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Sorties livres, BDBernard Werber raconte sa vie de fourmi et autres livres microcosmiques

Bernard Werber passe sa vie au microscope

Bernard Werber, 60 ans, brillant causeur à suivre et au-delà encore… 

Biographie Le terme de biographie semble impropre, tant Bernard Werber s’amuse avec une brillante malice à enfumer les genres à la limite de la supercherie. «Mémoires d’une fourmi» prend la forme d’un jeu de tarots avec ses 21 arcanes et celles sans nombre. Autant d’ouvertures pour composer le plus ludique d’un parcours qui, sous des dehors extravagants, se faufile dans le labyrinthe d’une érudition solide.

À l’entrée de la Roue de la Fortune, ce magicien des apparences confie: «Mes découvertes sur l’hypnose m’aidèrent à mieux jouer encore avec l’imaginaire du lecteur.» Lui qui assure avoir traversé plusieurs réincarnations ne ferme jamais la porte du fantastique.

Fabuleux conteur, le sexagénaire ne se prive de rien. Après tout, comme il le rappelle, il existe trois versions de chaque histoire: «La tienne. La mienne. La vraie.» À méditer. CLE

«Mémoires d’une fourmi»
Bernard Werber
Éd. Albin Michel, 425 p.

Bernard Werber, écrivain, journaliste, conférencier, parmi tant d’autres vies.

Sandrine Kao, poésie perchée entre enfance et âge adulte

Sandrine Kao excelle à papillonner dans les disciplines, glissant du conte pour enfants à l’essai sociologique, cette Taïwanaise née en France dans les Vosges fascine avec ses albums oblongs, si singuliers.

Jeunesse Sandrine Kao a gardé de ses origines taïwanaises un penchant pour la délicatesse de l’estampe, une originalité du cadrage. Écho à l’époustouflant «Émerveillements», «Après les vagues» creuse l’apparente simplicité d’un graphisme minimaliste.

En planches panoramiques crevées de bulles parfois abandonnées comme une goutte d’eau sur un paysage, s’esquissent toutes les émotions provoquées par la rencontre. Avec le monde, avec l’autre, avec soi peut-être. Retrouvant son petit personnage sans nom ni fringue ou nationalité, la Vosgienne explore à pas furtifs les multiples sollicitations qui tombent sur la tête de qui vient au monde.

Une petite tribu qui a des airs de personnages de manga mais respire avec une familiarité occidentale.

Aucune niaiserie ici, sinon une infinie poésie qui transcende la banalité pour tendre à la fantastique beauté du quotidien. Dès 4 ans… mais les plus grands ne s’ennuieront pas. CLE

«Après les vagues»
Sandrine Kao
Éd. Grasset Jeunesse, 40 p.

Un immense talent, tout discret à l’ombre des lotus en fleur.

Nick Hornby traduit le Brexit en naufrage amoureux  

Roman Dans «Tout comme toi», Nick Hornby laisse son cher rock’n’roll pour entonner le blues du «Brex-lit». Le Britannique arrive tard, là où ses compatriotes ont laissé des pages de glorieuse désolation – voir «Le cœur de l’Angleterre» de Jonathan Coe, un must en la matière.

Lucy, la quarantaine intello, divorcée, deux enfants, engage Tom, la vingtaine affranchie mais angoissée, vendeur dans une boucherie le jour, DJ la nuit. Comme toujours, la zique pulse l’atmosphère ici, crisse sur la cocasserie triviale de détails pour mieux graver le sillon de la réflexion existentielle.

Pourtant, la chronique d’époque ne grise pas comme autrefois. Les atermoiements des amants contrariés remuent le couteau dans «le play» de la déchirure sociologique avec des rires si désabusés qu’ils transpirent l’amertume d’un temps perdu. CLE

Le nouveau titre de Nick Hornby remonte à la rupture du Brexit.

«Juste comme toi»
Nick Hornby
Éd. Stock, 432 p.