Guillaume Gallienne : "L'honneur a à voir avec le devoir, et ce n'est pas désuet"

Guillaume Gallienne, invité de la Matinale de France Inter le mardi 19 décembre 2023 ©Radio France - Grégoire Nicolet
Guillaume Gallienne, invité de la Matinale de France Inter le mardi 19 décembre 2023 ©Radio France - Grégoire Nicolet
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Guillaume Gallienne, invité de la Matinale de France Inter le mardi 19 décembre 2023 ©Radio France - Grégoire Nicolet
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A 9h20, l'acteur Guillaume Gallienne est l'invité de Léa Salamé. Il sera à l'affiche du film "Une affaire d'honneur" de Vincent Perez, en salle le 27 décembre.

Avec

L'art du duel est au cœur du film de Vincent Pérez, qui sort le 27 décembre prochain avec un casting éblouissant et des acteurs à leur meilleur : Guillaume Gallienne, Roschdy Zem, Doria Tillier, Damien Bonnard… Une Affaire d’honneur nous catapulte à la fin du XIXᵉ siècle, après la défaite contre la Prusse, dans un Paris obsédé par les duels où on se jetait le gant au visage avant de s'affronter à l'épée. Il y avait à cette époque un duel par jour dans Paris. C'était une folie, une frénésie, et les hommes tombaient et mouraient pour une insulte ou pour un mauvais regard.

« Une Affaire d’honneur »

C’est la perte de sa cousine Cécilia Gallienne, alors très jeune, qui l’a poussé à assumer son envie de devenir comédien. Mais Guillaume Gallienne se dit optimiste et vibre sur la musique de "What a wonderful world" de Louis Armstrong. Il confesse aussi être colérique.
Il a été attiré par ce film Une affaire d’honneur parce que, dit-il : « Il laissait une grande part à l'interprétation, à la possibilité de créer, de donner une densité présente, sans être surlignée. C'était aux comédiens de la porter dans les silences, et des phrases, puisque les dialogues ne sont pas bavards du tout. Et puis, ce film est vraiment différent. »

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Des duels sans cesse

Le film, situé en 1887 une année folle de duels dans Paris, est très documenté. Le personnage, Eugène Tavernier, que joue Guillaume Gallienne, est un vrai maître d'armes qui avait écrit L'art du duel en 1886. Le duel était interdit, donc on se planquait dans les forêts pour s'affronter dans une pratique très codée, avec des témoins, qui pouvait aller jusqu'à la mort. Pour Guillaume Gallienne, « Ces duels parle d'un honneur bafoué, celui de la défaite de 1870. Ces gens traumatisés par la guerre n'en sortent pas et reproduisent ce schéma à une échelle d'un contre un. Mais finalement, ils reproduisaient absolument le schéma du champ de bataille. L’honneur est très important. Ce n’est pas désuet du tout, mais cela dépend d’où on le place. Et il ne faut pas le confondre avec l’orgueil qui est la peur. L’honneur, c’est le devoir. »

Molière, fin connaisseur de l’hypocondrie

L’autre actualité de Guillaume Gallienne est Le Malade imaginaire, la dernière pièce de Molière, mort sur scène quatre jours après la Première. C’est une sorte de pièce testamentaire imprégnée par l’angoisse de mort. Guillaume Gallienne est impressionné par « la connaissance de Molière de la pathologie de l'hypocondrie, alors que lui-même ne l'était pas. J'ai perdu quelqu'un, mon frère de ça. En répétant, je passais mon temps à me dire : « Mais c'est dingue, c’est ce que je vivais avec lui et c'est une angoisse ». La mise en scène de Claude Stratz est géniale, à la fois noire et extrêmement drôle, car elle pose vraiment la pathologie au centre. »**

1h 17

Le psy, une béquille nécessaire

Le comédien raconte : « Je vois un psy depuis mes 11 ans, c’est une béquille. J’y suis retourné récemment, car je sentais que j’allais dans le mur avec Lucrèce Borgia : jouer une femme pendant trois ans et se faire violer pendant trois ans, c'est très dur. Je ne le recommande à personne. Je n’ai plus envie. »

Aux Etats-Unis, une auto-censure

Alors qu’il enseignait le théâtre à Princeton, Guillaume Gallienne a demandé à une élève d’enlever son gros pull pour voir comment elle se plaçait et comment elle respirait. « Elle a accepté. Et le lendemain, j’ai été convoqué dans le bureau des Humanités. Cette étudiante avait envoyé un mail dans lequel, elle disait s’être sentie très humiliée, que j'avais abusé de mon pouvoir en lui demandant de se déshabiller devant tout le monde. Je me suis défendu. La personne avait interrogé les témoins, et il n’y avait pas d’ambiguïté. Mais si ses meilleures amies avaient été dans le cours, j’aurais été dans le premier avion. Ça m'a un peu censuré. Mon cours était sur le sentiment amoureux et j'avais mis dans le syllabus que j'allais leur demander de s'embrasser, de se toucher… Mais bien sûr, en mettant les limites. J’avais l’accord des psychiatres. Au moment de leurs examens, ils ont présenté leur scène et personne ne s'embrassait, ni se touchait. »

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