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Comment adopter un chien

Par Julie Roy
comment-adopter-chien Photos: Amélie Godbout

Si vous pensez adopter un chien, vous aurez plusieurs questions à vous poser : adopter en refuge ou chez l’éleveur? Quelle race? Quel âge? Avez-vous le budget et l’environnement requis? Bref, faites vos devoirs et prenez votre temps avant de ramener Pitou à la maison.

Vous poser les bonnes questions
Bien choisir votre chien 
Sélectionner un éleveur ou un refuge responsable
Attention aux animaleries
Le prix et le contrat d’adoption
Le retour à la maison

Si vous entamez des démarches pour adopter un chien, l’histoire de Louise Dugas risque de vous intéresser. Cette ancienne rédactrice en chef de magazine devenue autrice est une grande amoureuse des animaux. Après le décès de sa chienne Dina, en janvier 2021, elle s’est tournée vers les refuges pour trouver un nouvel animal de compagnie. « On a rempli des formulaires partout au Québec, mais aussi en Ontario et au Nouveau-Brunswick », raconte-t-elle. C’est le refuge Niagara Dog Rescue, en Ontario, qui lui a alors proposé Laïka, une chienne de type kelpie, âgée d’un peu plus de 1 an.

« Je n’avais jamais eu de chien de berger, alors je me suis d’abord renseignée sur ses besoins, notamment en lisant plusieurs sites fiables qui parlaient de ces races, relate Louise Dugas. J’ai appris qu’il nous fallait une cour clôturée et qu’elle aurait besoin de stimulation mentale, mais notre plus gros défi est demeuré l’attachement : elle n’est pas colleuse, et on a dû apprendre à respecter cet aspect de sa personnalité. » Après deux années de cohabitation, un lien indéfectible s’est finalement formé entre Laïka et sa maîtresse : « Si j’avais un seul conseil à donner à ceux qui désirent adopter un chien, c’est de se poser beaucoup de questions avant d’entamer le processus et de rester lucides quant au type d’environnement qu’ils peuvent offrir à leur nouvel animal. »

C’est exactement ce que les experts proposent. Pour adopter dans les meilleures conditions possibles, il est recommandé de procéder par étape, en prenant bien le temps d’analyser vos besoins et ceux de l’animal, afin de trouver le match parfait.

Posez-vous les bonnes questions

De l’avis de Patricia Durocher, coordonnatrice aux communications Services animaliers Proanima, en Montérégie, toute discussion autour d’une adoption doit avoir lieu avant d’aller jeter un coup d’œil aux chiens offerts. « Une fois qu’on s’est attaché émotivement, on a tendance à être moins rationnel », fait-elle remarquer.

Si certaines questions sont généralement posées par le refuge ou par l’éleveur pendant la démarche d’adoption à l’aide d’un formulaire à remplir, tentez d’y répondre dès le départ, au moment de votre réflexion :

  • Est-ce que toute la famille appuie la démarche d’adoption?
     
  • Combien d’heures par jour pouvez-vous consacrer à l’animal? Qui ira le promener? Qui s’occupera de ramasser ses besoins?
     
  • Disposez-vous de l’espace nécessaire pour accueillir un chien?
     
  • Quel est votre budget pour prendre soin d’un tel animal?

La question financière s’avère essentielle, puisqu’il n’est pas rare que les abandons soient associés à des difficultés d’assumer des dépenses liées aux soins de l’animal. En 2021, nous avions évalué, avec l’aide d’organismes du milieu, que la première année de cohabitation avec un chien peut coûter jusqu’à 3 920 $. Ce montant inclut notamment la nourriture, les cours, les accessoires, les assurances et les soins vétérinaires, mais pas le prix d’achat du compagnon.

Enfin, il existe des façons concrètes de tester si vous êtes prêt à adopter un chien : devenir famille d’accueil pour un refuge, faire du bénévolat auprès d’un éleveur, garder l’animal d’une connaissance pendant une semaine, etc.

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Choisissez bien votre chien

Votre réflexion est faite? Vous pouvez maintenant commencer à considérer le type de chien qui pourrait être heureux dans votre famille.

Tout d’abord, il faut choisir : chiot ou chien adulte? Chez les éleveurs, vous trouverez généralement des chiots, alors que dans les refuges, les chiens sont souvent un peu plus âgés (de moins de 1 an à l’âge adulte). Certains refuges approchés nous ont toutefois indiqué qu’ils recevaient fréquemment des portées de chiots.

C’est un fait, chaque âge a ses avantages. Louise Dugas préfère de son côté adopter des chiens adultes. « Personnellement, je n’ai pas la patience d’élever un chiot, de le mettre propre, de l’habituer à dormir la nuit, etc. Je préfère un animal dont le caractère est déjà plus formé et qui aura certains acquis », précise-t-elle.

Pour savoir quelle race vous convient, il faut savoir regarder au-delà de la beauté du pelage et de la couleur des yeux, comme le rappellent les éleveurs. Selon Dominique Firetto, de l’élevage de huskies sibériens Trinacria, situé en Montérégie, bien connaître la race veut aussi dire comprendre ses caractéristiques de base. « Si vous adoptez un husky en pensant qu’il ne creusera jamais de trous, vous risquez d’être déçu », donne-t-il en exemple. Des sites web comme celui du Club canin canadien sont intéressants à consulter pour découvrir non seulement les races qui vous intéressent, mais aussi les éleveurs qui sont reconnus par cet organisme.

Pendant vos recherches, vous pourriez en profiter pour dénicher un vétérinaire qui prend de nouveaux clients, ce qui peut se révéler difficile puisque nombre d’entre eux affichent complet. « Un vétérinaire peut vous aider à choisir une race en particulier. Il existe aussi des bases de données sur les maladies héréditaires que vous pouvez consulter avec ce professionnel », indique la présidente de l’Association des médecins vétérinaires du Québec (AMVQ) en pratique des petits animaux, Eve-Lyne Bouchard. Toutefois, ce type de consultation n’est pas offert partout et les prix peuvent varier.

Il est à noter que les chiens, qu’ils soient d’une race en particulier ou nés d’un croisement, ne sont pas des copies parfaites pour ce qui est du tempérament : par exemple, dans une même portée de bergers allemands, certains chiots peuvent être plus anxieux que leurs frères et sœurs, et d’autres, plus aventureux. C’est là que l’éleveur ou le refuge, pendant l’évaluation de ses animaux, pourra vous guider vers une bête dont la personnalité cadre bien avec la vôtre.

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Sélectionnez un éleveur ou un refuge responsable

Il existe autant de types de refuges – dont les SPCA (Sociétés pour la prévention de la cruauté envers les animaux) et Proanima – que de types d’éleveurs. Certains n’ont pas de chenils et hébergent leurs animaux en famille d’accueil, et certains encore se consacrent à une seule race ou un seul type de chien, ou encore à une provenance géographique en particulier. Gardez en tête que l’endroit où vous adopterez votre animal peut avoir une incidence sur sa santé et son comportement. « Un éleveur responsable n’hésitera pas à expliquer sa démarche d’élevage, de la taille de son chenil aux activités de socialisation prévues pour les chiots », souligne Nadia St-Pierre, de l’élevage Nadir Labrador, au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Le son de cloche est le même du côté des refuges.

Lorsque c’est possible, demandez de visiter les lieux. Sont-ils bien aérés? Les cages sont-elles de bonne dimension? Certains éleveurs et refuges préfèrent présenter leurs installations par vidéoconférence, pour des raisons sanitaires et de sécurité (certains animaux sont en famille d’accueil dans un domicile privé, par exemple); vous pourriez profiter de l’occasion pour poser quelques questions. Les animaux ont-ils accès à l’extérieur, selon leurs besoins? De quelle façon les chiots sont-ils stimulés? Les parents du chiot sont-ils sur place (dans le cas de l’éleveur)? Portez une attention particulière aux réponses évasives.

L’âge de l’animal est aussi important. Selon la Loi sur la protection sanitaire des animaux, un chiot ne devrait pas quitter sa mère avant d’être sevré; un minimum de 8 semaines est recommandé. Chez certains éleveurs – comme Dominique Firetto, de l’élevage Trinacria –, les chiots ne quittent pas les lieux avant 12 semaines. « Après 8 semaines, c’est au choix de l’éleveur. À mon avis, ce mois supplémentaire permet à la mère de continuer à éduquer ses chiots, et dans le cas du husky par exemple, je trouve que c’est bénéfique », dit-il.

Vous désirez adopter un chiot de race pure? Seul un enregistrement auprès du Club canin canadien certifie que le chiot est d’une telle race, et donc conforme à certains standards génétiques. Et si on vous offre un chien prétendument de race, sans fournir de papiers d’enregistrement, y a-t-il lieu de vous méfier? « Tout à fait », répond Nancy Ménard, de l’élevage Masino Bouledogues français, en Montérégie, qui ajoute : « Un chien sans enregistrement, au sens de la loi, est considéré comme un bâtard. Vous êtes peut-être en train d’adopter un chien de race mixte, mais au prix d’un chien de race pure. »

Et qu’en est-il des animaleries?

Encore aujourd’hui, certaines animaleries proposent des chiots à leur clientèle. Si cette option vous intéresse, posez un bon nombre de questions au personnel sur place. Sachez que le Code de pratiques des éleveurs du Club canin canadien interdit à ses membres de vendre ses chiots dans ce type de commerce. De plus, au fil des années, certaines villes (dont Montréal) se sont dotées d’un règlement proscrivant la vente de chiens en animalerie qui ne proviendraient pas d’un refuge ou d’une clinique vétérinaire. « Nous ne recommandons pas l’adoption en animalerie puisque, de façon générale, elle encourage des pratiques d’élevage non responsables, que ce soit par l’entremise d’éleveurs de fonds de cour, d’usines à chiots ou de l’importation de chiots étrangers », précise Laurence Massé, directrice générale adjointe de la SPCA de Montréal.

Et le prix?

Le prix d’achat d’un chien varie énormément d’un endroit à l’autre. En refuge, il peut aller de 275 à 600 $ selon l’âge de l’animal et ses besoins de santé. L’adoption dans les refuges comprend généralement la stérilisation, les premiers vaccins et un vermifuge; certains sont susceptibles d’offrir le micropuçage et même une courte assurance maladie.

Ce sont les éleveurs qui déterminent eux-mêmes le prix de vente de leurs animaux. Ces montants peuvent varier en fonction d’une foule de facteurs : la popularité des chiens, leur rareté, la lignée, etc. Assurez-vous que le contrat d’adoption mentionne les éléments obligatoires suivants pour l’animal :

  • l’enregistrement au Club canin canadien (l’éleveur n’a pas le droit de demander une somme supplémentaire pour l’enregistrement);
     
  • le micropuçage;
     
  • la visite chez un vétérinaire;
     
  • les vaccins à jour (carnet de santé rempli par le vétérinaire).

À l’occasion de la prise de possession de votre animal, assurez-vous d’avoir une facture détaillée, sur laquelle figurent le nom et l’adresse complète du refuge ou de l’élevage ainsi que les conditions précises du contrat d’adoption. Ce dernier doit spécifier la nature, la durée et les conditions de la garantie de santé, s’il y en a une. « Par ailleurs, vous ne devriez pas adopter un chiot qui est amorphe ou qui, au contraire, pleure beaucoup, qui sent les selles, qui éternue ou qui a les yeux collés », prévient la vétérinaire Eve-Lyne Bouchard.

À la maison, enfin!

Une fois le processus d’adoption terminé, vous êtes en mesure de ramener Pitou à la maison. « Il faut vous donner un moment d’acclimatation avec l’animal, qui vient de perdre plusieurs repères », fait valoir Patricia Durocher, des Services animaliers Proanima. « Avant son arrivée, placez déjà au bon endroit ses accessoires », recommande Arianne Huppé, qui est éducatrice canine. La spécialiste suggère aussi de mettre le bol de nourriture dans la cage du chien, et de placer cette dernière dans une pièce où vous êtes souvent présent (le salon, par exemple).

Idéalement, à l’arrivée de l’animal, vous devriez avoir prévu une éducation canine, qui se révélera utile non seulement pour le chien, mais aussi pour vous. Arianne Huppé, dont c’est le métier d’offrir de telles formations, inscrit elle-même chacun de ses nouveaux chiens à la maternelle canine. « Cela m’aide énormément, tout en permettant à mon chiot de rencontrer d’autres chiens », explique-t-elle. Réservée aux chiots de 4 mois et moins, la maternelle canine n’est qu’un des cours à être offerts pour construire une relation positive avec un animal. Selon l’AMVQ, il faut prévoir environ 360 $ pour l’éducation canine d’un chiot. Pour les chiens plus âgés, certains centres d’éducation canine peuvent offrir des formations ou des conférences spécifiques si vous voulez travailler une compétence particulière (améliorer la marche avec une laisse, par exemple).

Parmi les premiers apprentissages à faire à votre animal de la vie à la maison : ceux de la propreté et du sommeil. « Pour la propreté, il est important de sortir le chien le plus souvent possible. Dès qu’il fait ses besoins dehors, récompensez-le avant qu’il ne rentre dans la maison, afin qu’il n’associe pas le logement avec les pipis », conseille Arianne Huppé.

Pour ce qui est des nuits, l’éducatrice canine indique que chaque chien apprend de façon différente à dormir et que, en règle générale, deux semaines avec une routine relativement encadrante suffisent pour que votre animal ne vous réveille plus. « Il faut vous adapter à leurs besoins. Pour certains chiens, la cage de nuit n’est pas possible, alors que pour d’autres, c’est le seul endroit où ils arrivent à dormir », illustre-t-elle. Si le chien n’arrive pas à être tranquille la nuit, l’aide d’une personne experte en comportement canin peut s’avérer utile.

Quant à d’autres comportements indésirables (réactivité, destruction, jappements insistants, etc.), il faut savoir qu’ils se manifestent généralement quand les besoins de l’animal ne sont pas comblés. Cela inclut la dépense physique, mentale et masticatoire. Ainsi, un chien qui n’est pas adéquatement stimulé risque de reporter son énergie sur des comportements nuisibles.

En fin de compte, une meilleure compréhension des besoins du chien mène à une relation plus harmonieuse avec votre animal, qui vous le rendra au centuple. Même Laïka a fini par se coller un peu plus, à en croire ce que nous dit sa maîtresse, Louise Dugas. Tout est possible, alors!

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Photos: Amélie Godbout

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