Couverture fascicule

Robert-Louis Stevenson, Voyages avec un âne dans les Cévennes. Trad, de l’anglais par Léon Bocquet. Suivi de documents inédits réunis par Francis Lacassin et traduits par Jacques Parsons. Préface, notes et bibliographie par F. Lacassin. (Série «L’Aventure insensée», coll. 10/18.) Paris 1978

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PARMI LES LIVRES

Robert-Louis Stevenson, Voyages avec un âne dans les Cévennes. Trad, de l’anglais par Léon Bocquet. Suivi de documents inédits réunis par Francis Lacassin et traduits par Jacques Parsons. Préface, notes et bibliographie par F. Lacassin. (Série «L’Aventure insensée », coll. 10/18.) Paris 1978, Union Générale d’Editions. 18x10,5 cm. 308 p.

On est heureux d’avoir en livre de poche cet ouvrage qui, après juste un siècle, garde une saveur et un intérêt tout particuliers, surtout pour qui¬ conque, comme le recenseur, a vécu dans la région visitée par l’auteur de U lie au Trésor et du Docteur Jekyll ; mais aussi pour tout protestant écou¬ tant ce coreligionnaire écossais raconter avec un gentil humour de quelles manières il a été reçu en pays catholique, jusqu’au passage dans le «pays des Camisards » — mais cela ne laisse pas non plus un catholique indiffé¬ rent ! Sans parler de l’étonnante leçon de ce voyage à pied, avec mais non sur un âne (qui portait plus ou moins bien le bagage), avec parfois coucher à la belle étoile en cette région fin septembre. Plus de 100 pages de docu¬ ments inédits (entendons : inédits en français...) ajoutent à l’intérêt de cette publication, qui se termine par une bibliographie et est précédée d’une utile carte et d’une introduction suffisamment brève et bien faite pour donner le goût de lire le livre en même temps que pour y initier.

Ceci dit, on est au regret de devoir faire de trop nombreuses critiques. Tout d’abord, sans avoir le texte anglais sous les yeux, on repère des traductions qui ne sont que transcription d’anglicismes : l’«été indien » de la p. 28 devrait être l’été de la Saint-Martin ; voir aussi des expressions telles que : «il y a un avis, à la direction des visiteurs » (94), «tandis que je n’étais pas sans embarras comment répondre » (106), le «sifflement d’une énorme fontaine à thé » (128), «d’une façon plus compréhensive » (129), «déjeuner vers onze heures avant midi » (135), a le couple, qui semblait être père et fils » (150), «leur topique préféré » (160)... D’autre part, puisque l’édition est annotée, pourquoi avoir tant de passages entre guillemets dont aucune note ne précise l’origine, p.ex. p. 137 s, 146, 156, 165, 170, 171 ? L’an¬ notateur ne s’en tenant pas aux distances, aux altitudes et au nombre d’ha¬ bitants (pour éviter au lecteur de les chercher dans un dictionnaire — mais n’eût-il pas été plus astucieux de reporter tous ces renseignements sur la carte ?) mais explicitant telle allusion au Voyage du Pèlerin de Bunyan (et non «Bungan », p. 157) ou au Rip Van Winkle de Washington Irving, il eût été bien inspiré de donner les références de telle parole de Camisard qu’il cite, et aussi d’expliquer ce qu’est «le lion de Gétulie » (104), ou «la Pippa du poème » (176). Quant au Salomon cité en parallèle avec un certain Josué à la p. 148, il faudra attendre la p. 170 pour comprendre qu’il ne s’agit pas d’une double allusion biblique mais bien, en ce qui concerne le premier, du prophète cévenol Salomon Couderc. On ne relèvera que la cocasse coquille selon laquelle, après l’assassinat de François du Chayla percé de 52 bles¬ sures, «le curé Louvrelenil, bien que pris de panique aux funérailles de l’archiprêtre et qu’il eût prestement décampé vers Alais, restait fidèle à sa chair (sic) isolée » (180).

Et que sont devenus les «croquis » de l’auteur ? — Cette édition aurait pu être à la fois populaire et savante. Est-ce pour faire bon marché que tant de négligences font bon marché du respect dû au lecteur ?

Daniel Lys.

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