Scènes imaginaires : Brigitte Jaques-Wajeman : épisode • 17/21 du podcast Scènes imaginaires

Brigitte Jaques-Wajeman - ©Clément Camar-Mercier
Brigitte Jaques-Wajeman - ©Clément Camar-Mercier
Brigitte Jaques-Wajeman - ©Clément Camar-Mercier
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Sur scène, Brigitte Jaques-Wajeman partage des œuvres qui ont fondé et jalonné sa vie d’artiste, de Jean Genet à Chantal Akerman, en passant par Pierre Corneille et Victor Hugo.

À chacun des metteurs en scène invités pour cette série des " Scènes imaginaires", nous demandons de choisir et partager avec nous les œuvres qui ont fondé et jalonné sa vie d’artiste. Il s’agit finalement de s’interroger sur un "art d’hériter" et sur la nature d’une forme de transmission livresque pour des metteurs en scène qui ont choisi de mettre le texte au cœur de leur pratique artistique.

Sur scène, Brigitte Jaques-Wajeman invite Bertrand Pazos, Raphaèle Bouchard et Pauline Bolcatto à interpréter avec elle des extraits de textes qui lui sont essentiels : Le Funambule de Jean Genet, Une famille à Bruxelles de Chantal Akerman, Ecoute, mon ami de Louis Jouvet, Le théâtre des idées d’Antoine Vitez, Suréna de Pierre Corneille, Entretiens avec Pierre Corneille par Brigitte Jaques-Wajeman et Jacqueline Lichtenstein, la préface de Cromwell de Victor Hugo et Vie et destin de Vassili Grossman.

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Brigitte Jaques-Wajeman nous dira comment ces œuvres ont façonné son imaginaire et son esthétique, comment elle dialogue secrètement avec elles, quelle connaissance intime elle en a aujourd’hui et de quelle manière ces textes ont contribué à constituer son imaginaire et sa pratique de metteur en scène.

Réalisation Blandine Masson et Louise Loubrieu
Collaboratrice artistique : Pauline Thimonnier
Entretien avec Brigitte Jaques-Wajeman par Arnaud Laporte
Textes choisis par Brigitte Jaques-Wajeman
Lectures par Bertrand Pazos, Raphaèle Bouchard, et Brigitte Jaques-Wajeman.
Équipe de réalisation : Andreas Jaffré et Eric Villenfin
Assistant à la réalisation Pablo Valero

Arnaud Laporte et Blandine Masson
Une production du service des Fictions de France Culture en partenariat avec le Théâtre de la Ville- Espace Cardin. Enregistré en public au Théâtre de la Ville – Espace Cardin le dimanche 26 mars 2023.

Née en Suisse Brigitte Jaques-Wajeman travaille en France comme actrice, auteure, metteure en scène et professeure à l'École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre (ENSATT) de 1980 à 1987. De 1969 à 1974, elle reçoit sa formation théâtrale d’Antoine Vitez et joue dans quatre de ses spectacles : La Parade, de Loula Anagnostaki, La Mouette, de Tchekhov, Le Précepteur, de Lenz et Vendredi ou la vie Sauvage, de Michel Tournier.

En 1974, dans le cadre du Festival d'Automne, elle réalise sa première mise en scène en créant, pour la première fois en France, la version intégrale de L'Éveil du printemps, de Frank Wedekind, dans une nouvelle traduction de François Regnault. En 1976, elle fonde, avec François Regnault, la Compagnie Pandora, qui devient le Théâtre de la Commune-Pandora au Centre dramatique national d'Aubervilliers lors de sa nomination à la direction de ce Centre en 1991, poste qu’elle occupe jusqu’en 1997. Au Théâtre de la Commune, Brigitte Jaques-Wajeman met de l’avant des programmations où alternent des œuvres contemporaines et des œuvres classiques, rendues, accessibles et actuelles.

En tant qu'auteure, on doit à Brigitte Jaques-Wajeman Entretiens avec Pierre Corneille, texte écrit en collaboration avec Jacqueline Lichtenstein (1992), ainsi qu’ Elvire-Jouvet 40, texte composé à partir de sept leçons données par Louis Jouvet en 1940 au Conservatoire National d’Art dramatique de Paris. Elle assume elle-même la mise en scène de ce spectacle créé au Théâtre National de Strasbourg, en 1986, repris au Théâtre de l'Athénée à Paris, puis en tournée nationale et internationale. Elle obtient, pour ce spectacle, le prix Arletty, en 1989.

Depuis le début de sa carrière théâtrale, Brigitte Jaques-Wajeman a conçu une cinquantaine de mises en scène dont L'Imposture, de Georges Bernanos (1989), Partage de midi, de Paul Claudel (1990), Angels in America et Perestroïka, de Tony Kushner (1994 et 1996), Le Prince travesti, de Marivaux (1995). Elle se fait ainsi remarquer sur les plus grandes scènes françaises et européennes. En coproduction avec le Théâtre Vidy-Lausanne, elle met en scène Le Passage, de Véronique Olmi (1998), repris au Théâtre des Abbesses à Paris, en 1999. À la Comédie de Genève, elle met en scène Dom Juan, de Molière (1998) présenté au Théâtre de l’Odéon à Paris, en 2000. La Comédie de Genève coproduit également sa mise en scène de Hedda Gabler, d’Ibsen, dans une nouvelle traduction de François Regnault, en 2000. Brigitte Jaques-Wajeman met en scène La Bonne âme du Setchouan, de Bertolt Brecht, à l’ENSATT (2001), La Marmite, de Plaute, dans une nouvelle traduction de Florence Dupont, à l’Auditorium du Louvre et au Théâtre de La Tempête (2001), Peine d’amour perdue, de Shakespeare, en anglais, à Kalamazoo, aux États-Unis (2001), Ruy Blas, de Victor Hugo, à la Comédie Française (2001 et 2003), Viol, de Danièle Sallenave, au Théâtre du Rond-Point (2003) et Le Voyage de Benjamin, de Gérard Wajcman (2003), spectacle pour enfants présenté au festival Odyssées 78 du Centre dramatique national pour l’enfance et la jeunesse de Sartrouville. Elle monte également Pseudolus, le truqueur, de Plaute, pour le Théâtre de La Tempête (2003) et Britannicus, de Racine, pour la Comédie-Française et le Théâtre du Vieux-Colombier (2004). Phèdre de Racine au Théâtre de La Ville (2020). Elle vient de présenter au théâtre des Abbesses, La Mouette de Tchekhov dans une nouvelle traduction de Gérard Wajcman.

Ayant le souci de la langue et, particulièrement, de la langue versifiée, Brigitte Jaques-Wajeman s’emploie à révéler la dimension charnelle, sensuelle, des mots. Pierre Corneille étant son auteur de prédilection, elle aura monté dix de ses textes : Nicomède (2008), Sertorius (1997), Suréna (2011 et 1995), La Mort de Pompée (1992 et 1984), La Place Royale (1992), Sophonisbe (1989) et Horace (1990). En 2004, elle met en scène L’Illusion comique, à la Comédie de Genève (2004) et Le Cid en 2005, à la Comédie Française, Polyeucte au Théâtre de la Ville (2016).

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58 min

Brigitte Jaques-Wajeman s’intéresse aussi à la mise en scène d'opéra et de théâtre musical. Elle a monté Faisons un opéra, de Benjamin Britten, à l’Opéra de Lyon, Le Jeu du Narcisse, de Marc-Olivier Dupin, livret de Gérard Wajcman, Aventures, Nouvelles Aventures, de Ligheti, Huit Chants pour un roi fou, de Peter Maxwell Davis et Je vous dis que je suis mort, de Georges Aperghis, livret de François Regnault. Elle a monté Don Giovanni, de Mozart, et Ernani de Verdi au Capitole de Toulouse et Le tour d’écrou de Britten au Conservatoire national de musique.

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