"Elle s'est jetée par la fenêtre" : Philippe Bouvard revient sur ce drame qui a marqué sa vie professionnelle

Âgé de 93 ans, bientôt 94, il tient toujours, malgré son âge, une chronique hebdomadaire sur RTL. Fondateur des Grosses têtes, émission à la tête de laquelle il a passé plus de 40 ans, Philippe Bouvard, qui ne se prive pas d'étriller son successeur à ce poste, demeure un animateur star dans l'esprit de bon nombre de Français. Mais l'homme n'est pas que cela. Depuis 70 ans, il est aussi l'époux de Colette avec qui il fête actuellement ses noces de platine. Depuis que le couple s'est rencontré en 1953, il ne s'est jamais séparé. Pour fêter cette union solide, Colette et Philippe Bouvard se sont entourés d'amis et ont récemment organisé une fête chez eux, à Cannes, sur le toit-terrasse de leur appartement. Le lendemain, ils se sont livrés à des confidences au magazine Paris Match.

Un regret lié à un suicide

S'ils se sont surtout confiés sur les débuts de leur couple et les secrets de cette union qui dure et que l'article se penche particulièrement sur la vie de la femme du journaliste et son point de vue sur la prestigieuse carrière de celui-ci, Philippe Bouvard a lui aussi abordé sa vie professionnelle et le regret qu'il a à cet égard : "En 1973, j'ai quitté Le Figaro pour une chronique quotidienne dans France-Soir. J'y ai remplacé Carmen Tessier qui tenait Les potins de la commère. Celle-ci a très mal pris son éviction. Quelques années plus tard, déprimée, elle s'est jetée par la fenêtre. Cela reste pour moi un remords", a-t-il confié gravement. Cette ancienne speakerine qui avait perdu sa carte de presse à la Libération pour avoir continué à travailler pour un journal devenu collaborationniste pendant l'Occupation avait récupéré un poste à France-Soir, embauchée par son amant Pierre Lazareff, un des plus grands patrons de presse de l'époque.

Une journaliste établie depuis plus de 20 ans

Durant plus de vingt ans, depuis 1948, la femme tenait en effet une rubrique dans laquelle elle reprenait les rumeurs qui couraient sur les mondes politique et artistique et révélait les dessous de ce milieu parfois mystérieux. La personnalité était alors très convoitée des hommes politiques qui tentaient de lui glisser à l'oreille leurs bonnes histoires. Elle s'était notamment faite connaître pour avoir été de ceux qui, lorsque Romain Gary avait obtenu son prix Goncourt en 1956, estimaient que l'auteur, d'origine lituanienne, ne parlait pas assez bien français pour écrire un tel ouvrage et qu'Albert Camus et l'écrivain Jules Lemarchand avaient écrit le livre à sa place. C'est en 1980 que la journaliste "échotière", qui souffrait d'une dépression nerveuse, s'était alors donnée la mort en se jetant du neuvième étage de la résidence pour personnes âgées où elle vivait avec son mari, l'ancien préfet de police André Dubois. Elle était alors âgée de 69 ans.

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