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Joseph Poli tire sa révérence

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© D.R.
Lucie Dancoing

Le journaliste Joseph Poli est décédé dimanche dans une maison de retraite de la region parisienne. Il avait 88 ans.

Sa bonhommie naturelle rythmait la nuit des insomnieux dans les années 80. Et c’est à l’aube que Joseph Poli s’est éteint dimanche, dans une maison de retraite de la région parisienne. La fille du journaliste a annoncé que son père n’avait pas succombé à la maladie mais à la vieillesse. Il avait 88 ans.

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De 1979 à 1983, puis de 1984 à 1988, Joseph Poli s’était imposé en présentant «Une dernière», le journal télévisé de la nuit sur TF1 . Après plusieurs années d’anonymat, le quinquagénaire se démarquait enfin de ses pairs. Sans artifices, un brin grinçant, l’homme aux cheveux grisonnants avait réussi à fidéliser les téléspectateurs à une heure tardive. Le journaliste était devenu une figure sympathique du PAF, notamment par «ses échanges joyeux et moqueurs, par éditions interposées, avec Bruno Masure», rapporte TF1. Joseph Poli se plaisait à détourner les codes de l’information avec son confrère, alors présentateur du JT de 20 heures sur France 2. «On discutait politique, on parlait des derniers cancans de la télévision , a réagi Bruno Masuel, à l’annonce de sa mort, sur RTL. C’était drôle, car régulièrement, il terminait la conversation en disant "Mon pauvre Bruno, la télé rend fou ". On avait une vraie forme de complicité, une vrai distance sur ce monde, un petit peu de cinglés, qu’est la télévision.»

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Mais ce règne de l’info pris brutalement fin en 1988. Evincé de la chaîne pour son âge –il avait 65 ans-, le journaliste s’insurge dans les colonnes du «Figaro». «Si vous êtes encore montrable, que vous ne faites pas peur aux enfants, je ne vois pas pourquoi vous vous arrêteriez. Moi, j'avais le sentiment que j'étais encore dans le coup», avait-t-il déclaré, fustigeant les dirigeants de la chaîne de «ne pas faire de sentiments».

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Une reconversion en politique

Son naturel avait séduit les réalisateurs qui se plaisaient à mettre en scène l’homme de télévision. Jean Marbeuf ou Yves Boisset l’avaient dirigé sur quelques films et téléfilms. Passionné et grand orateur, Joseph Poli s’était alors tourné vers la politique à la fin des années 1990. Il s’était engagé auprès des Verts en Saône-et-Loire, avant de se porter candidat aux législatives de 2001 avec Génération Ecologie (GE) en Touraine. Candidat malheureux. Le journaliste s’était réfugié dans l’écriture, s’interrogeant principalement sur des questions de société dans des essais et des romans, notamment dans «Et si l’on changeait de société?» et «P’tit Jo». L’épilogue d’une belle carrière.

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