Trentième et ultime pièce de Molière, le Malade Imaginaire se joue actuellement au théâtre des Champs-Elysées à Paris, avec la troupe de la Comédie-Française. Guillaume Gallienne, qui incarne Argan, le personnage principal, estime que ce rôle est en fait « très mélancolique ». Le comédien était l’invité de la matinale de Radio Classique ce jeudi.
Le Malade imaginaire raconte l’histoire d’un homme hypocondriaque, Argan, persuadé qu’il est atteint de tous les maux et terriblement angoissé par la mort. Il décide de marier sa fille à un futur jeune médecin mais cette dernière est amoureuse d’un autre homme. « Ce conflit va faire exploser la maison, la famille et tout révéler » résume Guillaume Gallienne.
Pour le sociétaire de la Comédie-Française, il s’agit d’une « pièce très testamentaire » : le personnage principal s’alarme de son état de santé en répétant sans cesse « dans quatre jours ! » ; or Molière est mort après avoir joué la quatrième représentation.
Par ailleurs, le dramaturge est décédé d’une maladie des poumons : Toinette ne cesse de lui répéter dans la pièce que « c’est du poumon [qu’il est] malade ».
Molière « s’attaque aux névroses que l’on a tous »
Cette pièce, où Molière mêle tout son art du comique et du tragique avec subtilité, parle au public parce que l’auteur évoque « pratiquement toujours la famille » : le théâtre de Molière est « très domestique » insiste Guillaume Gallienne.
Pour le comédien, l’humour de Molière est si efficace car il est « intemporel ». Ce dernier « s’attaque aux névroses que l’on a tous », et parvient ainsi à rassembler un large public.
« C’est assez drôle, parce que les gens sortent souvent du théâtre en pensant qu’on a changé le texte tellement cela leur semble moderne » s’amuse l’acteur. « Mais non, on n’a rien changé » assure-t-il.
Le malade imaginaire, un « rôle très mélancolique »
Au-delà de l’humour inhérent aux pièces de théâtre de Molière, Guillaume Gallienne a essayé d’injecter une profonde tristesse dans son personnage du malade imaginaire.
« Je pense que c’est un rôle très mélancolique » confie le comédien. « Il y a des moments où son angoisse de la mort le pousse vraiment au désespoir. Et il n’y a rien de pire que de ne plus espérer ».
A lire aussi
Au micro de David Abiker, l’acteur livre sans hésitation sa réplique préférée dans la pièce, qui donne la « définition absolue de l’hypocondrie ». Argan se désespère auprès de son frère en lui disant : « J’ai sur le cœur toutes ces maladies que j’ignore ».
Paul Cassedanne
Retrouvez l’actualité du Classique
Maestro : Bradley Cooper estime être « devenu adulte » en jouant rôle de Leonard Bernstein
Volé sur un parking, un piano unique au monde est retrouvé in extremis