"Un gars, une fille" sur Netflix : la série culte a-t-elle vieilli ?

Un gars, une fille - France Télévision
Un gars, une fille - France Télévision
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Depuis ce week-end, l’intégrale de la série "Un gars, une fille" est disponible sur Netflix…

Et si vous êtes nostalgique en apprenant cette nouvelle, je suis sûr que vous n’allez pas résister à la tentation de regarder quelques épisodes.

Faut dire que cette série, diffusée il y a plus de 20 ans sur France 2, a connu un immense succès. Plus de 6 millions de Français suivaient quotidiennement les aventures de Chouchou, interprétée par Alexandra Lamy, et de Loulou, joué par Jean Dujardin. Tous deux formant un couple de trentenaires on ne peut plus classique. La vie ordinaire distillée en quelques minutes juste avant le 20h.

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Parce qu’un épisode d’« Un gars, une fille » durait à peine 7 minutes. Même si Netflix a fait le choix d’en rassembler plusieurs et d’en faire des épisodes d’une trentaine de minutes. À l’époque, ce format était une révolution. C’était le premier programme court à succès de l’histoire de la télévision française. Avant Caméra Café, Kamelott ou encore Nos Chers Voisins.

Dans cette série, pas le temps de s’installer, de développer les personnages. Il fallait aller droit au but. Quitte à raconter le couple de manière un poil caricatural.

Vous vous souvenez de son générique ? Un écran scindé en deux. Une partie en rose pour présenter Chouchou – la fille – et l’autre en bleu pour Loulou, le gars. Le ton est donné. On est loin d’un programme qui déconstruit les stéréotypes de genre.

Le personnage de Jean Dujardin est un macho qui déteste faire le ménage, maladroit dans son couple, colérique, radin, égoïste, infidèle… Bref, un homme, un vrai, du moins tel qu’on se le représentait il y a 20 ans.

Chouchou, quant à elle, n’est pas en reste. Elle accumule tous les clichés de la jeune femme : superficielle, sensible, jalouse, romantique, un peu cruche même… À se demander comment on a pu regarder une série aussi rétrograde.

Et bien parce qu’ils étaient terriblement attachants, ces personnages. Chaque soir, on avait l’impression de retrouver un couple d’amis. On en connaissait tous des Chouchous et des Loulous dans la vraie vie. Et même si ceux de la télé étaient hyper caricaturaux, on les aimait quand même.

Sauf qu'aujourd'hui, en revoyant les épisodes sur Netflix, on se rend compte que l'attachement n'est plus le même.  les sketchs ont vieilli, les codes de la comédie ont changé. Avec la démocratisation du stand up, l’humour de la vie quotidienne est éculé. On n’a plus tellement envie d’entendre une énième blague sur les belles-mères ou sur la Saint Valentin.

Mais regardez quand même « Un gars, une fille » pour vous rendre compte à quel point on a changé. Notamment sur les questions de sexualité. Dans la série, diffusée sur une chaîne du service public, on se permettait des mauvaises blagues au sujet de l'homosexualité. Impensable aujourd'hui.

Deux décennies plus tard, Chouchou et Loulou ont bien vieilli. Et si la nostalgie nous pousse à revoir « Un gars, une fille », c’est que d’une certaine manière : nous aussi.

L’intégrale de la série « Un gars, une fille », disponible sur Netflix.

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