LA BASSE DURANCE ALPESTRE
DE SISTERON A MIRABEAU
Etude de Géographie économique et humaine. par Jean MERCIER
En franchissant la cluse de Sisteron, la Durance ne s'est pas encore totalement affranchie des contraintes alpines; son régime se ressent toujours de ses origines, et longtemps les • terrasses qu'elle irrigue, comme les pentes des coteaux qui restent tout proches, ne participent pas pleinement à la vie provençale.
Malgré les oliviers, d'abord rares, malgré la lumière déjà plus vive dont sont inondés les vieux villages perchés, certains éléments climatiques et certains des traits les plus originaux de l'économie conservent quelques caractères alpins. Mais très vite ceux-ci s'affaiblissent, à mesure qu'on descend vers le Slid; après le défilé de Mirabeau, ils ont pratiquement disparu : les coteaux se sont éloignés pour faire place à une plaine alluviale considérablement élargie, presque uniquement orientée vers une économie spécialisée de type irrigué et dont les rapports avec la région du Bas Rhône sont de plus en plus étroits.
Ainsi, entre Sisteron et Mirabeau, la vallée de la Durance constitue un pays où les influences montagnardes se dégra-