Isabelle Adjani : sa carrière, ses amours, ses affaires... Tout savoir sur l'actrice française

Isabelle Adjani n’a pas eu besoin de vivre longtemps pour être une bonne actrice. Un talent brut comme on en croise rarement, à entendre parler les producteurs qui ont travaillé avec elle.

Dès 14 ans elle est remarquée pour son jeu plein d’émotion, « cette impression qu’elle s’écorche vive pour nous y faire croire », disait son metteur en scène Robert Hossein. Portrait d’Isabelle Adjani, l’actrice française la plus récompensée de l’Histoire.

Comment a-t-elle commencé le cinéma ?

Née le 27 juin 1955 à Paris, elle passe son enfance dans la cité des Agnettes à Gennevilliers et se prend vite au jeu d’actrice, dès 12 ans. Habitée d'une énergie débordante, la jeune comédienne se confond avec les personnages qu’elle interprète au théâtre. À 14 ans, on lui accorde un rôle dans « Le Petit Bougnat ». Prête à tout, elle se teint en blonde pour obtenir le rôle. Au lycée, elle poursuit sa formation théâtrale et monte sur scène, à Reims, dans « La Maison de Bernarda Alba ».

Son metteur en scène, Robert Hossein, n’en revient pas de sa prestation, la comédienne est grande et mature sur scène, son jeu à fleur de peau interpelle. Elle est alors conseillée à Jean-Paul Roussillon, metteur en scène à la comédie française, pour interpréter Agnès dans « L’école des Femmes » de Molière. Alors âgée de 17 ans, elle devient en 1972 la plus jeune pensionnaire de l’histoire de la troupe.

En 1974, elle a 19 ans lorsqu’on l’appelle pour figurer dans « La Gifle » de Claude Pinoteau. Elle renonce au théâtre pour la caméra. Le choix est payant. Ce premier film touche François Truffaut qui l’invite à prendre le rôle principal dans « L’Histoire d’Adèle H », rôle qui la cape d’une première nomination aux césars.

Les réalisateurs se bousculent… Elle passe d’affiche en affiche dans des rôles complexes comme dans "Le locataire" de Polanski, en 1976, ou "Barrocco", qui lui offre sa deuxième nomination aux césars.

Quelles sont les grandes performances de sa carrière ?

Isabelle Adjani sait se faire attendre et multiplie les pauses dans sa carrière. Pendant deux ans, elle s’occupe de son fils Barnabé. Puis, elle enchaîne deux rôles particulièrement engagés en 1981 : « Possession » d’Andrzej Zulawski et « Quartet » de James Ivory pour lesquels elle obtient un double prix d’interprétation au festival de Cannes ainsi qu’un premier césar. Dans ces films, elle se découvre des émotions sombres et voit les répercutions que peuvent avoir l'interprétation de certains personnages sur sa santé.

Une pause s’impose et la voilà revenue en 1983 pour « Mortelle Randonnée » puis « L’Eté Meurtrier » de Jean Becker qui lui permet d’obtenir un deuxième césar.

En 1987, elle entreprend de faire un film sur Camille Claudel, fille de Paul Claudel et apprentie du sculpteur Rodin. Elle fait appel à son ex-conjoint Bruno Nuytten pour le réaliser et partage l’affiche avec Depardieu. Grâce à ce film, elle est nommée aux oscars pour la deuxième fois et obtient un troisième césar de la meilleure actrice.

Elle fait un lent retour en 1993 et signe l’une de ses meilleures performances l’année d’après dans « La Reine Margot » de Patrice Chéreau qui la couronne d’un quatrième césar. C’est presque trop facile… Truffaut avait confié à son sujet : « Je n’ai jamais senti un désir aussi impérieux de fixer un visage sur la pellicule. »

Pendant dix ans, elle enchaîne les projets avortés. En 2009, elle incarne encore une fois un personnage complexe et torturé, celui d’une professeure de banlieue qui perd son sang-froid et prend sa classe en otage dans « La journée de la jupe ». Cette performance lui vaut un cinquième césar et un regain d’envie pour le cinéma : Elle avait confié à match en 2014, « tourner, maintenant, ce sera jusqu’à ce que mort s’ensuive. »

Récemment, elle s’adonne au rôle de diva dans le drame « Peter Von Kant » de François Ozon ainsi que dans « Mascarade » de Nicolas Bedos où elle donne la réplique à Pierre Niney.

Combien de césars a-t-elle obtenu ?

Isabelle Adjani est l’actrice la plus capée de l’histoire du cinéma français. Ses huit nominations aux césars lui ont permis de remporter cinq statuettes pour les rôles d’Anna dans « Possession » en 1982, Eliane dans « L’été Meurtrier » en 1984, Camille dans « Camille Claudel » en 1990, Marguerite de Valois dans « La Reine Margot » en 1995 et Sonia Bergerac dans « La Journée de la jupe » en 2010.

En 1981, le jury du Festival de Cannes ne sait pas où donner de la tête et pense qu’Isabelle Adjani a brillé… Plutôt deux fois qu’une. Si bien qu’elle est récompensée d’un double prix d’interprétation féminine pour son rôle dans « Possession » et « Quartet. »

Elle a également remporté trois Molières pour "La Dame aux camélias" en 2001, "La Dernière nuit" en 2007 et "Opening Night" en 2020.

Ses deux nominations aux oscars pour son personnage dans L’Histoire d’Adèle H et celui de Camille Claudel n’ont pas mené à la distinction suprême du 7^e art.

Qui sont les amours d’Isabelle Adjani ?

Pendant ses belles années de pensionnat à la comédie française, Isabelle Adjani ne laisse pas indifférents les hommes de la troupe. En particulier, André Dussollier, puis Francis Huster avec qui elle aura ses premières relations connues.

En 1979, sur le tournage du film "Barrocco", Isabelle Adjani rencontre le chef opérateur Bruno Nuytten. Cette relation donne naissance à Barnabé, son aîné devenu musicien.

En 1989, Daniel Day-Lewis tombe sous le charme de l’actrice pendant son discours de remerciements à la cérémonie des césars (Camille Claudel). L’actrice lit "Les versets sataniques" de Rhusdie sur scène. Ils vivent ensemble pendant six ans et se séparent juste avant la naissance de leur enfant, Gabriel, en 1995.

Cette rupture l’a beaucoup marquée et après de plus courtes relations avec Jean-Michel Jarre et Stéphane Delajoux, elle confie à Paris Match en 2022 ne plus vouloir quelqu’un pour « empoisonner son quotidien. »

Quels problèmes Isabelle Adjani a-t-elle rencontré avec la justice ?

En 2020, Isabelle Adjani est attaquée en justice pour avoir dissimulé une donation de 2 millions d’euros de l’homme d’affaires sénégalais Mamadou Diagna Ndiaye. Elle se défend en disant que c’est un prêt amical (sans intérêts), qu’elle a directement enregistré au service des impôts.

Mais en 2013, une enquête du parquet révèle que les revenus de l’actrice ne sont pas suffisants pour assumer un tel prêt, en clair, que ce prêt est sans doute une donation non familiale, qui aurait dû être taxée normalement à 60 %. Elle est par ailleurs accusée d’abus de bien social pour avoir utilisé des fonds de sa société de production Isia Films à des fins personnelles entre 2011 et 2012. Le 19 octobre 2023, elle est condamnée par le Parquet national Financier à 18 mois de prison avec sursis et à une amende de 250 000 euros.