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CHRONOLOGIE

Mur de Berlin: de sa construction à sa chute, les dates clés

De l'entrée des chars russes à Berlin... à la réunification des deux Allemagnes. Rappel des grands événements qui ont entouré la construction, la consolidation, puis la destruction du Mur, symbole le plus marquant de la guerre froide.

Des Allemands sont assis sur le mur de Berlin près du Potsdamer Platz à Berlin, le 11 novembre 1989.
Des Allemands sont assis sur le mur de Berlin près du Potsdamer Platz à Berlin, le 11 novembre 1989. © John Tlumacki / Le Boston Globe via Getty Images
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8 mai 1945 : les chars russes sont entrés dans Berlin, le drapeau soviétique flotte sur le Reichstag en ruines. L’armée allemande capitule et le pays sera découpé en quatre zones par les « quatre grands » : l’URSS, les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne se partagent le territoire, y compris Berlin.

24 Juin 1948 : la première crise majeure entre l’Union soviétique et les Occidentaux fait souffrir la population berlinoise. Les Soviétiques bloquent tout le trafic terrestre en direction de Berlin-Ouest. Pendant onze mois, Américains, Britanniques et Français effectuent près de 300 000 vols pour approvisionner les Berlinois grâce à un géant pont aérien. Le « blocus » sera partiellement levé le 12 mai 1949 à la suite d’âpres négociations à l’ONU.

23 mai 1949 : fondation de la République fédérale d’Allemagne (RFA). Le souhait d’une Allemagne unie et libre sera inscrit dans la Constitution.

7 octobre 1949 : constitution de la République démocratique allemande (RDA). De plus en plus de citoyens de la RDA partent s’installer à l’Ouest. Émigrer ne pose pas encore de problème. Il suffit de prendre le métro ou le chemin de fer berlinois pour passer d’Est en Ouest, comme le font de nombreux Berlinois pour aller travailler. Entre 1947 et 1961, entre 2,6 et 3,6 millions d’Allemands quittent la RDA pour la République fédérale. La plupart des réfugiés sont jeunes et bien instruits, ce qui devient un vrai casse-tête pour le régime communiste qui craint de perdre ses forces vives.

17 juin 1953 : des milliers d’ouvriers de l’Allemagne de l’Est protestent contre leurs conditions de travail. Ils dénoncent l’augmentation des cadences dans les usines et sur les chantiers. Le soulèvement sera réprimé dans le sang par les chars soviétiques.

15 juin 1961 : Walter Ulbricht, chef de la SED (parti communiste de la RDA) et chef d’État, déclare : « Personne n’a l’intention de construire un mur. » Il est le premier à employer le mot « mur », deux mois avant qu’il ne soit érigé.

Séparés par le mur, deux mères ne peuvent que saluer leurs enfants et petits-enfants restés dans le secteur soviétique de Berlin, le 28 août 1961.
Séparés par le mur, deux mères ne peuvent que saluer leurs enfants et petits-enfants restés dans le secteur soviétique de Berlin, le 28 août 1961. © Keystone/Getty Images

13 août 1961 : les Berlinois de l’Est se réveillent piégés dans le secteur d’occupation soviétique, séparés en une nuit de leurs familles et des leurs proches. À partir de minuit, plusieurs divisions de soldats de la RDA sont déployées le long de la ligne de démarcation pour mettre un terme à l’émigration massive des Allemands de l’Est vers Berlin-Ouest. Les premières pierres du mur et les barbelés coupent la ville en deux. Les images de la Bernauer Strasse font le tour du monde, montrant des habitants se jetant par les fenêtres dans des bâches tendues par les pompiers de Berlin-Ouest.

Berlin devient ainsi une île au milieu des pays de l’Est. Le mur aura une longueur de 155 km, dont 43 km coupant en deux Berlin, et 112 km séparant Berlin-Ouest du territoire de la RDA. Trois cent deux miradors, 14 000 gardes et 600 chiens servent à surveiller la « barrière de protection antifasciste ». Mais les tentatives d’évasion continueront malgré le mur.

26 juin 1963 : le président américain John F. Kennedy, en visite officielle en Europe, marque la solidarité du « monde libre » pour les Berlinois en déclarant : « Ich bin ein Berliner » (« Je suis un Berlinois »). Les Berlinois de l’Ouest lui offrent un accueil triomphal.

5 octobre 1964 : un tunnel creusé sous le mur par des étudiants permet l’évasion de 57 Berlinois. En tout, 70 tunnels seront creusés entre 1961 et 1989 dans le but de fuir le régime communiste. Près de 5 000 « passe-murailles » parviennent à fuir. Mais au moins 136 personnes seront tuées entre 1961 et 1989 en tentant de franchir le Mur de Berlin. Plus de mille personnes mourront en traversant la frontière interallemande.

21 décembre 1972 : la RDA et la RFA signent un traité fondamental qui sera le point de départ d’une normalisation des relations entre les deux Allemagnes.

19 janvier 1989 : Erich Honecker, chef d’État de la RDA, déclare que « le mur sera encore debout dans cent ans ».

7 mai 1989 : lors des élections communales, les habitants de Leipzig votent pour la première fois contre le parti communiste en barrant les noms des candidats. Mais le lendemain, les électeurs découvrent avec consternation que les autorités ont, une nouvelle fois, truqué le vote : le Parti socialiste unifié d’Allemagne (SED) a obtenu 89,9% des voix.

18 août 1989 : en Hongrie, à l’occasion d’un « pique-nique paneuropéen » à Sopron, près de la frontière autrichienne, 600 Allemands de l’Est fuient le pays, profitant de l’ouverture temporaire de la frontière.

À lire aussi : Dès l'été 1989, les Allemands de l'Est passent à l'Ouest

30 septembre 1989 : Hans-Dietrich Genscher, ministre des Affaires étrangères de la RFA, annonce à plus de 4 000 Allemands de l’Est réfugiés dans l’ambassade de la République fédérale à Prague : « Chers compatriotes, nous sommes venus à vous pour vous annoncer qu’aujourd’hui, votre passage en Allemagne de l’Ouest est devenu possible. » Les « trains de la liberté » vont les emmener vers une nouvelle vie en RFA.

6 et 7 octobre 1989 : Mikhaïl Gorbatchev est à Berlin pour célébrer le 40e anniversaire de la RDA. La foule l’acclame en scandant « Gorbi, Gorbi ». Lassé par l’interminable défilé militaire et par son allié farouchement opposé à toute réforme, il déclare à la direction est-allemande : « Ceux qui arrivent trop tard seront punis par la vie. » L’expression sera interprétée comme l’annonce de la fin de la RDA.

9 octobre 1989 : les Allemands de l’Est « votent avec leurs pieds ». À Leipzig, lors des prières de lundi dans l’église Saint-Nicolas, 70 000 manifestants bravent l’interdiction de se rassembler et descendent dans la rue. « Ni violence, ni jets de pierre, ni insultes », martèle le pasteur Christian Führer pour calmer la foule. Huit mille policiers et soldats sont mobilisés, mais l’ordre d’ouvrir le feu ne vient pas. « La Stasi (la police secrète est-allemande) avait tout prévu, sauf les bougies et les prières », se souvient Christian Führer. C’est le début de la révolution pacifique, le prélude à la chute du mur. Le lundi suivant, ils seront 120 000 manifestants. Deux semaines plus tard, 320 000 citoyens réclament la liberté de voyager et scandent : « Wir sind das Volk » (« Nous sommes le peuple »).

18 octobre 1989 : sous la pression de la rue, Erich Honecker démissionne. Egon Krenz le remplace.

Manifestation contre le régime communiste est-allemand, pour la liberté de presse et d'opinion, les élections libres et la démocratie, le 4 novembre 1989 à Berlin-Est.
Manifestation contre le régime communiste est-allemand, pour la liberté de presse et d'opinion, les élections libres et la démocratie, le 4 novembre 1989 à Berlin-Est. © Mehner/Ullstein Bild via Getty Images

4 novembre 1989 : au cœur de Berlin-Est, sur l’Alexanderplatz, plus d’un million de personnes manifestent contre le régime communiste. C’est le plus grand rassemblement de protestation qu’ait connu la RDA.

9 novembre 1989 : Günter Schabowski, nouveau responsable de la propagande du parti, bafouille dans une conférence de presse et annonce qu’un nouveau règlement permettra à ceux qui le souhaitent de quitter le pays pour l’Ouest : « La police a reçu instruction de délivrer des visas pour des départs définitifs sans délai. » Lorsqu’un journaliste lui demande à partir de quand cette mesure entrera en vigueur, il répond, sur un ton hésitant : « Autant que je sache, dès maintenant. »

Le journal de 20 h annonce que « la RDA ouvre sa frontière ».

La ruée vers le mur commence : pour la première fois en vingt-huit ans, les Berlinois passent librement d’Est en Ouest. Le « mur de la honte », symbole de la guerre froide, tombera au fur et à mesure des coups de marteaux dans les jours qui suivent.

3 octobre 1990 : les deux Allemagnes se réunifient.

Cet article a été initialement publié le 2/11/2009.

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