Serge Klarsfeld : "Un certain nombre d'Allemands se sont opposés à la présence multiforme des nazis dans la société allemande après la guerre"

Mémoires - Beate Klarsfeld et Serge Klarsfeld  (Le Livre de Poche, 2016) - Le Livre de Poche, 2016
Mémoires - Beate Klarsfeld et Serge Klarsfeld (Le Livre de Poche, 2016) - Le Livre de Poche, 2016
Mémoires - Beate Klarsfeld et Serge Klarsfeld (Le Livre de Poche, 2016) - Le Livre de Poche, 2016
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Premier entretien de Serge Klarsfeld pour sa "Nuit rêvée" pour laquelle il a choisi des émissions consacrées à Arthur Koestler, à Stendhal, à Casanova, à la guerre des Six Jours ou encore à Marcel Cerdan, mais aussi les voix de Julien Gracq, de Claude Lanzmann, et de sa femme Beate.

Avec
  • Serge Klarsfeld Avocat, fondateur de l'Association des fils et filles des déportés juifs de France.

Jusqu'au 9 septembre prochain, on peut voir au Mémorial de la Shoah à Paris une exposition intitulée « Beate et Serge Klarsfeld, les combats de la mémoire », qui retrace l'action souvent retentissante du couple durant la décennie 1968-1978. De la gifle administrée par Beate au chancelier Georg Kurt Kiesinger à l'ouverture du procès de Cologne neuf ans plus tard, ce sont non seulement leurs luttes pour la justice et contre l'antisémitisme qui sont exposées, mais aussi leur extraordinaire savoir-faire militant, ainsi que les sources intimes de leurs engagements. 

Il y a tout juste quarante ans, en 1978, Serge Klarsfeld publiait le Mémorial de la déportation des Juifs de France, monument de papier issu d'années de recherches archivistiques, qui regroupait les noms des 75.000 juifs arrêtés et déportés depuis la France. Cette exposition et cet anniversaire nous ont donné l'occasion de lui proposer de composer sa nuit rêvée d'archives radiophoniques. Il a choisi de nous faire entendre des émissions consacrées à Arthur Koestler, à Stendhal, à Casanova, à la guerre des Six Jours ou encore à Marcel Cerdan, mais aussi les voix de Julien Gracq, de Claude Lanzmann, sans oublier, bien sûr, celle de la femme de sa vie : Beate. Il nous dira à quels souvenirs chacune est associée, et comment ces personnalités ont accompagné cette vie de combats qui, par-delà son legs historique, fut aussi une vie d'aventures. 

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Sur la présence des nazis à des postes de pouvoir dans la société allemande après la seconde guerre mondiale, et sur les conséquences de la gifle donnée au Chancelier Kurt Georg Kiesinger, ancien nazi,  par sa femme Beate Klarsfeld en 1968 au parlement allemand, Serge Klarsfeld explique : 

La jeunesse allemande qui était déjà en ébullition s'est mobilisée contre le chancelier et Beate a mené une action, une campagne pour Willy Brandt qui lui était l'inverse de Kiesinger, lui il avait choisi la résistance et avait combattu contre les nazis, bien qu'allemand, et aux élections, à la surprise générale, Willy Brandt a pu devenir chancelier. Kiesinger n'a pas eu assez de voix pour être réélu. [...] La jeunesse n'était pas seule, il y avait aussi un certain nombre d'allemands qui ont repris courage et qui se sont opposés à cette présence multiforme des nazis dans la société allemande. 

Ecouter la 2ème partie de l'entretien la dernière

  • Production : Mathilde Wagman
  • Réalisation : Virginie Mourthé 
  • Avec la collaboration de Hassane M'Béchour 
  • Indexation web : Sandrine England, Documentation Sonore de Radio France

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