Santé Magazine, le féminin qui fait du bien !

À quoi ressemble l'herpès génital chez la femme ?

Publié par Ysabelle Silly  |  Mis à jour le par Mathilde PujolExpert : Nicolas Dupin, professeur de dermatologie à l’hôpital Cochin, à Paris.

L'herpès génital est une maladie virale très contagieuse et sexuellement transmissible. Brûlures, démangeaisons et picotements au niveau des organes génitaux font partie des symptômes. L’herpès génital concerne près de 20 % de la population sexuellement active, en particulier la tranche d’âge des 25-35 ans. Les femmes sont particulièrement touchées. Comment évolue l'herpès génital chez la femme ? Quels sont les traitements disponibles ?

 

Après la primo-infection, le virus herpès simplex s’installe dans l’organisme et s’y "endort". Il se manifeste ensuite, lors de poussées, par de petites cloques évoluant en plaies, localisées sur les organes sexuels ou à proximité.

Qu'est-ce qui provoque l'herpès génital chez la femme ?

L’herpès génital est une infection sexuellement transmissible (IST), virale et récidivante : elle peut ressurgir plusieurs fois chez la même personne. "La contamination par le virus de l'herpès ne s'effectue que par un contact direct et intime entre deux personnes car ce virus est fragile. Il n'existe donc pas de risque de transmission indirecte dans les piscines, les saunas ou par le siège des toilettes", indique l'Assurance maladie (Source 1).

Le principal responsable de l'herpès génital (80 % des cas) est le virus herpès simplex de type 2, qui se transmet d'une muqueuse génitale à une autre lors d'un rapport sexuel. La transmission peut également avoir lieu au cours de rapports oro-génitaux (fellation ou cunnilingus) : c'est le virus herpès simplex de type 1, responsable de l'herpès labial, qui est alors en cause (20 % des cas).

Les femmes sont plus souvent touchées par le virus herpès simplex de type 2

L’herpès apparaît généralement lors des premiers rapports sexuels. D’autant plus si le nombre des partenaires est important. Dans un couple stable, le risque de transmission d’un partenaire infecté à un autre sain est seulement de 10 % par an. Les femmes sont plus souvent atteintes d’herpès génital que les hommes : 18,9 % des femmes entre 35 et 70 ans souffrent de cette infection contre 14,7 % des hommes, selon une étude SUVIMAX, 2005.

Combien de temps dure une crise d'herpès chez la femme ?

Une fois contracté, le virus de l'herpès se réfugie dans un ganglion nerveux où il "dort" en attendant des facteurs ou des stimulations qui le réactiveront. Il ressortira alors plus ou moins fréquemment sous forme de poussées d'herpès génital, tous les mois, tous les semestres, voire tous les ans.

Mais chaque cas est différent : lorsque l’herpès ne se manifeste qu’à une seule reprise, le virus peut ne jamais réapparaître…

Lors d’infections virales (grippe, par exemple), le système immunitaire est moins vigilant, car il se concentre sur la bataille à mener : l’herpès génital en profite pour gagner, ou regagner lors de récidives, les organes sexuels et se multiplier.

Certains facteurs peuvent favoriser la réapparition de l’herpès génital et de ses symptômes. Parmi eux : le stress, la fatigue, une autre infection, une baisse de l'immunité, un changement hormonal (pendant les règles, par exemple), la fièvre, les émotions, l’alcool, les rapports sexuels trop brutaux ou les expositions au soleil.

Herpès vaginal : quels sont les risques pendant la grossesse ?

Une femme enceinte porteuse du virus de l'herpès doit être particulièrement vigilante : des risques de transmission au fœtus existent. Ils dépendent notamment de la date à laquelle le virus a été contracté pour la première fois. Si la primo-infection a lieu au cours de la grossesse, il y a plus de probabilités que la future maman transmette le virus à son enfant lors de l'accouchement, car il y a davantage d'herpès dans les voies génitales à ce moment-là.

"Dans ce cas, l’accouchement est entouré de précautions pour éviter le contact du bébé avec les lésions herpétiques maternelles. Dans de rares cas, il est possible qu’une césarienne soit décidée, par exemple si des lésions sont visibles pendant le travail", indique l'Assurance maladie.

Néanmoins, si la femme est déjà porteuse du virus avant sa grossesse et qu'elle ne présente pas de poussées de l'infection, les anticorps herpétiques passent dans le sang du bébé et le protègent, dans une certaine mesure, de l'infection. Le risque sera d'autant plus limité que la future maman aura signalé cet antécédent à son obstétricien. Un traitement préventif adapté lui sera alors prescrit. L'herpès néo-natal peut laisser des séquelles importantes et provoquer des décès. Toutefois, ce type d'affection est très rare.

Dans quels cas consulter ?

Dans tous les cas, si vous êtes enceinte et que vous avez déjà eu de l’herpès génital, prévenez tout de suite le médecin ou la sage-femme qui va suivre la grossesse. Et consultez immédiatement un médecin :

  • Devant toute lésion douloureuse ou irritation des organes génitaux (démangeaisons ou picotements au niveau de la vulve) ;
  • Après un rapport sexuel mettant en contact la bouche avec le sexe, si votre partenaire a un bouton de fièvre.

Comment reconnaître l'herpès génital chez la femme ?

L'herpès génital peut passer complètement inaperçu."Dans 50 % des cas, cette infection sexuellement transmissible (IST) n’occasionne pas de symptômes", explique Nicolas Dupin, professeur de dermatologie à l’hôpital Cochin, à Paris. La personne est cependant porteuse du virus qu'elle peut transmettre à son partenaire.

Le risque de contagion est plus important en cas de déficience immunitaire, ou lorsque les muqueuses génitales présentent des lésions.

Chez la femme (comme chez l’homme), les lésions occasionnées par l’herpès génital se localisent autour ou sur les parties génitales (vulve, pénis, gland, anus, fesses, cuisses).

Douleurs et brûlures localisées

Chez la femme, la primo-infection se manifeste par des douleurs et des sensations de brûlures localisées. Ensuite, on constate souvent l'apparition d'un œdème vulvaire, puis de petites vésicules remplies d'un liquide transparent qui se rompent, laissant place à des micro-ulcérations assez douloureuses. "Elles génèrent une irritation, des démangeaisons, des picotements, des brûlures, une gêne ou une douleur", ajoute l'Assurance maladie. Dans certains cas, des ganglions peuvent se nicher vers l’aine.

De même, une cystite, une sciatique, une sensation de fatigue générale, de la fièvre, des maux de tête ou des douleurs musculaires peuvent se manifester lors des poussées d'herpès génital.

"Le virus de l’herpès, lors de récidives chez la femme, est souvent confondu avec une mycose vaginale, une candidose ou une allergie médicamenteuse", souligne le Pr Dupin.

Comment différencier herpès génital et mycose génitale ?

L'herpès peut être confondu avec d'autres infections touchant les organes génitaux, mycose vaginale notamment. "Pour diagnostiquer cette affection, votre praticien doit réaliser un prélèvement local pour une culture cellulaire à visée de recherche d’herpès. Lorsque les lésions sont récentes, il est plus aisé de l’identifier clairement", développe le Pr Dupin. Les médecins généralistes, gynécologues, dermatologues, ou éventuellement urologues, sont habilités à effectuer ce prélèvement.

Comment soigner l'herpès génital chez la femme ?

Il n'existe aucun vaccin ni traitement qui permette de guérir l'herpès génital. Mais grâce à la prévention et à des médicaments antiviraux, il est possible de limiter la fréquence et la durée des poussées d'herpès génital, de réduire les douleurs lors des poussées et de diminuer la transmission. Des soins sont proposés au niveau local (crèmes) ou oral (comprimés de zelitrex ou de valaciclovir, à prendre tous les jours pendant cinq jours).

Lorsque les récidives d’herpès apparaissent six fois ou plus dans l’année, il est nécessaire de se faire prescrire un traitement oral préventif (un comprimé tous les jours pendant six mois). Ce traitement antiviral n'est que suspensif et ne permet pas de supprimer le virus. Il y a donc un risque de récidive.

Quelle évolution ?

L’évolution de l’herpès génital chez la femme est assez imprévisible. Pour certains, la guérison est rapide, pour d’autres non. Aucun médicament ne traite le virus définitivement, l’infection sexuellement transmissible est donc susceptible de récidiver à n’importe quel moment de la vie de la personne infectée.

Est-ce que c'est grave ?

L’herpès génital n’a pas de conséquences graves, mais sa présence peut se répercuter dans la qualité de vie. L’utilisation de préservatifs lors de rapports sexuels est indispensable si vous souffrez de cette infection. "L’herpès génital représente également un facteur d’infection du virus VIH", souligne le Pr Dupin. "Il ne peut pas être éradiqué, même chez les personnes sous traitement. Au mieux, il peut être repoussé, et ses apparitions diminuées. Il vit en général aussi longtemps que le sujet qu’il atteint".

Sujets associés