Islande : une faille massive d’environ 15 Km inquiète à Grindavik mais l’incertitude persiste sur une éventuelle éruption

Publié le 17 Nov 2023 à 12H13 Modifié le 17 novembre 2023
le site deruption du volcan geldingadalir dans la montagne fagradalsfjall sur la peninsule de reykjanes en islande
La ville de Grindavik, en Islande, est actuellement en vigilance. Des craintes d'une éruption plane sur ce petit port de pêche où habitent environ 4 000 personnes, évacué depuis le 11 novembre dernier.

Le vendredi 10 novembre, une série de séismes a secoué la péninsule de Reykjanes dans le sud-ouest de l’Islande. Les centaines de tremblements de terre ont été suffisamment forts pour être ressentis à Reykjavik, à 50 kilomètres de là. Depuis, une faille entre 15 et 16 Km a été constatée à Grindavik, et pendant plusieurs jours, les services météorologiques islandais ont observé que du magma s’était accumulé sous la surface de la Terre, à une profondeur d’environ cinq kilomètres. 

En Islande, une “probable” intrusion de magma et un état d’incertitude

Comme l’indique rfi, les autorités locales et les volcanologues alertent sur une “probable” intrusion de magma sous Grindavik. « À ce stade, il n’est pas possible de déterminer exactement si et où le magma pourrait atteindre la surface. » Cependant, « la quantité de magma impliquée est nettement supérieure à ce qui avait été observé lors des plus grandes intrusions de magma associées aux éruptions de Fagradalsfjall » peut-on lire. 

BFMTV s’est rendue à Grindavík et informe qu’ “À cause des séismes, une partie de la ville s’est affaissée d’un mètre. La moitié de la ville est plus basse maintenant”, raconte Petur Benediktsson, un pompier chargé de sécuriser la zone. 

La faille massive d’environ 15 km traverse toute la ville. Elle fait environ 2 mètres de large précise Petur Benediktsson, et elle s’agrandit. 

Crédit vidéo : WION

Ailleurs, d’autres fissures se sont formées, parfois d’une longueur de plusieurs mètres. 

Trois éruptions ont précédemment eu lieu près de Fagradalsfjall, sur la péninsule de Reykjanes, en mars 2021, août 2022 et juillet 2023. Elles ont jusqu’alors eu lieu à des endroits éloignés des habitations.

6 août 2022 : Une petite éruption volcanique dans le Mt Fagradalsfjall, à seulement 30 km de la capitale Reykjavik / Crédit image : Shutterstock

>> Lire aussi : Un « tunnel magmatique » de près 16 km de long se forme en Islande, l’éruption volcanique est proche

Un risque d’éruption qui diminue au fil des jours ? 

Le volcanologue et chercheur émérite à l’Institut de physique du globe de Paris (CNRS), Patrick Allard a cependant expliqué à France 24 que si “ l’activité sismique était très intense pendant plusieurs jours, celle-ci semble maintenant ralentir. Il y a moins de séismes et ils sont moins forts. En parallèle, le sol continue de se soulever, de s’écarter et de s’effondrer mais de façon moins marquée. Cela veut dire que le magma circule moins vite.”

Cela n’est pas synonyme d’apaisement pour autant en Islande, car ce serait une indication de deux hypothèses. « Soit l’éruption va être avortée, soit le magma fait une pause et va finir par arriver en surface de façon accélérée. En d’autres termes, l’éruption peut démarrer d’un seul coup et nous surprendre ou ne jamais avoir lieu. On oscille entre ces deux scénarios même si celui d’une éruption semble bien plus probable. » explique Patrick Allard. 

Comme l’indiquent les autorités sur place, la situation continue à être surveillée de près. 

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