3 découvertes sur les super-éruptions volcaniques
Ces colossales éruptions explosives de magnitude 8 sont capables de rejeter au moins 1 000 gigatonnes de matière volcanique dans l'atmosphère.
De quoi assombrir le ciel et refroidir le climat durablement…
Des vulcanologues en décryptent l'origine et les mécanismes.
1. Les super-éruptions volcaniques mettent des millions d’années à se former
En étudiant des roches volcaniques de la cordillère des Andes issues d’anciennes super-éruptions, une équipe anglo-américaine est remontée aux origines du phénomène : une accumulation de magma dans une zone chaude de la croûte moyenne – entre 10 et 20 km de profondeur – qui débute environ 4,6 millions d’années plus tôt. Ce magma riche en gaz remonte progressivement vers la croûte supérieure. À force de s’accumuler dans le réservoir subvolcanique, il finit par déstabiliser la croûte, ce qui entraîne une super-éruption.
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2. Les super-éruptions volcaniques sont silencieuses…avant d’exploser
Une autre étude menée par des géologues suisses et chinois sur des roches du volcan Toba à Sumatra (Indonésie), qui a provoqué 2 super-éruptions au cours du dernier million d’années, a montré qu’il n’y avait aucun signe géologique avant-coureur : pas d’augmentation des tremblements de terre ni de soulèvement des sols.
“Aucun événement extrême ne se produit avant une super-éruption, tout se passe en silence sous terre”, affirme Luca Caricchi, professeur en sciences de la terre à l’université de Genève. Cependant, en mesurant les taux d’uranium et de plomb dans les zircons des roches volcaniques, on pourrait estimer le taux d’accumulation du magma sous le volcan.
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3 Elles seraient plus fréquentes que prévu
En cherchant des pics de sulfate dans le sol au Groenland et en Antarctique, une équipe internationale a retrouvé les traces d’éruptions survenues il y a 9 000 à 60 000 ans. Ils ont ainsi pu estimer qu’une éruption de magnitude 7 intervient environ tous les 625 ans, et une super-éruption de magnitude 8, tous les 14 300 ans, soit plus fréquemment que le suggéraient de précédentes études qui avaient évalué leur intervalle de récurrence à respectivement 1 200 et 17 000 ans. Une telle catastrophe aurait 1 chance sur 6 de se produire au cours du XXIe siècle.