Qu’est-ce qu’un taon ?
Le taon est un insecte de la famille des Tabanidae. Cet insecte appartient à l’ordre des diptères, avec son unique paire d’ailes. Un peu plus gros qu’une mouche, d’une longueur de trois centimètres, il dispose d’une grosse tête et d’un corps massif. Les yeux sont écartés et gros chez la femelle. Les poils de taon peuvent être verts ou cuivrés. Certains taons sont « chauves ».
Les taons sont des arthropodes hématophages. La femelle inflige les morsures à ses proies pour se nourrir de leur sang. Seule la femelle taon pique (ou plutôt, mord). Quant aux insectes mâles, ils se contentent de butiner les fleurs et de se nourrir d’insectes aquatiques, voire de crustacés et de mollusques.
En France, les espèces de taon les plus courantes sont les suivantes : Haematopota pluvialis (taon des bois), Tabanus bromius (taon du bœuf), Chrysops relictus (présent dans les zones forestières), Tabanus sudeticus (grand taon) et Hybomitra ciureai (plus commun dans les régions montagneuses).
Comment reconnaître une morsure de taon ?
Comme évoqué précédemment, la femelle taon ne pique pas, mais mord avec ses mandibules et aspire le sang de sa victime, parce qu’elle en a besoin pour nourrir ses œufs. Après avoir été fécondée, la femelle taon cherche activement des sources de sang pour obtenir les protéines nécessaires à la maturation de ses œufs. Elle utilise ses pièces buccales, notamment ses mandibules tranchantes, pour perforer la peau des animaux, y compris les humains, et se nourrir de leur sang.
La piqûre de cet insecte entraîne une vive douleur et une plaque rouge. Comme certaines autres piqûres d’insectes, notamment la piqûre de moustique, la morsure de taon peut provoquer de fortes démangeaisons. Le taon est surtout présent en été, dans les régions boisées ou humides. Peu de risque, donc, de se faire mordre en hiver, en pleine ville.
Quels sont les symptômes d’une piqûre de taon ?
La plaque rouge qui apparaît après la piqûre de taon peut rapidement devenir chaude, voire se gonfler et démanger. Les symptômes sont donc classiquement ceux d’une inflammation, c’est-à-dire rougeur, œdème et chaleur, à la différence que la douleur provoquée par une piqûre de taon est extrêmement douloureuse localement.
En général, les symptômes disparaissent rapidement. En cas d’allergies aux piqûres, les symptômes peuvent être exacerbés.
Comment soigner une piqûre de taon ?
Le seul soin à appliquer est la désinfection du siège de la piqûre de taon avec de l’eau et du savon sans parfum ou une solution antiseptique. En cas de démangeaisons importantes ou d’œdème, il est possible, sur avis médical, de prendre des antihistaminiques ou des corticoïdes locaux. Pour calmer la douleur, il est possible de prendre un antalgique par voie orale (comme le paracétamol), en respectant la posologie.
Quels remèdes naturels pour soulager cette piqûre d’insecte ?
Les solutions naturelles pour calmer les démangeaisons sont à base d’huile essentielle de menthe poivrée ou de citronnelle.
Pour soulager une piqûre de taon, vous pouvez appliquer quelques gouttes d’huile essentielle de lavande aspic, réputée pour ses vertus analgésiques et anti-inflammatoires. Cette huile est aussi désinfectante. Gardez néanmoins à l’esprit que les huiles essentielles ne doiventt jamais être appliquées pures sur la peau : il est conseillé de les mélanger à une huile végétale (huile d’olive, d’amande douce, beurre de karité, etc.).
Ces huiles peuvent également être utilisées sur la piqûre de moustique.
Le gel d’aloe vera peut vous aider à calmer la sensation de chaleur, tout comme les granules homéopathiques d’Apis Mellifica. En cas de gonflement, il est possible d’appliquer de la glace sur la piqûre de taon, mais pas directement sur la peau : placez des glaçons dans un linge propre. Le froid décongestionne et a un effet anesthésiant.
Est-ce dangereux de se faire piquer par un taon ?
La piqûre de taon n’est pas dangereuse dans la plupart des cas, bien que douloureuse. Cependant, elle peut provoquer des réactions allergiques chez certaines personnes et, en cas de grattage important, la plaie peut aussi s’infecter.
Un autre risque – relativement rare en France – est la transmission de maladies. En effet, les taons peuvent transmettre des bactéries et des virus, pouvant provoquer des graves infections, comme le charbon bactéridien, la pasteurellose ou la tularémie. Ils peuvent aussi transmettre la fièvre catarrhale ovine (FCO) chez les animaux, bien que les cas de transmission à l’homme soient rares.
Il est donc important de prendre des mesures pour éviter les piqûres de taons, notamment en utilisant des répulsifs et en portant des vêtements protecteurs lorsque vous vous trouvez dans des zones où ils sont présents en grand nombre.
Comment réagir en cas d’allergie ? Quand consulter en urgence ?
Les personnes allergiques aux piqûres de taon doivent se rendre chez leur médecin qui adaptera le traitement avec des antihistaminiques et des crèmes à la cortisone. Si vous êtes piqué par un taon et que vous développez des symptômes graves tels que des difficultés respiratoires ou un gonflement important, appelez le SAMU et, si possible, injectez rapidement un traitement par adrénaline. Œdème de Quincke, urticaire ou même choc anaphylactique doivent conduire la victime aux urgences.
Piqûre de taon : que faire en cas d’infection ?
Pour ne pas risquer d’infecter la plaie, il est important de ne pas se gratter. Plus facile à dire… En cas d’infection, il faut nettoyer la plaie quotidiennement et prendre du paracétamol en cas de fièvre. Et bien évidemment, prendre l’avis du médecin, surtout si les symptômes persistent, car le taon peut transmettre des maladies infectieuses. En cas de doute, ce dernier pourra également vous prescrire une analyse de sang.
Qu’est-ce qui attire les taons ?
Les taons sont attirés par divers facteurs, notamment la chaleur, l’humidité et les odeurs corporelles. Ils sont particulièrement actifs pendant les chaudes journées d’été (plus précisément, entre les mois de mai et septembre). Les taons sont également attirés par les couleurs sombres, car elles ressemblent aux zones d’ombre où ils se cachent pour se reposer. On les trouve essentiellement à proximité du bétail, des prés peuplés de chevaux, des points d’eau et dans les zones boisées.
Comment éviter de se faire piquer ?
Pour éviter les piqûres de taon, il est conseillé de bien se sécher après une baignade et de porter des vêtements clairs, plutôt amples et couvrants. Il est possible de se protéger avec une lotion répulsive anti-insectes même s’il n’en existe pas de spécial taon.
Piqûre de taon chez l’enfant : comment réagir ? Quand consulter ?
La piqûre de taon étant le plus souvent bénigne, il est surtout important de surveiller que l’enfant ne se gratte pas trop pour éviter une surinfection. Pour cela, il doit être habillé avec des manches longues en cas de piqûre sur un bras. En cas de soupçon d’allergie, comme des nausées, un malaise, une chute de tension, il ne faut pas attendre pour appeler les urgences au 15 ou au 112.
Relu par le docteur Anne-Christine Della Valle, médecin généraliste, spécialisée en maladies infectieuses et tropicales, hygiène hospitalière et gérontologie.
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