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Henry (Gilles) : Monte Cristo ou l'Extraordinaire aventure des ancêtres d'Alexandre Dumas

[compte-rendu]

Année 1977 235 pp. 278-279
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Henry (Gilles) : Monte Cristo ou l'Extraordinaire aventure des ancêtres d'Alexandre Dumas. — Paris, Libr. académique Perrin, 1976. — 20 cm, 188 p., carte.

On part d'une noblesse minuscule du pays de Caux, née en 1598, contestée encore en 1740, pour arriver une vingtaine d'années plus tard à Versailles, y marier sa fille et faire signer la famille royale au contrat ! C'est l'étonnante aventure du marquis Charles Davy de la Pailleterie, l'oncle du premier Alexandre Dumas, le général. Entre temps, le marquis par la grâce de Clairambault s'était lancé à corps perdu dans les affaires, y compris bien entendu dans la traite des nègres ; après tout, il était colon à Saint-Domingue.

Il y a bien des trouvailles étonnantes dans le petit livre du généalogiste Gilles Henry. On y voit un Monte-Cristi (sinon Cristo) qui ne doit rien à la Méditerranée, puisqu'il s'agit d'un port franc de la partie espagnole de Saint-Domingue, très par le marquis négrier ; une campagne négrière « bordélique », au sens propre du terme (p. 57) ; un Blanc marron, ce qui n'est tout de même pas banal : le propre progéniteur du général, Alexandre-Antoine Davy, frère aîné du futur marquis, et qui disparaît dans la nature pendant 27 ans !

Ledit futur général n'apparaît qu'à la p. 98 sous le nom de Thomas Rétoré, mulâtre et parrain à 15 ans du fils d'un marchand de Lisieux ; malgré tout son flair et toute sa patience, M. Henry n'a pas trouvé d'explication décisive au choix de ce nom de Rétoré, et il n'avance rien qu'il ne puisse prouver par document ; il dit ce nom fréquent dans certains quartiers de Saint-Domingue dont celui de la résidence de Davy : sans doute s'agit-il du parrain plus ou moins déclaré officiellement du jeune Thomas. Quant à l'immortel « Dumas », c'est celui que portait sa mère Césette : n'est-ce pas plutôt un nom de mulâtresse que de Noire ? M. Henry ne semble rien avoir trouvé sur elle, et il sera certainement difficile de faire mieux ; Alexandre Dumas le Grand aurait dans ce cas 1/8 de « sang noir », comme on dit curieusement, et non 1/4, comme l'indique Alain Decaux dans sa préface, lui qui se demande — curiouser and curiouser — s'il ne faut pas voir dans cette part de négritude « l'une des explications de sa fabuleuse imagination » ; en tout cas, pour ce qui est de la fantaisie, il n'est pas nécessaire de chercher ailleurs que dans l'atavisme de la lignée paternelle.

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