Sylvia Bourdon : « Je veux aider les PME françaises à conquérir de nouveaux marchés à l'international »
Initiatrice du concours graphique pour la monnaie unique en 1986, Sylvia Bourdon vient de créer la société SB Global Trade Action pour accompagner les PME françaises à franchir les frontières de l'Hexagone.
En quoi consiste l'activité de SB Global Trade Action?
SB : J'ai créé une société de courtage international destinée à exporter des PME françaises à technologie innovante, quelle que soit l'innovation, pourvu qu'elle soit unique et brevetée.
Comment avez vous eu l'idée de lancer ce projet ?
SB : J'ai eu cette idée fin août en constatant que la France est vraiment malade de son commerce extérieur. J'ai alors voulu participer à l'exportation des entreprises en présentant à l'étranger l'excellence innovatrice française.
Quels sont les PME et les secteurs concernés ?
SB : Tous à condition que les innovations soient uniques et brevetées ou sans grande concurrence globale, dans des secteurs comme les high tech, les green tech, les clean tech, dans le domaine de la santé ou encore de la décoration florale comme les murs végétaux.
Sur quels critères sélectionnez-vous les entreprises ?
SB : C'est un travail de fourmi que j'ai effectué seule en me documentant sur Internet et auprès d'organisme comme le Comité Richelieu. J'ai également pris contact avec Arnaud Collin du Bocage, président du Comité Paris des CCE la CGPME, OSEO, la CCIP et je leur ai présenté mon projet. Tous m'ont fait confiance et m'ont signé des lettres d'encouragement qui valent même des accréditations.
Toutes ces institutions vous ont-elles apporté leur soutien ?
SB : Sans leurs accréditations, jamais je ne me serais lancée ! Et j'ai donc créé, en octobre, ma PME innovante que je qualifie de start-up de courtage international destinée à exporter des PME françaises à technologie innovante. Toutefois, ces soutiens s'arrêtent à ces signatures prestigieuses mais elles me permettent d'être crédible auprès des PME, puisque l'on a été laudatif sur mes compétences à l'international dans chacun de ces courriers.
Quelles garanties donnez-vous aux PME qui veulent franchir les frontières ?
SB : Elles doivent me faire confiance. Je dois aller prospecter pour passer des accords avec des agents et distributeurs locaux et ensuite ces acteurs ou intermédiaires identifieront la clientèle potentielle pour les technologies que j'aurai présentées. A ce moment-là, j'organiserai le voyage pour que la PME rencontre son client potentiel et puisse conclure le marché.
Vers quels pays souhaitez-vous orienter vos clients ?
SB : Je n'ai aucun pays de prédilection, le Moyen-Orient, les Amériques et les marchés émergeants. Je parle plusieurs langues, j'ai beaucoup voyagé, je connais bien les usages des pays...Néanmoins trois pays sont porteurs actuellement : l'Arabie, Abu Dhabi et le Qatar.
Quelles PME ont déjà signé des lettres d'intention ?
SB : Data, Comsis, Lisotherme, L'Eau Pure, Jardins de Babylone, Ceth, et Pasteur Cerba m'ont envoyée un courrier pour m'informer qu'elles veulent faire appel à SB Global Trade Action pour être représentées à l'export et notamment au Moyen-Orient.
Comment ont réagi OSEO et la CCIP ?
SB : Pour l'instant, je ne les ai pas encore informés que j'avais un portefeuille de sept PME et que deux autres sont également intéressées. J'ai contacté Anne-Marie Idrac (secrétaire d'État chargée du commerce extérieur, ndlr) qui a remis mon courrier à son conseiller à la Coface pour que ce groupe m'aide dans mes frais de prospection.
Et quelle fut la réaction d'Ubifrance dont cette activité est la vocation ?
SB : Le directeur de cabinet du président qui m'a reçue, m'a fait un courrier d'encouragement exceptionnel, et il me considère dans le texte comme un complément à Ubifrance !
Quel est votre modèle économique et comment comptez-vous vous rétribuer ?
SB : Je me rétribue sur la base d'un forfait de 40.000 euros HT pour chaque entrée d'entreprise par zone géographique et avec un intéressement au CA que chacune aura généré.
La crise actuelle ne risque-t-elle pas d'entraver vos projets ?
SB : Non au contraire ! Les PME ont tout intérêt à aller chercher des marchés à l'international. Je mise beaucoup sur le Moyen-Orient et Abu Dhabi où une ville 100% écologique va être construite. Masdar City disposera de toutes les technologies les plus innovantes en matière d'environnement.
Vous a-t-on déjà fait sentir que votre parcours atypique pouvait être un handicap pour cette activité ?
SB : Jamais !
Propos recueillis par Sibylle Lhopiteau