Au moins quatre personnes sont mortes et quatorze blessées jeudi dans l’incendie d’un immeuble résidentiel de quatorze étages dans la ville portuaire espagnole de Valence, selon un responsable des services d’urgence. «Nous pouvons confirmer qu’il y a quatre morts», a indiqué à la presse Jorge Suarez Torres, directeur adjoint des urgences de la région de Valence.

Les services d’urgence avaient déclaré plus tôt que 14 personnes avaient été prises en charge pour des blessures de degrés divers, dont un enfant de sept ans, et 12 d’entre elles ont été transférées vers des hôpitaux de la troisième ville espagnole. Six sont des pompiers, «ce qui souligne l’intensité du travail qu’ils sont en train de réaliser», a déclaré à la presse, sur les lieux, Jorge Suarez Torres, sous-directeur des services d’urgences locaux, alors que les pompiers n’étaient pas encore venus à bout des flammes vers 23 h 00.

Quatorze personnes sont encore portées disparues a indiqué vendredi la préfète de la région. «Jusqu’ici, nous avons 14 personnes qui n’ont pas été localisées», a déclaré Pilar Bernabé à la presse, en avertissant que ce «chiffre pouvait varier». Jeudi, une source au sein de la mairie de Valence avait évoqué, sous couvert de l’anonymat, le chiffre de 19 personnes portées disparues.

«Comme s’il était en paille»

Cet incendie s’est déclaré autour de 17 h 30 au quatrième étage de cet immeuble construit il y a une dizaine d’années comptant 138 appartements, avant de se propager à grande vitesse aux autres étages par la façade.

Selon les médias espagnols, la localisation des corps a été rendue possible par des drones, et Jorge Suarez a expliqué que les pompiers ne pouvaient travailler qu’à l’extérieur du bâtiment. Aucun appartement ne semble avoir été épargné par les flammes.

L’immeuble, situé dans le quartier d’El Campanar, a pris feu «en quelques minutes», «c’est comme s’il était en paille», a dit à la télévision publique, Luis Ibañez, un habitant du quartier. «Je ne croyais pas ce que je voyais. Le vent soufflait alors énormément et le feu se propageait à une vitesse impressionnante», a-t-il ajouté.

Intervenant sur la télévision régionale A Punt, Esther Puchades, numéro deux de l’association régionale des ingénieurs industriels (COGITI), a mis en cause la présence sur la façade d’un revêtement en polyuréthane, très inflammable.

En juin 2017, la tour Grenfell à Londres s’était enflammée comme une torche, les flammes se propageant à grande vitesse à cause du revêtement posé sur la façade. Septante-deux personnes avaient été tuées.

Un père et sa fille sauvés

Vincent, un habitant de l’immeuble qui était sorti faire du sport lorsque l’incendie s’est déclaré, a indiqué à la télévision publique qu’il pensait que tous les habitants avaient eu le temps de quitter les lieux avant que les flammes ne ravagent le bâtiment.

Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux a montré des pompiers sauvant un père et sa fille, pris au piège sur leur balcon.

Vingt-deux équipes de pompiers ont été envoyées au total sur place pour tenter de venir à bout des flammes, ont précisé les secouristes sur X. Huit unités médicales ont également été déployées sur les lieux du sinistre où un hôpital de campagne a été installé.

La propriétaire d’un magasin de fleurs situé près de l’immeuble a assuré que tous les appartements de l’immeuble étaient actuellement occupés. «Le vent a été le principal facteur ayant propagé» l’incendie, a-t-elle ajouté, en décrivant à la télévision des scènes de «chaos»

«Nous prions les habitants des autres quartiers de la ville de ne pas s’approcher de l’incendie pour faciliter le travail des équipes de secours mobilisées», a écrit sur X la maire de Valence, Maria José Catala.

Le Premier ministre Pedro Sanchez s’est dit «consterné face au terrible incendie d’un immeuble de Valence», sur ce même réseau social. Le dirigeant socialiste a indiqué avoir offert aux autorités locales «toute l’aide nécessaire» de la part de l’Etat central et a transmis sa «solidarité à toutes les personnes touchées».

Le pays a été récemment marqué par un dramatique incendie qui a fait 13 morts début octobre dans une discothèque de Murcie (sud-est). Six personnes ont été inculpées en décembre pour «homicides involontaires» après ce drame.

AFP

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