De nouveaux soldats de terre cuite découverts en Chine

Avec la Grande Muraille et la Cité Interdite de Pékin, elle fait sans doute partie des emblèmes historiques de la Chine. La très célèbre armée de terre cuite, enterrée dans le mausolée de Qin Shi Huang (-259 à -210 avant J.-C.), premier empereur chinois de l’Histoire, vient de voir ses rangs grossir de vingt nouvelles recrues. Des cavaliers et quelques généraux (reconnaissables à leur couvre-chef plus sophistiqué) ont ainsi été déterrés de la première des trois fosses dans lesquelles l’armée a été découverte.

Vingt, ce n’est pas grand-chose, surtout en comparaison aux quelque 200 exemplaires qui ont été trouvés en 2020. Mais là où la découverte est intéressante, c’est qu’elle pourrait s’avérer prometteuse. Les archéologues pensent en effet que la fosse numéro une pourrait encore contenir 4000 figures de terre cuite, en plus des 2000 déjà connues à cet endroit. Au total, ce sont près de 8000 statues qui ont actuellement été identifiées, sur un site qui fait 22.000 m2.

Redécouverte par hasard en 1974 par des fermiers en train de creuser des puits, l’armée est un véritable mystère pour les archéologues. Si la tombe de l’empereur est mentionnée dans des sources anciennes, jamais il n’y est dit que le souverain était accompagné de quelconques soldats. Chacun est de taille réelle et tous ont un visage différent, sculpté avec des pointes de bambou. Ils portent de véritables armes en bronze, sont parfois accompagnés de chevaux ou de chars de combat, et à l’origine, il y a deux millénaires et plus, tous étaient peints en couleur.

Si leurs bras et leur torse sont creux, leurs jambes sont pleines afin de leur assurer une bonne stabilité (même si après plus de 2000 ans, quelques-uns ont perdu l’équilibre). On a par ailleurs réussi à identifier près de 80 artisans dévoués à la réalisation de ces sculptures impressionnantes de réalisme, car leurs noms sont gravés derrière leurs œuvres.

La signification de ces contingents d’argile reste sujette à suppositions. On pense, sans certitude, qu’ils ont été conçus pour accompagner et protéger le souverain dans l’au-delà. La construction de son mausolée aurait débutée lorsque ce dernier était à peine âgé de 13 ans, et aurait occupé 750.000 travailleurs. Lorsqu’il meurt à 49 ans, les travaux ne sont pas encore terminés. On raconte que tous les ouvriers et artisans ont été emmurés vivants au décès de l’empereur… Mais c’est sans doute une légende.

L’armée, si grande soit-elle, n’est qu’une partie d’un gigantesque complexe funéraire tout entier dédié à la gloire de Qin Shi Huang. La nécropole de l’empereur ferait, selon certaines estimations, pas moins de 98 km2, même si la surface identifiée à ce jour est de 56.000 m2. Elle est en fait la reproduction d’un palais impérial, avec ses bâtiments, ses écuries, et même ses jardins. Le tout, sous un tumulus.

D’après les textes anciens, des rivières étaient reconstituées dans la vaste tombe, composées de mercure liquide. Si l’évocation peut paraître fantasque, des concentrations anormales de l’élément chimique ont pourtant été retrouvées sur le site. La tombe même de l’empereur, située à 1,5 km de l’armée de terre cuite, n’a encore jamais été fouillée, de peur d’endommager la dépouille de Qin, ou de tomber sur des pièges faits pour stopper les pillards.

La découverte de ces nouvelles statues de terre cuite est donc un nouveau pas, si petit soit-il, vers l’exploration de ce site funéraire démesuré qui cache encore bien des secrets.