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Lettres & Manuscrits autographes - Salle des v<strong>en</strong>tes Favart, jeudi 27 juin 2013


Experts<br />

Thierry BODIN, Les Autographes<br />

Syndicat Français des Experts Professionnels <strong>en</strong> Œuvres d’Art<br />

45, rue de l’Abbé Grégoire - 75006 Paris<br />

Tél. : + 33 (0)1 45 48 25 31 - Fax : + 33 (0)1 45 48 92 67<br />

lesautographes@wanadoo.fr<br />

DIVISION DU CATALOGUE<br />

LITTÉRATURE ET ARTS N os 1 à 171<br />

HISTOIRE, SCIENCES ET VOYAGES N os 172 à 401<br />

Archives du maréchal DAVOUT 218 à 258<br />

Archives du maréchal SUCHET 358 à 393<br />

Abréviations :<br />

L.A.S. ou P.A.S. : lettre ou pièce autographe signée<br />

L.S. ou P.S. : lettre ou pièce signée (texte d’une autre main ou dactylographié)<br />

L.A. ou P.A. : lettre ou pièce autographe non signée<br />

et pour les photographies (n os 267B à E)<br />

Antoine ROMAND<br />

3, rue Crespin du Gast - 75011 Paris<br />

Tél. : +33 (0)6 07 14 40 49<br />

e-mail : aromand@gmail.com


JEUDI 27 JUIN 2013 à 14 heures<br />

V<strong>en</strong>te aux <strong>en</strong>chères publiques<br />

SALLE DES VENTES FAVART<br />

3, rue Favart - 75002 Paris<br />

LETTRES ET MANUSCRITS AUTOGRAPHES<br />

Expert<br />

Thierry BODIN, Les Autographes<br />

Syndicat Français des Experts Professionnels <strong>en</strong> Œuvres d’Art<br />

45, rue de l’Abbé Grégoire - 75006 Paris<br />

Tél. : + 33 (0)1 45 48 25 31 - Fax : + 33 (0)1 45 48 92 67<br />

lesautographes@wanadoo.fr<br />

Exposition privée sur r<strong>en</strong>dez-vous chez l’expert<br />

Expositions publiques à la Salle des V<strong>en</strong>tes Favart<br />

Mercredi 26 juin de 11 h à 18 h<br />

Jeudi 27 juin de 10 h à 12 h<br />

Téléphone p<strong>en</strong>dant l’exposition : 01 53 40 77 10<br />

Catalogue visible sur www.ader-paris.fr<br />

Enchérissez <strong>en</strong> direct sur www.drouotlive.com<br />

ADER, Société de V<strong>en</strong>tes Volontaires - Agrém<strong>en</strong>t 2002-448 - Sarl au capital de 7 500 euros<br />

3, rue Favart 75002 Paris - Tél. : 01 53 40 77 10 - Fax : 01 53 40 77 20 - contact@ader-paris.fr<br />

N° siret : 450 500 707 000 28 - TVA Intracom. : FR 66 450 500 707 - www.ader-paris.fr


LITTÉRATURE ET ARTS<br />

1. Guillaume APOLLINAIRE (1880-1918). MANUSCRIT autographe signé, Van Dong<strong>en</strong>, [mars 1918] ; 4 pages petit in-fol.<br />

(30 x 12 cm) sur papier chamois, avec ratures et corrections (petits restes d’adhésif au dos des ff.). 10.000/12.000<br />

BELLE ÉVOCATION DE L’ART DE VAN DONGEN À L’OCCASION D’UNE EXPOSITION DE SES ŒUVRES À LA GALERIE PAUL GUILLAUME<br />

(17-30 mars 1918).<br />

Ce manuscrit de premier jet, avec des ratures et corrections, a servi pour l’impression de l’article, qui a paru le 15 mars 1918<br />

dans le n° 1 de la revue Les Arts à Paris, actualités critiques et littéraires des arts et de la curiosité, fondée par le galeriste Paul<br />

Guillaume, et dont Apollinaire fut le rédacteur des deux premiers numéros, avant sa mort le 9 novembre 1918, huit mois après<br />

cet article. [Apollinaire, Œuvres <strong>en</strong> prose complètes, Pléiade, t. II, p. 1404-1406.]<br />

Apollinaire livre ses impressions après une visite, un matin de février, à l’atelier de Van Dong<strong>en</strong> : « L’ardeur austère des arts<br />

contemporains a généralem<strong>en</strong>t banni tout ce qui <strong>en</strong>traîne le délire des s<strong>en</strong>s. Aujourd’hui tout ce qui touche à la volupté s’<strong>en</strong>toure<br />

de grandeurs et de sil<strong>en</strong>ce. Elle survit parmi les figures démesurées de Van Dong<strong>en</strong> aux couleurs soudaines et désespérées. Le<br />

flamboiem<strong>en</strong>t des yeux maquillés avive la nouveauté des jaunes et des roses, la pureté spirituelle des cobalts ou des outremers<br />

dégradés à l’infini, la passion prête à mourir des rouges éclatants. […] Ce coloriste a le premier tiré de l’éclairage électrique un éclat<br />

aigu et l’a ajouté aux nuances. Il <strong>en</strong> résulte une ivresse, un éblouissem<strong>en</strong>t, une vibration, et la couleur conservant une individualité<br />

extraordinaire, se pâme, s’exalte, plane, pâlit, s’évanouit sans que s’assombrisse jamais l’idée seule de l’ombre. […] Ce peintre<br />

n’exprime pas la vie <strong>en</strong> couleurs incandesc<strong>en</strong>tes, il la traduit toutefois avec une précision véhém<strong>en</strong>te. Europé<strong>en</strong> ou exotique à son<br />

gré Van Dong<strong>en</strong> a un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t personnel et viol<strong>en</strong>t de l’ori<strong>en</strong>talisme. Cette peinture s<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t l’opium et l’ambre. Les yeux<br />

imm<strong>en</strong>sém<strong>en</strong>t agrandis sembl<strong>en</strong>t les abîmes de la s<strong>en</strong>sualité où la joie se confond avec la douleur »… Le vers « Luxe, calme et<br />

volupté » de L’Invitation au voyage de Baudelaire, pourrait lui servir de devise : « luxe effrayant qui ne va pas sans quelque barbarie<br />

sept<strong>en</strong>trionale ; calme panique de l’heure <strong>en</strong>soleillée de midi au cours des étés méridionaux ; volupté, <strong>en</strong>fin, une volupté de cristal.<br />

Dans certaines grandes toiles les couleurs se cabr<strong>en</strong>t combinant une épouvante constituée par le flamboiem<strong>en</strong>t de grandes gemmes.<br />

Parfois une vague d’azur éblouissant essaye de lutter avec une chair pâle et de longs yeux battus. Une lumière bizarre naît de cette<br />

r<strong>en</strong>contre du ciel et du désir inassouvi »… Etc.<br />

2<br />

3


4<br />

2. Louis ARAGON (1897-1982). MANUSCRIT autographe signé, D’un poème <strong>en</strong> cours d’écriture ; 8 pages in-4 (traces<br />

de scotch pour collage au 1 er et aux deux derniers feuillets). 2.000/2.500<br />

LONG POÈME SUR LE THÉÂTRE, INTÉGRÉ DANS THÉÂTRE/ROMAN (1974) dont il forme le chapitre « Je vais tuer Britannicus ».<br />

« L’ACTEUR PARLE :<br />

L’Autre comm<strong>en</strong>t trouver le secret qu’il me cache<br />

Et pour m’anéantir quel geste comm<strong>en</strong>cer<br />

Quel mot de passe au seuil de l’homme dire<br />

Vous ne pouviez pas un peu faire att<strong>en</strong>tion<br />

Ce sont les déménageurs de colonnes qui<br />

Envahiss<strong>en</strong>t la scène Des<br />

Athlètes bleus semblant toujours chercher la place<br />

Au second acte où s’appuiera Junie »…<br />

Le monologue se termine par l’arrivée de l’acteur sur scène :<br />

« J’arrive je suis là S<strong>en</strong>tez ma prés<strong>en</strong>ce et mon poids Je suis la peur et ne peux plus désobéir à ma dém<strong>en</strong>ce Il n’y a pas de dernier<br />

métro qui ti<strong>en</strong>ne sous mes crocs Sous mon g<strong>en</strong>ou d’emploi du temps Entre mes mains Ni l<strong>en</strong>demain<br />

Lumière lumière lumière ».<br />

Reproductions page précéd<strong>en</strong>te<br />

3. Antoine ARNAULD (1612-1694), prêtre et théologi<strong>en</strong>, le grand Arnauld, chef de file des Jansénistes. MANUSCRIT<br />

autographe, [1661] ; 5 pages et quart in-4. 4.000/5.000<br />

IMPORTANT MANUSCRIT POUR JUSTIFIER LA SIGNATURE PAR LES RELIGIEUSES DE PORT-ROYAL DU FAMEUX FORMULAIRE OU MANDEMENT<br />

DES GRANDS-VICAIRES DE PARIS, condamnant les propositions de JANSENIUS. Le manuscrit, de premier jet, prés<strong>en</strong>te de nombreuses<br />

ratures et corrections. [Œuvres, vol. 23, 1779, p. 107-111]<br />

Il rappelle le « nombre infini de calomnies » dont ont été victimes les religieuse de Port-Royal « depuis prez de 20 années »,<br />

notamm<strong>en</strong>t « de leur reprocher d’estre <strong>en</strong>nemies des images, des chapelets, de l’eau b<strong>en</strong>ite, de l’invocation des Saints, de ne point<br />

communier ou ne le faire que tres rarem<strong>en</strong>t, et de se cacher aux yeux des hommes pair des communions feintes », et même dans des<br />

livres on les a accusées « d’estre Calvinistes fur le point de l’Eucharistie et de ne pas croire au mystre à la v<strong>en</strong>eration duquel elles<br />

se sont particulierem<strong>en</strong>t consacrées, pour luy r<strong>en</strong>dre jour et nuit des hommages continuels ». Et maint<strong>en</strong>ant le nouveau prétexte<br />

qu’on pr<strong>en</strong>d pour les décrier est « la signature qu’elles ont faite pour satisfaire a l’ordonance de Mess. les G.V. », alors qu’elles<br />

pouvai<strong>en</strong>t croire « que cette signature seroit le dernier sceau de leur justification, et qu’elle fermeroit la bouche à la mesdisance<br />

<strong>en</strong> luy ostant son dernier retranchem<strong>en</strong>t », alors qu’il n’y a « peut estre ri<strong>en</strong> de plus edifiant dans l’Eglise, que la vertu, la piété,<br />

et la charité de ce monastere. Car que pouvoi<strong>en</strong>t elles faire de plus fort pour estoufer ces soupçons injurieux, que de r<strong>en</strong>dre un<br />

tesmoignage aussy public et aussy aut<strong>en</strong>tique de la pureté de leur foy, et de leur eloignem<strong>en</strong>t de toutes les erreurs condamnées,<br />

que celuy qu’elles ont r<strong>en</strong>du par ces paroles de leur signature ». Et Arnauld prévoit de reproduire ici le texte de « la signature »<br />

(le formulaire).<br />

Il pr<strong>en</strong>d longuem<strong>en</strong>t la déf<strong>en</strong>se des religieuses, pour démontrer leur sincérité <strong>en</strong> signant ce texte. Et ce serait un péché mortel<br />

et un crime « que de pret<strong>en</strong>dre sur de vains soupçons […] que ce que toute une communauté religieuse proteste touchant sa foy,<br />

n’est qu’un m<strong>en</strong>songe, et qu’elle est attachée aux erreurs mesmes qu’elle declare qu’elle deteste […] On ne peut donc douter avec<br />

la moindre couleur de la sincérité de ces filles. […] Il ny a donc plus aucune erreur dans la foy dont on les puisse accuser avec la<br />

moindre vraysemblance. Mais tout leffort de leurs <strong>en</strong>nemis est reduit a leur faire un crime, de ce qu’elles n’ont point parlé de<br />

JANSENIUS dans leur signature, et qu’elles se sont r<strong>en</strong>fermées <strong>en</strong> ce qui regarde la foy ». Or elles n’ont point pris part à toutes les<br />

disputes, s’attachant à leur foi et à leur profession ; elles n’ont point lu les livres contestés, ne s’instruisant que des maximes de<br />

l’Évangile… Aussi, « lorsquon leur a prés<strong>en</strong>té les Constitutions et le formulaire à signer elles n’ont peu croire qu’on leur demandast<br />

autre qu’un tesmoignage de leur foy et qu’on les voulust faire <strong>en</strong>trer <strong>en</strong> des questions qui les pass<strong>en</strong>t et qui ne les touch<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

aucune sorte. Ainsy elles ont signé tous ces Actes et tout ce qui les pouvoit regarder, & elles ne se sont pas imaginées qu’on<br />

peust trouver mauvais qu’elles soi<strong>en</strong>t demeurées dans l’estat dans lequel Dieu les a mises, qui est un estat d’ignorance et de<br />

susp<strong>en</strong>sion d’esprit dans toutes les choses dont la connoissance leur est inutile […] II est donc clair qu’on ne peut ri<strong>en</strong> repr<strong>en</strong>dre<br />

avec justice dans la signature des Religieuses de P.R. supposé, ce qui est certain , que leurs Superieurs nai<strong>en</strong>t point eu int<strong>en</strong>tion<br />

de leur demander autre chose qu’une profession sincere de ce qui regarde la foy de l’Eglise, et non un tesmoignage pour d’autres<br />

points, qui ne regardant point la foy ne regard<strong>en</strong>t point aussy de simples religieuses. […] Mais peut estre qu’on pret<strong>en</strong>dra, que la<br />

faute quelles ont commise n’est pas d’avoir declaré qu’elles ne s’<strong>en</strong>gageoi<strong>en</strong>t pas a croire ce quelles ne croioi<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong> effet, mais<br />

de n’avoir pas creu ce quelles estoi<strong>en</strong>t obligées de croire ». Les Religieuses de Port-Royal « ne reconnoiss<strong>en</strong>t pour Superieurs dans<br />

l’Eglise que M. l’Archevesque de Paris ou ses g. V. [Grands-Vicaires] et le Pape. Le Pape ne leur demande point de signature, et<br />

ainsy on ne le peut point alleguer <strong>en</strong> tout cecy. Il ne reste donc que les G.V. qui leur imposeroi<strong>en</strong>t cette obligation. Or elles ont<br />

toute lassurance que l’on peut avoir humainem<strong>en</strong>t, qu’ils ne la leur impos<strong>en</strong>t point »...


5<br />

3<br />

5


6<br />

4. Antoine ARNAULD. L.A.S., 23 août [1675, à Charles Olier marquis de NOINTEL, ambassadeur près la Sublime<br />

Porte] ; 1 page in-4. 700/800<br />

Il n’a pas reçu de nouvelles de M. ANGRAN depuis qu’il est parti de V<strong>en</strong>ise pour Constantinople. « Nous aurons, Monsieur,<br />

bi<strong>en</strong> de la joie qu’il se forme quelque temps aupres de vous, et qu’il s’instruise de ce que l’on peut appr<strong>en</strong>dre dans la capitale d’un si<br />

grand empire. Mais nous ne pouvons approuver que l’ardeur de voiager le fasse aller plus loing », et il prie Nointel de le détourner<br />

de cette p<strong>en</strong>sée. « Il est temps qu’il revi<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> France pour p<strong>en</strong>ser a son etablissem<strong>en</strong>t, et se disposer a pr<strong>en</strong>dre un emploi fixe.<br />

[…] Vous nous obligerez donc, Monsieur, de le porter a s<strong>en</strong> retourner bi<strong>en</strong>tost, et a ne le point <strong>en</strong>gager dans le voiage de la terre<br />

sainte, qui n’est point sans peril, et ou il ny a ri<strong>en</strong> a appr<strong>en</strong>dre qu’on ne puisse scavoir par des livres tres exacts. Il ny a ri<strong>en</strong> de<br />

nouveau pour les affaires de l’Eglise »…<br />

5. Antoine ARNAULD. L.A.S., 19 octobre 1682, à l’archevêque de Reims, Charles-Maurice LE TELLIER ; 4 pages petit<br />

in-4. 1.000/1.200<br />

LONGUE LETTRE AU SUJET DE SON LIVRE APOLOGIE POUR LES CATHOLIQUES CONTRE LES FAUSSETEZ & LES CALOMNIES D’UN LIVRE INTITULÉ<br />

LA POLITIQUE DU CLERGÉ EN FRANCE (Liège, chez la veuve Bronkart, 1681), qui répondait à l’ouvrage de Pierre JURIEU (1681).<br />

Il a su que Monseigneur avait « de l’estime » pour « la 2. partie de l’Apologie pour les Catholiques », mais il a aussi appris<br />

« qu’un grand nombre d’exemplaires de cette mesme Apologie qu’on am<strong>en</strong>oit à Paris avoi<strong>en</strong>t esté saisis avant que d’y arriver,<br />

et qu’on avoir mis <strong>en</strong> prison un bon Ecclesiastique que je ne connois point parce qu’on les y avoit addressez ». Bi<strong>en</strong> qu’il soit<br />

accoutumé à toutes sortes de disgrâces depuis 40 ans, il n’aurait « jamais cru que lon m’eust du faire un crime de def<strong>en</strong>dre la<br />

Religion Catholique contre ses <strong>en</strong>nemis, et de sout<strong>en</strong>ir le livre de Mgr de Meaux [BOSSUET], dont vous avez esté Monseigneur le<br />

premier approbateur, contre ce que l’Auteur d’un livre qui s’est tellem<strong>en</strong>t repandu dans les pays bas, qu’on <strong>en</strong> a fait quatre ou cinq<br />

editions <strong>en</strong> deux ans a pu inv<strong>en</strong>ter de plus populaire pour empecher l’impression que celuy de M. de Meaux pouvoit faire sur<br />

les Protestans ». Aucun des libraires de Paris, « estant saisis d’une si grande terreur », n’a voulu recevoir des exemplaires de son<br />

livre. « Jay mesme fait demander […] a une personne de qualité, et qui a beaucoup de zele pour la conversion des heretiques, s’il<br />

vouloit bi<strong>en</strong> qu’on luy addressast quelques balots de ce livre, <strong>en</strong> l’assurant qu’il ny avoit ri<strong>en</strong> dont personne se pust blesser, et que<br />

d’ailleurs il pourroit contribuer a la conversion des P.R. Mais on n’a pu obt<strong>en</strong>ir cela de luy. Et ainsy comme ce n’a esté que par une<br />

pure necessité qu’on a esté reduit a se servir de la voie que l’on a prise, et non pour empecher qu’il ne fust vu par les c<strong>en</strong>seurs les<br />

plus severes », Arnauld prie Monseigneur « de repres<strong>en</strong>ter ces choses a S.M. et d’interceder <strong>en</strong>vers elle pour un bon Prestre » qui<br />

est malade, et a « souffert <strong>en</strong> cet estat la l’incommodité de la prison, jusques au temps que cette lettre vous pourra donner occasion<br />

de parler pour luy ». Pour le reste, « je ne puis me persuader ny qu’on veuille priver l’Eglise des avantages qu’elle pourroit tirer de<br />

ce livre, ny que pour recomp<strong>en</strong>se d’avoir taché de la servir je pusse estre condamné a souffrir une aussy grande perte, qui seroit<br />

celle de la plus grande partie d’une edition que jay esté obligé de faire faire a mes desp<strong>en</strong>s, parce que l’Imprimeur dont je me suis<br />

servy n’a point de commerce a Paris. […] Mais si on me fait justice dans une cause qui est moins ma cause que celle de l’Eglise, ce<br />

sera apres Dieu et le Roy a vostre seule protection que j’<strong>en</strong> veux estre redevable »…<br />

Reproduction page précéd<strong>en</strong>te<br />

6. Antoine ARNAULD. L.A.S., 12 juin [1692 ?] ; 2 pages petit in-4. 700/800<br />

AU SUJET D’UN SERMENT SUR LA SIMONIE. Ce serm<strong>en</strong>t « ne regarde que ceux qui sont <strong>en</strong>trez par simonie dans leurs b<strong>en</strong>efices […]<br />

c’est un si horrible crime que d’<strong>en</strong>trer par cette voie dans les ministères de l’Eglise que je ne puis que louer le zele de ceux qui ont<br />

estably ce serm<strong>en</strong>t pour <strong>en</strong> donner plus d’horreur. Et sil y <strong>en</strong> a d’assez malheureux pour se parjurer ne laissant pas de le faire quoy<br />

qu’ils se s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t coupables de ce crime ny ceux qui ont introduit ce serm<strong>en</strong>t, ny vous qui l’avez r<strong>en</strong>ouvellé n’estes point cause du<br />

mal qu’ils font, mais Dieu vous sauré gré de l’avoir voulu empecher. Le passage de S. Augustin qui vous a fait de la peine n’est<br />

point contraire a cela. Car il ne se doit <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre que dans les r<strong>en</strong>contres ou on presse un homme de jurer de guayeté sans necessité<br />

lors qu’on scait bi<strong>en</strong> qu’il se parjurera. Autrem<strong>en</strong>t si on le pr<strong>en</strong>oit g<strong>en</strong>eralem<strong>en</strong>t il faudroit condamner tous les serm<strong>en</strong>s que lon<br />

exige <strong>en</strong> justice, puisqu’on peut bi<strong>en</strong> prevoir qu’il y <strong>en</strong> a qui ce sera une occasion de faire des parjures »…<br />

ON JOINT 2 manuscrits de l’époque concernant Antoine Arnauld : Signature de Sorbonne contre Mr Arnaud (3 p. in-4) pr<strong>en</strong>ant<br />

sa déf<strong>en</strong>se ; un extrait d’une lettre de Pasquier QUESNEL, 11 août 1694, « Sur la mort de M r Arnauld » (3 p. et quart in-4) ; plus un<br />

portrait gravé par Simonneau d’après Ph. de Champaigne.<br />

7. Robert ARNAULD D’ANDILLY (1589-1674) administrateur, janséniste, il se retira à Port-Royal, avec son frère le<br />

Grand Arnauld et sa sœur Angélique, et traduisit des auteurs religieux. L.A.S., Paris 10 octobre 1636, au Maréchal<br />

de BRÉZÉ, gouverneur d’Anjou ; 3 pages in-fol., adresse. 700/800<br />

BELLE ET RARE LETTRE.<br />

Il est très touché de sa confiance et est sûr que le maréchal de Brézé n’a agi « qu’avec tres grande consideration » ; il le connaît<br />

bi<strong>en</strong> puisqu’il lui ouvre si souv<strong>en</strong>t le fond de son cœur. « Je vous estime Monseigneur tres heureux <strong>en</strong> toutes façons, mais<br />

principallem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ce que je scay que vous portez vostre cont<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t dans vous mesmes, & que vous pourriez perdre beaucoup<br />

de choses sans pour cela <strong>en</strong> estre moins riche. Quelque grande que soie jamais vostre Fortune, elle sera toujours audessous de<br />

vostre esprit, et de vostre courage ; & je suis asseuré que vous regarderez dun mesme œil son bon ou son mauvais visage. Cest<br />

seulem<strong>en</strong>t a vos amis, et a vos serviteurs a se plaindre quand vous nestes pas tout ce que vous debvriez estre ; et affin dimiter vostre<br />

g<strong>en</strong>erosité ils ne le doibv<strong>en</strong>t faire que dans la veue de lintherest du Public, et non pas du leur »… Etc.


8 9<br />

8. Robert ARNAULD D’ANDILLY. L.A.S., Pomponne 1 er septembre 1644, à l’Archevêque de Toulouse, Charles de<br />

MONTCHAL ; 2 pages in-4, adresse. 700/800<br />

BELLE LETTRE SUR LE LIVRE DE SON FRÈRE ANTOINE ARNAULD, DE LA FRÉQUENTE COMMUNION.<br />

Il a reçu sa lettre ainsi que celle de l’évêque de Lescar, « accompagnée de la signature qui estoit la seule qui restoit a desirer »,<br />

et il le remercie de la bonne nouvelle qu’il lui donne… « Et quand le livre de mon frere n’auroit servy qu’a contribuer a un si<br />

grand effect, je le ti<strong>en</strong>s trop dignem<strong>en</strong>t recomp<strong>en</strong>sé de son travail, sur lequel j’ose vous dire avec la mesme confi<strong>en</strong>ce dont vous<br />

m’honorez que Dieu respand <strong>en</strong> divers <strong>en</strong>droits des b<strong>en</strong>edictions presqu’incroyables. Mais il ne faut pas s’<strong>en</strong> estonner, puisque sa<br />

plume, bi<strong>en</strong> que foible par elle mesme, estant <strong>en</strong> cela comme l’organe dont tant de grands prelats ont daigné se servir pour servir<br />

une doctrine si sainte, il estoit comme impossible qu’elle ne fit impression sur ceux qui n’ayans point de preoccupation d’esprit,<br />

sont disposez a <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre la Verité »…<br />

9. Angélique ARNAULD D’ANDILLY, Mère ANGÉLIQUE DE SAINT-JEAN (1624-1684) fille d’Arnauld d’Andilly,<br />

prieure (1669) puis abbesse (1678) de Port-Royal. L.A.S., « Lundy de l’adv<strong>en</strong>t » 28 novembre 1661, « pour la MERE<br />

AGNES » ; 2 pages in-4, adresse. 500/700<br />

PROTESTATION SUR LA SIGNATURE DU FORMULAIRE.<br />

Au dos de l’adresse, on trouve cette m<strong>en</strong>tion : « Protestation que je fis p<strong>en</strong>dant que la Communauté signoit avant que de le<br />

faire a mon tour. Ce fut dans le cabinet de M.D. <strong>en</strong> pres<strong>en</strong>ce des religieuses qui y estoi<strong>en</strong>t ».<br />

« O Emmanuel & mon Sauveur que j’adore incarné anneanty & caché dans le sein dune vierge, je proteste humiliée a vos pieds<br />

<strong>en</strong> pres<strong>en</strong>ce de vostre divine Mere des SS Anges mes protecteurs et des saints dont il y a icy les reliques […] je ne puis me r<strong>en</strong>dre<br />

a signer avec l’explication que toute la Communauté a resolu de faire que dans l’evid<strong>en</strong>ce que jay que je ne blesse point la verité<br />

parce que je ne parle ne nulle sorte que de la foy & que je ne compr<strong>en</strong>ds condamner aucune erreur sous le nom des 5 propositions<br />

que les erreurs opposées a la doctrine de St Augustin touchant la grace qui est la Doctrine de l’Eglise, laquelle j’embrasse<br />

invariablem<strong>en</strong>t & de tout mon cœur. […] Je vous demande mon sauveur pour moy & pour toutes mes sœurs qui sign<strong>en</strong>t avec la<br />

même droiture & int<strong>en</strong>tion qu’il vous plaise conserver & accroitre dans leur cœur l’amour de la verité au milieu des persécutions<br />

& du mépris du monde »…<br />

7


8<br />

10. Guy ARNOUX (1886-1951) illustrateur et peintre de la Marine. AQUARELLE originale, Vieille Marine, signée <strong>en</strong><br />

bas à droite, avec manuscrit autographe ; 26 x 21 cm (<strong>en</strong>cadré). 150/200<br />

Dessin à la plume et aquarelle avec rehauts de gouache, représ<strong>en</strong>tant un jeune officier de marine <strong>en</strong>laçant une femme nue<br />

dans une chambre dont la f<strong>en</strong>être donne sur une plage tropicale… Le poème (2 quatrains) est extrait du recueil de Francis JAMMES<br />

De l’angélus de l’aube à l’angélus du soir :<br />

« Vieille Marine. Enseigne noir galloné d’or<br />

Qui allais observer le passage de Vénus »…<br />

11. Marguerite AUDOUX (1863-1937). MANUSCRIT autographe signé, De la ville au moulin, [1926] ; 298 pages in-4<br />

<strong>en</strong> feuilles sous chemise cartonnée à dos toilé avec étiquette autographe, sous chemise et étui (étui f<strong>en</strong>du).<br />

4.000/5.000<br />

MANUSCRIT COMPLET DE CE TROISIÈME ROMAN DE MARGUERITE AUDOUX, publié <strong>en</strong> 1926 chez Fasquelle, seize ans après Marie-<br />

Claire qui avait remporté le Prix Femina. Il sera dédié à la mémoire d’Octave Mirbeau.<br />

D’une écriture soignée à l’<strong>en</strong>cre violette au recto de feuillets de papier ligné, ce manuscrit prés<strong>en</strong>te des ratures et corrections.<br />

Le titre primitif, Annette Beaubois, a été biffé et remplacé par De la ville au moulin. Le roman est divisé <strong>en</strong> 19 chapitres. Dans le<br />

chapitre VI, d’importants passages ont été biffés tout <strong>en</strong> restant très lisibles ; ils ne figur<strong>en</strong>t pas dans le texte publié.<br />

Ce roman, récit à la première personne de l’héroïne, Annette Beaubois, est « un réservoir de souv<strong>en</strong>irs et d’obsessions », selon<br />

Bernard-Marie Garreau, biographe de Marguerite Audoux. La romancière y a mis beaucoup de sa propre vie et de ses douloureuses<br />

expéri<strong>en</strong>ces : l’abandon de l’<strong>en</strong>fant par ses par<strong>en</strong>ts, la vie à la campagne au rythme des saisons, l’amour, le travail difficile, la<br />

més<strong>en</strong>t<strong>en</strong>te du couple et sa séparation, la perte de l’<strong>en</strong>fant, la solitude et la misère…<br />

Blessée lors d’une viol<strong>en</strong>te dispute de ses par<strong>en</strong>ts, Annette Beaubois demeurera boiteuse. Envoyée au moulin de son oncle<br />

« Oncle meunier » et de sa « Tante Rude », elle doit travailler durem<strong>en</strong>t, et bi<strong>en</strong>tôt élever ses frères et sœurs, abandonnés par<br />

les par<strong>en</strong>ts. À vingt ans, elle tombe amoureuse d’un ami de son frère, Valère Chatellier, avec qui elle se met <strong>en</strong> ménage, tout <strong>en</strong><br />

refusant le mariage, après le triste exemple de ses par<strong>en</strong>ts. Mais Valère sombre dans l’alcoolisme, et trompe Annette qui s’<strong>en</strong>fuit<br />

alors à Paris, alors qu’elle est <strong>en</strong>ceinte ; elle va y accoucher d’un <strong>en</strong>fant qui ne survit pas. Elle retrouve sa famille, mais la guerre<br />

éclate : son frère Firmin et Valère part<strong>en</strong>t au front. Valère <strong>en</strong> revi<strong>en</strong>t grièvem<strong>en</strong>t blessé, mais prêt à reconstruire son foyer et fonder<br />

une famille, avec une Annette amoureuse comme au premier jour...<br />

Ex-libris Pierre GUÉRIN.


12. H<strong>en</strong>ri BARBUSSE (1873-1935). 13 L.A.S. et 1 L.S., [1912-1914] ; 15 pages formats divers, plusieurs <strong>en</strong>-têtes<br />

Librairie Hachette & C ie , 4 <strong>en</strong>veloppes. 250/300<br />

7 lettres à Mme Jeanne CHARROT. 13.XII.1912 : « J’ai été hier au T. [journal Le Temps] On m’a demandé un modèle à l’essai.<br />

J’espère que cela ira »… 15 février 1913. Il ira voir MORTIER qu’il connaît très bi<strong>en</strong> pour intercéder <strong>en</strong> sa faveur ; quant à PIOCH, « il<br />

lui est difficile de me refuser quelque chose »… [14.III]. Il espère que Joseph REINACH intervi<strong>en</strong>dra <strong>en</strong> sa faveur auprès du ministre<br />

pour « décrocher la chose ! »… 7 mai. La Vie heureuse consacrera volontiers un grand article à la nouvelle installation de M. Sorel…<br />

R<strong>en</strong>dez-vous, excuses pour des r<strong>en</strong>dez-vous manqués ou repoussés, services r<strong>en</strong>dus et recommandations, etc…<br />

À un journaliste qui part dans les Balkans, auquel il propose (27 mai 1913) « un projet d’interviews relatives au futur statut<br />

et aux projets futurs des alliés »… Pour l’interview de FERDINAND DE BULGARIE : « Nous ne demandons pas une profession de foi<br />

politique ! » Il souhaite le voir avant son départ au sujet de cet article qui les intéresse beaucoup… « Après réflexions et débats, nous<br />

r<strong>en</strong>onçons à l’article sur le comte de CHAMBORD », car cet article ne pourrait paraître qu’<strong>en</strong> octobre, « trop longtemps après l’incid<strong>en</strong>t<br />

du soi-disant testam<strong>en</strong>t », mais surtout parce que « cette évocation touche, malgré tout, à des choses politiques »… 11 septembre<br />

1913. Ils publieront volontiers « plutôt qu’un article sur les négociations Turco-Bulgares, l’interview seule du Grand Vizir. Il y aura<br />

donc lieu de donner à celle-ci l’ét<strong>en</strong>due d’un article : cela ne sera pas bi<strong>en</strong> difficile pour un écrivain et un journaliste comme vous.<br />

Nous p<strong>en</strong>sons que l’exposé […] au point de vue turc, émanant d’une personnalité de l’importance du Grand Vizir, et prés<strong>en</strong>té par<br />

vous dans un décor vivant et coloré, fera le maximum d’impression, et, <strong>en</strong> frappant un seul coup, frappera plus fort »…<br />

13. BEAUX-ARTS. Environ 100 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. 600/800<br />

Amaury-Duval (3), Charles Bazin, A. de Beauchesne, Hippolyte Bellangé (2), François Biard, Charles Blanc, Merry-Joseph<br />

Blondel (3), François Bouchot, F. de Braekeler, Alexandre CALAME, A. Caussin de Perceval, Cham, Cicéri, Léon COGNIET (4),<br />

Alexandre Couder, Adri<strong>en</strong> DAUZATS (2), Paul DELAROCHE (3), Desjobert, Édouard Detaille, Aristide Dumont, Jules et Xavier<br />

DUPRÉ, Francisque DURET (2), B. Duvivier, Charles Flajoulot, Hippolyte FLANDRIN (6), P.F. FONTAINE (et portrait), Édouard et<br />

Théodore Frère (4), Firmin Girard, baron GROS, Th. Gudin, François-Joseph HEIM (4), Augustin Hélie, Ch. Hermann-Léon,<br />

Hers<strong>en</strong>t, Godefroy Jadin, Alfred Johannot, Th. de Jolimont, Eugène Lami, Michel-Ange LANCRET (et N. Conté), Charles Landon,<br />

Émile Lecomte, Alexandre L<strong>en</strong>oir, baron LEJEUNE, Lemire aîné, Le Sueur, A. de Longpérier, Mangon de Lalande, F.J. Navez, comte<br />

de Nieuwerkerke, Noisot (belle lettre sur Rude), James Pradier, Raffet, Marius Ramus, H<strong>en</strong>ri Regnault, Robert-Fleury, Philippe<br />

Rousseau, Émile SIGNOL (8), Atala Varcollier, Vinc<strong>en</strong>t Vidal, Jules de Vignon, Vinit, Eugène Viollet le Duc, Louis Visconti, etc.<br />

On joint 3 imprimés et 4 affiches.<br />

14. BEAUX-ARTS. Environ 110 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. 500/600<br />

Z. Astruc, A. Aublet, Mme Bashkirtseff, Ch. Baude, Becquey, E. Berne-Bellecour (3), Nina Bianchi, J. Blanc, F.M. Boggs,<br />

L. Bonnat, Bouguereau, G. Boulanger, U. Butin, Louis Cabat, J. Ch. Cazin, J.C. Chaplain (3), Ch. Chaplin, H<strong>en</strong>ri Chapu, G. Clairin,<br />

Fernand Cormon (3), H<strong>en</strong>ri Cros, H<strong>en</strong>ri Delaborde (4), E. D<strong>en</strong>ain, Marcellin Desboutin (2), G. Desvallières, Éd. Detaille, Jules<br />

Didier, Doublemard, A. Fey<strong>en</strong>-Perrin, A. Foucher, Charles Garnier, H. Giacomelli, Ad. Giraldon, Ch. Girault, H<strong>en</strong>ry Grosjean,<br />

Eugène Guillaume, Antoine Guillemet, F. Heilbuth, Iwill, G. Jacquet, M. Jambon, Jobbé-Duval, F.H. Kaemmerer, A. Kaempf<strong>en</strong>,<br />

Georges LAFENESTRE (8 à Ch. Garnier), G. Larroumet (7 à Roger-Milès), Hector LEFUEL (4 à Georges Cain), comte Lepic, Hector Le<br />

Roux, Léon Lhermitte, T. Lobrichon, E. Luminais, A. Maignan, H<strong>en</strong>ri Martin, Olivier Merson (2 à Bouguereau), Moreau-Vauthier,<br />

A. de Neuville, Louis Picard, R. Prinet, Paul Robert, Tony Robert-Fleury (3), G. Rochegrosse, Carl Rosa, Lionel Royer, J.G.<br />

Saintin, G. Surand, Ad. Thibaudeau, F.R. Unterberger (photo dédic.), L. Vandervelde, J.G. Vibert (3), F. Ziem, etc. On joint qqs<br />

photographies et doc. divers.<br />

15. BEAUX-ARTS. Environ 110 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. 300/400<br />

A. Allard, E. Baës, R. Baschet, J. Bridge, Ferdinand BAC (lettre avec dessin), Jean BAZAINE, Serge BERNSTAMM, Pierre BRISSAUD<br />

(4), L.G. Cambier, Cappiello, J. Cartier, P. Chabas, Charles Cottet, Léon Couturier (3), P. DAGNAN-BOUVERET (5 à G. Cain), Eug.<br />

Dauphin, Decize, V. Demanet, Mme M. D<strong>en</strong>is (à Gabriel Thomas), L. Deshairs, E. Deville, Dignimont, M. Eliot, Abel Faivre<br />

(3), J. Faizant, J.M. Flagg, Emmanuel Fougerat (5), A. Fougeron, H.P. Gassier, P. Gavarni, Maurice Guierre, Richard Guino, H.<br />

Hartung, J. Helleu, Louise Hervieu, Job, E. de La Gandara, Lecomte de Nouy, Maurice Leloir, Auguste Lepère (3), André Lhote,<br />

R. Lion (sur E. Cohl), Ed. Mac Avoy, E. Max<strong>en</strong>ce (3), H<strong>en</strong>ri Monier (4), A. Moreau-Néret, J. du Nouy, Sem, W. Strang, Toé,<br />

Touchagues, Suzanne Tourte, Vlaminck, Maximili<strong>en</strong> Vox, R. Wild, F. Zier (dessin), etc. On joint des extraits de livres d’or de<br />

galeries avec de nombreuses signatures, des plaquettes et coupures de presse, des docum<strong>en</strong>ts philatéliques, etc.<br />

9


10<br />

16. Ludwig van BEETHOVEN (1770-1827). P.S. « L. v. Beethov<strong>en</strong> », Vi<strong>en</strong>ne 27 mars 1820 ; demi-page in-4 ; <strong>en</strong><br />

allemand. 45.000/50.000<br />

« Recepisse » attestant qu’il a bi<strong>en</strong> reçu une lettre que lui a adressée l’éditeur de musique et marchand d’art Sigmund<br />

Anton STEINER (1773-1838). [Steiner était créancier de Beethov<strong>en</strong> d’une somme importante (2420 guld<strong>en</strong>), que le compositeur ne<br />

parvi<strong>en</strong>dra à rembourser totalem<strong>en</strong>t qu’<strong>en</strong> avril 1824].<br />

17. Paul BELMONDO (1898-1982) sculpteur. 4 L.A.S., 1963-1966, à M. BEZANÇON architecte ; 2 pages in-8 et 2 pages<br />

in-4, dont 2 à l’<strong>en</strong>-tête Institut de France, Académie des Beaux-Arts. 150/200<br />

8 mai 1963. Il est au regret de ne pouvoir exposer à sa manifestation, mais il a déjà une exposition avec son confrère Raymond<br />

MARTIN au Musée de Mont-de-Marsan « <strong>en</strong> souv<strong>en</strong>ir de nos maîtres respectifs DESPIAU et WLÉRICK »… 20 mai 1964. Il est heureux<br />

que le dessin lui plaise, bi<strong>en</strong> qu’il eût préféré lui <strong>en</strong>voyer une grande sanguine. Le prix <strong>en</strong> est de 150 francs... 24 mai 1964,<br />

rectification : « le dessin est de 150 mille anci<strong>en</strong>s francs. Je m’excuse. Je n’arrive pas à me familiariser avec les nouveaux francs »…<br />

Etc. ON JOINT 5 photographies d’œuvres, 2 doubles de réponse, etc.<br />

16


18 19<br />

21<br />

11


12<br />

18. Christian BÉRARD (1902-1949) peintre et décorateur. L.A.S. « Christian » avec 2 DESSINS, Strasbourg Dimanche<br />

midi [19 août 1928], à Jean BOURGOINT ; 2 pages in-4 à <strong>en</strong>-tête du Grand Café de la République, <strong>en</strong>veloppe (petit<br />

manque à un coin, qqs lég. f<strong>en</strong>tes). 1.000/1.200<br />

BELLE LETTRE SUR STRASBOURG, ILLUSTRÉE DE DEUX GRANDS DESSINS à l’<strong>en</strong>cre et lavis sur chaque page. Bérard a dessiné, sous l’<strong>en</strong>tête,<br />

la vue qu’il a de sa place au Grand Café de la République : la grande porte d’<strong>en</strong>trée, le lustre, une banquette sous un tableau ;<br />

<strong>en</strong> marge, il écrit : « De nouveau je suis à Strasbourg c’est une ville que j’aime il y a plein de beaux cafés Empire <strong>en</strong> velours vert<br />

avec des marbres, de l’or et des lustres et des places et la musique est un gramophone amplifié p<strong>en</strong>dant que je te dessine on joue<br />

“Je sais des mots calmes et t<strong>en</strong>dres”. Les cinémas aussi sont bi<strong>en</strong> beaux. J’y ai vu Marine d’abord, film pas très bon mais où Lon<br />

CHANEY par mom<strong>en</strong>ts est sublime et HAINES d’une noblesse et d’une crapulerie vraim<strong>en</strong>t drôle. Quant à l’horloge de Strasbourg<br />

c’est tellem<strong>en</strong>t amusant tout fonctionne comme les personnages des orgues de foire » : le dessin de la fameuse horloge occupe la<br />

plus grande partie de la seconde page. Il p<strong>en</strong>se beaucoup à cette « pauvre Jeanne », souhaitant que « ce cauchemar soit fini pour elle »<br />

(la sœur de Jean Bourgoint se suicidera l’année suivante). Il compte être démobilisé dimanche prochain…<br />

ON JOINT 4 cartes postales autographes signées, cartes illustrées à Jean et Jeanne Bourgoint, dont une carte animée de<br />

l’Horloge de Strasbourg, et une du camp de Bitche.<br />

Reproduction page précéd<strong>en</strong>te<br />

19. Christian BÉRARD. L.A. avec 6 DESSINS, Toulon [août-septembre 1930], à Jean BOURGOINT ; 6 pages in-4.<br />

1.000/1.200<br />

SUPERBE LETTRE ILLUSTRÉE, RACONTANT SES VACANCES À TOULON EN COMPAGNIE DE JEAN COCTEAU ET JEAN DESBORDES.<br />

Toulon est <strong>en</strong>fin calme… « Jean et Jean jamais je ne les ai vu mieux et plus g<strong>en</strong>tils – Jean s’amusant beaucoup je crois. Ils<br />

avai<strong>en</strong>t la chambre à côté de moi et un grand balcon nous réunissait à côté une folle avait des scènes continuelles avec un marin<br />

qui l’adorait et était d’une jalousie terrible ». DESSIN de l’hôtel, avec 3 f<strong>en</strong>êtres au 1 er étage, à celle du milieu Bérard peignant un<br />

tableau. « Nous pr<strong>en</strong>ions les repas dans un restaurant “Charly” que tu aurais adoré. Restaurant de complices. Tout petit comble –<br />

on y mange des choses merveilleuses. Ri<strong>en</strong> que des poules consolantes mais ravissantes, des dames un peu chinoises qui arriv<strong>en</strong>t<br />

très tard avec des yeux vagues et rouges, des macraux, des folles, et des officiers g<strong>en</strong>re Farrère et des bandes quelquefois g<strong>en</strong>re<br />

snob (bande Bourdet, Rouché etc) dardant sur Jean des yeux dévorants [DESSIN de 4 personnages]. Nous étions si bi<strong>en</strong>. J’avais fait<br />

connaissance sur la plage des Sablettes d’une beauté sublime qui malheureusem<strong>en</strong>t partait <strong>en</strong> perm. […] le l<strong>en</strong>demain de notre<br />

connaissance – qui avait fait 7 ans dont 5 <strong>en</strong> Chine d’où il avait rapporté des tatouages très beaux et des habitudes dont il avait<br />

beaucoup souffert [il DESSINE le bel éphèbe, assis <strong>en</strong> maillot de bain aves ses tatouages sur le bras]. Aussi un pêcheur très étrange<br />

me suivait partout mais l’air vraiem<strong>en</strong>t trop terrible m’<strong>en</strong>gageant à v<strong>en</strong>ir dans son bateau le soir […] j’avais bi<strong>en</strong> peur » [DESSIN du<br />

marin]. Après l’arrivée d’une bande d’amis, dont « une folle célèbre », l’hôtel est dev<strong>en</strong>u invivable : « cris, hurlem<strong>en</strong>ts, pas moy<strong>en</strong><br />

de travailler, m’<strong>en</strong>trainant au Casino où j’ai perdu tout mon mois, <strong>en</strong>fin impossible. Jean part, je m’<strong>en</strong>ferme ». Il raconte l’amusante<br />

soirée de la première de Rose Marie [DESSIN d’une loge de théâtre avec trois personnages]… La bande est partie à Saint-Tropez :<br />

« Je reste seul avec Eug<strong>en</strong>e Mac Cown […] et qui est ici pour travailler très g<strong>en</strong>til. Oh Jean après cette bande d’imbéciles comme<br />

le travail été dur, j’ai souffert le martyr », mais il a de l’espoir : « cela va marcher, c’est si beau, je n’ai qu’à me p<strong>en</strong>cher pour voir<br />

un ciel merveilleux et ri<strong>en</strong> ne fait mieux travailler que d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre les clairons et les coups de canon ». Il demande des nouvelles<br />

de la galerie et de ses toiles, il a vu Pierre CHADOURNE de passage, fait allusion à des amis qui ont eu des <strong>en</strong>nuis avec des marins<br />

saouls qui ont porté plainte…<br />

Reproduction page précéd<strong>en</strong>te<br />

20. Théodore BOTREL (1868-1925) chansonnier. L.A.S., Pont-Av<strong>en</strong> 24 novembre 1913, à un « Cher Maître » ; 1 page<br />

in-4, <strong>en</strong>-tête La Bonne Chanson. 100/120<br />

« On m’avise qu’une proposition officielle a été faite <strong>en</strong> ma faveur pour la Croix de la Légion d’Honneur […]. Mon compatriote<br />

et ami Charles LE GOFFIC qui sort du Ministère de l’Instruction publique m’a dit confid<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t qu’un mot de vous à Monsieur<br />

L. BARTHOU me serait d’un puissant secours. Si vous me jugez digne de ce double honneur (votre Patronage et le Ruban), je sais<br />

que vous n’hésiterez pas à me r<strong>en</strong>dre ce signalé service »…<br />

21. Alexander CALDER (1898-1976). L.A.S. « Sandy Calder » avec DESSIN, [Saché] 6 septembre [1960], à L. Ferry,<br />

plombier à Azay-le-Rideau ; 1 page in-4, <strong>en</strong>veloppe (photo jointe). 1.000/1.200<br />

« Jean et moi voudrais que tu place un radiateur supplem<strong>en</strong>taire (p<strong>en</strong>dant que tu y est) dans le rez de chaussée […] J’espère que<br />

ça te convi<strong>en</strong>t, et sera pas trop compliqué »… CROQUIS de l’installation du radiateur, au crayon noir, à l’<strong>en</strong>cre et au crayon rouge.<br />

Reproduction page précéd<strong>en</strong>te<br />

22. Emmanuel CHABRIER (1841-1894). 4 L.A.S. « Emmanuel Ch. » (3 avec MUSIQUE), [1881-1884], au chef d’orchestre<br />

Charles LAMOUREUX ; 11 pages in-8 (qqs f<strong>en</strong>tes réparées). 1.000/1.500<br />

AMUSANTE CORRESPONDANCE SUR GWENDOLINE ET LA SULAMITE, ILLUSTRÉE DE CITATIONS MUSICALES.


22 39<br />

[1881 ?]. Mlle Lamoureux a invité sa femme dans sa loge, mais Chabrier voudrait <strong>en</strong>core deux places pour des amis : « je ne<br />

suis pas un homme à geindre, ah ! nom de Dieu ! […] veuillez les faire remettre, je vous prie, à ma bonne Allemande qui est là<br />

dans la pièce à côté, et qui, de son pied lourd d’alto, les portera aux deux amis qui soupir<strong>en</strong>t après ». Il sera demain (<strong>en</strong> MUSIQUE)<br />

« au poste où l’on m’att<strong>en</strong>d », et il ajoute (<strong>en</strong> MUSIQUE) : « Vous êtes plein de ruse ! »…<br />

Mercredi soir [25 ? juin 1884] : « Sœur Réséda vi<strong>en</strong>t de sauter le pas ; j’<strong>en</strong> ferai une pipe exquise. Gille se retire de la collab on .<br />

Il a dit à Gouzi<strong>en</strong> qu’il avait trop de travail […] Le fin du fin, et le cognois depuis longtemps – est que DELIBES a fort <strong>en</strong>vie de faire<br />

un Don Quichotte (ballet, ou opéra-ballet) ; que Gille ABSOLUMENT dévoué, inféodé à Delibes, a peur de contrarier notre aimable<br />

instituteux <strong>en</strong> travaillant avec un autre musicastre ; il a même dit à Gouzi<strong>en</strong>, avec un sourire plein de machiavélisme : Delibes ferait<br />

ça si bi<strong>en</strong>… ! – Mais Gouzi<strong>en</strong> ti<strong>en</strong>t bon, m’a promis et ne me lâchera pas ». Chabrier prie Lamoureux d’interv<strong>en</strong>ir près de PLUNKETT,<br />

directeur de l’Ed<strong>en</strong> : « J’ai <strong>en</strong>core besoin d’un de ces jolis coups d’épaule comme vous savez si affectueusem<strong>en</strong>t les donner <strong>en</strong> ce<br />

qui me concerne »… La Membrolle, Indre & Loire, 6 septembre [Chabrier a mis la date <strong>en</strong> MUSIQUE]. Il att<strong>en</strong>d Lamoureux : « J’ai<br />

besoin de causer pour terminer cette sacrée Sulamite, où il y a, je crois, de bonnes choses : c’est la fin que je ne vois pas bi<strong>en</strong>, et<br />

votre avis m’est nécessaire. Donnez-moi 3 ou 4 jours, je vous <strong>en</strong> prie ». Il indique les horaires des trains et ajoute : « J’ai copié (!)<br />

toutes les parties d’orch. de la Lég<strong>en</strong>de [de Gw<strong>en</strong>doline] (partie qui doit être maint<strong>en</strong>ue) et de la Sulamite […] Ah ! c’est un joli<br />

métier que j’ai choisi là ! »... V<strong>en</strong>dredi [12 septembre]. Il travaille à La Sulamite et regrette que Lamoureux ne vi<strong>en</strong>ne pas le voir<br />

et l’aider à « terminer ce long morceau ! […] je ferai de mon mieux –, [MUSIQUE :] à la grâce de Dieu ». Il se plaint de ces vacances<br />

où il n’a pas vu « un pauvre chat », et <strong>en</strong>courage Lamoureux à profiter des quinze jours avant la r<strong>en</strong>trée : « voyez vos contrebasses,<br />

pr<strong>en</strong>ez modèle : <strong>en</strong> voilà dont les c<strong>en</strong>tres nerveux sont au beau fixe ! […] D’ici 15 jours, le liquoriste du coin du quai va <strong>en</strong> faire,<br />

de ces affaires ! Et que de dalles vont s’arroser sévèrem<strong>en</strong>t avant de s’infondibuler le bec d’ébène ou l’embouchure d’or ! »… Il le<br />

remercie d’avoir « parlé de cette brave mère Gw<strong>en</strong>doline à Madame de la Montagne Blanche [Blanche MONTALBA] : elle braira ça<br />

superbicoqu<strong>en</strong>tieusem<strong>en</strong>t ». Il se réjouit d’être joué par Lamoureux au Château d’Eau : « Vous pouvez être certain qu’España, jouée<br />

ailleurs, aurait beaucoup moins porté. C’est indéniable des collègues me l’ont dit !! Vous représ<strong>en</strong>tez dans l’opinion ce que je puis<br />

appeler le concert des arrivés – et moi pauvre bougre, vous p<strong>en</strong>sez si cela me sert »… [La « Scène et Lég<strong>en</strong>de de Gw<strong>en</strong>doline » sera<br />

créée par Blanche Montalba sous la direction de Lamoureux le 9 novembre.]<br />

13


14<br />

23. Emmanuel CHABRIER. L.A.S., 1 er octobre 1889 au soir, à un ami [Catulle MENDÈS ?] ; 1 page in-8. 120/150<br />

Il lui a <strong>en</strong>voyé une dépêche au journal pour expliquer les erreurs de sa concierge : « J’étais furieux ». Il l’att<strong>en</strong>dra mardi à trois<br />

heures : « Et forcez toute consigne : <strong>en</strong>filez bravem<strong>en</strong>t l’escalier et grimpez au 5 ème . […] Est-ce bête ! Et elle a laissé monter deux<br />

personnes qui m’ont rasé ! »…<br />

24. Marc CHAGALL (1887-1985) peintre. L.S., 22 juillet 1967, au journaliste Adam SAULNIER ; au dos d’une carte<br />

postale ill. de sa toile Le Poisson volant. 100/150<br />

« Les jours pass<strong>en</strong>t et je n’ai pas <strong>en</strong>core pu vous remercier pour le film que nous avons vu avec Monsieur Antonioz [Bernard<br />

ANTHONIOZ] à Paris et pour votre émission dans Panorama. J’ai revu ma ville natale avec émotion. J’ai beaucoup aimé votre travail.<br />

Merci <strong>en</strong>core »... ON JOINT 2 photographies (12,5 x 18) : Chagall, et Ida Chagall.<br />

25. Amédée de Noé, dit CHAM (1819-1879) caricaturiste. DESSIN avec lég<strong>en</strong>de autographe ; 8 x 16 cm. 80/100<br />

Dessin humoristique à la plume sur esquisse au crayon. Une bonne demande à son maître, M. Prudhomme, qui lit son<br />

journal, s’il faut lui chercher un fiacre et il répond : « Un fiacre ! Malheureuse ! Sachez que nous sommes le premier peuple<br />

maritime du monde, allez me chercher un vaisseau, un trois ponts <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dez-vous ! »…<br />

ON JOINT le Journal du soir, courier de la République française du 17 fructidor VIII (4 septembre 1800).<br />

26. Sébasti<strong>en</strong> Roch Nicolas CHAMFORT (1740-1794) écrivain et moraliste. L.A., Barèges 22 août [1774], à la marquise<br />

de CRÉQUY ; 2 pages in-4, adresse avec cachet cire noire (brisé). 1.000/1.200<br />

BELLE LETTRE SUR SON ÉLOGE DE LA FONTAINE QUI VIENT DE REMPORTER LE PRIX DE L’ACADÉMIE DE MARSEILLE, AU DÉTRIMENT DE LA<br />

HARPE.<br />

Il lui appr<strong>en</strong>d que « L’Eloge de La Fontaine auquel vous voulez bi<strong>en</strong> vous intéresser l’a emporté sur ses concurr<strong>en</strong>s. Je n’ai pas<br />

le tems de vous écrire tout ce qu’on me mande à ce sujet, mais vous <strong>en</strong> seriez indignée, si vous n’aviez <strong>en</strong>vie d’<strong>en</strong> rire. Int<strong>en</strong>dans,<br />

Magistrats, Eveques, Archeveques, g<strong>en</strong>s <strong>en</strong> place de toute espèce, M. de LA HARPE a tout mis <strong>en</strong> l’air comme s’il s’agissait d’une<br />

Abbaye ou d’une place à l’academie françoise. Il a meme ecrit une lettre signée de lui pour recommander son ouvrage comme celui<br />

d’un de ses amis. Il avoit raison, on ne fait bi<strong>en</strong> ses affaires que soi meme, mais il est plaisant qu’un homme croye sa recomandation<br />

meilleure que son ouvrage. Me de GRAMMONT et les dames d’ici paroiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong>chantées de mon succès ». Il va passer le mois de<br />

septembre à Luchon, auprès de Mme de TESSÉ… Il termine galamm<strong>en</strong>t : « Je suis un peu moins diffus dans cette lettre que dans<br />

celle que j’ai eu l’honneur de vous ecrire il y a quelques jours, mais je le serois <strong>en</strong>core plus, Madame, si je vous parlois de mes<br />

s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>s pour vous et de ma reconnoissance pour toutes vos bontés »...<br />

27. Sébasti<strong>en</strong> Roch Nicolas CHAMFORT. L.A., mardi 2 novembre [1790], à MIRABEAU ; 2 pages petit in-4, adresse.<br />

1.200/1.500<br />

AU SUJET DE L’ATTAQUE CONTRE L’ACADÉMIE QUE PRÉPARE CHAMFORT, ET QUE DEVAIT LIRE MIRABEAU À L’ASSEMBLÉE.<br />

« La grandeur et l’ét<strong>en</strong>due de votre plan, mon cher ami, me garantiss<strong>en</strong>t la mort des jurandes littéraires ; il ne faut qu’un coup<br />

d’œil pour voir qu’elles n’y peuv<strong>en</strong>t trouver place. Je doute que, dans le cas où j’aurois connu ce plan avant de pr<strong>en</strong>dre mon arc<br />

et mes flèches contre les Académies, j’eusse daigné me courber et ét<strong>en</strong>dre la main. Mais <strong>en</strong>fin, puisque c’est besogne faite, je vous<br />

<strong>en</strong> fais hommage ». Il faut juste un peu resserrer. « Cep<strong>en</strong>dant vous faites un usage si heureux et si philosophique des traits qui<br />

ne paroiss<strong>en</strong>t que plaisans, votre allusion a l’espagnol vieux pauvre et laid qui refuse la jeune fille belle et riche, d’autres gaytés<br />

de cette espece m’<strong>en</strong>courag<strong>en</strong>t à vous livrer <strong>en</strong> paquet les choses memes que j’aurois retranchées. Elles peuv<strong>en</strong>t vous fournir des<br />

traits que votre agile éloqu<strong>en</strong>ce trouvera peut-être sous sa main dans la liberté de ses mouvem<strong>en</strong>s, et sans avoir recours au faciam<br />

b<strong>en</strong>e v<strong>en</strong>ire. Encor quelques jours et j<strong>en</strong>voye ma petite pacotille ». Il l’assure de sa discrétion « quant au secret sur votre plan », et<br />

se désole « des petites inquietudes dont vous me parlez. Oh combi<strong>en</strong> tout cela nuit à la chose publique ! […] Comptez sur moi et<br />

songez que le pis du pis seroit de vous livrer tout ce qui est fait, sans y mettre la derniere main. Ce ne seroit de ma part qu’un<br />

sacrifice d’amour propre <strong>en</strong> n’achevant pas une toilette. Mais je sais faire à l’amitié de plus grands sacrifices »...<br />

28. Sébasti<strong>en</strong> Roch Nicolas CHAMFORT. MANUSCRIT autographe ; 3 pages et quart in-4. 1.000/1.200<br />

MANUSCRIT D’UNE VINGTAINE DE PENSÉES, NOTES ET RÉFLEXIONS, qui sembl<strong>en</strong>t inédites, et dont nous donnerons quelques<br />

exemples : « Dans la lumière douce des astres de la nuit, dans les attraits touchans d’une jeune beauté. / La raison desc<strong>en</strong>d de son<br />

trone majestueux pour sourire à l’illusion […] Les g<strong>en</strong>s ajout<strong>en</strong>t aux plaisirs de l’imagination, ainsi quand on respire le parfum<br />

d’une rose, sa couleur semble plus belle. […] La surface d’un étang ne réfléchit pas plus parfaitem<strong>en</strong>t l’ombrage qui l’<strong>en</strong>vironne ou<br />

l’éclat des cieux qui la domine, que l’âme d’un Mortel favorisée des cieux ne conserve l’empreinte de la nature, c’est dans cette âme<br />

que les prom<strong>en</strong>ades embaumées du printems répand<strong>en</strong>t des douceurs perpétuelles, que la corde de la lyre r<strong>en</strong>d un son toujours<br />

mélodieux que l’éclat des yeux d’une jeune beauté retrouve malgré les ans sa vivacité naturelle. » Etc.


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29. Sébasti<strong>en</strong> Roch Nicolas CHAMFORT. POÈME autographe, La Jambe de bois et le bas perdu ; 1 page et quart<br />

in-4. 1.000/1.200<br />

AMUSANT POÈME de 30 vers, dont le titre est d’une autre main, avec quelques corrections autographes :<br />

« Est-ce un Conte ? Est-ce un Apologue ?<br />

Vous <strong>en</strong> deciderez. Voila tout mon prologue.<br />

Une Dame <strong>en</strong> faveur, je vous dirai son nom,<br />

Belle <strong>en</strong>cor, quoiqu’un peu passée,<br />

Eut, je ne sai comm<strong>en</strong>t, la jambe fracassée.<br />

Il fallut <strong>en</strong> v<strong>en</strong>ir à l’amputation »….<br />

On lui met une jambe de bois, mais la malade veut revoir l’autre bas dont la jambe valide est chaussée ; on ne le trouve pas,<br />

elle parle de quitter la maison, et Chamfort conclut :<br />

« Une jambe est coupée et c’est le bas qu’on pleure ».<br />

30. R<strong>en</strong>é CHAR (1907-1988). MANUSCRIT autographe signé, Friedrich Hölderlin, septembre 1940 ; cahier petit in-4<br />

cousu de 17 pages et couverture avec titre autographe. 3.000/3.500<br />

BEAU MANUSCRIT D’APPARAT D’UNE ANTHOLOGIE DE POÉSIES DE FRIEDRICH HÖLDERLIN, adaptées par R<strong>en</strong>é Char <strong>en</strong> collaboration avec<br />

Alzir HELLA (1881-1953).<br />

Ce manuscrit, à l’écriture soignée et élégamm<strong>en</strong>t disposée sur les pages d’un beau papier vergé, s’achève sur une note rédigée<br />

et signée par R<strong>en</strong>é Char, laissant <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre son refus que le poète HÖLDERLIN soit récupéré par le Troisième Reich : « Traduit de<br />

l’allemand par A. Hella et R<strong>en</strong>é Char <strong>en</strong> horreur d’Hitler <strong>en</strong> Septembre mil neuf c<strong>en</strong>t quarante ». Cette allusion à Hitler est<br />

abs<strong>en</strong>te d’un manuscrit presque id<strong>en</strong>tique, plus petit, de Friedrich Hölderlin conservé à la bibliothèque Jacques Doucet.<br />

Le manuscrit rassemble 14 poèmes, de longueurs diverses, allant du monostique et du distique à un poème de trois quatrains,<br />

dont nous citons le début :<br />

« Accordez-moi un seul été, ô tout-puissants,<br />

Accordez-moi <strong>en</strong>core un automne pour mûrir mon chant,<br />

Afin que mon cœur, rassasié de ce doux feu,<br />

Puisse <strong>en</strong>suite mourir »...<br />

31. R<strong>en</strong>é CHAR. POÈME <strong>en</strong> partie autographe, <strong>en</strong> partie de la main d’H<strong>en</strong>ri-Jacques DUPUY, L’Isle-sur-Sorgue 7 novembre<br />

1946 ; demi-page in-4, cachets <strong>en</strong>cre Forces Françaises Combattantes. Section Atterrissage Parachutage France R 2. Le<br />

Chef des Basses-Alpes. 500/600<br />

CADAVRE EXQUIS à la manière des surréalistes, élaboré par les deux poètes, daté par Simone Dupuy d’une autre plume, sur<br />

lequel Char a apposé par deux fois son cachet de chef départem<strong>en</strong>tal des Forces Françaises Combattantes. Dupuy a écrit :<br />

« Élève Dupuy. Cui-cui !<br />

Élève Char. Phare !<br />

Élève Simone. None ! »<br />

Puis Char pr<strong>en</strong>d la plume :<br />

« AU PIQUET DES ADIEUX.<br />

AU FEU.<br />

Le phare cuit la none ».


30 30<br />

30<br />

31<br />

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32. Jean COCTEAU (1889-1963). Portrait avec DÉDICACE autographe signée, [vers 1920] ; carte postale 14 x 9 cm<br />

(<strong>en</strong>cadrée). 200/300<br />

Au bas de la reproduction de son portrait par Paulet THÉVENAZ (1891-1921) : « A Jacques Bernard / (un des Hermès) / Souv<strong>en</strong>ir<br />

reconnaissant / du Potomak / Jean Cocteau ».<br />

33. Jean COCTEAU. MANUSCRIT autographe, « Le Potomak. Du même auteur », [1924] ; 1 page in-4, cachet de la<br />

Collection Jean Bourgoint. 400/500<br />

Intéressante bibliographie établie par Cocteau, pour la 2 e édition du Potomak chez Stock, classée sous 5 sections : « Poésie »<br />

(Le Cap de Bonne-Espérance, Poésies, Vocabulaire…), « Poésie de roman » (Le Grand-Écart, Thomas l’Imposteur), « Poésie critique »<br />

(Le Coq et l’Arlequin (notes autour de la musique), Carte blanche…), « Poésie de théâtre » (Les Mariés de la Tour Eiffel, Antigone),<br />

et « Poésie graphique » (Dessins) ; il m<strong>en</strong>tionne les ouvrages à paraître : Poésie et Le rappel à l’ordre, détaillant le cont<strong>en</strong>u de ces<br />

recueils.<br />

34. Jean COCTEAU. L.A.S. « Jean », mars 1929, à Jean BOURGOINT ; 1 page in-4. 500/600<br />

BELLE LETTRE AU SUJET DES ENFANTS TERRIBLES, dont Jean Bourgoint et sa sœur Jeanne sont les modèles.<br />

« Très cher Jean. 1° Je voudrais bi<strong>en</strong> que tu saches la vérité sur ce livre. Il ne s’agit pas de toi, de vous. Votre vie que J’ADORE<br />

me permet de situer une neige, une chose très haute, très t<strong>en</strong>due et qui sans base humaine risquerait de flotter. Les événem<strong>en</strong>ts<br />

du livre ne vous apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas. Au reste tout cela se passe très haut, je le répète et je suppose que tu ne me crois pas capable<br />

de mal agir. 2° Comm<strong>en</strong>t Bébé [Christian BÉRARD] dont je parle comme on <strong>en</strong> parlera peut-il croire la première malice v<strong>en</strong>ue – et<br />

comm<strong>en</strong>t Francis peut-il s’appuyer sur une inv<strong>en</strong>tion qui me touche ? »…<br />

35. Jean COCTEAU. L.A.S. « Jean » avec DESSIN, Saint-Jean-Cap-Ferrat 27 mai 1955, [à Jean BOURGOINT] ; 1 page in-4.<br />

500/600<br />

BELLE LETTRE ILLUSTRÉE D’UN GRAND PROFIL AU CRAYON VERT. « Mon cher petit frère. Me voilà un peu plus tranquille avec ces<br />

discours académiques et sous mon soleil de la côte je p<strong>en</strong>se à ton soleil intérieur et je m’y réchauffe l’âme. Plus je vais, moins je<br />

cherche à compr<strong>en</strong>dre la grande vague de sottise et de cruauté qui nous recouvre. Je veux vivre dans le qui perd gagne d’une foi<br />

profonde <strong>en</strong> un équilibre incalculable et très doux. Vive la bêtise du cœur. Pitié pour les pauvres intellectuels. Je t’embrasse et me<br />

repose souv<strong>en</strong>t auprès de toi »…<br />

36. [Jean COCTEAU]. Ensemble de docum<strong>en</strong>ts prov<strong>en</strong>ant de la collection de Jean BOURGOINT (la plupart port<strong>en</strong>t le<br />

cachet de la collection). 500/600<br />

2 Cartes de circulation pour la XX e saison des Ballets Russes, au Théâtre Sarah Bernhardt (1927) au nom de Jean Cocteau et<br />

de Mlle Bourgoint.<br />

Catalogue de l’exposition Jean Cocteau, dessins, docum<strong>en</strong>ts et mise <strong>en</strong> scène, à la Galerie Briant-Robert (15-29 juin 1925) ; rare<br />

affiche de cette exposition sur papier rose (déchirures et défauts) ; photographie de la vitrine Coteau de la galerie Briant-Robert<br />

lors de l’exposition.<br />

10 photographies : Jean BOURGOINT, Gl<strong>en</strong>way WESCOTT (2, dont une dédicacée à Jean Bourgoint), Gloria SWANSON, Leslie<br />

FENTON, Jean COCTEAU (2, contretypes), Jean Bourgoint moine parlant avec un ami (3).<br />

Jean BOURGOINT : 37 feuillets de poèmes et proses autographes, plus qqs poèmes dactylographiés.<br />

H<strong>en</strong>ri SAUGUET : TAPUSCRIT signé de sa préface au <strong>catalogue</strong> de la v<strong>en</strong>te Jean Bourgoint du 4 novembre 1966 (carton d’invitation<br />

joint).<br />

ON JOINT divers docum<strong>en</strong>ts : <strong>catalogue</strong> de l’exposition DEFIZE et DELBROUCK préfacé par André BRETON (dessin de Christian<br />

Bérard au dos) ; 2 cartes de vœux illustrées de Gabriel & Mary ; coupures de presse, etc.


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37. Camille COROT (1796-1875). L.A.S. ; 1 page in-12. 200/250<br />

« Si vous voulez v<strong>en</strong>ir à 2 1/2 au lieu de 2 r. du fg. Je vous att<strong>en</strong>drai là »...<br />

38. Alfred CORTOT (1877-1962). L.A.S., 15 novembre 1904 ; 2 pages in-8. 100/120<br />

Son correspondant lui ayant proposé d’annoncer dans ses pages « la création de nos concerts et de nos lectures publiques<br />

d’œuvres inédites », il l’informe que son premier concert aura lieu jeudi 24 au Nouveau-Théâtre : « Nous jouerons L’Hymne à la<br />

Justice de MAGNARD, le Poème de l’amour et de la mer et Faust – Symphonie. Je ne pouvais me douter que CHEVILLARD la mettrait<br />

égalem<strong>en</strong>t à son programme »…<br />

39. Edgar DEGAS (1834-1917). L.A.S., [20.VII.1908], au peintre-graveur H<strong>en</strong>ri OULEVAY ; 1 page in-12, adresse (cartelettre)<br />

; sous verre avec une carte de visite avec 7 lignes autographes. 800/900<br />

Au l<strong>en</strong>demain de son anniversaire [Oulevay était né le même jour que Degas, le 19 juillet 1834]. « Merci de vos bons souhaits.<br />

Mes yeux s’<strong>en</strong> vont vite contemporain Degas ».<br />

Sur les deux côtés de sa carte de visite, Degas a écrit : « Oui, cher Monsieur, j’aurai du plaisir à vous voir. Mais n’employez<br />

pas de ces grands et gros noms. Mes yeux s’<strong>en</strong> vont vite. Bonne année ».<br />

Reproduction page 13<br />

40. André DERAIN (1880-1954). L.A.S., 21 octobre 1939, à M. MARATIER ; 2 pages et quart in-8, <strong>en</strong>veloppe. 250/300<br />

Il prie son ami de l’excuser : à chaque fois qu’il voulait lui faire parv<strong>en</strong>ir la toile, tout était fermé ou bi<strong>en</strong> le concierge était<br />

« désespérém<strong>en</strong>t abs<strong>en</strong>t. [….] Aussi j’ai dit à ma concierge de vous la donner quand vous passerez au 112 rue d’Assas ». Il ajoute :<br />

« Elle peut être vernie carrém<strong>en</strong>t dans un mois ou deux ». ON JOINT 2 photographies de Derain à un vernissage (16,5 x 24 cm et<br />

24 x 25,7 cm).<br />

41. DIVERS. 18 lettres ou pièces, la plupart L.A.S.au peintre Albert GAUTHIER. 250/300<br />

Robert ANTRAL, Yves BRAYER, R. CHAPELAIN-MIDY, Michel CIRY, Paul CLAUDEL, Jean EPSTEIN, R. FRISON-ROCHE, Pierre<br />

GASPARD-HUIT, L. GUIRAND DE SCEVOLA, Hubert LYAUTEY, Théodore MONOD, Louis NEILLOT, R<strong>en</strong>é PETER, etc. Plusieurs sont<br />

annotées de comm<strong>en</strong>taires graphologiques.<br />

42. Jean DOMAT (1625-1696) jurisconsulte, ami<br />

de Blaise Pascal. L.A.S., Paris 2 avril 1685, à M.<br />

Monterier de Villars, conseiller du Roy au siège<br />

présidial à Clermont ; 3 pages petit in-4, adresse<br />

avec sceau de cire rouge à son chiffre brisé (un peu<br />

salie, petites f<strong>en</strong>tes). 400/500<br />

RARE LETTRE au sujet d’une affaire de saisie de bi<strong>en</strong>s,<br />

où Domat se plaint du procureur du Roy, et remercie<br />

son correspondant des peines qu’il pr<strong>en</strong>d pour régler son<br />

affaire avec M. Judas…


43. Roland DORGELÈS (1885-1973). Plus de 300 lettres, manuscrits et docum<strong>en</strong>ts, la plupart adressées à Roland<br />

Dorgelès, des années 1920 aux années 1980. 1.000/1.200<br />

IMPORTANT ENSEMBLE D’ARCHIVES DE L’AUTEUR DES CROIX DE BOIS ET PRÉSIDENT DE L’ACADÉMIE GONCOURT.<br />

* Dossier relatif à La Drôle de guerre (1957) : notes autographes ; n° de La Croix de guerre (janvier 1958) avec article critique<br />

et double de la réponse de Dorgelès ; docum<strong>en</strong>tation ; tapuscrit corrigé, L’heure a sonné (Nesles 3 septembre 1939) ; 8 lettres à lui<br />

adressées <strong>en</strong> 1940 par des hommes sous les drapeaux, avec d’intéressants témoignages ; 25 lettres, la plupart l.a.s. (1957-1958) :<br />

Jean Berthoin, les colonels Fliecx, Ed. Fosse et Paillé, les généraux Hassler (7), Langlois, et H<strong>en</strong>ri Martin, et d’autres anci<strong>en</strong>s<br />

combattants (2 doubles de réponse).<br />

* Cinquante ans après, tapuscrit (12 p. in-4), essai destiné à l’ouvrage collectif Promise of Greatness : the War of 1914-1918 (New<br />

York et Londres, 1968), plus 7 l.s. de l’éditeur du recueil George Panichas, 1967-1968.<br />

* ACADÉMIE GONCOURT. Plus de 40 lettres (et qqs télégrammes) à Dorgelès, présid<strong>en</strong>t de l’Académie, 1965-1971, la plupart<br />

exprimant des condoléances ou relatives à des hommages à Gérard Bauër, André Billy, Jean Giono, Léo Larguier, Pierre Mac-Orlan<br />

(qqs minutes de réponse) : Jean Albert-Sorel (2), Michel Bataille (2), André Billy (2), Philippe Chabaneix, Francis Didelot, Jacques<br />

Duhamel, Frédéric-Dupont, Jean Gautier, Roger Guilli<strong>en</strong>, Pierre Lafue, Armand Lanoux, Edmond Michelet, Jean Pourtal de<br />

Ladevèze (plus poème a.s.), Emmanuel Roblès, Claude Roger-Marx, Philippe Saint-Marc, Maurice Toesca, etc. Plus un dossier de<br />

brouillons et copies de lettres de Mme Dorgelès à propos de « l’affaire Salacrou », et des l.a.s. de souti<strong>en</strong> d’Hervé Bazin, Georges<br />

Lépin, Jean Vertex, 1971-1973.<br />

* Correspondances diverses. Serge BELLONI : 20 lettres ou cartes, 1965-1987, certaines avec dessins. – Bernard CLAVEL :<br />

manuscrit a.s., Roland Dorgelès et ses amis abs<strong>en</strong>ts, « pour l’exposition Roland Dorgelès », plus tapuscrit et carte a.s. d’<strong>en</strong>voi, et<br />

25 l.a.s. ou cartes postales a.s., 1969-1974, dont une transmettant le tapuscrit d’un article pour le Figaro, « Roland Dorgelès un<br />

an déjà ! », avec une correction autogr., et d’autres de Mme Dorgelès. – Michel BATAILLE : 46 l.a.s., 1968-1978, parlant de leurs<br />

écrits respectifs, et de leurs confrères Bazin, Billy, Giono… ; avec tapuscrit corrigé du roman de Michel Bataille, Les Jours meilleurs<br />

(1973). D’autres lettres ou cartes, dont plusieurs de félicitations pour sa promotion dans la Légion d’honneur, de Manuel Berger,<br />

Pierre Brisson, André Chamson (<strong>en</strong>voi), Philippe Chabaneix (8, dont 5 avec quatrains a.s.), Michel Droit, Jacqueline Favreau-<br />

Colombier, Jacques L<strong>en</strong>té (demande de témoignage de la mort héroïque d’un cousin), Georges Lépine (souti<strong>en</strong> lors de l’affaire<br />

Salacrou), Georges Letessier (longue protestation de ce « gardi<strong>en</strong> d’usine », anci<strong>en</strong> combattant), Marcel Pollitzer, Simone Saint-<br />

Clair, Michel de Saint-Pierre, R<strong>en</strong>é Spoetz, Paul Vialar…<br />

* PHOTOGRAPHIES : plus de 130 de Dorgelès, ses amis et confrères, etc., notamm<strong>en</strong>t par H<strong>en</strong>ri Manuel, G.L. Manuel frères,<br />

Lipnitzki, L. Albin-Guillot, Taponier, H. Martinie, etc et photos de presse.<br />

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44. Jean DUBUFFET (1901-1985). 4 L.A.S., 18 L.S. (dont certaines avec ajouts autographes) et une P.A., 1946-1967, à<br />

Albert CORDUANT ; 30 pages in-4 ou in-8, plusieurs à son <strong>en</strong>-tête, une <strong>en</strong>veloppe. 7.000/8.000<br />

TRÈS INTÉRESSANTE CORRESPONDANCE avec Albert CORDUANT, ingénieur chimiste dans l’industrie de la peinture, dans laquelle<br />

Dubuffet fait part de ses recherches et de ses questionnem<strong>en</strong>ts pour l’utilisation de nouveaux matériaux, la plupart industriels<br />

ou destinés aux bâtim<strong>en</strong>ts, mis au point par les fabricants. Ensemble, ils fir<strong>en</strong>t le projet d’un manuel technique pour les artistes.<br />

5 novembre 1946. Craignant de manquer, il lui commande d’urg<strong>en</strong>ce du « Rollplastique blanc. […] C’est la base de mes<br />

travaux <strong>en</strong> ce mom<strong>en</strong>t […]. J’ai dit 50 kilos mais j’<strong>en</strong> use beaucoup et donc ce serait mieux 100 kilos »… 31 août-2 septembre<br />

1948. Il lui <strong>en</strong>voie des tubes de peinture d’artiste, pour qu’il fasse déterminer « le poids de couleur qu’il y a dans les tubes livrés<br />

commercialem<strong>en</strong>t aux artistes », et les tarifs de la Maison Artès (joints). Il parle de plusieurs solvants, peintures, vernis, etc. et<br />

décrit leur usage par les peintres… 9 septembre. Il travaille à leur projet de traité de peinture et <strong>en</strong> a parlé à un ami <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eur<br />

de peinture <strong>en</strong> bâtim<strong>en</strong>t, anci<strong>en</strong> professeur de technique de peinture <strong>en</strong> bâtim<strong>en</strong>t. Ses r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts lui ont permis de « rédiger<br />

plusieurs recettes ». D’un autre ami « fresquiste et architecte et décorateur j’ai obt<strong>en</strong>u d’autres recettes intéressantes. […] Un traité<br />

complet nous <strong>en</strong>traînerait trop. J’ai décidé de limiter la chose pour le mom<strong>en</strong>t […] à une quarantaine ou cinquantaine de recettes<br />

bi<strong>en</strong> précises et d’utilité immédiate – <strong>en</strong> écartant toutes généralités et toute théorie ». Il souhaite le r<strong>en</strong>contrer rapidem<strong>en</strong>t pour<br />

travailler … 13 septembre. Questions techniques à propos du broyage des pigm<strong>en</strong>ts à l’eau ou à l’huile qui lui pos<strong>en</strong>t problème…<br />

13 septembre. Il a lu avec beaucoup d’intérêt le Lexique du peintre <strong>en</strong> Bâtim<strong>en</strong>t et les numéros de la revue Travaux et Peinture :<br />

« Me voici dev<strong>en</strong>u grand clerc ». Il lui fait part de ses interrogations et de ses réflexions, lui demande s’il connaît certains produits,<br />

etc. 28 septembre. « Je travaille toujours d’arrache pied à notre traité et cela comm<strong>en</strong>ce à pr<strong>en</strong>dre tournure et d’être bi<strong>en</strong>tôt fini.<br />

La seule question qu’il me reste à traiter c’est celle des différ<strong>en</strong>ts pigm<strong>en</strong>ts, avec leur degré de fixité à la lumière. Pour ce qui est<br />

des couleurs minérales, j’ai tous les élém<strong>en</strong>ts ; c’est seulem<strong>en</strong>t pour les pigm<strong>en</strong>ts synthétiques que je nage un peu »… 6 octobre. Il<br />

soumet une formule « pour mélanger l’huile à l’eau »… 13 février 1949. Il félicite Corduant, qui a quitté Lagèze & Cazes, pour son<br />

nouveau poste. « L’Almanach de L’Art Brut n’a pas vu le jour. Il y a eu des difficultés d’édition. […] Mon petit traité des techniques<br />

de la peinture, qui est un des élém<strong>en</strong>ts de cet Almanach, et auquel vous avez si aimablem<strong>en</strong>t travaillé avec moi, est terminé »…<br />

17 mai. Après quelques semaines au Sahara, il repr<strong>en</strong>d ses travaux de peintures, trop longtemps interrompus « par les occupations<br />

et démarches et mille petits travaux que m’occasionnait “L’Art Brut” ». Il essaie de travailler « avec le Roll<strong>en</strong>duit (<strong>en</strong>duit gras au<br />

couteau) » dont il p<strong>en</strong>se tirer bon parti, et fait de nombreux essais de techniques diverses… Juin-juillet. Il cherche vainem<strong>en</strong>t à se<br />

procurer du jaune hansa, du rouge hélio et du bleu monastral. Il félicite son ami pour sa bonne situation professionnelle : « Moi<br />

aussi je travaille à plein gaz avec <strong>en</strong>train et cont<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t »… 20 septembre 1951. « Le petit traité des techniques de la peinture<br />

n’est pas <strong>en</strong>core publié ; mais pati<strong>en</strong>ce, il le sera ». Il demande des conseils sur le Pierrolin des établissem<strong>en</strong>ts Bygodt : « Cela me<br />

met très mal à l’aise d’employer pour mes travaux des produits mystérieux dont j’ignore les bases. J’ai bonne <strong>en</strong>vie de le faire<br />

analyser par un laboratoire ». Si Corduant est toujours bibliophile, il lui propose de lui <strong>en</strong>voyer Labonfam Abeber, « seulem<strong>en</strong>t c’est<br />

abominablem<strong>en</strong>t pornographique, […] d’une pornographie joyeuse et saine »… New York 12 décembre. Éloge du produit Pierrolin :<br />

l’ingéniosité du mélange, la commodité de son emploi. Il n’a ri<strong>en</strong> trouvé d’équival<strong>en</strong>t à New York : « on est très <strong>en</strong>tiché de produits<br />

synthétiques dans toutes les branches de l’industrie américaine, et dans la branche de la peinture et des vernis, on v<strong>en</strong>d toutes<br />

sortes de peintures à base de “Lacquer” qui sèch<strong>en</strong>t instantaném<strong>en</strong>t et ont une bizarre et inquiétante odeur »… 26 avril 1952. Il a<br />

rapporté de New York des échantillons qu’il utilisait là-bas et qu’il compte continuer à employer dans les peintures qu’il va faire à<br />

Paris, sur lesquels il donne des comm<strong>en</strong>taires : Sparkel, Spot Putty, Lacquer Thinner… 6 février 1961. Remerciem<strong>en</strong>ts pour l’<strong>en</strong>voi<br />

d’un « très beau et très utile livre édité par Astral-Cellulo », qui lui sera d’un grand profit ; il est toujours à la recherche d’un<br />

ingénieur-conseil auquel s’adresser sur des points techniques incertains… 2 avril. Ses travaux l’ont tant absorbé qu’il a interrompu<br />

sa correspondance, mais il se réjouit de savoir son ami de retour chez Lagèze et Cazes où il a jadis été si bi<strong>en</strong> traité. Il <strong>en</strong>voie un<br />

questionnaire détaillé sur les principaux points qui lui pos<strong>en</strong>t problème, <strong>en</strong> le prév<strong>en</strong>ant que ses questions évolueront <strong>en</strong> fonction<br />

de ses travaux, car il varie beaucoup ses techniques suivant les périodes : « Il y a des périodes où je m’<strong>en</strong>gage dans des techniques<br />

qui soulèv<strong>en</strong>t pour moi une foule de questions », comme l’an dernier où il a employé des pâtes vinyliques et des résines polyester,<br />

ainsi que « pour mes collages de toiles peintes sur toiles peintes », pour lesquels il avait employé différ<strong>en</strong>tes colles. Par contre, il y<br />

a des périodes comme <strong>en</strong> ce mom<strong>en</strong>t où il ne peint qu’à l’huile, sans problèmes techniques particuliers… 3 avril. Il revi<strong>en</strong>t sur leur<br />

projet de « manuel technique pour les artistes », à l’époque où il était très <strong>en</strong>gagé <strong>en</strong> faveur de l’Art Brut, qu’il refusa finalem<strong>en</strong>t<br />

de faire éditer, préférant le faire sous une autre forme plus tard… Il fait part des questions techniques qu’il aborde avec M. Bourlot<br />

sur des produits, des peintures, des vernis, des mélanges, etc… 9 février 1967. Il se souvi<strong>en</strong>t de l’aide précieuse que Corduant lui a<br />

apportée par le passé, et l’informe qu’il n’utilise plus de peinture à l’huile depuis deux ans, se servant exclusivem<strong>en</strong>t de peintures<br />

vinyliques. « Il y a aussi que mes travaux se sont […], ces dernières années, passablem<strong>en</strong>t modifiés, non pas seulem<strong>en</strong>t dans leurs<br />

techniques, mais dans leur humeur et position d’esprit ; ils font maint<strong>en</strong>ant beaucoup moins recours […] aux mouvem<strong>en</strong>ts et<br />

impulsions des matériaux employés ». Il s’intéresse à la technique d’aquagraphie qu’utilise Michel DUVAL…<br />

ON JOINT 9 feuillets polycopiés numérotés, avec qqs corrections autographes, pour leur projet de Manuel technique ; et un<br />

double de lettre de Corduant à Dubuffet (1966).


24<br />

45. Paul DUKAS (1865-1935). L.A.S., Mardi soir [novembre 1932, à R<strong>en</strong>é DUMESNIL] ; 2 pages et demie in-8. 200/250<br />

Il n’a pas <strong>en</strong>core reçu son compte-r<strong>en</strong>du du Jardin sur l’Oronte (opéra d’Alfred BACHELET sur un livret de Franc-Nohain<br />

d’après l’œuvre de Maurice BARRÈS, créé à l’Opéra le 3 novembre 1932), et l’att<strong>en</strong>d « avec d’autant plus de curiosité que la critique<br />

littéraire et la critique musical sembl<strong>en</strong>t cette fois recouvrer des désirs égaux, la première à juger un musici<strong>en</strong> et la seconde à parler<br />

littérature. Ce qui me semble avoir quelque peu désori<strong>en</strong>té une opinion dans laquelle, d’évid<strong>en</strong>ce, si la musique avait quelque<br />

chose à gagner, la littérature, assurém<strong>en</strong>t, n’aurait ici ri<strong>en</strong> à perdre. Il me tarde de voir comm<strong>en</strong>t vous établissez l’équilibre <strong>en</strong>tre<br />

ces deux puissances ». Selon Dukas, la musique du Jardin sur l’Oronte « est marquée du grand signe de l’unité qui est la marque la<br />

plus rare, et dans la rigueur, à mon s<strong>en</strong>s admirable, de cette continuité de style, sa diversité d’acc<strong>en</strong>t et sa souplesse d’expression,<br />

qui va du coloris le plus voluptueux au pathétique le plus innoc<strong>en</strong>t font de cette partition une des œuvres les plus magistrales […]<br />

qu’on ait donné <strong>en</strong> France depuis bi<strong>en</strong> longtemps ! »…<br />

46. Alexandre DUMAS père (1802-1870). L.A.S., au peintre AMAURY-DUVAL ; 1 page in-8, adresse. 250/300<br />

« Mme WALDOR rassemble à déjeuner demain quelques artistes – Tony – Alfred [JOHANNOT] – DELACROIX – moi && Elle me<br />

charge de vous inviter. Je vous assomme si vous n’acceptez pas »…<br />

On joint une L.S. à Garavini au sujet d’une procuration.<br />

47. Paul ÉLUARD (1895-1952). L.A.S., [Paris 1 er octobre 1937], à l’acteur Marcel HERRAND ; 1 page in-12, adresse (cartepneumatique).<br />

300/350<br />

Il s’excuse ne n’avoir pas réussi à lui téléphoner cet après-midi : « J’étais malade et puis cette confér<strong>en</strong>ce est une fatigue de<br />

plus. HUGNET doit vous téléphoner. Je voudrais bi<strong>en</strong> que vous puissiez lire un poème de lui. FRAYSSE, qui est là, me dit que vous<br />

êtes souffrant. J’espère que cela ne sera ri<strong>en</strong> »…<br />

48. Gustave FLAUBERT (1821-1880). MANUSCRIT autographe, Littérature contemporaine de Charlemagne ; 6 pages<br />

in-fol. 15.000/17.000<br />

NOTES D’APRÈS LE COURS D’HISTOIRE MODERNE DE FRANÇOIS GUIZOT, publié pour la première fois <strong>en</strong> 1828-1832, <strong>en</strong> 6 volumes,<br />

et plusieurs fois réédité. Flaubert id<strong>en</strong>tifie sa source à la troisième page, <strong>en</strong> citant un jugem<strong>en</strong>t de quelques lignes de « Guiz t. II<br />

p. 384 ». Il recueille dans ces pages des r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts biographiques, bibliographiques et historiques, sur cinq érudits : Alcuin,<br />

Leidrade, Theodulf, Smaragde et Éginhard, suivant de près le Cours de Guizot.<br />

« ALCUIN – né dans le comté d’York vers 735. En 780 il fait un voyage à Rome. Il s’attache à Charlemagne. Il reste à sa cour de<br />

782 à 796. Célèbre par trois côtés, 1° correcteur et restaurateur de manuscrits, 2° il a restauré et animé les écoles 3° il a lui-même<br />

<strong>en</strong>seigné. 1° – Importance de la calligraphie à cette époque – Ovon et Hardouin de Font<strong>en</strong>elle – Alcuin donne à Charlemagne<br />

une copie corrigée des S tes Écritures. Charlemagne lui-même ordonne cette étude – il se mit la dernière année de son règne à<br />

corriger les quatre évangiles de J.-Ch. »… Suiv<strong>en</strong>t des notes sur les monastères et écoles qu’il fonda, son <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t, ses œuvres<br />

théologiques, philosophiques, historiques et poétiques, ces dernières étant « de peu de valeur, il y a 280 pièces de vers sur toutes<br />

sortes de sujets la plupart sur des circonstances du mom<strong>en</strong>t. La principale est le poème sur les évêques et les s ts de l’église d’York.<br />

“Il mérite d’être lu comme r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t sur l’état intellectuel du temps” »…<br />

« LEIDRADE – né <strong>en</strong> Norique province sur les frontières de l’Italie et de l’Allemagne. Il fut d’abord attaché à Arnon évêque de<br />

Salzbourg. Charlemagne se l’attacha d’abord comme bibliothécaire – <strong>en</strong> 798 il fut nommé archevêque de Lyon. […] Il quitta deux<br />

fois son église pour aller prêcher contre les Adopti<strong>en</strong>s où son éloqu<strong>en</strong>ce eut du succès »…<br />

« THEODULF – goth – né <strong>en</strong> Italie on le trouve établi <strong>en</strong> Gaule <strong>en</strong> 781 et de 786 à 794 il devi<strong>en</strong>t évêque d’Orléans. En 798<br />

il fut <strong>en</strong>voyé par Charlemagne et avec Leidrade dans les deux Narbonnaises pour réformer l’administration de ces provinces – il<br />

composa à son retour un poème de 956 vers Parænesis ad judices exhortation aux juges destiné à instruire les magistrats de leurs<br />

devoirs dans de telles missions – il nous y montre l’état de la société à cette époque les embûches les t<strong>en</strong>tatives […] pour nous<br />

corrompre – on r<strong>en</strong>contre dans ce poème une douceur de s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts assez étrange pour l’époque »…<br />

« SMARAGDE – abbé de S t Mihiel avant 805 et employé <strong>en</strong> 809 à diverses négociations avec Rome. Il prit grand soin de<br />

l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t de la grammaire dans son diocèse de Verdun et du mainti<strong>en</strong> des écoles »… Outre une grande grammaire latine dont<br />

il existe plusieurs manuscrits, Smaragde est l’auteur de Via negria, « traité de morale à l’usage des princes <strong>en</strong> 32 chap. adressé<br />

soit à Charlemag, soit à Louis le Déb. Cet ouvrage se distingue par un caractère plus moral que religieux. Le Diadème des moins<br />

est purem<strong>en</strong>t religieux et n’a d’autre objet que de donner aux moines des conseils et les moy<strong>en</strong>s d’<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir ou de ranimer leur<br />

ferveur. Il mourut <strong>en</strong> 819 »…<br />

« ÉGINHARD – homme d’affaires dev<strong>en</strong>u lettré – secrétaire et conseiller de Charlemagne »… Flaubert résume <strong>en</strong> quelques<br />

lignes le récit de la Chronique du monastère de Lauresheim, cité longuem<strong>en</strong>t par Guizot comme seul docum<strong>en</strong>t anci<strong>en</strong> faisant<br />

m<strong>en</strong>tion d’Éginhard, et néanmoins sujet à caution : « Karl rassemble ses conseillers et donne sa fille à Éginhard. – Étrangeté et<br />

contradictions, 1° Éginhard ne dit point qu’il soit marié avec une fille de Charlemagne de plus le même hist. dit que Ch. ne voul.<br />

jamais marier ses filles et que même elles se conduisir<strong>en</strong>t mal etc. Toutefois Charlemagne l’aimait beaucoup il ne s’<strong>en</strong> sépara qu’une<br />

fois ce fut p r l’<strong>en</strong>voyer à Rome <strong>en</strong> 806 p r faire confirmer son testam<strong>en</strong>t par le pape. […] Il composa une Vie de Charlemagne qui est<br />

une biographie politiq. avec des int<strong>en</strong>tions littéraires et composée d’après un plan »…


48<br />

25


26<br />

49. Paul FORT (1872-1960). MANUSCRIT autographe signé, Hélène <strong>en</strong> fleur et Charlemagne, 1919 ; un volume grand<br />

in-8 de 77 pages écrites au recto, reliure demi-maroquin vert à coins, tête dorée (Stroobants). 1.000/1.500<br />

TRÈS BEAU MANUSCRIT COMPLET DE CE RECUEIL formant la 26 e série des Ballades françaises, publié <strong>en</strong> 1921 aux Éditions du<br />

Mercure de France, suivi des : Trois Ballades au « g<strong>en</strong>til » William et de Poëtes.<br />

Paul Fort a calligraphié superbem<strong>en</strong>t son manuscrit sur papier vélin ivoire pour son ami Antoine Girard, comme <strong>en</strong><br />

témoign<strong>en</strong>t les 5 L.A.S. jointes au manuscrit, 1919-1921 : Fort y parle de la santé de sa femme et propose, le 26 juillet 1919, de<br />

céder ce manuscrit à Girard pour 300 francs, somme qui lui manque pour emm<strong>en</strong>er Hélène et leur bébé à la campagne. De vifs<br />

remerciem<strong>en</strong>ts à son « grand et bon ami », le 30 juillet 1919, attest<strong>en</strong>t que Girard a accepté le marché. Paul Fort a inscrit cette<br />

dédicace au dos du faux titre : « Manuscrit original pour mon ami / Antoine Girard. / Bi<strong>en</strong> affectueusem<strong>en</strong>t / Paul Fort ».<br />

Après le faux-titre, une liste d’« Ouvrages du même Auteur » est composée des 25 précéd<strong>en</strong>ts volumes de Ballades françaises ;<br />

la page de titre est suivie de la dédicace à J.-H. Rosny aîné.<br />

Charlemagne, ou le Rêveur et l’Innoc<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> 12 séqu<strong>en</strong>ces (p. 1-15), est suivi d’Hélène <strong>en</strong> fleur (Airs du nouveau Printemps),<br />

recueil de 30 poèmes dédié « À ma Femme » (p. 16-47). Les Trois ballades au « g<strong>en</strong>til » William (p. 48-56) compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t : H<strong>en</strong>ri VIII,<br />

Les Personnages Invisibles, et Le Grain de Rosée shakespeari<strong>en</strong>. Poëtes (p. 57-68) est dédié : « À Suzanne Després son admirateur et<br />

son ami reconnaissant ». Une table détaillée conclut le manuscrit.<br />

50. Paul FORT. MANUSCRIT autographe signé, L’Arbre à poèmes, [1922] ; un volume in-8 de 133 pages autographes et<br />

74 pages imprimées <strong>en</strong> épreuves et corrigées, reliure demi-maroquin vert à coins, dos à nerfs, tête dorée (Bernasconi).<br />

1.000/1.200<br />

MANUSCRIT COMPLET DE CE RECUEIL DE VERS, le 29 e des Ballades françaises, paru chez Povolozky <strong>en</strong> 1922.<br />

Ce « Manuscrit ayant servi à l’impression » compr<strong>en</strong>d la totalité des 34 poèmes du recueil, plus le poème servant d’épigraphe<br />

qui donne son titre au recueil (repris du t. XXIII des Ballades), <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t de la main de Paul Fort à l’<strong>en</strong>cre noire, avec des<br />

indications typographiques au crayon. On a relié avec le manuscrit les 100 premières pages d’épreuves, dont la confér<strong>en</strong>ce d’André<br />

Fontainas servant de préface, et les 12 premiers poèmes. On a monté sur onglets <strong>en</strong> tête du volume une L.A.S. et 2 cartes postales<br />

de Paul Fort à son ami Antoine GIRARD (1921).<br />

51. Paul FORT. MANUSCRIT autographe signé, Guillaume le Conquérant. Chronique de France <strong>en</strong> cinq actes, septembre<br />

1925-janvier 1926 ; un volume in-fol. de 145 pages écrites au recto, plus couverture autographe sur papier rouge,<br />

reliure demi-maroquin rouge à coins, dos à nerfs, tête dorée (Bernasconi). 1.000/1.500<br />

MANUSCRIT ORIGINAL COMPLET DE CETTE CHRONIQUE ET DRAME, prés<strong>en</strong>tant quelques ratures et corrections. La pièce paraîtra, acte<br />

par acte, <strong>en</strong>tre avril et octobre 1927, dans le Mercure de France, sous le titre Guillaume le Bâtard, ou la Conquête de l’Angleterre,<br />

chronique de France <strong>en</strong> 5 actes ; elle ne semble pas avoir été représ<strong>en</strong>tée. Le drame met <strong>en</strong> scène Edward le Confesseur, roi<br />

d’Angleterre, Harold comte de Wessex « puis roi national des Anglais », Guillaume le Bâtard, duc de Normandie, « roi d’Angleterre<br />

au dernier acte », le Pape Alexandre II, l’archevêque de Cantorbéry, etc., pas moins de 29 personnages, sans compter les guerriers,<br />

moines, soldats, etc., plus deux personnages invisibles, « au Ciel ». Chaque acte porte un titre : I Edward le Confesseur (à Londres),<br />

II Hildebrand (à Rome), III Sigurd Longuepête (à Bayeux), IV Edith au Cou de Cygne (les dunes de Saint-Valery, à l’embouchure de<br />

la Somme), V Harold (près d’Hastings).<br />

On a relié <strong>en</strong> tête 2 L.A.S. à Antoine GIRARD, 1925-1926 (3 pages et demie in-4 ou in-8), avec une photographie dédicacée de<br />

ses <strong>en</strong>fants Hélène et François, lui faisant hommage du manuscrit de cette pièce « shakespeari<strong>en</strong>ne », « le plus important ouvrage<br />

que j’aie jamais <strong>en</strong>trepris », qu’il souhaite prés<strong>en</strong>ter au directeur de l’Odéon Firmin Gémier : c’est « <strong>en</strong> même temps qu’une étude<br />

psychologique très poussée, une fresque tumultueuse de cette époque magnifique et puissante, où, je le reconnais, traîne de la<br />

“barbarie”, mais <strong>en</strong>fin d’une ardeur, pour sout<strong>en</strong>ir ses convictions, insurpassable, une fresque du XI e siècle anglais, français,<br />

normand, et même itali<strong>en</strong>, où l’on vit l’Angleterre conquise par des Français, […] et se “heurter” les plus grands problèmes qui<br />

nous agit<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core »…<br />

52. Paul FORT. MANUSCRIT autographe signé, Un Lys dans les Ténèbres. Chronique de France <strong>en</strong> 4 actes, 1929 ; un<br />

volume in-4 de 208 pages in-4 écrites au recto, reliure demi-maroquin marron à coins, dos à nerfs avec fleur de lys<br />

dorée, tête dorée. 1.000/1.500<br />

MANUSCRIT ORIGINAL COMPLET DE CETTE CHRONIQUE DRAMATIQUE DU SIÈGE DE PARIS EN 1429. Elle sera publiée <strong>en</strong> 1933 au Mercure<br />

de France sous le titre L’Assaut de Paris, et ne semble pas avoir été représ<strong>en</strong>tée.<br />

Le drame retrace l’histoire du siège de Paris <strong>en</strong> 1429 par les troupes françaises de Charles VII, commandées par Jeanne d’Arc,<br />

et la vigoureuse déf<strong>en</strong>se de la ville par Jean de Villiers de L’Isle-Adam, qui force la Pucelle, blessée, au repli. Il met <strong>en</strong> scène L’Isle-<br />

Adam, « gouverneur de Paris », le capitaine anglais Thomas Radclif, les compagnons de Jeanne d’Arc Guy de Laval, La Hire et<br />

Gilles de Retz, la reine-mère de France Ysabeau, Agnès Sorel, Ysabelle de Lorraine, femme de R<strong>en</strong>é d’Anjou, et Yolande d’Aragon,<br />

duchesse douairière d’Anjou, reine-mère des Deux-Siciles, etc.<br />

… /…


49 50<br />

51 52<br />

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28<br />

Le manuscrit, soigneusem<strong>en</strong>t écrit au recto, prés<strong>en</strong>te de rares corrections. On a monté <strong>en</strong> tête une belle photographie de Paul<br />

Fort, dédicacée à André Girard, et une page de DÉDICACE : « A mon cher et grand ami / Antoine Girard / à qui je dois tant / ce nouvel<br />

ouvrage inédit / sur l’une des époques les plus troublées / et les plus pures <strong>en</strong>semble / de notre Histoire, / avec mon respect, ma<br />

reconnaissance / et toute mon affection. / P. Ft. / Paris, le 23 juillet 1929 ». Plus 2 L.A.S. à Girard, dont une du 24 juillet 1929<br />

éclaire le contexte de cette « chronique » dramatique élaborée pour le 500 ème anniversaire de la naissance de Jeanne d’Arc, après une<br />

cérémonie dans sa ville natale de Reims, « où se trouve justem<strong>en</strong>t évoqué le fantôme sacré de Jeanne d’Arc. J’ai terminé ce drame<br />

quelques jours avant la mort de ma pauvre chère vieille maman […] dont les conseils – si près des vôtres – m’ont si souv<strong>en</strong>t remis<br />

dans la bonne voie, qui est celle d’une inlassable espérance et d’une inlassable énergie »… On a relié à la fin l’épreuve du poème<br />

Jeanne la Lorraine et la Champ<strong>en</strong>oise (Bernouard, 1924).<br />

53. Émile Othon FRIESZ (1879-1949). DESSIN original, avec note autographe, 9 décembre 1924 ; 20,5 x 21 cm,<br />

contrecollé. 4.000/5.000<br />

PORTRAIT DE SON PÈRE SUR SON LIT DE MORT, dessin à la plume. En dessous : « Ne t’émotionne pas de ce rapide croquis – dans<br />

mon s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’artiste j’ai voulu que vous sachiez comm<strong>en</strong>t le père dort sereinem<strong>en</strong>t son dernier sommeil ».<br />

54. Émile GILIOLI (1911-1977) sculpteur. 18 L.A.S. et 2 P.A.S., 1952-1953, [au galeriste bruxellois L. de TOUAROU] ;<br />

18 pages in-8 et 9 pages in-4 (trous de classeur). 800/1.000<br />

INTÉRESSANTE CORRESPONDANCE AU SUJET D’EXPOSITIONS ET DE PROJETS EN BELGIQUE. 23 novembre 1952, liste des ses œuvres,<br />

avec prix : 7 sculptures, 2 tapisseries et 6 dessins, pour l’« Exposition de Bruxelles, Galerie Ex-Libris, Monsieur de Touarou,<br />

21 Grand’Place Bruxelles »… 10 décembre, il arrive demain à la gare de Bruxelles « avec une malle et 2 valises de sculptures et<br />

tapisseries »… Janvier 1953. R<strong>en</strong>dez-vous, soirées, projets pour M. WANSON, etc… 15 janvier, il l’invite à déjeuner « <strong>en</strong> toute<br />

simplicité à l’atelier » avec les POLIAKOFF et Charles ESTIENNE... 29 janvier, <strong>en</strong>voyant une photographie (jointe) : « Elle n’est pas<br />

bonne mais on peut se r<strong>en</strong>dre compte de la sculpture »… 30 janvier. Mme Poliakoff lui a dit que l’exposition de Liège débutait<br />

le 14 février : « Comme c’est une chose importante, j’ai <strong>en</strong>vie d’<strong>en</strong>voyer le gros bronze l’Ange <strong>en</strong> plus des deux petites pièces<br />

(un petit bronze et un petit marbre) »… 2 février. Les Poliakoff sont v<strong>en</strong>us à son atelier : « J’ai fini 2 marbres et une pierre peinte.<br />

Je vous <strong>en</strong>voie l’Ange <strong>en</strong> bronze poli ». Il joint une liste des pièces qu’il exposera, et demande des socles… 3 février. Il <strong>en</strong>voie<br />

les photographies des œuvres pour le <strong>catalogue</strong>, suggérant qu’on les refasse sur place pour <strong>en</strong> avoir de meilleures, et donne les<br />

dim<strong>en</strong>sions et le prix des sculptures… 15 février. Il a beaucoup travaillé « pour l’usine de M. WANSON. J’ai fait trois maquettes<br />

différ<strong>en</strong>tes. J’ai fait faire des photos et j’apporterai une maquette <strong>en</strong> plâtre avec moi ». Il demande un r<strong>en</strong>dez-vous avec l’architecte<br />

de Wanson… 3 mars. Il lui adresse copie de sa lettre à Wanson, « concernant la maquette Homme mécanique » qui appr<strong>en</strong>d beaucoup<br />

sur ses méthodes de travail : de la réalisation « <strong>en</strong> plâtre staffé à grandeur d’exécution », à l’exécution <strong>en</strong> acier, où « ma prés<strong>en</strong>ce est<br />

indisp<strong>en</strong>sable lorsque la pièce sera sortie de la fonte […] ayant toujours jusqu’à prés<strong>en</strong>t poli moi-même mes sculptures. Il faudrait<br />

consulter votre architecte pour définir la grandeur de l’exécution je p<strong>en</strong>se que 3 mètres de hauteur serait suffisant ». Il <strong>en</strong>voie<br />

son devis... 11 avril. Projet d’exposition au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, où il aimerait mettre plus de pièces qu’à Liège…<br />

17 novembre. Il demande de r<strong>en</strong>voyer une pièce qu’il prévoit de placer dans une exposition de groupe à Paris… 27 novembre. La<br />

sculpture est bi<strong>en</strong> arrivée, « absolum<strong>en</strong>t intacte », et Ko<strong>en</strong>ig de Liège l’a averti de l’arrivée des autres sculptures. Il travaille tant<br />

qu’il peut : « Les bâtons dans les roues sont souv<strong>en</strong>t un stimulant pour moi »… ON JOINT une photographie de 3 de ses œuvres, des<br />

doubles de réponses, une liste dactylographiée des œuvres montrées à Liège.<br />

55. Marcel GROMAIRE (1892-1971). DESSIN original avec <strong>en</strong>voi autographe signé, 1959 ; <strong>en</strong> tête d’un livre grand in-4,<br />

broché. 300/400<br />

Sur la page de garde du livre de François Gomaire, Gromaire (éd. Braun & Cie, 1949), illustré de 16 dessins de nus et paysages,<br />

Gromaire a dessiné au stylo bille bleu le portrait du critique Anatole JAKOVSKY (1907-1983), fumant la pipe, avec cet <strong>en</strong>voi : « A<br />

Anatole Jakovsky Barde et Pataphysici<strong>en</strong> colonel des Cosaques de Plaisance. Salut ! M. Gromaire 1959 ».<br />

56. Sacha GUITRY (1885-1957). L.A.S., Dax [1916 ?], à un ami [André ANTOINE ?] ; 4 pages in-8. 300/400<br />

PROJET DE REPRISE DU VEILLEUR DE NUIT (créé <strong>en</strong> 1911)... « Je suis trop votre ami et j’admire trop votre œuvre pour n’avoir pas<br />

appris avec chagrin et colère la v<strong>en</strong>te pitoyable de vos décors – mais si chaque fois que l’État protégeant les Arts fait quelque chose<br />

de mal, il fallait jouer un sketch chez Mayol… quel affiche ! Enfin, puisque c’est fait, c’est bi<strong>en</strong>, c’est plus que bi<strong>en</strong>, c’est parfait !<br />

[…] Habituons-nous à n’être attristés dans la vie que par les choses qui ne se font pas ! À ce propos, parlons du Veilleur de nuit.<br />

[…] Soyons francs, vous ne m’avez jamais donné l’impression d’un homme qui a une <strong>en</strong>vie folle de jouer Le Veilleur. J’ai arraché à<br />

votre affection une promesse », mais il demande de lui répondre <strong>en</strong> toute liberté, car QUINSON souhaite repr<strong>en</strong>dre cette pièce aux<br />

Bouffes Parisi<strong>en</strong>s dès que possible : « Cela vous plairait-il d’y jouer le rôle du vieux Monsieur ? Quand serez-vous libre ? Le fait<br />

de vous demander la chose doit vous indiquer assez à quel point je souhaite votre acceptation »…


53<br />

54 55<br />

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30<br />

57. Sacha GUITRY. DESSIN original à l’<strong>en</strong>cre de Chine sur papier<br />

calque, Marie Samary, signé <strong>en</strong> bas à droite ; 11 x 11 cm, monté<br />

avec lég<strong>en</strong>de autographe : « Madame Marie Samary » (<strong>en</strong>cadré).<br />

400/500<br />

Tête de profil de la comédi<strong>en</strong>ne Marie SAMARY (1848-1941), créatrice<br />

notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 1911 d’Un beau mariage de Sacha Guitry, qui organisa <strong>en</strong><br />

1923 un grand gala à son bénéfice.<br />

Anci<strong>en</strong>ne collection André BERNARD (n° 68).<br />

58. Sacha GUITRY. 3 ouvrages dédicacés. 400/500<br />

Quatre ans d’occupations (L’Élan, 1947). In-8 rel. chagrin vert, couv. et dos cons. (charnières usagées). ENVOI : « Pour Monsieur<br />

Eraste de Touraou avec tous mes vœux de bonheur Sacha Guitry ».<br />

60 jours de prison. Fac-similé du manuscrit et des croquis faits par l’auteur (L’Élan, 1949). In-8 rel. chagrin rouge, couv. et dos<br />

cons. (lég. usagé). ENVOI : « Pour Monsieur Eraste de Touraou cette relation sincère de ces heures singulières avec mon meilleur<br />

souv<strong>en</strong>ir de France, de Russie et de Belgique Sacha Guitry ».<br />

18, Av<strong>en</strong>ue Élisée Reclus (Raoul Solar, 1952). In-8, broché, couverture illustrée (un peu f<strong>en</strong>due). ENVOI : « Pour Monsieur<br />

Eraste de Touraou avec mes vœux de bonheur Sacha Guitry ».<br />

59. Martin HEIDEGGER (1889-1976) philosophe allemand. L.A.S. et 2 L.S., Freiburg décembre 1962-avril 1965, au<br />

philosophe Peter ROHS ; 1 page in-8 avec <strong>en</strong>veloppe et 2 pages obl. in-8 ; <strong>en</strong> allemand. 1.200/1.500<br />

Rohs lui fait parv<strong>en</strong>ir ses écrits qu’Heidegger comm<strong>en</strong>te <strong>en</strong> retour. 27 décembre 1962. « Le rapport détaillé de votre travail<br />

me montre que vous vous êtes complètem<strong>en</strong>t plongé dans la p<strong>en</strong>sée de l’idéalisme allemand […]. Je suppose que vous soumettez<br />

l’<strong>en</strong>semble pour votre thèse. Dans de tels cas, je n’ai pas l’habitude d’interférer dans les discussions ni même de donner des<br />

conseils. Pour le mom<strong>en</strong>t je peux seulem<strong>en</strong>t vous dire que je vous vois sur un chemin prometteur. Après votre diplôme, il nous<br />

sera peut-être possible de discuter »… [Rohs fut diplômé d’un doctorat à l’Université de Kiel <strong>en</strong> 1964 grâce à son travail sur la<br />

logique de Hegel]. Les deux autres lettres sont des courriers de remerciem<strong>en</strong>ts pour les travaux <strong>en</strong>voyés. Heidegger s’excuse de<br />

n’avoir pas <strong>en</strong>core eu le temps de les étudier…<br />

60. Martin HEIDEGGER. Notes autographes <strong>en</strong> marge d’un « Sonderdruck aus Jahreshefte der Heidelberger Akademie<br />

der Wiss<strong>en</strong>schaft<strong>en</strong> 1943/55 » ; impr. de 4 p. in-8 <strong>en</strong> allemand. 400/500<br />

Discours inaugural du philosophe Hans-Georg GADAMER, citant <strong>en</strong>tre autres référ<strong>en</strong>ces Heidegger. Ce dernier a annoté et<br />

souligné certains passages du docum<strong>en</strong>t. À côté d’un paragraphe évoquant la question des débuts et de la fin de la philosophie<br />

occid<strong>en</strong>tale, tels qu’Hegel les conçoit, Heidegger questionne : « inwiefern Ende ? woher darüber zu <strong>en</strong>tscheid<strong>en</strong> ? » (Une fin dans<br />

quelle mesure ? Comm<strong>en</strong>t se prononcer ?)…<br />

61. Martin HEIDEGGER. De l’Ess<strong>en</strong>ce de la Vérité. Traduction et introduction par Alphonse de Waelh<strong>en</strong>s et Walter<br />

Biemel (Louvain, E. Nauwelaerts, Paris, J. Vrin, « Les Philolosophes contemporains », 1948) ; in-12, broché (dos un<br />

peu usagé). 1.000/1.200<br />

Envoi autographe signé sur le faux-titre : « Mit herzlich<strong>en</strong> Weihnachtsgruss / Martin Heidegger / 20. Dez. 49 ».<br />

62. Martin HEIDEGGER. Note autographe ; 1 page in-8 ; <strong>en</strong> allemand. 500/600<br />

Citation des Wahlverwandtschaft<strong>en</strong> (Affinités électives) de GOETHE : « auch durch das Reich der heiter<strong>en</strong> Vernunftfreiheit<br />

die Spur<strong>en</strong> trüber leid<strong>en</strong>schaftlicher Notw<strong>en</strong>digkeit<strong>en</strong> sich unaufhaltsam hindurchzieh<strong>en</strong>, die nur durch eine höhere Hand, und<br />

vielleicht auch nicht in diesem Leb<strong>en</strong> völlig auszulösch<strong>en</strong> sind »…


59 65<br />

69<br />

31


32<br />

64<br />

63. Victor HUGO (1802-1885). L.A.S., Jeudi, à un confrère ; 3/4<br />

page in-8. 300/400<br />

« En att<strong>en</strong>dant que j’aie la joie de vous serrer la main, Monsieur et<br />

cher confrère, acceptez de moi ces quelques pages que vous avez aimées »…<br />

ON JOINT 3 L.A.S. par l’actrice Mlle GEORGE (1860), Mary Ann de<br />

LAMARTINE, et le peintre Alphonse de NEUVILLE.<br />

64. Victor HUGO. Les Quatre V<strong>en</strong>ts de l’esprit (Paris, J. Hetzel,<br />

A. Qu<strong>en</strong>tin, 1881) ; 2 vol. in-8, rel. demi-percaline bleu gris,<br />

rousseurs. 400/500<br />

ÉDITION ORIGINALE avec ENVOI autographe signé sur le faux titre du<br />

tome I : « À Catulle M<strong>en</strong>dès / Victor Hugo ».<br />

65. Eugène IONESCO (1909-1994). P.A.S. avec DESSIN, [1967] ; 1 page in-8. 200/300<br />

Sur la page de faux titre (détachée) de Journal <strong>en</strong> miettes, Ionesco a inscrit cet <strong>en</strong>voi : « Pour Jeannette et Jean Tortel<br />

affectueusem<strong>en</strong>t leur vieil ami Eugène Ionesco », avec un AUTOPORTRAIT caricatural. ON JOINT l’édition originale de Journal <strong>en</strong><br />

miettes (Mercure de France, 1967), un des 50 exemplaires sur vélin pur fil Lafuma.<br />

Reproduction page précéd<strong>en</strong>te<br />

66. Jean-Baptiste ISABEY (1767-1855) peintre. P.S. comme dessinateur du Cabinet et des Théâtres de la Cour,<br />

contresignée par les architectes MOLINOS et RONDELET, 10 février 1810 ; 1 page et quart in-fol. à <strong>en</strong>-tête de la Maison<br />

de S.M. l’Empereur et Roi, Service du Grand Chambellan. 150/200<br />

Il approuve un « mémoire de peinture et de décorations pour le Théâtre des Thuilleries dans la decoration de l’attelier de<br />

Pygmalion ».<br />

67. Paul LANDOWSKI (1875-1961) sculpteur. 5 L.A.S., 1910-1917, à M. SEGUIN du Sous-Secrétariat des Beaux-Arts ;<br />

6 pages in-8 ou in-12. 250/300<br />

Boulogne 21 février 1910. Il s’inquiète de n’avoir <strong>en</strong>core ri<strong>en</strong> reçu sur sa demande d’acompte pour la commande du Panthéon…<br />

6 juillet 1912. Il prie de p<strong>en</strong>ser à régulariser sa commande du Panthéon : « je ne voudrais pas que les choses se pass<strong>en</strong>t comme<br />

la dernière fois »… Merrey 1 er février [1915, carte des Armées]. Il demande des nouvelles « dans cette effroyable conjecture », et<br />

souhaite une bonne année « malgré Guillaume ». Il a été trois mois <strong>en</strong> campagne comme cycliste sans réel danger, puis la fatigue<br />

et sa santé l’ont <strong>en</strong>voyé à l’hôpital, dont il vi<strong>en</strong>t de sortir… St Cyr 29 septembre 1915. Il aimerait toucher « l’arg<strong>en</strong>t du fronton des<br />

Gobelins dont le modèle lui-même n’a pas <strong>en</strong>core été complètem<strong>en</strong>t payé, et voici maint<strong>en</strong>ant plus de deux ans que tout est fini.<br />

Or la guerre se prolongeant, mes finances comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à être <strong>en</strong> piteux état ! Je serais fort heureux, avant de partir au front, de<br />

laisser mes affaires <strong>en</strong> ordre »… Boulogne 9 mars 1917. De passage à Paris et désireux de le voir, il lui demande un r<strong>en</strong>dez-vous…<br />

ON JOINT une L.A.S. de son épouse (1915).<br />

68. Marie LAURENCIN (1883-1956). L.A.S., 25 octobre 1950, à L. de TOURAOU de la Galerie Ex-Libris à Bruxelles ;<br />

2 pages et demie in-12, <strong>en</strong>veloppe. 150/200<br />

« Depuis notre <strong>en</strong>trevue à l’atelier 15 rue Vaneau, pas plus vu Robert LE MASLE que beurre <strong>en</strong> broche ». Mme JACQUART n’a<br />

ri<strong>en</strong> à prêter, « moi non plus. Tous les Beaux-Arts et autres nous demand<strong>en</strong>t de faire des prêts ». Elle donne l’adresse de Mme<br />

Jacquart et prie de lui écrire « avant de vous déranger pour moi »…


69. Marie LAURENCIN. Louise FAURE-FAVIER. Visages de la Seine. Illustrations de Marie Laur<strong>en</strong>cin (Points &<br />

Contrepoints, 1951). In-8, broché, chemise demi-daim rose, sous emboîtage daim rose. 700/800<br />

ÉDITION ORIGINALE, un des 300 exemplaires de tête sur vélin. ENVOI autographe signé de la poétesse à l’écrivain et journaliste<br />

Louis Gabriel-Robinet, avec un grand DESSIN de Marie LAURENCIN <strong>en</strong> pleine page d’une tête de femme au stylo bleu avec rehauts<br />

de crayon rose, signé et daté 8 juillet 1951.<br />

Reproduction page 31<br />

70. Alexandre LENOIR (1761-1839) archéologue, fondateur du Musée des Monum<strong>en</strong>ts français. L.A.S., 16 juin 1935,<br />

à Charles DESAINS, « peintre d’Histoire Présid<strong>en</strong>t de la Société libre des Beaux-Arts » ; 1 page petit in-4, adresse.<br />

120/150<br />

Il a fait « cinq cours à l’Athénée Royal de Paris qui […] ont fait plaisir à mes auditeurs ». Le premier portait sur « l’histoire<br />

générale des Arts ; un autre, sur les Antiquités grecques et romaines, considérées sous le rapport mythologique ; un troisième sur<br />

l’histoire monum<strong>en</strong>tale et mythologique de l’Égypte ; un quatrième sur les Antiquités de Paris ; &c. ». Il propose de r<strong>en</strong>ouveler des<br />

extraits de ces cours pour les membres de la Société, ses confrères, dès mardi, « une première lecture sur les Antiquités de Paris »…<br />

71. LITTÉRATURE. 23 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. 500/600<br />

Jean-Baptiste d’ANSSE DE VILLOISON, Pierre-Yon BARRÉ (avec RADET et DESFONTAINES, v<strong>en</strong>te à Barba de leur pièce de Duguay-<br />

Trouin, 1804), Jean-François COLLIN D’HARLEVILLE (à J.-B. Suard, 1802, parlant de l’abbé Morellet), Louis DESJOBERT (distique pour<br />

la porte du Collège Louis le Grand), Michel d’ENNERY (1764), abbé ERMÈS (1787), Pierre-H<strong>en</strong>ri LARCHER (à de Bure, 1803), Gui-<br />

Michel LEJAY (1636), Jean-François MAHÉRAULT (École c<strong>en</strong>trale du Panthéon, 1799), Charlotte de Bournon MALARMÉ (2, dont une<br />

à Maradan <strong>en</strong> 1799 sur ses livres Miralba et Théobald Leymour), abbé de MARIGNY (poèmes 1730), Pauline de MEULAN (traité avec<br />

Maradan pour Lord Wiseby ou le Célibataire, 1808), Antoine de MONTAZET archevêque de Lyon (sur ses difficultés avec le chapitre<br />

de Lyon, 1769), Charles-Joseph PANCKOUCKE (à Marmontel, 1796), Louis-B<strong>en</strong>oît PICARD (à Perregaux, 1805), Edmée-Marie POULAIN<br />

(traité pour sa Nouvelle Histoire abrégée de Port-Royal, 1786), Louis de SACY, Jean de SANTEUL (au sujet d’inscriptions et du père<br />

Rapin), Charles TOULLIER (R<strong>en</strong>nes 1816, à un bachelier <strong>en</strong> droit, 2 portraits joints), TREUTTEL & WÜRTZ (1806), H<strong>en</strong>ri de VALOIS (au<br />

sujet de livres v<strong>en</strong>dus par un libraire, 1666). Plus la copie d’un reçu de Mme de Qtaël (1804).<br />

ON JOINT qqs imprimés, dont le Mémoire de BEAUMARCHAIS contre Kornmann ; plus un gros <strong>en</strong>semble de manuscrits de<br />

poèmes, chansons et proses.<br />

72. LITTÉRATURE. Environ 200 lettres ou pièces, la plupart L.A.S., XIX e siècle. 600/800<br />

Laure d’Abrantès, J.J. Ampère, Jacques et Virginie Ancelot, François Andrieux (2), E. Augier, baron de Barante, Auguste<br />

Barbier (avec poème), Aug. Barthélemy, A. de Bast, Bayard, A. de Beauchesne, A. Bixio (4), Ch. Blanc, comtesse de Boigne, L. de<br />

Bonald, C. Bonjour, Boucher (Ode sur la Paix), J.G. Bougon, N. Bouillet, Louise Brayer, Brazier, Charles Brifaut (3), chevalier<br />

de Bronstedt, F. Buloz, J. Campagne, Carrion-Nisas, Cauchois-Lemaire (notice biogr.), Champfleury, Ed. Charton, Victorine de<br />

CHASTENAY (7), J. Coste, E. Courtin, Victor COUSIN (14), Damas-Hinard, A. Darimon, C. Delavigne, Delamalle, Delestre-Poirson,<br />

Ferd. D<strong>en</strong>is, Émile Deschamps, Émile Deschanel (2, une à Janin), Louis Desnoyers (3), Eug. Despois, P.F. Dubois, Camille<br />

Doucet, J. Droz, L. Dussieux, A. Duval, H. Duveyrier, A. Emery, Empis, L. Enault, Ernouf, Galoppe d’Onquaire, J.B. G<strong>en</strong>ce,<br />

F. Génin, baron de Gérando (2), Emm. Gonzalès, Ad. Goubaud, L. Gozlan, B. Hauréau, Arsène HOUSSAYE (4), J. Janin, Éloi<br />

Johanneau, Éti<strong>en</strong>ne de Jouy (2), A. Jubinal, F. de LAMENNAIS, L. Langlès, Larivière, A. de Latour, P.S. LAURENTIE (4), Ph. Le Bas,<br />

P. Lebrun, L’Hermitte (avec poème), A. de Leuv<strong>en</strong>, Hippolyte Lucas (3), A. Madrolle, Marc-Fournier, J.E. Marchese de Camille<br />

(3), A. Martainville, J. Méry, H. Moke, Ch. de Montalembert, A. Murville, D. Nisard, Ch. Pagnerre, Julie Périé, L.B. Picard, A.<br />

Pichot, E. de Planard (2), J.B. de Pongerville, François PONSARD (10), A. Poulet-Malassis, L. Quicherat, duchesse de Rauzan, Ch.<br />

Rémusat (4), A. Romieu, Alphonse Royer, L. de Saint-Aulaire, SAINTE-BEUVE (2), Anaïs Ségalas, Silvestre de Sacy, J. Soulary, Émile<br />

Souvestre (3), baron Taylor, G.S. Trébuti<strong>en</strong>, L. Ulbach, E. Vergniaud, Vill<strong>en</strong>ave (2), J. Vatout, L. Véron, Prosper VIALON (4), Ch.<br />

Vierne, J.P.G. Vi<strong>en</strong>net, F. de Vill<strong>en</strong>euve, Marie Walsh, etc. On joint qqs portraits et doc. divers.<br />

73. LITTÉRATURE. 18 L.A.S., la plupart adressées à la comtesse Adhéaume de CHEVIGNÉ. 200/300<br />

Ferdinand BAC (poème non signé illustré de 2 dessins), R<strong>en</strong>é BOYLESVE, Anatole FRANCE, Ludovic HALÉVY (4), Paul HERVIEU,<br />

Pierre LOTI, Georges de PORTO-RICHE (5), H<strong>en</strong>ri de RÉGNIER, Victori<strong>en</strong> SARDOU (3, dont une avec plan dessiné pour v<strong>en</strong>ir chez lui<br />

à Marly).<br />

74. LITTÉRATURE. 2 MANUSCRITS autographes signés et un portrait dédicacé. 300/400<br />

Paul FORT : manuscrit autographe signé, Printemps 49 (4 p. in-8), causerie radiophonique ; son portrait lithographié par Gino<br />

SEVERINI, dédicacé par P. Fort et Severini, 1932 (petite découp.). Louis GILLET : manuscrit autographe signé, Les quatre journées<br />

britanniques (30 p. in-8), sur le voyage <strong>en</strong> France du Roi George VI <strong>en</strong> juillet 1937, peu après son couronnem<strong>en</strong>t.<br />

ON JOINT 5 photographies dédicacées de chanteurs et chanteuses : Marcelle Bordas (2), Marie Dubas, Colette Fleuriot, Marcel<br />

Lebas. Plus 2 cartes postales (Otero, Y. Printemps).<br />

33


34<br />

75 76<br />

75. Xavier MARMIER (1809-1892). 2 MANUSCRITS autographes, La Fille des Riccarees, scène de la Louisiane, et Le<br />

Tollpatsch, conte de la Forêt Noire, [vers 1847] ; un volume in-fol. de 36 et 17 pages montées sur onglets, reliure<br />

demi-veau fauve, dos à nerfs orné de caissons dorés, pièce de titre de maroquin bordeaux. 1.000/1.200<br />

RÉCITS TRADUITS DE L’ALLEMAND PAR MARMIER, rédacteur <strong>en</strong> chef de la Revue germanique, professeur de lettres, administrateur<br />

général de la Bibliothèque Sainte-G<strong>en</strong>eviève. Le premier est l’œuvre de Friedrich GERSTÄCKER (1818-1872), spécialiste de<br />

l’Indianliteratur, le second, celle de Berthold AUERBACH (1812-1882), auteur de Récits villageois de la Forêt-Noire (1843). Les deux<br />

traductions trouvèr<strong>en</strong>t place dans les Nouvelles allemandes recueillies par Marmier (Charp<strong>en</strong>tier, 1847).<br />

Les manuscrits, écrits au recto de grands feuillets, prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t des ratures et corrections ; ils ont servi pour l’impression.<br />

La Fille des Riccarees réunit les meilleurs élém<strong>en</strong>ts d’une av<strong>en</strong>ture opposant les sexes, les races et les peuples de la Louisiane,<br />

et peut être lu comme une condamnation de l’escalvagisme avant la guerre de Sécession. L’héroïne Saïsa est la fille du chef de la<br />

tribu indi<strong>en</strong>ne des Riccarees : <strong>en</strong>levée, réduite <strong>en</strong> esclavage, elle connaît une suite de péripéties mais ne perd jamais de vue qu’une<br />

« fille libre des forêts » ne saurait être une « négresse »…<br />

Le Tollpatsch met <strong>en</strong> scène la déception s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>tale d’un jeune Allemand qui s’<strong>en</strong>gage dans l’armée, puis s’embarque pour<br />

les États-Unis et devi<strong>en</strong>t éleveur dans l’Ohio : sans jamais oublier sa Mariette, il s’<strong>en</strong>orgueillit d’être dev<strong>en</strong>u « un citoy<strong>en</strong> libre<br />

d’Amérique ! »…<br />

Ex-libris au monogramme couronné du comte Alfred MARQUISET. Une page de garde porte l’inscription : « Ce manuscrit a été<br />

laissé à mon père par Ch. Weiss. Marquiset ».<br />

76. Roger MARTIN DU GARD (1881-1958). 3 L.A.S., 1923-1926 ; 4 pages in-8. 300/400<br />

SUR SA PIÈCE LE TESTAMENT DU PÈRE LELEU. Melun 19 juin 1923. Il n’a pas d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t ferme avec le théâtre du Vieux<br />

Colombier pour cette pièce, « mais COPEAU m’a demandé de le réserver à sa troupe, qui va de temps à autre le jouer <strong>en</strong> province, et<br />

je ne puis autoriser une autre troupe à marcher sur les brisées du Vx. Colombier »… 11 avril 1924 : « J’ai eu le chagrin de perdre<br />

mon père cette semaine et n’ai guère l’esprit assez libre pour vous demander un r<strong>en</strong>dez-vous et traiter cette question de traduction<br />

du Père Leleu <strong>en</strong> flamand ». Il y cons<strong>en</strong>t, certain que la pièce peut plaire là-bas, mais il doit falloir une autorisation de Gallimard<br />

pour accorder le droit de traduction… Bellême 24 octobre 1926 : « un auteur dramatique allemand me demande l’autorisation de<br />

traduire et de faire jouer <strong>en</strong> allemand mon Testam<strong>en</strong>t du Père Leleu ». Il se demande quelles serai<strong>en</strong>t les conditions, sachant qu’<strong>en</strong><br />

Allemagne « le théâtre donne 10% de la recette brute »… Il émet deux réserves : « 1° Que je lirai (ou ferai lire) d’abord la traduction,<br />

avant de donner l’autorisation. 2° Qu’il sera interdit qu’on la publie sans de nouveaux pourparlers avec Gallimard et avec moi ».<br />

ON JOINT 1 L.A.S de Maurice MARTIN DU GARD (7 décembre 1936) à Jacques Debû-Bridel, sur ses Caractères et Confid<strong>en</strong>ces.


77. Jules MASSENET (1842-1912). L.A.S., Dieppe 26 juillet [1895] ; 2 pages in-8. 100/150<br />

CARVALHO lui télégraphie à l’instant de v<strong>en</strong>ir déjeuner à Puys : « Je ne suppose pas que nous causerons de La Navarraise<br />

[livret de Jules CLARETIE] mais je suis touché de son att<strong>en</strong>tion. Je prévi<strong>en</strong>s Heugel de cette dépêche. Mais… v<strong>en</strong>ir à Paris… quitter<br />

C<strong>en</strong>drillon ! »…<br />

78. Jules MASSENET. Manon, opéra comique <strong>en</strong> 5 actes et 6 tableaux de MM. H<strong>en</strong>ri Meilhac & Philippe Gille, musique<br />

de J. Mass<strong>en</strong>et (Au Ménestrel, Heugel & Cie, [1884, cot. 7067]) ; in-4, couv. conservées, 5 ff.-391 p., relié demichagrin<br />

brun, dos orné (qqs lég. rouss.). 120/150<br />

ÉDITION ORIGINALE de la version pour piano et chant de cet opéra-comique créé le 17 janvier 1884 à l’Opéra-Comique. Le fauxtitre<br />

porte cet ENVOI AUTOGRAPHE : « à André Regnault l’ami Mass<strong>en</strong>et de tout cœur. Février /92 ».<br />

79. Jean-Baptiste MASSILLON (1663-1742) célèbre prédicateur, évêque de Clermont. MANUSCRIT d’époque de trois<br />

mandem<strong>en</strong>ts, 1734 ; cahier in-4 de 11 pages. 100/120<br />

Mandem<strong>en</strong>t de M r de Massillon, Evesque de Clermont <strong>en</strong> Auvergne du 22 juin 1734. Pour le Te Deum A l’occasion de la victoire<br />

remportée à Parme ; Autre mandem<strong>en</strong>t de Mgr l’Evêque de Clermont pour la prise de Philisbourg ; Mandem<strong>en</strong>t de Mgr l’Evêque de<br />

Clermont au sujet de la victoire de Guastalla du 19 7 bre 1734. Le manuscrit prés<strong>en</strong>te quelques corrections.<br />

80. Georges MATHIEU (1921-2012). 7 L.A.S. et 2 L.A. (signées d’un morceau de feutrine rouge collé), à sa « Chère<br />

Éliette » ; 22 pages in-fol. à son adresse, 6 à sa devise Moult de parte et sa vignette (une lettre réparée au scotch).<br />

1.800/2.000<br />

BELLE CORRESPONDANCE AMICALE ET LITTÉRAIRE.<br />

Son amie Éliette écrit et cherche à se faire publier.<br />

Mathieu lui apporte tout son souti<strong>en</strong> et l’<strong>en</strong>courage à<br />

persévérer. Le mystère de cette jeune correspondante,<br />

qu’il n’a pas <strong>en</strong>core r<strong>en</strong>contrée, l’intrigue et l’éblouit :<br />

« Ce qu’il y a de merveilleux <strong>en</strong> vous […] c’est ce<br />

pouvoir de métamorphose. Dans ce monde gris et<br />

conformiste, vous êtes un papillon diapré. Mais un<br />

papillon muni d’une âme aussi fragile que ses ailes ».<br />

Il l’imagine « comme une bergère extraite d’un roman<br />

d’Urfé et jetée dans un univers de barbares, comme<br />

une princesse de Watteau arrachée à sa clairière »… Il<br />

lui r<strong>en</strong>voie son manuscrit et fait des vœux pour que<br />

l’éditeur suisse la publie… Il la console : « Ne soyez pas<br />

si triste si les éditeurs sont méchants. L’ess<strong>en</strong>tiel n’estil<br />

pas de dire et d’exprimer ? »… Cette correspondance<br />

le charme : « Chacune de vos lettres m’étonne et votre<br />

mystère grandit. À la première lettre j’ai cru que vous<br />

aviez douze ans […] je n’arrive pas à croire que vous<br />

avez pu conserver une âme si fraiche ». Il a écrit un<br />

petit livre « dans lequel je m’étonne que tout ce qui<br />

est vrai et naturel apparaît de nos jours comme affecté<br />

et ridicule »…Il la remercie de toutes ses délicates<br />

att<strong>en</strong>tions, est très occupé, mais espère la voir bi<strong>en</strong>tôt à<br />

Paris : « J’ai beaucoup aimé votre parodie de Gide et je<br />

vous prie de croire qu’<strong>en</strong> dépit de mes sil<strong>en</strong>ces je suis<br />

infinim<strong>en</strong>t att<strong>en</strong>tif à chacun de vos gestes, à chacune<br />

de vos p<strong>en</strong>sées et que j’att<strong>en</strong>ds avec grande impati<strong>en</strong>ce<br />

la joie de vous connaître »… Il s’étonne qu’elle soit<br />

mariée : « Vous me semblez si pure, si nouvelle au<br />

monde ». Il lui demande quels sont ses poètes favoris,<br />

si elle connaît H<strong>en</strong>ri MICHAUX… Il s’inquiète de sa<br />

santé et lui r<strong>en</strong>voie ses poèmes dont il a apprécié « la<br />

fraicheur et cet acc<strong>en</strong>t si particulier qui est le ti<strong>en</strong>.<br />

Quel dommage de ne pas les publier »… Il la remercie<br />

de l’<strong>en</strong>voi d’un livre sur Michaux : « Je l’ai bi<strong>en</strong> connu<br />

et je l’aimais beaucoup »... Etc.<br />

35


36<br />

81. H<strong>en</strong>ri MATISSE (1869-1954). L.A.S., [Nice] Dimanche [1940], à H<strong>en</strong>ry de MONTHERLANT ; 1 page et demie in-8.<br />

1.000/1.500<br />

Il espère que son voyage a été intéressant et qu’il n’<strong>en</strong> rapporte pas de « nouvelles trop désespérantes ». Il regrette de ne<br />

plus avoir « les Martin du Gard », mais lui fait remettre Hitler m’a dit. Il lui donne des adresses de tailleurs à Nice, qu’on lui a<br />

recommandés, « car je ne me suis jamais fait habiller à Nice. Voici ce qu’on m’a indiqué comme excell<strong>en</strong>t : Hettema […] le complet<br />

était <strong>en</strong> ce mom<strong>en</strong>t de 3.500 fr – mais tout est bon, coupe étoffe et tout et tout », ainsi qu’un autre « tailleur de bonne coupe […]<br />

qui faisait les habits des croupiers qui devai<strong>en</strong>t être impeccables – il a de plus une bonne cli<strong>en</strong>tèle. Il s’appelle G<strong>en</strong>tilomme […]. Je<br />

n’<strong>en</strong> connais pas les prix, je les suppose plus modestes. Moi j’irai chez Hettema – mais le G<strong>en</strong>tilomme est peut-être suffisant »…<br />

82. H<strong>en</strong>ri MATISSE. L.A.S., Nice 3 mai 1943, à H<strong>en</strong>ry de MONTHERLANT ; 6 pages in-4. 3.000/4.000<br />

LONGUE LETTRE SUR LEUR COLLABORATION POUR PASIPHAÉ, CHANT DE MINOS.<br />

« Cher pauvre Esclave, Vous me faites pitié ! Comm<strong>en</strong>t avec le tal<strong>en</strong>t remarquable que vous avez, les dons exceptionnels, pour<br />

ne pas dire le génie, dont vous avez été gratifié, pouvez-vous vous laisser posséder ainsi que vous m’<strong>en</strong> donnez idée dans votre<br />

lettre […]. P<strong>en</strong>sez que, moins vous vous laissez embêter, plus vous serez considéré ». Il s’inquiète pour Montherlant qui semble<br />

avoir perdu la maîtrise de sa vie, mais il est temps se ressaisir, par la force de la volonté : « Ne pr<strong>en</strong>ez pas mal […] mon affectueuse<br />

gronderie, j’ai passé par où vous êtes et j’ai eu le courage de faire un tête à queue dont je me réjouis »… Il fera Pasiphaé et le Chant<br />

de Minos : « j’y suis attelé […] vous serez cont<strong>en</strong>té. Je trouve le Chant de Minos fort beau, fort grand, – ces contrastes de passion<br />

excessive m’excit<strong>en</strong>t au plus haut point – aussi il sera illustré “copieusem<strong>en</strong>t” ». Il le préfère à Pasiphaé, et compte sur 12 images<br />

pour les deux. « Pourquoi n’aimez-vous pas la gravure sur lino ? […] cette gravure est difficile comme l’est le violon dont la qualité<br />

ti<strong>en</strong>t à la souplesse de l’archet et à la s<strong>en</strong>sibilité de l’exécutant. Plus les moy<strong>en</strong>s d’exécution sont imparfaits, plus la s<strong>en</strong>sibilité se<br />

manifeste. C’est la première fois que je travaille avec un part<strong>en</strong>aire aussi difficile que vous, jusqu’ici les auteurs m’avai<strong>en</strong>t laissé la<br />

possibilité de chanter <strong>en</strong> duo concertant avec eux. Cette fois, je vous suis pas à pas, <strong>en</strong> second violon, mieux : <strong>en</strong> “brigadier vous<br />

avez raison”. Je ne vous le dis pas <strong>en</strong> reproche mais simplem<strong>en</strong>t pour vous indiquer que j’ai triomphé de ce qui m’avait empêché<br />

jusqu’ici de dessiner pour vous »… Il trouve les photos qu’a <strong>en</strong>voyées Montherlant « trop à l’eau de roses pour le Montherlant<br />

que je connais – le Minos qui m’<strong>en</strong>flamme – qui met le feu à l’Enfer (je ne veux pas dire que je suis l’Enfer). Ces photos me font<br />

craindre le bicorne emplumé qui les coifferait très bi<strong>en</strong>, <strong>en</strong> accord avec la graine d’épinard et l’épée rivée, placée au côté d’un<br />

académici<strong>en</strong> considéré et dép<strong>en</strong>dant. Je vous taquine– je vous vois tellem<strong>en</strong>t autrem<strong>en</strong>t que ce que vous méritez d’être ». Il ajoute :<br />

« N.B. Plaquez tout le monde et filez où vous voudrez. Vous aurez tout de même ce que vous désirez. Il ne faut pas trop <strong>en</strong> faire<br />

pour la Gloire. Permettez. Êtes-vous certain que la nouvelle pièce que vous êtes v<strong>en</strong>u faire à Grasse ne va pas casser les pattes au<br />

succès considérable de la Reine Morte ? pour laquelle le public est <strong>en</strong>core <strong>en</strong> érection ? Pardonnez cher ami, je suis sis seul, que<br />

je vous jalouse. (Point d’ironie) ».<br />

83. H<strong>en</strong>ri MATISSE. L.A.S., V<strong>en</strong>ce 9 décembre 1944, à H<strong>en</strong>ry de MONTHERLANT ; 4 pages in-8. 1.500/2.000<br />

SUR LA VENTE DE LEURS LIVRES ILLUSTRÉS. « C’est <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du : “Le précieux Livre” sera v<strong>en</strong>du <strong>en</strong> France, mais les autres que sont-ils<br />

dev<strong>en</strong>us ? Soit : Thèmes & Variations : six exemplaires, dont 1 sur japon & 1 sur arches ». Ils devai<strong>en</strong>t être v<strong>en</strong>dus <strong>en</strong> Suisse, par<br />

l’éditeur SKIRA, mais il n’<strong>en</strong> a aucune nouvelle. Il veut faire v<strong>en</strong>dre ces livres <strong>en</strong> France, « mais il faudra les y faire r<strong>en</strong>trer. Quant<br />

à Pasiphaé, l’édition est épuisée. C’est vous qui pouvez v<strong>en</strong>dre à l’officier américain un exemplaire de votre collection. Son prix<br />

d’émission est de 15.000 sur arches – étant donné que l’édition est épuisée vous pouvez <strong>en</strong> demander 20.000 s’il vous plaît. Vos<br />

exemplaires sont-ils signés par moi ? ». Il l’<strong>en</strong>courage à quitter le glacial Paris pour un climat plus doux : ici il fait beau, la journée<br />

est « chauffée par le soleil clair & joyeux. […] D’après tout ce que je lis et j’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ds répéter sur la vie à Paris, je n’ai guère <strong>en</strong>vie<br />

d’y goûter. – Je reste ici même, à V<strong>en</strong>ce, où le bifsteak est rare mais “le légume” et “le fruit” sont suffisants jusqu’ici. Évidemm<strong>en</strong>t<br />

il manque les échanges intellectuels, mais il me semble qu’à Paris, ils sont plutôt empreints d’animosité, et trop pittoresque pour<br />

moi qui suis déjà à demi sorti du monde »…<br />

84. Guy de MAUPASSANT (1850-1893). 2 L.A.S., [début mars 1891, à la comtesse Adhéaume de CHEVIGNÉ] ; 2 pages<br />

obl. in-12 chaque à ses initiales et son adresse 24 Rue Boccador. 500/700<br />

Création de Musotte au théâtre du Gymnase (4 mars 1891). Sachant que sa correspondante souhaitait aller au théâtre dimanche,<br />

il a fait « une provision de places […]. Je serai bi<strong>en</strong> aise de mon côté de voir l’effet sur le public du Dimanche. J’ai une baignoire,<br />

car mes yeux sont si malades <strong>en</strong> ce mom<strong>en</strong>t que je ne peux plus supporter la lumière ». Il a aussi une loge de balcon, ce qui fait 10<br />

places <strong>en</strong> tout : « Invitez donc qui vous voudrez »… – Il lui <strong>en</strong>voie une loge de balcon, qu’il avait réservée initialem<strong>en</strong>t à la comtesse<br />

POTOCKA, à laquelle il a « donné une baignoire à la place. Quant aux fauteuils il n’y <strong>en</strong> a pas un »…<br />

85. Guy de MAUPASSANT. 3 L.A.S., [1891, à la comtesse Adhéaume de CHEVIGNÉ] ; 3 pages et demie in-8 à ses<br />

initiales et adresse 24 rue Boccador. 1.500/2.000<br />

LETTRES PATHÉTIQUES SUR SES SOUFFRANCES. Il est r<strong>en</strong>tré de Nice « parce que je suis fort souffrant. Le médecin de Nice,<br />

inquiet, m’a r<strong>en</strong>voyé ». Après une sortie d’une heure il a dû s’aliter : « On m’abreuve de narcotiques ; et je n’<strong>en</strong> obti<strong>en</strong>s aucun<br />

soulagem<strong>en</strong>t »… – « Je vais tout à fait mal, au milieu de médecins, illustres et contradictoires, et souffrant d’accid<strong>en</strong>ts intolérables<br />

… /…


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et incompréh<strong>en</strong>sibles. Je vis comme un martyr et <strong>en</strong>fermé comme un dét<strong>en</strong>u »… Il regrette de ne pouvoir accepter son invitation :<br />

« J’ai été saisi hier par des douleurs tellem<strong>en</strong>t viol<strong>en</strong>tes dans la tête et dans les yeux que j’ai dû pr<strong>en</strong>dre le lit ; et que mon médecin<br />

est resté près de moi jusqu’à minuit. Il vi<strong>en</strong>t ce matin m’appliquer des pointes de feu et je ne sais dans combi<strong>en</strong> de jours je pourrai<br />

quitter ma chambre »…<br />

86. François MAYNARD (1582-1646) poète, ami de Malherbe, l’un des membres fondateurs de l’Académie Française.<br />

MANUSCRIT autographe pour l’Ode à Monseigneur le cardinal sur l’heureux succès du voyage du Roy <strong>en</strong><br />

Languedoc, [1633] ; 1 page in-fol. 3.000/4.000<br />

RARE MANUSCRIT DE TRAVAIL DE CE POÈME DÉDIÉ AU CARDINAL DE RICHELIEU, publié à Paris chez T. de Bray <strong>en</strong> 1633, et repris dans<br />

les Œuvres chez Courbé <strong>en</strong> 1646.<br />

Il s’agit des strophes 15, 16, 17 et 18, chacune de 10 vers, avec 3 vers rayés. Les deux dernières strophes prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<br />

d’importantes VARIANTES.<br />

« Plus tu le sers plus il admire<br />

La puissante dextérité<br />

Dont tu gouvernes son navire<br />

Quand l’océan est agité […].<br />

Lors que ta divine prud<strong>en</strong>ce<br />

Accourut a nostre secours<br />

L’estat craignait sa decad<strong>en</strong>ce<br />

Et tous les Dieux nous estoy<strong>en</strong>t sours. […]<br />

Tout le blame que lon te donne<br />

Ne vi<strong>en</strong>t que des esprits legers<br />

Qui voudroi<strong>en</strong>t voir cette couronne<br />

Sur la teste des Estrangers<br />

Au s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t des ames fortes<br />

Le glorieux nom que tu portes<br />

Se r<strong>en</strong>d digne destre adoré<br />

Tu monstres aux pouvoirs supremes<br />

Cet art si longtemps ignoré<br />

Qui fait fleurir les diademes »…


86<br />

39


40<br />

87. Prosper MÉRIMÉE (1803-1870). 3 DESSINS originaux à la plume ; sur une page 18 x 17 cm. 1.000/1.200<br />

ÉTUDES DE CHEVAUX : au c<strong>en</strong>tre, une belle étude détaillée d’un cheval de face ; <strong>en</strong> bas de la feuille : esquisse d’un buste de<br />

cheval au galop. À droite, forme grossière d’un cheval galopant, au dessus duquel Mérimée a esquissé au crayon la silhouette d’un<br />

cavalier <strong>en</strong>turbanné.<br />

Reproduction page 38<br />

88. Frédéric MISTRAL (1830-1914). 2 L.A.S., Maillane 1899, [à la comtesse Adhéaume de CHEVIGNÉ] ; 1 page et demie<br />

in-8 et 2 pages obl. in-12. 180/200<br />

16 janvier. Jeudi « j’irai voir mon Museon Arlat<strong>en</strong> », et il propose qu’on vi<strong>en</strong>ne l’y pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> voiture pour aller déjeuner à<br />

Cabane. « Le musée <strong>en</strong> question se trouve au Tribunal de Commerce, rue de la République »… 23 octobre. « Si vous saviez, Madame,<br />

le plaisir que m’ont fait votre lettre et les excuses de la Reine au sujet de cette fête mal v<strong>en</strong>ue ! J’écrivais hier dans le même s<strong>en</strong>s<br />

au collègue Arnavielle. Sa visite <strong>en</strong> Alsace vi<strong>en</strong>t fort à propos pour nous dégager tous. Mes hommage à S.M. Marie-Thérèse »…<br />

89. H<strong>en</strong>ry de MONTHERLANT (1896-1972). Notes et brouillons autographes pour Le Songe ; 6 feuillets in-8 la<br />

plupart abondamm<strong>en</strong>t raturés, corrigés, découpés et collés. 250/300<br />

Brouillons et notes pour son premier roman, Le Songe, publié <strong>en</strong> 1922, dont un dialogue inédit <strong>en</strong>tre deux protagonistes, et<br />

une note sur le personnage d’Alban.<br />

On joint 18 pages de brouillons et fragm<strong>en</strong>ts divers : sur Douaumont, sur Malatesta, sur Le Solstice de juin et L’Équinoxe de<br />

septembre, sur le parc de bagatelle, etc.<br />

90. H<strong>en</strong>ry de MONTHERLANT. MANUSCRIT autographe signé, Lettre sur un serviteur châtié, 15 juillet 1925 ;<br />

19 pages formats divers dont certaines découpées et recollées. 1.500/2.000<br />

MANUSCRIT DE TRAVAIL TRÈS CORRIGÉ de cette nouvelle, publiée dans Candide du 17 décembre 1925, et <strong>en</strong> volume dans les<br />

Cahiers libres avec des illustrations de Mariette Lydis (photocopie de la plaquette jointe), curieuse histoire, contée sous forme<br />

de lettre, d’un jeune serviteur qui découche pour fêter le 14 juillet. Le texte est très travaillé, souv<strong>en</strong>t raturé, réécrit <strong>en</strong> marge,<br />

découpé puis recollé bout à bout.<br />

91. H<strong>en</strong>ry de MONTHERLANT. MANUSCRIT <strong>en</strong> grande partie autographe, A M. Gaston Doumergue, Présid<strong>en</strong>t de la<br />

République Française ; 2 pages et demie in-4. 200/300<br />

PRÉFACE-DÉDICACE DES BESTIAIRES (Plon, 1929) au Présid<strong>en</strong>t de la République Gaston DOUMERGUE.<br />

En première page, Montherlant a collé l’épreuve d’une première version plus courte de la dédicace, sur laquelle il a noté ses<br />

corrections et ses ajouts, puis qu’il développe sur la bas de la page et sur deux autres feuillets.<br />

« Présid<strong>en</strong>t, c’est à vous que nous devons les courses de taureaux, avec mise à mort, dans le Midi de la France. […] Seul contre<br />

la commission <strong>en</strong>tière, vous êtes parv<strong>en</strong>u à faire triompher la foi. […] Vous êtes né et vous avez été nourri dans la religion du<br />

Taureau ». Il cite des phrases de Doumergue sur la passion des taureaux, et raconte comm<strong>en</strong>t le Présid<strong>en</strong>t, dans son bureau de<br />

l’Élysée, s’est confié à lui sur ce sujet : souv<strong>en</strong>irs d’<strong>en</strong>fance aux corridas ; <strong>en</strong> Camargue, chevauchées avec les gardians ; jeux de<br />

taureaux adolesc<strong>en</strong>t, etc.<br />

92. H<strong>en</strong>ry de MONTHERLANT. MANUSCRIT autographe, La Déesse Cypris, Notes sur le corps de la femme et<br />

sur son amour, avril 1944 ; 40 pages de formats divers, la plupart au dos de tapuscrits. 2.000/2.500<br />

MANUSCRIT DE TRAVAIL de ce texte, abondamm<strong>en</strong>t rauré et corrigé, avec de nombreux découpages et recollages. Montherlant a<br />

noté, sur un feuillet liminaire : « Ce texte, écrit <strong>en</strong> 1944, n’a paru (<strong>en</strong> partie) qu’<strong>en</strong> 1946, <strong>en</strong> un volume à tirage restreint, La Déesse<br />

Cypris. Inédit sous l’occupation ». Il a été recueilli à la fin des Textes sous une occupation (Essais, Pléiade, p. 1569-1590).<br />

Très beaau texte sur la quête de la volupté, le plaisir des s<strong>en</strong>s, sur la Femme, son corps et son amour… « Je chante la Volupté,<br />

intacte au milieu de tout ce qui s’écroule ou s’écoule, Cypris jamais prise au dépourvu, ingénieuse, roublarde Cypris. Compagne<br />

de l’<strong>en</strong>fant au berceau. Compagne du vieillard presque dans sa tombe. Compagne du malade, dont il lui arrive d’éteindre la<br />

souffrance, qu’il lui arrive de guérir [….]. Compagne de tous ceux qui pein<strong>en</strong>t ; et son se demande si certaines épreuves serai<strong>en</strong>t<br />

supportables sans l’espoir du plaisir, au-delà. Qu’il y ait quelque chose de répréh<strong>en</strong>sible dans la chair, c’est une idée qui ne peut<br />

pas germer dans ma cervelle saine. La chasteté, et l’orgueil de la chasteté étai<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>us chez les Grecs pour un double sacrilège [….]<br />

sainte Volupté, votre rêve seul fait du bi<strong>en</strong> »…<br />

93. H<strong>en</strong>ry de MONTHERLANT. TAPUSCRIT avec ADDITIONS et CORRECTIONS autographes, Vous qui aimez si peu…,<br />

Paris juillet-août 1949 ; 58 pages la plupart in-4, 800/1.000<br />

TAPUSCRIT ABONDAMMENT CORRIGÉ ET DÉVELOPPÉ DE LA PIÈCE CELLES QU’ON PREND DANS SES BRAS, ici sous son titre primitif Vous qui<br />

aimez si peu…, avec des variantes par rapport au texte définitif. Cette pièce <strong>en</strong> trois actes sera créée au Théâtre de la Madeleine avec<br />

Victor Franc<strong>en</strong>, Gaby Morlay et Hélène Vallier, dans une mise <strong>en</strong> scène de Claude Sainval, et un décor de Georges Wakhévitch ;<br />

et publiée la même année chez Dominique Wapler avec des lithographies d’E.M. Pérot, et chez Gallimard.<br />

… /…


90 91<br />

92 93<br />

41


42<br />

Sur ce tapuscrit, Montherlant ajoute un nouveau personnage, M. Le Vadey, et il trouve le patronyme de Christine, Villancy,<br />

jusqu’alors désignée par son seul prénom. De nombreuses corrections sont portées dans les interlignes, et des développem<strong>en</strong>ts,<br />

parfois assez longs, sont ajoutés dans les marges ou sur des collettes insérées dans le tapuscrit ; l’acte III surtout est considérablem<strong>en</strong>t<br />

remanié, avec de longs développem<strong>en</strong>ts autographes, notamm<strong>en</strong>t 3 pages ajoutées dans la scène I <strong>en</strong>tre Ravier et Mlle Andriot, et<br />

une nouvelle scène (IV) <strong>en</strong>tre Ravier, Christine et M. Le Vadey ; les dernières répliques sont elles aussi très modifiées.<br />

Ravier, un riche antiquaire de 58 ans, est aimé par sa collaboratrice, une vieille fille de 60 ans Mademoiselle Andriot, qu’il<br />

n’aime pas, mais il est amoureux fou d’une jeune fille de 18 ans, Christine Villancy, qui ne l’aime pas, mais qu’il va t<strong>en</strong>ter <strong>en</strong> vain<br />

de conquérir. De ce subtil jeu de désirs, de passions et d’indiffér<strong>en</strong>ces, de cette « pièce d’amour non partagé », servie par une langue<br />

magnifique, Gabriel Marcel a pu dire : « Ri<strong>en</strong> sans doute d’aussi racini<strong>en</strong> n’a été écrit depuis Racine ».<br />

94. H<strong>en</strong>ry de MONTHERLANT. MANUSCRIT autographe signé « H.M. », [Sur la médaille d’Isotta par Matteo de Pasti,<br />

1967] ; 2 pages in-4, au dos de 2 pages dactylographiées de sa pièce Le Treizième César, avec ratures et corrections.<br />

180/200<br />

Publié dans la revue théâtrale L’Avant Scène (1 er et 15 mai 1967), ce texte a été recueilli dans La Tragédie sans masque, Notes<br />

de Théâtre (Gallimard 1972). « Je n’ai connu cette médaille d’Isotta de Rimini, femme de Malatesta, qu’un certain temps après<br />

que la pièce eut été écrite et jouée. Je le regrette beaucoup, car l’eussé-je eue sous les yeux <strong>en</strong> composant l’ouvrage, j’aurais écrit<br />

le rôle d’Isotta avec plus de s<strong>en</strong>sibilité […]. Cette médaille me fait compr<strong>en</strong>dre, <strong>en</strong> effet, comm<strong>en</strong>t cette femme a pu être aimée<br />

p<strong>en</strong>dant tr<strong>en</strong>te ans, par un homme qui voletait partout. […] Cette médaille est de Matteo de’ Pasti. La médaille de Malatesta, par<br />

Pisanello, lui est égale <strong>en</strong> beauté. Suis-je aveuglé par mon sujet ? Ces médailles me sembl<strong>en</strong>t les deux plus belles qu’ait exécutées<br />

la R<strong>en</strong>aissance itali<strong>en</strong>ne », etc…<br />

95. MUSIQUE. 9 L.A.S., adressées au comte Adhéaume de CHEVIGNÉ ou à la comtesse. 200/300<br />

Édouard DETAILLE, Yvette GUILBERT (2), Jules MASSENET (5), Camille SAINT-SAËNS.<br />

96. MUSIQUE. 7 L.A.S. et 1 PHOTOGRAPHIE avec dédicace a.s. ; 8 pages in-12 ou in-8. 200/300<br />

Gabriel FAURÉ, Vinc<strong>en</strong>t d’INDY, Robert PLANQUETTE, Francis POULENC, Albert ROUSSEL (2), Charles-Marie WIDOR (L.A.S. et<br />

photo dédicacée).<br />

97. MUSIQUE. 50 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. 300/400<br />

Adolphe ADAM (2), André BAUGÉ (photo dédic.), Antonio BAZZINI, H<strong>en</strong>ri BERTON (notice autobiographique), Auguste BOTTÉE<br />

DE TOULMON (v<strong>en</strong>te de manuscrits musicaux au Conservatoire, 1838), Cécile CHAMINADE (2, f<strong>en</strong>tes), Stanislas CHAMPEIN, Gustave<br />

CHARPENTIER, Marcel COURAUD (2), Jean CRAS, Herman DEVRIÈS, Maurice DURUFLÉ, H<strong>en</strong>ri DUVERNOY, Louise FARRENC, Édouard<br />

FÉTIS, B<strong>en</strong>jamin et Magdeleine GODARD, From<strong>en</strong>tal HALÉVY, Jacques IBERT (partition dédic.), Antoine de KONTSKI, André JOLIVET (sa<br />

discographie), Gabrielle KRAUSS, Marcel LANDOWSKI, Charles LECOCQ, Alfred LOEWENGUTH, Adri<strong>en</strong> MANGEOT, Joseph MÉRY, Jules<br />

MASSENET, André MESSAGER, Olivier MÉTRA, Gustave NADAUD, H. PARADIS (photo), Émile PESSARD (4), Alexandre PICCINNI, Francis<br />

PLANTÉ, Jeanne RAUNAY, Camille SAINT-SAËNS (répar.), Gustave SAMAZEUILH, Marie SASSE, H<strong>en</strong>ri SAUGUET, Ambroise THOMAS (2), etc.<br />

ON JOINT divers docum<strong>en</strong>ts, dont 2 photographies de Franz Liszt et Ambroise Thomas, qqs programmes, etc.<br />

98. MUSIQUE. Page réunissant 12 extraits musicaux autographes signés, 1929-1930 ; 1 page in-4 ; <strong>en</strong> allemand.<br />

10.000/12.000<br />

EXCEPTIONNELLE RÉUNION DE CITATIONS MUSICALES DES GRANDS NOMS DE LA MUSIQUE ALLEMANDE ET VIENNOISE.<br />

Sous un beau portrait à la mine de plomb de Gustav MAHLER par W.A. MEYER-ÜBERLINGEN <strong>en</strong> 1930, douze compositeurs ont<br />

inscrit quelques mesures extraites de l’une de leurs œuvres et signé, avec parfois un petit comm<strong>en</strong>taire.<br />

Ernst TOCH (1887-1964) : 4 mesures de sa Klavier Sonate op.47.<br />

Paul HINDEMITH (1895-1963) : 4 mesures de son Quartet op. 32.<br />

Heinz TIESSEN (1887-1971) : 5 mesures non id<strong>en</strong>tifiées.<br />

Max BUTTING (1888-1976) : 3 mesures non id<strong>en</strong>tifiées.<br />

Alexander JEMNITZ (1890-1963) : 5 mesures de sa Ser<strong>en</strong>ade op. 24.<br />

Kurt WEILL (1900-1950) : 8 mesures avec le thème de son Alabama-Song.<br />

Alban BERG (1885-1935) : 8 mesures d’un air de Wozzeck, avec un comm<strong>en</strong>taire disant son désir qu’après ces quelques mesures<br />

extraites d’un air de Wozzeck il sera mieux pris <strong>en</strong> considération, n’étant pas tout seul…<br />

Arnold SCHÖNBERG (1874-1951) : 4 mesures de Die Jacobsleiter (L’Échelle de Jacob) avec paroles, sur 3 portées : soprano, voix<br />

de femmes et Gabriel.<br />

Edmund MEISEL (1874-1930) : 6 mesures sur 2 portées de la musique du film Sinfonie einer Grosstatdt de Walter Ruttmann :<br />

« Filmbild : Panorama von Berlin ».<br />

Ernst KRENEK (1900-1991) : 4 mesures de Jonny spielt auf, avec les paroles : « Jetzt ist die Geige mein ! und ich will drauf<br />

spiel<strong>en</strong> », daté « Wi<strong>en</strong>, 20.3.29 ».<br />

Philipp JARNACH (1892-1982) : 3 mesures non id<strong>en</strong>tifiées.<br />

Fidelio F. FINKE (1891-1968) : 4 mesures sur 3 portées, Langsam.


98<br />

43


44<br />

100 101<br />

99. Gérard de NERVAL (1808-1855). L.A., à Arsène HOUSSAYE ; 1 page obl. in-12, adresse au dos « M. Houssaye ».<br />

1.000/1.200<br />

CURIEUX BILLET INÉDIT. « J’ai manqué l’heure, mon petit, parce que le Théo a voulu m’accompagner – ce qui a naturellem<strong>en</strong>t fait<br />

perdre une heure. Adieu. Je fais la machine ».<br />

100. Gérard de NERVAL. P.S. avec apostille autographe « approuvé l’écriture Gérard de Nerval », cosignée par Michel<br />

LÉVY frères, Paris 27 octobre 1854 ; 1 page et demie in-4, timbre fiscal. 4.000/4.500<br />

TRÈS RARE CONTRAT D’ÉDITION DE NERVAL POUR UN RECUEIL DE NOUVELLES ET FANTAISIES.<br />

« Monsieur Gérard de Nerval cède et v<strong>en</strong>d à MM. Michel Lévy frères qui l’accept<strong>en</strong>t, un volume de nouvelles, dont le titre<br />

sera Nouvelles et Fantaisies, lequel ouvrage conti<strong>en</strong>dra au moins la matière de dix feuilles format grand in 18° ». Pour la première<br />

édition, les frères Lévy verseront à Nerval une somme de 350 francs, dont 200 à la signature du traité ; et c<strong>en</strong>t francs pour chaque<br />

nouvelle édition. Après un an, il sera possible à Nerval de publier cet ouvrage « dans ses œuvres complètes, ou même séparém<strong>en</strong>t,<br />

mais alors dans le format in-8° ou grand in-8° »…<br />

Cet ouvrage ne vit jamais le jour : trois mois plus tard, le 26 janvier 1855, on retrouvait le poète p<strong>en</strong>du, rue de la Vieille-<br />

Lanterne.<br />

101. [Gérard de NERVAL]. Charles ASSELINEAU. Gérard de Nerval. ÉPREUVE avec corrections autographes, [1861] ;<br />

5 pages in-8. 500/700<br />

Prés<strong>en</strong>tation de Gérard de Nerval et de ses poésies, pour l’anthologie Les Poëtes français. Recueil des chefs-d’œuvre de la poésie<br />

française… sous la direction d’Eugène Crépet, tome IV, Quatrième période : les contemporains (L. Hachette, 1862). Cette seconde<br />

épreuve, qui porte une vingtaine de corrections, porte le timbre à date du 15 mai 1861.<br />

« À prés<strong>en</strong>t que le sil<strong>en</strong>ce s’est fait autour de sa tombe, et que la rumeur soulevée par la curiosité et par l’indiscrétion s’est<br />

peu à peu apaisée, le mom<strong>en</strong>t est v<strong>en</strong>u pour ceux qui l’ont vraim<strong>en</strong>t aimé et respecté, comme il méritait de l’être, de parler avec<br />

calme de son œuvre et de son tal<strong>en</strong>t »... Plus loin, Asselineau affirme que « Gérard était tout simplem<strong>en</strong>t un poëte. Un poëte <strong>en</strong><br />

qui le poëte absorbait tout : le voyageur, l’histori<strong>en</strong>, le romancier, le dramaturge, le critique et le savant même » ; mais un poète<br />

qui a laissé peu de vers, qu’Asselineau étudie, depuis les premiers essais poétiques de 1826 jusqu’aux « sonnets mystiques » de la<br />

fin, « d’une plénitude, d’une richesse de formes incomparable »...


102<br />

102. Anna de NOAILLES (1876-1933). 96 L.A.S., 1907-1930 et s.d., à Luci<strong>en</strong> CORPECHOT ; 124 pages formats divers, la<br />

plupart avec adresse. 3.000/4.000<br />

BELLE CORRESPONDANCE AU JOURNALISTE CONNU AUSSI SOUS LE PSEUDONYME DE CURTIUS.<br />

4 août 1907. Son article est « une digue forte et construite contre la prét<strong>en</strong>tion étrangère »… Elle prêche cep<strong>en</strong>dant l’indulg<strong>en</strong>ce<br />

à l’égard de la germanophilie de Gabriel MONOD, puisée « chez son maître et le mi<strong>en</strong>, l’amoureux MICHELET »… [Rome 3 mai 1908].<br />

« Hier sublime soir au Forum, avec charmante anthologie des poètes latins ; cueilli petite figue sur la Voie sacrée, laurier sur le<br />

bûcher de César, roses aux bassins des Vestales »… [Strasbourg 19 octobre 1908]. « Je quitte demain pour Paris cette terre d’Alsace<br />

si profonde, si vaillante, et qui m’a tant appris »… [Strasbourg 22 janvier 1909]. Elle dicte des résumés des articles de Corpechot à<br />

« une vieille demoiselle alsaci<strong>en</strong>ne, dont le Darwinisme et le Quintonisme vont à jamais troubler la cervelle »… [10 février 1909] :<br />

« j’ai depuis quelques jours la grippe des grippes ; éperdue d’éternuem<strong>en</strong>ts j’ai pourtant lu les beaux articles, le Dante si saisissant,<br />

imprimant bi<strong>en</strong> l’exaltant honneur du caractère d’éternité, – les considérations émouvantes sur Colette et la Lorraine, sur Versailles<br />

off<strong>en</strong>sé, <strong>en</strong>fin l’article militaire ; – le cours limpide de vos récits est, comme le fleuve de Pascal, un chemin qui marche et nous<br />

conduit au bord des plus divers paysages de l’esprit »… [28 septembre 1909]. Ce sera un bonheur de le revoir jeudi « dans un 109<br />

où votre visite clôturera les séances, car je quitterai le l<strong>en</strong>demain ce logem<strong>en</strong>t où votre prés<strong>en</strong>ce fut souv<strong>en</strong>t le salut. – Dire que<br />

je ne connais pas les articles, je suis jalouse de VOGÜÉ, dont je savais toute la sympathie pour vous »… [23 mai 1909]. « Je r<strong>en</strong>once<br />

à décrire le malaise que j’éprouve <strong>en</strong>tre la chaleur, l’essayage des costumes de Mirèio, la fatigue, et la misanthropie ! »… [10 juin<br />

1910]. « La vie de Paris est mortelle aux poètes fatigués, il faudrait habiter sur un chaland rou<strong>en</strong>nais. Ici quel inutile surm<strong>en</strong>age ! »…<br />

Samedi [7 mars 1914]. « Je ferai mon possible. Je n’ai aucune aptitude pour écrire un article, je ferais plus facilem<strong>en</strong>t un volume de<br />

vers et dix nouvelles »… Jeudi [9 avril 1914]. À Aix, elle est « accablée » de poésie : « Rousseau et Lamartine me soupir<strong>en</strong>t à tuetête<br />

dans les oreilles ! »… Dimanche [11 mars 1923]. « La vie est nettem<strong>en</strong>t stupide, puisque nous ne nous voyons plus, vieux amis<br />

fidèles que nous sommes, et que les mondanités mêmes dans lesquelles j’ai le tort de donner parfois, ne nous ont pas réunis ! – Ne<br />

laissons plus faire le destin, pr<strong>en</strong>ons les devants »… [6 janvier 1926] : « je s<strong>en</strong>s que, probablem<strong>en</strong>t, les amis qui m’<strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core<br />

quand les insignes compagnons m’ont laissé <strong>en</strong> exil sur la terre, – vous ont dit ma tristesse de votre oubli. – Tant de passé, de<br />

souv<strong>en</strong>irs, de p<strong>en</strong>sées emmêlées, – et puis le sil<strong>en</strong>ce. – Je n’ai jamais su si mon dernier livre [Les Éblouissem<strong>en</strong>ts], porté chez vous,<br />

vous avait atteint. – Mon esprit, qui n’est plus d’ici, pourtant, – <strong>en</strong> avait été chagriné »… Ailleurs, félicitations sur ses écrits (dont<br />

un livre « de gravité aisée et savoureuse, substantielle, profonde »), r<strong>en</strong>dez-vous, souv<strong>en</strong>ir de l’Affaire Dreyfus, appréciation de<br />

Rosmersholm d’Ibs<strong>en</strong>, évocations du Gaulois, de L’Éclair et de la Revue des Deux Mondes… On r<strong>en</strong>contre aussi les noms de Claude<br />

Anet, Léon Bailby, André Beaunier, Marcellin Berthelot, Mme Greffulhe, Marie-Thérèse de Guerne, Jules Lemaître, Marguerite<br />

de Pierrebourg, Mme Poincaré, Thureau-Dangin, Colette Yver, etc.<br />

45


46<br />

103. Marcel PAGNOL (1895-1974). 2 L.A.S., à Jean-Jacques BRICAIRE ; 1 page in-8 à son <strong>en</strong>-tête et 1 page in-4. 300/400<br />

Didier GREGH, « anci<strong>en</strong> directeur du budget et fils de mon cher Fernand Gregh » téléphonera pour lui demander 2 places, ainsi<br />

que Georges NEVEUX « qui n’a pas été invité »… Cagnes 21 septembre 1967. « La télévision de Topaze [dans l’émission Au Théâtre ce<br />

soir le 8 avril 1967] m’a valu deux douzaines de lettres indignées ; quant à mes amis, ils m’ont injurié pour avoir toléré un pareil<br />

massacre. Donc, plus jamais ce Topaze, dont les comédi<strong>en</strong>s, qui étai<strong>en</strong>t excell<strong>en</strong>ts sur la scène, ont été ridicules sur l’écran ! »…<br />

104. PEINTRES. Ensemble de L.A.S. et de livres avec <strong>en</strong>vois. 1.000/1.200<br />

Jean-Michel ATLAN. Catalogue de l’exposition Atlan au Musée d’Antibes (1957), dédicacé à J.P. Crespelle par André Verdet,<br />

et par Atlan avec un petit DESSIN aux feutres bleu et jaune.<br />

Max ERNST. 2 livres avec <strong>en</strong>vois a.s. : Max Ernst, textes de Joe Bousquet et Michel Tapié (R<strong>en</strong>é Drouin, 1950, mouill.), <strong>en</strong>voi<br />

à Jean et Marcelle Ballart ; Journal d’un astronaute millénaire (Alexandre Iolas, 1969), <strong>en</strong>voi avec petit dessin : « mon cher R<strong>en</strong>é<br />

l’astronaute vous salue Max ».<br />

Alberto GIACOMETTI. Livre de Jacques Dupin, maquette d’Ernst Scheidegger, Alberto Giacometti (Maeght, 1963), avec <strong>en</strong>voi<br />

a.s. de Giacometti à Colette Gustin <strong>en</strong> 1964.<br />

Hans HARTUNG. L.a.s. à M. Touraou, 1953.<br />

Jean HÉLION. 3 l.a.s. à André Parinaud, 1962-1977. Catalogue de son exposition chez Sp<strong>en</strong>cer A. Samuels à New York (1976)<br />

avec <strong>en</strong>voi a.s. à Jacques Lassaigne. Livre de R<strong>en</strong>é Micha, Jean Hélion (Flammarion, 1979), avec <strong>en</strong>voi a.s. de Jean Hélion à H<strong>en</strong>ri<br />

Flammarion.<br />

Charles LAPICQUE. 3 l.a.s. à André Parinaud, 1962-1966.<br />

105. Roger PEYREFITTE (1907-2000). L.A.S. (paraphe), 15 novembre 1940, à H<strong>en</strong>ry de MONTHERLANT ; 3 pages et demie<br />

in-4 à l’<strong>en</strong>cre verte. 700/800<br />

LONGUE LETTRE PLEINE DE SOUS-ENTENDUS PÉDÉRASTIQUES.<br />

« Enfin, c’est fini ! Si cela avait continué, je serais tombé malade, oui, de digestions manquées. Torturé, comme vous, de ce<br />

labourage d’<strong>en</strong>trailles, que nous cause la perspective de plaisirs tout faits, et qui nous sont interdits. Depuis trois jours, <strong>en</strong> effet, la<br />

Radiodiffusion Nationale Française […] offrait à ses auditeurs, pour accompagner leur dessert – ou fantôme de dessert – de midi,<br />

un reportage sur les dernières fêtes du Ramadan à Tunis. Jamais, je vous jure, je n’ai trouvé si maussades nos pommes rustiques,<br />

si amer notre “café national”, qu’<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dant parler de ces montagnes de pâtisseries découlantes de miel, de ces terrasses noires<br />

de monde, de ces rues illuminées toute la nuit (par dérogation à nos mesures de déf<strong>en</strong>se passive) ». Et le désir était exacerbé par<br />

l’insistance du reporter à parler des « petites Arabes » dans l’ombre de la nuit… Bref, « vous voyez qu’on ne s’embête pas à Alet avec<br />

un poste de radio, et qu’on risque tout autant d’y mourir de rage et de consomption. Grâce à Allah, tout cela, comme je vous disais,<br />

a pris fin aujourd’hui, et je vous écris à la fois exaspéré et soulagé ». Quant à la capitale, « il nous faut faire notre royaume là où nous<br />

sommes, comme je vous le disais de la chèvre, à mon arrivée ici. Kitou élance vers les Gobelins vos esprits animaux ! Et moi, qui<br />

ai laissé, après la première r<strong>en</strong>contre, la plus délicieuse des Kitous (sachant son adresse), et à qui notre demoiselle de Beaum écrit<br />

que, dans la p<strong>en</strong>sion où je l’ai inscrite pour ses cours de repêchage, elle a pêché une bonne camarade (bonne, souligné) ! Comme<br />

notre demoiselle n’a pas les austères principes des filles de Niké, a deux fois déjà (une, je vous l’ai dite, l’autre, au cours de mon<br />

dernier passage, et l’une et l’autre, hélas, sans l<strong>en</strong>demain), t<strong>en</strong>té de m’être “agréable” de ce côté-là, je compte donc beaucoup sur<br />

cette 3 e , soulignée. Et je suis ici ! Et hélas, j’y dois rester ! […] si des occasions particulières sont toujours possibles, il m’a paru<br />

que le marché général était sérieusem<strong>en</strong>t restreint, Il règne là-bas une extrême méfiance des g<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre eux […] Chacun sait que le<br />

public civil est truffé de g<strong>en</strong>s de la Gestapo <strong>en</strong> civil, et, j’ai bi<strong>en</strong> pu m’<strong>en</strong> r<strong>en</strong>dre compte, la moindre avance (à une exception, celle<br />

que je m<strong>en</strong>tionne plus haut) est esquivée […] La jeunesse, d’ailleurs, se s<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>acée, dirait-on, par la perpétuelle crainte du camp<br />

de conc<strong>en</strong>tration : on va vite dans les rues, on détale dès qu’on se s<strong>en</strong>t suivi, etc. […] Ayons une douce p<strong>en</strong>sée pour les “bonnes<br />

camarades”, et att<strong>en</strong>dons des jours meilleurs. […] Le voisinage est assez riche pour me faire pr<strong>en</strong>dre pati<strong>en</strong>ce. Comme je vous l’ai<br />

dit, <strong>en</strong> effet, je poursuis dans la vallée mon œuvre apostolique, et je comm<strong>en</strong>ce à grouper un certain nombre de fidèles, disons<br />

plutôt des néophytes, noyau local de cette Sacrée Congrégation des Rites qui, à une lettre près, est notre <strong>en</strong>treprise ess<strong>en</strong>tielle »... Il<br />

a célébré excellemm<strong>en</strong>t l’anniversaire de sa démission... Il a appris qu’André GIDE a séjourné dans ses parages au cours de l’été, et se<br />

trouve à Cabris non loin de Montherlant : « Puis-je voir, dans le voisinage de l’anci<strong>en</strong> grand homme de la N.R.F. et du nouveau, un<br />

heureux augure pour mon av<strong>en</strong>ir dans ce domaine ? » Il prie Montherlant d’interv<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> sa faveur auprès de Jean VIGNEAU : « Un<br />

argum<strong>en</strong>t à faire valoir, s’il vous paraît sortable, serait que mon ex-carrière m’a <strong>en</strong> quelque sorte à demi ruiné, mon père, presque<br />

nonagénaire, ayant v<strong>en</strong>du, à des conditions déplorables, les bi<strong>en</strong>s importants que son âge, l’état de sa santé et mon éloignem<strong>en</strong>t<br />

ne lui permettai<strong>en</strong>t plus de gérer. Il faut bi<strong>en</strong> faire flèche de tout bois – et surtout quand on n’a plus de hautes futaies ». Etc. Il<br />

évoque <strong>en</strong>fin un projet de pèlerinage à Antibes : « Il me rappellera celui que j’accomplis, le cœur battant, au tombeau d’Hyacinthe,<br />

à Amyclées, près de Sparte, et que j’espère, un jour, refaire avec vous. Il y a des idées, et des réalisations, qui nous font, pour un<br />

instant magique, l’héritier unique des siècles »...


105 108<br />

109<br />

47


48<br />

106. Roger PEYREFITTE. L.A.S. « P », Château de Barante par Dorat (Puy-de-Dôme) 19 septembre [1942], à H<strong>en</strong>ry de<br />

MONTHERLANT ; 2 pages in-8 sur 2 cartes postales, adresses. 150/200<br />

Ayant appris l’arrivée de M. de R. [ROBIEN] à Vichy, il est « parti aussitôt pour cette capitale, conjuguant ce voyage d’intérêt<br />

avec une aimable invitation chez les BARANTE où je retrouvai mon vieil ami LASSUCHETTE, cousin des hôtes des dits. Excell<strong>en</strong>t<br />

accueil de R., qui m’a dit que son “retour” n’était qu’une question de dates, – à moins que je n’aie pu hâter la chose par l’autre<br />

voie que vous savez, et que je vais t<strong>en</strong>ter avant mon départ. Ce n’était pas le père recevant l’<strong>en</strong>fant prodigue, mais le père recevant<br />

son fils, sûr que, par lui, il eût jamais existé la moindre raison de le croire prodigue. J’ai pu constater, une fois de plus que, dans la<br />

vie, il n’y a que deux sortes de g<strong>en</strong>s : le Seigneur, – et les autres. Me voici donc tout à fait réservé pour l’av<strong>en</strong>ir, – et je n’<strong>en</strong> désire<br />

pas davantage, n’ayant pas à me plaindre du prés<strong>en</strong>t. Le séjour de Dorat est délicieux, les hôtes charmants, et j’ai grand plaisir à<br />

évoquer, avec Lass., les belles années grecques. (Il n’est rev<strong>en</strong>u d’Athènes qu’il y a à peine six mois, laissant un pays qui n’est plus<br />

que l’ombre de lui-même). Il est fort touché de p<strong>en</strong>ser que vous vous souv<strong>en</strong>ez qu’il a failli, pour ainsi dire, être votre père »… Sur<br />

la seconde carte, Peyrefitte laisse la plume à Lassuchette : « Bi<strong>en</strong> touché d’appr<strong>en</strong>dre par notre commun ami que vous n’avez perdu<br />

tout souv<strong>en</strong>ir de la rue Léo-Delibes et du vieux rev<strong>en</strong>ant que je suis. J’ai <strong>en</strong>core devant les yeux certain petit costume de velours<br />

noir à grand col. Puis-je espérer <strong>en</strong> revoir un jour le porteur ? »…<br />

107. Roger PEYREFITTE. L.A.S. (paraphe), Toulouse 27 novembre 1943, à H<strong>en</strong>ry de MONTHERLANT ; 4 pages in-8. 400/500<br />

LONGUE LETTRE RACONTANT EN TERMES CODÉS SES DERNIÈRES AVENTURES PÉDÉRASTIQUES, ET FAISANT ALLUSION À CELLES DE MONTHERLANT<br />

DANS LES SOUTERRAINS PARISIENS.<br />

Il va bi<strong>en</strong>tôt quitter Toulouse… Abordant le chapitre des av<strong>en</strong>tures de son ami, il compatit avec sa déception quant à « la<br />

souterraine à la cuisse d’or – vous n’ignorez pas que c’était […] le surnom de Pythagore. À la place de la Pythagorici<strong>en</strong>ne, vous<br />

n’avez trouvé que des Péripatétici<strong>en</strong>nes – je compr<strong>en</strong>ds votre déception »… Puis il repr<strong>en</strong>d le récit de ses propres bonnes fortunes :<br />

« Lorsque ma séance de nuit complète, le jour s’est brusquem<strong>en</strong>t levé, – et levé de tant de côtés à la fois, si j’ose dire, que je ne<br />

sus plus où regarder. […] Et mes g<strong>en</strong>oux tremblant se dérob<strong>en</strong>t sous moi. En effet, il sera temps que je regagne Paris, – avec force<br />

pâtés, – pour me refaire un peu. Ô délicieuse ville, que je n’aurai jamais assez vantée pour la somme de ses carresses ! »… Il évoque<br />

une charmante connaissance « exquise, vraim<strong>en</strong>t, d’esprit, de simplicité, de camaraderie », et une nouvelle qui « se réclame du<br />

XVI e , mais a plutôt le g<strong>en</strong>re du XVIII e […] Charmante <strong>en</strong>trevue avec les 2 : scène à 3 de larmoiem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> commun. L’exquise serait<br />

consommable, j’<strong>en</strong> suis sûr – elle l’a été dès 9 ans dans un fourré, et n’a jamais plus approché des rois (du maquis). Elle avoue<br />

pourtant tâter du commun lorsqu’elle pleure […] La nouvelle est très curieuse : elle était camarade de travail de l’Âne Ariel, la<br />

grande distraction – ou plutôt, la grande dispute de ce lieu, c’était de savoir laquelle des deux avait la plus grosse aiguille à tricoter,<br />

– tout cela, sous l’œil vénérable du Vieux-de-la-Montagne »… Et de rev<strong>en</strong>ir, <strong>en</strong> post-scriptum, aux affaires de Montherlant :<br />

« Admirable vision de votre souterraine ! Je la vois comme l’offrante antique, portant d’une main le gâteau de miel, de l’autre la<br />

patère, et, de la troisième – comme disait Harpagon (“On ne s’att<strong>en</strong>dait guère / À voir Harpagon dans cette affaire”), accueillant<br />

le dieu »…<br />

108. Serge POLIAKOFF (1906-1969) peintre abstrait. 3 L.S. (écrites par sa femme), Paris 1952-1953, à M. de TOUAROU,<br />

directeur de la galerie Ex-Libris à Bruxelles ; 1 page et demie in-4 et 3 pages et demie in-8 (trous de classeur).<br />

1.000/1.200<br />

12 mai 1952 : « J’ai appris par le peintre DMITRIENKO que cela vous intéresserait de pr<strong>en</strong>dre contact avec moi <strong>en</strong> vue d’une<br />

exposition év<strong>en</strong>tuelle ». S’il passe à Paris, il serait heureux de lui montrer ses toiles… 2 décembre [1952]. Il sera heureux de lui<br />

<strong>en</strong>voyer des toiles pour « l’exposition que Monsieur GRAINDORGE a l’amabilité d’organiser pour moi au musée de Liège ». Il propose<br />

la date du 15 février, promet d’<strong>en</strong>voyer tr<strong>en</strong>te toiles, ainsi que celles de M. DOTREMONT qui a promis 9 toiles de sa collection.<br />

Graindorge pourrait aussi exposer la si<strong>en</strong>ne, « ce qui ferait 35 et 40 toiles <strong>en</strong> tout »… 10 février 1953. Il donne son accord pour<br />

organiser « une exposition de mes toiles au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles »… [En 1953, sa première grande exposition<br />

(45 peintures et 5 gouaches) a lieu <strong>en</strong> Belgique à l’APIAW à Liège du 25 février au 5 mars, puis au Palais des Beaux-Arts de<br />

Bruxelles du 25 avril au 6 mai, avec des sculptures de Gilioli].<br />

ON JOINT 15 L.A.S de sa femme Marcelle POLIAKOFF au même, correspondance amicale et professionnelle, au sujet de<br />

l’organisation des expositions de son mari ; 6 négatifs d’une toile de Poliakoff ; le <strong>catalogue</strong> et carton d’invitation pour l’exposition<br />

à l’APAIW de Liège ; 3 <strong>catalogue</strong>s et le carton d’invitation pour celle de Bruxelles ; 3 cartons ou <strong>catalogue</strong>s pour des expositions<br />

à New York (Circle & Square Gallery), à Paris (Galerie Dina Vierny 1951), et à Verviers ; un <strong>en</strong>semble de docum<strong>en</strong>ts au sujet<br />

de l’organisation des expositions de Liège et Bruxelles (contrat, liste des toiles exposées, docum<strong>en</strong>ts douaniers, télégramme de<br />

Poliakoff à Touraou pour l’avertir de son arrivée, etc.)…<br />

Reproduction page précéd<strong>en</strong>te<br />

109. Joseph, comte PRIMOLI (1851-1927) arrière-petit-fils de Luci<strong>en</strong> Bonaparte, collectionneur et photographe. P.A.S.,<br />

Ar<strong>en</strong><strong>en</strong>berg 20 août 1876 ; 1 page in-4 <strong>en</strong> partie impr. 300/400<br />

Questionnaire rempli p<strong>en</strong>dant un séjour au château d’Ar<strong>en</strong><strong>en</strong>berg, chez l’Impératrice Eugénie. « Le principal trait de mon<br />

caractère. Paresse. La qualité que je désire chez un homme. Celles qu’il prouve. La qualité que je préfère chez une femme. Celles qu’elle<br />

cache. […] Mon rêve de bonheur. Avoir un désir réalisable », etc.


ON JOINT 3 PHOTOGRAPHIES du comte Primoli (Fratelli d’Alessandri à Rome), dont une <strong>en</strong> costume R<strong>en</strong>aissance avec dédicace<br />

a.s. au dos à sa cousine la maréchale Suchet (Rome mai 1875) ; une photographie de groupe avec la griffe Giuseppe Primoli ;<br />

2 photographies par son frère Luigi Primoli (dont une signée) ; 2 photographies de leurs cousines germaines Zénaïde et Léonie de<br />

Cambacérès (Fratelli d’Alessandri à Rome).<br />

Reproduction page 47<br />

110. Pierre Joseph PROUDHON (1809-1865). L.A.S., Paris 3 avril 1848, à ses « chers Compatriotes » ; 4 pages in-4.<br />

1.500/2.000<br />

IMPORTANTE LETTRE, VÉRITABLE PROGRAMME POLITIQUE DE PROUDHON LORS DE SA CANDIDATURE AUX ÉLECTIONS DE L’ASSEMBLÉE<br />

CONSTITUANTE EN AVRIL 1848, QUI SE SOLDERA PAR UN ÉCHEC.<br />

Il a déjà prév<strong>en</strong>u des amis qu’il n’acceptera un mandat de député qu’à la condition de réunir « la majorité des voix conservatrices<br />

et la majorité des voix radicales. Cette déclaration a pu paraître ambitieuse, pleine de vanité, d’orgueil ; dictée par un esprit ambigu,<br />

par des int<strong>en</strong>tions louches et équivoques. On a pu croire que je recomm<strong>en</strong>çais la comédie de tous les justes-milieux passés,<br />

prés<strong>en</strong>ts et futurs ; on a dû se demander comm<strong>en</strong>t il était possible de concilier le principe de la réforme sociale, avec le principe<br />

de conservation bourgeoise. […] J’ai annoncé de plus […] que je voulais être jugé, non seulem<strong>en</strong>t sur ma vie antérieure et mes<br />

précéd<strong>en</strong>tes publications, mais sur les premières livraisons de l’ouvrage que je prépare, et sur le spécim<strong>en</strong> de solution que je donne<br />

à la question sociale ». On sait déjà, par sa réc<strong>en</strong>te publication, sa position au sujet des événem<strong>en</strong>ts du 24 février, et combi<strong>en</strong> il<br />

condamne les actes du Gouvernem<strong>en</strong>t provisoire, auquel il s’oppose de toutes ses forces, réclamant un changem<strong>en</strong>t de système.<br />

L’étude qu’il mène depuis dix ans sur les questions économiques, ses expéri<strong>en</strong>ces sur le terrain, à Paris ou <strong>en</strong> province, aux ateliers<br />

comme aux comptoirs, l’ont conforté dans la p<strong>en</strong>sée qu’ « il n’y avait de salut possible pour la classe ouvrière, pour la bourgeoisie,<br />

pour tout le monde que dans le cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t amiable de tous les partis à s’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre pour la solution du problème. […] Les<br />

hommes qui seront appelés à vous représ<strong>en</strong>ter doiv<strong>en</strong>t réunir […] l’extrême de l’esprit radical, à l’extrême de l’esprit conservateur.<br />

[…] LA PATRIE EST EN DANGER. Elle ne peut être sauvée que par la bonne volonté, la bonne foi de tous. Elle ne peut être sauvée que<br />

par la réforme intégrale de nos institutions économiques. Or, cette réforme suppose la juste appréciation de tous les intérêts, elle<br />

exclut le sacrifice d’aucun : la lutte, pour vous, c’est la mort. Telle est, du moins, ma conviction »… Au sujet de son opposition au<br />

Gouvernem<strong>en</strong>t provisoire : « La conduite qu’avait à t<strong>en</strong>ir le Gouvernem<strong>en</strong>t Provisoire, après le 24 février, était, à mon avis, bi<strong>en</strong><br />

simple. Il n’avait qu’à faire démolir les barricades et remettre <strong>en</strong> place les pavés de Paris », et faire retrouver à la nation l’ordre établi,<br />

<strong>en</strong> dép<strong>en</strong>sant si nécessaire 50 ou 100 millions « pour donner du pain aux ouvriers, rassurer le commerce et la propriété, garder<br />

intact le dépôt de la Révolution »… Au lieu de cela, le gouver<strong>en</strong>em<strong>en</strong>t, passé aux mains de quelques « coteries provisoirem<strong>en</strong>t<br />

coalisées, le vieux jacobisme, la démocratie parlem<strong>en</strong>taire, le communisme déguisé s’est mis à promettre, à intimider, à légiférer,<br />

… /…<br />

49


50<br />

à réformer, à décréter à tort et à travers […] sans aucune connaissance des questions formidables qu’a soulevées l’événem<strong>en</strong>t du<br />

24 février. Voilà 40 jours passés <strong>en</strong> harangues, r<strong>en</strong>ouvelées, de la Montagne ! On plante des arbres de la liberté, on change les<br />

inscriptions des monum<strong>en</strong>ts, on fait des processions patriotiques, on chante les hymnes de 89 et 92 ; il n’y <strong>en</strong> a point <strong>en</strong>core pour<br />

1848 !... Nous vivons sur de souv<strong>en</strong>irs. […] En att<strong>en</strong>dant, le ridicule frappe à mort la République ; les ouvriers dans les ateliers<br />

nationaux siffl<strong>en</strong>t l’Organisation du travail ; on s’<strong>en</strong> moque jusque dans les écoles de petites filles. – Cep<strong>en</strong>dant les affaires cess<strong>en</strong>t,<br />

le commerce est susp<strong>en</strong>du, les fonds publics sont à la détresse », etc. Proudhon accuse le Gouvernem<strong>en</strong>t provisoire « d’avoir<br />

fom<strong>en</strong>té la division <strong>en</strong>tre la classe travailleuse et la classe bourgeoise, et compromis, par cette détestable politique, non seulem<strong>en</strong>t<br />

la tranquillité de la patrie, mais l’av<strong>en</strong>ir de la Révolution. Je l’accuse d’avoir livré la dignité de l’État, et sacrifié le Trésor public<br />

[...], d’avoir outrepassé les pouvoirs que lui donnait une dictature de nécessité, <strong>en</strong> abolissant ou changeant les lois, <strong>en</strong> sortant de la<br />

limite des attributions ministérielles […], <strong>en</strong> rétrogradant jusqu’à cette démocratie de 93, qui n’est pas plus l’expression du peuple<br />

que ne l’était l’autocratie de Napoléon ». Il souhaite un changem<strong>en</strong>t de direction et de politique au sein de ce gouvernem<strong>en</strong>t ; ainsi<br />

que l’aboutissem<strong>en</strong>t des journées de février : « c’est-à-dire la République, c’est-à-dire plus de liberté pour tous, plus d’égalité », etc.<br />

Il repousse l’interv<strong>en</strong>tion de l’État dans l’organisation du travail, et conclut : « Je ne sais, chers compatriotes, si cette profession de<br />

foi, développée tout au long des publications que j’aurai l’avantage de vous soumettre, sera de nature à me confier vos suffrages »…<br />

Quoi qu’il <strong>en</strong> soit, la question sociale est maint<strong>en</strong>ant posée : que les travailleurs t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t la main aux patrons, que les patrons ne<br />

repouss<strong>en</strong>t pas cette avance de leurs ouvriers…<br />

111. Marcel PROUST (1871-1922). L.A.S., [26 mars 1908], à Louis d’ALBUFERA ; 7 pages in-8 (petit deuil, cachet de<br />

réception, traces d’<strong>en</strong>cre à la 1 ère page, petits trous d’épingle). 7.000/8.000<br />

BELLE LETTRE PARLANT DE SES PASTICHES, DE SON PROJET DE ROMAN, ET DE ZOLA AU PANTHÉON.<br />

Il n’a pu passer dire lui adieu avant son départ, mais le verra peut-être samedi chez les SAUSSINE, s’il se s<strong>en</strong>t assez bi<strong>en</strong> pour<br />

sortir. « Mais je vi<strong>en</strong>s de passer des jours et des nuits de crises si affreuses que je n’ose faire de projets ». Ses actions <strong>en</strong> bourse<br />

l’inquièt<strong>en</strong>t, et il p<strong>en</strong>se rev<strong>en</strong>dre « notre pauvre Rio Tinto […] Qu’<strong>en</strong> p<strong>en</strong>ses-tu, grand financier ? As-tu vu que dans mes pastiches<br />

du Figaro j’ai parlé de ma déconfiture avec la De Beers ? »… Il se souvi<strong>en</strong>t qu’un serviteur de Louis était par<strong>en</strong>t avec un télégraphiste :<br />

« Dans ce cas tu pourrais m’être utile car pour quelque chose que j’écris j’aurais besoin de connaître un télégraphiste ». Il pourrait<br />

certes demander à ceux qui lui apport<strong>en</strong>t les dépêches, mais « dans mon quartier ce sont tous des <strong>en</strong>fants <strong>en</strong> bas âge incapables de<br />

donner l’ombre d’un r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t. Mais les r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts […] ne me suffis<strong>en</strong>t pas ; c’est surtout de voir un télégraphiste dans<br />

l’exercice de ses fonctions, d’avoir “l’impression” de sa vie »... Il demande des nouvelles de son cousin le duc de TRÉVISE, qui s’était<br />

blessé. On lui a rapporté « des paroles fort peu g<strong>en</strong>tilles pour moi. Cela n’empêche pas que moi je reste toujours fidèle et affectueux.<br />

Je ne sais si tous tes amis sont aussi nomades que les mi<strong>en</strong>s, mais j’<strong>en</strong> ai <strong>en</strong> Chine, aux Indes, <strong>en</strong> Égypte, <strong>en</strong> Tunisie, au Japon,<br />

partout Dieu merci excepté à Paris ! Toi seul cher Louis serais le bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>u si nous pouvions nous joindre, mais hélas une fatalité<br />

nous sépare ». Il lui souhaite un bon séjour à Nice, espérant qu’il ne soit pas malade comme l’an passé, et lui donnant des conseils<br />

médicaux : « Il m’est impossible d’y aller <strong>en</strong> cette saison de fleurs et de parfums »... Il trouve « l’<strong>en</strong>voi de ZOLA au Panthéon stupide »,<br />

mais n’approuve pas<br />

l’initiative du duc de<br />

MONTEBELLO, dont la<br />

p<strong>en</strong>sée n’est « pas très<br />

heureuse » [ce dernier<br />

avait protesté contre<br />

l’<strong>en</strong>trée de Zola au<br />

Panthéon, aux côtés de<br />

son ancêtre le maréchal<br />

Lannes dont il voulait<br />

faire retirer le corps].<br />

Proust s’amuse : « J’avais<br />

peur de voir ton nom<br />

dans les journaux, car<br />

ne sachant pas si le<br />

maréchal SUCHET était<br />

au Panthéon je craignais<br />

que tu imites l’initiative<br />

du duc de Montebello.<br />

[…] Il est vrai que n’ayant<br />

aucun des mi<strong>en</strong>s au<br />

Panthéon je ne peux pas<br />

être juge »…<br />

Correspondance (éd.<br />

Ph. Kolb), t. VIII, p. 76.


112. Marcel PROUST. L.A.S. « Marcel », [5 ou 6 mai 1908], à Louis d’ALBUFERA ; 6 pages in-8 (cachet de réception, petits<br />

trous d’épingle). 10.000/15.000<br />

TRÈS BELLE ET LONGUE LETTRE SUR SES PROJETS LITTÉRAIRES.<br />

Il a un « prétexte excell<strong>en</strong>t » pour parler de Monte-Carlo etc. « Comme je suis très fatigué, pardonne-moi de ne pas te répondre,<br />

pour te dire toujours les mêmes choses que tu ne veux plus croire, à savoir que mon affection n’a pas changé, que je te reverrai<br />

le jour que tu voudras (si je ne suis pas trop malade ce jour-là), que je n’ai jamais voulu dire que ton affection était utilitaire ni<br />

que je te r<strong>en</strong>dais service. Si je le croyais je suis assez délicat pour ne pas le dire. Mais bi<strong>en</strong> loin de le croire, j’estime que tu m’as<br />

r<strong>en</strong>du d’imm<strong>en</strong>ses services et que (c’est mon grand chagrin) je ne t’<strong>en</strong> ai jamais r<strong>en</strong>du un seul : Non, quand je disais que c’était<br />

conforme au caractère de notre amitié, je voulais dire quelque chose de plus subtil, de plus profond et de plus t<strong>en</strong>dre. Je p<strong>en</strong>sais<br />

aux débuts de cette amitié double <strong>en</strong> quelque sorte etc. Il n’y avait pas l’ombre d’idée de service et d’utilité. Je suis une nature<br />

moins vulgaire que tu ne crois. Mais c’est si <strong>en</strong>nuyeux d’expliquer ce qu’on est ». Quant à Reynaldo HAHN, « tu as raison de croire<br />

que c’est un ami pour moi, le plus cher, le meilleur, un frère. J’appr<strong>en</strong>drais qu’il a assassiné quelqu’un que je cacherais le cadavre<br />

dans ma chambre pour qu’on croie que c’est moi qui ai fait le coup. Mais cette hypothèse ne se prés<strong>en</strong>tera pas ! Car c’est le cœur<br />

le plus exquis. Je crois t’avoir dit qu’il projetait depuis des années un voyage <strong>en</strong> Algérie qu’il est parti <strong>en</strong>fin à Marseille a ret<strong>en</strong>u sa<br />

place dans le bateau (il y a quinze jours) puis mon valet de chambre ayant oublié de lui télégraphier de mes nouvelles, il a eu peur<br />

que je ne sois moins bi<strong>en</strong>, a lâché l’Algérie et est rev<strong>en</strong>u. Quant à mes “connaissances” peut’être <strong>en</strong> ai-je dont on dise plus de mal<br />

que des ti<strong>en</strong>nes. Mais peut’être y a-t-il pour les ti<strong>en</strong>nes (au point de vue auquel tu fais allusion) certitude plus grande. Je ne veux<br />

me faire l’accusateur de personne d’autant plus que je sais qu’il y a de très g<strong>en</strong>tils garçons qui peuv<strong>en</strong>t avoir des vices, mais dans ta<br />

génération à part quelques êtres insoupçonnables et au-dessus de toute calomnie qui d’ailleurs ne p<strong>en</strong>sera jamais à s’exercer sur eux<br />

tant elle les sait inattaquables, tels que toi, GUICHE […] je t’assure que ce n’est pas que dans le monde du théâtre ou de la littérature<br />

que la malveillance a à s’exercer. […] À propos de Guiche tu as dû lire dans les feuilles qu’il m’avait prés<strong>en</strong>té au Polo et cela a dû<br />

te faire tordre ! Il y a de quoi. On ne m’écrit plus que pour me proposer des poneys ». Il parle du « jeune Maheux » [télégraphiste]<br />

qu’il n’a pu recevoir. « Du reste je ne sais si je ne vais pas abandonner mon roman parisi<strong>en</strong> ». Cep<strong>en</strong>dant il aimerait que son ami lui<br />

confie un album de photographies de famille. « D’autre part possèdes-tu ta généalogie dans les deux lignes. Toujours à cause des<br />

choses que je fais cela m’intéresserait. Car j’ai <strong>en</strong> train :<br />

une étude sur la noblesse<br />

un roman parisi<strong>en</strong><br />

un essai sur Sainte-Beuve et Flaubert<br />

un essai sur les Femmes<br />

un essai sur la Pédérastie (pas facile à publier)<br />

une étude sur les vitraux<br />

une étude sur les Pierres tombales<br />

une étude sur le Roman »…<br />

Correspondance (éd. Ph. Kolb), t. VIII, p. 111.<br />

51


52<br />

113. Marcel PROUST. L.A.S., [26 mai 1908], à Louis d’ALBUFERA ; 4 pages in-8 (petit deuil, cachet de réception).<br />

5.000/6.000<br />

Il a reçu sa « g<strong>en</strong>tille communication » (nouvelles mondaines) : « C’est l’élégance des cœurs généreux et délicats quand ils<br />

r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t de grands services comme toi, de dire que ce n’est aucun service. Mais les cœurs reconnaissants (et le mi<strong>en</strong> a ce mérite, je<br />

crois, s’il n’<strong>en</strong> a pas d’autre) ne voi<strong>en</strong>t là-dedans qu’une délicatesse de plus qui redouble leur reconnaissance. Sois donc remercié<br />

deux fois, pour ta g<strong>en</strong>tillesse et pour ta simplicité ». Évoquant les convives d’une réception chez les Murat, il aimerait r<strong>en</strong>contrer<br />

le marquis d’AVARAY : « Mais je suppose que tu ne le connais pas ou trop peu pour me le faire r<strong>en</strong>contrer. Et puis je t’ai gardé une<br />

d<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ce qui concerne les “faire r<strong>en</strong>contrer” quand il s’agit de personnes qui me t<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t à cœur comme Mlle de K., Mlle de S.<br />

etc. Ce n’est pas pour une chose aussi indiffér<strong>en</strong>te qu’un gigolo indiffér<strong>en</strong>t que je te le demanderai. J’aimerais beaucoup savoir<br />

comm<strong>en</strong>t vont les choses dont nous avons parlé l’autre soir. J’ai l’int<strong>en</strong>tion d’écrire de ce côté [il s’agit de Louisa de MORNAND,<br />

la maîtresse d’Albufera]. Est-ce mieux ? moins bi<strong>en</strong> ? »… Il ajoute : « As-tu p<strong>en</strong>sé à dire [à] Madame d’Albufera que loin de t’avoir<br />

“lâché” je n’avais jamais été aussi complètem<strong>en</strong>t ton dévoué ami. P. S. Me voilà pris d’une crise de rhumatismes : charmante<br />

diversion à mes malaises habituels! »<br />

Correspondance (éd. Ph. Kolb), t. VIII, p. 126.<br />

114. Marcel PROUST. L.A.S. « Marcel », [28 mai 1908], à Louis d’ALBUFERA ; 2 pages in-8 (demi-deuil, cachet de réception).<br />

2.000/2.500<br />

[Au sujet des potins mondains (ici une soirée chez les Neuflize) que Proust rédigeait pour Le Figaro d’après les r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts<br />

donnés par Louis d’Albufera.] « Ne sois pas fâché si tu n’as pas été mis dans l’ordre que tu m’avais dit (NEUFLIZE) ce n’est pas ma<br />

note qui a paru, mais une autre, <strong>en</strong>voyée je ne sais par qui (peut-être les maîtres de la maison). Ainsi il y a M. BARCLAY qui n’était<br />

pas dans ta note, et M. de PALIKAO qui était dans la ti<strong>en</strong>ne mais que je me rappelle que j’avais oublié <strong>en</strong> copiant. Je te dis tout cela<br />

pour que tu ne crois pas que j’arrange, je laisse tout dans l’ordre où tu me dis, tu te mettrais <strong>en</strong> dernier, je te mettrais <strong>en</strong> dernier !<br />

Tout à toi de grande reconnaissance »….<br />

Correspondance (éd. Ph. Kolb), t. VIII, p. 128.<br />

115. Marcel PROUST. L.A.S., « Lundi soir [15 juin 1908] mais ne sera mis à la poste que Mardi soir », à Louis d’ALBUFERA ;<br />

4 pages in-8 (cachet de réception). 5.000/6.000<br />

VARIATIONS PROUSTIENNES SUR UNE INVITATION.<br />

Il craint de lui « avoir peut’être m<strong>en</strong>ti sans le vouloir. Je t’ai parlé du dîner BIBESCO comme y étant invité. En effet Bibesco m’y<br />

avait invité, et j’avais refusé. Et dans ma p<strong>en</strong>sée j’étais si résolu à n’y pas aller que je n’[ai] plus songé à l’invitation elle-même. Mais<br />

<strong>en</strong> y rep<strong>en</strong>sant maint<strong>en</strong>ant, il me semble qu’Emmanuel ne l’a guère r<strong>en</strong>ouvelée, qu’il s’est plutôt excusé d’avoir trop insisté etc.<br />

et je me demande si pour une raison ou une autre il ne serait pas possible qu’il eût désiré que je ne vi<strong>en</strong>ne pas. En y réfléchissant<br />

c’est probable. D’ailleurs, je te répète je songeais si peu à y aller, que je suis sorti la veille pour aller te voir. Ce qui m’interdisait de<br />

sortir le l<strong>en</strong>demain. Et j’ai eu raison, car le plus grand plaisir que j’y aurais eu c’est de te voir, et je t’ai vu mieux et plus librem<strong>en</strong>t<br />

chez toi. Il est d’ailleurs possible qu’Emmanuel désirait que je vi<strong>en</strong>ne. En tous cas il m’invite tellem<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t et g<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t,<br />

et toujours <strong>en</strong> invitant les g<strong>en</strong>s que je désire, que si cette fois il ne désirait pas m’avoir, il est bi<strong>en</strong> stupide de m’avoir invité. En<br />

tous cas, comme depuis que tu me connais, tu n’as pas <strong>en</strong>core compris que je dis exactem<strong>en</strong>t ce que je p<strong>en</strong>se et que mes paroles<br />

n’ont jamais d’int<strong>en</strong>tion cachée, j’ai peur que tu t’imagines que cette lettre (dont le seul but est de te dire : “je n’étais peut’être<br />

pas invité” pour ne pas avoir l’air de faire l’homme invité quand tu ne l’es pas) a pour but de dire que je regrette de ne pas aller<br />

au dîner Bibesco etc. Pour t’ôter cette idée, je ne la ferai mettre à la poste que quand le dîner aura eu lieu ! Écris-moi quand tu<br />

revi<strong>en</strong>dras de tes manœuvres et si tu passeras à ce mom<strong>en</strong>t-là <strong>en</strong>core quelques jours à Paris. Tu ne veux pas v<strong>en</strong>ir à Dinard ? »…<br />

Correspondance (éd. Ph. Kolb), t. VIII, p. 142.<br />

116. Marcel PROUST. L.A.S. « Marcel », [8 ou 9 juillet 1908], à Louis d’ALBUFERA ; 4 pages in-8 (petit deuil, cachet de<br />

réception). 5.000/6.000<br />

Il remercie Louis de son r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t sur Mlle de G. [GOYON] : « Hélas le fait qu’elle ne soit pas fiancée est d’une douceur<br />

bi<strong>en</strong> chimérique puisqu’elle ne le sera jamais à moi. Mais <strong>en</strong>fin le fait de lui avoir parlé, de savoir que je pourrai lui reparler; le<br />

fait surtout de l’avoir trouvée mille fois moins bi<strong>en</strong> que je ne croyais, tout cela m’a fait un grand bi<strong>en</strong> et donné un grand calme.<br />

Tu iras sur la côte que tu me dis si tel est ton plaisir mais je crains que cela ne te prépare de la tristesse si tu ne vois pas notre<br />

amie [Louisa de MORNAND] et des embêtem<strong>en</strong>ts si tu la vois. Quant à la proximité d’une forêt pour monter à cheval avec Madame<br />

d’Albufera, la forêt de Saint-Gati<strong>en</strong> est bi<strong>en</strong> loin de Cabourg et d’Houlgate (bi<strong>en</strong> quatorze kilomètres il me semble) et celle de<br />

Brotonne il n’y faut pas p<strong>en</strong>ser. Peut’être y <strong>en</strong> a-t-il auprès de Dinard je ne sais pas. Et puis <strong>en</strong> p<strong>en</strong>sant à cet effroyable va et vi<strong>en</strong>t<br />

d’automobiles autour de Trouville etc. je me demande si monter à cheval est bi<strong>en</strong> prud<strong>en</strong>t ». Il a pu relouer son appartem<strong>en</strong>t du<br />

boulevard Haussmann « de sorte que je ne suis plus pressé de trouver quelque chose à Flor<strong>en</strong>ce, soit près de Paris. Mais des travaux<br />

odieux comm<strong>en</strong>çant dans la maison le 15 août il faudrait qu’avant cette date je sois parti quelque part. Je suis sorti ce soir à minuit<br />

pour aller voir BERNSTEIN, mais je r<strong>en</strong>tre avec une forte fièvre et ne sais si je pourrai me lever de quelques jours ». Il ne p<strong>en</strong>se pas<br />

aller à la fête de Versailles. Et il ajoute : « Brûle cette lettre, ou plutôt r<strong>en</strong>voie-la moi comme on ne peut pas brûler de lettres dans<br />

une maison où on ne fait pas de feu. Moi seul je le puis ! »<br />

Correspondance (éd. Ph. Kolb), t. VIII, p. 175.


115<br />

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117. Marcel PROUST. L.A.S. « Ton Marcel », Grand Hôtel Cabourg [18 juillet 1908], à Louis d’ALBUFERA ; 3 pages in-8<br />

(petit deuil, cachet de réception). 5.000/6.000<br />

« Un mot quoique malade pour te dire que je suis parti brusquem<strong>en</strong>t pour Cabourg après avoir cherché inutilem<strong>en</strong>t – jusqu’ici<br />

mais je n’ai pas r<strong>en</strong>oncé – un petit âne nain pour le jeune Louis [fils d’Albufera]. Le Jardin d’Acclimatation d’une part m’a répondu<br />

qu’il n’<strong>en</strong> v<strong>en</strong>dait pas et d’autre part qu’au marché aux chevaux à supposer que j’y trouve mon affaire si je n’étais pas accompagné<br />

de personnes compét<strong>en</strong>tes je serais exposé à <strong>en</strong>voyer un âne vicieux etc. Je cherche à <strong>en</strong>trer <strong>en</strong> relation avec un paysan du Berri ce<br />

qui est paraît-il le mieux. […] Ici, où je suis arrivé il y a quelques heures je me suis mis au lit avec une assez forte fièvre et sans doute<br />

pour plusieurs jours, de sorte que je n’ai pu songer à voir <strong>en</strong>core personne. D’ailleurs j’att<strong>en</strong>drai pour cela tes instructions et aussi<br />

les costumes que je me suis commandé au Carnaval de V<strong>en</strong>ise et qui sont assez carnavalesques <strong>en</strong> effet. Robert de MONTESQUIOU<br />

qui était v<strong>en</strong>u m’apporter son livre sur Yturri a vu chez moi les échantillons, les a déclarés très laids, mais j’ai appris que le<br />

l<strong>en</strong>demain il était allé s’y commander deux costumes. Cela me fatigue tant d’écrire que je te quitte <strong>en</strong> te redisant mon imm<strong>en</strong>se<br />

affection et ma honte de la touche que je devais avoir devant ta ravissante femme, titubant de caféine, l’air du “m<strong>en</strong>diant fou” »...<br />

Correspondance (éd. Ph. Kolb), t. VIII, p. 183.<br />

Reproduction page précéd<strong>en</strong>te<br />

118. Marcel PROUST. L.A.S. « Marcel », [12 ou 13 octobre 1908], à Louis d’ALBUFERA ; 4 pages in-8 (petit deuil, cachet<br />

de réception). 7.000/8.000<br />

BELLE LETTRE APRÈS LA VISITE DU NOUVEL L’HÔTEL D’ALBUFERA, ET SUR SES PLACEMENTS FINANCIERS.<br />

Il voulait lui demander un conseil l’autre soir, « et comme je ne te vois guère qu’une fois par an et que je p<strong>en</strong>se à toi beaucoup<br />

plus souv<strong>en</strong>t qu’une fois par jour, quand je te vois c’est un tel tumulte de tout cet arriéré de p<strong>en</strong>sées qui se presse que tout ce que<br />

j’ai à te dire est oublié ». Il parle de l’hôtel d’Albufera que Louis vi<strong>en</strong>t de faire construire av<strong>en</strong>ue Hoche : « Et maint<strong>en</strong>ant qu’<strong>en</strong><br />

dehors de tout ce que tu étais déjà tu te mêles d’être Mansard, Nolhac et Vaucanson, tu compr<strong>en</strong>ds que ri<strong>en</strong> qu’à aligner toutes<br />

les interjections, tous les points d’exclamation que m’inspire la série de Rétrospectives exactem<strong>en</strong>t anci<strong>en</strong>nes et ultra modernes<br />

qu’est le Palais de l’av<strong>en</strong>ue Hoche (qui est aussi le Palais de la Femme, le Palais de la chaussure, le Palais de l’Ombrelle, etc.) et<br />

qui unit à l’évocation de l’art du passé, l’anticipation de l’industrie de l’av<strong>en</strong>ir, j’<strong>en</strong> aurais pour beaucoup plus de temps que nous<br />

n’<strong>en</strong> aurons à causer <strong>en</strong>semble jusqu’à ma mort ». Il lui demande un conseil financier : « As-tu dans les conseils que te donne la<br />

Maison Heine et ta propre sagacité des idées de placem<strong>en</strong>ts sûrs et très rémunérateurs 2°) des idées de placem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>core plus<br />

rémunérateurs et un peu moins sûrs 3°) des idées de spéculation. Tout ceci parce que je vais sans doute v<strong>en</strong>dre beaucoup de titres,<br />

ce qui me donnera de l’arg<strong>en</strong>t à remployer ». Proust prie son ami, dans la lettre de recommandation du jeune Marcel PLANTEVIGNES<br />

au marquis de LA BÉGASSIÈRE, de ne pas dire du mal de lui, « parce que ces g<strong>en</strong>s sont charmants pour moi mais me connaissant pas<br />

et n’ayant pas les mêmes amis que moi croirai<strong>en</strong>t plus facilem<strong>en</strong>t le mal ou s le bi<strong>en</strong>, n’ayant pas de contrôle. Depuis que je t’ai vu<br />

je n’ai été qu’un râle, souffrant un martyre affreux. Quelle vie ! » Il évoque l’architecte PARENT qui « a restauré un grand nombre<br />

de châteaux notamm<strong>en</strong>t Bonnétable, et il se peut qu’il ait restauré Montgobert ». Il a été heureux de revoir Louis : « Que Madame<br />

d’Albufera a été bonne de me laisser <strong>en</strong>trer dans cette chambre de féerie ! Tu sais que j’ai à lui r<strong>en</strong>dre l’exemplaire des Plaisirs et<br />

les Jours. Mais je ne t’<strong>en</strong> ai pas parlé l’autre soir, ne l’ayant pas <strong>en</strong>core vu, comme il est boulevard Haussmann ». Il a demandé aussi<br />

conseil pour ses placem<strong>en</strong>ts à « Lambert Rothschild », à Léon Fould, à Georges Lévy, aux Neuburger...<br />

Correspondance (éd. Ph. Kolb), t. VIII, p. 243.<br />

119. Marcel PROUST. L.A.S., [6 ou 7 décembre 1908], à Louis d’ALBUFERA ; 4 pages in-8 (petit deuil, cachet de réception).<br />

7.000/8.000<br />

« Mon cher Louis, Je me suis levé une seule fois depuis la soirée que j’ai passé chez toi. Je reste maint<strong>en</strong>ant habituellem<strong>en</strong>t<br />

ou du moins souv<strong>en</strong>t 48 heures au lieu de mes habituelles 24, sans ri<strong>en</strong> manger. Malgré cela je travaille. […] 1° Pour les Plaisirs et<br />

les Jours j’espère que ce que tu me dis est une taquinerie et une blague. Jamais je n’ai dit qu’il existât un exemplaire que je désire.<br />

C’est de la folie. Si Madame d’Albufera faisait cela je le lui r<strong>en</strong>verrais immédiatem<strong>en</strong>t et ne te reverrais de ma vie. […] 2° Pour ce<br />

que tu es assez bon pour cons<strong>en</strong>tir à laisser pénétrer, v<strong>en</strong>ant de moi, dans ton Palais, si tu pouvais me dire dès maint<strong>en</strong>ant ce que<br />

tu veux, tu me r<strong>en</strong>drais bi<strong>en</strong> heureux et m’épargnerais la fatigue de recherches trop pressées. Il faudrait que je le sache de suite.<br />

Et j’aurais aussi besoin de savoir de suite ce qui ferait plaisir à notre amie [Louisa de MORNAND] »… Il le remercie de ce qu’il a fait<br />

pour « le petit PLANTEVIGNES et ce qui me touche le plus de tout c’est que tu lui as <strong>en</strong>voyé un mot, m’écrit-il, où tu lui parles très<br />

g<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de moi. Si ce jeune crétin savait le plaisir infini que cela m’aurait fait de voir ces lignes de toi disant du bi<strong>en</strong> de moi<br />

il me les eût <strong>en</strong>voyées. Au lieu de cela il me dit qu’il ne veut pas faire rougir ma modestie, ce qui ne me donne que plus d’<strong>en</strong>vie<br />

de voir la lettre. Il m’a dit que LA BÉGASSIÈRE lui a dit de v<strong>en</strong>ir le voir, a été charmant, même pour moi dont il lui a dit du bi<strong>en</strong>,<br />

s’informant beaucoup de ma santé ». Il ne peut voir personne : « Comme il y a un temps infini que je ne suis sorti je sortirai un de<br />

ces jours et passerai te serrer la main, mais chez moi c’est à peu près impossible. Je fume jusqu’à minuit, dîne à minuit. Enfin tu<br />

vois ! […] J’ai eu les larmes aux yeux <strong>en</strong> sachant que tu avais écrit des choses si g<strong>en</strong>tilles de moi »...<br />

Correspondance (éd. Ph. Kolb), t. VIII, p. 317.


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120. [Marcel PROUST]. Marthe MONTAUD dite Louisa de MORNAND (1884-1963) actrice, maîtresse de Louis<br />

d’Albufera et amie de Proust. 9 L.A.S. ou billets autographes et un télégramme, 1901 et s.d., à Bertrand de FÉNELON ;<br />

13 pages in-8 ou in-12, 3 adresses. 600/800<br />

Paris 15 janvier. « Tu ne saurais croire comme toute la journée d’hier j’ai p<strong>en</strong>sé à toi ; ton désespoir de la veille m’avait attristé<br />

et j’aurais fait n’importe quoi pour te détourner de cette idée de suicide. J’ai été bi<strong>en</strong> consolé le soir <strong>en</strong> te voyant car j’étais si<br />

triste <strong>en</strong> p<strong>en</strong>sant que peut-être je ne te verrai plus jamais. Tu sais combi<strong>en</strong> les vrais amis sont rares <strong>en</strong> ce monde ; tu es le vrai et<br />

le meilleur ami pour moi […] Ta franchise avec Louis [d’Albufera] à mon sujet a été des plus louable et t’<strong>en</strong> suis reconnaissante<br />

car j’eusse bi<strong>en</strong> souffert s’il avait fallu moi-même lui avoué ce qui s’était passé <strong>en</strong>tre nous le soir de Durand »… D’autres billets<br />

marqu<strong>en</strong>t des invitations ou r<strong>en</strong>dez-vous pour des soirées ou dîners <strong>en</strong> compagnie de Louis… Une lettre pathétique, écrite de<br />

chez Larue, est probablem<strong>en</strong>t liée à la rupture lors du mariage de Louis <strong>en</strong> 1904 : « Je ne sais quel nuit je vais passer, je la prévois<br />

terrrible et je s<strong>en</strong>s que je vais être torturé d’une façon atroce […] Je vous <strong>en</strong> prie faites votre POSSIBLE auprès de LUI r<strong>en</strong>dez moi<br />

demain la lettre que je vous ai donné […] Je serai ce matin à midi devant chez vous pour savoir ce que je vais dev<strong>en</strong>ir avec mon<br />

cœur »…<br />

ON JOINT : – une belle L.A.S. de Mme Montaud à Louis d’Albufera lors de son mariage et de sa rupture avec Louisa (Vichy<br />

juillet 1904) ; – le bulletin de naissance de Marthe Montaud (à Saint-G<strong>en</strong>is-Laval le 24 décembre 1884) ; – l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t de Louis-<br />

Joseph Suchet marquis d’Albufera <strong>en</strong> 1904 de verser de son vivant à Louise Montaud une r<strong>en</strong>te annuelle de 25.000 francs (et<br />

de 30.000 francs <strong>en</strong> cas de décès) jusqu’au décès de Mlle Montaud (les signatures ont été découpées), avec des docum<strong>en</strong>ts sur la<br />

préparation du contrat, une r<strong>en</strong>égociation <strong>en</strong> 1920, et des justificatifs de paiem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 1952.<br />

121. [Marcel PROUST]. Louisa de MORNAND. PHOTOGRAPHIE dédicacée, 12 janvier 1901 ; 19,5 x 13 cm montée sur<br />

carton 26,5 x 17, 5 cm à la marque de REULINGER. 800/1.000<br />

Belle photographie de Louisa de Mornand par REUTLINGER. Elle est assise sur un banc, habillée d’un manteau, coiffée d’un<br />

chapeau, t<strong>en</strong>ant un manchon à la main droite. La photographie est dédicacée à son amant Louis Suchet marquis d’Albufera (1877-<br />

1953) : « A toi toute Louisa 12 Janvier 1901 ».<br />

122. [Marcel PROUST]. Louisa de MORNAND. PHOTOGRAPHIE dédicacée, 13 janvier 1901 ; 19,5 x 13 cm montée sur<br />

carton 26,5 x 17, 5 cm à la marque de REULINGER. 800/1.000<br />

Belle photographie de Louisa de Mornand par REUTLINGER. Elle est debout, de profil, habillée d’un manteau, coiffée d’un<br />

chapeau, t<strong>en</strong>ant un manchon à la main droite. La photographie est dédicacée à son amant Louis Suchet marquis d’Albufera (1877-<br />

1953) : « Amie pour toujours Louisa 13 Janvier 1901 ».<br />

121 122


123. [RACHEL (1821-1858)]. Photographie (contretype anci<strong>en</strong>) de Rachel sur son lit de mort ; 16 x 21,5 cm. 100/150<br />

RARISSIME PHOTOGRAPHIE de Rachel sur son lit de mort par L. Crette, photographe du Roi de Sardaigne, prise le 4 janvier<br />

1858, le l<strong>en</strong>demain de son décès au Cannet, avant la mise <strong>en</strong> bière. Cette photographie, saisissante de réalisme, montrant les traits<br />

émaciés de l’actrice, sur laquelle on peut lire la signature du photographe et celle de Sarah Félix, sœur de la tragédi<strong>en</strong>ne, a servi<br />

de modèle au fameux dessin, très idéalisé et adouci, de Frédérique O’Connell, largem<strong>en</strong>t diffusé par la presse et <strong>en</strong> héliogravure,<br />

qui donna lieu à un procès fondateur du droit à l’image.<br />

124. Jules RENARD (1864-1910). 2 L.A.S., 1884, au poète Alphonse LABITTE ; 2 pages et demie petit in-8. 400/500<br />

CURIEUSES LETTRES À CET EMPLOYÉ DE BANQUE ET POÈTE MOUSTACHU, qui recevait chez lui et chez lequel R<strong>en</strong>ard r<strong>en</strong>contra<br />

Théodore de Banville.<br />

18 soir [août 1884]. Il le remercie pour sa « pièce pleine de réconfort. Mais pour qui ce sursum corda ? Mon <strong>en</strong>voi n’était pas<br />

une confession. Je me crois, pour ma part, à l’abri des influ<strong>en</strong>ces délétères. Il est des cœurs…… on ne se connaît jamais bi<strong>en</strong> soimême<br />

; on prét<strong>en</strong>d épeler les autres…. J’observe ; je ne confie pas ». Il fait deux observations critiques sur des corrections à faire :<br />

« à critique critique et 1/2 »… 15 novembre 1884. « Les salons se rouvr<strong>en</strong>t et j’y <strong>en</strong>t<strong>en</strong>ds de singuliers bruits qui m’ont d’abord paru<br />

n’avoir aucun s<strong>en</strong>s. Puis, grâce à l’écho répété, il m’a bi<strong>en</strong> fallu compr<strong>en</strong>dre. C’est maint<strong>en</strong>ant un fait connu, accepté, que vous<br />

ne me recevrez plus cet hiver » Il ne peut croire qu’il soit homme à céder ainsi à des influ<strong>en</strong>ces malsaines : « Ai-je tort ? Si oui, je<br />

resterai toujours votre obligé. Si non, un mot de vous et n’<strong>en</strong> reparlons plus »…<br />

125. Jules RENARD. 5 L.A.S., Paris 1891-1892, à Alfred VALLETTE ; 3 pages in-12 et 5 pages in-16 (cartes de visite),<br />

2 <strong>en</strong>veloppes. 1.000/1.200<br />

INTÉRESSANTE CORRESPONDANCE RELATIVE À SA COLLABORATION AU MERCURE DE FRANCE.<br />

[4 avril 1891]. Il est <strong>en</strong> ce mom<strong>en</strong>t très bousculé par ses affaires, et demande de lui accorder un délai de 2 ou 3 jours pour<br />

la « livraison de ma copie. Je vous donnerai d’ailleurs une courte nouvellette »… 12 octobre. Il a dû recevoir son article sur le livre<br />

de Saunier. « Voici ma page de copie » [la nouvelle Les Rainettes]. Il demande un chèque de 72 f., et <strong>en</strong>visage de lui donner « un<br />

petit écho bibliographique »… 15 octobre. Il a peur<br />

de ne pas r<strong>en</strong>dre son texte à temps. « D’ailleurs,<br />

peu importe pour ce numéro. Les citations sont<br />

rigoureusem<strong>en</strong>t exactes. J’ai vu Saunier, et je<br />

lui ai dit de vous <strong>en</strong>voyer une réclame pour son<br />

journal – faite par lui-même. J’ai reçu une lettre de<br />

Marius ANDRÉ où je lis : “Si on vous parle de moi<br />

à Paris, par hasard, montrez-vous condesc<strong>en</strong>dant<br />

comme on parle d’un jeune homme qui a mal<br />

tourné – J’ai tellem<strong>en</strong>t d’excuses à y faire<br />

pour cette France moderne ! »… [7 novembre]. Il<br />

demande des r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts sur l’imprimeur<br />

Dillet pour BOSDEVEIX qui veut faire imprimer<br />

son roman. Il parle d’un critique littéraire anglais<br />

recommandé par BONNIÈRES et qui souhaite<br />

recevoir le Mercure : « Il paraît que cela nous serait<br />

utile ». Il va lui <strong>en</strong>voyer ses textes : « Comme je ne<br />

ti<strong>en</strong>s pas plus à passer dans la 1 ère feuille que dans<br />

la seconde, je vous <strong>en</strong>verrai ma prose ces joursci<br />

[…] C’est d’ailleurs terminé et ça occupera 4<br />

à 6 pages au plus [La Tête branlante] »... Il va se<br />

régaler à la lecture de Bestialités de RACHILDE.<br />

Sa nouvelle au Figaro illustré a été refusée…<br />

20 mai 1892. Il demande de faire deux ajouts à<br />

« ma note sur la Revue de l’Évolution dans le n°<br />

du 15 mai de cette revue : « Schimchoum, lég<strong>en</strong>de<br />

biblique, par Georges d’ESPARBÈS et London,<br />

impressions rapides par Rodolphe DARZENS ».<br />

Il a relu son article, qu’il trouve mauvais, sur<br />

Monsieur Babylas de Vallette : « mais ce que j’ai<br />

cité de votre livre est STUPÉFIANT. Quel dommage<br />

que la vie vous pr<strong>en</strong>ne ! Dût-elle tomber dans<br />

votre soupe, je vous <strong>en</strong>voie <strong>en</strong>core une fois mon<br />

admiration »…<br />

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126. Jules RENARD. MANUSCRIT autographe, page du Journal, 18 [mai 1892] ; 2 pages petit in-4 de cahier (2 petites<br />

f<strong>en</strong>tes). 1.500/2.000<br />

RARISSIME PAGE DU JOURNAL, UNE DES DEUX SEULES ÉCHAPPÉES À LA DESTRUCTION DES 54 CAHIERS PAR SA VEUVE ABUSIVE. L’autre page<br />

est conservée à la Bibliothèque nationale de France.<br />

Les quatre premières <strong>en</strong>trées ont été rayées à l’<strong>en</strong>cre violette par H<strong>en</strong>ri Bachelin lors de la préparation de l’édition du Journal<br />

chez Bernouard (1925-1927) sous la surveillance de Marinette R<strong>en</strong>ard, mais rest<strong>en</strong>t lisibles : « un <strong>en</strong>thousiaste à chutes rapides. /<br />

17. J’irai à son <strong>en</strong>terrem<strong>en</strong>t, s’il fait beau. / Les petites merdes de l’âme de Barrès digestion fiction – l’agneau. / Le doigt du papa<br />

qui cherche la bouche de l’<strong>en</strong>fant, la nuit – pour fourrer le bout de biberon ».<br />

Vi<strong>en</strong>t alors le texte publié sous la date du 18 mai 1892 [Pléiade, p. 127-128], avec quelques variantes (Bachelin l’a mis <strong>en</strong><br />

forme pour l’édition, et a supprimé un paragraphe, rayé à l’<strong>en</strong>cre violette). Jules R<strong>en</strong>ard y rapporte une conversation avec J.H.<br />

ROSNY aîné.<br />

« Rosny 36 ans : La petite chose niaise qu’est le symbole, qu’on nous cache avec tant de soin. Maint<strong>en</strong>ant on apprécie les<br />

petits jeunes g<strong>en</strong>s, non parce qu’ils ont du tal<strong>en</strong>t, mais parce qu’ils “cherch<strong>en</strong>t le problème de la destinée !” […] Je ne cherche pas<br />

dans ma poche, R<strong>en</strong>ard, parce que je me rappelle les trois du Mercure. – On trouve ma langue embarrassée, mais on ne sait pas<br />

que je me reti<strong>en</strong>s. Quand j’ai à décrire un nuage, je fais effort pour n’employer que cinquante mots, car j’<strong>en</strong> ai deux c<strong>en</strong>ts à ma<br />

disposition. Dans les Corneilles, qui est un sujet de p<strong>en</strong>dule, mais j’aime les sujets de p<strong>en</strong>dule, j’ai dit la lune dichotome, pour ne<br />

pas dire la demi-lune qui est une image dégoûtante. […] Huysmans avec lequel je suis brouillé n’a pas d’intellig<strong>en</strong>ce. Mais j’avoue<br />

qu’il a bi<strong>en</strong> r<strong>en</strong>du ses indigestions. Barrès aussi. C’est l’élève de Huysmans. Seulem<strong>en</strong>t il a transposé ses indigestions et a raconté<br />

les petites merdes de son âme ».<br />

Ici Bachelin a biffé une réplique de Marcel SCHWOB : « Daudet m’a dit que Barrès v<strong>en</strong>ait de quitter sa femme pour s’<strong>en</strong> aller<br />

avec une dame russe ».<br />

Rosny repr<strong>en</strong>d : « Ah les fictions : quand on p<strong>en</strong>se que des g<strong>en</strong>s ont été cuits dans des fours, à cause de l’Agneau : les uns<br />

disai<strong>en</strong>t le vrai est à Londres. D’autres répondai<strong>en</strong>t : non il est à Rome. Les Anglais dis<strong>en</strong>t : Ah oui ! les Français qui aim<strong>en</strong>t leur<br />

petit ruban et les Anglais s’écras<strong>en</strong>t pour une reine qui est une horreur de cuisinière, et ils se lèv<strong>en</strong>t quand apparaît le petit prince<br />

de Galles qui est une horreur d’homme. Si nous avons des fictions, qu’elles soi<strong>en</strong>t au moins <strong>en</strong> beauté. Vous, R<strong>en</strong>ard, vous avez<br />

une tête de dolychocéphale (et il me palpe le crâne, et je crois qu’il me pr<strong>en</strong>d la mesure d’un chapeau). Vous êtes de la série des<br />

Sterne, et Schwob de la série des Hoffmann ».


127. Jules RENARD. L.A.S., Chaumot par Corbigny 3 juillet 1899, à Luci<strong>en</strong> DESCAVES ; 2 pages in-8. 400/500<br />

AMUSANTE LETTRE SUR LA LÉGION D’HONNEUR que Descaves avait demandé pour Jules R<strong>en</strong>ard dans ses articles.<br />

« Il faut que je vous dise que ce matin vous m’avez donné une leçon de modestie. En ouvrant l’Écho je vois le titre de votre<br />

article Deux croix, et je r<strong>en</strong>ifle déjà de bonnes choses. Il n’y avait ri<strong>en</strong> pour moi, c’est dur, mais c’est bi<strong>en</strong> fait. Ça m’appr<strong>en</strong>dra.<br />

D’ailleurs votre choix est excell<strong>en</strong>t. C’est idiot ces distinctions <strong>en</strong>tre g<strong>en</strong>s décorables. Qu’on décore Sarah [BERNHARDT] et qu’on<br />

décore ANTOINE ! Je ne reproche à ce dernier que de m’avoir fait demander par vous Le Plaisir de rompre et de l’avoir jeté au panier,<br />

sans me prév<strong>en</strong>ir. Après quoi j’ai porté mon petit acte à la Comédie Française où je ne sais ce qu’il devi<strong>en</strong>t ». Il compte bi<strong>en</strong> réunir<br />

à sa table Descaves et DONNAY, mais ce sera l’année prochaine à son retour de la campagne. « Nous sommes dans notre petit trou,<br />

pas trop mal. Je songe à travailler un peu, car la littérature jusqu’ici m’a coûté beaucoup d’arg<strong>en</strong>t. Il faut se retourner, hélas ! Si<br />

jamais vous fondez un journal, p<strong>en</strong>sez à moi. Bi<strong>en</strong> que vous ne me décoriez plus (c’était très-agréable, je vous assure), je vous serre<br />

amicalem<strong>en</strong>t la main ». Il termine par : « Bonjour aux Donnay et vive DREYFUS ! »…<br />

128. Jules RENARD. 9 L.A.S., Paris et Chaumot par Corbigny (Nièvre) 1899-1902, à Louis PAILLARD ; 12 pages in-8.<br />

1.000/1.200<br />

BELLE CORRESPONDANCE À CET AMI ET JOURNALISTE DE CORBIGNY.<br />

Paris 9 juin 1899. Il le remercie pour son gracieux <strong>en</strong>voi et « g<strong>en</strong>til souv<strong>en</strong>ir », et espère qu’ils revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>tôt à Corbigny,<br />

« d’où vous vi<strong>en</strong>drez souv<strong>en</strong>t me voir à Chaumot »… Chaumot 27 juillet. « L’extraordinaire marchande n’a plus d’Écho de Paris.<br />

Voulez-vous si vous n’<strong>en</strong> avez plus besoin, confier le vôtre au porteur »… 18 août. « Je p<strong>en</strong>se que vous êtes de retour et j’espère bi<strong>en</strong><br />

que vous ne me croyez pas DÉSOLÉ au point de ne plus v<strong>en</strong>ir me voir » [allusion à l’Affaire Dreyfus ; Paillard était antidreyfusard]…<br />

17 septembre. « Veuillez accepter ce lièvre de Blin et le manger sans scrupule. Nous <strong>en</strong> avons tué deux, et une perdrix. La pluie a<br />

interrompu nos crimes. La petite chasse […] est très agréable, et je suis décidé aux pires bassesses pour garder la permission d’y<br />

aller. Je me s<strong>en</strong>tais hier maître de cette chasse, et prêt à faire contre autrui, ce que les châtelains de Chitry font contre moi ». Mme<br />

Périer l’a bi<strong>en</strong> reçu : « Les œufs à la crème étai<strong>en</strong>t exquis » ; il aimerait y retourner avec lui. André Picard annule son voyage : « Tous<br />

ces parisi<strong>en</strong>s se défi<strong>en</strong>t. Vous seul appréciez Chaumot comme il convi<strong>en</strong>t »… Paris 28 septembre : « Poil de Carotte a déjà ses petites<br />

av<strong>en</strong>tures que je vous conterai » ; il p<strong>en</strong>se souv<strong>en</strong>t à lui, le prie de saluer son aimable famille qu’il aime beaucoup… Chaumot 12<br />

août 1900. Au sujet de sa nomination au grade de chevalier de la Légion d’Honneur : « Je croyais sincèrem<strong>en</strong>t tout fini, et je reçois<br />

ce matin 2 dépêches me disant que c’est fait. Je ti<strong>en</strong>s à vous le dire tout de suite »… 22 septembre. Il <strong>en</strong> appr<strong>en</strong>d « une bi<strong>en</strong> bonne » :<br />

le maire de Chaumot, GUILLEMAIN DE TALON, n’est pas allé à Paris [pour le banquet des 20.000 maires républicains] : « Si M. Talon<br />

n’a pas voulu aller à Paris, il nous a trompés <strong>en</strong> nous jouant la comédie de son départ. S’il n’a pas pu […] il aurait dû nous prév<strong>en</strong>ir<br />

et déléguer l’adjoint – ou moi. […] Que votre nationalisme se réjouisse d’abord de la bonne farce, et que votre loyalisme m’aide<br />

<strong>en</strong>suite à éclaircir ce petit mystère. Si vraim<strong>en</strong>t, M. de Talon n’est pas allé à Paris, ce sera terrible !!! »... Il signe : « Jules R<strong>en</strong>ard,<br />

Conseiller municipal de Chaumot (oui, oui). Chevalier de la Légion d’honneur (parfaitem<strong>en</strong>t) »… 26 septembre. Il lui propose, s’il<br />

fait beau demain, d’essayer d’aller se prom<strong>en</strong>er à Clamecy… 1 er janvier 1902. Il est obligé de partir ce soir : « Si vous pouvez v<strong>en</strong>ir<br />

ce soir au train de 7 h. 1/2 je serai heureux de vous serrer la main. Je vous souhaite, moi aussi, une bonne année, des résolutions<br />

énergiques, et du travail »…<br />

59


60<br />

129. Jules RENARD. 2 L.A.S., 1902-1903, à l’actrice Rosa BRUCK ; 1 page in-12 avec adresse et 1 page in-12 avec<br />

<strong>en</strong>veloppe. 400/500<br />

5 décembre 1902. Il recommande une protégée : « une jeune personne du nom de Marguerite GREYVAL a le plus grand désir,<br />

et le plus réel besoin, d’être de la pièce qui succédera à Joujou au Gymnase. Il paraît que ça ne marchait pas mal, quand un homme<br />

terrible, que vous connaissez, est surv<strong>en</strong>u. Et ri<strong>en</strong> ne va plus. Il s’agit d’un tout petit rôle. […] Je lui ai dit, moi, que je connaissais<br />

une belle dame, charmante et puissante et toute généreuse. Je crois que j’ai eu là […] une crâne p<strong>en</strong>sée, et que cette jeune<br />

marguerite est sauvée. – Elle a joué à peu près tous les rôles de Poil de Carotte. – ANTOINE lui trouve du tal<strong>en</strong>t, Tristan BERNARD<br />

aussi, moi aussi, vous aussi, FRANCK aussi ; elle ne demande qu’une chose : qu’on l’essaie »… 7 janvier 1903. « Quelle presse ! Encore<br />

un triomphe qui n’est pas de moi ! C’est si dur de féliciter un auteur (d’ailleurs je n’ai pas vu la pièce ; IL Y A DE L’ESPOIR !) que je<br />

suis heureux d’être dans le secret de Polichinelle [titre de la pièce de Pierre Wolff] pour féliciter Rosa Bruck »…<br />

130. Jules RENARD. 2 L.A.S., Paris novembre-décembre 1904, au directeur de La Flèche ; 1 page in-8 chaque à son<br />

adresse 44 Rue du Rocher. 200/300<br />

[Jules R<strong>en</strong>ard publie dans le n° 3 de la revue satirique La Flèche quelques amusantes p<strong>en</strong>sées.] 27 novembre. « J’ai bi<strong>en</strong> reçu<br />

l’ess<strong>en</strong>tiel, je veux dire le 1/2 billet de 100 f. Mais j’att<strong>en</strong>ds la flèche avec la tranquillité d’une cible hors atteinte »… Il ajoute que<br />

quelques personnes « m’ont déjà demandé ce que c’est que le boumérang. Ils s’<strong>en</strong> ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à cette question. La prochaine fois je<br />

ne publierai que le titre »… 9 décembre. « Je reçois mon article sur JAURÈS [Jaurès au Trocadéro]. Je vous remercie et vous adresserai<br />

très-vite la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre 50 f et le prix du boomérang à 1 f la ligne »…<br />

131. Jules RENARD. 2 L.A.S., 1905-1906, à l’acteur H<strong>en</strong>ri BEAULIEU ; 2 et 1 pages in-8. 400/500<br />

Paris 28 novembre 1905. Il remercie son « cher Figaro » pour le plaisir qu’il lui a fait : « j’ai une telle peur des coulisses que je n’ai<br />

même pas essayé d’aller vous voir, mais je confie au papier qui dure plus qu’une visite, que si j’ai vu des Figaro plus trompettant et<br />

même plus tambourinant, je ne me rappelle pas <strong>en</strong> avoir vu de plus juste. Figaro doit être jeune et léger dans cette pièce d’éternelle<br />

jeunesse et sans poids mort. Quel pur chef d’œuvre, et comme le public aime ça ! ». Il fait aussi ses complim<strong>en</strong>ts à « votre charmante<br />

femme » Jeanne LION… Chaumot par Corbigny 23 avril 1906. Il remercie pour l’<strong>en</strong>voi de deux places pour l’Odéon : « Merci, mon cher<br />

Figaro, mais vous le voyez, je suis à la campagne où je fais moi-même le Figaro de village pour déf<strong>en</strong>dre la République (ou plutôt le<br />

candidat républicain). Hier, après deux ou trois plaisanteries des plus grossières, j’ai eu un succès tel que je me suis cru à votre place,<br />

sur les planches de l’Odéon ». Il le prie de féliciter son épouse Jeanne LION dont il a beaucoup aimé la performance dans le dernier<br />

spectacle d’ANTOINE : « Et ce n’était pas facile de naturaliser le P. de C. [Poil de Carotte] anglais »…<br />

132. Jules RENARD. L.A.S., 7 avril 1906, à Jules LÉVY ; 1 page in-8. 150/200<br />

« Où <strong>en</strong> êtes-vous avec les Publications Jules Rouff ? Vous deviez me donner des nouvelles. Ma pièce a été jouée (sous un<br />

autre titre et avec un pseudonyme) et je voudrais bi<strong>en</strong> la publier. Puis-je le faire sans vous désobliger ? »… [Correspondance générale,<br />

n°1203 : « J.R. évoque ici sa pièce titrée L’Invité signée du pseudonyme de Paul Page, représ<strong>en</strong>tée du 6 février au 7 mars 1906 chez<br />

Luci<strong>en</strong> Guitry à la R<strong>en</strong>aissance. Elle fut publiée, cette année 1906, chez Jules Rouff dans la « Collection du Théâtre pour Tous »<br />

sous le titre Huit jours à la campagne, J.R. la signant cette fois de son nom ».]<br />

133. Jules RENARD. L.A.S., Paris 4 novembre 1907, à Jules BOIS ; 1 page in-8. 150/200<br />

« Je vous remercie de votre page d’ami et d’artiste [dans Gil Blas du 2 novembre]. Je vous fais adresser par Pelletan un<br />

exemplaire des Philippe. J’espère qu’une prochaine Ragotte ne vous déplaira pas. Je vous serre affectueusem<strong>en</strong>t la main ».<br />

134. Jules RENARD. L.A.S., Paris 23 novembre 1908, à un cher ami ; 2 pages in-8 (traces de collage au verso). 200/300<br />

INTÉRESSANTE LETTRE, AU SUJET DU PRIX GONCOURT. Il n’a pas <strong>en</strong>core lu son livre et mainti<strong>en</strong>t avec insistance son conseil : « Il<br />

ne faut pas prés<strong>en</strong>ter votre livre cette année, parce que l’un d’<strong>en</strong>tre nous pourrait dire : ce livre paraîtra l’année prochaine, nous<br />

l’examinerons l’année prochaine, et je crains cette simple réflexion pour cette année-ci et l’autre. On l’écarterait cette année à cause<br />

de la date, et l’année prochaine on croirait l’avoir écarté pour d’autres raisons ». Mais s’il veut qu’il <strong>en</strong> parle, il le fera, et si d’autres<br />

propos<strong>en</strong>t l’ouvrage il se taira bi<strong>en</strong> évidemm<strong>en</strong>t sur la date, « mais j’ai l’impression que votre candidature est mal prés<strong>en</strong>tée. Je<br />

regrette même que Valdagne [directeur des éd. Oll<strong>en</strong>dorff] ait déjà <strong>en</strong>voyé votre livre. Nous avons <strong>en</strong>core un mois »…<br />

135. Jules RENARD. L.A.S., Paris 27 janvier 1909, à Paul FORT ; 2 pages in-8 à son adresse. 400/500<br />

Au sujet du dîner SAINT-POL-ROUX. « Je ne dîne jamais <strong>en</strong> ville, sauf à l’Académie Goncourt (il faut bi<strong>en</strong> !) Si je te promettais<br />

d’assister au dîner de Saint-Pol-Roux, ce serait avec l’arrière-p<strong>en</strong>sée de t’adresser un télégramme d’excuses. Je ne crois pas que le<br />

nom soit agréable à Saint-Pol-Roux sans la prés<strong>en</strong>ce ». Mais s’il y ti<strong>en</strong>t il lui confie son nom, « persuadé que tu me le r<strong>en</strong>dras intact<br />

dès que j’<strong>en</strong> aurai besoin ». Il a aperçu Mme Paul Fort récemm<strong>en</strong>t : « Elle m’a paru bi<strong>en</strong> jeune !! la poésie vous conserve. La prose<br />

nous vieillit ».


135<br />

136. Joseph ROUMANILLE (1818-1891) poète prov<strong>en</strong>çal et libraire. 3 L.A.S., Avignon 1886-1887, à un comte ; 7 pages<br />

et demie in-8 à son <strong>en</strong>-tête J. Roumanille Libraire-éditeur, Avignon. 150/200<br />

Correspondance avec un bibliophile qui s’intéresse à l’histoire prov<strong>en</strong>çale. 4 octobre 1886. Il lui <strong>en</strong>voie le 1 er volume d’un<br />

ouvrage ; le second, <strong>en</strong>core sous presse, lui sera <strong>en</strong>voyé dès parution. Il lui adresse sa facture ainsi que son <strong>catalogue</strong>, où ne figur<strong>en</strong>t<br />

pourtant pas « tous les ouvrages rares et épuisés que je puis avoir <strong>en</strong> magasin à l’état d’unité », dont il lui dresse une rapide liste : 9<br />

ouvrages sur l’histoire de la Prov<strong>en</strong>ce, d’Avignon, du Vaucluse, etc. 14 février et 7 mars 1887, au sujet du portrait de Monseigneur<br />

DUBREIL, archevêque d’Avignon : après des recherches infructueuses chez tous les marchands de gravure, un vieux curé, au courant<br />

de ses recherches, l’a contacté lui indiquant qu’un confrère du couv<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>ait à sa disposition un portrait officiel de l’archevêque,<br />

propriété de l’Archevêché, dont la plupart des exemplaires ont été dispersés à la mort de celui-ci…<br />

137. Maurice SACHS (1906-1945). L.A.S., [mai 1938, au libraire Pierre BÉARN] ; 1 page et demie in-4. 200/250<br />

Il a bon espoir pour le livre de Béarn : « je crois qu’il sera pris ». Il fait imprimer sur les programmes de L’Écurie Watson (adaptation<br />

par Sachs de Fr<strong>en</strong>ch without tears de Ter<strong>en</strong>ce Rattigan) au Théâtre Saint-Georges que « les livres de la bibliothèque de M. Watson<br />

vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de la librairie du Zodiaque […] Il se peut d’ailleurs que nous n’ayons pas assez de volumes pour meubler tous nos rayons<br />

et le théâtre demande de vieux exemplaires pour parfaire les rayons du haut (ceux auxquels on ne touche pas) ». Il s’excuse de ne pas<br />

lui avoir r<strong>en</strong>du les 250 fr., mais il n’a pas <strong>en</strong>core été payé ; et il redemande, dans le lot de livres qu’il lui a confiés, l’autobiographie<br />

de Mme Sacher-Masoch, qui ne lui apparti<strong>en</strong>t pas et qu’il doit r<strong>en</strong>dre. Il ne peut v<strong>en</strong>ir lui-même : « je fais répéter toute la journée ».<br />

ON JOINT un DOSSIER de docum<strong>en</strong>ts rassemblés par Pierre Béarn au sujet de Maurice Sachs, la plupart dactyl. : 2 tapuscrits<br />

corrigés de Pierre Béarn, Le Mystère Maurice Sachs, L’auteur du Sabbat fut-il un ag<strong>en</strong>t-double ? par Pierre Béarn (11 et 12 p.) ;<br />

témoignages sur Sachs à Hambourg p<strong>en</strong>dant la guerre, etc. ; et qqs coupures de presse.<br />

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62<br />

138. Donati<strong>en</strong>-Alphonse-François, marquis de SADE (1740-1814). MANUSCRIT autographe signé, Réponse du citoy<strong>en</strong><br />

Sade à celle insérée par le citoy<strong>en</strong> L... dans la feuille du 17 janvier, 18 janvier [1793] ; 4 pages petit in-4, avec<br />

ratures, corrections et additions. 6.000/8.000<br />

IMPORTANT TEXTE POLÉMIQUE SUR LA RELIGION ET LA MORALE, METTANT EN CAUSE L’EXISTENCE DE DIEU. Il semble INÉDIT.<br />

« Il me parait que le citoy<strong>en</strong> L… s’écarte de la question au lieu d’y répondre, et qu’il ajoute des difficultés à celle que je<br />

proposais de résoudre. Je demande purem<strong>en</strong>t et simplem<strong>en</strong>t pourquoi les hommes sont plus attachés à la religion qu’à la morale,<br />

lorsqu’il me semble que tout devrait les porter à préférer celle-ci à l’autre ? pourquoi ils frémirai<strong>en</strong>t du moindre changem<strong>en</strong>t dans<br />

le culte, tandis qu’une subversion totale dans les mœurs les effraiyerait à peine ? »… Sade a eu raison d’affirmer précédemm<strong>en</strong>t<br />

que les hommes ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> plus à leur religion qu’à leur morale, ce qui lui paraît « la meilleure preuve de la bisarerie de leur<br />

esprit, puisque la religion ne flatte que les idées qu’ils se sont forgées, et la morale leur assure la seule dose de bonheur qu’ils<br />

peuv<strong>en</strong>t espérer dans un monde au-delà duquel il n’y a plus ri<strong>en</strong> de certain. Le citoy<strong>en</strong> L. objecte un dieu, la réponse n’est pas<br />

péremptoire, car l’admission de cet être n’étant malheureusem<strong>en</strong>t pas générale, il est impossible que ce qui n’est adopté que de<br />

quelques hommes puisse servir de preuve à tous. Il existe certainem<strong>en</strong>t des athées », et il n’est pas certain que l’on réussisse à leur<br />

démontrer l’exist<strong>en</strong>ce de Dieu. Ainsi les hommes religieux ont bâti leurs principes sur du sable, car « comm<strong>en</strong>t voulés-vous qu’il<br />

y ait quelque chose de solide dans les principes d’un homme, n’établissant l’idole de la vertu que sur les autels d’un être qui n’est<br />

qu’<strong>en</strong> problême ». L’homme a « trop lié la morale à la religion, […] voilà le danger dont je me plains, il ne faut pas que l’homme<br />

s’accoutume à ne plus redouter d’<strong>en</strong>fraindre ce qui est sacré – la morale, comme il <strong>en</strong>fraint ce qui n’est que problématique, – la<br />

religion. Voilà l’écueil que je veux qu’on évite dans la nouvelle éducation qui se prépare ; vous n’aurés des vertus qu’alors, n’<strong>en</strong><br />

espérés jamais jusques là ». Sade démolit égalem<strong>en</strong>t l’argum<strong>en</strong>t que la morale repose sur l’exist<strong>en</strong>ce de Dieu : « Non, citoy<strong>en</strong>, non<br />

la morale qui est l’art de se conduire avec tous les hommes ne peut reposer sur un être qui n’est admis que de quelques hommes,<br />

la morale qui est dans la nature doit être plus respectée qu’un être qui n’existe que dans l’imagination, croyes que les bases de<br />

la morale fur<strong>en</strong>t posées avant celles du culte, et qu’on s<strong>en</strong>tit qu’il fallait aimer ses semblables bi<strong>en</strong> avant que de leur suposer un<br />

créateur ». Quant à l’harmonie qui serait « le but du moteur de l’univers », Sade ironise <strong>en</strong> citant « l’harmonie du déluge, des<br />

tremblem<strong>en</strong>s de terre, des pestes, des guerres, des famines… Oui Citoy<strong>en</strong> vous me démontrerés l’harmonie, l’accord parfait de<br />

tous ces procédés », alors que « la morale est l’ordre parfait de la conduite de l’homme ». Sade demande <strong>en</strong>core « quels sont les<br />

objets s<strong>en</strong>sibles dont vous voulés nourrir vos idées intellectuelles ? Ce n’est pas Dieu, puisqu’il se cache à nos regards ; ce sont<br />

donc des temples, des cérémonies, des statues », ce qui relève selon lui d’un « pature idolatre et matérielle ». Enfin Sade détruit le<br />

dernier argum<strong>en</strong>t de la religion présidant à l’<strong>en</strong>fance et à la vieillesse : « Les choix de l’homme dans ces deux extrémités de sa vie<br />

peuv<strong>en</strong>t-ils donc être ceux de sa raison ? Sont-ce les hochets de son berceau ou les béquilles de sa caducité qui doiv<strong>en</strong>t nous servir<br />

de fanaux dans la carrierre de la vie ? […] ce ne sera jamais avec de telles futilités que vous mettrés la morale <strong>en</strong> parallelle ; mais<br />

je me tais, deux raisons m’oblig<strong>en</strong>t au sil<strong>en</strong>ce, la supériorité de ma cause… le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t profond de ma faiblesse quand il faut la<br />

déf<strong>en</strong>dre avec vous ».<br />

139. Donati<strong>en</strong>-Alphonse-François, marquis de SADE (1740-1814). L.A.S., 9-11 brumaire III (30 octobre-1 er novembre<br />

1794), [à son notaire QUINQUIN] ; 3 pages petit in-4. 3.000/3.500<br />

BELLE LETTRE À SA LIBÉRATION DE PRISON. [Après avoir échappé de justesse à la guillotine, le marquis a été libéré après 312 jours<br />

de dét<strong>en</strong>tion, le 13 octobre 1794, sur ordre du Comité de Sûreté générale, qui l’autorise égalem<strong>en</strong>t à rester à Paris pour ses<br />

ouvrages patriotiques.]<br />

« La continuité de votre opiniatre sil<strong>en</strong>ce ne peut que me surpr<strong>en</strong>dre étrangem<strong>en</strong>t », alors que Sade a <strong>en</strong>voyé la pièce nécessaire<br />

pour « libérer mes fonds, pourquoi donc ne m’<strong>en</strong> faites-vous donc point passer, vous devés pourtant connaitre l’état affreux<br />

de pénurie dans lequel je dois être depuis le temps énorme que vous ne m’avés ri<strong>en</strong> <strong>en</strong>voyé ». Il s’étonne de ce procédé, qui<br />

s’accorde bi<strong>en</strong> mal avec l’amitié et l’intérêt qu’il lui témoignait autrefois. Il lui <strong>en</strong>voie les dernières pièces administratives (levée<br />

du séquestre, etc.) qui pourrai<strong>en</strong>t retarder son accès aux fonds, et le supplie d’agir vite car il n’a plus aucune ressource : « j’ai tout<br />

v<strong>en</strong>du pour vivre p<strong>en</strong>dant ma dét<strong>en</strong>tion » ; s’il ne reçoit pas aussitôt de l’arg<strong>en</strong>t, « il ne me reste plus qu’à me bruler la cervelle ».<br />

Il a <strong>en</strong>voyé son certificat de résid<strong>en</strong>ce à la municipalité de Saumane. Il s’inquiète du sil<strong>en</strong>ce de Gaufridy, et, ne sachant à qui<br />

s’adresser pour La Coste, il a <strong>en</strong>voyé tous les papiers nécessaires au district d’Apt, et <strong>en</strong> a prév<strong>en</strong>u son fermier Audibert pour qu’il<br />

puisse lui <strong>en</strong>voyer des fonds immédiatem<strong>en</strong>t. Et il annonce : « Ma liberté a été suivie d’une faveur très rare et à laquelle j’ai été très<br />

s<strong>en</strong>sible. Le Comité de Sureté générale m’authorise quoique noble, à rester à Paris pour continuer comme je l’ai fait précédemm<strong>en</strong>t<br />

à nourrir l’esprit public par mes ouvrages patriotiques »… Il ajoute, deux jours plus tard, que le district d’Avignon est interv<strong>en</strong>u<br />

<strong>en</strong> sa faveur, et, soupçonnant son correspondant d’être à l’origine de cette recommandation, il l’<strong>en</strong> remercie : « Le Comité civil de<br />

ma Section a répondu <strong>en</strong> ma faveur une lettre pour le moins aussi avantageuse, et il a bi<strong>en</strong> voulu m’<strong>en</strong> délivrer copie conforme,<br />

ce qui me devi<strong>en</strong>t un excell<strong>en</strong>t certificat de civisme ; <strong>en</strong> raison de tous ces titres j’espère qu’il ne pourra pus y avoir d’obstacles<br />

maint<strong>en</strong>ant à m’<strong>en</strong>voyer mon rev<strong>en</strong>u, et je vous supplie d’y procéder le plus promptem<strong>en</strong>t possible ».


138<br />

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141<br />

140. Camille SAINT-SAËNS (1835-1921). L.A.S., Le Caire 2 février 1912, [à H<strong>en</strong>ry SIMOND, directeur de L’Écho de<br />

Paris] ; 3 pages in-8 (f<strong>en</strong>tes et déchir. réparées). 150/200<br />

« Le deuxième article sur MEYERBEER, destiné au 3 mars, est d’une terrible longueur ». Il propose de le couper <strong>en</strong> deux<br />

tranches à publier <strong>en</strong> deux jours : « de vous à moi cela ne ferait toujours qu’un article ». Il part d’Égypte le 1 er mars pour Brindisi,<br />

et remontera doucem<strong>en</strong>t vers Marseille, où il sera le 10 « pour veiller à la préparation de Déjanire qu’on y représ<strong>en</strong>tera du 12 au<br />

16. Ici j’aurai après-demain L’Ancêtre fort bi<strong>en</strong> montée, et 8 jours après un concert à l’Opéra pour l’inauguration de mon buste,<br />

qui se composera du 1 er acte de Samson, du 3 e de L’Ancêtre, d’Africa, fantaisie pour piano avec orchestre exécutée par moi-même,<br />

et du ballet Javotte ». Il n’a trouvé aucune faute d’impression dans son article sur l’Égypte…<br />

141. Friedrich von SCHILLER (1759-1805). L.A.S. « Schiller », [Weimar 15 ou 19 novembre 1788, à l’économiste et<br />

juriste Gottlieb HUFELAND] ; 1 page obl. in-8, traces de cire rouge aux coins (inscription au dos de l’acquéreur <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te<br />

publique <strong>en</strong> 1855) ; <strong>en</strong> allemand. 12.000/15.000<br />

Il annonce l’<strong>en</strong>voi à l’éditeur <strong>en</strong> chef adjoint de l’Allgemeine Literatur-Zeitung, à Iéna, de son compte r<strong>en</strong>du des mémoires de<br />

GOLDONI : Goldoni über sich selbst und die Geschichte seines Theaters (Leipzig, 1788). [Schiller avait déjà publié dans Der teutsche<br />

Merkur un compte r<strong>en</strong>du correspondant à la première partie du livre de Goldoni ; la suite qu’il adresse ici à Hufeland paraîtra <strong>en</strong><br />

janvier 1789 dans l’Allgemeine Literatur-Zeitung]. Publ. Schiller Nationalausgabe, XXV, n° 113.<br />

142. Georges SIMENON (1903-1989). Carte de vœux signée, et 30 photographies (18 x 24 cm). 120/150<br />

Bel <strong>en</strong>semble de photographies de Sim<strong>en</strong>on chez lui, avec tampon au dos des Actualités Suisses Lausanne.<br />

ON JOINT le premier volume du tirage ronéoté préoriginal de [Quatre ans d’occupations] de Sacha GUITRY, 1947 (broché, dos<br />

r<strong>en</strong>forcé).<br />

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143. Philippe SOUPAULT (1897-1990). 17 POÈMES autographes, dont 12 signés ; 20 pages in-4 (2 au crayon).<br />

3.000/4.000<br />

BEL ENSEMBLE DE POÈMES, LA PLUPART DE L’ÉPOQUE SURRÉALISTE.<br />

Deux ont été recueillis dans AQUARIUM (1917), le premier recueil publié par Philippe Soupault, à compte d’auteur :<br />

Correspondance militaire (8 vers, signé de son pseudonyme « Philippe Verneuil ») : « Échange / des trois voix / autour du r<strong>en</strong>d<br />

lumineux »…, et Je r<strong>en</strong>tre (8 vers) : « Mon chapeau se cabosse »…<br />

Trois autres dans ROSE DES VENTS (Au Sans Pareil, 1919) : Cinéma-Palace (14 vers, publié dans L’Év<strong>en</strong>tail à Barcelone <strong>en</strong> février<br />

1919) : « Le v<strong>en</strong>t caresse les affiches »…, Flamme (4 vers, publié dans Dada 3 <strong>en</strong> décembre 1918) : « Une <strong>en</strong>veloppe déchirée agrandit<br />

ma chambre »…, Ailleurs (dédié à Paul Eluard, 14 vers, publié dans Nord-Sud <strong>en</strong> septembre 1919) : « On voit / Quelqu’un / au<br />

bord de la mer »… (ces deux derniers poèmes, comme l’indique une note de Soupault, ont été retrouvés dans les papiers de Pierre<br />

Reverdy, ainsi que deux copies d’une autre main des poèmes Escalade, dédié à Louis Aragon, et Souffrance, dédié à Guillaume<br />

Apollinaire, recueillis dans Rose des v<strong>en</strong>ts).<br />

Une heure ou deux (14 vers, publié dans L’Instant à Barcelone <strong>en</strong> avril 1919, recueilli <strong>en</strong> 1984 dans Georgia…) : « Les mots<br />

s’échapp<strong>en</strong>t par la cheminée »…<br />

Servitude (14 vers, daté « avril-mai », publié sous le titre Servitudes dans Dada 4-5 <strong>en</strong> mai 1919, recueilli <strong>en</strong> 1937 dans Bulles<br />

Billes Boules) : « Il a fait nuit hier / mais les affiches chant<strong>en</strong>t »…<br />

Épitaphe de Paul Eluard (7 vers, publié avec huit autres Épitaphes dans Littérature <strong>en</strong> juin 1920) : « Emporte là haut ta canne<br />

et tes gants / ti<strong>en</strong>s-toi droit »…<br />

Condoléances (2 septains, recueilli dans Sans phrases <strong>en</strong> 1953) : « Surtout ne pas rev<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> arrière / les regrets sont des<br />

anémones / qui n’att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t que les remords »…<br />

D’autres poèmes sembl<strong>en</strong>t inédits. Vide (6 vers) : « Je sonnais à bi<strong>en</strong> des portes condamnées »…, Jour (10 vers) : « Sous mon<br />

bras dormai<strong>en</strong>t des livres »…, Bateau-mouche (14 vers) : « A quel ponton m’arrêterai-je »…, La F<strong>en</strong>être ouverte (13 vers) : « L’arbre<br />

tremble : les tramways fui<strong>en</strong>t »…, En plein jour (12 vers) : « Tout à l’heure qqn se tuera »…, V<strong>en</strong>ts (21 vers) : « Cinq charbonniers<br />

partiront ce soir », La marchande de lacets, conte (<strong>en</strong> 5 parties) : « Cinq heures / Sans cesse la pluie frappe à ma vitre pour me<br />

rappler qu’il faut sortir »…, Bi<strong>en</strong> aimée (3 cinquains) : « La femme que j’aime ne sait pas tricoter »...<br />

ON JOINT un « poème inédit » dactylographié.<br />

144. Philippe SOUPAULT. TAPUSCRIT, Les Champs magnétiques par André Breton et Philippe Soupault, [1920] ; [1]-<br />

44 pages in-4 avec attaches métalliques (les deux premiers feuillets sont détachés). 400/500<br />

Double carbone de l’époque du texte publié Au Sans Pareil <strong>en</strong> 1920, avec quelques petites différ<strong>en</strong>ces avec l’édition.<br />

ON JOINT : Photogrammes. N° 4. Philippe Soupault par H<strong>en</strong>ri-Jacques DUPUY (1962), ronéoté.<br />

145. Philippe SOUPAULT. 60 L.A.S. (une de sa femme Ré), 1943-1970, à H<strong>en</strong>ry-Jacques DUPUY (qqs à Madame) ;<br />

60 pages formats divers, nombreuses adresses (dont 18 cartes postales illustrées). 1.500/1.800<br />

CORRESPONDANCE AMICALE À L’AUTEUR DU VOLUME PHILIPPE SOUPAULT POUR LA COLLECTION « POÈTES D’AUJOURD’HUI » DE SEGHERS<br />

(1957).<br />

Souv<strong>en</strong>irs amicaux des années 40 sur des cartes postales, le plus souv<strong>en</strong>t illustrées, <strong>en</strong>voyées du Brésil, des États-Unis,<br />

d’Istamboul, Gstaad, Bâle et Brazzaville… Il annonce sa décision avec SEGHERS que c’est Dupuy qui doit faire « le livre Ph. S. »<br />

[dans la collection « Poètes d’aujourd’hui »] (3 novembre 1955)… Il l’y <strong>en</strong>courage, quoiqu’il n’attache pas une grande importance à<br />

la r<strong>en</strong>ommée : « Le sourire d’une femme m’intéresse davantage » (8 novembre 1955)… Ils parleront un jour des chansons de Dupuy,<br />

qu’il aime beaucoup : « Je ne voudrais pas que vous tombiez dans ce piège : faire populaire »… Il répondra avec att<strong>en</strong>tion à ses<br />

questions « très pertin<strong>en</strong>tes et très intéressantes » (21 juillet 1956). Réponses à 7 questions : « Nous avions, André BRETON et moi,<br />

de très longues conversations au sujet de la poésie (de l’ess<strong>en</strong>ce de la poésie) et des images, de leur formation, de leur valeur et leur<br />

pouvoir […] Nous <strong>en</strong> parlions <strong>en</strong> marchant dans les rues et au café. J’étais à cette époque mobilisé comme auxiliaire »… ; il évoque<br />

aussi l’écriture automatique, Rimbaud, Lautréamont, Pierre Reverdy, Pierre Janet, etc. (29 juillet 1956)… Il trouve « excell<strong>en</strong>te »<br />

l’étude d’H<strong>en</strong>ri, sur laquelle il travaille : explications sur un feuillet séparé sur le s<strong>en</strong>s du voyage (23 septembre 1956) ; il dresse<br />

aussi pour son biographe la liste des voyages faits depuis 1912 (2 octobre 1956), et lui <strong>en</strong>voie une photo de sa maison natale (8 mars<br />

1957)… Remerciem<strong>en</strong>ts pour le Philippe S. : <strong>en</strong> dépit du sujet, le texte de H.J.D. est excell<strong>en</strong>t (14 juin 1957)… Félicitations sur un<br />

poème, et consolations pour la solitude dont se plaint H<strong>en</strong>ri (25 février 1962)… Soupault est triste de voir son ami se cogner la<br />

tête contre un mur : « Il y a un snobisme dont la source est ce Jean PAUHAN, pisse-froid, qui exerce sa puissance pour stériliser la<br />

poésie qu’il déteste au fond. L’Académie lui va bi<strong>en</strong> et devrait le r<strong>en</strong>dre ridicule et suspect » (6 juin 1964)… Envoi d’une lettre de<br />

Jean Cayrol – « Prud<strong>en</strong>t ! » – et remerciem<strong>en</strong>ts pour son aide dans la liquidation (19 mai 1965)…<br />

Reproduction page 68


143<br />

144<br />

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68<br />

145 147<br />

146. Philippe SOUPAULT. MANUSCRIT autographe, Préface ; 4 pages in-4 (tapuscrit joint). 500/600<br />

PRÉSENTATION DES CHANSONS DU POÈTE ET COMPOSITEUR HENRI-JACQUES DUPUY (qui prépara le volume Philippe Soupault de la<br />

collection « Poètes d’aujourd’hui » de Seghers <strong>en</strong> 1957).<br />

L’amour de la chanson est inné et indisp<strong>en</strong>sable : « Certes, malheur à ceux qui ne chant<strong>en</strong>t plus, malheur à ceux qui ont oublié<br />

les chansons de leur <strong>en</strong>fance, de leurs amours, les chansons de leur vie »… Lui-même a souv<strong>en</strong>t retourné la formule universelle<br />

« Chanter, c’est vivre »… Du reste les statistiques « permettrai<strong>en</strong>t peut-être de mesurer la puissance de cette passion de chanter qui<br />

dépasse de c<strong>en</strong>t coudées la passion sexuelle. On fait moins souv<strong>en</strong>t l’amour dans le monde qu’on ne chante l’amour »… Il déplore<br />

la vulgarité de la chanson contemporaine, mais reconnaît que chanter est une manière de se déclarer. « H<strong>en</strong>ri Jacques Dupuy aime<br />

la musique comme une sœur qu’il n’a jamais connue et je considère cep<strong>en</strong>dant que les chansons qu’il a écrites, <strong>en</strong> p<strong>en</strong>sant sans<br />

cesse à la musique qui les accompagne, sont libérées des <strong>en</strong>chantem<strong>en</strong>ts. Elles sont des chansons qui n’ont ni béquilles, ni chevilles,<br />

ni petites voitures. Elles sont ce que nous souhaitons, des chansons sur nos lèvres, des chansons qui nous tourm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t, nous<br />

<strong>en</strong>courag<strong>en</strong>t, nous font rêver. Elles nous parl<strong>en</strong>t de la vie, de chaque jour, de l’av<strong>en</strong>ir et d’aujourd’hui. […] Tout est permis quand<br />

on chante. Tout est permis quand on vit »…<br />

147. Philippe SOUPAULT. MANUSCRIT autographe signé, [Pierre Reverdy], [novembre 1960] ; 6 pages in-4 à l’<strong>en</strong>cre<br />

violette, avec qqs ratures et corrections. 800/1.000<br />

BEL HOMMAGE À PIERRE REVERDY, décédé le 17 juin 1960, probablem<strong>en</strong>t pour une émission radiophonique.<br />

Soupault évoque la petite maison de Reverdy à Montmartre, son sourire et son regard. Il fonda la revue Nord-Sud « par<br />

amour de la poésie » ; il avait des réserves à l’égard d’Apollinaire ou Max Jacob. « À la compagnie des poètes il préférait celle des<br />

peintres : celle de Picasso, davantage celle de Georges Braque et surtout celle du sculpteur Laur<strong>en</strong>s. Je lui ai demandé la raison<br />

de ces prédilections. “Ils m<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t moins”, me répondit-il »… Il rappelle la relation privilégiée <strong>en</strong>tre Soupault et le poète chili<strong>en</strong><br />

Vinc<strong>en</strong>t Huidobro. Il raconte sa propre introduction auprès de Reverdy (grâce à Apollinaire), et livre des souv<strong>en</strong>irs de sa personne,<br />

sa parole, ses gestes, sa conversation tournée exclusivem<strong>en</strong>t vers la poésie. « C’est grâce à lui que j’ai admis que certains devai<strong>en</strong>t<br />

se vouer à la poésie. Et il m’imposa cette vocation alors que j’étais t<strong>en</strong>té de jouer au plus fin, d’acquérir de la puissance et de<br />

tricher comme beaucoup de mes contemporains. Il m’<strong>en</strong>seigna la pureté »… Et de comparer favorablem<strong>en</strong>t Reverdy à « l’homme<br />

qui se disait poète » et qui prononcerait à l’Académie « l’éloge de Pétain » [Paul Valéry]… Il évoque les rapports de confiance et<br />

d’admiration qu’Aragon, Breton et lui-même avai<strong>en</strong>t avec Reverdy, son désir « int<strong>en</strong>se » de solitude, sa sévérité sans méchanceté<br />

à l’égard des poèmes que ses amis lui prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t. « Reverdy, par son attitude, par sa dignité, par ses exig<strong>en</strong>ces, par sa fidélité à<br />

lui-même est un des rares hommes qu’on est fier d’avoir connu, d’avoir respecté, d’avoir aimé »…


148. Philippe SOUPAULT. MANUSCRIT autographe, [L’Alsace], [vers 1964] ; 5 pages et quart in-4. 400/600<br />

POUR UNE ÉMISSION RADIOPHONIQUE CONSACRÉE À L’ALSACE. Soupault a préparé son comm<strong>en</strong>taire de textes et d’extraits musicaux<br />

dont il indique l’emplacem<strong>en</strong>t. « Pour tous les Français, l’Alsace est lég<strong>en</strong>daire ; elle fut et est demeurée comme un grand rêve<br />

parfois nostalgique parfois joyeux mais toujours inoubliable »… C’est sa poésie qui exprime le mieux son vrai visage, et Soupault<br />

signale la publication réc<strong>en</strong>te, par les soins de l’Association J.-B. Weckerlin, et grâce à la direction régionale de la R.T.F., de deux<br />

volumes de la collection « Petite Anthologie de la poésie alsaci<strong>en</strong>ne »… Il prévoit de faire <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre des poésies <strong>en</strong>fantines et des<br />

poèmes de femmes, puis un trio, car la musique <strong>en</strong> Alsace « est l’ess<strong>en</strong>ce même de la poésie », et <strong>en</strong>suite des extraits de Léon<br />

Deubel, Yvan Goll, Jean-Paul de Dadels<strong>en</strong>. Il invite les auditeurs à écouter une suite d’orchestre, Marchand de quatre saisons,<br />

« images musicales et pittoresques de l’Alsace ». Selon Soupault, tous ces morceaux témoign<strong>en</strong>t que les Alsaci<strong>en</strong>s « n’ont jamais<br />

oublié leur âme » : « Tous, autant qu’ils sont, ont affirmé cette prés<strong>en</strong>ce. […] c’est l’âme de toute un peuple qui n’a cessé de<br />

s’exprimer et de s’affirmer »…<br />

149. SPECTACLE. 11 L.A.S. et 1 L.S., la plupart à Lassalle ou à Mme Faye Lassalle, 1898-1936. 100/150<br />

Ernest COQUELIN CADET, DRANEM, Édouard HELSEY (plus carte de visite autogr. à son vrai nom de Luci<strong>en</strong> Coulond), Jean HURÉ<br />

(2), Paul REBOUX, Raymond RECOULY, Camille SAINT-SAËNS (à Toussaint Lacaze), Flor<strong>en</strong>t SCHMITT, etc.<br />

150. SPECTACLE. Environ 400 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. 600/800<br />

Mme Agar, Ph. Agostini, Alexandrine, Albert-Lambert fils, Ell<strong>en</strong> Andrée (3), A. Antoine, Antonine (3), Madeleine Barbulée,<br />

Blanche Barretta, Bartet, Guy Béart (3 à P. Béarn), Cypri<strong>en</strong> Bérard, A. Bernheim, Pierre Bertin, Pierre Berton, E. Bertrand, Victor<br />

Boucher, Armand Bour (3), Antoine Bourseiller, Bourvil (photo), Luci<strong>en</strong>ne Boyer, Prosper Bressant, Brohan, L. Brésil, André<br />

Brulé, Rose Caron, Marguerite Carré, Charlie Chaplin, A. de Chauveron, J. Cheirel, Constant Coquelin (6), Coquelin Cadet<br />

(3), Jean Coquelin (4), G. Courteline, Francis Crémieux (photo), P. Dallys, Marie Dandoird, Danielle Darrieux, H<strong>en</strong>ri DECOIN,<br />

Virginie Déjazet, Louis DELLUC, Marie Delna, M. Desclauzas, Mona Dol, Camille Doucet, Gabrielle Dorziat, Alice Dudlay,<br />

Isadora Duncan, Béatrix Dussane (3), Jane Essler, Charles-Nicolas FAVART, Tania Fédor (photo), M. de Féraudy, Jacques Ferny,<br />

Louis Ferrari (photo), Octave Feuillet, Edwige Feuillère, Marie Folleville, Louise France, F. Galipaux, Lys Gauty, Gil-Pérès,<br />

G.M. Gotscho, Jean-Pierre Grédy, D<strong>en</strong>ise Grey, Rex Harrison, André Hoffmann, D. D’Inès, Jules Jouy, Émilie Keller, Gabrielle<br />

Krauss, Suzanne Lagier, Lambert-Thiboust, Odette Laure, Léo Lapara, Marie Laur<strong>en</strong>t (3), Alice Lavigne, Le Bargy, Léonide Leblanc<br />

(6), Marie Leconte, Maria Legault, Th. Letellier, J. Maillant, Félicia Mallet, Fr. Maistre, J. Marsac, Andrée Mégard (5), Marthe<br />

Mellot, Caroline Miolan-Carvalho, J.P. Mogui, Silvia Monfort, G. Nadaud, J. Noté, R. Noureev, Marianne Oswald (3), Gérard<br />

OURY, Jacqueline Pagnol, Adèle PAGE (une c<strong>en</strong>taine), Pauley, S. Petrocchi, Jean Piat, L.B. Picard, Pinsonnet, G. de Porto-Riche, X.<br />

Privas, Prud’hon, Marcel Raine, Françoise RAUCOURT, Alfred Ravel, Ph. Regnier, Alice Regnault, Colette R<strong>en</strong>ard et Pierre R<strong>en</strong>oir<br />

(photos), gabrielle Réval, G. Ricou, Rip, R. Rocca, Gustave Roger, H<strong>en</strong>ri Rollan, N. Roqueplan, R. Rouleau, A. Roussin, Salis<br />

jeune, Marie Samary, V. Scotto, Gabriel Signoret (3), Simone (4), Siraudin, Cécile Sorel (3), R. Souplex, Rosine Stoltz, A. Taskin,<br />

Shirley Temple, J. Toja, Blanche Toutain, R. Trébor, Jules Truffier (ms et photo), J. Van Dam, A. Viz<strong>en</strong>tini, Léon Volterra, G.<br />

Wague, Jean Yonnel, etc.<br />

ON JOINT un important lot de photos d’artistes et d’artistes de variétés (certaines signées, sans garantie), de photographies<br />

de films ou de spectacle, quelques affiches et programmes, une collection d’autographes d’artistes sur petits cartons, des pages de<br />

livre d’or avec autographes, etc.<br />

151. SULLY-PRUDHOMME (1839-1907). POÈME autographe signé, Le Vase<br />

brisé ; 1 page grand in-8 (<strong>en</strong>cadré). 250/300<br />

Beau manuscrit de ce célèbre poème de 20 vers, recueilli dans les Stances et<br />

Poèmes, <strong>en</strong> 1865.<br />

« Le vase où meurt cette verveine<br />

D’un coup d’év<strong>en</strong>tail fut fêlé »… :<br />

ON JOINT une L.A.S. de son secrétaire, J. Bourgeois, auth<strong>en</strong>tifiant l’autographe,<br />

20 janvier 1903.<br />

69


70<br />

152. Pierre TEILHARD DE CHARDIN (1881-1955). L.A.S., St<br />

Germain 5 août 1947, à une amie, D<strong>en</strong>ise ; 2 pages in-8.<br />

1.000/1.500<br />

… « Je ne vois ri<strong>en</strong> que vous puissiez faire matériellem<strong>en</strong>t pour moi<br />

<strong>en</strong> ce mom<strong>en</strong>t. […] Priez seulem<strong>en</strong>t, c’est le plus important, pour que,<br />

à la fin de ces six mois de vie au ral<strong>en</strong>ti, je pr<strong>en</strong>ne la bonne direction<br />

pour une vie r<strong>en</strong>ouvelée. Je crois voir plus clair et plus simple, – et plus<br />

profond aussi, – sur les problèmes ess<strong>en</strong>tiels ». Il va se consacrer à la<br />

propagation de ses « vues “Christiques” […] L’av<strong>en</strong>ir décidera, avec cette<br />

décisive influ<strong>en</strong>ce des événem<strong>en</strong>ts qui est, <strong>en</strong> surface la plus aveugle et la<br />

plus absurde, mais <strong>en</strong> profondeur (si on s’y fie avec foi) la plus adorable<br />

des forces. […] Vous avez raison <strong>en</strong> disant que ri<strong>en</strong> n’est plus efficace<br />

qu’une heure de prière. Mais n’oubliez pas – vous le savez – que la prière<br />

serait illusoire si elle ne nous découvrait pas le Christ, s<strong>en</strong>s et saveur<br />

de l’action ». Autrefois, il préférait les fêtes de la Transfiguration et de<br />

l’Épiphanie, « fêtes de la Lumière du Christ, illuminant tout du dehors et<br />

du dedans. Maint<strong>en</strong>ant je crois que j’aime <strong>en</strong>core mieux l’Asc<strong>en</strong>sion »…<br />

153. Pierre TEILHARD DE CHARDIN. L.S. avec ajout autographe<br />

et P.A.S. avec DESSIN, Paris 20 janvier 1948, à un ami ; 1 page petit<br />

in-fol. et 1 page oblong petit in-4. 1.500/1.800<br />

Il évoque un article de Vallois et la confusion de s<strong>en</strong>s du mot<br />

« australoïde », et critique le tableau de l’évolution prés<strong>en</strong>té par son<br />

correspondant : « à l’intérieur des stades anatomiques Paranthropoïdes,<br />

Pithécanthropoïdes, Néandertaloïdes, etc., il y aurait lieu de distinguer<br />

(ou du mois de prévoir) plusieurs lignées différ<strong>en</strong>tes »… Il ne croit pas<br />

aux spécim<strong>en</strong>s de la D<strong>en</strong>ise qu’il a vus <strong>en</strong>tre les mains de Piveteau « Ces<br />

prét<strong>en</strong>dus fossiles s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t le “machabée” à plein nez. J’ai assez d’expéri<strong>en</strong>ce pour ne pas confondre âge réel et appar<strong>en</strong>ce de<br />

fossilisation ». Il rappelle les fragm<strong>en</strong>ts de Pontéchevade : « Là, au contraire, tout “s<strong>en</strong>t bon” : conditions de gisem<strong>en</strong>t, état de<br />

fossilisation »… Il <strong>en</strong>voie « une t<strong>en</strong>tative de « tableau » (<strong>en</strong> stades anatomiques, corolles et pétales), retouchée sur un essai datant<br />

de 1942 »…<br />

Le TABLEAU, signé et daté 1948, à l’<strong>en</strong>cre, mine de plomb et crayon rouge, résume l’évolution de l’espèce humaine, avec<br />

lég<strong>en</strong>des et comm<strong>en</strong>taire <strong>en</strong> marge : « Phylétiquem<strong>en</strong>t, je me représ<strong>en</strong>te le complexe humain comme formé d’une série de verticilles<br />

(nappes, corolles…) se relayant – chaque verticille traversant plusieurs stades anatomiques »…<br />

ON JOINT des notes de lecture au crayon non id<strong>en</strong>tifiées d’après L’Esprit de la Terre de Teilhard de Chardin (6 pages à <strong>en</strong>-tête<br />

des Musée et Bibliothèque d’Annecy).<br />

153<br />

152


154. Pierre TEILHARD DE CHARDIN. 2 TAPUSCRITS avec corrections et additions autographes, Le Paléolithique du<br />

Siam et Un phénomène de contre-évolution <strong>en</strong> biologie humaine ou la Peur de l’exist<strong>en</strong>ce, [1949 ?] ; 1 page in-4 chaque.<br />

500/700<br />

Le premier texte traite des galets « choppers » trouvés <strong>en</strong> Malaisie, qui peuv<strong>en</strong>t être mis <strong>en</strong> liaison avec les 3 c<strong>en</strong>tres<br />

paléolithiques anci<strong>en</strong>s reconnus <strong>en</strong> Chine du Nord ; à la faveur de la guerre, « H.R. van Heeker<strong>en</strong>, mettant à profit sa condition<br />

de prisonnier ( !) est parv<strong>en</strong>u à faire avancer la question d’un pas de plus, <strong>en</strong> découvrant dans les graviers du bas Mékong une<br />

industrie rappelant extraordinairem<strong>en</strong>t celle de l’Irrawady »… Teilhard ajoute de sa main une référ<strong>en</strong>ce bibliographique <strong>en</strong> bas de<br />

page.<br />

Le second texte, dont le titre est autographe, traite de la peur exist<strong>en</strong>tielle, « l’angoisse non pas tant « métaphysique » comme<br />

on dit que « cosmique » et biologique »… (la fin manque).<br />

155. Pierre TEILHARD DE CHARDIN. TAPUSCRIT avec corrections et additions autographes, A Major Problem for the<br />

Anthropologist, [1951] ; 5 pages et quart in-4 ; <strong>en</strong> anglais (cachet des archives Pierre LEROY, collaborateur et ami de<br />

Teilhard de Chardin). 600/800<br />

Important article écrit p<strong>en</strong>dant son séjour américain, alors qu’il était l’hôte de la W<strong>en</strong>ner-Gr<strong>en</strong> Foundation, qui porte <strong>en</strong> soustitre<br />

Does Man repres<strong>en</strong>t a Prolongation and Transformation of the Biological Process of Evolution ? Après s’être interrogé sur ce qu’il<br />

considère comme des vérités acquises, (« l’Humanité prise comme un tout organique et culturel, représ<strong>en</strong>te une unité organique<br />

définitive »), il examine les différ<strong>en</strong>ts aspects de la vie sur terre, de la Noosphère <strong>en</strong> opposition à la Biosphère. Il <strong>en</strong> conclut que<br />

« l’évolution culturelle de l’Homme est une prolongation int<strong>en</strong>sifiée de l’évolution naturelle animale », et pour prouver cette<br />

théorie, il faut que des savants, représ<strong>en</strong>tant l’ess<strong>en</strong>tiel de la p<strong>en</strong>sée sci<strong>en</strong>tifique moderne, conjugu<strong>en</strong>t leurs efforts sur les points<br />

dont il donne les idées de base, pour parv<strong>en</strong>ir à la connaissance de l’« Ultra-Humain ».<br />

156. Ivan TOURGUENIEV (1818-1883). Terres vierges (Paris, J. Hetzel<br />

et Cie, [1877]) ; in-8, relié demi-maroquin rouge à coins, couv.<br />

conservées. 1.500/2.000<br />

RARE ENVOI autographe sur le faux-titre à Jules CLARETIE (1840-1913),<br />

auteur dramatique et librettiste, et administrateur de la Comédie Française :<br />

« à Mr Jules Claretie hommage de l’auteur. Paris 1877 ».<br />

157. Maurice UTRILLO (1883-1955). P.S., Le Vésinet février 1946 ;<br />

1 page in-8 ronéotée. 150/200<br />

Certificat : « Je, soussigné Maurice UTRILLO, artiste peintre […], certifie<br />

que le tableau représ<strong>en</strong>tant : [vide] que j’ai v<strong>en</strong>du à la Galerie PETRIDES […]<br />

qui l’a <strong>en</strong>tré dans des livres sous le numéro 906 est <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t peint de ma<br />

main, et qu’il n’a fait l’objet d’aucune transaction. Cette déclaration délivrée<br />

<strong>en</strong> vue de la taxation sur le chiffre d’affaires »…<br />

158. Paul VALÉRY (1871-1945). L.A.S., Mardi [vers 1901-1902 ?], à Louis ROUART ; 3 pages in-8. 600/700<br />

TRÈS INTÉRESSANTE LETTRE PHILOSOPHIQUE SUR KANT ET LES MATHÉMATIQUES.<br />

« KANT distingue très soigneusem<strong>en</strong>t les jugem<strong>en</strong>ts analytiques des synthétiques (a priori). Les premiers sont ceux dans<br />

lesquels l’attribut est cont<strong>en</strong>u dans le sujet. Le sujet ne peut être p<strong>en</strong>sé sans l’attribut, le jugem<strong>en</strong>t se borne à mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce,<br />

à extraire cette implication. En somme simple opération d’écriture. L’autre type, au contraire, stipule une liaison <strong>en</strong>tre deux idées<br />

indép<strong>en</strong>dantes. C’est un fait nouveau qui demande l’interv<strong>en</strong>tion de puissances fort mystérieuses : Kant n’<strong>en</strong> est jamais sorti ». Il<br />

donne plusieurs exemples, illustrés de formules mathématiques, Kant développant que tous les jugem<strong>en</strong>ts mathématiques sont<br />

synthétiques... Il ajoute que « la classification de Kant est sujette à discussion. Son opinion sur les jugem<strong>en</strong>ts mathématiques,<br />

<strong>en</strong> particulier, a été, <strong>en</strong> somme, très féconde et tous les travaux réc<strong>en</strong>ts de critique mathématique <strong>en</strong> vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t plus ou moins<br />

directem<strong>en</strong>t. Pour moi, je ne suis pas très convaincu de la valeur de sa distinction […]. En un mot, la question primordiale est<br />

évidemm<strong>en</strong>t une question d’analyse intime, portant sur ce qui constitue notre p<strong>en</strong>sée, ses constituants indép<strong>en</strong>dants ; <strong>en</strong> quoi<br />

156<br />

… /…<br />

71


72<br />

consiste l’indép<strong>en</strong>dance ; puis, la dép<strong>en</strong>dance, ses degrés, ses modalités etc. On peut faire cette analyse de bi<strong>en</strong> des façons ; elle<br />

dép<strong>en</strong>d de la profondeur ou finesse d’actes psychologiques incomm<strong>en</strong>surables. Il y a aussi la grosse question du langage, des<br />

appar<strong>en</strong>ces qu’il donne à la p<strong>en</strong>sée etc. »… Il est surchargé d’occupations et ne p<strong>en</strong>se pouvoir v<strong>en</strong>ir demain soir, « incapable de<br />

suivre autre chose que les inflexions invincibles de mon sommeil ». Il a écrit sa lettre « de la Banque de France où je me débats dans<br />

les difficultés d’une pédante administration »…<br />

159. Paul VALÉRY. L.A.S., V<strong>en</strong>dredi [vers 1920-1925], à son ami le Dr Samuel KESSEL (père de Joseph) ; 1 page et demie<br />

in-8. 400/500<br />

Intéressante lettre littéraire sur Edgar POE et Victor HUGO. « En fait de POE, je n’ai que ses œuvres mêmes, ri<strong>en</strong> de biographique ».<br />

Il conseille l’étude d’André FONTAINAS où il y a « un docum<strong>en</strong>t capital pour vous, médecin mythomanologue. C’est la lettre où<br />

Poe confesse et explique sa dipsomanie. Faites donc une théorie, ô Kessel, des Consolants. Vous-même parlez des anesthésiques<br />

moraux. Montrez le domaine général de ces moy<strong>en</strong>s de comp<strong>en</strong>sation de la sacrée vie. Mais pourquoi me dites-vous : adversaire<br />

invétéré de V. H. ??? J’<strong>en</strong> use avec V.H. comme avec toute chose : je distingue ! Mais adolesc<strong>en</strong>t je m’<strong>en</strong> suis gavé – et je relisais<br />

toujours Le Rhin avec une étrange constance. S’il fût né 40 ans plus tard, c. à d. s’il fût v<strong>en</strong>u après la vague de vague qui va du 18 me<br />

à 1860, cet artiste fabuleux étant créé et mis au monde pour bouleverser et achever toute poésie française – nous eût laissé tout<br />

ce qu’il fallait pour nous taire après lui. Et quant à mon obscurité… produit nécessaire, inévitable d’un esprit qui se croit clair »…<br />

160. Paul VALÉRY. L.A.S., Samedi [1921], à « Mon cher confrère » [Joseph KESSEL] ; 2 pages et demie in-8. 400/500<br />

Il félicite le jeune auteur de La Steppe Rouge pour son premier ouvrage (Gallimard 1921), et « aussi l’auteur de l’auteur » [son<br />

père Samuel Kessel, qui avait étudié avec Valéry à Montpellier] :« le livre est beau. J’y trouve l’épouvante et l’angoisse toutes nues,<br />

et toute la force d’une vérité actuelle et incroyable. Il y a aussi les qualités des deux littératures que vous devez posséder. Il y a la<br />

vie – ou la mort, – et la mesure. L’horrible et étrange histoire du bolchevisme, sa naïveté <strong>en</strong>sanglantée, la s<strong>en</strong>sation d’une terrible<br />

simplification interv<strong>en</strong>ue dans un monde peu éloigné, contemporain, et presque incompréh<strong>en</strong>sible… Vous avez donné tout cela<br />

dans ces morceaux remarquablem<strong>en</strong>t sobres et ret<strong>en</strong>us ». Il le remercie de lui avoir <strong>en</strong>voyé le livre, où il a trouvé « une carte de<br />

votre excell<strong>en</strong>t père qui m’a fait le plus grand plaisir. Mes souv<strong>en</strong>irs de Montpellier, au temps lointain où nous agitions bi<strong>en</strong> des<br />

idées, <strong>en</strong> compagnie de Kolbassine [Eugène KOLBASSINE, dédicataire de La Soirée avec Monsieur Teste], me sont très chers, et même<br />

ils le sont de plus <strong>en</strong> plus. L’âge le plus ferv<strong>en</strong>t doit demeurer le plus précieux »…<br />

161. Paul VALÉRY. L.A.S., Mercredi [16 octobre 1924], à H.R. Joute, maître d’internat au collège de Meaux ; 1 page in-8,<br />

adresse. 300/400<br />

« Les mêmes raisons qui font trouver que mes livres sont chers m’ont contraint de les faire tels. Je ne pouvais compter<br />

sagem<strong>en</strong>t que sur un petit nombre de lecteurs, auquel il fallait bi<strong>en</strong> que je demande un peu de ce que la quantité apporte à des<br />

auteurs plus lisibles et plus féconds que moi. Mais Eupalinos dans un mois, et mes autres vers un peu après, reparaîtront pour tout<br />

le monde, je veux dire pour les personnes comme vous et moi, qui pass<strong>en</strong>t leur vie à reconnaître leurs limites »…<br />

162. Paul VALÉRY. DESSIN à la plume et lavis avec rehaut de rouge, signé <strong>en</strong> bas à droite « PV » ; 14 x 12 cm (<strong>en</strong>cadré).<br />

800/900<br />

MARINE. Beau dessin représ<strong>en</strong>tant un bateau avec ses deux cheminées de couleur rouge, incliné sur une mer agitée ; sur la<br />

droite, un petit voilier.<br />

163. Félix VALLOTTON (1865-1925). L.A.S., Honfleur 17 août 1917 ; 2 pages in-8 à l’adresse Beaulieu, Chemin de la<br />

Croix Rouge, Honfleur (Calvados). 400/500<br />

Il a appris par les journaux « que les toiles de guerre rapportées par les peintres chargés de missions devront passer devant<br />

un Jury avant d’être exposées. Est-ce sérieux ?... Et va-t-on nous obliger, nous, vieux barbus de cinquante ans, à cette plutôt<br />

humiliante formalité ». S’il avait su cela plus tôt, il n’aurait pas fait un <strong>en</strong>voi aussi important : « je me serais borné à une toile, ce<br />

que je fais toujours lorsqu’il y a un jury ». Il espère que son correspondant profite, hors de Paris, « de ce temps divin qu’on appelle<br />

été. Ici on pr<strong>en</strong>d son courage et son caoutchouc et on att<strong>en</strong>d. […] J’ai lu aussi qu’on nommerait désormais les peintres pour les dites<br />

missions, d’office. Inutile de dire que je reste candidat ».<br />

164. Kees VAN DONGEN (1877-1968). L.A.S., Paris [13 février 1926], au Secrétaire général des établissem<strong>en</strong>ts Volterra ;<br />

3/4 page in-8, adresse. 200/300<br />

« Avec plaisir nous assisterons (deux personnes) au Bal de Lundi au Théâtre Marigny à l’occasion du 100 e de Monsieur<br />

Beaucaire »… ON JOINT une photographie du peintre pour ses 90 ans (27 janvier 1967), « portant un toast à sa femme qu’il appelle<br />

Princesse » (16,8 x 24,5 cm, lég<strong>en</strong>de ms au dos).


160<br />

158<br />

162<br />

73


74<br />

165. Famille de VIAU DE BELLEGARDE. Environ 150 lettres ou pièces, la plupart signées, vers 1615-1811.<br />

1.800/2.000<br />

IMPORTANT ENSEMBLE SUR LA FAMILLE DU POÈTE THÉOPHILE DE VIAU (1590-1626).<br />

P.S. par César-Auguste de BELLEGARDE, baron de TERMES, <strong>en</strong> faveur de Martin du Puy (1586). Acte de 1631 concernant des<br />

bi<strong>en</strong>s à Port Sainte Marie <strong>en</strong> Ag<strong>en</strong>ois, touchant les terres de Danyel de Viau sieur de Bellegarde (frère de Théophile). Copie<br />

anci<strong>en</strong>ne d’un « Contrat pour les bi<strong>en</strong>s de Viaud » (1639).<br />

Lettre de M. de FENIS (Tulle 1660) : il a reçu « comme un precieux tresor les escrits de feu Mr Theophile » ; il compte aller à<br />

Paris « pour faire part au public de toutes le sbelles pieces de ce grand homme quy me sont tombées <strong>en</strong> mains »… ; il demande des<br />

détails sur la famille du poète, recherche ses lettres, des vers de sa sœur, etc.<br />

Acte et docum<strong>en</strong>ts concernant Odet BOUCHET, sieur de VIAU et de ROUGET, fils de Marie de Viau (sœur de Théophile),<br />

1689-1700, et les comptes de son père, Pierre Bouchet sieur de Rouget, sur les bi<strong>en</strong>s de la dot de son épouse. S<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ce de la cour<br />

d’Ag<strong>en</strong> condamnant, pour contrav<strong>en</strong>tion aux « édits et déclarations du Roy contre les nouveaux convertis », « le sieur Roger »<br />

[Odet Bouchet de Viau] « de servir le Roy par force dans ses galeres à perpetuité », et ses filles à la réclusion dans la manufacture<br />

de Bordeaux (1701).


Ordonnance signée par Yves-Marie de LA<br />

BOURDONNAYE, int<strong>en</strong>dant de justice, police et finances <strong>en</strong><br />

la généralité de Bordeaux, sur la requête de Paul Roger<br />

de BELLEGARDE DE VIAU concernant les bi<strong>en</strong>s de son père<br />

(1704), et nouvelle requête de Paul Roger de Bellegarde<br />

de Viau protestant de son droit de jouissance des bi<strong>en</strong>s<br />

paternels <strong>en</strong> tant que bon catholique ; certificat signé par<br />

François HABERT, évêque et comte d’Ag<strong>en</strong>, <strong>en</strong> sa faveur<br />

(1712) ; mainlevée signée par l’int<strong>en</strong>dant LAMOIGNON<br />

(1712) ; certificat de prestation de serm<strong>en</strong>t d’avocat à la<br />

cour de Bordeaux par Paul de Bellegarde de Viau (1714) ;<br />

correspondance adressée à ce dernier, ainsi que certificat<br />

de contrat de mariage avec Jeanne de Saubère (1717),<br />

comptes de son beau-père, Jacques Gaubert, bail à ferme<br />

(1727), conv<strong>en</strong>tion (1731), testam<strong>en</strong>t (1741), promesses de<br />

paiem<strong>en</strong>t, certificats de bi<strong>en</strong>faisance, etc.<br />

Diplôme universitaire pour son fils, Gaspard de<br />

BELLEGARDE (1755) ; beau certificat de noblesse héréditaire<br />

pour Antoine Guillaume Roger Bellegarde de Viau, délivré<br />

par les Capitouls gouverneurs de Toulouse, avec armoiries<br />

peintes (1771). Transaction de Guillaume Antoine de<br />

Bellegarde (1785) ; arp<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t des bi<strong>en</strong>s et domaine<br />

de Roget (1791) ; contrat de mariage du citoy<strong>en</strong> Antoine<br />

Roget Bellegarde et de la citoy<strong>en</strong>ne Marie Redon (1799) ;<br />

donation par Olympe Suzanne Bellegarde <strong>en</strong> faveur de son<br />

neveu, Jean-Joseph Bellegarde aîné (1809), etc. Plus des<br />

actes notariés, extraits de greffe et de registres paroissiaux<br />

ou communaux, mémoires, reçus et quittances, remèdes,<br />

constitution de r<strong>en</strong>te, correspondance familiale… Etc.<br />

166. Jacques VILLON (1875-1963). 9 L.A.S., 1954-1959, au critique d’art Jean-Paul CRESPELLE ; 9 pages la plupart in-8,<br />

dont 1 carte postale et 2 cartes de visite, 3 adresses. 400/500<br />

Remerciem<strong>en</strong>ts pour des articles. 6 mars [1954], remerciant pour avoir « si pertinemm<strong>en</strong>t et si élogieusem<strong>en</strong>t retracé mes<br />

jeunes années »… 14 mars 1954, après un long article dans France-Soir « qui résume fort bi<strong>en</strong> 60 ans d’activité et leur donne un<br />

parfum qui m’est très agréable »… 9 novembre 1957. Il est très s<strong>en</strong>sible à son approbation : « j’aurais été bi<strong>en</strong> humilié si mon<br />

<strong>en</strong>semble rétrospectif du Salon d’Automne eut effondré la sympathie dont vous avez toujours bi<strong>en</strong> voulu sout<strong>en</strong>ir mon effort<br />

à faire mieux demain »… 2 juin 1959, remerciant pour deux articles « sur les Indép<strong>en</strong>dants et sur les images de la Bibliothèque<br />

Nationale. De quelle sympathie vous m’<strong>en</strong>tourez ! »… Etc. ON JOINT 3 cartes de vœux illustrées de Jacques Villon pour les années<br />

1956, 1957, 1960.<br />

167. Maurice de VLAMINCK (1876-1958). L.A.S., Rueil-la-Gardelière, à son cher LEBARBIER ; 1 page petit in-4 à l’adresse<br />

de La Tourillière. 150/200<br />

« Je p<strong>en</strong>se que le Bouquin va bi<strong>en</strong>tôt sortir ». Il prévoit de bi<strong>en</strong>tôt passer à Lisieux <strong>en</strong> voiture et lui propose d’y déjeuner<br />

<strong>en</strong>semble…<br />

ON JOINT 2 L.A.S. d’André DUNOYER DE SEGONZAC, à son ami Bergevin, « bel artiste – trop modeste – et qui bâtit son œuvre<br />

dans le calme – et loin des chiqués et du bluff de Paris » (1933), et à M. Garnier de l’Entraide des Artistes (1941).<br />

168. VOLTAIRE (1694-1778). L.S. « V », écrite par son secrétaire Jean-Louis WAGNIÈRE, Ferney 27 septembre 1769, à<br />

CHAMFORT ; 2 pages et demie in-4, adresse à « Monsieur R<strong>en</strong>ard, Libraire au palais pour faire t<strong>en</strong>ir s.l.p. à Monsieur<br />

de Champfort » (f<strong>en</strong>te réparée). 2.000/2.500<br />

BELLE LETTRE À CHAMFORT SUR MOLIÈRE ET SHAKESPEARE, à propos de l’Éloge de Molière de Chamfort, couronné par l’Académie<br />

française.<br />

« Tout ce que vous dites, Monsieur, de l’admirable MOLIÈRE, et la maniere dont vous le dites, sont dignes de lui et du beau<br />

siècle où il a vécu. Vous avez fait s<strong>en</strong>tir bi<strong>en</strong> adroitem<strong>en</strong>t l’absurde injustice dont usèr<strong>en</strong>t <strong>en</strong>vers ce philosophe du théatre des<br />

personnes qui jouai<strong>en</strong>t sur un théatre plus respecté. Vous avez passé habilem<strong>en</strong>t sur l’obstination avec laquelle un débauché refusa<br />

la sépulture à un sage. L’archeveque Chamvalon mourut depuis, comme vous savez, à Conflans, de la mort des bi<strong>en</strong>heureux sur<br />

Mad e de Lesdiguiere, et il fut <strong>en</strong>terré pompeusem<strong>en</strong>t au son de toutes les cloches, avec toutes les belles cérémonies qui conduis<strong>en</strong>t<br />

infailliblem<strong>en</strong>t l’ame d’un archevêque dans l’Empirée. Mais Louis 14 avait eu bi<strong>en</strong> de la peine à empêcher que celui qui était supérieur<br />

à Plaute et à Ter<strong>en</strong>ce ne fut jetté à la voirie. C’était le dessein de l’archevêque et des dames de la halle, qui n’étai<strong>en</strong>t pas philosophes.<br />

… /…<br />

75


76<br />

Les anglais nous avai<strong>en</strong>t donné c<strong>en</strong>t ans auparavant un autre exemple ; ils avai<strong>en</strong>t érigé dans la cathédrale de Strafort, un<br />

monum<strong>en</strong>t magnifique à SHAKESPEAR, qui pourtant n’est guères comparable à Moliere, ni pour l’art ni pour les mœurs. Vous<br />

n’ignorez pas qu’on vi<strong>en</strong>t d’établir une espèce de jeux séculaires <strong>en</strong> l’honneur de Shakespear <strong>en</strong> Angleterre. Ils vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t d’être<br />

célébrés avec une extrême magnific<strong>en</strong>ce. Il y a eu, dit-on, des tables pour mille personnes. Les dép<strong>en</strong>ses qu’on a faittes pour cette<br />

fête <strong>en</strong>richirai<strong>en</strong>t tout le parnasse français.<br />

Il me semble que le génie n’est pas <strong>en</strong>couragé <strong>en</strong> France avec une telle profusion. J’ai vu même quelquefois de petites<br />

persécutions être chez les français la seule récomp<strong>en</strong>se de ceux qui les ont éclairés. Une chose qui m’a toujours réjouï, c’est qu’on<br />

m’a assuré que Martin FRÉRON avait beaucoup plus gagné avec son âne Littéraire, que Corneille avec le Cid et Cinna ; mais aussi<br />

ce n’est pas chez les Français que la chose est arrivée, c’est chez les Welches.<br />

Il s’<strong>en</strong> faut bi<strong>en</strong>, Monsieur, que vous soyez welche ; vous êtes un des français les plus aimables, et j’espère que vous ferez de<br />

plus <strong>en</strong> plus honneur à votre patrie »...


169 170<br />

169. Ludwig WITTGENSTEIN (1889-1951) philosophe. L.A.S., Oxford 11 septembre 1950, à « Betty » [Barbara GAUN,<br />

gouvernante des Wittg<strong>en</strong>stein à Vi<strong>en</strong>ne] ; 2 pages in-8 ; <strong>en</strong> allemand. 3.000/4.000<br />

Il la remercie pour sa lettre. Il projette de voyager <strong>en</strong> Norvège dans un mois et peut-être d’aller à Vi<strong>en</strong>ne au printemps. Il ne<br />

pourra pas bi<strong>en</strong> sûr séjourner à Alleegasse. Malheureusem<strong>en</strong>t ! Mais il espère qu’il pourra la voir. Si elle voit ses sœurs ou des<br />

amis, qu’elle les salue de sa part. Il demande l’adresse de Michael DROBIL [sculpteur r<strong>en</strong>contré lorsqu’il fut prisonnier de guerre],<br />

à qui il aimerait beaucoup <strong>en</strong>voyer quelque chose…<br />

170. Émile ZOLA (1840-1902). L.A.S., Mont-Dore 25 août 1885, [à son ami Numa COSTE] ; 2 pages et demie in-8.<br />

500/700<br />

Ils sont au Mont-Dore depuis le 10, et <strong>en</strong> repartiront sans doute le 2 septembre : « Mais je vous avoue que le voyage dans le<br />

Midi nous effraye ; non pas que le choléra paraisse bi<strong>en</strong> sérieux ; mais il serait vraim<strong>en</strong>t inutile, <strong>en</strong> sortant de l’air vif où nous<br />

sommes, d’aller attraper là-bas une simple colique. Pourtant, je n’ai pas abandonné complètem<strong>en</strong>t l’idée d’aller vous serrer la main.<br />

Cela dép<strong>en</strong>dra des dernières nouvelles. R<strong>en</strong>seignez-moi donc un peu sur l’état sanitaire d’Aix, dites-moi franchem<strong>en</strong>t si je puis<br />

nous risquer là-bas, <strong>en</strong> toute sécurité. […] Parlez-moi aussi de la chaleur »…<br />

171. Émile ZOLA. Théâtre. Thérèse Raquin. Les Héritiers Rabourdin. Le Bouton de rose (Paris, G. Charp<strong>en</strong>tier & Cie,<br />

1888) ; in-8, reliure demi-maroquin beige, couv. cons. 400/500<br />

ENVOI autographe signé sur le faux-titre : « à Camille Doucet / Hommage de l’auteur / Emile Zola ». L’ouvrage porte l’ex-libris<br />

de l’auteir dramatique Camille DOUCET (1812-1895).<br />

77


78<br />

173


HISTOIRE, SCIENCES ET VOYAGES<br />

172. AÉROSTATION. Jean-Louis CARRA. Essai sur la nautique aéri<strong>en</strong>ne, cont<strong>en</strong>ant l’art de diriger les ballons<br />

aérostatiques à volonté, & d’accélérer leur course dans les plaines de l’air ; avec le précis de deux expéri<strong>en</strong>ces particulieres<br />

de Météorologie à faire, par M. Carra, auteur des Nouveaux principes de physique (Eugène Onfroy, 1784) ; brochure<br />

in-8 de 24 p. et 1 planche gravée. 150/200<br />

Mémoire lu à l’Académie des sci<strong>en</strong>ces le 14 janvier 1784 par Jean-Louis CARRA (1742-1793), bibliothécaire, journaliste et<br />

membre de la Conv<strong>en</strong>tion (Saône-et-Loire). La planche, gravée par BEAUBLÉ, accompagnée de son explication, représ<strong>en</strong>te le gros<br />

ballon susp<strong>en</strong>soir, avec la nacelle et ses ailes tournantes, et le « ballon précurseur, hérissé de pointes électriques ».<br />

173. ALBUM PHOTOGRAPHIQUE. 130 PHOTOGRAPHIES originales par Alfred TESTOT-FERRY, lieut<strong>en</strong>ant de vaisseau,<br />

1887-1893 ; tirage albuminé, formats divers, montées et lég<strong>en</strong>dées dans un album in-fol., couv. percaline bordeaux<br />

gaufrée. 1.200/1.500<br />

BEL ALBUM DE PHOTOGRAPHIES DE VOYAGE ET AUTRES, par le lieut<strong>en</strong>ant de vaisseau Alfred TESTOT-FERRY, né le 10 janvier 1854 à<br />

Prissé (Saône-et-Loire), qui était le fils du géologue et archéologue H<strong>en</strong>ry Testot-Ferry (1826-1869), découvreur du site de Solutré.<br />

L’album est comm<strong>en</strong>cé pour illustrer le Voyage du croiseur école d’application des aspirant “Iphigénie”, un trois-mâts<br />

dont l’image orne la page de titre. Exercices de tir au canon, inspection de la garde, réception d’un officier à bord, compagnie de<br />

débarquem<strong>en</strong>t au Cap Vert, « Bohémi<strong>en</strong>s » <strong>en</strong> Espagne, dét<strong>en</strong>te sous un cocotier au Cap Vert, vues de Malte, Majorque, Minorque,<br />

Vigo, Gibraltar, Cintra… Parmi les personnages id<strong>en</strong>tifiés : MM. Arago, Colliard, Crémieux, Guérin…<br />

Suiv<strong>en</strong>t des photographies d’églises, chaumières, manoirs, moulins et habitants du Puy-de-Dôme et de la Somme… Vues de<br />

l’atelier et œuvres du sculpteur Hyacinthe SOBRE. Groupes de jeunes filles déguisés <strong>en</strong> personnages bibliques… Photographies de<br />

groupes à Font<strong>en</strong>ay-aux-Roses, dans la forêt de Fontainebleu, dans les Ard<strong>en</strong>nes, etc.<br />

174. ANCIEN RÉGIME. Environ 150 lettres ou pièces, la plupart L.S. ou P.S., XVI e -XVIII e siècle. 800/1.000<br />

D’Aigrefeuille, duc d’Aiguillon, duc d’Antin, comte d’Albon, des Alleurs, Angivilliers, J. d’Ard<strong>en</strong>ne d’Aragon, d’Aubusson,<br />

N. de Bailleul, Fr. de Barreme, Christophe de Beaumont arch. de Paris, R. de Bellegarde, maréchal de Bellisle, Beringh<strong>en</strong>, maréchal<br />

de Berwick, A.J. Bignon, L.H. de Bourbon-Soissons, Bourdin d’Assy, Calonne, maréchal de CASTRIES (7), Louis-Joseph de Bourbon<br />

prince de Condé, Chamillart, Chamilly, Choiseul, Clare, François de Clermont, Colbert, Congis, L.F.J. de Bourbon prince de<br />

Conti, Courtomer, F. Coutlet, maréchal de Créquy, cardinal Dubois, Du Muy, Antoine Duquesne, Guillaume Duval, Estrades,<br />

maréchal d’Estrées, L.C. de Bourbon comte d’Eu, duc de Fleury, François Foucquet, duc de Gesvres, F. de Gramont év. de Saint-<br />

Papoul, Guillebon, prince de Guise, Harnois de Blangues, A. d’Hérouville de Claye, Guillaume de Joyeuse, La Boissière, La<br />

Chabane, Lamoignon, Laroche-Lambert (6), La Roche-Thulon, La Trousse, duc de La Vauguyon (4), duc de La Vrillière, le Blanc,<br />

Lebret, Le Camus de Bligny, J.C.P. L<strong>en</strong>oir, Lévis-Mirepoix, Louis de Lorraine prince de Lambesc, Bardi Magalotti, Maraldi, Y.A.<br />

de Marbeuf év. d’Autun, de Maure, J. Micault d’Harvelay (4), Montaret, prince de Montbarey, L. de Montgomery, Charles<br />

de Montmor<strong>en</strong>cy, Nancré, Isabelle d’Orléans, Louise d’Orléans abbesse de Chelles, chevalier d’Orléans, d’Ormesson, duc de<br />

P<strong>en</strong>thièvre, Peyssonel, Phélypeaux, abbé de Pontchartrain, Ranché d’Armagny, Ravignan, Roëttiers, duc de Roquelaure, Saint-<br />

Alban, Saint-Pary, Sartine, de Sechelle, J. de Serret, Sheldon, Surville, comte de Talleyrand, P.A. de Taunay, Terray, L.A. comte<br />

de Toulouse, Trudaine, Louis de V<strong>en</strong>dôme, marquis de Vérac, Verg<strong>en</strong>nes, Voysin (6 avec ms sur la réforme de la g<strong>en</strong>darmerie), etc.<br />

ON JOINT un important lot de papiers divers : inv<strong>en</strong>taires (dont un touchant la famille de Ségur à Bordeaux <strong>en</strong> 1787), actes<br />

divers, quittances et reçus, mémoires, lettres d’amortissem<strong>en</strong>t et ratification, lettres de baccalauréat, registre cueuilloir, pièces<br />

de taxes et tailles, testam<strong>en</strong>ts, etc. ; plus un gros dossier d’imprimés : Tarif général (1664, relié), mazarinades, déclarations et<br />

ordonnances royales, lettres pat<strong>en</strong>tes, arrêts du Parlem<strong>en</strong>t ou du Conseil d’Estat, mandem<strong>en</strong>ts, mémoires juridiques, dont une<br />

vingtaine d’affiches.<br />

175. ANCIEN RÉGIME. 4 docum<strong>en</strong>ts, 1617-1780. 120/150<br />

3 L.S. (secrétaires) de Rois (1 page in-fol. chaque, petits défauts). LOUIS XIII (1617, contresignée par le cardinal de Richelieu),<br />

ordre au maréchal des logis R<strong>en</strong>auldin de se r<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> Nivernais près du maréchal de Montigny. LOUIS XIV (1711, contresignée par<br />

VOYSIN), pour une charge d’<strong>en</strong>seigne. LOUIS XVI (1780, contresignée par le prince de MONTBAREY, et visée par le prince de CONDÉ,<br />

au comte d’Apchon, concernant le sous-lieut<strong>en</strong>ant de Boisdoublet).<br />

Mémoire manuscrit pour la nourriture des prisonniers de la BASTILLE <strong>en</strong> novembre 1722, Versailles 1 er février 1723, paraphé<br />

par le RÉGENT (1 page in-4).<br />

79


80<br />

176. Gilbert BAYARD ( ?- 1548), diplomate et secrétaire des Finances<br />

de François I er . L.S. avec complim<strong>en</strong>t autographe, Amboise<br />

28 novembre [1534], à Charles CHABOT, baron de JARNAC ; 1 page<br />

in-folio, adresse. 300/400<br />

CURIEUSE LETTRE D’INTÉRÊT ŒNOLOGIQUE.<br />

Il donne des nouvelles de « Messrs de Maugiron de Carbon et de<br />

la Maisonfort qui comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t a trouver goust aux vins nouveaulx, et<br />

mesl<strong>en</strong>t les doulx avecques les vers qui est une fort belle composition.<br />

Quant au don des dix mille frans quil a pleu au Roy vous faire cest une<br />

chose toute asseurée car elle est a ung roolle signé de la main du dit<br />

Seigneur ». Il lui <strong>en</strong>voie la minute pour qu’il la fassse « dresser <strong>en</strong> la plus<br />

seure et vallable forme que vous adviserez et <strong>en</strong> me la r<strong>en</strong>voyant elle sera<br />

depeschée du seoir au matin. Au demourant Monsgr ladmyral [Philippe<br />

CHABOT, amiral de BRION] a escript au Roy son passaige de sa compagnye<br />

qui ne sest trouvée moindre que de quatre c<strong>en</strong>s chevaulx <strong>en</strong> toute saulveté<br />

et luy a esté faict le plus honnorable recueil qui fut jamais faict a homme<br />

<strong>en</strong>voyé de Roy a autre »…<br />

177. Nicolas-Léonard BEKER (1770-1840) général de la Révolution et de l’Empire, il négocia la soumission de Stofflet<br />

et commanda l’escorte de Napoléon vers le Bellérophon. 8 L.A.S., 1800-1804, à M. de LAGUESLE inspecteur forestier à<br />

Saint-Myon par Aigueperse (Puy-de-Dôme) ; 17 pages in-4, adresses, 2 avec <strong>en</strong>-tête Le général de brigade Bagert-Beker<br />

et Le Général de Brigade, Commandant dans le Départem<strong>en</strong>t du Puy-de-Dôme (portrait gravé joint). 500/700<br />

CORRESPONDANCE AMICALE, donnant et demandant des nouvelles de la famille, et évoquant des problèmes de terres et de<br />

fermages, d’abattage d’arbres, etc.<br />

Veygoux 7 frimaire (17 décembre 1800). Il recherche un logem<strong>en</strong>t à Clermont où il compte se fixer (il vi<strong>en</strong>t d’être nommé<br />

commandant du Puy-de-Dôme) ; la maison Jalladon ne peut lui conv<strong>en</strong>ir : « Le principal locataire est un arabe qui demande<br />

50 écus par mois a cause que j’ai le titre de général ». Il a offert 1.000 F pour les appartem<strong>en</strong>ts de Mme de Boisseul sur la<br />

place d’Espagne. Il charge son ami de se r<strong>en</strong>seigner sur la propriété de Bicou, dont il <strong>en</strong>visage l’acquisition. Il l’invite à v<strong>en</strong>ir<br />

à Veygoux : « vous ferez plaisir à M de DESAIX [Beker avait épousé la sœur du général] <strong>en</strong> v<strong>en</strong>ant la voir avec l’ami Bonneval »…<br />

14 v<strong>en</strong>tose X (5 mars 1802). Il comm<strong>en</strong>te les résultats des élections du Puy-de-Dôme : « il est tel qu’on devait l’att<strong>en</strong>dre d’après<br />

la rupture de la coalition »… Clermont 5 pluviose (25 janvier 1803 ?). M. de LA ROUZIÈRE n’est plus au secret et ne tardera pas à<br />

sortir de prison ; il était « compromis uniquem<strong>en</strong>t à cause de ses liaisons<br />

avec quelques incurables du vieux testam<strong>en</strong>t ». Il raille le député Dayat<br />

qui veut marier sa fille <strong>en</strong> ne lui donnant qu’une p<strong>en</strong>sion de 600 ll . « Les<br />

généraux DEJEAN et SERURIER me blam<strong>en</strong>t de ce que je n’ai pas demandé de<br />

l’emploi aux armées ». Il ira à Riom pour le rassemblem<strong>en</strong>t des conscrits,<br />

« <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant je suis occupé de ces messieurs qui ne sont pas plus dociles<br />

que l’an dernier malgré la sévérité de la loi sur la désertion »…Paris 4 et<br />

18 frimaire XIII (25 novembre-9 décembre 1804). Au mom<strong>en</strong>t des fêtes du<br />

couronnem<strong>en</strong>t, il dépeint l’atmosphère ambiante : « On nous régale de<br />

jeux de mots sur tout ce qui a rapport à la cérémonie et aux institutions<br />

nouvelles. Comme tous ces clabaudages sont plutôt l’effet de la frivolité<br />

française, le gouvernem<strong>en</strong>t n’<strong>en</strong> va pas moins son train et nous prépare<br />

un spectacle extraordinaire pour Dimanche prochain. Les sages et les<br />

politiques de tous les ordres prét<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t que la masse des défauts jointe<br />

aux qualités émin<strong>en</strong>tes qui distingu<strong>en</strong>t notre souverain est nécessaire à<br />

la prospérité de l’état et pour peu qu’il soit sobre <strong>en</strong> finances son édifice<br />

durera aussi longtems que les choses humaines peuv<strong>en</strong>t existe »… Il a vu<br />

SÉRURIER et DEJEAN et a pu r<strong>en</strong>contrer l’Empereur pour lui demander une<br />

<strong>en</strong>trevue pour lui parler de son fils (Napoléon Beker, né <strong>en</strong> 1801, filleul<br />

de l’Empereur)… Etc.<br />

ON JOINT une pochette <strong>en</strong> papier plié cont<strong>en</strong>ant une mèche de<br />

cheveux gris avec l’inscription « Cheveux du G al Beker ».


178. H<strong>en</strong>ry de BELSUNCE (1671-1755) évêque de Marseille, il se montra d’un courage héroïque lors de la Grande Peste.<br />

L.A.S. « H<strong>en</strong>ry Ev. de Marseille », Marseille 3 juin 1714 ; 2 pages et quart in-4 (qqs petits trous par corrosion de<br />

l’<strong>en</strong>cre). 400/500<br />

AU SUJET DE SON CONFLIT AVEC LES RELIGIEUX DE L’ABBAYE DE SAINT-VICTOR. Bi<strong>en</strong> qu’il n’ait pas obt<strong>en</strong>u du Parlem<strong>en</strong>t la grâce qu’il<br />

demandait, il remercie son correspondant pour les marques de bonté dont il l’a honoré à cette occasion, et qu’il n’oubliera jamais.<br />

« Mrs de St Victor ont vuidé eux mesme le partage de la chambre et ont fait leur procession le mesme jour que nous. Le mespris<br />

qu’ils se sont attiré devroit me desdomager de la violance que je me suis faite <strong>en</strong> les laissant faire tout ce qu’ils ont voulu » ; mais<br />

<strong>en</strong> vérité, « tout le peuple a murmuré contre mon inaction », tout le monde s’est indigné de la nouveauté de l’<strong>en</strong>treprise, et s’est<br />

scandalisé « de voir ces mrs frisés poudrésquelques uns sans tonsures avec de grandes manchetes rire parler aux assistans et aux<br />

spectateurs pr<strong>en</strong>dre et se donner du tabac devant le St Sacrem<strong>en</strong>t […]. Mais <strong>en</strong>fin, Monsieur, vous ettes le protecteur de l’église et<br />

des Evêques dans ce païs et j’espère de vous une prompte et bonne justice qui areste tous les desseins que la vanité fait concevoir<br />

à ces religieux qui ne sont certainem<strong>en</strong>t icy <strong>en</strong> aucune manière la bonne odeur de jesus Christ »…<br />

On joint une autre L.A.S. du 6 novembre 1722 (1 p. in-4), <strong>en</strong> faveur de M. de SARAZIN : « ce jeune officier a servi icy a<br />

merveille p<strong>en</strong>dant tout le temps de nos malheurs [peste de 1720…] il me paroit digne de votre protection »…<br />

179. H<strong>en</strong>ry de BELSUNCE. L.A.S. « H<strong>en</strong>ry Ev. de Marseille », Marseille 3 juillet 1726 ; 10 pages petit in-fol. 700/800<br />

LONGUE LETTRE SUR SON PROCÈS AVEC LA VILLE DE MARSEILLE À PROPOS DE LA LAÏCISATION DES MAÎTRES ET MAÎTRESSES D’ÉCOLES.<br />

« Vous apr<strong>en</strong>drés sans doute avec étonem<strong>en</strong>t que la ville de Marseille veut plaider contre moy ». C’est bi<strong>en</strong> malgré lui qu’il<br />

se retrouve <strong>en</strong> procès contre « une ville qui m’est aussi chere, pour laquelle j’ay fait quelque sacrifice afin de ne m’<strong>en</strong> pas separer,<br />

et pour le service de laquelle aussi ri<strong>en</strong> ne sera jamais capable de m’empecher d’estre toujours prest à sacrifier <strong>en</strong>core, s’il est<br />

nécessaire, mes bi<strong>en</strong>s et ma vie ». Il ne veut pas se plaindre de « la manière pleine de hauteur dont Messieurs les Echevins ont usé à<br />

mon esgard », ni de l’indéc<strong>en</strong>ce, du dédain et de l’impolitesse avec lesquels ils ont reçu toutes ses démarches « pour éviter un procès<br />

dans lesquels je les crois peu fondés », préférant ne parler « que du fonds du procés que ces Messieurs me forc<strong>en</strong>t de sout<strong>en</strong>ir ».<br />

Voilà seize ans qu’il est évêque de Marseille, sans aucun problème avec les échevins, leur ayant donné maintes preuves de son<br />

respect et de sa sincérité à leur égard. Or « cette paix et cette union vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t d’estre troublées par les <strong>en</strong>treprises du Sieur PICHATY,<br />

unique conseil de l’Hôtel de Ville » et procureur, qui cherche à ét<strong>en</strong>dre la juridiction de la police sur les maîtres et maîtresses<br />

d’école, <strong>en</strong> multipliant contre ceux-ci les ordonnances et décrets des échevins, voulant « regler et taxer leur salaire, <strong>en</strong> voulant leur<br />

faire pretter serm<strong>en</strong>t […] et les forçant à déclarer un greffe à la police […] le tout leur étant ordonné sous peine d’interdiction de<br />

leurs fonctions, sous des peines pecuniaires et même de prison ». Or selon les lois canoniques comme selon celles du Royaume, et<br />

… /…<br />

81


82<br />

depuis toujours dans tous les diocèses de France, « les écoles sont sous la juridiction des Evêques, et <strong>en</strong> desp<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t uniquem<strong>en</strong>t ».<br />

Ses nombreuses démarches auprès des Échevins ont été reçues avec un tel mépris qu’il n’a jamais reçu la moindre réponse, même<br />

de politesse. Alors, « pour sout<strong>en</strong>ir la juridiction de l’église attaquée de front et pour faire cesser les troubles que ces <strong>en</strong>treprises<br />

causoi<strong>en</strong>t dans toutes les écoles de Marseille, je me vis obligé de donner sur cela mes ordres aux maitres et maitresses décole ».<br />

Puis il fit donner, « non aux Echevins […], mais au sieur Pichaty leur conseil tout puissant et procureur du Roy de la police, une<br />

assignation au Parlem<strong>en</strong>t de Paris […] pour y faire casser toutes ces ordonnances et faire deff<strong>en</strong>ce aux dits procureur du Roy et<br />

Echevins de s’ingerer <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> de ce qui concerne les escoles. Ces messieurs vir<strong>en</strong>t tout cela avec cet air de superiorité qu’ils croi<strong>en</strong>t<br />

conv<strong>en</strong>ir au chaperon […], sans pr<strong>en</strong>dre aucune mesure pour regler à l’amiable une affaire qui paroit insout<strong>en</strong>able de leur part »,<br />

et sans témoigner le moindre regret de s’attaquer à leur évêque. Ce qui l’a surtout blessé, c’est « de voir ces Messieurs vouloir<br />

m’aliesner les cœurs des Marseillois, que j’ose dire m’estre dûs, et <strong>en</strong>gager cette ville à se declarer contre moy […] Je connois trop<br />

la bonté de cœur des habitans de Marseille », qui lui ont souv<strong>en</strong>t prouvé leur attachem<strong>en</strong>t, pour p<strong>en</strong>ser qu’ils souti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t vraim<strong>en</strong>t<br />

l’action de Pichaty. Ils aurai<strong>en</strong>t certainem<strong>en</strong>t aimé être consultés avant de plaider contre leur évêque, c’est-à-dire « leur pasteur et<br />

leur père », et préféré trouver la voie de la conciliation… Le parti adverse a préféré dissimuler la vérité <strong>en</strong> violant les règlem<strong>en</strong>ts<br />

administratifs, <strong>en</strong> forçant le Conseil de Ville à sout<strong>en</strong>ir un procès « qui paroit nestre l’effet que d’une passion personelle, dont<br />

j’ignore la cause », et de la vanité d’un seul homme. Ils produis<strong>en</strong>t des pièces m<strong>en</strong>songères, que Belsunce détaille ici, affirmant<br />

qu’il a demandé des cassations sur plusieurs ordonnances, ce qui est faux, puisque celles qu’il a ordonnées ne concernai<strong>en</strong>t que les<br />

maîtres et maîtresses d’école, etc. Pour monter ce procès, ils ont donc fait « un faux exposé au Conseil de Ville », qui, si tout était<br />

exact, serait absolum<strong>en</strong>t irrecevable… Etc.<br />

180. H<strong>en</strong>ry de BELSUNCE. L.A.S. « H<strong>en</strong>ry Evêque de Marseille », Marseille 2 novembre ; 4 pages in-4. 400/500<br />

INTÉRESSANTE LETTRE AU SUJET D’UN PAMPHLET ET DE LETTRES ANONYMES RÉDIGÉS CONTRE LUI. « Il est vrai, Monsieur, que le public<br />

et toutes les apar<strong>en</strong>ces accus<strong>en</strong>t le sieur CIPRIANI religieux de St Victor d’estre l’auteur dun mauvais libelle qui s’est répandu<br />

contre moy, qui est tombé dans le meme mespris dans lequel l’auteur vit icy. Il ne pouvoit avoir un meilleur sort estant très mal<br />

ecrit, sans esprit et sans sel, quoiqu’avec beaucoup de malice. Les calomnies dont il est rempli se detruis<strong>en</strong>t delles mesmes et ne<br />

merit<strong>en</strong>t pas d’att<strong>en</strong>tion. J’ay sur ce principe arreté plus dune reponse que lon avoit fait contre cet ecrit et contre l’Evêque d’Alger<br />

qui est le nom que depuis longtemps Cipriani s’est acquis »… Il revi<strong>en</strong>t sur les attaques de ce pamphlet : sa naissance, la religion<br />

de ses ancêtres : « le malheur qu’ils ont eu d’estre hugu<strong>en</strong>ots leur est personnel, et n’est point une tache. Pour moy je ne rougirai<br />

jamais d’estre le petit-fils des Ducs de LA FORCE parcequ’ils ont esté aussi dans ce parti. Si c’est un affront il m’est comun avec<br />

tout ce qu’il y a de plus grandes maisons dans le Royaume et le Roy luy mesme est dans le cas »… Tout cela l’a fait bi<strong>en</strong> rire, ainsi<br />

que les autres affirmations, si facilem<strong>en</strong>t réfutables, sur son fastueux train de vie, le luxe de son mobilier : « vous savés que mes<br />

meubles ne sont que satinade et ma vaisselle de terre »… Il n’a pas voulu poursuivre Cipriani car il ne veut pas faire de vagues, et<br />

qu’il déteste les affaires, etc.<br />

181. H<strong>en</strong>ri BERTRAND (1811-1878) général, homme politique, fils du Grand-Maréchal du Palais de Napoléon.<br />

40 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. à lui adressées (ou à sa femme), ou prov<strong>en</strong>ant des archives familiales, 1832-<br />

1881. 500/600<br />

* H<strong>en</strong>ri-Gati<strong>en</strong> BERTRAND, son père le général : l.a.s., Laleuf 1 er août 1836, longue lettre sur les dettes de son fils, alors<br />

lieut<strong>en</strong>ant à Besançon.<br />

* Louis BERTRAND-BOISLARGE, son oncle : 3 l.a.s., Châteauroux 1838-1847, à H<strong>en</strong>ri, lieut<strong>en</strong>ant d’artillerie à Alger puis à Douai,<br />

la dernière à Amédée Thayer au sujet des projets de mariage de Louis.<br />

* Hort<strong>en</strong>se Bertrand, Mme Amédée THAYER, sa sœur : 4 l.a.s. à H<strong>en</strong>ri, au sujet de son mariage ; plus 2 l.a.s. à elle adressées<br />

par la comtesse de Montalivet et Mme de Chabaud La Tour, relatives au mariage d’H<strong>en</strong>ri. Avec un mouchoir sous une <strong>en</strong>veloppe<br />

portant cette inscription d’H<strong>en</strong>ri : « Cette <strong>en</strong>veloppe r<strong>en</strong>ferme le mouchoir avec lequel ma charmante petite Ernestine s’est essuyé<br />

les yeux le jour de mon mariage le 14 juillet 1847. Ces larmes lui porteront bonheur !!! »<br />

* Napoléon Bonaparte, dit le PRINCE NAPOLÉON (Jérôme) : 2 l.s. à H<strong>en</strong>ri, et 1 l.a.s. à Mme Bertrand, rappelant les li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre<br />

leurs deux familles, 1862-1868.<br />

* MARIE-CLOTILDE de Savoie, Princesse Napoléon, épouse du précéd<strong>en</strong>t : 22 l.a.s. à la vicomtesse H<strong>en</strong>ri Bertrand, parlant<br />

familièrem<strong>en</strong>t de leurs familles et de la Cour, 1859-1881.<br />

* Princesse MATHILDE : 2 l.a.s. à H<strong>en</strong>ri Bertrand et à Madame.<br />

* D’autres l.a.s. de Mme N. de Puisard (belle-mère d’H<strong>en</strong>ri), Napoléon duc de BASSANO, et le maréchal CANROBERT, plus une<br />

invitation imprimée.<br />

182. Jérôme BONAPARTE (1784-1860) frère de Napoléon, il fut Roi de Westphalie. L.A.S. « Jérôme », Flor<strong>en</strong>ce 24 août<br />

1846, à la duchesse Rosine DECRÈS ; 2 pages in-8 (petit deuil). 250/300<br />

BELLE LETTRE SUR LA MORT DE SON FRÈRE LOUIS, ET SUR SA FILLE LA PRINCESSE MATHILDE SÉPARÉE DE SON MARI LE PRINCE DEMIDOFF. La<br />

lettre de la duchesse est une nouvelle preuve d’amitié pour lui : « vous avez bi<strong>en</strong> p<strong>en</strong>sé que dans ce nouveau malheur qui accable<br />

ma famille, l’expression de vos t<strong>en</strong>dres s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts seroit une véritable consolation, & je vous <strong>en</strong> remercie du fond de mon cœur !!!<br />

Resté seul des frères de l’Empereur, je devrai probablem<strong>en</strong>t comme eux mourir sur la terre d’exil, terre bi<strong>en</strong> lourde et qui étouffe


lorsqu’elle ne vous tue pas !!! Si je pouvois au moins voir mes chers <strong>en</strong>fans heureux réunis autour de moi ! Mais je les vois euxmêmes<br />

trompés dans leurs affections sur lesquelles ils devoi<strong>en</strong>t le plus compter !! Ma fille surtout, cette chère <strong>en</strong>fant, je la vois <strong>en</strong><br />

butte aux persécutions d’un être qui devroit être son premier souti<strong>en</strong>t, sans que je puisse la couvrir de ma protection paternelle !!!!<br />

L’exil, toujours l’exil ! qui <strong>en</strong>trave tout ce que je pourrai faire pour elle !!! »… Il compte sur la duchesse pour conseiller MATHILDE ;<br />

si sa fille a besoin de lui il ira à Bruxelles, « mais c’est une détermination bi<strong>en</strong> sérieuse dont je ne puis <strong>en</strong>visager les conséqu<strong>en</strong>ces<br />

qu’avec effroi !!! »…<br />

183. Napoléon BONAPARTE, dit le PRINCE NAPOLÉON (1822-1891) fils de Jérôme Bonaparte, homme politique<br />

démocrate. 2 L.A.S. « Napoléon Bonaparte », Flor<strong>en</strong>ce 1844, à la duchesse Rosine DECRÈS ; 6 pages in-4 (lég. traces<br />

bleues à la première). 300/400<br />

BELLES LETTRES SUR SON PÈRE JÉRÔME ET SON ONCLE JOSEPH. 6 juillet 1844. Après bi<strong>en</strong> des peines et des démarches, il a obt<strong>en</strong>u<br />

que son oncle Joseph et sa tante vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t au secours de son père <strong>en</strong> payant ses dettes et <strong>en</strong> lui servant une p<strong>en</strong>sion : « au milieu de<br />

tout cela ma sœur [la princesse MATHILDE] est v<strong>en</strong>ue apporter un acte que son mari [DEMIDOFF] avait fait de son propre mouvem<strong>en</strong>t<br />

et par lequel il mettait mon père dans une position plus conv<strong>en</strong>able. J’ai été moi-même faire une course auprès de mon père pour<br />

lui exposer l’issue favorable de ses affaires. Mais je l’ai trouvé ce qu’il a toujours été, guidé par les s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts les plus droits ; il<br />

a accepté avec reconnaissance ce que son frère et sa belle-sœur ont bi<strong>en</strong> voulu faire pour lui, mais quant à mon beau-frère ri<strong>en</strong> n’a<br />

pu le décider à accepter de lui, il a répondu avec raison qu’après ce qui s’était passé <strong>en</strong>tre lui et son g<strong>en</strong>dre aucune affaire d’intérêt<br />

ne pouvait avoir lieu <strong>en</strong>tr’eux. Je me suis trouvé dans une position bi<strong>en</strong> s<strong>en</strong>sible ! Voyant la décision de mon père si ferme et si<br />

arrêtée je m’y suis conformé je puis le dire avec bonheur, car je suis fier d’avoir retrouvé le caractère de mon père si beau »… 23 août<br />

1844. La mort de son oncle [JOSEPH, le 28 juillet] l’a « doublem<strong>en</strong>t affligé » : « je l’aimais personnellem<strong>en</strong>t, il le méritait, et puis je<br />

vois ainsi peu à peu s’éteindre toute ma famille, ceux surtout auxquels notre nom doit son illustration, et tous meur<strong>en</strong>t loin de<br />

la France <strong>en</strong> exil, eux au moins ils ont leurs souv<strong>en</strong>irs, leur passé ; nous jeunes g<strong>en</strong>s nous n’avons ri<strong>en</strong> que l’espoir et il est bi<strong>en</strong><br />

faible, bi<strong>en</strong> vague et incertain, malgré cela le jour où je pourrai r<strong>en</strong>trer <strong>en</strong> France et retrouver ma patrie, je me s<strong>en</strong>tirai r<strong>en</strong>aître ! »…<br />

Il exprime cep<strong>en</strong>dant des appréh<strong>en</strong>sions quant à l’av<strong>en</strong>ir : « Tanger, Méhemet-Ali, le maréchal Raglan, Taïti, tout cela se coïncid<strong>en</strong>t<br />

avec rapidité. Est-il vrai que le ministère Guizot chancelle et qu’une succession Thiers Molé se prépare ? »…<br />

184. Famille Luci<strong>en</strong> BONAPARTE. 20 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. 150/200<br />

Charles-Luci<strong>en</strong> BONAPARTE, prince de CANINO (1803-1857) : l.a.s. à la comtesse Armand de Cambacérès née Davout (belle-mère<br />

de sa fille Bathilde, 1856). – Son fils Joseph-Napoléon BONAPARTE (1824-1865) : l.a.s. à son beau-frère le comte Louis de Cambacérès<br />

(Rome 1865), et photographie signée. – Napoléon-Charles BONAPARTE (1839-1899, frère du préécéd<strong>en</strong>t) : l.a.s. à sa sœur Bathilde de<br />

Cambacérès (1860), 4 l.a.s. (et 2 télégrammes) à sa nièce Zénaïde de Cambacérès, duchesse d’Albufera (1872-1877 et 1891), et l.a.s.<br />

à la comtesse Armand de Cambacérès (1878) ; plus 5 photographies de lui et sa femme Christina, princesse Ruspoli). – Eugénie<br />

Bonaparte, princesse de la MOSKOWA (1872-1949, fille du précéd<strong>en</strong>t) : l.a.s. à sa cousine Zénaïde duchesse d’Albufera (1907, avec<br />

carte-souv<strong>en</strong>ir de sa mère). – Zénaïde de Cambacérès, duchesse d’ALBUFERA (1857-1932) : note autogr. sur sa tante maternelle la<br />

princesse Gabrielli.<br />

2 photographies signées par les filles de Charles-Luci<strong>en</strong> : Julie marquise de ROCCAGIOVINE (1830-1900) et Charlotte comtesse<br />

PRIMOLI (1832-1901). – Laetitia Bonaparte (1866-1926, fille du Prince Napoléon), princesse de SAVOIE, duchesse d’AOSTE :<br />

photographie signée.<br />

ON JOINT une l.a.s. du comte RAPETTI sur la généalogie des <strong>en</strong>fants de Luci<strong>en</strong> Bonaparte (1858), et un portrait gravé de Luci<strong>en</strong><br />

Bonaparte.<br />

185. Luci<strong>en</strong> BONAPARTE (1828-1895) petit-fils de Luci<strong>en</strong> Bonaparte, cardinal. 17 L.A.S., Rome 1861-1882 ; 38 pages<br />

in-8, qqs <strong>en</strong>veloppes. 100/150<br />

Lettres affectueuses à sa sœur Bathilde Bonaparte, comtesse Louis de CAMBACÉRÈS (2), à sa nièce (fille de Bathilde) Zénaïde de<br />

Cambacérès, duchesse d’ALBUFERA (10), et à Adèle DAVOUT, comtesse Éti<strong>en</strong>ne de CAMBACÉRÈS (belle-mère de Bathilde, 5). ON JOINT<br />

une photographie du cardinal (dédicacée à Zénaïde par sa tante Julie Bonaparte, marquise di Roccagiovine), et 2 lettres à Zénaïde<br />

pour la succession du cardinal.<br />

186. H<strong>en</strong>ri de BOURDEILLE, marquis d’Archiac, prince de Caussade (1570-1641) filleul de H<strong>en</strong>ri III, il fut<br />

sénéchal puis gouverneur du Périgord, chevalier des ordres, conseiller d’État et maréchal de camp. 4 pièces sur vélin<br />

(2 incomplètes) à lui relatives, ou à sa famille, dont une signée, 1611-1666 ; 36 pages in-4 ou in-fol. (qqs mouill.).<br />

200/250<br />

Arrêt du Grand Conseil du Roi condamnant Louis de Caussade après abattage de bois dans la forêt de Saint-Mégrin (1611).<br />

Aveu et dénombrem<strong>en</strong>t du marquisat d’Archiac (Saintonge), signé par Bourdeille (1619). Conclusions du procureur général du<br />

parlem<strong>en</strong>t de Paris à propos de la terre de Saint-Mégrin (fragm<strong>en</strong>t, 1635). Conclusions avec historique des affaires des Caussade<br />

et de Saint-Mégrin (fragm<strong>en</strong>t).<br />

83


84<br />

187. André BROCHANT DE VILLIERS (1772-1840) géologue et minéralogiste. 6 L.A.S., Paris 1806-1829, à Louis-<br />

B<strong>en</strong>jamin FLEURIAU DE BELLEVUE à La Rochelle ; 22 pages in-4 ou in-8, adresses. 600/800<br />

BELLE CORRESPONDANCE SCIENTIFIQUE. 25 avril 1806. Parmi ses échantillons de cristallite, le n° 1 est extrêmem<strong>en</strong>t trompeur : « il<br />

a tout à fait l’aspect d’une roche primitive. Je dirois la même chose du n° 2 cep<strong>en</strong>dant il a un poli luisant qui avertit déjà d’être<br />

<strong>en</strong> garde avant de prononcer. Le n° 11 a bi<strong>en</strong> quelques rapports avec certaines corné<strong>en</strong>nes, mais il est poreux et ses cavités sont<br />

lisses bi<strong>en</strong> rondes et d’une nature toute différ<strong>en</strong>tes des cavités qui se trouv<strong>en</strong>t dans certaines roches. Il a d’ailleurs un toucher<br />

maigre particulier »… Quant à son mémoire sur des roches volcaniques, il nuancerait certaines conclusions. « J’observerai sur<br />

la conclusion n° 12 que vous éloignez trop l’idée de la cooperation de la mer aux ph<strong>en</strong>omènes volcaniques, je crois bi<strong>en</strong> que le<br />

soufre y joue un grand role, mais je p<strong>en</strong>se que l’on est forcé d’attribuer à l’eau les explosions et les eruptions, sans parler des<br />

inondations volcaniques que l’on pourroit peut-être attribuer à l’électricité, ce qui est cep<strong>en</strong>dant un effet disproportionné avec la<br />

cause, considerant que tous les volcans connus sont au bord de la mer qu’ils form<strong>en</strong>t des lignes continues le long des rivages (au<br />

Chili au Perou au Mexique au Kamtschatka) qu’il n’y a qu’un seul exemple d’un volcan brulant, situé au milieu d’un contin<strong>en</strong>t<br />

(celui situé <strong>en</strong> Asie près du Cachemire) <strong>en</strong>core son exist<strong>en</strong>ce est-elle contestée, et d’ailleurs, ce que ne fait point la mer, les eaux<br />

d’un lac, d’une fleuve peuv<strong>en</strong>t l’operer. Vous citez le volcan du Mexique observé par HUMBOLDT à 40 l. de la mer je ne regarderois<br />

pas ce fait comme une objection décisive, les tremblem<strong>en</strong>s de terre qui accompagn<strong>en</strong>t les eruptions ebranl<strong>en</strong>t fortem<strong>en</strong>t la terre a<br />

plus de 40 l. de distance et je ne vois pas pourquoi il est impossible qu’il s’ouvre un gouffre ou les eaux de la mer se precipit<strong>en</strong>t<br />

a cette distance »… Etc. 12 décembre 1819. BRONGNIART lui a remis sa lettre : « Votre belle météorite a reçu sa destination. Nous<br />

l’avons cassé, et après <strong>en</strong> avoir <strong>en</strong>voyé de suite une quantité suffisante pour une analyse complette à M r LAUGIER qui <strong>en</strong> a déjà<br />

traité un grand nombre, nous avons <strong>en</strong>core conservé chacun un fragm<strong>en</strong>t, dont le mi<strong>en</strong> qui est le plus beau, d’après la volonté<br />

de Brongniart, a occuppé de suite une belle place dans ma collection »… Il propose d’échanger leurs traités de cristallographie,<br />

et l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t des terrains divers de coquilles fossiles… 10 juin 1820. Il lira avec plaisir son mémoire sur les pierres météoriques<br />

à l’Académie, et il <strong>en</strong> surveillera l’impression et la gravure ; Fleuriau pourrait cep<strong>en</strong>dant préférer le Journal de physique, plus<br />

prompt à publier que les Mémoires de l’Académie… BEUDANT est « très contrarié du tems imm<strong>en</strong>se que lui pr<strong>en</strong>d la redaction de<br />

son voyage »… 1 er décembre 1820. La publication de son mémoire a été retardé par son abs<strong>en</strong>ce, puis celles de M. BLAINVILLE et M.<br />

DESMAREST… 16 juillet 1829. Il confie ses inquiétudes sur la santé du jeune d’ORBIGNY, protégé de Fleuriau, et annonce l’<strong>en</strong>voi,<br />

suivant la suggestion de l’ami ROISSY, d’une note de M. de BUCH sur les lacs itali<strong>en</strong>s, et une carte coloriée... 30 novembre 1829.<br />

Il regrette de ne pouvoir satisfaire sa demande d’échantillons adressée à M. CORDIER, et doutee que des échantillons aussi petits<br />

puiss<strong>en</strong>t l’aider à reconnaître le « terrein oolitique », ou du moins le « terrain jurassique » traversé par sa sonde. « Il vous faut pour<br />

votre puit foré trouver des alternatives de couches perméables et imperméables à l’eau. […] vous avez l’espoir que, si les couches<br />

remont<strong>en</strong>t doucem<strong>en</strong>t vers quelque plateau, les eaux amassées sous ce plateau et que la couche imperméable cont<strong>en</strong>oit, vi<strong>en</strong>dront<br />

au jour. Or cette alternative de couches perméables et imperméables est un fait absolum<strong>en</strong>t local »…<br />

ON JOINT la minute autographe de la réponse de FLEURIAU DE BELLEVUE à la première lettre, 16 août 1806 (6 p. in-4), longue<br />

discussion sur le phénomène de la cristallisation et l’opinion de WATT, les échantillons de cristallite et les roches volcaniques, les<br />

travaux de DOLOMIEU, SAUSSURE, PELLETIER, etc.


188. Alexandre BRONGNIART (1770-1847) minéralogiste et géologue, directeur de la Manufacture de Sèvres. 6 L.A.S.,<br />

Sèvres et Paris 1816-1819, à Louis-B<strong>en</strong>jamin FLEURIAU DE BELLEVUE à La Rochelle ; 33 pages in-4, 2 adresses.<br />

1.200/1.500<br />

IMPORTANTE CORRESPONDANCE SCIENTIFIQUE SUR LA MINÉRALOGIE, NOTAMMENT LE SUCCIN (AMBRE JAUNE).<br />

31 août 1816. Les échantillons adressés par Fleuriau sont arrivés fort à propos puisqu’il prépare un mémoire sur le succin, et<br />

sa lettre conti<strong>en</strong>t des r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts utiles sur les gisem<strong>en</strong>ts, ainsi que des figures de pétrifications très singulières, qu’il a fait<br />

voir à CUVIER et de LAMARCK : « M r Cuvier ne p<strong>en</strong>se pas que les fig. 1 ères apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à aucune partie de mammifères, la structure<br />

de ce corps n’ayant selon lui aucun rapport réel avec celle des ongles d’aucun animal. Il soupçone que ce seroit une coquille<br />

voisine des cramès si ce n’est même une grande et nouvelle espèce de ce g<strong>en</strong>re. M r de Lamark etablit la même supposition. […]<br />

La figure deux pouroit indiquer un corps analogue aux radiolites de Lamark et par consequ<strong>en</strong>t à quelques uns des putrifications<br />

figurées dans l’ouvrage de M r de LAPEYROUSE avec les corps qu’il a appelés improprem<strong>en</strong>t orthoceratiles. […] Nous ne connaissons<br />

ri<strong>en</strong> d’absolum<strong>en</strong>t semblable au corps repres<strong>en</strong>té par votre figure trois. Ce seroit une batolite si ce corps etoit droit, mais M r de<br />

Lamark m’a dit qu’il <strong>en</strong> connoissoit déjà de courbés. Ce qui <strong>en</strong> eloigne ce corps c’est qu’il est presqu’<strong>en</strong> spirale »… Il parle <strong>en</strong>suite<br />

de la position géologique du succin (gisem<strong>en</strong>ts de lignite) et de l’ouvrage de Cuvier sur les fossiles… Il propose à Fleuriau de se<br />

représ<strong>en</strong>ter à l’Académie des Sci<strong>en</strong>ces pour la place de corresondant <strong>en</strong> minéralogie : Brongniart et BROCHANT appuyerai<strong>en</strong>t sa<br />

candidature… 13 septembre. Il connaissait presque tous les « titres littéraires » de Fleuriau : « J’espère que n’ayant plus cette fois<br />

M. de BUCH pour concurr<strong>en</strong>t, ils ont tout le poids qu’ils doiv<strong>en</strong>t avoir »… Fleuriau a déjà pour lui, dans la section de minéralogie,<br />

Brongniart, Brochant et Lelièvre, et Brongniart, au cours de deux jours chez Brochant, s’est trouvé avec leur ami M. de ROISSY :<br />

« Vous devinez qu’il a été souv<strong>en</strong>t question de vous et que les dessins de vos fossiles que j’avois avec moi, ont été examinés avec<br />

beaucoup d’interêt »… 30 octobre. En réponse à sa lettre et la coupe qui l’accompagnait, il prés<strong>en</strong>te son opinion <strong>en</strong> quelques mots,<br />

« et, cela établi, les developpem<strong>en</strong>s et preuves pourront être donnés par tout geologue qui voudra s’<strong>en</strong> occuper. La premiere vue est<br />

la seule chose qui m’apparti<strong>en</strong>ne. Les faits prouveront si elle est juste ou non. “Je p<strong>en</strong>se : que toutes les formations du succin solide<br />

ou friable sont posterieures à la craie, c.a.d. au calcaire anci<strong>en</strong> cont<strong>en</strong>ant certaines especes particulieres de coquilles et par exemple<br />

des belemnites, des ammonites &c, et que cette meme formation est anterieure au calcaire grossier ou calcaire à cerithes, au calcaire<br />

<strong>en</strong>fin analogue à celui des <strong>en</strong>virons de Paris dont les assises inferieures r<strong>en</strong>ferm<strong>en</strong>t, comme vous le savez, des camemnes &c. Enfin<br />

que cette formation est contemporaine de celle des argiles plastiques qui se trouv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre la craie et le calcaire à cerite et qu’elle<br />

est tantot recouverte de bancs puissants solides ou friables ou de sable ou bancs quelque fois assez minces &c &c.” Vous <strong>en</strong> dire<br />

davantage seroit écrire le mémoire »… Cep<strong>en</strong>dant il expose quelques-uns des faits qui l’ont am<strong>en</strong>é à cette opinion, avant de parler<br />

de publications de Cordier et Lamoureux, et des voix sur lesquelles Fleuriau peut compter à l’Institut… 28 mars-1 er avril 1817.<br />

Après avoir réitéré son idée sur le gisem<strong>en</strong>t des résines fossiles, il l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t longuem<strong>en</strong>t des lignites, combustible charbonneux<br />

qui diffèr<strong>en</strong>t des autres combustibles connus, et il met <strong>en</strong> regard de la nom<strong>en</strong>clature communiquée par Fleuriau, la si<strong>en</strong>ne, plus<br />

ét<strong>en</strong>due… 7 juillet 1819. L’important maint<strong>en</strong>ant serait « la reunion et la determination de tous ou au moins du plus grand nombre<br />

des corps organisés fossiles qui se trouv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place tant au dessus qu’au dessous du banc, lit ou depot de lignite qui r<strong>en</strong>ferme<br />

le succin. Ce que vous me dites comme <strong>en</strong> passant, que les coquilles sont pour la plupart fort differ<strong>en</strong>tes de celles qu’on trouve<br />

dans votre calcaire secondaire, vi<strong>en</strong>t confirmer mes soupçons »… Il transmet le mémoire de FROST sur le succin du Maryland… 13<br />

décembre 1819. Il a remis à LAUGIER, professeur de chimie au Jardin du Roi, la quantité nécessaire de la météorite, pour analyse : « il<br />

se pourroit qu’il se trouvat dans cette pierre quelques faits susceptibles de vous faire naître des idées particulieres et que vous seriez<br />

bi<strong>en</strong> aise d’insérer dans votre mémoire »… Il confirme ce que M. de CHASSIRON a écrit au sujet de la pierre de Moravie, puis fait part<br />

de quelques-uns des résultats de l’analyse des succins par M. BERTHIER, ingénieur des mines : « N° 1 rougeatre et transpar<strong>en</strong>t. Pas la<br />

moindre trace d’acide succinique.<br />

N° 2. Opaque, cassure concoïde,<br />

couleur blanc sâle traces d’acide<br />

succinique »... etc. Fleuriau sait<br />

probablem<strong>en</strong>t par le Journal de<br />

physique la découverte de succin<br />

dans le lignite d’Auteuil près Paris.<br />

« Ce succin n’a donné comme<br />

celui de l’isle d’Aix que des traces<br />

d’acide succinique. Il ressemble<br />

cep<strong>en</strong>dant beaucoup plus à celui<br />

de la Baltique »… Etc.<br />

ON JOINT 4 L.A. (brouillons) de<br />

FLEURIAU DE BELLEVUE à Brongniart,<br />

1808-1819 (15 p. in-4), et une<br />

notice manuscrite communiquée<br />

par Brongniart d’instructions pour<br />

l’<strong>en</strong>voi de fossiles. Plus une L.A.S.<br />

de LELOUIS à Fleuriau.<br />

85


86<br />

189. [Jean-Jacques-Régis de CAMBACÉRÈS (1753-1824)]. BREVET MAÇONNIQUE signé par 40 dignitaire francs-maçons,<br />

16 e jour du 10 e mois de l’an de la Vraie Lumière 5805 [16 janvier 1804] ; vélin 49,5 x 51,5 cm. <strong>en</strong> partie imprimé,<br />

GRAND DÉCOR SYMBOLIQUE gravé par Merché Marchand, 3 sceaux de cire rouge sur carte et rubans, et sceau métallique<br />

dans son boîtier p<strong>en</strong>dant sur rubans de soie blanche, rouge et noire. 3.000/4.000<br />

MAGNIFIQUE BREVET DE PROVISIONS DE GRAND MAÎTRE AJOINT DU GRAND ORIENT DE FRANCE POUR L’ARCHICHANCELIER CAMBACÉRÈS.<br />

Le Grand Ori<strong>en</strong>t de France nomme S.A.S. Monseigneur Cambacérès, Archichancelier de l’Empire, « à l’office d’adjoint du G.<br />

Maître du G\ O\ de France, vaccant par la démission lire et volontaire du F\ qui <strong>en</strong> était pourvu, et ce à dater du 5 e jour du 10 e<br />

mois de l’an de la V\ Lumière 1804 pour que le d t frère Cambacérès exerce le d t office de Grand Maître adjoint p<strong>en</strong>dant l’espace du<br />

temps reglé par les statuts, concoure à ét<strong>en</strong>dre sous notre horizon l’empire de la vertu, la Majesté de notre Ordre, et les avantages<br />

de la fraternité »… Parmi les signataires : l’artiste médailleur Alexandre-Louis ROËTTIERS DE MONTALEAU (1748-1807), le « Grand<br />

Orateur d’honneur » Antoine CHALLAN (1754-1831), le naturaliste Bernard Germain Éti<strong>en</strong>ne de LACÉPÈDE (1756-1825), le Grand-<br />

Juge ministre de la Justice Claude-Ambroise REGNIER (1746-1814), l’écrivain et militaire H<strong>en</strong>ri de CARRION-NISAS (1767-1841),<br />

le magistrat Honoré MURAIRE (1750-1837), les sénateurs Dominique CLÉMENT DE RIS (1750-1827) et Pierre-Louis DAVOUS (1749-<br />

1819) ; les dignitaires de la Grande Loge Symbolique générale, dont le présid<strong>en</strong>t Jean-Baptiste ANGEBAULT et le Garde des sceaux et<br />

du timbre Louis FUSTIER ; ceux de la Grande Loge d’Administration générale, et ceux du Grand Chapitre général.<br />

190. [Jean-Jacques-Régis de CAMBACÉRÈS]. DIPLÔME MAÇONNIQUE signé par 7 dignitaires francs-maçons itali<strong>en</strong>s,<br />

Milan <strong>en</strong> Chambre du Grand Conseil 28 e jour du 9 e mois de l’an de la Restauration 5567, année de la Vraie Lumière<br />

5807, 28 novembre 1807 de l’ère vulgaire ; grand vélin 69 x 53 cm. <strong>en</strong> partie imprimé bilingue itali<strong>en</strong>-français,<br />

VIGNETTES PEINTES, 3 grands sceaux de cire rouge p<strong>en</strong>dant sur rubans de soie rouge, blanche et jaune. 1.000/1.200<br />

BELLES LETTRES DE CRÉANCE MAÇONNIQUES EN ITALIE POUR L’ARCHICHANCELIER CAMBACÉRÈS.<br />

« Nous Membres du Grand et Suprême Conseil pour l’Italie des très-Puissants Souverains Grands Inspecteurs Généraux du<br />

33 me \ et dernier degré du Rit Ecossais anci<strong>en</strong> accepté faisons savoir par ces prés<strong>en</strong>tes que l’Illustre F\ Cambacérès Archichancelier<br />

de l’Empire Français est Maître, et Passe-Maître des Loges Symboliques, Maître Sécrét, Maître Parfait, Secrétaire Intime, Prévôt<br />

et Juge », etc., du 33 e \ degré <strong>en</strong> Italie, et qu’<strong>en</strong> vertu des constitutions de l’Ordre et de son grade, pouvoir lui est donné « de<br />

constituer, établir et inspecter toutes les Loges, Chapitres, Conseils, Colleges et Consistoires de l’Ordre Royal et Militaire de<br />

l’anci<strong>en</strong>ne, et moderne Franche-Maçonnerie »… Parmi les signataires : Alessandri, Balathier, Calepio, Caprara, Lechi, Cortabili…<br />

VIGNETTE PEINTE <strong>en</strong> tête représ<strong>en</strong>tant l’aigle bicéphale <strong>en</strong>tre deux ét<strong>en</strong>dards, l’un à l’aigle bicéphale, l’autre à l’aigle impériale,<br />

et banderoles aux devises : UNIVERSI ORBIS TERRARUM ARCHITECTORIS GLORIA AB INGENIS et DEUS MEUMQUE JUS.<br />

191. Éti<strong>en</strong>ne-Amand dit Armand, comte de CAMBACÉRÈS (1804-1878) neveu de l’Archichancelier, il épousa une<br />

fille du maréchal Davout et fut député de l’Aisne. ARCHIVES PERSONNELLES ET FAMILIALES composées d’<strong>en</strong>viron 700 lettres<br />

et pièces, la plupart L.A.S. par Cambacérès ou ses correspondants, 1815-1878, <strong>en</strong> partie sous chemises autographes.<br />

1.000/1.200<br />

Extraits de naissance et de baptême, et plus de 20 extraits d’état-civil ou paroissiaux de membres de sa famille. Certificat<br />

d’assiduité au cours de philosophie d’H<strong>en</strong>ri IV (1822). Contrat, correspondance et acte de remplacem<strong>en</strong>t militaire (1825). Procèsverbal<br />

d’émancipation (1825). Quittances données à sa belle-mère pour les intérêts de la constitution dotale de sa femme (1828-<br />

1831). Docum<strong>en</strong>ts relatifs à son élection aux grades de capitaine et chef de bataillon de la Garde Nationale à Montgobert et<br />

Villers-Cotterets (1832-1848).<br />

CORRESPONDANCE familiale à lui adressée : par son père le général baron de CAMBACÉRÈS (4, 1825) ; sa mère Philippine de<br />

CAMBACÉRÈS (100, 1825-1844) ; sa belle-sœur Louise Davout marquise de BLOCQUEVILLE (12, 1831-1848) ; son beau-frère le général<br />

François-Edmond de Coulibeuf marquis de BLOCQUEVILLE (17, 1836-1855) ; son premier fils Léon de CAMBACÉRÈS (1827-1840,<br />

12 lettres, 1836-1839, dont 2 au dos de bulletins scolaires, plus une de son professeur Riant à James Gordon) ; son second fils<br />

Louis de CAMBACÉRÈS (9, 1842-1846), et ses épouses successives : la princesse Bathilde Bonaparte (6) et Élise de Montesquiou-<br />

Fez<strong>en</strong>sac (3). D’autres de son ami le comte Charles de SALVERTE (20, 1833-1854), le marquis de GOUY D’ARSY, Pierre RAPETTI (6,<br />

1856-1867, plus une note sur le parc de Mousseaux), D. LEPRINCE (14), A. KÜHN, etc.<br />

Dossiers relatifs à l’acquisition, la rénovation, l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> et l’imposition du presbytère de Ricquebourg (Oise, acheté <strong>en</strong><br />

1825), et de la maison de la rue de la Tour aux Dames (achetée <strong>en</strong> 1826, v<strong>en</strong>due <strong>en</strong> 1838). Bail et docum<strong>en</strong>ts sur la location d’un<br />

appartem<strong>en</strong>t rue de Choiseul (1826-1827). Bail, correspondance et quittances du général comte ANDRÉOSSY, pour la location du<br />

château de Ris (1828). Dossier de lettres et pièces relatives à une ferme à Chèvreville (Seine-et-Oise), v<strong>en</strong>due <strong>en</strong> 1829 (dont une<br />

signée par son oncle J.-J.-R. CAMBACÉRÈS, propriétaire <strong>en</strong> 1815). Actes de v<strong>en</strong>te de propriétés à Livet (Eure, 1826), Oissery (Seineet-Marne,<br />

1829), et Pornic (Loire-Inf., achat 1862, v<strong>en</strong>te 1869). Dossier relatif à des terres à Saint-Qu<strong>en</strong>tin (1845-1858).<br />

Docum<strong>en</strong>ts relatifs à ses fonctions de conseiller municipal et maire de MONTGOBERT (Aisne), 1839-1874. Lettre à sa belle-mère<br />

à propos de sa réélection à la Chambre (1846). Résultats manuscrits et imprimés des élections à l’Assemblée nationale (1848-1849).<br />

Curieuse correspondance sur des calomnies visant à empêcher la candidature de son fils Louis au Corps législatif <strong>en</strong> 1863 (avec<br />

minutes de lettres à Napoléon III).<br />

… /…


189<br />

190<br />

87


88<br />

Nombreux mémoires, contrats et reçus pour des fournitures ou services à sa personne ou sa maison (1826-1867), dont une<br />

police d’assurances contre l’inc<strong>en</strong>die. Correspondance d’affaires, dont un dossier relatif à la société <strong>en</strong> commandite du Théâtre<br />

des NOUVEAUTÉS (1827-1830), et un autre sur l’achat de fonds du gouvernem<strong>en</strong>t des États-Unis d’Amérique (1851-1853). Dossiers<br />

relatifs à des emprunts, avec exposé de l’origine de propriété des immeubles hypothéqués (1864-1868). Règlem<strong>en</strong>t, rapport, lettres<br />

et reçus du CERCLE IMPÉRIAL (1854-1860). Liquidation et partage de sa succession (1879).<br />

ON JOINT 3 plaquettes impr. concernant le duc de Cambacérès, et un passeport pour la baronne de Cambacérès (1813).<br />

192. Napoléone DAVOUT, comtesse Armand de CAMBACÉRÈS (1807-1885) fille du maréchal Davout, elle épousa<br />

un fils du général de Cambacérès (demi-frère de l’Archichancelier). CORRESPONDANCE FAMILIALE d’<strong>en</strong>viron 200 L.A.S.<br />

et L.A. de la comtesse, ou à elle adressées, ou de ses proches, vers 1842-1882 ; plus de 700 pages formats divers,<br />

nombreuses <strong>en</strong>veloppes et adresses. 300/400<br />

Dans un <strong>en</strong>semble de c<strong>en</strong>t lettres t<strong>en</strong>dres et gaies, la comtesse « Léonie » ti<strong>en</strong>t son mari, député, au courant de ses excursions<br />

<strong>en</strong> province, et des activités de leur fils unique Louis ; elle donne des nouvelles de leur famille ét<strong>en</strong>due… Un autre <strong>en</strong>semble de<br />

80 lettres s’adresse à sa petite-fille Zénaïde duchesse Raoul d’ALBUFERA (une au duc) : il est beaucoup question de son arrière-petitfils<br />

Louis… Plus des lettres à elle adressées par Luci<strong>en</strong>-Louis BONAPARTE (2), Marie-Désirée Bonaparte comtesse CAMPELLO, Zénaïde<br />

de CAMBACÉRÈS (2), la maréchale DAVOUT (2), la vicomtesse Marthe VIGIER, ainsi qu’une lettre de son mari à leur fils Louis, et<br />

10 duplicata de lettres de son mari à Napoléon III. Quelques autres lettres à elle ou à son mari par Louis-Antoine GARNIER-PAGÈS,<br />

le général (puis maréchal) Aimable PÉLISSIER (5), etc. Faire-part de son décès et ses obsèques. Partage de sa succession (1885).<br />

193. Louis de CAMBACÉRÈS (1832-1868) auditeur au Conseil d’État, député, petit-fils du maréchal Davout et petitneveu<br />

de l’Archichancelier de l’Empire. 36 lettres ou pièces, 1842-1868. 120/150<br />

Exercices de calligraphie faits à l’âge de 10 ans (1842). Contrat d’assurance militaire (1853). Résultats des élections législatives<br />

dans l’arrondissem<strong>en</strong>t de Saint-Qu<strong>en</strong>tin (1857). Convocations au Corps législatif (1857-1862, avec 3 l.s. d’Achille Fould et 1 l.s.<br />

d’Alaxandre Walewski). Diplôme sur vélin de la Société zoologique d’acclimation, signé par Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire (1856).<br />

2 l.s. d’Achiffe FOULD (dont une convocation du conseil de famille pour le legs du cardinal Fesch). Lettres de sa grand-mère la<br />

maréchale DAVOUT (2, 1868), sa mère Napoléone Davout, comtesse de CAMBACÉRÈS (1856), sa première femme la princesse Bathilde<br />

BONAPARTE (1861), son cousin Aldabert de BEAUMONT. 2 portraits photographiques : Louis et sa fille Léonie, Bathilde.<br />

194. Louis de CAMBACÉRÈS. Plus de 110 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. à lui adressées ou à lui relatives, 1824-<br />

1869. 300/400<br />

Contrats de mariage avec la princesse Bathilde Bonaparte (1856), puis avec Élise de Montesquiou-Fez<strong>en</strong>sac (1864). Lettres<br />

de son père Armand de CAMBACÉRÈS (3, 1840-1847), de sa grand-mère la maréchale DAVOUT (8, 1845-1850), de ses oncle et tante<br />

Hubert et Louise de Cambacérès (5). Lettres de ses beaux-frères : Joseph-Napoléon BONAPARTE (3), Luci<strong>en</strong>-Louis BONAPARTE (3) et<br />

Napoléon-Charles BONAPARTE ; et de ses belles-sœurs Julie Bonaparte marquise di ROCCAGIOVINE (3, plus une de son mari, et une<br />

de leur fille aînée, Letizia), et Augusta Bonaparte princesse GABRIELLI, plus une du comte Paolo CAMPELLO (mari de sa belle-sœur<br />

Marie-Désirée Bonaparte). D’autres lettres ou pièces de son ami le Dr EICH (Worms 1844-1861, plus de 60, <strong>en</strong> allemand), Adolphe<br />

BILLAULT, Alfred BLANCHE, Achille FOULD (2), James GORDON, le général MAIZIÈRE, le général comte d’ORNANO... Docum<strong>en</strong>ts relatifs<br />

à des propriétés à Châteauneuf, Chilly-Mazarin, Coubert, Maffliers, Bussy-<strong>en</strong>-Othe. Comptes et quittances. Expédition de son<br />

testam<strong>en</strong>t (1861), et liasse de lettres trouvées parmi ses papiers lors de sa mort à Chamonix (1868).Inv<strong>en</strong>taire après décès (1869).<br />

195. [Louis de CAMBACÉRÈS (1832-1868) auditeur au Conseil d’État, membre du Corps législatif, petit-fils du maréchal<br />

Davout et petit-neveu de l’Archichancelier de l’Empire]. P.S. par Amédée MOCQUARD, notaire, Contrat de Mariage<br />

de Monsieur le Comte de Cambacérès & S.A. la Princesse Bathilde Bonaparte, Paris 1856 ; volume in-4 de 31 pages<br />

calligraphiées sur vélin avec cachets fiscaux, sous cartonnage blanc à filets dorés, dos de soie blanche. 400/500<br />

BEAU CONTRAT DE MARIAGE, calligraphié sur vélin et orné de peintures et de lettrines peintes et dorées par E. LEVADÉ. Il fut<br />

passé le 7 octobre 1856 <strong>en</strong>tre le comte Louis-Joseph-Napoléon de CAMBACÉRÈS, auditeur au Conseil d’État, fils majeur d’Éti<strong>en</strong>ne-<br />

Armand-Napoléon, comte de Cambacérès, membre du Corps législatif, et sa femme, née Napoléonie Adèle Davout d’Eckmühl, et<br />

S.A. la princesse Bathilde-Aloïse-Léonie BONAPARTE, fille mineure de S.A. Mgr le prince Charles Bonaparte et de S.A. la princesse<br />

Zénaïde-Charlotte-Julie Bonaparte, décédée. Il se compose de 10 articles et d’une liste des témoins. Suiv<strong>en</strong>t une lettre de Napoléon<br />

III donnant son cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t au mariage, et l’expédition, ornée des armes impériales, de l’agrém<strong>en</strong>t qu’il donna au contrat.<br />

ON JOINT 50 lettres ou pièces : minutes autogr. de lettres du comte Louis de Cambacérès ; lettres à lui adressées à l’occasion<br />

de la naissance de ses filles, par Augusta BONAPARTE, Louis-Luci<strong>en</strong> BONAPARTE, le prince NAPOLÉON (Jérôme), Pierre-Napoléon<br />

BONAPARTE, Charlotte BONAPARTE CENTANINI, H<strong>en</strong>ri BOULAY DE LA MEURTHE, Désirée CLARY BERNADOTTE Reine de Suède, le baron<br />

T. de LACROSSE, la princesse MATHILDE, le prince et la princesse MURAT, le général baron de SAINT-JOSEPH, la comtesse TASCHER DE<br />

LA PAGERIE, le maréchal VAILLANT, etc. ; quittances de son père, son oncle, et sa grand-mère maternelle la maréchale Davout ; qqs<br />

docum<strong>en</strong>ts relatifs au testam<strong>en</strong>t du cardinal FESCH.


191 195<br />

196. [Louis de CAMBACÉRÈS]. Environ 350 lettres ou pièces à lui adressées ou le concernant, 1850-1863. 700/800<br />

IMPORTANT DOSSIER DU DÉPUTÉ DE L’AISNE.<br />

Diplômes de bachelier ès lettres et bachelier et lic<strong>en</strong>cié <strong>en</strong> droit (1850-1853). Correspondance relative à ses décorations<br />

(Légion d’honneur, Ordre de l’Étoile polaire avec brevet).<br />

Abondante correspondance à lui adressée (et minutes de lettres) <strong>en</strong> tant que député de l’Aisne, de la part d’administrateurs,<br />

électeurs et commettants, aussi bi<strong>en</strong> que de collègues du Corps législatif et du Conseil d’État, relative à des réunions, pétitions,<br />

requêtes, pièces confiées (dont 2 l.s. de Daru), <strong>en</strong>vois d’arg<strong>en</strong>t, etc. Adresse électorale et affiche (1857). Nombreuses lettres et<br />

docum<strong>en</strong>ts par des ministres, hommes politiques et administrateurs : le préfet de l’Aisne Georges CHAMBLAIN, le général BLONDEL,<br />

DAMAS-HINARD, DARRICAU, Achille FOULD, le baron Théobald de LACROSSE, comte de LESSEPS, Pierre MAGNE, le général MAIZIÈRE, le<br />

maréchal RANDON, Eugène ROUHER, Gustave ROULAND, Ernest de ROYER, Édouard VANDAL, Édouard WILLIAMSON, etc.<br />

197. Jean-Baptiste CARRIER (1756-guillotiné 1794) conv<strong>en</strong>tionnel (Cantal), organisateur des massacres de Nantes.<br />

P.A.S., Nantes 11 frimaire II (1 er décembre 1793) ; 1 page et quart in-fol., VIGNETTE et <strong>en</strong>-tête imprimé et corrigé<br />

Carrier Représ<strong>en</strong>tant du Peuple près l’Armée de l’Ouest, cachet cire rouge. 1.500/2.000<br />

IMPORTANT DOCUMENT SUR LE BLOCAGE DE LA LOIRE ET ARRÊTER LES VENDÉENS QUI REVIENNENT DU SIÈGE DE GRANVILLE.<br />

Carrier « requiert le chef principal des Bureaux civils de la marine de fournir sur le champ au citoy<strong>en</strong> François les sommes<br />

qui lui seront nécessaires pour l’emplette des subsistances qu’exige la consommation des marins qui sont sur les batteaux armés<br />

stationnés sur la Loire pour empêcher le passage des Brigands dans la V<strong>en</strong>dée, l’emplette des subsistances se fera dans les communes<br />

<strong>en</strong>vironnantes les stations, ordonne aux authorités constituées et aux citoy<strong>en</strong>s desd. communes de les livrer auxd. marins sur le pied<br />

du maximum déterminé par la loi a peine d’être considérés comme <strong>en</strong>nemis de la république et punis comme tels ».<br />

Reproduction page 90<br />

198. Jean-Baptiste CARRIER. P.A.S., Nantes 28 nivose II (17 janvier 1794) ; 1 page in-fol., cachet cire rouge (portrait<br />

joint). 1.000/1.200<br />

« Représ<strong>en</strong>tant du peuple françois près de l’armée de l’ouest », Carrier n’a réintégré FOUASSÉ dans ses fonctions que sur les<br />

témoignages des chefs de la division de Cherbourg, mais frappé par les accusations graves portées contre lui par le citoy<strong>en</strong> Durrac,<br />

directeur de l’hôpital militaire de Saint-Vaast, il « révoque l’arrêté par lequel led. Fouassé a été rappellé a ses fonctions, ordonne<br />

qu’il <strong>en</strong> demeurera destitué, le met <strong>en</strong> état d’arrestation, ordonne qu’il sera traduit dans les prisons de Nantes »…<br />

ON JOINT un fragm<strong>en</strong>t de lettre signé par CARRIER et POCHOLLE, avec 6 lignes de la main de Carrier.<br />

89


90<br />

197 199<br />

199. Jean-Baptiste CARRIER. L.A.S., Paris à la Conciergerie 14 frimaire III (4 décembre 1794), au COMITÉ DE SALUT<br />

PUBLIC ; 1 page in-4. 1.200/1.500<br />

CINQ JOURS AVANT SA CONDAMNATION ET SON EXÉCUTION, POUR PRÉPARER SA DÉFENSE.<br />

« Citoy<strong>en</strong>s collegues. Je suis parfaitem<strong>en</strong>t instruit que la correspondance des ag<strong>en</strong>ts nationaux des districts de la cidevant<br />

Bretagne et notam<strong>en</strong>t de ceux du departem<strong>en</strong>t de la Loire inférieure m’est infinim<strong>en</strong>t favorable, qu’ils r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t tous à l’anci<strong>en</strong><br />

Comité de Salut public le compte le plus avantageux de ma conduite. Cette correspondance comm<strong>en</strong>ce à peu près <strong>en</strong> Brumaire, et<br />

finit <strong>en</strong> v<strong>en</strong>tose an 2. J’invite le Comité à m’<strong>en</strong> transmettre le plus promptem<strong>en</strong>t les extraits certifiés qui peuv<strong>en</strong>t me concerner »…<br />

200. Famille de CHABROL. 5 docum<strong>en</strong>ts, <strong>en</strong> vue d’une prés<strong>en</strong>tation à NAPOLÉON, 1808 ; 5 pages in-fol. et 1 page<br />

in-plano. 300/400<br />

Gaspard-Claude François de CHABROL (1740-1816, magistrat et député). L.S., Paris 31 janvier 1808, au Grand Chambellan<br />

Pierre de Montesquiou, rappelant sa carrière et ses services et ceux de ses trois fils, eux quatre pouvant être comptés parmi les plus<br />

grands propriétaires de leur départem<strong>en</strong>t…<br />

Tableau manuscrit sur 4 colonnes : « Demande de prés<strong>en</strong>tation à L.L. M.M. Imp. & Royale formée par M. de Chabrol, anci<strong>en</strong><br />

magistrat, ex-député de la noblesse d’Auvergne à l’Assemblée constituante, prés<strong>en</strong>té par le Collège électoral du Dep t du Puy de<br />

Dôme comme candidat au Sénat conservateur, l’un des trois plus forts contribuables de ce départem<strong>en</strong>t » ; le tableau fait l’état de<br />

ses « services personnels », avant et après la Révolution, des « services de famille » (son père, son frère, ses fils), la « fortune » du<br />

père (66.000) et celle des <strong>en</strong>fants avec les « lieux de situation », soit <strong>en</strong> tout 224.000.<br />

Note autographe du Grand Chambellan Pierre de MONTESQUIOU : « Liste des personnes qui sollicit<strong>en</strong>t l’honneur d’être<br />

prés<strong>en</strong>tées à Sa Majesté », avec M. de Chabrol, « candidat au Sénat, père du Maître des Requêtes et du préfet de Montmartre, son<br />

3 e fils est maire de Riom, 224 mille francs de r<strong>en</strong>te <strong>en</strong>tre lui et ses fils », et Mme de Nougarède » ; mise au net des prés<strong>en</strong>tations<br />

du 14 février [1808] : M. de Chabrol, Mme de Nougarède, et la députation du Grand Duché de Varsovie ; une autre « Liste des<br />

personnes qui auront l’honneur d’être prés<strong>en</strong>tées dimanche 11 février [1808] », corrigée par le comte de Montesquiou : avec MM.<br />

de Chabrol Volvic, Chabrol Tournoille. Chabrol Chaméane, Chabrol Crouzol et leurs épouses…


201. Ignace CHAPPE l’Aîné (1762-1829) député de la Sarthe<br />

à l’Assemblée législative, administrateur des lignes<br />

télégraphiques. P.S., avec apostille signée de NAPOLÉON<br />

I er <strong>en</strong> marge, Strasbourg et Paris 30 mars 1809 ; 1 page infol.,<br />

<strong>en</strong>-tête imprimé Télégraphie. Dépêche Télégraphique,<br />

et VIGNETTE. 700/800<br />

Dépêche télégraphique <strong>en</strong>voyée de Strasbourg par le<br />

Général commandant la 5 e division militaire au Ministre<br />

de la Guerre : il annonce le départ de « 12 caissons d’outils<br />

pour l’armée » et demande si l’on peut, pour les conduire,<br />

« pr<strong>en</strong>dre des conscrits des différ<strong>en</strong>ts corps, ou des hommes<br />

de la Compagnie départem<strong>en</strong>tale de réserve ». Napoléon fait<br />

répondre : « <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>dre dans le dépôt du 18 e de ligne», et signe :<br />

« NP ».<br />

202. Ignace CHAPPE l’Aîné. L.S., signée aussi par son frère<br />

Pierre-François CHAPPE, Paris 22 mai 1823, au Maire de<br />

Calais ; 2 pages in-4, <strong>en</strong>-tête imprimé de la Télégraphie,<br />

adresse. 300/400<br />

En tant qu’administrateurs des lignes télégraphiques, les<br />

frères Chappe précis<strong>en</strong>t que, pour les besoins du service, les<br />

employés du Télégraphe sont disp<strong>en</strong>sés de monter la garde et de<br />

loger des g<strong>en</strong>s de guerre, et pri<strong>en</strong>t le Maire de « susp<strong>en</strong>dre tous<br />

actes qui forcerai<strong>en</strong>t les employés télégraphiques à supporter<br />

des charges dont ils ont été justem<strong>en</strong>t disp<strong>en</strong>sés »…<br />

ON JOINT un manuscrit sur le « Nouveau Télégraphe »<br />

imaginé par les frères Chappe (1 p. in-fol.).<br />

203. Claude CHAPPE (1763-1805) inv<strong>en</strong>teur du télégraphe.<br />

L.A.S., Paris 26 floréal, au citoy<strong>en</strong> SILVESTRE ; demi-page<br />

in-8, adresse. 500/700<br />

Il prie son confrère de passer le voir Quai Voltaire n° 23 « pour quelques r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts dont j’ai le plus grand besoin », la<br />

maladie le forçant à rester à la maison. RARE.<br />

ON JOINT un imprimé, Suite du Journal de Perlet, n° 285, rapportant la séance du 2 juillet 1793 où Lakanal a fait adopter un<br />

décret pour faciliter « au citoy<strong>en</strong> Chappe, auteur d’une inv<strong>en</strong>tion propre à transmettre promptem<strong>en</strong>t et surem<strong>en</strong>t des nouvelle à<br />

une distance considérable, tous les moy<strong>en</strong>s d’exécution dont elle est susceptible »…<br />

204. Jean-Baptiste CHARCOT (1867-1936) explorateur polaire. 3 L.A.S., Neuilly 1934-1936 ; 5 pages et demie in-8 ou<br />

in-12 à son adresse. 300/400<br />

Il refuse par trois fois de pr<strong>en</strong>dre son correspondant avec lui <strong>en</strong> mission à bord du Pourquoi pas ?… 28 avril 1934. La liste de<br />

demandes d’embarquem<strong>en</strong>ts sur le Pourquoi pas ? dépasse largem<strong>en</strong>t « le nombre limité de places que possède ce navire, même<br />

avec un supplém<strong>en</strong>t de hamacs dans la soute. Il m’est donc impossible à mon grand regret d’<strong>en</strong>visager de nouvelles demandes »…<br />

9 février 1935 : « Nous devons cet été aller chercher à Angmagsalik la mission que nous y avons laissée l’an dernier [avec Paul-<br />

Émile VICTOR] et il n’y aura pas un petit coin du “Pourquoi pas ?” y compris dans la soute »… 15 juin 1936, il ne peut le laisser<br />

embarquer à bord du Pourquoi Pas : « j’ai à peine la place pour le personnel qui m’est destiné à l’aller sans compter celui que je<br />

devrai ram<strong>en</strong>er »… [Son correspondant l’a échappé belle, car le navire fera naufrage <strong>en</strong> septembre 1936 lors d’une viol<strong>en</strong>te tempête,<br />

sur le chemin du retour, au large des côtes Islandaises. Charcot y trouvera la mort, et il n’y aura qu’un survivant.]<br />

205. CHILI. Lettre (minute) et pièce manuscrites relatives aux sci<strong>en</strong>ces naturelles, [1786-1789 ?] ; 10 pages in-4. 150/200<br />

Inv<strong>en</strong>taire descriptif de plus de 40 échantillons géologiques et conchyliologiques prélevés à Concepción, et dans la baie de<br />

Saint-Vinc<strong>en</strong>t, avec référ<strong>en</strong>ce aux trouvailles de membres de l’expédition de La Pérouse, qui s’y arrêta <strong>en</strong> février-mars 1786 : La<br />

Martinière, médecin et naturaliste, Prévost, dessinateur de botanique, Guillou, « second chirurgi<strong>en</strong> de l’Astrolabe », et des r<strong>en</strong>vois<br />

aux planches de l’Histoire naturelle de Dezallier d’Arg<strong>en</strong>ville. Dans sa lettre, le même scripteur prie M. Zapatero, « commandant<br />

d’infanterie de la Conception au Chili », de faire détacher des Locos, coquillages « semblables à ceux qui nous ont servi pour les<br />

lampions lors de la petite fête que nous avons eu l’honneur de donner à vos dames », de les emballer selon ses instructions, et<br />

d’« addresser le tout a M r DAUBENTON de l’Academie des sci<strong>en</strong>ces garde et demonstrateur du Cabinet du Roy ou a son successeur<br />

a Paris »…<br />

201<br />

91


92<br />

206 207<br />

206. Winston CHURCHILL (1874-1965). L.A.S. « W », 21 novembre 1914, à son frère le Major John CHURCHILL, aux<br />

Army Headquarters ; 2 pages et demie in-8, vignette Admiralty Whitehall, <strong>en</strong>veloppe First Lord of the Admiralty,<br />

contreseing ; <strong>en</strong> anglais. 5.000/6.000<br />

À PROPOS DU RETRAIT DE SON FRÈRE DU FRONT, POUR ENTRAÎNER LA TERRITORIALE. Premier Lord de l’Amirauté, Winston se déf<strong>en</strong>d<br />

d’avoir joué un rôle dans la nouvelle affectation de son frère, bi<strong>en</strong> qu’il s’<strong>en</strong> félicite. Il est du devoir de son frère d’aller où il peut<br />

être le plus utile ; avec son intellig<strong>en</strong>ce et sa formation, il fera le travail très bi<strong>en</strong>, et à mesure qu’arriveront de plus <strong>en</strong> plus de<br />

troupes, l’importance de la tâche s’accroîtra. Bi<strong>en</strong> sûr qu’on quitte le régim<strong>en</strong>t avec un serrem<strong>en</strong>t de cœur et un peu de remords, et<br />

pour les autres c’est une grande perte, mais ce n’est pas lui qui commande, et ils s’<strong>en</strong> tireront parfaitem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>… C’est une affaire<br />

de chat et souris qui se guett<strong>en</strong>t, maint<strong>en</strong>ant : Winston doit pr<strong>en</strong>dre garde de ne pas être la souris ! Goonie [l’épouse de John,<br />

Lady Gw<strong>en</strong>doline Bertie] est <strong>en</strong>chantée des nouvelles. La guerre sera longue et cruelle, et on voudrait 4 vies pour bi<strong>en</strong> terminer<br />

le jeu… Son frère doit apprécier FRENCH [général commandant <strong>en</strong> chef des forces expéditionnaires britanniques] de l’avoir ainsi<br />

reconnu. Dans sa position il aura des occasions d’aider son régim<strong>en</strong>t et les intérêts territoriaux <strong>en</strong> général. Il y aura beaucoup de<br />

circonstances favorables à se faire tirer dessus avant le dénouem<strong>en</strong>t…<br />

207. [Winston CHURCHILL]. Photographie d’amateur, 1938 ; 17 x 12 cm. 100/150<br />

La photo porte cette lég<strong>en</strong>de manuscrite : « Cap Martin 1938 “Les Zoraïdes” ». Churchill, coiffé d’un grand chapeau, est dans<br />

un parc, <strong>en</strong> pied, devant son chevalet et une table de jardin sur laquelle sont disposés ses outils de peintre.<br />

208. H<strong>en</strong>ry Coiffier de Ruzé d’Effiat, marquis de CINQ-MARS (1620-1642). L.A.S. « H DEffiat Decinqmars »,<br />

29 [décembre 1640] « au soir à la Maison rouge », à François-Auguste de THOU ; 3 pages in-4, adresse avec cachets de<br />

cire rouge à ses armes sur lacs de soie jaune. 2.500/3.000<br />

RARE LETTRE À SON AMI DE THOU, AVEC LEQUEL IL SERA DÉCAPITÉ à Lyon le 7 septembre 1642.<br />

Il déplore la fin prochaine de l’abbé de LEUVILLE, « mais jespere quil mourra fort bon Catholique et que nous verrons Mr votre<br />

frere le remplacer dans son Abaye de St Qu<strong>en</strong>tin ce qui me consolera aucunem<strong>en</strong>t. S.M. ma fait la grace de m<strong>en</strong> assurer <strong>en</strong> cas de<br />

mort & je croy quil sufira & a votre g<strong>en</strong>erosité & a la satisfaction de Monsieur de BOUILLON de la p<strong>en</strong>sion que vous voudrez acorder<br />

volonterem<strong>en</strong>t a celuy pour qui il la desire, le tiers ou le quart du b<strong>en</strong>efice <strong>en</strong> fera la raison & moy je vous prie instamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

mon particulier dans demeurer dans ce terme la que je prescris avec le pouvoir que peut pretandre un homme qui ne vous sert qua<br />

cette condition. Tout de bon je m<strong>en</strong> ti<strong>en</strong>dres offancé autrem<strong>en</strong>t & vous <strong>en</strong> assure fort serieusem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>sant que vous aurez assez<br />

de consideration pour moy pour ne le vouloir pas faire ». Il att<strong>en</strong>d M. de Bethune [SULLY] qui « sera receu comme vous le désirez<br />

& comme il le merite. Ne faittes pas <strong>en</strong>core esclatter le don du Roy labaye ne vaquant pas mais aussy tost apres rescrivez moy &<br />

cep<strong>en</strong>dant vous <strong>en</strong> assurez »… Il ajoute qu’on a annoncé « au Roy un combat contre Cambry [bataille de CAMBRILS 13-16 décembre<br />

1640] ou on le fait mort & sept c<strong>en</strong>s hommes tuez sur place avec prise de canon ».


208<br />

208<br />

209<br />

93


94<br />

209 H<strong>en</strong>ry Coiffier de Ruzé d’Effiat, marquis de CINQ-MARS. L.A.S. « Effiat de Cinq Mars », [1641], à François-<br />

Auguste de THOU ; 1 page in-4, adresse avec cachets de cire rouge à ses armes sur lacs de soie jaune. 2.000/2.500<br />

RARE LETTRE À SON AMI DE THOU, AVEC LEQUEL IL SERA DÉCAPITÉ à Lyon le 7 septembre 1642. … « Je croiois que vous seriez remis<br />

de la fausse imagination que le bruit de Paris vous pouvet avoir donnée mais aceque je voy vous avez le defaut des personnes qui<br />

ont beaucoup de bonté qui ne sont jamais exemptes de crinte pour ce qu’elles aim<strong>en</strong>t. Je me flatte de cette opinion et vous promets<br />

que je tascheray de la meriter »…<br />

ON JOINT 3 manuscrits <strong>en</strong> copie de l’époque : de lettres de Cinq-Mars à sa mère et de De Thou à son cousin avant de mourir,<br />

avec un pamphlet <strong>en</strong> latin contre Richelieu ; lettre de Louis XIII au Parlem<strong>en</strong>t de Paris concernant Cinq-Mars (6 août 1642) ; et<br />

rapport relatif au jugem<strong>en</strong>t de Cinq-Mars et de Thou et relation de leur exécution.<br />

Reproduction page précéd<strong>en</strong>te<br />

210. [H<strong>en</strong>ry Coiffier de Ruzé d’Effiat, marquis de CINQ-MARS]. Louis Phélypeaux, marquis de LA VRILLIÈRE<br />

(1599-1681) secrétaire d’État de Louis XIII. L.A.S., Nîmes 23 août 1642, au cardinal de RICHELIEU ; 1 page et quart<br />

in-fol. 600/800<br />

IMPORTANTE LETTRE relative au transport de CINQ-MARS de Montpellier à Lyon (où il sera exécuté le 12 septembre 1642, pour<br />

avoir t<strong>en</strong>té une conjuration contre Richelieu). La Vrillière indique les précautions prises pour ce voyage gardé secret. « Mons r le<br />

baron d’ARZILLIERES m’ayant veu a son passage a désiré pour le raffraichissem<strong>en</strong>t de ses trouppes, et donner moi<strong>en</strong> aux cavalliers<br />

de se pourvoir de plusieurs petittes necessités, de sejourner demain qui est dimanche a Montpellier a condition d<strong>en</strong> partir Lundy<br />

et de suivre la routte sans faire aulcun sejour. Il est cont<strong>en</strong>t de tous les ordres que je luy ay fait voir et promet de servir S. Em.<br />

<strong>en</strong> ceste occasion et <strong>en</strong> touttes les autres avec grande passion et fidellité. Je seray aujourdhuy de bonne heure a Montpellier<br />

et n<strong>en</strong> partiray point qu’apres avoir veu Lundy M r le Grand [CINQ-MARS, Grand Écuyer de Louis XIII] <strong>en</strong> carosse, cep<strong>en</strong>dant<br />

pour conduire sa personne <strong>en</strong> plus grande seureté, lon pr<strong>en</strong>dra seulem<strong>en</strong>t a trois lieues de Nismes les dragons a pied »... Il parle<br />

égalem<strong>en</strong>t des troupes du marquis de VILLEROY. « Je feray toutte la dillig<strong>en</strong>ce possible pour me r<strong>en</strong>dre selon mon debvoir aupres<br />

de S. Em. pour la santé de laquelle je continueray a prier Dieu »...<br />

211. Georges CLEMENCEAU (1841-1929). L.A.S., Bordeaux 13 septembre 1914 ; 1 page et demie in-8. 100/120<br />

Le Ministère de l’Intérieur est disposé à accepter « le don de la généreuse bi<strong>en</strong>faitrice. Comme il est nécessaire, pour cela,<br />

que l’administration se mette <strong>en</strong> rapport avec elle, je pr<strong>en</strong>ds la liberté de vous adresser mon secrétaire M. Martin pour tous<br />

r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts »…<br />

212. COIFFURE. MANUSCRIT de VERS, orné de gravures de coiffures, seconde moitié du XVIII e siècle ; un vol. in-12 de<br />

35 pages manuscrites et 51 gravures, certaines aquarellées, cartonnage d’époque usagée (qqs petits défauts). 400/500<br />

Recueil de coiffures féminines, certaines un peu rognées pour être mises au format du volume, la plupart lég<strong>en</strong>dées :<br />

Baigneuse <strong>en</strong> marmotte ; Chapeau à la Jokeis ou Jaquet surmonté d’un pouf élégant ; Chapeau au Traineau ; Bonnets anglais,<br />

demi-négligé, à la Belle-Poule, à la Cornette de France, à la Glorieuse, etc. Les vers inscrits <strong>en</strong> regard de ces têtes sont galants ou<br />

t<strong>en</strong>dres, et moqueurs :<br />

« Je refusais au jeune Iphis<br />

De me r<strong>en</strong>dre dans un boccage.<br />

Je refusais, mais je rougis ;<br />

Peut-on promettre davantage ?<br />

Comm<strong>en</strong>t ne pas croire un amant », etc.


213. Louis COTTE (1740-1815) oratori<strong>en</strong>, météorologiste. 6 L.A.S., Montmor<strong>en</strong>cy 1781-1782, à Louis-B<strong>en</strong>jamin FLEURIAU<br />

DE BELLEVUE ; 7 pages et demie in-4. 500/600<br />

CORRESPONDANCE AVEC LE JEUNE SAVANT DE LA ROCHELLE QUI LUI COMMUNIQUAIT SES OBSERVATIONS HYDROMÉTRIQUES [elles seront<br />

exploitées dans les Mémoires sur la météorologie du P. Cotte (Imprimerie Royale, t. II, 1788, p. 263 sqq.)]. 21 février 1781. Il<br />

transmet un Précis du sieur MOSSY sur l’hygromètre que Fleuriau a commandé, et approuve sa remarque sur la dilatation de l’esprit<br />

de vin ; ses propres expéri<strong>en</strong>ces sur le thermomètre le confirm<strong>en</strong>t. Mais quant à leurs recherches relatives aux marées, « nous<br />

travaillons plus pour nos neveux que pour nous »… 20 mars 1781. Fleuriau a raison : « il s’<strong>en</strong> faut de beaucoup que l’hygromètre<br />

soit trouvé ; celui de M r Buissart est le plus s<strong>en</strong>sible que je connaisse, mais il n’est pas <strong>en</strong>core aussi comparable que je le désirerois.<br />

J’att<strong>en</strong>ds de Londres un hygromètre que M er Deluc a construit lui-même, et qu’il m’a fait offrir, il a passé tout l’été dernier à<br />

perfectionner cet instrum<strong>en</strong>t »… Il parle aussi de ses expéri<strong>en</strong>ces sur l’évaporation… 14 avril 1781. Le sieur Mossy a allégué « les<br />

longues manipulations » exigées pour construire son instrum<strong>en</strong>t, et sa rareté, pour justifier son prix « exorbitant » ; Cotte ne<br />

s’étonne pas des différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre ce thermomètre et ceux de Fleuriau : « 1° Il est difficile d’obt<strong>en</strong>ir des ouvriers qu’ils règl<strong>en</strong>t<br />

immédiatem<strong>en</strong>t les deux points de leurs thermom. 2° La justesse dans l’échelle de gradation est très difficile aussi à obt<strong>en</strong>ir », etc.<br />

23 juillet 1781. Le changem<strong>en</strong>t que Fleuriau a fait à sa manière d’observer aux heures des marées, « ne peut que répandre plus de<br />

jour sur les resultats », et il vante le barométrographe qu’il a vu chez M. Changeux : « j’ai été <strong>en</strong>chanté de sa simplicité. Il peut<br />

s’adapter à une p<strong>en</strong>dule quelconque »… 13 septembre 1781. Sa boussole est charmante et commode. « Je ne connois point l’hygrom.<br />

du S r Perica, mais je connois <strong>en</strong> général les artistes de Paris pour des charlatans, du moins pour la plupart ; ainsi leurs annonces<br />

fastueses ne m’<strong>en</strong> impos<strong>en</strong>t pas. J’ai actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre les mains un nouvel hygromètre de la façon de M r Deluc […]. La matiere<br />

hygrométrique est une espece de ruban la baleine surmonté d’un cadran. Il est d’une s<strong>en</strong>sibilité étonnante »… Il annonce aussi un<br />

nouvel hygromètre de M. Buissart, et un mémoire de M. de SAUSSURE sur l’hygromètre de cheveux… 25 mars 1782. Il <strong>en</strong>courage<br />

Fleuriau à continuer ses observations sur les heures des marais : « quand elles ne serviroi<strong>en</strong>t qu’à constater le peu d’influ<strong>en</strong>ce de<br />

l’atmosph. sur le barom. dans ces circonstances, ces observat. seroi<strong>en</strong>t toujours précieuses ; il y a autant à gagner <strong>en</strong> physique, <strong>en</strong><br />

détruisant des erreurs, qu’<strong>en</strong> établissant des vérités »…<br />

214. Georges COUTHON (1755-1794) avocat, député à l’Assemblée législative, conv<strong>en</strong>tionnel (Puy-de-Dôme), membre<br />

du Comité de Salut public, arrêté le 9 thermidor et guillotiné. L.A.S., [Clermont-Ferrand 29 mai 1790], à Jean-<br />

François GAULTIER DE BIAUZAT, député à l’Assemblée nationale à Paris ; 2 pages et demie in-4, adresse avec beau cachet<br />

de cire rouge aux armes de Clermont. 500/600<br />

Il s’excuse du retard de sa réponse, causé par un petit voyage de deux jours. Il appr<strong>en</strong>d que Biauzat a été « assez sérieusem<strong>en</strong>t<br />

indisposé » et lui conseille d’alléger ses tâches : « vous faittes l’ouvrage de dix – vous vous abymés, et tout <strong>en</strong> vous couvrant de<br />

gloire vous finissés de ruiner votre temperam<strong>en</strong>t »… Il lui conseille amicalem<strong>en</strong>t d’utiliser les services de son secrétaire et ami<br />

pour sa correspondance : « c’est le ci devant père archange ». Il lui écrit tandis qu’il assiste au dépouillem<strong>en</strong>t du scrutin [pour la<br />

Municipalité de Clermont-Ferrand] : « L’on s’occuppe pres<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t du depouillem<strong>en</strong>t du scrutin des Electeurs, l’on me dit que<br />

je serai du nombre, je n’<strong>en</strong> scais <strong>en</strong>core ri<strong>en</strong> […] Nos cathédraux ont pris une deliberation indirectem<strong>en</strong>t protestatêre contre les<br />

decrets ou du moins contre celui auquel la motion du caffard ou imbecile Don GERLE a donné lieu. Je ne doute pas qu’ils viss<strong>en</strong>t<br />

avec plaisir, s’allumer ici, le flambeau du fanatisme. Mais nous ne sommes pas aussi faibles qu’ailleurs, et nous sçavons à l’exemple<br />

de l’assemblée nationale, voir <strong>en</strong> grand, les objets qui <strong>en</strong> val<strong>en</strong>t la peine ». Il évoque les difficultés soulevées par les élections dans<br />

d’autres villes avant de se réjouir : « Les choses se sont passées ici assés bi<strong>en</strong>, je fis à mon quartier la motion du serm<strong>en</strong>t individuel,<br />

et y <strong>en</strong> chassai ainsi tous les mauvais citoy<strong>en</strong>s. L’on <strong>en</strong> a fait de même partout »… Il m<strong>en</strong>tionne le cas de l’abbé AUBIER dont les<br />

« mauvaises raisons ne le disp<strong>en</strong>ser<strong>en</strong>t pas de jurer qu’il resterait fidele a la nation, a la loi, au roy, qu’il mainti<strong>en</strong>drait de tout son<br />

pouvoir l’exécution des décrets de l’assemblée nationale et d’ajouter, par necessité, qu’il n’avait participé directem<strong>en</strong>t ny indirectem<strong>en</strong>t<br />

à aucuns arrettés, deliberations, ny protestations contraires aux decrets de l’assemblé nationale »…<br />

Reproduction page 97<br />

215. Georges COUTHON. P.S., contresignée par les représ<strong>en</strong>tants du peuple Alexandre CHATEAUNEUF-RANDON, Sébasti<strong>en</strong><br />

de LA PORTE et Éti<strong>en</strong>ne MAIGNET, Lyon 13 octobre 1793 ; 1 page et demie in-fol. 250/300<br />

ARRÊTÉ des « représ<strong>en</strong>tans du peuple <strong>en</strong>voyés près l’armée des Alpes et dans differ<strong>en</strong>ds départem<strong>en</strong>s de la république »<br />

concernant la confiscation des marchandises à LYON, à la suite du siège dirigé par Couthon. [La prise de la ville révoltée a eu lieu<br />

quatre jours auparavant.]<br />

« Instruits qu’un grand nombre de citoy<strong>en</strong>s des départem<strong>en</strong>s et une foule d’étrangers réclam<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes marchandises<br />

qu’ils dis<strong>en</strong>t avoir chez les commissionnaires de cette ville qui devoi<strong>en</strong>t les <strong>en</strong>voyer à leur destination. Considérans que, si<br />

quelques unes de ces réclamations peuv<strong>en</strong>t être légitimes, il doit y <strong>en</strong> avoir beaucoup d’autres que la loi rejette, qu’il devi<strong>en</strong>t dès<br />

lors urg<strong>en</strong>t de connoitre les titres qui constat<strong>en</strong>t la propriété de ceux qui form<strong>en</strong>t des demandes et les epoques des différ<strong>en</strong>ts<br />

<strong>en</strong>vois, afin d’éviter les fraudes qui pourroi<strong>en</strong>t avoir lieu », ils arrêt<strong>en</strong>t que, dans un délai de quatre jours, « tous les citoy<strong>en</strong>s de<br />

cette ville qui faisoi<strong>en</strong>t la commission seront t<strong>en</strong>us de se prés<strong>en</strong>ter à la municipalité provisoire pour y faire la déclaration des<br />

différ<strong>en</strong>tes marchandises qu’ils ont <strong>en</strong> dépôt », avec tous les détails permettant la vérifications, etc.<br />

ON JOINT une L.A.S. du citoy<strong>en</strong> SIAUVE, commissaire des guerres de l’armée des Alpes, Ville affranchie [octobre 1793],<br />

qui requiert l’aide de Couthon pour être disculpé face aux calomnies formulées à son <strong>en</strong>contre ; plus 2 imprimés d’arrêtés des<br />

Représ<strong>en</strong>tants du Peuple [octobre-novembre 1793] avec des fausses signatures ajoutées.<br />

95


96<br />

216. Georges COUTHON. L.A.S., Paris 1 er messidor II (19 juin 1794), à ses « chers concitoy<strong>en</strong>s » [du Puy-de-Dôme] ;<br />

2 pages in-4. 600/800<br />

BELLE LETTRE RÉPUBLICAINE ANNONÇANT LA PRISE D’YPRES, le 17 juin par l’armée républicaine commandée par Pichegru.<br />

« Encore d’excell<strong>en</strong>tes nouvelles, mes chers concitoy<strong>en</strong>s, Ypres cette place importante qui deff<strong>en</strong>dait le port d’Ost<strong>en</strong>de, et nous<br />

empêchait de cerner <strong>en</strong>tierem<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>nemi, Ypres est à nous. Vive la république. Charleroi ne manquera pas non plus de tomber<br />

incessam<strong>en</strong>t à notre pouvoir au moy<strong>en</strong> de quoi l’<strong>en</strong>nemi r<strong>en</strong>fermé sur notre territoire cest à dire dans Val<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>nes, Condé,<br />

Landrecy, et le paÿs du Quesnoi, sans pouvoir retirer de subsistances daucunne part, touttes les av<strong>en</strong>ues lui étant fermées, va etre<br />

forcé avant peut etre un mois, de nous r<strong>en</strong>dre tout ce que la trahison lui avait livré. Ô le beau jour que celui où nous pourrons<br />

dire, La terre sainte de la Liberté n’est plus souillée par la prés<strong>en</strong>ce des esclaves d Autriche, de Prusse, et d’Angleterre ; nous<br />

sommes chés nous, et malheur à l’Etranger qui oserait t<strong>en</strong>ter d’y pénétrer par la force ou la ruse. Il ne manquerait à ce jour de<br />

gloire qu’une seule chose, ce serait de voir conduire triomphalem<strong>en</strong>t à Paris, son altesse royale le duc d’Yorke, et son Emin<strong>en</strong>ce le<br />

prince de Cobourg. Avec quel plaisir nous donnerions à ces grands personnages, des leçons de carmagnole. J’espere bi<strong>en</strong> que cela<br />

ne se passera pas tooujours <strong>en</strong> songe ». Il annonce égalem<strong>en</strong>t les succès des autres armées : « La Marine va toujours de prises <strong>en</strong><br />

prises »… Il se réjouit de pouvoir désormais retourner pour quelques mois auprès de ses amis du Puy-de-Dôme, et il termine :<br />

« Dieu, et la Liberté vous gard<strong>en</strong>t ! »<br />

217. Georges Jacques DANTON (1759-1794). P.S. (signée deux fois), Paris 12 septembre 1792 ; vélin in-4 imprimé,<br />

cachet <strong>en</strong>cre rouge Au nom de la République française (<strong>en</strong>cadrée). 1.800/2.000<br />

LOI RELATIVE AU PAIN DES TROUPES du 8 septembre 1792. « Le ministre de la guerre annonce que des différ<strong>en</strong>s essais qui lui ont<br />

été prés<strong>en</strong>tés pour l’amélioration du pain des troupes, celui qui a le mieux r<strong>en</strong>du, est le pain de pur from<strong>en</strong>t, avec extraction de<br />

quinze livres de son par quintal ; il le trouve préférable au pain dans lequel il y a du seigle, il propose de l’adopter »… L’Assemblée<br />

rapporte son décret du 2 septembre et « décrète que le pain sera de pur from<strong>en</strong>t ». Le Conseil exécutif provisoire promulgue la loi,<br />

que Danton signe <strong>en</strong> tant que garde des sceaux.<br />

ON JOINT une lettre de commerce itali<strong>en</strong>ne de 1500 d’un certain Christoforus à son neveu pour l’<strong>en</strong>voi de robes et d’une pièce<br />

d’étoffe (1 page obl. in-8, <strong>en</strong>cadrée).<br />

* * * *<br />

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Louis DAVOUT<br />

(1770-1823)<br />

Maréchal d’Empire, duc d’Auerstaedt, prince d’Eckmühl<br />

218. Lazare CARNOT (1753-1823). P.S. comme ministre de la Guerre, Paris 14 messidor VIII (3 juillet 1800) ; 1 page<br />

grand in-fol. <strong>en</strong> partie impr., VIGNETTE, cachet <strong>en</strong>cre Ministre de la Guerre. 150/200<br />

LETTRE DE SERVICE POUR LOUIS-NICOLAS DAVOUT. « Bonaparte, premier Consul de la République, ayant à nommer un Général<br />

de Division, pour être employé <strong>en</strong> cette qualité et pour commander la cavalerie de l’Armée d’Italie, subordonném<strong>en</strong>t au Général<br />

<strong>en</strong> chef de cette Armée, a fait choix de L. Davout »…<br />

219. Alexandre BERTHIER (1753-1815). L.S., Paris 6 thermidor IX (25 juillet 1801), au général de division DAVOUT,<br />

Inspecteur général des troupes à cheval ; 1 page in-fol., <strong>en</strong>-tête Le Ministre de la Guerre, VIGNETTE. 120/150<br />

Il le prévi<strong>en</strong>t que « le Premier Consul vous a nommé Inspecteur Général des troupes à cheval stationnées dans les 1 re 14 me 15 me<br />

et 16 me Divisions Militaires »… ON JOINT l’ampliation de l’arrêté consulaire nommant Davout au commandem<strong>en</strong>t de l’infanterie de<br />

la Garde des Consuls, 6 frimaire X (27 novembre 1801).<br />

220. Famille DAVOUT. 30 L.A.S., 1802-1838. 300/400<br />

H<strong>en</strong>ri DAVOUT (1788-1856, capitaine de hussards), à son cousin germain le général Davout (1802), parlant de son « papa », de<br />

ses cousins Alexandre et Julie Davout, et de la nomination de Davout au commandem<strong>en</strong>t de l’infanterie de la Garde des Consuls.<br />

Jean-Louis, comte LECLERC (1767-1821, officier de cavalerie, homme politique et préfet) : 2 à sa mère Mme Jean-Paul Leclerc,<br />

1 à son beau-frère le maréchal Davout.<br />

Nicolas, comte LECLERC DES ESSARTS (1770-1820, général) : 2 à sa mère Mme Jean-Paul Leclerc : Q.G. de Bielany (Pologne)<br />

30 décembre 1806, à propos de la bataille de Golymin : « nous avons bi<strong>en</strong> battu l’<strong>en</strong>nemi nous avons bi<strong>en</strong> servi notre souverain » ;<br />

Paris 6 novembre 1814, parlant de la situation du maréchal. Plus 4 de sa femme Alexandrine comtesse LECLERC : une à sa belle-sœur<br />

la maréchale Davout (1818), et 3 à sa belle-mère Mme Jean-Paul Leclerc.<br />

Alire Parisot, Mme Alexandre DAVOUT (1786-1856) : 2 à son beau-frère le maréchal Davout, et 7 à sa belle-sœur la maréchale,<br />

1823-1844.<br />

Hélène Davout, générale Louis-François COUTARD (1775-1835) : 12, à ses cousins le maréchal Davout (3) ou la maréchale (9),<br />

vers 1811-1814.<br />

Césarine Davout, Mme Pierre-Nicolas de VAUDRIMEY (1768-1838), à son cousin le maréchal Davout, parlant de l’extinction<br />

du « dernier chef de notre nom » (vers 1811).<br />

Charles de VAUDRIMEY DAVOUT DE CAPELLIS (1802-1861, général, fils de la précéd<strong>en</strong>te) : 2 à la maréchale Davout (1837-1838).<br />

221. Louis DAVOUT. 20 L.A.S. (la dernière incomplète de la fin), Q.G. de Bruges, Ost<strong>en</strong>de, Dunkerque 1803-1804, à<br />

SA FEMME AIMÉE DAVOUT ; 50 pages in-4, à son <strong>en</strong>-tête (sauf une) L. Davout, Général de la Garde du Gouvernem<strong>en</strong>t,<br />

Commandant <strong>en</strong> chef le Camp de Bruges, la plupart avec adresse et marque postale, qqs cachets cire rouge.<br />

4.000/5.000<br />

BELLE CORRESPONDANCE INTIME DU CAMP DE BRUGES.<br />

Bruges 23 fructidor XI (10 septembre 1803). Longue lettre sur leur « cruelle séparation. […] La nuit dernière m’a été bi<strong>en</strong><br />

pœnible, accablé de sommeil je te cherchois et ne pouvois concevoir ce que tu étois dev<strong>en</strong>ue ». Il espère qu’elle pourra bi<strong>en</strong>tôt<br />

v<strong>en</strong>ir le rejoindre… Il donne des instructions pour les travaux et les arbres à planter dans leur domaine de Savigny… Il évoque le<br />

« grand motif de consolation que tu portes probablem<strong>en</strong>t dans ton sein. Le petit Louis t-a-t-il déjà donné des coups de pieds, tes<br />

maux de cœur ont-ils augm<strong>en</strong>tés ? J’ai tant d’espérance que je ne mets nullem<strong>en</strong>t cela <strong>en</strong> doute. Embrasse le bi<strong>en</strong> de ma part et<br />

recommande lui de ne point trop tourm<strong>en</strong>ter sa petite maman »… 30 fructidor (17 septembre). Elle ne parle pas de sa visite à Mme<br />

BONAPARTE [JOSÉPHINE] : « Comm<strong>en</strong>t elle se porte ainsi que le consul. Je n’ai pas besoin de te recommander d’y aller souv<strong>en</strong>t. La<br />

reconnoissance que tu lui dois de t’avoir donné un bon mari t’<strong>en</strong> feroit un devoir […] réelem<strong>en</strong>t je reconnois qu’elle m’a donné<br />

les perle des femmes »… Il la prie aussi de voir souv<strong>en</strong>t Mme DUMAS : « je n’ai qu’à me féliciter de servir avec son mari »…<br />

2 v<strong>en</strong>démiaire XII (25 septembre). Il l’<strong>en</strong>gage à ne pas rester à Savigny où elle périra d’<strong>en</strong>nui, et à s’établir à Paris… « Si tu ne vas pas<br />

plus souv<strong>en</strong>t à S t Cloud M de BONAPARTE te pr<strong>en</strong>dra pour un ours ou peut-etre croira que tu ne suis que mes conseils <strong>en</strong> te confinant<br />

à ta campagne. […] Je ne te donne pas le conseil d’aller très souv<strong>en</strong>t chez M de Bonaparte, tu donnerois dans l’importunité mais<br />

pr<strong>en</strong>ds un juste milieu et tu satisferas aux conv<strong>en</strong>ances à ton cœur et à ta reconnoissance »… – Nouvelles de son beau-frère, Nicolas<br />

LECLERC DESESSARTS : il est à Ost<strong>en</strong>de, employé dans la division du général Friant… « Qu’il est pœnible ma bonne amie d’avoir<br />

recours à la plume pour se caresser. J’espère que sous peu nous n’éprouverons plus ces privations. Avoue qu’un petit baiser de ton<br />

époux une de ces milles polissoneries où il est si expert n’est pas remplacé par des mots. Baiser oh non oh non jamais le mot n’a<br />

valu la chose »… 5 v<strong>en</strong>démiaire (28 septembre). Il <strong>en</strong>gage Aimée à att<strong>en</strong>dre pour v<strong>en</strong>ir. « Pourquoi donc aller remuer les c<strong>en</strong>dres de<br />

notre pauvre petit Paul pour faire du mal à celui que tu portes dans ton sein »… Il l’incite à voir Mme DUMAS, femme de son chef<br />

… /…<br />

99


100<br />

d’état-major, et à demander chez Mme CAMPAN « les demoiselles dont les pères ou par<strong>en</strong>ts se trouveroi<strong>en</strong>t employés dans le corps<br />

que je commande, toutes ces petites att<strong>en</strong>tions flatt<strong>en</strong>t »… 7 v<strong>en</strong>démiaire (30 septembre) : « j’ai ri aux larmes sur le plaisir que tu as<br />

éprouvé <strong>en</strong> appr<strong>en</strong>ant que j’avois été nommé par les sénateurs au sénatoriat – un badeau a vû dans le journal de Paris que le Sénat<br />

avoit fait sa liste de prés<strong>en</strong>tation au Consul pour les sénatoreries et que le sénateur DAVOUS étoit sur cette liste et pour te faire sa<br />

cour il est v<strong>en</strong>u t’annoncer que c’étoit moi. […] Quant aux places je suis général de la garde de BONAPARTE et tu scais qu’à mes yeux<br />

c’est la 1 ère : le poste brillant où il m’a mis et où je chercherai à mériter son estime et à lui être utile, eh bi<strong>en</strong> je te le jure n’est tel<br />

à mes yeux que parce que je continue à être un des g aux de sa garde »…<br />

Ost<strong>en</strong>de 10 v<strong>en</strong>démiaire (3 octobre). En retournant à Savigny, Aimée fera p<strong>en</strong>ser qu’elle se dérobe à la société : « ne sois pas<br />

si sauvage. M de BONAPARTE a été trop bonne de te faire un si bon accueil. Je te le dis sans plaisanterie tu es restée réelem<strong>en</strong>t trop<br />

longtems sans aller lui r<strong>en</strong>dre tes devoirs. […] Je vois ma petite Aimée ta petite fiereté se révolte contre mon style mais j’ai recours<br />

à mes moÿ<strong>en</strong>s ordinaires que j’emploie toujours avec succès, je te cajole je te caresse t’embrasse &c »… Dunkerque 14 v<strong>en</strong>démiaire<br />

(7 octobre). Il a fait une course rapide à Boulogne, où il a vu SOULT ; il part pour Bruges. Le ministre de la Guerre va v<strong>en</strong>ir les<br />

voir. Il faut faire détruire les lapins trop nombreux par le furet… Bruges 19 v<strong>en</strong>démiaire (12 octobre). Il ne faut pas écouter tout ce<br />

qu’on dit, mais s’<strong>en</strong> reposer sur le Premier Consul : « Il sçait apprécier le langage de la jalousie et les jaloux ne font du tort qu’à<br />

eux-même près de lui »… 22 v<strong>en</strong>démiaire (15 octobre). « Tu me donnes déjà bi<strong>en</strong> de la t<strong>en</strong>dresse pour notre tout petit Louis puisque<br />

tu m’<strong>en</strong> chantes les louanges et qu’il ne te tracasse pas trop, […] il doit comm<strong>en</strong>cer à trouver la campagne désagréable […] il faut<br />

aller à Paris, voilà mon refrein. Mais pourquoi ne vas-tu donc pas voir Mme BONAPARTE »… 23 v<strong>en</strong>démiaire (16 octobre) : il va à la<br />

messe tous les dimanches : « j’y ferai des vœux pour ce que j’ai deplus cher et pour que le tout petit Louis se comporte bi<strong>en</strong> dans<br />

le sein de sa jolie maman »…<br />

Ost<strong>en</strong>de 16 pluviose XII (6 février 1804). Il est bi<strong>en</strong> arrivé : « J’ai éprouvé un petit serrem<strong>en</strong>t de cœur <strong>en</strong> revoyant la chambre<br />

où tu m’as prodigué tant de soins où tu m’as donné des preuves du plus vif attachem<strong>en</strong>t »… 24 pluviose (14 février) Il <strong>en</strong>voie une<br />

lettre au secrétaire du Premier Consul, et une au Grand Juge « où je le prie de te faire remettre les 80,000 f que le Consul me<br />

destine »… Quant au « tout petit Louis […] sitôt qu’il verra le jour nous nous sommes bi<strong>en</strong> proposés de prier le Consul de nous<br />

permettre de lui donner son nom »…<br />

Ost<strong>en</strong>de 14 v<strong>en</strong>tose (5 mars). Après avoir demandé des nouvelles de Louis et de l’accouchem<strong>en</strong>t prochain, il annonce :<br />

« L’arrestation de PICHEGRU a été reçue ici avec une joie indicible. Elle diminue et dissipe presque toutes les inquiétudes sur les<br />

dangers que font courir les déloyaux et infames <strong>en</strong>nemis du Premier Consul »… 22 v<strong>en</strong>tose (13 mars). Il s’indigne de la conduite<br />

de LACUÉE qui a été voir Mme MOREAU depuis l’arrestation de son mari. « Malheur à ceux qui approchant le 1 er Consul ne lui sont<br />

pas dévoués sans l<strong>en</strong>demain »… 24 v<strong>en</strong>tose (15 mars). « Je ne juge pas les proportions de ton v<strong>en</strong>tre on peut supposer qu’il y a deux<br />

ou trois petits Louis dedans »… 25 v<strong>en</strong>tose (16 mars) : « Tu devi<strong>en</strong>s de jour <strong>en</strong> jour plus patouffe j’<strong>en</strong> suis faché ma petite Aimée<br />

mais tout annonce que tu me feras un petit lourdeau » ; il lui recommande de bi<strong>en</strong> faire de l’exercice à pied, et promet de « payer<br />

généreusem<strong>en</strong>t » la première d<strong>en</strong>t de Louis <strong>en</strong> faisant « le vœu que le tout petit Louis ne se trompe pas et au lieu de sucer n’aille<br />

pas mordre ton joli petit bouton de rose »… Il parle de leur domaine de Savigny : le pont, les allées, les fossés, les plantations… 26<br />

v<strong>en</strong>tose (17 mars) : « Depuis la découverte de la conspiration jusqu’à l’arrestation de GEORGES [CADOUDAL] je te jure que mes nuits<br />

avoi<strong>en</strong>t été mauvaises, des rêves affreux et p<strong>en</strong>dant le jour une inquiétude qu’aucun raisonnem<strong>en</strong>t ne pouvoit surmonter »… Etc.<br />

222. NAPOLÉON I er . P.S. « Bonaparte », Paris [11] fructidor XI (29 août 1803) ; contresignée par le secrétaire d’État<br />

Hugues MARET ; vélin in-plano <strong>en</strong> partie impr., <strong>en</strong>-tête Commission de Général <strong>en</strong> chef, grande vignette gravée par<br />

Barthélemy ROGER au nom de Bonaparte I er Consul de la République (BB n° 232), sceau sous papier. 1.500/2.000<br />

COMMISSION DE GÉNÉRAL EN CHEF POUR LE GÉNÉRAL DAVOUT. « Bonaparte, premier Consul de la République, ayant à pourvoir<br />

au Commandem<strong>en</strong>t des Troupes réunies au Camp de Bruges et pr<strong>en</strong>ant une <strong>en</strong>tière confiance dans la valeur, l’expéri<strong>en</strong>ce et la<br />

fidélité dont a donné des preuves le Général de Division Davoust le nomme Général <strong>en</strong> chef Commandant les Troupes du Camp<br />

de Bruges »…<br />

223. NAPOLÉON I er . P.S. « Bonaparte », Paris 30 fructidor XI (17 septembre 1803) ; contresignée par le ministre de la<br />

Guerre Alexandre BERTHIER, et par le secrétaire d’État Hugues MARET ; vélin grand in-fol. <strong>en</strong> partie impr., <strong>en</strong>-tête<br />

Brevet de Général de Division, grande vignette gravée par Barthélemy ROGER au nom de Bonaparte I er Consul de la<br />

République (BB n° 232), sceau sous papier. 1.500/2.000<br />

BREVET DE GÉNÉRAL DE DIVISION POUR LOUIS-NICOLAS DAVOUT. « Bonaparte, premier Consul de la République, pr<strong>en</strong>ant une<br />

<strong>en</strong>tière confiance dans la fidélité, la valeur et l’expéri<strong>en</strong>ce du C <strong>en</strong> Davout (Louis Nicolas) le nomme au grade de Général de division<br />

pour faire partie de l’Etat-major général de l’Armée, a pr<strong>en</strong>dre rang à dater du quatorze messidor an huit »… Le docum<strong>en</strong>t donne<br />

le détail de ses services et de ses campagnes : « A fait les Campagnes de 1792, 1793, partie de l’An 2, et les Années 3, 4, 5, 6, 7,<br />

8 et 9 dans la Belgique et aux Armées de la Moselle, du Rhin, d’Ori<strong>en</strong>t et d’Italie. Armée du Rhin : Passage du Rhin, attaque et<br />

<strong>en</strong>lèvem<strong>en</strong>t des retranchem<strong>en</strong>s de l’<strong>en</strong>nemi à Biersheim et Honnau le 1 er f al an 5. Armée d’Ori<strong>en</strong>t : Expédition dans la haute Egypte<br />

avec le G al Desaix <strong>en</strong> l’an 7. Bataille d’Aboukir 7 Th or an 7 ».


222<br />

223<br />

101


102<br />

224. Hugues MARET, duc de Bassano (1763-1839). P.S. comme secrétaire d’État, 29 floréal XII (19 mai 1804) ; 1 page<br />

in-fol. 150/200<br />

DAVOUT MARÉCHAL D’EMPIRE. Extrait du Décret impérial donné au Palais de Saint-Cloud le 29 floréal XII : « Napoléon Empereur<br />

des Français nomme le Général Davout Maréchal de l’Empire »…<br />

ON JOINT une L.S. <strong>en</strong> itali<strong>en</strong> de Ferdinando MARESCALCHI, chancelier de l’Ordre royal de la Couronne de Fer, avisant le<br />

maréchal Davout que Napoléon, Grand Maître de l’Ordre, l’a nommé chevalier, Milan 25 décembre 1807.<br />

225. Aimée LECLERC, maréchale DAVOUT, duchesse d’Auerstaedt, princesse d’Eckmühl (1782-1868). L.A.S.<br />

« LeClerc Davout », 1805, [à LETIZIA BONAPARTE], et 4 P.S. à elle adressées, 1805-1811 ; 5 pages et demie in-fol. ou<br />

in-4, qqs <strong>en</strong>-têtes. 120/150<br />

Paris 11 prairial [XIII] (31 mai 1805). La maréchale Davout exprime à Madame Mère toute sa gratitude pour sa bi<strong>en</strong>veillance,<br />

mais « les nouveaux malheurs [la mort <strong>en</strong> bas âge d’un second <strong>en</strong>fant] que je vi<strong>en</strong>s d’éprouver me mett<strong>en</strong>t dans l’impossibilité de<br />

continuer un emplois, qui m’oblige à paroître souv<strong>en</strong>t dans le monde. Je ne me s<strong>en</strong>s, ni la force, ni le courage nécessaire pour y<br />

dissimuler mes trop justes chagrins »…<br />

Paris 30 v<strong>en</strong>tose XIII (21 mars 1805). P.S. et L.S. du Secrétaire d’État Hugues MARET, nomination par Napoléon de Mme<br />

Davout comme « Dame pour accompagner Madame, notre mère ». 21 décembre 1811. Le comte DEJEAN, trésorier général de la<br />

Société maternelle, prie la princesse d’Eckmühl de r<strong>en</strong>ouveler sa souscription à la Société : « vous avez bi<strong>en</strong> voulu souscrire <strong>en</strong><br />

1810 pour cinq mille francs »… 27 décembre 1811, reçu de 5000 fr. <strong>en</strong> faveur de la Société maternelle.<br />

226. Louis DAVOUT. 11 L.A.S., 1805-1806, à SA FEMME AIMÉE DAVOUT ; 40 pages demie in-4, la plupart avec adresse, qqs<br />

marques postales Grande Armée et cachets cire rouge à son nom. 2.500/3.000<br />

BEL ENSEMBLE AUTOUR DE LA BATAILLE D’AUSTERLITZ (2 décembre 1805).<br />

Mannheim 8 v<strong>en</strong>démiaire (30 septembre 1805). Il annonce l’expédition d’une collection de tableaux : « Je désire ma petite<br />

Aimée que ce cadeau te soit agréable ce n’est que dans cette int<strong>en</strong>tion que j’ai fait cette acquisition puisque tu sçais que je ne suis<br />

ni connoisseur ni amateur – cette collection est très précieuse il y a des tableaux du plus grand prix et il ne se prés<strong>en</strong>te pas deux<br />

occasions comme celle-ci »…<br />

Munich 1 er brumaire (23 octobre). Il tranquillise Aimée sur sa santé : « Il fauderoit dix coups de canon pour me tuer et jusqu’ici<br />

l’empereur ne m’a point exposé à ce g<strong>en</strong>re de mort, ce n’est point là ce qu’il y a de plus agréable cep<strong>en</strong>dant cela a t<strong>en</strong>u aux<br />

circonstances. L’empereur par ses prodiges à Ulm ne nous a laissé que peu de chose à faire pour aller à Vi<strong>en</strong>ne et par conséqu<strong>en</strong>t<br />

il ne faudra pas mettre beaucoup à l’epreuve ma bonne fortune. J’ai lieu de croire que sous six semaines la paix sera conquise »…<br />

Freising 3 brumaire (25 octobre) : « Je suis ici bi<strong>en</strong> près du théâtre de la guerre de ton malheureux frère [Victor Leclerc]. J’irai le<br />

voir. Notre souverain ne me laisse que la bonne volonté. Notre voyage de Vi<strong>en</strong>ne sera de peu de gloire, et ne m’offrira pas plus de<br />

danger que ton séjour de Savigny »…<br />

Vi<strong>en</strong>ne 24 brumaire (15 novembre) : « Les pays que j’ai parcourus pour arriver à la capitale de l’Autriche m’ont privé […] de<br />

toute communication avec l’armée et de toute possibilité de te donner de mes nouvelles. […] Dans l’état où se trouve l’empire<br />

autrichi<strong>en</strong> il est impossible qu’il ne cède point à l’offre de la paix que lui fait notre grand empereur. Cette guerre de grande<br />

combinaison n’a point couté de sang elle n’<strong>en</strong> n’est que plus glorieuse pour notre souverain »… 29 brumaire (20 novembre). La<br />

guerre contre l’Autriche tire à sa fin : « il faut bi<strong>en</strong> que l’empereur autrichi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>de raison il n’a plus ni soldat ni canon ni poudre<br />

ni fusil, ses alliés les Russes se retir<strong>en</strong>t et dans leur retraite perd<strong>en</strong>t tous les jours des milliers de soldats »… 30 brumaire (21<br />

novembre). Il annonce la mort de l’aide de camp Berger « tué <strong>en</strong> brave à Steyer. […] Notre empereur conserve aussi sa santé au milieu<br />

d’une activité sans exemple. Il travaille maint<strong>en</strong>ant les Russes comme il l’a fait des Autrichi<strong>en</strong>s suivant toute appar<strong>en</strong>ce peu de<br />

ces 1 ers retourneront chez eux, l’empereur a jugé conv<strong>en</strong>able de me laisser dans ce paÿs pour la sureté de Vi<strong>en</strong>ne dont les habitants<br />

n’ont pas du tout <strong>en</strong>vie de bouger. Je t’avoue que j’eus preféré avoir ma part de la destruction des Russes mais il faut faire tout ce<br />

que veut notre illustre empereur. Le m al SOULT le g al CAFARELLY se port<strong>en</strong>t très bi<strong>en</strong> »… 2 frimaire (23 novembre) : « Les espérances<br />

de la paix que je t’ai données se réaliseront incessamm<strong>en</strong>t et beaucoup plutôt que tu ne le p<strong>en</strong>ses nous nous verrons »… 6 frimaire<br />

(27 novembre). Il promet de lui ram<strong>en</strong>er un bel attelage et quelques jum<strong>en</strong>ts de race, et il donne de bonnes nouvelles de Soult,<br />

Bessières, Duroc et Cafarelli. « Pour avoir des prisonniers autrichi<strong>en</strong>s il faut <strong>en</strong> faire la demande a la municipalité. Tu pourrois <strong>en</strong><br />

pr<strong>en</strong>dre trois à quatre ». 9 frimaire (30 novembre). Il lui adresse des traites, voyant qu’elle est gênée, malgré des sacrifices : « Je n’ose<br />

pr<strong>en</strong>dre sur moi de les faire connaître, je rougis de tout ce qui pourroit faire croire que le sordide interest <strong>en</strong>tre pour quelque chose<br />

dans le dévouem<strong>en</strong>t et la fidélité sans borne que je porte à mon souverain »…<br />

Göding 14 frimaire (5 décembre). « Hier a été le dernier jour des hostilités ma bi<strong>en</strong> bonne Aimée. Notre empereur a eu une<br />

<strong>en</strong>trevue avec celui d’Allemagne. Il <strong>en</strong> résulte une susp<strong>en</strong>sion d’armes et on traite de la paix définitive. […] Les débris de l’armée<br />

russe se retir<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Russie avec vraisemblablem<strong>en</strong>t la résolution de ne point se frotter de sitôt à nous »… Lund<strong>en</strong>bourg 18 frimaire<br />

(9 décembre). La paix se négocie. « Depuis trois jours nous avons une susp<strong>en</strong>sion d’armes qui est le préalable de la paix. Les Russes<br />

ou du moins le peu qui est echappé à notre fer se retir<strong>en</strong>t honteusem<strong>en</strong>t dans leur paÿs avec la ferme resolution de ne pas se frotter<br />

de sitôt aux français »… Vi<strong>en</strong>ne 25 frimaire (16 décembre). « Tout le monde se porte bi<strong>en</strong> malgré la bataille d’Austerlitz, FRIANT s’y<br />

est distingué j’<strong>en</strong> suis on ne peut plus cont<strong>en</strong>t. Beaupré Alexandre tous mes aides de camp y etoi<strong>en</strong>t et ont bi<strong>en</strong> fait. Des Essarts


avoit reçu auparavant une autre destination. Le g al Beaumont ayant eté indisposé à Vi<strong>en</strong>ne n’a pu rejoindre à tems. Les négociations<br />

de la paix continue elle est au surplus infaillible, les Russes dégoutés retourn<strong>en</strong>t chez eux le 1/3 de ce qui <strong>en</strong> est parti et les<br />

autrichi<strong>en</strong>s ne peuv<strong>en</strong>t plus continuer la guerre »… 28 frimaire (19 décembre). Il a prié le général CHARPENTIER d’<strong>en</strong>voyer à Aimée au<br />

moins la moitié des 25 000 francs dus sur le bi<strong>en</strong> d’Italie que l’Empereur lui a donné. « Notre souverain n’a jamais eu une meilleure<br />

santé. Il se plaît mieux dans les camps où il est adoré quelque soit l’amour des français pour lui il ne peut être comparé à celui de<br />

ses braves et fidèles soldats »… Presbourg 3 nivose (24 décembre) : « Les guerres majeures sur le contin<strong>en</strong>t sont finies pour longtems.<br />

L’affaire du roi de Naples sera terminée promptem<strong>en</strong>t par un détachem<strong>en</strong>t de l’Armée d’Italie. […] La paix se traite ici et elle est<br />

certaine les Autrichi<strong>en</strong>s étant hors d’état de continuer la guerre et les débris des Russes se retirant bi<strong>en</strong> honteux et découragés<br />

chez eux »… Il compte sur des gratifications de l’Empereur, faute de quoi il r<strong>en</strong>trera <strong>en</strong> France plus pauvre qu’il n’<strong>en</strong> est sorti.<br />

« Étant beaucoup plus jaloux de bi<strong>en</strong> servir et de mériter les faveurs dont l’empereur m’a comblé que de m’<strong>en</strong>richir, je n’ai point<br />

eu dans cette campagne toutes les occasions que j’aurois désiré pour me montrer digne de ces faveurs. J’ai fait de mon mieux et je<br />

ne suis point la cause si l’empereur par ses combinaisons a laissé si peu à faire a ses généraux et à ses trouppes. Jamais campagne<br />

plus brillante n’aura été faite avec aussi peu de pertes. Jamais succès n’auront plus appart<strong>en</strong>u exclusivem<strong>en</strong>t au général <strong>en</strong> chef. Les<br />

9/10 de la gloire apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à l’empereur »… 9 nivose (30 décembre). Il a eu le bonheur d’arriver à temps à Brünn « pour assister<br />

à cette mémorable bataille d’Austerlitz qui vi<strong>en</strong>t de nous donner la paix avec l’Autriche et qui suivant toute appar<strong>en</strong>ce la donnera<br />

auparavant la fin de l’été sur tout le contin<strong>en</strong>t et peut-être même à Londres »…<br />

Nitt<strong>en</strong>au 27 avril 1806. La bonne opinion d’Aimée le flatte infinim<strong>en</strong>t : « je n’ai pu m’empêcher de rire à l’article de ta<br />

commisération sur l’<strong>en</strong>nemi, qui m’aura pour adversaire »…<br />

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227. Marc Bonin de la Boninière, comte de BEAUMONT (1763-1830) général de l’Empire, chambellan de Madame<br />

Mère, beau-frère du maréchal Davout. 7 L.A.S., 1806-1814, à son beau-frère le maréchal Louis DAVOUT ; 13 pages in-4<br />

ou in-8. 300/400<br />

ENSEMBLE EN PARTIE SUR LA DISGRÂCE DU MARÉCHAL DAVOUT AU RETOUR DES BOURBONS EN 1814. Teublitz <strong>en</strong> Bavière 7 juin 1806.<br />

La lettre est écrite à la maréchale, qui l’a <strong>en</strong>voyée à son mari <strong>en</strong> y ajoutant quelques lignes. Les réc<strong>en</strong>tes lettres du maréchal et sa<br />

femme ont mis fin à la querelle de Beaumont avec Davout, et le général s’<strong>en</strong> réjouit : « nos derniers mom<strong>en</strong>ts à Paris avai<strong>en</strong>t été<br />

passés dans une intimité si douce »… Paris 22 mars 1811, recommandant M. de FONTANGES, anci<strong>en</strong> aide de camp du maréchal duc<br />

de Dantzig et fils de la dame d’honneur de Madame. « Nous sommes tous dans l’ivresse à Paris de l’arrivée du roi de Rome, qui est<br />

superbe et se porte à merveille ; le Sénat sort de le saluer après avoir complim<strong>en</strong>té l’empereur, qui est bi<strong>en</strong> heureux »… 28 février<br />

1813, il <strong>en</strong>courage Davout à v<strong>en</strong>ir « toucher barre », <strong>en</strong> laissant Magdebourg à son chef d’état-major : « Nous avons tous bi<strong>en</strong> soufert<br />

de vos peines morales et phisiques dans cette malheureuse campagne, […] je supose que tout le prinptems vous serez obligé a une<br />

déf<strong>en</strong>sive active »… 8 juillet 1814. L’affaire des majorats se traitera au Congrès de Vi<strong>en</strong>ne. « Nous ne savons ri<strong>en</strong> de nouveau, vous<br />

aurez vu que le m al SOULT a le gouvernem<strong>en</strong>t de Bretagne. Certainem<strong>en</strong>t le roi avait des reproches fondés à lui faire. […] Je n’ai<br />

point vu le m al OUDINOT depuis son retour. Je suis curieux de voir comm<strong>en</strong>t il s’excusera de n’avoir pas été à Savigny »… 13 juillet.<br />

Il a vu le maréchal OUDINOT, lui a montré le billet de FRIANT et lui a lu une partie de la lettre de Davout : « Il m’a dit sur le champ,<br />

je vous donne ma parole d’honneur que j’irai le voir très promptem<strong>en</strong>t. On dit que votre mémoire [au Roi] est fait supérieurem<strong>en</strong>t »…<br />

2 septembre : « les maréchaux font aujourd’hui la démarche pour vous près du Roi, c’est MACDONALD qui a tracé ce qu’on devait<br />

dire, et c’est OUDINOT et MONCEY qui doiv<strong>en</strong>t parler au Conseil au nom des maréchaux et de l’armée ; nous avons demain séance<br />

et je vous ferai savoir après demain matin ce qui aura été dit »… 4 septembre : « le m al NEY a parlé ce matin au Roi <strong>en</strong> lui annonçant<br />

que les maréchaux s’étai<strong>en</strong>t réunis pour lui <strong>en</strong>voyer une députation et le suplier de vous remettre dans votre état naturel ou de<br />

vous donner les moy<strong>en</strong>s de vous justifier. Le roi lui a répondu qu’il était bi<strong>en</strong> aise qu’il lui <strong>en</strong> parlat qu’il aurait été faché de la<br />

députation, mais qu’il fut tranquil qu’il allait terminer cette affaire. Le m al OUDINOT doit vous <strong>en</strong> écrire. Il m’a dit <strong>en</strong> me voyant<br />

c’est fini voilà l’affaire de D’Avout arrangée »… De plus, « à un grand dîné de militaires chez le ministre de la guerre, il n’avait été<br />

question que de vous et tout le monde avait été du même avis, ce qui n’aura pas manqué d’être redit au Roi »…<br />

ON JOINT une L.A.S. de sa femme, la comtesse de BEAUMONT, née Julie DAVOUT, 17 juin [1816]. Elle raconte à son frère, exilé à<br />

Louviers, que son mari s’est r<strong>en</strong>du à l’invitation du duc de RICHELIEU : « il lui a parlé de la promesse que l’on a faite pour le retour<br />

de Fontainnebleau ; le duc a été très bi<strong>en</strong> et lui a répondu vous savés bi<strong>en</strong> que je suis bi<strong>en</strong> d’avis que l’on r<strong>en</strong>de la liberté au m al<br />

aussitôt qu’il <strong>en</strong> sera question au Conseille je l’apuirai vivem<strong>en</strong>t ; ainsi mon mari retourne mercredi matin pour voir le ministre de<br />

la guerre et le m al Macdonald surtout […] il n’a pas eu d’invitation pour le mariage [du duc de Berry…] Hélas mon bon ami c’est<br />

un triste anniverser pour tout bon français »…<br />

228. Alexandre DAVOUT (1773-1820) général, frère du maréchal. 14 L.A.S., 1806-1820, à SA BELLE-SŒUR la maréchale<br />

DAVOUT, duchesse d’AUERSTADT ; 39 pages in-4, une adresse. 500/600<br />

BELLES LETTRES TÉMOIGNANT D’UNE GRANDE ADMIRATION POUR SON FRÈRE LE MARÉCHAL, DONT IL FUT AIDE DE CAMP EN ALLEMAGNE.<br />

Q.G. de Nurembourg 16 octobre [1806]. La brillante affaire d’avant-hier [la bataille d’AUERSTAEDT] a couvert Davout de gloire,<br />

et l’Empereur vi<strong>en</strong>t d’écrire à celui-ci une lettre flatteuse et émouvante : « avec vingt-cinq mille hommes, il a battu complettem<strong>en</strong>t<br />

une armée Prussi<strong>en</strong>ne forte de soixante et dix mille hommes, comandé <strong>en</strong> chef par le Roi et tous les vieux compagnons du grand<br />

Frederic, il a pris plus de c<strong>en</strong>t pieces de canon, plus de trois mille prisonniers. […] jamais on n’a vu une affaire aussi meurtriere,<br />

mon frere a eu toujours son même bonheur et l’on peut dire, qu’il a été à l’agonie depuis sept heures du matin, jusqu’à quatre<br />

heures du soir, pas la moindre égratigure, son chapeau a reçu un biscay<strong>en</strong> qui l’a percé d’outre <strong>en</strong> outre […]. L’Empereur de son<br />

côté a battu complettem<strong>en</strong>t une autre armée [à Iéna] »… Q.G. à Wittemberg 21 octobre [1806]. Le combat du 14 imposera la paix :<br />

« M r de Lükesini a été <strong>en</strong>voyé a l’empereur par son Roi, c’est bi<strong>en</strong> une preuve du désir, qu’ils ont de la faire, d’ailleurs ils sont<br />

dans l’impossibilité de faire la guerre, leur armée est à la débandade, nous serons a Berlin avant dimanche […] sans tirer un<br />

coup de fusil »… Varsovie 20 octobre [1807]. Son frère souffre autant qu’elle, de son abs<strong>en</strong>ce, aussi ne lui a-t-il pas montré une<br />

lettre qui l’eût attristé, alors qu’il est déjà accablé d’une besogne désagréable : « nous sommes dans un pays, où il n’y a aucune<br />

espece d’organisation et je peux ajouter beaucoup de mauvaise volonté, cep<strong>en</strong>dant il faut que mon frere fasse vivre l’armée […] je<br />

prefererois pour lui la guerre »… Au camp du Deutsch Wagram 7 juillet [1809] 10 h. du soir, au soir de WAGRAM. Son frère, toujours<br />

heureux, « a décidé le résultat de cette campagne, c’est le cri g<strong>en</strong>éral, je sors avec lui du q er g al de l’empereur, tout le monde lui a fait<br />

complim<strong>en</strong>t. Malgré les dangers, qu’il a courus, il n’a pas eu la plus legere blessure, il a eu un cheval tué sous lui : […] la campagne<br />

est fini, l’armée <strong>en</strong>nemie est dans la plus grande déroute »… Ravières 17 février 1811, annonce de la naissance d’un fils… 21 juillet<br />

1812. Il est au désespoir de ne pas être avec son frère [<strong>en</strong> Russie] : « soyés convaincue qu’il faut, que je sois bi<strong>en</strong> malade pour être<br />

resté dans ce pays »… 3 septembre : « L’état cruel dans lequel je suis ne m’empêche point de pr<strong>en</strong>dre part aux brillans succès de mon<br />

frere, cela ne m’étonne point, je ne lui aparti<strong>en</strong>drois pas par les li<strong>en</strong>s du sang, qu’il me suffiroit, que je le connut, pour que mes<br />

vœux le suivisse partout »… Dijon 18 septembre. Les brillants succès du maréchal n’étonn<strong>en</strong>t personne : « il est heureux et le sera<br />

toujours, le bonheur, qu’il a toujours eu <strong>en</strong> la guerre, doit bi<strong>en</strong> calmer vos inquiétudes, je ne puis que vous réiterer, combi<strong>en</strong> je<br />

suis malheureux d’être eloigné de lui »… Ravières 26 décembre, félicitations sur la naissance d’un fils, priant d’assurer son frère de<br />

sa grande peine de ne pas être près de lui… 14 mai 1813. En proie à de grandes douleurs, ses inquiétudes augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t ses regrets<br />

de ne pas être près de son frère… 4 novembre 1813. « L’ame agitée de toutes les nouvelles, qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de se répandre, me cause<br />

une inquiétude bi<strong>en</strong> naturelle » : il supplie sa chère sœur de lui donner des nouvelles de son frère… 9 mai 1814. « Dès l’instant où


j’ai cru les communications rétablies, j’ai eu l’honneur de vous écrire, pour vous exprimer toutes les inquiétudes, que j’ai éprouvé<br />

et que j’éprouve <strong>en</strong>core sur vous et sur mon frere »… 12 septembre 1817, se réjouissant de « la justice que le Roi vi<strong>en</strong>t de r<strong>en</strong>dre<br />

a mon frere, <strong>en</strong> lui donnant le baton de maréchal de France »… 6 juin 1820, condoléances sur la mort du frère de la maréchale,<br />

Nicolas LECLERC DES ESSARTS…<br />

229. Marc Bonin de la Boninière, comte de BEAUMONT (1763-1830) général de l’Empire, chambellan de Madame<br />

Mère, beau-frère du maréchal Davout. 18 L.A.S., 1806-1825, à SA BELLE-SŒUR la maréchale Aimée DAVOUT ; 40 pages<br />

in-4 ou in-8, un <strong>en</strong>-tête Empire Français. Le Général de Division Marc de Beaumont…, une adresse. 400/500<br />

Pos<strong>en</strong> 12 novembre [1806]. Vainqueur à Auerstaedt, son mari porte à merveille ses lauriers : « vous ne pouvez vous faire une<br />

idée de la gloire qu’il s’est acquis, point d’éxemple depuis 92, d’une victoire aussi brillante contre un <strong>en</strong>nemy trois fois plus<br />

fort et qui l’attaquait <strong>en</strong> même temps, ayant son roi et ses meilleurs généraux pour le diriger et l’<strong>en</strong>courager, aussi l’empereur<br />

l’a comblé, il peut actuellem<strong>en</strong>t se glorifier sans orgueil d’être le premier »… Varsovie 14 décembre [1806]. « Votre mari se porte<br />

à merveille ainsi que le g al Friant, Alexandre, Des Essarts et Beaupré »… Brest 12 mai 1813. Évoquant les dernières avancées de<br />

Napoléon <strong>en</strong> Allemagne, « je crois voir le maréchal de l’autre coté de l’Elbe, les poursuivant tout <strong>en</strong> mettant le pays à la raison, et<br />

<strong>en</strong>suite reconquérir le Mekclembourg et la Poméranie et joindre l’armée impériale sur l’Oder, à moins que le prince royal de Suède<br />

[BERNADOTTE] ne desc<strong>en</strong>de <strong>en</strong> Poméranie, mais alors il aura la gloire de vaincre et de punir un traître »… 25 octobre. Réflexions sur<br />

la ligne déf<strong>en</strong>sive que pourrait t<strong>en</strong>ir Davout, si le quartier impérial se retire <strong>en</strong> arrière de Leipzig ; « il serait peut-être avantageux<br />

que S.M. pr<strong>en</strong>ne ce parti, la coalition <strong>en</strong> s’ét<strong>en</strong>dant s’affaiblirait beaucoup, et avec les forces qu’on lève, il repr<strong>en</strong>drait au printems<br />

l’off<strong>en</strong>sive aussi brillamm<strong>en</strong>t que par le passé »… 4 novembre, sur un év<strong>en</strong>tuel rappel du maréchal de son commandem<strong>en</strong>t des<br />

Danois, et la défaite de Napoléon à la bataille des Nations : « la chose la plus malheureuse est l’événem<strong>en</strong>t du 19 à Leipsick »…<br />

26 décembre, disant son grand plaisir au discours de Napoléon devant le Corps législatif, le 19 : « à part de l’espoir de paix qu’il<br />

donne, et que tout le monde desire, jamais l’empereur n’a été plus français que dans ce discours ; il y a tout, énergie, noblesse,<br />

honneur, bonté, paternité, et politique ; il faudrait être anglais pour ne pas répondre à ses vues »… 19 mars 1814. Vœux de victoire<br />

pour l’Empereur et du retour du maréchal à « la grande famille » : « Je ne suis point inquiet de lui à Hambourg mais je crois qu’il<br />

serait bi<strong>en</strong> nécessaire à Sa Majesté »… 22 avril 1814. L’hôtel parisi<strong>en</strong> du maréchal est occupé par le Grand Duc Constantin et sa<br />

suite… Paris 27 mars 1816. Les bonnes int<strong>en</strong>tions à l’égard du maréchal subsist<strong>en</strong>t… 28 mars, nouvelles des négociations pour<br />

loger WELLINGTON dans l’hôtel du maréchal, l’ambassadeur étant délogé pour le duc et la duchesse de Berry… 20 juin. Le maréchal<br />

MACDONALD annonce que sur la demande du duc de Feltre, hier au Conseil, le Roi a accordé le retour du maréchal à Paris… Mardi<br />

[25 juin ?]. Le ministre de la Police a dit à Beaumont, <strong>en</strong> remettant la lettre d’autorisation pour le maréchal, « que le Roy avait<br />

aprouvé de suite sa demande, et que le duc de Feltre avait été parfaitem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>, et <strong>en</strong>core mieux qu’il ne croyait »… Gironville 26<br />

mai 1823, chagrin que l’état du maréchal ne s’améliore point… Etc.<br />

ON JOINT 9 L.A.S. de sa femme, née Julie Davout, à la maréchale (1813-1823), et une à son mari après la mort du maréchal<br />

Davout (5 juin 1823) ; plus des lettres de ses <strong>en</strong>fants à leur tante la maréchale Davout : Louis de BEAUMONT (4, 1834-1844, dont<br />

une avec une belle vignette gravée des bains d’Ems, plus une de sa femme Adeline, et 2 de leur fils Frédéric), et Adalbert de<br />

BEAUMONT (3, 1836-1839).<br />

230. Louis DAVOUT. 88 L.A.S. (une incomplète), janvier 1807-mars 1808, à SA FEMME AIMÉE DAVOUT ; 208 pages la<br />

plupart in-4 (qqs in-fol.), qqs adresses avec marques postales Postes près le Gouvernem<strong>en</strong>t ou Grande Armée et cachets<br />

cire rouge à son nom. 20.000/25.000<br />

IMPORTANTE CORRESPONDANCE SUR LA CAMPAGNE DE POLOGNE DE 1807, LA CONFÉRENCE ET LE TRAITÉ DE TILSIT, ET LE GOUVERNORAT<br />

DU GRAND-DUCHÉ DE VARSOVIE. Nous ne pouvons <strong>en</strong> donner ici qu’un aperçu.<br />

Pultusk 4 janvier1807. Dès que possible, il ira à Varsovie pour <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir l’Empereur de leur « mauvaise et inhabitable<br />

maison » de Savigny : « je te dois cette preuve d’attachem<strong>en</strong>t. Il ne faut ri<strong>en</strong> moins que ce motif pour me faire surmonter la<br />

timidité que j’ai à lui aller parler de mes interests quoique par expéri<strong>en</strong>ce, il m’ait appris à compter sur sa bi<strong>en</strong>veillance ». Mais il<br />

doit att<strong>en</strong>dre d’avoir fait pr<strong>en</strong>dre aux troupes leur cantonnem<strong>en</strong>t pour aller à Varsovie. Nouvelles familiales… 6 janvier, sur les<br />

mauvaises routes et les postes. « Ma santé est toujours excell<strong>en</strong>te et on ne se douteroit pas à me voir que nous v<strong>en</strong>ons de faire<br />

une campagne assez fatiguante »… 13 janvier. Il évoque leur séparation. « Il est a présumer que ce sera la dernière guerre et par<br />

conséqu<strong>en</strong>t notre dernière séparation »… Il charge son beau-frère, le général BEAUMONT, de lui ram<strong>en</strong>er une excell<strong>en</strong>te jum<strong>en</strong>t et<br />

une traite de 20 000 francs sur la Trésorerie… 20 janvier. Il veut donner à sa femme une habitation à Paris, mais n’a pu <strong>en</strong>core<br />

aller à Varsovie, « quoique tout soit tranquille et que l’<strong>en</strong>nemi qui est d’ailleurs très loin n’ait nulle <strong>en</strong>vie de nous inquiéter il a<br />

trop souffert »… Ostrolinka 30 janvier : il ne faut pas qu’elle s’inquiète de sa santé : « elle est excell<strong>en</strong>te et peut bi<strong>en</strong> supportre les<br />

froids qui d’ailleurs ne sont pas excessifs »…<br />

Au bivouac 9 février. Hier a eu lieu [à EYLAU] « une de ces batailles qui decide du sort des peuples celle-ci doit rassurer<br />

l’Europe civilisée sur l’invasion des barbares du nord, ces russes. Ils ont perdu une bataille qui jettera parmi eux plus de terrain<br />

que celle même d’Austerlitz. Cette victoire nous a coûté du sang mais il y a 4 russes sur un français le reste de cette armée fuit<br />

dans le plus grand désordre »… Il fait l’éloge de la bravoure du général FRIANT, qui a reçu une balle morte. « Quant à moi la fortune<br />

m’a été plus propice <strong>en</strong>core que jamais. Deux chevaux blessés mon porte étrillier emporté d’un boulet sans contusion et une balle<br />

dans les fesses qui n’y a pas pénétré plus d’une ligne ce qui prouve <strong>en</strong> faveur de leur dureté. On peut donner cette réflexion à sa<br />

femme elle est une preuve de fidélité et de santé. Je ne me s<strong>en</strong>s plus de cette blessure qui ne m’empêche pas de monter à cheval ».<br />

… /…<br />

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AUGEREAU est blessé plus grièvem<strong>en</strong>t, mais SOULT et NEY « s’<strong>en</strong> sont tirés sans blessures mais non sans gloire. BESSIÈRES a eu un<br />

cheval tué. Notre empereur s’est beaucoup et beaucoup trop exposé. Heureusem<strong>en</strong>t que le Génie de la France la préserve. Il jouit<br />

de la meilleure santé »… Domnau 11 février : « la victoire que nous avons remportée sur les Russes ne peut avoir que de grands<br />

résultats et suivant toute appar<strong>en</strong>ce une paix définitive »… Hoh<strong>en</strong>stein 24 février : l’eau de Seltz lui a rétabli l’estomac, il est très<br />

confiant dans sa chance ; les Russes song<strong>en</strong>t à la paix, et il espère revoir bi<strong>en</strong>tôt son Aimée et sa petite Joséphine…<br />

Liebstadt 7 mars. Son oncle BEAUPRÉ a été récomp<strong>en</strong>sé par l’Empereur, qui l’a nommé général de brigade ; LECLERC DES ESSARTS<br />

[son beau-frère] et Beaupré jouiss<strong>en</strong>t d’une excell<strong>en</strong>te santé… Osterode 9 mars : « Nous sommes <strong>en</strong> marche pour pr<strong>en</strong>dre des<br />

cantonnem<strong>en</strong>ts »… Detterswald 16 mars. Il se réjouit que la princesse CAROLINE ait comblé la maréchale de bi<strong>en</strong>veillance ; il regrette<br />

qu’elle n’accepte pas les offres obligeantes des maréchales Soult et Ney pour l’époque de ses couches… 28 mars, longue lettre<br />

évoquant leur petite Joséphine, la gêne financière d’Aimée à qui il va faire passer tous ses appointem<strong>en</strong>ts… 31 mars, sur le choix<br />

d’une nourrice pour l’<strong>en</strong>fant à v<strong>en</strong>ir, et les d<strong>en</strong>ts de la petite Joséphine…<br />

Detterswald 1 er avril, longue lettre sur les attaques de tristesse d’Aimée… 6 avril. « Les Russes ne sont point <strong>en</strong> état de<br />

s’exposer à une nouvelle bataille les plaies de celle d’Eylau sont <strong>en</strong>core trop saignantes »… Osterode 16 avril, il voudrait qu’Aimée<br />

loue un hôtel à Paris, « la petite maison de l’orangerie n’étant plus t<strong>en</strong>able […] Nous ignorons ici si les int<strong>en</strong>tions pacifiques de<br />

notre empereur prévaudront sur les intrigues de nos éternels <strong>en</strong>nemis mais dans tous les cas nous sommes plus <strong>en</strong> état que jamais<br />

de les faire triompher par nos armes. Les armées sont plus nombreuses bi<strong>en</strong> disposées et bi<strong>en</strong> reposées, et pour ce qui regarde le<br />

corps d’armée que je commande il est comme tous les autres animés du meilleur esprit et <strong>en</strong> outre il y a 3 régim<strong>en</strong>ts de plus »…<br />

Osterode 2 mai. « Je ferai ce que je pourrai pour le jeune d’ASTORG qui est un bon sujet mais il ne sera pas facile de le faire<br />

<strong>en</strong>trer dans l’etat m or »… 9 mai. « Demain ma petite Aimée j’<strong>en</strong>tre dans ma 38 me année dans trois ans j’aurai atteint cet âge où<br />

l’homme est dans toute sa maturité et force et où il ne peut plus que perdre, tu seras <strong>en</strong>core toi une jeune femme tu n’<strong>en</strong> n’auras<br />

que plus de merite à conserver de l’attachem<strong>en</strong>t à un barbon, je ferai je te le jure pour être le moins <strong>en</strong>nuyeux des barbons et<br />

pour te dédommager de toutes les privations que tu as éprouvées depuis notre mariage. La petite Joséphine et l’être que tu portes<br />

se réuniront à leur père pour faire le bonheur de la plus estimables des femmes »… 14 mai : « Depuis quelques jours les trouppes<br />

s’établiss<strong>en</strong>t dans des baraques elles y mett<strong>en</strong>t de l’amour propre et nos camps seront aussi beaux que ceux d’Ost<strong>en</strong>de, le soldat<br />

s’y plaît et y est mieux que dans les cantonnem<strong>en</strong>ts »… 16 mai. La nouvelle de la mort du jeune prince Napoléon, fils aîné du roi<br />

de Hollande [Louis Bonaparte et d’Hort<strong>en</strong>se], l’affecte beaucoup : « le respectueux dévouem<strong>en</strong>t que je porte à la reine au roi à<br />

l’impératrice me fait pr<strong>en</strong>dre une grande part à ce malheur qui va les plonger dans l’affliction »…<br />

Osterode 1 er juin. Il prie Aimée de lui faire passer, par Maret, « mon chapeau brodé que j’avois au couronnem<strong>en</strong>t et un chapeau<br />

uni à plume blanche […] Je désirerois avoir aussi un petit uniforme brodé et 2 à 3 pantalons bleux sandos »… Tout est tranquille :<br />

« depuis la prise de Dantzick nulle appar<strong>en</strong>ce que les Russes vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t s’hazarder à nous inquiéter »… Lobian 16 juin. Sa bonne<br />

fortune n’a pu être mise à l’épreuve, « le 3 e corps n’ayant pas eu l’occasion de se battre et vraisemblablem<strong>en</strong>t il n’<strong>en</strong> aura plus la<br />

mémorable bataille de Friedland ayant mis les Russes hors d’état d’<strong>en</strong> livrer une seconde sans courir la chance de tout perdre. […]<br />

Cette victoire de Friedland, la prise de Ko<strong>en</strong>igsberg, la défaitte totale de l’armée russe ramèneront nos <strong>en</strong>nemis et les forceront<br />

à une paix que la modération de notre Souverain leur donnera plus avantageuse qu’ils ne pourroi<strong>en</strong>t l’espérer »… Tilsit 22 juin.<br />

« Dans 15 jours de campagne l’empereur a oté tout espoir à l’<strong>en</strong>nemi aussi tout annonce qu’il veut traiter de bonne foi alors la<br />

paix ne peut être que très prochaine le vœu de notre empereur avant comme après les batailles etant de donner la paix à la France<br />

et à l’Europe »… 23 juin. Un armistice est conclu : « les grandes pertes que nos <strong>en</strong>nemis ont faites, l’imprud<strong>en</strong>ce où ils sont de<br />

continuer avec quelque espérance la guerre la modération extraordinaire de l’empereur tout r<strong>en</strong>d la paix presque certaine »… 25<br />

juin. La guerre est finie : « nos deux empereurs se sont vus aujourd’huy et sont les meilleurs amis. Ils vont se réunir et travailler à<br />

applanir tous les differ<strong>en</strong>ts aussi sous très peu de jours la bonne harmonie sera rétablie. Tous ces ev<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>ts port<strong>en</strong>t la gloire de<br />

notre grand empereur à son dernier période »… 30 juin : il att<strong>en</strong>d avec impati<strong>en</strong>ce la nouvelle des couches d’Aimée. L’Empereur est<br />

« constamm<strong>en</strong>t occuppé des intérests les plus majeurs, ceux de la paix qu’il traite avec l’empereur de Russie. La bonne intellig<strong>en</strong>ce<br />

qui règne <strong>en</strong>tre ces deux souverains ne permet pas de douter que le mom<strong>en</strong>t où la paix sera conclue est très proche »…<br />

Tilsit 1 er juillet. T<strong>en</strong>dres recommandations pour les couches prochaines… 3 juillet : « Les confér<strong>en</strong>ce vont toujours et tout<br />

annonce que sous peu de jours il ne sera plus question que de notre r<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> France » ; il a hâte de faire la connaissance de sa<br />

seconde fille… 9 juillet. « La paix est signée. Les deux empereurs quitt<strong>en</strong>t à l’instant Tilsit »… 10 juillet. Hier le petit village de<br />

Tilsit était « la capitale du monde » : « tous ces év<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>ts doiv<strong>en</strong>t porter l’admiration l’amour et la reconnoissance des français<br />

pour notre empereur au dernier periode. Depuis longtems il nous a appris à compter sur des miracles mais il s’est <strong>en</strong>core surpassé<br />

cette fois »… Thorn 27 juillet : il va s’établir à Varsovie ; si le corps d’armée doit y passer l’hiver, il demandera une permission à<br />

l’Empereur pour aller voir sa famille. 28 juillet. L’Empereur veut qu’il reste <strong>en</strong> Pologne : « tout me fait un devoir de ne ri<strong>en</strong> négliger<br />

pour remplir ses int<strong>en</strong>tions et me r<strong>en</strong>dre digne de sa confiance de son estime et de la bi<strong>en</strong>veillance dont il m’a comblé. Il faut lui<br />

sacrifier le bonheur de ma vie qui auroit été de vivre avec mon excell<strong>en</strong>te femme et mes <strong>en</strong>fants »…<br />

Thorn 8 août. Récit de l’explosion d’un bateau chargé de poudre dans cette ville de garnison… Skiernewice 15 août. « Skiernewice<br />

étoit un des pallais des princes de Lowicz il est assez beau pour le pays mais il a besoin de réparations il n’est point meublé. Cette<br />

principauté est la plus riche et vaut sans exagération 300,000 f de r<strong>en</strong>tes ». Il déplore la mauvaise suite de couches : « Aussi je<br />

r<strong>en</strong>once à te faire des <strong>en</strong>fants je m’<strong>en</strong> ti<strong>en</strong>s à mes deux petites. Qu’elles ressembl<strong>en</strong>t à leur mère et elles me feront facilem<strong>en</strong>t<br />

oublier que je n’ai point de garçons »… 27 août : « Tu me parles de services r<strong>en</strong>dus, l’empereur les récomp<strong>en</strong>se au-delà de ce qu’ils<br />

val<strong>en</strong>t, j’apprécie cette fortune à cause de toi et de nos <strong>en</strong>fants »… [Varsovie] 28 août. « Depuis que je suis à Varsovie j’y fais un<br />

métier qui ne me donne point des idées couleur de rose, toujours dans les papiers »…<br />

… /…


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Varsovie 3 septembre. Longue et t<strong>en</strong>dre lettre, s’inquiétant de la santé d’Aimée et de l’aménagem<strong>en</strong>t de Savigny ; dès que les<br />

circonstances le permettront, il demandera une permission à l’Empereur… 9 septembre, il a « un viol<strong>en</strong>t mal de tête résultat de mes<br />

écritures et aussi de deux nuits blanches une pour faire manœuvres l’autre pour un bal que j’ai donné »… Skiernewice 16 septembre :<br />

il se plaint du rôle pénible qu’il doit jouer (comme gouverneur général du Grand Duché de Varsovie) : « j’ai toujours l’esprit <strong>en</strong><br />

travail, j’éprouve un g<strong>en</strong>re d’inquiétude dont je ne suis pas susceptible à la guerre, là je fais ce qu’on m’ordonne sans m’embarasser<br />

des résultats, ici je r<strong>en</strong>contre sur mon chemin beaucoup trop souv<strong>en</strong>t de la diplomatie, de la duplicité, l’intrigue et j’ai toujours la<br />

crainte d’aller au-delà de ce que veut l’empereur […] réellem<strong>en</strong>t je crains de lui être nuisible »…<br />

Varsovie 5 octobre : « Nous r<strong>en</strong>dons aujourdhuy un bal que les officiers polonais nous ont donné il y a 15 jours. Je regrette<br />

que tu n’y sois pas »… 12 octobre, il est amer et triste après une lettre d’Aimée : « Cette continuité de reproches injustes ne peut<br />

ri<strong>en</strong> ajouter à la conviction que j’avois déjà que désormais tout bonheur domestique étoit perdu pour moi, c’étoit cep<strong>en</strong>dant le seul<br />

que je pouvois goûter »… 17 octobre, il espère être bi<strong>en</strong>tôt réuni à sa famille, ne croyant pas à une reprise de la guerre ; il va faire<br />

chercher de l’ambre et des turquoises…<br />

Varsovie 2 novembre : il va v<strong>en</strong>dre un moulin dont l’arg<strong>en</strong>t sera employé <strong>en</strong> France… 14 novembre. L’arg<strong>en</strong>t de la v<strong>en</strong>te du<br />

moulin servira à acheter <strong>en</strong> France des bi<strong>en</strong>s pour l’érection du fief et le majorat ; ce « nouveau bi<strong>en</strong>fait » de Sa Majesté « te fournira<br />

les moy<strong>en</strong>s d’acheter un hôtel à Paris et d’y être établie conv<strong>en</strong>ablem<strong>en</strong>t »… 19 novembre : « Le Roi de Saxe fait son <strong>en</strong>trée ici après<br />

demain. Il faut que je m’att<strong>en</strong>de à passer ces 10 à 12 jours <strong>en</strong> visite ét cérémonie »… 26 novembre : « je ne négligerai ri<strong>en</strong> pour que<br />

la grande fortune que je ti<strong>en</strong>s de sa majesté dans ce pays soit bi<strong>en</strong> administrée pour être transportée <strong>en</strong> France »… 27 novembre, sur<br />

le projet d’acquisition d’un hôtel à Paris, grâce à la donation de l’Empereur…<br />

Varsovie 22 décembre : il reproche à Aimée de voir « tout <strong>en</strong> noir » et d’éprouver « la plus forte attaque de spli<strong>en</strong> », alors qu’ils<br />

sont comblés de bontés par l’Empereur : « ne connois tu donc pas les bontés de l’empereur pour oser supposer qu’il laisseroit dans<br />

la misère les filles d’un de ses maréchaux parce que celui-là n’aura voulu d’autre fortune que celle qu’il aura t<strong>en</strong>ue de lui ! »… Il<br />

va récupérer à Varsovie le très beau palais du prince de Lowicz, dont la v<strong>en</strong>te rapportera plus de 300.000 fr. … Skiernewice 31<br />

décembre. Motifs de bonheur pour le nouvel an : « nous sommes comblés des bontés de notre empereur, nous nous aimons et<br />

estimons, nous avons des <strong>en</strong>fants qui consolid<strong>en</strong>t notre bonheur […]. Tout s’arrange sur le contin<strong>en</strong>t »…<br />

Skierniewice 1 er janvier 1808, il regrette d’avoir manqué l’achat de l’hôtel de Rohan-Chabot… 15 janvier, au sujet des d<strong>en</strong>ts<br />

de Joséphine et Léonie… 28 janvier. Il est très occupé des détails peu amusants du r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t des baux dans le grand duché :<br />

« c’est pour toi une preuve de l’attachem<strong>en</strong>t que je te porte, j’ai pour objet de te procurer de l’aisance et de te faire jouir de la<br />

fortune que je ti<strong>en</strong>s de l’empereur »…<br />

Skierniewice 2 février. « L’empereur a voulu plaisanter sur les mariages que je faisois c’est un chapitre trop delicat pour y etre<br />

pour quelque chose. Le g l SAVARY qui s’est trouvé à Varsovie à cette époque te dira que je n’y suis pour ri<strong>en</strong> que pour beaucoup de<br />

surprise. La 1 re nouvelle que j’<strong>en</strong> ai eue a été lorsque les fiançailles ont été faites »… Mais le général MORAND est un très bon officier<br />

et il lui souhaite du bonheur avec sa très jeune femme… 7 février, il t<strong>en</strong>te de calmer l’aigreur d’Aimée sur leur séparation : « Sans<br />

être une lacédémoni<strong>en</strong>ne tu peux te faire une raison et écouter le langage de la raison et de tes devoirs »… 10 février. Si l’Empereur<br />

permettait à Aimée de v<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> Pologne, il faudrait qu’elle att<strong>en</strong>de la bonne saison, la fin d’avril. Il évoque l’achat de leur hôtel<br />

[hôtel de Monaco] : « as-tu obt<strong>en</strong>u la sortie de l’ambassadeur turce ? quels sont tes projets pour les réparations »… 19 février. Il<br />

craint que la santé d’Aimée ne soit pas assez forte pour un long voyage, et préférerait obt<strong>en</strong>ir une permission pour aller la voir. 24<br />

février. Il est très jalousé, mais s’<strong>en</strong> soucie peu : « Je ne serai s<strong>en</strong>sible qu’aux désagrém<strong>en</strong>ts qui me vi<strong>en</strong>droi<strong>en</strong>t de l’empereur si je<br />

devois jamais <strong>en</strong> éprouver je me retirerois <strong>en</strong> faisant des vœux pour la conservation du souverain dont l’exist<strong>en</strong>ce est si nécessaire<br />

au bonheur de notre patrie. Mais n’ayant que le bi<strong>en</strong> de son service devant mes yeux y étant tout <strong>en</strong>tier, je puis toujours compter<br />

sur sa bi<strong>en</strong>veillance et son estime »… 25 février. Il est <strong>en</strong>fin <strong>en</strong> possession définitive de la principauté, et devrait pouvoir obt<strong>en</strong>ir<br />

rapidem<strong>en</strong>t 150 à 200.000 fr qu’il lui fera passer…


Skierniewice 1 er mars, il la prie de demander elle-même à l’Empereur le congé, car il « n’aime pas que ses généraux <strong>en</strong> chef<br />

fass<strong>en</strong>t de ces sortes de demandes »… 16 mars, au sujet d’une commande de linge à Dresde ; il att<strong>en</strong>d avec impati<strong>en</strong>ce l’arrivée<br />

d’Aimée et des filles… 22 mars, il ira à sa r<strong>en</strong>contre le plus loin qu’il sera possible : « si le service et les circonstances m’euss<strong>en</strong>t<br />

permis de m’éloigner de Varsovie j’eus été jusques sur la frontière »…<br />

231. Louis DAVOUT. 15 L.A.S., [1808-1822], à SA BELLE-MÈRE Mme Jean-Paul LECLERC à Pontoise ou Paris ; 33 pages in-4<br />

ou in-8, plusieurs adresses. 1.500/2.000<br />

Skierniewice 1 er janvier [1808]. Il lui adresse ses vœux et l’assure de ses efforts <strong>en</strong> faveur de l’avancem<strong>en</strong>t de son beau-frère<br />

[LECLERC DES ESSARTS], qui a acquis « des droits à la bi<strong>en</strong>veillance de sa majesté par ses services. Je saisirai toutes les occasions qui<br />

se pres<strong>en</strong>teront de rappeler a l’empereur les promesses qu’il m’a daigné réitérer à Tilsit ». Il regrette son caractère emporté, ayant<br />

adressé des « reproches amers » au général FRIANT, mais Davout a tout réparé… Erfurt 14 décembre, lors du retour d’Aimée <strong>en</strong><br />

France : « Son état a exigé son départ, elle ne pouvoit le différer sans courir les risques de faire ses couches dans ce pays. Vos deux<br />

petites filles jouiss<strong>en</strong>t d’une bi<strong>en</strong> meilleure santé que leur excell<strong>en</strong>te mère qui aura besoin de tous vos soins ; c’est surtout son<br />

morale qu’il faut soigner »… 19 mars [1809]. Il la remercie de ses soins pour Aimée : « J’ai l’espérance que son lait se passera bi<strong>en</strong><br />

et qu’elle se rétablira plus promptem<strong>en</strong>t que les autres fois »… Hambourg 23 juillet [1811]. Aimée et leurs deux petites filles sont<br />

arrivées ce matin… 26 juillet, la remerciant des nouvelles de « la santé de nos fils »…<br />

24 décembre 1815, souhaits de bonne année. 28 août [1817] : « j’ai trouvé l’avis du ministre de la guerre que le roi avoit<br />

prononcé qu’il recevroit dimanche mon serm<strong>en</strong>t et me remettroit mon baton de maréchal »… 1 er janvier 1818, lettre de vœux, suivie<br />

d’une longue lettre d’Aimée à son « excell<strong>en</strong>te mère »… Savigny 8 novembre 1819, nouvelles de Savigny et de la famille… Paris 31<br />

décembre 1819, lettre de vœux. « Nous donnons un bal le 8 janvier pour la naisssance de Louis dont nous continuons à être fort<br />

satisfait ainsi que de ses deux sœurs, de Joséphine surtout qui fait des progrès s<strong>en</strong>sibles dans le dessin la musique et son caractère<br />

est toujours parfait »… 27 juin 1820. Aimée est partie pour Savigny : « elle m’a laissé ici pour la chambre des pairs »… 31 décembre<br />

1821, vœux, et annonce de la visite de toute la famille à Pontoise. Au Mont d’Or 6 août 1822 : les eaux l’ont « débarassé de ce<br />

rhumatisme vague qui me tourm<strong>en</strong>toit beaucoup »… 14 mai, nouvelles rasssurantes d’Aimée, suivie d’une lettre de Joséphine à sa<br />

grand-mère. [1821 ?]. Nouvelles de son g<strong>en</strong>dre, de son fils Louis et de son précepteur M. Gordon… Etc.<br />

ON JOINT une L.A.S. [à J. Gordon ?], Savigny 17 juillet, au sujet de la rédaction d’un mémoire juridique et du bail d’un<br />

moulin…<br />

232. Aimée LECLERC, maréchale DAVOUT, duchesse d’Auerstaedt, princesse d’Eckmühl (1782-1868). 37 L.A.S. (une<br />

incomplète et 5 <strong>en</strong> partie autogr.), Paris et Savigny 1808-1815, à SON MARI le maréchal DAVOUT ; 135 pages in-4, qqs<br />

adresses. 1.800/2.000<br />

TRÈS BELLE CORRESPONDANCE TÉMOIGNANT DES EFFORTS DE LA MARÉCHALE POUR SOUTENIR SON MARI À LA COUR, AVEC D’INTÉRESSANTS<br />

DÉTAILS SUR LES SOUVERAINS, LES MARÉCHAUX ET LES EFFETS DE LA CHUTE DE L’EMPIRE.<br />

4 janvier 1808. Récit d’une soirée chez l’Impératrice, où elle a r<strong>en</strong>contré des Polonaises élogieuses de « la parfaite conduite »<br />

du maréchal dans leur pays… 20 janvier 1809. Observations sur JOSÉPHINE et sa fille la Reine HORTENSE : « Je sais que S.M.I. reçoit<br />

très souv<strong>en</strong>t des lettres de l’Empereur et qu’il vit aussi maritalem<strong>en</strong>t que par le passé. La reine de Hollande qui mène ici une triste<br />

et singulière existance est fort tourmantée de ce qu’on <strong>en</strong> p<strong>en</strong>se mais elle ne peut se déterminer à retourner près du Roi qui a eu<br />

et continue à avoir des procédés fort dures pour elle »… 2 octobre 1810. Davout est à Fontainebleau, « près d’un souverain auquel<br />

tu as quelques fois sacrifié sans qu’il l’exige le bonheur qui pouvoit dérober quelques instants au bi<strong>en</strong> de son service »… [1811].<br />

« J’ai vu le Roi de Rome il est superbe c’est un besoin que j’éprouvais depuis longtemps. Madame de Montesquiou a mis toute<br />

l’obligeance possible à satisfaire mon vif désir »…<br />

2 janvier 1812. Nouvelles du petit Louis. Visite aux Tuileries : « le Roi de Rome a reçu il étoit superbe, et bi<strong>en</strong> gaie. Les<br />

princesses ont égalem<strong>en</strong>t reçu, j’ai été r<strong>en</strong>dre nos devoirs à toutes ». L’Impératrice l’a reçue : « elle a été comme à son ordinaire on<br />

ne peut meilleure pour moi »… Sont jointes 2 l.a.s. de vœux par JOSÉPHINE et LÉONIE. 4 janvier. Elle ne récrira pas à la comtesse<br />

MORAND : « que feroit les esperances que je pourrois lui donner contre les bruits de guerre »… 17 janvier. Elle est invitée au quadrille<br />

de la Reine Hort<strong>en</strong>se… 28 janvier. La proposition du duc de Frioul [DUROC] qu’elle donne un grand bal l’a fort embarrassée ;<br />

l’exécution des volontés de l’Empereur serait difficile : sa maison est inachevée, son mari abs<strong>en</strong>t, et ses malheurs l’ont éloignée de<br />

la société ; « il n’y a personne a Paris moins disposée que moi à la danse on ne parle que de guerre <strong>en</strong> ce mom<strong>en</strong>t. Il m’a dit cela est<br />

vrai on att<strong>en</strong>d d’un instant à l’autre des nouvelles de Russie tout espoir de paix n’est pas détruit »… 29 janvier. Fort tourm<strong>en</strong>tée,<br />

elle s’est confiée au général de BEAUMONT [leur beau-frère] : « Il m’a dit je conçois qu’avec votre manière de vivre c’est une tuile<br />

qui vous tombe et que vous ne pouvez parer »… Elle a reçu trois fois le général SAINT-CYR… 1 er février. Récit d’une visite à MARIE-<br />

LOUISE, qui jouait au billard, et avec qui elle s’est r<strong>en</strong>due au bal de la Reine Hort<strong>en</strong>se ; la maréchale NEY a déjà fait les invitations<br />

au si<strong>en</strong>… 2 février. Le général de Beaumont a promis de la seconder à son bal ; elle est sûre que l’Impératrice vi<strong>en</strong>dra, et la princesse<br />

PAULINE lui a proposé « toute sa maison »… 6 février. Grâce à l’interv<strong>en</strong>tion du prince de Neufchâtel [BERTHIER], l’Empereur l’a<br />

disp<strong>en</strong>sée de la fête, mais non sans des remarques sur sa manière de vivre que Berthier a répétées et sout<strong>en</strong>ues… 7 février. Récit<br />

d’un bal aux Tuileries où elle a dansé avec le prince ALDOBRANDINI et a soupé avec Sa Majesté… 8 février. Elle craint d’avoir déplu<br />

à son mari, à qui elle rapporte les remarques insistantes de Duroc au bal d’Hort<strong>en</strong>se… 11 février. Aux Tuileries la veille au soir<br />

elle a trouvé l’Impératrice fatiguée de la chasse ; l’Empereur, qu’elle n’avait pas vu depuis l’affaire du bal, ne lui a pas parlé ; il est<br />

« rarem<strong>en</strong>t le soir chez l’Impératrice »… 12 février. Récit d’un bal masqué : l’Empereur « m’a demandé si j’y avois eu des avantures<br />

je lui ai répondu afirmativem<strong>en</strong>t que non elle est sage la P sse d’Eckmuhl a dit sa majesté avec une mine extrêmem<strong>en</strong>t gracieuse »…<br />

… /…<br />

109


110<br />

8 mars 1813. « Louis est délicieux […] il m’a dit Rurusse font la guerre et empêch<strong>en</strong>t papa de v<strong>en</strong>ir. Méchant a-t-il dit <strong>en</strong><br />

frappant du pied […] SMI sont partis pour Trianon ». Elle a vu la Reine Hort<strong>en</strong>se : « je ne l’avais pas vue depuis mon retour de<br />

Stettin je l’ai trouvée changée ». 10 mars. Récit d’une soirée chez l’Impératrice à Trianon ; échange avec l’Empereur, et promesse<br />

du duc de Frioul [DUROC] qui donn<strong>en</strong>t à espérer qu’elle reverra bi<strong>en</strong>tôt son mari…<br />

27 avril 1814. Longue lettre confiée au général FOUCHER, commissaire de S.A.R. pour la reddition de Hambourg [place<br />

déf<strong>en</strong>due par Davout] : Aimée compr<strong>en</strong>d son dilemme, elle espère qu’il est informé des événem<strong>en</strong>ts, et qu’il a fait « ce que tout<br />

françois doit faire dans la situation où la France est réduite »… Il est question de l’occupation de son hôtel, de l’afflux de la noblesse<br />

à Paris, et des calomnies qu’elle lit sur son compte dans la presse… Elle lui adresse des journaux où il pourra lire « un discours<br />

ou plutôt les adieux de l’Empereur à la vieille garde on y retrouve quelques traces du dérangem<strong>en</strong>t de ses idées qui a été extrême<br />

lorsqu’il a connu la situation dans laquelle il s’est mis ainsi que la France <strong>en</strong> ne s’avouant pas la force de ses <strong>en</strong>nemis et la foiblesse<br />

de son armée qui ne s’explique pas <strong>en</strong>core la pointe qu’elle a faite sur Langres »…<br />

14 juillet 1815. Le général KELLERMANN lui fait savoir que l’armée vi<strong>en</strong>t de faire sa soumission au Roi par son organe ; on ne<br />

pourra plus représ<strong>en</strong>ter l’armée comme factieuse… 23 juillet. Ri<strong>en</strong> de plus naturel, ni de plus conv<strong>en</strong>able que sa démission de<br />

général <strong>en</strong> chef : « Tu as fait pour le gouvernem<strong>en</strong>t, et l’armée ce qu’ils étai<strong>en</strong>t fondés à att<strong>en</strong>dre de toi, cette dernière a reconnu<br />

et payé ta sollicitude <strong>en</strong> se montrant disciplinée et confiante. Sa soumission, et surtout le changem<strong>en</strong>t de cocarde étai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong><br />

difficiles à obt<strong>en</strong>ir par tout autre que toi. Ta tache est remplie »… Longue mise <strong>en</strong> garde contre la réaction royaliste : « je sais à<br />

n’<strong>en</strong> pouvoir douter que tu as été porté <strong>en</strong> tête d’une liste de proscription et que tu <strong>en</strong> as été rayé par un grand souverain. Le<br />

comte d’Artois a aussi sa liste, qui est déjà portée à deux c<strong>en</strong>t tu es égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tête de plus il est d’avis qu’on doit s’emparer des<br />

bi<strong>en</strong>s »… 28 juillet. « Je vois avec bi<strong>en</strong> du cont<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t l’effet de ta belle lettre au g al <strong>en</strong> chef autrichi<strong>en</strong>. Il est un langage auquel<br />

on rougirait de rester sourd […] tu es remplacé par le M al Duc de Tar<strong>en</strong>te [MACDONALD] je te vois oter cette p<strong>en</strong>ible tache avec<br />

infinim<strong>en</strong>t de plaisir »…<br />

233. Louis DAVOUT. 160 L.A.S., septembre 1808-1809, à SA FEMME AIMÉE DAVOUT duchesse d’AUERSTAEDT ; 320 pages la<br />

plupart in-4 (qqs in-fol.), la plupart avec adresse et cachet cire rouge à son nom ou à ses armes, nombreuses marques<br />

postales Grande Armée, Armée du Rhin, ou Ministère de la Secrétairerie d’état (légers défauts à qqs lettres).<br />

30.000/35.000<br />

BELLE ET IMPORTANTE CORRESPONDANCE DE LA CAMPAGNE D’ALLEMAGNE ET D’AUTRICHE. En cette année faste 1809 des batailles<br />

d’Eckmühl, Ratisbonne, Presbourg et de Wagram, le maréchal témoigne de sa passion de guerrier… et d’amoureux, et de son<br />

dévouem<strong>en</strong>t à Napoléon. Nous ne pouvons donner ici qu’un aperçu de ces lettres presque quotidi<strong>en</strong>nes.<br />

Kalish 9 septembre 1808, itinéraire et conseils pour le voyage d’Aimée qui est <strong>en</strong> route pour le rejoindre… Breslau 11 septembre,<br />

il est arrivé un peu fatigué. « Tu ne peux que je ne te désire vivem<strong>en</strong>t, quoique ton séjour <strong>en</strong> Pologne soit très bon et serve à<br />

combattre les bruits de guerre qui du reste tombe tous les jours ». La société « est à mille lieues de celle de Varsovie. Les Silési<strong>en</strong>nes<br />

ne sont ni aussi instruites ni aussi aimables que les Polonoises »…. 13 septembre, soucis pour la nouvelle grossesse d’Aimée… 16<br />

septembre. « J’ai reçu la permission de mariage pour le colonel COUTARD, où <strong>en</strong> est-il est-ce que cette affaire sera un second siège<br />

de Troie »…<br />

Erfurt 15 décembre, soucis sur le voyage de retour <strong>en</strong> France d’Aimée et des petites Joséphine et Léonie dans le « grand<br />

froid »… « Le plus beau jour de ma vie sera celui où je pourrai vivre tranquille et te donner ainsi qu’à mes <strong>en</strong>fants tous mes soins et<br />

tous mes mom<strong>en</strong>ts, tu apprécieras alors combi<strong>en</strong> je t’aime »… 16 décembre. Il a reçu des nouvelles de Varsovie : « l’empereur a dans<br />

ce pays dans le prince [PONIATOWSKI] une personne qui lui est attachée et qui contribue beaucoup par son influ<strong>en</strong>ce à l’excell<strong>en</strong>t<br />

esprit qui règne chez cette brave nation »… 17 décembre : « Je m’occuppe déjà des moy<strong>en</strong>s à employer pour obt<strong>en</strong>ir de l’empereur<br />

la permission d’aller te donner mes soins pour le mom<strong>en</strong>t de tes couches »… 19 décembre, il a fait la connaissance de DARU « qui<br />

est une des têtes les mieux organisées que j’ai connu et qui a r<strong>en</strong>du de bi<strong>en</strong> grands services à l’empereur »… 20 décembre. Aimée<br />

passe le Rhin. « Je ne puis supporter ton abs<strong>en</strong>ce qu’<strong>en</strong> me rapellant ce que me prescriv<strong>en</strong>t mes devoirs »… 23 décembre. Sa<br />

conduite lui est toujours « dictée pour le bi<strong>en</strong> du service de l’empereur et aussi par l’estime et le respect que je porte aux vertus<br />

de ce souverain » … 25 décembre. Daru va partir chercher les ordres nécessaires pour rejoindre sa femme et sa petite fille : « il m’a<br />

promis de mettre sous les yeux de l’empereur le vif désir que j’ai d’aller te donner mes soins pour le mom<strong>en</strong>t de tes couches »…<br />

27 décembre, sur la lecture de SAINT-SIMON : « ton jugem<strong>en</strong>t te mettra à l’abri de ses faux jugem<strong>en</strong>ts de sa partialité et te portera<br />

à apprécier à leur juste valeur les anecdotes qu’il cite »… 29 décembre, il va <strong>en</strong>voyer à Aimée 40.000 fr des rev<strong>en</strong>us des terres que<br />

lui a données l’Empereur. Visite à Weymar au prince et à la princesse, « femme de beaucoup d’esprit de conduite très instruite »…<br />

31 décembre. Visite au duc de GOTHA. Il ne s’habitue pas à leur séparation, et a « le besoin de me rappeler ce que me prescrit le<br />

service de l’empereur pour pr<strong>en</strong>dre le dessus »…<br />

Erfurt 1 er janvier 1809. « Je crois et sans peine ma bonne Aimée que tu seras toujours un modèle de conduite conjugale.<br />

Crois que je te paierai de retour et que tu n’auras plus de reproches à me faire. En avouant ma passion pour le service de notre<br />

Souverain je place immédiatem<strong>en</strong>t après celle de mon estimable femme et mon désir de faire son bonheur ». Il a reçu « la lettre<br />

la plus extravagante la plus extraordinaire »du Roi de Prusse… 4 janvier : « Je ne crois pas ma bonne amie que tes craintes<br />

se réaliseront quelque soit l’aveuglem<strong>en</strong>t de l’Angleterre, cette puissance restera isolée. Qui oseroit <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre une guerre<br />

contin<strong>en</strong>tale. L’empereur désire fortem<strong>en</strong>t la paix, les peuples la souhaite et tout annonce que les intrigues anglaises échoueront<br />

sur le contin<strong>en</strong>t »… 10 janvier, il est irrité par les mauvais procédés des dames polonaises <strong>en</strong>vers Aimée. S’il obti<strong>en</strong>t l’autorisation<br />

de v<strong>en</strong>ir à Paris, « je m’arrangerai de manière à ce que mon voyage soit ignoré dans le pays. Je désire aussi ma bonne amie qu’aussitôt<br />

… /…


232<br />

111


112<br />

que tu seras relevée de tes couches tu te réunisses à moi. Je m’arrangerai de manière à ce que les soins que je te donnerai ne porte<br />

pas préjudice à mes devoirs ». Il lui <strong>en</strong>verra 120.000 fr de rev<strong>en</strong>us de Pologne. 21 janvier, instructions pour l’installation dans<br />

l’hôtel qu’ils ont acheté, et état de leurs ressources… 23 janvier, au sujet de lettres anonymes et de calomnies : « ma conduite <strong>en</strong>vers<br />

toi, nos <strong>en</strong>fants qui ressereront nos li<strong>en</strong>s r<strong>en</strong>dront nuls tous les efforts de ces ames de boue. Je pourrai tout supporter une disgrâce<br />

de notre Souverain parce que j’aurai toujours la consci<strong>en</strong>ce que j’aurai toujours eu la volonté de remplir mes devoirs <strong>en</strong>vers lui et<br />

que je regarderai comme un bonheur celui d’être déchargé de ces places où je ne vois que des devoirs à remplir qui me paroiss<strong>en</strong>t<br />

supérieurs à mes moy<strong>en</strong>s »…. 31 janvier. On annonce l’arrivée à Paris de l’Empereur : « quoique la nouvelle n’ait ri<strong>en</strong> d’officiel j’y<br />

crois et je m’<strong>en</strong> réjouis, sa prés<strong>en</strong>ce fera dissiper les nuages qui s’élevoi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Allemagne »…<br />

Erfurt 1 er février. Il p<strong>en</strong>se obt<strong>en</strong>ir la permission de l’Empereur, mais recommande le plus grand secret ; il <strong>en</strong>voie de l’arg<strong>en</strong>t<br />

pour les travaux de l’hôtel… 3 février, son congé est limité ; avant de partir, il veut « tout disposer de manière à ce que le service<br />

de l’empereur ne souffre pas »…<br />

Kaiserslautern 9 mars, Francfort 10 mars, brèves lettres du voyage de retour. Erfurt 12 mars, il est arrivé avec un rhume.<br />

16 mars, <strong>en</strong>voi d’un « paquet de lettres de l’Empereur », à conserver… 17 mars : « Demain je pars pour aller établir mon quartier<br />

général à Wurtzburg, je m’arrêterai quelques jours à Bamberg pour y voir les trouppes. […] Le calme succède facilem<strong>en</strong>t à l’orage,<br />

et il est très possible que celui-ci se passe sans tonnerre. C’est la volonté et le désir de notre empereur et à moins que le Cabinet<br />

de Vi<strong>en</strong>ne ne soit tout à fait passionné et aux ordres des Anglais il <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dra ses véritables intérêts »… Bamberg 20 mars. « L’armée<br />

est réunie. Il y a beaucoup à croire que ces démonstrations éviteront la guerre. Au surplus si elle éclatoit l’issue n’<strong>en</strong> seroit ni<br />

longue ni incertaine et nous aurions pour nous la justice de notre cause, notre empereur ne tirant le glaive que lorsque la sureté<br />

de son empire l’y oblige et pour repousser la force par la force »… 24 mars. Il espère qu’Aimée va être débarrassée de son lait et<br />

<strong>en</strong> convalesc<strong>en</strong>ce pour le rejoindre bi<strong>en</strong>tôt. « Il n’est pas <strong>en</strong>core question de sevrer notre Léonie il faut espérer que la belle saison<br />

la distraira et pemettra de lui ôter le sein sans danger. La bonne santé de notre petit Mars me comble parce que cela contribuera<br />

à la ti<strong>en</strong>ne »… 26 mars, il a reçu la permission de porter « la grande décoration de Pologne ». 29 mars, il s’inquiète du croup de<br />

Joséphine.<br />

Bamberg 1 er avril : « ne néglige aucune précaution pour prév<strong>en</strong>ir des accid<strong>en</strong>ts de couche »… 2 avril. « La révolution arrivée<br />

<strong>en</strong> Suède est très importante dans les circonstances. Elle déjouera les intrigues anglaises et autrichi<strong>en</strong>nes dans l’Hanovre et la<br />

Westphalie. Elle vaut mieux qu’une bataille gagnée »… 5 avril, sur leur embarras financier pour payer les réparations de leur hôtel ;<br />

il craint que l’exposé qu’il a fait de sa situation ait été mis de côté par Napoléon, voire mis <strong>en</strong> doute : « alors il est bi<strong>en</strong> certain<br />

que je ne serai apprécié par l’empereur que lorsque je n’existerai plus, c’est dans ce mom<strong>en</strong>t où les petites passions les jalousies<br />

se tais<strong>en</strong>t que le quart d’heure de la justice arrive. Je te laisserois au milieu d’une belle fortune <strong>en</strong> appar<strong>en</strong>ce. Je te laisserois ainsi<br />

que mes <strong>en</strong>fants la victime de ma générosité et désintéressem<strong>en</strong>t, tu me pardonnerois »… Nuremberg 7 avril : il a transporté son<br />

quartier général à Nuremberg, « la ville aux jouxjoux » où il a acheté « une petitte souris qui marche toute seule, une petite voiture<br />

qui roule seule <strong>en</strong>fin d’autres joujoux » pour les <strong>en</strong>fants… « Si la guerre a lieu elle ne peut être de longue durée. Nos campagnes<br />

sont courtes et la part que les Russes y pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ne peut <strong>en</strong>core qu’accélérer la fin de cette guerre suscitée par cet esprit de<br />

vertige qui domine à Vi<strong>en</strong>ne. Au 1 er coup de fusil les Russes déclar<strong>en</strong>t et font la guerre aux Autrichi<strong>en</strong>s. Enfin ma bonne Aimée<br />

aura confiance dans mon étoile »… 10 avril : « les Autrichi<strong>en</strong>s vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de comm<strong>en</strong>cer les hostilités. Je te donne cette nouvelle<br />

avec la confiance que dans cette guerre tu ne douteras pas de ma fortune et que tu auras la conviction que ton Louis ne négligera<br />

ri<strong>en</strong> pour mériter l’estime et la bi<strong>en</strong>veillance de son souverain »… Près de Ratisbonne 13 avril : « Sois sans inquiétude, il n’y aura<br />

aucun comm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t auparavant l’arrivée de l’empereur et le succès ne peut être douteux »… Ingolstadt 14 avril : « L’empereur<br />

est att<strong>en</strong>du et trouvera tout bi<strong>en</strong> disposé et décidé à <strong>en</strong> finir avec nos éternels <strong>en</strong>nemis »… Près de Presburg 16 avril : « Le vice-roi<br />

[EUGÈNE] qui a m<strong>en</strong>é le prince Jean battant depuis l’Italie jusques sur les frontières de l’Italie, vi<strong>en</strong>t de le battre <strong>en</strong> Hongrie. Ce<br />

jeune prince se met sur la liste des grands généraux »… Près d’Eckmühl 22 avril. « Cette campagne a debuté par une bataille vive<br />

et sanglante surtout pour les Autrichi<strong>en</strong>s, le prince CHARLES avec 80.000 h vouloit s’opposer à la réunion de mon corps d’armée<br />

avec les autres corps. Il s’étoit mis <strong>en</strong>tre eux et moi ce qui a donné lieu à la bataille qui a ébranlé le moral de l’<strong>en</strong>nemi. L’empereur<br />

l’a presqu’achevé aujourdhuy et dans quelques jours cette campagne sera décidée »… Ratisbonne 24 avril. « Des événem<strong>en</strong>ts<br />

importants et décisifs se sont passés depuis 4 à 5 jours […] Les Autrichi<strong>en</strong>s sont dans la plus complette déroute plus de la moitié<br />

de leur armée est prise ou détruite l’autre partie est démoralisée. J’ai eu p<strong>en</strong>dant 3 jours à sout<strong>en</strong>ir tous les efforts de leur armée<br />

commandée par l’archiduc Charles qui a été battu dans ces trois batailles très acharnées, l’<strong>en</strong>têtem<strong>en</strong>t de notre côté a été plus fort<br />

aussi le champ de bataille nous est-il resté. L’empereur s’est porté sur leur ligne d’opération, a <strong>en</strong>levé leur parc leur bagage aussi<br />

cette armée est-elle incapable de livrer une bataille. Enfin nous pouvons aller à Vi<strong>en</strong>ne sans coup férir. […] Notre corps d’armée a<br />

peut-être plus fait <strong>en</strong>core que dans la campagne de Prusse »… 26 avril : « Nous n’avons plus que des marches à faire <strong>en</strong> y joignant<br />

quelques coups de fusil et cette campagne sera terminée »… 29 avril : « Dans trois jours notre empereur a décidé de cette guerre. Il<br />

y aura désormais peu de batailles à donner »… 30 avril. « Maint<strong>en</strong>ant que les Autrichi<strong>en</strong>s ont disparu du territoire Bavarois je me<br />

rapproche de l’empereur bi<strong>en</strong> portant et avec un corps d’armée toujours bi<strong>en</strong> disposé. Il ne paroît pas que nous soyons dans le cas<br />

de donner une grande bataille les débris des Autrichi<strong>en</strong>s étant atterés des événem<strong>en</strong>ts qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de se passer »…<br />

Passau 5 mai : « L’empereur après une suite de victoires est aujourd’huy a 30 lieues de Vi<strong>en</strong>ne. Dans 4 ou 5 jours il sera dans<br />

cette capitale et la France sera débarassée pour jamais de cette <strong>en</strong>nemie qui aura mérité son sort et dont les derniers instants auront<br />

été dignes d’une horde d’arabes qui font la guerre sans la déclarer »… Lintz 7 mai : « L’empereur est maint<strong>en</strong>ant à 18 lieues de<br />

Vi<strong>en</strong>ne. Il <strong>en</strong>trera dans cette capitale sous 3 jours. Ri<strong>en</strong> ne peut plus lui résister. Ce qui reste est frappé de terreur. Cette campagne<br />

sera courte et la dernière de l’Autriche. Elle aura bi<strong>en</strong> mérité son sort. […] Les fanfaronnades des Autrichi<strong>en</strong>s ni leur nombre<br />

ne m’avoi<strong>en</strong>t fait impression et j’étois certain de la conduite des bonnes et excell<strong>en</strong>tissimes trouppes dont l’empereur m’avoit<br />

… /…


233<br />

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114<br />

confié le commandem<strong>en</strong>t »… 9 mai : « Je touche à ma 39 e année<br />

[…] Je me réjouirai de mon exist<strong>en</strong>ce parce que le sort m’a<br />

uni avec une femme digne de mon amour et de mon estime<br />

et que je peux trouver avec elle et mes <strong>en</strong>fants le bonheur<br />

domestique » ; il att<strong>en</strong>d leur réunion : « chaque jour lève les<br />

obstacles qui s’y opposoi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> mettant nos <strong>en</strong>nemis dans<br />

l’impuissance à l’av<strong>en</strong>ir de nous faire la guerre »… St Polt<strong>en</strong><br />

11 mai : « L’empereur est à Vi<strong>en</strong>ne d’hier, je me rappellerai de<br />

cette époque d’autant plus qu’elle est celle de ma naissance »…<br />

13 mai : « La prise de Vi<strong>en</strong>ne achève d’écraser les Autrichi<strong>en</strong>s,<br />

leur armée d’Italie doit se regarder comme perdue et quand au<br />

débris de celle de l’archiduc Charles lorsque nous le joindrons<br />

on <strong>en</strong> finira promptem<strong>en</strong>t ». Il comm<strong>en</strong>te son ordre du jour (à<br />

la veille de la bataille de Thann le 19 avril) : « Dans la position<br />

où je me trouvois je ne pouvois trop inspirer d’ardeur et de<br />

volonté de vaincre et avec toute cette volonté il étoit tems<br />

que l’empereur arrive. Le défaut d’<strong>en</strong>semble eut tout perdu ».<br />

14 mai, rev<strong>en</strong>ant sur son ordre du jour : « quelques heures<br />

auparavant le combat, chacun étoit animé de la volonté de<br />

mériter <strong>en</strong>core l’estime de notre Souverain. Cette disposition<br />

nous a fait vaincre là où une défaite paroissoit inévitable. […]<br />

Ce n’est pas pour une vaine publicité que je l’ai fait mais pour<br />

électriser les soldats et leur faire faire des prodiges »… 16 mai,<br />

sur son beau-frère LECLERC DES ESSARTS, qui commande l’avantgarde<br />

du général Gudin, et sur la bataille du 21 (Schierling)<br />

« qui est une de celle qui honore les armes françaises. Avec<br />

20.000 h depuis 3 h du matin jusque 5 h du soir j’ai combattu<br />

et résisté sans perdre un pouce de terrain à l’archiduc Charles<br />

qui <strong>en</strong> avoit plus de c<strong>en</strong>t milles »…<br />

Près de Presburg 4 juin : « L’<strong>en</strong>nemi a voulu passer le Danube ici nous l’avons forcé à se retirer et à se mettre à couvert des<br />

eaux du Danube. Nos soldats dis<strong>en</strong>t plaisamm<strong>en</strong>t que le meilleur g al autrichi<strong>en</strong> est le g al le Danube. En effet sans cet obstacle il y<br />

a longtems qu’il ne resteroit plus d’armée autrichi<strong>en</strong>ne »… 22 juin : « Je suis porté à croire que le M or g al [BERTHIER] n’a point fait<br />

connoitre à S.M. notre position car sans cela connoissant l’empereur je ne doute pas qu’il n’y eut porté un remède »…<br />

Près de Presburg 3 juillet. La lecture des lettres de Joséphine et Ninie fut « un mom<strong>en</strong>t d’un bonheur plus réel que celui<br />

que procure une bataille gagnée où le bonheur a d’ailleurs presque toujours la plus grande part à moins d’être un Napoléon »…<br />

[WAGRAM] 6 juillet : « Comme tu auras <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du parler d’une grande bataille je dois te rassurer et te dire que je m’<strong>en</strong> suis tiré<br />

avec mon bonheur ordinaire sans la moindre blessure. Je n’ai eu que mon cheval de tué. Desessarts a été légèrem<strong>en</strong>t blessé »…<br />

Volkersdorf 8 juillet. « Je suis parti de devant Presburg le 3 pour me trouver avec mon beau et bon corps d’armée à une des batailles<br />

qui aura la plus grande influ<strong>en</strong>ce pour notre patrie et notre souverain. Elle consolide tout et détruit les espérances de ceux qui<br />

<strong>en</strong> avoi<strong>en</strong>t mis dans la levée de boucliers des Autrichi<strong>en</strong>s et les insurrections ins<strong>en</strong>sées que l’on fom<strong>en</strong>te dans différ<strong>en</strong>tes parties<br />

de l’Allemagne »… Znaim 12 juillet : « Les Autrichi<strong>en</strong>s ont invoqué la clém<strong>en</strong>ce de notre souverain, une armistice a été conclue,<br />

elle sera suivie de la paix puisque désormais ils sont hors d’état de nous faire la guerre »… Porlitz 14 juillet, sur « la grande et<br />

décisive bataille » de WAGRAM : le 3 e corps d’armée qu’il commande « y a joué un très beau rôle et avec son bonheur accoutumé<br />

a m<strong>en</strong>é toujours battant l’<strong>en</strong>nemi. Mon bonheur s’est ét<strong>en</strong>du sur mes aides de camp aucun n’a été ni tué ni même blessé »…<br />

Brünn 18 juillet : « notre petit Mars » a eu 4 mois au plus fort de la bataille de Wagram : « Comme cette bataille fera époque nous<br />

pourrons toujours <strong>en</strong> nous rapellant de l’âge de notre petit Napoléon citer l’époque de cette mémorable bataille »… Le duc de<br />

Raguse [MARMONT] « a été nommé maréchal ainsi que les g aux OUDINOT et MACDONALD. […] je suis très près de l’armée polonoise,<br />

l’armistice l’ayant trouvée à Cracovie. J’aurai beaucoup de plaisir à témoigner au prince [PONIATOWSKI] toute l’estime que je lui<br />

porte et qu’il a si bi<strong>en</strong> justifiée par sa belle campagne »… 23 juillet. Il espère que la victoire à Wagram « <strong>en</strong> imposera aux nombreux<br />

<strong>en</strong>nemis que nous avons dans l’Allemagne, <strong>en</strong>nemis que l’on méprise trop peut-être parce qu’on ne veut pas voir les choses sous<br />

leur véritable point de vue, <strong>en</strong>nemis dont le nombre s’accroit malheureusem<strong>en</strong>t chaque jour par l’indiscipline des trouppes et qui<br />

n’att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t que l’occasion pour éclater. Nos victoires les comprimeront pour le mom<strong>en</strong>t mais l’<strong>en</strong>vie de la v<strong>en</strong>geance leur restera et<br />

ils transmettront le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t à leurs <strong>en</strong>fants ». Il regrette que l’Empereur soit mal servi : « Plus il accable de bi<strong>en</strong>faits moins bi<strong>en</strong><br />

on le sert, il sembleroit que l’on veut plutôt <strong>en</strong> jouir que témoigner de la reconnoissance au bi<strong>en</strong>faiteur <strong>en</strong> prodiguant sa vie pour<br />

lui. […] J’ai toujours admiré le génie de notre Souverain. Cette campagne m’a donné de nouvelles occasions de reconnoitre combi<strong>en</strong><br />

il est supérieur à ce que mon imagination même me disoit. Tout ce qu’il a fait depuis son arrivée à l’armée où sa prés<strong>en</strong>ce étoit si<br />

nécessaire que la France eut couru les plus grands dangers malgré la valeur extraordinaire des trouppes s’il fut arrivé 3 jours plus<br />

tard. […] Son génie n’avoit ri<strong>en</strong> négligé pour mettre pour lui toutes les chances dans l’opération sans exemple qu’il t<strong>en</strong>toit. Aussi<br />

est-ce à son génie que l’on doit attribuer les 3/4 des résultats »… 26 juillet, long développem<strong>en</strong>t sur les « faux braves » dont « le<br />

mobile n’est pas l’amour de la patrie » mais les suffrages du public, sur la rédaction des bulletins, sur l’état de l’esprit public <strong>en</strong>


France : « Si le fléau de la guerre étoit un mois seulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France on apprécieroit les imm<strong>en</strong>ses services que l’empereur r<strong>en</strong>d à<br />

son pays et à ses peuples <strong>en</strong> le portant chez nos éternels <strong>en</strong>nemis qui nous laisseront <strong>en</strong> repos lorsqu’ils seront mis tout à fait hors<br />

d’état de troubler le nôtre »… 30 juillet, il espère accompagner l’Empereur pour rev<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> France chercher Aimée. Il évoque son<br />

travail « pour assurer les subsistances, mettre l’ordre, établir les trouppes »…<br />

Brünn 4 août : « me voilà certain aussitôt la paix conclue que je serai réuni à mon armée si la destination que me donne<br />

l’empereur m’empêche d’aller à Paris »… 6 août, sur les négociations de la paix qui sont presque achevées, « à moins que le<br />

gouvernem<strong>en</strong>t autrichi<strong>en</strong> ne soit <strong>en</strong>core dominé par les petites passions et les intrigues anglaises »… 8 août : « En att<strong>en</strong>dant les<br />

négotiations nous nous occuppons de célébrer la fête de notre Souverain sur les champs d’Austerlitz. Les mânes des Français qui<br />

repos<strong>en</strong>t dans ces contrées se réjouiront de ces cérémonies »… 14 août : « Le congrès pour la paix s’ouvre demain. Il y a espérance<br />

qu’il aura une heureuse issue, du moins ce ne sera pas la faute de notre Souverain »… Vi<strong>en</strong>ne 24 août. « L’empereur nous comble.<br />

Il a attaché au titre de prince d’Eckmühl une dottation de 500,000 f. de r<strong>en</strong>tes et le beau château de Brühl près de Cologne. Il y a<br />

obligation de mettre <strong>en</strong> état ce château et de le meubler. Si nous avons deux <strong>en</strong>fants mâles, un aura la principauté d’Eckmühl avec<br />

la dottation qui y est attachée, l’autre le duché d’Auerstädt avec sa dotation. Nous serons t<strong>en</strong>us aussi à acquérir à Paris un autre<br />

hôtel qui <strong>en</strong>trera dans la dottation de la principauté. Si nous n’avons qu’un garçon il réunit le tout »…<br />

Vi<strong>en</strong>ne 4 septembre. Il félicite Aimée pour les arrangem<strong>en</strong>ts de leur hôtel, évoque leurs dép<strong>en</strong>ses et rappelle les bi<strong>en</strong>faits de<br />

l’Empereur… 6 septembre. Il est possible que l’Empereur parte pour Paris, alors Aimée pourra se mettre aussitôt <strong>en</strong> route pour<br />

retrouver Louis ; mais s’il reste, c’est que l’issue des négociations reste incertaine, et elle doit rester <strong>en</strong> France… 10 septembre,<br />

l’Empereur a donné l’autorisation à Davout de faire v<strong>en</strong>ir sa femme près de lui… 11 septembre, sur l’itinéraire d’Aimée pour v<strong>en</strong>ir<br />

le rejoindre, « la vaccine de notre Napoléon », sur « le décret de l’empereur qui ordonne à son préfet de la Seine de nous v<strong>en</strong>dre le<br />

petit hôtel Monacco moy<strong>en</strong>nant 75000 F »… Brünn 18 septembre, l’Empereur est à Brünn et part pour Göding…<br />

234. Alexandre DAVOUT (1773-1820) général, frère du maréchal. 10 L.A.S., Ravières, Barèges et Paris 1809-1816, à SON<br />

FRÈRE le maréchal DAVOUT, duc d’Auerstaedt (3 avec minutes autogr. de réponse) ; 25 pages in-4. 400/500<br />

BELLE CORRESPONDANCE À SON FRÈRE LE MARÉCHAL, DONT IL FUT L’AIDE DE CAMP.<br />

Ravières 30 août 1809. Félicitations pour le titre de prince d’ECKMÜHL, « dignité bi<strong>en</strong> méritée, à laquelle l’empereur vi<strong>en</strong>t<br />

de vous élever […] quand même je ne vous aparti<strong>en</strong>drois point par les li<strong>en</strong>s du sang, j’eut partagé la joie publique »… 20 juillet<br />

1810, condoléances sur la mort du jeune fils de Davout, Napoléon, avec brouillon du maréchal pour la réponse. Barèges 21 août. Il<br />

regrette de ne pas se trouver à Ravières lors de sa v<strong>en</strong>ue, et remercie pour l’offre obligeante de fonds : « cela ajoute <strong>en</strong>core à tout ce<br />

que je vous dois : mais grace à vous, je ne crois pas avoir besoin d’arg<strong>en</strong>t »… Ravières 31 décembre. Ses souffrances lui font craindre<br />

d’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre le voyage de Paris et de ne pas y trouver son frère : « j’att<strong>en</strong>ds vos ordres sur tout, je conserve l’espoir <strong>en</strong>core, que<br />

je les recevrai verbalem<strong>en</strong>t, j’ai besoin de vous voir »… Le maréchal a rédigé le brouillon de sa réponse, concernant la succession de<br />

leur mère, et la r<strong>en</strong>te qu’il va faire à ses frères et sœur… 6 avril 18 1 : « si j’ai éprouvé un grand bonheur d’avoir un fils, c’est par<br />

l’espoir, que j’ai, qu’il pourra r<strong>en</strong>dre plus de service, que moi à son pays […], je vous demande d’avance monsieur le maréchal et<br />

cher frere votre amitié et votre protection pour lui »… Il le remercie de s’être occupé de ses appointem<strong>en</strong>ts ; quant à son majorat,<br />

« il n’y a ri<strong>en</strong> <strong>en</strong>core de prononcé, je n’ai touché depuis que je l’ai, que cinq mille francs et les impositions payées »… 5 août : « Sa<br />

Majesté m’a promu au grade de général de brigade : je suis d’autant plus confus de ce nouveau bi<strong>en</strong>fait, que je ne devois, ni ne<br />

pouvois m’y att<strong>en</strong>dre et certes l’empereur ignoroit, que depuis trois ans je suis abs<strong>en</strong>t de l’armée »… Malgré sa santé, il forme le<br />

vœu d’être employé sous les ordres de son frère : « mon devouem<strong>en</strong>t pour l’empereur vous est connu ; je le désire d’autant plus<br />

vivem<strong>en</strong>t, que j’aurés bi<strong>en</strong> besoin de vos conseils dans mon nouveau grade »… 23 août : Les eaux de Barèges lui ont fait du bi<strong>en</strong> :<br />

« je serai près de vous vers les 1 ers d’octobre et c’est bi<strong>en</strong> là mon plus vif désir »… Son frère répond : « Vous avés votre traitem<strong>en</strong>t,<br />

et les 70,000 f. que je vous dois. Quant à l’idée que vous avés de v<strong>en</strong>ir me rejoindre à Hambourg il ne faut pas y p<strong>en</strong>ser que v.<br />

santé ne soit <strong>en</strong>tiere t retablie »… 26 octobre. Il espère « que sous peu, je pourrés répondre au bi<strong>en</strong>fait dont m’a comblé l’empereur,<br />

<strong>en</strong> le servant de mon mieux »… 9 août 1814, à propos de l’interdiction royale faite à son frère de paraître à Paris : « je recevrés<br />

avec bonheur le mémoire, que vous v<strong>en</strong>és d’adresser au Roi, il me seroit inutil sous un rapport, car qui connoît mieux que moi<br />

la pureté de votre ame ; mais je serés bi<strong>en</strong> aise, qu’il soit répandu dans un pays, qui est le vôtre et ou la majorité des habitans ont<br />

toujours pris le plus vif interêt a tout ce qui vous concernoit ; aussi voit-on avec peine l’acharnem<strong>en</strong>t de vos énnemis, qui ne sont<br />

si fortem<strong>en</strong>t déchaînés contre vous, que parce que vous n’avés point fait comme eux : je suis bi<strong>en</strong> convaincu, comme tout ce qui<br />

p<strong>en</strong>se bi<strong>en</strong>, que le roi vous r<strong>en</strong>dra une justice éclatante »… Paris 20 décembre 1814 : « Tout ce que m’a dit le maréchal OUDINOT m’a<br />

fait beaucoup de plaisir ; j’ai vu qu’il étoit toujours votre ami, il m’a paru d’autant plus franc dans tout ce qu’il m’a dit, qu’avec<br />

moi ri<strong>en</strong> ne l’obligeoit à s’expliquer ainsi »… Ravières 22 août 1816. Il s’est réjoui de savoir son frère de retour à Savigny…<br />

235. Louis DAVOUT. 8 L.A.S., [1810], à SA FEMME AIMÉE DAVOUT, princesse d’ECKMÜHL ; 13 pages et demie in-4 ou in-8,<br />

la plupart avec adresse, un contreseing. 1.000/1.200<br />

Savigny 10 avril. Nouvelles rassurantes de leur petit Joseph : « il a repris sa gaieté et toutes ses petites habitudes. Les bains<br />

journaliers qu’a ordonnés Mr Baron lui ont fait le plus grand bi<strong>en</strong>, ses rousseurs sont rev<strong>en</strong>ues et ses démangeaisons, la galle<br />

comm<strong>en</strong>ce à suinter »…… Trianon 3 août. « L’empereur est parti de St Cloud, ma chere Aimée immédiatem<strong>en</strong>t après le spectacle. Je<br />

presume que je serai relevé dimanche. […] Le prince de Neufchâtel m’<strong>en</strong>verra 4 à 5 daims »… 4 août. « Il paroît ma chère Aimée que<br />

je serai de service p<strong>en</strong>dant tout le voyage c. a d. jusqu’au 14. […] Il y a chasse à cour aujourd’huÿ a Marly »… Saint-Cloud 21 août.<br />

« Demain l’empereur va à la chasse à 4 h. du soir. Il sera à St Cloud vers les 8 à 9 h. Aussitôt son arrivée je partirai pour Paris »…<br />

… /…<br />

115


116<br />

Fontainebleau 15 octobre. « L’ouragan a fait bi<strong>en</strong> plus de mal ici nous espérons qu’il <strong>en</strong> aura bi<strong>en</strong> fait, aux Anglais dont l’armée<br />

de Portugal a dû être sur mer dans cette tempête »… 15 octobre. « L’empereur voyant le mauvais tems vi<strong>en</strong>t de pr<strong>en</strong>dre le parti de<br />

retourner à Paris »… 17 octobre. Il att<strong>en</strong>d ses lettres avec impati<strong>en</strong>ce… [Lundi]. Il parle d’un conseil de famille qui pourrait se t<strong>en</strong>ir<br />

à Savigny, et d’une convocatioon chez le juge de paix… Sa nuit a été mauvaise : quinte de toux, vomissem<strong>en</strong>t de sang caillé, etc. ;<br />

cep<strong>en</strong>dant il a été à la chasse ce matin. « Je m’arrangerai pour être r<strong>en</strong>du demain à Savigny pour le dîner soit avec le m al MORTIER<br />

soit avec le g l BELIARD »…<br />

236 [Louis DAVOUT]. 2 MANUSCRITS de NOTICES BIOGRAPHIQUES, [vers 1810 ? et 1825] ; 22 et 14 pages in-fol. 400/500<br />

Notice historique sur M r le maréchal Davout Duc d’Auerstaedt Prince d’Eckmühl (22 pp. gr. in-fol.). Cette notice<br />

très détaillée sur les différ<strong>en</strong>tes actions de Davout, probablem<strong>en</strong>t préparée par le maréchal et soigneusem<strong>en</strong>t mise au net par un<br />

de ses secrétaires ; elle s’interrompt après le récit du combat maritime d’Ambleteuse (juillet 1805) et le départ « à marches forcées<br />

<strong>en</strong> Allemagne ».<br />

« Projet d’article pour la Biographie Universelle ». Notice biographique retraçant la vie et la carrière du maréchal, jusqu’à sa<br />

mort <strong>en</strong> 1823.<br />

ON JOINT divers imprimés : Le Maréchal Davout, notice biographique rédigée par la Commission du prix fondé par M. Crochet<br />

(1863, 4 ex.) ; Statue à ériger au M chal Davout. Demande de la ville d’Avallon (Avallon, 1863) ; prospectus pour la souscription pour<br />

l’érection d’une statue à Auxerre (1864, 4 ex.) et pour l’Histoire militaire, politique et administrative du maréchal Davout par L.-J.<br />

Gabriel de Chénier (1866, 6 ex.). Plus un tapuscrit : Les C<strong>en</strong>t Jours. Notes rédigées par Monsieur Gordon, secrétaire du Maréchal<br />

Davout… (133 p.), avec lettre d’<strong>en</strong>voi de Louis Suchet, 5 e duc d’Albufera (1977).<br />

237. Louis DAVOUT. 149 L.A.S., 1811-1812, à SA FEMME AIMÉE DAVOUT ; 310 pages in-4, qqs adresses avec cachet cire<br />

rouge. 25.000/30.000<br />

IMPORTANTE CORRESPONDANCE COMME GOUVERNEUR GÉNÉRAL DES VILLES HANSÉATIQUES À HAMBOURG, PUIS COMME COMMANDANT<br />

EN CHEF DU CORPS D’OBSERVATION DE L’ELBE. Davout témoigne d’un t<strong>en</strong>dre intérêt pour la santé de sa femme, et pour l’éducation<br />

et l’av<strong>en</strong>ir de ses <strong>en</strong>fants ; il s’occupe des finances familiales (dép<strong>en</strong>ses, rev<strong>en</strong>us de sa saline, dotations d’Hanovre, Westphalie<br />

et Pologne, sa « fortune », ses dettes), des travaux dans sa propriété de Savigny, et <strong>en</strong>courage son Aimée à cultiver ses relations à<br />

la Cour... Il évoque plusieurs généraux, notamm<strong>en</strong>t ses beaux-frères LECLERC DES ESSARTS, Marc-Antoine de BEAUMONT et Louis<br />

FRIANT, son frère Alexandre d’AVOUT, son oncle MUSQUINET DE BEAUPRÉ, mais aussi Compans, Coutard, Gudin, d’Hastrel, Morand,<br />

Romeuf, Saint-Cyr, le maréchal Berthier, etc. Nous ne pouvons donner ici qu’un rapide aperçu de ces lettres souv<strong>en</strong>t quotidi<strong>en</strong>nes.<br />

Péronne 1 er février, sur la route, disant sa tristesse de quitter sa famille ; puis Liège le 3, Juliers et Dusseldorf le 4. Hambourg<br />

9 février, il est arrivé à midi : « La Commission de gouvernem<strong>en</strong>t ti<strong>en</strong>t sa 1 ère séance ce soir dans une heure, je crains bi<strong>en</strong> d’y<br />

dormir »… 11 février, évoquant la santé de leur petit Louis ; puis, plus intime : « Espérons mon Aimée que le bouton de rose fleurira<br />

et aura des rejettons qui nous donneront ainsi que le bouton de rose beaucoup de satisfaction, je ne p<strong>en</strong>se jamais à ce bouton de rose<br />

sans éprouver des tressaillem<strong>en</strong>ts et des idées dont je ne suis pas le maître. Je me rappelle toutes les circonstances du besoin (certes<br />

cela a été le seul de ce g<strong>en</strong>re que j’avois <strong>en</strong>core éprouvé) de retrouver ce petit bouton de rose et toute la suite de cet événem<strong>en</strong>t<br />

et alors je suis presque superstitieux »… 16 février : « Nous att<strong>en</strong>dons avec une bi<strong>en</strong> vive impati<strong>en</strong>ce les nouvelles des couches<br />

de Sa Majesté l’impératrice »… 17 février : « J’ai été faire à pied une assez longue prom<strong>en</strong>ade sur les remparts. Les <strong>en</strong>virons sont<br />

très beaux ». 18 février. Il réclame des lettres et la promesse de v<strong>en</strong>ir le rejoindre, afin de dissiper sa tristesse solitaire après « ces<br />

occuppations de bureau auxquelles je me livre par devoir et par goût. […] Deux passions me domin<strong>en</strong>t le service de l’empereur<br />

la volonté de mériter tous ses bi<strong>en</strong>faits et lorsque son service me permet de me livrer à mon autre passion, c’est de m’occuper de<br />

toi et de mes <strong>en</strong>fants »… 20 février. « Ce peuple ci ne ressemble pas à celui de Varsovie il n’y règne pas autant d’amour pour notre<br />

souverain, mais il est soumis et espérant dans l’av<strong>en</strong>ir »… 23 février. Il s’occupe de son dossier pour le Conseil du sceau des titres :<br />

« L’empereur ignore combi<strong>en</strong> on apporte de l<strong>en</strong>teur et d’obstacle pour l’exécution de ses décrets »… 25 février, sur les projets de<br />

mariage du général COMPANS… 26 février : « mon attachem<strong>en</strong>t pour toi est une passion depuis que tu m’as protesté de ta pureté,<br />

celle là et le service de l’empereur voilà ce qui m’occuppe exclusivem<strong>en</strong>t »…<br />

Hambourg 2 mars. Une lettre de sa belle-mère lui a fait de la peine : « je vois que mes demandes de notre réunion l’ont<br />

affligée <strong>en</strong> ce que cela te mettoit dans une position pœnible celle de laisser notre petit Louis ou de ne pouvoir répondre à mes<br />

sollicitations »… 3 mars. Il la laisse libre de son choix : « si tu vi<strong>en</strong>s je serai aussi sujet que tu le désireras, je n’exigerai de toi autre<br />

chose que de recevoir une fois la semaine les dames du pays, je ne verrai que des militaires tant que nous serons séparés <strong>en</strong>fin je ne<br />

serai que général <strong>en</strong> chef <strong>en</strong> ton abs<strong>en</strong>ce. Je s<strong>en</strong>s cep<strong>en</strong>dant qu’il seroit utile au service de l’empereur que je sois gouverneur, d’un<br />

autre côté, je s<strong>en</strong>s qu’éloigné de toi et sans toi je serois un maussade gouverneur »… 10 mars, tristesse « le jour de l’anniversaire<br />

de la naisssance de notre pauvre petit Napoléon, espérons que nous n’aurons plus de malheur à éprouver et que notre petit bouton<br />

de rose ne nous donnera que de la satisfaction »… 13 mars, sur sa dotation du Hanovre… 18 mars, il va chercher une maison de<br />

campagne… 19 mars : « L’empereur n’a <strong>en</strong>core ri<strong>en</strong> fixé pour mon traitem<strong>en</strong>t de gouverneur géneral »… 24 mars. NAISSANCE DU ROI<br />

DE ROME : « C’est une grande bataille gagnée pour la France »… 28 mars. La naissance du Roi de Rome « assure notre av<strong>en</strong>ir »… Il<br />

joint une L.S. de Charles POUGENS concernant le paiem<strong>en</strong>t des intérêts de sa petite maison de Savigny. 30 mars, l’Empereur lui a<br />

accordé un traitem<strong>en</strong>t « comme gouverneur général indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t de celui que j’ai comme général <strong>en</strong> chef », il touchera donc<br />

22.500 fr par mois. Sa belle-sœur Mme LECLERC est v<strong>en</strong>ue rejoindre son mari…<br />

… /…


237<br />

117


118<br />

1 er avril, après un bal : « on s’y est amusé<br />

parce que dans tous ces pays les dames y aim<strong>en</strong>t<br />

autant le plaisir et la danse que leurs maris<br />

aim<strong>en</strong>t la contrebande » ; 4 ou 5 nouveaux<br />

députés part<strong>en</strong>t pour Paris… 11 avril, vives<br />

inquiétudes pour la santé de Joséphine… 19<br />

avril, sur la jolie maison de campagne qu’il<br />

vi<strong>en</strong>t de louer, et où il espère que sa famille<br />

vi<strong>en</strong>dra le rejoindre… 28 avril : « je t’ai juré<br />

plus d’une fois que j’avois deux passions qui<br />

se partageoi<strong>en</strong>t toutes mes facultés la première<br />

le service de l’empereur la seconde pour ma<br />

femme qui m’avoit protesté de sa pureté par la<br />

vie de nos <strong>en</strong>fants celle-là durera tant que je<br />

serai convaincu que la cause qui l’a fait naître<br />

subsiste, la première tant que je vivrai »…<br />

5 mai, projet de voyage d’Aimée à<br />

Hambourg. 7 mai, longue lettre sur ses<br />

<strong>en</strong>fants qu’il aime tous, et évoquant « la cruelle<br />

perte que nous avons fait il y a 11 mois »… 23<br />

mai : « nous arrangerons nos affaires lorsque<br />

tu seras ici. Nous ne devons point compter<br />

sur nos rev<strong>en</strong>us de la Pologne, les dernières<br />

lettres m’annonc<strong>en</strong>t que les propriétaires sont<br />

obligés à de grands sacrifices »… 25 mai, il<br />

att<strong>en</strong>d avec impati<strong>en</strong>ce l’annonce du départ<br />

d’Aimée, et espère que l’autorisation du<br />

prince de Neuchâtel ne sera pas retardée par<br />

le départ de S.M. pour les côtes…<br />

Celles 5 novembre : « Les six mois que<br />

nous v<strong>en</strong>ons de passer <strong>en</strong>semble n’ont ri<strong>en</strong><br />

ajouté à l’amour que je te portois, mais ils<br />

m’ont laissé un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’admiration de<br />

vénération pour ta belle âme, s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t que<br />

je conserverai jusqu’à mon dernier soupir »…<br />

Hambourg 8 novembre : « J’ai éprouvé des serrem<strong>en</strong>ts de cœur <strong>en</strong> <strong>en</strong>trant dans ma chambre à coucher et toute ma nuit s’<strong>en</strong> est<br />

ress<strong>en</strong>ti, pour me calmer je me disois que ta prés<strong>en</strong>ce étoit nécessaire pour nos <strong>en</strong>fants, que je devois être assez bon père pour leur<br />

sacrifier mon bonheur. Ils sont trop bi<strong>en</strong> nés pour ne pas nous dédommager de tous les sacrifices que nous leur faisons <strong>en</strong> donnant<br />

beaucoup de satisfaction à leur excell<strong>en</strong>te maman »… 14 novembre, évoquant son triste réveil solitaire : « si tu pouvois me voir tu<br />

jugerois bi<strong>en</strong> que tu es ma seconde passion, tu serois ma première et ma seule si je n’étois pas général <strong>en</strong> chef. Tant que je le serai<br />

ma première doit être le service de mon Souverain »… 20 novembre, sur le sevrage et la d<strong>en</strong>tition du petit Louis. 21 novembre, au<br />

sujet de son oncle de BEAUPRÉ, Davout déplore l’humeur du ministre de la Guerre (FELTRE) : « Il est facheux qu’il apporte un esprit<br />

aussi susceptible dans sa place. C’est du reste un parfait honnête homme et aussi dévoué que possible à notre Souverain »… Puis à<br />

propos de DÉSIRÉE CLARY et BERNADOTTE : « J’ai appris avec pitié toutes les calomnies de la princesse de Suède. Pour appr<strong>en</strong>dre ce<br />

que c’est que des franchises qui m’auroi<strong>en</strong>t valu deux millions il m’eut fallu aller chercher la conduite de son mari. Je n’<strong>en</strong> suis<br />

pas t<strong>en</strong>té, je ne veux lui ressembler d’aucune manière car <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ant une conduite contraire c.à.d. <strong>en</strong> le pr<strong>en</strong>ant pour modèle je<br />

servirois mal l’empereur »… 29 novembre, sur l’ouverture du casino, et sur l’arrestation d’une espionne <strong>en</strong> relation avec NEIPPERG,<br />

« un des <strong>en</strong>nemis jurés de l’empereur »…<br />

7 décembre, après avoir reçu une lettre de reproches de Napoléon : « du mom<strong>en</strong>t où l’empereur prêtera l’oreille aux faux<br />

rapports je ne vois pas de raison pour y voir une fin – le jour où le ressort qui met <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t ma machine qui est très ordinaire<br />

sera brisé je ne serai plus bon à ri<strong>en</strong>. Ce ressort est la forte volonté de mériter son estime sa bi<strong>en</strong>veillance et les bi<strong>en</strong>faits dont il m’a<br />

comblé. […] l’empereur a l’expéri<strong>en</strong>ce que l’on a déjà mille fois cherché à me calomnier et que jamais je n’ai abusé de sa confiance.<br />

[…] J’ai la conviction qu’il m’aappréciera le l<strong>en</strong>demain où je cesserai d’exister […] il aura alors la preuve que nul n’étoit plus dévoué<br />

à la personne à la dynastie et à ses devoirs que ton Louis »…<br />

27 février [1812]. « Le prince de Neufchâtel [BERTHIER] t’aura fait connoître que ta demande etoit trop tardive ainsi celle-ci te<br />

trouvera a Paris »… 28 février. Il espère que « l’empereur aura été assez bon pour te faire dire par le prince de Neufchatel que tu<br />

ne pouvois pas te mettre <strong>en</strong> route et courir après moi dans les circonstances actuelles »… 29 février. Il a eu tort de lui croire de<br />

l’éloignem<strong>en</strong>t, pour se r<strong>en</strong>dre à son désir : « je me reprocherois toutes mes reflections si elles n’étoi<strong>en</strong>t pas pour toi une preuve de<br />

l’attachem<strong>en</strong>t de ton Louis. J’espère que le p ce de Neufchâtel aura été assez bon pour te dire qu’il y avait impossibilité. Si ta lettre<br />

de demain m’annonçoit ton départ je serois très tourm<strong>en</strong>té de te sçavoir <strong>en</strong> route dans les circonstances actuelles »…


238. Aimée LECLERC, maréchale DAVOUT, duchesse d’Auerstaedt, princesse d’Eckmühl (1782-1868). 130 L.A.S.<br />

(une incomplète), Paris, Savigny et Montgobert 1813-1828, à SA MÈRE Mme Jean-Paul LECLERC, ou à SON FRÈRE le comte<br />

Jean-Louis LECLERC ; 415 pages in-4 ou in-8, la plupart avec adresse. 1.500/2.000<br />

IMPORTANTE CORRESPONDANCE FAMILIALE, DONNANT DES DÉTAILS SUR LE MARÉCHAL DAVOUT, NAPOLÉON, ET LES PROBLÈMES DE DAVOUT<br />

APRÈS LE RETOUR DES BOURBONS. Nous ne pouvons <strong>en</strong> donner qu’un rapide aperçu.<br />

18 juin 1814. La maréchale est confiante que le mémoire de son mari le rétablira dans les bonnes grâces du Roi ; celui-ci a<br />

déjà fait une promesse dans ce s<strong>en</strong>s au maréchal prince de la Moskowa [NEY]… 22 août. Le maréchal a adressé un exemplaire de son<br />

mémoire au général Demangeot… 10 octobre : « Je ne m’explique pas ce qui prive le mal de ses traitem<strong>en</strong>ts l’opinion de la cour étant<br />

presque aussi juste sur son compte que celle de l’armée et de la nation qui s’est <strong>en</strong>tierem<strong>en</strong>t métamorphosée depuis trois mois »…<br />

22 juin [1815]. Échos des nouvelles qu’on appr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> ce mom<strong>en</strong>t au maréchal [alors ministre de la Guerre] : « le coup est porté à la<br />

puissance de l’Empereur qui n’a pu réaliser nos espérances, les chambres sont <strong>en</strong> possession du pouvoir et s’occup<strong>en</strong>t à prév<strong>en</strong>ir les<br />

malheurs qui pourront fondre sur notre chère patrie ; l’Empereur les a secondés par le sacrifice qu’il vi<strong>en</strong>t de faire du pouvoir, <strong>en</strong><br />

abdiquant »… 14 août. Elle loge chez elle MM. Alt<strong>en</strong>stein et HUMBOLDT, ministres du roi de Prusse… [Septembre ?]. Elle loge à son<br />

hôtel le GRAND DUC CONSTANTIN, « qui est ainsi que tous les étrangers infinim<strong>en</strong>t plus exigeant cette année »… 5 novembre, plaintes<br />

sur l’occupation de son hôtel, d’ailleurs imposé lourdem<strong>en</strong>t… [18 avril 1816]. Le duc de Tar<strong>en</strong>te [MACDONALD] sollicite pour eux la<br />

permission de se retirer à Savigny… 22 mai. S.M. devrait leur octroyer cette faveur ; « le mal est absolum<strong>en</strong>t sans azile à la fin de ce<br />

mois »… 26 décembre. Le maréchal ne pr<strong>en</strong>d pas d’exercice : « il lit presque toute la journée »… 12 mai 1817. Il est question de louer<br />

leur hôtel au Prince Paul… 30 décembre 1818. Remarques sur le changem<strong>en</strong>t de ministère, et les « promesses imprud<strong>en</strong>tes faites<br />

aux étrangers pour condition de l’évacuation [du territoire] »… 18 février 1820. La nouvelle de l’att<strong>en</strong>tat contre le duc de BERRY<br />

lui est parv<strong>en</strong>ue à une fête chez le maréchal SUCHET<br />

duc d’Albufera… 18 mai 1820. Le maréchal passe<br />

de longues heures à assister au procès de LOUVEL,<br />

à la Chambre des Pairs… 19 avril 1823. L’état du<br />

maréchal se prolonge malgré les saignem<strong>en</strong>ts et<br />

un régime sévère… 28 septembre 1823. Veuve, elle<br />

demande une p<strong>en</strong>sion : « elle ne me sera pas refusée<br />

le Roi <strong>en</strong> ayant toujours accordé <strong>en</strong> souv<strong>en</strong>ir des<br />

grands services r<strong>en</strong>dus à la patrie. A part la gloire<br />

que le mal s’est acquise dans les nombreux combats<br />

qu’il a livré n’a-t-il pas conservé à l’armée royalle<br />

le seul materiel qu’elle ait possedé <strong>en</strong> 1814. La<br />

déf<strong>en</strong>se de Paris la belle conduite de l’armée de la<br />

Loire sont des titres qui seront particulièrem<strong>en</strong>t<br />

appreciés par S.M. »… Etc.<br />

ON JOINT 24 L.A.S. de Mme Jean-Paul LECLERC<br />

à sa fille Aimée, et 3 à son g<strong>en</strong>dre le maréchal<br />

DAVOUT, donnant notamm<strong>en</strong>t de nombreuses<br />

nouvelles des <strong>en</strong>fants.<br />

119


120<br />

239. Louis DAVOUT. L.A.S., Hambourg 1 er mai<br />

1814, à SA FEMME AIMÉE DAVOUT ; 2 pages et<br />

demie in-4. 250/300<br />

RALLIEMENT DU DÉFENSEUR D’HAMBOURG À<br />

LOUIS XVIII. Il a reçu sa lettre avec les numéros du<br />

Moniteur : « nous étions et nous sommes <strong>en</strong>core<br />

sans nouvelle officielle de notre gouvernem<strong>en</strong>t<br />

depuis le 5 avril mais on n’a pas hésité lorsque<br />

nous ne pouvions plus douter de l’auth<strong>en</strong>ticité des<br />

événem<strong>en</strong>ts arrivés dans notre malheureuse patrie de<br />

se conformer au vœu de la France, le g al DELCAMBRE<br />

qui te remettra cette lettre <strong>en</strong> porte l’expression et le<br />

serm<strong>en</strong>t de fidélité à notre roi »... Les craintes de sa<br />

femme qu’il se singularise étai<strong>en</strong>t sans fondem<strong>en</strong>t :<br />

c’eût été « une révolte <strong>en</strong>vers sa patrie, <strong>en</strong>vers cette<br />

patrie pour laquelle je me précipiterois dans un<br />

gouffre si je pouvois la sauver, et cela malgré le vif<br />

attachem<strong>en</strong>t que je te porte ainsi qu’à nos <strong>en</strong>fants »…<br />

Il dit son désir impati<strong>en</strong>t de revoir sa femme et ses<br />

chers <strong>en</strong>fants… « Je ne suis pas étonné mon Aimée de<br />

tout ce que tu me dis du prince de la Moskwa [NEY]<br />

je lui ai toujours connu un beau caractère. Fasse le<br />

ciel que notre patrie <strong>en</strong> ait beaucoup de pareils »…<br />

240. [Louis DAVOUT]. Environ 50 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. ou L.S. adressées au maréchal ou le concernant,<br />

1814-1824. 1.200/1.500<br />

LETTRES RELATIVES À LA RETRAITE DE DAVOUT À LA PREMIÈRE RESTAURATION, SES FONCTIONS DE MINISTRE DE LA GUERRE SOUS LES CENT-<br />

JOURS, SA DISGRÂCE À LA DEUXIÈME RESTAURATION, PUIS SA RÉHABILITATION.<br />

Lettres du baron LOUIS ministre des Finances et de Mathieu comte DUMAS (2) ministre de la Guerre (juillet-décembre 1814,<br />

sur le paiem<strong>en</strong>t de sommes dues à Davout) ; du maréchal SOULT duc de Dalmatie (9 janvier 1815, le Roi autorise Davout à rev<strong>en</strong>ir<br />

à Paris) ; du lieut<strong>en</strong>ant-général LANUSSE (12 avril 1815, <strong>en</strong> faveur de son beau-père le maréchal PÉRIGNON, que Napoléon aurait<br />

demandé de rayer du tableau des maréchaux) ; du duc de FELTRE (2 : 6 janvier 1816, le Roi supprime à Davout tout traitem<strong>en</strong>t,<br />

à cause de ses fonctions auprès de l’Usurpateur ; 20 mars 1817, le Roi refuse de le rétablir) ; du comte Élie DECAZES, ministre<br />

de la Police (3, 1816 : 27 janvier, relégation à Louviers ; 19 juin, autorisation de résider à Savigny ; 8 décembre, autorisation de<br />

rev<strong>en</strong>ir à Paris) ; du maréchal GOUVION SAINT-CYR (4, 1817-1819, sur le rétablissem<strong>en</strong>t du traitem<strong>en</strong>t de maréchal de Davout, et<br />

l’impossibilité d’admettre le fils de la comtesse Leclerc dans les écoles militaires). Minutes de réclamations de DAVOUT ou <strong>en</strong> son<br />

nom.<br />

L.A.S. de complim<strong>en</strong>ts pour le mariage de Joséphine Davout avec le comte Vigier <strong>en</strong> 1820 : duc de CHOISEUL, duc DECAZES.<br />

Lettres de condoléances lors du décès de Joséphine, comtesse Vigier <strong>en</strong> août 1821 : duc d’AUMONT, général BEKER, chancelier<br />

DAMBRAY, duc de DOUDEAUVILLE, général de HÉDOUVILLE, général KELLERMANN duc de Valmy, V. de LATOUR-MAUBOURG, baron<br />

de MONTMORENCY, général MARBOT, général comte MORAND, duc de RICHELIEU, maréchal SOULT duc de Dalmatie, colonel de<br />

TROBRIANT, amiral TRUGUET, etc.<br />

Correspondance concernant l’acquisition du château de Divonne <strong>en</strong> 1815 ; lettres de l’int<strong>en</strong>dant Savelon à la maréchale <strong>en</strong><br />

1824 concernant le château et le domaine de Montgobert.<br />

241. Louis DAVOUT. 6 L.A.S., Paris, [Louviers et Savigny 1815-1816], à SA FEMME, la maréchale DAVOUT ; 15 pages in-4<br />

ou in-8, 4 adresses (petites déchir. à une lettre). 1.000/1.200<br />

FIN DES CENT-JOURS, RESTAURATION ET EXIL À LOUVIERS.<br />

Paris 3 mai [1815] 7 h du matin. « Je me suis couché très matin et je me lève de bonne heure, un gros dormeur comme moi ne<br />

trouve pas beaucoup son compte à ce régime mais la p<strong>en</strong>sée que mes devoirs me prescriv<strong>en</strong>t ces sacrifices me souti<strong>en</strong>t »… 26 juillet :<br />

« Je suis dans de vives inquiétudes sur ta santé, devant tout craindre dans l’état où tu te trouves tourm<strong>en</strong>tée par des inquiétudes<br />

occasionnées par les calomnies des journaux qui peign<strong>en</strong>t comme une âme de rebelle une âme soumise et disciplinée »… [Savigny]<br />

22 octobre. Il a longuem<strong>en</strong>t chassé aujourd’hui ; il y a un r<strong>en</strong>ard dans le parc, et il faut aller chercher les chi<strong>en</strong>s courants chez le<br />

général BELLIARD ; nouvelles de Savigny…


Louviers 28 février [1816]. Il s’inquiète de la santé de Joséphine, donne des ordres pour la bibliothèque, approuve la démarche<br />

d’Aimée près du préfet… 8 avril. « J’att<strong>en</strong>ds ta lettre de demain avec impati<strong>en</strong>ce puisque tu m’y feras connoître la reponse du<br />

m tre à mon beau-frère. Tu ne m’as pas parlé du duc de DOUDEAUVILLE. Pourquoi ne le prierois-tu pas de faire des démarches, il<br />

obti<strong>en</strong>droit plus facilem<strong>en</strong>t que mon beau-frère »… 10 avril. Il p<strong>en</strong>se comme elle qu’il n’y a nul inconvéni<strong>en</strong>t à <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir le duc<br />

de Tar<strong>en</strong>te [MACDONALD] de sa position, « et l’<strong>en</strong>gager à demander que si l’on persiste à m’exiler qu’on n’y ajoute pas la persécution<br />

de m’obliger à vivre ailleurs que chez moi et à faire des dép<strong>en</strong>ses que le délabrem<strong>en</strong>t de ma fortune ne me permet pas […] Parles<br />

lui aussi des infâmes calomnies de ceux qui font les rapports – je ne vois personne et on me fait fréqu<strong>en</strong>ter des soi-disants mal<br />

int<strong>en</strong>tionnés dans mes prom<strong>en</strong>ades on me fait aller voir des généraux qui n’exist<strong>en</strong>t pas tout cela est trop fou tu aurois dû prier<br />

le ministre de faire faire des informations et de sévir contre les misérables qui pour les plus vils motifs lui font des rapports aussi<br />

faux […] Le duc de Tar<strong>en</strong>te a de l’honneur et je suis convaincu qu’il m<strong>en</strong>acera s’il le faut de faire connoitre la vérité au roi »…<br />

242. Joseph BONAPARTE (1768-1844) frère aîné de Napoléon, Roi de Naples puis d’Espagne. L.A.S., Paris 31 mai 1815,<br />

au maréchal DAVOUT, prince d’Eckmühl ; 1 page in-4. 200/250<br />

Le général SPINOLA, porteur de la prés<strong>en</strong>te, est prêt à aller à Bordeaux « et partout ou vous voudres l’<strong>en</strong>voier sur les frontières<br />

d’Espagne ; cet officier a été gouverneur de Cadix, et mon aide de camp p<strong>en</strong>dant trois ans, il a du credit chez lui, et des moi<strong>en</strong>s<br />

de reussir, je reponds de son devouem<strong>en</strong>t ; vous pouves le proposer à l’Empereur : il pourrait emm<strong>en</strong>er avec lui tous les officiers<br />

espagnols qui desir<strong>en</strong>t avoir de l’activité qui sont ici, et qu’il jugeroit devoir emploier sur la frontiere »… ON JOINT une L.S. avec<br />

complim<strong>en</strong>t autographe au même, Paris 7 mai 1815.<br />

243. August comte Neidhardt von GNEISENAU (1760-1831) général prussi<strong>en</strong>. L.S. comme lieut<strong>en</strong>ant général, chef<br />

d’état-major, Saint-Cloud 5 juillet 1815, à un général ; demi-page in-fol., <strong>en</strong>-tête Armee vom Nieder-Rhein ; <strong>en</strong><br />

français (haut de la lettre froissé). 100/120<br />

Il répond à la lettre reçue par le colonel Crabbé « qu’il y a deja donné les ordres necessaires, pour laisser retourner tous les<br />

detachem<strong>en</strong>ts des troupes prussi<strong>en</strong>s qui se trouvai<strong>en</strong>t sur les routes qui seront prises par l’armée française. Je ne manquerai pas<br />

de donner <strong>en</strong>core les ordres necessaires au troisième et quatrieme Corps d’Armée qui sont les plus rapprochés de ces routes, pour<br />

prev<strong>en</strong>ir tous les mes<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dues qui pourai<strong>en</strong>t arriver par un r<strong>en</strong>contre de troupes »…<br />

244. Louis DAVOUT. 4 MANUSCRITS de discours, dont 2 autographes et 2 avec additions et corrections autographes, vers<br />

1819-1822 ; 30 pages in-fol. ou in-4. 500/600<br />

Proposition, et Développem<strong>en</strong>t de la proposition relative aux lettres pat<strong>en</strong>tes de la pairie : proposition d’adresser au Roi une<br />

supplique, <strong>en</strong> vue de faire délivrer des lettres pat<strong>en</strong>tes aux membres de la Chambre des Pairs. « Car, sans l’hérédité, que seroit la<br />

Pairie, si non la seconde édition d’un sénat viager, trop foible garantie pour l’hérédité du trône ? »…<br />

Opinion contre le projet de loi adopté par la Chambre des Députés sur le mode de répression des délits de la Presse. 2 versions<br />

corrigées par Davout d’un discours prononcé le 28 février 1822 ; la seconde, de la main du secrétaire du maréchal James Gordon,<br />

intègre les modifications de la première. « La royauté, la royauté légitime, inséparable de la Charte, consacrée par elle comme par<br />

les nécessités par les vœux de la nation, n’éprouve nullem<strong>en</strong>t ces besonis d’ext<strong>en</strong>sions »…<br />

245. Louis DAVOUT. 3 L.A.S., Paris [1820-1821], à SON BEAU-FRÈRE, le comte Jean-Louis LECLERC, à Monthiers par Saint-<br />

Just <strong>en</strong> Chaussée (Oise) ; 9 pages in-4, 2 adresses. 300/400<br />

Paris 19 mai [1820]. Annonce de la mort du lieut<strong>en</strong>ant-général Nicolas LECLERC DES ESSARTS. Sa santé était délabrée, il était<br />

v<strong>en</strong>u se reposer à Savigny et se s<strong>en</strong>tait mieux. Lundi, « <strong>en</strong> sortant de la chambre des pairs j’ai été diner chez lui, sa figure m’a frappé<br />

et donné les plus vives inquiétudes ». Mercredi, « ayant r<strong>en</strong>contré LARREY chez le g al RAPP je l’ai déterminé à v<strong>en</strong>ir, il a visité mon<br />

beau-frère et a reconnu que l’hidropisie de poitrine étoit formée au plus haut degré ». Jeudi, le mal était à son comble, et Larrey<br />

et Dubois « m’ont conseillé d’arracher ma femme de ce cruel tableau […] et je suis parti pour la chambre des pairs pour l’affaire de<br />

LOUVEL », et quelques heures plus tard, « Desessarts n’etoit plus ! »… Paris 21 juillet. Le mariage de sa fille pourrait être retardé de<br />

quelques jours, dans l’espoir que la santé de Leclerc lui permette d’y assister. Le g<strong>en</strong>dre « est le légataire de M r VIGIER. Il se nomme<br />

aussi Vigier c’est une des conditions du testam<strong>en</strong>t. Depuis près d’un mois que nous le voions tous les jours nous <strong>en</strong> sommes très<br />

satisfaits. Il a beaucoup de naturel, de l’esprit, <strong>en</strong>fin tout nous fait espérer que Joséphine trouvera le bonheur dans cette union »…<br />

[1820-1821 ?]. Ils vont partir pour Montgobert. S’étant informés du traitem<strong>en</strong>t suivi par M. Daumy, et des nouveaux accid<strong>en</strong>ts<br />

qui lui sont arrivés, ils n’ont aucune confiance dans les drogues qu’il a prises. « Aimée a donné connoissance à M r BARON de votre<br />

derniere lettre. Il ne se compromet jamais à donner des avis sans avoir suivi les malades »…<br />

246. LOUIS-PHILIPPE (1773-1850) Roi des Français. L.S. « Louis Philippe d’Orléans », Palais Royal 5 mars 1823, au<br />

maréchal DAVOUT, Prince d’Eckmühl ; 1 page in-4, adresse avec cachet cire rouge aux armes et contreseing ms.<br />

100/150<br />

Il a donné des ordres pour que tous les r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts dont le maréchal a besoin, « qui peuv<strong>en</strong>t se trouver dans mes<br />

archives », soi<strong>en</strong>t fournis à son homme de confiance…<br />

121


122<br />

247. LOUIS-PHILIPPE (1773-1850) Roi des Français. L.A.S. « Louis Philippe d’Orléans », Neuilly 5 juin 1823, à la<br />

maréchale DAVOUT princesse d’Eckmuhl à Savigny ; 2 pages in-4 avec fragm<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>veloppe à cachet cire noire aux<br />

armes. 200/250<br />

BELLE LETTRE DE CONDOLÉANCES À LA MORT DU MARÉCHAL DAVOUT. Il a reçu par le colonel de TROBRIANT la lettre de la maréchale :<br />

« Elle est pour moi un gage précieux de la justice que vous r<strong>en</strong>dés à mes s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>s, & par conséqu<strong>en</strong>t aux regrets bi<strong>en</strong> sincères que<br />

me cause la perte que vous v<strong>en</strong>és de faire. Oui, Madame, j’ai toujours aprécié le caractère que M r le Maréchal Prince d’Eckmuhl a<br />

déployé dans les nombreuses occasions qu’il a eues de servir la France & de sout<strong>en</strong>ir l’honneur national. Elevé tant par lui que par<br />

vous, votre fils sera digne de porter le nom glorieux qu’il lui a laissé, & je regarderai comme un bonheur pour moi de pouvoir lui<br />

être utile, si jamais les circonstances m’<strong>en</strong> mettai<strong>en</strong>t à portée »…<br />

248. [Louis DAVOUT]. MANUSCRIT, [Éloge funèbre du Maréchal Prince d’Eckmühl, par le maréchal SUCHET, juin<br />

1824] ; 10 pages et quart in-fol. 100/150<br />

Manuscrit mis au net par un copiste, et ayant servi à l’impression, de l’éloge funèbre du maréchal DAVOUT, prononcé par le<br />

maréchal SUCHET à la Chambre des Pairs lors de la séance du 8 juin 1824, un an après son décès. ON JOINT la plaquette imprimée<br />

de cet Éloge funèbre, imprimé par ordre de la Chambre des Pairs ; plus une note sur la liquidation de la succession du maréchal.<br />

249. MARIE-AMÉLIE (1782-1866) Reine des Français, épouse de Louis-Philippe. 10 L.A.S. et 1 L.S., 1827-1853, à la<br />

maréchale DAVOUT, princesse d’ECKMÜHL ; 16 pages in-4 ou in-8, la plupart à son chiffre couronné et avec adresse ou<br />

<strong>en</strong>veloppe, qqs cachets cire rouge. 250/300<br />

Palais-Royal 29 décembre 1827, félicitations sur un heureux événem<strong>en</strong>t surv<strong>en</strong>u dans sa famille (mariage d’Adèle Davout avec<br />

le comte de Cambacérès)… Thuileries 3 mai 1834 : « je m’empresse de vous <strong>en</strong>voyer la Croix de l’Ordre Belge que le Roi LÉOPOLD<br />

a accordé au Prince votre fils »… 11 novembre 1835, elle est heureuse d’appr<strong>en</strong>dre que les orphelins du général MORAND sont sous<br />

l’égide protectrice de la maréchale : le ministre des Finances promet un bureau du timbre à Mlle Morand et le secrétaire de la Reine<br />

parlera au jeune comte Morand à propos de sa petite sœur… 29 décembre 1836, remerciant pour les s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts exprimés après<br />

l’att<strong>en</strong>tat régicide de Meunier… Neuilly 18 juillet 1837. La faveur que la comtesse de BEAUMONT (née Julie Davout) demande pour<br />

son fils « est bi<strong>en</strong> difficile à obt<strong>en</strong>ir, les ministres n’autoris<strong>en</strong>t pas de pareilles transactions et le Roi soumet toujours les désirs de<br />

son cœur aux règles de la Justice »… Paris 29 août 1838, disant sa joie à la naissance d’un petit-fils [Louis-Philippe, comte de Paris,<br />

fils du duc d’Orléans]… Saint-Cloud 29 octobre 1843 : elle fait placer l’aîné des petits protégés de la maréchale dans une p<strong>en</strong>sion<br />

près d’Ami<strong>en</strong>s… Thuileries 18 janvier 1846. Elle voudrait pouvoir adoucir les chagrins du cœur de la princesse… 13 avril 1847. Elle<br />

a recommandé la demande <strong>en</strong> faveur de la nièce de la maréchale, « mais vous savez bi<strong>en</strong> que le succès ne dép<strong>en</strong>d pas de moi »…<br />

Claremont 8 août 1849. Elle a des nouvelles du petit-fils de la maréchale, « que MONTPENSIER est si heureux d’avoir dans ce mom<strong>en</strong>t<br />

auprès de lui » ; M. VIGIER [g<strong>en</strong>dre de la maréchale] lui donnera celles de « toute notre colonie »… 21 août 1853, condoléances à la<br />

maréchale sur la mort de son fils Louis Davout ; « c’est aujourd’hui que mon cher petit-fils Belge [le futur LÉOPOLD II] se marie »…<br />

ON JOINT une L.S. à une duchesse (30 octobre 1850).<br />

250. ADÉLAÏDE D’ORLÉANS (1777-1847) Madame, soeur de Louis-Philippe. 2 L.A.S. et 1 L.S. avec complim<strong>en</strong>t<br />

autographe, 1827-1846, à la maréchale DAVOUT, princesse d’ECKMÜHL ; 5 pages et demie in-8, 2 <strong>en</strong>veloppes. 120/150<br />

Palais-Royal 29 décembre 1827, complim<strong>en</strong>ts sur la naissance d’un petit-fils… Tuileries 30 décembre 1836. Après l’att<strong>en</strong>tat<br />

régicide de Meunier, elle puise des forces dans la protection divine. « Une puissante consolation pour le cœur du Roi, est<br />

l’affection les preuves d’attachem<strong>en</strong>t qu’il reçoit de toute la France et de la population de Paris, qui repouss<strong>en</strong>t avec horreur ces<br />

affreux crimes »… Saint-Cloud 26 septembre 1846. Elle a fait suivre sa demande à l’administrateur du domaine privé du Roi, M. de<br />

GÉRENTE ; elle est touchée de la part prise par la maréchale « à notre satisfaction prés<strong>en</strong>te » [le prochain mariage de son plus jeune<br />

neveu Montp<strong>en</strong>sier avec l’Infante]…<br />

251. Ferdinand-Philippe d’ORLÉANS (1810-1842) fils aîné de Louis-Philippe. 5 L.A.S., 1827-1841, à son anci<strong>en</strong><br />

condisciple Louis DAVOUT, 2 e prince d’ECKMÜHL (2), puis à sa mère la maréchale DAVOUT (3) ; 5 pages in-8, la plupart<br />

avec adresse ou <strong>en</strong>veloppe. 200/250<br />

Neuilly 25 mai 1827 : « Mon cher D’Eckmühl, Plusieurs de mes anci<strong>en</strong>s camarades vi<strong>en</strong>dront dimanche prochain 27 dîner à<br />

Neuilly. Pourriez-vous aussi y v<strong>en</strong>ir, vous nous feriez bi<strong>en</strong> plaisir »… V<strong>en</strong>dredi [23 avril 1830]. La représ<strong>en</strong>tation de Manon Lescaut est<br />

remise : « si alors vous étiez à Paris ; & que j’eusse la loge de mes par<strong>en</strong>s ; j’espère que vous me feriez le plaisir d’y v<strong>en</strong>ir avec moi »…<br />

Tuileries 27 août 1838, remerciant la maréchale de ses félicitations pour la naissance de son fils [le comte de Paris] : « je ne<br />

doute pas de la part que le Prince d’Eckmühl pr<strong>en</strong>dra au bonheur de son anci<strong>en</strong> condisciple & ami »… Villiers 24 juin 1840 : « J’ai<br />

été bi<strong>en</strong> touché du souv<strong>en</strong>ir et de l’attachem<strong>en</strong>t du compagnon de mon <strong>en</strong>fance ; de l’ami de ma jeunesse ; & je vous remercie,<br />

Madame, d’avoir assez compté sur mon amitié pour le Prince votre fils, pour ne pas douter du plaisir que j’éprouverais à lire ce que<br />

vous avez bi<strong>en</strong> voulu me communiquer »… Tuileries Mercredi [28 avril 1841], il regrette de ne pouvoir exposer « les considérations<br />

& les obligations qui doiv<strong>en</strong>t circonscrire ma part d’action & limiter mon interv<strong>en</strong>tion dans l’affaire dont vous voulez bi<strong>en</strong><br />

m’<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir »…


252. [Louis DAVOUT]. MANUSCRITS et NOTES pour réfuter les Mémoires de Louis-Antoine Fauvelet de BOURRIENNE, 1829 ;<br />

<strong>en</strong>viron 80 pages formats divers, la plupart <strong>en</strong> liasse. 400/500<br />

RÉFUTATION DE BOURRIENNE. Ensemble réuni par Louis Davout, 2 e prince d’Eckmühkl (1811-1853), fils du maréchal, à la suite<br />

de la publication des Mémoires de M. de Bourri<strong>en</strong>ne, ministre d’État (1829).<br />

Notes sur quelques imputations cont<strong>en</strong>ues dans les mémoires de M r de Bourri<strong>en</strong>ne contre le Maréchal Davout, mon Père, de la<br />

main de James GORDON, secrétaire intime du maréchal, avec des additions et corrections de Louis Davout (15 p. gr. in-fol.) : analyse<br />

de quelques « infâmies » de l’auteur, infirmées par des preuves historiques…<br />

Des officiers qui ont servi sous les ordres du maréchal prince d’Eckmühl, à M. de Bourri<strong>en</strong>ne, Paris 17 novembre 1829 (39 p. infol.,<br />

avec des corrections) : « vous avez indignem<strong>en</strong>t outragé le maréchal »… On y a joint des notes sur la campagne de Pologne et le<br />

3 e corps de l’Armée d’Allemagne commandé par Davout, des copies de décrets impériaux, des notices biographiques des officiers<br />

ayant servi sous ses ordres (avec des états)…<br />

253. James GORDON (1794-1855) précepteur du fils du maréchal Davout, puis secrétaire particulier du maréchal.<br />

30 L.A.S., Paris, Contrexéville et Savigny 1831-1852, à Armand, comte de CAMBACÉRÈS ; 90 pages formats divers, la<br />

plupart avec adresse. 250/300<br />

INTÉRESSANTE CORRESPONDANCE POLITIQUE ET AMICALE au beau-frère de Louis Davout, 2e prince d’Eckmühl, son anci<strong>en</strong> élève<br />

[Armand de Cambacérès avait épousé Napoléone Davout <strong>en</strong> 1827]. Débuts dans la carrière militaire de Louis Davout (août 1831).<br />

Observations politiques : risques de guerre <strong>en</strong> Europe (août 1831), émeutes à Paris suivant la chute de Varsovie (septembre 1831),<br />

élections législatives (août 1837)… Histoire de l’anci<strong>en</strong> bas-relief du fronton du Corps législatif, détruit par le « vandalisme<br />

réactionnaire de 1814 » (février 1833)… Conseils de publicité au candidat à la députation (juin 1842), et analyses des débats à la<br />

Chambre, des int<strong>en</strong>tions ministérielles et des intérêts politiques du député (1843-1850)… Sur les soucis que cause Louis à sa mère<br />

et sa mise sous conseil judiciaire ; la santé dégradée de Louis après son voyage <strong>en</strong> Inde et son état m<strong>en</strong>tal déplorable (1845-1847 ;<br />

plus copie d’une note de Louis au présid<strong>en</strong>t Debelleyme, 1845). Félicitations sur la réélection du comte de Cambacérès, malgré sa<br />

position « délicate et difficile » (mars 1852), et satisfaction devant les nouvelles de la guerre de Crimée (octobre 1854)…<br />

ON JOINT une l.a.s. du général de COUTARD à J. Gordon ; et 18 lettres ou pièces : Louise SUCHET comtesse MATHIEU DE LA<br />

REDORTE (2 l.a.s. à sa cousine la baronne Girod de l’Ain), le général César de LA VILLE (l.a.s. à la comtesse de Cambacérès), le chef<br />

de bataillon VINET (10 l.a.s. à la maréchale Suchet, à propos de la succession du général comte Belliard), médaillon photographique<br />

d’un <strong>en</strong>fant (Napoléon-Louis Suchet d’Albufera ?)….<br />

254. Famille DAVOUT. 14 lettres ou pièces, 1832-1893. 60/80<br />

Aimée Leclerc, maréchale DAVOUT (3 l.a.s., dont 2 à sa fille Napoléone de Cambacérès, 1834-1835, et une à son petit-fils<br />

Louis de Cambacérès). Ses <strong>en</strong>fants : Louis Davout, 2 e prince d’ECKMÜHL (à sa sœur Napoléone de Cambacérès, 1832), Adélaïde<br />

Davout, marquise de BLOCQUEVILLE (condoléances à son neveu Napoléon Suchet, duc d’Albufera, 1877). Léopold Davout, 3 e duc<br />

d’AUERSTAEDT (à sa cousine Napoléone de Cambacérès, 1864, et copie d’une appréciation portée sur ses capacités militaires). Désiré<br />

LACROIX (secrétariat de la Correspondance de Napoléon I er , à propos de l’épée du maréchal). Docum<strong>en</strong>ts notariés : procuration<br />

d’Armand comte de Cambacérès à sa femme pour les affaires de la succession de sa belle-mère la maréchale Davout ; extraits du<br />

testam<strong>en</strong>t de la marquise de Blocqueville, et lettre du notaire de la succession à Raoul Suchet, 3 e duc d’Albufera. Plus Charles<br />

BUET, La Marquise de Blocqueville (Thonon-les-Bains, 1893, brochure hors commerce).<br />

255. LOUIS-PHILIPPE (1773-1850) Roi des Français. 5 L.S., 1837-1839, à Louis DAVOUT, 2 e prince d’ECKMÜHL (la<br />

première à sa mère la maréchale Davout) ; 1 page in-4 avec <strong>en</strong>veloppe avec cachet cire rouge à son chiffre couronné et<br />

marque postale, et 4 pages in-4. 150/200<br />

Relatives à la Chambre des Pairs où le fils du maréchal fut admis à y siéger à titre héréditaire (29 mars 1836). 9 janvier 1837.<br />

Louis-Philippe assure la maréchale que sa sollicitude suivra son fils : « Je désire comme vous qu’il porte avec honneur le nom<br />

que son père a illustré »… 10 novembre 1837-11 décembre 1839, convocations du prince d’Eckmühl à l’ouverture de la session des<br />

Chambres, contresignées par les gardes des Sceaux BARTHE (3) et TESTE (on joint une circulaire lithographiée). ON JOINT 2 imprimés<br />

de rapports du prince d’Eckmühl à la Chambre des Pairs (1844).<br />

256. Famille DAVOUT. 85 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. adressées à la fille du maréchal, Napoléone Davout,<br />

comtesse de CAMBACÉRÈS (1807-1885), ou à son mari le comte Armand de CAMBACÉRÈS (1804-1878), relatives aux<br />

affaires familiales. 250/300<br />

Aimée Leclerc, maréchale DAVOUT, princesse d’ECKMÜHL (1782-1868) : 20 lettres à sa fille Napoléone (7), et à son petit-fils<br />

Louis de Cambacérès et sa femme, née Bathilde Bonaparte (13), vers 1813, 1831-1834 et 1859-1866.<br />

Charles DAVOUT (1774-1854, colonel, frère cadet du maréchal Davout) : 10 lettres à Armand de Cambacérès (Paris, Metz et<br />

Soisy-sur-Montmor<strong>en</strong>cy 1835-1844).<br />

… /…<br />

123


124<br />

Napoléone DAVOUT, comtesse de CAMBACÉRÈS : 2 lettres, dont une à son fils Louis. Plus 3 docum<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> polonais à elle<br />

adressées, relatives aux propriétés du maréchal <strong>en</strong> Pologne.<br />

Louis DAVOUT, prince d’ECKMÜHL, 2 e duc d’AUERSTAEDT (1811-1853, fils du maréchal, pair de France) : lettre à sa sœur<br />

Napoléone de Cambacérès, et 12 lettres à son beau-frère, Armand de Cambacérès (1831-1846).<br />

Adélaïde DAVOUT, marquise de BLOCQUEVILLE (1815-1892, fille du maréchal Davout, femme de lettres) : L.A.S. (1869, et photo).<br />

Léopold DAVOUT, 3 e duc d’AUERSTAEDT (1829-1904, fils de Charles Davout, il releva le titre, général) : 22 lettres à ses<br />

cousins le comte (7) et la comtesse de Cambacérès (10), à leur fils Louis ou leur fille Zénaïde duchesse d’Albufera (4), Soisy-sous-<br />

Montmor<strong>en</strong>cy, Mostaganem, Besançon, Paris, etc. 1848-1869 ; il est notamm<strong>en</strong>t question du titre d’Auerstaedt qu’il souhaite<br />

repr<strong>en</strong>dre, et de sa carrière <strong>en</strong> Afrique. Plus 4 lettres de sa femme née Alice de VOIZE (1845-1935), au comte de Cambacérès (2) ou<br />

à sa fille Zénaïde duchesse d’Albufera (2).<br />

Louis DAVOUT, 4 e duc d’AUERSTAEDT (1877-1958, fils de Léopold et militaire) : 4 lettres à sa cousine Zénaïde duchesse<br />

d’Albufera.<br />

Ferdinand d’AVOUT (petit-fils du général Alexandre Davout) : 5 lettres à son cousin Armand de Cambacérès (Hagu<strong>en</strong>au,<br />

Péronne et Lunéville 1843-1850)<br />

Plus qqs autres l. d’H<strong>en</strong>ry Davout, Louis D<strong>en</strong>is de Lagarde (souv<strong>en</strong>ir du maréchal mourant), etc.<br />

ON JOINT qqs autres lettres ; un tapuscrit, Les C<strong>en</strong>t Jours. Notes rédigées par Monsieur Gordon, secrétaire du Maréchal Davout…<br />

(128 p. in-4) ; un portrait photographique d’Alfred Davout (petit-fils du général Alexandre Davout), et 10 photographies de la<br />

maréchale Davout (par Bertall).<br />

257. [Louis DAVOUT]. Environ 55 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. adressées à Napoléone Davout, comtesse de<br />

CAMBACÉRÈS, ou de sa main, 1864-1867 ; <strong>en</strong>viron 185 pages formats divers, nombreuses <strong>en</strong>veloppes. 500/600<br />

ENSEMBLE RELATIF AU MONUMENT ÉLEVÉ À AUXERRE À LA MÉMOIRE DU MARÉCHAL DAVOUT, par souscription nationale, sous l’égide<br />

d’une commission présidée par le préfet de l’Yonne. [La statue <strong>en</strong> bronze d’Augustin Dumont fut inaugurée le 28 juillet 1867 à<br />

Auxerre.]<br />

Correspondance de Félix BONNEVILLE, anci<strong>en</strong> conseiller de préfecture et secrétaire de la commission (39 L.A.S.), t<strong>en</strong>ant la fille<br />

du maréchal au courant des souscriptions, du traité avec le sculpteur Augustin DUMONT, de l’avancem<strong>en</strong>t de la statue, du choix des<br />

noms de batailles à graver sur le piédestal, de l’inauguration (initialem<strong>en</strong>t prévue à la date anniversaire de la bataille d’Auerstaedt),<br />

des détails de la cérémonie et du coût de l’opération… Notice et notes sur Davout, projets ou minutes de lettres, liste de noms,<br />

et copie d’une cantate de la main de la comtesse de Cambacérès… D’autres L.A.S. à la même par Augustin DUMONT (2), Victor<br />

DURUY, ministre de l’Instruction publique, Ambroise CHALLE, maire d’Auxerre, L.-J. Gabriel de CHÉNIER, auteur d’une Histoire<br />

militaire, politique et administrative du maréchal Davout (2), et une d’Ernest ARRIGHI duc de PADOUE au comte de Cambacérès. Plus<br />

divers imprimés : bulletins de souscription, discours inaugural du sénateur Larabit, programme de concert, notice biographique du<br />

maréchal, rapport sur le concours pour un éloge historique du maréchal, qqs épreuves et coupures de presse. Etc.<br />

258. [Aimée Leclerc, maréchale Louis DAVOUT, duchesse d’Auerstaedt, princesse d’Eckmühl (1782-1868)].<br />

3 MANUSCRITS relatifs à sa succession, Paris 12 janvier 1869, 28 août 1869 et 26 juin-3 juillet 1875 ; 3 gros volumes<br />

brochés in-fol. de 705, 326 et 209 pages avec cachets fiscaux et notariaux. 250/300<br />

SUCCESSION DE LA MARÉCHALE DAVOUT. Docum<strong>en</strong>ts dressés par M e Acloque et son collègue, M e Dufour, notaires à Paris.<br />

INVENTAIRE après décès du mobilier de son hôtel parisi<strong>en</strong> de la rue Saint-Dominique et du château de Savigny-sur-Orge, des titres<br />

et papiers, des terres de Savigny et des baux et locations, avec analyse des communautés et succession du maréchal… État des<br />

opérations de comptes, liquidation et partage de la succession, et procès-verbal d’approbation dudit état. Compte complém<strong>en</strong>taire<br />

de la succession.<br />

* * * *


259. Rosine Anthoine de Saint-Joseph, duchesse DECRÈS (1788-1864) nièce de Julie et Désirée Clary, belle-sœur du<br />

maréchal Suchet et épouse <strong>en</strong> secondes noces de l’amiral Decrès. 40 lettres ou pièces de la duchesse ou à elle adressées<br />

ou la concernant, 1818-1864. 300/400<br />

Bail signé par son mari le duc DECRÈS pour une partie de son hôtel du Faubourg Saint-Honoré (1818). 2 l.a.s. adressées au<br />

maréchal Suchet par l’amiral VERHUELL et le marquis de LATOUR-MAUBOURG, sur la maladie et le décès de Decrès (1820). 11 L.A.S.<br />

de la duchesse à son neveu Napoléon Suchet (1848-1849). Docum<strong>en</strong>ts relatifs à la succession du baron de Saint-Joseph (père de<br />

la duchesse, 1829-1835). Docum<strong>en</strong>ts concernant un dépôt de la princesse Zénaïde et reçu de Charles-Luci<strong>en</strong> Bonaparte prince<br />

de MUSIGNANO (1840-1846). Inv<strong>en</strong>taire du « Petit Dunkerque » dans la bibliothèque de Rimaucourt (nombreux souv<strong>en</strong>irs des<br />

Bonaparte et des Clary, 1845). Notes de la duchesse et lettres concernant le don à la Marine des journaux de campagne de son mari<br />

et autres docum<strong>en</strong>ts (1848-1856, lettres de remerciem<strong>en</strong>ts de François ARAGO, Chassériau, etc.). Lettres et docum<strong>en</strong>ts concernant<br />

les hommages r<strong>en</strong>dus au duc DECRÈS par sa ville natale de CHAUMONT (1843-1859). Acte de société avec le maître de forges Dormoy<br />

à Rimaucourt (1849). Faire-part de décès de la duchesse. ON JOINT 6 lettres d’affaires ou relevés de comptes chez Demachy et<br />

Seillière (1856-1862).<br />

260. Louis-Charles-Antoine DESAIX (1768-1800) général. 6 L.A.S., [1797-1798], à la citoy<strong>en</strong>ne veuve GŒURY, à Poussay<br />

près Mirecourt (Vosges) ; 7 pages in-4, adresses (qqs mouill.). 1.300/1.500<br />

CURIEUX ENSEMBLE RELATIF À UN ENFANT NATUREL DE DESAIX, né à Poussay (Vosges) d’une Mme LA PORDERIE (ou La Porterie ou<br />

La Borderie) et qui y a été laissé <strong>en</strong> nourrice.<br />

Passeriano près Udine 5 e jour complém<strong>en</strong>taire V (21 septembre 1797). Il s’est empressé d’<strong>en</strong>voyer sa lettre à Mme Montfort, qui<br />

est rev<strong>en</strong>ue d’Italie. Paris 9 frimaire. Il la prie de lui <strong>en</strong>voyer à Strasbourg « les effets et surtout la pelisse que vous avés d’une<br />

dame de ma connoissance qui étoit chez vous »... Paris 5 nivose. Mme La Borderie n’est plus à Strasbourg : « la proprietaire de la<br />

maison m’a prév<strong>en</strong>u quelle avoit eu plusieurs paquets a son adresse v<strong>en</strong>ant de Mirecourt [...] elle habite a prés<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Normandie<br />

ou je vais me r<strong>en</strong>dre »... Cette dame ne voit plus Mme Montfort... Paris 4 pluviose. Il est s<strong>en</strong>sible à ses bons procédés pour Mme La<br />

Borderie et demande « des détails sur ce quelle a laissé quelles sont les dep<strong>en</strong>ses que cela peut occasionner afin que je puisse aussi<br />

l’<strong>en</strong>gager à y pourvoir d’une maniere fixe et invariable »... Paris 28 v<strong>en</strong>tose VI (18 mars 1798). Il lui a adressé la somme de vingt<br />

louis par les soins des citoy<strong>en</strong>s Férino, banquiers à Paris : « toutes les dep<strong>en</strong>ses que vous avez faites et celles à faire au premier<br />

abord seront couvertes »...<br />

ON JOINT une longue et intéressante lettre (minute) du greffier du tribunal criminel du départem<strong>en</strong>t des Vosges, Épinal 10<br />

germinal VIII (31 mars 1800) à la mère de Desaix, sur les circonstances de la naissance, donnant des détails sur la mère, sur la petite<br />

fille et sur sa nourrice ; 7 L.A. ou L.A.S. de Mme LA PORDERIE, à Mme Gœury (6) ou au greffier du tribunal criminel des Vosges ;<br />

5 autres lettres audit greffier, de la veuve Ferery (mère de Mme La Borderie), de l’administration de Strasbourg, etc., relatives à<br />

l’<strong>en</strong>fant et donnant des détails sur la mère...<br />

261. Louis-Charles-Antoine DESAIX. Minute de lettre écrite par son aide de camp Anne-Jean- R<strong>en</strong>é SAVARY (futur duc<br />

de Rovigo), Siout 19 v<strong>en</strong>tose VII (9 mars 1799), au général BONAPARTE ; 2 pages et quart in-fol. 400/500<br />

CAMPAGNE D’ÉGYPTE. OSMAN BEY, blessé, att<strong>en</strong>d les r<strong>en</strong>forts des chérifs de La Mecque. Les troupes sont placées de manière à<br />

leur barrer le passage. Trois c<strong>en</strong>ts hommes du général FRIANT ont mis <strong>en</strong> fuite le corps des mamelouks. « Étonné de leur audace<br />

HASSAN BEY furieux vouloit se précipiter sur eux, mais tout le monde n’eut pas son courage et les <strong>en</strong>nemis s’<strong>en</strong>fuir<strong>en</strong>t rapidem<strong>en</strong>t,<br />

nos braves aides de camp les poursuivir<strong>en</strong>t une lieux et dans les déserts ». Desaix parle des différ<strong>en</strong>ts chefs arabes restés au-dessus<br />

des cataractes et de leurs positions. Il a laissé le général BELLIARD à Esné et à Kané, des garnisons à Girgé et à Tala pour « empêcher<br />

les réunions des mamelouks. Ensuite je suis v<strong>en</strong>u icy avec 800 hommes d’infanterie et 600 de cavalerie avec lesquels je me propose<br />

de chasser tout ce qui se rassemblera. C’est mon armée ». Les difficultés d’approvisionnem<strong>en</strong>t sont grandes. Le général Belliard<br />

est chargé de construire un fort à Kané. « Vous voyez mon Général que nous ne manquons pas d’ouvrage, qu’il est aisé de battre<br />

les mamelouks, mais les détruire est impossible. Si la haute Egypte est 8 jours sans trouppes, les mamelouks y seront réorganisés<br />

comme auparavant. Je ne connois pas de moy<strong>en</strong> d’<strong>en</strong> finir <strong>en</strong>vironné de pays inhabitables ils sont forcés par la faim de rev<strong>en</strong>ir dans<br />

le pays ou il y a moins de troupes, ils s’y réorganis<strong>en</strong>t et fuy<strong>en</strong>t de nous quand on va à eux. Ce ne sont absolum<strong>en</strong>t que des arabes,<br />

cep<strong>en</strong>dant dangereux par leur courage. Notre infanterie n’a ri<strong>en</strong> à craindre, mais notre cavalerie ne peut s’av<strong>en</strong>turer avec eux ». Il a<br />

appris les succès de Bonaparte sur Ibrahim et <strong>en</strong> Syrie, et remercie pour les nouvelles de France. « Ce pays la nous intéresse fort,<br />

et nous ne vivons que pour augm<strong>en</strong>ter sa gloire ».<br />

262. Louis-Charles-Antoine DESAIX. L.A.S., vis-à-vis Jaffa 18 nivose VIII (8 janvier 1800), au général <strong>en</strong> chef KLEBER<br />

au Caire ; 2 pages in-fol., adresse (lég. f<strong>en</strong>te réparée). 800/1.000<br />

BELLE LETTRE DE LA FIN DE LA CAMPAGNE D’ÉGYPTE, SUR LES POURPARLERS QUE MÈNE DESAIX AVEC SYDNEY SMITH, représ<strong>en</strong>tant des<br />

Anglais, qui aboutiront à la signature de la Conv<strong>en</strong>tion d’El-Arich, le 24 janvier 1800.<br />

Malgré le mauvais temps et le mal de mer, il est <strong>en</strong> vue de Jaffa où il att<strong>en</strong>dra « le retour de M. Smit qui a été à El Arich<br />

rejoindre le grand Vizir et pr<strong>en</strong>dre des arrangem<strong>en</strong>ts avec lui pour la trève ». Il se dit satisfait du Commodore SMITH : « il a<br />

beaucoup de raison, <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d bi<strong>en</strong> les intérêts généraux des nations, il a de la philosophie, mais un certain fond d’humeur du<br />

mauvais traitem<strong>en</strong>t éprouvé <strong>en</strong> France fait qu’il voit <strong>en</strong> noir tout ce qui se passe dans notre pays ». Il <strong>en</strong>voie à Kléber les nouvelles<br />

… /…<br />

125


126<br />

jusqu’au 26 octobre, avec l’arrivée de BONAPARTE <strong>en</strong> France, accueilli avec <strong>en</strong>thousiasme, la situation <strong>en</strong> Hollande, <strong>en</strong> Suisse et <strong>en</strong><br />

Italie ; partout se manifeste « le désir général de la paix. J’espère qu’elle n’est pas impossible. Notre gouvernem<strong>en</strong>t paroit marcher<br />

avec bi<strong>en</strong> de l’<strong>en</strong>semble, beaucoup de vigueur et de bon s<strong>en</strong>s […] Malte paroit attaquée par le général NELSON et des Napolitains<br />

[…] la mer Méditerranée parait avoir peu de vaisseaux <strong>en</strong>nemis. Je ne désespère pas du tout de notre négociation elle est vraim<strong>en</strong>t<br />

interressante quand elle n’est pas melé de discussions sur les événem<strong>en</strong>ts intérieurs. M. Schmit voit très sagem<strong>en</strong>t, désire la<br />

paix l’amélioration du sort de l’espèce humaine, et j’ai eu assez de plaisir à l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre sur tous ces objets là. Il a de l’estime pour<br />

vous ». Il espère que « la nation sortira heureusem<strong>en</strong>t de la crise difficile où elle se trouve et que nous aurons le même bonheur<br />

<strong>en</strong> Égypte. Notre gloire est toute notre fortune et nous ne la perdrons pas, j’espère que nous ne quitterons l’Égypte qu’avec toute<br />

la considération que nous méritons et qu’on aura point de reproches ». Il se demande s’il ne faut pas laisser les Turcs pénétrer <strong>en</strong><br />

Egypte : « Quand on les aurait à vaincre ils <strong>en</strong>t<strong>en</strong>droit bi<strong>en</strong> raison »…<br />

263. Louis-Charles-Antoine DESAIX. MANUSCRIT autographe, [1798 ?] ; 12 pages in-fol. 2.000/2.500<br />

IMPORTANT PROJET D’ORGANISATION DE L’ÉGYPTE APRÈS LA CONQUÊTE.<br />

Le conquérant doit chercher par tous les moy<strong>en</strong>s à augm<strong>en</strong>ter ses troupes pour cont<strong>en</strong>ir les vaincus. Il faut recruter surtout<br />

pour la cavalerie, et pour cela incorporer des jeunes g<strong>en</strong>s de l’administration, les domestiques des officiers et administrateurs,<br />

des jeunes mousses, des jeunes nègres et de jeunes mamelouks, qui serai<strong>en</strong>t instruits et formés à la fois par des europé<strong>en</strong>s et des<br />

mamelouks intellig<strong>en</strong>ts. Il faut aussi se procurer des armes et un très grand nombre de chevaux, <strong>en</strong> les réquisitionnant. Desaix<br />

préconise de recruter « tous les nègres qui pourroit arriver <strong>en</strong> Égypte, je n’<strong>en</strong> laisserais pas un se v<strong>en</strong>dre dans le pays, jeune<br />

vieux <strong>en</strong>fans, tout seroit pris par moi », et il pr<strong>en</strong>drait <strong>en</strong> paiem<strong>en</strong>t des droits dus par les caravanes « des esclaves que je ferois<br />

estimer », ainsi que les nègres appart<strong>en</strong>ant aux mamelouks, aux cheiks des villages et aux coptes : « les grands seroit mis dans la<br />

cavalerie, ceux de 12 à 13 ans pourroit être mis dans l’infanterie pour y etre tambour, mais je regarde comme important d’attacher<br />

ces <strong>en</strong>fans a etre français par leducation ». De même pour les jeunes mamelouks, qu’on pourrait mettre « dans une école où on<br />

les accoutumerait à etre françois. Les homes qui ont la même langue les mêmes coutumes sont toujours réunis contre ceux qui<br />

differ<strong>en</strong>t dans tous ces rapports ». Il voudrait que l’on fasse « comme les Turcs a leur conquete de l’Ori<strong>en</strong>t : ils se recruter<strong>en</strong>t des<br />

<strong>en</strong>fans des vaincus quils incorporer<strong>en</strong>t dans leur nation <strong>en</strong> leur donnant leur education ils <strong>en</strong> fir<strong>en</strong>t des soldats admirables ». Il<br />

recommande que les commandants s’empar<strong>en</strong>t des <strong>en</strong>fants dont les familles aurai<strong>en</strong>t péri, « toute tribu d’arabes dont le camp seroit<br />

surpris les <strong>en</strong>fans seroit <strong>en</strong>levés et gardés. Toute famille qui auroit tué un françois, ses <strong>en</strong>fans seroit pris et donné aux françois<br />

[…] Par ce moy<strong>en</strong> on detruiroit la race de tous nos <strong>en</strong>nemis ». Il <strong>en</strong>visage une école à Alexandrie où il les reti<strong>en</strong>drait avant de les<br />

distribuer « selon les conv<strong>en</strong>ances, soit dans les corps, soit dans les attelliers pour leur appr<strong>en</strong>dre un métier soit armurier sellier,<br />

ouvrier de toute espece ». On pourrait aussi avoir recours à l’adoption d’<strong>en</strong>fants orphelins ou dans la misère. Il arrive ainsi au<br />

nombre de 5 000 <strong>en</strong>fants, sans compter les prisonniers de guerre de moins de 16 ans, ceux d’Aboukir notamm<strong>en</strong>t. Il chercherait à<br />

« faire v<strong>en</strong>ir des Barbaresques jeunes pour me les incorporer. Je remettrois dix arp<strong>en</strong>ts de terre à tous les habitans de la Syrie de la<br />

Grèce qui vi<strong>en</strong>droit <strong>en</strong> Egypte servir les François. ». Il <strong>en</strong>gagerait aussi les commandants des bâtim<strong>en</strong>ts du Nil à se procurer des<br />

jeunes g<strong>en</strong>s et il conclut : « C’est la quantité des hommes et la quantité de leur travail qui font la richesse du pays. Il faut donc<br />

chercher à s’<strong>en</strong> procurer le plus possible »…<br />

264. DIVERS. 6 pièces. 120/150<br />

CHARLES X comme comte d’Artois : P.S., contresignée par le baron de Keutzinger, 1818, brevet de lieut<strong>en</strong>ant dans la Garde<br />

nationale à pied de Saint-Dié (f<strong>en</strong>tes et répar.). LOUIS-PHILIPPE I er : L.S., contresignée par Gasparin, 1836, à M. Valazé : convocation à<br />

la session des Chambres. Emmanuel maréchal de GROUCHY : L.A.S., 1832, à MM. Galignani. Achille BAZAINE : P.S., Mexico 1867,<br />

congé de convalesc<strong>en</strong>ce pour le lieut<strong>en</strong>ant de Massa. Plus un faire-part de la messe pour le repos de l’âme du Prince Impérial (1879,<br />

<strong>en</strong>cadré) ; une signature du général de Gaulle sur fiche bristol ; et qqs docum<strong>en</strong>ts joints.<br />

265. DIVERS. 2 docum<strong>en</strong>ts. 60/80<br />

Nicolas Thyrel de BOISMONT (1715-1786, théologi<strong>en</strong>, et académici<strong>en</strong>). Oraison funèbre de Louis XV, Roi de France et de<br />

Navarre, surnommé le Bi<strong>en</strong>-Aimé (Paris, Demonville, 1774, in-8 de 61 p.), prononcée dans la Chapelle du Louvre le 30 juillet 1774,<br />

<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce « de Messieurs de l’Académie Françoise ». Quittance de Rachat des taxes pour les boues et lanternes des maisons, édifices,<br />

boutiques, jardins & emplacem<strong>en</strong>s de la Ville & Faubourgs de Paris, 1761, signée par SAVALÈTE.<br />

266. DIVERS. TRÈS GROS LOT de docum<strong>en</strong>ts divers. 300/400<br />

3 carnets et album d’autographes : signatures découpées, signatures ou p<strong>en</strong>sées de personnages historiques, vedettes du<br />

spectacle, etc. Plus un <strong>en</strong>semble de signatures découpées <strong>en</strong> vrac, et de signatures sur bristols.<br />

Livrets (militaire, de cantonnier, etc.), brevets et lettres de décorations, permis de chasse, passeports, diplômes… Lettres<br />

de voiture, connaissem<strong>en</strong>ts, congés, factures et mémoires de commerçants. Docum<strong>en</strong>ts financiers (actions, quittances, comptes,<br />

impositions, mandats, billets à ordre, traites, etc.). Programmes et m<strong>en</strong>us ; affiches de festivités. Faire-parts, et affichettes de fairepart<br />

mortuaires (XVIII e -XIX e s.). Gravures de l’Encyclopédie sur les métiers ; gravures coloriées d’histoire naturelle ; gravures<br />

diverses. Cartes de visite autogr.<br />

Boîte de cachets de cire et vignettes. Cartes postales et photographies. Docum<strong>en</strong>ts philatéliques de 1 er jour d’émission.<br />

Prospectus et tracts, publicités. Ephemera.Imprimés, brochures et journaux. Etc.


263<br />

262<br />

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128<br />

267. Paul DOUMER (1857-1932) homme politique, Présid<strong>en</strong>t de la République IMPORTANT ENSEMBLE D’ARCHIVES,<br />

CORRESPONDANCES ET MANUSCRITS (qqs docum<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> mauvais état). 10.000/15.000<br />

TRÈS IMPORTANT ENSEMBLE D’ARCHIVES COUVRANT TOUTE LA VIE ET LA CARRIÈRE DU PRÉSIDENT DOUMER.<br />

PAPIERS PERSONNELS : acte de naissance (Aurillac 22 mars 1857), livret militaire (classe 1877) ; diplôme de bachelier ès sci<strong>en</strong>ces<br />

(1877), nomination comme professeur de mathématiques à M<strong>en</strong>de (1877) puis Remiremont (1881), congé (1887) ; livret de famille<br />

(1878), actes de naissance de ses huit <strong>en</strong>fants ; diplômes de sa fille Lucile et de son fils Armand ; actes de mariage de ses <strong>en</strong>fants ;<br />

concession au cimetière de Vaugirard ; testam<strong>en</strong>t (1922). SON CARNET D’ADRESSES autographe. Lettres et brevets de DÉCORATIONS.<br />

DOSSIERS SUR LA MORT DE SES FILS AU FRONT. ANDRÉ (1889-24 septembre 1914), lieut<strong>en</strong>ant d’artillerie tué devant Nancy :<br />

lettres d’André, portrait, témoignages et docum<strong>en</strong>ts sur sa mort, ses obsèques et sa tombe, acte de décès, lettres de condoléances,<br />

mise à l’ordre de l’armée. RENÉ (1887-24 avril 1917, tué <strong>en</strong> combat aéri<strong>en</strong>) : lettres, docum<strong>en</strong>ts sur son mariage, photographie de<br />

son appareil tombé au sol. MARCEL (1886-23 juin 1918), capitaine, tué <strong>en</strong> combat aéri<strong>en</strong> : lettres, état de services, témoignages<br />

et docum<strong>en</strong>ts sur sa mort, nombreuses lettres de condoléances (P. Adam, Albert de Monaco, L. Barthou, L. Bourgeois, g al de<br />

Castelnau, P. Deschanel, Fayolle, Gouraud, Hirschauer, E. Loubet, Mangin, Maud’huy, Messimy, A. Millerand, A. Mithouard,<br />

Nivelle, P. Painlevé, Pétain, R. Poincaré, T. Ribot, etc.), citation à l’ordre de l’armée, manuscrit autographe de Paul Doumer d’une<br />

notice biographique sur son fils.<br />

MINISTRE DES FINANCES : recueil relié de ses discours imprimés (1895-1896, impr. du Journal officiel) ; dossier de notes et<br />

rapports sur l’inflation (1921).<br />

GOUVERNEUR GÉNÉRAL DE L’INDOCHINE (1896-1902). Note récapitulative dactyl. des « Travaux faits <strong>en</strong> Indo-Chine ». Lettres du<br />

cabinet du Roi du Cambodge sur papier jaune, du conseil de l’Empereur d’Annam avec brevet du Ngoc Khanh. Brevet de grandcroix<br />

de l’Éléphant Blanc décerné par le Roi du Siam. Copie de son rapport au ministre du 22 mars 1897. Lettres personnelles :<br />

Georches Cochery, Émile Duclaux, Félix Faure, André Lebon (4), Le Myre de Villers (2), Émile Loubet (2), etc. Photographies de<br />

projets de batim<strong>en</strong>ts pour l’Exposition Indochinoise de 1900.<br />

GUERRE 1914-1918. Dossiers de notes autographes, lettres reçues, et docum<strong>en</strong>ts, comme sénateur (commission de l’Armée),<br />

ministre d’État et membre du Comité de guerre, et plus tardivem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> vue d’un livre. Début de la guerre ; batailles de Nancy<br />

(août 1914) ; réponses à des <strong>en</strong>quêtes sur la durée de la guerre (janvier 1915), sur « La France ira jusqu’au bout » (juillet 1915) ;<br />

artillerie des places fortes ; mitrailleuses ; inv<strong>en</strong>tions (sous-marin, projecteurs…) ; bataille de la Marne ; bataille de l’Ourcq ;<br />

Verdun ; mission <strong>en</strong> Russie ; visites à Toul et à Belfort (mars 1916) ; interpellations (décembre 1916, juillet 1917) ; Comité de guerre<br />

interallié ; Conseil supérieur de guerre ; Comité de Guerre ; conduite de la guerre ; commandem<strong>en</strong>t et état-major ; dislocation du<br />

service des affaires civiles ; plans de mobilisation ; marche sur Paris de l’armée allemande ; accroissem<strong>en</strong>t des forces allemandes ;<br />

off<strong>en</strong>sives allemandes ; camps retranchés ; 6 e Armée ; contrôle des armées ; conseil des ministres ; moral de la population ;<br />

embusqués ; consommation des munitions d’artillerie ; aviation ; artillerie lourde moderne ; accid<strong>en</strong>ts d’artillerie ; Politique de<br />

Guerre ; Foch ; Galli<strong>en</strong>i ; Joffre ; ordres du jour ; bulletins de r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts ; cartes du front, etc. À côté de nombreuses notes<br />

autographes et de doubles dactylographiés ou de copies, on relève notamm<strong>en</strong>t des lettres de : Arsène d’Arsonval, Robert Cecil,<br />

D<strong>en</strong>ys Cochin, gal Dubail, Guglielmo Ferrero, Galli<strong>en</strong>i, Jeann<strong>en</strong>ey, L. Lacaze, E. Lavisse, gal Legras, A. Mithouard, M. Sembat,<br />

etc. ; et le manuscrit de l’Étude de psychologie militaire du général H. LEGRAS (1917, 68 p.). Plus 9 grandes cartes toilées, des<br />

coupures de presse, des brochures et plaquettes, etc.<br />

3 LAISSEZ-PASSER : 1911 (signé par M. Herbette, mission <strong>en</strong> Allemagne et Russie), 1915 (signé par Ph. Berthelot, mission <strong>en</strong><br />

Angleterre, Norvège, Suède et Russie), 1927 (signé par Alexis Léger, mission <strong>en</strong> Suisse).<br />

8 manuscrits autographes de discours comme PRÉSIDENT DU SÉNAT (plus qqs tapuscrits) : hommages aux sénateurs décédés,<br />

mort de Foch, installation du Bureau du Sénat <strong>en</strong> 1931, etc.<br />

Extrait du procès-verbal de la séance de l’Assemblée Nationale nommant Paul Doumer PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, signé par<br />

le Présid<strong>en</strong>t et les Secrétaires (13 mai 1931, défauts) ; double de sa démission de Présid<strong>en</strong>t du Sénat ; affiches.<br />

Notes et correspondances concernant ses voyages : Saint-Bertrand-de-Comminges, Cantal et Lot…<br />

MANUSCRITS autographes. – Son livre L’Indochine française (1905). Manuscrit autographe (175 pages in-4, <strong>en</strong> feuilles sous<br />

chemises) : Avant-propos ; chap. I, De Paris à Saïgon ; chap. II, Coup d’œil sur l’Indo-Chine ; chap. III, La Cochinchine ; Chap.<br />

IV, Le Tonkin. – Livre de mes fils (Vuibert & Nony, 1906) : épreuves corrigées ; dossier de la préparation de l’édition de 1922 :<br />

lettres de l’éditeur Vuibert, notes pour la révision et corrections, épreuves, notes et brouillons autographes pour l’avant-propos ;<br />

dossier d’un projet de version féminine du livre (lettres de lectrices, docum<strong>en</strong>tation, notes préparatoires). CORRESPONDANCE reçue<br />

lors de l’édition de 1922 du Livre de mes fils : Degoutte, Eug. Éti<strong>en</strong>ne, Guillaumat, Lyautey, Pétain, etc. – Deux cahiers toilés<br />

de CONFÉRENCES (1883-1925) : l’hygiène de l’âme, les constitutions politiques des états europé<strong>en</strong>s, la Marseillaise, le progrès<br />

industriel, la Révolution française, le coup d’État du 2 Décembre, Souv<strong>en</strong>irs du Siège de Paris, système déf<strong>en</strong>sif de la France,<br />

l’instruction civique et militaire, la France <strong>en</strong> Afrique, la politique intérieure de la République française, Gambetta, la Russie,<br />

la crise financière et monétaire, etc. Plus d’autres confér<strong>en</strong>ces : Le Courage féminin (1907) ; dossier sur des confér<strong>en</strong>ces au Brésil<br />

et à Harvard (1907), etc. – Travaux personnels : projets de livres ; notes et plans et dossiers docum<strong>en</strong>taires pour des livres : ses<br />

Souv<strong>en</strong>irs, Richesse publique de la France, Conditions du Travail, Le Pouvoir et la Liberté, La Démocratie française, La France<br />

physique, politique et économique… – Articles et réponses à des <strong>en</strong>quêtes : L’Accord franco-anglais (1904) ; Ministère de la Guerre. –<br />

Discours pour l’inauguration d’une plaque sur la maison de Jules, Charles et Abel Ferry (1927). – Préfaces : Le Laos du baron de<br />

Reinach (1911) ; Mon vieil Annam du marquis de Barthélemy (1927). – Notes de lectures et dossiers docum<strong>en</strong>taires.<br />

CORRESPONDANCE (<strong>en</strong>viron 160 lettres, plusieurs avec mouillures et manques) : généraux Archinard, d’Armandry, Bailloud,<br />

Bernard (13), de Castelnau, Dubois (4), Franchet d’Esperey, Galli<strong>en</strong>i (10), Gouraud, Langlois, Lyautey, Nicolas ; M. Berteaux, L.<br />

… /…


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Bourgeois, H. Berr, F. Buisson, G. Calmette, L. Castagnet, J. de Castellane, Chambrun, Clém<strong>en</strong>tel, Émile Combes, P. Deloncle,<br />

D<strong>en</strong>écheau, P. Deschanel, Dujardin-Beaumetz, d’Estournelles de Constant, N. de Goloubeff, Émile Goudeau, Klotz, L. Lacombe,<br />

Lavertujon, Pierre Loti (3), F. de Ludre, J. Méline, Mermeix, A. Millerand, Millevoye, L. Morlot, A. de Mun, R. Poincaré, J.<br />

Reinach, Schneider, R. Surcouf, etc.<br />

PHOTOGRAPHIE de Paul Doumer dédicacée à Juliette de Reinach (par Eug. Pirou, <strong>en</strong> médaillon ovale 32 x 22,5 cm).<br />

MÉDAILLE-PLAQUETTE de Paul Doumer par Georges LEMAIRE, bronze arg<strong>en</strong>té (15 x 12,5 cm).<br />

Georges CAPGRAS (1866-1947). – 3 aquarelles originales signées, vues d’Aurillac <strong>en</strong> 1931 : maison natale de Paul Doumer<br />

(16 x 12 cm), vue avec la maison de Paul Doumer (10,5 x 15 cm), Bains du Pont-Rouge (13 x 21,5 cm). – Dessin signé : étude du<br />

Présid<strong>en</strong>t Doumer sur son lit de mort, Élysée 9.5.1932 (10,5 x 16,5 cm, sous verre). – Huile sur panneau signée et dédicacée à<br />

Mme Paul Doumer : le Présid<strong>en</strong>t Doumer sur son lit de mort, 9.5.1932 (18,5 x 24 cm).<br />

CONDOLÉANCES : dossier de lettres, dépêches et télégrammes de condoléances à Mme Paul Doumer ou sa fille après l’assassinat<br />

du Présid<strong>en</strong>t (Lord Bledisloe, Mme V<strong>en</strong>izelos, J. de Mayol de Lupé, Éphorie de l’Église Arméni<strong>en</strong>ne, nombreux étrangers, etc.).<br />

Dossier sur sa succession.<br />

Gros dossier sur la carrière de Pierre ÉMERY (1870-1943), g<strong>en</strong>dre de Paul Doumer, qui fut attaché à son cabinet <strong>en</strong> Indochine,<br />

puis préfet.<br />

M<strong>en</strong>us et programmes ; photographies diverses (dont reproductions du dessin de Doumer sur son lit de mort par Andrée<br />

Doumer) ; plus des jounaux, coupures de presse, brochures et plaquettes.<br />

267 B. [Paul DOUMER]. GERMAINE KRULL, HENRI MANUEL, HENRI MARTINIE, G. L. MANUEL FRÈRES, WALÉRY, EUGÈNE PIROU,<br />

Vizzavona et divers. 800/1.000<br />

Paul Doumer (1857-1932). Portraits officiels. Portrait mortuaire.<br />

21 épreuves arg<strong>en</strong>tiques d’époque, une épreuve sur papier albuminé, un autochrome et 21 héliogravures.<br />

Formats : de 11 x 8 à 24 x 30 cm.<br />

Reproduction page 129<br />

267 C. [Paul DOUMER]. BRAUN, NADAR et divers. 400/600<br />

Famille de Paul Doumer. R<strong>en</strong>é Doumer, capitaine de chasseur à pied. André Doumer, lieut<strong>en</strong>ant au 8 e régim<strong>en</strong>t d’artillerie.<br />

Marcel Doumer, capitaine de chasseur à cheval. Germaine Doumer.<br />

29 épreuves arg<strong>en</strong>tiques d’époque.<br />

Formats : de 4,5 x 6,5 à 29,5 x 23 cm.<br />

267 D. [Paul DOUMER]. COMPAGNIE DES FORGES ET ACIÉRIES DE LA MARINE ET D’HOMÉCOURT. 800/1.000<br />

ARTILLERIE ST CHAMOND. Char d’assault « St Chamond », 1916. Ch<strong>en</strong>ille Delahaye. Matériel d’artillerie (canons, obus,<br />

munitions, organisation).<br />

Un album de l’Artillerie de St Chamond (titré <strong>en</strong> lettres dorées sur le premier plat), cont<strong>en</strong>ant neuf épreuves arg<strong>en</strong>tiques<br />

d’époque, contrecollées sur cartons, et 41 épreuves arg<strong>en</strong>tiques d’époque hors album.<br />

Formats : de 8 x 12 à 23 x 29 cm.<br />

ON JOINT un numéro spécial de la revue J’ai vu... (1915), deux albums de plans imprimés de l’Artillerie de St Chamond et un<br />

exemplaire de A National Projectile Factory (1916).


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134<br />

267 E. [Paul DOUMER]. INDOCHINE, c. 1900. 800/1.000<br />

SAÏGON. CÉRÉMONIES OFFICIELLES. L’EMPEREUR THÀNH THÁI. DOMAINE DU CON-VOÏ. ANGKOR. PAGODES.<br />

Deux albums in-4 oblongs, cont<strong>en</strong>ant respectivem<strong>en</strong>t 20 épreuves sur papier citrate et 36 épreuves arg<strong>en</strong>tiques d’époque.<br />

ON JOINT 38 épreuves sur papier citrate hors album et un album sur l’Exposition Internationale de 1937 cont<strong>en</strong>ant 12 épreuves<br />

arg<strong>en</strong>tiques d’époque.<br />

Formats : de 6 x 8,5 à 17 x 23 cm.<br />

268. Affaire DREYFUS. L’Affaire Dreyfus. Le Procès Zola devant la Cour d’Assises de la Seine et la Cour de Cassation<br />

(7 février-23 février – 31 mars-2 avril 1898). Compte-r<strong>en</strong>du sténographique “in ext<strong>en</strong>so” et docum<strong>en</strong>ts annexes (Paris,<br />

aux bureaux du Siècle et P.-V. Stock, 1898) ; 2 tomes in-8 reliés <strong>en</strong> un fort volume maroquin rouge, cadre de 4 filets<br />

à froid sur les plats, d<strong>en</strong>telle intérieure, tête dorée, couvertures et dos conservés, étui (Devauchelle). 2.000/2.500<br />

PREMIÈRE ÉDITION, UN DES RARES EXEMPLAIRES TIRÉS SUR PAPIER VERGÉ DE HOLLANDE, TRUFFÉ DE SIX DOCUMENTS ORIGINAUX DES<br />

PRINCIPAUX PROTAGONISTES. Le livre a été publié après l’arrêt cassant la condamnation pour diffamation de Zola, auteur du fameux<br />

« J’accuse ! ».<br />

* Marie Charles Ferdinand ESTERHAZY (1847-1923). L.A.S. à un ami (1 page et demie in-8). « Je suis très touché de votre<br />

sympathie dans l’horrible épreuve que je subis, elle m’a été au cœur. […] Vous ne pouvez vous figurer les monstrueuses machinations<br />

dont je suis l’objet, lorsque je pourrai les dire, et les prouver, tout ce qui est chréti<strong>en</strong> sera épouvanté de voir <strong>en</strong>fin le juif ce qu’il<br />

est. Pardon de ne pas vous écrire plus longuem<strong>en</strong>t, mais je n’ai pas une minute à moi et ma tête éclate dans cette horrible angoisse<br />

où je souffre comme jamais peut-être n’a souffert une créature humaine »…<br />

* Georges PICQUART (1854-1914). 2 L.A.S. à une dame (4 et 2 pages in-8). Paris 31 janvier 1901. Son témoignage de sympathie<br />

le touche à un mom<strong>en</strong>t où il éprouve quelque amertume, mais il n’a pas le moindre regret : « Si j’étais r<strong>en</strong>tré dans l’armée par<br />

cette petite porte que M r Waldeck-Rousseau laissait sournoisem<strong>en</strong>t ouverte de façon à ce que ma réintégration n’<strong>en</strong>gageât pas la<br />

responsabilité du gouvernem<strong>en</strong>t, j’aurais souscrit <strong>en</strong> fait à tout ce qui a été accompli à R<strong>en</strong>nes et depuis. J’aurais pour ainsi dire mis<br />

ma signature, … avec bi<strong>en</strong> d’autres ! au bas de tous ces marchandages qui ont eu pour objet de sauver d’abominables criminels <strong>en</strong><br />

échange d’une grâce trop facilem<strong>en</strong>t acceptée. Je ne refuse pas de r<strong>en</strong>trer dans l’armée ; mais j’y veux r<strong>en</strong>trer par la grande porte,<br />

et n’y pas retrouver comme supérieurs ou subordonnés des faussaires, des parjures et des traîtres. […] si j’avais eu la faiblesse de<br />

pactiser avec les politici<strong>en</strong>s qui ont donné à cette affaire Dreyfus une solution si monstrueuse et si immorale, je vous avoue que<br />

j’aurais perdu quelque chose de cette sérénité et de ce cont<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t intérieur que ri<strong>en</strong> ne saurait remplacer »… Plancy 3 août 1906.<br />

« Vous avez dû être étonnée d’appr<strong>en</strong>dre que l’“Affaire” avait obt<strong>en</strong>u sa solution définitive. Cela avait tant traîné par suite de la<br />

lâcheté des uns, de l’indiffér<strong>en</strong>ce des autres ! Comme toujours les gros coupables ont échappé ; mais il faut nous féliciter d’avoir<br />

vu <strong>en</strong>fin réhabiliter l’innoc<strong>en</strong>t. Le scandale de R<strong>en</strong>nes avait montré que malgré les efforts faits ce n’était point chose facile »…<br />

Quant à lui, il a repris son anci<strong>en</strong> métier après une interruption de près de 9 ans, comme s’il l’avait quitté la veille : « La nature<br />

humaine est singulière et routinière »…<br />

* Alfred DREYFUS (1859-1935). L.A.S., 9 février 1910 (1 page in-8, déchirée et recollée). « Mon fils Pierre Dreyfus, de la classe<br />

de C<strong>en</strong>trale a été puni de 3 heures de consigne par M. Lamaire pour le motif suivant : Entame ost<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t un petit pain, au<br />

mom<strong>en</strong>t de r<strong>en</strong>trer <strong>en</strong> classe. Mon fils ayant été puni, était dans la cour, j’estime qu’il y avait le droit de manger son pain et que le<br />

motif n’est pas justifié. Je vous serais donc très reconnaissant de vouloir bi<strong>en</strong> lui faire lever sa punition »…<br />

… /…


268<br />

135


136<br />

* Louis Norbert CARRIÈRE (1833-1919, capitaine, commissaire du gouvernem<strong>en</strong>t près le Conseil de guerre de R<strong>en</strong>nes lors de<br />

la révision du procès Dreyfus <strong>en</strong> 1898). L.A.S. à un avocat, R<strong>en</strong>nes samedi (1 p. in-8, <strong>en</strong>-tête 10 e Corps d’Armée. Conseil de Guerre.<br />

Le commissaire du gouvernem<strong>en</strong>t). « 34 témoins m’ont été notifiés par la déf<strong>en</strong>se. Parmi ceux-là, six se sont fait excuser : Bourgeois,<br />

Dreyfus (grand rabbin de Paris), Havet, Émile Picot, Brisson, Fischer »…<br />

* Émile ZOLA. P.A.S. (1 page in-8) : « La vérité est <strong>en</strong> marche, et ri<strong>en</strong> de l’arrêtera ». Sous Zola, ont signé les trois déf<strong>en</strong>seurs<br />

de Dreyfus : Edgar Demange, Fernand Labori et Albert Clem<strong>en</strong>ceau ; Ludovic Trarieux, anci<strong>en</strong> ministre de la Justice qui demanda<br />

la révision du procès du capitaine ; Édouard Grimaux, de l’Institut, professeur à Polytechnique, signataire d’une pétition à<br />

la Chambre et témoin pour la déf<strong>en</strong>se ; Émile Duclaux, professeur à la Faculté des sci<strong>en</strong>ces, directeur de l’Institut Pasteur,<br />

pétitionnaire et témoin pour la déf<strong>en</strong>se ; le colonel Georges PICQUART ; et Georges Clem<strong>en</strong>ceau, rédacteur à L’Aurore, inv<strong>en</strong>teur du<br />

titre « J’accuse ! », souti<strong>en</strong> indéfectible de Dreyfus et de Zola.<br />

269. Joseph-François DUPLEIX (1697-1763) gouverneur des établissem<strong>en</strong>ts français aux Indes. L.A.S., Paris 2 février<br />

1742, à un ami ; 3 pages et demie in-4. 2.000/2.500<br />

BELLE ET RARE LETTRE CONCERNANT LA COMPAGNIE<br />

DES INDES. Il a écrit <strong>en</strong> faveur de son protégé à M. de<br />

PRESSIGNY, qui a répondu ne ri<strong>en</strong> pouvoir pr<strong>en</strong>dre sur<br />

lui, vu les faits dont GUIRAUD se trouve chargé par une<br />

procédure. « J’<strong>en</strong> ay conferé icy avec la Compagnie qui est<br />

si outrée des friponneries dont led. Guiraud Guichard<br />

et leurs complices sont accusés que ma sollicitation a<br />

été assez mal receüe. Cep<strong>en</strong>dant j’ay <strong>en</strong>trevu par les<br />

discours de M. HOCQUART chargé de la correspondance<br />

que la compagnie se determineroit a faire grace audit<br />

Giraud sil la meritoit <strong>en</strong> faisant une confession g<strong>en</strong>eralle<br />

et bi<strong>en</strong> sincere de toutes les manœuvres auxquelles il<br />

peut avoir eu part directem<strong>en</strong>t ou indirectem<strong>en</strong>t et de<br />

tout ce qui peut <strong>en</strong> estre v<strong>en</strong>u a sa connoissance. A sa<br />

place j’accepterois la voye qui m’est offerte parce que<br />

pour percer la verité on l’offrira à quelques autres de<br />

ses complices qui pour se soustraire aux poursuittes<br />

qu’ils ont à craindre ne manqueront pas de l’accepter et<br />

de charger Guiraud luy meme qui alors trouvera tout<br />

chemin clos pour obt<strong>en</strong>ir grace »… Dupleix avoue ne<br />

pas aimer se mêler d’affaires de cette espèce ; seule une<br />

recommandation comme celle de son ami pouvait l’y<br />

déterminer. « Si donc Guiraud veut tirer son épingle du<br />

jeu qu’il se deboutonne et avoue tout sans deguisem<strong>en</strong>t<br />

soit juridiquem<strong>en</strong>t devant l’int<strong>en</strong>dant qui a un arrest<br />

d’attribution soit par une declaration signée de luy<br />

qu’il poura adresser a M r Hocquard ou meme a moy,<br />

parce que je n’<strong>en</strong> ferois usage qu’apres m’estre assuré<br />

qu’<strong>en</strong> cette consideration il luy sera fait grace »…<br />

270. Albert EINSTEIN (1879-1955). L.S., Pasad<strong>en</strong>a 2 janvier 1932, à Eugène MONTEL, à l’École municipale de Physique<br />

et de Chimie à Paris ; 1 page in-4 dactyl. à <strong>en</strong>-tête California Institute of Technology, <strong>en</strong>veloppe ; <strong>en</strong> allemand.<br />

1.000/1.200<br />

EN FAVEUR D’EMIL JULIUS GUMBEL (1891-1966), MATHÉMATICIEN ALLEMAND ET PACIFISTE DE GAUCHE, PREMIER PROFESSEUR JUIF EXPULSÉ<br />

DE L’UNIVERSITÉ EN 1932 SOUS LA PRESSION DES NAZIS.<br />

Il s’excuse de répondre tardivem<strong>en</strong>t à ses deux dernières lettres, qui sont arrivées avec de nombreuses autres lettres deux<br />

jours avant son arrivée à Pasad<strong>en</strong>a. « M. Gumbel est indéniablem<strong>en</strong>t un homme qui a lutté avec un rare courage et une rare<br />

dévotion pour la justice et pour l’amélioration des relations intergouvernem<strong>en</strong>tales. Je l’apprécie beaucoup. Je crois que dans les<br />

conditions actuelles non seulem<strong>en</strong>t sa position, mais aussi sa vie est m<strong>en</strong>acée ». Il vante ses compét<strong>en</strong>ces professionnelles <strong>en</strong> tant<br />

que statistici<strong>en</strong> reconnu, « même si ses réalisations ne peuv<strong>en</strong>t être décrites comme exceptionnelles ». Il aimerait que quelque chose<br />

puisse être organisé pour l’aider : « s’il recevait une invitation pour un voyage d’affaires à l’étranger, sa position serait peut-être<br />

r<strong>en</strong>forcée dans son pays »…


270 271<br />

271. Albert EINSTEIN (1879-1955). L.S., Princeton 30 avril 1947, [au physici<strong>en</strong> Anatole ROGOZINSKI] ; 1 page in-4,<br />

<strong>en</strong>-tête Emerg<strong>en</strong>cy Committee of Atomic Sci<strong>en</strong>tists ; <strong>en</strong> anglais. 1.000/1.200<br />

SUR L’ÉNERGIE ATOMIQUE. Par la libération d’énergie atomique, leur génération a introduit dans le monde la force la plus<br />

révolutionnaire depuis la découverte du feu par l’homme préhistorique. Ce pouvoir fondam<strong>en</strong>tal de l’univers ne peut s’ajuster au<br />

concept démodé des nationalismes étroits. Car il n’y a aucun secret, ni aucune déf<strong>en</strong>se ; il n’y a pas moy<strong>en</strong> de le contrôler <strong>en</strong> dehors<br />

de la compréh<strong>en</strong>sion éveillée et l’insistance des peuples du monde… Les savants reconnaiss<strong>en</strong>t leur responsabilité inéluctable<br />

de faire compr<strong>en</strong>dre à leurs concitoy<strong>en</strong>s les simples faits de l’énergie atomique, et les implications pour la société. Là résid<strong>en</strong>t<br />

la sécurité et l’espérance : ils croi<strong>en</strong>t que des citoy<strong>en</strong>s informés œuvreront pour la vie et non pour la mort. Ils ont besoin d’un<br />

million de dollars pour cette grande œuvre d’éducation. Sout<strong>en</strong>us par leur foi dans la capacité de l’homme à contrôler sa destinée<br />

par l’exercice de la raison, ils ont voué leur force et leur savoir à cette œuvre…<br />

ON JOINT <strong>en</strong>viron 90 lettres (la plupart l.a.s.) de sci<strong>en</strong>tifiques à Anatole Rogozinski, principalem<strong>en</strong>t par Alexandre DAUVILLIER<br />

(58), titulaire de la chaire de physique cosmique au Collège de France ; plus qqs photos (dont une d’Einstein), et divers docum<strong>en</strong>ts.<br />

272. ENTOMOLOGIE. MANUSCRIT : Manière de ramasser les insectes, d’<strong>en</strong> faire une collection et de la faire<br />

passer d’un lieu à un autre. [S.l.n.d., vers 1830] ; in-4 de 17 pages, cartonnage bradel papier bleu, couv. muette de<br />

l’époque conservée. 400/500<br />

Beau manuscrit d’un <strong>en</strong>tomologiste amateur, très soigné. Signé à la fin « F. Perlau », il est illustré de 7 jolis DESSINS au<br />

crayon, représ<strong>en</strong>tant des insectes, des filets pour les capturer, et les instrum<strong>en</strong>ts nécessaires à leur préparation. L’ouvrage traite<br />

successivem<strong>en</strong>t : Des lieux où l’on trouve plus communém<strong>en</strong>t les insectes, Des instrum<strong>en</strong>ts nécessaires pour pr<strong>en</strong>dre les insectes,<br />

Du filet, Du parapluie, De la boîte et des épingles, etc. Pour éviter les désagrém<strong>en</strong>ts dûs à la transpar<strong>en</strong>ce du papier, l’auteur à<br />

judicieusem<strong>en</strong>t rédigé son texte sur une seule colonne, alternativem<strong>en</strong>t à droite et à gauche.<br />

137


138<br />

273 274<br />

273. Charles-H<strong>en</strong>ri, comte d’ESTAING (1729-1794) amiral, il se distingua aux Indes et dans la guerre d’Amérique, et<br />

fut guillotiné. L.A.S., <strong>en</strong> rade du Fort Royal 7 février 1779 ; 2 pages in-4. 1.000/1.200<br />

BELLE ET RARE LETTRE SUR SES OPÉRATIONS MARITIMES AUX ANTILLES.<br />

Il espère que les Commissaires du Commerce pardonneront « le retard que le succès du débouquem<strong>en</strong>t exige » : il serait<br />

compromis s’il était toujours le même et si l’on passait chaque fois à la Guadeloupe. Il s’occupera <strong>en</strong>suite de Saint-Eustache ;<br />

il a tout rassemblé à Saint-Pierre et ne suivra pas la route usitée... « L’etat des batim<strong>en</strong>ts est <strong>en</strong> bonne forme, il dit bi<strong>en</strong> qu’il y<br />

<strong>en</strong> a onze de Marseille, mais il ne specifie pas s’ils y vont directem<strong>en</strong>t [...] il est nécéssaire que je sache précisém<strong>en</strong>t s’ils y vont<br />

tous les onze sans relacher ailleurs comme cela arive souv<strong>en</strong>t : je voudrois fort que ces onze la fuss<strong>en</strong>t tous dabord directem<strong>en</strong>t a<br />

Bordeaux ; le ministere leur acorderoit <strong>en</strong>suitte une escortte pour la Mediteranée, les deux forttes frégattes restteroi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>ssemble<br />

<strong>en</strong>tre les Caps ». Le chevalier de LA LAURENCIE « n’est pas selon mon opinion lhomme qu’il faut pour diriger et conserver : c’est un<br />

des motifs qui m’a décidé à lui donner un anci<strong>en</strong> que je voudrois qui le guidat jusqu’a Bordeaux »... Il prie son correspondant de<br />

rester a Saint-Pierre « jusqu’apres départ du convoy, et d’y att<strong>en</strong>dre même si cela ne vous contrarie pas trop que celui des battaux<br />

ait lieu ». Il <strong>en</strong>voie une lettre au maréchal de BOUILLÉ : « elle est uniquem<strong>en</strong>t dictée par le desir qui me domine, celui de le moderer<br />

et de vivre avec lui avec toutte lhonestteté mais avec toutte la franchise militaire ; ces deux s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts que vous possedés si bi<strong>en</strong><br />

trouveront un bon organe <strong>en</strong> vous : si vous ne reussisés pas, il se battrat les flancs tout seul, car je ne prévi<strong>en</strong>drai ny le ministre ny<br />

les g<strong>en</strong>eraux d’armées sur ri<strong>en</strong>, mon projet est s’il fait un plaidoyer et qu’il me soit un jour comuniqué de ne pas y répondre »...<br />

274. Charles-H<strong>en</strong>ri, comte d’ESTAING. 2 L.S., La Gr<strong>en</strong>ade 3 et 4 juillet 1779, à Lord MACARTNEY, commandant de l’île<br />

de la Gr<strong>en</strong>ade ; 1 page obl. in-4 et 1 page in-4 avec adresse. 1.000/1.200<br />

PRISE DE L’ÎLE DE LA GRENADE ET DEMANDE DE REDDITION SANS CONDITION.<br />

Au quartier général 3 juillet 1779. « L’humanité exige et la consideration personnelle que le comte d’Estaing a pour Milord<br />

Macartney, l’<strong>en</strong>gage à le sommer de la façon la plus formelle et la plus pressante ; Milord doit être informé de la supériorité des<br />

forces qui l’attaqu<strong>en</strong>t, et auquelles il ose résister. Il sera donc s’il ne se r<strong>en</strong>d pas personnellem<strong>en</strong>t responsable des malheurs que<br />

son opiniatreté va causer. Il est prév<strong>en</strong>u aussi que tous les habitans, et que tous les negocians qui seront pris les armes à la main,<br />

perdront irrévocablem<strong>en</strong>t la totalité de leurs propriétés ; les g<strong>en</strong>s de couleur libres seront faits esclaves ».<br />

À la Gr<strong>en</strong>ade 4 juillet 1779. « J’ai l’honneur d’<strong>en</strong>voyer à votre Excell<strong>en</strong>ce les seules conditions que j’accorderay. Monsieur<br />

le vicomte de NOAILLES, fait de tout point pour traitter avec quelqu’un de la haute distinction de Milord Macartney, veut bi<strong>en</strong> se<br />

charger de vous les porter et de vous communiquer mes int<strong>en</strong>tions ».<br />

ON JOINT la copie d’une lettre de Londres (7 septembre 1779) relatant la prise de La Gr<strong>en</strong>ade par l’amiral d’Estaing et ses<br />

conséqu<strong>en</strong>ces pour la flotte anglaise.


275. ÉTRANGER. Environ 120 lettres ou pièces. 800/1.000<br />

ANGLETERRE. P.S. par le duc de LEINSTER (1692). L.S. par le Prince WILLIAM FREDERICK (1824). Lettres et actes divers…<br />

BELGIQUE. L.S. de GEORGES D’AUTRICHE, prince-évêque de Liège (1554). Copie d’époque d’une lettre du Prince Albert concernant<br />

le Brabant (1614) ; 2 passeports (1820-1827)…<br />

ESPAGNE. 2 lettres avec griffe de Philippe IV et Fernand VII (1655-1824). L.A.S. d’ISABEL de Bourbon (1881).<br />

ITALIE. L.S. de Vittoria COLONNA au duc de Flor<strong>en</strong>ce (1567). L.S. du cardinal Alessandro FARNESE (1579). L.S. du Vice-Roi de<br />

Naples Pedro Tellez GIRON (1583). L.S. de CHRESTIENNE de Savoie (1644). L.S. de FRANÇOIS I er des Deux-Siciles (1817). P.S. par le duc<br />

Salvator SFORZA (1820, sur vélin à ses armes). Lettre-pat<strong>en</strong>te signée par le Conseil de San Marino (1855). P.S. par la Rég<strong>en</strong>te LUISA<br />

de Bourdon (Parme 1857). L.A.S. par LAETITIA de Savoie duchesse d’Aoste (1918). P.S. par VICTOR-EMMANUEL III (1924).<br />

SAINT-EMPIRE. L.S. de LÉOPOLD I er à Angelo Comn<strong>en</strong>e, prince de Macédoine (Vi<strong>en</strong>ne 1673). L.S. par le prince COLLOREDO<br />

(Vi<strong>en</strong>ne 1768). Plus la copie de lettres de noblesse par Ferdinand III (1647), un contrat de mariage à Prague (1742), un reçu signé<br />

par le Recteur de l’Université de Salzburg (1780), une affi che au nom de Joseph II (1781)…<br />

SUISSE. Attestation signée par l’anci<strong>en</strong> Landamman F.A. Wyrsch pour un capucin du couv<strong>en</strong>t de Bür<strong>en</strong> (1788) ; 2 passeports<br />

du Canton des Grisons (1830-1831).<br />

Plus une charte avec sceau p<strong>en</strong>dant de Reich<strong>en</strong>weier (Riquewihr) <strong>en</strong> 1708 ; 3 L.S. <strong>en</strong> polonais de Jan Mikolaj KALINSKI<br />

(Varsovie 1831) ; une L.A.S. du futur CHARLES XV de Suède (1847) ; 4 photos signées par Claudio WILLIMAN, présid<strong>en</strong>t de<br />

l’Uruguay (1907) ; une P.S. par Antonio de Oliveira SALAZAR (Lisbonne 1940) ; des passeports, correspondances, affi ches, imprimés<br />

et docum<strong>en</strong>ts divers…<br />

276. EUGÉNIE (1826-1920) Impératrice. P.S., contresignée par NAPOLÉON III, Paris 5 novembre 1863 ; 1 page et demie<br />

calligraphiée sur vélin grand in-fol. (60 x 45 cm) <strong>en</strong> partie impr. à <strong>en</strong>-tête de L’Union, avec timbre fi scal et cachet sec<br />

de L’Union. 1.500/2.000<br />

POLICE D’ASSURANCE-VIE DE<br />

L’IMPÉRATRICE EUGÉNIE À L’UNION,<br />

« Compagnie d’Assurances sur la<br />

Vie humaine », avec les « Conditions<br />

générales de la Police d’Assurance<br />

pour la Vie <strong>en</strong>tière » imprimées,<br />

et des « Conditions particulières »<br />

manuscrites : « Entre Sa Majesté<br />

Marie Eugénie de Gusman,<br />

Comtesse de Teba, née à Gr<strong>en</strong>ade<br />

(Espagne) le cinq Mai mil huit<br />

c<strong>en</strong>t vingt-six, mariée le 29 Janvier<br />

mil huit c<strong>en</strong>t cinquante-trois à Sa<br />

Majesté Napoléon III, Empereur des<br />

Français, qui l’autorise à l’effet du<br />

prés<strong>en</strong>t contrat », et la Compagnie<br />

il est conv<strong>en</strong>u que « la Compagnie<br />

s’oblige à payer, lors du décès de<br />

Sa Majesté l’Impératrice, à ses<br />

héritiers ou à son ordre, la somme<br />

de Deux c<strong>en</strong>t mille francs. Cette<br />

assurance est cons<strong>en</strong>tie moy<strong>en</strong>nant<br />

la prime de six mille c<strong>en</strong>t francs,<br />

que Sa Majesté s’oblige à payer à<br />

la Compagnie le cinq Novembre<br />

de chaque année jusqu’à son décès.<br />

Sa Majesté déclare r<strong>en</strong>oncer à la<br />

participation dans les bénéfi ces de<br />

la Compagnie, pour comp<strong>en</strong>ser les<br />

risques exceptionnels que peuv<strong>en</strong>t<br />

courir les têtes couronnées »… La<br />

police est signée par l’Impératrice et<br />

par l’Empereur « pour autorisation »,<br />

et pour L’Union par le Directeur M.<br />

MAAS et par le Présid<strong>en</strong>t du Conseil<br />

d’administration A.L. TORRAS.<br />

139


140<br />

277. Charles, comte de Goyon, duc de FELTRE (1844-1930) diplomate et homme politique ; il épousa Léonie de<br />

Cambacérès (fille du comte Louis de Cambacérès et de Bathilde Bonaparte). Notes autographes et plus de 220 lettres<br />

ou pièces à lui adressées, vers 1872-1880 (la plupart circulaires impr.). 200/300<br />

Notes sur des réunions parlem<strong>en</strong>taires. Convocations de la questure de la Chambre ; invitations paroissiales et quêtes<br />

confessionnelles et civiles ; avis d’opérations boursières ; correspondance commerciale (vins, chevaux, etc.) ; circulaires du Jockey-<br />

Club, de l’Union des Conservateurs et de la Confér<strong>en</strong>ce Molé-Tocqueville ; bulletins de souscriptions caritatives ; coupons de loterie,<br />

m<strong>en</strong>u, faire-part, placard de v<strong>en</strong>te immobilière, mémoire acquitté, etc. ON JOINT 7 L.A.S. de son fils Auguste (1884-1957) <strong>en</strong> 1919.<br />

278. FRANÇOIS I er (1494-1547). L.S., avec apostille autographe signée de son secrétaire Gilbert BAYARD, Marseille<br />

22 octobre 1533, à Claude DODIEU, seigneur de VÉLY, « ambassadeur par devers lempereur » (Charles-Quint) ; 1 page<br />

in-4, adresse. 1.200/1.500<br />

Il a reçu sa lettre par un porteur à qui il a donné sa réponse « telle que par luy <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>drez, qui me gardera de vous faire plus<br />

longue lettre ». BAYARD ajoute de sa main, au nom du Roi : « Jay recouvert deux lettres touchant le fait de Merveilles dont je vous<br />

<strong>en</strong>voye les doubles par lesquelz vous verrez clerem<strong>en</strong>t que ledit Merveilles estoit receu pour mon ambassadeur par francisque<br />

Sphorce »… [Il s’agit de l’écuyer MARAVIGLIA (Merveilles) au service du Roi de France, exécuté à Milan par les g<strong>en</strong>s du duc<br />

Francesco SFORZA. François I er déclara que Merveilles était son ambassadeur, ce que refusait de croire l’Empereur, et qu’il avait été<br />

gravem<strong>en</strong>t insulté ; Vély est donc chargé de persuader Charles-Quint.]<br />

279. Charles de GAULLE (1890-1970). 3 L.A.S., 1958-1959, à son cousin Marc LAMI ; 1 page in-4 à son <strong>en</strong>-tête Le Général<br />

de Gaulle avec qqs lignes dactylographiées, et 3 pages in-8 à son <strong>en</strong>-tête, une <strong>en</strong>veloppe (qqs lég. f<strong>en</strong>tes). 1.000/1.200<br />

28 juin 1958. « Sachez que votre p<strong>en</strong>sée m’a touché et <strong>en</strong>couragé dans les jours difficiles que nous v<strong>en</strong>ons de traverser. Sachez<br />

aussi que notre affection pour vous et pour les vôtres est chaude et fidèle »…Paris 7 octobre 1958 (<strong>en</strong> partie dactyl.), après le référ<strong>en</strong>dum<br />

de l’adoption de la Constitution de la V e République : « Merci de m’avoir, au l<strong>en</strong>demain de la décisive journée du 28 septembre,<br />

exprimé vos s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts et vos réflexions. Sachez que votre lettre m’a beaucoup touché. Je suis sûr que votre cher père, comme le mi<strong>en</strong>,<br />

avai<strong>en</strong>t press<strong>en</strong>ti que notre pays n’était pas fait pour la médiocrité »… 1 er septembre 1959. « Merci de votre <strong>en</strong>couragem<strong>en</strong>t, qui arrive<br />

au bon mom<strong>en</strong>t. Nous p<strong>en</strong>sons à votre maman. Mais comptez que nous ne ferons ri<strong>en</strong> qui puisse l’impressionner »… ON JOINT une<br />

L.A.S. de son père H<strong>en</strong>ri de GAULLE, au sculpteur Stanislas LAMI (père de Marc), Sainte-Adresse 20 janvier 1931.<br />

280. [François-Joseph-Paul de GRASSE (1722-1788) amiral]. Imprimé : État-major de l’Armée, [s.l.n.d., 1781] ; petit in-8<br />

de 28 p. non chiffrées plus couverture à ses armes et à la croix et la devise de l’Ordre de Saint-Louis, Bellicæ virtutis<br />

præmium, broché. 150/200<br />

Rare livret de l’État-major de l’armée navale qui sortit de Brest <strong>en</strong> mars 1781 pour les Antilles, et qui participa à la bataille<br />

d’Yorktown, avec les états-majors des 27 vaisseaux de l’escadre.<br />

282. François I er de LORRAINE, duc de GUISE (1519-1563) lieut<strong>en</strong>ant général de France, il déf<strong>en</strong>dit la France contre<br />

Charles-Quint, et prit la tête des armées catholiques dans les guerres de religion ; il fut assassiné devant Orléans<br />

par un protestant. L.S. avec complim<strong>en</strong>t autographe« Vostre compagnon et amy Francoys de Lorr e », Saint-Cyr<br />

4 juillet 1560, à Sébasti<strong>en</strong> de L’AUBESPINE, évêque de Limoges, conseiller du Roi, maître des requêtes ordinaire et son<br />

ambassadeur devers le roi d’Espagne ; 3/4 page in-fol., adresse. 1.000/1.200<br />

DÉLIVRANCE DES PRISONNIERS FRANÇAIS SUR LES GALÈRES ESPAGNOLES. « Oultre la lettre que la Royne mere du Roy [CATHERINE DE<br />

MEDICIS] vous escript pour faire faire delivrance au cappitaine Lisle qui a tousjours faict service au feu Roy durant ses guerres et<br />

de quelzques par<strong>en</strong>s si<strong>en</strong>s habitans de lisle de Marteigue [Martigues] lesquelz ont esté prins prisonniers depuis six ans sur leurs<br />

barques et allans a leur negociation, estans a pres<strong>en</strong>t sur la gallere du capp ne Labbe qui est a Pallamos, jay bi<strong>en</strong> voullu vous <strong>en</strong><br />

escripre et prier a ce que faittes toutes les poursuittes et instances que pourrez pour la delivrance de tous les prisonniers françois<br />

mesmes des par<strong>en</strong>ts dud. cappitaine Lisle <strong>en</strong> sorte quilz soi<strong>en</strong>t delivrez et mis <strong>en</strong> plaine et <strong>en</strong>tiere liberté et se puiss<strong>en</strong>t retirer<br />

pardeça sans aucun empeschem<strong>en</strong>t le tout suivant le traicté de paix et l’observation que de ce costé a esté faicte d’icelluy & quoy<br />

faisant me ferez fort grand plaisir »…


278<br />

283<br />

282<br />

141


142<br />

283. H<strong>en</strong>ri I er de Lorraine, duc de GUISE, dit le Balafré (1550-1588) chef de la Ligue, un des instigateurs de la<br />

Saint-Barthélémy et adversaire des protestants, il fut assassiné à Blois sur ordre d’H<strong>en</strong>ri III. L.A.S., La Ferté-Alais ce<br />

13 [novembre 1587], « Au Roy Mon souverain seigneur » [HENRI III] ; 3 pages grand in-fol., adresse. 2.500/3.000<br />

IMPORTANTE LETTRE MILITAIRE ÉCRITE ENTRE SES VICTOIRES SUR LES REÎTRES PROTESTANTS ALLEMANDS À VIMAY ET À AUNEAU (26 octobre<br />

et 24 novembre 1587).<br />

Suivant les commandem<strong>en</strong>ts de Sa Majesté, il s’est acheminé jusqu’à La Ferté-Alais, ayant été contraint de suivre la rivière<br />

d’Étampes pour faire am<strong>en</strong>er quelques vivres. « Jay <strong>en</strong>voié la lettre quil a pleu à Vostre Magesté mescrire à la Reine sa mere et un<br />

double a Mons r de RETZ [Albert de Gondi, maréchal de Retz], lestant ce p<strong>en</strong>dant v<strong>en</strong>u att<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> ce lieu luy ayant laissé place<br />

de logis despuis Estrecy ou je fais une teste pour la seurté du mi<strong>en</strong> <strong>en</strong> arrierre. […] Cette nuit les <strong>en</strong>nemis estoi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>cores logez<br />

a Saclas une lieue d’Estampes trois lieux d’issy et deux de nos chevaux legers. Jus ier au soir avis de Mons r de S te Marie qu’lz<br />

montoi<strong>en</strong>t a cheval pour v<strong>en</strong>ir a moy. Toutefois jusques a cette heure je nay eu dallarme et ay des troupes dehors. Jay supplié<br />

vostre Magesté considerer les chemins quil faut que je ti<strong>en</strong>ne pour laller joindre, et par la brisée quelle mordonnera y commander<br />

des vivres. L’on ma am<strong>en</strong>é maint<strong>en</strong>ant ung g<strong>en</strong>tilhomme que le postillon quy le conduisoit dit avoir parlé longuem<strong>en</strong>t aveq des<br />

Reistres. Il portoit a son chapeau une marque blanche comme les <strong>en</strong>nemis. Il ma dit estre <strong>en</strong>voyé pour quelques affaires du S r<br />

de Marivaut et si<strong>en</strong>nes a Paris et que la marque qu’il portoit estait pour passer surem<strong>en</strong>t. Sur quoy je mareste sest quil dit vostre<br />

Magesté estre partie de Mun mercredy et tirer vers Vandosme estant malaysé sy sella estoit que je la peusse aller trouver par<br />

autre chemin que Dourdan et Chartres car de me metre du long de Loire et au cul des armées sans esquipage et <strong>en</strong>cores patissant<br />

beaucoup il me seroit impossible. Vostre Magesté monorera de croyre quil ny a lieu au monde où je me desire tant quauprès delle<br />

et princypallem<strong>en</strong>t aus occasions qui se pres<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t. Je baiseray treshumblem<strong>en</strong>t les mains de Vostre Magesté et supplie le Createur<br />

quil vous donne Sire tresheureuze et tres longue vie »… Il ajoute <strong>en</strong> post-scriptum : « Syre a minuit quelque troupes de la garnison<br />

d’Estampes ont donné dans un cartier des <strong>en</strong>nemis quy a tins les chevos legers et quelques troupes quy lont ouy a cheval ».<br />

ANCIENNE COLLECTION ALFRED MORRISON.<br />

Reproduction page précéd<strong>en</strong>te<br />

284. R<strong>en</strong>é-Just HAÜY (1743-1822) minéralogiste. L.A.S., Paris 1 er prairial IX (21 mai 1801), à Louis-B<strong>en</strong>jamin FLEURIAU<br />

DE BELLEVUE à La Rochelle ; 2 pages in-4, adresse. 700/800<br />

À PROPOS DE SON TRAITÉ DE MINÉRALOGIE (1801). Il a reçu avec reconnaissance les échantillons de minéraux, et il désire étudier à<br />

fond le mémoire de Fleuriau de Bellevue sur les cristaux microscopiques : « Je vous ferai part, avec franchise, de mes observations,<br />

bi<strong>en</strong> persuadé d’avance qu’elles se reduiront à très-peu de chose. Malheureusem<strong>en</strong>t je suis dans ce mom<strong>en</strong>t si occupé de l’impression<br />

de mon traité de mineralogie, qu’<strong>en</strong> mettant la plus grande economie dans l’emploi de mon tems, je puis à peine suffire à cette<br />

tâche, qui exige des soins p<strong>en</strong>ibles et assidus, à cause des détails dont cet ouvrage est compliqué, et de la multitude de figures qui<br />

l’accompagn<strong>en</strong>t. Je ne sais si c’est parce que je me suis blasé sur mon travail, mais je le trouve si imparfait, que j’aurois desiré pouvoir<br />

le garder <strong>en</strong>core quelque tems, pour le retoucher. Mais il n’y a plus moy<strong>en</strong> de reculer. Il faut qu’il paroisse dans deux mois »… Il<br />

recueillera les réflexions de Fleuriau, et celles « de tous les juges aussi eclairés », pour une nouvelle édition, si elle a lieu. « Je vous dois<br />

déjà de jolis echantillons des varietés de chaux carbonatées […], et que je n’ai pas oubliées dans mon traité »…<br />

Reproduction page 145<br />

285. HENRI V, comte de CHAMBORD (1820-1883) prét<strong>en</strong>dant légitime au trône de France. 2 L.A.S., 2 DESSINS<br />

originaux avec lég<strong>en</strong>des autographes, et 1 P.A. ; 4 pages in-8 et 1 page in-12 (au crayon). 500/700<br />

Goritz 6 mai 1883, à Adhéaume de CHEVIGNÉ. « Ne vous ayant jamais écrit, mon cher Chevigné, je le fais sol<strong>en</strong>nellem<strong>en</strong>t<br />

aujourd’hui pour vous dire que vous êtes un bon b, et que je vais mieux à pas de colimaçon. Sur ce je prie S t Adehaume, qui n’a<br />

jamais existé, de vous avoir <strong>en</strong> sa S te et digne garde H »… – Minute de dépêche (signée « Chambord »)à la comtesse de CHAMBORD<br />

(<strong>en</strong> allemand) : il a reçu son télégramme et sa lettre, il a bi<strong>en</strong> dormi, ils part<strong>en</strong>t pour Pisino <strong>en</strong> voiture... – Dans les marges d’un<br />

billet demandant les ordres de Monseigneur pour une lettre du duc Pozzo di Borgo, il répond : « Je lui ai écrit <strong>en</strong> 1880 pour le<br />

mariage de son fils. En voilà assez ; son petit papier est drôle »…


2 amusants DESSINS au crayon, lég<strong>en</strong>dés : « Prom<strong>en</strong>ade de 24 heures dans 1 mètre de neige pour ne ri<strong>en</strong> voir. Retour. Ils<br />

su<strong>en</strong>t » ; « Arrivée à Trieste ».<br />

ON JOINT un <strong>en</strong>semble de 18 lettres ou pièces relatives au prince, la plupart adressées au comte Adhéaume de Chevigné :<br />

THÉRÈSE comtesse de CHAMBORD (2 minutes a.s. de dépêches à son mari), François d’AUTRICHE D’ESTE, H<strong>en</strong>ri de BOURBON-PARME<br />

comte de BARDI, le baron Jérôme PICHON (2, au sujet de la candidature du duc d’Aumale aux Bibliophiles François), le comte Albert<br />

de MUN (2), Alfred HUET DU PAVILLON (3), etc. ; caricature par Alfred LE PETIT du comte de Chambord <strong>en</strong>tre les deux drapeaux ;<br />

note sur l’Espagne rédigée à Frohsdorf <strong>en</strong> 1876 ; procès-verbal signé par les exécuteurs testam<strong>en</strong>taires du comte de Chambord de<br />

l’exam<strong>en</strong> et la destruction d’une partie de ses papiers (5 mars 1884), etc. Plus 3 lettres par ballon monté d’Adhéaume de Chevigné<br />

à sa mère (septembre-décembre 1870), et 5 lettres et notes (père Didon, Princesse Mathilde, etc.).<br />

286. HISTOIRE. Environ 850 lettres ou pièces, la plupart L.A.S., L.S. ou P.S., de la Restauration au Second Empire.<br />

1.000/1.200<br />

Marquis d’Aigrefeuille, Louis-Antoine duc d’Angoulême, Atthalin, duc d’Aumont, Autichamp, Baciocchi, du Barral, amiral<br />

BAUDIN (8), g al Beker, Caroline duchesse de Berry, Berryer, Armand Bertin et Bertin de Vaux, Beurmann, Bignon, Blacas, Louis<br />

BLANC (4), Blanqui aîné, Blosseville, Bordessoulle, Mgr Bourlier, Bourlon de Moncey, maréchal de Bourmont, Brissac, Brisse,<br />

Calonne, Campredon, Canrobert, comte de CARAMAN (15), H. Carnot, Castries, Cavaignac, Mme du Cayla, g al CHABRAN (40),<br />

Chabrol, Chaix d’Est-Ange, Champagny de Cadore, Chatry-Delafosse, Chanzy, Charles X, Choiseul-Gouffier, Cialdini, Clém<strong>en</strong>t<br />

de Ris, Clermont-Tonnerre, A. Cochin, P. Collot, abbé Félix COQUEREAU (19), Corbière, card. Coscia, Coutard, R. de Damas,<br />

Damas-Hinard, Daumas, Daure, Élie duc DECAZES (11, plus dossier familial), Defrance, Dejean, Delessert, D<strong>en</strong>fert-Rochereau,<br />

Desfossés, Mgr DEVOUCOUX (6), Doublet, Doudeauville, Ducrot, Mgr Dupanloup, Duperré, DUPIN aîné (3), Ch. et Ph. Dupin,<br />

Dupont de l’Eure, Émeriau, imp. Eugénie, Exelmans, Jules FAVRE (16), Flahault, Fleury, Forbin, Gambon, Garnier-Pagès, m al<br />

Gérard, Germiny, Gingu<strong>en</strong>é, Glais-Bizoin, Gontaut-Biron, Alex. Gouin, Gouvion Saint-Cyr, Grammont, baron Gros, Guillaume<br />

GUIZOT (6), Hamelin, Hautefeuille, Hautpoul, L. de Hell, Heredia, Hottinguer, Houdetot, Hue, amiral Jacob, Jourde, La Bouillerie,<br />

Lanjuinais, m ale Lannes, Laplagne, La Rochefoucauld, Latour-Maubourg, La Trémoïlle, Lauriston, Lavalette, Lebœuf, Lemercier,<br />

L<strong>en</strong>oir-Laroche, Liger-Belair, m ale Lobau, Louis XVIII, baron Louis, Louis-Philippe, Magnan, Maillé, Marie-Amélie, Marie-Louise,<br />

A. Marion, Martin du Nord, Maupas, g al Meunier, Mesnard, Jean-François MOCQUARD (13 et dossier), Molitor, MONTALIVET<br />

(11), MONTLIVAULT (4), Montesquiou, Montholon, Montmor<strong>en</strong>cy, Morny, Mounier, Prince Napoléon, Nedonchel, Nesle, Niel,<br />

Noailles, Parieu, Pascalis, Pasquier, persigny, g al PETIT (8), P ce de POLIGNAC (4), Portal, du Pouey, Pradt, Prévost-Paradol, Radepont,<br />

Rambuteau, Randon, Richelieu, Rochambeau, Rogniat, Rothschild, Rouher, Roy, Royer-Collard, Saint-Marc, Salvandy, Serrant,<br />

Siméon, J. Simon, Soult, Thiers, Thouv<strong>en</strong>el, Troplong, famille de Valabrègue, Valory, Vaudoncourt, Vavin, Victor de Bellune,<br />

Villemain, Vill<strong>en</strong>euve, Vinc<strong>en</strong>t, g al VINOY (dossier), Wimpff<strong>en</strong>, etc. Plus divers docum<strong>en</strong>ts : brevets, passeports, certificats,<br />

correspondances, livrets militaires, dépêches, invitations, AFFICHES, ms d’une biographie du général de VILLEMUR, docum<strong>en</strong>ts sur le<br />

siège de Paris <strong>en</strong> 1870, etc. ON JOINT un lot d’imprimés (souv<strong>en</strong>ir de Louis XVI, indemnisation des émigrés, <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t, etc.).<br />

287. HISTOIRE. Environ 850 lettres ou pièces, la plupart L.A.S., L.S. ou P.S., de la fin du XIX e siècle et du XX e siècle.<br />

1.000/1.200<br />

Ministres, hommes politiques et divers : E. Allou, card. Amette (ms de l’allocution aux obsèques de Mgr Déchelette à<br />

Évreux), Andrieux, prince d’Ar<strong>en</strong>berg, R. Aubé, A. Bardoux, Barthélemy Saint-Hilaire, Louis BARTHOU (6), Mgr Baudrillart, J.<br />

de Beaumont, Léon Bérard, P. Bert, Billecard, L. Blanc, G. Bonnet, Robert BOUCARD (16), R<strong>en</strong>é de Bourbon-Parme, L. Bourgeois,<br />

H. Brisson, Burdeau, M. Cachin, Caillaux, Jules et Paul CAMBON (10), Campinchi, Carnot, les CASIMIR-PÉRIER (12), Castellane,<br />

Challemel-Lacour, Ed. Charton, Chautemps, Chauvière, Jean CHIAPPE (5), Clem<strong>en</strong>ceau, Cochery, Combes, P. Cot, R. Dautry, M.<br />

Debré, Deibler, Delbos, Delcassé, Paul DESCHANEL (14), M. Dormoy, Paul DOUMER (4), G. Doumergue, A. Dubost, J. Duclos,<br />

Dufaure, Eug. Éti<strong>en</strong>ne, A. Fallières, F. Faure, Jules et G<strong>en</strong>eviève FAVRE (12), Flandin, comte et comtesse de Flandre, A. de Fleuriau,<br />

Floquet, Fresneau, Freycinet, Léon Gambetta, Gérault-Richard, Mgr Gerlier, Giscard d’Estaing, J. Godard, Gomot, Jules Grévy,<br />

Jean duc de Guise, Harcourt, J. Herbette, Herriot, Jeann<strong>en</strong>ey, Jonnart, L. Jourdan, Jusserand, Kir, Labori, Lachaud, La Forge,<br />

Leroy-Beaulieu, Lépine, M. de Lescure, Émile Loubet, Lytton, Malvy, G. Mandel, Méline, P. MENDÈS-FRANCE (7), L. Merlin,<br />

Messimy, A. MILLERAND (4), Millevoye, G. Monnerville, Montalivet, Monzie, Moutet, A. de Mun, P ce Napoléon, E. Ollivier,<br />

P. Painlevé, G. Paris, J. PAUL-BONCOUR (13), Em. Pereire, A. Picard, Polignac, R. POINCARÉ (8), G. Portmann, Pouyer-Quertier, E.<br />

de Press<strong>en</strong>sé, Primoli, A. Proust, F. Pyat, Raoul-Duval, duc de REGGIO (5), J. Reinach, T. Révillon, Paul REYNAUD (13), T. Ribot,<br />

G. Rivet, H. Rochefort, Th. Roussel, Saint-Vallier, Sarraut, L. Say, A. SCHEURER-KESTNER (10), Jules SIMON (30), Spuller, A.<br />

Tardieu, Lionel de TINGUY (35), V<strong>en</strong>droux, R. Viviani, Vogüé, WALDECK-ROUSSEAU (4), Jean Zay, etc. Plus divers docum<strong>en</strong>ts (cartes<br />

d’électeur, passeports, correspondances, laissez-passer, etc.)…<br />

Généraux : Alby, d’Amade, Antoinat, amiral Auphan, Azan, Balfourier (3), de Boissieu, Boulanger, Bourbaki, de Castelnau,<br />

Catroux, Degoutte, Dubail, Fayolle (3), de Galliffet, GAMELIN (et dossier sur son voyage au Brésil), Georges, Gouraud (et photo dédic.),<br />

H<strong>en</strong>rys, Herr, Lallemand, Hubert LYAUTEY (11) et la maréchale (10), Mangin, de Maud’huy, A. Mercier, Meunier, Nivelle, Nollet,<br />

Pau, Pellé, Pershing, Pétain, G. Picquart, amiral Roze, Sarrail, Thomassin, Weygand, Zurlind<strong>en</strong>... Plus un dossier de lettres adressées<br />

au maréchal Juin (Eis<strong>en</strong>hower, François-Poncet, J. d’Esme, P. Chanlaine, Catroux, Billotte, P.E. Flandin, G. Bonheur, etc.).<br />

On joint un très gros lot de docum<strong>en</strong>ts divers, notamm<strong>en</strong>t sur la guerre de 1914-1918 et sur la guerre de 1939-1945 et<br />

l’Occupation : affiches, tracts, brochures de propagande, livrets, bons d’alim<strong>en</strong>tation, cartes, photographies, etc.<br />

143


144<br />

288. HISTOIRE DE FRANCE. Auguste HUMBERT. MANUSCRIT autographe signé, Histoire de France, 1844-1845,<br />

<strong>en</strong>richi de 75 DESSINS originaux signés ; volume petit in-4 de 387 pages, reliure de l’époque demi-cuir de Russie cerise,<br />

dos orné (qqs rousseurs). 700/800<br />

TRÈS BEAU MANUSCRIT, SOIGNEUSEMENT CALLIGRAPHIÉ ET FINEMENT ILLUSTRÉ,<br />

d’une Histoire de France rédigée par Auguste Humbert d’après le cours de M.<br />

HUGUENIN, professeur d’histoire au Collège Royal de METZ. C’est p<strong>en</strong>dant<br />

son année de rhétorique, <strong>en</strong> 1844-1845, que le jeune Humbert exécuta ce<br />

minutieux travail, retraçant l’histoire de la France de la Gaule du II e siècle av.<br />

J.-C. jusqu’à la Révolution de Juillet 1830, <strong>en</strong> l’illustrant par de nombreux<br />

portraits et scènes historiques. La facture très soignée de ces dessins à la<br />

plume n’est pas sans rappeler certaines œuvres des grands dessinateurs de<br />

l’époque. On relève par exemple une série de caricatures manifestem<strong>en</strong>t<br />

inspirées des Scènes de la vie privée et publique des animaux de GRANDVILLE,<br />

ou des figures de rois et de personnages historiques qui s’appar<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t à la<br />

technique d’un Célestin NANTEUIL ou d’un Achille DEVERIA. La plupart de<br />

ces croquis, parfois datés, sont intégrés dans le corps du texte (lui-même<br />

dans un <strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t tracé à la plume), mais on trouve égalem<strong>en</strong>t quelques<br />

dessins hors-texte (dont une représ<strong>en</strong>tation de la bataille de Bouvines <strong>en</strong><br />

1214, les Turcs assaillant Louis VII, H<strong>en</strong>ri III s’<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ant avec H<strong>en</strong>ri de<br />

Navarre...). Deux dessins sont réalisés sur papier de chine de couleur, et 2<br />

cartes de l’Europe de la fin du V e siècle sont rehaussées d’<strong>en</strong>cres de couleur.<br />

L’auteur de ce curieux docum<strong>en</strong>t devint jésuite, comme le montre le cachet<br />

<strong>en</strong>cre sur la page de titre : Aug. Humbert. JHS. Curé.<br />

289. ITALIE. 42 lettres ou pièces, la plupart L.S., XVI e -XIX e siècles. 700/800<br />

ESTE, ducs de Mod<strong>en</strong>a. Francesco I d’Este (à la marquise de Caravaggio), sa femme Maria Farnese (à la même, janvier 1639),<br />

Rinaldo d’Este (juin 1696 au marquis de Caravaggio, et novembre 1725 au comte Girolamo Colloredo, gouverneur de Milan).<br />

FARNESE. Fabio Farnese (Avignon 1571 au duc de Parme), Cardinal Alessandro Farnese (Rome février 1573 au duc de<br />

Parme), cardinal Odoardo Farnese (Rome janvier 1596, sceau aux armes), Ranuccio II Farnese duc de Parme (Parme février 1670,<br />

à Orazio Matthioli), Francesco Farnese duc de Parme (Parme octobre 1699, à la marquise de Caravaggio) ; et lettre du syndic<br />

d’Altamura au duc Ottavio Farnese (mai 1584).<br />

SFORZA. Mutio I Sforza (Caravaggio octobre 1545), Giovanni Paolo II Sforza marquis de Caravaggio (Milan octobre 1625).<br />

Acte de 1558 pour Faustina Sforza qui reçoit de Violanta B<strong>en</strong>tivoglio des bijoux et diamants.<br />

DIVERS. Carlo Borromei (Naples 1712), Michele Carascosa (Ancona 1815), Filippo Colonna (Rome 1803 au capitaine Acton),<br />

Ricciarda Gonzaga Cybo duchesse de Massa (Massa 1753), Victor-Amédée III de Sardaigne (Moncalieri 1774) ; Cateriba d’Arco<br />

abbesse du monastère della Cantelma (1595), Hieronimo comte abbé de San Gregorio (1543), brefs des Papes Pie IX, Pie XII, etc.<br />

ON JOINT divers imprimés.<br />

288


284 290<br />

290. Marcellin JOBARD (1792-1861) lithographe, inv<strong>en</strong>teur et économiste belge. L.A.S. « Jobard Directeur du Musée<br />

industriel », Bruxelles 27 octobre 1851, au saint-simoni<strong>en</strong> VINÇARD aîné ; 4 pages in-4, <strong>en</strong>-tête Royaume de Belgique,<br />

Musée de l’Industrie (f<strong>en</strong>te au pli c<strong>en</strong>tral). 800/1.000<br />

RARE ET IMPORTANTE LETTRE SUR SES IDÉES POLITIQUES, ÉCONOMIQUES ET SOCIALES.<br />

Il s’est trouvé dans une société où on lui a unanimem<strong>en</strong>t attribué la rédaction d’un article de Vinçard sur l’association<br />

corporative, malgré ses protestations. Un pari s’est <strong>en</strong>gagé, et Jobard prie Vinçard de rétablir la vérité et de faire savoir qu’il <strong>en</strong> est<br />

bi<strong>en</strong> l’auteur, car si leur style et leurs idées se ressembl<strong>en</strong>t, leurs conclusions sont fort différ<strong>en</strong>tes. Vinçard considère l’association<br />

des travailleurs comme une nécessité, alors que Jobard la laisse facultative, « car je n’<strong>en</strong> ai pas besoin pour organiser le travail et le<br />

bi<strong>en</strong> être universel ». À cette occasion, il lui expose très longuem<strong>en</strong>t ses propres idées : « Je pose mon système sur la justice et le<br />

droit commun, puis je laisse à la liberté de faire le reste. Je dis au gouvernem<strong>en</strong>t : accordez à chacun la propriété et la responsabilité<br />

de ses œuvres, et faites <strong>en</strong>suite votre rôle de g<strong>en</strong>darme et de juge de paix, et tout ira bi<strong>en</strong> ! Je pr<strong>en</strong>ds pour ressort de ma machine<br />

l’intérêt personnel et pour modération le respect de la propriété d’autrui. Il n’esn faut pas plus, croyez-moi, pour que la société<br />

<strong>en</strong>tre dans la phase du progrès indéfini, du bi<strong>en</strong> être et de l’abolition de la misère. Quand chacun sera certain de pouvoir jouir des<br />

fruits de son travail, tout le monde travaillera et si tout le monde travaille le paupérisme est impossible ainsi que les grèves, les<br />

émeutes et les révolutions qui ne sont que des protestations contre l’injustice et l’exclusivisme qui ont asservi l’humanité depuis<br />

sa naissance. La Justice est l’électricité statique du monde moral […] La justice veut que chacun puisse pr<strong>en</strong>dre librem<strong>en</strong>t dans le<br />

milieu social la place qui lui apparti<strong>en</strong>t d’après sa valeur spécifique », et cela par la liberté, « car si chacun a la propriété de ses<br />

œuvres, chacun aura selon sa capacité, et comme toute œuvre est une chose vénale, échangeable, et portable le public seul juge<br />

compét<strong>en</strong>t, seul rémunérateur irrécusable des œuvres de chacun, donnera beaucoup aux grandes et bonnes œuvres, peu aux œuvres<br />

médiocres et ri<strong>en</strong> aux mauvaises […] Le bon, le vrai, le juste sont les seules choses qui manqu<strong>en</strong>t ici bas pour que nous soyons<br />

tous parfaitem<strong>en</strong>t heureux, pour qu’il y ait du pain et de la joie pour tous ». Il critique les malthusi<strong>en</strong>s, et proclame : « Donnez<br />

aux travailleurs le droit commun, la propriété de leurs œuvres, aux mêmes titres que vous l’accordez à la propriété foncière, et<br />

vous verrez la propriété intellectuelle se développer, grandir, et combler tous les vides et tous les estomacs par le travail de tous<br />

les bras ! », etc. Et il conclut : « L’outil de la civilisation est la propriété, nous n’<strong>en</strong> possédons que la moitié matérielle ; la moitié<br />

intellectuelle nous manque. La société ne marche que sur une jambe, voilà pourquoi elle est boiteuse et tombe si souv<strong>en</strong>t de droite<br />

à gauche ; pr<strong>en</strong>ez mon ours c’est-à-dire L’Organon et le Monautopole qui repos<strong>en</strong>t dans la bibliothèque de Girardin, et tirez-les des<br />

Limbes, vous ferez plus que moi, pour la régénération de la société, sans choc et sans douleur »…<br />

145


146<br />

291. Jean-Baptiste KLÉBER (1753-1800) général. P.S. sur une pétition <strong>en</strong> arabe d’Abdul Munym Girgéwi avec traduction<br />

française, avec au dos une P.A.S. <strong>en</strong> marge de 2 P.A.S. de l’administrateur général des finances Éti<strong>en</strong>ne POUSSIELGUE,<br />

au Caire 8 v<strong>en</strong>démiaire VIII (30 septembre 1799) ; 1 page et demie in-fol. 400/500<br />

Pétition du « pauvre Abdul Munym Girgéwi […] du nombre des Docteurs habitués à la mosquée del Eshary l’Illuminée », qui<br />

n’ayant ri<strong>en</strong> pour vivre, demande à bénéficier des p<strong>en</strong>sions ordonnées par le général BONAPARTE sur « les affaires de la monnoye<br />

& des rev<strong>en</strong>us des Cheikhs (Docteurs) qui <strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t »… Kleber r<strong>en</strong>voie à l’administrateur général. POUSSIELGUE répond qu’<strong>en</strong><br />

effet le général <strong>en</strong> chef Bonaparte avait ordonné « que toutes les p<strong>en</strong>sions sur la monnoye fuss<strong>en</strong>t converties <strong>en</strong> kirats », mais que le<br />

pétitionnaire n’est pas porté sur l’état général des p<strong>en</strong>sions de la monnaie. Deux jours plus tard, le pétitionnaire a produit un titre<br />

du dernier Pacha du Kaire lui accordant 200 medins par mois sur sa maison : « Cette maison n’existe plus, mais nous <strong>en</strong> recevons<br />

les rev<strong>en</strong>us »… Kleber écrit alors de sa main : « accordé sur les rev<strong>en</strong>us de la maison. Ordonner des ordres <strong>en</strong> consequance. Kleber ».<br />

ON JOINT un cahier de copie de correspondance du général Kleber à Cobl<strong>en</strong>tz, nivose-pluviose V (14-31 janvier 1797) ; cahier<br />

de 32 pages in-fol.<br />

292. Bernard Germain Éti<strong>en</strong>ne de LACÉPÈDE (1756-1825) naturaliste et homme politique. 2 L.A.S., 1794-1797 ; sur<br />

1 page in-4 chaque, adresses dont une avec beau sceau de cire noire à sa devise <strong>en</strong> latin (portrait joint). 150/200<br />

19 prairial (7 juin 1794), au Citoy<strong>en</strong> DUMÉRIL « professeur de l’école de médecine ». Un devoir imprévu l’oblige à rester chez<br />

lui toute la matinée ; il lui propose de le retrouver chez lui « plutôt que dans les galeries du muséum d’histoire naturelle »… 18<br />

brumaire VI (8 novembre 1797), au citoy<strong>en</strong> SILVESTRE aux Galeries du Louvre. Il est très s<strong>en</strong>sible à la marque d’estime que lui fait<br />

l’administration du Lycée républicain <strong>en</strong> l’invitant à faire deux lectures. Il propose de remplacer les lectures demandées « par<br />

d’autres plus agréables et plus utiles. Si cep<strong>en</strong>dant elle persiste dans une résolution très flatteuse pour moi ; je ferai tout ce qui sera<br />

<strong>en</strong> mon pouvoir pour que les occupations très multipliées qui me command<strong>en</strong>t dans ce mom<strong>en</strong>t, me permett<strong>en</strong>t de lire au Lycée,<br />

deux morceaux sur l’histoire naturelle »…<br />

ON JOINT 2 L.A.S. du mathématici<strong>en</strong> Joseph LIOUVILLE, avec 2 pages de calculs.<br />

293. Marie-Joseph de LAFAYETTE (1757-1834) général et homme politique. 2 L.S., 18 et 25 juillet 1789 ; 3 et 2 pages<br />

in-4 (portrait gravé joint). 1.000/1.200<br />

SUR SON ÉLECTION À LA TÊTE DE LA GARDE NATIONALE.<br />

18 juillet. Il dit tout d’abord sa reconnaissance et son dévouem<strong>en</strong>t… « Quels que soi<strong>en</strong>t les témoignages si precieux et votre<br />

confiance, je dois observer que le Général des milices Parisi<strong>en</strong>nes a été nommé par une acclamation bi<strong>en</strong> flatteuse, sans doute,<br />

mais qui n’a pas le caractere légal de la volonté des citoy<strong>en</strong>s, d’où doit émaner tout pouvoir. […] aujourd’huy je désire que mes<br />

concitoy<strong>en</strong>s se choisiss<strong>en</strong>t regulierem<strong>en</strong>t un chef, <strong>en</strong> me reservant dans tous les cas l’honneur de les servir comme le plus fidelle<br />

de leurs soldats ; & ce n’est que provisoirem<strong>en</strong>t que je puis exercer les fonctions dont je suis chargé ». Il souhaite « mettre de<br />

l’uniformité dans le reglem<strong>en</strong>t du service », et ordonne « d’<strong>en</strong>voyer tous les jours à onze heures à l’hotel de ville recevoir l’ordre<br />

& le mot », et de « pr<strong>en</strong>dre toutes les précautions pour empecher les desordres qui ont eu lieu autour de quelques barrieres & dans<br />

les <strong>en</strong>virons de Paris ». Il faudra aussi lui <strong>en</strong>voyer un député pour causer « sur quelques arrangem<strong>en</strong>ts provisoires, […] <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant<br />

que vous <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>iez l’ouvrage bi<strong>en</strong> instant d’un projet d’organisation qui reponde au comm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t, à jamais célèbre, de votre<br />

institution »…<br />

25 juillet. Il appr<strong>en</strong>d que plusieurs districts ne sont pas assez bi<strong>en</strong> fournis « dans la circonstance actuelle du mom<strong>en</strong>t. Les<br />

Patrouilles ont besoin d’être actives, mais il est nécessaire aussi pour la tranquilité publique que les Corps de Gardes soi<strong>en</strong>t assés<br />

nombreux nuit & jour, pour qu’on puisse au besoin, compter sur un secours, jusqu’à ce que l’organisation de notre Garde Nationale<br />

soit établie ». Il faut redoubler de zèle et d’efforts pour « éviter des ev<strong>en</strong>em<strong>en</strong>ts que les <strong>en</strong>nemis du bi<strong>en</strong> et de la tranquillité<br />

publique pourroi<strong>en</strong>t occasionner ». Il demande « un état exact de la quantité d’hommes qui se trouv<strong>en</strong>t habituellem<strong>en</strong>t dans votre<br />

district jour & nuit, & me designer aussi la quantité de soldats des differ<strong>en</strong>ts regim<strong>en</strong>ts qui y sont attachés, et les armes que vous<br />

avez, afin que je puisse m’occuper utilem<strong>en</strong>t d’un travail que j’ai sous les yeux dans ce mom<strong>en</strong>t »...<br />

294. Marie-Joseph de LAFAYETTE. L.S., Paris 23 juillet 1789 ; 1 page et quart in-4. 1.000/1.200<br />

APRÈS LES MASSACRES DE L’INTENDANT FOULON ET DE BERTIER, LAFAYETTE SOUHAITE DONNER SA DÉMISSION.<br />

« Appellé par la confiance des citoy<strong>en</strong>s au commandem<strong>en</strong>t militaire de la Capitale, je n’ai cessé de déclarer que dans la<br />

circonstance actuelle, il falloit que cette confiance, pour être utile fut <strong>en</strong>tière et universelle, je n’ai cessé de dire au peuple qu’autant<br />

j’étois dévoué à ses intérêts jusqu’à mon dernier soupir, autant j’étois incapable d’acheter sa faveur par une injuste complaisance ».<br />

Or, « de deux hommes qui ont péri hier l’un étoit placé sous une garde, l’autre avoit été amm<strong>en</strong>é par nos Troupes, et tous les deux<br />

étoi<strong>en</strong>t destinés par le pouvoir civil à subir un procès régulier : c’étoit le moy<strong>en</strong> de satisfaire à la justice de connoître les coupables,<br />

les complices, de remplir les <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>s solemnels pris par tous les citoy<strong>en</strong>s <strong>en</strong>vers l’assemblée nationale et le Roi. Le peuple n’a<br />

pas écouté mes avis et le jour où il manque à la confiance qu’il m’avoit promise, je dois comme je l’ai dit d’avance quitter un poste<br />

ou je ne puis plus être utile »…


295<br />

298 299<br />

297<br />

147


148<br />

295. Marie-Joseph de LAFAYETTE. P.S., égalem<strong>en</strong>t signée par le Maire de Paris BAILLY, l’échevin BUFFAULT (qui a écrit),<br />

et 8 autres personnes, 25 juillet 1789 ; 1 page in-4 à l’<strong>en</strong>-tête Hôtel-de-Ville de Paris. Comité provisoire, petite vignette<br />

et sceau de cire noire aux armes de Paris. 800/1.000<br />

MESURES POUR LA DÉMOLITION DE LA BASTILLE.<br />

« Les quatre ingénieurs nationaux preposés à la demolition de la Bastille sous l’agrem<strong>en</strong>t des Comités tant civil que militaires<br />

ont nommés le Sieur VEILH DE VARENNES pour etre le garde g<strong>en</strong>eral des magazins des demolitions de la Bastille <strong>en</strong> quoi nous le<br />

confirmons »…<br />

Ont signé, outre le Maire BAILLY, l’échevin BUFFAULT, et LAFAYETTE, le chevalier de CAUSSIDIÈRE, major général, les quatres<br />

ingénieurs nationaux : Poyet, de la Poize, de Montizon et Jallier de Savault, etc. Le docum<strong>en</strong>t a été visé au Comité du District de<br />

St Louis de la Culture.<br />

Reproduction page 147<br />

296. Marie-Joseph de LAFAYETTE. L.A.S., Paris 2 août 1789, au ROI LOUIS XVI ; 4 pages in-fol. 2.500/3.000<br />

IMPORTANTE LETTRE À LOUIS XVI SUR LES GARDES FRANÇAISES.<br />

Lafayette veut alerter le Roi d’un fait qui « peut avoir de funestes consequ<strong>en</strong>ces. Les citoï<strong>en</strong>s de Paris, pleins de confiance dans<br />

la lettre de Votre Majesté du 21 juïllet ont regardé les soldats aux Gardes comme faisant partie des troupes parisi<strong>en</strong>nes, et l’on<br />

s’est <strong>en</strong> consequ<strong>en</strong>ce occupé d’un plan qui fixe à quatre ans le tems de leur service », plan adopté par les députés des Bataillons.<br />

Or M. de MATHAN donne des congés absolus aux soldats, ce qui produit différ<strong>en</strong>ts effets : « les uns y verront un projet de nuire à<br />

notre organisation au mom<strong>en</strong>t ou elle va paroitre ; d’autres mal int<strong>en</strong>tionnés ou égarés, ne calculant ni le cœur de Votre Majesté<br />

ni les circonstances, chercheront à ranimer des inquiétudes, tous ne concevront pas comm<strong>en</strong>t MM les officiers aux gardes ont<br />

att<strong>en</strong>du pour cette demarche individuelle le mom<strong>en</strong>t<br />

où notre organisation alloit paroitre, et n’ont pas<br />

att<strong>en</strong>du celui où d’après la lettre de Votre Majesté<br />

l’on auroit pu concerter le moï<strong>en</strong> de r<strong>en</strong>ouveller la<br />

declaration qu’elle a faite. En vain diroeint ils à Votre<br />

Majesté qu’ils se sont cont<strong>en</strong>tés de defier les soldats<br />

de leurs <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts dans les Gardes. Il est clair<br />

qu’au mom<strong>en</strong>t où notre organisation alloit paroitre,<br />

où les deputés des Bataillons avoi<strong>en</strong>t promis de rester<br />

<strong>en</strong>gagés pour quatre ans, cette derniere maneuvre des<br />

officiers a tous les caracteres de la mauvaise volonté.<br />

Qu’il me soit permis <strong>en</strong> même tems, Sire, d’observer<br />

à Votre Majesté que la difficulté de retablir le calme et<br />

la confiance dans la Capitale devi<strong>en</strong>t insurmontable<br />

aujourdhuy que l’on nous soustrait les troupes qui<br />

contribuoi<strong>en</strong>t à la police, ou du moins qu’on r<strong>en</strong>d<br />

leur organisation beaucoup plus embarassante, <strong>en</strong><br />

même tems qu’on donne des pretextes aux propos<br />

des mal int<strong>en</strong>tionnés »… Il est donc urg<strong>en</strong>t que<br />

S.M. « declare que les congés qu’elle a donnés sont<br />

expédiés dans la supposition que les soldats étoi<strong>en</strong>t<br />

deja <strong>en</strong>gagés dans les troupes parisi<strong>en</strong>nes, et qu’ils<br />

n’ont de valeur que pour permettre le passage de ce<br />

Regim<strong>en</strong>t dans les troupes Parisi<strong>en</strong>nes. On ne doit<br />

pas croire, Sire, que tous les soldats qui ont demandé<br />

des congés absolus compt<strong>en</strong>t nous quitter. La plus<br />

grande partie ne les a pris que pour se r<strong>en</strong>gager plus<br />

librem<strong>en</strong>t, ou plus avantageusem<strong>en</strong>t. Mais il n’<strong>en</strong><br />

sera pas moins dit dans la Capitale que les officiers<br />

de Votre Majesté ont fait tous leurs efforts pour<br />

nuire à l’établissem<strong>en</strong>t de la Garde Parisi<strong>en</strong>ne »…<br />

Le docum<strong>en</strong>t, qui provi<strong>en</strong>drait de l’Armoire de<br />

fer où Louis XVI rangeait les docum<strong>en</strong>ts secrets,<br />

porte la signature de Roland de la Platière, de P.A.<br />

Laloy et J. Roussel.<br />

ON JOINT l’Ordonnance du Roi du 31 août<br />

1789 « Portant réforme du Régim<strong>en</strong>t des Gardes-<br />

Françoises » (Versailles, Imprimerie royale, 1789).


297. Marie-Joseph de LAFAYETTE. L.A., Metz le 4 [mai 1792], au marquis Victor de LA TOUR-MAUBOURG ; 2 pages et<br />

quart in-8. 2.000/2.500<br />

IMPORTANTE LETTRE POLITIQUE À SON AIDE DE CAMP, AVEC QUI IL VA ÉMIGRER MOINS DE TROIS MOIS PLUS TARD IL SE POSE ICI EN HOMME<br />

PROVIDENTIEL POUR SAUVER LA RÉVOLUTION.<br />

Il lui adresse divers papiers qu’il comm<strong>en</strong>te, dont un rapport sur les chevaux dont ils ont besoin, et un rapport d’un jeune<br />

homme intellig<strong>en</strong>t qui « s’exagère les dispositions des troupes <strong>en</strong>nemies, et surtout des Hongrois »… « J’observerai relativem<strong>en</strong>t<br />

à mes garnisons que l’état ouvert de Metz du coté de la citadelle demande de la surveillance et du monde »… Il comm<strong>en</strong>te alors<br />

la situation politique et militaire : « Adieu, mon cher Maubourg, il se forme un orage terrible, il se machine peutêtre beaucoup<br />

de trahisons ; notre premier soin doit être de me donner une bonne armée agissante. Alors NARBONNE et moi <strong>en</strong>foncerons notre<br />

chapeau, et jouant beau jeu, nous revolutionerons le mieux que nous pourrons devant nous. J’ai de grands moï<strong>en</strong>s <strong>en</strong> Hollande, le<br />

parti democrate est à moi sans reserve ; j’<strong>en</strong> ai aussi à Liège ; on me connait dans les païs bas, et de ce coté ci du Rhin. Les Gardes<br />

nationales me regard<strong>en</strong>t toutes comme leur chef ; je suis bi<strong>en</strong> sûr d’une armée que je commanderai <strong>en</strong> personne. Au fait, j’ai aussi<br />

quelques tal<strong>en</strong>ts naturels, et particulierem<strong>en</strong>t pour la guerre. J’ai l’activité de la jeunesse, une sante imperturbable, beaucoup de<br />

sang froid et un travail facile. Il y a quinze ans que je fais le metier revolutionaire. Je suis decidé à vaincre ou perir dans cette cause ;<br />

voilà pourtant quelques motifs de consolation pour la perte du duc de BRUNSWICK qui me paroit à chaque instant plus inadmissible,<br />

et qui tôt ou tard perdroit celui même qui l’aurait proposé, soit pas ses trahisons, soit par la mefiance publique. Adieu, mon ami,<br />

depêchons nous, le tems presse ».<br />

Reproduction page 147<br />

298. Marie-Joseph de LAFAYETTE. L.A.S., Monticello (Virginia) 12 novembre 1824, à un colonel ; 3/4 page in-4.<br />

800/1.000<br />

BELLE LETTRE LORS DE SON SÉJOUR CHEZ JEFFERSON À MONTICELLO, p<strong>en</strong>dant son voyage triomphal aux États-Unis.<br />

Il donne des nouvelles d’amis et annonce son arrivée à Washington pour le 1 er décembre. « Mes journées depuis trois mois et<br />

six c<strong>en</strong>ts lieues de visites dans plusieurs des etats unis ont été tellem<strong>en</strong>t remplies que je n’ai pu répondre ni à mes amis personels,<br />

ni a beaucoup de lettres publiques dont la vue me donne des regrets, plutôt que des remords. Nous nous sommes arrêtés depuis<br />

quelques jours chez mon vieux et v<strong>en</strong>erable ami JEFFERSON, et nous allons nous r<strong>en</strong>dre à de nouvelles invitations »…<br />

Reproduction page 147<br />

299. Marie-Joseph de LAFAYETTE. L.A.S., Paris 23 février 1828, à Simon BOLIVAR ; 3/4 page in-4, feuillet d’<strong>en</strong>veloppe<br />

« A Son Excell<strong>en</strong>ce le presid<strong>en</strong>t liberateur Bolivar Republique de Colombie » avec cachet cire noire. 1.500/2.000<br />

BELLE LETTRE DE LAFAYETTE AU LIBÉRATEUR SIMON BOLIVAR.<br />

Lafayette recommande au « Presid<strong>en</strong>t Liberateur » M. FRANCINE, citoy<strong>en</strong> des États-Unis, fils de Français : « la famille de M.<br />

Francine, très interessante par ses malheurs et sa bonne reputation, m’est recommandée par des amis si respectables et s’appuie<br />

sur des temoignages d’un tel poids que j’ai cru devoir me permettre le peu de mots d’introduction auprès de l’illustre premier<br />

magistrat auquel il va soumettre des reclamations d’une haute importance pour sa famille et pour lui. J’aime à y trouver aussi,<br />

presid<strong>en</strong>t liberateur, une occasion d’offrir à Son Excell<strong>en</strong>ce l’hommage de mon attachem<strong>en</strong>t et de mon respect ».<br />

Reproduction page 147<br />

300. Saverio LANDOLINA (1743-1814) archéologue itali<strong>en</strong>. L.A.S., Syracuse 29 juin 1791, à Louis-B<strong>en</strong>jamin FLEURIAU<br />

DE BELLEVUE, à G<strong>en</strong>ève ; 2 pages in-4, adresse ; <strong>en</strong> itali<strong>en</strong>. 200/250<br />

Sur l’<strong>en</strong>voi d’un baril d’une « salma Calabrese » depuis Girg<strong>en</strong>ti, à payer par l’intermédiaire de Meuricoffre ; sur son travail<br />

de publication des papyrus d’Herculanum, qui va paraître par les soins de l’Accademia delli Ercolanesi de Naples ; de son souhait<br />

d’être membre associé d’une académie <strong>en</strong> France, comme il l’est pour celle de Götting<strong>en</strong> ; du voyage <strong>en</strong> Italie du comte BIELINSKI ;<br />

de sites et monum<strong>en</strong>ts à voir : Locri, le temple de Proserpine, Paestum, etc.<br />

ON JOINT un manuscrit : Collection des substances volcaniques des monts Eugané<strong>en</strong>s dans le Padouan, et monts volcanico-marins<br />

du Vic<strong>en</strong>tin (7 pages et demie in-4), inv<strong>en</strong>taire descriptif de quelque 70 échantillons de lave, roches, terres, madréporites et<br />

coquillages fossiles…<br />

301. Victor de Fay, marquis de LA TOUR-MAUBOURG (1768-1850) général. 8 L.S. ou P.S. le concernant, et une<br />

L.A.S. de lui ; la plupart 1 page in-fol. (7 <strong>en</strong>cadrées). 1.000/1.500<br />

BEL ENSEMBLE SUR LA CARRIÈRE DE CE GÉNÉRAL, qui fut ministre et gouverneur des Invalides.<br />

LOUIS XVI. L.S. (secrétaire), contresignée par le maréchal de SÉGUR et le prince de CONDÉ, Versailles 15 juillet 1782, au comte<br />

de Chastellux, annonçant la nomination de Victor de Faÿ, chevalier de La Tour-Maubourg à la charge de troisième sous-lieut<strong>en</strong>ant<br />

à pied <strong>en</strong> la première compagnie du Régim<strong>en</strong>t d’infanterie de Beaujolais.<br />

Alexandre BERTHIER. 3 P.S. 22 nivose VIII (12 janvier 1800), ordre au citoy<strong>en</strong> Victor Latour-Maubourg, chef de brigade, de se<br />

r<strong>en</strong>dre à Brest pour embarquer pour l’Égypte (belle vignette de Challiot gravée par Godefroy) ; Munich 30 juillet 1806 : lettres de<br />

… /…<br />

149


150<br />

service pour le général de brigade Latour-Maubourg « à la seconde division de Grosse Cavalerie de la Grande Armée » (vignette aux<br />

armes impériales) ; Pultusk 31 décembre 1806 : lettres de service pour le général de brigade Latour-Maubourg au « Commandem<strong>en</strong>t<br />

de la brigade de cavalerie légère <strong>en</strong> remplacem<strong>en</strong>t du général Lasalle » (vignette aux armes impériales).<br />

Guillaume CLARKE, duc de FELTRE. 2 P.S. (vignettes aux armes impériales). 26 avril 1812 : lettres de service pour le général de<br />

division baron Latour-Maubourg « au commandem<strong>en</strong>t du 4 e corps de réserve de cavalerie de la grande armée » ; 15 février 1813 :<br />

lettres de service pour le baron Latour-Maubourg, général de division, pour le commandem<strong>en</strong>t du 1 er corps de cavalerie de la<br />

Grande Armée.<br />

Bernard-Germain-Éti<strong>en</strong>ne de LACÉPÈDE. L.S. comme Grand-Chancelier de la Légion d’honneur, 5 janvier 1814, au général de<br />

division comte de Latour-Maubourg, lui <strong>en</strong>voyant un brevet d’officier de la Légion et un aigle d’or pour son aide de camp le chef<br />

d’escadron MATHAREL (<strong>en</strong>cadrée avec une étoile de chevalier de la Légion d’Honneur époque Second-Empire <strong>en</strong> arg<strong>en</strong>t et c<strong>en</strong>tres<br />

<strong>en</strong> or, petits éclats aux pointes des branches de l’étoile et dans le feuillage vert, 2 boules légèrem<strong>en</strong>t faussées).<br />

LOUIS XVIII. P.S. (griffe), contresignée par le duc de Feltre, 3 mai 1816 : lettres de commandeur de l’Ordre royal militaire de<br />

Saint-Louis pour Victor, comte de Latour-Maubourg, lieut<strong>en</strong>ant-général des armées du Roi.<br />

L.A.S. du marquis de LA TOUR-MAUBOURG comme gouverneur des Invalides, 31 mai 1823, au général Brossier, le remerciant<br />

pour deux exemplaires de la carte d’Espagne (<strong>en</strong>-tête Hôtel Royal des Invalides).<br />

302. [Victor de LA TOUR-MAUBOURG]. BREVET portant la griffe de LOUIS XVIII, contresigné par le maréchal<br />

MACDONALD, Grand Chancelier de la Légion d’honneur, château des Tuileries 9 novembre 1816 ; vélin in-plano <strong>en</strong><br />

partie impr., bel <strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t décoratif gravé avec grande vignette, sceau sous papier, avec une croix de la Légion<br />

d’honneur accrochée avec son ruban rouge (cadre). 400/500<br />

BREVET DE GRAND’CROIX DE LA LÉGION D’HONNEUR pour Victor, comte de Faÿ de LATOUR-MAUBOURG, lieut<strong>en</strong>ant général des<br />

armées.<br />

ÉTOILE DE CHEVALIER DE LA LÉGION D’HONNEUR époque Second-Empire. Rare modèle de luxe dit des C<strong>en</strong>t-Gardes, <strong>en</strong> arg<strong>en</strong>t, les<br />

c<strong>en</strong>tres <strong>en</strong> or <strong>en</strong> trois parties, l’émail blanc à filet et la couronne perlées avec les aigles <strong>en</strong> fort relief.<br />

303. Albert LEBRUN (1871-1950) Présid<strong>en</strong>t de la République. 2 L.A.S., 1934-1395, à Pierre LAVAL, Présid<strong>en</strong>t du Conseil ;<br />

1 page in-8 chaque à l’<strong>en</strong>-tête de la Présid<strong>en</strong>ce de la République, une <strong>en</strong>veloppe avec marque de franchise Présid<strong>en</strong>t de<br />

la République. 250/300<br />

12 décembre 1934. Il le félicite « des succès acquis par vous à la France à G<strong>en</strong>ève. La session du Conseil, qui s’annonçait grosse<br />

de difficultés, même de périls, s’est terminée dans des conditions inespérées. Ce succès vous est dû pour la plus large part »… 27<br />

novembre 1935, lui adressant un papier (coupure de presse jointe) sur les déclarations contradictoires de DALADIER : « La lecture <strong>en</strong><br />

est bi<strong>en</strong> intéressante. Il n’est pas mauvais de l’avoir dans son dossier à la veille d’une interpellation »…<br />

304. Ferdinand de LESSEPS (1805-1894). L.A.S., Paris 25 septembre 1867, au comte Armand de CAMBACÉRÈS ; 2 pages<br />

in-8 à <strong>en</strong>-tête Compagnie Universelle du Canal maritime de Suez. 400/500<br />

LANCEMENT DU CANAL DE SUEZ. … « ri<strong>en</strong> ne me touche plus que de voir un homme de cœur comme toi qui me connaît depuis<br />

quarante ans, partager ma foi et ma confiance dans la grande <strong>en</strong>treprise à laquelle j’ai consacré mon exist<strong>en</strong>ce. Les 203 obligations<br />

sont inscrites <strong>en</strong> ton nom […] C’est demain que comm<strong>en</strong>ce la souscription […] le succès paraît assuré. Ainsi dans 25 mois le Canal<br />

sera ouvert à la grande navigation, il n’y a plus de doute à avoir »…<br />

ON JOINT une L.A.S. à la comtesse de Cambacérès (23 janvier 1860), déclinant une invitation) ; et 2 L.A.S. de son frère aîné,<br />

le comte Théodore de LESSEPS, à Éti<strong>en</strong>ne de CAMBACÉRÈS, Paris 28 août 1840 et 30 juillet 1853.<br />

305. Ferdinand de LESSEPS. 2 L.A.S., mars-avril 1869, à Napoléon duc d’ALBUFERA (vice-présid<strong>en</strong>t du Conseil<br />

d’administration de la Compagnie universelle du Canal maritime de Suez) ; 5 pages in-8, <strong>en</strong>-tête Compagnie Universelle<br />

du Canal maritime du Suez. Ag<strong>en</strong>ce du Caire, et 3 pages in-4. 1.000/1.200<br />

Le Caire 13 mars. Depuis qu’il a informé le duc du « revirem<strong>en</strong>t » de M. POUJADE (consul de France <strong>en</strong> Égypte), des faits<br />

nouveaux ont démontré que le consul général leur déclarait la guerre : « nos forces sont paralysées tant qu’il restera ici, surtout<br />

si sa conduite dans la commission des douanes n’était pas désapprouvée. Dans cette situation j’ai <strong>en</strong>gagé De Clercq à partir<br />

immédiatem<strong>en</strong>t puisqu’il y a des choses que l’on ne pourrait pas croire s’il ne les racontait pas lui-même. Après la visite du Vice-<br />

Roi dans l’Isthme, je n’<strong>en</strong>tamerai aucune affaire avant de savoir par vous si nous serons forts ou faibles par le changem<strong>en</strong>t ou par le<br />

mainti<strong>en</strong> de M r Poujade : il est <strong>en</strong>core pis que Sabatier. M r PIETRI le secrétaire particulier de l’Empereur doit <strong>en</strong> savoir quelque chose<br />

par son cousin le Juge Consul à Alexandrie, très honnête homme, très aimé et très considéré, qui gémit de la déconsidération du<br />

représ<strong>en</strong>tant de la France. […] Jugez s’il n’y a pas lieu de parler à l’Impératrice de ma part […] soit directem<strong>en</strong>t soit par l’<strong>en</strong>tremise<br />

de Damas-Hinard, et tâchez d’agir auprès de notre ami LAVALETTE [ministre des Affaires étrangères] qui, m’assure-t-on, a déjà<br />

reçu de telles plaintes et est si mal disposé pour notre nouvel adversaire qu’il att<strong>en</strong>drait seulem<strong>en</strong>t une occasion pour nous <strong>en</strong><br />

débarrasser. Si nous avons l’espoir d’obt<strong>en</strong>ir ce résultat télégraphiez-moi ces mots : “Le matériel commandé est <strong>en</strong> route.” […] Si vous<br />

… /…


301<br />

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301<br />

151


152<br />

ne pouvez pas obt<strong>en</strong>ir le changem<strong>en</strong>t de M r Poujade car je ne demande ni la mort du pêcheur ni le scandale, télégraphiez-moi :<br />

“Le matériel commandé est <strong>en</strong> retard” alors je pars immédiatem<strong>en</strong>t pour Paris et je démontrerai à l’Empereur qu’il nous r<strong>en</strong>dra par<br />

ce changem<strong>en</strong>t un service non moins grand qu’à l’époque critique où il a remplacé M r Sabatier »… Il ajoute : « Nous ne négligeons<br />

ri<strong>en</strong> pour pousser à la fois au travail <strong>en</strong> même temps qu’aux économies à obt<strong>en</strong>ir partout », et il se soucie aussi de l’av<strong>en</strong>ir…<br />

Alexandrie 19 avril. Ruyss<strong>en</strong>aers lui dira « tout ce qui a été conv<strong>en</strong>u avec le Vice-Roi pour l’heureuse terminaison de nos<br />

affaires. Je crois que les plus difficiles seront satisfaits ». Il va partir pour Paris avec ses <strong>en</strong>fants, et revi<strong>en</strong>dra <strong>en</strong> Égypte <strong>en</strong> mai<br />

pour faire le voyage avec le Vice-Roi. Il prie de prév<strong>en</strong>ir Lavalette qu’il doit « l’<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir de la part du Vice-Roi de choses assez<br />

importantes »… Il embarquera à Alexandrie « après être resté deux jours avec le Vice-Roi pour mettre la dernière main à nos<br />

arrangem<strong>en</strong>ts écrits que je prépare tout <strong>en</strong> voyageant »…<br />

306. Ferdinand de LESSEPS. P.A.S. « au nom du Conseil d’administration de la Compagnie du Canal de Suez », comme<br />

Présid<strong>en</strong>t, Paris juin 1870 ; 7 pages et demie in-4. 1.000/1.200<br />

« PROJET DE NOTE POUR LE MINISTRE DES FINANCES », APRÈS LE PREMIER SEMESTRE D’EXPLOITATION DU CANAL DE SUEZ. Si on comm<strong>en</strong>ce<br />

à voir passer dans le Canal près de deux navires par jour, on <strong>en</strong> verra bi<strong>en</strong>tôt quatre, « qui produiront une recette annuelle de<br />

quinze millions de francs ; il n’<strong>en</strong> faudra que sept pour obt<strong>en</strong>ir vingt-cinq millions. La Compagnie est arrivée à l’accomplissem<strong>en</strong>t<br />

de son œuvre <strong>en</strong> dép<strong>en</strong>sant à ses risques et périls, sans le concours d’aucun gouvernem<strong>en</strong>t, un capital de 455 millions de francs »…<br />

Lesseps énumère et chiffre les dép<strong>en</strong>ses : construction, surcoût de matériel et de main d’œuvre « par suite de la suppression des<br />

conting<strong>en</strong>ts d’ouvriers égypti<strong>en</strong>s », création et appropriation des terrains, surcoût dû aux modifications, intérêts touchés par les<br />

actionnaires, intérêt et amortissem<strong>en</strong>t des obligations… La même somme fut reçue par la Compagnie par son capital, par l’émission<br />

d’obligations, les délégations des actions égypti<strong>en</strong>nes, les produits de ses placem<strong>en</strong>ts, etc. Cep<strong>en</strong>dant, les actionnaires seront<br />

« sans déf<strong>en</strong>se contre la spéculation qui convoite leurs titres au rabais […] si l’on ne vi<strong>en</strong>t pas à leur aide <strong>en</strong> leur garantissant un<br />

intérêt p<strong>en</strong>dant quelques années. Ce serait une avance de dix millions de francs par an à répartir p<strong>en</strong>dant trois ans <strong>en</strong>tre la France<br />

et les principales Puissances maritimes intéressées »… La « révolution commerciale & maritime » qui résultera de la suppression<br />

de 3000 lieues <strong>en</strong>tre l’Occid<strong>en</strong>t et l’Ori<strong>en</strong>t, assure que cette garantie de trois ans ne sera pas compromettante. « La France qui<br />

a très justem<strong>en</strong>t inscrit aux dép<strong>en</strong>ses de son budget une r<strong>en</strong>te annuelle de … millions de francs pour subv<strong>en</strong>tions aux grandes<br />

compagnies de chemins de fer et de navigation postale à vapeur, pour avoir abrégé les distances par la rapidité des communications,<br />

n’hésitera pas à avancer … millions p<strong>en</strong>dant trois ans à 30,000 actionnaires français dont les épargnes ont créé une <strong>en</strong>treprise qui,<br />

par la suppression des distances a rapproché tous les peuples »…<br />

307. [Ferdinand de LESSEPS]. CANAL DE SUEZ. 24 lettres ou pièces, vers 1856-1922. 400/500<br />

Statuts de la Compagnie universelle du Canal maritime de Suez. État manuscrit des administrateurs, fonctionnaires, employés,<br />

dét<strong>en</strong>teurs de titres, exploitants, etc., et de la valeur de leurs parts. « Profil type arrêté <strong>en</strong> 1862 » du Canal maritime de Suez<br />

(aquarellé), avec évaluation des déblais, section par section. Correspondance de S.W. RUYSSENAERS relative aux finances de la<br />

Compagnie (Le Caire et Paris mars-mai 1867). États des travaux (août et septembre 1867). « Profil <strong>en</strong> long » pour la 4 e division<br />

des Lacs Amers à Suez, dessiné et aquarellé sur papier toilé dépliant (30 x 105 cm), avec tableau des dragages et terrassem<strong>en</strong>ts<br />

(20 novembre 1867). Expédition des traités <strong>en</strong>tre Ismaël Pacha, Khédive d’Égypte, et F. de Lesseps, présid<strong>en</strong>t directeur de la<br />

Compagnie du Canal (Le Caire avril 1869). Situation financière, budget annuel de la Compagnie, docum<strong>en</strong>ts administratifs (1870).<br />

Convocations à l’assemblée générale de la Compagnie adressées à Raoul Suchet, duc d’Albufera (1920-1922).<br />

308. Michel de L’HOSPITAL (1507-1573) chancelier de France. MANUSCRIT autographe, minute d’instructions pour les<br />

ambassadeurs, [1560-1561 ?] ; 1 page in-fol. avec transcription jointe (portrait gravé joint). 3.000/4.000<br />

TRÈS INTÉRESSANT DOCUMENT HISTORIQUE, INSTRUCTION POUR LES AMBASSADEURS ENVOYÉS AU CONCILE DE TRENTE, SUR LES DISPOSITIONS<br />

DE LA FRANCE À L’ÉGARD DU CONCILE.<br />

Les ambassadeurs « remsontreront quilz ont estez <strong>en</strong>voiez par Sa ma té au consile, avec mandem<strong>en</strong>t et instruction de poursuivre<br />

avant toutes choses la reformation des meurs de g<strong>en</strong>s ecclesiastiques tant an chefz que autres dont est <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré le scandale, à<br />

ceux qui se sont separez de l’églize ». La mission des ambassadeurs est de s’opposer à toute ingér<strong>en</strong>ce du Concile dans les affaires<br />

d’État, qui voudrait <strong>en</strong>lever aux rois et princes « leurs droict prerogatives et privileges », ainsi qu’à tout ce qui pourrait « semer vices<br />

desobeissance sedition et rebellion des subjectz <strong>en</strong>vers leurs seigneurs ». Les prélats assemblés « ne peuv<strong>en</strong>t ne doibv<strong>en</strong>t toucher<br />

aux choses destat et aux droictz roiaulx, puissance et jurisdiction seculiere qui est du tout separée et distincte de leclesiastique.<br />

[…] toutefois et quantes les papes et consiles se sont avansés de traicter telles choses, leur a esté resisté par les rois et princes, et<br />

dela sont procedées beaucoup seditions et guerres ». Les ambassadeurs ont l’ordre de se retirer immédiatem<strong>en</strong>t après avoir formulé<br />

leur opposition à ce sujet, et « sabs<strong>en</strong>teront jusques à la ville de V<strong>en</strong>ise ». Quant aux prélats (français), ils pourront rester jusqu’à la<br />

fin ; mais ils devrai<strong>en</strong>t se retirer si l’on mettait « <strong>en</strong> deliberation aucune chose contre les droictz et privileges du roy et de l’eglise<br />

gallicanne ». Enfin « s’il plait à la roine [on] touchera; ung mot du faict de Navarre »…<br />

[Le concile de Tr<strong>en</strong>te prit fin le 4 décembre 1593 ; l’année suivante, à l’instigation de Michel de L’Hospital, le Parlem<strong>en</strong>t<br />

interdit la publication des décisions du Concile, qui avait passé outre à l’opposition exprimée par les ambassadeurs du Roi.]<br />

Reproduction page 155


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154<br />

309. Michel de L’HOSPITAL. L.A.S., Vignay 12 février 1571, à Jean de MORVILLIER (évêque d’Orléans), « conseiler du<br />

roy <strong>en</strong> son premier conseil » ; 1 page et demie in-fol., adresse. 3.000/4.000<br />

TRÈS BELLE LETTRE ÉCRITE AU MOMENT OÙ MICHEL DE L’HOSPITAL ÉTAIT EN DEMI-DISGRÂCE EN RAISON DE L’HOSTILITÉ DES GUISE.<br />

[Catherine de Médicis lui avait retiré les sceaux <strong>en</strong> mai 1568, pour les donner à Morvillier. Au début de 1571, Charles IX était<br />

rev<strong>en</strong>u à la politique de tolérance et avait appelé l’amiral de Coligny au Conseil. L’opinion publique était convaincue que L’Hospital<br />

allait être rappelé aux affaires. Peut-être est-ce ce motif qui détermine ce dernier à adresser à son successeur Morvillier une requête<br />

pour son par<strong>en</strong>t Jean BONAULT, auquel son éloignem<strong>en</strong>t des affaires avait porté préjudice.]<br />

« Jay differé tousjours jusques a icy descrire de recommander laffere de Bonault, aiant esperance <strong>en</strong> la bonne volonté de leurs<br />

ma tés quelles ont souvant declamée, tant au premier arrest donné au conseil que a la response faicte par le Roy aux remonstrances<br />

de la Court de parlem<strong>en</strong>t ou et <strong>en</strong> tous aultres lieux vous avez portée et sost<strong>en</strong>ue lequité de ceste cause mais a ce que je vois ne<br />

ledict du roy ne sa volonté, ne la justice maint<strong>en</strong>ue par vous nont tant eu de pouvoir a remettre ce pouvre home <strong>en</strong> son estat, que<br />

mes haineux malveillés ou <strong>en</strong>vieux (combi<strong>en</strong> que apres<strong>en</strong>t toute <strong>en</strong>vie deust cesser) a lempescher quil ne r<strong>en</strong>trast. Et cognois bi<strong>en</strong><br />

que ceste part ou faction qui est <strong>en</strong> parlem<strong>en</strong>t est trop plus portée ou favorizée qu’il nest besoing au roy. Mais ce sont jugemans<br />

de Dieu aux homes incogneus. Ce pouvre home ne saichant ou plus se retirer, revi<strong>en</strong>t à moy comme a son gar<strong>en</strong>d. Car a la verité<br />

cest office luy fust baillé a ma requeste pour recomp<strong>en</strong>se de sept ans de service par luy faictz au feu roy François au pais d’Escosse<br />

comme scait bi<strong>en</strong> Monsieur le Cardial de Lorraine. Je ne scay quel secours il peut avoir de moy quant tout le mal quil a est a<br />

cause de moy. Si cest ce que jespere que ma recommandation vers leurs Ma tés , luy pourra servir aucunem<strong>en</strong>t pourveu quil vous<br />

plaise Monsieur la porter et accompaigner de la vostre ; et croire Monsieur que cest affere me touche non seulem<strong>en</strong>t pour le desir<br />

que jay de conserver a ce mi<strong>en</strong> par<strong>en</strong>t le bi<strong>en</strong> que je luy ay moi<strong>en</strong>né mais aussi, pour garder et ret<strong>en</strong>ir lopinion des homes quilz<br />

peuv<strong>en</strong>t avoir de lamitié que me port<strong>en</strong>t leurs majestés. Laquelle opinion leur peult estre ostée par ce seul acte, qui est ung injure<br />

singulière faicte a ung par<strong>en</strong>t du chancelier et a nul aultre. Je puis dire et asseurer que durant tout le tems que jay servi le roy de<br />

chancelier je nay faict doner aucun office a personne des mi<strong>en</strong>s que cestuy seul. Ce que je vous prie monsieur leur remonstrer et<br />

que je ne recoipve <strong>en</strong> ces mi<strong>en</strong>s derniers jours telle ne aultres semblables injures. Sils ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ce choix ce sera ung bon exemple<br />

a tous de les voloir bi<strong>en</strong> servir »… Etc.<br />

310. Michel de L’HOSPITAL. P.S., 9 juillet 1570 ; vélin oblong in-fol., sceau aux armes sous papier. 1.500/1.800<br />

Comme « Chancellier de France », il signe cette quittance pour la somme de 1500 livres tournois, dont 500 pour sa p<strong>en</strong>sion et<br />

1000 « pour le parfaict de noz gaiges et estat de chancellier de France et recomp<strong>en</strong>se de la chancellerye de Bretaigne le tout durant<br />

le quartier d’avril may et juing dernier passé »…<br />

311. LOUIS XII (1462-1515) Roi de France. L.S. avec complim<strong>en</strong>t autographe « V[ost]re bon frere Loys », Issoudun 15<br />

février [1509], à l’Empereur MAXIMILIEN I er ; contresignée par Florimond ROBERTET ; 1 page oblong in-fol., adresse « A<br />

Treshault tresexcell<strong>en</strong>t et trespuissant prince nostre trescher et tresame frere et cousin lesleu empereur », avec trace<br />

de cachet cire rouge. 2.000/2.500<br />

ENVOI D’AMBASSADEURS AUPRÈS DE L’EMPEREUR MAXIMILIEN. Après le traité de Cambrai (10 décembre 1508) concluant une<br />

alliance <strong>en</strong>tre l’Empereur Maximili<strong>en</strong> I er et le Roi de France, ouverte au Pape, aux Rois d’Angleterre, d’Aragon et de Hongrie, et<br />

dirigée contre les Véniti<strong>en</strong>s, Louis XII <strong>en</strong>voie ses ambassadeurs.<br />

… « En <strong>en</strong>suivant la conclusion prinse a Cambray <strong>en</strong>tre nostre trèschere et tresamée cousine la duchesse de Savoye vostre fille<br />

et nostre trescher et tresamé cousin le cardinal d’Amboyse, Legat <strong>en</strong> nostre Royaume, Nous <strong>en</strong>voyons pres<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t devers vous<br />

nostre amé et feal conseiller et maistre dostel RIGAULT D’OREILLE chevalier seigneur de Vill<strong>en</strong>eufve, et maistre Francoys MEDULLA<br />

aussi nostre conseiller noz ambassadeurs assavoir ledit de Vill<strong>en</strong>eufve pour estre et assister continuellem<strong>en</strong>t autour de vous et<br />

ledit Medulla pour aller <strong>en</strong> Hungrie <strong>en</strong> <strong>en</strong>suivant ladite conclusion »…<br />

ANCIENNE COLLECTION DU PRÉSIDENT ROBERT SCHUMANN.<br />

312. B<strong>en</strong>oît MALON (1841-1893) militant ouvrier, communard, et écrivain politique. 11 L.A.S. et 1 L.S., 1882-1890, à<br />

Auréli<strong>en</strong> SCHOLL ; 21 pages in-8, 3 <strong>en</strong>-têtes de la Revue Socialiste (carte de visite jointe). 500/700<br />

INTÉRESSANTE CORRESPONDANCE POLITIQUE SUR LE SOCIALISME.<br />

11 mai 1882. De retour d’un voyage de propagande pour son parti, il remercie Scholl de s’intéresser à ses ouvrages, « vous qui<br />

êtes un maître de la p<strong>en</strong>sée et du style », et de lui pardonner les incorrections et les lacunes d’un « pauvre autodidacte sorti hier<br />

du travail manuel »… 11 janvier 1884. Il voulait le voir pour pr<strong>en</strong>dre de ses nouvelles après son duel, espérant que « la blessure<br />

que vous a faite le triste individu, auquel vous faites bi<strong>en</strong> trop d’honneur, n’aura aucune suite grave »… 16 janvier. Il remercie<br />

ce « Maître de la p<strong>en</strong>sée militante contemporaine » de l’honneur qu’il lui fait <strong>en</strong> inscrivant <strong>en</strong> tête de sa chronique « mon nom<br />

d’obscur travailleur. Je dois cela à votre bi<strong>en</strong>veillance pour moi et à votre précieuse sympathie pour les rev<strong>en</strong>dications socialistes<br />

du prolétariat »… 7 juillet, sur son projet de revue Afrique Française, qui sera « non seulem<strong>en</strong>t un journal africain, mais <strong>en</strong>core<br />

un journal colonial », avec des correspondants émanant de tous les c<strong>en</strong>tres coloniaux, le concours de la Société de protection des<br />

indigènes et de l’Alliance française… 3 septembre. Il lui recommande Léon HUGONNET, qui pourra le r<strong>en</strong>seigner sur les intérêts<br />

français <strong>en</strong> Afrique du Nord… 16 septembre. Son projet de « revue socialiste » qu’il croi « absolum<strong>en</strong>t utile » l’absorbe tant, et<br />

promet un tel succès qu’il ne pourra aller <strong>en</strong> Algérie comme prévu. Il recommande un ami pour pr<strong>en</strong>dre sa place… 27 avril<br />

… /…


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156<br />

1885, recommandant son camarade HALPÉRINE, « un disciple de LAVROFF. Ses relations suivies avec différ<strong>en</strong>ts milieux russes […]<br />

lui permettront de vous r<strong>en</strong>seigner exactem<strong>en</strong>t sur le monde politique et social russe », et pourront lui fournir d’intéressantes<br />

correspondances… 2 septembre 1890, sur son ouvrage Le socialisme intégral : « Vous approuverez […] que, rectifiant le matérialisme<br />

historique de MARX dans ce qu’il a de trop absolu, je me sois efforcé de rattacher le Socialisme à la tradition de la Révolution<br />

française et que j’aie insisté sur l’importance des forces morales et s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>tales, trop négligés par les socialistes contemporains »…<br />

Envois de docum<strong>en</strong>ts, r<strong>en</strong>dez-vous, visites, consultations, etc.<br />

313. MARGUERITE DE VALOIS (1553-1615) la Reine Margot ; fille d’H<strong>en</strong>ri II, première femme d’H<strong>en</strong>ri IV qui la<br />

répudia. P.S. « Marguerite », au château d’Usson 14 août 1598 ; vélin in-plano, fragm<strong>en</strong>t de sceau p<strong>en</strong>dant de cire<br />

rouge. 600/800<br />

« Marguerite par la grace de Dieu Royne de France et de Navarre Duchesse de Valois et Estempes » octroie à Jehan CAMUS,<br />

écuyer, sieur de Saint-Bonnet et de Gandreville <strong>en</strong> Beauce, « lestat et office de Bailly Cap[itai]ne et Gouverneur » d’Étampes… [La<br />

reine Margot était alors emprisonnée au château d’Usson.]<br />

314. [MARGUERITE DE VALOIS]. Jean Timoléon de Beaufort-Montboissier, marquis de CANILLAC (†1598)<br />

gouverneur d’Auvergne, geôlier de la Reine Margot. 2 P.S. « Canilliac », château d’Usson 24 avril et 4 novembre<br />

1587 ; 2 vélins in-fol. 500/700<br />

RARES COMPTES DE CUISINE POUR LA DÉTENTION DE LA REINE MARGOT AU CHÂTEAU D’USSON. [Marguerite de Valois, qui avait épousé<br />

<strong>en</strong> 1572 H<strong>en</strong>ri de Navarre (futur H<strong>en</strong>ri IV), vite délaissée par son galant et hugu<strong>en</strong>ot mari, t<strong>en</strong>ta de s’échapper <strong>en</strong> se réfugiant dans<br />

ses terres d’Auvergne ; elle fut arrêtée sur ordre de son frère H<strong>en</strong>ri III, et dét<strong>en</strong>ue jusqu’<strong>en</strong> 1605 dans le château d’Usson sous la<br />

garde de Canillac, qui, selon Brantôme, devint fou amoureux d’elle ; elle m<strong>en</strong>a à Usson une vie de cour, et y écrivit ses Mémoires.]<br />

Pour la journée du v<strong>en</strong>dredi 24 avril 1587, la somme s’élève à 41 écus,<br />

19 sols et 4 d<strong>en</strong>iers tournois, et se décompose <strong>en</strong> plusieurs chapitres :<br />

panneterie, échansonnerie, cuisine, fruiterie, fourrière ; la Reine a fait<br />

maigre, et au chapitre de la cuisine figur<strong>en</strong>t des poissons d’eau douce :<br />

carpes, truites, aloses, lamproies, loches, écrevisses… Pour la journée du<br />

4 novembre, la somme s’élève à 45 écus, 5 sols, 10 d<strong>en</strong>iers tournois et on<br />

trouve les mêmes rubriques. Le marchand pourvoyeur fournit un bœuf,<br />

du saindoux, des œufs, deux moutons, 13 chapons, des pièces de veau,<br />

3 levrauts, 3 cochons de lait, 8 perdrix, etc. « Au pasticier pour fruict et<br />

ouvrage de four […] A l’escuier pour son fournissem<strong>en</strong>t et verdure de ce<br />

jour […] Pour les livrées ordonnées <strong>en</strong> arg<strong>en</strong>t, assavoir au mestre d’hostel<br />

servant XX sols »…<br />

313 314


315. MARIE-LOUISE (1791-1847) Impératrice. P.S., contresignée par l’Archichancelier CAMBACÉRÈS, Palais de Saint-<br />

Cloud 10 juillet 1813, <strong>en</strong> bas d’une P.S. du duc de FELTRE, ministre de la Guerre ; 1 page et demie in-fol., <strong>en</strong>-tête<br />

Rapport à Sa Majesté l’Empereur et Roi. 400/500<br />

Alors Rég<strong>en</strong>te, elle approuve et signe « pour l’Empereur et <strong>en</strong> vertu des pouvoirs qu’Il nous a confiés » cette proposition de<br />

nomination à des emplois de porte-aigle au 33 e de ligne.<br />

On joint la photographie d’une dépêche télégraphique annonçant la naissance du Roi de Rome.<br />

316. MARINE. MANUSCRIT, Marine de France,<br />

d’Espagne, d’Angleterre, de Dannemark, et de<br />

Russie, 1771 ; volume in-12 de 128 pages, reliure<br />

de l’époque veau fauve, triple filet sur les plats et<br />

fleurons aux coins, dos orné de fleurons (charnières<br />

et coiffes usagées, coins émoussés). 300/400<br />

Manuscrit jolim<strong>en</strong>t calligraphié, rec<strong>en</strong>sant les<br />

vaisseaux des marines des cinq pays, classés par port (la<br />

France), rang et type de vaisseau, précisant le nombre de<br />

canons et, pour les bâtim<strong>en</strong>ts français, leur situation :<br />

<strong>en</strong> port, à la mer, <strong>en</strong> cabotage… Quelques ajouts et<br />

corrections d’une autre plume, au chapitre consacré à la<br />

marine espagnole.<br />

317. MARSEILLE ET LA PESTE. 36 lettres et docum<strong>en</strong>ts, dont 7 imprimés, 1720-1722 ; formats divers, plusieurs avec<br />

mouillures de désinfection. 1.500/2.000<br />

TRÈS INTÉRESSANT ENSEMBLE SUR L’ÉPIDÉMIE DE PESTE QUI FRAPPA EN 1720-1721 LA VILLE DE MARSEILLE ET SA RÉGION.<br />

…Pierre-Joseph-Hyacinthe, marquis de CAYLUS, lieut<strong>en</strong>ant-général <strong>en</strong> Roussillon. 3 longues L.S., Montpellier et Tarascon<br />

15-30 août 1720, à l’int<strong>en</strong>dant Cardin Lebret (plus une fin de L.S., la copie d’une lettre aux échevins de Marseille, et 7 minutes de<br />

réponses). Très intéressante correspondance au sujet de la mise <strong>en</strong> quarantaine de Marseille, son approvisionnem<strong>en</strong>t, les provisions<br />

de blé, les ordres du comte de Medavy, l’interdiction de passer la Durance, l’<strong>en</strong>voi de troupes, l’organisation de la province du<br />

Languedoc face à l’épidémie qui se propage, les diagnostics de médecins sur les maladies, la progression de la maladie, la délivrance<br />

des passeports, les déplacem<strong>en</strong>ts de masse des personnes qui fui<strong>en</strong>t les villes, etc.<br />

Aix 30 janvier 1721. Copie d’une lettre d’une duchesse sur l’arrivée des médecins CHICOYNEAU et VERNY <strong>en</strong> la ville d’Aix<br />

accablée par la peste ». Très intéressant témoignage : l’arrivée de ces médecins ramène le calme et le salut <strong>en</strong> ville : « M. CHIRAC<br />

avoit bi<strong>en</strong> raison de sout<strong>en</strong>ir que la peur estoit la vraie cause de la peste », etc.<br />

Cardin LEBRET. L.S., Barb<strong>en</strong>tane 12 février 1721, à M. de MONVALON, sur les théories médicales de CHIRAC : « C’est le<br />

principe de M. Chirac de rasseurer le peuple, <strong>en</strong> ne pr<strong>en</strong>ant point de précautions. Je crains bi<strong>en</strong> comme vous que l’on ne s’<strong>en</strong><br />

trouve mal »…<br />

Louis-Alphonse de Fortia, marquis de PILLES, gouverneur de Marseille. 2 L.A.S. et 2 L.S., Marseille 19-25 août 1720, au<br />

sujet des rapports des médecins v<strong>en</strong>us de Montpellier sur les maladies sévissant à Marseille, « qu’ils ont caractérisé de fièvres<br />

malignes pestin<strong>en</strong>tielles très dangereuses et sur lesquelles on ne sauroit pr<strong>en</strong>dre trop de précautions pour <strong>en</strong> prév<strong>en</strong>ir le progrès. Ils<br />

ont ajouté qu’il falloit tout le plustost établir un hopital hors la ville pour <strong>en</strong> purger les maladies et avoir plus d’att<strong>en</strong>tion <strong>en</strong>core<br />

à faire <strong>en</strong>sevelir les morts », etc…<br />

… Antoine AUCANE-EMERIC (docteur <strong>en</strong> médecine de l’Université d’Aix). 2 L.A.S., Marseille « De l’infirmerie des<br />

Minimes » 6-7 octobre 1720, à M. de GUEYDAN au parlem<strong>en</strong>t d’Aix. Intéressant témoignage par un médecin au cœur de l’épidémie,<br />

informant du décès du professeur ROUARD « qui vi<strong>en</strong>t de mourir à l’infirmerie de l’Arc de la maladie », à la chaire duquel il souhaite<br />

succéder. « Je me livre très volontiers à servir les malades à l’infirmerie dans att<strong>en</strong>dre autre récomp<strong>en</strong>se que celle que le Seigneur<br />

voudra me donner souhaitant qu’on me fournisse seulem<strong>en</strong>t ce qui me sera nécessaire pour mon <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> et les instrum<strong>en</strong>s qu’il<br />

me faudra pour travailler des remèdes »…<br />

Cahier manuscrit de 46 pages. Notes, comptes et journal personnel d’un g<strong>en</strong>tilhomme prov<strong>en</strong>çal, Arles juillet 1720-17222.<br />

Intéressant récit de la propagation de l’épidémie, de la vie dans la région, etc.<br />

Manuscrit d’un Mandem<strong>en</strong>t de S.E. Mg le cardinal de Noailles archevêque de Paris pour ordonner des prières publiques au sujet<br />

des calamités publiques, 6 septembre 1720.<br />

… /…<br />

157


158<br />

317<br />

Copie des lettres de noblesse accordées à Jean SOULLIER, « M e chirurgi<strong>en</strong> et anatomiste Royal de l’Université de Montpellier,<br />

[qui] s’est transporté de bon gré par nos ordres dans nos ville de Marseille, Aix et autres <strong>en</strong>droits affligés de la maladie contagieuse,<br />

dans le tems que tous les malades et morts estoi<strong>en</strong>t répandus dans les rües »…, 8 octobre 1722.<br />

P.S. de LOUIS XV (secrétaire) contresignée par les consuls de la ville de Toulon, Versailles et Toulon 3-24 décembre 1722,<br />

remise de la peine des galères et ordre de remise <strong>en</strong> liberté pour R<strong>en</strong>é CLAIRET, pour les services qu’il a r<strong>en</strong>dus avec ses compagnons<br />

<strong>en</strong>voyés « pour servir de corbeaux et inhumer les cadavres de ceux qui mourai<strong>en</strong>t de la peste dont la Prov<strong>en</strong>ce était affligée »…<br />

Imprimés. Arrest du Conseil d’état du Roy, Au sujet de la Maladie Contagieuse de la Ville de Marseille (14 septembre 1720,<br />

Paris Imprimerie Royale 1720) ; Journal abrégé de ce qui s’est passé <strong>en</strong> la ville de Marseille depuis qu’elle est affligée de la contagion<br />

(Rou<strong>en</strong> 1721) ; Lettre de Mr l’abbé Mervesin, à M rs les Consuls de la ville de Carp<strong>en</strong>tras capitale du Comtat V<strong>en</strong>aissin, Avec la<br />

manière dont on doit se comporter dans une ville, lorsqu’elle est affligée de la contagion (Carp<strong>en</strong>tras 1721). 4 affiches ou placards<br />

imprimés concernant des mesures par le Roi au sujet de l’épidémie <strong>en</strong> 1722, ordonnances du marquis de BRANCAS, Lieut<strong>en</strong>ant<br />

général des armées du Roy et de Prov<strong>en</strong>ce :ordres et mesures sanitaires pour éviter la contagion ; obligation déclarer les malades,<br />

de les faire examiner, interdiction de cacher un malade chez soi ; interdiction de déplacer ou de faire commerce de cocons de soie,<br />

dangereux <strong>en</strong> temps d’épidémie ; interdiction de v<strong>en</strong>dre ou acheter quoique ce soir prov<strong>en</strong>ant de la région de Marseille, sous peine<br />

de condamnation à mort ; levée de ces mesures (22 décembre 1722)…<br />

5 laissez-passer <strong>en</strong> temps d’épidémie, 1640-1722, dont 2 vierges.<br />

ON JOINT : Jean-Baptiste BERTRAND, Relation historique de la peste de Marseille <strong>en</strong> 1720. Seconde édition corrigée et augm<strong>en</strong>tée<br />

(Cologne, Pierre Marteau, 1721), in-12, rel. basane mouchetée de l’époque.<br />

318. Jules MAZARIN (1602-1661) cardinal et homme d’État. L.S. avec 9 lignes autographes, La Fère 23 juillet 1656, à<br />

Pierre CHANUT, conseiller du Roy <strong>en</strong> ses Conseils, à Paris ; 1 page in-4, adresse avec cachets cire rouge aux armes sur<br />

lacs de soie rose (petite répar. à un coin). 2.000/2.500<br />

AU SUJET DU PASSAGE DE CHRISTINE DE SUÈDE EN FRANCE. [Pierre Chanut avait été ambassadeur <strong>en</strong> Suède <strong>en</strong> 1645-1649, et avait<br />

demandé à saluer l’anci<strong>en</strong>ne Reine lors de son passage <strong>en</strong> France, v<strong>en</strong>ant de Rome pour se r<strong>en</strong>dre à Hambourg ; lors de ce voyage,<br />

elle négocia avec Mazarin le projet de monter sur le trône de Naples.]<br />

Chanut a écrit à Mazarin « le desir que vous auriez d’aller saluer la Reyne de Suede dans son passage par ce Royaume, non<br />

seulem<strong>en</strong>t vous le pouvez faire comme particulier, mais on vous donnera fort volontiers commission de demeurer auprez d’Elle<br />

pour l’accompagner et la servir jusques sur la frontiere »… Mazarin ajoute alors DE SA MAIN : « M. le Comte de Bri<strong>en</strong>ne vous escrit<br />

de la part du Roy d’aller voir la Reyne de Suède, la saluer de la part de S. M. et l’accompagner à la frontiere. Au moins il faut que<br />

vous le fassies jusques au lieu ou jauray lhonneur de lui faire la rever<strong>en</strong>ce mayant fait scavoir quelle me veut <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir ».<br />

319. MÉTIERS. Imprimé : Édit du Roi, … Portant suppression des Jurandes & Communautés de Commerce, Arts & Métiers,<br />

février 1776 (Toulouse, Impr. de Pijon, 1776) ; petit in-4 de 20 p. 50/60<br />

318


320. William Augustus MILES (1753 ?-1817) publiciste anglais, auteur de brochures politiques, et ag<strong>en</strong>t secret.<br />

MANUSCRIT <strong>en</strong> grande partie autographe, Memoirs of my own times, 52 CAHIERS de correspondance, mémoires et<br />

journal, et écrits divers, 1780-1802 et 1812 ; 52 cahiers in-4 formant plus de 4200 pages, couvertures de basane fauve<br />

souples (5 cartonnées) avec étiquettes sur le plat sup. ; principalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> anglais ou <strong>en</strong> français (qqs ff. <strong>en</strong>levés ou<br />

coupés) ; dans un coffre métallique au nom du Rev d Charles Popham Miles. 12.000/15.000<br />

MÉMOIRES ET CAHIERS DE CORRESPONDANCE D’UN AGENT SECRET EN FRANCE SOUS LA RÉVOLUTION ET LE CONSULAT, COMMENTANT<br />

LA POLITIQUE ET LES ÉVÉNEMENTS EN GRANDE-BRETAGNE, LES PAYS-BAS ET LA FRANCE, EN GRANDE PARTIE INÉDITS. Nous ne pouvons <strong>en</strong><br />

donner qu’un trop rapide aperçu.<br />

Établi à Liège au début des années 1780, W.A. Miles, anci<strong>en</strong> fonctionnaire de la marine et poète à ses heures, fréqu<strong>en</strong>ta les<br />

deux princes-évêques successifs et s’<strong>en</strong>tretint confid<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t avec des ministres et membres du Parlem<strong>en</strong>t anglais. Envoyé à<br />

Paris <strong>en</strong> juillet 1790, il se lia avec MIRABEAU, LEBRUN, LAFAYETTE et d’autres personnalités de la Révolution ; de retour à Londres,<br />

<strong>en</strong> avril 1791, il devint l’intermédiaire <strong>en</strong>tre le gouvernem<strong>en</strong>t de PITT et les ag<strong>en</strong>ts de la Révolution <strong>en</strong> vue de prév<strong>en</strong>ir un<br />

conflit armé. Sa correspondance diplomatique et politique est particulièrem<strong>en</strong>t d<strong>en</strong>se <strong>en</strong> 1793-1794, et compr<strong>en</strong>d notamm<strong>en</strong>t des<br />

échanges avec George AUST, sous-secrétaire britannique des Affaires étrangères, et le duc de LEEDS, anci<strong>en</strong> secrétaire d’État aux<br />

Affaires étrangères ; Thomas PENROSE, secrétaire du ministre plénipot<strong>en</strong>tiaire près le duc de Toscane, WYNDHAM ; Lord FORTESCUE<br />

et Lord GRENVILLE, pairs du royaume ; Edward NEWENHAM, Charles BUNBURY, George ROSE et Charles LONG, membres du Parlem<strong>en</strong>t<br />

(ce dernier fut proche de Pitt) ; Bernard-François de CHAUVELIN, ambassadeur de France à Londres ; Scipion MOURGUE et Charles-<br />

Frédéric REINHARD, secrétaires à la légation française à Londres ; Hugues-Bernard MARET, émissaire de Lebrun à Londres ; François<br />

NOËL, émissaire du Conseil exécutif à Londres, puis chargé d’affaires à La Haye (et <strong>en</strong> 1794, ministre plénipot<strong>en</strong>tiaire à V<strong>en</strong>ise) ;<br />

Jacques-Augustin MOURGUE, éphémère ministre de l’Intérieur ; le colonel chevalier de LA COLOMBE, aide de camp de Lafayette, etc.<br />

Une rupture avec PITT, au cours de l’été de 1794, et une lettre ouverte au prince de GALLES au sujet des dettes de ce dernier, <strong>en</strong><br />

1795, mir<strong>en</strong>t fin à l’emploi de Miles par le ministère. Miles se consacra dès lors à son œuvre de publiciste, et mourut à Paris alors<br />

qu’il préparait une histoire de la Révolution française.<br />

Le prés<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble fut très probablem<strong>en</strong>t élaboré <strong>en</strong> vue de cette histoire, et a servi à l’édition d’un choix de correspondance<br />

sur la Révolution publiée par son fils, le Révér<strong>en</strong>d Charles Popham Miles (The Correspond<strong>en</strong>ce of William Augustus Miles on the<br />

Fr<strong>en</strong>ch Revolution, 2 vol., Londres, 1890) ; c’est lui qui a classé et annoté les cahiers, rédigeant <strong>en</strong> tête de chacun un index ou une<br />

159


160<br />

table, ainsi que les étiquettes de titre collées sur les couvertures. Le premier cahier porte sur la couverture le titre calligraphié par<br />

W.A. Miles, Memoirs of my own times comm<strong>en</strong>cing 1780; ce « Book 1 st » conti<strong>en</strong>t l’Introduction (<strong>en</strong> brouillon très corrigé), conçue<br />

comme « préface à une correspondance volumineuse et variée avec une variété de personnes et p<strong>en</strong>dant un grand nombre d’années<br />

sur différ<strong>en</strong>ts sujets »… ; à la fin, dans une autre version datée 1802, intitulée Preface to my dear son, Miles lègue ces manuscrits<br />

à son fils, <strong>en</strong> souhaitant qu’ils soi<strong>en</strong>t publiés.<br />

Les cahiers r<strong>en</strong>ferm<strong>en</strong>t des lettres majoritairem<strong>en</strong>t politiques, classées par ordre chronologique, prés<strong>en</strong>tant de nombreuses<br />

corrections et des indications de passages à supprimer, ainsi que quelques éclaircissem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> note. Si certaines correspondances<br />

sont <strong>en</strong> copie (probablem<strong>en</strong>t de la main de la femme de Miles), annotées par Miles, d’autres cahiers sembl<strong>en</strong>t être les minutes<br />

ou copies originales t<strong>en</strong>ues par Miles et son secrétaire. Une note autographe signée de Miles, datée de Froyle près Alton le<br />

26 novembre 1797, dans un cahier composé de fragm<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> vers ou prose d’époques différ<strong>en</strong>tes, donne l’auteur comme un<br />

personnage très comique, aux idées extravagantes (wild), à la conduite exc<strong>en</strong>trique, aimant l’humanité à la folie, et outrageux à<br />

son égard seulem<strong>en</strong>t lorsque son expéri<strong>en</strong>ce fait rep<strong>en</strong>tir de l’affection qu’il a donnée à ceux qui s’<strong>en</strong> sont montrés indignes (n°<br />

51)… Dans un autre texte, daté de 1802, qui devait servir de préface à des mémoires, Miles recommande à son fils de m<strong>en</strong>er une<br />

vie honnête, courtoise, respectueuse et modeste : lui-même s’est considéré dans ce monde comme dans une imm<strong>en</strong>se dilig<strong>en</strong>ce,<br />

tous ceux qu’il r<strong>en</strong>contrait étant des compagnons de voyage à qui il devait r<strong>en</strong>dre le trajet aussi agréable que possible (n° 1A)… Les<br />

cahiers port<strong>en</strong>t une numérotation moderne de 1 à 52 (avec deux bis), dont manqu<strong>en</strong>t les n os 18 (fin de l’année 1789) et 48.<br />

La première lettre recueillie dans cette massive correspondance polyphonique date de juillet 1776, et provi<strong>en</strong>t de Lady<br />

RODNEY, épouse du contre-amiral sous lequel Miles avait servi <strong>en</strong> Amérique. Des années précédant son établissem<strong>en</strong>t à Liège<br />

dat<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t des échanges avec le grand acteur David GARRICK, le contre-amiral George RODNEY, Edward New<strong>en</strong>ham, Lady<br />

Val<strong>en</strong>tia, l’honorable M. Fortescue, l’earl Temple marquis de BUCKINGHAM, Lord Lieut<strong>en</strong>ant of Ireland, le Premier ministre Earl of<br />

Shelburne... En 1783-1784 les comm<strong>en</strong>taires sur la guerre d’indép<strong>en</strong>dance américaine, l’état de rébellion <strong>en</strong> Irlande, les rapports<br />

<strong>en</strong>tre la France et la Grande-Bretagne se multipli<strong>en</strong>t, notamm<strong>en</strong>t dans la correspondance <strong>en</strong>tre Miles et Buckingham, New<strong>en</strong>ham,<br />

Shelburne et son successeur, William PITT le jeune, les parlem<strong>en</strong>taires John Somers-Cocks et Thomas Rich, Lord Montagu… On<br />

relève aussi des lettres ouvertes au Morning Post, au Daily Advertiser et aux critiques de « Neptune » (pseudonyme de Miles)…<br />

C’est le 30 mai 1785 que Miles propose au Premier ministre PITT de se r<strong>en</strong>dre utile à son pays <strong>en</strong> profitant de son intimité avec le<br />

prince-évêque de Liège pour procurer des r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts précoces et auth<strong>en</strong>tiques de ce qui se trame <strong>en</strong>tre les cours voisines ; la<br />

question de frais <strong>en</strong>courus, voire de salaire, se posera <strong>en</strong>suite régulièrem<strong>en</strong>t, et il comm<strong>en</strong>cera à désigner divers acteurs souverains<br />

ou diplomatiques par des chiffres. En juin 1785, il prédit à New<strong>en</strong>ham que la Flandre succombera à la France (n° 4)… Le journal<br />

que Miles tint à Liège <strong>en</strong> 1785 recueille des nouvelles de l’Empereur <strong>en</strong> Italie, de tirs hollandais sur un vaisseau autrichi<strong>en</strong>, de<br />

l’excell<strong>en</strong>t état des préparatifs militaires de la France, ainsi qu’un mot de MARIE-ANTOINETTE sur son frère l’Empereur, et des échos<br />

de l’Essai sur le despotisme de MIRABEAU et du chantage par lequel son auteur se déf<strong>en</strong>d (n° 6)… Une lettre du 15 février 1786<br />

<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>d de récapituler pour le Premier ministre la politique de la principauté de Liège depuis 1780, et notamm<strong>en</strong>t les dessous<br />

secrets (autrichi<strong>en</strong>s) de l’élection de l’actuel prince de Péan (n° 7)… Miles fait part à Pitt le 17 avril 1786 de ce qu’il appr<strong>en</strong>d d’un<br />

traité esquissé par le duc d’AIGUILLON pour une alliance militaire <strong>en</strong>tre la France et la Grande-Bretagne, afin d’assurer la paix de<br />

l’Europe et du monde ; si l’anci<strong>en</strong> ministre ne l’a pas prés<strong>en</strong>té à Londres c’est à cause de la Reine, et le résultat pourrait être une<br />

alliance <strong>en</strong>tre la France et la Russie ; la Prusse d’ailleurs s’efforce d’aliéner la France de l’Autriche (n° 8)… En 1786 il comm<strong>en</strong>ce<br />

à correspondre avec Pierre LEBRUN, propriétaire-éditeur du Journal politique de l’Europe et futur ministre des Affaires étrangères ;<br />

Miles rapporte dans une note que le marquis de Sainte-Croix, plénipot<strong>en</strong>tiaire de Louis XVI, le qualifie de gueux… En 1787<br />

comm<strong>en</strong>ce l’affaire Gormanston, qui occupera beaucoup les esprits et les plumes : il s’agit de l’expatriation clandestine d’Irlande du<br />

vicomte GORMANSTON, mineur catholique, affaire de succession contestée doublée d’une affaire de liberté de culte qui provoquera<br />

mainte accusation de bigoterie, d’intolérance et d’immoralité contre les fidèles de l’Église romaine. Miles livre notamm<strong>en</strong>t à ce<br />

sujet le procès-verbal d’un <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> avec le prince-évêque de Liège (n° 10), et des lettres et textes relatant ou comm<strong>en</strong>tant l’affaire,<br />

et ses propres efforts pour obt<strong>en</strong>ir la restitution de ce sujet de S.M. (n os 10 à 16)… 1787 est égalem<strong>en</strong>t marqué par des lettres de<br />

Miles au secrétaire d’État aux Affaires étrangères, le marquis de CARMARTHEN (futur duc de LEEDS), et au ministre plénipot<strong>en</strong>tiaire<br />

anglais à La Haye, James HARRIS, à propos des t<strong>en</strong>tatives du roi de Prusse de r<strong>en</strong>verser le parti républicain aux Pays-Bas, afin de<br />

rétablir le prince d’Orange ; dans un premier temps on a cru que les Français marchai<strong>en</strong>t aussi (n° 12)… Miles transmet à Pitt copie<br />

d’une conv<strong>en</strong>tion franco-liégeoise, le 8 janvier 1788 : la France vise à établir une influ<strong>en</strong>ce perman<strong>en</strong>te dans la principauté, voire<br />

à transformer la principauté <strong>en</strong> une province française, puis un État indép<strong>en</strong>dant… Deux mois plus tard il fait part à Buckingham<br />

d’un traité secret <strong>en</strong>tre Versailles et Vi<strong>en</strong>ne : celle-ci céderait les provinces belges <strong>en</strong> échange de la neutralité de la France dans<br />

la guerre… Il donne des nouvelles de la contrebande du tabac, et parle de l’év<strong>en</strong>tualité d’un traité de commerce anglo-français ;<br />

<strong>en</strong> juin, il est proscrit de Liège (n° 15)… Depuis Bruxelles, il mainti<strong>en</strong>dra sa correspondance avec l’Angleterre et l’Irlande, et avec<br />

Liège, dans la personne du bourgmestre et futur corég<strong>en</strong>t FABRY… Il recommande Joseph DUPAS DE VALNAIS, ex-consul de France<br />

à Boston, époux d’une nièce de M. Hancock : fâché contre l’ingratitude de la cour de Versailles Dupas servirait volontiers le<br />

gouvernem<strong>en</strong>t britannique <strong>en</strong> Inde (n° 16)… Miles verrait bi<strong>en</strong> la principauté sécularisée et sous gouvernem<strong>en</strong>t anglais ; il craint<br />

de la voir tomber sous domination française, avec le Brabant et la Flandre (à Carmarth<strong>en</strong>, 20 décembre 1788) ; la France ne pourrait<br />

interv<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> ce mom<strong>en</strong>t, ses troupes seront <strong>en</strong>gagées <strong>en</strong> Hollande dès le printemps (à Buckingham, 23 décembre 1788) ; il insiste<br />

sur les conséqu<strong>en</strong>ces commerciales de la Révolution (n° 17)…<br />

… /…


161


162<br />

De retour à Liège <strong>en</strong> 1790, Miles r<strong>en</strong>d compte de la Révolution dans la principauté, informe Pitt du mouvem<strong>en</strong>t pour que Liège<br />

et les provinces belges form<strong>en</strong>t une république, et le prévi<strong>en</strong>t, le 24 janvier, que si les Pays-Bas tomb<strong>en</strong>t sous domination française,<br />

Amsterdam devi<strong>en</strong>dra une commune de Paris. Hanovre ne sera pas toujours anglais ; mieux vaut comme pied à terre sur le contin<strong>en</strong>t<br />

un pays <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>ant, une mine de richesse inexplorée, face aux rives d’Angleterre… Nouvelles ou communications de WIMPFFEN,<br />

MIRABEAU, TALLEYRAND, PÉTION… Admission de Miles aux Jacobins (où il participera aux débats, et échangera des civilités avec le duc<br />

d’ORLÉANS) et à la Société de 1789 (n° 19)… Témoignage de l’effervesc<strong>en</strong>ce croissante à Paris, et du déplorable dénouem<strong>en</strong>t du départ<br />

des tantes du Roi, février 1791 ; analyse de la Révolution dans une lettre à New<strong>en</strong>ham, et après lecture des Réflexions de BURKE, mars<br />

1791 (n° 20)… Vives lettres de sa fille sur les viol<strong>en</strong>ces ou m<strong>en</strong>aces subies par le Roi, la Reine, le général de LAFAYETTE, Clermont-<br />

Tonnerre, etc., avril-juin 1791 (n° 21)… Texte d’une lettre du maréchal LUCKNER au ministre, à propos de l’invasion de la Belgique,<br />

<strong>en</strong> juin 1792 ; correspondance à Miles de Jacques-Augustin MOURGUE, après sa démission du ministère de l’Intérieur, et avec son fils<br />

Scipion MOURGUE, secrétaire de la légation française de Londres ; mémorandum et notes sur S. Mourgue, qui se rallie à la Révolution<br />

et le trompe sur les int<strong>en</strong>tions d’alliance franco-britannique de LEBRUN ; correspondance avec New<strong>en</strong>ham sur les événem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong><br />

France, les int<strong>en</strong>tions du roi de Prusse, la sédition <strong>en</strong> Irlande (n° 24)… Correspondance de Miles avec Hugues MARET, <strong>en</strong>voyé <strong>en</strong><br />

mission à Londres pour s’<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir avec Pitt ; mémorandum sur la mission de Maret à Bruxelles <strong>en</strong> 1792 pour faire r<strong>en</strong>verser le joug<br />

autrichi<strong>en</strong>. Suite de la correspondance avec S. Mourgue, qui l’assure de la bonté du Conseil exécutif, et de ses propres efforts pour<br />

détruire les préjugés contre l’Angleterre (15 décembre 1792) : « Si votre gouvernem<strong>en</strong>t vouloit se cont<strong>en</strong>ter de l’assurance de paix<br />

<strong>en</strong>vers la Hollande, nous serions bi<strong>en</strong>tôt frères » (n° 25)… Beau plaidoyer de J.A. Mourgue <strong>en</strong> faveur de la Révolution, 1 er janvier<br />

1793 : « je n’avois jamais imaginé qu’une Nation qui se dit libre, qui se glorifie de sa liberté, que la fière Albion voulût joindre ses<br />

forces aux tirans coalisés pour <strong>en</strong>chaîner de nouveau un peuple qui a s<strong>en</strong>ti le poids des chaînes de l’esclavage et qui veut les briser […],<br />

pour quelques fâcheux résultats mom<strong>en</strong>tanés, des hommes sages, des hommes libres doiv<strong>en</strong>t-ils étouffer les principes, exterminer<br />

ceux qui les ont developés ? […] Qu’importe à l’Angleterre que les despotes de Vi<strong>en</strong>ne, et de Berlin soi<strong>en</strong>t obligés de donner un<br />

peu plus ou un peu moins de liberté à ce qu’ils nomm<strong>en</strong>t leurs peuples ? La Nation anglaise veut-elle jetter le gand et se faire le<br />

chevalier de tous les tyrans de l’univers ? Ses flottes couvriront-elles moins toutes les mers du monde lorsque l’aigle impériale ne<br />

planera plus <strong>en</strong> deçà du Rhin ? […] Tous vos malheurs, toutes vos dettes, toutes vos loix fiscales vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t depuis des siècles de vos<br />

querelles avec la France. Tous nos malheurs, toutes nos dettes, l’esclavage même dont nous voulons sortir vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de nos querelles<br />

avec l’Angleterre », etc. Exhortations de Miles à Maret et Lebrun pour affranchir les Pays-Bas autrichi<strong>en</strong>s et le pays de Liège sans faire<br />

la guerre… Mémoranda après des visites de REINHARD, secrétaire de légation : nécessité de conserver les communications <strong>en</strong>tre Pitt et<br />

l’ambassadeur Chauvelin (n° 26)… Proposition de fournir à S. Mourgue un docum<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>dant à disculper son père ; recommandation<br />

à Lebrun d’attacher moins d’importance aux discours de Burke et Windham ; exposé à Fabry des conseils qu’il a donnés à Maret<br />

et Noël, de r<strong>en</strong>oncer à toute conquête et de traiter avec Vi<strong>en</strong>ne (n° 27)… Réflexions de Miles, le 28 janvier 1793, sur la répugnance<br />

des Anglais à faire la guerre à la France, l’importance toute relative de la vie de LOUIS XVI, et la folie qu’il y aurait à confondre une<br />

ère de prospérité avec l’âge de chevalerie <strong>en</strong> se précipitant à la déf<strong>en</strong>se de la Reine (ce qui serait héroïque chez un homme, peut être<br />

vicieux et impardonnable pour l’État)… Mémorandum du 30 janvier 1793 : MM. Maret, Reinhard et Mourgue lui ont donné des<br />

assurances sur le sort de la Reine et du Prince royal ; les débats à la Chambre des Communes et les émeutes à Rou<strong>en</strong> ont accéléré la<br />

mort de Louis XVI… Rapport à Pitt, pour l’am<strong>en</strong>er à s’<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir avec Maret (n° 28)… Opinion du colonel de LA COLOMBE, aide de<br />

camp de LAFAYETTE, 11 mars 1793 : les propriétaires et les honnêtes g<strong>en</strong>s restés <strong>en</strong> France « gémiss<strong>en</strong>t aujourd’hui sous le couteau et<br />

ne soupir<strong>en</strong>t qu’après une diversion qui écarte d’autour d’eux la doctrine infernale des gouvernants, mais je puis vous assurer qu’ils ne<br />

feront pas une seule t<strong>en</strong>tative tant qu’ils scauront Monsieur de La Fayette dans les fers » ; assurés de la délivrance du général, ils « se<br />

porteront à pr<strong>en</strong>dre telle forme de gouvernem<strong>en</strong>t que le bi<strong>en</strong> général de la France et l’intérêt des puissances de l’Europe pourroi<strong>en</strong>t<br />

désirer »… Déclaration des habitants des Cév<strong>en</strong>nes, Auvergne et Dauphiné, transmise par La Colombe : ils propos<strong>en</strong>t de lever et<br />

équiper une armée pour rétablir Louis XVII dans une monarchie limitée, dans laquelle les ministres de la Couronne répondront à la<br />

Nation… Texte de propagande anti-révolutionnaire adressé aux soldats français (n° 29)… Lettres de François NOËL déplorant les crimes<br />

de la Révolution, s’interrogeant sur la déclaration de Lord HOOD à Toulon et une év<strong>en</strong>tuelle restauration de la monarchie, déplorant le<br />

sort de Brissot, Condorcet, Pétion, Biron, Lebrun, Sieyès, etc. : « comptez que jamais nous ne recevrons la loi de l’étranger, et que les<br />

Français périront jusqu’au dernier avant d’<strong>en</strong> v<strong>en</strong>ir à cette humiliation »… Longue réponse de Miles, publiée la même année dans son<br />

pamphlet Conduct of France towards Great Britain, dénonçant les ag<strong>en</strong>ts français opérant à Londres, et dans toute la Grande-Bretagne,<br />

avec ou sans l’aveu de l’ambassadeur Chauvelin, pour introduire l’anarchie et toutes ses horreurs dans ces royaumes heureux. Il<br />

rappelle d’anci<strong>en</strong>nes confid<strong>en</strong>ces de François NOËL sur les intrigues de ces émissaires, et vante sa propre discrétion à Paris à l’égard des<br />

affaires de la France, malgré ses relations avec Mirabeau, Lafayette et quelques membres notables de l’Assemblée Nationale, et livre<br />

de belles attaques contre une population d’espions et de délateurs, contre le recours à Necker et Luckner, contre un pays transformé<br />

<strong>en</strong> un imm<strong>en</strong>se abattoir, contre l’établissem<strong>en</strong>t d’une nouvelle tyrannie et contre toute manière de calomnies anti-britanniques et de<br />

m<strong>en</strong>songes aptes à nourrir la haine <strong>en</strong>tre leurs deux nations… Noël doit rougir de l’état dégradé de son pays, et de l’humanité (n° 30)…<br />

Réflexions de New<strong>en</strong>ham après lecture de Conduct of France (les Britanniques sont idiots, de traiter avec les marionnettes françaises<br />

du jour ; admiration pour sa dissection de Paine ; tristes prédictions de l’av<strong>en</strong>ir du Dauphin, Madame Royale et Madame Élisabeth ;<br />

vœux pour les légitimistes, dont l’union serait plus efficace que vingt victoires de Cobourg ou Wurmser, etc.). Très intéressantes<br />

lettres de François Noël : « Je me suis livré à la révolution avec la chaleur d’un caractère ard<strong>en</strong>t et la réflexion d’un ami de la justice. Elle<br />

était nécessaire […]. Vous appréciez les mœurs et les vices de ces prêtres m<strong>en</strong>teurs et de cette noblesse lâche qui va prouvant à toute<br />

l’Europe combi<strong>en</strong> la France a eu raison de la vomir de son sein – mais vous n’appréciez pas le peuple […]. Ce peuple tant calomnié<br />

n’a cessé de donner des preuves éclatantes de toutes les vertus », seulem<strong>en</strong>t trompé par les « exaggérateurs de patriotisme qui n’<strong>en</strong><br />

pr<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t le masque que pour le précipiter vers les mesures funestes »… Éloge de DANTON (24 décembre 1793) (n° 31)…<br />

… /…


163


164<br />

Le caractère sanguinaire et irrévocable de la Révolution française est un leitmotiv de la correspondance de 1794, après<br />

l’évacuation de Toulon par Lord HOOD et les massacres de Lyon. Miles réitère sa conviction, déclarée dès août 1790, que la<br />

monarchie est détruite <strong>en</strong> France, et NEWENHAM se désespère : seules les diss<strong>en</strong>sions internes pourront arrêter les avancées des<br />

républicains, si la Suède, le Danemark et la Russie n’<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t pas dans la coalition (11 janvier 1794). Miles <strong>en</strong>courage François Noël<br />

dans la voie des ouvertures de paix et se met à la disposition de DANTON (14 janvier) ; il transmet à Pitt les assurances confid<strong>en</strong>tielles<br />

de Noël, puis objecte à celui-ci que la Conv<strong>en</strong>tion semble empêcher ces ouvertures ; il a déclaré dès février 1793 à Pierre-Victor<br />

MALOUET que si ses compatriotes ne s’égorgeai<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong>tre eux, nul autre ne pourrait le faire (26 janvier). À la suite de désertions<br />

massives d’Anglais, et de r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts d’une personne d’importance dans la République française [François Noël], Miles avise<br />

Long que la France est disposée à une paix séparée avantageuse à leur pays (30 janvier 1794) ; le l<strong>en</strong>demain, il exhorte Noël à<br />

interv<strong>en</strong>ir auprès de Danton et ROBESPIERRE, s’ils ont <strong>en</strong>core la confiance de la Nation, pour am<strong>en</strong>er cette fin, mais un mémorandum<br />

du 15 février fait état du vœu exprimé par PITT, que Miles cesse de lui <strong>en</strong>voyer des extraits de sa correspondance française, et même<br />

qu’il cesse cette correspondance… Noël écrit le 19 qu’il faut laisser de côté « ces vaines chicanes diplomatiques » : « maint<strong>en</strong>ant que<br />

l’énergie française a brisé ce colosse monstrueux qui voulait non seulem<strong>en</strong>t mettre <strong>en</strong> pièces la France, mais anéantir la liberté, et<br />

jusqu’au nom des republiques d’Europe et d’Amerique, la guerre n’est plus pour lui, ce me semble, un objet de nécessité, c’<strong>en</strong> est<br />

un de choix […] pour les rois et les Cours » (n° 32)… Comm<strong>en</strong>taires sur la disparition de DANTON et le caractère de ROBESPIERRE ;<br />

échos des progrès des Français dans les Pays-Bas… En juin 1794 Miles fait valoir à Pitt les occasions ratées au début de la guerre<br />

de rétablir une monarchie limitée <strong>en</strong> France… Échanges avec Charles STUART, commandant l’armée <strong>en</strong> Corse, à propos de leurs<br />

erreurs militaires et politiques : le refus d’une monarchie limitée a frappé la base de la monarchie partout <strong>en</strong> Europe… Mise au<br />

point avec LEEDS, <strong>en</strong> juillet 1794, concernant la protection de celui-ci à l’époque où Miles préconisait une république liégeoise et<br />

belge… Lettres alarmées de New<strong>en</strong>ham, à propos des conquêtes françaises : sauf interv<strong>en</strong>tion rapide des Russes, les Français feront<br />

la loi à toute l’Europe, et Robespierre devi<strong>en</strong>dra le dictateur de toutes les nations (29 juillet 1794)… Miles récapitule ses critiques<br />

contre la conduite politique et militaire de la guerre : il s’agit d’un conflit avec la nation française toute <strong>en</strong>tière, pour des opinions<br />

et principes, et sauf opposition vigoureuse de leur part, la monarchie disparaîtra de l’Angleterre, comme elle a presque disparu<br />

du contin<strong>en</strong>t (n° 33)…<br />

En janvier 1795 Miles écrit un discours pour un ami au Parlem<strong>en</strong>t [Charles STUART], sur l’opportunité de traiter de la paix (n°<br />

35). Il adresse plusieurs lettres au ministre de la République <strong>en</strong> Suisse, François BARTHÉLEMY, <strong>en</strong> faveur de l’union de leurs pays :<br />

« au nom de Dieu ne vous laissez pas éblouir par l’éclat passager de vos armes. Il y a un éclat infinim<strong>en</strong>t plus glorieux pour la<br />

France que pourront lui procurer les plus brillantes des victoires, la gloire monsieur d’avoir donné la paix à l’Europe après l’avoir<br />

vaincue ! » (3 février 1795) (n° 36). Une longue lettre à Lord FORTESCUE du 10 août 1795 déplore le réc<strong>en</strong>t traité franco-espagnol<br />

négocié par Barthélemy, et les fautes de PITT : Miles avait assez parlé avec lui, et vu ses mesures <strong>en</strong> 1787, pour se douter que Pitt


était très mal informé des affaires contin<strong>en</strong>tales, et ce soupçon est dev<strong>en</strong>u certitude <strong>en</strong> 1790 ; Miles a déclaré à Buckingham <strong>en</strong><br />

février 1793 que le ministre ne compr<strong>en</strong>ait ri<strong>en</strong> à la politique étrangère et c’est pour cela que lui-même s’est intéressé si vivem<strong>en</strong>t,<br />

et assez officieusem<strong>en</strong>t, dans l’hiver de 92, au Conseil Exécutif français auprès duquel il avait quelque crédit, afin d’éviter la<br />

catastrophe. Remarques sur le ministre CHAUVELIN (un imbécile intrigant), le diplomate Lord BUTE (qui s’est ridiculisé à Turin),<br />

LAFAYETTE et MIRABEAU (avec qui il a débattu d’affaires à Paris), le prince de CONDÉ (un fugitif et un m<strong>en</strong>diant), etc. Il ne touche<br />

qu’une fraction de la p<strong>en</strong>sion promise par Pitt… Malgré le refus de Charles Frédéric REINHARD de correspondre avec lui sans<br />

l’aval de son gouvernem<strong>en</strong>t, Miles revi<strong>en</strong>t à la charge : « toute liaison <strong>en</strong>tre le ministre et moi est rompue […]. Mes vœux sont, et<br />

seront que la France soit libre ! Je voudrais que la paix fût faite »… Mémorandum inédit sur une conversation avec le parlem<strong>en</strong>taire<br />

SHERIDAN, après la publication de sa lettre mettant <strong>en</strong> cause le prince de Galles, et propos d’un membre de l’opposition sur l’av<strong>en</strong>ir<br />

du pays, avec ou sans monarchie, avec ou sans le prince (n° 37)… Deux versions corrigées d’une longue lettre à GEORGE III, 27<br />

octobre-8 novembre 1797, que Miles se réserve de publier : il est convaincu que des réformes sérieuses et des retranchem<strong>en</strong>ts<br />

considérables leur permettrai<strong>en</strong>t de faire face à la France (n° 38A et B)…<br />

En 1798, Miles félicite LAFAYETTE de sa délivrance de captivité, rappelant qu’il lui avait prédit son triste destin, dans la rue<br />

de Bourbon <strong>en</strong> 1790. Il ne veut fournir aucun motif au despotisme de lui mettre une corde au cou, <strong>en</strong> parlant politique, mais il<br />

regrette que le projet d’alliance <strong>en</strong>tre leurs pays qu’il a eu à cœur depuis 1780, et qu’il a communiqué au marquis de Bouillé et à<br />

Lafayette, n’ait pas été réalisé (29 janvier 1798)… BURKE s’est opposé <strong>en</strong> 1793 à toute interv<strong>en</strong>tion de la Cour britannique auprès<br />

des despotes qui dét<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t Lafayette ; Magdeburgh et La Colombe peuv<strong>en</strong>t attester qu’<strong>en</strong> mars 1793, il fit une vaine t<strong>en</strong>tative<br />

sans succès pour obt<strong>en</strong>ir la libération de son ami (3 février 1798)… Exposé à Charles STUART de ses positions fidèles <strong>en</strong> matière<br />

politique ; il repousse l’accusation d’avoir prostitué ses tal<strong>en</strong>ts, et insiste sur la nécessité d’efforts communs pour résister à la<br />

France ; l’ambition aveugle de la France est de réduire l’empire britannique <strong>en</strong> une province sous son contrôle (8 mars 1798) (n°<br />

39)… Il assure LAFAYETTE à nouveau de sa fidélité, lors de sa capture, et livre des souv<strong>en</strong>irs de ses efforts pour le servir <strong>en</strong> 1790-<br />

1791, à Paris : anecdotes concernant le général de WIMPFFEN, les Jacobins, LE BRUN, le duc de CHARTRES… Il espérait <strong>en</strong> 1789 que la<br />

Révolution serait le fondem<strong>en</strong>t d’une alliance <strong>en</strong>tre leurs pays, doctrine qu’il proposait à Mirabeau, Barnave, Talleyrand, Sieyès,<br />

etc. Un mémorandum et plusieurs lettres de 1798-1799 concern<strong>en</strong>t un pamphlet répondant à la lettre ouverte de Miles au prince<br />

de Galles ; Miles a été représ<strong>en</strong>té comme un écrivain p<strong>en</strong>sionné par le ministre et employé comme espion, calomnies évid<strong>en</strong>tes (n°<br />

40)… L’att<strong>en</strong>tat contre les plénipot<strong>en</strong>tiaires français alors qu’ils quittai<strong>en</strong>t le Congrès de Rastadt bouleverse Miles autant que les<br />

massacres de septembre 1792 ; il s’indigne de ce que les journaux à la solde du gouvernem<strong>en</strong>t cherch<strong>en</strong>t à atténuer la culpabilité<br />

des assassins autrichi<strong>en</strong>s (19 mai 1799), et dans sa rage, écrit aussitôt une lettre aux Times accusant l’Empereur du crime, lettre qu’il<br />

r<strong>en</strong>once <strong>en</strong>suite à publier… Longue lettre du 20 septembre 1799 au capitaine et futur amiral Alexandre BALL, à Malte, évoquant<br />

leur piètre diplomatie, sa propre défaveur auprès de Pitt, les affaires d’Autriche, d’Ori<strong>en</strong>t, de Russie, Italie, Hollande et Malte,<br />

dont le sort reste incertain, et parlant de Lord Elgin, Lord Malmsbury, Sp<strong>en</strong>cer Smith, etc. Miles a aussi peu confiance dans la<br />

capacité britannique à restaurer la monarchie <strong>en</strong> France, qu’un chréti<strong>en</strong> <strong>en</strong> a dans l’Alcoran : on ne saurait forcer 20 millions de<br />

personnes à recevoir un roi (n° 41)…<br />

La correspondance de 1800-1801 est très majoritairem<strong>en</strong>t de Miles, et comporte une soixantaine de docum<strong>en</strong>ts, dont des lettres<br />

au marquis de BUCKINGHAM ; aux capitaines et futurs amiraux Charles William PATERSON et Francis PICKMORE ; à l’adjudant général<br />

Lord MOIRA ; au parlem<strong>en</strong>taire et futur chancelier de l’Échiquier et Premier ministre, H<strong>en</strong>ry ADDINGTON ; aux parlem<strong>en</strong>taires<br />

Thomas Erskine, John Petty, l’earl of Wycombe et au père de Wycombe, le marquis de Lansdowne, anci<strong>en</strong> ministre ; au banquier<br />

PERRÉGAUX ; à son vieil ami, le secrétaire d’État Hugues-Bernard MARET ; au sénateur François BARTHÉLEMY ; aux généraux Charles<br />

de LAMETH et LAFAYETTE ; au secrétaire d’État aux Affaires étrangères Charles-Maurice de TALLEYRAND, etc. On relève notamm<strong>en</strong>t<br />

une longue et intéressante lettre politique à Buckingham, s’indignant d’abus de leurs libertés constitutionnelles mais craignant<br />

qu’une réforme dans la représ<strong>en</strong>tation parlem<strong>en</strong>taire n’amène une révolution (4 février 1800) ; des explications à Maret sur les<br />

limites de l’approbation qu’il donne à la Révolution française (5 août 1800) ; une lettre ouverte au Morning Post pour déf<strong>en</strong>dre<br />

Lafayette contre l’accusation d’hostilité à l’égard de la Grande-Bretagne (3 novembre 1800) (n° 42) ; un mémorandum sur un<br />

pamphlet de 1791, An Enquiry into the expedi<strong>en</strong>cy of prescribing bounds to the Russian Empire ; d’intéressantes remarques au<br />

marquis de LANSDOWNE sur le désir de la France de traiter de la paix, malgré l’imbécilité criminelle du gouvernem<strong>en</strong>t qui a déjà<br />

rejeté les ouvertures du Premier Consul : Miles constate que BONAPARTE a communiqué une régularité, une promptitude et une<br />

circonspection jusqu’à prés<strong>en</strong>t inconnues dans tous les départem<strong>en</strong>ts (4 février 1801) ; une demande d’affectation diplomatique ou<br />

fiscale, év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t à Malte, adressée à Addington (21 février 1801) (n° 43) ; l’opinion de Miles sur la question de l’émancipation<br />

catholique (20 août 1801, à Andrew Saunders, n° 44) ; des remarques de Wycombe sur les gains territoriaux de la France, le<br />

spectacle monté par Buonaparte <strong>en</strong> Étrurie, etc. (9 octobre 1801) ; des félicitations de Miles à Lafayette et à Maret sur les Traités<br />

de Paris d’octobre 1801 ; un important texte écrit pour les députés d’un congrès t<strong>en</strong>u à Malte <strong>en</strong> avril 1802, pour protester contre<br />

la restitution de l’île par les Britanniques, à l’ordre de chevalerie, à la suite de la Paix d’Ami<strong>en</strong>s (n° 45)…<br />

La correspondance de 1812 reflète le nouvel ordre de la Grande-Bretagne, passée sous la rég<strong>en</strong>ce du prince de GALLES, Georges<br />

III souffrant d’une maladie m<strong>en</strong>tale. Miles ne cesse de s’agiter pour obt<strong>en</strong>ir un poste diplomatique ; il soupçonne Sheridan<br />

d’étouffer les bonnes int<strong>en</strong>tions du prince rég<strong>en</strong>t, et multiplie ses lettres à Lord MOIRA, et au colonel John MCMAHON, secrétaire<br />

particulier de S.M., pour rappeler ses anci<strong>en</strong>s services sous Pitt et faire valoir l’intérêt qu’il y aurait à l’affecter à un consulat aux<br />

États-Unis, ou ailleurs (n° 46). Il s’exprime sans aménité sur le gouvernem<strong>en</strong>t d’imbéciles, le souverain aux mœurs dissolues<br />

et la déliquesc<strong>en</strong>ce morale contageuse du royaume depuis le début du prés<strong>en</strong>t règne malheureux (lettre et « suggestions » à Lord<br />

Moira, 19 janvier 1812)… Il écrit avec sévérité au Rég<strong>en</strong>t pour le mettre <strong>en</strong> garde contre la flagornerie et l’esprit de faction, et<br />

rappeler la méfiance froide de l’opinion publique… Des lettres de Moira, C.R. Broughton, Sir Home Popham, l’alderman Matthew<br />

… /…<br />

165


166<br />

Wood, etc., témoign<strong>en</strong>t de la piètre estime dans laquelle était t<strong>en</strong>u le Rég<strong>en</strong>t : pusillanimité, conduite perverse, imprud<strong>en</strong>te et<br />

incorrigible, fréqu<strong>en</strong>tations indignes, pierre de meule autour des cous de son peuple… Cela n’empêche pas Miles de préparer une<br />

supplique au prince pour être employé, n’importe où dans le monde (15 mars 1812)… Il recoit, et transmet au colonel McMahon, le<br />

26 avril 1812, une analyse des forces du régime de Napoléon écrite par Ernest de H<strong>en</strong>nings, à Vi<strong>en</strong>ne : Napoléon « dans ce mom<strong>en</strong>t<br />

rassemble 250,000 hommes <strong>en</strong> Allemagne, à la tête desquels se trouve son g<strong>en</strong>re, et les meilleurs capitaines de tous les siècles. Il a<br />

plus de 200 millions dans son trésor, et toutes les places fortes de l’Europe sont <strong>en</strong>tre ses mains. La lutte sera terrible, mais l’issue<br />

n’<strong>en</strong> est pas douteuse et nous ne porterons que des chaînes plus lourdes <strong>en</strong>core, si l’Angleterre continue à intriguer <strong>en</strong> Russie, et<br />

qu’elle employe tous ses moy<strong>en</strong>s pour gagner Alexandre. Elle a tort, elle n’y gagnera ri<strong>en</strong>, et courrera peut-être elle-même dans sa<br />

propre ruine. Si vous avez quelques amis <strong>en</strong> place, faites-le-leur s<strong>en</strong>tir » (25 octobre 1811)… D’autres échanges avec Lord Melville,<br />

John Wheeble, Thomas Rice, Charles Flint, etc.<br />

321. MILITAIRES. Environ 300 lettres ou pièces, la plupart L.A.S., L.S. ou P.S. de généraux et maréchaux de la Révolution<br />

et de l’Empire, d’amiraux et d’officiers, dont plusieurs congés ; nombreux <strong>en</strong>-têtes et vignettes. 800/1.000<br />

Andreossy, Aubert-Dubayet, Aubrée, Augereau, Augier, Avrange d’Haugeranville, Balland, Beaufort, Beaupuy, Berthier, F.<br />

Bessières, Beurmann, P. Boyer, Bruneteau Saint-Suzanne, Callier, Campredon, Canclaux, Casabianca, Chambarlhiac, Championnet,<br />

Charp<strong>en</strong>tier, Clarke duc de Feltre (4), Custine, Daure, Dejean, Dembarrère, Desdorides, Desvaux, Dièche, Donzelot, Drouet<br />

d’Erlon, Drut, Dufour, M. Dumas, Dupont, Eblé, Fiorella, Fleurieu, Foubert de Bizy, Foy, Gardanne, Gass<strong>en</strong>di, P. Gauthier, Gilot,<br />

Gouvion Saint-Cyr, Gratier, Grigny, Hulin, Jacob, Kellermann, Lamer, Alex. Lameth, Landremont, Lemarois, Leval, Liébert,<br />

Lorge, Maison, Marescot, Marulaz, M<strong>en</strong>ou (3), Merle, Michaud, Michaud d’Arçon, Minot, Montrichard, Nagle, Nicolas, Nielly,<br />

Pache, Parra, Petiet, Perignon, Pille (3), Préval, Quesnel, Reed, Reynier, Richepance, Romand, Rogniat, Ruffin, Saint-Hilaire,<br />

Santerre, Schau<strong>en</strong>burg (3), Scherer, Schouvaloff (4), Ségur, Soult duc de Dalmatie, Soyez, Teste, Truguet (3), Valette, Vallier La<br />

Peyrouse (4), Varin, Victor duc de Bellune, Vignolle, Voillot, Wimpff<strong>en</strong>, etc.<br />

Congés et certificats, feuilles de route, billets de sortie d’hôpital, extraits mortuaires ; lettres et pièces de commissaires des<br />

guerres ; nombreuses lettres de soldats, etc.<br />

322. Honoré-Gabriel de Riquetti, comte de MIRABEAU (1749-1791). L.A., Lundi matin [juin 1784], à CHAMFORT ;<br />

3 pages et demie in-4. 2.000/2.500<br />

TRÈS BELLE LETTRE DE MIRABEAU AU MORALISTE CHAMFORT.<br />

Il a eu un accès de fièvre sans gravité : « toute fievre chez moi est nervale. Au reste le corps est bon, et si bon que les secousses<br />

physiques ne l’effleur<strong>en</strong>t pas même ; mais le mal moral, les angoisses, les dénis de justice, l’amitié blessée ou trompée, les choses<br />

qui m’afflig<strong>en</strong>t ou m’indign<strong>en</strong>t trouv<strong>en</strong>t le défaut de la cuirasse. Partout ailleurs qu’au cœur, je suis invulnérable »… Il a un<br />

nouveau logem<strong>en</strong>t rue de la Roquette : « Depuis que j’habite les faux-bourgs, et que je suis <strong>en</strong> vue de la Bastille, l’inquisition<br />

dédaigne mes lettres. […]. N’avez-vous pas peur, mon Ami, que sous les créneaux et machicoulis de la bastille, je ne change<br />

beaucoup d’opinions, de principes et de style ? Ma première lettre de cachet a fait naître un ouvrage sur la Corse qui pour l’âge de<br />

dix sept ans où il a été écrit, vous paroîtroit un singulier hommage à la liberté. La seconde m’a fait écrire l’essai sur le Despotisme.<br />

Vous savez ce que les autres ont produit. En vérité, je crois qu’il est raisonnable qu’ils me laiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong> repos ; car si jamais quelqu’un<br />

eut des symptômes d’impénit<strong>en</strong>ce finale, c’est moi. – Mais vous, vous l’élève des arts et des théâtres ; vous à qui la nature avoit<br />

donné tous les g<strong>en</strong>res d’esprit, mais non pas tous les goûts ; vous qu’elle avoit <strong>en</strong>touré et pénétré de séductions ; que vous ayiez<br />

conservé avec les graces d’Epicure, le caractère de Caton ; que vous ayiez deviné la liberté, à Paris et à Versailles, que vous l’ayiez<br />

conquise ; que vous ayiez créé la vraie, la pure, simple et substantielle philosophie du citoy<strong>en</strong> ; c’est un phénomène auquel je ne<br />

suis pas <strong>en</strong>core accoutumé »…<br />

Il ira dîner chez ASPASIE [une maîtresse de Chamfort] : « j’y verrai plus clair <strong>en</strong> sortant. Je sais déjà que certainem<strong>en</strong>t et<br />

très certainem<strong>en</strong>t ses illusions n’apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t point à l’abandon de l’amour. […] Elle parle abandon d’amour et d’ivresse quand<br />

il y a des tiers ; jamais <strong>en</strong> tête à tête avec moi ; elle <strong>en</strong> parle et ne s’<strong>en</strong>ivre que d’eau froide »… Mais il s’<strong>en</strong>nuie du « métier de<br />

temporiseur », et il ne souffrira pas « qu’un homme de mérite, qu’un homme fort, qu’un homme vertueux qui, n’éatnt plus<br />

dominé par la fievre des s<strong>en</strong>s ou de l’imagination, ne pouvoit vouloir desc<strong>en</strong>dre à Aspasie que pour l’élever à lui, soit la dupe d’une<br />

coquette. Si elle n’est que cela, il faut donc qu’elle soit démasquée plutôt que plutard »...<br />

Il <strong>en</strong>courage son ami dans son travail : « les deux anecdotes que vous me racontez, toutes deux neuves et piquantes, me<br />

prouv<strong>en</strong>t que la traduction est dev<strong>en</strong>ue votre p<strong>en</strong>sée habituelle et que vous la portez dans vos prom<strong>en</strong>ades et jusque dans vos<br />

lectures ». À propos de « la théorie corruptive des idées féodales », il observe que « si le code des bi<strong>en</strong>séances féodales a corrompu<br />

jusqu’aux s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>s de la nature <strong>en</strong> mêlant l’hommage dû au rang à l’expression du respect pour la paternité, il a fait bi<strong>en</strong> pis ; il a<br />

corrompu le respect dû à la paternité <strong>en</strong> y substituant les égards du père pour le rang des <strong>en</strong>fans. Vous <strong>en</strong> connoissez vingt preuves<br />

anecdotiques, et le foible de Tur<strong>en</strong>ne pour l’aîné de sa maison étoit-il autre chose qu’une déviation de l’absurdité monstrueuse que<br />

je vous dénonce ? » Il insérera cette observation dans leur ouvrage, et att<strong>en</strong>d ses notes et instructions qu’il suivra « avec plus de<br />

soumission que Démocrite [Chamfort] ne suit les mi<strong>en</strong>nes pour Aspasie »… Il <strong>en</strong>gage Chamfort à v<strong>en</strong>ir le voir…


322<br />

323<br />

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168<br />

323. Honoré-Gabriel de Riquetti, comte de MIRABEAU. L.A.S., [début novembre 1789], à LAFAYETTE ; 1 page in-12,<br />

adresse avec cachet de cire rouge (brisé). 1.200/1.500<br />

INTÉRESSANTE LETTRE À LAFAYETTE, avant le discours de Mirabeau à l’Assemblée Nationale, le 7 novembre 1789, où il demandait<br />

que, dans la formation du ministère (où Mirabeau espérait faire <strong>en</strong>trer Lafayette), le Roi puisse choisir ses ministres parmi les<br />

députés de l’Assemblée, vœu qui fut contrecarré par une motion du député Blin.<br />

« Une espèce d’insurrection diplomatique <strong>en</strong> comité du moins a dérangé tous les projets de ma soirée que la séance extraordinaire<br />

troubloit deja. Je ne pourrai pas réparer aujourdhui cette privation ; mais demain je serai chez EMMERI avant huit heures, si vous<br />

le croyez nécessaire. La motion de l’incompatibilité des membres de l’Assemblée pour l’être des directoires montrera fort le bout<br />

de l’oreille, et fera, <strong>en</strong> tout état de cause, plus de mal à ces Messieurs qu’a l’abbé SIÉYES et à moi ; ainsi pati<strong>en</strong>ce. Toutefois, j’y<br />

pr<strong>en</strong>drai garde, et aviserai le parti non machinateur »…<br />

Reproduction page précéd<strong>en</strong>te<br />

324. François-Dominique de Reynaud, comte de MONTLOSIER (1755-1838). Essai sur les volcans d’Auvergne<br />

(Clermont, Imprimerie de Landriot et Rousset, 1802) ; in-8, reliure pastiche moderne demi-basane fauve mouchetée,<br />

couvertures conservées (réparées, lég. mouill.). 200/250<br />

Remise <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te avec un nouveau titre à l’adresse d’Auguste Veysset à Clermont-Ferrand, avec un titre d’origine re monté <strong>en</strong><br />

tête, avec un portrait gravé ajouté.<br />

On a monté <strong>en</strong> tête une L.A.S., 1 juin 1829, au baron SERS, à la préfecture (1 page in-8, adresse). « Je vous ai parlé hier de<br />

plusieurs petites choses. Il <strong>en</strong> est deux plus importantes que j’ai oubliées ». Il voudrait savoir « où <strong>en</strong> sont nos comices agricoles »,<br />

et demande des r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts sur les puits artési<strong>en</strong>s dont on dit « des merveilles », et pour lesquels des compagnies d’<strong>en</strong>treprise<br />

se prépar<strong>en</strong>t, « <strong>en</strong> Auvergne meme »…<br />

325. NAPOLÉON I er (1769-1821). L.S. « Buonaparte », Q.G. de Nice 8 messidor II (26 juin 1794), au citoy<strong>en</strong> BERLIER ; la<br />

lettre est écrite par Andoche JUNOT ; 1 page in-fol. à <strong>en</strong>-tête Le Général Commandant l’Artillerie de l’Armée d’Italie,<br />

sceau cire rouge (<strong>en</strong>cadrée, qqs lég. rouss.). 1.500/2.000<br />

Ordre de réunir tous les officiers, sous-officiers et canonniers de la Compagnie Bernard à la Batterie du Loup pour nommer<br />

un capitaine, des lieut<strong>en</strong>ants et des serg<strong>en</strong>ts.<br />

326. NAPOLÉON Ier (1769-1821). L.S. « Bonaparte », Q.G. au Caire 25 messidor VII (13 juillet 1799), au général DESAIX ;<br />

la lettre est écrite par BOURRIENNE ; 2 pages in-fol. à <strong>en</strong>-tête imprimé Bonaparte, Général <strong>en</strong> Chef (lég. mouillure, f<strong>en</strong>te<br />

réparée). 1.500/1.800<br />

CAMPAGNE D’ÉGYPTE.<br />

Il lui <strong>en</strong>voie « deux nottes sur MOURAD BEY qui vous feront connaître ses mouvem<strong>en</strong>s. Le Général MURAT est resté au lac<br />

Natron depuis le 20 jusqu’au 23 parce que je p<strong>en</strong>sais que le g al FRIANT le chassant de Raj<strong>en</strong>ne, il s’y r<strong>en</strong>drait. Le 23 Murat a quitté<br />

le Natron après avoir mis <strong>en</strong> déroute les Mamelouks et les Arabes qui s’y trouvai<strong>en</strong>t. […] J’ai <strong>en</strong>voyé le g al JUNOT, le g al DESTAING<br />

et le g al LANUSSE battre les différ<strong>en</strong>tes parties du Bahiré. Mais il serait très possible que Mourad Bey fut au Fayum. On m’assure<br />

cep<strong>en</strong>dant qu’il a couché hier dans le désert à 3 lieues de Wardan. Trois bâtim<strong>en</strong>s de guerre et 3 frégates ont paru le 16 à 4 lieues<br />

d’Elarich. Il y a eu quelques coups de canon tirés <strong>en</strong>tre une de nos chaloupes canonieres et une chaloupe canonière anglaise, à<br />

une des embouchures du lac M<strong>en</strong>zalé. […] Le 18 il n’y avait <strong>en</strong>core ri<strong>en</strong> de nouveau dans les mers d’Alexandrie. Le g al LAGRANGE<br />

parcourt les Ouadis <strong>en</strong>tre Suez et la Schaskié où s’était réfugié ELFY BEY. Ne perdez pas un instant à <strong>en</strong>voyer la Cavalerie que je<br />

vous ai demandée »… BELLE SIGNATURE.<br />

327. NAPOLÉON I er . P.S. « Bonaparte » (secrétaire), contresignée par Alexandre BERTHIER, ministre de la Guerre, et<br />

Hugues MARET, secrétaire d’État, Paris 30 fructidor XI (17 septembre 1803) ; vélin grand in-fol. <strong>en</strong> partie imprimé<br />

avec grande vignette gravée de B. Roger au nom de Bonaparte I er Consul de la République, sceau à froid (<strong>en</strong>cadré).<br />

700/800<br />

BEAU BREVET DE GÉNÉRAL DE BRIGADE pour Ennemond BONNARD (1756-1819), né à Saint-Symphori<strong>en</strong> d’Ozon (Isère).<br />

328. NAPOLÉON I er . P.S. « Napoleon », Bayonne 24 juin 1808 ; contresignée par CAMBACÉRÈS, Archichancelier de<br />

l’Empire ; visée et signée au verso par LAPLACE, Chancelier du Sénat, et par DUDON, du Conseil du Sceau des titres ;<br />

vélin in-plano <strong>en</strong> partie gravé avec grande lettrine à l’aigle et <strong>en</strong>-tête Napoléon par la grâce de Dieu Empereur des<br />

Français, Roi d’Italie, Protecteur de la Confédération du Rhin, ARMOIRIES PEINTES, GRAND SCEAU de cire rouge p<strong>en</strong>dant sur<br />

rubans de soie jaune et violet à l’effigie de Napoléon sur son trône et aux grandes armes de l’Empire. 4.000/5.000<br />

LETTRES DE COMTE D’EMPIRE POUR LE VICE-AMIRAL ET MINISTRE DE LA MARINE DENIS DECRÈS (1761-1820), « vice amiral, grand<br />

officier de l’Empire, grand aigle de la Légion d’honneur, chef de la dixième cohorte, grand croix de l’ordre royal d’Espagne de<br />

Charles III », avec droit de porter les armoiries telles qu’elles sont figurées sur les prés<strong>en</strong>tes, « d’azur aux trois croissants d’arg<strong>en</strong>t<br />

posés deux et un, une ancre d’or avec son anneau brochant sur le croissant de pointe, quartier des comtes ministres brochant sur<br />

le tout, et pour livrée, bleu, blanc et jaune »…


325<br />

328<br />

326<br />

169


170<br />

329. NAPOLÉON Ier. P.S. « NP » <strong>en</strong> marge d’une L.A.S. à lui adressée par le baron de CHABROL DE TOURNOELLE, Dresde<br />

7 août 1813 ; 3 pages in-fol. 600/800<br />

Le baron Guillaume-Michel de CHABROL DE TOURNOELLE (1770-1823), maire de Riom, rappelle son dévouem<strong>en</strong>t et celui de<br />

sa famille à l’Empereur et sollicite l’honneur d’être admis parmi les chambellans. NAPOLÉON r<strong>en</strong>voie la demande au comte de<br />

Montesquiou « pour le porter comme candidat ».<br />

ON JOINT 2 manuscrits (3 et 2 p. in-fol.) : un « Memoire prés<strong>en</strong>té par Mr le Baron de Chabrol pour appuyer la demande quil a<br />

pres<strong>en</strong>té à Sa Majesté d’être admis au nombre de ses chambellans », autographe ; et un rapport sur la famille de Chabrol « établie<br />

de tems immémoriaux dans la ville de Riom » ; plus une L.A.S. du baron de CHABROL DE VOLVIC (préfet de la Seine), Paris 4 août<br />

1813 (2 p. in-fol.), au comte de Montesquiou, pour appuyer la demande de son frère<br />

330. NAPOLÉON I er . P.S. avec apostille autographe « apr NP » sur un rapport signé du duc de FELTRE, ministre de la<br />

Guerre, 19 janvier 1814 ; 1 page in-fol. à <strong>en</strong>-tête Rapport à Sa Majesté et Roi (lég. tache). 300/400<br />

Proposition de nommer le lieut<strong>en</strong>ant Romei et le serg<strong>en</strong>t Xerbo comme 1 er et 2 e porte-aigle au 32 e Régim<strong>en</strong>t d’infanterie,<br />

approuvée par Napoléon.<br />

331. NAPOLÉON III (1808-1873). P.S., Clermont-Ferrand 8 juillet 1862 ; contresignée par le Ministre d’État Alexandre<br />

WALEWSKI (fils de Napoléon I er ) ; vélin in-folio, <strong>en</strong>-tête gravé Napoléon, par la grâce de Dieu et la volonté Nationale,<br />

Empereur des Français, cachet aux armes sous papier. 500/700<br />

TITRE DE DUC POUR SON DEMI-FRÈRE MORNY (1811-1865).<br />

« Voulant donner au Comte de MORNY, Membre de Notre Conseil privé, Député du départem<strong>en</strong>t du Puy-de-Dôme, Présid<strong>en</strong>t<br />

du Corps Législatif, Présid<strong>en</strong>t du Conseil Général du Puy-de-Dôme, un témoignage de Notre bi<strong>en</strong>veillance pour les services qu’il<br />

a r<strong>en</strong>dus à l’État, Nous avons résolu de lui conférer […] le titre de Duc de Morny. Ce titre sera transmissible dans la ligne directe<br />

de mâle <strong>en</strong> mâle et par ordre de primogéniture ».<br />

On joint une L.S. d’Auguste de MORNY, Paris 5 janvier 1852, à M. de La Boutresse, maire du Donjon (Allier) (1 p. in-fol. à<br />

<strong>en</strong>-tête Cabinet du Ministre de l’Intérieur), lui annonçant sa nomination comme Chevalier de la Légion d’Honneur à la suite du<br />

« concours dévoué que vous avez prêté au Gouvernem<strong>en</strong>t dans les dernières circonstances »…<br />

332. Batailles de NORDLINGEN. 3 manuscrits et un PLAN dessiné, début XIX e siècle ; 3 cahiers de 10 pages et demie<br />

et 11 pages in-fol. et 7 pages in-4, et 30,5 x 49 cm. 200/250<br />

Relations des batailles de Nordling<strong>en</strong> <strong>en</strong> Bavière, 1634 et 1645, prov<strong>en</strong>ant des papiers du maréchal DAVOUT. – Précis de la<br />

Bataille de Nordling<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre les Impériaux et les Suédois le 27 août (7 7 bre ) 1634. – Relation de la Bataille qui s’est livrée le 27 Août<br />

1634 <strong>en</strong>tre les troupes Autrichi<strong>en</strong>nes, bavaroises et Espagnoles d’une part et les troupes Suédoises et Weymari<strong>en</strong>nes de l’autre, près de<br />

Nordling<strong>en</strong>. – Relation de la Bataille de Nordling<strong>en</strong> donnée le 30 Aoust 1645, <strong>en</strong>tre l’armée de France, comm<strong>en</strong>dée par les Maréchaux<br />

de Tur<strong>en</strong>ne et de Gramont, sous le Duc d’Engui<strong>en</strong> g<strong>en</strong>eralissime, et l’armée Bavaroise commandée par les g<strong>en</strong>eraux Gle<strong>en</strong> et Jean de<br />

Vers, sous le comte de Mercy.<br />

BEAU PLAN dessiné à la plume avec rehauts d’aquarelle.<br />

333. [Louis-Philippe d’ORLÉANS, comte de PARIS (1838-1894)]. [Raoul HERVINEAU]. Le Comte de Paris [Font<strong>en</strong>ay,<br />

Imprimerie V<strong>en</strong>dé<strong>en</strong>ne], 1884 ; in-12 de 12 p., reliure de l’époque demi-veau rouge, dos à nerfs, armes <strong>en</strong> pied.<br />

100/150<br />

Première édition de cet éloge anonyme (signé <strong>en</strong> fin R. H.) du comte de Paris, petit-fils du roi Louis-Philippe et prét<strong>en</strong>dant au<br />

trône de France, avec son portrait gravé <strong>en</strong> tête. EXEMPLAIRE DU COMTE DE PARIS, portant ses armes <strong>en</strong> pied du dos, son cachet sur le<br />

titre et ce bel <strong>en</strong>voi de l’auteur : « À Monseigneur le Comte de Paris humble hommage de l’un de ses serviteurs et sujets les plus<br />

dévoués et les obéissants R. Hervineau Font<strong>en</strong>ay-le-Comte le 11 janvier 1884 ».<br />

334. [Antoine PARMENTIER (1737-1813)]. Journal du Soir, Courier de la République française, 17 fructidor VIII<br />

(4 septembre 1800) ; 4 p. in-4. 50/60<br />

Nouvelles : arrestation d’un des six assassins du « courrier de la malle de Lyon », prise par un corsaire français d’un navire<br />

anglais « destiné pour la côte de Guinée » avec « des marchandises appropriées au commerce de l’Afrique » (traite). Long article sur<br />

la « Souscription pour former des établissem<strong>en</strong>s de soupes économiques dans Paris » organisée par PARMENTIER…


331<br />

335<br />

337<br />

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172<br />

335. Jules PÉAN (1830-1898) chirurgi<strong>en</strong>. 63 L.A.S., [Paris] et Les Boulayes 1873-1895 et s.d., à SA FEMME H<strong>en</strong>riette PÉAN ;<br />

270 pages in-8 ou in-12, nombreuses <strong>en</strong>veloppes. 2.000/2.500<br />

CORRESPONDANCE À SA FEMME EN VILLÉGIATURE CHEZ SES PARENTS, DANS L’AVEYRON. Il l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t beaucoup de leurs <strong>en</strong>fants<br />

et leurs affaires d’arg<strong>en</strong>t (prix de ses interv<strong>en</strong>tions, honoraires payés ou impayés, investissem<strong>en</strong>ts), mais aussi de ses pati<strong>en</strong>ts<br />

étrangers, ses internes, des consultations, opérations et cliniques à l’hôpital : « par mom<strong>en</strong>ts je me s<strong>en</strong>s accablé, physiquem<strong>en</strong>t<br />

& moralem<strong>en</strong>t » (1 er août 1878)… « Le nouveau procédé opératoire sur lequel je comptais ne m’a pas donné le succès que je<br />

désirais », et il se plaint d’avoir passé une partie de la nuit à répondre à « une nouvelle saleté de Richelet » dans la Gazette des<br />

hôpitaux (6 août [1873])… Il évoque ses interv<strong>en</strong>tions chirurgicales (ablations du rectum, de la thyroïde, de polypes, fistules ou<br />

cancers gynécologiques, trachéotomie, ovariotomies) et des séances à l’Académie de médecine, et se fait l’écho de ses nombreux<br />

<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts sociaux, dont une « fête de Bolivar » brillante où il voit Ferdinand de Lesseps, Hippolyte Passy et des ambassadeurs<br />

chinois. Parmi les confrères nommés figur<strong>en</strong>t Ernest Besnier, Frédéric Charassin, Charles Devilliers, Charles Fauvel, Alfred<br />

Hardy, Eugène Koeberle, Hippolyte Larrey, Charles Richet, Constant Sappey, Isaac Seeligmann, Émile Vidal, Adolph Wurtz… Etc.<br />

ON JOINT UN IMPORTANT ENSEMBLE DE DOCUMENTS CONCERNANT PÉAN.<br />

SA PINCE HÉMOSTATIQUE DORÉE, GRAVÉE À SON NOM. – CARNET autographe : Ag<strong>en</strong>da médical pour 1879, 4 e trimestre, recueillant<br />

des notes de r<strong>en</strong>dez-vous, diagnostic, honoraires, noms et adresses, etc. – Portrait photographique par Trainquart. – Ordonnances<br />

pour Péan. – Environ 20 lettres à lui adressées, dont 3 à propos d’une opération de Péan sur un kyste « ovarique » <strong>en</strong> 1864, d’autres<br />

de ses confrères Armand Després (et 2 réponses), Philippe Ricord (2), et d’anci<strong>en</strong>s élèves pour le féliciter sur son discours d’adieu<br />

<strong>en</strong> 1892 (plus une cinquantaine de cartes de visite, surtout de médecins). – Passeport pour l’Autriche, la Roumanie, la Serbie, la<br />

Turquie, la Grèce et l’Allemagne (1891). – Quelques lettres à Mme Péan : Juliette Adam, le prince Roland Bonaparte, Léon Bonnat,<br />

etc., et procès-verbal des délibérations du conseil municipal de Marboué <strong>en</strong> faveur de l’attribution du nom de Péan à la principale<br />

rue du bourg. – Important <strong>en</strong>semble de coupures de presse glanées par l’Argus ou le Courrier de la Presse.<br />

Reproduction page précéd<strong>en</strong>te<br />

336. PONTS ET CHAUSSÉES. MANUSCRIT d’un recueil de mémoires, notices et rapport par des ingénieurs ou conducteurs<br />

des Ponts et Chaussées, ou ag<strong>en</strong>ts voyers, [vers 1860-1870] ; un volume in-fol. de 319 pages et 4 planches de figures,<br />

reliure de l’époque demi-basane brune (étiquette de Boilet à Bar-sur-Aube). 200/300<br />

Recueil d’études sur le drainage, les voûtes, la foudre, le curage des cours d’eau, le tracé des courbes, etc., soigneusem<strong>en</strong>t<br />

copié. Nombreux tableaux et démonstrations de formules, avec 4 planches de figures à l’<strong>en</strong>cre.<br />

337. PORTUGAL. MANUSCRIT AVEC PEINTURES, Brazao de armas do Coronel Joze Diogo de Bastos, Lisbonne 27 mars<br />

1828 ; cahier petit in-4 de 6 feuillets de vélin réglé, serp<strong>en</strong>tes de soie rose, reliure de l’époque basane rouge à riche<br />

décor doré sur les plats (plats un peu frottés, dos abimé, feuillets déreliés). 800/1.000<br />

LETTRES DE NOBLESSE pour le colonel Joze Diogo de BASTOS, calligraphiées et décorées, et signées par le roi d’armes du Portugal<br />

Izidoro DA COSTA OLIVEIRA. La page de titre est agrém<strong>en</strong>tée d’un décor floral peint ; au verso, une devise latine est inscrite sur un<br />

drap t<strong>en</strong>du au dessus d’emblèmes militaires par deux angelots, tandis qu’un autre vole t<strong>en</strong>ant une couronne dans chaque main.<br />

Sur la première page, le nom de l’Infant Rég<strong>en</strong>t D. MIGUEL est inscrit <strong>en</strong> lettres dorées, tandis qu’une guirlande florale court dans<br />

l’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t. Au c<strong>en</strong>tre du cahier, une peinture à pleine page des armoiries, d’une grande fraîcheur.<br />

Reproduction page précéd<strong>en</strong>te<br />

338. Dominique Dufour de PRADT (1759-1837) député du clergé, émigré, aumônier de Napoléon, évêque de Poitiers<br />

puis archevêque de Malines, diplomate, et écrivain politique. MANUSCRIT autographe, Les Six Derniers Mois de<br />

l’Amérique et du Brésil, [1817-1818] ; 211 pages in-4, montées sur onglets et reliées <strong>en</strong> un volume petit in-4, reliure<br />

pastiche moderne basane brune mouchetée, filet et frise d’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t dorés, d<strong>en</strong>telle intérieure, doublures et gardes<br />

de moire grise (étui). 2.500/3.000<br />

MANUSCRIT DU LIVRE DE L’ABBÉ DE PRADT SUR LE MOUVEMENT D’INDÉPENDANCE DANS LES ÉTATS D’AMÉRIQUE LATINE ET AU BRÉSIL,<br />

publié à Paris chez F. Béchet <strong>en</strong> février 1818.<br />

Le livre est divisé <strong>en</strong> chapitres qui sont indiqués sur le manuscrit : après l’avant-propos, État au 1 er juillet 1817, Guerre de<br />

l’indép<strong>en</strong>dance américaine, Projets relatifs à l’Amérique, Dispositions du gouvernem<strong>en</strong>t et des peuples à l’égard de l’indép<strong>en</strong>dance<br />

américaine, Écrits relatifs à l’indép<strong>en</strong>dance, Pièces et Supplém<strong>en</strong>t. Le manuscrit, qui prés<strong>en</strong>te quelques ratures, corrections et<br />

additions, n’est pas tout à fait complet : il manque les p. 35-36, la fin des écrits relatifs à l’indép<strong>en</strong>dance, le chapitre des Pièces et<br />

le début du Supplém<strong>en</strong>t (pages 174 à 260 du livre qui <strong>en</strong> compte 267 ).<br />

L’auteur cherche à savoir si, depuis son dernier ouvrage sur le sujet (Des Colonies et de la Révolution actuelle de l’Amérique,<br />

1817), « l’indép<strong>en</strong>dance américaine a avancé ou reculé, gagné ou perdu. ». Il fait l’état des lieux au 1 er juillet 1817 : « La métamorphose<br />

du Portugal <strong>en</strong> colonie et celle du Brésil <strong>en</strong> métropole sont complettes » ; l’Arg<strong>en</strong>tine, indép<strong>en</strong>dante depuis 1816 et qui cherche<br />

l’affranchissem<strong>en</strong>t de toute l’Amérique contre l’Espagne, a déjà conquis le Chili et fera de même pour le Pérou ; Pradt évoque les<br />

actions de BOLIVAR au V<strong>en</strong>ezuela et celles de Xavier MINA et du Vice-Roi ADOPACA au Mexique. L’Espagne faiblissante cherche<br />

l’aide de l’Angleterre, qui la refuse, ne voulant pas compromettre son commerce avec les états déjà indép<strong>en</strong>dants, la Russie<br />

… /…


338<br />

173


174<br />

n’apporte qu’une aide minime, le reste de l’Europe préfère rester neutre. Malgré les plans <strong>en</strong>visageables par l’Espagne pour<br />

conserver ses possessions, même partiellem<strong>en</strong>t, l’avancée de l’indép<strong>en</strong>dance semble inéluctable. « Pourquoi l’Amérique veut-elle<br />

être indép<strong>en</strong>dante ? Parce qu’elle s<strong>en</strong>t qu’elle peut l’être ». Les nouveaux états voudront établir des li<strong>en</strong>s avec les gouvernem<strong>en</strong>ts<br />

d’Europe : « Ce spectacle sera nouveau, sans doute, mais il est inévitable La scène du monde s’agrandit ; fermer les yeux ne<br />

l’empêche point de se consolider ». Reste à savoir comm<strong>en</strong>t la révolution coloniale est <strong>en</strong>visagée par les gouvernem<strong>en</strong>ts et par les<br />

peuples : « L’Amérique indép<strong>en</strong>dante peut offusquer, mais l’Amérique avec un commerce libre peut <strong>en</strong>richir. Il serait douloureux<br />

de se priver du bénéfice de ce commerce » ; voilà ce qui devrait influer sur la détermination des gouvernem<strong>en</strong>ts…Quant aux<br />

peuples, ils « règl<strong>en</strong>t leurs affections sur leurs intérêts. Or, dans ce cas, ils sont évid<strong>en</strong>s, et pour ainsi dire palpables. La nature<br />

des choses attache donc les vœux des peuples de l’Europe à la cause de l’indép<strong>en</strong>dance américaine et à son prompt succès ». Il<br />

met cep<strong>en</strong>dant <strong>en</strong> garde contre « l’affreuse mesure de l’émancipation et de l’armem<strong>en</strong>t des noirs » et contre « la multiplication<br />

des empires nègres auxquels on est exposé. […] Les sangs sont fort mêlés dans toute l’Amérique espagnole et portugaise » ;<br />

il faut donc augm<strong>en</strong>ter la population blanche, qui est de loin la moins nombreuse, <strong>en</strong> r<strong>en</strong>forçant et favorisant l’émigration<br />

europé<strong>en</strong>ne. Depuis 1815, les écrits se sont multipliés, pour ou contre l’indép<strong>en</strong>dance : « l’avantage paraît rester aux fauteurs de<br />

l’indép<strong>en</strong>dance » ; à ses adversaires, il répond que le nature repr<strong>en</strong>d ses droits et que « le désir d’émancipation provi<strong>en</strong>t toujours<br />

de deux causes positives, et bi<strong>en</strong> existantes, leur force et l’excès des maux. Lorsque le joug est reconnu trop faible ou trop lourd,<br />

il est brisé ». La véritable question est de savoir si ces états « ont une population et des lumières suffisantes pour constituer des<br />

états indép<strong>en</strong>dants ». Pradt balaye les doutes et parie sur l’av<strong>en</strong>ir : la perte des colonies ne signifie pas leur destruction et l’Europe<br />

ne peut qu’<strong>en</strong> tirer profit, du point de vue politique et commercial ; il donne l’exemple des États-Unis : « P<strong>en</strong>dant quelque tems,<br />

on traita de rebelles, Washington, Adams. Aujourd’hui, qui voudrait avoir prononcé ces blasphèmes contre ces hommes au cœur<br />

pur comme la morale, à l’esprit pénétrant comme la lumière, brillante constellation de l’Amérique, qui ont tracé devant un peuple<br />

nouveau le sillon de gloire et de prospérité dans lequel il marche avec assurance et rapidité ? ». Dans le supplém<strong>en</strong>t, Pradt rappelle<br />

les événem<strong>en</strong>ts réc<strong>en</strong>ts au Mexique, la mort de Xavier MINA (octobre 1817), et « l’acquisition des Florides » par les États-Unis. Il<br />

prévoit l’émerg<strong>en</strong>ce des États-Unis et évoque le discours de leur Présid<strong>en</strong>t, « tableau le plus attrayant et le plus complet qui puisse<br />

être fait des progrès d’un peuple vers une espèce de prospérité <strong>en</strong>core inconnue parmi les hommes »…<br />

339. R<strong>en</strong>é-Antoine Ferchault de RÉAUMUR (1683-1757) naturaliste. P.A.S., 29 mai 1756 ; demi-page in-4.<br />

1.500/1.800<br />

« Le mémoire de Mr le commandeur GODEHEU sur l’accouplem<strong>en</strong>t des cousins eclaircit un point d’histoire naturelle sur lequel<br />

on etoit jusqu’ici resté dans l’incertitude ; cet accouplem<strong>en</strong>t qu’il a bi<strong>en</strong> décrit avoit jusqu’ici échappé aux observateurs les plus<br />

att<strong>en</strong>tifs. Le mémoire me paroist donc digne d’etre imprimé dans le troisieme volume de ceux des savants etrangers à l’Academie »…<br />

340. RÉVOLUTION. Environ 1.000 imprimés. 800/1.000<br />

Important <strong>en</strong>semble de lois, proclamations, décrets de la Conv<strong>en</strong>tion, rapports et opinions à la Conv<strong>en</strong>tion, imprimés<br />

administratifs de départem<strong>en</strong>ts ou de municipalités, etc., concernant notamm<strong>en</strong>t les armées, les subsistances, les contributions<br />

et l’emprunt forcé, les volontaires nationaux et la garde nationale, les poids et mesures, la Patrie <strong>en</strong> danger, les émigrés, les<br />

colonies, la justice et les procès et le Tribunal révolutionnaire, le maximum, le Camp sous Paris, les Sections, les bi<strong>en</strong>s nationaux,<br />

l’agriculture, les écoles et collèges, les réquisitions, le serm<strong>en</strong>t républicain, la punition des émeutes contre-révolutionnaires, les<br />

pamphlets, les maîtrises et jurandes, la conservation des monum<strong>en</strong>ts des arts et sci<strong>en</strong>ces, l’orfèvrerie et les métaux précieux, les<br />

produits de luxe, etc. Plus qqs assignats (et qqs incomplets).<br />

341. RÉVOLUTION ET EMPIRE. 12 L.S. ou P.S. (3 <strong>en</strong>cadrées). 1.000/1.200<br />

Alexandre BERTHIER. L.S., 26 nivose IX (16 janvier 1801), au général Bourcier, inspecteur général des troupes à cheval, au sujet<br />

d’une levée de chevaux pour l’Armée du Rhin (<strong>en</strong>-tête et vignette). Pierre DARU. L.S., 14 avril 1810, au sujet du don par l’Empereur<br />

au général Bertrand du pavillon de la Jonchère. D<strong>en</strong>is DECRÈS. L.S., Lori<strong>en</strong>t 9 v<strong>en</strong>tose IX (28 février 1801), au préfet maritime<br />

de Toulon, pour faire changer des signaux de reconnaissance avec les forts et batteries après la prise d’un navire par l’<strong>en</strong>nemi<br />

à Quiberon (<strong>en</strong>-tête et vignette). Joseph FOUCHÉ. P.S., état émargé des gages des g<strong>en</strong>s de la maison du ministre, janvier 1810.<br />

Alexandre MACDONALD. L.A.S., 23 prairial IX (12 juin 1801), à Joseph Bonaparte, ministre plénipot<strong>en</strong>tiaire, lui recommandant le<br />

général Morgan (<strong>en</strong>-tête et vignette). Édouard MORTIER. L.S., 13 floréal XI (3 mai 1803), au présid<strong>en</strong>t d’un Conseil de guerre pour<br />

juger trois militaires (<strong>en</strong>-tête et vignette). Louis-Guillaume OTTO. P.S., Vi<strong>en</strong>ne 30 septembre 1812, passeport (grande vignette aux<br />

armes impériales). Antoine RICHEPANCE. P.S., signée aussi par le futur général JOMARD et des officiers, Goepping<strong>en</strong> 30 v<strong>en</strong>démiaire<br />

IX (22 octobre 1800), congé de réforme (vignette). Charles-Maurice de TALLEYRAND. L.S., 19 prairial VII (7 juin 1799), à la<br />

citoy<strong>en</strong>ne veuve Nouette, concernant sa pétition (<strong>en</strong>-tête Le Ministre de la Marine et des Colonies, vignette de la Liberté des mers).<br />

Silvestre de VILLENEUVE. L.S., <strong>en</strong> rade de l’île d’Aix 26 v<strong>en</strong>tose XII (17 mars 1804), au sujet du paiem<strong>en</strong>t de la solde de l’an VIII<br />

aux équipages (<strong>en</strong>-tête). Rapport manuscrit de la police militaire de la place de BERLIN, 8 novembre 1808 (<strong>en</strong>-tête et vignette). P.S.<br />

par le chevalier de Wach<strong>en</strong>bourg de La Commission militaire établie pour les échanges des prisonniers de guerre, Francfort 9 juillet<br />

1799échange de prisonniers de guerre : le capitaine Boursy contre le prince d’Ysembourg (<strong>en</strong>-tête et vignette).


339 345<br />

342. RÉVOLUTION ET EMPIRE. Environ 250 lettres ou pièces, la plupart L.A.S., L.S. ou P.S., de députés,<br />

conv<strong>en</strong>tionnels, ministres, administrateurs, diplomates, etc. ; plusieurs <strong>en</strong>-têtes et vignettes. 800/1.000<br />

Acher, Acton, Charles-Alexis ALEXANDRE (39 l. de sa cousine Adélaïde de Cour avec 8 minutes de réponses), Alquier,<br />

Aubert-Dubayet, Baudin des Ard<strong>en</strong>nes, Fanny de Beauharnais, C.N. Beauvais (et P. Baille), Belleville, B<strong>en</strong>ezech, T. Berlier,<br />

Bezard, V. Boisjolin, Luci<strong>en</strong> Bonaparte, Boissy d’Anglas, Borie, Brignole-Sales, Cambacérès, Camus, card. Caprara, Carnot, P.<br />

Castaing, Castellane, Chabrol, CHAMPAGNY duc de Cadore (6), P.F. Chappe, Chaudron-Roussau, Chaumette, Chollet-Beaufort,<br />

Ch. COCHON (5), Comité de Salut public (Boissy, Cambon Saint-Hilaire, Chazal, Dumont, Fourcroy, Johannot, La Porte, Merlin,<br />

Reubell, Vernier), Coulombeau, Cretet, Decrécy, Dejoly, Delattre, D<strong>en</strong>tzel, Depère, Horace Desmoulins, Dondeau, R. Ducos,<br />

Ph. Dumont, Dupont, Du Port du Tertre, Durand-Maillane, Duquesnoy, Duranthon, J.P. Duval, Enlart, Fabre de l’Aude,<br />

FAUVRE-LABRUNERIE (14), Fouché, Fourcroy, Frain, François de Neufchâteau, Frochot, Garat, Garrau, Gleizal, Godoy, Goupilleau<br />

de Font<strong>en</strong>ai, Guffroy, Guimberteau, Herbouville, Herman, Louise de Hesse, Jacomet, Jard-Panvillier, F. Jaucourt, Laharpe, Lainé,<br />

Lajard, Lambrechts, Lanjuinais, Thérèse de La Tour-Mecklembourg, La Revellière-Lépeaux, Laussat, Ét. Laveaux, Le Boucher, Le<br />

Coz (3), Lesage-S<strong>en</strong>ault, R. Lindet, Lombard-Lachaux, Lulier, Malus, H. Maret, Maximili<strong>en</strong>-Joseph de Bavière, Meillan, Merlin<br />

de Douai, Merlino, Molé, Molli<strong>en</strong>, Montyon, Obelin, Pastoret, Pérès, J. Perier, Perreau, Petion, Philippes-Delleville, Piis, Pons<br />

de Verdun, PORTALIS (9), Rabaut-Pomier, A. Rafalowicz, Ramel, C.A. de Razoumoffski, Réal, Regnard, Regnaud de Saint-Jean<br />

d’Angély, Regnauld de la Manche, Régnier duc de Massa (10), J.E. Richard, M is de Rivière, Roland, Sainthor<strong>en</strong>t, Saliceti (3), Savary<br />

duc de Rovigo, Sevestre, Thibaudeau, etc. On joint qqs imprimés.<br />

343. RÉVOLUTION ET EMPIRE. Environ 350 lettres ou pièces. 300/400<br />

Congés et certificats militaires, feuilles de route ; nombreuses LETTRES DE SOLDATS (dont une correspondance de 45 lettres<br />

d’un officier de troupes stationnées <strong>en</strong> Hollande à Middelbourg <strong>en</strong> 1810). Lettres, correspondances et délibérations de sociétés<br />

révolutionnaires, de comités de secours publics, de municipalités, d’administrations diverses ; certificats de Sections parisi<strong>en</strong>nes,<br />

certificats de résid<strong>en</strong>ce, carte civique, convocations, quittances et récépissés de contributions (emprunt forcé), mandats d’arrêt,<br />

jugem<strong>en</strong>ts, certificats d’amnistie, passeports, lettres de voiture, inv<strong>en</strong>taire de bi<strong>en</strong>s saisis, v<strong>en</strong>tes (notamm<strong>en</strong>t de bi<strong>en</strong>s confisquéset<br />

bi<strong>en</strong>s nationaux, ), pièces d’état civil, etc. Lettres de la RÉPUBLIQUE CISALPINE avec de belles VIGNETTES, puis du Royaume d’Italie.<br />

Docum<strong>en</strong>tation sur Danton, etc.<br />

344. ROIS. 37 lettres ou pièces signées (la plupart du secrétaire de la main, petits défauts à qqs pièces). 800/1.000<br />

CHARLES IX. P.S., contresignée par Duval, Villers-Cotterets 23 décembre 1570 (vélin obl. in-fol., mouill. et trou), réintégration<br />

après l’édit de pacification d’un juge qui avait été privé de son office <strong>en</strong> raison de sa religion.<br />

HENRI III. P.S., contresignée par Pinart, 11 novembre 1576 (vélin, un bord rogné) ; plus une pièce sur vélin <strong>en</strong> son nom (1558).<br />

LOUIS XIV. 13 L.S. ou P.S. (secrétaires), 7 sur vélin, 1648-1715, contresignées par les Phelypeaux, Le Tellier (3), Chamillart<br />

(3) ou Voysin : nomination du gouverneur de Balaguier, t<strong>en</strong>ue des états de Foix, commissions de capitaine ou de cornette,<br />

<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t de l’édit des effets mobiliaires, nominations de lieut<strong>en</strong>ant, brevet de p<strong>en</strong>sion, t<strong>en</strong>ue des états du duché de<br />

Bourgogne…<br />

… /…<br />

175


176<br />

LOUIS XV. 17 L.S. ou P.S. (secrétaires), 12 sur vélin (2 avec sceau p<strong>en</strong>dant), 1716-1773, contresignées par Voyer d’Arg<strong>en</strong>son,<br />

les Phelypeaux, Bertin, Le Blanc, Monteynard… (et une visée par le duc de P<strong>en</strong>thièvre) : don de rev<strong>en</strong>us sur les bi<strong>en</strong>s saisis sur<br />

les religionnaires, commissions d’aide-major, lettres d’honneur de secrétaire du Roi au Parlem<strong>en</strong>t de Bretagne, t<strong>en</strong>ue des états de<br />

Bourgogne, levée des tailles, service funèbre du duc de Bourgogne, lieut<strong>en</strong>ance, pouvoir de lieut<strong>en</strong>ant général d’armée, promotion<br />

à l’ordre de Saint-Louis ; brevets de lieut<strong>en</strong>ant, de capitaine puis d’<strong>en</strong>seigne de vaisseau pour le S. du Vignau ; commission à M.<br />

de Scepeaux pour commander dans les provinces de Lyonnais, Beaujolais et Forez ; lettres pat<strong>en</strong>tes concernant l’abonnem<strong>en</strong>t du<br />

don gratuit du bourg de Fère-Champ<strong>en</strong>oise…<br />

LOUIS XVI. 5 L.S. ou P.S. (secrétaires), 2 sur vélin, 1774-1784, contresignées par Miromesnil, Félix du Muy, les maréchaux<br />

de Castries ou de Ségur : lettres pat<strong>en</strong>tes pour une maison de charité à Marolles-les-Breaux, nominations militaires, congé de<br />

retraite…<br />

ON JOINT qqs portraits gravés.<br />

345. Jean-Baptiste de ROMÉ DE L’ISLE (1736-1790) minéralogiste. L.A.S., Paris 2 juin 1787, à Louis-B<strong>en</strong>jamin FLEURIAU<br />

DE BELLEVUE à La Rochelle ; 2 pages et demie in-4, adresse, cachet cire rouge. 400/500<br />

FÉLICITATIONS DU GRAND SPÉCIALISTE DES CRISTAUX. Il a reçu par M. CARANGEOT sa lettre avec les échantillons, « ainsi que les<br />

modèles <strong>en</strong> bois très exactem<strong>en</strong>t faits d’un Spath calcaire muriatique que vous avez découvert dans les <strong>en</strong>virons de La Rochelle.<br />

Quoique j’eusse déjà quelques unes de ces variétés, <strong>en</strong>tr’autres celles du n° 3A et du n° 4, que mon digne et savant éleve M r de<br />

Bournon a r<strong>en</strong>contrées parmi les Spathes de Corfou près de Lyon, cep<strong>en</strong>dant j’ai vu avec d’autant plus de plaisir votre n° 1 que<br />

ses plans rhombes de 42° 16’, sont au 16’ près que vous avez trouvées par le calcul, l’angle de la base des sommets des pyramides<br />

trièdres obtuses du Spath l<strong>en</strong>ticulaire […] Votre n° 1 est donc une inversion du Spath l<strong>en</strong>ticulaire qui tranché verticalem<strong>en</strong>t d’un<br />

sommet à l’autre pres<strong>en</strong>teroit exactem<strong>en</strong>t ce même rhombe de 42° 138° »… Etc. Il l’<strong>en</strong>gage fort à poursuivre ses recherches : « je<br />

dois me féliciter d’avoir <strong>en</strong> vous un prosélite aussi éclairé que reconnoissant du peu que j’ai eu l’avantage de lui communiquer »…<br />

Reproduction page précéd<strong>en</strong>te<br />

346. Gilbert ROMME (1750-1795) mathématici<strong>en</strong>, conv<strong>en</strong>tionnel (Puy-de-Dôme), créateur du cal<strong>en</strong>drier républicain ;<br />

arrêté aux journées de Prairial et condamné à mort, il se suicida. MANUSCRIT autographe, Frimaire, mois des frimas,<br />

[1793] ; 7 pages in-fol. 1.500/1.800<br />

IMPORTANT MANUSCRIT POUR LA RÉDACTION DU CALENDRIER RÉPUBLICAIN, AVEC DE NOMBREUSES ADDITIONS ET CORRECTIONS, ET 6<br />

DESSINS D’OUTILS DE JARDINAGE.<br />

Chaque jour du mois de frimaire, correspondant à novembre-décembre, de 1 à 30, est nommé d’après une plante, un arbre, un<br />

animal, un outil, ou un produit naturel, avec leur description et usage. Ainsi la raiponce pour le 1 er : « plante bisannuelle, laiteuse ;<br />

la racine pivotante, blanche, cassante, saveur douce se mange ainsi que la feuille, crue, cuite. On peut la transplanter des champs<br />

dans les jardins, pour recueillir la graine qui est très fine, luisante, brunâtre, de culture difficile. Elle aime l’ombre, la fraîcheur » ;<br />

le turneps (chou-rave) pour le 2, la chicorée sauvage pour le 3, la nèfle pour le 4, le cochon pour le 5 : « quadrupède domestique<br />

prov<strong>en</strong>ant du sanglier, vit vingt ans, craint l’humidité, exige de la propreté, […] son poil ou soies, sa peau sont employés dans les<br />

arts. La graisse de sa peau sous le nom de lard, de ses intestins sous le nom de sain-doux, ainsi que sa chair se mang<strong>en</strong>t frais, salés<br />

ou fumés, les intestins se mang<strong>en</strong>t aussi » ; la mâche pour le 6, le chou-fleur pour le 7, le miel pour le 8, le g<strong>en</strong>ièvre pour le 9,<br />

la pioche pour le 10, avec 2 dessins ; la cire pour le 11, le raifort pour le 12, le cèdre du Liban pour le 13, le sapin pour le 14, le<br />

chevreuil pour le 15, l’ajonc pour le 16, le cyprès pour le 17, le lierre pour le 18, la sabine (sorte de g<strong>en</strong>évrier) pour le 19, le hoyau<br />

(sorte de houe) pour le 20, avec 2 dessins, l’érable à sucre pour le 21, la bruyère pour le 22, le roseau pour le 23, l’oseille pour le<br />

24, le grillon pour le 25, le pignon doux pour le 26, le liège pour le 27, la truffe pour le 28, l’olive pur le 29 et la pelle pour le<br />

30, avec 2 dessins.<br />

ON JOINT un manuscrit mis au net avec des définitions abrégées, avec quelques notes <strong>en</strong> marge d’un botaniste (6 pages in-fol.).<br />

347. Gilbert ROMME. 7 L.A.S., 10-28 prairial III (29 mai-17 juin 1795), à SA FEMME ; 4 pages in-4, 3 pages in-8 et 1 page<br />

in-12, adresses, montées sur onglets sur de grands feuillets de papier d’Auvergne, avec texte dactylographié des<br />

dernières lettres de Gilbert Romme et comm<strong>en</strong>taires, <strong>en</strong> un vol. in-4 à l’itali<strong>en</strong>ne, relié basane brune marbrée (étui).<br />

1.500/2.000<br />

EXCEPTIONNEL ENSEMBLE DES ÉMOUVANTES DERNIÈRES LETTRES DE GILBERT ROMME À SA FEMME AVANT DE SUICIDER À L’ANNONCE DE SA<br />

CONDAMNATION, le 29 prairial (17 juin).<br />

Château du Taureau à Morlaix 10 prairial (29 mai 1795). « Ma chère amie, j’arrive à l’instant au lieu de mon arrestation. Ma<br />

santé est bonne, mais je suis inquiet sur la ti<strong>en</strong>ne ». Il désire qu’elle paie ses dettes à Gillet, de l’Ag<strong>en</strong>ce des Mines, « pour les<br />

3 vol. de la Théorie de la Terre qu’il m’a <strong>en</strong>voyé peu de tems avant mon départ de Paris. J’ai laissé dans mon cabinet ce qui me<br />

restoit <strong>en</strong> assignats après notre compte du mois, tu t’<strong>en</strong> serviras pour tes besoins. Mon int<strong>en</strong>tion est de t’<strong>en</strong>voyer une autorisation<br />

pour toucher mes indemnités. Je te prie de pr<strong>en</strong>dre le plus grand soin de mes livres et de mes manuscrits. Tu ferois bi<strong>en</strong> de les<br />

mettre dans des caisses ou dans l’armoire »… Il lui demande de lui <strong>en</strong>voyer Le Moniteur et de lui faire suivre son courrier, et donne<br />

les indications pour lui écrire sous couvert du commandant du Fort du Taureau. « C’est désormais de toi ainsi que de ma mère<br />

que j’att<strong>en</strong>s quelques consolations. Entreti<strong>en</strong>s moi de toi, de tes besoins, de tes amies, de ton frère et de ta sœur. Écris chaque<br />

… /…


347<br />

346<br />

177


178<br />

jour quelque chose à celui qui <strong>en</strong> attachant tes destinées aux si<strong>en</strong>nes a désiré te r<strong>en</strong>dre heureuse ou du moins un peu moins<br />

malheureuse que tu l’étois. Je t’ai demandé d’écrire à ma mère je te recommande toujours ce devoir sacré comme pouvant adoucir<br />

ta position. Tu me manderas si tu peux continuer les secours que nous distribuions les décadis. Je serois faché de les susp<strong>en</strong>dre »…<br />

[Le 15 prairial, les prisonniers sont transférés à Paris où ils arriv<strong>en</strong>t le 20, et sont incarcérés à la prison des Quatre-Nations.]<br />

22 prairial (10 juin). « J’ai un grand plaisir à te savoir auprès de moi, quoique je n’aye pas celui de te voir et de t’embrasser ».<br />

Il la remercie des objets qu’elle lui a portés et voudrait « avoir des bas, un habit propre, une culotte et ma lévite brune. […] Sois<br />

prud<strong>en</strong>te et pati<strong>en</strong>te. Soumets toi à la rigueur du sort qui pèse sur nous »...<br />

23 prairial (11 juin). Il lui <strong>en</strong>voie des vêtem<strong>en</strong>ts, et demande des nouvelles de son neveu « Je suis s<strong>en</strong>sible à l’intérêt de tous<br />

ceux que nous estimons. L’amitié est précieuse au malheureux. Elle le dedommage des injustices du sort ». Il salue des proches « et<br />

tous les vrais amis de l’égalité au milieu de qui j’ai juré de finir mes jours. Lorsque je suis parti de Paris le 2 prairial, j’ai remis au<br />

comité de sureté générale quatre clefs et <strong>en</strong>tre autres celle de mon cabinet dans lequel étoit le portefeuille ». SOUBRANY la salue.<br />

« Adieu je suis impati<strong>en</strong>t de te serrer dans mes bras et de te marquer toute mon affection <strong>en</strong> t’<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ant de ton sort et du mi<strong>en</strong> »…<br />

25 prairial (13 juin). Il prie sa femme de lui <strong>en</strong>voyer « à l’anci<strong>en</strong>ne mairie rue des Capucines une chemise, des bas et mon<br />

habit bleu. […] Adieu mon cœur est tout à toi ». 25 prairial : « La Commission militaire me permet, ma bonne amie, de te voir <strong>en</strong><br />

prés<strong>en</strong>ce du concierge et seule. Arrange toi pour v<strong>en</strong>ir demain matin à 7 heures »…<br />

27 prairial (15 juin). « Ma bone amie, la commission vi<strong>en</strong>t de lever la consigne qui ne nous permettoit point de voir nos amis,<br />

nos par<strong>en</strong>s. Tu pourras v<strong>en</strong>ir quand tu voudras ainsi que les amies respectables qui se sont si bi<strong>en</strong> montrés dans notre malheur.<br />

Amitié source de toutes consolations ».<br />

28 prairial (16 juin). SA DERNIÈRE LETTRE, à la veille de sa mort : « Nous ne pouvons voir nos amis que jusqu’à la fin de la séance.<br />

Je t’<strong>en</strong> prévi<strong>en</strong>s, afin que tu t’arranges pour v<strong>en</strong>ir me voir avant ce terme qui n’est peut être pas éloigné ».<br />

348. [Gilbert ROMME]. MANUSCRIT, Jugem<strong>en</strong>t contre les N és Romme, Duquesnoy et autres, Paris 29 prairial<br />

III (18 juin 1795) ; cahier de 19 pages in-fol. monté sur onglets, et relié <strong>en</strong> un vol. in-fol. avec transcription et<br />

comm<strong>en</strong>taires dactyl., et docum<strong>en</strong>ts joints, demi-chagrin brun à coins. 1.000/1.500<br />

JUGEMENT ET CONDAMNATION DES DÉPUTÉS MONTAGNARDS, ARRÊTÉS APRÈS L’INSURRECTION DE PRAIRIAL.<br />

« Extrait des Minutes de la Commission Militaire établie <strong>en</strong> vertu de la Loy du quatre Prairial de l’an troisième, déposée au<br />

Greffe du Tribunal Criminel du Départem<strong>en</strong>t de la Seine séant au Palais de Justice à Paris », collationné et signé par le greffier<br />

Saussay et par Louis GOHIER, présid<strong>en</strong>t du Tribunal ; avec 2 cachets <strong>en</strong>cre du Tribunalcriminel du départem<strong>en</strong>t de Paris.<br />

Après l’annonce des noms, qualités et adresses des huit « conjurés » (Romme, Duroy, Goujon, Forestier, Bourbotte,<br />

Duquesnoy, Soubrany, et Peyssard), on détaille à chaque accusé les faits qui lui sont reprochés. Att<strong>en</strong>du que Romme, Duquesnoy,<br />

Duroy, Bourbotte, Soubrany et Goujon « se sont montrés les auteurs, fauteurs, et complices désastreux des événem<strong>en</strong>ts qui ont<br />

eu lieu dans la journée du Premier Prairial. Qu’ils ont conspiré contre la République, provoqué à la dissolution de la Conv<strong>en</strong>tion<br />

Nationale, à l’assassinat de ses membres. Entrepris par tous les moy<strong>en</strong>s d’organiser la Révolte et la Guerre Civile, de ressusciter<br />

tous les excès, toutes les horreurs de la tyrannie qui ont précédé le neuf Thermidor »…, la Commission militaire les condamne « à<br />

la peine de mort ».<br />

ON JOINT : une P.A.S. par Marie-Joseph CAPITAIN, présid<strong>en</strong>t de la Commission, 26 prairial III (1 page in-12) : « Le citoy<strong>en</strong><br />

Romme peut adresser à La Commission toutes les pièces qu’il croira nécessaires de lui adresser pour sa déf<strong>en</strong>se » ; une P.S. par<br />

DUQUESNOY et PEYSSARD, Arras 27 septembre 1793 (1 p. in-fol. à <strong>en</strong>-tête des Représ<strong>en</strong>tans du Peuple <strong>en</strong>voyés près l’Armée du Nord,<br />

cachet cire rouge) , conférant le titre d’adjudant au citoy<strong>en</strong> Du Cheiron ; une LA.S. de Pierre-François TISSOT, beau-frère de<br />

Goujon, qui t<strong>en</strong>ta de sauver son beau-frère et r<strong>en</strong>dra compte de ces événem<strong>en</strong>ts dans ses Souv<strong>en</strong>irs de la journée du 1 er Prairial an<br />

III.<br />

349. RUSSIE. Registre manuscrit d’un régim<strong>en</strong>t russe, 1838-1839 ; volume in-fol. de 137 pages, cartonnage anci<strong>en</strong>, dos<br />

toilé noir (usagé, salissures et mouillures) ; <strong>en</strong> russe. 200/300<br />

JOURNAL D’UN RÉGIMENT stationnant aux <strong>en</strong>virons de Sébastopol, attesté <strong>en</strong> tête par Delaral, employé du ministère des affaire<br />

étrangères à « Sevastopaul » : états, listes nominatives, comptes, rapports, etc.<br />

350. [Jacques de SAINT-CRICQ (1781-1819) officier de marine]. MANUSCRIT, Procès du Capitaine de Vaisseau J. Saint<br />

Cricq Commandant la Frégate de S.M. La Clorinde dans l’expédition pour Java l’An 18 1, s.l.n.d. [vers 1812] ;<br />

petit in-4 de 1 f.n.ch. (titre) et 135 pages n.ch., cartonnage de l’époque demi-veau marron, dos lisse orné de filets<br />

dorés, coins de vélin vert (dos frotté avec petits manques de cuir). 2.500/3.000<br />

PROCÈS APRÈS LA PERTE D’UNE BATAILLE NAVALE AU LARGE DE L’ÎLE MAURICE. Réunion de plusieurs pièces relatives au procès du<br />

capitaine Jacques de SAINT-CRICQ, traduit <strong>en</strong> Conseil de guerre <strong>en</strong> 1812 après avoir été battu par les Anglais le 20 mai 1811 au large<br />

de Tamatave (MADAGASCAR), <strong>en</strong> même temps que les deux autres frégates de l’expédition qui, elles, fur<strong>en</strong>t capturées par l’<strong>en</strong>nemi.<br />

R<strong>en</strong>tré <strong>en</strong> France, Saint-Cricq fut accusé d’avoir pris une part insuffisante au combat, et d’avoir abandonné son commandant qui<br />

fut tué p<strong>en</strong>dant la bataîlle. On lui reprocha égalem<strong>en</strong>t de ne pas avoir rempli la mission qui lui avait été confiée, celle-ci consistant<br />

à se r<strong>en</strong>dre à Java pour y débarquer des troupes. Par six voix contre deux, le Conseil le cassa de son grade et le fit radier de la<br />

Légion d’honneur. … /…


352<br />

350<br />

355<br />

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180<br />

Les trois frégates, la R<strong>en</strong>ommée, la Néréïde et la Clorinde partir<strong>en</strong>t de Brest le 2 février 1811 à destination de Java, emm<strong>en</strong>ant<br />

chacune 420 hommes d’équipage, 200 soldats ou officiers et 5 mois de vivres. En cours de route, ils coul<strong>en</strong>t des bâtim<strong>en</strong>ts<br />

américains qui essayai<strong>en</strong>t de forcer le blocus contin<strong>en</strong>tal (p. 4). Puis ils intercept<strong>en</strong>t un navire portugais qu’ils relâch<strong>en</strong>t moy<strong>en</strong>nant<br />

une lettre de change de 20.000 piastres sur Lisbonne (p. 5). Après une traversée difficile (tempête, mâts cassés, perte d’une<br />

partie des provisions), les trois frégates arriv<strong>en</strong>t à l’île de France (MAURICE) le 6 mai : quelques hommes débarqu<strong>en</strong>t aussitôt <strong>en</strong><br />

reconnaissance, mais sont faits prisonniers par les Anglais qui s’étai<strong>en</strong>t emparés de l’île cinq mois auparavant. Le commandant de<br />

l’expédition, le capitaine ROQUEBERT, décide alors de se r<strong>en</strong>dre à l’île Bonaparte (RÉUNION) ; il ne peut y faire escale, car elle est aussi<br />

occupée par les troupes britanniques. Finalem<strong>en</strong>t, l’expédition se dirige sur MADAGASCAR où elle est rattrapée par quatre bâtim<strong>en</strong>ts<br />

anglais (3 frégates et un brick) déjà observés à l’Île de France. L’affrontem<strong>en</strong>t a lieu le 20 mai : « A 3h 50m le commandant fit signal<br />

de comm<strong>en</strong>cer le combat. Il ne v<strong>en</strong>tait plus et nous étions à trois quarts de portée de canon de nos adversaires. L’<strong>en</strong>nemi courait<br />

tribord amures ; le brick <strong>en</strong> serre file des trois frégates et nous étions babord amures dans l’ordre suivant, la Clorinde <strong>en</strong> tête, la<br />

R<strong>en</strong>ommée au c<strong>en</strong>tre, la Néréïde <strong>en</strong> queue. Je ne voulus pas <strong>en</strong>gager le premier, à cause de la distance ; mais la R<strong>en</strong>ommée attaqua<br />

la frégate de tête qui bi<strong>en</strong>tôt se trouva à portée de la Néréïde alors j’<strong>en</strong>gageai successivem<strong>en</strong>t et toujours à la même distance, la<br />

seconde et la troisième frégate »... (p. 15). La suite conti<strong>en</strong>t le détail des manœuvres effectuées p<strong>en</strong>dant la bataille, ainsi que les<br />

conditions du retour <strong>en</strong> France. Les différ<strong>en</strong>tes pièces composant ce manuscrit sont : Rapport du Capitaine St Cricq de la frégate<br />

de S.M. la Clorinde (38 p.) ; Rapport du Ministre de la Marine à Sa Majesté l’Empereur (11 p.) ; Déf<strong>en</strong>se du Capitaine de vaisseau<br />

Saint Cricq telle qu’il l’a prononcée devant son Conseil de guerre le 17 mars 1812 (62 p.) ; Dernières observations prononcées dans la<br />

Séance du 18 mars 1811 [sic, pour 1812] (17 p.) ; et Jugem<strong>en</strong>t au nom de l’Empereur et Roi (7 p.).<br />

351. [Charles SALIGNY, duc de San Germano (1772-1809) général ; premier mari de la future duchesse Decrès (nièce<br />

de Julie et Désirée Clary, belle-sœur du maréchal Suchet)]. 2 L.A. (minutes) et 18 L.S. ou P.S. à lui adressées, 1806-<br />

1808 ; in-4 ou in-fol. (sous chemise de l’inv<strong>en</strong>taire notarial après décès de la duchesse Decrès). 300/400<br />

LETTRES DE SERVICE et docum<strong>en</strong>ts concernant ses titres de baron de l’Empire et de duc de San-Germano, ses domaines et<br />

rev<strong>en</strong>us dans le royaume de Wesphalie, son passage au service de Joseph Roi d’Espagne, ses décorations (napolitaine, française et<br />

bavaroise), sa nomination comme capitaine des gardes du corps du roi d’Espagne… Docum<strong>en</strong>ts signés par le Vice-Connétable et<br />

Major général Alexandre BERTHIER (2, plus réponse de Saligny) ; Joseph BONAPARTE ; l’Archichancelier CAMBACÉRÈS (et réponse de<br />

Saligny) ; Guillaume Clarke comte d’HUNEBOURG, ministre de la Guerre (2) ; le général Gonzalo O’FARRILL, ministre de la Guerre<br />

d’Espagne (2) ; B.G.E. de LACÉPÈDE, grand chancelier de la Légion d’honneur ; Hugues MARET, secrétaire d’État ; F. RICCIARDI,<br />

ministre secrétaire d’État du royaume de Naples (2) ; le prince de BISIGNANO, grand chancelier de l’Ordre des Deux-Siciles ;<br />

Mariano Luis de URQUIJO, ministre secrétaire d’État du royaume d’Espagne (2)… Plus une note sur ses services et ses titres par sa<br />

veuve la duchesse Decrès.<br />

352. Horace-Bénédict de SAUSSURE (1740-1799) géologue et physici<strong>en</strong> suisse. L.A.S., G<strong>en</strong>ève 16 décembre 1783, à M.<br />

AUDÉOUD, chez MM. Girardet et Haller, banquiers à Paris ; 3 pages petit in-4, adresse, cachet cire rouge (brisé ; sous<br />

verre). 2.500/3.000<br />

IMPORTANTE LETTRE SUR LES MACHINES AÉROSTATIQUES, et la Description des expéri<strong>en</strong>ces de la machine aérostatique de MM. de<br />

Montgolfier de FAUJAS DE SAINT-FOND (1783).<br />

Il a été agréablem<strong>en</strong>t surpris de recevoir le livre de M. de FAUJAS, « non seulem<strong>en</strong>t parce que je desirois extrêmem<strong>en</strong>t de le lire<br />

mais <strong>en</strong>core parce que j’ai été infinim<strong>en</strong>t flatté de cette att<strong>en</strong>tion obligeante de votre part à laquelle je n’avois absolum<strong>en</strong>t aucun<br />

titre »… Il est allé r<strong>en</strong>dre ses devoirs à Mme Audéoud qui lui a communiqué d’intéressantes nouvelles de son mari… « J’ai peine<br />

à croire que le feu de la cuisine de la maison qui porteroit une de ces machines pût jamais servir à les faire aller ; le feu perd trop<br />

de son activité <strong>en</strong> passant par le canal d’une cheminée, mais l’idée est agréable & ingénieuse. Vous avés saisi avec <strong>en</strong>thousiasme<br />

cette étonnante découverte & je compr<strong>en</strong>ds fort bi<strong>en</strong> comm<strong>en</strong>t l’on s’<strong>en</strong> passionne. Pour moi je me suis cont<strong>en</strong>té de faire <strong>en</strong> petit<br />

quelques expéri<strong>en</strong>ces qui m’ont démontré que les machines de ce g<strong>en</strong>re qui sont animées par des corps embrasés ne s’élèv<strong>en</strong>t que<br />

par la raréfaction de l’air que produit la chaleur de la flamme & non point par la génération de quelque gaz ou fluide élastique<br />

plus léger que l’air ; car j’ai éprouvé que l’air qui sort de la flamme est plus prés<strong>en</strong>t que l’air commun. Mais cela même augm<strong>en</strong>te<br />

l’étonnem<strong>en</strong>t que l’on doit avoir de ce que l’on a tant tardé à faire cette découverte car la dilatation de l’air par la chaleur et la<br />

diminution du poids qui <strong>en</strong> est la conséqu<strong>en</strong>ce sont un des faits les plus anci<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t connus des Physici<strong>en</strong>s. J’ai appris dans<br />

l’ouvrage de M r de Faujas un grand nombre de détails intéressans que j’ignorois absolum<strong>en</strong>t ; la lettre de M r MEUSNIER que cet<br />

ouvrage r<strong>en</strong>ferme est rempli de savoir et d’esprit »… Il ajoute <strong>en</strong> post-scriptum : « Je devois partit après demain avec toute ma<br />

famille pour aller à Lyon voir les grandes expéri<strong>en</strong>ces de M. MONTGOLFIER, mais elles sont r<strong>en</strong>voyées à l’annéee prochaine ».<br />

Reproduction page précéd<strong>en</strong>te


353. [Nicolas-Joseph SCHREIBER (1752-1833) général et baron de l’Empire]. 11 L.S. ou P.S. relatives à sa carrière et à<br />

lui adressées, 1794-1814. 1.000/1.200<br />

BEL ENSEMBLE SUR LA CARRIÈRE DE CE GÉNÉRAL, né à Metz et mort à Fontainebleau<br />

Certificat de service comme chef de bataillon, Metz 1794, signé par le conseil<br />

d’administration du 2 e Bataillon du Puy-de-Dôme à l’Armée de la Moselle, dont<br />

le capitaine AUSSANDON ; et certificat avec griffe du commissaire L.A. Pille pour<br />

congé du régim<strong>en</strong>t de Salis-Samade comme serg<strong>en</strong>t major. Brevet du médaillon des<br />

Deux-Épées avec griffe du commissaire Martigue (1795). Brevet de chef de brigade<br />

signé par Lazare CARNOT, Présid<strong>en</strong>t du Directoire exécutif, et certificat signé par<br />

le ministre de la Guerre Claude-Louis PETIET (1797). Brevet de chef de brigade<br />

à la 22 e demi-brigade de ligne, signé du Premier Consul BONAPARTE (secrétaire),<br />

contresigné par Alexandre BERTHIER et Hugues B. MARET (vélin avec grande<br />

vignette de B. Roger, 1803). L.S. d’Alexandre BERTHIER, ministre de la Guerre,<br />

lettre de service nommant Schreiber commandant d’armes à Parme (1805). État<br />

de services signé par le conseil du 22 e régim<strong>en</strong>t de ligne (camp d’Étaples 1805).<br />

P.S. par Guillaume CLARKE, comte d’Hunebourg, ministre de la Guerre, lettre de<br />

service comme général de brigade (1809). L.S. par l’Archichancelier CAMBACÉRÈS,<br />

annonçant sa nomination comme baron de l’Empire (1813). Lettres de chevalier<br />

de Saint-Louis, avec la griffe de Louis XVIII, contresignées par V. de LATOUR-<br />

MAUBOURG, avec sceau p<strong>en</strong>dant dans son boitier (octobre 1814). ON JOINT un extrait<br />

de naissance de son fils Théodore Schreiber (Calais 1803).<br />

354. SCIENCES. Environ 300 lettres, la plupart L.A.S., de savants, sci<strong>en</strong>tifiques, ingénieurs et médecins. 1.000/1.500<br />

Alexandre AGASSIZ (3), Andral, A. d’Archiac, H<strong>en</strong>ri BAILLON (7 à Charles Pagnerre), Baron, William BAYLISS (3), Paul Berger,<br />

Joseph Bertrand, Jean-Baptiste Biot (et doc. joints), Kristian Birkeland, Émile et Raphaël Blanchard, Charles-Luci<strong>en</strong> Bonaparte, Gaston<br />

Bonnier, Bory de Saint-Vinc<strong>en</strong>t, Ariste Boué (Char<strong>en</strong>ton), Jean Bouillaud, Bouillon-Lagrange, Jules Boulvin, Bouquet de la Grye,<br />

Isidore Bourdon, de BOUTIGNY (journal des opérations sur la fonte du cuivre de Saint-Bel, 1750), Charles Vernon BOYS (3), Georg<br />

Bredig, A. Brierre de Boismont, Alexandre Brongniart, P. Brouardel, Auguste Broussonet, Paul Budker, Hector de CALLIAS (contrat<br />

d’une inv<strong>en</strong>tion pour des locomotives, 1847), J. Carraciolo, Alexis Carrel, Bruno Cayol, Chaptal, Auguste Chauveau, Chevallier de<br />

Rivaz, Eugène Chevreul, Robert Chodat, Pierre Chomel, Jean Civiale, Jules Cloquet, Cochin, Ernst Coh<strong>en</strong>, Coquebert de Montbret,<br />

Louis Cordier, Alfred Cornu, Cullerier, G. Cuvier, R. Debré, P. Dehérain, L. Ch. D<strong>en</strong>eux, J. Desnoyers, Devergie, Martial Doirier<br />

(brevet d’inv<strong>en</strong>tion des « vélocimanes »), Antoine Dubois (avec Bay<strong>en</strong> et Vergez), Léon DUGUIT (14), Constant et Auguste Duméril,<br />

P.L. Dunant, Léo Errera, d’Eternod, Fauconneau-Dufresne, H<strong>en</strong>ri Filhol, Camille Flammarion, H. Foerster, M. Foster, E. Fremy,<br />

B. Galitzine, H<strong>en</strong>ri Gambey, Albert Gaudry, Éric Gérard, Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, Gillet de Laumont, Antonin Gosset, N.<br />

Gu<strong>en</strong>eau de Mussy, Ph. Guye, Hayoit, Paul H<strong>en</strong>ry, Alexandre HERZEN (3), Franz HOFMEISTER (3), Louis Joubin, H. de Lacaze-Duthiers,<br />

S.F. Lacroix, Landré-Beauvais, E. Ray Lankester, St. Laugier, Valère Lecomte, Urbain Le Verrier, Michel Lévy, Ch. L’Hermite, L.<br />

Luiggi, Victor MEUNIER (6), Stanislas Meunier, Ludwig Mond, H<strong>en</strong>ri Mondor (3), César MOREAU (long rapport sur l’exploration du<br />

Pôle Nord, 1818), Angelo Mosso, John Murray, H<strong>en</strong>ri Nestlé, Simon Newcomb, Orfila, F. Panhard, Eugène Péclet, Jules Pelouze,<br />

Edmond Perrier, Jean-Rodolphe Perronet, Em. Picard, Raoul Pitault (corresp. pour des fêtes aérostatiques, vignettes au ballon), J.H.<br />

Poynting, Camille Raspail, Ch. Robin, A. Roguin, Raphaël Sabatier, Charles et H<strong>en</strong>ri Sainte-Claire Deville, H<strong>en</strong>ri de Saussure, G.<br />

Sée, R.A. Serres, Walthère SPRING (4), Paul Topinard, A. Toussaint, Ulysse Trélat, J.N. Trouille, Van B<strong>en</strong>ed<strong>en</strong>, L. VAN HOUTTE (4),<br />

Max VERWORN (3), Vilmorin,A. Voronoff, Charles Wolf, R<strong>en</strong>é WORMS (11), Antonio Zanini, etc.<br />

ON JOINT un gros dossier de manuscrits de remèdes et recettes, des mémoires et factures de pharmaci<strong>en</strong>s et médecins, de reçus<br />

et docum<strong>en</strong>ts d’hôpitaux (XVII e -XIX e s.) ; des imprimés, brochures et plaquettes sur la médecine et les sci<strong>en</strong>ces ; un tapuscrit<br />

d’H<strong>en</strong>ri Corbière transcrivant des réponses de sci<strong>en</strong>tifiques à des <strong>en</strong>quêtes (avec lettre signée par L. de Broglie, J. Rostand, etc.) ;<br />

et 2 plaques <strong>en</strong> métal à l’effigie de Claude Bernard et Louis Pasteur (métal, 8 x 11 cm) offertes par l’Hémoglobine Deschi<strong>en</strong>s.<br />

355. James SMITHSON (1770-1829) chimiste et minéralogiste anglais, fondateur de la Smithsonian Institution à<br />

Washington. L.A.S., Paris 13 avril 1821, à Louis-B<strong>en</strong>jamin FLEURIAU DE BELLEVUE ; 3 pages in-4, adresse, cachet cire<br />

rouge (brisé). 400/500<br />

Aucune des substances que Fleuriau lui a <strong>en</strong>voyées n’est de l’ambre : « L’on n’<strong>en</strong> obti<strong>en</strong>t point d’acide succinique. L’acohol ayant<br />

peu d’effet sur eux, ils se rapprocheroit plus du copal. Je ne seroit point porté à attribuer l’opacité et l’etat terne de certaines parties<br />

du n° 1 aux causes que vous nommez, ni meme peut-etre à aucun changem<strong>en</strong>t chimique ; mais plustot à un simple desagregation. La<br />

croute blanchatre a la surface du n° 2 peut aussi avoir la meme cause ; mais d’autres parties opaques sont dues a la pres<strong>en</strong>ce d’une<br />

matiere etrangere », probablem<strong>en</strong>t du quartz… Après avoir livré quelques dernières observations sur les échantillons, il regrette de ne<br />

pouvoir aller plus loin : « Etant dans l’int<strong>en</strong>tion il n’y a pas longtemps d’aller <strong>en</strong> Angleterre, j’ai jetté presque toutes mes reactifs. Je<br />

suis ainsi fort embarrassé <strong>en</strong> faisant des experi<strong>en</strong>ces, n’ayant pas un choix de moy<strong>en</strong>s, etant meme souv<strong>en</strong>t sans moy<strong>en</strong>s du tout »…<br />

Reproduction page 179<br />

181


182<br />

356. Jean SOANEN (1647-1740) prélat, prédicateur oratori<strong>en</strong>, évêque de S<strong>en</strong>ez, susp<strong>en</strong>du pour jansénisme par le Concile<br />

d’Embrun et exilé à la Chaise-Dieu. 17 lettres, soit 6 L.A.S., 1 L.A. et 10 L.S. (plusieurs <strong>en</strong> partie autographes ou avec<br />

ajouts autographes), signées « Jean Eveque de S<strong>en</strong>ez prisonnier de Jesus Christ », La Chaise-Dieu 1733-1740, à Madame<br />

de SÉGUR, abbesse de l’abbaye royale du Val de Gif ; 50 pages in-4 ou in-8 (découpes à 2 lettres). 1.500/2.000<br />

INTÉRESSANTE CORRESPONDANCE DE DIRECTION JANSÉNISTE DU VIEIL ÉVÊQUE EN EXIL À L’ABBESSE DE GIF. Dans cet <strong>en</strong>semble de 17<br />

lettres, l’évêque « prisonnier de Jésus-Christ » témoigne de sa foi profonde et passionnée et d’un prosélytisme ferv<strong>en</strong>t. Marie-Anne-<br />

Françoise de SÉGUR (1697-1749), <strong>en</strong>trée à six ans et demi à l’abbaye de Gif, bastion janséniste, <strong>en</strong> devi<strong>en</strong>dra abbesse <strong>en</strong> 1733 après<br />

la mort de Mme de Béthune d’Orval, dont elle était la coadjutrice ; son frère Jean-Charles de Ségur (1695-1748), évêque de Saint-<br />

Papoul <strong>en</strong> 1723, démissionna de son évêché <strong>en</strong> 1735 pour rev<strong>en</strong>ir au jansénisme et se retirer à l’abbaye de Gif<br />

14 février 1733. Longue lettre disant son union de p<strong>en</strong>sée et de prière avec les religieuses, « vierges sacrées, qui non cont<strong>en</strong>tes<br />

d’être les épouses du Seigneur et de s’etre <strong>en</strong>fermées volontairem<strong>en</strong>t pour lui par leurs vœux, desir<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core d’être reelem<strong>en</strong>t ses<br />

captives et ses martyres par leurs souffrances », et qui l’ont choisi « pour leur Père adoptif » ; c’est une grande consolation après<br />

« le schisme déplorable de mes pauvres filles de Castellane, qui après une fidélité édifiante durant quelques années ont été vaincues<br />

par la terreur ou la séduction » ; il fustige cette « Theologie nouvelle où l’on a la hardiesse de nous <strong>en</strong>seigner impuném<strong>en</strong>t le maudit<br />

secret de commettre les plus grands pechez sans off<strong>en</strong>ser Dieu mortellem<strong>en</strong>t ». Il exhorte les sœurs de Gif à s’associer à sa cause…<br />

23 novembre. Il remercie l’abbesse de ses bi<strong>en</strong>faits et de son souti<strong>en</strong>, et de son zèle pour la cause de Dieu… « c’est aujourdhuy la<br />

vertu du tems de n’etre touché des plus pesantes charges, ni des plus grandes playes de l’Eglise ». Il demande au Seigneur « quil vous<br />

remplisse de plus <strong>en</strong> plus de son esprit, que toutes les graces de votre saint voisinage soi<strong>en</strong>t recueillis dans votre saint monastere, et<br />

que Gif puisse remplacer Port-Royal »… 22 décembre. Après avoir évoqué le souv<strong>en</strong>ir de la mère abbesse qui vi<strong>en</strong>t de mourir (Mme<br />

de Béthune d’Orval), Soan<strong>en</strong> donne des conseils à la nouvelle abbesse pour l’exercice de sa charge, et prie « pour demander à Dieu<br />

que votre accroissem<strong>en</strong>t de dignité vous r<strong>en</strong>de toujours plus humble, votre fardeau plus ferv<strong>en</strong>te, votre abondance plus pauvre, et<br />

qu’à l’imitation de J.C. les croix attachées à votre état vous le fass<strong>en</strong>t aimer plus que ses honneurs »...<br />

29 janvier 1734. Il remercie pour l’<strong>en</strong>voi de l’éloge funèbre de la Mère Abbesse. « Vous voila donc, Madame, chargée d’un poids<br />

qui doit faire trembler par le vue de sa pesanteur et de vos <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>s »… 15 avril. Il regarde sa disgrâce à la fois comme un très<br />

grand honneur et comme « un véritable châtim<strong>en</strong>t de Dieu »… Il pr<strong>en</strong>d alors la plume pour parler de leur espoir de convertir à leurs<br />

idées « l’illustre frere » (Jean-Charles de Ségur, évêque de Saint-Papoul, frère de l’abbesse) : « on se flatte souv<strong>en</strong>t d’une esperance<br />

trompeuse dans l’episcopat de s’y sauver quand on a pratiqué deux ou trois devoirs ess<strong>en</strong>tiels, p<strong>en</strong>dant qu’on <strong>en</strong> viole une c<strong>en</strong>taine<br />

d’autres, dont un seul suffit pour notre damnation »... 4 août. Il se réjouit de la possible conversion à leurs idées de l’évêque de<br />

Saint-Papoul : « Quand elle sera accomplie, connue et soufferte, ce sera un miracle <strong>en</strong>tre les miracles. […] Je ne puis assez louer le<br />

Monsieur d’avoir consulté d’habiles maitres dans la veritable sci<strong>en</strong>ce de Dieu et d’att<strong>en</strong>dre humblem<strong>en</strong>t leur decision avec une forte<br />

volonté de s’y conformer »… 28 septembre. Il se réjouit de la conversion du frère de l’abbesse : « Je ne puis assez b<strong>en</strong>ir Dieu de ces<br />

heureuses et sages demarches qui ont deja édifié la Province, mais sur toutes choses tachez de lui donner de la confiance <strong>en</strong> la piété et<br />

le prud<strong>en</strong>ce de Mr [nom biffé] qui est presque à sa porte et avec qui il sera aisé d’<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir un commerce secret. C’est un de mes plus<br />

prétieux amis et a qui l’on peut se fier pour les plus saintes et les plus grandes <strong>en</strong>treprises »... 17 novembre. Il lui transmet la lettre<br />

que lui a adressée son frère : « j’ai prés<strong>en</strong>té à Dieu cette lettre sur l’autel et je m’assure que vous le ferez <strong>en</strong>core mieux que moi »...


25 janvier 1735. Il s’est répandu le bruit que deux prélats, dont l’évêque de Gr<strong>en</strong>oble, « se sont déclarés pour la cause de la<br />

vérité. […] Je souhaite fort que cette fable devi<strong>en</strong>ne une vérité, non pas pour l’interest de M. de S<strong>en</strong>ez mais pour l’honneur de la<br />

cause et pour le salut des ces deux Messieurs que j’honore fort » ; devant son mauvais état de santé, il interdit à l’abbesse p<strong>en</strong>dant<br />

six mois ses pratiques austères de jeûne et de pénit<strong>en</strong>ce. 6 avril. Soan<strong>en</strong> revi<strong>en</strong>t sur la conversion du frère de l’abbesse, qui a donné<br />

sa démission par un mandem<strong>en</strong>t de mars 1735 : « Quel courage après tant de pusillanimité, et quelle force après tant de faiblesse !<br />

[…] Vous recouvrez un frère que vous avez longtemps pleuré comme mort, Dieu me redonne un fils qui n’a jamais cessé d’être<br />

l’objet de ma t<strong>en</strong>dresse »…. 14 mai. Il évoque les persécutions dont est victime Mgr de Ségur : « J’ai connu bi<strong>en</strong> clairem<strong>en</strong>t que Dieu<br />

vouloit la perfection du sacrifice et j’avoue que mon cœur et mes larmes m’ont fait s<strong>en</strong>tir la grandeur de l’œuvre et m’ont persuadé<br />

que la main de Dieu s’est montrée pour consommer l’édification de son Eglise et donner un exemple éclatant à tous les siècles »…<br />

10 août 1735. Il se réjouit de la visite du frère de l’abbesse qui vi<strong>en</strong>t d’embrasser leurs convictions. [Décembre]. Il s’inquiète de<br />

la santé de sa fille et s’oppose à ses pratiques d’austérité ; lui, vi<strong>en</strong>t de guérir d’un rhume qui l’a « presque conduit aux portes de<br />

la mort ; c’est bi<strong>en</strong> peu de chose que la vie et à 90 ans, on devroit <strong>en</strong> avoir un parfait mépris. […] Si la paix exterieure dont vous<br />

jouissez maint<strong>en</strong>ant duroit toujours, je craindrois que Dieu n’eut trouvé <strong>en</strong> vous quelque mauvais levain capable de corrompre<br />

toute la pâte. Il y a une sorte de honte d’être épargné lorsque la vertu trouve partout tant d’obstacles. Les m<strong>en</strong>aces du monde sont<br />

moins à craindre que ses ruses. Son v<strong>en</strong>in est dans la queue et il est plus dangereux quand il flatte que lorsque qu’il s’irrite »…<br />

26 mars 1738 : « Je suis très s<strong>en</strong>sible, ma chère fille, à la privation des secours spirituels où la prév<strong>en</strong>tion des hommes<br />

vous réduit. Mais que ne peut-on espérer de la miséricorde de Jésus Christ, lorsque la crainte de lui déplaire nous expose à la<br />

contradiction des <strong>en</strong>nemis de sa grâce. Leurs efforts se briseront contre notre résistance »… 3 janvier 1939. Il lui offre ses vœux,<br />

pour elle et sa communauté : « Ne me laissez pas ignorer votre situation, puisque vous connoissez l’intererest que j’y pr<strong>en</strong>ds »…<br />

3 août 1740. Il lui demande recevoir Mademoiselle de MAILLY (anci<strong>en</strong>ne maîtresse de Louis XV) : « Je la regarde comme une<br />

fille qui m’est tres chere, et que je voudrois <strong>en</strong>fanter a J.C. par le sacrifice de mes li<strong>en</strong>s. Dieu lui a fait bi<strong>en</strong> des graces ; et elle<br />

cherche une solitude où elle puisse les conserver et les faire valoir. Elle a choisi votre St desert, et les avantages qu’elle s’y promet<br />

sont conformes à l’attrait qu’elle a pour la p<strong>en</strong>it<strong>en</strong>ce et la priere »… [Septembre], dernière lettre de Soan<strong>en</strong> à l’abbesse de Gif [il va<br />

mourir le 25 décembre, à 94 ans], la remerciant de ses bontés pour Mademoiselle de Mailly et l’assurant une fois de plus de sa<br />

protection : « Je partagerai toutes vos sollicitudes puisque vous avez souhaité que votre troupeau soit aussi le mi<strong>en</strong> »…<br />

ON JOINT une P.A.S., La Chaise Dieu 2 juillet 1737, ajout à son testam<strong>en</strong>t : « Je donne à Madame Marie Anne Basile de Segur<br />

abbesse de Gif pour sa communauté mon aube de d<strong>en</strong>telle, dont je me suis servi à Embrun, comme un gage de mon respectueux<br />

attachem<strong>en</strong>t pour cette sainte maison » (1 p. in-4), et la copie du reçu de cette aube après la mort de l’évêque [cette aube était<br />

l’œuvre de l’abbesse qui fut <strong>en</strong>sevelie dans ce vêtem<strong>en</strong>t à sa mort <strong>en</strong> novembre 1749], ainsi que la copie de deux lettres de Soan<strong>en</strong><br />

à Mme de Béthune d’Orval.<br />

357. SOINS DE BEAUTÉ. MANUSCRIT, Le Cabinet des Dames, [France, début XVII e siècle] ; petit in-4 sur papier (185<br />

x 150 mm), cartonnage moderne sous étui toilé. [13 ff. (2 titres et tables)], 193 p.-[2 ff.]. 2.000/2.500<br />

TRAITÉ INÉDIT DE RECETTES DE BEAUTÉ ET CONSEILS D’UN MÉDECIN POUR LES SOINS DU VISAGE ET DE LA PEAU DES FEMMES. C’est la mise<br />

par écrit des recettes des soins que ce médecin a prodigués durant douze années « à une dame de condition ». On trouve ainsi des<br />

recettes pour la teinte des cheveux, des pommades contre le hâle du soleil ou pour les mains, des eaux pour le visage, des remèdes<br />

pour les m<strong>en</strong>strues, contre la « mauvaise s<strong>en</strong>teur », des recettes de parfums (l’Eau de la Grande Duchesse de Flor<strong>en</strong>ce…), mais aussi<br />

de friandises, etc. Quelques recettes ajoutées d’une autre main à la fin du livre sont <strong>en</strong> itali<strong>en</strong>. Voici la recette de l’Eau excell<strong>en</strong>te<br />

pour se maint<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> sa beauté et contre les rides : « Pr<strong>en</strong>ez deux livres d’eau rose de provin, et metez les infuser dedans deux onces de<br />

soufre vif, quatre onces d’oliban blanc, six onces de bonne mirrhe l’espace de trois jours, couvrant votre alembic d’un autre alembic<br />

bi<strong>en</strong> luté ; et le metez <strong>en</strong> digestion<br />

dans le fumier ou au bain marie,<br />

et après faites le distiller dans<br />

l’eau bouillante, adaptant dans le<br />

corps du chapiteau un petit nœud<br />

où vous metrez dix grains de<br />

musc et 30 grains d’ambre. Vous<br />

verrez parmi les figures comme<br />

il faut pr<strong>en</strong>dre ledit nœud dans<br />

des chapiteaux de verre et gardez<br />

votre eau <strong>en</strong> bouteille de verre<br />

bi<strong>en</strong> bouchées avec du linge et<br />

de la cire pardessus, vous gardant<br />

de vous servir de votre bouchon<br />

d’étain et <strong>en</strong>core plus de plomb.<br />

La meilleure heure de se servir de<br />

ladite eau est <strong>en</strong> se metant au lit ».<br />

* * * *<br />

183


184<br />

359


Louis-Gabriel SUCHET<br />

(1770-1826)<br />

Maréchal d’Empire, duc d’Albufera<br />

358. Jean-Pierre SUCHET (1736-1789) négociant soyeux de Lyon, père du maréchal. P.S., et 22 lettres ou pièces à lui<br />

adressées ou le concernant, 1766-1792. 400/500<br />

Contrat de mariage avec Marie-Anne Jacquier (Lyon 1766). Reconnaissance de dette devant notaire par J.-P. Suchet <strong>en</strong>vers<br />

demoiselle Marie-Anne Anony (Lyon 1785). Acte de société « pour le commerce de fabrique d’étoffes de soye », signé par Jean-<br />

Pierre SUCHET et son neveu et associé Jean-Christophe Suchet (Lyon 1788). Cahier de comptes de M. Besson avec Suchet oncle<br />

et neveu (1782-1788). Consultation juridique après ouverture du testam<strong>en</strong>t de J.-P. Suchet (1789). Liste de par<strong>en</strong>ts, leurs âges,<br />

professions et degré de par<strong>en</strong>té avec le défunt. Conv<strong>en</strong>tion et projet de conv<strong>en</strong>tion touchant à ses bi<strong>en</strong>s immobiliers (1789) ; affiche<br />

de v<strong>en</strong>te aux <strong>en</strong>chères après décès (1789). Inv<strong>en</strong>taire général des débiteurs et créditeurs de Suchet oncle et neveu, <strong>en</strong> vue de la<br />

liquidation, signé par Jean-Christophe Suchet et 4 membres du conseil de tutelle des fils du défunt (1789). Acte de société <strong>en</strong>tre<br />

Jean-Christophe Suchet et son cousin Louis-Gabriel Suchet « fils aîné, émancipé » (1789). Lettre d’Éti<strong>en</strong>ne Suchet « l’aîné », frère<br />

de Jean-Pierre (1792). Lettres diverses et notes sur la succession, etc.<br />

359. [Louis-Gabriel SUCHET]. 85 L.S. ou P.S. à lui adressées, 1796-1823, plus qqs minutes autographes de réponse ; 95<br />

pages formats divers, dont 10 sur vélin, nombreux <strong>en</strong>-têtes et vignettes, qqs cachets cire rouge ou <strong>en</strong>cre, qqs sceaux<br />

sous papier, qqs adresses, classés sous 32 chemises titrées. 18.000/20.000<br />

IMPORTANT ENSEMBLE DES BREVETS, TITRES, DÉCORATIONS ET LETTRES DE SERVICE DU MARÉCHAL SUCHET, TOUT AU LONG DE SA CARRIÈRE.<br />

1 er nivose V (21 décembre 1796), promotion au grade de chef de bataillon : L.S. par le général Alexandre BERTHIER. 7 brumaire<br />

VI (29 octobre 1797), BREVET de chef de brigade d’infanterie, signé par le Directeur MERLIN de Douai et le ministre de la Guerre<br />

SCHERER. 3 germinal VI (23 mars 1798), nomination au grade de général de brigade « près les Troupes qui sont dirigées vers les<br />

côtes de la mer Méditerrannée » : 2 L.S. par SCHERER ; 9 germinal, ordre de rejoindre l’Armée d’Helvétie signé par le général<br />

ERNOUF ; 13 germinal-28 prairial (2 avril-16 juin), 4 L.S. par SCHERER confirmant le grade et l’<strong>en</strong>voyant à l’Armée d’Italie. 12<br />

frimaire VII (2 décembre), affectation à l’armée d’Helvétie, 7 nivose (27 décembre), cessation de toutes fonctions, 6 v<strong>en</strong>tose (24<br />

février 1799), affectation à l’Armée de May<strong>en</strong>ce : 4 L.S. ou P.S. par SCHERER. 22 messidor (10 juillet), promotion au grade de<br />

général de division, et nomination de chef de l’État-major général de l’Armée d’Italie : 3 L.S. par Jean BERNADOTTE, ministre de la<br />

Guerre ; plus 2 BREVETS de général de division délivrés <strong>en</strong> 1800 et 1801, signés « Bonaparte » (secrétaire) et par Hugues Maret, et<br />

les ministres de la Guerre Lazare CARNOT (1 er ) et Alexandre BERTHIER (2 e ). 1801-1803, 3 lettres de service d’inspection générale<br />

d’infanterie, signée par Alexandre BERTHIER. 4 brumaire XII (25 octobre 1803), 4 lettres de service de général commandant la<br />

4 e Division de l’armée formant le camp de Saint-Omer, signées par Alexandre BERTHIER. 20 frimaire (11 décembre), nomination<br />

de membre de la Légion d’honneur, et 26 prairial (14 juin 1804) de Grand-Officier, signées par le Grand-Chancelier LACÉPÈDE.<br />

4 brumaire XIII (26 octobre), lettre de convocation au Sacre signée par Hugues MARET. 15 pluviose (3 février 1805), nomination<br />

de gouverneur du palais de Laek<strong>en</strong>, 2 L.S. par le Grand Maréchal du Palais DUROC. 5 v<strong>en</strong>tose (24 février), états des services de<br />

SUCHET, signés par lui. 11 février 1806, nomination de Grand-Cordon de la Légion d’honneur, signée par LACÉPÈDE, qui ajoute de<br />

sa main : « La grande décoration sera vue avec un plaisir bi<strong>en</strong> vif, par les membres de la Légion d’honneur, au milieu des nouveaux<br />

lauriers que vous v<strong>en</strong>ez de cueillir sous le plus grand des capitaines, et de ceux que vous aviez déjà moissonnés <strong>en</strong> Helvétie, sur<br />

les bords du Var, dans la Ligurie, sur les rives du Mincio, et sur celles de l’Adige ». 15 mars 1808, commandem<strong>en</strong>t provisoire du<br />

5 e corps de la Grande Armée, L.S. par Alexandre BERTHIER. 19 mars, nomination de comte d’Empire : 2 L.S. de l’Archichancelier<br />

CAMBACÉRÈS, et BREVET avec <strong>en</strong>-tête calligraphié et armoiries peintes <strong>en</strong> expédition conforme signée par DUDON, secrétaire général<br />

du Conseil du Sceau des titres. 22 décembre, nomination de commandeur de l’ordre militaire de Saint-H<strong>en</strong>ri de Saxe, signée par<br />

le comte de Hopffgart<strong>en</strong>, minnistre de l’Intérieur à Dresde. 10 mai 1809, nomination de général <strong>en</strong> chef du 3 e corps de l’Armée<br />

d’Espagne, signée par Alexandre BERTHIER, Major général. 11-17 juillet 18 1, 2 L.S. du duc de FELTRE, sur la prise de Tarragone<br />

et la nomination de Suchet comme Maréchal de l’Empire. 16 janvier 1812, diplôme de membre honoraire de la Société royale<br />

des Amis du pays de Val<strong>en</strong>ce. 24 janvier, nomination de duc d’Albufera : L.S. et P.S. par le Major général Alexandre BERTHIER,<br />

et L.S. de l’Archichancelier CAMBACÉRÈS. 24 avril, nomination de général <strong>en</strong> chef des Armées d’Aragon et de Catalogne réunies,<br />

L.S. par Alexandre BERTHIER. 19 novembre 1813, nomination de Colonel général de la Garde Impériale : L.S. et P.S. par Armand<br />

de CAULAINCOURT duc de Vic<strong>en</strong>ce, le duc de FELTRE, Pierre DARU, et le baron FÉLIX. 22 avril 1814, nomination de général <strong>en</strong> chef<br />

de l’Armée royale du Midi : 3 L.S. ou P.S. par le général comte DUPONT, ministre de la Guerre. 1 er juin, BREVET de chevalier de<br />

l’Ordre militaire de Saint-Louis, signé par LOUIS XVIII et le comte DUPONT. 3 juin, convocation à l’ouverture de la session du<br />

Corps législatif, signée par l’abbé de MONTESQUIOU avec griffe de Louis XVIII. 22 juin, BREVET de nomination de gouverneur de<br />

la 10 e Division militaire à Toulouse, signé par LOUIS XVIII et le comte DUPONT. 24 septembre, BREVET de Commandeur de l’Ordre<br />

royal militaire de Saint-Louis, signé par Louis XVIII (secrétaire) et le comte DUPONT, avec L.S. du comte de BEAUFORT D’HAUTPOUL.<br />

25 novembre, L.S. du duc de Blacas autorisant Suchet à porter la décoration de Commandeur de l’Ordre de Saint H<strong>en</strong>ri de Saxe.<br />

27 novembre, BREVET de nomination de gouverneur de la 5 e Division militaire à Strasbourg, signé par Louis XVIII (secrétaire) et le<br />

comte DUPONT. 16 août 1816, BREVET de Grand Croix de la Légion d’honneur, signé par le maréchal MACDONALD, avec L.S. d’<strong>en</strong>voi.<br />

5 mars 1819, nomination à la dignité de Pair de France : L.S. et P.S. par le marquis DESSOLLE. 31 juillet, nomination de chevalier<br />

… /…<br />

185


186<br />

de l’Ordre de la Couronne de fer, avec 2 L.S. du maréchal MACDONALD. Juillet-octobre 1820, nomination pour être témoin de<br />

l’accouchem<strong>en</strong>t de la duchesse de Berry : L.S. par LOUIS XVIII et le duc de RICHELIEU, 3 L.S. par le marquis de DREUX-BRÉZÉ, et<br />

autres lettres par le colonel de BACQUANCOURT, le maréchal de COIGNY, ma maréchale OUDINOT duchesse de Reggio… 30 septembre,<br />

nomination de chevalier des Ordres du Roi : 3 L.S. par le chancelier DAMBRAY, le comte de SÈZE et le marquis d’AGUESSEAU. 1 er<br />

mai 1821, baptême du duc de Bordeaux : 2 L.S. par le marquis de Dreux-Brézé, et invitation à la fête de l’Hôtel de Ville (avec<br />

livret impr. de la cantate Les Arts rivaux) ; <strong>en</strong> septembre, L.A. (minute) de SUCHET à la duchesse de Berry, et L.A.S. de la maréchale<br />

OUDINOT. 10 octobre 1823, convocation au Te Deum pour la délivrance du roi d’Espagne : L.S. par le marquis de ROCHEMORE…<br />

360. Louis-Gabriel SUCHET. 13 L.A.S. ou L.A. (une incomplète), Milan et Bologne 1798, à SON FRÈRE Gabriel SUCHET ;<br />

34 pages in-4, 2 à son <strong>en</strong>-tête Armée d’Italie. Le Général Suchet avec VIGNETTE [amour t<strong>en</strong>ant un bouclier chiffré S,<br />

inconnue de BB]. 4.000/4.500<br />

BELLE CORRESPONDANCE DE L’ARMÉE D’ITALIE.<br />

Milan 2 thermidor VI (20 juillet 1798). Sur l’arrivée du général <strong>en</strong> chef [BRUNE], « reçu avec acclamation » ; remarques de leur<br />

ami VERN sur le comportem<strong>en</strong>t de Gabriel… 13 thermidor (31 juillet) : « Les Autrichi<strong>en</strong>s continu<strong>en</strong>t d’arriver, et de grossir leurs<br />

forces, ils parl<strong>en</strong>t de guerre, font de grands preparatifs, tandis que nous luttons contre la misere, et les <strong>en</strong>nemis intérieurs »… 25<br />

thermidor (12 août). Il <strong>en</strong>gage Gabriel à bi<strong>en</strong> servir leur général. Il aspire à un « r<strong>en</strong>versem<strong>en</strong>t total […] il n’est plus possible de vivre<br />

avec les serp<strong>en</strong>s, un accomodem<strong>en</strong>t sera pour eux une victoire »… Il ajoute : « BONAPARTE est à Alexandrie, la flotte anglaise s’est<br />

refugiée à Syracuse et à Augusta après l’avoir poursuivi jusqu’à sa destination, elle est restée ext<strong>en</strong>uée manquant de vivres et de<br />

matelots, ses fideles alliés les Napolitains pourvoi<strong>en</strong>t à tout »… 1 er v<strong>en</strong>démiaire VII (22 septembre) : « il paraît qu’il ne faut pas que<br />

nous comptions beaucoup sur les requisitionnaires car ils n’arriveront pas. […] Nous v<strong>en</strong>ons de celebrer avec la plus grande pompe<br />

la fête de la Repub., il y a eut de l’<strong>en</strong>thousiasme, de la satisfaction, et du brillant, des courses à cheval, à pied, & la cible »… 19<br />

v<strong>en</strong>démiaire (10 octobre). « Je suis toujours ici comme l’oiseau sur la branche, personne n’arrive pour me succeder, et au contraire<br />

confiance, travail, et certains mots à double s<strong>en</strong>s, comme pour me faire press<strong>en</strong>tir que l’on veut me conserver au poste que<br />

j’occuppe etc. »… 29 v<strong>en</strong>démiaire (20 octobre 1798). Il annonce un grand événem<strong>en</strong>t dans le gouvernem<strong>en</strong>t Cisalpin : le Directoire<br />

a chargé le général <strong>en</strong> chef de modifier le choix « par trop mauvais du petit homme » ; après convocation de nouveaux candidats,<br />

« trois directeurs ont été changés et 56 membres des deux conseils, […] tout Milan a resté stupefait, les patriotes se sont rejouis »… 2<br />

brumaire (23 octobre). « Les Autrichi<strong>en</strong>s vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de s’emparer des Grisons, il paraît que l’armée de Suisse, aurait pu les prév<strong>en</strong>ir !!<br />

[…] L’ex ambassad. T. est toujours à Milan, il paraît qu’il à <strong>en</strong>core l’espoir d’y etre de nouveau reinstalé, il brave l’opinion qui<br />

lui est ici comme dans toute l’et<strong>en</strong>due de la Cisalpine beaucoup plus contraire que l’on ne p<strong>en</strong>se »… 26 brumaire (13 novembre).<br />

Envoi d’un récit pour B. : « il n’à pas à douter que l’esprit de passion et l’égarem<strong>en</strong>t ne soit aujourd’hui à la masse, et peut-être la<br />

retraite est-elle pour l’homme bi<strong>en</strong> le meilleur parti, si le cris de la gloire ne le portait à combattre et à braver le danger »… Bologne<br />

3 frimaire (23 novembre). Savoir que le général est bi<strong>en</strong> accueilli et qu’on lui r<strong>en</strong>d justice est une consolation : « quand à moi, qui<br />

ne veut me def<strong>en</strong>dre que par des faits, je t’annonce que mon avocat sera le g al Joub. [JOUBERT] » ; ils déjoueront l’intrigue par les<br />

faits… Milan 13 frimaire (3 décembre). « Le sort <strong>en</strong> est jetté et me voila <strong>en</strong>core fixé <strong>en</strong> Italie, jaloux de meriter l’estime de J. & de<br />

prouver que B e savait bi<strong>en</strong> son affaire »… Joubert lui a offert un brillant commandem<strong>en</strong>t ; Suchet charge son frère de messages pour<br />

le brave général [Brune]… « Tu verras par les recits de l’armée de Rome que la victoire vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core caresser l’Armée d’Italie »… 14<br />

frimaire (4 décembre). « Les succès de l’armée de Rome continu<strong>en</strong>t et malgré leur nombre, les Napolitains n’auront pas beau jeu »…<br />

17 frimaire (7 décembre). « Novara a été surpris, la garnison forte de 1400 hommes prisonniers de guerre & nos troupes continu<strong>en</strong>t<br />

de marcher sur la cour, s’il y a de la resistance elle sera repoussée vigoureusem<strong>en</strong>t »… Il espère que l’Armée d’Italie sera augm<strong>en</strong>tée<br />

de 15 à 20 mille soldats… 27 frimaire (17 décembre). « Le bruit s’est répandu de l’interessante nouvelle que tu m’as fait press<strong>en</strong>tir


[…] & il n’est pas un militaire qui déjà ne se réjouisse d’un pareil avènem<strong>en</strong>t, chacun le dit, nous serions heureux, nous serions<br />

écoutés, déf<strong>en</strong>dus & estimés. […] Nous sommes ici dans une inquietude sur les resultats qui nous fait former mille chateaux <strong>en</strong><br />

Egypte »… ON JOINT 7 lettres ou pièces adressées à Gabriel Suchet par des amis, 1788-1798.<br />

Reproduction page 189<br />

361. Louis-Gabriel SUCHET. MANUSCRIT autographe, et 11 lettres, pièces ou manuscrits, plusieurs avec corrections et<br />

additions autographes, relatifs à sa carrière, [1798-1823] ; 95 pages formats divers. 1.000/1.200<br />

Nottes sur une partie des campagnes, services & blessures du G<strong>en</strong>eral de Division Suchet, de la main de Suchet, depuis 1792 :<br />

« a passé deux mois au camp sous Val<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>nes <strong>en</strong> 1792, comme volontaire – sous le g<strong>en</strong>eral <strong>en</strong> chef Luckner », jusqu’<strong>en</strong> 1798 :<br />

« Il est élevé au grade de g al de brigade et obti<strong>en</strong>t la faveur de continuer <strong>en</strong> cette qualité de commander son régim<strong>en</strong>t. Il se r<strong>en</strong>d<br />

<strong>en</strong> Italie pour r<strong>en</strong>dre compte de sa mission, il est ret<strong>en</strong>u par le g al <strong>en</strong> chef, qui l’empêche de se r<strong>en</strong>dre à Toulon et suivre la grande<br />

expédition, qu’il a ambitionnée et à laquelle il est destiné » (5 pages in-fol.).<br />

État des services de Suchet, 1791-1804.<br />

Notice sur le maréchal Suchet rédigée <strong>en</strong> 1812 par son aide de camp et chef d’état-major le général SAINT-CYR NUGUES,<br />

s’achevant sur la nomination du maréchal comme duc d’Albufera ; <strong>en</strong> marge, additions autographe de Suchet. Une autre notice<br />

retrace la carrière de Suchet de 1790 à 1800 lors de la reprise de Gênes (qqs notes et corrections de la main de Saint-Cyr Nugues).<br />

L.A.S. d’Alphonse de BEAUCHAMP pour soumettre au maréchal son projet d’une Histoire des campagnes du maréchal Suchet<br />

dans les royaumes d’Aragon et de Val<strong>en</strong>ce, et <strong>en</strong> Catalogne… (14 décembre 1814), et P.A.S. du même dressant l’état des « pièces<br />

historiques » à lui communiquées par le maréchal (rapports, lettres, journaux d’opérations militaires ou de siège, etc.).<br />

Notice sur le maréchal Suchet (1816), 4 versions successives, la seconde complétée d’un dernier paragraphe sur sa prochaine<br />

réintégration dans la Chambre des Pairs, les 3 e et 4 e avec de nombreuses et importantes corrections et additions autographes.<br />

« Extrait d’un ouvrage itali<strong>en</strong> sur les campagnes d’Espagne, partie relative au siège de Tarragone » (34 p. in-fol. sur papier à<br />

<strong>en</strong>-tête du Dépôt de la Guerre. Section historique). « Atlas des campagnes de M. le Maréchal […] <strong>en</strong> Espagne de 1809 à 1814 » : état<br />

de 16 cartes ou plans remis « pour cartonner » chez le relieur Deforges <strong>en</strong> 1823.<br />

Reproduction page 189<br />

362. Louis-Gabriel SUCHET. MANUSCRIT autographe, Notice historique jusqu’au traité de Lunéville pour Louis<br />

Gabriel Suchet Lieut<strong>en</strong>ant général d’armée, [1801 ?] ; cahier de 11 pages et demie in-fol., lié d’un ruban rose (lég.<br />

mouill.). 1.200/1.500<br />

AUTOBIOGRAPHIE DU FUTUR MARÉCHAL SUCHET, sans doute destinée à un recueil de notices biographiques, avec de nombreuses<br />

ratures et des corrections.<br />

Elle comm<strong>en</strong>ce par un long préambule : « Les notices qu’on vi<strong>en</strong>t de lire doiv<strong>en</strong>t convaincre tous les hommes eclairés et<br />

impartiaux, qu’il n’est point d’époque dans notre histoire, qui ait vu se former à la fois un si grand nombre de g<strong>en</strong>eraux distingués,<br />

qu’il n’est point de guerre qui ait fait naître des exploits plus eclatans, des ev<strong>en</strong>em<strong>en</strong>s plus glorieux et plus extraordinaires.<br />

L’amour de la gloire pr<strong>en</strong>ait sa source dans l’amour de la Patrie […] Les chefs des armées françaises formés <strong>en</strong> peu de tems à<br />

l’art militaire ont donné pour ainsi dire à la Victoire la vigueur et la bouillante impetuosité de la jeunesse, et leurs succès sans<br />

etre jamais hazardés ont presque tous été d’une rapidité sans exemple »… Suit la notice biographique : « Louis Gabriel Suchet né<br />

à Lyon n’avait que 20 ans, quand la Patrie appela les Citoy<strong>en</strong>s à sa déf<strong>en</strong>se »… On y évoque l’éducation de Suchet, ses débuts<br />

sous les drapeaux, ses premières r<strong>en</strong>contres à la tête du 4 e bataillon de l’Ardèche contre les Anglais et leurs alliés qui voulai<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>vahir la Prov<strong>en</strong>ce, son affectation à l’Armée d’Italie sous les ordres du général LAHARPE, puis sous BONAPARTE, « que déjà il avait<br />

appris à estimer à Toulon », les actions d’éclat de la 18 e demi-brigade sous les ordres d’AUGEREAU puis dans la division MASSENA à<br />

Millesimo, Cossaria, Dego, Lodi, Borghetto, Peschiera, « la mémorable bataille de Castiglione », le « combat sanglant de Ceréa », où<br />

il est « grièvem<strong>en</strong>t blessé à l’épaule gauche »… Dès son rétablissem<strong>en</strong>t, « il s’empresse de r<strong>en</strong>trer dans les rangs et conduit bi<strong>en</strong>tôt<br />

<strong>en</strong>core ses camarades à la victoire, au passage de la Piave, <strong>en</strong> avant de Bellune […] et à la bataille de Tarvis d’où Mass<strong>en</strong>a l’<strong>en</strong>voya à<br />

travers l’armée <strong>en</strong>nemie annoncer la victoire à Bonaparte »… Nommé « par Bonaparte chef de brigade sur le champ de bataille » de<br />

Neumarck, il est <strong>en</strong>voyé, après la paix de Campo-Formio, sur les frontières de Suisse et s’illustre dans la campagne d’Helvétie sous<br />

les ordres du général BRUNE qui le nomme « aux fonctions importantes de chef de l’Etat Major de l’Armée » ; chargé d’apporter à<br />

Paris 20 drapeaux <strong>en</strong>levés aux Suisses, il est nommé général de brigade. Alors qu’il se péparait à suivre Bonaparte <strong>en</strong> Ori<strong>en</strong>t, Brune<br />

lui confie le poste de « chef de l’Etat Major général » de l’Armée d’Italie, poste dont Suchet explique l’importance. Il relate son<br />

action pour l’occupation du Piémont, le remplacem<strong>en</strong>t de Brune (« première victime de cet esprit de tracasserie qui dirigeait alors<br />

la politique des Directeurs ») par le général JOUBERT, dont Suchet devint « le compagnon et l’ami », et dont il pleura amèrem<strong>en</strong>t<br />

la mort… Il expose son action, notamm<strong>en</strong>t lors de l’invasion de la Toscane. Il finit <strong>en</strong> déplorant les m<strong>en</strong>ées sourdes contre lui<br />

auprès de l’autorité, pour obt<strong>en</strong>ir son rappel. « Telle était alors la situation des g<strong>en</strong>eraux, qu’il eut fallu souv<strong>en</strong>t moins de courage<br />

pour resister aux efforts de l’<strong>en</strong>nemi, que pour surmonter les degouts dont ils etai<strong>en</strong>t sans cesse abreuvés ». Joubert t<strong>en</strong>ta <strong>en</strong> vain<br />

de résister au Directoire pour empêcher le rappel de Suchet, et abandonna son commandem<strong>en</strong>t pour « r<strong>en</strong>trer dans le sein de sa<br />

famille, époque désastreuse qui préparait à l’armée française de nouvelles fourches caudines et semblait présager pour nos armes<br />

cette campagne malheureuse dont les revers pur<strong>en</strong>t à peine être arrettés par l’habileté du Fabius Français ».<br />

Reproduction page 189<br />

187


188<br />

363. Louis-Gabriel SUCHET. P.S. « L.G. Suchet » comme général de division, grand off er de la Légion d’honneur,<br />

gouverneur du palais impérial de Laek<strong>en</strong> », camp de Wimereux 5 v<strong>en</strong>tose XIII (24 février 1805) ; 1 page in-plano <strong>en</strong><br />

partie impr. 500/700<br />

ÉTAT DE SERVICES DU GÉNÉRAL SUCHET, certifié conforme par lui-même, donnant le détail de ses grades, des corps dans lesquels<br />

il a servi, de ses campagnes, actions d’éclat, etc. Dans la colonne « observations », on fait valoir « les actions et combats dans<br />

lesquels on a été appellé par les circonstances à commander <strong>en</strong> chef comme lieut<strong>en</strong>ant g al privé de toute communication avec le<br />

g al <strong>en</strong> chef » à l’Armée d’Italie <strong>en</strong> avril-juin 1800, puis à la fin de l’année, « Lieut<strong>en</strong>ance du c<strong>en</strong>tre passage du Mincio & bataille<br />

de Pozzollo le 4 nivose <strong>en</strong>tre les Autrichi<strong>en</strong>s commandés par le général <strong>en</strong> chef Bellegarde et les troupes des lieut<strong>en</strong>ants généraux<br />

Suchet & Dupont »…<br />

364. LAEKEN. PLAN DESSINÉ à la mine de plomb avec<br />

lég<strong>en</strong>des manuscrites, [1805] ; 33 x 64,5 cm (sur feuille<br />

de 48 x 64,5 cm). 1.000/1.200<br />

DOMAINE DU PALAIS IMPÉRIAL DE LAEKEN, près Bruxelles,<br />

dont le maréchal SUCHET fut nommé gouverneur par décret<br />

impérial du 12 pluviose XIII (1 er février 1805) [ces fonctions<br />

cessèr<strong>en</strong>t après que l’Empereur eut cédé le palais à Joséphine,<br />

le 10 février 1812]. Le dessin représ<strong>en</strong>te le château dans son<br />

parc boisé, <strong>en</strong>vironné de champs cultivés, avec le canal de<br />

Willebroek au premier plan. Le plan est numéroté et lég<strong>en</strong>dé<br />

(26 <strong>en</strong>trées) : « château de Lak<strong>en</strong> », cour d’<strong>en</strong>trée, écuries,<br />

belvédère, temple de Vénus, maisons du village de Laek<strong>en</strong>,<br />

ponts, etc.<br />

ON JOINT une intéressante lettre adressée au général<br />

Suchet, 21 pluviose XIII (10 février 1805), donnant de<br />

nombreux r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts et détails sur le château de Laek<strong>en</strong>.<br />

365. [Louis-Gabriel SUCHET]. 15 L.A.S. ou L.S. la plupart à lui adressées, 1805-1820 ; 25 pages formats divers, qqs<br />

<strong>en</strong>-têtes Ministère de la Marine et des Colonies ou Ministère de la Guerre, une adresse. 300/400<br />

CHARLES, prince régnant de HOHENLOHE (remerciant d’avoir laissé « une sauvegarde pour la tranquillité de mon pays »,<br />

Kupferzell 1805). Honorine SUCHET (à Collin de Sussy, pour le rapatriem<strong>en</strong>t d’Allemagne à Paris d’un souv<strong>en</strong>ir militaire de son<br />

mari, Paris 1805). H<strong>en</strong>ri duc de WURTEMBERG (priant de disp<strong>en</strong>ser sa ville des « livraisons extraordinaires », 1806). C. WITTGENSTEIN<br />

(2, au nom du comte Tolstoy, Bialystok 1807). Le comte de BASSOMPIERRE (amabilités d’un émigré, Bialystok 1807), et Madame, née<br />

de RIGNY (Bialystok 1807). Gustav Kalixt Prince BIRON de COURLANDE (priant de laisser le général Dumoustier et le 34 e régim<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> place, Wart<strong>en</strong>berg 1807). Louis-Mathieu comte MOLÉ (1817, salie). Victor marquis de LA TOUR-MAUBOURG (sur la diminution<br />

du traitem<strong>en</strong>t des maréchaux, Paris 1820). Le colonel baron de MARVAL (félicitant Suchet pour son cordon bleu, Padoue 1820, avec<br />

apostille autogr. de Suchet). Plus une invitation imprimée à dîner chez le comte Lubi<strong>en</strong>ski à l’occasion de la fête de la Reine et la<br />

Princesse Royale de Saxe, etc. ON JOINT une L.S. par le maréchal Suchet duc d’Albufera (1813).<br />

366. Charles-Maurice de TALLEYRAND (1754-1838). L.S. « Ch. Mau. Talleyrand prince de B<strong>en</strong>ev<strong>en</strong>t », Paris 24 juillet<br />

1806, au général SUCHET ; demi-page in-4. 300/400<br />

À PROPOS DE SON TITRE DE PRINCE DE BÉNÉVENT (conféré le 5 juin 1806). « Je suis bi<strong>en</strong> touché, mon général, des choses aimables<br />

que vous voulez bi<strong>en</strong> me dire au sujet de la nouvelle marque de bi<strong>en</strong>veillance que j’ai reçue de Sa Majesté l’Empereur, ses bontés<br />

pour moi me devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t plus précieuses <strong>en</strong>core, par l’intérêt que veul<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> me témoigner les personnes auxquelles il m’est<br />

doux d’<strong>en</strong> inspirer »…<br />

367. Louis BONAPARTE (1778-1848) frère de Napoléon, roi de Hollande, et père de Napoléon III. L.S. « Louis » avec<br />

3 lignes autographes, Palais royal du Bois 19 mai 1807, au général SUCHET ; 1 page in-4. 250/300<br />

À PROPOS DU FUTUR GÉNÉRAL CHAUVEL [qui sert dans la division Suchet depuis 1805]. Le Roi de Hollande a reçu la lettre du<br />

général <strong>en</strong> faveur du colonel CHAUVEL, et il est tout disposé à accorder à Suchet ce qu’il demande, mais « tous les français auxquels<br />

je désirerais accorder la décoration de l’Ordre Royal de Hollande, doiv<strong>en</strong>t préalablem<strong>en</strong>t l’obt<strong>en</strong>ir de Sa Majesté l’Empereur et<br />

Roi »… Et d’ajouter de sa main : « Quoique n’ayant pas de vos nouvelles depuis longtemps je n’<strong>en</strong> ai au moins pris beaucoup de<br />

part à votre conduite à la grande armée ».


360<br />

362<br />

361<br />

368<br />

189


190<br />

368. Louis-Gabriel SUCHET. L.A.S. comme général de division, Breslau 9 décembre 1807, à NAPOLÉON ; 1 page in-fol.<br />

500/600<br />

DEMANDE D’AUTORISATION POUR SE MARIER [Suchet épousera, le 16 novembre 1808, Honorine Anthoine de Saint-Joseph, nièce<br />

de Julie Clary, femme de Joseph Bonaparte et reine de Naples, puis d’Espagne]. Il sollicite un congé pour se r<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> France,<br />

pour « remplir le dernier de mes vœux, après avoir obt<strong>en</strong>u votre agrém<strong>en</strong>t, celui de me marier et de fonder une famille. Votre<br />

Majesté a daigné m’y <strong>en</strong>courager ; aujourd’hui, Sire, que vous etes maître du monde, permettez à un de vos plus fideles sujets de<br />

desirer un heritier de sa reconnoissance et de vos bi<strong>en</strong>faits. Depuis quatre ans, Sire, la Division que vous avez daigné me confier<br />

n’à cessé d’etre animée d’amour et de respect pour votre Majesté. Son attachem<strong>en</strong>t sans bornes à votre auguste personne, lui a fait<br />

vivem<strong>en</strong>t regretter de ne pas combattre sous vos yeux à Eylau et à Friedland. Elle aspire à combattre <strong>en</strong>core vos derniers <strong>en</strong>nemis,<br />

<strong>en</strong> repr<strong>en</strong>ant sa place au Camp de Boulogne, si vos sublimes projets l’y appell<strong>en</strong>t »…<br />

Reproduction page 189<br />

369. [Louis-Gabriel SUCHET]. 29 lettres ou pièces, 1807-1826 ; 50 pages formats divers, qqs <strong>en</strong>-têtes Extrait des minutes<br />

de la Secrétairerie d’Etat ou Direction générale de l’Enregistrem<strong>en</strong>t et des Domaines et forêts, un sceau cire rouge,<br />

conservées sous 2 chemises titrées. 800/1.00<br />

BEL ENSEMBLE RELATIF AU MAJORAT DU MARÉCHAL SUCHET ET AUX DONATIONS IMPÉRIALES SUR LE GRAND-DUCHÉ DE VARSOVIE ET EN<br />

WESTPHALIE.<br />

Acte de donation du domaine de Gniewkowo (Bromberg), Tilsit 30 juin 1807, certifié conforme par le baron BARRAIRON,<br />

directeur général de l’Enregistrem<strong>en</strong>t et des Domaines et Forêts. L.S. d’Alexandre BERTHIER, Vice-Connétable (Fontainebleau 22<br />

octobre 1807), au sujet de don de l’Empereur à Suchet de 200 000 fr, la moitié <strong>en</strong> r<strong>en</strong>tes et l’autre <strong>en</strong> arg<strong>en</strong>t: « Tout ceci, Général,<br />

est <strong>en</strong>tre l’Empereur, vous & moi »… Procès-verbal de la prise de possession du domaine de Gniewkowo, 12 décembre 1807,<br />

certifié conforme par SUCHET. 2 longues L.A.S. par le fondé de pouvoirs DUMONT relatives au domaine de Gniewkowo (octobre<br />

1807-janvier 1808). Décret impérial transférant une partie des bi<strong>en</strong>s annexés <strong>en</strong> Westphalie à la dotation du titre de comte du<br />

général Suchet (Saint-Cloud 28 août 1808), certifié conforme par GAUDIN, ministre des Finances. 6 quittances d’annuités du<br />

majorat, signées par SUCHET (1808). 3 décrets impériaux nommant Suchet duc d’ALBUFERA, lui donnant « tout ce qui dép<strong>en</strong>d du<br />

domaine d’Albufera », ainsi que des bi<strong>en</strong>s dans la province de Val<strong>en</strong>ce (Palais des Tuileries 24 janvier 1812), ampliations signées<br />

par le Major général Alexandre BERTHIER, avec L.S. d’<strong>en</strong>voi (31 janvier 1812). L.S. du comte FABRE de l’Aude, Procureur général<br />

du Conseil du Sceau des titres, demandant l’état civil et le lieu de domicile de Suchet (26 avril 1813). Manuscrit autographe par<br />

SUCHET d’une « Note remise au Roi <strong>en</strong> 1814 », détaillant les dotations, traitem<strong>en</strong>ts, etc. qui lui sont dus. État des sommes qui lui<br />

sont dues sur ses dotations <strong>en</strong> Westphalie de 1812 au 30 mai 1814. Etc.


370<br />

370<br />

370. [Louis-Gabriel SUCHET]. PEINTURE sur vélin, PLAQUE DE CUIVRE gravée, et 20 lettres ou pièces, 1808-1813 ; bifolium<br />

de vélin petit in-4, plaque de 21 x 16,5 cm, et <strong>en</strong>viron 100 pages formats divers. 1.500/2.000<br />

BEAU DOSSIER HÉRALDIQUE SUR LES ARMOIRIES DU COMTE D’EMPIRE PUIS DUC D’ALBUFERA, fixées respectivem<strong>en</strong>t par lettres du<br />

19 mars 1808 et du 11 janvier 1813.<br />

371<br />

… /…<br />

370<br />

191


192<br />

PEINTURE DES ARMES DU COMTE SUCHET sur vélin, par Pierre RÉVOIL (1776-1842), signée PR. Les armes sont surmontées de la<br />

toque de velours noir des écussons des comtes, avec la croix de chevalier de la Légion d’honneur et l’aigle <strong>en</strong> sautoir ; <strong>en</strong> dessous,<br />

la devise : « Souche est <strong>en</strong> vaillance »… En première page du bifolium, description manuscrite : « Suchet porte de gueules à l’arcade<br />

de pont d’or et un lion léopardé d’arg<strong>en</strong>t étant sur le dit pont t<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> la patte dextre de devant un rinceau de gr<strong>en</strong>adier d’or ; au<br />

franc quartier d’azur de comte ; au chef d’or chargé d’un demi-vol r<strong>en</strong>versé de sable l’extrémité à s<strong>en</strong>estre. Pour devise : Souche est<br />

<strong>en</strong> vaillance, c’est-à-dire l’origine de ma noblesse est dans mon courage ».<br />

CUIVRE GRAVÉ représ<strong>en</strong>tant les armes du duc d’Albufera sout<strong>en</strong>ues par deux lions, surmontées de la couronne ducale sur<br />

manteau fleurdelysé, avec les bâtons de maréchal et les ordres de chevalerie. Elle porte <strong>en</strong> haut le numéro 213, et <strong>en</strong> lég<strong>en</strong>de :<br />

« Louis Gabriel SUCHET, duc d’ALBUFERA, pair et maréchal de France, Grand Croix de l’Ordre R al de la Légion d’Honneur, Commandeur<br />

de l’Ordre R al et Mil re de S t Louis, commandeur de l’Ordre de S t H<strong>en</strong>ry de Saxe et de la Couronne de fer d’Italie » (dans un portefeuille<br />

<strong>en</strong> cuir au chiffre RA couronné).<br />

Gravure des armoiries du maréchal. Peinture à l’aquarelle des armes des ducs d’Albufera, signée PRINS. 3 lettres à Suchet<br />

au sujet de ses armes, dont une longue de Pierre RÉVOIL (Lyon 29 mai 1808), et une d’H<strong>en</strong>rique Palos Navarro (24 mars 1812). 4<br />

dessins aquarellés des armes des villes de Val<strong>en</strong>cia avec la galère à six rames, Tortosa, Lerida et Tarragone. Manuscrit <strong>en</strong> espagnol<br />

expliquant les armes de six villes espagnoles auxquelles le nom de Suchet reste attaché. Projet aquerellé. Règlem<strong>en</strong>ts gravés des<br />

ornem<strong>en</strong>ts extérieurs des écussons des comtes et ducs.<br />

ON JOINT 80 vignettes gravées des armes d’Albufera (ex libris).<br />

371. [Louis-Gabriel SUCHET]. CUIVRE original gravé par Pierre AUDOUIN (1768-1822), [vers 1808] ; 27 x 20 cm.<br />

800/1.000<br />

PORTRAIT DU MARÉCHAL SUCHET <strong>en</strong> buste, dans une bordure ovale, <strong>en</strong>cadrée rectangulairem<strong>en</strong>t, signé « P. Audouin, membre<br />

de l’Académie des Arts de Vi<strong>en</strong>ne et graveur de S.A.I. Madame Mère », et portant <strong>en</strong> lég<strong>en</strong>de : « Louis Gabriel comte Suchet/ Duc<br />

d’Albufera Maréchal d’Empire/ Grand Aigle de la Légion d’honneur Commandant l’Armée Imp le d’Aragon/ Né à Lyon, Dép t du<br />

Rhône », de part et d’autre de ses armes de comte.<br />

ON JOINT une autre plaque de cuivre gravée à l’<strong>en</strong>-tête Suchet général de division, Inspecteur général d’Infanterie, époque de la<br />

République Française [1801 ?] (pour papier à lettre in-8).<br />

Reproduction page précéd<strong>en</strong>te<br />

372. [Louis-Gabriel SUCHET]. ESPAGNE. 2 pièces manuscrites et 34 imprimés (qqs doubles), 1810-1815 ; formats<br />

divers ; <strong>en</strong> espagnol ou <strong>en</strong> français. 500/600<br />

Notice sur le système administratif de l’Arragon pour M. l’Int<strong>en</strong>dant général, signée par F. LARREGUY, secrétaire<br />

général du gouvernem<strong>en</strong>t d’Aragon, au camp devant Tarragone 18 mai 1811 : division administrative de l’Aragon, contributions,<br />

subsistances, administration des bi<strong>en</strong>s nationaux, douanes et r<strong>en</strong>tes générales, hospices et hôpitaux, postes aux lettres et aux<br />

chevaux, loterie, Canal Impérial… Poème a.s. par Lamberto PELEGRIN, <strong>en</strong> espagnol, célébrant la naissance de Napoléon Suchet.<br />

Ordres du jour de l’Armée impériale d’Arragon et ordres de l’armée, rapport au major-général, proclamations <strong>en</strong> espagnol à la<br />

ville de Val<strong>en</strong>ce, poésie d’hommage <strong>en</strong> espagnol…<br />

2 plaquettes de poèmes sur la prise de TARRAGONE, dédiés à Napoléon : Giuseppe Giulio CERONI de Vérone, chef de bataillon,<br />

La Presa di Tarragona (Saragosse, A. Sebastian, 1811, rel. cuir vert), et sa traduction <strong>en</strong> espagnol, La Toma de Tarragona (Val<strong>en</strong>cia,<br />

Estévan, 1812, rel. soir blanche), exemplaires du maréchal Suchet.<br />

Numéros du Journal de Paris, du Moniteur universel, du Journal de l’Empire, de la Gazette de France etc., donnant des<br />

nouvelles de la campagne d’Espagne. Plus 2 déclarations imprimées de la Restauration.<br />

373. Louis-Gabriel SUCHET. 2 L.A.S., Camp de Tarragone et Val<strong>en</strong>ce 1811-1812, au chevalier de PAMPELONE à Paris ;<br />

7 pages in-4, une adresse avec cachet cire rouge (1 ère lettre un peu froissée). 800/1.000<br />

SIÈGE DE TARRAGONE ET CAMPAGNE D’ESPAGNE. Camp de Tarragone 7 juillet 1811. Son ami aura appris l’heureuse issue du siège<br />

de Tarragone : « je crois pouvoir conv<strong>en</strong>ir, sans orgueil, que vous m’avez bi<strong>en</strong> jugé, lorsque vous avez dit que je saurais m’élever<br />

avec les circonstances, c’est dans cette occasion, qu’il a fallu deployer des ressources et du caractère, jamais <strong>en</strong>nemi plus acharné,<br />

jamais place plus inaxcessible, (après Gibraltar & Cadix). P<strong>en</strong>dant les p rs jours, mes g x du génie et d’art e ne savai<strong>en</strong>t par quel point<br />

comm<strong>en</strong>cer ; les efforts des Espagnols ont été bi<strong>en</strong> grands, car toute l’Espagne a été effrayée <strong>en</strong> appr<strong>en</strong>ant le siege de Tarragone,<br />

l’art et la valeur réunis sont v<strong>en</strong>us à bout de triompher des plus grands obstacles ; le génie et l’artillerie ont servi avec une grande<br />

distinction, l’infanterie n’a jamais été si belle, si devouée, et si vaillante ; ce concours de volonté je suis parv<strong>en</strong>u à le faire naître<br />

et à l’<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir, et je vous le confie, c’est <strong>en</strong> grande partie, à lui que je dois le brillant succès qui a couronné mes travaux »… Il<br />

fait l’éloge du jeune Alexandre RÉQUI, monté le premier à l’assaut du bastion Saint-Charles, et ajoute <strong>en</strong> post-scriptum : « J’ai fait


tout ce que j’ai pu pour prév<strong>en</strong>ir les malheurs de Tarragone, l’esprit de fanatisme était poussé au point, que mes aides <strong>en</strong>voyés <strong>en</strong><br />

parlem<strong>en</strong>taires ont été repoussés à coup de fusils »… Q.G. à Val<strong>en</strong>ce 24 mars 1812. Si le passé a coûté bi<strong>en</strong> de la peine, l’av<strong>en</strong>ir n’<strong>en</strong><br />

offre pas moins : « l’<strong>en</strong>nemi accquiert de l’experi<strong>en</strong>ce, les circonstances diminueront nos moy<strong>en</strong>s et il faut un redoublem<strong>en</strong>t de zèle<br />

et de perseverance pour parer à l’av<strong>en</strong>ir »... Il parle longuem<strong>en</strong>t du domaine d’Albufera qui « pourra dev<strong>en</strong>ir une très belle chose »,<br />

de ses rev<strong>en</strong>us, récoltes, fermages et frais d’administration, etc. ; « il n’existe ni château, ni habitation de maîtres »…<br />

ON JOINT 2 L.A.S. de la maréchale SUCHET duchesse d’Albufera au même, Val<strong>en</strong>ce 26 et 30 avril 1812, à propos d’un protégé<br />

du chevalier, le capitaine Cherrier.<br />

Reproduction page 195<br />

374. Géraud-Christophe-Michel DUROC (1772-1813) duc de Frioul, général, Grand-Maréchal du Palais. L.A.S. « Duc<br />

de Frioul », Saint-Cloud le 8 [juillet 1811] au soir, à Gabriel SUCHET (frère du maréchal) ; 1 page in-4 (trace de papier<br />

collant au dos). 400/500<br />

SUCHET MARÉCHAL D’EMPIRE. « Mon cher Suchet, nous appr<strong>en</strong>ons la nouvelle de la prise de Tarragonne que vous savez deja,<br />

mais je vous appr<strong>en</strong>ds une autre qui vous fera beaucoup de plaisir. L’Empereur a nommé votre frere maréchal d’Empire. Je partage<br />

bi<strong>en</strong> votre joie et son bonheur. Vous connoissez tous mes s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts pour lui ; j’ai voulu vous faire part de suite de cette bonne<br />

nouvelle »…<br />

Reproduction page 195<br />

375. Jacques-Antoine-Adri<strong>en</strong>, baron DELORT (1773-1846) général de cavalerie. L.A.S. EN VERS comme « colonel<br />

commandant le 24 e de dragons », Moya [Moia] près Vich 21 juillet 1811, « À Son Excell<strong>en</strong>ce monsieur le comte SUCHET<br />

général <strong>en</strong> chef de l’Armée d’Aragon » ; 3 pages in-fol. 250/300<br />

SUPPLIQUE EN VERS EN FAVEUR D’UN BIENFAITEUR, écrite le jour même où Delort fut nommé général de brigade à l’Armée<br />

d’Aragon. L’officier souhaite obt<strong>en</strong>ir la libération du maire de Reus, déporté à Mora, <strong>en</strong>vers qui il a une dette de reconnaissance :<br />

l’Espagnol le soigna après qu’il fut blessé à Valls. Delort, qui avait pris part à l’assaut de Tarragone, le 28 juin, fait appel à la bonté<br />

du général <strong>en</strong> chef victorieux :<br />

« Si la clém<strong>en</strong>ce naît toujours de la victoire,<br />

Combi<strong>en</strong> d’exploits fameux,<br />

En vous couvrant de gloire,<br />

Vous ont acquis le droit d’être <strong>en</strong> tout généreux […]<br />

Vous avez, <strong>en</strong> effet, par une heureuse audace,<br />

De vos soldats vaillamm<strong>en</strong>t secondé,<br />

Soumis, sans coup férir, cette orgueilleuse place<br />

Qui fut jadis l’écueil du grand Condé »…<br />

376. [Louis-Gabriel SUCHET]. 6 pièces manuscrites, [1811-vers 1821] ; 20 pages in-fol. 250/300<br />

AU SUJET DU DOMAINE ET DES BOIS DE SAINT-JUST ET DE VILLARCEAUX (Eure), cédés au maréchal Suchet par son frère le chevalier<br />

Suchet, <strong>en</strong> 1817 (anci<strong>en</strong>s bi<strong>en</strong>s du duc de P<strong>en</strong>thièvre, puis bi<strong>en</strong>s nationaux, ils fir<strong>en</strong>t l’objet d’une réclamation de la duchesse<br />

d’ORLÉANS). Le dossier compr<strong>en</strong>d : un état préparatoire de l’échange par le chevalier Suchet des bois de Saint-Just contre la<br />

forêt de Chizé près de Niort ; une copie du décret impérial du 26 décembre 1813 autorisant le préfet de l’Eure à passer contrat<br />

pour l’acquisition des bois domaniaux par le chevalier Suchet, <strong>en</strong> vertu d’un échange de bois <strong>en</strong> Saône-et-Loire ; copie de l’acte<br />

d’échange <strong>en</strong>tre le gouvernem<strong>en</strong>t et le chevalier Suchet (3 février 1814) ; une « Note sur l’échange des bois de S t Just » déf<strong>en</strong>dant<br />

les droits du maréchal à sa propriété, et des « R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts sur l’origine des domaines de S t Just & de Mercey », résumant la<br />

note précéd<strong>en</strong>te ; une « Note sur les terres de S t Just & de Mercey », avec la description détaillée de 3 lots de terres et habitations<br />

de Saint-Just et de Mercey.<br />

377. Géraud-Christophe-Michel DUROC (1772-1813) duc de Frioul, général, Grand-Maréchal du Palais. L.A.S. « Duc<br />

de Frioul », Paris 16 février 1812, au maréchal SUCHET ; 1 page in-fol. 250/300<br />

« L’Empereur par un acte du 10 février courant a cédé à S.M. l’Impératrice Joséphine le Palais de Lak<strong>en</strong> pour celui de l’Élisée<br />

Napoléon qui est réuni aux Palais de Paris. J’ai le regret d’informer votre Excell<strong>en</strong>ce que cette circonstance faisant rayer le Palais<br />

de Lak<strong>en</strong> des états de la Maison ses fonctions de Gouverneur cess<strong>en</strong>t naturellem<strong>en</strong>t »… En tête de la lettre, brouillon autographe<br />

de la réponse de Suchet, regrettant de ne plus appart<strong>en</strong>ir à la Maison de l’Empereur et souhaitant pouvoir conserver le titre de<br />

gouverneur d’un palais impérial…<br />

193


194<br />

378. LYON. Plus de 40 lettres ou pièces, 1812-1858 au maréchal SUCHET, ou le concernant. 250/300<br />

HOMMAGES AU MARÉCHAL NATIF DE LYON.<br />

Félicitations du maire et du Conseil municipal après la prise de Val<strong>en</strong>ce, « ville d’Espagne dont la conservation importe le<br />

plus à notre fortune commerciale » (L.S. par le Maire, comte de Sathonnay, et délibération signée par tous les membres du conseil<br />

municipal, février 1812). Hommage des habitants de la ville de L’Arg<strong>en</strong>tière, berceau de sa carrière militaire, avec description de<br />

la fête <strong>en</strong> son honneur (17 février 1812). Extrait du Journal du départem<strong>en</strong>t du Rhône célébrant le général <strong>en</strong> chef de l’Armée des<br />

Alpes, qui obtint l’évacuation de la ville par les Autrichi<strong>en</strong>s <strong>en</strong> juillet 1815 (1815).<br />

L.S. par J.-D. BOLO, proposant au maire de Lyon d’élever un monum<strong>en</strong>t à la gloire de leur compatriote, avril 1841. Rapport<br />

sur le concours de l’Académie de Lyon pour l’éloge du maréchal (1853). 3 DESSINS sur papier calque de la statue du maréchal, notes<br />

pour les inscriptions sur le socle, photographie. L.A.S. à la maréchale par Félix JACQUIER, Alfred de TERREBASSE, Claude-Marius<br />

VAÏSSE (1858). Ensemble de journaux avec des articles sur les Mémoires de Suchet et sur l’inauguration de sa statue à Lyon <strong>en</strong><br />

septembre 1858.<br />

379. [Honorine ANTHOINE DE SAINT-JOSEPH, maréchale SUCHET, duchesse d’ALBUFERA (1790-1884) fille d’un<br />

maire de Marseille et d’une sœur de Julie Clary, femme du maréchal]. 20 lettres ou pièces, 1813-1884, à elle adressées<br />

ou la concernant. 600/800<br />

Mémoire du coutelier F.C. GAVET (1813 sur son prospectus). Invitations et correspondance de la Cour sous la Restauration,<br />

par le duc de BLACAS, la duchesse de DAMAS, la marquise de DOLOMIEU, le duc de DOUDEAUVILLE, le duc de DURAS (2), le comte<br />

de VILLÈLE… Lettre de sa cousine germaine Juliette de VILLENEUVE, parlant de leur tante Julie Clary, et du château de Prangins<br />

(Bruxelles 1824). Liquidation de la succession de son père le baron de Saint-Joseph (1829). Lettre du comte FRIANT au sujet d’un<br />

conseil de famille (1855). Carnet autographe d’adresses de fournisseurs, artisans et amis. Inv<strong>en</strong>taire du mobilier de son hôtel du<br />

faubourg Saint-Honoré (1877). 2 L.A.S. à sa fille Napoléone (1881). 3 portraits photographiques.<br />

ON JOINT UN DOSSIER concernant SON FILS LOUIS-NAPOLÉON SUCHET, 2 e duc d’ALBUFERA (1813-1877), compr<strong>en</strong>ant son acte de<br />

naissance ; 4 L.A.S. (1844-1853) ; et 17 lettres de services militaires, de 1836 à 1848, signées par le maréchal Simon BERNARD (2),<br />

le général BUCHET, Amédée de CUBIÈRES, le maréchal MAISON, Alexandre de SAINT-YON, le maréchal SOULT duc de Dalmatie (4), le<br />

général SUBERVIE, le lieut<strong>en</strong>ant-général TRÉZEL (3)… Plus son portrait (médaillon photographique).<br />

380. TANCARVILLE. 40 lettres ou pièces, 1813-1825 ; plus de 150 pages in-fol. ou in-4. 250/300<br />

Rapport sur les bois de Tancarville situés dans le Pays de Caux : état, charges, rapport, estimation, le château… Acte de v<strong>en</strong>te<br />

des bois de Tancarville au maréchal Suchet par MM. Cartier, Sénéchal et Langlois (11 décembre 1813, <strong>en</strong> partie sur vélin). Acte de<br />

v<strong>en</strong>te de bois dép<strong>en</strong>dant de la forêt de Tancarville par les Lemarchand (16 juillet 1814, sur vélin). 3 actes de v<strong>en</strong>tes ou d’échange<br />

de terrains à Tancarville pour le duc d’Albufera (1818-1820). Bornages <strong>en</strong>tre les propriétés du maréchal et celles des S. Castaigne<br />

et Costé, et autre bornage à Saint-Jean des Essarts (1822). Procès-verbal de la détermination de l’assiette de la forêt de Tancarville<br />

pour 1822. Comptes (dont note autogr. de Suchet au dos d’une l.a.s. du maréchal Gouvion Saint-Cyr, 1824). Correspondance<br />

au notaire et au maréchal. Mémoires ou quittances pour des frais d’habillem<strong>en</strong>t des gardes du duc, fournitures de vêtem<strong>en</strong>ts,<br />

bornages, gages, plantations, travaux d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> etc. (1824). Contributions directes (1824). Etc.<br />

381. Guillaume CLARKE, duc de FELTRE (1765-1818) ministre de la Guerre de Napoléon, maréchal de France. L.S.,<br />

Blois 7 avril 1814, au maréchal SUCHET, duc d’Albufera ; 1 page et demie in-fol. 250/300<br />

INSTRUCTIONS À SUCHET, COLONEL GÉNÉRAL DE LA GARDE, AU LENDEMAIN DE L’ABDICATION DE NAPOLÉON. [Feltre avait accompagné<br />

l’Impératrice et le Roi de Rome à Blois, à l’approche des Alliés à Paris]. Il a reçu la lettre où Suchet lui fait part de « ses inquiétudes<br />

sur les mouvem<strong>en</strong>s de M. le Duc de Dalmatie [SOULT] qui annonce vouloir se retirer sur Montauban, s’il est obligé d’évacuer<br />

Toulouse ; et qui p<strong>en</strong>se que l’<strong>en</strong>nemi a des projets sur Narbonne. Je ne puis qu’approuver les dispositions que vous avez l’int<strong>en</strong>tion<br />

de pr<strong>en</strong>dre, pour vous retirer sur ce point, si l’<strong>en</strong>nemi s’emparait de Toulouse. J’approuve égalem<strong>en</strong>t les mesures que vous avez<br />

prescrites relativem<strong>en</strong>t à Collioure et Port-V<strong>en</strong>dre, ainsi que pour la déf<strong>en</strong>se de Bellegarde, Prats-de-Mollo, Mont-Louis, Fort les<br />

Bains et Villefranche »... Le maréchal l’a aussi <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>u « du sil<strong>en</strong>ce du gouvernem<strong>en</strong>t espagnol sur la négociation relative à la<br />

r<strong>en</strong>trée des garnisons et sur le projet de faire r<strong>en</strong>trer à Barcelonne la garnison de Tortose »… Il transmet ses lettres à Sa Majesté, et<br />

il <strong>en</strong>gage Suchet à agir « <strong>en</strong> retardant par tous les moy<strong>en</strong>s possibles les progrès de l’<strong>en</strong>nemi »…<br />

382. [Louis-Gabriel SUCHET]. 6 pièces sous 2 chemises autographes du maréchal, 1815 ; 10 pages in-fol. ou in-4. 180/200<br />

DOSSIER CONCERNANT SON DEUXIÈME FILS Louis-Alfred, mort <strong>en</strong> bas âge (9 mars-4 septembre 1815). Extraits des actes de naissance<br />

et de décès. Acte de baptême (15 mars 1815, p.a.s. par JERPHANION, curé de la Madeleine), annoté <strong>en</strong> marge de la main du maréchal :<br />

« Louis Alfred a été <strong>en</strong>levé à ses par<strong>en</strong>ts désolés […] par suite de convulsions occasionnées par la d<strong>en</strong>tition, il était beau comme<br />

un ange, il a laissé à sa t<strong>en</strong>dre mère et à son père un sujet éternel de regrets et de chagrins »). Extrait du registe des morts de la<br />

paroisse de la Madeleine.<br />

RAPPORT D’AUTOPSIE : 2 P.A.S. par le chirurgi<strong>en</strong> et pédiatre Jean-Abraham AUVITY (1754-1821), brouillon et mise au net,<br />

cosignés par les docteurs Pierre-François KERAUDREN (1769-1858), et les docteur RUETTE et TILHARD ; le décès est dû à des<br />

convulsions causées par « l’état trop avancé de l’ossification du crâne »… ON JOINT une mèche de « cheveux d’Alfred ».


373<br />

391 393<br />

374<br />

195


196<br />

383. Louis-Gabriel SUCHET. L.A. (minute), Paris 17 juillet 1816, au rédacteur du Courier ; 3 pages et demie in-4 avec<br />

ratures et corrections. 500/600<br />

RÉPONSE AUX ATTAQUES DU TIMES CONTRE LE MARÉCHAL SUCHET, NOTAMMENT AU SUJET DU SIÈGE DE TARRAGONE [prise d’assaut<br />

sous le commandem<strong>en</strong>t de Suchet, le 28 juin 1811, la ville échappa, grâce à Suchet, aux pires exactions d’usage dans de pareilles<br />

conditions ; <strong>en</strong> récomp<strong>en</strong>se de son commandem<strong>en</strong>t, Suchet reçut le bâton de maréchal]. Le Times s’acharne contre le maréchal<br />

Suchet au mom<strong>en</strong>t même où il reçoit « la plus flatteuse recomp<strong>en</strong>se d’une conduite honorable, dans les expressions nouvelles de<br />

la confiance de son roi »… Ces attaques concern<strong>en</strong>t son « extraction » (sa famille « recommandable » est fort considérée) et son passé<br />

« revolutionnaire » (il avait 18 ans « lorsque les premiers orages eclatèr<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France et il a passé 25 ans dans les armées presque<br />

toujours au dela de nos frontières »), mais aussi sa « gloire » : le journal « traite de sanguinaire l’un des plus beaux faits d’armes de<br />

la guerre, les cinq assauts et la prise de Tarragone, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’une flotte anglaise et d’une armée de secours, nous <strong>en</strong> appelons<br />

au noble Lord, au Duc de WELLINGTON, qui <strong>en</strong> a fait lui-meme complim<strong>en</strong>t au Marechal. Et lorsque le redacteur du Times accuse<br />

de pillage le M al Suchet nous invoquerons le temoignage de tous les Espagnols du Roi Ferdinand même qui a felicité le M al sur sa<br />

noble conduite lorsqu’il fut chargé de l’honneur de l’accompagner jusques sur les bords de la Fluvia. Peut-on oublier si vite, que<br />

l’Armée d’Arragon s’est acquise une grande reputation de valeur et de discipline »… Quant aux remarques du rédacteur du Times<br />

concernant la pairie, le maréchal ne se vante point de r<strong>en</strong>trer à la Chambre des Pairs : « il compte sur la justice et la parole du Roi,<br />

qui a déclaré par son ordonnance que ceux qui n’aurai<strong>en</strong>t pas siégé r<strong>en</strong>trerait dans les Pairs, le M al Suchet n’a jamais accepté la Pairie<br />

du tems et n’a jamais siégé »…<br />

384. Louis-Gabriel SUCHET. 8 MANUSCRITS, NOTES ou minutes autographes, vers 1817-1823 ; 20 pages formats divers.<br />

1.300/1.500<br />

NOTES SUR LA POLITIQUE ET L’ART MILITAIRE. Notes sur le budget de 1817, les rev<strong>en</strong>us des bois domaniaux, les p<strong>en</strong>sions<br />

militaires… Lettre au chancelier DAMBRAY, 28 avril 1821, <strong>en</strong> réponse à l’invitation de prés<strong>en</strong>ter des observations sur l’ordonnance<br />

royale relative aux costumes judiciaires des membres de la Cour des Pairs : Suchet conclut <strong>en</strong> faveur de l’épée… Notes de lecture où<br />

il conteste ou rectifie une histoire militaire, se désignant tantôt à la première, tantôt à la troisième personne… Lettre à un général et<br />

auteur, 25 octobre 1823, le remerciant de ses « éloges flatteurs », appréciant sa correspondance avec le baron Mounier, et déplorant<br />

l’injustice dont le général est victime... Notes comparant les dispositions des lois de 1791 et 1811, relatives aux places militaires…<br />

« Notes » sur les troupes romaines, citant longuem<strong>en</strong>t l’Histoire de la décad<strong>en</strong>ce et de la chute de l’Empire romain d’Edward GIBBON,<br />

et plaidant pour la préparation civique et militaire du peuple : « Quand une invasion s’opère, quand une crise interieure s’allume,<br />

il n’est plus tems de dire aux voleurs : soyez des hommes ; aux m<strong>en</strong>dians : dev<strong>en</strong>ez des citoy<strong>en</strong>s ; aux lâches indiffer<strong>en</strong>ts : ayez<br />

une patrie »…<br />

385. [Louis-Gabriel SUCHET]. 11 lettres ou pièces, la plupart L.S. (qqs griffes) à lui adressées, 1819-1824 ; 11 pages<br />

formats divers, 3 <strong>en</strong>-têtes, 3 adresses. 300/400<br />

RESTAURATION. Convocations à l’ouverture de sessions des Chambres avec griffe de LOUIS XVIII, contresignées par Hercule<br />

DE SERRE (1819-1821). 5 lettres du marquis de DREUX-BRÉZÉ, Grand-Maître des Cérémonies : instructions pour sa prés<strong>en</strong>ce près<br />

du Roi sur les degrés de l’estrade du Trône à la cérémonie d’ouverture de la session des Chambres (décembre 1820, mai 1822),<br />

pour le transport et l’inhumation du corps de Louis XVIII à Saint-D<strong>en</strong>is (septembre-octobre 1824), pour accompagner le Roi à la<br />

messe du Saint-Esprit à Notre-Dame (décembre 1824). Lettre du Préfet de la Seine CHABROL invitant le maréchal à la cérémonie<br />

d’inauguration de la statue de Louis XIV, place des Victoires (août 1822). Lettre du marquis de CLERMONT-TONNERRE pour l’<strong>en</strong>trée<br />

de Charles X dans Paris : « M.M. les Maréchaux de France seront à cheval près de sa personne »… Carte d’électeur du maréchal<br />

Suchet pour la session d’août 1824.<br />

ON JOINT un dossier : « Liste de billets pour 1821 » (20 p. in-fol.), liste de noms et adresses.<br />

386. [HENRI V, duc de Bordeaux puis comte de CHAMBORD (1820-1883)]. 3 imprimés, 1820-1821 ; 3 brochures<br />

in-8 et in-4, <strong>en</strong>vois sur couvertures muettes. 200/250<br />

Envois des auteurs au « Maréchal Duc d’Albufera », témoin de la naissance du prince.<br />

Églogue sur la naissance de S.A.R. Monseigneur H<strong>en</strong>ri-Charles-Ferdinand-Marie-Dieudonné, duc de Bordeaux, par Mme la<br />

comtesse d’HAUTPOUL (Paris, impr. de L.-T. Cellot, 1820). – Ode sur la Naissance de S.A.R. M gr le Duc de Bordeaux, prés<strong>en</strong>tée au Roi<br />

et à la Famille Royale, par Pouplin. Paroles de Th. DELBARE, musique d’Auguste LEVASSEUR (Paris, chez l’Auteur, 1820, beau bandeau<br />

gravé par J.J.R. Pouplin). – Les Chants consolateurs. À l’auguste mère de Mgr le Duc de Bordeaux, à l’occasion de son baptême ; suivis<br />

de l’Ode sur la naissance de ce Prince, par X.V. DRAP-ARNAUD (Paris, Ragu<strong>en</strong>eau, 1821).<br />

387. [Louis-Gabriel SUCHET]. 58 lettres, la plupart L.A.S., à lui adressées, septembre-décembre 1820 ; 68 pages formats<br />

divers, qqs <strong>en</strong>-têtes, sous chemise titrée. 400/500<br />

FÉLICITATIONS POUR L’HEUREUX ACCOUCHEMENT DE LA MARÉCHALE ET LA NAISSANCE DE LEUR FILLE ANNE-MARIE, le 31 août 1820,<br />

principalem<strong>en</strong>t de la part de pairs de France, administrateurs et frères d’armes (Anne-Marie mourut <strong>en</strong> 1835) : général baron<br />

Abbé, comtesse Andreossy, d’Arth<strong>en</strong>ay, général baron de Balathier, maréchale Élisabeth Berthier princesse de Wagram, général<br />

vicomte Beuret, Adèle Blangini, comtesse de Bondy, lieut<strong>en</strong>ant général baron de Cassagne, lieut<strong>en</strong>ant général baron Castex,


aron Clém<strong>en</strong>t de Ris, comte de Clermont-Tonnerre, maréchal de Coigny, comte Curial, Dalté (longue lettre donnant nouvelles<br />

de la cour de Naples), duc de Damas (au nom du duc d’Angoulême), D’Elbouville de La Châtre maire de Vernon, général Fabre,<br />

chevalier G<strong>en</strong>til de Fonbel (g<strong>en</strong>tilhomme ordinaire du Roi, avec note autographe de Suchet sur les visites princières), général<br />

comte Grundler, duc de La Châtre, lieut<strong>en</strong>ant général baron Pamphile de Lacroix, lieut<strong>en</strong>ant général baron Margaron, duc de<br />

Massa, Mercedes Merlin, Joseph de Monicault, lieut<strong>en</strong>ant général comte de Montmarie, vicomte de Morel, maréchale Oudinot<br />

duchesse de Reggio, comtesse Perregaux, le comte de Rambuteau, baron de Saint-Joseph, duchesse de Ser<strong>en</strong>t (dame d’honneur de<br />

la duchesse d’Angoulême), amiral Truguet, comtesse de Vérac (au nom de la duchesse d’Orléans), etc.<br />

ON JOINT 3 docum<strong>en</strong>ts concernant cette naissance : acte de naissance, et pouvoirs <strong>en</strong>voyés par le parrain et la marraine.<br />

388. H<strong>en</strong>ri BERTRAND (1773-1844) général, Grand-Maréchal du Palais, fidèle compagnon de Napoléon à Sainte-Hélène.<br />

L.A.S., Londres 7 août 1821, au maréchal SUCHET ; 1 page in-4. 400/500<br />

À PROPOS DE SON ESPOIR DE RENTRER EN FRANCE [Bertrand était condamné à mort par contumace <strong>en</strong> 1816, pour avoir porté les<br />

armes contre sa patrie et son légitime souverain]. Il a reçu la lettre du maréchal et est vivem<strong>en</strong>t touché par cette nouvelle marque de<br />

son anci<strong>en</strong>ne amitié. « Aujourd’huy que les motifs qui me ret<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t loin de ma patrie n’exist<strong>en</strong>t plus, j’accepte avec reconnaissance<br />

l’offre que vous voulez bi<strong>en</strong> me faire d’être auprès du Roi l’interprete de mon desir de r<strong>en</strong>trer <strong>en</strong> France, et s’il daignait m’<strong>en</strong><br />

ouvrir les portes par un acte de sa prerogative royale je le recevrais avec respect et reconnaissance. Je n’avais pas le droit de<br />

m’att<strong>en</strong>dre à l’intérêt de M r le duc de Richelieu, je ne puis l’attribuer qu’au s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t qu’inspire le malheur aux ames élevées »…<br />

ON JOINT une brochure, Exposé fait par l’anci<strong>en</strong> Grand-Maréchal Bertrand, relativem<strong>en</strong>t aux armes de Napoléon (Tech<strong>en</strong>er,<br />

[1840]).<br />

389. Armand Emmanuel du Plessis, duc de RICHELIEU (1766-1822) homme politique, Présid<strong>en</strong>t du Conseil à la<br />

Restauration. L.A.S., Paris 18 août [1821, au maréchal SUCHET] ; 1 page in-4. 200/300<br />

EN FAVEUR DU GÉNÉRAL BERTRAND, COMPAGNON DE NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE, QUI VEUT RENTRER EN FRANCE [Bertrand est<br />

toujours sous le coup d’une condamnation à mort par contumace pour avoir porté les armes contre sa patrie et son souverain ;<br />

une ordonnance royale l’<strong>en</strong> relèvera <strong>en</strong> octobre 1821]. D’après la lettre du comte BERTRAND que lui a adressée le maréchal, le baron<br />

PASQUIER [ministre des Affaires étrangères] « a pressé le chargé d’affaires de France à Londres de témoigner au C te Bertrand que<br />

puisqu’il désiroit r<strong>en</strong>trer <strong>en</strong> France il conv<strong>en</strong>oit qu’il s’adresse directem<strong>en</strong>t au Roi, qui étoit tout disposé à lui <strong>en</strong> ouvrir les portes.<br />

Je m’empresse donc de vous informer […] qu’aussitôt que cette lettre sera arrivée a S.M. les dispositions seront prises pour que<br />

ri<strong>en</strong> n’empêche M. le C te Bertrand de rev<strong>en</strong>ir immédiatem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France »…<br />

390. Louis-Gabriel SUCHET. L.A.S., Paris 5 juillet 1824, à sa « bi<strong>en</strong> chère et bi<strong>en</strong> aimée sœur » [sa belle-sœur la<br />

duchesse Rosine DECRÈS] ; 7 pages et quart in-4. 400/500<br />

Il félicite longuem<strong>en</strong>t et chaleureusem<strong>en</strong>t sa « sœur » de sa transformation du domaine de RIMAUCOURT, « véritable Thébaïde,<br />

<strong>en</strong> un lieu charmant » qui embellira l’av<strong>en</strong>ir de leur chère Moïna : « la beauté de l’<strong>en</strong>trée, la grandeur des prairies qui part<strong>en</strong>t du<br />

château, la beauté d’une rivière limpide qui a remplacé une eau bourbeuse, les cascades qui l’anim<strong>en</strong>t, les ponts et les bateaux qui<br />

la travers<strong>en</strong>t, donn<strong>en</strong>t à tout une vie nouvelle »… Il raconte l’accueil qui lui a été fait sur la route, et regrette de n’avoir pas porté<br />

dans ce beau lieu la gaieté qui conv<strong>en</strong>ait. Il relate le bonheur éprouvé de se retrouver au sein de ses <strong>en</strong>fants et auprès de sa chère<br />

femme… « J’ai été à S t Cloud hier, la chaleur faisait faire souffrir le Roi. Le petit prince de PORTUGAL y était, l’affaire de ce pays<br />

n’est pas connue, il est estimé que nous avons été joués par les Anglais, auxquels nous avons fourni les moy<strong>en</strong>s de repr<strong>en</strong>dre une<br />

influ<strong>en</strong>ce qu’ils avai<strong>en</strong>t perdue, et que nous devions les empêcher de resaisir. Je brise sur les nouvelles politiques, parce qu’il n’y<br />

a ri<strong>en</strong> de positif à vous appr<strong>en</strong>dre. La commission d’<strong>en</strong>quête sur les marchés OUVRARD fera, dit-on, decouvrir bi<strong>en</strong> des vilainies ;<br />

M. DARU qui est v<strong>en</strong>u nous voir samedi, nous a dit qu’il serait ret<strong>en</strong>u tout l’été à Paris pour <strong>en</strong> terminer »…<br />

391. Louis-Gabriel SUCHET. 3 L.A.S. et 2 L.A. (minutes), 1824-1825, à CHARLES X (une à un comte) ; 7 pages et demie<br />

in-fol. ou in-4. 1.000/1.500<br />

CORRESPONDANCE RELATIVE À SON TITRE DE PAIR DE FRANCE [perdu <strong>en</strong> 1815, le titre de pair héréditaire de Suchet avait été rétabli<br />

<strong>en</strong> mars 1819].<br />

24 octobre 1824 (brouillon et minute). « Au milieu de l’<strong>en</strong>thousiasme général qu’inspire l’avènem<strong>en</strong>t d’un prince chéri au<br />

trône de ses ayeux », Suchet rappelle au Roi sa promesse du 19 mars de fixer sa position comme pair de France et de la r<strong>en</strong>dre<br />

égale à celle de ses collègues les maréchaux ducs de Reggio, de Tar<strong>en</strong>te, etc. On a cru « satisfaire à ma demande, <strong>en</strong> m’autorisant à<br />

créer un majorat de Duc ce qui m’<strong>en</strong>leverait toute la faveur accordée aux Pairs de la creation, d’ailleurs, l’etat actuel de ma fortune<br />

ne me permet pas de completter un majorat aussi considerable, sans nuire ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t à mes autres <strong>en</strong>fants »… Il demande<br />

que soit ét<strong>en</strong>dus les bi<strong>en</strong>faits, comme le fit le feu Roi pour certains pairs de France rétablis, « jusqu’à accorder à leurs <strong>en</strong>fants<br />

une p<strong>en</strong>sion royale de douze mille francs pour les former et garantir une pairie héréditaire »… – Envoi de cette supplique à un<br />

comte, <strong>en</strong> le priant de la placer « sous les yeux de notre bi<strong>en</strong>-aimé souverain »… Vernon 13 novembre 1824 : « Votre Majesté vi<strong>en</strong>t<br />

d’avoir l’extrême bonté de me r<strong>en</strong>dre mon rang dans sa chambre des Pairs »… [Mai 1825] (<strong>en</strong> partie autogr.) : « P<strong>en</strong>etré de la plus<br />

vive reconnaissance pour l’interêt plein de bonté, que V.M. m’a fait l’honneur de pr<strong>en</strong>dre à ma longue maladie, j’étais comme je<br />

suis <strong>en</strong>core impati<strong>en</strong>t de porter à ses pieds l’hommage d’une gratitude qui ne finira qu’avec ma vie »… Sa longue convalesc<strong>en</strong>ce<br />

… /…<br />

197


198<br />

le condamne à garder la chambre : « je me vois ainsi <strong>en</strong>lever le bonheur que je m’étais promis d’assister au Sacre de mon Roi, de<br />

l’héritier légitime de tant de Rois »…<br />

ON JOINT 3 L.S. du chevalier TIOLIER, huissier des Ordres de Saint-Michel et du Saint-Esprit, ou du chevalier LALANDE, garde<br />

des rôles de la Chancellerie des Ordres, au maréchal Suchet, duc d’Albufera, 1821-1825, avec la brochure des Ordres royaux du<br />

Saint-Esprit et de Saint-Michel (1824), et le tableau imprimé des chevaliers, commandeurs ou officiers des deux ordres au 1 er janvier<br />

1825.<br />

Reproduction page 195<br />

392. [Louis-Gabriel SUCHET]. Environ 140 lettres ou pièces, la plupart L.A.S., 1825-1826. 1.200/1.500<br />

IMPORTANT DOSSIER SUR LA MALADIE ET LA MORT DU MARÉCHAL SUCHET<br />

à Marseille, au château de Saint-Joseph, le 3 janvier 1826.<br />

Lettres d’Auguste Anthoine de SAINT-JOSEPH, beau-frère du<br />

maréchal, à sa sœur la duchesse Decrès ou à son frère le baron de Saint-<br />

Joseph, à propos de l’état de santé du maréchal (27-30 décembre 1825)…<br />

3 longues lettres de la maréchale SUCHET à sa sœur Rosine Decrès (27-29<br />

décembre), sur la maladie du maréchal. Lettres du marquis de CLERMONT-<br />

TONNERRE à la duchesse Decrès, et du vicomte PAULTRE DE LAMOTTE (1 er -4<br />

janvier 1826). Acte de décès. Mémoires du pharmaci<strong>en</strong> LAURENS pour la<br />

maladie et l’embaumem<strong>en</strong>t de Suchet. Cheveux du maréchal, faire-part<br />

de décès, invitation aux obsèques…<br />

Lettres de condoléances à la maréchale Suchet ou à la duchesse<br />

Decrès, principalem<strong>en</strong>t de frères d’armes du défunt, mais aussi d’hommes<br />

politiques, administrateurs et par<strong>en</strong>ts, et d’anci<strong>en</strong>s soldats, plusieurs<br />

remerciant pour l’<strong>en</strong>voi d’un portrait du défunt : général comte Antoine<br />

ANDREOSSY (2), Auguste et Félix ANTHOINE, comte d’ARAMON, Antoine-<br />

Vinc<strong>en</strong>t ARNAULT, baron ATTHALIN, duc d’AUMONT, général Nicolas<br />

BEKER, comte BEUGNOT, J.-D. BOLO (2), général Boniface de CASTELLANE,<br />

Gaspard de CHABROL (2), Auguste de CHAMBURE, Joachim CLARY, duc de<br />

DAMAS, chancelier DAMBRAY, Pierre DARU, général DELORT, Christine<br />

de Montjoye de DOLOMIEU (pour la duchesse d’Orléans), Évrard de<br />

DREUX-BRÉZÉ, général François DULAULOY, Hyacinthe FEUTRIER évêque<br />

de Beauvais (2), Jean-Baptiste baron de FRÉVILLE, général Nicolas FRIRION,<br />

Stanislas de GIRARDIN (2), maréchale GOUVION SAINT-CYR (2), général<br />

vicomte GUDIN, général baron HUREL, maréchal Jean-Baptiste JOURDAN,<br />

général Max. LAMARQUE, Louise LANNES duchesse de MONTEBELLO (2), Marie-Antoinette LAVOISIER-RUMFORD, Pierre-Édouard<br />

LÉMONTEY, marquis de LUSIGNAN, maréchal Alexandre MACDONALD (2), Hugues MARET duc de BASSANO, maréchal MARMONT duc<br />

de RAGUSE (et 3 de la duchesse), Maurice MATHIEU DE LA REDORTE, général baron de MESCLOP, général comte MORAND, David R.<br />

MORIER consul d’Angleterre, maréchale OUDINOT duchesse de REGGIO, vicomte PAULTRE DE LAMOTTE, André PONS de l’Hérault,<br />

Augustin de QUINTO (2), baron RAFFRON DE VAL (« vieux soldat de l’Armée d’Aragon »), Eugène baron de RICHEPANCE, général<br />

baron Pierre ROUELLE, Édouard SUCHET, général Paul THIÉBAULT, H<strong>en</strong>ri-Amédée comte de TURENNE, Clary Pannetier comtesse de<br />

VALDOTTE, amiral VERHUELL, Horace VERNET, Joseph de VILLÈLE, Ludovic VITET, etc.<br />

393. [Louis-Gabriel SUCHET]. 7 MANUSCRITS, dont 3 autographes, et 2 L.A.S., 1826-1827 ; 140 pages formats divers.<br />

800/1.000<br />

ÉLOGES FUNÈBRES.<br />

Discours prononcés sur la tombe de Suchet au Père-Lachaise, le 24 janvier 1826. Maréchal OUDINOT duc de Reggio (copie,<br />

3 pages in-fol.). Général Maximili<strong>en</strong> LAMARQUE (ms autographe avec corrections, 2 pages et demie in-4) : « Un chef illustre,<br />

noble compagnon d’armes du guerrier qui desc<strong>en</strong>d dans la tombe vous a dignem<strong>en</strong>t parlé de ses glorieux services. C’est à un de<br />

ses lieut<strong>en</strong>ants à vous retracer quelques-unes de ses vertus militaires, à vous rappeler cette bi<strong>en</strong>veillance active qui adoucissait<br />

le commandem<strong>en</strong>t et effaçait l’intervalle des rangs, ces soins touchants qui partout suivai<strong>en</strong>t ses soldats et leur faisait oublier<br />

qu’ils étai<strong>en</strong>t loin de leur patrie, cette administration prévoyante et créatrice qui allégeait le fardeau de la guerre, qui maint<strong>en</strong>ait<br />

la discipline, qui faisait naître l’abondance sur les plages les plus incultes, et r<strong>en</strong>dait faciles d’audacieuses <strong>en</strong>treprises jusqu’alors<br />

jugées impossibles »… Général baron Louis-François LEJEUNE (ms autographe, 3 pages et demie in-fol.) : « Qu’il me soit permis,<br />

comme anci<strong>en</strong> soldat des armées où combattait M. le Maréchal Suchet, depuis longtems honoré de son amitié et depuis peu de<br />

son alliance, de r<strong>en</strong>dre un faible hommage à l’illustre capitaine qu’une mort si prématurée vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>lever au Roi, à la France, à<br />

l’armée »…<br />

Maréchal Édouard MORTIER, duc de Trévise : manuscrit autographe et mise au net corrigée (26 et 43 pages in-4) de l’éloge du<br />

maréchal Suchet prononcé à la Chambre des Pairs dans la séance du 15 juillet 1826.<br />

Discours prononcé par TERNAUX l’aîné à la Société pour l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t élém<strong>en</strong>taire dans sa séance publique du 8 avril 1826<br />

(copie, 3 pages et quart in-4).


Alexis, baron BONDURAND (1172-1835) : manuscrit de sa Notice historique et nécrologique sur le Maréchal Louis Gabriel<br />

Suchet…, par le baron A. BONDURAND, int<strong>en</strong>dant militaire, anci<strong>en</strong> ordonnateur <strong>en</strong> chef des Armées d’Aragon, de Catalogne, du<br />

Midi (1826, [1]-56 pages in-fol., sous chemise cartonnée dos maroquin rouge), avec L.A.S. d’<strong>en</strong>voi à la maréchale (16 avril 1830).<br />

Communiqué autographe du beau-frère de Suchet, François-Auguste Anthoine baron de SAINT-JOSEPH, pour l’anniversaire<br />

de la mort du maréchal (4 janvier 1827). L.A.S. du comte d’ARAMON à la maréchale pour la remercier de l’<strong>en</strong>voi des Mémoires de<br />

Suchet, [1828].<br />

ON JOINT 2 imprimés : Notice sur le maréchal Suchet, duc d’Albuféra par J.-D. BOLO (Lyon, impr. Louis Perrin, mars 1826),<br />

Le Philantrope, ou Tablettes c<strong>en</strong>trales… (21 janvier 1826, nécrologie) ; et un <strong>en</strong>semble de 45 journaux de 1826 sur la mort et les<br />

obsèques du maréchal Suchet ; plus qqs docum<strong>en</strong>ts.<br />

Reproduction page 195<br />

394. [Louis-Gabriel SUCHET]. 40 lettres ou pièces relatives à sa succession, 1826-1828, la plupart <strong>en</strong> liasse. 150/200<br />

Acte notarié pour la succession du maréchal (18 mars 1826), et extrait de son acte de mariage (1808). Dossier du procès <strong>en</strong>tre<br />

la maréchale et le général de SAINT-CYR NUGUES, subrogé tuteur des <strong>en</strong>fants Suchet : certificat de serm<strong>en</strong>t d’experts, significations<br />

au tribunal de première instance d’Évreux, extraits des minutes du greffe, ordres de comparaître, bulletins pour v<strong>en</strong>ir plaider,<br />

mémoire de frais de l’avoué de la maréchale, correspondance <strong>en</strong>tre avoués, etc.<br />

395. [Louis-Gabriel SUCHET]. 19 lettres ou pièces relatifs au maréchal et à ses Mémoires, 1828-1834. 300/350<br />

À PROPOS DES MÉMOIRES DU MARÉCHAL SUCHET […] SUR SES CAMPAGNES EN ESPAGNE, DEPUIS 1808 JUSQU’EN 1814, publiés à titre<br />

posthume <strong>en</strong> 1828, chez A. Bossange.<br />

Projet de prospectus ou communiqué. Lettres adressées au beau-frère du maréchal, le colonel François-Auguste d’Anthoine<br />

baron de Saint-Joseph : lieut<strong>en</strong>ant général baron ABBÉ, le général baron Éloi Charles de BALATHIER, le chef de bataillon GUIGOU,<br />

le général Charles-Louis baron de KENTZINGER, le marquis de LUSIGNAN (anci<strong>en</strong> aide-de-camp de Suchet), le colonel Simon-Pierre<br />

PRÉVOST DE VERNOIS, V. VIRELY. « Premier travail » et mise au net d’une « Note sur les Mémoires du Marechal Duc d’Albufera »<br />

(avril 1829). Comptes r<strong>en</strong>dus manuscrits des Mémoires. Copies d’articles de L’Observateur de Paris et de Londres (29 mars 1829) et<br />

du Spectateur militaire (15 juillet 1829), et traduction par le général SAINT-CYR NUGUES d’un article de La Gaceta de Bayona (24<br />

mai 1830). Extrait de Victoires, conquêtes, désastres, revers et guerres civiles des Français (1820), sur le siège de San Sebasti<strong>en</strong> d’août<br />

1813. Manuscrit autographe par le général SAINT-CYR NUGUES d’un Avant-propos pour la 2 e édition des Mémoires de Suchet (Paris,<br />

Anselin, 1834). Copie d’une allocution du comte ROGUET, inspecteur général, au 16 e régim<strong>en</strong>t d’infanterie de ligne (1834). Poème<br />

ms : Quelques vers adressés à la mémoire du Maréchal Duc d’Albufera.<br />

ON JOINT le manuscrit autographe par le général SAINT-CYR NUGUES d’une nécrologie de Moïna de SALIGNY, marquise Napoléon<br />

SOULT de DALMATIE (nièce par alliance du maréchal Suchet, † 24 mai 1830). Plus un dossier docum<strong>en</strong>taire sur le maréchal Suchet.<br />

396. François Auguste d’Anthoine de SAINT-JOSEPH (1787-1866) général de division, beau-frère du maréchal<br />

Suchet. P.S. « ch er de S t Joseph » comme colonel chef d’état-major de la 8 e Division militaire, novembre 1821 ; cahier<br />

in-fol. de 21 pages. 180/200<br />

RAPPORT du chevalier de Saint-Joseph « sur sa visite du cordon sanitaire des côtes du départem<strong>en</strong>t des BOUCHES DU RHÔNE<br />

depuis Marseille jusqu’aux S tes Maries dans les 1 ers jours du mois de novembre 1821 », par ordre du lieut<strong>en</strong>ant général baron de<br />

Damas, commandant la division. Le rapport traite du service du pays, des conditions de vie du soldat (nourriture, couchage,<br />

chauffage et éclairage), des postes à faire relever et de la garnison à Arles, du solde, des logem<strong>en</strong>ts, des munitions et des vêtem<strong>en</strong>ts,<br />

et fait quelques propositions pour le service. En annexe figure un état détaillé des postes qui form<strong>en</strong>t le cordon établi sur la côte…<br />

ON JOINT 4 L.A.S. à lui adressées par Gabriel SUCHET (frère du maréchal : condoléances pour la mort de son père le baron de<br />

Saint-Joseph, 1826), et par son neveu Napoléon SUCHET, 2 e duc d’ALBUFERA (3, 1832-1844 : félicitations pour le grade de général,<br />

pour sa « nouvelle dignité […] cadeau du roi de Suède », pour son grade de lieut<strong>en</strong>ant général) ; et une photographie signée (par<br />

Disderi). Plus qqs docum<strong>en</strong>ts concernant les Beauverger et F. de Vill<strong>en</strong>euve.<br />

397. Zénaïde de CAMBACÉRÈS, Mme Raoul SUCHET, duchesse d’ALBUFERA (1857-1932) arrière-petite-fille du<br />

général Hubert de Cambacérès, du maréchal Davout, du Roi Joseph et du prince Luci<strong>en</strong> Bonaparte, elle épousa un<br />

petit-fils du maréchal Suchet. 90 lettres ou pièces, vers 1867-1932. 150/200<br />

Lettres et pièces autographes de son <strong>en</strong>fance, dont des poèmes. Une tr<strong>en</strong>taine de lettres de son mari Raoul SUCHET D’ALBUFERA,<br />

l’<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ant d’affaires familiales et domestiques (1877-1925 ; plus une lettre de Raoul à Zénaïde, 1918). 2 cartons de chasse<br />

à courre de l’équipage de Bonnelles-Rambouillet (1882-1883). Laissez-passer, permis de circuler et sauf-conduit (1914-1918).<br />

D’autres lettres de son mari (à la comtesse de Cambacérès), du général Raymond BORÉ-VERRIER, du général César de LA VILLE, du<br />

comte Joseph VIGIER, de sa belle-sœur Isabelle Suchet marquise de BONNEVAL (3), sa cousine la comtesse Angèle CLARY, sa grandmère<br />

Napoléone Davout comtesse de CAMBACÉRÈS (2), sa grande-tante Louise Suchet comtesse MATHIEU DE LA REDORTE (6), etc.<br />

Inv<strong>en</strong>taire annoté d’une collection d’objets ayant appart<strong>en</strong>u au Prince Impérial. Portraits photographiques (dont une photo avec<br />

Victor Mass<strong>en</strong>a prince d’Essling au mariage de son fils Louis), procuration, docum<strong>en</strong>ts relatifs à ses obsèques…. ON JOINT 4 billets<br />

de confession de sa fille Bathilde d’Albuféra signés par l’abbé MUGNIER (1899-1901).<br />

* * * *<br />

199


398<br />

200<br />

398. Saint VINCENT DE PAUL (1581-1660). L.A.S., Paris 11 avril 1631, à Louise de MARILLAC ; 1 page in-4, adresse « A<br />

Mad elle Mad elle Le Gras à Montreuil ». 5.000/7.000<br />

LETTRE EN PARTIE INÉDITE À LOUISE DE MARILLAC.<br />

« Mademoiselle, la grace de nostre Seigneur soit avec vous pour jamais. Mon petit voiage que jay faict aux champs dou je revins<br />

avant hier au soir ma empeché de vacquer a laffaire de Mr vostre filz, joinct loccupation des ordinands qui recomm<strong>en</strong>cer<strong>en</strong>t hier. Or<br />

jay neantmoingts faict retirer parolle du RP Laleman principal du College des Jesuistes quil le recevra p<strong>en</strong>tionaire […] Lon ma dict<br />

que Dieu b<strong>en</strong>ist vostre travail, dont je le remercie de tout mon cœur, & le prie quil vous ram<strong>en</strong>e plaine de santé & de bonnes œuvres,<br />

l’un des jours de la sepmaine prochaine que jugerés a propos pour estre icy aux offices de la Sepmaine s te ». Il lui transmet une lettre,<br />

et parle d’un <strong>en</strong>voi que sa correspondante l’a prié de faire à M. Forest, « lequel jestois <strong>en</strong> peine d<strong>en</strong>voier, ce sera demain Dieu aidant,<br />

voiez cep<strong>en</strong>dant combi<strong>en</strong> je suis indigne demploy & de servir ceux que je dois, nostre Seigneur me le pardonnera sil luy plaist »…<br />

Correspondance (éd. P. Coste), t. I, n° 65 (incomplète).<br />

399. Saint VINCENT DE PAUL (1581-1660) et Sainte LOUISE DE MARILLAC (1591-1660). L.A.S. (« LdeM ») de<br />

Louise de MARILLAC, suivie de la réponse autographe de VINCENT DE PAUL, ce mardy [1638] ; 1 page in-4, adresse « A<br />

Monsieur Monsieur Vinc<strong>en</strong>t ». 6.000/8.000<br />

DOCUMENT EXCEPTIONNEL RASSEMBLANT L’ÉCRITURE DES DEUX SAINTS, À PROPOS D’UNE DES FILLES DE LA CHARITÉ QUI SE CONDUIT MAL<br />

À SAINT-GERMAIN-EN-LAYE.<br />

LOUISE DE MARILLAC écrit : « Je croy quil est nesesaire de pourvoir promptem<strong>en</strong>t a cette pauvre fille quy a tellem<strong>en</strong>t gaigné le<br />

cœur des habitans que le bruit court que sy on loste que lon ne resevera pas d’autre fille. Elle se conseille a tous des y a longtemps<br />

et particulierem<strong>en</strong>t des vieilz garsons només M rs de la Noue de quy elle retire comodités et fait bonne chere resoit bouteille de vin<br />

et patés. Je vous supplie tres humblem<strong>en</strong>t et pour l’amour de Dieu de songer aux inconv<strong>en</strong>i<strong>en</strong>s de cette mauvaise affaire dont je<br />

panse estre cause. Je vous supplie de prier nostre bon Dieu quil me pardonne »…<br />

VINCENT DE PAUL répond : « Ne vous estonnez pas de voir la rebellion de ceste pauvre creature, nous <strong>en</strong> verrons bi<strong>en</strong> d’autres<br />

si nous vivons, & si nous n’<strong>en</strong> souffrirons pas tant des nostres qua fait nostre Seigneur des si<strong>en</strong>s, soubzmettons nous bi<strong>en</strong> a son<br />

bon plaisir, au faict qui se pres<strong>en</strong>te. Il faut tacher de la faire v<strong>en</strong>ir, soict <strong>en</strong> lui escrivant moy mesme, ou luy <strong>en</strong>voiant la Dame<br />

fondatrissee ou y <strong>en</strong>voiant un prebstre de ceans, car <strong>en</strong>fin il faut la retirer, vous verrés la lettre quelle mescript, o bon Dieu que<br />

ceste pauvre creature ma trompé. Je vous prie de me mander vostre p<strong>en</strong>sée sur cela, ou si Barbe [Angiboust] seroit plus propre pour<br />

la gaigner, ou bi<strong>en</strong> si vostre santé vous permettroit dy am<strong>en</strong>er la petite Jehanne [Lepeintre] et lestablir a la place. Si cest a Nog<strong>en</strong><br />

quelle veuille sestablir, Madame de Brou cousine de Mr de Vincy y a tout pouvoir ».<br />

Correspondance (éd. P. Coste), t. I, n os 336-337.<br />

399


400. VOYAGES. ALBUM DE 54 DESSINS, signés « A. CHAPTAL », [1836-1838] ; album in-folio oblong (30 x 48 cm), demichagrin<br />

brun à coins, dos lisse muet. 20.000/25.000<br />

TRÈS BEL ALBUM DE DESSINS RÉALISÉS PENDANT UN TOUR DU MONDE (AMÉRIQUE DU SUD, MEXIQUE, POLYNÉSIE, OCÉAN INDIEN, ASIE).<br />

Les 54 dessins, au crayon et au fusain, parfois au lavis (dont 3 avec rehauts de gouache), sont collés sur des feuilles de papier<br />

fort ; ils sont de formats divers (16 x 21, 16 x 27, 20 x 26, 21 x 28 cm), avec lég<strong>en</strong>des au crayon sur les dessins ou sur les montages.<br />

La plupart des planches sont datées 1836, 1837 ou 1838, d’autres port<strong>en</strong>t la signature de l’artiste : « A. Chaptal », peut-être un<br />

neveu du grand chimiste.<br />

… /…<br />

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L’artiste a visité l’Amérique du Sud, le Mexique, la Polynésie, les Philippines, la Chine, la Cochinchine, l’Inde et l’île<br />

Bourbon. Le trait est élégant et précis, la composition harmonieuse et aérée ; Chaptal ne cède pas au pittoresque facile, mais<br />

restitue simplem<strong>en</strong>t, non sans grâce, ce qu’il a vu. Ce sont des instantanés ; le crayon, parfois préssé par le temps, s’attache à<br />

l’ess<strong>en</strong>tiel, sauf dans les vues prises <strong>en</strong> pleine mer, de vraies marines romantiques et orageuses à souhait.<br />

Nous donnons ci-dessous les lég<strong>en</strong>des et les sujets de quelques planches : Ilot du bon voyage (baie de Rio). – Montevideo.<br />

1836. Avril. – Cap Horn. Mai 1836. – Port de Valparaiso Cobija 1836. – Lima 1837 (costumes féminins). – Église de Pizarre. Payta.<br />

– Endroit où Cook a été massacré à Karakakoa. – Iles Sandwich. – Karakakoa. 1836. – La Escolta. Manille 1836. – Manille (vue<br />

fluviale avec barques) 1836. – Gde rue du bazar à Macao. 1837. – Vue de Macao. – Pagode à Macao. – Grotte du Camo<strong>en</strong>s. - Gde<br />

Place de Canton (Chine). – Canton [le port]. – Macao 1836. – Touranne (Cochinchine). Vue prise de l’Ile aux serp<strong>en</strong>ts. 1837. – Pagode<br />

cochinchinoise. – [Nombreux types et costumes chinois, janques et bateaux.] – Vedapoury ispanrin [vue du temple]. – Pondichéry.<br />

Juin 1837. – Intérieur d’une pagode indi<strong>en</strong>ne. Pondichéry 1837. – Bûcher [Inde]. – Chandernagor. – Môle du Callao. – Embarcadère de<br />

St. D<strong>en</strong>is (île Bourbon). – Gouvernem<strong>en</strong>t (St. D<strong>en</strong>is). – Bourbon (St. D<strong>en</strong>is) 1837. – Longwood [tombeau et maison de Napoléon]. – Le<br />

Voltigeur à la mer. 8 juillet 38. – Vera Cruz. 4 août 1838. – Ile Verte. 26 9 bre 38 (Mexique). – Sacrificios. 11 8 bre 38 (Mexique). –<br />

Gibraltar. 26 juin 1838. – Toulon avril 38. – Brest mars 38. – Toulon 38.<br />

Un superbe docum<strong>en</strong>t sur l’art de voyager <strong>en</strong> dessinant, témoignant d’un beau r<strong>en</strong>du des choses vues et des g<strong>en</strong>s r<strong>en</strong>contrés.<br />

401. VOYAGES. JOURNAL manuscrit, 1 er décembre 1852-10 octobre 1867 ; volume petit in-4 de 252 pages, reliure de<br />

l’époque basane brune, fermoir (fortes mouill., dos abîmé) ; <strong>en</strong> anglais. 1.200/1.500<br />

INTÉRESSANT JOURNAL DE VOYAGE D’UN BARONNET ÉCOSSAIS.<br />

L’ex-libris joint au volume de Sir BANNERMAN OF ELSICK à Crimonmogate permet d’<strong>en</strong> id<strong>en</strong>tifier l’auteur ; il doit s’agir<br />

d’Alexander BANNERMAN, 9 e baronnet<br />

d’ELSICK (1823-1877).<br />

Livre de bord avec des élém<strong>en</strong>ts<br />

de livre de raison ou journal intime,<br />

t<strong>en</strong>u par un Écossais et relatant ses<br />

voyages <strong>en</strong>tre Paris, Nice, Porto-<br />

Ferrajo, Naples, Sorr<strong>en</strong>te, Messine,<br />

Syracuse, Malte, Alexandrie, Le<br />

Caire, Beyrouth, Damas, Balbec,<br />

Jérusalem, Jaffa, Alger, Gibraltar,<br />

Cadix (1852-1853), de la vie <strong>en</strong><br />

Écosse (pêche, chasse, soucis de<br />

propriétaire), avec des excursions<br />

dans le Royaume-Uni (1854-1856),<br />

un voyage dans l’intérieur de<br />

l’Italie (1857), et de nouveaux tours<br />

maritimes, sur la Gem, au Portugal,<br />

<strong>en</strong> Espagne, Italie et Turquie (1860-<br />

1861) et <strong>en</strong> Norvège (1867). Aperçus<br />

touristiques, folkloriques et sociaux,<br />

etc.


ORDRE D’ACHAT - SALLE FAVART - Jeudi 27 juin 2013<br />

LETTRES & MANUSCRITS AUTOGRAPHES<br />

Nom et prénom / Name and first name : .............................................................................................................................................<br />

Adresse / Address : ...............................................................................................................................................................................<br />

................................................................................................................................................................................................................<br />

Tél. bur. / office : ........................................................................................................................................................................................<br />

Tél. dom. / home : ......................................................................................................................................................................................<br />

E-mail : ....................................................................................................................................................................................................<br />

Après avoir pris connaissance des conditions de v<strong>en</strong>te décrites dans le <strong>catalogue</strong>, je déclare les accepter.<br />

I have read the conditions of sale printed in this <strong>catalogue</strong> and agree to abide by them.<br />

ORDRE D’ACHAT / ABSENTEE BID FORM<br />

Je vous prie d’acquérir pour mon compte personnel aux limites indiquées <strong>en</strong> euros, le ou les lots que j’ai désignés ci-dessous. (Les<br />

limites ne compr<strong>en</strong>ant pas les frais légaux).<br />

I grant you permission to purchase on my behalf the following items within the limits indicated in euros.<br />

(These limits do not include buyer’s premium and taxes).<br />

ENCHÈRES PAR TÉLÉPHONE / TELEPHONE BID FORM<br />

Je souhaite <strong>en</strong>chérir par téléphone le jour de la v<strong>en</strong>te sur les lots ci-après.<br />

Me joindre au : ...............................................................................<br />

Référ<strong>en</strong>ces de<br />

carte bancaire :<br />

Numéro de carte Date de validité Cryptogramme<br />

Lot N° Description du Lot Limite <strong>en</strong> Euros<br />

Date :<br />

Signature obligatoire :<br />

Required signature :<br />

Copie de la pièce d’id<strong>en</strong>tité<br />

obligatoire<br />

ADER, Société de V<strong>en</strong>tes Volontaires - Agrém<strong>en</strong>t 2002-448 - Sarl au capital de 7 500 euros<br />

3, rue Favart 75 002 Paris - Tél. : 01 53 40 77 10 - Fax : 01 53 40 77 20 - contact@ader-paris.fr<br />

N° siret : 450 500 707 000 28 - TVA Intracom. : FR 66 450 500 707 - www.ader-paris.fr


CONDITIONS DE LA VENTE<br />

Conditions générales :<br />

La v<strong>en</strong>te se fera expressém<strong>en</strong>t au comptant.<br />

Aucune réclamation ne sera recevable dès l’adjudication prononcée, les expositions successives permettant aux acquéreurs de constater l’état des<br />

objets prés<strong>en</strong>tés.<br />

L’adjudicataire sera le plus offrant et dernier <strong>en</strong>chérisseur et aura pour obligation de remettre ses nom et adresse. En cas de contestation au<br />

mom<strong>en</strong>t des adjudications, c’est-à-dire s’il est établi que deux ou plusieurs <strong>en</strong>chérisseurs ont simultaném<strong>en</strong>t porté une <strong>en</strong>chère équival<strong>en</strong>te, soit<br />

à haute voix, soit par signe, et réclam<strong>en</strong>t <strong>en</strong> même temps cet objet après le prononcé du mot « adjugé », ledit objet sera immédiatem<strong>en</strong>t remis <strong>en</strong><br />

adjudication au prix proposé par les <strong>en</strong>chérisseurs et tout le public sera admis à <strong>en</strong>chérir à nouveau.<br />

La date indiquée <strong>en</strong>tre crochets [...] correspond à la création du modèle. La pièce prés<strong>en</strong>tée ayant été réalisée postérieurem<strong>en</strong>t.<br />

Les év<strong>en</strong>tuelles modifications aux conditions de v<strong>en</strong>te ou aux descriptions du <strong>catalogue</strong> seront annoncées verbalem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dant la v<strong>en</strong>te et notées<br />

sur le procès-verbal.<br />

Frais de v<strong>en</strong>te et paiem<strong>en</strong>t :<br />

L’adjudicataire devra acquitter, <strong>en</strong> sus du montant de l’<strong>en</strong>chère, par lot, les frais et taxes suivants :<br />

- 23,92% TTC (20% HT + TVA 19,6%), sauf pour les livres 21,40% TTC (20% HT + TVA 7%)<br />

- 7% de frais additionnels au titre de la taxe à l’importation temporaire, pour les lots dont le numéro est précédé d’un astérisque<br />

Dans certains cas, ces frais pourront faire l’objet d’un remboursem<strong>en</strong>t à l’acheteur.<br />

- Les adjudicataires souhaitant régler leurs achats par virem<strong>en</strong>t ou chèque tiré sur une banque étrangère devront s’acquitter d’un débours supplém<strong>en</strong>taire<br />

de 20 euros.<br />

Le paiem<strong>en</strong>t devra être effectué immédiatem<strong>en</strong>t après la v<strong>en</strong>te :<br />

- <strong>en</strong> espèces (euros) jusqu’à 3 000 € pour les ressortissants français ou jusqu’à 15 000 € pour les ressortissants étrangers<br />

- par chèque bancaire (<strong>en</strong> euros) à l’ordre de ADER, avec prés<strong>en</strong>tation obligatoire d’une pièce d’id<strong>en</strong>tité <strong>en</strong> cours de validité<br />

- par carte bancaire (Visa, Mastercard)<br />

- par virem<strong>en</strong>t bancaire <strong>en</strong> euros à l’ordre de ADER<br />

Banque BNP PARIBAS, Ag<strong>en</strong>ce c<strong>en</strong>trale, 1 bd Haussmann, 75009 PARIS<br />

RIB : 30004 00828 00010945051 76 - IBAN : FR76 3000 4008 2800 0109 4505 176 - BIC : BNPAFRPPPAC<br />

Ordres d’achat :<br />

Un <strong>en</strong>chérisseur ne pouvant assister à la v<strong>en</strong>te devra remplir le formulaire d’ordre d’achat inclus dans ce <strong>catalogue</strong>.<br />

ADER agira pour le compte de l’<strong>en</strong>chérisseur, selon les instructions cont<strong>en</strong>ues dans le formulaire d’ordre d’achat, ceci afin d’essayer d’acheter le<br />

ou les lots au prix le plus bas possible et ne dépassant, <strong>en</strong> aucun cas, le montant maximum indiqué par l’<strong>en</strong>chérisseur.<br />

Ledit formulaire devra être adressé et reçu à l’étude au plus tard 24 heures avant le début de la v<strong>en</strong>te.<br />

Les ordres d’achat ou les <strong>en</strong>chères par téléphone sont une facilité pour les cli<strong>en</strong>ts. ADER n’est pas responsable pour avoir manqué d’exécuter un<br />

ordre par erreur ou pour toute autre cause. Merci de vérifier après <strong>en</strong>voi que votre ordre d’achat a été dûm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>registré.<br />

Transports des lots / Exportation :<br />

Dès l’adjudication prononcée, les achats sont sous l’<strong>en</strong>tière responsabilité de l’adjudicataire.<br />

Aucun lot ne sera remis aux acquéreurs avant acquittem<strong>en</strong>t de l’intégralité des sommes dues.<br />

Les achats de petit volume seront transportés chez ADER, 3 rue Favart 75002 Paris, où ils seront gardés <strong>en</strong> dépôt à titre gracieux p<strong>en</strong>dant 14<br />

jours.Les achats volumineux seront <strong>en</strong>treposés, à leurs conditions et frais, au magasinage de l’Hôtel Drouot, 6 bis rue Rossini 75009 Paris, où ils<br />

pourront être retirés sur prés<strong>en</strong>tation du bordereau acquitté.<br />

Les acheteurs, souhaitant exporter leurs achats, devront le faire savoir au plus tard le jour de la v<strong>en</strong>te. Ils pourront récupérer la TVA sur les<br />

honoraires d’achat à la condition qu’un justificatif de douane <strong>en</strong> bonne et due forme soit remis à ADER et que le nom de la Maison de V<strong>en</strong>te y<br />

soit m<strong>en</strong>tionné <strong>en</strong> tant qu’exportateur.<br />

Défaut de paiem<strong>en</strong>t :<br />

À défaut de paiem<strong>en</strong>t par l’adjudicataire de la totalité des sommes dues, après une seule mise <strong>en</strong> demeure restée infructueuse, le bi<strong>en</strong> est remis<br />

<strong>en</strong> v<strong>en</strong>te à la demande du v<strong>en</strong>deur sur folle <strong>en</strong>chère de l’adjudicataire défaillant. Si le v<strong>en</strong>deur ne formule pas cette demande dans un délai de<br />

trois mois à compter de l’adjudication, la v<strong>en</strong>te est résolue de plein droit, sans préjudice de dommages et intérêts dus par l’adjudicataire défaillant.<br />

En outre, ADER se réserve le droit de réclamer à l’adjudicataire défaillant, des intérêts au taux légal, le remboursem<strong>en</strong>t de tous les frais <strong>en</strong>gagés<br />

pour le recouvrem<strong>en</strong>t des sommes dues par lui, ainsi que le paiem<strong>en</strong>t de la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre le prix d’adjudication initial et le prix d’adjudication<br />

sur folle <strong>en</strong>chère, s’il est inférieur, ainsi que les coûts générés par les nouvelles <strong>en</strong>chères.<br />

Photographies : Élodie BROSSETTE<br />

DRAPEAU-GRAPHIC – 02 51 21 64 07<br />

Ouvrage imprimé sur papier labellisé<br />

“ développem<strong>en</strong>t durable ”<br />

ISO 9001:2008<br />

BUREAU VERITAS<br />

Certification


ADER, Société de V<strong>en</strong>tes Volontaires - Agrém<strong>en</strong>t 2002-448 - Sarl au capital de 7 500 euros<br />

3, rue Favart 75002 Paris - Tél. : 01 53 40 77 10 - Fax : 01 53 40 77 20 - contact@ader-paris.fr<br />

N° siret : 450 500 707 000 28 - TVA Intracom. : FR 66 450 500 707 - www.ader-paris.fr

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