Rétro : Les scandales les plus mémorables de Serge Gainsbourg

Tout au long de sa carrière, le chanteur a marqué les esprits de bien des manières. Du billet brûlé à la chanson « Lemon Incest », retour les frasques de « l’homme à la tête de chou ».
Serge Gainsbourg  Ses scandales les plus mmorables
Louis MONIER/Gamma-Rapho via Getty Images

Serge Gainsbourg se rase sur le plateau de Philippe Bouvard (1975)

Invité de l'émission Samedi soir, de Philippe Bouvard, Serge Gainsbourg décide de se raser sur le plateau du talk-show, au nez et à la barbe des spectateurs médusés. Le présentateur, qui a convié Jane Birkin au spectacle – « Mais il saigne ! », s'indigne-t-elle –, révèle alors que le chanteur ne se rase jamais durant les trois jours précédant ses interviews. Rien à faire, l'actrice peu séduite par ce visage frais et dispos demande qu'on lui « rende son vieux. »

Serge Gainsbourg revisite La Marseillaise (1979)

En 1979, le compositeur de génie s'attire les foudres des patriotes en revisitant La Marseillaise… en version reggae. Un an plus tard, Serge Gainsbourg entonne l'hymne a capella sur la scène du Hall Rhénus à Strasbourg, face à une foule médusée, composée de paras. Venus en découdre avec celui qu'ils surnomment l'« usurpateur », les militaires se voient alors adresser un bras d'honneur bien senti. L'incident n'empêchera pas l'album Aux armes et caetera de s'écouler à plus de 600 000 exemplaires.

Serge Gainsbourg tente d'embrasser Catherine Deneuve (1980)

En 1980, le malaise est total sur le plateau des Rendez-vous du dimanche, l'émission phare de Michel Drucker. Alors que le duo Serge Gainsbourg / Catherine Deneuve interprète la chanson « Dieu est un fumeur de Havane », l'artiste resserre peu à peu son étreinte autour de l'actrice, et tente à plusieurs reprises de l'embrasser. Cette dernière, embarrassée, repousse tant bien que mal les avances du chanteur éméché, sans se départir de son sourire gêné. « Il était quelque part entre l'ami et le copain, confiera plus tard Catherine Deneuve. Nous nous amusions énormément, et il m'attendrissait. ». L'actrice ajoute toutefois, comme pour faire écho à l'incident : « Je ne lui aurais pas tout raconté ; il buvait et parlait trop, parfois. »

Serge Gainsbourg s'emporte dans « Droit de réponse » (1982)

Invité sur le plateau de Michel Polac, en 1982, Serge Gainsbourg se paie les journalistes de Minute, qui l'ont vivement critiqué suite à son interprétation très personnelle de la Marseillaise sur la scène du Hall Rhénus : « À Strasbourg, j'ai mis les paras au pas », lance-t-il ainsi, déclenchant les rires de l'assistance… avant de traiter les journalistes de l'hebdomadaire d'extrême droite d'« enfoirés ». Une intervention qui entraînera des débordements sur le plateau, prouvant une nouvelle fois que le chanteur aime semer la discorde et alimenter les débats.

Serge Gainsbourg épingle Guy Béart (1982)

Invités de l'émission Apostrophes, en 1982, Guy Béart et Serge Gainsbourg confrontent leurs visions artistiques diamètralement opposées. Interrogé par Bernard Pivot sur sa passion de la peinture, ce dernier explique ainsi : « Ça s'appelle une initiation. Un art majeur demande une initiation. C'est pas un art mineur, comme les conneries que nous faisons-nous (les compositeurs et interprètes de chansons, ndlr). » Des propos que le chanteur Guy Béart s'empresse de contredire : « Ça n'a rien de mineur une chanson ! », s'insurge-t-il. Un échange musclé, qui restera gravé dans les mémoires.

Serge Gainsbourg brûle un billet de 500 francs (1984)

Si la séquence n'est plus diffusable à l'antenne, cette dernière est désormais culte. Invité sur le plateau de l'émission Sept sur sept, le 11 mars 1984, Serge Gainsbourg brûle un billet de 500 francs face à la caméra, expliquant que « son geste est illégal » mais qu'il souhaite montrer « ce que lui prend le fisc » (comprenez, 74% de ses revenus). Face aux critiques des téléspectateurs, le chanteur oppose une réponse bien sentie : « C'est mon pognon, j'en ai rien à cirer! »

Serge Gainsbourg dévoile la chanson « Lemon Incest » (1984)

Parue sur l'album Love on the beat, en 1984, la chanson « Lemon Incest » a fait grand bruit lors de sa sortie. Composé par Serge Gainsbourg, qui l'interprète en duo avec sa fille Charlotte, le titre évoque l'amour fusionnel d'un père pour son enfant. Le chanteur joue ainsi sur l'ambivalence des mots « zeste » et « inceste », et sur la notion de citron–fruit défendu, flirtant avec le politiquement incorrect. Le clip de la chanson, quelque peu suggestif, provoque un tollé, puisque Serge Gainsbourg est accusé de légitimer l'inceste. Il devra alors s'en défendre publiquement.

Serge Gainsbourg donne 100 000 francs durant le « Jeu de la Vérité » (1985)

Invité sur le plateau du Jeu de la vérité, le 7 juin 1985, Serge Gainsbourg stupéfie l'assistance en signant un chèque de 100 000 francs (soit 15 000 euros) au profit de Médecins Sans Frontières. Un geste qui fait suite à la question d'une téléspectatrice, intriguée par le fait que le chanteur n'a pas participé à la chanson « SOS Éthiopie », et ce malgré « sa fortune ». L'artiste répond alors : « J'ai refusé.*Et Renaud est un de mes potes. »,* précisant qu'il ne faisait pas partie des connards, « qui ne sont pas des potes à Renaud, et qui ont gerbé sur ce disque. » « Alors voilà, comme je m'attendais à la question... », reprend l'artiste, avant de sortir son stylo et son chèquier sous les applaudissements du public.

Serge Gainsbourg susurre des mots doux à Whitney Houston (1986)

Il s'agit probablement du plus gros scandale télévisé à l'initiative de Serge Gainsbourg. Alors qu'il se trouve sur le plateau de Michel Drucker, dans l'émission Champs-Elysées, le chanteur éméché assiste à l'arrivée de Whitney Houston, à l'occasion del'une de ses premières apparitions à la télévision française. Serge Gainsbourg s'exprime alors dans un anglais approximatif en évoquant la jeune femme : « I want to fck her !* ». À la clé, l'air scandalisé de la principale intéressée, et l'intervention pour le moins embarrassée du présentateur, qui tente tant bien que mal de sauver la situation.

Serge Gainsbourg insulte Catherine Ringer (1986)

« Vous êtes une pute », lance Serge Gainsbourg à Catherine Ringer sur le plateau de Mon zénith à moi, en 1986. Agacé par le discours de la chanteuse des Rita Mitsouko, qui s'exprime sur les films pornos qu'elle a réalisés, Gainsbarre lui lance alors une salve d'insultes, la menaçant même de lui asséner une claque. Une séquence d'anthologie.