Couverture fascicule

François-Olivier Rousseau, L'Heure de gloire, 1995

[compte-rendu]

Année 1996 117 pp. 154-155
Fait partie d'un numéro thématique : Sartre
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 154

François-Olivier Rousseau, L'Heure de gloire, Paris, Grasset, 1995.

Quelle que soit la méfiance qu'inspire une quatrième de cou¬ verture, celle-ci qui parle de «chef d'œuvre » pourrait bien avoir raison. C'est ce que nous attendions depuis longtemps de François-Olivier Rousseau.

On connaît la donnée : le romancier imagine les mémoires d'un certain Noval qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Edmond Rostand, et pour faire bonne mesure, ce Noval vit vingt-cinq ans de plus que le modèle.

La lecture commence mal. Rousseau pastiche évidemment la noble période, filée, surchargée, d'avant 1914. Cela donne à l'écriture

des phrases de huit lignes et un tempo fait comme de mesures à quatre temps où il y aurait deux croches de trop. Cet inconvénient disparaît, soit que nous prenions l'habitude de l'arythmie, soit que Rousseau l'oublie pour revenir à une cadence plus à notre goût.

Il y a pis. Quel intérêt présente en 1995 une déculottée s'attaquant à des milieux littéraires et à des écri¬ vains, Rostand compris, dont l'insi¬ gnifiance nous semble aujourd'hui évidente ? On craint de n'avoir à admirer que la prodigieuse docu¬ mentation du romancier sur la Belle Époque et son Tout Paris.

A la lecture, peu à peu, appa¬ raît un tout autre projet. Prenant prétexte que peut-être Rostand se doutait de la médiocrité de son œuvre, l'auteur de L'Heure de gloire, Francois-Olivier Rousseau, va se glisser, avec toute sa lucidité, dans un personnage très différent de François-Olivier Rousseau lui-même, celui de l'écrivain qui a héri¬ té d'une grosse fortune et qui a eu la chance de se voir auteur d'un best-seller. Se demander comment moi, l'auteur, je vivrais la vie de mon héros, voilà bien la plus droite façon de concevoir un roman. Le lecteur du livre qui nous occupe est pris alors par l'histoire tragique d'un pauvre homme qui ne trouve de bonheur que dans une solitude farouche, à la quête des mots, — lesquels malheureusement pour lui ne sont que des adjectifs, et non des verbes ou des substantifs. Tout le reste est hostile, misérable, sordide :

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw