L. Bulletin de la Société Préhistorique Française № 2, 1953 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1953
Présidence suppléée par G. GAUDROX, Secrétaire général PROCES-VERBAL DE LA SEANCE
— Séance tenue au Muséum, amphithéâtre de zoologie, de 15 h. 30 à 18 heures, avec 55 présents.
Procès-verbal de la séance de janvier adopté sans observations.
Correspondance.
1 — André II. R. \elissen (Hony-Esneux, prov. de Liège) nous écrit à propos des pointes de flèches des stations néolithiques de l'Ardenne et du Condroz liříjeois :
Dernièrement, nous avons présenté en ces mêmes colonnes un type de pointe de flèche particulier aux régions précitées : la pointe de flèche fuselée (voir Bull. S. P. F., n° 7-8. juill.-août 1951, t. XLVIII). Notre Collègue M. A. BeJlard de Metz a bien voulu nous signaler un exemplaire similaire découvert par lui dans une station sous éperon barré à Novéant- sur-Moselle (Bull. S. P. F., n° 11-12. nov.-déc. 1951, t. XLVIII). Nous l'en remercions vivement, ce point de contrôle est infiniment précieux pour le parfait déroulement de l'étude d'ensemble que nous projetons. Avant de présenter celle-ci dans son entier, il nous semble indispensable de faire remarquer à nos collègues deux caractéristiques que nous avons observées sur certaines pointes de notre collection.
A) Pointes de flèches à encoche. > — Nous avons retrouvé des pointes de flèches de tous types, parfaitement exécutées tant au point de vue taille que de symétrie. Ces armes peuvent être considérées comme étant le sommet atteint par les préhistoriques de la région liégeoise dans ce genre de fabrication. Elles proviennent d'endroits qui nous ont donné de multiples pointes de flèches. Sur certaines, nous observons une encoche prise latéralement sur une arête tranchante. Cette encoche, soigneusement réalisée, n'a pas toujours été produite au même endroit de la pièce. Nous la remarquons par exemple sur une pointe triangulaire, très près du talon de base; sur une pointe pédonculée crucifère, eîle est située du côté droit de pénétration, tandis que deux belles pointes à pédoncule et ailerons nous montrent cette encoche à l'extrême pointe de l'instrument. Nous appuyons sur le caractère technologique de l'encoche; en aucun cas, elle ne résulte dun accident quelconque (fausse taille — choc au moment de l'impact — contact brutal avec des outils aratoires). L'encoche avait une destination précise lors de la confection de l'arme. Nous avons pensé que cette particularité convenait parfaitement pour le maintien aisé d'un poison doublant ainsi Faction de l'engin. Mais nos néolithiques ont-ils pratiqué cette stratégie? Nous ne croyons pas que l'encoche supplémentaire était prévue pour augmenter la fixation solide de la pointe en silex à la hampe de la flèche, par une ligature spéciale. Car alors cette disposition se retrouverait sur beaucoup plus de pointes, et, elle se situerait de préférence à la base qu'au sommet. Comme on le voit, cette bizarre encoche se distingue sur différents types; elle pénètre de quelques millimètres dans le corps de la pointe de flèche. Nous ne connaissons pas d'autres mentions de ce fait. Nous saurions gré à tout collègue qui aurait constaté semblable préparation et qui accepterait de nous contacter à ce sujet.
B) Pointes de flèches à ailerons et pédoncule anormaux. — Le type de pointe de flèche pédonculée à ailerons est assez normal et ne mériterait pas une mention spéciale si nous n'avions observé sur plusieurs exemplaires (4 sur 10) un fait particulier : les ailerons ne sont pas similaires. On pourrait voir là simplement une difficulté née lors de la fabrication,
