Le bassin du Gapeau est à sec 8 années sur 10, la vie aquatique menacée

Déclarée en alerte sécheresse jusqu’au 15 octobre par un arrêté préfectoral du 3 août 2021, une partie du bassin versant du Gapeau a connu un été plus sec que d’habitude.

Article réservé aux abonnés
Justine Barraud Publié le 12/10/2021 à 09:46, mis à jour le 12/10/2021 à 09:58
L’eau se fait de plus en plus rare sur le bassin versant du Gapeau. Photo L. M.

Cette année encore, le territoire du bassin du Gapeau a connu une sécheresse estivale importante.

Dans un climat méditerranéen, il faut s’y attendre et pourtant le phénomène se répète régulièrement au point que le syndicat mixte du bassin versant du Gapeau observe une situation de sécheresse huit années sur dix.

Un impact sur la vie aquatique

L’été 2021 aura été particulièrement sec. Selon les relevés des sept stations hydrologiques du bassin du Gapeau, seuls 15 millimètres de pluie sont tombés de juin à août. "Une baisse de 75% par rapport aux moyennes de saison", explique le syndicat mixte, en charge de l’entretien et l’aménagement des cours d’eau ainsi que la protection des écosystèmes aquatiques.

En conséquence, les rivières du bassin versant du Gapeau ont connu des écoulements très faibles à l’image du Réal Martin entre Solliès-Pont, Cuers et Collobrières au point de passer en dessous du débit minimum biologique. Traduction: en dessous de ce débit, la vie aquatique est menacée.

2021 est une année d’autant plus particulière que "de nombreuses rivières ont connu des assecs précoces comme le Réal Collobrier et le ruisseau de Malière sur Collobrières dès début mai", précise le technicien spécialiste du syndicat mixte du bassin versant du Gapeau.

Si on monte un peu plus haut géographiquement, la Font de l’île à Carnoules est en assec depuis début août, situation exceptionnelle d’après certains riverains.

La situation est fragile. Les pluies de la semaine dernière n’auront apporté que dix centimètres d’eau en deux jours, permettant tout de même de revenir au débit minimum biologique. En comparaison, la dernière crue à Pignans c’était 15 centimètres en deux heures.

Dans une situation d’alerte comme à Collobrières où le niveau des nappes à fortement baissé au point que la mairie encourage, dans son bulletin du mois de septembre, ses habitants à s’équiper à l’avenir de cuves de stockage et de systèmes de récupération d’eau, le préfet du département n’a pas eu d’autre choix que de restreindre l’utilisation de l’eau.

Depuis le 3 août 2021, vingt canaux d’irrigation ont été fermés six heures par jour et le reste du temps ces canaux devaient réduire de 20% leurs prélèvements en eau. Cette restriction est encore d’actualité jusqu’au 15 octobre.

Répartir la ressource en eau

Sur un territoire où les besoins en eau représentent 26 millions de mètres cubes, les prélèvements de cette eau sont destinés à 74% pour l’irrigation et 24% pour l’adduction en eau potable.

"Avec la baisse considérable des précipitations, il est important de trouver des solutions pour l’avenir de nos rivières, notamment par une agriculture plus économe en eau", avise le syndicat mixte.

Le bassin versant du Gapeau a déjà été classé en zone de répartition des eaux (ZRE), par arrêté préfectoral, à cause du déséquilibre entre les besoins et la ressource disponible en eau.

Des actions sont déjà en cours pour améliorer la situation via le schéma d’aménagement et de gestion des eaux qui a été approuvé le 28 juillet dernier.

C’est dans ce cadre que la Chambre d’agriculture du Var a mis en place un Organisme unique de gestion collective (OUGC) pour répartir équitablement la quantité d’eau autorisée à être prélevée par les irrigants.

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver juste pour ce site parce que la pub permet à la presse de vivre.

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Var-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.