"Je dénonce une attitude de prédateur" : le témoignage choc d'Anna Mouglalis contre Philippe Garrel

Samedi 20 janvier, l'actrice Anna Mouglalis s'est exprimée dans l'émission C l'hebdo, revenant sur les accusations qu'elle a formulées à l'encontre du réalisateur Philippe Garrel en août dernier auprès de Mediapart. "Je dénonce une attitude de prédateur. Le sens de mon témoignage est d'apporter du soutien à celles qui ne peuvent pas parler ou à celles qui ont subi, a-t-elle déclaré sur France 5. C'est toujours beaucoup plus facile quand on n'a pas subi le viol ou l'agression sexuelle de prendre la parole."

Le cinéaste, âgé de 75 ans, récompensé à deux reprises à la Mostra de Venise et père de Louis Garrel, est mis en cause par l'actrice de 45 ans, ainsi que quatre autres comédiennes qui évoquent des tentatives d'embrassades et des propositions sexuelles lors de rendez-vous professionnels. 

"Il dit clairement qu'il a besoin de coucher avec ses actrices, moi je n'ai pas vécu ça", raconte Anna Mouglalis. "J'avais déjà tourné le film, mais il m'avait demandé de lui donner à lire des textes féminins écrits sur le désir féminin. Et donc je lui ai proposé de lire des extraits de textes. Et pendant ce moment où il était venu chez moi, il est allé s'allonger sur mon lit. Il voulait que je lui explique le désir féminin d'une façon sans doute un peu plus littérale. Il n'y en avait pas de désir, donc je l'ai renvoyé."

Selon sa version des faits, le réalisateur se serait senti mal, citée par la journaliste de France 5 Aurélie Casse. "Vu la géographie de mon appartement, il avait de quoi s'allonger sans se mettre sur mon lit", a répondu l'actrice.

À Mediapart, en août dernier, le cinéaste s'était défendu, disant ne pas partager les mêmes souvenirs et regrettant qu'elle les ait mal vécus. "Mes sentiments pour elle étant réels, je ne m'en suis pas rendu compte." Avant d'ajouter : "À la lecture de tous ces témoignages, je réalise la différence entre ce que j'imaginais alors et ce que je leur ai fait vivre. J'avais déjà pris conscience de la culture qui m'a façonné, et cela a ouvert en moi une remise en question", assurait alors Philippe Garrel, cité par le site d'investigation.