Disparition de Georges Suffert

Brillant éditorialiste et fondateur du Point, le journaliste Georges Suffert, qui s’était aussi illustré dans nos colonnes, s’est éteint hier.
Le Républicain Lorrain - 18 janv. 2012 à 05:00 - Temps de lecture :
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Georges Suffert avait 84 ans.  Photo DR
Georges Suffert avait 84 ans. Photo DR

Le journaliste et écrivain Georges Suffert, l’un des cofondateurs du Point, est décédé dans la nuit de lundi à mardi d’une crise cardiaque, à l’âge de 84 ans. Né le 14 mai 1927 à Paris, Georges Suffert entre en 1953, après des études de lettres, au Commissariat général au Plan, à l’époque de Jean Monnet. Il choisit ensuite de s’orienter vers le journalisme.

Rédacteur en chef de Témoignage Chrétien, puis des Cahiers de la République, revue dirigée à l’époque par Pierre Mendès-France, il devient ensuite rédacteur en chef à L’Express. En 1972, il joue un rôle moteur dans la fondation de l’hebdomadaire Le Point, autour de Claude Imbert. Il en fut le rédacteur en chef et y dirigea le service politique. Georges Suffert a été également membre du comité éditorial du Figaro et régulièrement éditorialiste et commentateur pour Le Républicain Lorrain, de 1972 jusqu’aux années 2000. Ancien adhérent à la Jeunesse étudiante chrétienne, proche de la gauche non communiste, il a joué un rôle important au sein du Club Jean Moulin, un club d’inspiration mendésiste fondé le 13 mai 1958 par Daniel Cordier, secrétaire de Jean Moulin, et Stéphane Hessel. Militant de la décolonisation et contre la guerre d’Algérie, il a écrit plusieurs livres, dont Les intellectuels en chaise longue (Plon, 1974), un essai qui s’en prenait au parisianisme et à ce qu’on n’appelait pas encore le « politiquement correct ». Un autre de ses ouvrages, Tu es Pierre (éditions de Fallois), une histoire de l’Eglise depuis sa fondation, avait obtenu le prix des Maisons de la presse en 2000. Le pape et l’empereur, en 2003, chez le même éditeur, avait été couronné par le prix Cazes. Georges Suffert avait été promu en 2004 commandeur de l’Ordre national du mérite.