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Maurice Failevic et Jean-Dominique de La Rochefoucauld : 1788, luttes révolutionnaires pour une propriété paysanne. Préface d'Albert Soboul, 1978

[compte-rendu]

Année 1980 12 p. 521
Fait partie d'un numéro thématique : Représentations de la vie sexuelle
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Maurice Failevic et Jean-Dominique de La Rochefoucauld : 1788, luttes révolutionnaires pour une propriété paysanne. Préface d'Albert Soboul. Paris, Editions sociales, 1978, 304 p.

L'ensemble des textes présentés ici sous jaquette illustrée s'organise autour du scénario d'un téléfilm récent : le «1788 » de M. Failevic. Ceux qui ont aimé cette œuvre auront plaisir à en retrouver le déroule¬ ment accompagné des arguments historiques et idéologiques qui le supportent. Certes, scripta manent, et pour qui n'a pas vu le film le scénario garde encore tout l'intérêt d'une action bien menée inscrite dans un contexte qui nous est assez familier pour qu'éventuellement l'imagination ou la mémoire puisse suppléer à l'absence de l'image. Mais c'est tout autre chose que la simple copie écrite d'un texte conçu d'abord pour être parlé qui nous est présenté ici. Les textes d'accom¬ pagnement en témoignent amplement : mise au point historique d'A.S. en introduction et effort d'interprétation et de prolongement de l'œuvre filmée jusque dans le combat politique d'aujourd'hui. C'est l'échange que les réalisateurs ont eu avec un historien et un cinéaste sur le fait de «filmer l'histoire » qui paraît le plus éclairant pour la compréhension de l'œuvre elle-même. «Nous avons essayé, dit M.F., de traiter une communauté rurale en bloc, comme un exemple, sans mettre en avant un personnage particulier... et c'est cette démarche-là qui nous a conduit à centrer notre action sur l'économie » (p. 142) ; et, quelques pages plus loin, «trois thèmes essentiels dominent le film : le premier, c'est le conflit autour des biens communaux ; le deuxième, c'est la parole qui se développe autour des cahiers de doléances... ; le troisième thème, c'est l'immense espoir qui s'est levé dans les campagnes après l'appel du roi » (p. 144). Mais à partir de là, tout est recomposé, y compris ce qui fait le plus «naturel » dans le film, c'est-à-dire le langage.

Ainsi, l'œuvre d'art plongeant ses racines dans l'histoire et débou¬ chant sur le combat politique, paraît ici comme une des formes privi¬ légiées de la culture populaire. On ne saurait trop réfléchir à l'impor¬ tance que revêtent de nos jours de tels choix.

J. Boissière.