Islande : une faille massive d’environ 15 Km inquiète à Grindavik mais l’incertitude persiste sur une éventuelle éruption
Le vendredi 10 novembre, une série de séismes a secoué la péninsule de Reykjanes dans le sud-ouest de l’Islande. Les centaines de tremblements de terre ont été suffisamment forts pour être ressentis à Reykjavik, à 50 kilomètres de là. Depuis, une faille entre 15 et 16 Km a été constatée à Grindavik, et pendant plusieurs jours, les services météorologiques islandais ont observé que du magma s’était accumulé sous la surface de la Terre, à une profondeur d’environ cinq kilomètres.
En Islande, une “probable” intrusion de magma et un état d’incertitude
Comme l’indique rfi, les autorités locales et les volcanologues alertent sur une “probable” intrusion de magma sous Grindavik. « À ce stade, il n’est pas possible de déterminer exactement si et où le magma pourrait atteindre la surface. » Cependant, « la quantité de magma impliquée est nettement supérieure à ce qui avait été observé lors des plus grandes intrusions de magma associées aux éruptions de Fagradalsfjall » peut-on lire.
BFMTV s’est rendue à Grindavík et informe qu’ “À cause des séismes, une partie de la ville s’est affaissée d’un mètre. La moitié de la ville est plus basse maintenant”, raconte Petur Benediktsson, un pompier chargé de sécuriser la zone.
La faille massive d’environ 15 km traverse toute la ville. Elle fait environ 2 mètres de large précise Petur Benediktsson, et elle s’agrandit.
Crédit vidéo : WION
Ailleurs, d’autres fissures se sont formées, parfois d’une longueur de plusieurs mètres.
Trois éruptions ont précédemment eu lieu près de Fagradalsfjall, sur la péninsule de Reykjanes, en mars 2021, août 2022 et juillet 2023. Elles ont jusqu’alors eu lieu à des endroits éloignés des habitations.
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Un risque d’éruption qui diminue au fil des jours ?
Le volcanologue et chercheur émérite à l’Institut de physique du globe de Paris (CNRS), Patrick Allard a cependant expliqué à France 24 que si “ l’activité sismique était très intense pendant plusieurs jours, celle-ci semble maintenant ralentir. Il y a moins de séismes et ils sont moins forts. En parallèle, le sol continue de se soulever, de s’écarter et de s’effondrer mais de façon moins marquée. Cela veut dire que le magma circule moins vite.”
Cela n’est pas synonyme d’apaisement pour autant en Islande, car ce serait une indication de deux hypothèses. « Soit l’éruption va être avortée, soit le magma fait une pause et va finir par arriver en surface de façon accélérée. En d’autres termes, l’éruption peut démarrer d’un seul coup et nous surprendre ou ne jamais avoir lieu. On oscille entre ces deux scénarios même si celui d’une éruption semble bien plus probable. » explique Patrick Allard.
Comme l’indiquent les autorités sur place, la situation continue à être surveillée de près.