LE CÔTÉ DE MADELEINE

« François le Champi » dans « A la recherche du temps perdu »

Ph. Lejeune nous a montré, dans son article célèbre intitulé : Écriture et sexualité, l'existence d'un réseau caché de signification formé autour du nom de Madeleine (que nous pourrions nommer, avec Lejeune; le complexe de Madeleine l). Nous n'avons ni l'intention ni la prétention de compléter ou de renouveler son travail. Nous voudrions simplement présenter ici plusieurs points de repères qui nous permettraient de considérer mieux la question du désir d'écrire dans la Recherche du temps perdu, en partant du travail de Lejeune; notre modeste tentative n'aurait jamais existé sans sa contribution préalable 2.

Nous partons, pour notre part, non pas de la petite madeleine, mais de la soirée de Combray. Ce soir-là à Combray, rappelons-le, le héros 3 — enfant qui avait besoin, pour s'endormir seul dans son lit-« tombeau 4 », de puiser la « présence réelle 5 » de sa mère dans son baiser, lui a écrit « en la suppliant de monter pour une chose grave qu['il] ne pouvai[t] lui dire dans [sa] lettre 6 ». La mère ne lui a pas répondu : en guise de réponse, elle a fait dire par Françoise tout simplement : « II n'y a pas de réponse 7. » Nous savons la suite : l'enfant reste hors de son lit pour attendre sa mère et, quand, monsieur Swann parti, ses parents montent l'escalier, il s'élance dans ses bras. Malgré la crainte de l'enfant, le père lui octroie la mère, transgressant les « lois » 8 et les

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