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Rapport, présenté par Jeanbon-Saint-André, demandant un décret modifiant la forme des pavillons de la marine, lors de la séance du 27 pluviôse an II (15 février 1794)

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JEANBON-SAINT-ANDRÉ. Un pavillon qui n’est pas celui de la République flotte encore sur nos vaisseaux ; les marins s’en indignent ; ils appellent à grands cris une réforme que vos principes, que l’honneur de la liberté réclament avec eux. J’ai été le dépositaire de leur vœu à cet égard ; je l’ai fait connaître au comité de salut public, et le comité vous le transmet par mon organe.

Les couleurs nationales sont désormais les seules qui puissent plaire à des Français : il faut qu’on les voie partout, et, si je l’osais dire, plus encore dans le pavillon de nos vaisseaux que sur les drapeaux de nos intrépides bataillons. Le pavillon est pour le marin non-seulement le signal du ralliement, le guide matériel qui le conduit à la victoire ; il est encore sa grammaire, son langage, le moyen par lequel il communique et reçoit, à de grandes distances, des idées très compliquées. Sera-ce avec un vocabulaire mo¬ narchique que les généraux des armées navales donneront des ordres républicains ? Non, vous ne souffrirez pas plus longtemps ce scandale politique. Tout change autour de nous : nos lois, nos mœurs, nos usages ; que les signes changent aussi. Répondez, législateurs, à l’indignation des équipages de la flotte ; répondez à l’impatience qu’ils éprouvent d’en voir disparaître l’objet. L’Assemblée constituante apporta quelque chan¬ gement ou plutôt une légère modification au pavillon ci-devant royal. Le peuple, fatigué de la tyrannie, demandait que tout ce qui en retra¬ çait le souvenir fût absorbé par les couleurs chéries de la liberté ; des disputes sérieuses s’élevèrent dans le sein de cette Assemblée sur la forme du pavillon national. On sentit bien qu’il fallait se soumettre à l’opinion publique, trop fortement prononcée pour oser la contra¬ rier ouvertement, mais on tâcha de l’éluder même en paraissant la respecter. On conserva pour le

(1) P.V., XXXI, 300. Minute de la main de Lo-zeau (C 290, pl. 909, p. 16).

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