culture Roland Petit, le grand nom du ballet français

Le chorégraphe aux cent ballets, inspiré toute sa vie par son épouse et muse, la danseuse Zizi Jeanmaire, est décédé hier à 87 ans.
Le Républicain Lorrain - 11 juil. 2011 à 05:00 - Temps de lecture :
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Roland Petit et Zizi Jeanmaire, qui ont eu   une fille, Valentine, en 1955, vivaient à Genève depuis 15 ans.  Photo AFP
Roland Petit et Zizi Jeanmaire, qui ont eu une fille, Valentine, en 1955, vivaient à Genève depuis 15 ans. Photo AFP

C’est pour lui que sont nés les fameux chaussons de danse Repetto : Roland Petit, fils de la costumière de l’Opéra de Paris Rose Repetto, a été le premier à porter la création de sa maman, à son entrée à l’Ecole de danse de l’Opéra. Il n’a que 9 ans. Décédé hier à Genève, il était, avec Maurice Béjart, l’un des plus grands chorégraphes français de la deuxième moitié du XX e siècle. Il a fait danser tant des danseurs classiques que des stars de Hollywood, exploré sans tabou toutes les facettes de la danse. Créateur insatiable, il invente des ballets empreints de sensualité pour Noureev ou Fred Astaire, puise son inspiration dans Carmen ou Duke Ellington. Des artistes comme Yves Saint-Laurent, Vasarely ou César, l’ont aidé, par leurs décors ou costumes, à créer des œuvres d’une immense théâtralité.

Né le 13 janvier 1924, il est nommé sujet à l’Opéra en 1943 mais, à 20 ans, il démissionne. Dès l’année suivante il crée, avec l’aide financière paternelle, les Ballets des Champs-Elysées : Picasso, Cocteau ou Prévert collaborent à ses œuvres qui connaissent d’emblée le succès, comme Le Jeune Homme et la Mort. En 1948, il fonde Les Ballets de Paris, Roland Petit et entame une carrière internationale, notamment à Londres où il travaille avec Orson Welles en 1953 pour The Lady in the Ice.

Jusqu’à la comédie musicale

Pendant quatre ans il part à Hollywood où il fait danser Zizi Jeanmaire, qu’il épouse en 1954. La même année, il tourne Daddy Long Legs (Papa Longues Jambes) avec Astaire et Leslie Caron. A son retour à Paris, encore imprégné de cinéma américain, il fait connaître aux Français la comédie musicale en montant La Revue des Ballets de Paris. En 1960, Zizi Jeanmaire, Moira Shearer et Cyd Charisse enfilent Les Collants Noirs, un film de Terence Young. L’année suivante, il fait triompher Zizi vêtue du célèbre Truc en Plumes de Sain-Laurent dans La Revue.

Au début des années 70, après un très bref passage à la direction de la danse à l’Opéra de Paris, il reprend le Casino de Paris et monte deux spectacles, La Revue puis Zizi je t’aime, avec Guy Béart, Jean Ferrat, Michel Legrand ou Serge Gainsbourg pour les chansons. Une aventure qui connaît le succès mais pas la réussite financière. En 1972, il part créer Les Ballets de Marseille pour lesquels, pendant 26 ans, il va créer sans cesse, comme La Dame de Pique, qu’il reprendra dans le monde entier. Les années 2000 ne le freinent pas.

En 2004, il créée au théâtre Jean Vilar de Suresnes un spectacle où il retrace sa carrière. En 2008, l’Opéra de Paris organise une exposition sur son œuvre, tandis qu’il crée Last Paradise pour le ballet national de Chine. L’an dernier, il remontait pour l’Opéra de Paris trois de ses grandes œuvres, Le Rendez-vous, L e Loup et Le Jeune Homme et la Mort.