Descrition et maintenance de le crevette-mante Odontodactylus Scyllarus
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Première description : Linnaeus (1758).
Famille : Stomatopodes.
Ordre : Gonodactylidae.
Nom commun : Mante de mer paon.
Taille : 15-18cm.
Comportement social : solitaire.
Dimorphisme sexuel : Difficilement visible uniquement à l'examen de l'extrémité de l'abdomen. Une légère différence de couleurs à l'avantage des mâles qui présentent une coloration bleue-verte intense qui est moins marquée chez les femelles.
Reproduction : Déjà réalisée en aquarium mais très risquée car les ébats amoureux se solderaient souvent en combat à mort.
Distribution : Indo-Pacifique.
Description : Odontodactylus Scyllarus fait partie de ces animaux fascinants qui à la fois intriguent, attirent ou encore peuvent faire peur !
En effet, il s'agit d'un custacé redoutable muni comme beaucoup de prédateurs d'une vision très performante dont on dit qu'elle est la plus fantastique du règne animal, mais également d'armes d'une incroyable puissance proportionnellement à sa taille.
- La vision : Comme de nombreux insectes ou crustacés, les yeux des stomatopodes sont composés de facettes organisées autour de globes très mobiles. Si l'on s'intéresse à l'œil humain ou aux autres animaux à vision frontale, il est nécessaire d'avoir une convergence optique à partir de deux points de vue différents pour obtenir une vision stéréoscopique (vision binoculaire).
Or les stomatopodes ont leurs yeux à facettes divisés en trois zones dont certaines facettes convergent vers le même point dans l'espace ! Selon les études en cours, ces animaux seraient les seuls dotés de la perception de profondeur optique et de façon trinoculaire avec un seul oeil.
De plus, les zones de vision ont des fonctions différentes telles que la détection de formes en mouvement pour les deux hémisphères supérieurs et inférieurs, tandis que la bande centrale restitue les couleurs. Cette dernière est composée de six lignes juxtaposées qui sont sensibles à différents types de longueurs d'ondes (violet, bleu, rouge, orange, jaune, vert).
- Les armes : L'arme la plus impressionnante est sans conteste le marteau qu'Odontodactylus Scyllarus dissimule, repliée sous son thorax dont vous connaissez le claquement pour peu que vous ayez un représentant des Gonodactilidae dans votre bac. Lorsque l'on maintient un tel animal il est réellement nécessaire de connaître la puissance et la rapidité de frappe qui approchent, pour les gros spécimens, l'impact d'une balle de petit calibre (22LR) en 1/1000ème de seconde, de façon à ne pas prendre de risque inconsidérés en introduisant la main dans le bac.
D'autre part l'épaisseur du verre du bac n'est pas à négliger, j'ai personnellement choisi de placer mon spécimen dans une cuve en verre trempé de 8mm (pas de pb pour l'instant).
Cette arme est utilisée lorsque elle doit chasser (le plus souvent à l'affût) ou pour mettre en fuite un intrus qui aurait eu l'imprudence de passer sur le territoire de la crevette.
D'autres spécimens faisant partie de l'ordre des lysiosquilidae sont dotés non pas de marteaux mais de véritables harpons qui viennent empaler poissons, mollusques...etc avec la même rapidité et la même puissance...!
J'ai fait l'erreur au tout debut de sa maintenance de nettoyer la vitre frontale du bac en passant l'aimant directement devant l'entrée de son repère...j'ai eu droit à un choc contre l'aimant d'une rapidité et d'une puissance telle que j'ai été complètement stopper net dans mon nettoyage tellement surpris par le bruit résultant de ce choc...je connaissais bien le bruit que pouvaient produire de petites squilles de 4-5cm (présentes dans mon bac récifal) ...mais là c'était énorme. (le spécimen que je maintiens mesure 18cm !).
D'autre part, les marteaux sont utilisés pour écoquillés des mollusques avec méthode. En effet j'ai pu observer lorsqu'elle a capturé un bigorneau ou un bulot qu'elle commence à frapper à l'entrée de la coquille et elle va casser en "remontant" la coquille jusqu'à atteindre la pointe sommitale. Entre chaque frappe elle grignotera les chairs du mollusque en maintenant la coquille entre ces crochets. (voir illustration à la fin de l'article)
Les 6 crochets ont, comme nous venons de le voir, un rôle dans le mode d'alimentation de l'animal mais ils sont vraiment multi-usage. Ils ont également un rôle dans la réalisation de son terrier en les utilisant comme le godet d'une pelleteuse en enserrant le sable entre ses crochets en son thorax pour ensuite le déplacer à l'extérieur du terrier. Le travail étant souvent complété par la "soufflerie" des puissantes oscelles présentes sous la queue qui permettent par un violent brassage de l'eau d'évacuer le sable ou les débris de coquilles en dehors du terrier.
Une des autres fonctions de ces crochets réside dans l'auto-nettoyage de son exosquelette. Ils sont très mobiles et vont déloger les particules qui se déposent sur ces yeux ou aux creux des nombreuses articulations de ces membres.
Enfin une des dernières armes tient plus de l'ordre de la dissuasion. Comme souvent dans le règne animal ce sont les couleurs qui vont jouer un rôle pour tenter de mettre en fuite un assaillant. Elle va alors se replier sur elle-même de façon à mettre à la vue de l'ennemi les couleurs vives de ses oscelles qui aurait pour effet dans l'action de créer un choc visuel.
Maintenance :
*Nourriture en milieu naturel : s'alimente de proies vivantes (petits poissons, mollusques, crevettes..etc)
*Nourriture en captivité : bigorneaux, bulots, moules (tous avec leur coquille), crabes, crevettes congelées.
*Habitat : terrier et galeries creusées dans le sable ou encore des cavités rocheuses.
*Eclairage : zone d'insolation crépusculaire.
**Chimie de l'eau : caractéristiques type " fish only " sont suffisantes.
Température : 22°C à 31°C.
Comportement de mon spécimen :
J'avais toujours été intrigué par cet animal, alors lorsque par hasard on m'annonce qu'une animalerie avait reçue par erreur une crevette mante, je me suis impressé d'aller voir à quoi cela pouvait bien ressembler en réalité.
Décision est prise de l'acheter et de lui consacrer un petit bac de 80 litres en verre trempé avec vitre frontale bombée. Ce bac est équipé de deux tubes fluos (1*20W Powerglo + 1*15W Marineglo) ainsi que d'une filtration mécanique standard et surtout un sable bien vivant car le bac est en fonctionnement depuis 3ans.
La capture en elle-même par le vendeur (il est vrai peu expérimenté) s'est terminée par une crevette mante par terre et un doigt bien amoché.. ! ! !
En effet, lorsqu'il a voulu la faire glisser de son petit bac en plexis dans un sac, celle-ci s'est considérablement débattue en lacérant au passage l'index de ce pauvre vendeur. Enfin après réflexion le transport s'effectuera dans un seau.
Arrivé à la maison et fort de l'expérience vécue à l'animalerie, mon épouse et moi prenons toutes les précautions possibles pour ne pas stresser d'avantage l'animal et risquer d'autres désagréments. Je décide de l'attraper dans une petite épuisette que je recouvre immédiatement avec une autre et…..alors là çà se débat dans tous les sens projetant de l'eau tout au travers de la pièce…..et hop dans le bac…(Pour ceux qui veulent j'ai tout filmé au camescope…c'était sport !).
C'est un animal réellement curieux qui observe ce qui se passe dans la pièce. Le bac est installé dans la cuisine et il facile d'observer ces réactions en fonctions des mouvements ou des bruits. Elle va adopter des comportement assez différents en fonction des personnes qui sont présentes dans la pièces. Je pense qu'elle reconnaît s'il s'agit de ma femme, de ma fille ou moi-même, car par exemple elle sera beaucoup plus curieuse et moins craintive lorsque ma fille passe à proximité du bac du fait de sa petite taille, alors que si c'est moi qui m'approche (cf histoire de l'aimant et elle sait que d'habitude c'est moi qui passe l'aimant sur la vitre), elle observera aussi mes faits et gestes mais en montrant des signes d'agressivité nettement marqués.
D'autre part d'après mes observations je pense personnellement que son comportement ressemble quelque peu à celui d'un chat. Tout d'abord parce que ce sont tous les deux des prédateurs mais aussi j'ai pu noté à plusieurs reprises un comportement de jeu avec sa proie comme le ferait un chat avec une souris. J'ai constaté cet aspect en lui donnant des crabes vivants d'une dizaine de cm sur les quels elle venait prélever une pince par ci, une patte par là…tout en n'oubliant pas de lui donner un bon coup de marteau pour le faire virevolter en pleine eau puis pour fondre dessus à toute allure… !
On peu noter aussi son comportement d'auto-nettoyage ou encore sa curiosité face à ce qui disparaît ou réapparaît dans son champ de vision, qui rappelle décidément celui d'un chat.
Technique d'écoquillage des mollusques :
Voici une illustration de la technique lui permettant de positionner, viser et enfin frapper la coquille.
Illustration n°1 : les mollusques sont généralement capturés grâce aux crochets qui vont lui permettrent de faire tourner la coquille de façon à positionner la pointe dans le sable pour avoir l'ouverture de la coquille face à elle.
Illustration n°2 : Puis elle va palper sa proie à l'aide de ses antennes en appliquant plusieurs mouvements de balancier sans que le bout des antennes ne quitte la coquille, comme pour viser et ajuster la frappe. En même temps les yeux sont en permanence en mouvement par saccades de façon à bien apprécier les formes et les distances.
Illustration n°3 : Elle frappe la coquille et enlève ainsi un morceau qui met à jour les chairs du mollusque. Celui-ci sera grignoté ainsi entre chaque frappe sur la coquille.
Suite à la première mue de mon spécimen, j’ai pu récupérer les deux marteaux de façon à mettre en évidence l’état d’usure de ceux-ci.
En conclusion je dirais que maintenir un tel animal en captivité est une expérience fascinante qui vous démontre tous les jours qu'il s'agit bien d'un des invertébrés les plus intelligents qui soit. En espérant avoir un peu démystifié cette créature qui le plus souvent est décrite comme un parasite à éradiquer absolument mais que des spécimens de petites tailles ne posent pas forcément de problèmes à partir du moment où le bac est bien nourri.
Quant à la maintenance d'un plus gros spécimen dans un bac spécifique, le seul véritable problème que nous ayons pu rencontrer à ce jour réside l'équilibre du bac en terme prolifération d'algues du fait de la disparition systématique d'un quelconque détritivore introduit dans le bac.
Notre engouement pour cet animal est de plus renforcé par l'admiration et curiosité qu'elle suscite auprès de notre entourage…….le 750 litres récifal en aurait presque moins de succès.
Article soumis par VincentetIsabelle