Tout le monde se représente sans trop de problème un missionnaire réalisé sous la couette d’un couple hétérosexuel. Mais la Science ne doit pas se contenter d’une représentation : il faut observer, décrire et publier ! C’est ainsi qu’en 1999 est née une des études les plus lues de la prestigieuse revue scientifique British Medical Journal, dans laquelle des chercheurs observent le missionnaire réalisé dans une machine à IRM. 20 ans et un IgNobel (pendant drolatique des Nobel) plus tard, l’intérêt pour ces travaux insolites ne désenfle pas, et le BMJ fait le bilan.
L’objectif était honorable : "découvrir si la prise d'images des organes génitaux masculins et féminins pendant le coït est faisable et... Si les idées anciennes et actuelles sur l'anatomie pendant les rapports sexuels et pendant l'excitation sexuelle des femmes sont basées sur des hypothèses ou sur des faits", rappelle dans le BMJ Tony Delamothe, ancien éditeur de la revue. Huit couples et trois femmes seules ont ainsi été examinées avec une acuité toute particulière.
Un pénis ni droit ni en S, mais en "boomerang"
Les images ont montré que pendant les rapports sexuels en position missionnaire, le pénis n'est pas droit, comme l'a dessiné Leonardo de Vinci, ni d’un S comme l'envisage Dickinson en 1933 : Il a la forme "d'un boomerang", écrivent les auteurs à l’époque. "Léonard et Dickinson ont clairement sous-estimé la taille de la racine du pénis", peu aisée à observer, continuent-ils. "Selon nos images, la position relevée du bassin masculin pendant les rapports sexuels, la taille potentielle du bulbe du corps spongieux (partie du corps spongieux interne, située au-dessus des testicules, ndlr) et la capacité du pénis en érection à faire un angle d'environ 120° avec la racine du pénis, ont permis une pénétration (…) presque parallèle à (la) colonne vertébrale" de la femme.
Tout le monde se représente sans trop de problème un missionnaire réalisé sous la couette d’un couple hétérosexuel. Mais la Science ne doit pas se contenter d’une représentation : il faut observer, décrire et publier ! C’est ainsi qu’en 1999 est née une des études les plus lues de la prestigieuse revue scientifique British Medical Journal, dans laquelle des chercheurs observent le missionnaire réalisé dans une machine à IRM. 20 ans et un IgNobel (pendant drolatique des Nobel) plus tard, l’intérêt pour ces travaux insolites ne désenfle pas, et le BMJ fait le bilan.
L’objectif était honorable : "découvrir si la prise d'images des organes génitaux masculins et féminins pendant le coït est faisable et... Si les idées anciennes et actuelles sur l'anatomie pendant les rapports sexuels et pendant l'excitation sexuelle des femmes sont basées sur des hypothèses ou sur des faits", rappelle dans le BMJ Tony Delamothe, ancien éditeur de la revue. Huit couples et trois femmes seules ont ainsi été examinées avec une acuité toute particulière.
Un pénis ni droit ni en S, mais en "boomerang"
Les images ont montré que pendant les rapports sexuels en position missionnaire, le pénis n'est pas droit, comme l'a dessiné Leonardo de Vinci, ni d’un S comme l'envisage Dickinson en 1933 : Il a la forme "d'un boomerang", écrivent les auteurs à l’époque. "Léonard et Dickinson ont clairement sous-estimé la taille de la racine du pénis", peu aisée à observer, continuent-ils. "Selon nos images, la position relevée du bassin masculin pendant les rapports sexuels, la taille potentielle du bulbe du corps spongieux (partie du corps spongieux interne, située au-dessus des testicules, ndlr) et la capacité du pénis en érection à faire un angle d'environ 120° avec la racine du pénis, ont permis une pénétration (…) presque parallèle à (la) colonne vertébrale" de la femme.
"La Copulation", dessinée par Léonard de Vinci. On y voit des canaux amenant le sperme depuis le cerveau de l'homme vers son pénis, et chez la femme, le canal lactifère droit est représenté comme provenant du sein droit de la femme et se terminant dans la région génitale. Le pénis est représenté droit. Crédits : de Vinci / Royal Collection / BMJ
Un résultat qui peut intéresser les hommes, dont Tony Delamothe relève que, selon une analyse des recherches Google, ils sont plus préoccupés par leur pénis que leurs poumons, leur foie, leurs pieds, leurs oreilles, leur nez, leur gorge et leur cerveau combinés.
L’utérus n’augmente pas de taille avec l’excitation sexuelle
Autre conclusion importante : l’utérus n’augmente pas avec l’excitation sexuelle, comme décrit dans les années 1960 par palpation manuelle, utilisation d’un pénis artificiel et observation directe avec un speculum (instrument permettant d’écarter les parois d’une cavité, ici le vagin). Ils avaient alors conclu à une augmentation du volume utérin de 50 à 100%, et un retour à la normale dans les 10 à 20 minutes après l’orgasme. "Nos images n'ont pas montré d'augmentation de la taille de l'utérus lors de l'excitation sexuelle. (…) Leur interprétation peut avoir été causée par l'élévation de l'utérus ou le remplissage de la vessie au cours de leurs expériences", analysaient les auteurs en 1999. Ils observent en revanche "un déplacement de l'utérus (vers le haut) et un allongement de la paroi vaginale antérieure".
Certains doutent de la pertinence de ces observations : selon eux, l'étroitesse de la machine à IRM de l'époque aurait pu fausser les résultats. A cela, les auteurs enjoignent d'autres scientifiques à réitérer l'expérience avec de plus grosses machines... Mais personne ne s'y est encore risqué !
Dessin de l'anatomie des rapports sexuels envisagée par R L Dickinson et dessinée par R S Kendall dans les années 1960. On peut voir que le pénis est représenté avec une forme en S. Crédits : RL Dickinson / RS Kendall / BMJ
Un IgNobel, une vidéo et un record de téléchargement
20 ans plus tard, les membres du projet se rappellent surtout la galère de la mise en place : trouver un hôpital qui accepte, sélectionner des sujets via un programme télévisé ayant entraîné une mauvaise presse, et quelques problèmes de performances sexuelles qui ont nécessité l’usage de pilules bleues.
Anatomie des rapports sexuels vus par IRM dans la publication de 1999. Au milieu de l'image, le pénis est presque parallèle à la colonne vertébrale de sa partenaire (à gauche). P = pénis, Ur = urètre, Pe = périnée, U = utérus, S = symphyse, B = vessie, I = intestin, L5 = lombaire 5, Sc = scrotum. Crédits : Weijmar Schultz et al. / BMJ
À l'époque, personne au BMJ ne pensait que ces travaux étaient particulièrement utiles sur le plan clinique ou scientifique, mais elle contenait "une image frappante utilisant une nouvelle technologie, et tout le monde a convenu que les lecteurs pourraient être intéressés de la voir", remarque Tony Delamothe. Ce n'était guère l'équivalent médical d'un atterrissage sur la Lune, ajoute-t-il, pourtant le sujet insolite fait mouche. En 2000, la publication remporte un IgNobel de médecine, ce prix récompensant les travaux scientifiques qui font sourire, puis réfléchir. "La dose de réflexion suscitée par cet article depuis la publication est théorique", remarque cependant avec humour Tony Delamothe. Sans doute attiré par la perspective de voir des images de coït en noir et blanc à l’IRM, le public est au rendez-vous et la publication est aujourd’hui une des plus téléchargées du BMJ.
Pour les amateurs de vidéo, les images fixes ont été montées et mises en ligne sur YouTube en 2009, visible sur Sciences et Avenir !