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Royautés, le saviez-vous ? - L’empereur Charles Quint aurait fait célébrer ses obsèques de son vivant

Détail du portrait de Charles Quint par Josef Kiss et Friedrich Mayrhofer (Trieste, Castello Di Miramare)
Détail du portrait de Charles Quint par Josef Kiss et Friedrich Mayrhofer (Trieste, Castello Di Miramare) © DeAgostini/Getty Images
Dominique Bonnet , Mis à jour le

En août 1558, l’ancien empereur du Saint-Empire romain germanique et roi des Espagnes Charles Quint aurait assisté à ses propres obsèques. Explications.

Curieuse idée que celle de Charles Quint. Alors qu’il avait choisi de terminer sa vie, après avoir abdiqué, au monastère hiéronymite de Yuste, à l’ouest de l’Espagne, l’ancien empereur du Saint-Empire romain germanique et roi des Espagnes aurait demandé à ce que ses obsèques soient célébrées de son vivant, comme l’a raconté un moine, dans un manuscrit.

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Rapportant son récit, dans leur biographie «Charles Quint» récemment parue aux éditions Perrin, Juan Carlos d’Amico et Alexandra Danet précisent: «Il ne s’agissait pas, comme cela a souvent été présenté, du désir morbide d’être spectateur de sa propre mort, mais plutôt d’une œuvre pieuse. Son confesseur, frère Juan Regla, ému par l’attitude dévote et inquiète de l’empereur, donna son accord et avança un argument qui retint son attention: les œuvres pieuses qu’une personne fait de son vivant ont une valeur supérieure à celles faites pour un défunt».

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Charles Quint était dans la chapelle où se trouvait son catafalque

Charles Quint eut donc gain de cause et même davantage, puisque son service funéraire mais aussi ceux de sa femme, de son père et de sa mère furent célébrés les 29, 30 et 31 août 1558 dans la chapelle du couvent. L’ex-monarque y assista au cœur de celle-ci, et non pas dissimulé dans sa chambre comme certains l’avaient signalé. «Un catafalque entouré de cierges fut dressé au centre de la chapelle», ajoutent les auteurs, sur la base du témoignage du moine. «Enfin, il fit l’offrande du cierge qu’il avait gardé entre ses mains au prêtre qui célébrait l’office pour témoigner symboliquement du fait que son âme était prête à se soumettre au jugement divin dans l’espoir d’obtenir son salut. Il était heureux d’avoir accompli ce rite qui, à ses yeux, le préparait dûment à son trépas», écrivent-ils.

Cela s’est-il réellement déroulé ainsi? Juan Carlos d’Amico et Alexandra Danet expliquent en effet que plusieurs historiens mettent en doute le récit de ces fausses obsèques, soulignant: «Il est vrai que ni le majordome, ni le médecin, ni le secrétaire n’en font état, et que les autres documents existants n’apportent pas plus précisions».

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* «Charles Quint. Un rêve impérial pour l’Europe» par Juan Carlos d’Amico et Alexandra Danet, éditions Perrin, janvier 2022, 768 pages. En vente au tarif de 27 euros.

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