÛum Fenem»â toutesfoisil cft Autheur de 

Cflto Pièce neienieilleisiç rnous auons traduit Vvn 

&J s autreauec vn foinaflèz laborieux. 

- |7. Çhdfêecbofe yous [mtdwmmmfemem. |lpw*>

|5t* R M M U. R Qj* H «' •feà 

Venm» qui eft k Deefle des jencratiom-:^' 

certes chaque choie ft Jofîce couftf tice} Oc tnmki* 

plie fat* rfpeet autant qu'elle peur: de là vient cette-fécondité 

f\ mcfueilleufedanstoute la'Ntture. 

1.9. Les mai fins feuiUeufes desOyfemx. C'eftvne 

façon de parler Poétique pour dire les Arbres, o& 

d'érditiaire les Oyfèaux font leur nids , Oc fc peréhettt 

pour y ptetidrfc'lcur tep'ôs. • le fie nafçn feroii 

peut-eftre pas feruy fi ie n'4uflcrtraduit va Poccêa 

mats en matière de traductions, k croy qu'il fà«ç 

con fèrucr le plus que Poil peut le caraftere de foii 

Autbéttf/ " 

' ; 17. -JWrmmm. C'eftoft quelque Petfonnag© 

dVnë famille iUulhg»

S VA t* I.'LîVRC ^ |9f 

traité de l'Amitié: il s'appelloit CaiusMemmïus, 

frète de Lucius t & ie ne Içây, fi Pvn & l'autre n'c* 

ftoient point fils de Lucius Mummius ou Metnmius, 

lurnommé Achaïus-, pour aueir fubiugiié 

î'Adtaïe. Celuy~cy eut la charge d'aller faire la 

guerre aux Corinthiens, fût lelquels il remporta 

l'honneur d'vne vtûoite par le trauail d'autruy: 

car après que Metellus Maçedonicus eut* défait ces 

•Peuples auprès d'Heraclée»oùiltu* leur Chefip^ 

pelle Critolaosi Mummius fe vint rendre au camp 

de Metellus fuiuy de fes Liâreuts, & de fort peu de 

Cauaierie, & acheua de-vaincre à Leutopetra les 

Corinthiens conduits par-Diceus. Et c'eftdecé* 

•Juy-là «mefine doigt Virgile a dit en parlant de la 

•|>ofterité d*Enée-,au 69 de l'Eneïde, qu'il fîgnale? 

•roit fon courage & fa vafeor,-àta conqueile de COK 

'rirtthe, •ttû'ifferoit porté gbrienfcœetttau Ca- 

-£ito!e» dans vn GhardeTnotqphe , après auotr 

«battu les Grecs. • ; ; • 

lie triâmphdU Cdftt-olid-àd-dlu ÇmnÛo- 

'• FtÛûr>dget mrrum, aefs infignis jfchiuiï. 

• 57. Ofdinte

^•O R 1 M A R Iv I S 

à dire, d'aller à la guerre, & de commander l s Âi> 

mée pour le.(craicc de k Patrie. 

. ç7. Ld Mature des Dieux exifis pdr elle-mefine. Il' 

:cftdifficile de connoiftee d'abord ce qu'il entend 

par la Nature des Dieux ; Se comme, il ne s'en ex*, 

plique p^s-plus clairement» iene diray point icy 

:ccquon.s*enpourroit imaginer fur les-principes 

. de la Philofophie d'Epicure. 

•éj. -,£* vie hument efloit gifanie pdr terre duec infdmie 

fqks le fardeau de la fnptrfiitiùn^ C'eft le fen* 

• riment de Lucrèce, qui mourut Fart 701. de h 

. Fondation de Rome, c'efl: à dire, cinquante-trois 

ans déliait la. naifla.ncede noftre Seigneur. Et . 

. certes excepté la Religion des Juifs, laquelle eftoic 

inconnue mx Gentilsjon peut dire que le culte des 

Idoles eftoit pluftoft vnç.fuperftitïon ridicule Si 

incommode f..quVne Religion 5 c'eft poutquoy le 

Poëte ,1 l'exemple d'Epicure , ôc de pliifieurs autres 

Philosophes » la retettoit, comme vn fardeap 

pefant fur la -confcifcnce des hommes, qui ne feruoit 

qu'à corrompre leur bon naturel, au liou de 

l'éclairer, &. de le purifier de fes imperfeftions. 

Mais quelque fauflê que pull cftrc la fupcrftition 

Payenne,commenr eft-ce que Lucrèce qui ne connoiflbit 

rien de meilleur, - infulec fi fort contre elle? 

Pouupit-il nier que la crainte dçs.Dicux ne feruill 

au moins à contenir le peuple dans quelque 

fotted.edeuoklEt l'opinion des Enfers-pour les 

mefchants,& des champs Elyfiens pour- lesperfonnes 

irertueufçs, n'eftoit-ellç pasvtilè, pour détourner 

les vn$ du defleip de ma-Épre,&.pour emcourager 

les autres à mener vne:vîe;-(ainte,-&& 

faire de bonnes adton^ î Ne faut-il poûtt-prefcrirç 

de bonnes à la licence des hommes 1. N'en faut-il

S V H t E I. LtVKt.': 46t 

Jtoint pour arreftet les raifonncmeiïtSj&les nieditarions 

des Philofophofcs? le crojtyourtant qu'ils 

en ont befoin pourk contemplation des choies 

naturellîs, quoy que ie ne tienne point qu'il y ait 

aucune impiété d'éleuer fa penfce au de là des limites 

du monde,• comme dit noftce. Poëie, ôc au dcC* 

fus des Aftres flamboyants, 

67. Vn homme Grec fut le premier, &c- Il entend 

parler d'Epicure du Bourg de Gargete auprès d'Athènes, 

fils deNeocfes, comme nônsl'aiiôûs remarqué 

dans fa Vie,aprés Diogene de Laërce-' rmais • 

Democritej Empedocle, Anaxagore, & tant d autres 

Philofcphes, n'en auoient-iïs pas bien fait autant 

! Voyez, ie vous pries ce que noftre Poète dit : 

d'Epicure, au commencement de (on J. Liure* 

$6, Iphigenie. Les Anciens difoient Iphianaffè9 

c'eftoit le nom d'vne fille d'Agamemnon, Roy de' 

Mycenes, que ce Prince voulut immoler à Diano' 

pour obtenir vn heureux recour à (es Vailleaux, 

comme Homère en fait mention au S* Liure de 

l'Iliade. • " 

112.. Tdmk (uperjHmn 4pu perfkddif de fnaMx'i 

ou pour faire-vn Vers de cette (èntence. Tknt U 

Meligion ptmÇuggertrde maux : mais'au lieu de Religion,i 

s affède exprés de traduire fuperftitioli : car 

en effet c'eft pluftoft la fuperftition qui fuggerê 

beaucoup de mauje. La première inteteflee, orgueilleufe 

& cruelle.perfccute les Saints, méutttic 

les Prophètes « épargne les Impies, oc fauorifeJes 

Flatteursi& la Religion, ie ne dis point la fauflè, 

mais la vray e & la uncerc, .eft bénigne, officieufe, 

& patiente,autant qu'elle a de lumières pour mar- 

•cher (èprement* écartant (ans bruit & fans tempefte 

les femences venïmeufes de la guerre & dela

4ôt R i M A n ^ è*Sdiuifionr& 

lft Chceftiennç2 dont nous faifoni pÉdl - 

feffion » quand elle n'eft point corrompue , .ëft 

faumblç* charitable, ennemie-du luxe, &de la. 

tfpmperie.,; 

nj: OnijrnofelaNatwredeYAme, &adiouftceo 

fuite diwetfes opinions, ce qui fait bien Voirqu£ 

sioftre PoëteFfailofophe ignore en effet la nature 

4c Y Ame 9 comme, beaucoup de Saints mefmes 

• l'ont ignorée » Se entre autres S. Aiigtiftin, qui m 

Içait pa$ lî elle n'eft que partie jd'vne ame yniuerfelle, 

fi elle s'engendre comme les corps » ou fi elle 

eft créée dés le commencement du monde, ou feulement 

a i'inftant que la matière eft capable delà 

receuoir : car c'eft ainlï qu'il s'en eft. expliqué dans 

vne Epiftrç qu'il écrit à S. Hierofineipour apprendtelà 

deflùs fou opinion. Si donc nous .n'en fç*uons 

pas l'origine- & la'nature de feience certaine* 

comment en pourrions-nous parler apurement* 

fans récourir aux rcuelations* & à l'opinion recette? 

iiS. Mçftre Ennius le premier Poète , &c. Il 

y auoit à la Vérité peu de Poètes Latins deuant 

Ennius, toutesfois Liuius Andronicus cftqit plus 

ancien, & Plante eft mort quinze ans deuant luy* 

comme nous l'auons remarqué ailleurs:mais peutcftre 

que Lucrèce entend parler feulement des 

Poètes Epiques, ou qui euiîcnt écrit en Vers Héroïques 

, comme auoit écrit Ennius , à l'imitation 

d'Homère. Au refte, Ennius auoit deuancé Lucrèce 

de prés de cent ans. 

140» A céuÇe de U pauvreté de nofire Langue* ' Les 

Latins (e plaignent dope aulîî de la pauutctc de 

• leur Langue : Se certes il y a peu de Nations qui 

a'ayent fait des plaintes fcniblables, quand elles 

' ont eu de grandes pçnfées à exprimer 1 mais. ç\(k 

m

S VU t*. I„> Ll¥H.Ï. ^4^ 

.ûcAqtS^&i? de gayetc «k.gotur que ceU & dit; &,• 

pour en-fW&tfaintmQWjc* tangues des Nations 

poliesjcomme la Romaine & la noftre «.footaffès 

Achcs,..çcmiffarier elegnûtmeat for toutes.feetes 

de-fuiets ; de forte que ie-oc niefuis çién pft jaiagi» 

• no: iniques icy qui ne s'y ptuflè exprimer de bon- 

, he gxace par'ceux qui ffauent l'art de s'eu'&mipr. 

. : iço.r Jfy0S-a0rofijf.4 9 4bord ce principe que fmBe cbm 

fene fe fait derierié C eft aufli la première pactte 

• de k Phildfophie d'Epicure,comtneil le vjftid'dés 

Je commencement de fou Epiftre à Hctsdote/cw*. 

chant les matières Pfayfîijiies, cequ« Parieaesepri- 

• me par ce ftul Vers de fa j. Satyre. 

• 'De mMo • mbil, in- minium mi pojfe rtmtû* - • 

- Et Crceron nVt-ii pa$ dit deuànt Pcrfe dans le (c* 

-cond iince de fa Ditrinatloo. Erit n,Uqmd tpnd epe 

nihilo oridtur, aUtin mbilum fubito octidéi}étuishéc 

, Phyjtmt 'dbàt ynftsm} Et certes tous les Pàyiîdens 

-onteftédans- la mc(mc opinion: mais, OB&n'empefche 

pis, que par la foy, BOUS ne fyy on s per&a^ 

- desc -9 «jue de. rien, Dieu a fait toutes etwfes pac là 

•parole** •• . 

ijj. O» Mnt qu'elles procèdent $vn-pouuoir9voi- 

- 'là noftre créance que touche coUfe Poète par ad- 

- uaoce, 'M fin djuim nmine rmtun 

j i|8. SieUes fe p9tmoient fàrede rfaiyticc&ifMÏ 

foit iufques au i(?f. Vers, eft vu por rationnement 

d'Epicuce, débité neantmoins auec beaucoup d'e- 

-l©quencef4|ui ne 4c .trouue point dans ÙL Lettre à 

•Hérodote. • • • • 

- 174. Pêtmfmy yôytms**mm U mfe au PrinmnpifLc 

Poëte confirme icy que rien ne fe fait de rien, pa£ 

lchaque choie affeéèée en fa faifonjpout paroiftrô-au 

'ioufe il cn&plpy t* cette presse duc Yen de (uico.

404 . . AIMA VO» Y t S 

1I4." 'S'il n 9 y amit aucuns principes, if prouue là 

mefmeehofeauSi Vers par l'accroiflèment naturel 

des choies* 

191. S4ns certaines plwyes ^ âcc. autre preuue cb . 

la necelfité des alimenrs en fept Vers. 

199. Poutqmy k nature $ Sec* Quâtriefme preuue 

* tirée d'viio certaine grandeur déterminée en 

chaque chofe, auffï bien que de leur durée, en 9. 

Vers de fuite. 

2,08. Enfin puis que mus yoôns que les Beux cuU 

tiaez..- Cinquième preuue des chofcsqui Tiennent 

par ï'induftrie des hommes, en 7. Ver». 

xil. La Nature diffout toutes chëfes en Ces premiers 

'corps, c'eft à dire* principes ou Atomes, lefqdels Ce 

réunifiant d'autre maniérc,fbnt auffi d'autres conipofezi& 

prouue cela mefmç, depuis le tif. Vers 

*ufquc$aui}7i 

ti9> Vadmirable Venus rameine a la lumière, il 

fait bien voir de ce lieu-là, que par Venus il en- . 

tend la génération 5 i ay adiouilé l'epithete admi°* 

. rabki non tant pour l'ornement de la période, que 

our marquer les merueilles des changemens de h 

C 

lature. ' 

aji. Sources perennes^ c*eft à dire j perpétuelles\ du . 

bteh pures : mais en cet endroit, le fçauant & iudicieui, 

Pierre Gallcndi, a mieux aimé pcrennesi

JFûteërâftffic pas .pour Êiice k.dtflb}titiott .fle .taures 

^hofcs, • , *.' • •• • - \ • 

j^©. Les ./rfaye* 'fttiffmt m appâtent t.- Clt&iè y 

fene ,ciegâttîe dcfcaptlon* des iCflèts Je k iplbgre* 

jcontinuéiBxn n* yQttt{MfrJc(qads*le>PaiDCeiMftifi0 

qa.'ilyfebipn des.ofao&s ïmbm9ÏB[$hjut nmmkm nèfle ndfcindîvUfê 

Y y.

•4©tf R B M'A k & àt beaifcoup-d'autres 

Philo-fophcs, qui n'admettent pas le 

plein, fi jee n'eft dans les corpsqu'ils appellent fbli- 

.dçs, lcfquek.ne fooffrent point de diuifîon, tels 

que Içs Atomes imperceptibles : mais ce vuidequi 

xefle entre ces Atomes, plus petit queles Atomes 

mefines,n'eft à proprement parler, qu'vne certaine 

ailance pour, leur faciliter le mouuemcnt, ce qui ne 

peut eftre autrement, à caufe des figures dieerfes 

des princtpes,qui fe choquent,& fe pouflent conti*» 

nuellement,foit qu'ils s'aflemblent pourlacompofitson 

des mixtes/oit qu'ils s'en ftparent d*euxtncûnes» 

ou qu'ils cèdent à quelque fotee majeure.

'sVît II 1. LîVRfe-? . 40? 

ïl y à donc vn vuide, adioufte-t-il, en fuite, vu licii 

t}ui ne fe touche peint', &qui n'eft point-mtiply* 

quoy qtfil puiflè cftre 'occupé. Ot il dit que lé yui* 

de ne fe peut toucher: car riett ne peut toucher, n j£ 

dite touché, que le Corps. 

Tangm inim jgr tangi,nïfi eût pus, nutia potèft tes» 

3jj. -iy*!/ nyauoit point du tout de ipuide. Lucrèce 

demônftrefcy fur les principes d'Epicure, latteceffité 

du vuîde pour faire le mouuement. 

jjtf. X 3 'office du corps f ou, /e propre dès corps : car 

c eft là mefme chofe:& i'ay voulu me fetuir icy dd 

terme propre du Poète. Voyefcaulïî le jtfi. Vers. 

340, jVafiri 1 Soyons demnt nos yeux, il prouuc lé 

ïriouuetaentjdont il n'y a pas lieu de doutet : mais 

Il le fait dv'ne manière agréable, par des exemples" 

parfaitement bien choifis: & toutes dictes font 

dans le friouuettient* 

* jéo. Si dans >n m/nàs âè hine* C'cft icy Vn àrgil - 

ttiêiit pat lequel Lucrèce prouue que les chofes pefent 

plus, ou moins,felon qu'il y a plus ou moins dû. 

vuide-. 

"" 37t. L'es eauto cèdent L place àukpoiflhns , Lucre- ' 

ce rcfpond icy à vne obîeélion d'Ariftbte touchant 

le vuide, &preuient celle de'Cicerôrt, dé 

Sfcne

4of K i M A H Q^V B 9 . 

l'opinion de Democrite>de Lucippe* d'Eptcurc, à$ 

Lucrèce» & de plufieurs autres Philofephcs, matç 

non pas èc ceux qui font perfuadez » comme 

nous, de la création de toutes chofes, foit dans le 

tempsjlôit auanr tous les temps, fi cekfe peut di» 

re, laifEnt Ja fupetiorité de nature à Yn fuprcmef 

iAutheur: que nia Nature eftoit par elle-mefine» 

ouquefes principeyfuflènt éternels de leur natu^ 

ré 9 il n'y 2 point de doute qu'elle feroit diujne. 

4jo. Il n'y a point d y ailleurs de troifiémeNature 

imaginable, c'eft à dire > hors le corps & le vuide* 

qui eft le liçu ou l'efpace dans lequel fe meuuenç 

les corps, par où il exclud la Nature (pirifuelle » de" 

laquelle nous femmes perfuadez , par vne créance' 

cnueloppée , laquelle nous ne fçaurions exprimer, 

Hy mefmes nous imaginer, que par des idées cor* 

porelles, pource que noftre efprit ne fçaurpit nullement 

.agir que par le&organes du corps. 

44|. Défaire quelque chofe, 0* de patir% rien nt 

.te peut fans eftre corps : &non pas fans corps, fine 

corpore, dans 1-e fèns qui s'offre d'abord à la penfee? 

car Lucrèce ne veut point qu'il y ait.de tfoificme 

Nature, outre le vuide &c le corps3 & le dit en fin-tçr 

expreflement. 

4.JP. " Jjhyntau Temps * il ttefl point de foy. Il eft 

Bien clair par ce lieu,de. Lucrèce,qu*il ne range p^ 

le Temps au rang dçs chofes, qui exiftent par clles^ 

mefmes, de forte' que fans eftrc corporel, il appâttient» 

félon luy, aux chofes, comma les Accidents 

aux Subftances:&comme.il feroit bien difficile 

d'en faire vne définition, par le genre & ladiffe-* 

rence , auflï ncFa-t-il pas entrepris., dïffiJk efi 

tempus definire gtnerahter. C'eft ainfî qu'en a parlé 

Ciceronau i. Liure del'Inuention ; mais peia**en

«vu ti I. ' Lrvii*. ôf 

faut que le èé die qu'il c'ft impofïîbie, & lur tout Û 

om le confidere comme corps, ou comme vn pue 

accident : car, fi ie ne aie trompe , il neft ny fva 

ny l'autre: mais a le confideter en foy, je Je tiens 

comme Pcfpace, fans commencement, •& fans Rn9 

êc de telie forte, que fi le monde neftoit point} 

paifque nous ne âurions -douter qu'il n'y ait va 

Elire éternel, & iminenfe, auflî faut.-il croire, que 

Comme cet Eftre ne laiflèroit pas do fubfifter éternellement 

j & d'occuper des cfpaces infinis, fadu^ 

f ée,ou le Temps ,& les Efpaces immenfes, fetoienè 

également infinis comme luy. Ou fi l'on n*en veut 

pas demeurer d'accord, qu'on s'imagine vn peu ce 

que ccft qu'Eternel & Imtrienfc, & qu'on eflaye 

d'en faire vne définition, ou tout au moins quelque 

defeription. 

4^4, Jûand on dit qu'Helene A eflé mute* Le 

Poète preùient icy vne obieâion qu'on luy peut 

faire des chofes palïces. 

48t. Les corps fonttn partie les principes des cho~ 

[es. Il parle icy des Atomes, ou de la dernière feâion 

des corps, après ce qu'en a dit Epicure luy- 

-mefme,en fa -Lettre-à Hérodote. Ces petits corps, 

eu ces Atomes qui s'appellent auflïPrincipcs, Ele~ 

ments,Origipès,& Semences/ont tellement folides, 

qu'ils m fouffrent point de dioifion, ne sortant 

point engendrez eox-mefmes, & n'ayantpoint 

auflî elle prodoits de quoyquece foit; mais 

de qui toutes choies deriuent. Or on les appelle 

corps par excellence , pour n'auok point de 

vuide-, c'eft poutquoy auffi , on dit qu'ils font 

pleins, folides, & durs. Atomes, c'efl à dire, i«diuifêles 

, pour ce que la nature ne reconnoift 

tien de plus petit., auffi fcnt-ilr infenfibles & 

Yy ii| •--

. 41Q RlMAR^VIS ^ 

inuifibla : & fur çç propos Aufone a efçtki -. 

. -^—r^^temîfsim^ tamis • 

Principids & nofiros non ddmimntid >ijfW 

Pdrudtum feric cqnfidnt çonnexd Âtowomm. 

Sic folidum imprimis, nullique ftcakile fegmenl 

Cependant il fout remarquer que nafire Poète met 

ç'eft point femy du mot àî Atome 2 çn. pas vn endroit 

de fon Ouurage, 

f o 5. Pource fi il y d deux Natures de chofes fort, 

dijfembkblêî, U entend parler des corps & du vui-, 

de, en telle forte, qu'elles ne font poinç confon-dues^bien 

qu'elles fe trouucnt cnfemble* c'eft à dk 

f c*que Je vuide n'eft iamais dans le corps folide,. ÔÇ 

ce qui çft vuide n'eft occupé de rien. 

f if* Pottrçeque dans les ebofes engendrées % il y d. 

du vuide, c*eflàdire5 de petits vuidçs femez cn-« 

tre-deux,& ces vuides n'y pourroient élire renfermez 

, s'ils n'efloient entpureg de petits corps, 

f 2o. S 9 ilny duolt rien du monde de V.uide % ilfdu-t 

drvit fie tomfuft folide. 11 y a donc dans le monde, 

fçloq noftre Philofophe, quelque chofe de fi vuide 

, qu'il n'y a point du tout de corps, & qpelquç 

çbofc auffi tellement corps, qu'il n'y a point du 

fout de vuide :ç*rc'eft ce que Lucrèce veut icy 

prouuer iufques au 518. Vers, d'où il montre en 

fuite que tout eft dioifiblç excepté T^tome, 

f 40. Si h matière rieufl efté de toute éternité, il y 4 

• long-temps que le monde feroit dnednty, & il adiouflç 

çn fuitç, ($* tout ce que nous Soyons feroit tiré du 

néant, ce qui eft'fort bien raifonnç:& certes, à 

piQîns d'vne reuçlation diuinç,,il feroit difficilç 

de fc perfuader que toutes çhofes enflent elle 

crçeç du néant: mais de quelque âge quefoienç 

Içs principes,il-y ft gtandç apparence quit$fçm|

svïi il L/Livus? 411 

fclides en leur fimplicité , comme là* .dtc.nolke 

Poète. ..... 

y j !• fi £t »4f«re f/el^f ^w>f* ordonné, des bernes en 

h dijjiékon des. compofez.. Ce raifonnement que 

£ait i c y Lucrèce eft fort iufte , & le tiens: .auec lujr* 

qu'on ne peut admettre vne diuifion des parties! 

l'infiny, poutee que la nature ne le ïçauroit fouffirir 

; & que fi. cela cftoît, il n'y aurait rien de. Mu 

de, 8c par confequent de durable, ny bien moins, 

d éternel. . . . •_• -, 

5^*5. Adiouflons à celd, fie lescorps de la. ms$ier§ 

eftant très-folides* Il veut prouucr par là, que des 

principes durs, on en peut bien tirer des chofes 

molles & fluïdcsrmais des principes mois, on n'en 

içauroit tirer des chofes dures & fermes ,commd 

les cailloux 8c le fer. Cette-queftionaefte agitée 

admirablement, aufli bien que beaucoup d'autres 

tres^curieufes, & très-importantes pour les chofes 

Phyfiques , dans vue Alîèmblée de (çauans hommes, 

qui fe fait toutes les Semaines chez Monfieur 

de Monmor Maiftrc des Rcquelles, que ce Personnage 

illuftre, qui a. tant de part à -la gloire des 

Lettres , a recueillie en fa maifon, auec tant -do 

courtoifie & de ciuilité. ' 

f 77. Enfn et autant qu'il y d ddns les chofes yne 

borne pour croiflre. Il pjrouue.de la fôlidité& de la 

confiance des principe*» les-bornes de l'accroiflèment 

fiç de la vie des Animaux, & de toutes les 

chofes compofées, & "que fans cela, il n'y auroit 

rien de certain ny de limité. 

font figure», comme il en 

Y y iiij

«temfét]tft^(£aç%Qcdi àiitrtf part:- m tâk ntdatoa^ 

point figurez, ils fcroicnt comme anéantis, flt'ta* 

capables) d'aucun© kattbn. Ils font cMie- figbtez 

drinsbur(blidité,&'nântmo'»is ïï" petits-, qu'il* 

ifënrpoâitt-dfe parties, commelcs inocules qu'il* 

éâmptrôm/ettorit, puis'qu'eMe» mefînes* (oMàC* 

âtettk&àJa diuifian^qui les pattage? quelque fcw$ 

âbn&Ai pafrtaufiours, quoy qu'il n'y- ait aucunédb 

cfts-mafeculet qui (bit tellement à- fçpreuuci des 

coups, qu'elle euft efté capable de luy tcfïftet dans? 

ynoJd'ngue durée de (iëclcs. 

•' 6$. Hbrdcbte qui 'éneft le Chef, ecft à dire , chef 

iê t f opkît0ri- que le Feu e'ftok Je principe de toute* 

xfaofesi Gét Heraclite quiméprifa-panus,^ 

Béfefoiiok point de l'aller voir,quoy qu'il en.eufl 

.gftéitfttirô, nàfquiten la vilfe d*Ephefe;& florifloiç 

éttliitori la ^. Olympiade, l'an ifo. de la fondai 

fiotidte-'ftome, fous les Gonfuls Valetius Piiblico-» 

la&Titos^Lucretius-, & 504, ans deuatit h Mai(fkû

s vu if I.-Livjti? ^| 

fHfbîc que c'efloit le Feu- rl J Eau^& la* Terre : Et le; 

autre^, & fur tout Erapedocles ont admis les qw* 

fre Eléments j c*cÉr pourquoy Lucrèce» combat 

ceux qui n'en recenoient qn'vn feitl» & s'arrefto 

principalement à fouitenir là difputc contre Hefadite, 

fous lequel it comprend tous lmautres i 

cet ^xrd,pource qu'il eflferile de les vaincre tou* 

parles mcfmes armes. 

• éf JJ. Ceux qui ne t'admettentpmnt3 c'eft'à dire, le 

Vuide»icy Lucrecepreflè.fos Phï'fcfcphes de recourir 

à la rarefaâtion ftàlacondenfation, ce qu*iJt 

ne (çaurotent faire neantmoms £ih n'admettent 

Je vuide:'car fans ceia,

4Ï4 -R* * MJÙ Q^j 1- s • 

point ' d'autre • preuue :que le tefmoignagè des 

feus. 

• 70f.' Ceux qui ont fenfe que le feu efl la ntdtiere 

'des chofer. Dans les fept Vers qui font en.fuite» 

Lucrèce conclud s qu'il efl: également ridicule de 

dite,quVn fcul des autres Elemens, foit le principe 

de toutes chofès.que de 1'auoir.affirmé du feu fcul, 

comme Heraclite. 

" 712. Adioufloris-yceux qui doublent les-principesdetVràuets. 

Il conclud icy également contre tous 

ceux-là. 

717. Empedoclede la Trille dAgrigente. CePhilofophç 

Sicilienne la ville d'Agtigente, petit fils 

dVn autre Empedocles aflèz fameux, & fils de Meton,floriflbit 

en la 84. Olympiade, & mourut, fe- < 

Ion quelques-vns, en la foixantiefme année de fon 

âge, félon d'autres , en la 77, & fclon quelques autres 

encote,en la cent-vniefme^'eftant précipité, fi 

quelques-vns en doiuent eftre crûs, dans' les gouffres 

du Mont Etna, •& fclon d'autres, de fa mort 

«naturelle, en Negrepont. Il'floriflbit du temps 

d'Euripide, & des Pfailofophes Meliflus & Parmenide, 

404, ansdçuantla naiflànce de noftre Seigneur, 

& fut fi vain,qu'il chercha tous les moyens 

qui luy furent poffibles, pour ' acquérir la réputation 

d'eftre vn Dieu. 

718. Cette Ijle f fameufe , d fdit naiflre fur fes b&rds 

triangulaires, e'eft la Sicile » appellée Trimcrie, k 

caufe de là figure triangulaire , ayant vn Promontoire, 

célèbre .à f extrémité de chacun de-fes angles, 

le Lylibée, le Pachin, & le Pelore. 

'7 40. Tous ces grands Hommes font tombez.. Nous 

les auons nommez cy-douaot fut le Vers ^38. 

741. De ce quHh rep>iu&t le. mouvement, en. ®ftam

fc We..H «futé icy l'opinion de ceux qui 

n admettent point de vuide. 

747. Puis, de ce qu'ils affirment qu'il n'y a poinr 

dM tout de fin en la feâtion des corps. 11 réfute encore 

cette opinion, qui eft celle de quelques Philofophes 

célèbres: de nôftre temps, & entre autres, 

dercuMonfîeurdes Cartes, qui en cela, femblé 

auoiraflez de rapport auec celle d'Ariftote, quoy 

qu elle ne me paroiflè pas la plus fouftenablc 

ZÏÏ-ir 11 IJ t re f eRtedU f si > de dire fur ce fuie't qtiih 

eflabltjjent des principes mob. Les Carteficus font 

çncoredecetaduis, qu'ils ont fouftenu fortement 

dans 1 Aflcmblee de Monfieur de Monmor, &que 

MonfieurdeMonmor luy-tnefmea deffenduauec 

yn raifonnemcnt exquis,contre les opinions contraires:mais 

Lucrèce a d'autres fentiments : & certes 

fi les principes eftoient mois, ils feroient muables, 

Se bien-toft anéantis. 

•KT 75 /?" A J T \ S CeUleS Elemens f ont ennemis entre-eux^ 

Noftre Autheur maintient en quatriefme lieu, que 

les Eléments eftant contraires les vns aux autres 

fe deftruiroieiy: bien-toft, & s'aneantiroient. 

7

itKinixer que cents-qui admettent me^motuelfe 

tranfmutation des £Idinems-9«lid

Siftionide x Se que floriffôient Bacchyiide, & i< 

Peintre Zeuxis, 

. Uj}. £e principe donc deschofes > £«ecf ¥Uh^fà$ 

appelle Hommmrie. Ceft Icy f m JLgcCCCe imptî* 

gne l'opinion de ilioroœomerie». qu il

4it RÈMAk^vis 

l'on en peutfaire quelque fouftraâion, comMe il 

n'y a pas lieu de douter qu'il ne s'en puiHè faire! & 

comment vn efpace le (èroit-it auflS, s'il eft remply 

de eorpufcûlcs infinis entre-meflez du vuide? Que 

s'il y -auoit partout des Atomes dans vn efpace in- ( 

finy,il eft certain qu'vn Atome, &,fifon veut,vne 

grofle maflè compofée de ces Atomes éternellement 

agitée, & infiniment-éloignée de nous, ne 

pourrait iamàis venir iufques à nous, de quelque 

violence qu'elle fijftpouflee. Ainfi elle feroir bien 

tous les iours cent mille lieues 3 fi l'on veut :- mais 

ie maintiens que pour cela,- elle n'en pourroit ap* 

procher: ou fi elle en approchoitj elle nqusattaindroitàla 

fin, 6c n'auroit pas efté infiniment 

éloignée de nous, l'infère donc delà,que-fî vnc 

chofa eftoit infiniment diftante de npus, elle ne 

iourroit partit de fon lieu pour s'acheminer au 

Jieu où nous fommes : car d'où pactiroit-elle-? Voi* 

làvnbout , où l'on fe limite fans y penfer : & fi 

•elle ne part d'aucun lieu, il'n'y a donc point de 

•mouuemeftt que i'onpuiflefuppofet'à cette maffè 

f infiniment éloignée de nous, & lancée contre 

.nous. Si Lucrèce, Epicure, Democrite,, Lucippe, 

•Ariftote, René-des-Caftes » Moniteur Gaflendi, & 

•-tous les Difciples de ces - Philo&phes, s'eftoient 

fait cette obieélion, pour en examiner toute la 

- force, ie croy qu'ils auroient • bien de la peine a y 

-refpondre: Mais c©rtes,quoy que ie fafle, ie ne voy 

point auflïde-raifonbienpecfuafiue pour me faire 

. comprendre que Péfpace du grand Tout,eft limité, 

6c qu'il a des oorness car s'iia des bornes , l'imagination 

fe porte aisément au delà, & chaque partie 

en feroit, ou plus ou moins éloignée >& celle qui 

cpforoit proche-,-fi elle-auoit de fefprit, pourroit

S VU LI I. LlVAl? 4îf 

dire} ces bornes font infiniment cpaiflcs, ©u elles 

font fort-déliées; fi elles font déliées^qu'y a-t-il au 

delà^& fi elles font infinintfcnt épaiffes, comme 

le ne le puis gueres conceuoir d autre forte , c'eft 

toufiours ooftte difficulté, & ' ie concluds de là3 

qu'à n'y a point de bornes ny de limites au gcaqji 

Tout* 

•. 9^6. Certainement le gfand Tout nefl point finy} 

C eft l'opinion des Epicuriens, non pas comme; 

Archttas le Pythagoricien le difoit, au rapport 

d'Eodemus dans Diogene de Laërce,qû ? au 4c U du 

Ciel il y auoit vn corps infiny, ou comme Cleoœedes, 

qu'il y auoitaudelàvn Vuidé infiny, ainfi 

que Lucrèce le defeript icy. Voyez aulfi le- 99^ 

Vers, & Ici trois fuiuants. -Gaffendi» _ - 

966. Si tout le grand eipdce de ÎVniutrs eftoit fnyî 

Lucrèce amplifie en cet endroit fa demonftration 

contre l'opinion d'Architas ou de Cleomede, laquelle 

il pouuoit Amplement réfuter/difant que 

r Vniucrs fe termine par fcy-meftnc, & que Ion 

bout,ou fon terme, n'eft point par relation à quelque 

chofe d'etterieur : mais parxompafaifon à Ces.parties 

intérieures. G. • * 

9% %. Si tenace de t'Vnîmrs efhit renferme de mutes 

parts de certaines bornes. C'cft icy vne raifcn 

bien confiderable, pour faîte voir que 1* Vmiliers 

n'eft point finy, Pourceque «'il eftoit-finy il auroit 

vn centre Se vu milieu, vers lequel h matière 

tendrait-par fa propre pefanteurj&s'y tieadroic 

tellement arreftée, qu'il n'y auroit plus dcjjenerationny 

de mouuemcnt,foit dans le plein, (oit dans 

le vuide,parfemé entre les petits corps, lefqbels ne 

laiflant pas de fe toucher par quelque angle , Ce 

choquent & fe pouffent continutUçinent, non

Àtô :K ? M A at inais .de noftre Mondi 

folïiy^cft.pQjttitflnla XcJxc.'jCejquife pourront 

iùftïfief

s vu ii H. LIVRI? ... 4'û 

îuftifier par le mouùement des' autres Plah&sté* 

• que nous voyons > lequel mouùement rt'eft point 

concentrique à la terre. Gonfultez fur ce (mer 

les raifonnements des grands Aftronorties,qui fouftiennent 

l'opinion de Goopernïe & de GalileL 

RËMÂRQJËS 

SVR LE II. LIVRE 

DE LVCRECE: 

C E Liure qui traite du mouùement & de la fi-' 

gure des premiers principes, eft orné d'ailleurs 

d'vne très- agteàblt diner fi té, 4 •. 

i. La peine dfautrty ft&.ta mer agitée par ta. tempe*, 

'fie-9 eft bien douce. Epicure fe fert luy~mefme-de 

cette comparaifoEi pour marquer la volupté qu'il 

trouue dans le profond repos ; mais Lucrèce la de-> 

bitc îcy.aiiectant de grace.& d'éloquence,- qu*ella 

a donné enuie à quelques beaux efprits de l'imiteg 

en Vers, que i'ay ouy 'reciter auec -tre*-grtnd 

plaifiL . . . . \ .. -. r. 

• y.. Mm il n'èft rien de fi doux que d'entrer dam 

ksPakkéleuex. m là paix habite :.Ôc cequ'il jrad* 

ioufte i auec la dollrine des Siïges jfait bien voir que 

le gouft de.noftre.Phtlofophe eftoit excellent;: Si 

certes lapaix.fetoitbieninfipide,.cn quelque lieu 

. qu'elle pèuft eftre, fi elle n'eftoit aflaitannée de la 

contemplation.dés belles chofes * & de l'entretiefr 

des Sages 1C eft pourquoy ie;ne m'eftoiiné point 

qu'il, y ait .quelques fois .des. Princes & des.Rojfs 

piiiflaitts^ qttt cfaos leurs grands Valais,-, ag milieu de

toute kiff pompe & de leurs délices., y paient ê 

mal leur temps, .qu'ils- en ont de relie pour s'en-* 

noyer extrêmement, pource que leur volupté n'eft 

pas pur©,.- & que leurs pkifiri font maUconceiis. 

Dtogene dans- fou tonneau ne porte point d'enuic 

à la Cour du grand Alexandre: & vn Sage dans 

vne cellule , auee peu de chofeS'pour les neceffitezde 

k

5vu il II; Livài* . |i| 

Lufîres^ qui portent fur leurs telles, oui dini leurs 

mains des cfaandeliets (bitiptuèux,dans les fâlles St 

les cibincts des Grands, Ce que Virgile a imité 

auec tant d'elegance, dans fon fécond Liure des' 

Georgiques,où il dit de naître tetfion.O PïUaètbis 

trop heureux * s 9 ils connoijjoient leur bon^bekry a qui 

loin des difcûrdes guerrières 3 h tufie terre a donné 

èbùndammem dêqm^ Ymre ! t r • 

• 0 fùrmmm nimitm fud fi korià mrini, 

Agricola 9 qtdbus ipfd§ptûcul difûùrébùs amb? ' 

Fmdit hniho facilem yiûum iuJHfsima tettus. 

Et en faite. Fn F Mis qui s r eltm d*yn front fkpèf- ' 

bi$ m leuritûtnit point AU tnatin "trie ondoyante pteffè 

de donneurs dé èonmur, rif h^dnité dfduoitdesta* 

Umms diuerfimeHt omees peut fmfienir quelque riche 

%ùMM 3nè lis inquiète non pins qtte_ le defîr de poffedet 

mecdesyeftements tijfm et or toit le précieux cuime de 

iZûrimhh Leur laine bldfkhe ne fe farde point dé 

'venin d*Ajfyrie* hy l'^fdge de thuylene fe corrompt 

point chet eux mec h caffè: muh leur repos ett àffeurê, 

& leuryië eft exempte de trùmpeûei &* riefie de toute/ 

fortes de biens; Ils ioniffeni des douceurs de leur m-* 

fmtti ddM leurs champs fpachux, Ils_ ont les dtitres, 

tes Ides îeéu yiue $ les fraifeheurs de Tempe 5 les mugiffements 

'des Btèufs 9& le doux fommël fëms le coU~ 

uert des boisi Les forefts ^ les repaires des S:fies ne 

lem MdmfMmtpoint: leufieuneffepdtiente au traudtlfo 

contente de peu. Ils gardent-pour les Diemxdes cerefnonies 

féeries : Ils ont des pires faints : gr la iuflicefe 

retirent au Ciel, laijfd pdrmy eux les dernières traces 

de fes fm. Et k cecf feulent bien encdte ce que 

âk Hora&, dans fou Epiftfe tf&ftfttfe de fon fe* 

mni Lime. \ ' "• 

tfugt êégm, : km fib pdupere teë§ 

%z ij

•414 RE M ARQf ,13 

Meges gT» Regum yita pmcurrere Amicosl 

A quoy nous pourrions Joindre fa féconde Epodtf 

toute entière, qui eft vue admirable louange de la 

,vic ruftique. 

14. Toutainp que les Enfants font effrayez* &c. 

Le Pôëtc fefêtt de lamefmc con)paraifon

S V R I B • 1 ï. L 1 V R 1. 41c 

w|echir les vns contre les autres, & s'accrochent 

dioorfement fclonquc leurs figures (ont tournées. 

Gdffmdi. * . 

S 8. 2?f **/?» j* e >0«f compreniez, que tous les corps 

de h matière font dans Vn continuel rnouuement. C'eft 

•ce que le Pob'te aooit 'promis dés le 6 j. Vers: tenant 

auec Epicure, que tous les Atomes font comme, 

animez d'vnecertaine vigueur, qui les agite continuellement 

dans le vuide infiny, qoi n'ayant 

point de centre, n'a rien aulfi qui les puiflè empefçher 

de fe mouuoir. 

54. Ceft donc vne Mérite confiante, que dans le vuide 

'profond il n'y a point de repos : & certes il y a de 

l'apparence en quelque forte, que cela ne pourroit 

eftreautrement! car pourquoy s'atreffer pluftoft 

. en vn lîeu,qu'en l'autre? Mais au(finepourçoit-on 

pas s'informer également, pourquoy vn corps fe 

mouueroit dans le vuidfe puis qu'il ne (èroit pas 

mieui en vn endroit qi'en r autre?On peut répondre 

-, qu'il fuffît que le vuide n'empefcfae point le 

mouuementJ& que chaque petit corps eiknt comme 

animé d'vne faculté motrice , il ne fe peut auflî 

empcfcEer de fe mouuoir. Toutesfois dans le vuide 

, il n y a ny bas, ny haut, puis qu'il n'y a point 

mefine décentre; De" quel collé donc vn corps qui 

doit eftre pefànt, fera-t-il* porté par &• propre pefanteur, 

qui eft petst-eft-te cette faculté motrice 

qu'il a intérieurement ? Il y a (ans doute quelque 

chpfe à délirer pour ce regard à la penfée de Lu-. 

ccece. Voyez ce qu'il dira en fuite, au Vers 2^7. & 

fuiuants, 

97. Efiant agitez, de diuers monuments, il parla 

des coups cfue fe donnent les Atomes qui 

les font réiailiic çà & là , vn peu plus, & vn

4%$ m RïMAâVM 

peu mqiQ$, félon la peqféç d'Spicure* 

^ HJ Çonfidmz, m mmrs de kckmèê Soleil Ç eft 

fcy vne excellente fîmiîitudedu mouuemeAtdct 

atomes, imitée de Dcmocrite & dq Leuçîppe, ai* 

«rapport d'Ariftptc,au x. Liute 'de l'Ame ch^p. f. 

XXX. Lespetites chofes peuuentftmr félon la 

penfée d'Epicurc & de Lucreceên quoy ceFfailo* 

iapbe& ce Ppcte auraient "peut-eftre biçn parlé, 

îlsauoient appelle féconde,* non pas première 

caufe du mouuement, celle qui fe troune dansk* 

principes, puis que c'eft Dim infailliblement qu| 

çft â utheur & première caufe de foutes les cfaofei 

qw font, par bpqjtraqcedfe fa parole: rien de ce 

qui eft fait, n'a eftç fait fans elle. 

> • H% :-^mnd V-Aurore répond Cm or fjkr U terreç'eft 

à. dire, vers le matin 3 dont BOUS auoos beau! 

çqup de feejiçs deferiptions % mais cdle^cy qui km

ji'excnapleà là. doâxiee quenofttc Aûthenr veut 

jprouucr 9 eft confiderable entçe les autres. 

léy» Jêlques ignorons tiennent cpie U Nature de 

io Matière des Bieux, ne peut changer 9 Sec Par Im 

Dieux 9 il entend ce

4l| R- B : M A- R Q^v- ES " 

de la terre foit de beaucoup la plus excellente, fi 

cft-ceqully en a beaucoup qu'il DC- connoift pa% 

&qui né luy'feruent de rien : & puis qui fçaic, s'il 

B*y a point"d'autres efpeces ailleurs auflîrajfonnafales 

que l'homme-, & plus excellentes & plus innocentes 

qu'il n'eft pas} Qui fçait fîtant de grands 

corps que nous apperceuons au deflus de nous, & 

.qui font mefmes hors de noftre monde Solaire, ne 

font point habitez t Combien y en peut-il auoit 

d'autres, encore que nous ne ffaurions découtirir 

de noftre foible vue , & que le Soleil meftpes ne 

fçauroit éclairer ï Car la diftôce de cet Aftrë aux 

Eftoiles du Firmament eft tellement prodigieufe, 

que nous n'auons point de règle pour lamefurer, 

Et qui voudroit afRurer3que fi nous eftions au deffusdes 

Eftoiles que nous voyons les plus clcuées, 

nous n-en viffions -point encore d'autres au deflus» 

c eft à dire, d'autres Mondes beaucoup plus grands 

que celuy-cy , & deceuxJà9encore d'autres,comme 

il y a grande apparence que cela foit par tant de 

conftellations que nous voyons,qui en font fuppo- • 

fer aux Efprits éclairez, vne infinité d'autres que 

nous ne voyons pas5&que laSain£ke Eferiture met 

mes a-mife en compawfon, atiec lç nqmbrc des 

Ciblons de la mer f 

20p. Ne yoye^yous pas les Eftoiles- & les feux 

tlu Ciel tomber y ers h terre ? Cela eft bien eftrange,r 

que le Poëte s'imagine qu'vne Eftoile fe décache 

|Ju ÇieLpour tomber vers la terre» à caufe de quelques 

exhalaifons quis 9 enflamment dans la féconde 

région de l'air, lefquelles nous parbiflènt quel-? 

quesfois comme des Eftoiles gliflantes. & que Ton 

appelle, vulgairement de la .forte. Toutesfois il 

pourrait bien elfrc que lefoëte parle en çéç e%

sirn IB II. LIVRE! 42$ 

'droit , félon le funs populaire , & qu'il appelle 

Eftoile , €e qu'il fçait bien qui o'cft qu'vne ex» 

halaifbn. 

.iif. Les premiers corps ou principes 9 font direÛemeut 

portez, ?» bas : mais il. adiouftè,qu'ils declineiït 

tant foit peu à cofté, ce qui fait qu'ils fe rencontrent» 

fans quoy, il n'y auroit point de liaifon ny 

de génération, comme Lucrèce l'enfoignc en cet 

endroit, 

211. Jjûe s*ils m'dtioient point cette'déclinaifon les 

yns y ers les autres. Sans admettre cette dcclinaifbo, 

h$ principes citant agitez de part & d'autre ne fef 

oient-ils pas capables de fe rencontrer 1 Car 

de. fuppofcr qu'ils tombent toufiours d'en haut 

vers la terre fans fe releuer, il n'y a point du tout 

dapparaice : & de quelque façon que Lucrèce s'imagine 

fe Sifteme du monde > les Atomes ne doiuent 

point toufiours tomber d'en haut par le vuido' 

tnfiny, quoy que ces Atomes foient des corps lefquels 

par confequent font toufiours pe&nts, 

215* Si quelqtf'Trn fe perfuade que, les corps foient 

'^jhrtex diuerfementpdT le yuide, Lucrèce qui n'eft pas « 

de cet aduis,fe mocque de cçox qui en font : & cW- 

. tes quelque bol Eforit qu'il foit f il lu y arriue-aC» 

I fczfouuentde blafmcr ceux qui ont les meilleurs 

fentiments ,& de louer ceux qui ont tort, comme • 

il a fait, expliquant fa penfeeau fuict des Antipodes, 

& de la figure de la terre. 

24j. Il faut, commeie tay de-id dit* que les corps 

inclinent tant foit peu. Ceft icy principalement où 

Je Poëte deferit la declinaifon des Atomes en • 

tombant d'en haut : mîs cette .opinion me femble 

peu fouftenable: toutesfôis le Poëte fait en fuite 

f n excellent rationnement, pour marquer la con-

jfjai . R i M" A & Qjri s • 

trantte qui fkk agir quelque&fcis les £rincipcfe 

contre'Icu? propre inclination» ; 

297, Les corps des principes font amourd*hty dams 

le mefme mouvement eplils tftoknt auparavant ^ &c, ' 

car chaque principe n'eft pas de mefine nature : ôfi 

chacun a Ion mouuement propre, qu'il ne'change 

iimais » tant que fon pouuok n'en cil point en** 

pcCché. 

318. Les Brebis qui tondent fur les collines les pdf* 

cages délicieux. Cette fitmlitude eft élégamment 

deferite pair le Poète, & feroit capable de faire aimer 

la vie châmpeftre, dans vn fiecle moins inhumain 

& moins rade que le noftre : mais dans VIT 

temps fi fafchcux, ny les Brebis, n'ont prefqise plu» 

la liberté d'aller tondre les herbages fur les coUines 

fertiles, ny lespauures Villageois éirayearfu bruit 

des armes, & des gemiflements dans la dernier© 

oppreffion, ont à peine le loifir de œfpirer. v 

313. Ainfi quand des Légions nonéreufes. Il fem~ 

ble que Virgile ait imité cette comparaMbn au a»'- 

Liure des Georgiquesôu il dit,parlant de kVigae^ 

Si vous choifiïïhi'vn lieu qui rampe furies tertres .«Jlp 

qui defeende des Coflaux, difpofez-la fi bien par ordre 

que les petits fentiers quadrent mflemmt entre chaque' • 

rang. Ainfi que durant la guerre quand yne Legiom 1 

êpand fes Cohortes, çjr qmkgrmde t armée fe tendm 

ferme en quelque champ fpackux, ks Bataillons font 

tout prefls de donna la charge » la terre ondêyè de tou-*. 

tes parts fous F airain-éclatant, & comme les guerriers 

ne font point encore mékx. ddns^ fhorrib le combat,Mars 

au milieu des dËarmes efi agité de doutes gr de fureur.- 

S in tumulte accliue fohtm yCeiïefqut fupinos, 

Jndulge ordimhus 3nec feewt' omnis in yngum 

Arboribus pofms fefto vU limté quadret.

îVR il IL LtYHi? 4li 

Fi pipe, ingenù betto cum kmgd cohortes 

•Explkmt legio, er cdmpo fkîit dgmen dperw* 

Direfltque dcies : de kte. fiuéhtdt mnnis 

%Mre renidenû teOms : nos dum horridd mifceni 

Prjelidyfed duUus medijs MATS errât in arma,' • 

ÎJ4# E[cornez, mdntendm fiels font ksprincipes de 

tomes chopes. Il veut parler de leurs différentes fi* 

gures , gui font telles dans l'imagination que les 

filages de tous les hommes ne le font pas dauanta* 

ge,tant il eft croyabl^que lanatuce-en toutes cho*fcsfe 

plaift à la diuerfité. Or quelques petits que 

foient les Atomes,ils ne laiiènt pasd*eftre.figurez 

, puis qu'ils font des corps, & de leurs diuerfes 

figures & combinaifons fe fiant toutes les diuetfitez 

que nous voyons, Se toutes celles que nous ne 

voyons pas, lefquelles nous pouuonsbienneançmoins 

nous imaginer. 

}38. Aufsi n 9 cft-ce pas merueiïïe, &c. Il protmo 

icy ce que ie viens de dire fur vn pareil raifon- 

•nement. 

342. Au refle pour pdtler des hommes, des Plantes, 

des Méfies. Et il en tire l'exemple de toutes les créatures 

qui font fi diuerfes entre-elles. 

}4^# Sans quoy y ny h rdee ne connoiflroit point U 

mère dont eUeefiiffuë. Il ne parle point icy feulement 

des choies qui regardent les genres diuers, 

mais de celles qui concernent les Efpcces3& les 

Indiuidus de chaque" dpece. 

$y 2. J{ arrme pêuumt que le Bouuedu immolé demnt 

les Jmdges desDimx* Ç'efi icy vtle excellente 

comparaifon d'vne Vache qui cherche fou Boutieau 

que Ton ky a fim&rait pour Fimmollcr aux 

Dieux. Et ¥irgile l'imite en- quelque forte dans fon 

j. Liuw des Gcçrgiqaes, Âiçnmut l'inquiétude

amoutcufe d'vn ieune Taureau pour vne belle ge* 

niçe. Voyez auflî ce que le Poète adioufte en fpite 

des mères des Cfaeuteaux& des Agneaux. - 

. J7t. Enfin vous Verrez, que toutes les fortes de froment 

ne font point fi fembldbles en lut genre. Sec. 

pour dire, qu'il n'y a pas feulement deux grains de 

bled fi (èmblables qu'il. n'y ait touûours de la dif- 

.feteoce. Il n'y a pas deux coquilles, deux oeufs, & 

•deux feuilles de quelques plantes que ce (bit qui fe 

reilèmblent abfolunient. Il iuftifieen fuite les di* 

uers effets des principes^ qui s'allient en diuerfes 

manières par leurs figures diuerfçs, &enfait¥ne 

excellente iuduâion par tous les fens, (bit pour les 

chofes agréables, ou pour celles qui ne le (ont pas, 

388 Ld lumière paffe du trduers de h corne qui refi* 

fteà.ldpluye. Cecy concerne la vue, 

3$>o. Les liqueurs du laiét 0f du mie/, &c. font employées 

pour le gouft. 

411. Vdfprt horreur de h feie, c':e(t pour fouie*' . 

416. 3mndon brufle les corps des Morts quimti* 

'déni y ne puante odeur> &c regarde l'odorat. 

4?i. Enfin l'attouchement du feu brufknt, & ce qui 

fuit, répond au toucher. 

442. Cefl fourquoy il efl neceffdire que les formes des 

•principes foient bien différentes m II conclud en cet 

endroit, la neceflîté des diuerfes figures des Atomes 

, pour fe rapporter auec tant de différence aux 

autres fens8 félon la diuerfité de leurs obiets. 

478. Les principes ne font point Suerfifiez de figures 

infinies. Ce qu'il prouue par leur extrême petitelle, 

qui ne changent qu'à proportion de leur 

augmentation, & des combinations innombrables 

qu'ils peuuent fouffirir. Dans la mefmc proportion 

que deux lettres, par exemple» font deux

SVR LE -li tlV&t? 4|) 

toix, trois en font fix, quatre, 24. dnq, no- fix, 

720. fcpt, f040. huiâ;, 40J10. neuf, }£z88©é dix, 

5^28800. & ainfi du reftc à proportion ;"de forte 

que fién-vouloit obferuer les eombinations -Jer. 

24. lettres» il ne (croit pas poffible de les nombrer:mais 

c'eft bien dauantage de faire des,combina-. 

ttons de cent figorcs ou plus, qui fe peuuenc trou- 

. uerdans les Atomes, ce que nul homme ne fçau* 

roit comprendre j de forte qu'il ne faut pas'sW 

û.ooner s'il y-a tant de différences dans les genres, 

dans les Efpcces, & dans les indiuidus. G, 

499. Les fotnptueux yeflements -des Babyloniens! 

Ceft icy vn autre argument de Lucrèce , pouf 

• inonftrer que fi les figures des Atomes eftoieot in*, 

finies, il n'y auroit point de qualkez certaioes-ny 

aflèurées en-toutes les chofes naturelles-Les exemples 

qu'en rapporte le Poëte ne font pas moins 

exquis,qu 9 if femble s'eftre plu d'en défaire en peu 

de paroles la beauté merueilleufè. • ; -. 

-514* • Enfin il faut amùerqùa pajfer de U. chaleur 

du feu a k froidure. Il confirme ce qu'il a dit, de. 

telle forte neantmoins^que les chofes font d'ordinaire 

bornées de qualitez contraites,lefqûellesfotît 

aux extremitez, pour en renfermer au 'dedans plusieurs 

mitoyennes. G. •'• • 

fir. le iôindray encore a ce que ie viens d 9 enfei^ 

fften Cecy cft'vn aduertiflement pour moeftrer 

qu s il y a vne .infinité d'Atomes de chaque- figire» 

ceft à dire, qu'il y en a vne infinité de -ronds, d'o-» 

miles ,-de cubiaues.»dc prifenatiques* & 'ainfi des 

"autres* Mais files efpeces des Atomes (ont finies» 

comment eft-cè. que les chofes qu'elles contiennent 

peuuenteftre infinies? G, - . - -. 

U iy Car bim'qu'il mm [oit dfi de cowioiftre que

4i4 R I M A R-Qjr B * 

quelques JnimduxAl s'obieéfce icy^qu'il (êmble qu'il 

y. a des figures d'Atomes finies, poorce qu'il y a 

des efpeces d'Animaux que nous voyons fort f are-; 

Jnent,& lefquels font peu féconds: maisil répond, 

que ce qui eft rare en vn lieu * eft abondant CUVA 

autre. • , 

- |4L Mais j quand kyatis accorderais qu'il n'y dit 

ffyne feule

s VIT L* I. LzviLir 4|f 

- ïnmhkm curry' Phrygim tmrita fer yrbet} 

Lœta Dmm parut, €emum comfhxa Mefùmt9 

Omnefc cœlkolas y omneis fuftm du tenantes.- • 

loi. Ils mm êfem me !a grande Tdlm eft ffiffefc 

dm'dmt Im amf c'cft a fKrc*Ies Poètes Grecs /m me 

fçay fi Lucrèce y adhère : mais cette opinion eft 

meilleure que de luy donner

4j^ R% } -M à- à et if i s 

uer qu'ils n'ont 7 pdînt de couleur , ce qui appafi 

• tient feulerisent aux mixtes & aux compofez. 

74Q. Car fi les Aveugles mis, Icy Lucreca prouue 

par l'exemple des aueuglcs nais .qu'on peut fort 

bien conceuoir les Atomes fans couleut, comme 

quelque chofe defolide qui ne tombe pointions 

le (èns de la vue.'G. 

- 748, CM toute couleur fe peut facilementxhàngèn 

Cjeiî à dire, qu'il n'y en a pas vne qui ne fe puiie 

changer en vne autre, d'où il conclud, qu'il n'y en 

a point aux principes : car s'il y en auoit, les chofél 

qu'ils compofent feroient perpétuellement femblables, 

dautant qu'ils ne fe pcuuent iamais changer. 

Ce qu'Eptcure a auffienleigné. G. 

7jtf. Or quoy qu'on ri attribue point de couleur mx 

principes, ce font pourtant des corps douez de figures 

diuerfes. Il montre qu'il fuffit que les principes 

ayent des figures disicrfes, lefquelles fuffilent poue 

engendrer les couleurs , félon leurs diuerfes liai* 

fons. G. • • • 

7j9. Toutesfois il faut bien confiderer comment fe 

méfient toutes ces femences. Lucrèce donne des exemples 

de ce que.les dioerfès liaifons & combinadons 

, des principes font des couleurs diuerfes. G. 

77L Jjfue fikseavx deUMerconfifioitendes fe- 

'mêmes bleues. Gecy eft vn exemple tiré des eaux 

de la Mer, (bit qu'elles foicnt bleues, ou qu'elles no 

le (oient pas,lefquelles citant émues, par lé vent ,fd 

montrent d'vnc autre couleur , qu'elles ne font 

pendant le calme. 

779* Il faudmit donc que comme nous obfermns été 

cdrré. Cecy. eft vne forte d'obiedion pour montrer 

que l'eau de mer, par exemple, (èpourroif 

compqfcr d'Afoiçesde diuerfes couleurs, du mélangé 

v

, . sVk;k-E II, tWkwl . 4if 

ïlnge-deïquels pourrait r€félfdr,vf|ôértîâï^ : -eoéw 

hm> cotptnè noas^cyons qnMée-figure qikcrée)> 

par exemple, eft compofâè cteêrfdS'figçfcs-qui 

.l^tripiiuént énclafèsj eommbsîc Quatre tôaiigléfe; 

-487»' * Finalement la • paufe: fâimm* mdmt_ £ donmï* 

é$smé&m mx-- pnkëjks; Il'talcym .- ' . 

y--8if. yfr* refk.9plus r vnecbQfê eftcôuppe'eenpœ>re& ' 

les menues y gr plus on $\apptrçoit qutJa couleur's'-eri 

euanoMt. Cette pteuuecftfort bien imaginée, fui 

Jxqueleschofes fe décolorent dautanr.plus» cju eb 

«: fe ditiifent, & qu'elles approchent de la nature 

aple des Atomes, G. _ > • . . ' > 

. 8}j.. E-nfin comme yws> accordê%.:cpt.eJcs cb'-fï ne 

rendent-point.de voix ny d'odeur. Sec. C'efticy-vn 

"Argument tiré de toutes les cjualitez des-chbfer,' 

lçfquell'èS'podt ce qu'elle* né*/ont point'ippeijtfaaT 

' •/

cmm,lt$:ptmcïpm'm- imtommttâmèsftkucz ;tt 

qu'âinê on peurfeéôn concmoûquelcs-principe* 

' se (^ point cofatab: &• •*..-, .-.. • , • • -. ; . 

f 841. J&tn ar ftnfapm • j*ç- far -prmwrs. >œtps de* 

meurent depoùiSex feulement 1 'de la mMkmvJl wtm dise' 

qncles- .pteniierft'cefps ne -font pas-feulement dénues 

decankuxiniai* auffi dtodeuj: * de fàuéur, -

Fvà kB tl. tivài. . %# 

taie feouocoiciit, à va ordre certain, & I oèïtahitf 

bolîeioii » & fituation des- pârtits. Oc Ja acuité riti 

Ièntiôieiit» eft vnede ces qndkcz A^éW-ppt^ 

faite patoiftre 'où clic n'eftoitpas,tfcrftmgHMrê 

d'adioulter * ©tt diminuer, ôc de c&^ngtarqùeiqitfg 

thûfc , & d'y metorc we autre cotiWRttté -ot 

Maifon. , . .[ • . ... ". _ • - 

- 88f. Jp^cik-sfiydîlfêipmf^pêriAmi 

igr Umùumir-1 &c II fecntyè CM Litèreeé fncritte 

aller ky au deuant de l'obicâioii àc Gaiie» ^joi accolant 

ce lien if fiippëçtatet M ih§mmè defbik 

qityne feule chêfe, Unejbitirokèoinïdé iotdemf-.pnm 

u fin ny àuroit riin ftifitpcdpèMe deh bfyfdhê 

jfentir, dit q#c ptiisqii'vri Atome faillie ptatferitig 

pôurcc qa'ii eft incapable-de (entîtiierit&d'att&t 

Jntion, §1 doit atriuer que lâchait viiiéeftaat pi* 

5oie dVûc éguille* vu Atome -ne fentitp rieti/deux 

L tomes ne--fendront rien tout 4c HÉeÉmé' *• ny 

trois* ny quattejny plyfieots, non plus dans le* A* 

teimaœf , que dans des cdrps de Diamant eu dd 

Métaux, G.. - ( < -• •:•','-"' 

. pm.- De dire mfd qm'h pâpkit doit eflrecm de 

€kofè$i infinfibiès. C eft lejècdiul argyiïfût>t de Lu* 

ixece * pont mdtiftrer que les cfaeJfes fenfiWes ne 

ctaiijtfît poitit Tenir desienfibles ; d'autant que fi 

le& principes eftoientfenfîblcSjils feraient itiols>& 

lion pas-ducs & fotideft» ce qtii repugtie à la fenfibilité,\âr 

s'ili n'eftoieet-pas folides-, il maintient) 

qu'il» feraient corruptibles. 'G. 

906* Aisés -posé y qu'ils demeurent fdm étitevAtion. 

C'eû fan 5, Argument peut le'tttefare fuiét, parce 

que i les principes font iiieetnipt ibtes, il* rie C§mf 

oient eftrefMfiblesj ny comme parties, d*aotaÂt : 

quelts-parties fcpêrées Mitaient point, ny eowh 

Aaa § "j

44^ • RlMARQyVlS, • 

me des Touts^pource qu'ils feroicnt des efpecei 

d'Animaux,& par conlcquent mortels oucorrtH 

ptibles, Ce qui répugne entièrement k tout ce qu'il 

â (upposé. G* 

$ii. Mais quand ils pourraient tout rela. Voie y le 

4. Argument i que fuppofé.que les principes fuffent 

comme des Animaux,& immortels en meftne 

temps, il ne-(ê pourroit faire que des Animaui fut 

fent engendrez tels que ceui que nous voyons* 

mais feulement vn amas de petits Animaux diuers,. 

félon les genres & les efpeces dtuerfes des principes. 

G. 

$1$ -Jûe fi'quelqftim dk que lés chofès fenfibles 

tarent leurs principes de celles qui ne le font pas. Il rc* 

pond a cette obiedion, par la râifon .des choies 

compofées, qui produifent des effets diuers, au 

lieu'quelesprincipes ne peuuentefkeque fimples 

& vnifornics, chacun félon fon genre & fon espèce. 

541. Puis Vfte.yiilence plus grande que la nature ne 

peut porter. Lucrèce veut icy prouuer non feuler 

ment de quelle, forte fe fait la douleur," quand la 

tiflùre dyn comp'ofé reçoit quelque diflblutions 

mais encore, comme il peut arriuer que les atteintes 

foient fi violentes , que tous les fentiments 

viennent à périr en vn inftant, & que la mort 

s'empare des lîeges de fo vie rquelquesfoisaufli le 

coup n'eftant pas fi yehement*iîpeiJt arriuer,qu s a* 

prés que les principes ont efté troublez dans leur 

ikuation, ils fe rçflabliflènt corne auparauant, G. 

f6î. Au refle, pourcé que la douleur fe rencontre9ôcc< 

Cecyeft pour monfket que comme lespfincipcs 

déloges par force de la place qu'ils occupent, font 

fguffrit de la doulew-j qp aura en fe remettant m

sv-R- ti*IÏ. '-LIVRé; 44f 

lïcu'd'oà'iîs cftoicttt cbaflèz,ih font'fehtir de ladouceur 

, bien au'eftaht abfolument feparez , ils 

font 4'eux-mefmcs incapables "de plailîr & de? 

douleur, 

$71. Si% afin que les Animaux puijfent efire ÇtnfL 

Mes3 il faut attribuer du-fentiment aux principes} Ceft 

le cinquième Argument de Lucrèce, tiré du codé 

de l'abfurde, pour montrer que leschofes fehfiblct. 

viennent des infenfîbles. G, 

|QIî. De mefme que dans ces lignes. Il y zFers :mais 

pource que ie traduis ce Poète en Profe,i'ay cm-, 

ployé le mot de lignes au lieu de Fers ;& lafimili-.tude 

des lettres que le'Poète employé icy pour* 

expliquer fit penfee, touchant le changement &• 

fâ dflpofitiQn dçs pqncijjçs, cft la plus iùfte du 

inonde, 

. 10 4^# Premiermenti il n'y 4 point de fin dans ÎF-. 

niuers. Lucrèce fuiuant l'opinion d'Epicure* veut 

|cy montrer qu'il faut qu'il y ait vne infinité de 

Mondes, puis que le grand Tout, qu'il appelle Fin-. 

mrs% eft infiny ornais félon quelques autres % quand 

dans cet Vniuers,, il y aurait plufîçurs Mondes, co 

n'eft pas à dire qu'il y çn çuft vne infinité : où s'il 

y en âuoit Yneinfinité^nç &udroit-il pas dire,qu s ii 

y a- des infinité» plus nombreufes que 'd'autres» 

puis qu'il y a plus d'Atomes que de Mondes, plus 

de cheueux que de telles, plus dé plumes que d'oy-, 

(çmx ?-Entre les Autbeurs de l'opinion dVne infi-. 

nitede Mondes, Stobée nomme Anaxiifcat)clre*A-< 

naximene, Archelaïïs, Xenophane, Diogene^Lcu-. 

cippe>Democrite9&Epicurp.taë.rce y adipute Ze-. 

non Eleajte. Nous trouuons auffîque Valere Maxiçne, 

Plutarque & quelques autres mettent en ce 

npmbre-là cet Anaxarque ,quï;difant qu'il y auoit 

A. a a iij.

vue idhiiîé de Mondes, Alexandre fe prit à pfet*- 1 

s*r..5unjnoy9îl ne finir point auffi oublier cette 

parole lié Mqtrador^qu'â ferait auifi ridicule que 

dan$i 9 Vniuers infîny»il n'y euft qu'vn Monde, que; 

# cEte, que dans'ini grand çâmp^l ne poft ipiftte 

flit vnieiilcpy de bled 

• 10 $5. ' An refk, /DIT ^f/if y d beaucoup de madère 

pmfmét* Le Poète continue d'enrifchk en cet endroit 

la penfée de Metrodoce. G* 

-. ' iD7f.' 'A'tptôy renient fort bien ce tpte nousyoyom^ 

'Qcc. lenrfçay comme il faut entendre la rgiffoni . 

de Lucrece.qû'il n'y a point d'efpete qui n*ait fous 

fon genre pîuiteuis finealatifeziêxnhlables. Une 

dît pas infinies* muis plufimn, quoy qiié s'il' y a vn^ 

Infinité de Mondes femblablci ,-&'• faut- qu'il y aiç 

yn© infinité de ces fingularîtez : & to.ufiours fuppofer 

qtfiiy a de ces infinis plus nombreux, le* 

vus vlngqiiG les aoftes ; c'eft pourquëy ceuk-li nie 

fanolent auo.ir beaucoup mieux parié, quand > an 

lien d f infeiy , ils ont employé le terme indejby^ 

ç'eftà Le Poëte veut fcy proûaer, qa'vn Bien ne 

ïçIM ornais capable 4t régit toutes chofes^ qaej|-

S Y IL. II I-L. LXV£E? _ if^ff 

que intelligent, & puiflant qull fiift»,&qucqaand 

il en auroic.le pouuoir, il feroitdansvp labeur 

perpétuel

$4^ '"R i"« A'R OLT f *. 

-^-4- 

REMARQUES! 

SVR LE III. LIVRÉ 

DE L VCRECE. 

C .E q'çft^pasdel* (àgeflèdttFhUrfophediqiip, 

nous deuons apprendre toutes fortes de veri* 

fez. Elle n ? en"eft pas "toujours parfaitement inforpiéç 

> bien qu'elle en ait fait vne foigneofe recherçbe:& 

le taifonnement humain, ne fuffit pas tout 

îôurs pour la ttquuet.. • De là fient que les plus 

beau* Efpnts , & les plus Spuants hommes? du 

jponde»font quelquesfoii û fuiecs à Ce tromper :Et 

ç'eft dans les jrmtieres les plus important^., ou ik 

fe trompent fouuent le plus lo.ur4tm'cfitl M-faut 

p.çantmoins louer leur deflêin tSc fi Lucrèce & les 

Épicuriens n'ont 'pas eu d'aflez bons principes 

pour parle? de la nature de l'Ame , il n y a pas lieu 

de s'eftonnet, s'ils n'ont pas eftç. pçrfuàdez de l'opinion, 

qoe nous en cjroyoAS j mais il ne fera peutéftrc 

pv inutile de voir s'ils raifonnent bien fuc 

leurs principes : & ce|tes quand U (êrojt vrajrque 

Jes Ames fuffent mortelles de leur nature-, comme 

foutes Içs autres chojtêf qui oAt -et* commencer. 

Oient ice.n'eft pas 4 dire pour ce%,' quellesmeurent,. 

non plus que les Anges : Et certes le Ciel* 

Ja,Terrç, &tqut l'Vniuep tomberaient infailliblement 

dans le néant» s'ilsn'eftoient fouftenus de 

la main toute-puiflante dp, celuy'quieneft l'Autfaeut. 

Mais examinons l'vne après l'autre toutes 

&s parties de cet excellent Liure. .

. • |. h VQmfu%Q iUuftte ornement de là Grèce. Ce A 

«ne Apojtropfae que le Poëte fait d'abord à Epi^ 

cprc.qq'il fuit,comme fcn Maiftte, dans toutes fes 

of inions^, dont ileft parfaitement perfuadé: mais 

guoy qu'il enfeigne de très- bonnes chofes t ic fuis 

a adui&quç.mQn Leâxur n'en folt point tellement 

pf eocçupç, qu'il y ehueloppe, fans aucun difeetne- 

|nentAcc qui oourrott y auoïr de mauuak » s'il à'eft 

pris dans vn bon feas. 

18. La condition des -Dieux nsus $ft monifefle. On 

a.refparquc que eccy. eft imité de quelques Vers 

d'Homère , dans fon 6. Lfure del'Odiflee. 11 y défait 

les Oieui , dans vn éternel.repos , comme ces 

Ames. Héroïques &fainte$ que nous tenons dans 

la.gloire,où il n'y aura plus de pleurs,ny de cris.ny 

de peip.es, poutee que toutes ces chofes font pat 

Jfçcs: £ lies A apront ny faim » ny foif : & Icsardcurç 

du So|eil, ny les .orages dç pJuye 8c de gteflene 

fondrpnt plps fur eiw, 

if. D'ailleurs ks Palais d'Achewn difpdroiffent^ 

ç'eft à djre Je$ £nfers,dont il vç ut éloigner la craintc,& 

qui pour cela mefmes font appelle^ fabuleux, 

fitbulœque mânes. 

if. llmefemMe à propos de difeourir delà Nature de. 

Pffprhgr de tAme: qit le Poç'te met delà différence 

entre .l'Ame 6c l'Efpnt, 6c tient IVn Se l'autre 

cçmpofe?- de parties Sç de petits corps * beaucoup, 

plus légers, 6c plu$ roulants que ceux qui composent 

les odeurs. :. 

. u. Et dechaffer bien loin cette emime de F Enfer. 

11 nçfaut pas douter qpe fi Ton popuoit ruiner la 

dodrtnc de l'immortalité de l'Ame, il feroit bien; 

aisé d'ofter la cr$in{e des Enfers : mais quoy que la 

* crainte des Çpfer^ tepuble le repos de l'Ame pen-

iant»Cflttt tfc *fi cfl>ce qu'il eft lion de h Conformer* 

.qbaoAeille nefaroitoit quarcppacr Finies 

krtee des kcntiQttcs, qui fe ktffeat vaînato fi facile 

menti tout» fartes de paflicwïs vtckufes. hts A* 

nies, de quelque origine qu'elles viennent»foat 

à'vm femeoce immortelle ; Ôc caduque Fort pitifi 

fc dire , il a'y en- a point de rdtonnaWei qui n'ap* 

Etehendent -hors do cette vk,. le çhafiiment d0 

;'ors crimes. Et û la philofophie n'ftpoiiit de d&è 

vionfhatiaa Mathématique pour teur immôrtnlfe 

te, elle en a roue auffi- peu pour çûnttauKfç quelles 

doiuent MCétmvmictà périt. 

. jS* ^mtmékmfqutîdânsk fond, Uttanupilti* 

té de Uyit humaine, c'eft à dite, fi Ctaintedet En-» 

fers, laquelle, à la vérité f peut cire qufrfqoesfck 

vtilc : iwais auffi n'eft-dle pas rdttfioar« femâble* 

pource qu'elle fait 'croître l a boftt«f dela ttiorç? 

Et cernes T H y a dei biensà fiât» • m cette-vie, qui 

font fort fouucnt troublez pat vue faible appf©* 

henfîondelatnorr. 

41. Et q^ qut lè$ bmimes difênêfomêem 5 *fu hi 

mahdiês Uurfhnrpbu à crénite qut k cêtêp de lëmêvf% 

H eft bien certain, qu'il ne les faut pas droite pour 

tout ce qu'ils -en difent ; Se forcé gens veulent pèrotftre 

phit refolus dani le péril, qu'ils m le font en 

effet* Tôufetfefe il s'en efttrduuéquioiîttniiifâgé 

k mort hardiment, & qui font foirffette cfttto* 

geu&mtftt, fttiiWil fditWbitt- félcpMfotcé 

propos les exemples fameux de Socràti,

~sv* 11 III. LivR'i? 449t. 

h eourfe 9Be quelques**!» fe fopt tuez.' - ' . I 

7$. S muent ils haiflint Is liie pmt tappwhnfim 

de h #mr Epicnre repcenoitfugteraant œm%+là$ 

m rapport de Scneque, qui en parle au 19. chapitre 

de (on liure de la yic heureufe, air foiec cfvn terrain 

Philofopho Epicurien, qui fe taâ de fi propre 

main » contré lesenfeignements d'fipicurc. Ton* 

"tcsfois Seiwqiie le faut de I4 tefolution , & allegw 

fe Vers de Virgile far ce propos. 

• Fixiy^r ^mm'dederat cwfum fwmm peregi. 

Mais peut-cftrcqoe Seneque n*a pas pris garde que 

ce n'étant pas le fentiment de Virgile, puis que ce 

Poète a mis dans les cbampg dç dcuii,qi» v il dit eftrf 

guX'Enftrsa, ceux qui s'eftoient tue? cux-iîîçfmes.- 

8*. • Nefe fotmenam plus que cette crainte eftid c

*448- R"B M'A R Qjr i s 

Autheut ne fait point de doute qufe l'Ame ne foie 

corporelle, & qu'elle n'eft pas feulement vne impie 

harmonie * félon h penfée de quelques philoK 

Ibphes. • • •-- 

• ^S. £}jè®y q%e phifieurs Philofophes ayent cru que 

fEfprit n'eft point arrêté dans yne certaine partie, &G. 

Lucrèce ne veut donc point que l'Ame fojtvne 

certaine, harmonie, félon la penfée de quelqoesvns:mais 

vne fubftance propre, difpersée par tout 

le corps?duquel èflant vne fois feparéc, fi le meïme 

tempérament, & lés mefmes parties rompues, ou 

deftruites , s'y pounoient reparer, dans l'intégrité 

quelles auoient àupàrauant, indubitablement la 

mcfme Ame s'y trouuerojt 'encore, voulant iijfti-i 

fier par li,qu'ellen'eft donc auttç chofe quVne cffence 

qui réfulte des meÇmes principes. 

107. Il meftmble qu'ils fe trompent fort, va que bien 

friment ^ quand nom voyons le corps indiifofé9 nous 

•fommestesoms intérieurement. H parle de FEfpritiufques 

au Vers uo. & dans les onze Vers qui font 

en fuite,il difeouxt de la nature del'Ame,qut fclon 

(k penfée,ne peut élire autre chofe.qu Vn corps, en 

quoy il eft entièrement de l'opinion d'Epicurc. 

137» te dis donc que t Ame grtEfprit font mutuellement 

conioints% non pas, félon la doâxine.d'Epiaire,_ 

en toute. lamadè du corps ; mais en-certaine par- 

' -tie'principale, comme lecœuricar Epkure,âpres 

Empedocle, Parmenide, & Democrite tenoit que 

h ccçur e.ftoitpri;icipalçment le fîege deîEfprit 

ou de l'Entendement,au lieu,qu'Ariftote,Platon, 

]?ytagore&-Hrpppcrai:e,voij|pîent qu'il relîdaftdans 

le cerûeau,potjr la 'partie mfonnab|e,& quant 

à la partie itraïfon%ble & irafcible , ik dcmeiK 

roient d-accord que c'çftoit au coçmv

SVR ti IIL t-rv&E: 44^ 

Àîi'Mm fefpnt parfoy-mefme.. Icy le Poëtefait 

Vue différence toute entière entre Mme Se l'Esprit,-& 

la fait voir encore .félon GL penfée, en pluf 

îleurs antres lieux,quoMonfieurGaiïfendi a rapport 

tez dans (es Animadueïfians-'ïur la-vied'Epicuie:: 

page f 18. s ^ •. " '--:: •• . 

161. D ou ie penfe tirer vie pzeuue que la.ndmrk 

def Amende £È[prit eftcorporelle. Et. certes Epicute.& 

Lucrèce: prétendent fi. bien que toutes ici. 

fubftancesfont des corps, qu'ils n'en excluent pai 

vne feule* non.pas mefmes celles dès Dieux*.,. &b 

tiennent .qu'il n'y a que Je.-fcuJ vuMequi en foie 

exertipt. Platon, Pitagore,.&.Ariftoie, n'eftoieufs 

pas fort éloignez de ce Sentiment , & entre les 

teints Pères mefmes, ils s'en trouue quelqucsr^ns 

-qui tiennent l'Ame corporelle. Ce qui a fait dire à 

Tertulien, Animant, nihilejfei fi'.corpus non fit:- En 

dans vn autre endtoit^n parlant de la chair deïHH 

lire. Seigneur. Qnrne qmd eft^càtpus efl fui gemrk: ni-* 

hil efl incorpomleynip quodnon tfh • .-.:., ••.;.; 

178. le-vous ferdyy.oir quelle.eft. Unamre.cùrpm^ 

le de l'Efpnt. Il. promue icy- que TÀme & l'Éip* à?. 

eftant compofez;d'Atomes fort 'petits,.extrême* 

ment ronds, & déliez, ce quicanftituç-Lear^gnuttk^ 

agilité, font par conséquent de nature Corporels 

le, & fuiets à la diflctlution-, ce que le Poète cou- . 

clud en fuite par des Similitudes tres-elegântessrap- • 

•portées par Moniteur Gaffendi, fur le X.- -Littre ,de, 

DiQgene.caJa.pagé ,fi8. ;. .. /• . . ••.. , 

204. Puis que., nom auons tmimé que la neutre- dg 

FEfprit efl parfaitement mobile. II. -ne veut pas "qtfïl 

s'enfuiuc d&Ià, que l'Animal ceflèd'eftre,compofé 

d'Ame & de corps, mais la nature corporelle d^ 

ÎAmêll fi délléefcn comparaifonde lajpiu&gml^

5|fé -k »--M À a. CLV i s ^ . , , 

femaflc, que félon Locrecc , on la peut appelle! Êfprit^commè 

fi elle n'eftoit point eile-mefme cou* 

poféc de petits corps. Eteettesi nous pouudnsdi& 

te que telle cft l'Ame des Animaux» à h referue dé 

l'Ame raifonnablc Se intelleéhielle* félon les no*tions 

que nous enauons cdnceues,pluftcfftpatk 

Religion, que par la Philofbpfaie. 

iji. Nms ne 'deuons point epmet que cette nature 

fait fimple. Icy le Poète prbuiie le tempérament ds 

l'Ame, & le mélange des qualttcz contraires paf 

des^-fimilitiidea qu'il tire dès Eléments 5 d 8 où il infère 

qu'elle 'croitt tomme le corps.: Se dit en fuites 

qu'il îemble itiefmQS qtfil y ait vnc Ame de l'Amei 

G. p.;o6. 

- -314. Cette ndt$m it tAme eftdone consentie fat 

'hmhcmp$3 & ce qui fuit» concerne la mutuelle afr 

ïbeiation , & conferuation de l'Ame Se du corps* 

âpres auoir reprëfeate tes diuecfij*. inclinations dti 

l'vne & de l'autre* félon les dtuerfes ecmiblnaifaitt 

par l'ef emple de divers Animaux» 

-'}}!.• St quelqu'un nie quele corps dit JM fenthnenti 

Uvçiiticy proâiserqae ce n*e&pa»fcirictn£?nt l'Aime, 

qui-fent : mais le corps &J t 1 

Ài»cconiaîiit0> 

ment^Cequ'Ariftote auoit dk-lny-chefincâul' 

Hure de l'Ame chap.. 4. Non effe ammém falsm ipd 

fentidt fed ipfmm effe compêfitums 

371. En ces matière? Treius m fçmrkx smcmmemmî 

"duoir-recours A Dermcmm II proiioe icy contre ici 

fentiments de DemoCrite,que k fufaftance do FA* 

SMC, fe pourroit Contenir en vn fort petit lieu * fi 

ellcfe potiuoit taitiaflcr,& comme le coirpi cft plus 

grand que chacune de fes parties » il faut âuHi mt 

les plus petites parties du corps * (oient bien plus 

grandes que les-petites partiel de l'Ame qu'elles

Ëdnttffllitntyptf.Ja saifon «fno Jejcatâtattatcft 

t©ofîour§ plus gctpd^nc ' le tmttm* Gxéiin mcyÂ 

aÎlwipêi^yilifgiiccti'Japagc fdïé • . , . 

}f 7. Gtpmèmi i-Efpms -plut de fWrœMpxmué 

kf qic ttoecciStd dei'Bfpeit c&piè&'gratido.pQur 

le {ontttta de la Yic^fWifilkjdttJ'ABieîuQ)-ûay il 

tt&tiii wttftoycttdtotéraitë., 5f ftkmfc»m*cayoa 

qui partent de ce jGenfrcipDiic tirer a la.Circoîifo* 

twtoicittq«l9 MEfirat eAeâtt F AmccfeJ'Aftirt de 

tttfitKbqtià fa pnraello db Fail le paucroit -.«sa queà» 

pi%fqri»t^pfilJecF«dlklB;FceiJL'^ . . •. . 

; 4t& -j9vijiùmmtin-ïpamc94fêt: ïàyi eàfemtd,. &g: 

C'eft icy où noftee PoïtepliilQfepfac-j &mu Fopi* 

Éibn/fa Ehàmoaità & jEfipkarc; atgivneàte contra 

Je Battu* tficono^tftbik ÏAmtiSem'qui rfeft 

pas Yray, de la. raifaonable $ ëcét l'ineettiâiielle* 

.eftpourtênt tresiway tfeta corpordb, du Anim** 

le purCsCdmnœ'ceUedcsJtaitea & des PiaiHCB, Son 

. jêmk argument t ftkyiifrde l&aature «te fefi»* 

mée,& d'vne légère Yapeorâ«cllerediffipelkci» 

lement IFaàr *,

etoucnaft au Ciel > puis-qu'il a dit au i. ' iiuiéJ » 

, Ctdit mm rétro de terra quoi fuit dnti, 

Jn terrdmffed; qmi mffiun eft ex *therisori$i 

- Jn- mrfm GzB pdgtnrit tejnpU- recepum. •' " "• 

_. 4^0. Cçft. le .-ttoifiéiiie Argument tiré, de Ce 

bue l'Efptit n'eft pai feulement affedé defes- mà& 

diespaftteutiëres p-nm*.jcikcàtè des matadieidù 

corps; qui cft l'Argument dé; RanetiuS'dans Gicd^ 

ron û i.liure de jtes-Tufculânés'. » • 

y 4*6. Le 4. -Airg;. tiré de laJetKargie, fit de fyureffe 

qui trouble leceroeiu, i& qui fak 'perdre k 

iugement : ,mais cela .peuirbiai - regarder là -partîd 

inférieure'.deJ*Ame » «juand lerfens corpoieisfoiit 

étourdis* & non pas lafuperietire. • % • •• : 

488.. :.Le.f.:Arg, des.effets-xle l'Epifcpïïe, qui 

femble. ietter l'Ami* Eotfedefon fiege- nliîsoin j? 

répond comme aux précédente. . •.. • - j 

jn. Letf.-Arg. dece qirtl y a des remèdes-pour 

guérir les-maladies de fE'fprit, • aiifltbien que-cellei 

du corps i foit-cn lesappliquan^comme l-ellebôreg 

ou cd&uitde les appliquer.. • :. . • •: 

527. Le 7* Arg. de ce que l'homme où l'Animal 

meurt peu à pcu,& que les membres lu y défaillent 

fvn après l'autre * comme û l'Ame fotifirott.de'M 

diuifion. lln'cftpas maf-aisé: de répondre à cette 

obïeftiori. .."'... . • 

. 148. Le 8, Arg. de ce qu il pretèhd prouuér que 

rÉfprit eft vne partie du corps, & adhérente ciiytt 

certain ileu^ comme dans.les.breilles pour oûir » 8c 

dans les yeux pourvoit* Toutesfoisyny i'Ame,ny. 

f Efprit» ne fe partagent point en oreilles,. 8f en 

yeiUj comntie le corps. > * • : . 

• f f 9. Le s. Arg. de ce'que l'Ame & le corp$-(bnt 

tellement.?nis^qu ils n'ont point de fopdlons f.vn 

"" "' ftntf

,, . SVR ii; IÎI, Xivkir . _ ^ 

|ansfatitre,de (brteque coimgiclç çorpi.fujxoiîîbe 

par la- feparation de l'Ameûfli l'Ame ne peot fubfiftjtft 

hprsdfc fes ërMnesi & du tehiperariienc^dit'çorps.. 

Ce qui.fait jbienvoçpteuue contre lapar- 

||e inférieure de l'Ame: mais non pas contre la, 

(uperieurei . , -, . . ., t /.,,.....> 

• fit. ; Le lOvATgvde ce.que î'Aniè.,eftant (gparce£ 

le corps tombe en pourriture , comme fi cJlç for- • 

toit du corps pev à peu at§ tcajiers des ppr

*t4 Ri àr A*

svH tti. - . • * 

. 7 y t. Le U. Arg. de ce ^m fi l'fifpnt ii'eftofe né 

ftieele Me ps? il M (ipuirçtt Éttutndwatici lu y 4 11 

, fido t de l 8 àg# , '«t if n'y apéiat de criv& fil: fapef (• 

il s s «ti peft fepattf dani la f i«iUcdèâttiitie ffil ap-f 

l'itehéAdtfc d'eftré accablé 4e- les. QûIC* A qoeyî 

ort ptit répondre 1 que l'Ùpcic agjfe Impart pat 

•au mt$% âmi fa-viciâelfejde peiicde-âstviMlt-' 

mais pontet qu* foAbabCtayofiii^l|.|iiiii tapibto 

deléfogeti . .• • '• 

•' jfis Le â|. Arg.de«q« é ileft CgfUmeMïUU 

ente de pwicr! que les Àntetfonc df«f l s attcii€e du 

quelque gétiefatiéfi 3fë'ut iéfoïmmAm cotpt «pi, ' 

leur 1 feft-p r«fpc« * ir qufctto û battent: M k «hf~ 

fm%m.%mpé't§é%k^titéèo^m-hfiemimq. Ce* 

cy -téptièt étwroce là exclut éfintao de' Pythagç*; 

te, force &îet. '• 

- 5^»; Le A4, Arg-: de «Mqi'eii tnutèitfcéfe^cfiiïP 

me II y a-certaine Regiî pour naftct, powxsoi* 

ffae»& p^&ttf fterftàifi y en a^t-ii dd fteeetifaé i 

FEfptit, qui ne peut «demouM:A & fe- ccuffkiicft 

qu'en vu c«t*failfeu* comme! e potlïwdaiis foa** 

-lov Le aç. Arg.de« queerfeiott mt eiM&i*< 

ftffe'de tflttiagiaer qtiVm puft Mtièt eofewM* 

*w« 

Bb't» ij.

tel.' Cependant d'aunes Pfailofophes, & entre arfi 

très, les Platoniciens n'ont point crû cela fi ridfc 

cttk. Mais à le bien prendre» tl n ? y a rien d'iromor-* 

tel & d'incorruptible par la' nature,- que Dieu fèul? 

& lés Démons ,-• & les Ange% tout fpirituds qu'ilsfont, 

petiroient ^-aullS bien que toute la mafle du. 

Monde * fi-Dieu ne -les-fouftcnoit de fa- main : qui 

eft vne penféc que iê ne tiens pas moins véritable, 

qu'elle eftfoltde, ppiaroppofct à la penfec de quelques 

(crapuleux peu Philofophes* & peu iudicieu» 

•08. Le afc Argfc de ce qu'il n'y a rien d'éternel, 

& ce n'eftvou à caufe de & fétidité t comme l'Ato-. 

fnesou a caufe de Ion intadibilkl,fi cela Ce peut di«4 

renomme le vuide » ou pourec qu'il n'y a point de 

lieu toà vne 'dhofe (c puft porter pour lof tir de û 

place,comme l'Vniuers : Se que l'Eforit n'a rien dis 

tck'âc que fi l'on'dit , que PEfprit eft muny contre 

toutes-fortes d aduerfitez : ou que le^ckofcs qui 

luy font contraires, ne le peuuent nullement at-? 

tendre, ou fi elles Pattaignent, œ n'ell que pour 

fon utilité j les maladies, qu'il fouffrecootme h 

crainte Se le foucy,répondcnt, i cette obteâion. > 

S4 f. Le 17. Se dernier Argument, de ce que tout 

aitifi que deuant noftre naiflance,no«s n'auons rien 

fènti, aufline fentirons-nous rien après la mort:& 

que comme fefptit he nous a point deuancé, aufii 

ne nous doit-il point -filruàtre: Cet Argument eft 

• le-mefine qaeceluy de Sencque, de Pline, & do 

quelques autres, qui o>nt dit de la Mort, qu'elle no 

' Mous concernoitnuUcmentyiôiy mfc/4i/mtf,mais 

quand cela feroit, il n'y a point de ••répugnance 

toutesfois de dire *quc l'Efprit ne mourra point. 

Qupy qu'il enfoit.quand l'Ame, & mefine la raè 

fimnable, ne ferait point immortelle par fa nati^-

fure., ce que nous ne. (aurions bien dire parles 

puifes naturelles,' faote5 peut-eftre»de les bien-corn 

noiftre i & .de fçauoir mefines l'origine' Se k$ principes 

del ? Amc ,-comme-S. Auguftin témoigne a£». 

fcz iuyîicfînc, par vee Eptàrc-qu'il-eferit à S* 

lerofme.qui les ignorait, fi. .cft-ce que nousfommes 

perlitudez par la foy^qi/cHc ne mourra point, 

& la grâce-3e Oieitfuflk pour -la fairetoplïourrfiibfiiter, 

fansquoy9ie-recotmo£icn toute, humilité 

, que fi Dieu m h fouftenoit aufli bien que la- 

• Nature Angélique f & celle- de • ces grandes' pièces 

Incorruptibles , que nous difons^quî.-coropofent' 

| s Vniners, comme le$ Afbes, ks Ciçox, & k$ Elemerits,elle 

tomberait dans.Je Néant: .Mais ny PA~ 

fte-ntilbraiablc» oy'tous les. principes des cfaofès 

qwidoiuent leur origine au diuin Aiitheur delYtiiuers,ne 

feront iaenais anéantis, en qt#y (ê peutient 

accorder aueç-nowç les. fçnctmcnts de la plut 

part des Philosophes, &4etoosceux quiont l'Efprit 

éclairé , . ; -, ••: •.. i.\ . . , ..'• ...'.' 

• - ïtfo.. • Si ks Aages ftmmn rdnaflbient mmumfbre 

matière après, mftre «toffy&ç. :C c&vnee(peço de- 

Refdrrêâion, qui n s eft "pasfeniië.iwpoflîble dans 

V'otdtc de-- la. Nature», fclon le nrifonnement de Dcsnocrite.&de 

noftrePhsfo&phesinaîs .quand cela ? 

lèroit, cette Refijrxeôion-ne nous feruiroit de, 

rien', félon le. raifonnement que Bit.- icy Lucrèce, • 

pnurce que

h 

%ll R • H A m Hj I f 

cela, tpfy t-î-il de plue éloigne des parties vita!@§i 

«gis les cendres & les ôilepiefiîs. du Sepulcbre} ot| 

tWfont bcwcoup plus gcàcnoces pour le rçtout 

fiippose ,quo fi elles cftoîent kttecs aux Vents ,ou 

qu'ellts n'euffeet paint eu dâutte vrae que le 

Cieh Cak-tegimr qui nom habet fmam. 

iïo. Il ne mm refle rifn a craindre en lé mm. Il 

#ft vwy,à prendre kmort, comme vue (impie (èparatiQH 

: mais ce n*cft pas ainfi que l'entend le 

!Poëte> qui veut dire quel Ame n eft plus ce quelle 

mïïmt auparauant, mats qu'elle mefine çftant composée, 

a foufert vne diflolution de (es parties, au(ty 

bien que le corps, de forte qu'il ne luy f cfle plus. 

4t fcRtimcnt.. 

• S S 4. Orfi pmtrftoy quand wm yerrex. 3 8Cc. H 

ârieicy des gens qui s'affligent inutilement pal? 

Î 

t crainte 4c la morr,âç yen t prauucr qu'il n'y en t. 

point du tout de fùiet,poifqoe la mort ne confeepe 

point l'eflatdthwmyécquetons-lesfentimentif fipiflcntaucc 

elle. De là vient s que Scnequc èferit* 

que la Morç ne tourmente qui que ce (bit.- Mm 

04lkm haiet incommodum :ej[emim dtbeèsti^tdd^ m* 

m fitinctmnùdum* Eptft. jtf, '•• • 

• .9*$. *fi € l efi yn mddmth mon ttijh* bnyé. Il 

f rouae q«ç ce a'eft point: yn-piâi, & qu'il ne ien 

faut point du tout mettut en peine, potcurçtiqtià 

gnous y fonmite mCznfibimt Ceft pciuiûoy Dior 

ne le Cjmâqit dïfoit foit bien ^qu ? il n'typre* 

adoâtponif après (a mort d'cflw deuorédesbo* 

- {tes 0« dos Oy(eaux , puis qu'en cet eftat* 1k vie ne 

ferait oapaUe de l'incommoder : 6c chacun fçait k 

çt propos i'iuftaire que foa Mtée ceft dotopht* 

qui .ne ftftwt pas. mis fort en peine d'ai4)Q|i|ReÇ' 

n^qi|C'C^Q(êpopnr (z ffpultfçe* "

«toll.. Jtfàdfasl liûjftre ci^fc. J-uccecç apporte 

fcy )ef Ij^MnWisiH'W ^pfga% % lp corps d» 

•fit des chQ&s qu ? ik f »! Iftl^ps? m»s c'eft ppur ce* 

|f jqy(n)8(g0-Acîfl^4tf Wff-fibiP? d»•*• Mlfede 

jutât* figm? m ê ^é^fitmif êw*kkki tr ^fU 

fj|. iç »'# lire cgpabk & f m m h Imtrn* Et Sm 

fieqee a dit deftlecœnas»qu'il deg^ff nlf p4F F0 mi* 

1 ftrabfo ?œi?, #eftre pk%# ffifiw?* * ^ ut defî- 

£9£89 & ^mïtf f9U»B^f9 flPP ri? t^feepomf 

rgcf è}»|vkPmfep?P«c, QP jyc P.g£te înjxotjbik 

Îa Nature qui'pajfc à J'U*wn|e 9» g pfW le moR? 

risx|i:.c^r^|c§pie4iî;îQfli qu'ily employé font 

dignesd'eftee confidêcées, JMQIIS 4euf ions pénfçr î 

ceft à dire, en eftat dliuiftftflf&fefeA I» pensée dt 

Seiieque. 

Uêmâife *cyf9PiV%# ;de #«P »•«•, gonfles 

âfcwMiif f§ fe«,M««i»6Uw* lit £cc&di£ àv 

: fiKff ;* #tf*V *Wi«* t P 1 «WWW * W* Weto'aup 

Lucrèce , que tout ce qyp J'JW iPiftlkjfo Enfers 

eftoit fabuleux. FahuUque mânes. 

IOOS. Tupourrésdàre dufsiduec vérité Ceft icy vu 

bel endroit, pour concevoir f ne ferme rcfolution 

de mourir quand la neceflitc s'en offre, afin que 

nous puiffiôs dire apffî à noftrc tour, & fans regret. 4 

• Bbb ilij

i 

• * Pixi3& qum dedem curfum-% Ndturd9 pmpî 

•Pd : bion pluftoftàDieu> Fous m appeliez ï h m 9 ^ 

tûfr à yous de,ma benne yofonté : yorn me redemandez 

i?&ftre dtpofc te vous 'le rends de tres-bon cœur. 

• 1059. 'LébmAncufhetoMkpkfdëkhimiere.CtA 

Âiicos Mattius, 4. Roy des Romains * dont Tite- 

L'hic a die î qu'il èftoit bon pour'la-paix & pour la 

.. 'guerrc:& par Ancrn, le Poëte entend quelque Personnage 

iJluftre que ce foi L Horace employé for le 

faefine propos le nom d'Ancus, dans fa fixiémc 

Epifkel Numictiis, 

-V Ire tamen reflat Mmnd, fio deuenit & Ancus. 

, Ceft i dire, que c*eft ¥në neceflîté de mourir, & 

que ce doit # cflte vne confolation aux Ames vulgaires 

de mourir, ppis que 1rs plus-grands Perfonliages 

font bien morts auii:£tdans l'Ode y. du 

4, Liurfe. Le mefine Horace écrit, ' . " •' " 

^ * ' Nés ybi éecîdiwms, quo %htks dihes, gr Ancus • 

- Pulkù 'cJr ymbra fumus. '. 

Qui font les mefinesqwe luuenal ioint cefembfe 

cfans fa 5. Satyre, où il dit; • ; .- * .-' 

pretio msiore paratus^ 

• 'jQudmfuit Cr Tutti cenfus p pugmek çjr Anci. 

î. 11.01/ : En mnimUdm diVinte, nous ne diminuons 

rkn au temps dr nojhe'mort. Le Poète marque en' 

cet endroit fort excellemment, que là durée 1 après 

cette'Vie fera auflî longue» quelle-aefté deuant 

qi'elfe tuft commence ; ce qui-donne vne grande. 

& noble idée de l'Eternité,- •••.-.•••«• 

:

?vx ta IV. liy^t; fa 

REM A RQjy ES 

SVR LE IV; LIVRE 

DE LVCREÇE. 

d E Liure contient vne. excellente peinture 

turc: Et 1 Autheur y traite premièrement de la 

.VUCJOJ del'0«ie,&enfuite l dùGouftJdc l'ôdo- 

«t &du Toucher: mais il s'etendbien fcuaotagc 

fur le premier, & fur le dernier,^ fur les «ois 

Vnraredifcoursdu Sommeil&des Songes. 

' a-'* Ie T, f T! mt ^ myn te 0 *'*"MuÇei \\veut 

iSJX v ft ï prCmiCr Poëte ^LatinsS 

entreprend déparier. Lès,7.premiers Vende ce 

». Car tomdinfim'mxpetits Enfmtt- CW#» r*— 

tes versen ont efteiugez fi exccllentS>que Ritter- 

dans vn traite contre Pelagius, qu'il addreflè i 

Ctcfiphon, & Quintilieni les JubKe pia», 

chap. du3. Liu defesInftitntionsOratokST 

>4- Il y

noftrc Philofophe,la féconde eft la Nature mefme,' 

la troifiéme \p procréation, & la dernière Jaj>rom«. 

ptitpdedp mgiiiiiqpifnt, Qi fricrfçf /uppptejipnç 

cette exiftencc peur le commencement, ce qu'il 

• confirme fp jujtp ,• pal 1$ Vfn 46. jp9116. Se n8f 

Et encore mefmes par l'expérience', for les Vers 

96. & ipf, ce- quji a jeftç l)iei| reroarqjjp pif Pierre 

Gaflèndi, dansfeç Animaduerfionsfur le X# Liure 

40. }'§ 4i§ 4m»fêÊfkt fm^ffS & éffif^ff diliies 

(§mm d* U Çnpifaitàtt wpf. C«ft ^ù'il fijpp#£rf 

ppgf îpffîiflr fe.pfwwwt psapatitioiiè qui ns£i 

JHWÎ i»on fthm, çwtdbr : A pimc traîner rat*. 

percer pf |pp « itonc?- 

51. £mmtmmët*ptmm spiily ébmdêtdmfm 

|l pjrep.ne içj. TO»»e la ckk» fis £•#€ # ûi eft h 

tmôêm dwc qui & 4oi§ «Mmitr, -& le Ipt p§f 

f§ uf ipQi|tâQr qjit J* 5 f ompaiM« acrifl^ priât 

corn *pwy» îk f*tm cw$$ 4» !«§f ftipt^k* 

qui fooftiehnent leur iunâge, ce qu*ii|Jc«|*çpfl«i 

pMtiP9l«ir9qMiM^ti -fttfce* •» V#*« tf#* 

y€>. -ftér pitîiCPMfil- jfw*; s9-y§ymsfmir. Wéoâ§ 

ççHfHie # f Miftm* ,|W f'«perieuoe, « jpftl «*a* 

dff 4ç l^gÀfeiicc ite.€opjftiisJc4i» l»aiçfsdefi 

$9fp$ ^pi fattfit de la fupccfici*,

sut il IV. LzvR>r 4^1 

Soleil,©»' du fereio. Nous n «uotis rien de (cmbla» 

bleit cette magnificence des Anciens* Irquoy qt§« 

la Comédie foie vu ditiertiflement fi beau Se H 

bQnmlïe.Sc qu'il fine dans l'eftiiiic de phfieur* 

grands Seigneurs t € cft-ce que nous né fanons 

point vue prattqpécfqic (bries Théâtres,* h vérité 

afo propres, mais qui no font drefiess que dans 

des Sales ordinaires , ou dans des ieuxde Pauline* 

que les Comédiens prennent à loëage, à la referuc 

du petit que lit dreflèr feu Monfieut Je Cardinal 

de Rkfaclicii, dans fott Palais, à Paris 9 qu'il fit 

i>a(lir auec oeoins d'art que de dépence, non pas 

que nousnVullîons.d%abilesârcliitei%es;mais ce 

MIeiftre touc-puifiant, qui d'ailleurs au©itbea% 

coup d çfprit j! &e(è connotflbit gueres aux grands 

édifices, & pour çonfenter YIIC chambre , ou il 

auoit aiinée,datis fou aiidcfi logis , il dànsnia km 

h beauté de tout le relie. 

88. £H4M 2 tOimr, i Ufmm, 2 h yspem. H 

fm voir icy ^x Jcscfaofes qui luttent dû fond * & 

-froiibient,&(cccMrfoodeftî autant, comme celles 

qui pâment (ralciticn£dela%>erâd£f ne.fit.co»fendent 

pMot du tonton y OBoncat les apparences 

que l'en en conçoif dfeloki* wmme woe Tour 

qoarrée # q*ri pawiàfi coadç > çq J4 oocifidepptdans 

toe certaine diflaxiçt. 

< 9tf. Pmme fue mmew ks mfmfmmëmf fâ mwm 

é^psmffevtdms 1rs Mwmm. Qu«le £cabeiUtic£ 

de tfaofcs ajpwMes

corps fe reculent s elles fe reculent tqut de mefmà 

loi. Il y d donc àet Images naines çjr delicates.CeA 

lacooclufion de tout ce qu'il* dit auparauaot, & 

prouue admirablement bien ce qu'il auoit aoance 

de la réalité des Images oui partent de la fuperficie, 

• ira. •' Ecoutez donc.-ilfâot s'imaginer en cet endroit, 

que les Images qui fortent des fuperficies des 

corps ne font que comme des peaux extrêmement 

petites des Arômes,' lefquelles s ! cleuent & s'accot-* 

4cnt continuellement, & iuftifie fa penfee par l'exemple 

des Animaux extrêmement petits, "d'où 

Lucrèce infère îinconceuabjc fubtilité des Ato- 

•mes, & félon fon opinion, il-faut que l'Ame & 

J'Efptit ibient corporels. 

; ïi?.' - : Au refte , fi TK>M excitez" légèrement-tdfpre 

rcdmt.du Pmace, ôcc. Dececy& de ce qui fuit, il 

iànt inférerqae chaque Atome eft infiniment plus 

petit, que la moindre parcelle dVn Giron ; & que 

.'dans ce Cîroi* prefque imperceptible,il y- a des 

iambes,des yeùx,des entrailles, vnxœur': 'quedans 

ce c

$*& u IV... L.itffe.1. 41^ 

jtaient vtfiblement, &laeQt»paraîfon qu'il en tttrendes 

Nuages,qui fc diuerlïfient & fc conforme*! 

cn , C9a(de:inaiiietes9eft,iùfte&.euriou(è. 5 . 

I4f.: Il y a unifiants fuf^fammmtdeqmy en h /#* 

perfide des chofespmr efire pouffe, au Imn,. U cfllcignc 

icy qu'il peut.fe rencontrer des corpfeqtfi corrom^ . 

peut les.Images;& marque toujours la grande dtfcfejeoce 

qu'il y a entre les etiofes qui forcent du. 

fonds-,.& celles quipartent feulement de kfuper- • 

ficie. - .-.,-..• \ 

if 4. Ce fd fait tfke les .Images nbust tn font rtprt*» 

fmtées. Ceft delà, qu'Apulée & quelques autre| 

ont dit, félon Epicpre, que des Iniagcs forcent de 

nos corps, comme de certaines dépouilles quic% 

découlent ihceflàmment: car c'eft ainfi qu'il faut 

entendre ce lieu d'E-pkute, au rapport de Sexws 

EmpiriciKbque la forme d'vue choie* e& ce qui demeure 

«a fa fuperfirîe , tandis qu'il m départ wm 

tinuellement vnç cfpece de dépouille.-, , •* 

- 15^. Plufiewrs Images s'engendrent'doncen fi'pem, 

de tempr. Ces fmages, qui fe.conçoivent fortir 4c* 

ftiperficies, comme certaines -petites pellicules» 

os* membranes, qu'Apulée appelle dépouilles âinfî- 

•qiie nous l'auo.ns dé ia remarqué, leiquelles fc fiii» 

nent-foct précipitamment., telon la- bellede&rfc». 

ptionquTen fait icy noftrePoëte< 

- • if 8.. Au refit, quand paryn temps ferein. Il dit cecy,pour 

monftrér qu'il fc fait bien des Images iuo-». 

pinées par des rencontres, & des émotions furpre-? 

gantes, ' .. . 

• i8j. NOMS yoyons m premier lieu, que lescbàfes léger 

•tes* Lucrèce ptQUue par'vne comparaifon- des 

-.rayons du Soleil, qui touchent "du, Ctel fur la tttï-c 

prefque en vu ibitant » que k promptitude, du

fnouutment des Atomes eft prefque incéncênab!cï 

- 19S. Si tant de pif'm iorps qui font enuoyex. de hdMi 

en bas* Lucrèce,en continuant icy fou taifcnôe* 

ment fur le mefme fuiet , enfeigne que les rayé ns 

du Sokil i auec toute ldur foudainete * s'âuancent: 

turc moins de précipitation que les Images, ci 

qu'il iuftifiepu Texpetience mi »09.Ver$,&âu* 

ïmuknu i ûà il fait k csptnpftrtifM de l'eau ou dû 

Miroir & itai Alites 9 qui l'y feprefcnteat m fit 

inftant* 

- xtf4 Comme krOdem, Ceft vue ammmfên* 

par laquelle il-explique de quelle forte tes obietè 

uScûcm les fens $ m fuite de la Gonclufioa , qu'il â 

tirée de ce qu'il auoit dit aupatâuann 

' 2J0I PùM9tè tftyne figuré têHcbft de is èMB ddm 

t*bftmriti% Il obfctuê en'cét ûndorit que la igute ft 

difeetne parhmi3 tt pat in foncier : car de. tous 

les ftfifibleifii y en a de cotninutii Se de propres*ÔC 

entre les communs , Atiftott y a rangé h mouo*fnént, 

le Repo% le Nombre* k figure * & k Gmn* 

deet » letquelle* cbofes,a la veri*é»Ae fé difeetoent 

pas feulement -pttk vuk', niais efteote pattes au* 

tresfefts, 

137» LA cmfi du difctmemtnt cmfifli dms iar 

iMégtt », c*èft pôurqùoy il déclare eft fuite que h§ 

Images font par t nuty& qu'elles ootti tnnkonaetit 

en tout lieu \ de fetteque faits elles, nôiE ne finirions 

rien voir, & pat éhh nous fortuits Ofibki 

de tout voir* • 

144. Et d'autant m'y ne chofe eft abfente dêmÈ0Ï 

Lucrèce tépotid fcy à vue demande qu'on Itiy peut 

(me; poutqioy k diftaftie ou fitttematequitft 

entre Pteil & l'ôbiet de k vue,fe difeetne anlii pw 

la mefme ? iriÂf en titille k flufon» fM te ittoytii

$v* il IV. Liinï: 4êf 

Je i'»ir, qui «rt perffft p*r l'image" dètiâttr e1!e--m«< 

«te à la reftéêtiffè

4 ^ | . R I M A i Q j r k S • . 

çhofe paroiflànç a la fois de dieux collez ©ppolêz,!! 

faut deneccllïté, que cequlefl le gauche à IVoe* 

foit le droit à l'autre; .. _ , , 

30L ll'dmmeduffi qu'une image fefiém du Miroir, 

dans m dutre^ Cccy fe fait par la reduplicatiop des 

rayons, & te fécond Miroir remet au cofté.droit ce 

que le premier âii'dic mis au colle gauche , le troi«* 

fiéme tepre&nte au contraire du fécond, & ainfi 

iufquel à fêpt» comme on l'a pu apperceuoir.. : 

}if. On dimit que les Images entrent, &c, II eil vray; 

ju'elle? patptflent de la forte dans les Miroirs, fe- 

le on qu'on s'en approchp^& reculent âo(E quand on 

s'enjoigne » & diuorfes perfoniies^ ditforfemjent 

iituées , y peuuent voir diferemment k mefme 

choie , foït qu elle Ce remue, ou .qu'elle ne bouge 

cFvne place: car les vns par exemple, n'y voyetit 

que iroflrc menton, où vous voyez v:oftre vifage 

plein, èc yn autre n'y-voit que voftre front ;-ce qui 

dépend de. la diuçrfe fituâtibn de cetix qui régate 

dent dans le miroir. 

_ §51. Toutes chofes fdmiffentidums 4 aux qui ont lé 

idMBiJft. Ce n'efl pas que les teintures en foient fcmées 

dans l'ait, mais c v ell que les rayons vifuels.cn 

font infèâez..GafEpag. 1*7. , . _ 

337? Mj^ n ^ mm f Qmmes dans toifemme. Lucrèce 

rend la raifbn > pdurquoy des* ténèbres, où f on cft* 

on voit les obiets dans la lumière» &pourquo,y ot| 

ne les voit pas dans les ténèbres* quand Ton eft 

dans k lumière, & fa raifonn'eft pas moinsyçaylèmblable, 

qu'il feroit peut-eftre bien mal-aisé I 

,Vn autre de la dire auflï keiirafement en Vers»qu'il 

a fait, , . , .. _ . :. 

|f j. Jjhymd mm regardons dt hmg les Tours qum^ 

fies. Le Poète dit icy élégamment les diuers PheT 

' ' ' riotacne^

_ _ s va tE.IY; JLIVIIE. _: #£'f 

îtômenesou-apparances qui tombent Col la vue. 

. Celoy-cy eft le premier, des Tours quarrees , qui 

de loin paroifïcnt* rondes, &mrendlatatfon,»paf 

'laconfufion-des Angles. *n\bôÇrt: 

d'où l'on la regarde, paroift fe reftreffîr à l'autre - 

£qut. . ., ; ••*,.' * . -i . • 

,433. Lonziéme Phenottiene,-du -Soleil qtri-pcU 

toift ans Matelots feleuer du fonds de la mer v& 

fc coucher, foiis lés ea; : » ; ..";,_ 

-,43.7* JLei* Phen; des Ramesqûipnmffmttëny 

pues dstolsTàtfj'ou remonter au delfûs des faguef ;" 

C ce

474? .-&i-9 4*

'svu t% IV. Livnfc.' . 47* 

les Êtntailîes, & les opinions font faillies, il n'y a, 

pluie d'aflfeurance, ny do confiance aucune pbctr\ 

établir le iugemcnt de quelque vérité que ce fuit. ' 

51{. Premièrement % on entend le fan; 11 traite 1 cett* 

heure des fons,& de l'obiet de.l ouie^dont la feafa-. 

t'ionëft intérieure, pir le moyen des organes "«foi 

font frappez de la voix, ou du fan, qui ont vne cer- 1 • 

taine force d'agir, Se de produire leur effet. 

f ip. Lé voix racle [ornent la gorge, c'eftà dire» 4 " 

quand elle eft trop vebëménte : car en effet ùneït[ 

dénient enroué, & à la continué*, on sYo lalfe telle- t 

ment,qu*on a de la peine à fc fouftenitf, tant les Ef* * 

ptits s'en frouuent époifet. 

J48. Nom exprimons donc ces voix. 11 marque de' 

cjaélle forte fe font les tons différents, & que foU ' 

articule la vc*ix, par le moyen de la langue £ des.' 

poulinons. \ , 

jyi. On a icy oublié dans la verfiofi, cet parole^ 

Lé mdeffe de ta voix fe fait par h mdeffe des prince, 

p*s:gr L douceur, par des principes doux Qr Polir. Pa£ ': 

où noftre Atrtheur pf outre que la vok enant côî~ 

porelle,elles'inïlnue par de petits corps ,ou nxfev, 

oti pofif,qoi entrent dans f oreille, ou qui frappent' 

J'ofganc. 

ff 4. Or comme • tefpace mefl pas long. Ces parûrle$ * 

fuiuent celles qui ont efté obmlfes fans y pen(èr,&^ 

pfouttent que la voix doit efltedilïifîdepootfç^ 

faite bien entendre, 8c pour ne-correfntpr e pas k 

rtaïucté des Images qu'elle veut porter. 

r f £4. Fn E dict proclamé par te CritUr, du quelque 

dtfcours,de qui que ce foit,fe fait également ente ordre 

àpluficurs, quand if eft prononcéintelKgiblè- ' 

ment, mais c'eft par des principes quiponr eftte 

Temblables,nè font pourtant pas les' mefmes-eti' 

G ce ij

'471 RlM-AKCtYIf 

chacun de ceux qui les reçoiuent : comme hoaiéii' 

mm que deux hommes boiuent d'vne mcfme eau,» 

quand ils. la puifènt d'vne mefme foutce v bieqi 

qu'en effet cç ne foit pas la roefmet aie prendre fc* 

• parement. ; 

- • fgf. Mais là partie de U yobp qui ne ytem point aqx 

oreilles, c'eft à dire » qui ne frappe que des lieux infenfibles 

, toutesfois ces lieux - la ne font pas^ 

Coufiours incapables • de la foûtenincar il ytna 

efmes qui la renuoyent û parfaitement, qu'il y » 

S 

iet de s'en émeruciller, ie veux dire ces Echos 

qui Ce redoublent-^lufques à fept fois v comme noftre 

Poète le remarque en*fuite:& commf i'ay oiijp, 

4ire fort fouuent,qu'il y en a vn femblable à Con- 

&ns>fur lfemboucbfcuredelaMarneyàvne lieue 

^ 4eParisl Nous-en auons ditplufieurs chofes fur 

la peinture d'Echo>dans noftre Liure des TableauxduïempledesMudes. 

• # • ' 

S96. Le Poëte répond icy a vn Problème d f Ariftôte^c'eft 

en la feûian onziémc,queftion 49; & 6u 

Pourquoy les fens penotrènren des lieux, oèJe's ' 

Images qui font fi tabules» ne fçautoient pénétrer. 

Ce que le £oëte à dit, touchant l'£cho : & l'opinion 

des Villageois , qui Ce perfuadent que les' 

Nymphes & les Faunes parlent dâs les bois, eft dit 

dVne manière fort agréable, 8c fort ingenieufe. 

. 616. Bien qu'Epicure ne nous ait rien laiffë im 

Gouft dans les trois Epiftres, qui nous* reftent de 

les Oeuures, que nous auons traduites de Dfogene-. 

die Lacrçej nous en pouuons rieantmoins apprendre 

quelque chofe de ce-lieu de Lucrèce-, . quf 

attribue les caufès de fon difeernement, à la figure-' 

différente des principes 8c dçs pores,dont choquer 

chofes font compofccv

•'•••Sva.n IV. LI'VKM* "4B 

€74. Epicure a dit .quelque chofe de l'odeur qui 

fe conçoit dans la mcime proportion que les fons» 

bien que ce foit plus lentement :Et nous auons icy. 

ce que Lucrèce nous en ayoululaiflèr,fuiuantla 

doâxine de ce Philofophè, laquelle femble fort 

yray-femblable. Platon l'appelle Fumée er petite 

mée: & Heraclite dans Ariftotc, penfe que les Nar 

rinesdifcernerotent de tout, fi toutes cfaofes fe 

Çouuoient eonuertit en fumée : mais enfin l'odeur 

femble eftrévne certaine euaporation qui dautant 

qu'elle part du. fond des corps, elle agit auHî plus 

lentement que les Images qui naifïcnt de la fuperficie, 

comme il a de-ia efté remarqué. 

715,. Javelles ebofes meuuent lefprit Ce point eft:' 

dclicat,oirie Ppete traite des Images qui suffirent 

à la penfée,foi.t pendant le fommeiï, foit quand on 

eft cueille, & le fait neahrmoins auec tântde clarté,qu'il 

eft aisé- de voir qu'il la bien médité. Il met 

donc deux fortes de ces Images, les vues plus gro& 

fieres qui affe&ent les fens cqtpqrels, Se les autres 

plus déliées, qui pénètrent iqfques au fond de l'4- • 

me ou du cœur, pour le rendre capable d'imaginer^ 

'de conceuoir, & de penfer. • ' 

f 7}^. Des Images de toutjtenreictt il y en a de plu* 1 

fieers fortes, félon fa penfee, & s'éleuent en partie 

des corps,en partie fe forment en Pair, & en partie 

aufli fe méfient diuerfcment» d'où naiflènt tant 

d'imaginations bizares-, &de ebofes mefmesquî 

lie furent ïamais, du moins de la forte qu'elles' fe 

prefentent à noftre efprit, comme des Chimères, 

des Cerbères, & des Centaures; car tout cela fe 

conçoit de Natures diuerfes, qui-fe trouuent bien 

leparement, mais non pas de la forte qu'elles fe 

peuueoÇofiriràPimiginatiôii.' 

Ccc lïjt

474 . R i M A a Qjr i s 

î 14. ^«f c cela y fur de petits indices mus mus irn^ 

finms des chofes fort grandes. Lucrèce fait icy bien 

voit , qu'il ne faut pas légèrement porter fon iu-> 

jgement des chofes, comme plufîeurs fontd'ordtfiaire.jbien 

que des petites chofes, nous eu poimout 

ïbuuent inférer de grandes, dont il ne nous ferosç 

pas difficile d'alléguer plufieurs exemples: mais il 

p'eftpas neceilàire en ce lieu. 

%6. Il ne faut point s'émerueilkr de ce que la a** 

pire de chaque.animal cherche fon aiment. Il traître 

ïcy des cauics de la faim & de la foif, & ce qu'il m 

dit, fuffit prefque pour ce qu'il en faut fçauoir. En 

foire, il traîtto du mouuemenc, & de la volonté. 

8pf# Au lieu de Corporwyt hœc nauis' y élis ytnto- 

'que fémur, Moniteur Gaflendi, lit, Corpus yti, m 

nauis remis, yentoque feratur; lî ce n'eft point, ditil 

§ vn peu trop de licence de reftablir remis pour 

m du : mais comme il y a deux caufes qui font aller 

le Nauire, IVne adhérente au Vaiflèau , & l'autre 

jqiii le porte au Vaifleau, fi on lit, yçlw/û n'y en 

aura qu'vne feule. le tfay pourtant rien voulu 

cbaagct. 

85>. Ce n*efl pas tomes fois yne memeille que des 

corps fi petits, 11 ne le peut rien eferine de plus elegant 

que ce que Lucrèce écrit icy descaplfsdsi 

jpouiiement, par l'impulfion deç petits corps 9 qm 

.en çmeuuent de plus grands, comme il le dertionfkzc 

par vue çiccllente comparasfon. 

. 9oy. Il prQpofc icy le deflèin qu'il a de parler dp 

jfammeil, & lç fait en fuite, aucc toute félégance 

,qui fè peut imaginer ,4ans vne matière fi difficile 

quoy qu'il y m pourtant him des chofes à 4m* 

fer dç(OAQpin«Q9 , commodes pertes &4cs«f *- 

'rations;de l'Ame

s?i u IV.; Liy&ï? %7f 

par l^£toiichement de l'air* foit pâirli respiration, 

«ou par la nourriture qu'on a prife* félon fapenféeu 

- . j>ç£. *$>/©» qmchâmn 'tk nom fe trouve moche à 

. quelque exercice. Voicy comme il attiré que Août 

longeons lé plus ordinairement ce que nous auonf 

hit eftant éueillcz, ce que le Poète en dicte orne 

êxemples agréables & parfaitement biéh chot-a 

ïïs,tirez de diuerfeï habitudes, condition** & efpe-« 

ces d'Animaux. . 

1005, Cecy appartient encore aux Songes, &*- 

Ion'les employs ou le'tempérament de chacun» 

quicmeuuènt merueilleufement les Efprits'j&aéfieu 

de Us font h guerre d des Rbys-pkiffdhts 5 il Êwt? • 

Us font fdtre U guerre'd des R

^7§ E i M A n QLV i ? • • 

|o faueur de la Philofophi©.Et comme toutescho-> 

ïrs font, faines'à ceux-qui (è portent bien , auffi 

tout eft bon à ceux qui font bons :8c de tous leï 

«néchaats, ie*n'enfçache guère de plus dangereux;- 

©y de plus impertinents que les'fuperftitieox, de 

qui letcipperamrnencàes^loigrieguerès deceluy 

qui fait Ifcs fots; Cependant ie n'a y point d'Ob~ 

liruationà faire fur toutes leschofes que Lucrèce 

dépeint eh cet endtoit, & qu'il décrit en fuite, 

auec fon élégance accouftumée, ' . ' " 

'- joff. U'confeille icy à ceux qui font touchez 

de la paflîon~d*Amour, de prendre la fuite pour 

l!éu|ter,& d'y chercher tous les remèdes poUioles, 

pour n'y pas fuccomber, pource'què plus on s'y. 

abandonne* & plus on en fouffre de tourment. -' • 

•' nif, Adioufter à cela qu'ils confument leurs forces» 

Cotre pluficurs motifs qu'il allègue pour foyr les 

inquiettjde$amburcufes,celuy-cy eftl'vndes plus 

puifïants: Ccluy des-périls , auquel expofe cette 

paflîon véhémente'*, eft aoflï tres-conlîderablé : â§ 

ie croy, qu il ne v faut: point négliger ccluy quiF 

propùfe en fuite de la grande depenec, qui attiré 

après êlicvne ruine totale. En la page ipo. ligne 

onziémcaulieu de chdffurt à h Sicyonierinc'9 il taut 

tire chauffures à hScyonienne. '' * 

' iui/ Bigeoux•& guirlandes Mes degahm précieux 1 

ïay icy employé les termes qui font en vfage de 

noftre tcmfps, qui traduifent allez bien la penfée 

4u Pocto. > • ' ' ' " 

Ui6. Puifqut du milieu de h fontaine des deUcts. 

C$ lieu eft fort célèbre, & chacun peut entendre. 

Êicilement le propre fensdu terme Métaphorique; 

&ns qu'il fait oefoin de l'expliquer. . ' - : 

'•1145. /fs leur Màbuetn:des aduMUges^ qùnyfmi*

JVR ii IV. 11vR£•' 477 

nnt dm tom, c'eftà dire, les Amans preftentclcs 

Î caûtez à ce qu'ils aiment : &' certes on peut dire 

que tout ce lieu ei fort galand, & nous'fait bien- 

Yoir que lc$ Anciens n'auoient pas -moins de delicateflcs 

que nous pourrions" nous imaginer qu'il y 

en ait de noftre temps : & de toutes les chofes que 

nous auons écrites de IMage&descouftumesdesfiecles 

fort éloignez, ie n'en ay point YW qui noué 

«îarqucnt que les'hommes qui y viuoicnt, fuflent 

plus barbares,ou plus fauuages qu'ils ne le font au-*iput 

d?Huy, fans en excepter Homère, & les Liures 

des Hébreux, poug-lçs-chofès qu'ils nous rapportent 

de leur temps, excepté que pour lesrcftins. 

d'Homère, ils font peut : cïtre vn peu moins deli* 

lieux qutceux dont l'on côuureà -prcfcnt tant de 

tables fplendides ; mais ny les opinions, ny les 

. goufts, ne font pas toufiours les mefmes en tous 

lieux f &;en tout temps ,quoy qu'ils foient peutcftre 

allez égaux, dont chacun vie volontiers (çlpn 

les habitudes qu'il a prifés, ' /* 

i J70. . Le pduure Amant qui languit & foufpire dehors. 

Nous auons beaucoup de chofes femblables 

dans les Autheurs qui font venus depuis ûctece:, 

mais non pas qui marquent dauantage les galanteries 

& les pallions amoureufes , que celle-cy, 8c 

nous, pouvons bien croire auifi que ce n'eft pas îq 

iiecle de Lucrèce qui les a inuentées, & que.celuy 

qui les audit tçoùuées » eft fi fort éloigné au delfus - 

de luy , que ie "ne fçay s'ilieruit bien' aisé d'en' 

xparquerle temps.; --•'•'•'•'' 

n8f. La femme ne fûMîre pm toufiours .d?vne. 

amour filme. Luctecç fçàit toutes cfaofts, Se hiftifi* 

ce qu'il dit par" des iïmilitudes choiiîes .fort àptQpbs..' 

' ' '"

47* ' R 1 M A * Qjr • * 

; ifcofc Ce qu'il dit kf de là rcflemblance des En* 

fonts aux pcrcs c(l bien confonde a la doârine* 

d'EpicurCs d s £tflpedode,&del>emocrtte $ mai* 

non pus à celte d'Atiftcite , félon la remarque du 

iudicieux & ff tuant Pierre Gaflendl » daas le diapifre 

qu'il a compose, exprés fur ce fuict en Ion 

Liurc; de la Philolaphie d'Epkure., où il rapporte 

tout du long, l'opinion de ce Philosophe. -Ceft 

dans la page 147. de fou Çemufteatairç furleX% ! 

Liure de Diogene, 

. itj j. Lts ptffmmï fleriles k fonti coufe, 6ec* 

Ucn allègue dtaerlïs raifons , & acheue fottLiur^ 

par vnç defeription hardie d'vne cfaofe qu'il eft 

plus facile de pcofer que d f «ptitiiersbie« que i'Au* 

thevrincfoseyait employé dès termes métaphoriques 

., qui dans la baffcflè du fotet, ne latlleitt pas, 

d'auaûr quelque chofe de grand» & de fort mât. 

REMARQJES 

SVR LE V. LIVRE 

DE LVCRECE. 

C E Liure, qui ei le plus grand de tous» eft anffi 

le plus diuerliâéf & traite principalement da 

f.O*igine du Monde,& de toutes les parties finettes 

aux- Viciiîîtudcs des temps. Mais c'cft d'vno 

manière fi noble & fi releuée, qu'il fait bien voir, 

que la Nature eft-vu gbmtt Héros ,& digne d'vn 

Pocoae itluAfe ; Ccft pootquoy il akigéàproposde 

commencer ce Lime par ces parcdesij^tft/ji/trn 

pourrd-tîl faire des Fers d*yn enthoufiafine dpx. puif-

SVR il- •¥.• Lîwn.% 479' 

piMt pmr efire digm de répondre d U Mékfé dt$ bel* 

les muenùmis dmt k pdrle ? c'cft à dire , 'it h (c iénee 

4M àio&$ naturelles. 

, 4. Cc% fêinms dhùfpftdntde chofes recherchées 

f>4r >n foin hhmenx* 11 entend parler d'Epicure» 

qu'il tient dignf des loiianges d'vn Dieu* furk$ 

• pas duquel, il dit en fuite, qu'il veut marcher. 

. -44. M dis fi mus ndHons fûmtU mnfcitnce nette* 

JLe Poète rekwe icj Ia.gIoire d'Epicure au deffiis 

de celle d'Hercule, qui n'auoit purgé le Monde 

que de quelques Monftres^par le moyen de fa tra- 

Ji*ux,ap lieu qu'Epicuroa furmontépar Ces cnfelgnements.ks 

vices de l'Ame,' d'autant plus dangereux 

que tous les Monftrea, qu'Us rendent la vie 

pial-bcuseufe, & aa laifônc pas va Jcnl moment 

ide repos. 

f4. i>«V qu'il 4pérlé fidmmrn£®tdesJ)À&4X mefmes» 

Cea'çft pas dont Ton (c doutecoit le plus de, ce 

Pbiloibphf* qui (ombleen vn autre lieu biffer les 

Dieux allés inutiles dans les angles du Monde, ou 

ils ne fç mêlent de rien, que de jouir dVnc félicite 

jomniabfaiEt peut-eftrequepar ces Die«x»iin f entend 

autre dbifc .qu'vnc Naf uce «xquifc 9 qui n'eft 

point fuiette, comme nous, à la corruption, ou du 

jRnoins qui «y refifte fans ptoe , beaucoup plus 

iong-temps que nous, FâjyiaiMy à dire les Ames 

?4cs Hcfos: maïs je me ibunîens qu'il ne veut pas 

-que ks A mcs-fiibïïfttfit fans ksorganes Se le tem- 

.peramment île Içur corps :& de £1 façon qu'il les 

jadmtt, il n'eft pas fort oecèi&îffe de leur drtflêr 

mi ne fait y n tour de- 

$mk* LycttctdbÂotKf&fu&qw k Monde dok

4f 9 ' • R 1 M A R

s vit 11 V.. L:îVKH _ 4&c 

(brps n'eftant pas diuin,doiuent demeuter'éternelîement.. 

Il croit donc que toutes ces grandes pie* 

ces du Monde doiuentperir.Pout les autres Philo* 

(bphes,. ils ne fç-auent qu'en penfer $ mais plujfieurs 

fe font apperceus, que le Soleil , la Lune,, la Terre, 

la Mer,& jtous les Eléments,- font encore aufliieune$& 

apffi vigoureux pour toutes leurs fbndfcipn& 

qu'ils cftoient, il y a fix mille ans:& les Chteftieris 

qui font bien pèrfuadez, que le Cïe/cJr U Terre pdf 

feront y ne tiennent pas pour cela qu'ils (oient .vii 

iour anéantis | mais* feulement qu'ils"changeront 

de bien en mieux. 

147. Le fîeges yenerdbles des Dieux ne font em 

nulle pdrt du monde^non pas mefntôs dans les Gieux^ 

félon la pçnfée & le raisonnement de-noftre Autheur,qui 

ne les admet que dans les Entre-mondes». 

.ui font des Efpaces entre les globes des Mondes. 

3 

iuers,comme il tient qu'il y en a plufieurs., ce qui 

a elle réfuté doâement par Monfieur Gaflcndli* 

dansfes Animaduerfions, fut le dixième Liurcdb. 

Diogene ,de lavicd Epicure. 

-166. Car ' quel auantage peut apporter noflre. reem* 

noijjdnced ceux qui font immortels 1 Nul auantage affairement 

: car ils (c paflènt bien de ncnis pour 

çjfitre heureux ; mais nous ne fçaurions noijs palier. 

d'eux. Toutesfois ce n'eft pas la penfée d'Epicuré»\ 

ny de Lucrëce,qui (ê font perfuadez,auflî bien que- 

YeIleïus,quelefDieur n'ont point fait le Monde, • 

ny pour eux mefmes,-ny pour les hommes; de-, 

forte, que tous- ceux-là" tiennent, que le Mondo 

s'eft fait de luy-mefmepar Jes principes éternels* 

dont il eft compose j mais il me femble que ç'au-foit 

bien elle le plus court pour eux de dire, que. 

« Monde çft éternel § excepté'dans fes petites par-,-

48k R 1 M A R C^V !" £ 

tics qui Ce mêlent, & qui Ce «tiucrfiÉent ineeâam-» 

mcnt:Ec pour ©routier que les- Dîcoi nefcmêlent 

point des choies" du Monde, Lucrèce en auance 

plusieurs raifons'jdont celle-cy eft h première, que 

BOUS ne fomtnes point vtiies aux Dieuï. 

• 171. La féconde raifon, eft de ce que, quand nous 

ne ferions point, cela ne leur feroit nullement def 

ngrcable, 

1I2. La 3. raifop, de ce que fi le Monde & le* 

hommes n'eftoient point, le Monde, nf les hommes 

s ne fuient jamais tombez en fa penfee des 

Dieux. 

• 201. La 4. raifbn,de ce que la plus grande partie 

'dt la terre eft inutile aux hommes. 

- J07» Las% raifon, de ce que la partie de la terre 

qui refte'aux hommes pour eftre ctihiuée, on n'en 

f ecueille point de fruiA fans ics labeurs extrêmes.' 

' 114. La 6» raifon, de ce que des fruits mefmd , 

qu'ils ont efperei 8c -rècneiliiSjils n'en tonifient pas j- 

' te pins fouuent. ' ' : . * 

215?. La 7. raifon, ée ce que l'es Animant nuifi- 

We$, les maladies J & h mort auancée, furprennerft 

les hommes, & les font périr le plus fouuent. 

il}. La 9. & dernière raifon, de ce qu'il femble 

qu'on ait moins de foucy des hommes que de tou* 

les autres Animaux. Mais en tout cecy, non feule--' 

ment ceux qui font éclairez des lumières de FEttaoglle 

: mais encore- plufieurs Philofophes anciens 

, tels que Thaïes , qui appeUott- le Monde 

Z'Outtragtde DitUj Pythagore& Platon ^quite- 

Aoient Dieu,Père & Archieeâe du Monde, & fnc * 

infinité d'autres y ont efté, & font encore de contralto 

aduis, bien que le Monde fiift éternel eft 

temps, félon f opinion de quelques*? nfrj-ceqtti ne"

tepugnc pointa laToute-puiflMccckDieiljqiii 

cft le fait qui ait. l'Eternité de Nature & de 

Temps, quoy quel'vne ne (bit pas plus aacîettnc 

que f autre -, ainu que dans le Myftcre adorable de 

h fainâe Trinité, le Père n ? eft pas plus ancien que 

Je Fils s & uns prendre va'exemple fîvenerhbie, 

comme nous pourrions dire $ que le Sqloil pcfci dé 

•Jâ lumière, n'eft pas plus ancien que la lumière, 

iden que la lumière kiy doiue £®n origine, 

pa/ier.dïimcotps mortel Lucrèce nûfônneaitffi-jqife 

puisque les parties defquelles le Mjand© cft composeront 

corruptibles* qu'iifaut auffi quetottték' 

maflè du Monde Je (bit. Mais, on fcy ' poberoit r^pondre.qite 

cette vicilfitocie-desgenef atjoiis^ êe$ 

corruptions, cft propre aux parties du mondes & 

non pas au Monde VniucifèJ» dont lamtffii peut 

toofiours.fab£f er.vâ' que fespartw mefmw, aie 

tien prendre , ne naiflent point, de neperifène 

point auffi : mak changent feuktiKjnt ci* habitude 

' Ardefoemp. +*#*•-+*€um fmthucfmfmn iÊk % * 

• • • Hue tranfUté-iBuc, Juwmû tamen, ommd côkpm% 

OuuL Meum. if ; ' . • • 

• '2fx il y ^ym partie defamre-qm efikmfifa par 

la tapons- duiSùlàL Cecy eltvm autre Afgmnettt dte 

lluàtaw ; apctç Epicurcs pou«»QSstrer quelle MOIH 

de-doit peiir,& eu tiré du cofté- de fet grâhdqs pat** 

tie&j'fiiicttesàlaiCOr-ruptitMii : ' 

-• Jîdnt.fQU'-eafdemAfun^nat»raptua9i'm-- • - ' " 

Hceii- j|iirdofliclritiduâion:pacles- pritfdpaltspar* 

timèm. Monde-f telles qi§eies> Eléments, & • com«* 

Même-psmkferle, '(an» parle* de fes- trrmWe- 

BientS'hociibfes^doqtitprietidoecafiéQ de difcQUm 

m tf. £iuT% «4 f4^ YCI£ & en fufto. ' '

48+ . : R E M i n-Qjr È.i\ 

, %6i..s Aurefte la Âfer, les Riuieres ; &c. Seconde 

Induction tirée des eaux-, pour prouuer que. h 

•Monde doit périr. 

. 174. Troifiéme indudion, tirée du collé de 

Fair. 4 ^ • 

_ 281.. Quatrième jnduéHon^pat le Feu, dont Epicure 

tient que les cbqfes jceleftes* font composées. 

( 253. // en efl de mefmt des cldrtez..npeffet .ils citaient 

eu informez d'vnc infinité, dç chofes remarqua- 

1 

Je» qui les auok- deuancta ; dont-Je ne .fçauroîl 

mieux attribuer'la capîc qu'à la différence des Ian~ 

gues, qui nous rend barbares les vnsatk-autecs*^ 

qui nous-, rend incapables do profiter des memoi* 

fes des aut|ç$'Nations, fi- qpelquesrvnck ont en'

jplui de-fbind'en confetucr que les autres: tasîsy 

"pour en parler feulement, toutes (but aflci'negli* 

gentesdececôfté-ià* & nous ne pouuéns ignarei 

fteantmoins qme les Hébreux * les Aflyriens, & lm 

Egyptiens * ne ÈifFent beaucoup mieux informez}• 

de forte,'que fans chercher des Chroniques pîni • 

anciennes qtae' celles des Hébreux ; Ces peuples 

nous font mention de pfas de deux mille ans M 

defEis de Çadmus fondateur de Th'ebcs 5 & êa £** 

crops, qili fut k ptemiei Roy des Athéniens» '- 

|}}. C*eppûtmf«iy>ily-d des Artsqw ft paBffhm ' 

encore toms les Ustrs. Il continue àpcouâetpâtf km 

Mention des Arts * que le Monde n eft pas fort ancien. 

QpWmt dit 'Lucrede, fil énft connâ noftte 

Nantgation»p*rk moyen ckkquelk nouiauont 

découuert vne quatrième partie du Mondef iircotï-* 

feue aux Anciens? Qu'oift-il dit s'il euftvà nûtkw 

Bouflbk * nos Lunettes de longue Vue , qm nom 

ont fait découiiriY de nennelles Eftoîks $ & dei 

Montagnes dans k Lune ? Ces Eûgyfcopes,* qui 

nous font difeerner les parties d'vn Çïcon ? Et tant 

dVuicràchofcsa&sJhiguLieitsqni fr découittenc 

tottsksxoacf. t . 

• J$** J^5 C J* ym£ "*#** $** tmter ks meftim ehêfis 

mm efié aMfAtmmt. Vûicy vnt obieâwm- f iakuif 

de Pktan ,& d Aôftotc ji laquelle nesntmotn* Lu* 

arece donne vue répoitfe bien cénfideoble f de lm* 

qoelk il coitcludk ruine future .det^niu^rs f qîîi 

«étendit pas fort éloignée de (bn temps» Eté© ci 

qu'il ditaitec Eptoire, que k Morwk n r êft pjE\jforc. 

nfidcMI fe trcMùe alfcl coftfbrme en cck à ce que 

nous appteiXNi'S eksftinÊfcei Efcrkacet» qtfil wté 

D 

*lus de fil mille ttisd*afitîc|aité: en: jft nous td* 

ans foj ans témoignages do quelques Ail* 

Ddd

4U R-a M~à ft'QjrHs 

theurs ptopbanes, & entre autres de Cicéroii& dé" 

Diodore % ils nous allèguent des .Chaldeens & des 

Babyloniens, pour auoir obferué les mouuements, 

des Afkes, iuiques au temps de l'expédition d'Alexandre 

'le Grand , quatre cent fepttnte-deux 

ûiillc ans. 

54^. Si lors fi vue chofe a eflé êprouute par tant 

it maux. Cecy e'ft me taouuelle raiton,pour prou- 

• net la fin du monde, par les maladies, qui, pour ne 

BOUS tuer pas du premier coup» ne laiffent pas de 

lions aflèurer delà mort ineuitable,quand noys 

n'en ferions point afleurez par f exemple de ceux 

' que nousàuotts connus. 

J^J. Or§ny h Nature du Monde neft point d'irn 

corps fobde* Ceft icy vn autre Argument de Lucrèce 

, pour prouuer que le Monde doit périr, fur 

ce qu'il maintient qu'il n'y a rien qui foitabfolument 

incorruptible, que les Atomes, le Vuide , & 

FVniuors, qui comprend non feulement le Monde 

que nous habitons :'mais encore des' Mondes innombrables. 

581." Enfin puis.fie les principaux membres in 

Monde combattent fi fort entre eux. Autre Argument 

de la corruptibiiité du Monde,tiré de la perpétuelle 

guerre que fe font les principales parties 

du Monde* foit par les Incendies»foit parles Déluges, 

en forte* que' F vn des deux, venant à fuhnontti\ 

il faudra de neceffitéque le refte de la Nature 

fucéombe. 

; • 3^7. $htand la force rapide des cheuaux du Soleil 

entraifna Phaitoh. Ce qu'il dit,*felon les Fables 

des Poëces,de Fetnbrafcment du Monde par Phaë- 

• *on , & du Deluge.de Dcucalion » il eft per- 

•fiiadc qu'il peut artiuet naturellement, & S'Cï;

s VU IB V-. LtvM* 4S7 

prime "ky fort eloquemment. 

420.- Car'certainement les principes ne "font point 

, placez auec confeiL H y a quelque imitation de cecy 

dans la£. Egloqae de Virgile. Et fur ce qu'il dit» 

que les principes ne font point placez aûec confe;l,il 

eft vtay, qu'il n'y en a point dans la matière* 

mais dans le diuin Ouurio; qui l'arènge & la difpoie 

comme-il veut : Et certes , il n # y a point d'apparence 

que lefcul faazatd-, pull faire vn Monde fi 

parfait^ fi agréablement diuerfifié, que ccluy que 

nous habitons.- 

- ? 43j. Alors' ne fe pùuuoit encore difterner, ny laroie 

Voltigeante -éi Soleil: H • fuppofc donc une crcatiart 

précédente de plulîeurs autres' cliofes , commenom 

apprenons du Liure de la-Genefe, que l.ç Soleil 

,-la Lune, & les Eftoiles ne furent créez que lé ' 

quatrième iour:car au'commencement la Terré 

qui eftoit vuide,& vâgue,& couuerte de ténèbres; 

félon la meftne authoncé, auoit vne grande rudeffc&Ouide 

dit au 1. liure de fa Metam. Rudwin- 

HgeflatfBe ' mêles : ce qu'il adioufte en fuite. 

Nullus ddime mundo pmbebat ' lumina' Titan, 

f vn grand* apport-à-ce que dit Lucrèce enxér 

endroit. * • '- 1 

- 439: Le Monde futdlflinguê9c'c(kàLAivc ,quand 

k Matière" fe fut partagée comme d'elle-mefme, 

, feloti les figures diuerfes des principes. 

47'2> • Les principes du Soleil & de la Lune, fuimreht 

eeux du Ciel y comme s'il vouloit dire » que le Soleit- 

&-la Lune»- eftanf d'vnc matière mitoyenne, entre 

l'Air & i ; Ether , prirent leur-' place dans la Ke* 

jion Etherée»fur les frontières de. la Sphère "de 

Î 

'AIR-Et certes Epkute tendit, quele SoIeiI,laLu*- 

mrSc les autres-Altres-, dloient autant de feux.' *'"* 

Ddd ij

'j/S$ ^ Il 1 M A * QJf * * 

481. La Terre fe retira, preftdMtJ k Mer ym fçtt 

grande étendue. Toutes les Eaux n'eftant quç corn*» 

me vnc eiprefEon de-la Terre, ne font mffi qu'vn 

globe auec elle,& la Mer , ôc y çauc- înceflàoimefic 

des lieux pour fe loger, 

496. Ainfi k poids de té Terre fut fait &>n emps 

fydifsi. Ccft la çomchfion de plufîeurs chofes qu'il 

m dites-auparauanty pour rendre railbn de la Natu? 

ic & de la difpofifion des principales parties du 

Monde* qui nous fait çonnoiftre qu'elles font dans 

la place quelles doiœnt occuper (zm contrainte 

-. joi. Le Ciel dont la matière efi hfbs fluide ,• parce 

qu'elle cft la pltisobeïï&ote & la plus fouplede 

toutes les maticres,pour ne faire point de refiften* 

ce au mouuement des Allres , ain qu'ils courent 

dans les Efpacesqtii leur font pre&rits. Ilfcmbk 

neantmoins qu'il ait marqué en vn autre lien quo 

h% Eftoiles font fixes dans k Ciel foltde. 

-1 fusfkimfis mage ctltAU Munit 

. Temph fuperyfteBipjue mkantibm atthera fxtml 

11 compare icy le mouuement de la matière ce le*' 

fte,au mouuement-des eaux du Pont Euxin , ou de 

la mer Noire, le oie fuis.oublié -de-mafqufr dani 

ma verfion, le nom de cette Mer. ' 

f 10. Difons maintenant quelle tjt k taufe dm m$mement 

des A fins. Mais deuant que de la dire * il effa* 

Mit vn Air dpublc^'vn au dcflii$J& Fautee au defn 

fous du Ciel, qui le preflc aiofi de part & 4'autrf » 

oà les A (1res fe trouuant enfermez, ne fçauroietic 

monter ny defeendre, & ne fe peuuent mûouoîc 

hms de l'efpace qui leur eft preferiptpar Japuif-. 

(knce de l'air. 

510. Il fe peut faire aufsi que le Ckldem^re flakk2 

Au refte>- fuppo&tt; le fepo* éi Gkl* ê enfeiget

icy

45*0 R B M A R Q.V X-5 

ftrologie.Iudiciaire » que pour en connoiftre les 

principes» &Jcs règles générales fur Wqueiles..fe 

fondent les Efprits luperfticieux & crédules, fans 

y adiouterde foy, afin, de réfuter iufquesà leurs 

Oblèruations qui ne font que des effets du pur hafart, 

du' cofté de la connoiffance des hommes. Et 

c'eft ainfi qu'en taifon ne fï bien dans fes fpcciîla* 

tio.ns AftrolQgiques, Moniïeurle Marquis de Vileines, 

qui ioint à la gloire d'vnc belle naiflance, la 

probité, la valeur, & 1 érudition. 

'140. De là yientquelle'ne leur efl pointa charge, 

ce qu'il prouue par vne. excellente comparaifon. - • 

^6f. Le Difque du Soleil ne pt.ut_ efire gueres plus 

grmdjHy géeres moindre^ qu'il pdroift à nos fens,_ C'eft 

l'opinion d'Epicute & de fes Difciples,mais la plus 

pitoyable » & la plus mal fondée qui fe puiflè imaginer 

: Et, certes il y a lieu de s'étonner qu'vn ii 

grand Philofophe , après tant de méditations., Se. 

après auoir oui le raifonnementde tant de grands 

Perfonnages qui Iauoientdeuancé, aiteftédece 

fentimerit, 

f 7f, Et U Liine7ôcc. Il raifonne de la Lune & des 

£ftoiIe»dq la mefmé forte qu'il a fait du Soleil, fur 

•ce que les fens ne fe trompent point : il eft vray 

que les fens ne fe trompentpoint dans l'apparence 

des cfpeces qui leur font offertes icarquoy que fou 

puifle dire, .il eft certain que les Aftres, n y beaucoup 

d'autres choies qui le voyent de loing *.ne 

leur paroiflènt. que, d'vnc certaine, grandeur, & 

dVne certaine couleur: mais ce n'çft pas à dire que 

. dans vnç autre diftance, ou dans vn autre afpeû, 

ils.nç parurent d'autre forte: & bien que ces 

Corps paroiflènt fort petits en comparaison de 

çç qu'ils font , il cft vray. auflî qu'ils font tçç*»

S V R I I V . L T V R . I « • 0 t 

.. petits en comparaison de tout le Ciel. ••• '' - ' 

f^4, Il ne faut point dufsi s'e'rnerueiller pourquoy 

le Soleil, fiiefl fi petit, peut enuoyer y ne fi grande 

fpkndeur, II tn rend icy la caffon, par vne agréable 

fimilitude. Et comme il n*eft tien de plus fenfïblo 

& de plus connu que k lumière, il n'eft rien aufp 

, de plus difficile que de dire ce que c 9 'cfft, & de quelle 

forte, elle occupe deJî grands cfpaces en peu de 

temps. Nous en âuons vn admirable traité de 

Monfîeur de la Chambre Médecin ordinaire du 

Roy, l'vn des plus fçauants & des plus polis Efprits-du 

fieclc, après ce que nous en auons leu auec 

tant de fatisfadion, dans les écrits de René des 

Cartes, qui n'a pas rendu moins célèbres par fop 

grand fçauoir , les lardins de Touraine, où il auoit 

pris nail&nce,que le Philofophc'de Gargette auoit 

fait ceux d'Athènes, par les Conférences Académiques 

qu'il y tenoit. 

éOjm 11 fe peut aufsi fdire que iAir coriçoiue *yne 

grande ardeur. Lucrèce cherche icy vne autre raifon 

dePeffiifîon de la lumière du Soleil, qu'il appuyé 

d'vne féconde limilitude, tirée d'vne étincelle de 

feu, qui s'allume dis vnomoifTori prefte à cueillir; 

î j. Nom namns.péé vnefimple gr certaine raifon. 

Il parle icy des diuers mouuements du Solcil,& d,e 

, quelle forte il fe reculç, & s'approche des Tropi^ 

.ques: & bien qu'Epicure en ait pluiîeurs raiforts-, fi 

eft-ce que Lucrèce fe contente dVnc feule, qtfil tire 

de l'iinpulfion de l'Air :& en fuite, il tmite 

. comme la chofe fe fait , félon l'opinion de Democcite 

: mais, enfin, au lieu d'affirmer, quoy que ce 

doit fur des principes certains ;il fait bien voir que 

par les diuerfes caufes qu'il allègue, il n'en connoifl: 

pas la véritable raifon. 

Ddd iiij

' *,. 64^ Qr U NuiÛmmn U terre. Ceft icy ait il 

Iflûte, félon la do£|rinç d'Epicure * du- lewer ôc du 

coucher des Aftres, enquoy il nepâroift gucres 

j^ks éclairé qttarçe qu'il a dit 4e leur grandeur 

car il veut qu'ils fe cachent, non pas fous h tctres 

mm derrière les parties de la Terre, les plus éle* 

lices, lefqueljcs nous ne.voyons pas, à caufê de leur 

grande ctiftançe. Il pvlc dpftc premièrement de 

f Occident des j^ftres, & ^11 il parlera de leur Omm 

> mais de telle forte néanmoins qu'il luy 

feroble qu'il fç leue toujours de nouueaux Soleils^ 

cammç il s s en_ crçe continuellement du grand 

nombre des étincelles qui fe retpiflent, ayant cftç 

f patfçs en diuers endroits. 

67% Les Jours çroiffent epund les Nm$s dimi* 

mewt Comme e'cft vne chaft qui a touiîours feiu» 

blérarrutiileufe que les ïours &lçs Nuifts croit 

{èntalternatiuemçnten Hyuer 8ç en Efté, Epicura 

en â dit plufieurs raifons, & Lucrèce après luy, 

pwt.efàyer de troupa: la vericable>fc ce Poëte en ' 

parle auec tant d'elcgance, qu'il ne (e voit rien dfa 

plus beau, 

" 7Gj% Lé Lune pmtbm >pmrt§ qéelle efi'ftdppêi 

4êS rayons du SoleiLCefk bien la vraye railfenimai^ 

U m s'arrefte pas! celle-là ^ & en dit quelques autres?qpî 

pour cftrc dites eloquemment > n'en font 

pas moins fiwllcs, Çc font bien voir quenoftre An* 

theur- n'cAoit pas bien affeuré de laborme. No$ 

#ftf cwomes sôt quiourd'huy bien mieux éclaire!» 

7tf» Selon €pte h ioÛûrm Bdbykmê iej Chd°* 

deent. Berofe & les autres Ckaldetns tenaient que 

Jfe js'obt de la ipneeftoit miparty de lumière (8e 

dobfouriic Cela cil bien atnu: -mais non pas au 

Cens qu'ils le nrenoieni: car 4I1 pçafoie»t

s vu n V, Livmr 4j9f 

Planett© euft vue lumière propre dVn collé, co 

qu'il n'a non plus que la Terre! dont il y a tout 

iours va Hcmifplicre éclairé. Or cette opinion de 

Berofe & des Cbaldecns , eftott contraire à celle 

des Grecs, qui en attribuoient la etufe , comme 

^ nous faifons encore aux rayons du Soleil. 

7jof Enfin il femit-difficile de conmincre pourquoy 

yne nouuelk: Lune ne fi peut pas toufiours engendrer, 

tes Obferuations que l'en a faites dans ces derniers, 

du corps de la iane5 ne nous permettent 

nullement d'eftrç de l'adujs que le Poçte propofe 

en cet endroit du renouudlcuient de la matière do 

cet Aftre,£c de fon amortiflèmentsquoy que d'ailleurs, 

il paroift aflez ingénieux pour fauucr tous les 

Phénomènes du corps lummeDx, ' 

7J^, Il ne fe voit rien de plus agréable ny plus 

élégant que la defeription que le Poète fait icy do 

la vteiffitude des' faifbhs,fc employé cecy pour expliquer 

fa penfée des feux des Afiresqui s allument 

$c qui s'éteignent (bcccffiucmcnt, 

7 fo. Au refit,' A faut croire fte les Eelypfes du Soleil 

& de h Lum. Il dit icy pluïïetirs capïes des E* 

cîypfes,csntfe lefquellcs il n'obbiie pas kyraje, 

qui cA par fiûtetpofoioni mais iin*en eft pas plus 

aflêuré que des autres, qui fe font par fobduâion; 

& pat l'extin&on. Voyez Monfieur. Gaflcndi 

dais fou chapitre des Eelypfes des Aftrcs, for le X. 

Vmmàt Bicigptte. page. 878. 

77$., Mmmtmmt ie temurm 2 h Neuneduti du 

Atonie. Il parle icy cm détail des diueffèsprodiiôlonsdc 

k TcrJ», & commence par les Plantes* 

puis il traite des Animaux^ en fuite des Métaux. 

• Ho}. Jtbn k Term commença de produire les Hommes. 

Apr£s auoir parlé delà production des Plan*

,454 R i M A R Çjr >E s 

.tes,& des Animaux, il parle de celle des Hommes, 

parvn pur .rationnement Philofophique, n'ayant 

point eu d'autre lumière pour s'éleuer plus haut. 

2i6. LdNoumdUtk du-Monde n'apportait point de 

Froidures importunes. Voyez Virgile dans fkdefcription 

du PrîotempSjau fécond des Georgiques, ou 

.il femble auoir imité quelque cfaofe dececy félon 

le (êns d'£picure. ' - 

Mon dlios primH mfeendi Origine Mundi 

jUuxiffi dies9 dïïumue habuiffè tenorem 

Crediderim. Ver illud erdt 9 yer. mdgnus dgebdtè 

Orbisf &• Hybernis pdftebdnt fidtibus EurL 

Et en fuite comme s'il parloit aucc Lucrèce, < 

Mec res hum temm pojfent perferre Ltborem 

Si non tanta quiet iret, frigufqm, cdloremque 

Jntery g*r exaperet cœti indklgmtm tends. - 

%%9* Ld Terre porte a bon droirle nom de Mère. 

Pource qu'il • loy attribue f origine des Hommes 

& de tous les Animaux, & repond en fuitteà l'obiedion 

qu'on luy pourrait faire, que les-Hommes 

pourraient donc naiftre de leur propre'mouuetnent,cn 

quelque lieu que ce fuft : & rend en fuitte 

raifon , pourquoy les Monfttes n'engendrent 

point, & pourquoy, il y a eu dcsefpeces d* Animaux 

qui ne font plus maintenant. 

276. Mm il riy eut idmais de Centaures. On ne 

fçauroit icy reprendre Epicurc ny Lucrèce •,

s vu i'i V. Livui? 4?f 

91J. Ze |e»re fowwin eftoit alors beaucoup pks dut 

à L cdmpdgne qu'il neft a prefent Ccfticy où Lucrèce 

commence à parler de Teftat Se de la vigueur 

des premiers hommesJ& le fait de telle forte,qu'il 

n'dt rien de plus vray-femblable. - Sur quoy l'on 

pourroit voirvn excellent lieu de Potphirc ,que 

cite Monfieur Gaflçndi de fon Liurede l'Abftinence,dans 

le chapitre de la luftice,felon la doâxïne 

d'Epicure, fur le X. Liure de Diogene de Lacrcc, 

page irçy. en fuite de ce qu'il a obferué fur ce 

ftiiet de la dodrine de ce Philofophe. 

. 5131, II n'y auoii point alors de mbuflé Conduêeur 

de Chdtruï, & ce qui fuit eft vne admirable deftription 

du fiecle d'or. 

5*80. f*es Bêftes farouches troubloient leur repos. 

Çeftpour faire voir que le bôn-heur des premiers 

hommes dans Jcur 'innocence.n'eftoit pas complet 

: & comme la neceflîte les rendit induftrieux, 

il dépeint icy admirablement les incommoditez 

des premiers ficelés, faute d'expérience, &dek 

' çonnoiflàncc des Arts. : 

loof. La fcienceobfcurède ld Nduigdtion.neftoit 

point encore en yfage. Il faut icy prendre garde à plufleurs 

incommoditez des premiers temps, dont il 

fait.vne.rare antithefe auec ceux qui regnoient. 

pendant que la. Republique Romaine eftoit fi 

floriflànte. . 

• loop, Quelque temps après, les hommes baftirent de 

. pentes Mdifom. Il touche icy le commencement 

dVne vie plus ciuile que la première,& les obligations 

d'obferuer les lois de la luftice. 

10 s 8. Alors ils. .commencèrent • de nouer des amitiez 

tntfeux. La neceflîté du fecours mutuel y engagea.. 

Jcs premiers hommcs:

4f< - K • M A H Qjr 1 f 

toff. Ld nature s contraint U Ungue de former def 

fans êfennts* & c'eft de là que peu! peu les paroles 

fc fontïbtmçet, St que les noms ont eftç impofai 

aux eftofet 

103f. Les cornés font pkfhfl nées AU imne Bouuemg 

& ce qui .fuit, eft vue indudion des armes Se des 

defenfes que la nature donne aux Animaux pour 

leur confirmation ; comme elle donne aux Entants 

iVfage de la langue, pour demander leurs neceffitez, 

1040. Il ne veut point en cet endroit, que ce foiU 

de quelque homme plus habile que les autres » que 

le Vulgaire ait commencé d'apprendre à patlcr,ny 

a donner les noms à chaque chofe ; mais, que çeh 

sfeft fait par ha2art, 

iof f. Il ne veut point qu'il y ait fuiet de fi gfldd 

admiration, aies hommes ont exprimé naturelle^ 

ment faits fentiments de leurs penfées par les dîners 

tons de leurs voix, puis que les Animaux ert 

font bien autant,ce qu'il prouve agteablement pat 

f exemple de quelques-vnsr comme des Chiens* 

des Cheuaux, & de plnlîcursefpces d s Oyfcaux# 

1090. Afinqueyommfoyn point en peint de fW 

rigine du feu. Il le dit icy paf dàierfes rencontrer 

naturelles âc fortuites :& parle en fuite de f vfàgd 

que fefprit des hommes- loy adonné pot» cuire 

les viandes,& pour fondre les Métaux. 

1107. Les R&ys commencèrent de htjhr des Filles* 

U y a grande apparence ' que des Roys, on des Capittùies,oii 

des Gouoerpcuf s» (ear tout cek fe doic 

-entendre fous vn mefine nom») forewr tesprcmiee* 

Autheurs des Villes, & des phccfc fortifiées p*ur 

defièndre leurs fuiets , ov les fàmilkâ qui les 

auoient conftituez Chefs pour, lent conduite :&

inr* ïB-V. *Lrviï»r '497 

lins Villes baftiesfuppoletit des hommes mis en fi>ciefé, 

pour- feconferuer, contre les attaques de 

.leurs ennemis. 

-111-4. C'eft rinuention des RicfaeïFes. 

iiip. L'iauention des honneurs 8c des digtMtez, 1 

. '1128. L'origine de l'Ambition SeicïEnuvt : 8c 

en tontes ces choies le Poète s'exprime II elegim- 

.ment,que plolieurs qui font venus depuis* Fontiu- 

• gé digne de leur imitation, tels que Vir^Hc^ Oui* 

de, Horace, & Sencquc. ' .' • -• 

• iijf, jjtmnd les R®ys. Foorce qu'il n'y osait 

'-point encore de loix , 8c que toutes ctiofe fe hi~ 

soient par la feule volonté des Princes, les Peuples 

qui s'en trounerent char géc,en (ecotierent enfin le 

• .îoug,& créèrent des MagiltratspopulaàesJf s'exprime 

icy auec des termes grands & fnagni&jum 

. 1147. Pecafue chacun fi prepsmk 4 ld ymgidmf 

ptr h €ûkm^ Sec II montre PAbos,de ce denier 

gouuernenient, & marque ipdicieufeirient la: no* 

eeffité des Edits & des Lois ,, non pas popr kitrinf 

des Particuliers 8e des Snktsîiais'pour la&ïitaté, 

8c pour les commodité» publiques. « . c, : : 

iiyj. ' // n'^ï point du tout facile éemmrww~'lm 

dmee. 11 parle de h maimife con&kopo' de Cem 

qui violent ies.Ordonnances des Ûieuar 8e im 

.'Sommes , de fortequ'ils appréhendentiuSëtawtt 

d'eAre chaftiez.- ' ' -' 

• " life. Jtn'tft-'fm- fm diffdb de> Pendm -h tdfm 

^mmfmyktMmx misflé* fe^mm^-ScA'oàhsiJk®* 

•ligions ont pris leur origine. Epicure&.LtK»c# 

n'ont point «Fautre hunier* aye^dv k Phïlofdphie, 

•poureiitroiiuerk-caiilè':âr& aeuelatiDi>de?lfay- 

.pbetee n'a, point de crédit- cbea. eni, firpoiîbte 

Jnpfinis,qii.'ibiî'cn ont kmais oiipâ»ler ^deésprre

4^8 Ri M A R

s vu n V* LIVAI? 49^ 

les Portes ont tant chanté du'fîecled'orr • 

1415. Ainfi commença U haine du gland: II paflfemaintenant 

à vn autreeftatde vie, & achetiefon- 

Liure parles inuentions des delkes& des fauflèscommoditez, 

qui acctoilïènt les foucis des hommes 

, au lieu de les mettre en repos, Nous-aurions- - 

bien deschofcsà dire fur chaque partie,- pour 'cw 

faire obfcruer toutes les beautez : mais , outre, que'cela 

n'cft pas ncceflake, puisqu'il n'y a-rien qui 

empefche de les voir par noftre traduction, quieft 

allez claire, nous auons encore vn Liure entier a. 

expliquer ; &ce volume, 8c ces additions & remarques 

, font dçfîa plus enflées que ïe ne me l'cftois' 

Imaginé, 

REMARQJES 

C 'EST-en 

SVR LE VI. LIVRE 

DE LVCRECE. 

: 

ce dernier Liure de la-.Naturede$ 

chofesôij noftre Autheur traitte desMeteo-* 

re$ & des Maladies. Il ne faut pas douter que ce ne 

foit auec tous les ornements que la Poëlîe peut 

foufirir en vn tel fuiet:-& certes nous ne lifons'- 

jucres de chofes des Anciens^écrites atiec olos'd'e-* 

i 

egance,& d'ajgréement,quecelles-cy;de(brte que 

nous en auons'.encore des imitations merueilleu-' 

fes,telles que celles de la fin du troificme Liure des' 

Georgiques'de Virgile, au fuictde laquelle S'caliger 

difoit qu'il euft mieux aimé' eftre Autheur, que 

d'dtrc né'Roy. dc'Naplcs-du.d*Atragon. - • Y . •

5©0, Il E M À IL Q^Y 1 S • 

I. Il efturay qu* Athènes fit parte >n nom celém lt 

trouue qu'Athènes efl bien digne 'de louanges 

pour les grands biens qu'elle a fait aux hommespar 

rinaentiondes Arts & des Sciencesiniais principalement 

pour auoir mis au ' monde m homme 

incomparable en fagcfle, il veut dire Epicure^donr 

les fentiments de Morale ont elle tant eftimez par 

quelques-vn$, auflTbien que fa doûrinc, pour les 

choies naturelles^que planeurs ont fuiuie. 

9. ^^mdilyitquemmcequieftmeceffdirt^ôcimî 

% fuite* il parle iudicieufement * félon lapenfle 

-d'Epicnre, qui tenoit pauures & milèiaiiies9 cesgens 

riches à qui rien ne peut fuffire, & qui font 

pluftoft leurs Procureurs ou. leurs gens d'affaires*, 

qu'ils ne ioiiiflènt de leurs propres richefles. 

Voyei les Obfcruations qu'en a faites Monfieur 

Gâflendidans fes Anîmaduerfions, fur le dixième 

Liure de Diogene* page 1401. 

16. SemMdïle dvnydifjidupeni: Faiftnt àllufîoA 

aux tonneaux dcsDanaides qui ne peuucnt élire' 

remplis:- car c eft ainii que (ont faits les Aoates que 

nulles richefles ne Içauroient aflouuir. G. 174J4 

mais prenez garde aux remèdes que «oftie Philo* 

fophe propoft en fuite. 

49. Pour le refle des cfmfes que tes bmmmisvoymh 

U déent icy la fbibleflè de l'efprit des hominos, fe* 

Ion les fentiments d'ipkisre, qui rapportent toutes 

choies à l'Empire des Dieox^qiiaod ils en ignorent 

lescaufes & les principes: mais fur tout quanâ 

la crainte les faifit,qui ne leurfoggere que dr mai* 

liais confeik 

tf& J(htefiyous ne mettez, km loin de yoflrepew* 

fée, les Qfmmns imdîgms- ie h Jdéefii des Dieux. 

Ce Vers feot, & fepaniment, dit vue ebofe bée* 

iuftci

fcVR II Vï». LIV&'I.- ^Dt 

tulle: mais qoe fous prétexte de pieté5 it faille s'abftcnirde 

dire que lés Dieux n'ont point de foucy. 

de nous, & ne fe mefleet point des ehofes d'kyi 

bas, ceft admettre des Dieux fort inutilement, Jfr 

femblc qirEpieure proportionne, la grandeur dé> 

! fefprirdes Dieux à la foibleflè de l'efprît humain. 

Les Stoïciens, ny beaucoup d'mutres Phibfophes». 

n'eftoientpasenceladefîmaduis. —. ". ' 

J?f. L'Azur des. deux eft ébranle^ fmr le 'Tonherrc*. 

Apresauoir fait la proportion du fuiet qu'il entre* 

prend de traiter dans ce dernier Liure» il comme» • 

ce parle Tonnerre % dont il cherche les raifons, Se. 

en fait ?ne defcnption elegante:& ce qu'il dit icy»*. 

regarde ce que Sextus Empiricusa remarque des 

Epicuriens > qu'ils màintenoient-.quele Tonnerre 

lie fe faifoit point diuinemcnt » mais par des caufës 

purement naturelles* . ; 

' 101. Les Nuées ne peuueni eftre compofées £yn 

corps-fi épais que le hok, &c. • Il prouue qu'il n'eft pas • 

neceflairc>qiic les Nuées pour dire du bruit, en fi 

choquant,foient fi dures ny que du boisiny que des 

caîlloux,& fait voir en fuite ce qui fuffit pour cela* 

à quoy les vents ont beaucoup de part, auffi bien 

que les qpalitez froides des Nuages qui' fe mêlent 

auec le chautjeut tenlfoniquibrife leur €ocauitc,& 

beaucoup d'autres ehofes qui font icy ceptefentées 

par de belles comparaifons. Surquoy vous pour* 

riez voir le chapitre "qu*eh a eferit exprés Pierm 

Gaflèïidi dans (es Obferuations fur la doctrine d'Epieufe 

page 1051. & fuiuantes» . . 1 

i$9*. Il éclaire lors qmks Nuiesfe rmcéntrent^com'rme 

fi par te choc violant-, félon la penïce des Stoï* 

tiens, -au rapport de Pktarque § il en deuoit foitfc 

des fcjnçfiçcs de ftifecojnfûc le dit ky Lucrèce, : 

" ' " " " £c*

jOTt _ -'R E 'M A' a ctv i s 

i&'f. Le htuit- dm Tonnerre ne nient 4 nos oreille* 

qti après, qm nous'en dtmnsfâ l'éclair. L'expérience 

•ioucftalicffele £ut allez voir* pouç monftrcr'que la 

vue cil béaucoupplusfubtUeqciel'biiie:- & ce lien 

duPoëtc leTepcefente fortnaïuiement. 

171.. Il drrïue aufsi que les Nuées teignent dyne lumiere 

prompte tout'le* lieux d alentour. L'expérience 

& la raifon?font voit que le mouuemrnt'eft h ca»fedcla 

chaleur,-ce que Lircrece exprime icy très- 

•legamosent. 

*«78, Vne bdh de plomb fe fond en routant dans yne 

longue courfe, &-adiomfle, quand elle eft pouffêeMue* 

ment. Y anoit-ïl" donc quelque- machine des le 

temps de Lucrèce, qui puft poufler des balks auec 

tant de violence qu'elles fe peulfent fondre en 

chemin? Il n'en faut pas dauantage,pouf feiretou* 

tes les mefmcs chofes que nous voyons de noftrt 

cruelle artillerie 

• 18&. II. loue en cet endroit le ferupuîe qu'on 

pourroit auoif , û les Nuages - ne font pas ïï profonds 

qu'ils ont de largeur, 

i$6. Comme des M efles farouches qui font dam leurs 

idehots. Qu'il reprefenfe bien Jes- vents furieux 

dans- la concatfité des Nuages,'comme des bdtes 

féroces dam leurs cachots:& qu'il dépeint heuret*~ 

fement les diuers fentofenes qisi'fe forment en 

rair,quandfocag€gfonde,&que l'a Teropefte agite 

toute la féconde région de f m. 

- 203. Il arriue que-cette couleur don e du feu gtiffknK 

11 maintient icyJ'opinicmdTmpedociè.ftdÂinr 

xagore de k cheute du feu d'en haut, contre les 

-fentiments d'Ariftoce : & tient que les Nues ei» fe 

choquant font du feu ' comme des caitktok* pour 

moaftitr que fm fouit il y en* des-icmtpecs.

SVR 11 VI. LïVUE, 1 fo| 

lit. ' De ç»f ffe

Ions proprement F Automne, lafaifon des guerres 

de Tannée, ' • • ' 

Propterea funt, hac beia mm nominhanda. • •., 

578. Cela s'appelle rechercher U nature des foudres, 

ôc non pas faire, comme les gens fuper flitieux, qui 

en attribuent la caufe aux defleins des Dieux pour 

piarquer extraordinaitement" leurs volontés. Ce 

qui a donné fuiet à Epicure de fe railler de la (cieifc» 

ce des Tofcans ,qui fe melloient de prédire, & do 

firer des augures des éclairs & des btuits du Ton* 

nerre. 

38^. £%m fi Jupiter•& les autres Dieux ébranlent les 

Pàkkcelefks. Lucrèce raifonnoicy aprés'Epicurc, 

contre la "fuperftition des Tofcans, & de tous ceux 

qui ont peur du tonnerre , comme d'vne marque 

lenfible de la colère des Dieux, & demande pourquoy 

il épargne (btiucnt les coupables , & qu'il 

tombe fur les innocents. 

39 (• Pomquoy il tombe ddns les deferts, dans Lt 

Mer & furies monts arides} A quoy il adtoufte bien 

d f autres raifons, pourmonftrer que lescaufesen 

font purement naturelles, & qu'ils ne font nullement 

prépares pour le chaftiment des horfimes. 

41$. Pmrquoy renuerfe-t-il les Temples des Dieux 

immortels ? Car il abbat fouuent les lieux Saints, & 

n'épargne pas fes propres Autels, in fua templa fk» 

rit. Ceft wn mot de Lucain, dans cette belle corn* 

paraifon qu'il fait de Ccfar à vn Tonnerre, en fon 

ié Liure. 

411, Prefkm* Ceft ainfi que les Grecs appellofent 

ces tourbillons fi dangereux qui fe forment 

fiir la Terre & fur la Mer. On les appelloit auffi 

Typhons \ mais quelqucs-vns mettent de la différence 

entre les Typhons 8c les Preftercs % quoy-

sv'ir-ri VI LIVRE." *Tof 

âetousses deux foient de tnefuie naturel qu'on 

jes'pùiflcappeller proprement des tourbillons de 

foi.-Le Typhonmcfle vnegroffè fumée dans Ta 

flame, & le Preftere. s'allume dVne flameaflèz pure. 

Gaff. au chapitre du Preftere, oùilcitte ces 

beaux-.Vers de Lucrèce. pâj?e 103$. 

• 4fo. Les Nuées sUmnjfent. H enfeigneIcy comme: 

les Nuages, fc forment par-concrétion des A-» 

tomes qui fe tirent des parties*!* l'air, & de* ma* 

tmes qui s'y méfient, foit qu'elles s'éfeuent de la 

terre-, ou qu'elles viennent de la mer, foit des ma^. 

tieres fekhes ou des matières humides. M. G. dans 

ion.chapitre des Nuées, page pU.-Sc 9851. . • 

- 494. ^ cette heure ie diray comme teau de h pltiyë 

fe forme dansies Nues. Il y a principalement deux 

manières, la compreffion & famnlmutation, \cù 

quelles font toutes deux reconnues par Lucrèce. 

-• fz|* L Arc-m.CitL C'eftvft»-Phénomène dans 

les, Nues qui fe «tbmient en vne certaine fituation 

pour receooit les rayons.

pitre ex pt|$, au lien que i'ay dé-ia cite en la piga 

104a, mais Lmm$ qui fuie en tout ladoârloi 

*ai?.vn'tremble* 

ment de terre,en vne feulé auiâ, du-temps dé, Tibère 

: Si de noftca temps qudquos+vnos ont. pery 

4c la lïicCme forte^dansle Royauibc dcNaples* 

lans parler de Piûri'au pais des Grifoos , qui pa«iâ 

mefine raifcn, fur accablée de deux Montagnes, 

qbi-ftirot renueffées par vn tremblement de ter».- • 

60^,. ' HféUft rendre réifonpourquoy.U Mer n A point 

iïaccroijjimenté Une faut pas douter qu'il ne fytîo 

autant d eaux delà Mdr-qu'il.y en peut entrer, pois

SVR E'E'"-VI. LrviiE. . foj 

ciu'citfilet tous les'flenifes quis'y; perdent ut l'en*? 

mznfp®iû£ du UMtt:imts tnc-partiedes eiux s'écoulent 

par des conduits foufteïcaitis,& fe rdndettt 1 

à h telle deiriuicres , & vite bonne partie s'enietuar 

dans les Nucs,par 1aforce des rayotisdii Soleil,-etf 

forme 'de .¥ape«rs,qui le cètiuef Giflent en pluye, Et 

£cek'H $ eftoit point, il elt certain.^k 'le >£*&& 

lia. de - la Mer ne- lèncrit pas' eapible .de contenta 

mutes ier eaax j'&quela UttoikmwfubtmmêéJiiictecc 

qui parle de £ecy poëtkjijeœfentt, en cent? 

aufï t résêleganutiént; • ;..'•-;-•-• . -.ri 

-. 6& Là Mer nmto [siée fi- Me ijh Mm les cauUrf 

de cette fâJeure, £mk paflees fegetpnientâr nôftagi 

Autliciir ,.qui fe çodtente de dore-que Ses eaux dtié 

Me% depofent leuîr ûleorc dans la cette j en fe cotf4 

lant par fes canaux & conduits'ftatùtek. IlyenM 

•a chapitre • exprès- de Mohficut Gafiendi dan* fes. 

Ànimmetfioiis, fur le dixième 'Liure'de Diogétie> - 

4§B« \ -Le M.&m Em^ L s enabrâfetii«etît continent 

de cette, Montagoe-qiisi cftcnla 'Pocfier^ril y a peu éq 

grands J?oëtet, qiii à*m. ayent éqrit, ou qui n'oç 

ayençtué quelque^compirailoiii Cp Heu de Lucire^ 

ce. s cft :bïçndigncdtafln : confidtrés4ftiais nonS'Ctf 

auoosita Poëme entier de Qbîiittii Sertnus, qu0 

quefqlscs-vns pour&beauté» tot-toiifti 'attribuer'à 

Virgile. Il cil de-pinède Iîxcen^VeiS,-&lVofde* 

pltédàEciles à expliquer qui nonfttfltuirde V-A&n 

, tâqîrîté.'Ie'1'ay fa|t ."ncancmoins'tueè le fec«Mirs d« 

quelques Ob&tuatioiii de Scaliger, Ce ferait Uitn 

itfik.lmu de--le donner au Public: -mais ileftfi 

long,que ic ne l'ay >osé -'entreprëdreôfuttc que ie le 

deftine'. à la fuitte dVue tradodion- de- Virgile>4onç 

lûnne £aiç efpeietbien-toft Tue -Seconde editioni 

Eee iiij

pour le ranger entre Ifs Catàieûes des-Ânden^ 

dont Yae bonne partie eft attribuée à Virgile, il 

lfmb!e.qiic l'Autneurde ce Poe me ait imité Lu-» 

çjrece , & qu'il ait étendu àdcflèin ce que Lucrèce 

%«reflèrre en beaucoup moins de Vers. '.'. 

;., ; 71*, X t MU Entre pluiïeurs qui ont .recherché 

fes» caufes des accraifleménts du Nil, dont Lucrèce 

iîfanne ky,aoci€'fan éloquence- aceooftuihéé, fe* 

W les fentifiients d'EpieureyLucatn .ena cfcrit 

âmpfensçniC: dans Je dixième Liùre de fef? harfele,. 

Heliodore dans (on HiftotteJstfaiop§quc,it entre 

Ici Modernes i Blaifè de Vigeoef e, ètt. foh Commentaire 

for la peinture dei .Coudées dû. Nil de 

Shiloftratc II y on- a aufli vi*-chapitré expré$,àoffi 

fcte© que du Mont Etna» dans.!© Liure 4'Epfcure do 

MoofieutGaffendi* ••..*.: .-' • •...•.: • 

fc^ïj; Lcsfmffies Efhêfiens'9 c'eft a dire, dés;Vents 

d^cMort, qjii: donnent dansi les 'embouchéms-da. 

^^qui-fitUàQJEremoiiter lesieaaz dexefl«wc, 

-fe&£wîei*n,p4ttié de ks 'débordements ,-fdoB la 

ptnféç d'EpicuCc-, que Lucrèce affuiuk ,-.&'.faJielatioiisideociiK 

guloot ?ayaigéïdan$ FAfftiqdeiiotisâièotcof • qu'il 

^>JI.faut >point,chercher fa-caiife-ailleurs- que des 

grabdes; plu.jfer.qui fefont rerslesiaurces-du .Nil» 

ta* mois de- Juin, & aux Neiges qui fc fondent- fuc 

iesMontagnes d'Ethiopie. CcftûiElefentiment* 

ifaa fort hel-Efprit,- & quiîaifônne« fî--bieni for: 

tétttes les çhotfpriqu'il a obfèruées dans fes Vpj*• 

|Mj& de tobtèla.'Nature^ auec lequel ic m'enSfiiis 

'CQnctcou iiilcz&iiucnt, iç veux dire? Monficardç

svR'Li VI' LIVRE? # jos 

Monconis^frere de Monfièitr ïtêLiërgîfè/dëXyon; 

Pctfonnage-'de beaucoup de mérite qui à-elle fur 

les lieux,& 

qofl va tomber ;auprés des 'Golômiies df tabules, 

tic que il&m •oulcDmubtj'ûiwm-ê^tMfmë 

lariuénne ,:pdnris!aUer déchargée -âpres vne -longue 

eo.utfc :dans ie Pont-

çwcp jpçfs'aublie ;pfi»^j jent àïAa« 

' fiperifltâç.. ÇkçrQp^ft,db' fan aduis,-p*ur ce fuiet, 

flans hnfriJ*wc4p.k*l(l&vtû dej Dkioc. 

.--84». l^Fmmnç.é'Jmmon. C'e&Wic Fontai* 

ûe tj^Si 4it «ftrc-froKle^ïottr, & chaude la. nuift, 

4QntP,lînftîtt.fmtmîm frigêèm.* 'mâilmi. 

ftruêrt^tmëlc. a|yfitfcfl» r«n»rq&epar-Gciji.qiîi 

©nt.éç&.Ja.-ysje d v Afcxbn4i&» CQûWMQ Araatr:& 

• Qjâncç.Cwrfc : mak^d|îalcmfeii!t par Pomper 4 

mm MeJ*. ,|€ oc fç|y, g çe. ^ p^ç. j . . ^ airig 

4uet.Mcaînadit-.oafoii^rl4are..- rvïo-L... , i 

- -Mmmm* fmmuf^kmfêi pmrià> têrrd • . '. 

«ff h^^mHptw ^y,p^troni dksfammtfjM 

eeh cfoay,Uchrft^ 00 «'ta 

farlegucçet i» pfeftn^ÎûçcifbiaitUriaeft aeecte 

411 • ?p $< .cfopt dciifoii-^ Jltii ai il dit: : Jn 'Dodone* 

ç'e(td«d , £pû$;, 'JmufomcMm fitgeMêSi gr i»K 

^P#C f4çîexp^^^-.fi)tMtinëôénmidmm -M» 

,€enkiitMth m zrnnêihme[vmôûÀmgmgû;€f 

kW* ' daos ; tmires 1Jcs ; RelatiensVqutib noiis 

f nt dpnços. Le nufettoement delLnetedc eft ftibtri 

fttf çe.lbiçtt.& biçpéigèû d'elbaxDhlîaccé. •> 

• s 99ix .'ffar FmtSnt è\vm, d®ttie.fë rémiëit dm milieu 

deU-Mer. My-€Wfmtmûk-sSc'à ym-z efreffet 

a.pâkmeCmc.faifén qu'à fetroswtdesiôéi:»

SVR ti VI. LIVRE* » jri 

ces-d'eaux vmes qui réiailiiflènt delà terre i& il 

faut bien dire que ces eaux douces qui fourdent 

aiofî au fond de la Mer, y viennent de fort- bas, par 

des lieux foufterrains, où il faut bien dire que d'vn 

autre collé fort éloigné, elles fe perdent d'en haut, 

foit parla cheutedespluyes fur la terre , i foit par 

les eaux mefmes delaMcr,-qui s s j infinucnt de loin 

par diuers conduirs. 

$Q69 U4mm.. C*eft dont Monfieu r Gaflcndi 

nous a donné vn excellent chapitre dans (on Lfore 

d'Epicure, cnla page ySx. furquoy ib fcmble qu'il 

n'obmette rien-dé ce qu'en -ont écrit éc plus excellent 

les Âutheurs anciens & modernes. Cltu« 

dien a dit de cette pierre admirable.. - 

• FUgtdt mbils flex, er *mkdm fmàd fmrit 

- Méitrum ^phâdofqm chdlybs cognofcit dmoresl • 

' 1090. Lts cdwfes des Mdkéts. Après qaele PoSte 

'-les a recherchées 9 fuiuant 'les. principes de'là 

PhUofophie, il décrit amplement j&auec-bâu** 

coup d'éloquence-, cette horribli pefte qui fit 

mourir tant do gens dans tAfrique du ternes de la 

Citerre du Peloponefe, dont nous auons vne tmé^ 

lente relation dans l'Hiftoire de Thucidide,& c'eft 

paroii'Lucçece acheue Ibn^flltjftr© Poëmfe delà' 

Notoire.- Ce que Virgile a trouuéfibeauvqa'il a 

bien voulu en faire vne imitation à la fin de fon j. 

Liifredcs GeorgiqucSj comme nous fmomiê-m 

remarqué. M le voit auffi wne description de pefte»' 

,adpiirable dm» le 6. Liufede : fa PharfaledcLdcain, 

& vn autre dans tém te premier A€te de' 

l'Otdipe de Sentque, que mm achetions'dé tmduirc. 

•'•''• 

• . Mais toutnosEfcrits» toutes nésTraduûions, 1 

âc toutes nos Remarques, font fi peu neceflaires.

fti L A Vil DE L VC&BCE. 

qu'il, .vaudroit peut-eftte mieux que le temps que 

nousauons mis à les compofer * euft clé employé - 

à nous repofer. 

Fin des Remarques. 

: LA- VIE DELVCRECE. 

L . V c RI c E Romain » comme il Je témoigne 

liiy*mefme».auoic nom Titus Lucrctius Catm 

> & 'nafquit fous le Confuht de Cn. Domities 

itnobardus, & de Caius Caflius.LonginuSjlan 

6%7.de la ville de Romc,felon Eufcbedc Pampfaïh-: 

d'autres diïent fous le Confulat de Lucius Licidins 

Gfaflùs ,&de Quint us. Mucius Scxuola, en la 

#f S» année depuis la fcndation-de Rome, quifut là 

(touziémc-dèlaiiaU&ncede Çiçcron * & iamefine 

que : les L,ois Licinîenne-.âcMucieniie furent publiées,, 

pour obferuer yae nouuelle forme de goa* 

uerwemcnt, â l'égard dci Citoyens. Xe nom. des 

I* y c* i T 1 B N s tft ancien 9c célèbre, & on troupe-dans- 

cette famille,. les Tricipitins.» les. Qnnes^ 

lesiVefptflons, Se le&Ofellcs. Quant aulùrnom dé 

Çarus, .qui eft Romain, il en etf parlé entr'autres 

lieux dans les Elégies -4'Ouide, -&-dans les Epi7 

grammes .de MirtiâL- Mais il efi croyable que les 

LYC aiiiE HS: de la famille de noftre Poète, fe 

CQntgntgrent de l'ordre Equeftre, qui eftoit celuyde 

lei|t naiffançe, 9c qu'ils nç recherchèrent point 

apec ambition les hôneurs'des charges populaires. 

• Q tjekjues-vns ont- crû que lé furnoat d© CâHvs 

futdoopéà Lvc mci,à caufe .des rares qualité»

LA VM DE LVC'RBCB. fij 

de £qp efprit , & de la douceur de fa conuerfation, 

qui Iç -rendoient cher à tout le monde. -Il portoic 

encore le (iirnom de VefpiJlo ou d'Qfelle, comme 

calant defcendù deTvne de ces familles, ce que 

l'onînduit d'vne authorité de Ciceron dans ion 

Liure appelle Brutu$,oùileftparIé auec éloge de 

Quintus Lucrctius Vefpillo Iurifconfultc, & de 

Qojntus Lucretius Ofella, qui ciloit plus propre à 

. faire des harangues, qu'à prononcer des iugemens, 

pour ne rien dire dVn autre Lucrctius VefpiMo, 

dont,parle Velleïus Paterculus,Ciceron au 8 liure 

du recueil de fes Epiftres à Attiras, & Cefar en ïbn 

I.-& j. Liure de la Guerre Cioile, eftant croyable 

que le Poe'te LYCRICE eftoit frère ou oncle de 

ceux-là,fans qu'ondoiue craindre'de fe méprendre,puifque 

Cefaren fon i. Liure de la Guerre Ciuile,appelle 

ce LVCRICI Sénateur, parce qu'if 

fe pourrait feiro que d Vne mefme famille, lVn fut 

de f Ordre des Cheualiers , & mefme Populaire,& 

l'autre Sénateur, comme il s'eft rencontré entre 

Qceron,&fon frère Qutntus, qui êftoient nez 

Cheualiers Romains,dont le premier qui fut éleuc 

à tous les honneurs de la Republique, deuint Sénateur^ 

l'autre demeura Amplement dans l'ordre • 

des Cheualiers. Ainfi donc,on pourroit croire que' 

IVCRECE fut-de la Maifon des Vcfpillons ou 

des Ofelles,& qu'au lieu deTitusLucretius Caras, 

il faudrait dire Titus Lucretius Ofella Carus: fois 

. qu'il y tit lieu de s étonner de deux furnoms , puis 

qu'il y en auoit tant d'autres femblables, comme 

Q. Fabius Maximus Verrucofus,. & L Cornélius' 

Sylla Foelix. Or de ce que l'origine des plus grands» 

Poètes eft ignorée, il femblc qu'en cela peines ily 

ait quelqueefpcce- de diuinitc, Celuy-cy-eftant;

ji4 %* A Vu DI LrrRiciJ 

fort ieune^commeilparutdVnfortbelefpijjft (es 

païensrenuoyerent étudiera Athènes, bien qu'il 

n'y euft pas 16g-temps que cette Ville euft efté misérablement 

faccagée pt Silla. Toutesfois la cou- 

Hume des Romains ,-.& le grand défit que Lv- 

CRECE auoit d'apprendre les belles choies * font 

croire fort aifément qu'il fe retira dans les iardini 

de l'Académie d'Epicure^comm© depuis luy Virgi* 

le en a ainïl parlé afon fuict. 

Bien que ie fois touché du defir de U gloire, ' 

• Jj^m du Peuple inamftantje garde en ma mémoire, t 

Les cdteffes,C accueil > &* Uyaine fauekr; 

• Sms les ombrages verds 9 fous h douce fmifchem 

• Des idrdins odorans de la fdmeufe Athene3 

Ledmoit me retient 9 la fdgeffè m* entraifne> 

• Et Properce qui auoit retiré le mefme ait,en 

parle auffi en cette forte. 

Ceft ld que imray fêlndereformetma >ief 

• La par tdmmr pmffértt de h Philoftfkief 

• Soit que du grmdPktm m life les Eftritâ 

. S et quç de tes idrdtm, mon cmr fe mme éprih 

• • F ourla ftience rare > & dimn Epicure9 

• Je deuimdrsy meittmr^ êyne Ame plus pure. 

- AlortZenon qui efloit vn mdlhïifcmte38t 

l'honneur de k feâe Epicurienne, preiidoit en ces 

jardins auec vn ceit mm Phedrus»do«t Ckcron parle 

comme de l'vn

LA -VIE h s lr-ciic£ ftj 

pareille étude, aûfqu0l*(ansi4ôute> 00 à la pJufpart 

d'entr'eux, LVCRECE;fut : tm-rccommairâaMe 

pour ion fçaubir exqûis3& pour les giancfesltuaîcrerde 

fou efpritsmais.pvfnciipalenffent pour tes for* 

lents d'or dé fon éloquence,, & qu'il cÊkasé te plus 

charmant "& le-pluaiiibttaift'drê Poëtej «fe-fon 

temps,au iugement de Cbrnelius Ncpoi* $d ieCi* 

ceton.quoy qu'alors ioiifloicnt en Poëfie* Marcus 

•Varro>les deux Cicetons, Marc us & Qyrintus r- Publies 

Varro Attacinus-*-M, Fmliis Biwajk% G 

* CaluuSj Ciona, Catulle ,L. Calidius & quelque* 

autres. De forte qu'auec la haute repùtàtioif qu'il 

s'eftoit acquife, il n'euft ' laiieà la poAerité que fc 

défît de l'imiter, & la-gloire de le fuinre -, s'il foft 

arriuéà vn âge plus auancé. Md$ il périt eh I? fleur 

de fes iour$> & tomba en vne cftrangefirçnefîe, 

comme nous- l'apprenons cf Ewfebe , qui écrit, 

qu'vn philtre amoureux hiy fut donnreftanrallez 

ieune par vne femme appeliéè Luctlia, ceq»iJo 

troubla fi fairt, qu'il ne s'en fallut guems^Btilê-Feu 

diuin qui allumait fa belle atnrpourla Poëfîe*ne 

fuft entiefement éteint. Mai£ comme fa«saf*l'fc 

Iwy teîflok des-intentâtes de fauté, illefr emploie 

à Peflfude- de la PW lôfepWe s 1 laquelle- il -édkoit 

«donnéd© ieffneflç* &fepropo&del*mettre--en 

Poëfïe Latine, prenant fon fùiet de»!» Mture^dtft 

çhofes> fûrqaoy tous fes Amis-qui eftoknt ;de if®* 

pinion d*ltikiire, fèfermerent &rfe polirent met* 

' ueilteufemeiiv. Enfin,- après- nmàc çtefcjueacitetji 

(bnOuuragejcomme fôn indffpofifiàn evoiflbit de 

iour en ioer, on tient que peut te dégfaiiw qu'il 

çbneeut •d t ?ne grande difgface acriuéeàfon amy • 

Mertimioi, prmy des-calamités* honribfosfdbnr b 

'République eftoif menacé e> & -fe voyttftdfoilfaitt

*u. J, vr lA V l E * B L VCABCÉ. 

à cnâcfce a & pro pre famille, à caufe de fon mal.qui 

fe y retLT5> m ° inS t*" ^ uedc "uftleTÛ 

fi?kl S P 7 , î.3 uand lIs fc v °y«tprefleZ parles 

qu il le tua de fa propre main :*n qu6y bien-toft 

enauoit donné luy-mefme en cet endroit deW 

Ouu„ge,0dilduputcçontrelesAmbkicux&les 

Pard«^S PtCfer ' ntla0,0rtàvQC vic par des miferes extrêmes, quand il dit, ««««• 

Sont-ils bannis bien loin de la chère Patrie > 

Soudiez de quelcjuecrime, emporte*, de furie » 

J'7P«f«"tndetourment,de douleurs] 

Se [entent-tls enfin accable*, de malheurs} 

. Ils y muent pourtant :&• quoy 

Immolent des brebis i & célèbrent des morts 

i Les obfeq«es% le dueil, Sec. 

II mourut en la 41. année de fon âge, l'an 70^ 

depuis lafondationde la Ville, CneulPompefu 

Magnus eftant Conful pour la troifiéme fe£,Z 

mefine temps que Rome fut troublée par des façons 

eftrange,, que Clodiusfut tué par Milon 

que Memmius&plufieursauttesfurent condaml 

«M>acaufc de ]eurambition,&relegue2 danslc 

banmffe^^ & que Cefar âgé de 4? ansfaifô it 

deftrangesrauagesd«„slesGauies.Toutcsf0isEu! 

Si"" 1 *"? « 0 » r « vne année auparauant:& 

Donat, ou celuy mu a efté l'Autheur de la vie de 

r S . T^ £ Ut ttois années P luft «ft fous le 

Confulat de Cq. Pompeius Magnus, & de M licinius 

Crafïus pour Jafecônde L. Pett"wc$ 

auantfamort.il yitlesfurieufes conjurations dl 

' ,CatiIiiui

1,A VlB. »E. LvcRECB?. fQ 

Catilina % & de Clddius, dont la République foc 

tellement affligée, que bten-toft après, elle périt 

entièrement.: &. ç'eft de ce temps-là", dont il Ce 

plaint vers le cfommencement de fon i. Liute, où 

parlant à Venus, il luy dit:'. v,. 

Sainte Dimnitéquela gloire enuironne: 

Puifhue Mars fur ton Je in, au fommeil s'abandonne} 

• Lafféde maints combats & de meurtres épais ; • : 

Qbtiendt luy'pour nous les,faneurs delà paix: ' '^ 

Et de ta belle bouche en charmes fi féconde, ' . 

procure le repos a la Reine du M@nde% 

: Car parmy les frayeurs delà flamme..fy:d* fer9 - J 

Npftre effrritn'efttpas propre-a bien philofopher: 

Ny, famtux reietton des. JUuftres Memmies, 

La gloire gr la yertu né nous font- plus amies. -, 

H reprend aoflî l'ambition de fon fiecle par des 

Vers tres-gtaues qui fe.lifcot dans le 3. & le 5. LIpre 

de fon Poème: & fon Oourage qui eft par tout 

fortferieux,eft vu riche tefmoin.de l'innocence 

de (es mœurs^comtne fou foiet Peft de (a ^patine, 

.parmy beaucoup de difficulté? pour fon intrlligence* 

dont Qumtilien mefine reconnoift qti f i!%(t 

tout plein.; . • . ,...•, 

. On n'efl: pas d'accord du nombre^desLiuresde 

IVCRECIî& quoy •qu'il .ne /nous -en refte que 

ÛX; qui font les feuls3àmon adu!s? qu'il auoit comppfez 

des.chpfes naturelles, fi eft- ce que quelquesvnsen 

admettent iufquesàn. (ç fondant furvne 

ûthorité de Varron, en fon I. Liurede la langue 

Latine, où cet Âutheur cite ce Vers du n.Liurç 

de L.VCRBGB. .. 

, Cherchons le imr natal de la Terre&des Citux. 

Mais ils fc trompent grandement, parce qu'au Heu 

ïc Lucretius : dans l'édition de Varron , il faut liro 

% ~ : ' -•--• 1 - # Fff " '

p t • 1 â V I E a i L v c & t c i : 

Lucilius : Et certes le Poète Lucilius auoit efcrif 

plafieurs Liures fur diuers fuiets, & s'eftoit moqué 

en cet ' endroit .des A Urologues, qui teebercKent 

trop curieufement la naiflance de la Terre & dit 

Ciel. Prifcieù &tous les anciens Grammairiens, 

n'ont iamais cité d'autres Liures de LFCRECI 

quç les fis que nous auons : & pour montrer qu'il 

n'y a rien eu de change dans leur ordre , ny dans 

le commencement du î. Liure, contre l'opinion 

de quelques-vns qui fe le font imaginez, Prifcieii 

dit fur la terminaifon des génitifs pluriels en irsnr* 

? uc le Vers ^Sneadum gpnetrix eft le premier de ce 

'oete. Et pour l'ordre quenous y auons, il eft tel-» 

lement lié 8c conforme au fuiet,que fi on en oftoit 

quelques Vers, non feulement on corromproi.t Pé* 

focution,mais encore le fens. Il parle au commen* 

cement des Principes des chofcs * '8c fat la fin des 

Meteores,& de ce qui concerne le Ciel. Tous ceux 

qui ont voulu donner des connoiffances de la Nature 

, #ont-i!s pas fuiuy la mefme -méthode fans 

exciter Epicure dans fon ajbrcgé, de Vobfcurité 

des chofes l Mais L ren -i c * fe peut bien défendre 

luy-mcfme fur ce fuiet, puifquedaos fon fiiié-^ 

jKne Liure il rend ce témoignage de fon premier. 

• le me fomien fort bien que dans monjtremierLiurei 

Fdy parlé de ces corps qui font mourir çr yiw** 

Et dans ces belles naroîes du commencement de' 

fon fixiéme Liure, il parlq atnfi de fon dernier* 

Deeffc des beaux Fers ; des hommes c*r des Die%X$ 

La îoyegr le repos $ les délices des deux; 

• Pérou 4oi$-ie marcher m partant de ta fource* 

Pour atteindre a la fin de ma dernière courfe ? 

Afn que de lauriers &* de louange ofnf.- 

Mon noï%foit plein d$gloire,0*. mon front coumnmi

Là VIï -BI 'Lycmci; "fï> 

41 n*eft pas neceflairé de changer le tiltre de cet 

JDuurage, puifque le Poëte meftne l'intitule bien. 

de la forte en fon cinqoiéme Liure. 

Cet Ouuragt acheué des chofes naturelles l 

Apres dudr durit leur amour 9 -leurs quertÉes 1 

Ewfin èdhift au mur: & te fuis le premier 

J>hi des premiers fçadàns qui tont écrit entier* 

•£*ay des Volumes Grecs mis en langue "Vulgaire* 

Afin mi il fait ytile, & qdilte puiffe plaire. 

Cequeic Poète & le Traducteur penuentdire ve^ 

ritablèment~4e leurs Ouurages * puifque le Poctô 

eft le premier qui ait écrit 'de cette matière en La- - 

tin y hf, que pjrrfontie iufques à prefent n'a traduit 

ces Limes en .noftcé Langue * non plus -qu'ils ne 

l'ont point èftcj que ie fçache j en toutes les autres 

jljiogues de l'Europe, dont il 'eft.croyable que la 

.difficulté que luy.attribua Quintilien,eftla principale 

raifon, fi elk n'en eft pas la feu le, 8c fur .tout 

auant le trauail admirable de Lambin » lequel ne 

peut eftre allez eftiolé4_ Empedocle auoit traité ce 

•imefine fiiiet en Grec- disant noftre Poète: Mais ' 

J^vc-ntc! l'a itriité de fi bonne grâce Se auec 

'tant de feience '& «fart, qu'il eft digne fans difficulté 

de toutes les -iQiiaBges'qu'Àriftdte auoit don-' 

•Jiées â Empedocle. 11 paflà tellement en éloquence 

-tous ceux de fon temps, & fonlangage eft orné dé 

-tant défigures d'Orateur, que Cicerqn parlant do 

iuy n f a point craint de Tappeller trts-ingenieux. 

Auffia-t-il -pris auec vne adreflè merueilleufe vne 

'•'«infinité de -bejles chofès, non feulement des Vers 

d'Homère & de* autres Grecs,mais encore du Poe- 

-te Ennius, qu'il s'eftoit particulicrement étudié 

#totket : & Virgile a beaucoup emprunté de L v- 

4rftici. De -forte.que ça.elle vne penfee aflleft 

Fffij

Vtîlité' 

de la le. 

•ftutedes 

Poètes. 

f io JL A V11 '£ E 1 v.c R i c f : ' 

commune de dire qu'Ennius êftoit l'ayeul* Lvc'niç 

B le père, & Virgile le fils. Car ces trois-là de 

tous les Poètes Latins, font k$ plus fameux en 

leur genre. LYCRECI imita auflî Empedocle 

en cela , que comme Empedocle s'eftoit conlàcré 

pour les délices de Pâufanïas,auffi L v c R B e f 

auoic écrit en faucur de Memmius. 

DISCOVRS 

.' AlOLOGEtlQJE," ' 

pour iuftifier cetteTmânûion} 8c\i 

! ledure de cet Oûufage, & pont 

. femir d'Eloges a L v G R E G E. 

HdeâiBîSiS 

BjfipSM 

IL y a quelque chofe dé bon qui 

nous relie des anciens AutheurSjdofit 

nous puiffions tirer de l'vtilité, c'eft 

aflèurénient des Ouurages des Poètes. 

Car -les Poètes qui eftoient auflî 

PhilofQphcs,font ceux-là mefmes qui ont inftrtstt 

les premiers hommes, & qui de rudes & de barbares 

qu'ils eftoicntsles ont polis & amenez à vne vie 

ciuife. Ils ont décrit la beauté de-la Yertu, & l'ont 

fait auec tant de grâces' & d'éloquence-, qu'ils ont 

_ excité les cœurs à fon amour, en les détournant de 

• f affedion des vices, beau coup tpiejixque les attires 

Philofophes : non toutesfois dpmme les Bi-' 

, ftoriçns par les narrations véritables da cho6$-qui

'ApoxofiËTi o^v E; ' fiifitiont 

paflees,& parles difcours (erieux>âuffi bien 

• que par lesadions, & parles fortunes des peffonnes 

ïlluftres; mais ils notfsinftruifentaus bonnes 

moeurs par des inuentions vtay-fèmblables, des 

feintes agtcablcs,& des préceptes vtiles. 

Il n'y a pas vn genre feul de Poètes, il y en a• Dîners 

plulîeursXcs yns>font Heroïques,!es ûtres Tragî- | e !f5 dc 

ques,çeux-cy Çomiques,ces autres Lyriqucs,quel- 9C lC - 

ques-vns Dityrambiques, &plufieursqui nefont 

que des Satyres, des Elégies, & des Epigrammes. 

Les plus anciens & les plus recommandablës do 

tous font les Epiques, qui eftoient les Philofophes 

. &. les premiers Théologiens qui ont configné à la 

pofterité en Vers Héroïques des matières diurnes 

& humaines, pour former les hommes à vne belle 

vie, & pour les inftruire- aux connoiflànces de 1» 

Morale & des cbofes naturelles. Du nombre de 

ceux-là parmy les Grecs font Orphée, Mufée, Homère 

, (car des autres qui eftoient au deflus,les 

lioms aufli bien que les écrits font péris pat lalonr 

guçut du temps) Hefiode, Tyrtée, Phocylide, Xetiophanes 

, Pitagore, Empedocle , Parmenide, & 

plufieuts autres : Parmy les Latins Enniu% Furius; v - 

ivcmci, Varius,VkgileXes Tragiques .quiont 

fuiuy ceux-là, ont imité les a&ions, les mouue* 

inens , & la fortune des perfonoes.célèbres, tels 

qu'ont efté i£(chile, Sophocle, Euripide, Bacuue» 

.Âftie. ,&Seneque. Les Comiques ont reprefentç 

Ja.vie,la conduite» &Teftat du peuple, tels qu'Eu.» 

-pole,Cratin, Ariftophane, Menandrc, Epicharme, 

•Çaecilius, Plâute, Terence. Les Dityrambiques fi 

font entièrement addonnez à célébrer lei loiianges 

de Bacchus, h premier defquels fut vn certain 

j?i?iiçu$ Août parle Hérodote. Les lainhiqueiou^

jit I> i ' s c_ o v m s 

les Satytiques qui fe font allumez qùetyuesfbis 

' autc tant de colère Se d'animofité contre ceux qui 

les auoient ©ffcnfex3 tiennent leur place entre Archilooue»Hipponax,Cattile 

& Horace. Les Elegiaques 

font comme Callimaquci Mimnerme* Philetas, 

Tibule, Properce & Ouide. Mais Jes plus graues 

& les plus importans de tous*!! ie île me f rotape,font 

les Epiques, lefqucls nous- deufons lire aueç 

beaucoup plus de foin que les autre! 

Poites Or ie tiens qu'il ne faut pas conter feulement au- 

Epiqucs. Eombrc des Epiques ceux qui ont chanté dVn ftilc 

magnifique les combats & les grandes aâions des 

Hommes fameux, comme Homère, Apollonius, 

CointusSmirnçaSsÊnniu^Varius^VirgilejLucain, 

Scacé, Valere, & Silius: ou qui ont eferit de l'Agri* 

cultore,comme Hefïode, Virgile 8c Columcllero'tf 

de P Aftronomie, comme Manile j ou'des poifibns 

& de la chaflè comme Oppian: mais encore ,* voira 

' mefmes bien pluftoft ceux qui ont expliqué eft'd.6 

grands Vers, les principes des chofcs-naturel!e$àcomme 

Empedocle & LVCRB'CB f & qui ont 

laifle dans leur belle Poëiïe des préceptes de bien 

viure erwrecherchant Ie$ vertus,& fuyant les vices» 

• comme Pitagore , Phochilide ,- & Horace, Car 

nuiique par la connoiilànce des chofcs naturelles, 

_^& par Pinftruâion des vertus Se des bonnes 

mœurs , les hommes deuiennent en quelque façttl 

plus grâds & plusillu(1res: Se puifque de Pvnç& de 

•l'autre s'acquièrent la grandeur de courage contre 

les difgraçes-de la fortune, & contre toutes les in-* 

firmitez de la condition humaine, la force d'efprit 

coûtre les vaines apprehenfions -de h mort , h 

tempérance contre les dcfîrs infatiables, Jacon-ftanec 

contre la fuperftition i les Poètes illuftres.ib

A'OKySETlQ^vl, ... 

do.uent principalement propofcr le de/Tcin d» 

rendre leur Lefteur plus dge & pIu$ fçauant, £ 

pmsledele

|24 •' DISCOVRS 

très difertemcrtt les adions des gtands Hommes^ 

& des Ames Héroïques, mais encore qu'il y reprenante 

naïuoment les difcoars &les deportemens 

de&mefcha'ns, des lafches, des Amans infenfez, des 

çiFeminez, des furieux, des enuieux-,& des timides, 

ce-qu£mpejdocle & Lucrèce ne s'cftant pas foucièz.de 

faite, ne méritent pas-le nom de 1 Poètes. 

Toutesfois au iugement de plufieursJ Homère à 

caule de cela mefmes, ne doit point eftre receu 

dans vne ville bien policée:& quoy que Platon ne 

le reiette point de la. République auec ignominie, 

û eft-ce qu'il eftd'auis de luy" donner congé', & de 

l'enuoyerauechonneur. De forte que lî Empedocle 

&Lucrecc>n'imitent pas comme fait Homère, 

Jedifcours & Icsaftions de certaines perfbnnes, 

nous ne deuons point pour cela leur ofter le nom 

de'Poètes* .••'*.' . 

^ Obic- Mais Lucrèce combat l'immortalité'de l'Ame, 

.Ôion il nie |a prouidence des Dietfx, ofte toute forte deluciece' 

^ e %* on ^ u cœur ^ es hommes 9 & eftablir îefou- 

• * lierain bien dans-la volupté, le no Pexcdfe point, 

en cela: mais fon Poëme pour contenir des chofes; 

autant éloignées de celles qui nous font connues 

parles lumières de - la foy, connue la Philofbphîc 

Payenne eft éloignée de la dodrine de l'Ëuangile,n'eft 

pas moins Poëme pour cela9 voire "c'eft vn* ' 

Poëme illoftre, vn Poëme agréable»vn Poème orné^de 

toutes les grâces'des Mufes. ' • 

• De réfuter icy- toutes les opinions d'Epîcote 

touchant le concours fortuit des Atomes, &les 

Mondes infinis, peut-eftre qu'il ne feroit pas fortdiiïîcile 

; mais auiïî n'eft-il pas bien neceflaire, veu 

que ces chofes-Jà- fe deftruifenr allez d'elles-mc&. 

jnesj&quc la vérité feule en parleraitsqujïd tçut h

"A P O L'OGITI^V l. ! ..' t f If 

înôde s'en tairoit.Toutesfois il euftbien mieux fait 

d'occuper fonbeau naturel à quelque fuiet moins 

-ferieux, & plus proportionne aux fentimons de 

tout le monde. Il le deuoit;Qui le niél Mais il 

ti'cft plus temps de le corriger. Epicure & Lucrèce, 

dit-on, font impies. Qu'en arriuera-t-il pour cela? 

Serons-nous auffî des impies pource que nous lifons 

leurs Liurcs,ou que nous les auonstraduits? le. 

diray donc premièrement. Combien ' y a-t-il de 

chofes dans ce Poème conformes à la dodrine & 

• aux enfeignemens des autres Philofophes l Combien 

y en a-t-il de probables ! Et combien de merueilleufes 

& d'incomparables , pour ne pas dire 

prefque divines? Arreftoâs-nous a celles-là, chef if- 

Ions celles-là, approuuons celles-là : reiettons les 

autres qui font menfongeres, mefprtfons les abfurdes 

3 & n'authorifons point de noftre approbation 

celles qui font contraires a là foy Chreftienne. •• 

Enfin fouîmes-nous Iî faciles & fi crédules, que m^^ 

nous tenions pour certaines toutes les -chofes qui Lucrèce 

ont efté- c'on (ignées à la pofteritc dans-les Liures ne fc 

des Philofophes & des Poètes ? Ou celles-là mef- ioiut ^ 

mes qui (êroient (orties commç des Oracles' de la - £î. p ^. 

bouche d'Apollon ? Que fi tous les iotus' nous K-- §cttcr 

fbns plufieurs chofes fabuleufes, incroyables & ouc ceux 

faufles, foït pour le dbettiflement ic l'efprit, foit des aupournous 

tenir plus fortement attachez auz-cho- îrcsPo ^* 

fes qui nous paroiflèht véritables (ans aucune c °n~'p|if0fctrouerfe 

; quel fuiet aurions-nous de méprifer Lu- phes. 

crece,qui eft vn Autheur fameux de l'ancienne Rome 

} Certainement les' anciens Chreftiens, & des 

Perfonnages d'vne (âinteté reconnue, (ans parler 

de S. Pâul,.qui cite des Vers entiers de Parmenide, 

(FAiatas & de Menandrej 5. luftin Martyr^.Grc-

* 6 D I S C O V R. $ 

genre de Nazianze* S. Bafile, S. Iean Chrifoftom*: 

Clément Alexandrin^thenagorÊufebrSCv' 

pnen Tertullien, Arnobe, L W C C S i e n ï 

Auguftm S. Hierofme, n'ont point eftéSlel 

ment rehgiepx , ny fi orgueilleufement fc^wT 

q« ils ayent eftimé que nuÎEfcriuain ne fuSn* 

x deftreleuquinefuftChreftien.ou detou S 

fcne8Xïchafte& véritable. Etde fait nelifcK 

paseux-mefmes foigneufement Empedoele De- 

TS'r\ QU1 ' C ' L VC * » "' & ^»«es PoS 

& Ph, ofophes, pour ne rien dire des Orateurs & 

des Hiftonens, tant Grecsque Latins, qUoy que 

S S W

• 'A p o i 6 g 1 f t a v ni \tf 

nies nous ferait interdit, dans les Ouutages duquel 

, toutes chofes font prefque difputées de part', 

& d'autre, qui veut que les femmes & les enfans 

foient communs, c'eft à dire, finous comprenons 

bien lefens dé (es paroles,qu'il eft d'aduis qu'où 

aboMe l'v&gc des mariages légitimes & alleurez: 

outre qu'vne bonne partie de fes Dialogues font 

remplis d'Amours infâmes. La lefture d 9 Arïftote 

ne fera point permife non plus ,puifquece Philo- • 

fophe eftime que comme le Monde n'a point eu de 

commencement ,-aufli n'aura- t-il iamais de fitt, & 

que touchant l'immortalité de:l'Ame, iifèmblè 

eftte fort différent de fort Maiftre Platon, auflt 

bien que de nous. Les Stoïciens fi zelez prot©âeurs 

de la vertu, & fi ennemis des vices À de h . 

volupté, ne (tmnî pâS'fnoins à fuir que la'mort, à 

caufe qu'ils enfeighent que Dieu aûthcur de tbtiteè 

chofes eft enchaifnè par les liens des fécondes càu* 

&s,qû'il cil fuiet aux loix de la dcftinée & de la neiceflké, 

& dépouillé par le deftin de toute forte de 

liberté d'agi?. Ce qui eft tres-éloigné de la nature 

de Difeu » Se delà dodrine dont noiis.faifons pro* 

féflîon.Nous ea-pôutrioris dire autant dePline.En 

yôila fuffilainnaent pour les Phflofophcs. » a • 

Yenons aux Poètes. Homerequi pour fon ex- ||cs.p0^ 

cellence s'eft rendu fi recommandablc à tous ceux tes. 

qui font des Vèrs,tombera de nos mains, voire il 

en fera foouent arraché, fi dtas vn Autheur, il n 1 jj 

faut rien trouuer que de vray, de pur, de religieux, 

& de pieux. Car combien d'abfurditez y a-t-il dans 

les Liures d'Homère» indignes de la Maiefté des 

Dieux! Combien d^mpuretez, d'infores & de vilenies 

} Quoy que ie ne veuille pas nier qu'il n'y ait 

pluficurs myfteres enueloppez fous fa Fables,

-.4- 

tputesfoisàquices chofes-là ne font-elles point-, 

connues ? lupiter meïme Roy des Dieux fiç des 

IJommes, célèbre par fi? cens adultères ! Ganimede 

rauy à çaufe de (a beauté? Mars furpris en adultère? 

Mercure enuiant à Mars les embraflèmens de 

Venus? lunon tourmentée d'v.nç ialoufic féminine. 

à caufe de l'incontinence de lupiter! Venus dans le 

combat bleflee à la main par Diomede?Tethis& 

l'Aurore à genoux aux pieds de lupiter, pooremr 

icfcher que leprs enfans ne fufàtjt tuez à la batail-. 

f 

tfA cette heure,quel$v personnages &it-il faire aux.., 

Héros de la Grèce, & aux plus grands guerriers de 

FAûe? Quels difeours met-il en leur boucfie \ Ils fe. 

querellentjils fe difent des iniurçs, ils s'embrazent ' 

d'amour & de colere/ont ap deféfpoir^dcflcïchent. 

de langueur3pleurent amèrement, & fe lamententen 

vain. Acfaile menace Apollon qui le prépare ait. 

combat auec le fleppe Xantusill témoigne l'amour, 

qu'il auoitpourPatiocle, en égorgeant auec vue. 

extrême cruauté quelques ieunes Troyens prifenniers. 

Il projpofe Vlyfleen exemple non pas d s va 

• homme vaillant ou prudent, m^fs dVn.-bomroe, 

rufé, taalicieux, trompeur, & menteur; & peutcftre 

qu'après topt cela nous deuions parler. d'Ho-t 

mere-tuec ynpeu plus de retenue.. • 

les Tra- Venons aux Tragiqucs,& mefmes à-ceux de riqgiques. 

nrc Temps % que tout le Monde tient entre les 

mains, & lit continuellement. Dé-ja, tous les fuiets 

de leurs Tragedies,ne font-ils pas de cruauté?, 

de crimes, d'impietez, d'outrages, d'inceftesrNe 

font-ils pasfouuent incroyables & abfurdes ? Des? 

enfans tuez par leurs meres : des mères tuées par 

1 leurs enfans : des maris aflaffinez par la fadion de 

leurs femmes adultères : des Amours de femmes.

f A p o t o G E T î Qjr i: i,à 

^Tentn. C V nC f CftCSP ^ digiCUX: dcshai «« m " 

«r„ , ?f n r frcrCS ! d?S P crcs ôlans leurs 

propres filles fous prétexte do Religion & JiZ 

L rocs a ces beaux fuiets. 

/nw* bieneflrefuuôurùeH que h foi; craint! 

Mefnoumbm-tofl, & hy fL contraint ' 

Def4mjlre tnfefe, de paroi/ht pmurc. 

Que ditons-nous des Comiques? Si nous les vou- 

°traitterauectoute largeurdelaluftice n6 

Icsofterons-nous pasdc tousTes cabïnetsHe ne di! 

*ay rien d Anftophane : On fçait le langage otdL 

?K j 0 ** V,ClIle Cotflcdlc : La ««nce^fes 1 

Joies n eft point inconnue. On n'ignore pbint aufi 

filesboas mots de Plante. Et Terencequieftfc 

plusretenu& lè plus modeftc detous,nefeit a 

pasdireàvnvieUlatdcncolere 

OUS " netaitlt 

Sans que le tienne icyneccf&ire de reprefenter 

cequ'ri a fait dire aux Pères auares , Sx vSfl. 

ards extrauagans , aux Magiftrats iniuftes , aux 

jeunes gens amoureux , intemperaas , & dé! 

bauchez, aux Filles corrompue de for* , OII 

feduites pat les prefens, aux Courtifanes rufc4 

aux Valets trompeurs & larrons, aux Marchands 

Hnp.es & panures, aux Parafites gourmands, aux 

reil«H §0t ? U f- ^ fi BO «»PPôns8« 

Pot s ^ C f r 1 ! i ° n D' n ° n fcuIemcnt J « 

de pSû 

aifCUrS d , C R ° mans • ou

130 _.. DISC-OVRJ 

iruptïari, d*âttifices,dc malices, de crimes^ &d'iin^ 

pictezl i, 

Ixcclîc- Rcuceons donc maintenant 1 -noftte LVCRICI, 

ce àt î'vn des plus polis .$ des plus clegans Ecriuains. 

Lucrèce, de toute la langue Latine,duquel Virgile & Horace 

ont non. feulement infère des demy Vers dans 

leurs Pocfîes ., mais encore des Vers entiers, là, oà 

cet Autheur dtfpute des'Principes des .chofesôu 

des petits corps qui font indiuiiîblasj-pàil.parle de 

leur mouuement & de leurs fîgufes3 oàil traite du 

Vuide,des Images, des Fantofmes quifotit pouffea 

de la-fiipcrficie des corps, de la pâture clés Èfprits, 

du leuer &du coucher des Altres, des Eclypfei dû 

Soleil &de la Lune*du Tonnerre,de FArc en ûel,des 

Auernes,de ï Aimant, du mont Etna,des cau&r 

des maladies ,• & de pluficurs autres rftofes; il eft 

fubtil & profond,- &Fait paroifteevn figauoirex-* 

quis. Dans les atfant~prop0s de fcs-Liurcs., en pis*- 

Meurs exemples Se iïmilitudeS, dans les difputes 

qu'il fait du mépris de la mort, de la fuite qu'il 

confeille de prendre au fuiet de l'amour » du fom- 

' jtaeil & des fonges ; il cft graue, abpndànt, iragni- 

, £que,étendu,fubUme ôc

I , ÀPO'î oéïti Qjr è: fjï 

Philofophie de Zenon-? Quelle louange n'-euft-îl 

pas remportée?Voîcy donc de la forte que nonsen 

deuons vfen Lotions.ce-qu'il jr a de bon» BC-UL£* 

thons d'en profiter* Confolons-noiisdecc qui n'y; 

©Il pas, & luppottons-en les défauts auec patieri-' 

oe.Ceft à'dire5.chenflonsrelegancejles gracc$-& la 

beauté de ce Poëme3& Contentons-nous de fouliaiter 

que fon Àutheur euft fait chois d'vn fuict 

plus heureux. Quoy? Nous lirons auidement 1er 

Poètes, où" nous cherchons l'oubly dé nos foucis, 

. en la-feule délégation deies lire , & nous-negligc-. 

xons vn Poëtequi non feulement eSt capable de 

. »ops recréer i mais eneor©.de nou# exprimer -en 

Vers «os-polis deS'qtteftions.difficiles& obfcupes? 

Nous apprendrons par cœur des Vets«THomete* 

pource qtie l'oa s'imagine que pamny -des Fables 

aoateufts. & ridicules 3 ce Poète enfecmepitilïcufs 

connoiffanecs de la Natuce % &nous n'écouterons 

pas la langue tres-pi«e & ttes-difettede LYCRIc 

-E , pariant des Principes des-ebofes, du Mondes 

des parties du Monde, de la vie hcurculê * &des 

choies du Ciel &de la Terre j fans les vaines ombres 

des Fables, & dVne infinité de feintes puériles 

qui erobataflênt mal àpropos! Et qooy que-ce 

ne foit pas auec toute la vérité & la pieté qu'il fetoît 

à defifer^ puis-qu'il foit en beaucoup de chofes 

•les fentimens d'Epicure* fi eft-cequeccftauec vne 

implicite i-ngenieufe, &aucc toute la clarté qui 

cft d'ordinaire compagne d'vn ïçauoirttes-exquis, 

comme le lien. Car fiée beaucoup 4clieux, il a 

des fentimens contraires à ceux de Platon:'s'il en 

a d'autres qui combattent ceux que la pieté de f E- 

'tungilenousfuggerc; auffine deuons-nous point 

meprifer ceux qui s'y tonconteent conforme^-.

W* . DlSCOVR, 

Peut-cto faire déplus belles difputesque Icsuen 

nés, contre le dérèglement des Lffioîs ,PoU 2 

êmle repos de l'efprit l N'elce pasauec vnc 

*kcfTe merueilleufe qu'il réfute ceux qu7n*un! 

^nnent qê l'on ne peut xien fçauoirj q uX 

les fens font trompeurs? Ne les deffend-il L 3. 

famment contre vne fi outrageufe calomS D 

fortequ il montre que par la ruine du tefinoigna- 

Qêfes Epyfodes, comme les appfcllcnt leS Grec,, 

font ornez de vanetez plaifantes! Y a-t-il rien de fi 

peint que les déferions qu'il fait delaLumiete 

des Couleurs des Mko»rsJcl-Aiman,de la PW 

desVents,&des Nuages qui fecreuentpa^laTëS 

?jl" 

V e fobremcnt * interne*, fans 

perdre jamais 1 innocence ? Qye fi quelque tro* 

feuere blafrne tout le defleindecet oLaee £ 

çure,dont LVCRïCI s'eft efforcé de leprefentec 

U domine} Que dirons-nbus de fes façon s de parler? 

Q^y a-t-,1 de plus pur? Quoy de plus net? çL 

le peut-il imagmer de plus clegant? Certes ieh5 

fcindray point dédire après Âncien, qSnïo" 

te la langue LatineuVy en a point quilic mieux 

««Vje 1 ; . Iti * Wfc ?T finous voulons la Philofophie 

Anden * ffiiïïKV dC Democtite » d'Empedocle, d'Artdignes 

%pe&dEpicure,que Lvc*Eciafuiuis.r„aic 

deftre f^l'incroyablnettetédespa^^ 

confo. fonslafingu iereelegancedu difco P urs,& foyo^ 

** paffi onnez d'égaler fa facilité à bien parler. ïefot 

h * lt « 0 * ncantmoins que nous pûffions nous acr 

quenc

APOtOGEf I Q^ V É? #|| 

guérir en mefme temps la pieté & la connoiflTance 

de la langue Grecque & Latine,en lifant feulement* 

Jes^Liures factez* fans délirer les. profanes. Maispuifque 

ce nous eftvne neceffité d'apprendre leslettres 

Grecques* d'Homère* de Sophocle* d'Euri-; 

pide i de Pindarc , & des autres Poètes I leroïques, 

d'Ariftophanequieftle feul de tousies Comique* 

de.qui les écrits foient venus iufquesà nous,de 

Platon,deXenophon, d'Atiftote, de Plutarque,d'Hérodote, 

de Thucidide % de Polybe, de Denys 

d'Hakcarnafle»de Lylîas,de DempftheneîJËfchi» ' 

nés, & des autres Orateurs: & les Lettres Latines 

de Plaute.de Terencesde L v c R E C E,de Vatron* 

de Cefarade Ciceron, de Catule, de Virgile, d'Ho^ ' 

racc,de Tibule,de Properce.d'Ouidqjde Lucaih.dd " 

Seneque,de Stace,de IutienaLde Pline,de Pétrone, 

& d'autres femblables, qui en pluiîeuts endroit* 

fefpirent l'air de la fuperftition' t ou de l'impiété 

toute pure \ qui nous'empefche que nous ne traiV 

tions ces Efçriuains de telle forte ,& que nous nef 

les liftons de telle manière, que nous en prenions • 

les richeflèsjes grâces, les otnemési&qu'à l'exemple 

des premiers Ghreftiens, nous enrichiffions dé ' 

leurs dépoiîilles TEglife de Dieu,en côferuant dam 

fa pureté & dans fon intégrité la Religion Chreftienne3 

que nous auons puifée des Liures facrez? 

La^Philofophic que traite icy le Poëte LVCREC* M. GiÙ 

ft l efté parfaitement expliquée dans les trois rolu* fcndilié 

mes que M* GafTendi nous a donnez, de la vie * des £2? 

mcnits, &delâdoarined'Epicure,futled«iémfc mlkâL 

LiuredeDiogenedeLaerce. Cet excellent hom* nu la dôme 

, autant connu par fa modeftie, que par fa pto* a * if ^dç 

fonde douane, & auquel nous deuons la plus ,fTZ 

.grande partie .des corrc&ions que nous auons cm*. f âlcT

04 DISGO VR s 

ploytés dans cette féconde édition , après qu'il k 

fut donné la peine de lire la première, aucc vn foin 

aflèz particulier, peu de lours auaet fa mort, y repond 

à toutes les difficultés qui fe penuent former 

fin les queftions de l'immortalité de l'Ame,& de k 

prouidence diuine. Et au lieu d'en faite icy vn traité 

exprés, il fuffiroit d'y traduire le fien, ou de rapporter 

l'excellent difeours qu'en auoit compose 

aucc tant d'art & d'eloquenc^Monïieur de la Mothe 

le Vayer.du temps de feu Monfieur le Cardinal 

de Richelieu t oà après ailoir difputé contie plulieurs 

Philofophes, anciens 8c modernes , & fut 

tout contre Ariftote touchant cette matière , il 

établit la dodrine de l'immortalité de T Ame par 

j|. demonftrations , quoy qu'il euft auparauant 

prouué par S. Auguftin, JQu'ileft bien plus dffeure de 

connotfhre cette immortalité par les lumières de h fqy, 

fie'de tdjjkietir 4MX doutes de krdifon hmmim. A 

quoy il adioufte vn Corolaire digne de grand© 4 

considération ; par où ce rare tomme, fait bien 

connoiftteà ceux qui lifentfes Ouutagei, & .qui 

h$ entendentjquelle eft fa prudence en toutes chofes,& 

quels font fes fentiments pour ce regard* qui 

ne difeonuiennent nullement I tout ce qui en a 

tfté décidé par les plus grands Perfonnages du 

ptonde,& par ceux qui en ont eu fauthorité. Mais 

comme tout cela eft vn peu long,& que ce volume 

ne feroit pas capable de le contenir, ie peafe qu'il 

vaut mieux y renuoyer le Leâeur, auflî bien qu'a» 

Liure qu'en a écrit tres-doâement Monfieur k 

Cheualier Kenelme d'Igby Ànglois ,qui eft TM 

perfonne de condition, & de beaucoup do mérite, 

lans y oublier les autres Liures que plufieurs 

•auoient compofc| mmt luy %? le fnefint %i©t*

À'P ÔIO GETI Q^V'l? JJf 

ûy pliifieors encore qui ont paru depuis aueceftï* 

me, tçls que le trattte de l'Ame immortelle dû 

Monfieur Cotin, où les ornements de la Poëfie Se 

de la Rethotique fe trouuqpt agréablement mêlez 

auec les raifonnements de la Philofbphie ; Celuy 

de feu Monlîeur Briçoranet Abbé de Launay, dans 

(on Liurc imprime peu de temps auant fa mort cit 

itfja. depuis que ?en eus parlé auec éloges, félon 

50 mérite, en ma Préface de la première édition de 

cet Ouurage ,qui fut en itf jo. le Liure qu'en écriuit 

quelques années auparouant Monlîeur Silhon,pouc 

obeïr aux ordres de Monlîeur la Cardinal de Richelieu 

, & le chapitre q-ue Monlîeur le Cardinal 

fejy-niefme voulut adioufter à (on- Liure de la Pcrfcârion 

du- Chreftiea, & tant d'autres,dont.les. 

noms ne fe prefentent pas à mon ïbuuenir. le di~ 

ray feulement que les Chreftiens> de qui la docSfcri- 

BC eft Icandale aux Iuifs,& folie aux Gentils, comme 

dit l'Apolire, ne fe doiuent pas mettre fort en 

peine de prouuer par des raifons naturelles , ce 

que la reuelatioa leurperfuade parla foy. Que la - 

créance dé l'Immortalité de l'Ame ne laide point 

do difficulté à ceux qui croyent la Refurreâiôn 

des corps. Que quand f Ame feroit mortelle par fa 

nature , félon l'opinion de quelques-vns , elle ne 

mourra pourtant iamais par les bénéfices de la" 

Grâce. Que toute la Nature mefme periroitauec 

les Anges, & tous Jes Efprits Bien-heureux & malheureux 

, fi Dieu ne les fouftenoit de fa main toute-puifiànte, 

comme il fouftient le Ciel, la Terre,- 

& tous les Eléments. Que la dilpute dsLvcRBc 

JS & d'Epicure fur ce fuiet regarde famé matérielle 

, comme celle des Animaux, & ne confidçre 

peut-eftre pascelle-ie Dfemmetixne iûteJleéfeuei- 

: " •' "'• ' , . G gg i) ,.

Î5ff D"iscovii's À-pôx oGETiQjri? 

le. Que fupposé que les tmes fuffent faites d* Atdmes 

ronds & menus, il eft vray qu elles feroiont 

fuiettes à la corruption ; mais qts'eftant fimples 

comme elles font, Se diuinetnent infufes, ie' parle 

feulement des raifonnables, elles refîftent à tous 

les traits de la mort,voire mefmes,il n'y en a point 

qui puifîent eftte décochez- contre elles. Qirtui 

rcfte,ces Philofophes ayant entrepris de combattre 

la dodrine de Pitagore, en viennent bien à 

bout'pac vn raisonnement exquis: mais ils ne difentrien 

du tout contre les fondemens de la dodrine 

de rEuangile qui leur cftoit inconnue. Et 

qu'enfin, pour mettre la douceur'& le repos dans 

l'Efprit humain , ils ont crû qu'il en falloir bannir 

la crainte des,Enfers , & le refped mefme des 

Dieux yqui'leur fembloient ridicules, & quiPcftoient 

en effet, par tous les contes que le Peuple 

en faifoït. Car doit-on adorer des Dieux qui font 

nez de la Terre & de la Mer? Des Dieux innombrables 

fe peeuent-ils imaginer fans confulîon ? 

Epicute & L vc RECE qui fe moquent de Pan, 

&des Animaux d'Egypte, feront-ils plus impies 

que ceux qui leur ont dreffé des Autels? Sans mentir, 

les Saliens & les Préfixes de Ci bêle ne font pas 

"plus vénérables à caufe de leur eftrange fcperftition* 

que Lucippe 8c Empedocle-qui s'en font 

mocquez. 

Je doy la meilleure partie des. ebofes contenues en ce 

Difcours , a ce que Denys Lambin a efcritdans lefien, 

Tju'iladdrejjè au Roy.Charles IX. dans les trois EU- 

> tions de [on doêe Commentaire fur cétAutheur. 

LVCRETIVS diuinus Fir dtque incomparabilis Poeta? 

IGxfScalfurleei.de iVifUésAnimaux d'Arifi.

TABLE SYR LVCRECE. 

AAGI.' Abboye. 

91* 116 

49.422 

Abeilles. 5^8.17^ 

Abfynthe. 40. 64.147. 

Abyfme. . 165.281 

Achaïe. , 199 

Acfaeron. 8.99.i24.139. 

287 

Aduocats.' 18} • 

Agneaux» '^t.65 

Agrigcnte.' 31 

Aiman. 191. 295. 296. 

297. 298. fil- 

Air. - 31. ni 

Airain. 171.196.197 

A (battre. 1 . .reparent.tel 45 changent, 

yi. infinis. 51..' 

fort petits. ." 15X 

Anneaux: itf. 29

TA 

Ici!, fj. f4 petits. 6f. 

infinis. 351. 40^. 410, 

42^, 464 

Attouchement, 66. 477 

Auaricc. 100. foo 

Aube du iour. 116 

Auernc. i8tf.28p. jo^ 

Aaeugfes. 7* 

Augures.- 26"! 

Aulide, £ 

Aulnée. 66 

Aurore* {4.71 

Autels. 6}» tfy. I$J. 246" 

Automne. 272.273 

Babylone. ' i8£ 

Babylonien. 6l. & Babylonique. 

' 218 

BâCctius. 7y. 1^2. 200. 

228 

laîfers. . 1Î5 

Barres de fer. 6£ 

Baftiments. 251. 

Bergers. _ _ *fj. 3°4 

Belles. 3. 14.5*!. «5^.209. 

250.238.241.303 

Bitume, 

Blanc 

Bleds. 

Bleu. ' 

Bocages.' 

Bœufs. %'• 

288 

80 

38. 88. 2f3 

80 

'88. 58 

m. 233. iyo. 

271.300. 304 

Bois. • 37, 38.39 

Bouucau & Bouuillon. 

BL.E: e 

^3.24» 

Brebis. 38. 61. tfj. 7y 233. 

30©. noires, IOQ. 

Britannique. # 299 

Brôuillats. " 116 

Bruine; 

Buiflbns. 

Cadavres, 

Cailles. 

Cailloux. • • 

Calliope. 

Çalrae. 

Cancer Signe, 

Capricorne, 

Caractères, 

Caribde. 

Caritè, 

Carré. 

CattàgeJ 

Cactagineïs. 

• Caftorée. 

Caualerie. -61, 

Cauftlci 

"4 

^7-149 

127. 17} 

i7f 

• 66 

7* 

224 

224 

If 

i9i 

80.15^ 

288 

2JO. 251 

Centaurée. 

Centaures, i/f, . tjj. 234 

Centre, 44. 4î 

Cerbère. 140.175 

Ceres. 7f. 1^2. 200.228 

Cerfs, m. 125. i8y. 253. 

287 

Chaldeens. ' 22« 

Chalumeaux,' m 

Chambre. 

if8 

Champs, 

119

T A B 

Chandelles 164 

Chat. 161 

Chardons. 1% 

Chariots, 12.4 ' 

Chafleurs.- . 184 

Cheual généreux. 9% 

Chenaux, f9.7j.1tfj.184. 

254 241. ajo 

Cheuteaux. 6y 9% 

Chèvres. .171. 234. xtfj. 

294 

Cheurette. . 191 

Chiens. 19.129.. 171.184. 

. i8f. 193. 235. 241. 248. 

m 

ChimectSw 76.234 

•Cibele. - 73 

Ciel; 218. 220. père de 

. toutes choies. 87. fe- 

re*n; 

Cigales. . 

Cignes. 69. 8L 

16*8.181 

Ciguë. 

CiUcië. 

Gimhale. 

Giroa. 

Citoyens. 1 

Climats. 

ColombeSu 

Gombinaifons. 

Combats* 

Comètes. 

Concours, 

99 

149.151 

98. if* 

73 

.4^4 

30f 

208 

8x. 129 

43* 

49' 

î^9 

78.8* 

LE' 

Connections." . £| 

Coq, . • 174 

Coquilles. 64. tf8.298 

Corbeaux. . 81.24! 

Cardes. C^ 

Corne. « 1S4 

Corneilles." 242 28^ 

Cornets. . 73. rfS 

Corruption.' j^tf 

Corps. • 20. XI. X}; 244 

33I-407 

Corps imperceptibles.' 

if. occupez. 17. plats 

& polis. 19. principes 

folides.22.24. xj. tres^ 

pec.its.x7. folides. 40. 

infinis. 40. 44. des 

Dieux. 43» portez en 

> bas. ftf# déclinants 

. tant foit peu. 57. dif- 

(emblables. 61. noii 

colorez. 78. rarcs.X5»j»; 

Cclçftos. jtfi 

Couleur. 78.79.80 

Couronne murale. 72. ' 

Craye. .. 114 

Créanciers." 1 19a 

Création. 208 

Crète. 74 

Crieur public 168 

Cuiure. 248.298 

Cames. ' 281» 

Çuêtcs. 71 

Danaïdes. 1 . 140 

PS8 m î

T'A'B 

jDanceurs, _ 184 

JDcclinaifon. j7. y8. f9. 

• 429 

pelphe. Itfj 

Pemoçrite. 113.141. 224 

Peftin & deftinée. 59. 

;•' 213. t .. 

Piamans. - 66 

Diane. ' 6 

Pieux.- jf. fil. 99, 2otf. 

. JOI- 

Diflèâion bornée. 25* 

Diflèmblables. £4. 432 

Diuifîpn limitée, '"iç 

Douleurs. 117, j8tf. 440 

Dragon. - 2J4 

' JEaux. ..17.18. ftf.-zir ftfi. 

•• • potables. 67. defon- 

• tailles, . 289 

-Echo.' - 1^8.472 

Efclairs. 363 

Eclypfeç. . %ifi^6i 

Egirr, '•' 280 

Egypte. i8f. 299:300 

Eléments. 33.3^41^41^ 

Eiephans. • 70,247 

Emeraudes. . • 81 

Empedocle.' JI. 414 

Eoaperqurs.' " • • • 183 

Ence. : .• . '3 

Enfants. 40 JI. 71. 101: 

117.147.162.186.194. 

LE: - 

Enfers." 99. 138.149 ifj? 

287. 44J. 44^; 4f9 

Ennius. 8. 402 

Entendement, • 102 

Enuie. 245 

Eperuiet.' 241 

Epkure. tf.98. 200.202. 

141. îfj, fa via 307, 

fon Teftament. $1$. 

fes Lettres. 319. fes 

Liures. 321. fes Difci*plcs.320. 

fes Maiftres. 

314. fa naiflànce & fi 

'mort., jif. fes frères, 

308. fes calomnia-* 

' teurj. ibid. fon auancément 

aux Eftudes. 

ibid. fes" dernières pa- 

• rôles. 317. fa Philofo* 

pbie.32'3. fa'reg!e.33Q. 

fa doctrine. 384.401. 

Epilepfa 118 

Epire. 241 

Eponge. 1 ; 170 

Erain. 249. Voy Airain, 

Efpace ou Vuide. 23. in* 

fini. 40.47 

Efpeçes. • £x 

Efprît. IQO. 102.103.104. 

iof. 108. 112" . 

Elle. " 275 

Eftoiles. f74 itfi. 212.370. 

428. 488 

Etaing, - xf%

Etherée^ 

Ethcfiens 

1} 

1 . 

Ethiopiens? 

28I 

1 m 

Faunes. ^ 

Félicite? 377.385, 

femmes. J9, • 

Fer. 25.148.15)5.15)^.15)7. 

25)8 

Feftes. . 24c 

Fcftin. IJ7 

Feu. zp. 30. ?I. ^ UJ> 

in. 141. facré. 30I 

Feux du Ciel. j7. vola- 

B.f , *4* 

Fiebure. I?i 

Figures. 541. d'Atomes. 

T A t 

Hftn&MfflA 1 ' tôt i-o{ 

Hekbore. 171 

Hcleic. u 

Helicon. 8. iof> itf. %lj 

Hellelpocit. i4# 

Hcmifohete. jf. ti4 

Hcraclitci 18. }».4ii 

Hcibcs. 2jé 

Hercule. ., 100 

Hcfpcridcs; . 201 

Hirondelle . 98 

Hkier, ^ . 17} 

H0meomerier , • j*. 416 

Homeçe.. S* 141 

Huile. .64.187 

HytBcaée. 7 

hfiniq. - 82 

Iauclots. 107 

Luinjfle. ifp 

Ida. - . 2if 

Images. 148.149.11*537. 

4%. 466. 4?; 

Imaginations amoorci** 

fcs. , . m 

IndtfE . . 70 1 

Ifsfaotseiie. . aft 

Liftai. • . 

Interualles. 

^ 417 

1 78.89. IJ 4 

Ipfcigmiie. 6.401 

ktpitcr. 274.Enfant. 74. 

4$f 

Labourage r .. Xf2 

labotnxuc^ 12.95 -xfi 

Lacs. . âj|. 

LE 

Laiâr, 14 

Laine. % . 18. ija, 

Lambris." . p 

Langue. 170.214. jo# 

Langue Latine. 9.109. 

401 

Laurier. - .-.. 2^ 

Logions. 6*2.140. 247 

Leprc- . 19^ 

Letargie. . 131 

Lçttfei M citfafter.es; 

1r.39.8j 

Lîaîfons. , .28.8^ 

Liens de principes* ij 

Lieu,- . . 41 

Lignes.. * 89 

Lionceipx*' - 14c* 

Lionnes. 1^1 

Lions, in. 128.174. i7éT. 

i8f. 2}je ij8; 2fO 

Liâeûrs. ^4 

Loix. 244.2f tf. ip 

Louanges d'Epicwre. 98 

Lucante. ifo 

Lucrèce, 49f la vie. f 12 

Lumière. £4.81.^9. )tfo« 

• 491 

Lune. 9L xiji. lii. 219. 

212. 22}. 227.228. J^Gt- 

490.492 

Lyre 'd'Àpôllon.- £9 

Machine. i8r. 204 

Mwntfieai. 192. %9? 

Maladies- . • *98

Malt lie. 

TAB 

190 

Manei, 100 

Mariolaine. ' 82.2^4 

Mars. 4. $9$ 

Marteaux. 16 

Matière, 15.24. 44 

Médecins. 40.14? 

Melibéc. 

x ^8 

Mélodie. *f 

Membranes. 148. 14^. 

Mcmmios. 4. f. 20. 44, 

74. f£. 200. 204, 207. 

210.249.358. 399 

Mer. 4?-7£'?4-if4-*8*. 

282. f 07 

Météores. 375.459 

Miel. 40. ^8 

Miroirs. îj7tif8.4^.&c. 

-Moiflbns. 12. 13 

Monde. 203. 104. 217. 

.221. 225». Incteé. ff. 

doit penr. 89. corruptible. 

2if. fa nailancë. 

jj7. infinis Mondes. 

90.334.428.441. 

442.478.483.4% 

Monftres. 7S. 232 

Montagnes. 162 

Moucherons. 114 

Moutons. 83.304 

Mouuement. "17. fi. 53. 

p. 60. 71. 343. jy* 

4*4.4M-449 

LE. 

Mutes." 35. 4*«Lfi. 1475 

. " 148. 2f4.2^2- 

Muficieni & Muiïijue? 

213.2f3 

Myrrhe. .• tfff 

Nature. 20. ijtf.- 34^. 

créatrice. 28. humaine. 

}8f. des Dieux. 3. 

74. éternelle* 407. 

427 

Nauehets.' 1^3.1% 

Nanigation. 213.258. iftf 

Ntoires. 164.181 275.2^^ 

•Néant. • • 9 

Neâar. 194 

Neige. 2^3.27^.3^7- 

Neptune. 7c 

Nil. a%28£. 299408. 

Noir. / , 80 

Nourrices. 20^ 

Nuages & Nuées. 2^3. 

2^4. 25^. • 2^7. 27^. 

278401 

Ntiîâs. Z2f/-litf.227 

'Nymphef. • 169 

Odeur. . i|t>* 47j 

Odorat. ; 172.339 

Oeufs. % 

Oliuc Se OBuiers. 81. 

Ombre. iA 

Or. 13.247. 248 272 

Orfraycs. * 241 

Organes. : 178

TAB 

Ouïe? ^ _ -'m- 338 

Oyfeaux. 14. ff I8J.230. 

251. 240.281?. 285*. 305 

Pallas. m.iU 

Panacc' -if* 

Panthère. 185.240 

Paon. *8.8i 

Parfums? *f. z 94 

Parole. ' • *39-3f° 

LE: 

Pok.' 

Ponts.'' 

Pont Euxin. 

Pourceaux. 

197 

. l S 

299 

194 

Paflïons. 1 Pourpre. 6t. iff. 298 

Poumns. 8y 

Poutres. ' f £. 248 

Prairies. 230. xyj 

Preftere. 17$. 17*. 3^f 

3*8-3*3 

Paaot. ". t 107 Principes ou Semences, 

Pauureté de la langue ou Atomes. 23. foli- 

Latine. iop des.2j immuables. 2tf» 

Peintres & peinture. leur fommet. 26. fans 

174- iftf 

• Felîflfes. 2J4 

parties .27.doubles 31. 

mois. 35. changeants. 

Peloponelê.. 280 34..-intelligents. "45. 

Pelle. 2S&-2S9- fil viftes. fj. différents. 

Phaeton. ntf 66. pointus. 67. infi 

Phénomènes dçia vue. nis. 651.de diuers gen- 

4^8: ^69 

res.72. mélangez. 76. 

Fhilofophic. ^8 non colorez.78.blacs.' 

Pierres. 107 78. reiinis.8.6. leur cô- 

Pkhye: - 32.204 cours. 86. riants 87. 

Plomb. 18.248.502 menus, ioy. images* 

Plongeons. 241 148.411.412. 4}i. 437 

Plumes. 

Pluton. 

" 114 

8 

Printemps. 

Puits. 

3.272.275 

1&9 

Ployes. 11. 13. $8. 167. Raifin. 10 

277.178.40f •Rames. . 164 

Poètes. 7. 213. 116. 2j£. Rayons du Soleil. 9. H 

' 18* ' ' 

Religion. 6. 7. 50, 76. 

Poïfbns. 9i 100.401.402 

Poiffons. / 18.150 Rçnard's., 128' 133 

— - r

Renommée.' 213 

Refine, ni 

Reiurrcdion d'Epicurc. 

4J7 

Richcfles. 245 

Rien ne fefait de rien. 

10. n'eft anéanti. 12.. 

403 

Ris. , 87 

Rioieres. 42.26*4.292 

Rochers & Roches. 16. 

Rofée. 6i. 3^3 

Rofes. 10 

Rouge vermeil. 81 

Roys. 140.i8y. 242,244. 

247.421,496 

Safran. tfy. 502 

Sages.. 49. 373- 4 2 * 

Saifonl 10.205?. 228.272 

Sale. « 162 

Saliue. , 171.302 

" Samothtaces. 19e 

Sang. y6" 

Sagliers.237.238.2fo.2fi. 

Saturne. 74 

Satyres. 15*2 

Saoeyrs. 170 

Scie. tff 

Scène. y. 184 

Sciles. 18.234 

Scio. ' 190 

Scipion. 141 

Sculpture." % 2j6" 

B.Lë; . -., _ 

Sedion des corps? |» 

Sel. . itf 

Semences.. 21 

Sens. itfy. 324. 337.3P0. 

470 

Senfibles. 83.84.8y. 435 

Serpents. 12y.14P.171 

Sicile. 31.282.414 

Sicyoniens* 190 

Sidon. 2K0 

Signes. }6x 

Silènes.' / ipx 

Simetrie. 167 

Similaires.' $6 

Simulacres. 56". JJç. 

Sitie.' iStf 

Sifyphç. . 1351' 

Soc. 16 

, Soif. 301. de lavie.. 14J 

Soleil, pi, ifj. x£2. 2ï2," 

2ltf. 1IJ. 222. 223. 3j8L 

49O 

Sommeil. 181. 18$ 

Songe. , . 1^4 

'Sources. 12 

Soulfre. 28$' 

'Spedres. yi' 

Statues d'or? yo. 

Superficie. . if5. if7 

Supcrftitïon, 6.7.}p.i6x. 

59.401.402 J04 

Tantale. 138 

Tapis. yo 

Taureaux.' 2yo. 2ji

TAB 

Tartafe HQ 

Tcllus. • 71 

Temples. zi2,*'i4f Cekfte9.4^.1vmjneux. 

41 

Tempeftes. 262.166.269 

Temps.. . IL 348. 408 

Terre. ». 7*7 J- «o **£? 

2H.l8i,Mere. u.434. 

ipsefible.74Jalfe.94. t 

489. 494 

Terreurs. 59 

Théâtres. 6y. ijo. 461 

Thebes. • ; iij 

Timon de Nauire. 164 

Tttyc 139 

Toiles. ifo 

Tonnerre, 22.66,91.162.. 

l69.36fyOI.yO} 

Torches. • -291 

ToCraos. % yo4 

Tourbillons. 14» 269. }6y. 

3°y 

Tours. 160.212. ijo 

le Tout, 40.41.42.8y.28j 

Toux. -301 

Trauaux. 211 

Troye., • 22^213 

TremblemeDs déterre. 

• Z79- î*f • P$ 

Trépied. jiiioy 

Tringles. 263 

Tritonienne. 2,6 

Trofnes, 244.14c 

Tyricns-. 280 

IF; 

Vaillans.' 

Vaiflfeaux. 

Vapeurs. 

« 

Ht 

*ff 

IfO 

I7J 

Vaultours. 

Vents, -y. 14. ly. 71,164. 

263. 264.266.273 j6i. 

. 40^.deMWye 38 

Venus, j. 12. yy .187.185). 

192. 396.597- 399-404 

yerooiflèaux. • . «J 

Vers. 

ifS 

Vefuue. 

*8

les^N^ms des Âuihurs qui fe trouuentcit+ 

'tex, dans la Remarques, Difcmrs, &. 

Préfaces de ch Outrage. 

APVLEB. Arian. ^ 

4^f 

fia 

Ariftotc. 416. 4fo. 459. ' 

472. 47}- 4 8 f S°9 

S. Ayguftin. 401. 4^7 

Aolônc. 410 

SeroCc. 451 

Bnlopoet, feu M. l'Abbé 

de hmmjaneç Eloge. 

f5î 

des Cartes. 415 411.489. 

4£i 

Cttuic 397. 3^8 40f .4x7 

Gefk. fij 

M. delà Chambre, auec 

Eloge. 491. jpf 

Çiceron. 408.411 48a 

486.4^8. f xo* f 15 

Claudian, fii 

Copernic. 411.8co 

M.£otin,auec Eloge, yjy 

Diogene çfeXaërce* 

Dipdore. 48^ 

Donat. yitf 

Empedocle. ' 

Epicure. 

415 

EuangiJe, 480 

Fçftiis. ' ' j$>7 

Galien. • - 479 

Galilei. 421* &c. 

Gaflcndi $ tuée Eloge. 

13 j. dans la Préface , 

• Aceri pluficars autres 

. liera. 

Genefe. 41$ 

Gitfànàis. 

Heliodore. . jo8 

S. Hierofme. 461 

Hierofine Mercurialis. 

Homère. 401.44c 

Horace, 41}. 460 

M, le Çheualier cFlgbi, 

auec Eloge* $4 

Itmenal. 4^0,480 

La£fcance. 49.480 

Lambin, auec Eloge. 

Martial fii 

Mêla. fio 

Moncorfi» * auec Eloge. ' 

fdS 

M. de Meimior Maiftre 

des Requeftes, auec 

Eloges. 

v 411.41c 

M.de la Mothe le Vayer 

auec Eloge. f.34 

Ouidc. 4 8 7- f &

Perfe*. ~ •' ' 4©ï 

Pétrone] •' 498 

Philoo. * • fo8 

Ph'iloftratd jo8 

Platon. r 47J. 48c 

Pline. 4j£. 4f7«fotf. fio 

Flutarque. çoi. joç 

Properce. fty 

Qointe Curfè. f 10 

Quintus SerenusJ J07 

Moniteur le Cardinal de 

Richelieu. 46*3. JJç 

Scaliger. 

Seneque. 411.447.4;$. 

4J8.4Î9-Î" 

Sextus Empiricu* '46% 

M« : Silhom 55; 

Stace. 498 

Stobée, • foi 

Strabon. forf 

Tertullien) 449 

Thufcidida • f>9 

Tibule. 410 

Vcllcius. 4 481 

'Vigcnere, ' ;e8 

M. le Marquis de Vilennés, 

auec Eloge. 4^0 

Virgile. 397.398499 404 

413.430.431.447.487» 

' 494-Pf. PMH 

fautes ttlmprefsion. 

C I itfeft pas â dire qu'il n*y ait point d'autres fautes împteflioA 

dans ce Eiure » que celles que nous remarquerons en Cu:tc, qui n€ 

font pas neanrmoins fi gtoffieres > qu'il ae fois fa elle au iudideus Le- 

&eur de. le* fuppleac. 

Page* 6. ligne u. lifez defirteqm. ; p. tf. du collé du Latin L. l.'de$ Notes, 

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M. DC. LIX. - Notes du mont Royal

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