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Michel Azzopardi, Vingt ans dans un tunnel, le cinéma ouest-allemand de 1946 à 1986, 1987

[compte-rendu]

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Michel Azzopardi, Vingt ans dans un tunnel, le cinéma

ouest-allemand de 1946 à 1986, Paris. Nouvelles

Éditions Debresse, 1987, 256 pages.

11 restait un canton inexploré de l'histoire du cinéma, par¬ ticulièrement déshérité à première vue, il est vrai : celui du cinéma allemand d'après-guerre, en gros la production qui s'étend entre Steinhoff et Riefenstahl d'une part et Schlôn-dorff et Fassbinder de l'autre. Courageusement, Michel Azzo¬ pardi s'y est attaqué. Au premier abord surprenante, son ini¬ tiative s'est avérée féconde. Ne serait-ce que quantitative¬ ment, cette production a existé : plus de 1 500 films en vingt ans, la reprise s'effectuant vraiment à partir de 1952 (82 films) et 1953 (103 films). Une année record : 1955 avec 122 films, c'est-à-dire plus qu'en France au même moment. Mais ensuite la crise frappe, et le déclin est beaucoup plus sensible que chez nous (45 films en 1966).

M. Azzopardi a exploré cette masse de 1 500 films qu'il connaît bien, et dont un précieux tableau final donne chro¬ nologiquement — en 43 pages — les titres principaux (en français, quand il y a lieu) et les réalisateurs. Peu et mal dis¬ tribuée en France jusqu'en 1954-55, un peu mieux ensuite, cette production nous demeure mal connue. Azzopardi a le mérite incontestable d'en dégager quelques points forts qui paraissent plausibles, voire incontestables dans certains cas mieux étudiés. Il est exact que, sur le nombre, il y a eu de bons films, et que pendant ces vingt ans, cinq ou six cinéas¬ tes intéressants ont œuvré, même, si pour la plupart, les pro¬ messes ont tourné court. On ne partagera pas tous les enthousiasmes d'Azzopardi («Chefs-d'œuvre éternels » des titres comme I Opéra de -i Sous de Staudte ou Le Retour du

Docteur Mabuse de Reinl ? Hum...), mais ses choix sont sou¬ vent bons. Il a tout à fait raison de réhabiliter Helmut Kaùt-ner, cinéaste important entre 40 et 60, et rappelle opportu¬ nément que Bernhard Wicki, Kurt Hoffmann, Robert Stemmle, Pabst, Siodmak, Radvanyi, Rolf Thiele, Alfred Wei-denann, von Baky, von Borsody, Frank Wisbar et quelques autres (dont Fritz Lang !) réalisèrent à l'occasion des films intéressants, parfois même mémorables : Le Général du dia¬ ble, Le Pont, La Fin d'Hitler, L ' Affaire Nina B., Le Médecin de Stalingrad, La Fille Rosemarie, Amiral Canaris, A vouez , docteur Corda, Chiens à vous de crever...

Quant à Harald Reinl, un de ses grands favoris, Azzopardi en parle avec une telle chaleur qu'il donne envie d'aller voir parmi les quarante-huit films du cinéaste, et notamment cette nouvelle version des Niebelungen à peine distribuée en France, jadis, à la sauvette (sous le titre La Vengeance de Sieg¬ fried), et dont d'autres bons esprits comme Jean Tulard, font également grand cas.

En résumé, un livre important et utile, d'une érudition impeccable, en dépit de quelques coquilles de l'imprimeur.

Philippe d'HUGUES