L'économie selon... Erik Orsenna

Erik Orsenna, économiste et écrivain membre de l'Académie Française, février 2018 ©AFP - Joel Saget
Erik Orsenna, économiste et écrivain membre de l'Académie Française, février 2018 ©AFP - Joel Saget
Erik Orsenna, économiste et écrivain membre de l'Académie Française, février 2018 ©AFP - Joel Saget
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Diplômé de Sciences Po, chercheur en finance internationale puis conseiller ministériel, Erik Orsenna se définit aujourd'hui comme "grammairien impénitent, philosophe du dimanche et maire manqué". Retour sur le parcours du lauréat du Prix Goncourt 1988 à la croisée entre économie et littérature.

Avec

Né en 1947 Erik Orsenna [de son vrai nom Eric Arnoult] est un homme d'aventures, de curiosité et de diversité intellectuelles.

Le choix de l'économie s'impose à lui dès l'âge de 15 ans, au moment où il prend conscience qu'il souhaite "ne pas vivre de sa passion", qui reste celle des mots, des lettres et du papier, soit de la littérature. Cependant, son intérêt pour l'étude des enjeux et des dynamiques économiques vient surtout de sa volonté de comprendre. Comprendre le monde qui l'entoure, Comprendre les choses qui l'animent. 

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Je me suis dit très vite que j'allais devenir un bon expert des matières premières et que je ne serais jamais professeur de français parce que ça me semble contradictoire d'être professeur de sa passion, professeur de sa nécessité et que l'ouverture comme ça, ça ouvrait, ça ouvrait le monde. Erik Orsenna 

En 1977, il devient ainsi maitre de conférence à Paris I en se spécialisant sur les problématiques liées au développement, au clivage Nord/Sud et aux matières premières.  

Son intérêt pour les matières premières lui ouvre alors les portes de la politique, du Cabinet de Jean-Pierre Cot, Ministre de la Coopération en 1981, en tant que spécialiste de ces questions, jusqu'à l'Elysée comme conseiller culturel.  

L'entrée en littérature, portée par la volonté, l'ambition de "raconter le monde", le mène donc à porter un autre regard, à appréhender d'une manière nouvelle l'ensemble des enjeux économiques qui l'ont toujours fasciné. Lorsque le "projet d'écrivain devient réalité", l'aventure des lettres le mène jusqu'à l'Académie Française en 1985 ainsi qu'au prestigieux Prix Goncourt en 1988 avec l'Exposition coloniale. Cet ouvrage apparait, d'une certaine manière, comme le syncrétisme de son amour pour l'économie et la littérature, au travers des thématiques des matières premières et des rapports de domination politique et économique.   

Moi, j'avais ce rêve. C'est pour ça qu'après, j'ai fait l'Exposition coloniale. Ce rêve d'un empire sans domination, c'est à dire un empire sans colonie, c'est à dire mon rêve, serait une sorte de grande fédération où chacun serait autonome. Erik Orsenna 

L'économiste Orsenna résonne donc pleinement dans le cœur de l'Orsenna écrivain.  Innovations, inégalités, mondialisation, déconstruction des rapports "Nord/Sud", réflexions sur le monde de l'entreprise, sur la crise climatique et sanitaire, son œuvre résonne comme l'expression d'un Homme conscient du monde qui l'entoure et apparait comme un outil essentiel pour mieux le comprendre, dans toute sa diversité et sa complexité. 

On a retiré de l'économie, ce qui fait son cœur, c'est à dire l'histoire, la géographie, les territoires, la singularité des choses. Et alors, l'économie est devenue au fond une sorte de science de tradeurs et on a bien vu ce que ça donnait. Erik Orsenna 

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