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France

«Charlie Hebdo»: le témoignage posthume de Charb sur l'islamophobie

C'est un livre qui se voulait une réponse aux critiques visant son auteur et le journal pour lequel il travaillait. Un livre finalement posthume. Son auteur est Charb, le directeur de Charlie Hebdo tué dans l'attentat qui a touché l'hebdomadaire le 7 janvier dernier. Le caricaturiste avait déposé le manuscrit deux jours plus tôt chez son éditeur. Trois mois après, le livre sort en librairie ce jeudi. Il est intitulé Lettre ouverte aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes et Charb y règle ses comptes avec les détracteurs de Charlie Hebdo.

Le dessinateur et directeur de «Charlie Hebdo», Charb, assassiné le 7 janvier 2015, debout dans sa rédaction le 19 septembre 2012.
Le dessinateur et directeur de «Charlie Hebdo», Charb, assassiné le 7 janvier 2015, debout dans sa rédaction le 19 septembre 2012. REUTERS/Jacky Naegelen/Files
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Fidèle à son style iconoclaste et provocateur, Charb ne mâche pas ses mots. Les racistes, le défunt directeur de Charlie Hebdo les nomme « les cons » ou « les salauds ». Et le caricaturiste renvoie tout le monde dos à dos.

A droite, c'est à l'ex-président Nicolas Sarkozy que Charb s'en prend. Il a, écrit-il, largement libéré la parole raciste par son débat sur l'identité nationale. Pour lui, c'est alors la plus haute autorité de l'Etat qui a dit « aux cons et aux salauds » : « lâchez-vous les gars ».

La gauche, elle, est coupable de pratiquer un « dégueulasse paternalisme ». Il dénonce des « intellectuels bourgeois blancs » qui cherchent à exister auprès de ceux qu'ils perçoivent comme des « pauvres malheureux sous-éduqués » et qui, pour cela, estiment qu'il est possible de rire de tout sauf de certains aspects de l'islam. C'est de la discrimination, juge le dessinateur, Stéphane Charbonnier de son vrai nom.

Les médias, eux, ont attisé les tensions. Pour le caricaturiste, ce sont eux qui « ont décidé que la republication des caricatures de Mahomet ne pouvait que déclencher la fureur des musulmans ». Et c'est pour ça, estime-t-il, que lorsque Charlie Hebdo les a publiés, cela a déclenché la colère de quelques associations musulmanes.

Enfin, il critique aussi certains militants qu'il qualifie de « communautaristes ». Car en insistant sur la notion d'islamophobie, ils veulent, juge-t-il, pousser les victimes de racisme à s'affirmer musulmanes. Or, écrit Charb, « si demain les musulmans de France se convertissent au catholicisme ou bien renoncent à toute religion, ça ne changera rien au discours des racistes ». Un discours, à ses yeux, « vieux, hideux et immortel ».

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