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3 découvertes sur les super-éruptions volcaniques

Publié le 12 Oct 2022 à 09H00 Modifié le 12 octobre 2022
3 découvertes sur les super-éruptions volcaniques

Ces colossales éruptions explosives de magnitude 8 sont capables de rejeter au moins 1 000 gigatonnes de matière volcanique dans l'atmosphère.

De quoi assombrir le ciel et refroidir le climat durablement…

Des vulcanologues en décryptent l'origine et les mécanismes.

En étudiant des roches volcaniques de la cordillère des Andes issues d’anciennes super-éruptions, une équipe anglo-américaine est remontée aux origines du phénomène : une accumulation de magma dans une zone chaude de la croûte moyenne – entre 10 et 20 km de profondeur – qui débute environ 4,6 millions d’années plus tôt. Ce magma riche en gaz remonte progressivement vers la croûte supérieure. À force de s’accumuler dans le réservoir subvolcanique, il finit par déstabiliser la croûte, ce qui entraîne une super-éruption.

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2. Les super-éruptions volcaniques  sont silencieuses…avant d’exploser

Une autre étude menée par des géologues suisses et chinois sur des roches du volcan Toba à Sumatra (Indonésie), qui a provoqué 2 super-éruptions au cours du dernier million d’années, a montré qu’il n’y avait aucun signe géologique avant-coureur : pas d’augmentation des tremblements de terre ni de soulèvement des sols.

“Aucun événement extrême ne se produit avant une super-éruption, tout se passe en silence sous terre”, affirme Luca Caricchi, professeur en sciences de la terre à l’université de Genève. Cependant, en mesurant les taux d’uranium et de plomb dans les zircons des roches volcaniques, on pourrait estimer le taux d’accumulation du magma sous le volcan.

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3 Elles seraient plus fréquentes que prévu

En cherchant des pics de sulfate dans le sol au Groenland et en Antarctique, une équipe internationale a retrouvé les traces d’éruptions survenues il y a 9 000 à 60 000 ans. Ils ont ainsi pu estimer qu’une éruption de magnitude 7 intervient environ tous les 625 ans, et une super-éruption de magnitude 8, tous les 14 300 ans, soit plus fréquemment que le suggéraient de précédentes études qui avaient évalué leur intervalle de récurrence à respectivement 1 200 et 17 000 ans. Une telle catastrophe aurait 1 chance sur 6 de se produire au cours du XXIe siècle.

Un article issu du n°1261 de Science & Vie
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