Cédric Klapisch, le droit au bonheur

Cédric Klapisch ©AFP - Martin Bureau
Cédric Klapisch ©AFP - Martin Bureau
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Cédric Klapisch, à l'occasion de la sortie de son film "Deux Moi" (Studio Canal, 2019), revient sur sa passion du cinéma et son goût pour les personnages en proie au doute.

Avec

Cédric Klapisch, le réalisateur de L'auberge espagnole (2002) et de Paris (2009) revient avec un film où il sonde les émois de la jeunesse contemporaine, Deux Moi (Studio Canal, 2019). De sa mère psychanalyste, le réalisateur regarde ses personnages avec un regard toujours aussi tendre et tente de les libérer de leurs entraves dans l'accès au bonheur. Comme Romain Duris dans nombre de ses films précédents, Ana Girardot et François Civil incarnent dans ce nouveau long métrage les préoccupations de leur époque.

Mon travail est aussi un travail d'analyse des gens, des sons. Beaucoup de spectateurs sortent du film en ayant l'impression d'avoir fait une thérapie. Je le prends bien. Si je peux aider les gens à aller mieux j'en suis ravi, même si je n'aime pas l'idée de feel-good movie. C'est une dictature. On essaie de se mettre en scène sous son meilleur jour comme sur les réseaux sociaux. Si mes films aident à aller mieux, ce n'est pas dans le genre happy end.                            
(Cédric Klapisch)

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Le réalisateur, pour qui l'angoisse comme la confiance, sont des moteurs nécessaires à la création, se confie sur son rapport au cinéma et sur la complicité particulière que ce média noue avec les spectateurs. L'écriture et la narration d'une histoire constituent pour lui quelque chose d'intime et l'écho que ses histoires peuvent trouver parmi son son public génère en lui un sentiment très particulier. Les thèmes de la rencontre et de la complicité sont au coeur de cette fresque des difficultés contemporaines et le réalisateur affirme que la véritable rencontre ne peut se faire sur les réseaux sociaux, l'exposition à l'altérité ne se réduisant pas un clic sur une jolie photo. Une fois de plus, son histoire s'ancre dans la ville de Paris qu'il aime à filmer dans ses moindres détails.

Il y a deux sortes de réalisateurs. Il y a ceux qui font des personnages hors-décor et qui peuvent n'avoir aucune cohérence géographique. Je suis exactement le contraire. J'aime que le spectateur sache où est chaque chose dans la ville ou dans un appartement.                            
(Cédric Klapisch)

Ce qui est propre à la salle de cinéma, c'est le regard collectif. On le voit avec les comédies : si les gens rient ensemble, ils vont avoir envie de rire plus fort. Ils partagent quelque chose. C'est une émotion collective qui est très différente du regard télévisuel.                            
(Cédric Klapisch)

En fin d'émission, Michel Ciment, directeur de la publication de la revue Positif, propose un retour sur le palmarès de la Mostra de Venise qui se déroulait du 28 août au 7 septembre et qui a mis en lumière le Joker de Todd Phillips ainsi que J'accuse de Roman Polanski. 

La Grande table idées
34 min

Extraits sonores:

  • Extrait "Deux Moi": chez le psychologue, Mélanie se demande ce qu'est une vraie rencontre.
  • Extrait "Deux Moi": une scène chez l'épicier.
  • Extrait de George Perec parlant de son projet "Les Lieux".
  • Loik Dury, compositeur attitré de Cédric Klapisch, parle de sa relation avec le réalisateur.
  • Module d'extraits des différents films du réalisateur.

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