Leurs duels ont souvent été intenses et magnifiques. On peut dès lors imaginer à quel point la déception du perdant a chaque fois dû être difficile à vivre. De quoi détester son bourreau...
Et pourtant, il n’y a jamais eu d’amertume ou de haine entre eux. Il est difficile de trouver des exemples d’autres sportifs qui ont réagi avec autant de cœur, d’intelligence, et de fair-play.
Federer et Nadal se sont respectés, compris, apprécié. Ils ont été une source d’émulation, de progrès, l’un pour l’autre. Seuls au sommet, ils auraient certainement eu un palmarès plus beau encore, forgé avant "l’ère Djokovic". Mais cela n’a jamais été une raison suffisante pour se détester.
Peut-on parler d’amitié ? C’est compliqué, si l’on considère que des amis partent forcément en vacances ensemble ou s’improvisent des petits dîners. Ce que la distance, la famille, le métier, ont rendu difficile, et ce qu’ils n’ont sans doute jamais recherché. Mais le lien qui les unit est tout aussi fort. Ce sont deux hommes qui ont vécu des aventures uniques, publiques, mais dont ils sont seuls à pouvoir ressentir la saveur et les difficultés. Cela s’appelle aussi de l’amitié, après tout.
Assez récemment, Nadal a demandé à Federer, lors d’une conversation vidéo, quel avait été son partenaire de double préféré, pendant sa carrière. La réponse a fusé : "Je pensais que c’était ma femme, jusqu’à ce que tu apparaisses"…
Leur grande complicité a été particulièrement flagrante dans une vidéo, vue maintes et maintes fois, mais qui fait toujours plaisir. Il s’agit de leur fameux fou rire, lors de l’enregistrement d’une promo pour un événement caritatif, il y a une quinzaine d’années…