Pour Point de Vue, l’icône du cinéma français et de la mode, Brigitte Bardot, s’est confiée à Anne-Cécile Huprelle. Dans cette interview publiée ce 5 août, celle qui affirme être devenue « la fille la plus photographiée au monde » se confie et revient sur ses choix de vie, sa célébrité mais aussi sur son fils, Nicolas.
Désormais âgée de 85 ans, l’ancienne actrice, lorsqu’on évoque sa célébrité, compare son sort à celui d’un animal sauvage. « La célébrité possède un revers de la médaille trop lourd à porter » explique-t-elle. Avant de confier : « J’aimais cela au début, cela m’amusait, mais je ne me rendais pas bien compte de ce qu’il se passait. Et peu à peu, je ne me suis plus du tout sentie en sécurité face aux hommes. J’étais scrutée pour tout, poursuivie pour rien… À des périodes de ma vie, pour échapper à ce tourbillon insensé, j’avais même un tube de somnifères constamment à portée de main. »
En effet, sous sa renommée internationale et son sex-appeal solaire, celle qui avait déjà tenté à 15 ans de se donner la mort a eu du mal à affronter aussi bien son passé que son présent. Enceinte à 17 ans de son premier mari, Roger Vadim, la jeune femme a avorté clandestinement une première fois. Puis une seconde fois frôlant de peu la mort. À nouveau enceinte de Jacques Charrier avec qui elle jouait dans Babette s'en va-t-en guerre, le scénario se reproduit. L’actrice cherche une nouvelle fois à avorter, en vain, aucun médecin ne souhaite prendre de risque avec elle. Brigitte Bardot est donc obligé de garder un enfant qu’elle ne désire pas et dont l’accouchement va mal se passer.
« Quand Nicolas est né, en 1960, l’hystérie autour de moi », se remémore-t-elle durant l’interview. « C’était de la folie. La chambre d’accouchement installée dans ma maison, les photographes derrière les fenêtres, ceux qui se déguisaient en médecins pour me surprendre. Il n’y avait aucune intimité. C’était terrible. J’ai associé la naissance de mon fils à ce traumatisme. Et c’est Nicolas qui en a porté les conséquences. »
Aujourd'hui Brigitte Bardot ne voit plus son fils. Ce dernier, profondément déçu, lui intenta un procès en 1996, dès la sortie de l’autobiographie de sa mère (Initiales B.B., édition Grasset). Livre dans lequel elle décrivait déjà le traumatisme engendré par la grossesse et la naissance de son fils. « C'était comme une tumeur qui s'était nourrie de moi, que j'avais portée dans ma chair tuméfiée, n'attendant que le moment béni où l'on m'en débarrasserait enfin. Le cauchemar arrivé à son paroxysme, il fallait que j'assume à vie l'objet de mon malheur. » Lorsqu’on lui annonca que c'était un garçon l’actrice répondit : « Je m'en fous, je ne veux plus le voir ».
Dans une interview télévisée datant de 1982, l’actrice déclarait : « Je suis devenue mère exactement quand il ne le fallait pas. Je l'ai vécu comme un drame. Ça a fait deux malheureux : mon fils et moi. »
