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M. l'Abbé Jean-François Feraud, Supplément du Dictionnaire Critique de la Langue Française, tome premier (A-D), tome second (E-N), tome troisième (O-Z) Collection de l'Ecole Normale Supérieure de Jeunes-Filles, n' 37, Paris, 1988, 3 vol

[compte-rendu]

Année 1989 43 pp. 46-47
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COMPTES RENDUS

M. l'Abbé Jean-François Feraud, Supplément du Dictio- naire Critique de la Langue Française, tome premier (A-D), tome second (E-N), tome troisième (O-Z), publié par le Groupe d'Etudes en Histoire de la Langue Française, reproduction anastatique du manuscrit de l'auteur, Collection de l'Ecole Normale Supérieure de Jeunes-Filles, n' 37, Paris, 1988, 3 vol. 30,5 x 21 de respectivement 279, 299 et 242 p.

G.E.H.L.F. Etudes Critiques sur Féraud Lexicographe, préface d'Alain Rey, Collection de l'Ecole Normale Supérieure de Jeunes-Filles, n* 38, Paris, 1 987 (sic), un vol 24 x 16 de 240 p.

Retraçant pour la publication, en 1969, l'historique de la thèse complémentaire qu'il avait soutenue en 1962 sur Féraud provençaliste, le regretté Jean Stéfanini constatait déjà l'évolution des connaissances concernant le lexicographe marseillais. Il ajoutait, au terme de la biographie intellectuelle des dernières années de l'Abbé : « Quant au Suplément au Dictionaire critique, nous n'avions pu en retrouver trace quand nous rédigions ce livre. Mais le sort qui avait réservé l'ouvrage provençal à un poète et un félibre, grammairien de la langue de Mistral, fit enfin tomber le manuscrit du Dictionaire en la possession d'un lexicologue, M.P. Larthomas. Dès qu'il l'eut trouvé sur les quais, il en publia une description (F.M., 4, oct. 1965, pp. 241-255) et doit nous en procurer une édition ». (v. Un provençaliste marseillais, l'Abbé Féraud 1 725-1 807, Publications de la Fac. des Lettres et Sciences humaines d'Aix- en-P. n* 67, Ophrys, 1969, p. 187). Un quart de siècle après, grâce à la ténacité de P. Larthomas et aux efforts d'une fraction des membres du Groupe d'Etudes en Histoire de la Langue Française, son voeu est en train de se réaliser.

Depuis une dizaine d'années un regain d'intérêt pour la lexicographie de la période révolutionnaire a donné l'occasion d'approfondir les connaissances que l'histoire de la langue traditionnelle avait fondées. Le G.E.H.L.F., soucieux de moderniser l'approche des faits d'histoire de la langue, avait déjà eu l'occasion d'organiser en 1 984 un colloque intitulé : Autour de Féraud : la lexicographie en France de 1762 à 1835 (Collection de l'E.N.S.J.F., n* 29, 1986), qui avait attiré l'attention de la communauté scientifique sur l'intérêt et l'urgence qu'il y aurait à republier Féraud et à éditer, pour la première fois, le texte de ce

Suplément rédigé pendant les heures les plus troublées du passage du XVIIIe au XIXe siècles. Texte qui, de surcroît, attestait les transformations de l'usage en postposant au texte du Dictionaire Critique (1 787-88) une série de codicilles s'échelonnant sur une vingtaine d'années. Voici les premières marques de la concrétisation de cette ambition.

L'édition proprement dite du Suplément au Dictionaire critique, en raison de l'écriture régulière et très lisible de Féraud, propose une reproduction photographique très claire du manuscrit dont l'intérêt est de mettre le lecteur au plus près du travail du lexicographe. De nombreux rajouts en marge témoignent du souci constant, chez Féraud, de tenir compte de l'évolution de la langue, et de proposer une description qui serre le plus précisément possible la diversité des faits observés dans le cadre d'une théorie lexicographique implicite mais réelle, fondée et réfléchie, justifiant le volume d'études complémentaire. La préface de P. Larthomas met parfaitement en perspective les différents intérêts de cette publication, les débats épistémolo- giques qu'elle suscita parmi les membres du G.E.HLF. afin de dégager la meilleure voie d'accès à l'analyse et au commentaire, ainsi que les difficultés strictement pratiques qui surgirent à chaque pas et qu'il fallut dépasser. Le document, maintenant, est là, et tout lecteur intéressé par la lexicographie et la philologie peut désormais apprécier « l'impressionnante richesse du Suplément », dont parlait Alain Rey en 1 984 (loc. cit. Autour de Féraud..., p. 274). Notamment en ce qui concerne les citations littéraires et les vocabulaires techniques ; signés avérés de l'évolution des temps !

Mais une part essentielle du profit que le lecteur contemporain pourra tirer de la lecture de ce Suplément réside incontestablement dans le premier volume d'Etudes Critiques sur Féraud Leicographe, qui l'accompagne. Il y a là, en effet, pourtoute personne qui s'intéresse à la lexicographie et à la métalexicographie, une véritable mine de renseignements, d'éclaircissements, d'analyses précises, de suggestives hypothèses, qui, non seulement contribuent à une meilleure lecture du travail de Féraud, mais apportent aussi des faits et des réflexions pouvant contribuer à une plus grande pregnanes des méthodes de la lexicographie et des exigences scientifiques de la métalexicographie dans la perspective d'une histoire renouvelée de la langue française. Sous les doubles auspices d'Alain Rey (qui signe une Préface soulignant la modernité du projet de Fé-

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