Jacques Duèze, évêque de Fréjus

(1300-1310)

Jacques Duèze1 avant Jean XXII reste encore mal connu. Son origine familiale, la culture d’un milieu marchand qui l’imprègne sans doute, puis le type de carrière professionnelle qu’il embrasse et les compé¬ tences dont il dispose et enfin les liens qu’il établit durant son ascension sont toutefois déterminants pour appréhender à la fois l’homme de pouvoir et de foi, mais aussi les méthodes d’exercice de ce pouvoir et d’encadrement de cette foi. Au demeurant, ce moment n’est éclairé que par des sources diplomatiques dispersées peu dissertes sur les orientations spiri¬ tuelles de Jacques Duèze, qui ne nous apparaît guère qu’à travers l’exercice d’une domination sur les hommes et les choses.

Cette période demeure obscurcie par les présupposés d’une historiographie ancienne de laquelle il s’avère difficile de se départir2. Elle insiste en premier lieu sur la piste quercynoise : il y aurait eu auprès des Angevins de Naples et Provence un groupe de Quercynois qui aurait attiré auprès de lui Jacques Duèze et favorisé son essor3. Cette affirmation ne fait que repousser à la génération précédente la question des origines et de la cohérence de ce groupe. En second lieu, l’hypothèse du préceptorat de Jacques Duèze