Olivier Rolin plonge dans les abymes et l'opacité des passions
Avec «Veracruz», l'écrivain tisse le récit d'un amour brûlant et d'une cohabitation entre quatre figures marquées par des pulsions inavouables.
Deux ans seulement séparent Le Météorologue (Seuil) de Veracruz mais un continent stylistique s'interpose entre les deux derniers ouvrages du Français Olivier Rolin. Acteur d'une métamorphose étonnante, l'écrivain a délaissé le registre documentaire et historique qui traversait le premier ouvrage cité – la tragédie des purges staliniennes vue à travers le destin déchirant d'un scientifique en constituait le canevas – pour donner vie à un roman déroutant et insaisissable. Parce que sa trame se déploie à travers un récit polyphonique et que la cohérence des faits racontés par les protagonistes se révèle, aux yeux du lecteur, fragile et constamment soumise aux aléas de l'interprétation. «Il n'y aura jamais de paix. Ne croyez pas un mot de ce que j'ai écrit.», conclut d'ailleurs le narrateur principal, dans un dernier sursaut qui remélange définitivement les cartes.